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HASSAINATE Mohammed Saber Gestion Budgétaire 1 Chapitre II LES COUTS STANTARDS Section1. PRÉSENTATION DE LA MÉTHODE DES COÛTS STANDARDS I Définition II Nature des coûts standard III Les standards et l’entreprise Taylorienne IV Les standards et les coûts préétablis V Principes d’élaboration des standards VI Le contrôle a posteriori VII Avantages et inconvénients Section2. CONTRÔLE BUDGÉTAIRE ET ANALYSE DES ÉCARTS I Principe du contrôle budgétaire et de détermination des écarts II Contrôle budgétaire de l’activité productive : écart sur coûts de production III Contrôle budgétaire d’un centre de recettes : écart sur chiffre d’affaires

chapitre 2 les coûts Standards

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Chapitre II

LES COUTS STANTARDS

Section1. PRÉSENTATION DE LA MÉTHODE DES COÛTS STANDARDS

I – Définition

II – Nature des coûts standard

III – Les standards et l’entreprise Taylorienne

IV – Les standards et les coûts préétablis

V – Principes d’élaboration des standards

VI – Le contrôle a posteriori

VII – Avantages et inconvénients

Section2. CONTRÔLE BUDGÉTAIRE ET ANALYSE DES ÉCARTS

I – Principe du contrôle budgétaire et de détermination des écarts

II – Contrôle budgétaire de l’activité productive : écart sur coûts de production

III – Contrôle budgétaire d’un centre de recettes : écart sur chiffre d’affaires

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Pour préparer une décision, une analyse des coûts constatés ne suffit pas. Ceux-ci doivent

être rationalisés. Rationaliser un coût consiste à établir des normes d’utilisation et d’évaluation

des facteurs de production. Ces normes sont appelées standards.

L’existence de ces standards permet de réaliser un contrôle, dans la mesure où celui-ci ne

peut se faire que s’il y a comparaison entre une norme de coût prédéfinie et un coût

réellement supporté. Les standards permettent aussi de maîtriser l’action, qui suppose que les

coûts constatés dans les différents départements soient mis en relation avec des étalons de

mesure : les coûts standards.

De nombreuses entreprises travaillent à la commande ou sur devis. Elles doivent donc faire

aux clients potentiels des propositions de prix pour le travail qu’ils envisagent de leur confier.

La simple connaissance du coût des périodes passées ne suffit pas du fait d’une évolution

possible des prix et des rendements mais, également, du fait d’une variation possible du

niveau d’activité se répercutant sur les coûts fixes unitaires. L’élaboration du devis suppose le

calcul de coûts prévisionnels, car les travaux demandés sont particuliers et il n’y a pas,

contrairement à ce qui se passe pour les entreprises vendant des articles ou des services

déterminés, de prix de référence sur le marché.

Il est à signaler que tout au long de ce travail nous employons également les termes « coûts

préétablis » ou « coûts prévisionnels » qui peuvent à quelques nuances près, être considérés

comme équivalents des coûts standard.

Section I : Présentation de la méthode des Coûts standards

1. Définition des coûts standards :

« Les coûts standard sont des coûts prédéterminés à caractère normatif permettant

d’évaluer les performances au sein de l’entreprise pour une période donnée ».

La performance est déterminée soit par :

L’aptitude d’un responsable pour réaliser un objectif raisonnable (un standard) à

atteindre ; la performance serait alors la différence (coût réel – coût standard);

L’effort consenti pour se rapprocher d’un standard idéal, dans ce cas la performance est

évaluée par (coût réel de début de période- coût réel de fin de période)*100/coût

standard

La maîtrise de l’action en tenant compte du contexte réel, la performance est évaluée ,

dans ce cas, par l’écart sur coût en pourcentage rapportée à l’écart sur activité en

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pourcentage : (coût réel – coûts standard)*100/ coût standard /(activité réelle – activité

standard)*100/ activité standard.

2. Nature des coûts standards :

L’évaluation des coûts standard:

Endogènes tel que l’efficience du système de production et distribution

Hypothèses sur l’évolution probable des conditions du marché des outputs et des

inputs de la firme.

Selon leur mode de calcul, cinq catégories, peuvent être distinguées :

le coût historique : évalué sur la base du coût constaté (dans le passé) ou à ce même

coût actualisé, il ne donne pas assez d’éclairage sur les inefficiences et les performances de

la gestion de l’entreprise.

Le coût standard calculé à partir d’un tarif concurrentiel :Ce coût se base sur les

conditions des marchés abstraction faite du niveau d’ efficience technique à obtenir.

Il ne précise pas les normes de production et/ou de distribution sur lesquelles il repose vu la

simplicité de son évaluation, il est recommandé en phase de démarrage du produit (Target

Costing).

Le coût standard théorique : utilisation optimale des facteurs de production de la firme.

La norme dans ce cas de figure ne devait pas être une fin en soi mais un rapprochement du

standard pourrait, sous certaines conditions, stimuler l’adhésion des responsables à l’objectif

prédéterminé.

Le coût standard normal : calculé en fonction de prévisions concernant les conditions

normales de production et de distribution. Il correspond au coût de la période précédente

corrigé par les coûts constatés d’inefficiences et actualisés pour tenir compte de l’évolution

prévisibles des prix.

Le coût standard valorisé au prix du moment : En période inflationniste, l’évolution

des prix des facteurs deviennent très fluctuantes et par conséquent ne peuvent être intégrée

dans un coût standard. Il est conseillé de procéder de la manière suivante :

QS : à partir des conditions normales d’activité (standard normal) ou (standard

théorique).

PS : est celui constaté au moment de l’établissement du standard).

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3. Les standards et les coûts préétablis :

Dans un contexte technologique et économique peu évolutif, les calculs de coûts préétablis à

partir des standards ont offert au dirigeant plusieurs avantages et ont permis, entre autre, de :

• mieux anticiper le marché ;

• définir les objectifs à atteindre et de prévoir les conditions de leur réalisation ;

• La pratique des budgets sur la base des coûts standard a permis également la

décentralisation des responsabilités ;

• Un bon contrôle a posteriori.

4. Principes d’élaboration des standards :

Au moins quatre critères doivent être satisfaits pour l’élaboration des standards :

• Le standard doit se dégager d’une étude rationnelle

• exprimé en valeur ;

• la méthode doit prévoir une analyse formalisée des écarts entre valeur standard et

valeur réalisée ;

• son exploitation doit se référer au principe de la gestion par exception.

a. Principe :

• La méthode des coûts standard a pour objectif d’accroître la productivité et de contrôler

la main d’oeuvre productive.

• Pour chaque tâche il est associé un standard permettant aux gestionnaires de mesurer les

gains générés par un dépassement ou le manque à gagner due à une insuffisance ou

gaspillage.

• Deux types de standards extrêmes peuvent être distingué :

b. Le mode d’élaboration des standards :

L’élaboration des standards élémentaires distingue les quantités physiques et la

valorisation des coûts unitaires.

1. Les éléments quantitatifs.

2. La valorisation des éléments acquis.

3. La valorisation des éléments produits.

– Le standard idéal – Le standard moyen

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5. La décomposition des temps industriels et contrôle de productivité :

Contrôler le rendement des hommes et machines :

Temps d’activité = temps de présence au travail

Temps de chargement = temps d’activité – le temps de nettoyages et d’entretien des machines

Temps de fonctionnement = temps de chargement – temps de montage et réglage

Temps de marche = temps de fonctionnement – temps de pause et arrêt

Taux de chargement = temps de chargement /temps d’activité

Taux de fonctionnement = temps de fonctionnement / temps de chargement

Taux de marche = temps de marche/ temps de fonctionnement

Coefficient de productivité = taux réel / taux standard

Coefficient de productivité global = production réelle pendant le temps réel d’activité /

production préétablie sur le temps réel d’activité.

6. Avantages et inconvénients :

a. Avantages

Simplicité.

Rapidité.

Prise de décision.

b. Inconvénients

L’évolution des structures et les besoins de reporting.

Les besoins de flexibilité Pression accrue des marchés.

Les nouvelles attentes concernant les produits.

Coût de la mise en œuvre et des adaptations aux changements.

Changement des méthodes de fabrication.

Difficulté de mesure pour les activités incorporelles.

Déclenchement de conflits sur les responsabilités des écarts.

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Section II : Contrôle budgétaire et Analyse des écarts :

1. Principe du contrôle budgétaire et de détermination des écarts :

2. Contrôle budgétaire de l’activité productive : écart sur coûts de

production :

a. L’analyse de l’écart sur charges directes :

La constatation des écarts de coût :

L’évaluation des sous-écarts :

Écart = Coût préétabli – coût réel

Écart = (Ps – Pr) x Qr + (Qs – Qr) x Ps

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Exemple d’illustration

À travers les informations ci-dessous décomposer les écarts sur charges directes tel que

illustré plus haut ?

Matière M : on sait que :

Qr = 20 500 Pr = 2,16

Qs = 20800 Ps = 2

Main-d’œuvre directe

Qr = 3 800 Pr = 4,90

Qs = 3 900 Ps = 5

Écart sur coût = (5 – 4,90) x 3 800 = 380 favorable.

Écart sur coût = (2 – 2,16) x 20 500 = -3 280 défavorable.

Écart sur quantité = (3 900 – 3 800) x 5 = 500 favorable.

Écart sur quantité = (20 800 – 20 500) x 2 = 600 favorable.

Représentation graphique :

Matière M1 : représentation par l’aire des rectangles.

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b. L’analyse de l’écart sur charges indirectes :

b.1. Présentation et illustration de la méthode :

Le coût indirect préétabli est calculé à partir des coûts et quantités d’unités d’œuvre des

différentes sections qui concourent à la production. Ce qui nécessite de prédéterminer pour

chaque section :

1. Toutes ses charges ;

2. Son activité, mesurée par un nombre d’unité d’œuvre ;

3. Son rendement, apprécié par le nombre d’unités d’œuvre requis pour assurer la

production.

Le coût réel a pu être affecté par des écarts de volume de production, dont la responsabilité

échappe a priori aux services de production.

L’écart à analyser n’est donc pas :

Mais :

b.2. Exemple d’illustration

Soit un centre de production correspondant à un atelier de mécanique dont l’unité

d’œuvre est l’heure machine et qui fabrique deux pièce A et B.

Son budget pour un mois donné a été établi ainsi :

Budget Contrôle a posteriori

Contrôle budgétaire

Coût budgété – coût réel

Coût qui aurait été budgété pour la production réelle – coût réel

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Charges fixes

Charges variables

20 000

30 000

Total 50 000

Activité budgétée (*) 1 000

Coût standard de l’unité d’œuvre 50

(*) Ce chiffre est détaillé dans le tableau ci-après.

Ce budget correspond à une production budgétée de 200 A et 200 B, nécessitant une

activité totale de 1 000 heures-machine, qui peut être détaillée comme suit :

Quantités à produire Temps unitaire Activité totale

Pièce A

Pièce

200

200

2

3

400

600

Activité budgétée 1 000

Les données réelles du même mois, correspondant à une production de 250 A et 120 B,

s’établissent ainsi :

Charges fixes

Charges variables

19 000

30 400

Total 49 400

Activité budgétée (*) 950

Coût standard de l’unité d’œuvre 52

Le compte de résultat traduisant l’activité et les conditions réelles sera :

Ventes : x 50 Dh

Charges fixes

Charges variables

43 000

-19 000

-30 400

Résultat (ou écart défavorable) - 6 400

860 h

Activité préétablie correspondant à la production réelle : 250A x 2h + 120B x 3h = 860h

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L’analyse en trois composantes :

Écart sur rendement :

Écart sur activité

Budget flexible Réel Écart

Charges fixes

Charges variables

Inchangées

30 Dh x 950 =

20 000

28 500

19 000

30 400

+ 1 000

- 1 900

Total 48 500 49 400

Ecart effectif sur coût - 900

(Quantité budgétée – Quantité réelle) x coût standard

Ou d’une façon générale

(Nombre d’unité d’œuvre allouées pour la production réelle – Nombre réel d’unités

d’œuvre) x Coût budgété de l’unité d’oeuvre

(860 – 950) x 50 = - 4 500 (écart défavorable)

Coefficient d’imputation rationnelle :

Activité réelle/Activité

standards

Charges fixes incorporables au niveau d’activité réelle – charges fixes budgétées

Ou encore :

(Nombre budgété d’unité d’œuvre – Nombre réel d’unité d’œuvre) x

(charges fixes absorbées par unité d’œuvre selon le budget)

20 000 x 950/1 000

Soit : 19 000 – 20 000 = - 1 000 qui représente ici un écart défavorable

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L’explication des écarts

Erreur manifeste de budget.

Substitution dans les moyens de production.

Fréquence des changements de production.

Pannes de machines.

Changement de qualité.

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3. Contrôle budgétaire d’un centre de recettes : écart sur chiffre

d’affaires

a. L’analyse volume / prix :

Exemple d’illustration :

Soit une entreprise dont les données budgétées pour un mois sont les suivantes :

Prévisions Quantités

à vendre Prix unitaire Coût unitaire Marge unitaire

Chiffre

d’affaires

Marge

totale

Produit A

Produit B

100

200

50

20

35

12,5

15

7,5

5 000

4 000

1 500

1 500

Total 300 9 000 3 000

Réalisations Quantités

vendues Prix unitaire Coût unitaire Marge unitaire

Chiffre

d’affaires Marge totale

Produit A

Produit B

200

100

45

25

32,5

18,5

12,5

6,5

9 000

2 500

2 500

650

Total 300 11 500 3 150

Écart sur marge dû au chiffre d’affaires

Produit A Produit B

Total Quantité PU/CU Montant Quantité PU/CU Montant

C.A réel 200 45 9 000 100 25 2 500 11 500

C.S des ventes réelles 200 35 7 000 100 12,5 1 250 8 250

Marge ‘semi-réelle’ (A) 2 000 1 250 3 250

Marge préétablie (B) 1 500 1 500 3 000

Écart sur marge dû au

C.A (C = B – A) - 500 250

- 250

(favorable)

Écart sur volume = (quantité budgétée – quantité réelle) x marge budgétée

Écart sur prix = (prix budgété – prix réel) x quantité réelle

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Écart sur coût de production

Produit A Produit B

Total Quantité PU/CU Montant Quantité PU/CU Montant

C. R des ventes réelles (A) 200 32,5 6 500 100 18,5 1 850 8 350

C.S des ventes réelles (B) 200 35,5 7 000 100 12,5 1 250 8 250

Écart sur coût de

production (C = B – A) 500 - 600

- 100

(Défavorable)

Écart de volume

Quantité prévue Quantité réelle Variation de

quantité

Marge/U

préétablie Écart de volume

Produit A 100 200 -100 15,0 -1 500

Produit B 200 100 100 7,5 750

Total -750

(Favorable)

Écart de prix

Prix prévu Prix réel Variation prix Quantité réelle Écart de prix

Produit A 50 45 5 200 1 000

Produit B 20 25 -5 100 -500

Total 500

(Défavorable)

b. L'analyse volume / prix / composition des ventes :

Écart sur volume = (Quantité budgétée – Quantité totale réelle) x prix moyen budgété

Écart sur composition des ventes = (Prix moyen budgété – Prix moyen préétabli) x

Quantité totale réelle

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Exemple d’illustration : suite de l’exemple précédent

Écart sur volume global

Volume global

préétabli Volume global réel Variation du global

Marge moyenne

préétablie (1)

Écart sur

volume global

Produit A 100 200 -100 10 -1 000

Produit B 200 100 100 10 1 000

Total 300 300 0 0

La marge moyenne selon la structure des ventes réelles

Quantité réelle Marge/unit préétablie Marge totale

Produit A 200 15,0 3 000

Produit B 100 7,5 750

Total 300 12,5 3 750

Écart sur composition des ventes

Marge

préétablie

Marge moyenne

préétablie

Variation de la

marge

Variation des

quantités

Ecart sur

composition

des ventes

Produit A 15,0 12,5 2,5 -100 -250

Produit B 7,5 12,5 -5,0 100 -500

Total -750