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TE 1-2-8/Chapitre 6 : Mondialisation, Finance internationale et Intégration européenne Année scolaire 2012-2013 1 CHAPITRE 6 : MONDIALISATION, FINANCE INTERNATIONALE ET INTEGRATION EUROPEENNE (SCIENCE ECONOMIQUE) PLAN DU CHAPITRE DOCUMENTS OBJECTIFS DE SAVOIRS ET SAVOIR-FAIRE INTRODUCTION I. QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ? A. La croissance du commerce mondial est liée à la libéralisation et à la spécialisation des échanges marchands à l’échelle internationale 1. Les échanges internationaux se sont intensifiés et transformés 2. Les principaux déterminants des échanges internationaux et de la spécialisation B. Le commerce international : avantages et inconvénients 1. Les avantages et inconvénients pour le consommateur et le producteur 2. Les fondements et les risques du protectionnisme C. La mondialisation se traduit par une internationalisation du processus de production 1. Un acteur majeur : les FMN 2. Les choix de localisation répondent à des stratégies d’internationalisation fondées sur la recherche de compétitivité 3. Ces stratégies ont des conséquences complexes sur les pays d’accueil II. COMMENT S’OPERE LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE MONDIALE ? A. La balance des paiements permet de mesurer les échanges internationaux 1. Principes de construction et composantes 2. Interprétation des soldes significatifs B. Les échanges internationaux justifient l’existence d’un marché des changes 1. Fonctionnement du marché des changes et déterminants du taux de change 2. La variation des cours de change a des effets économiques contrastés C. Différents déterminants sont à l’origine de l’ampleur des flux de capitaux, ce qui n’est pas sans risques 1. L’ampleur : des flux de capitaux plus nombreux et plus volatiles 2. Le développement des flux de capitaux a amplifié la spéculation financière, ce qui comporte des risques III. QUELLE EST LA PLACE DE L’UNION EUROPEENNE DANS L’ECONOMIE GLOBALE ? A. Une expérience originale d’intégration économique 1. Une intégration par le commerce et la production 2. Une intégration monétaire B. L’UEM revêt une importance particulière et renforce les interdépendances entre les politiques macroéconomiques des Etats membres 1. Une importance particulière dans le contexte monétaire et financier 2. Elle renforce les interdépendances entre les politiques macroéconomiques des Etats membres C. Mais l’UEM est confrontée au défi de la coordination des politiques économiques 1. La difficile coordination des politiques économiques 2. Une insuffisante intégration politique et sociale Docs 1 à 5 Docs 6 à 8 Docs 9-10 Docs 11-12 Activités 1 et 2 Doc 13-14 Docs 15 à 18 Activité 3 Doc 19 Doc 20 Activité 4 Docs 21 à 24 Docs 25-27 Docs 28-29 Doc 30 Docs 31-32 Echange marchand Avantage comparatif Dotation factorielle Gains à l’échange Spécialisation Libre-échange et protectionnisme Firmes multinationales (FMN) Commerce intra-firme Compétitivité prix et hors prix Délocalisation Externalisation Fonctions de la monnaie Flux internationaux de capitaux Balance des paiements Devises Marché des changes Offre, demande Banque centrale Taux d’intérêt Spéculation Euro Union économique et monétaire Politique budgétaire Politique monétaire En italique : acquis de première

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TE 1-2-8/Chapitre 6 : Mondialisation, Finance internationale et Intégration européenne Année scolaire 2012-2013

1

CHAPITRE 6 : MONDIALISATION, FINANCE INTERNATIONALE ET

INTEGRATION EUROPEENNE (SCIENCE ECONOMIQUE)

PLAN DU CHAPITRE DOCUMENTS OBJECTIFS DE SAVOIRS ET

SAVOIR-FAIRE

INTRODUCTION

I. QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE

L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ?

A. La croissance du commerce mondial est liée à la libéralisation et à la spécialisation des échanges marchands à l’échelle internationale 1. Les échanges internationaux se sont intensifiés et transformés

2. Les principaux déterminants des échanges internationaux et de la

spécialisation

B. Le commerce international : avantages et inconvénients 1. Les avantages et inconvénients pour le consommateur et le producteur

2. Les fondements et les risques du protectionnisme

C. La mondialisation se traduit par une internationalisation du processus de production

1. Un acteur majeur : les FMN

2. Les choix de localisation répondent à des stratégies d’internationalisation

fondées sur la recherche de compétitivité

3. Ces stratégies ont des conséquences complexes sur les pays d’accueil

II. COMMENT S’OPERE LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE MONDIALE ?

A. La balance des paiements permet de mesurer les échanges internationaux 1. Principes de construction et composantes

2. Interprétation des soldes significatifs

B. Les échanges internationaux justifient l’existence d’un marché des changes 1. Fonctionnement du marché des changes et déterminants du taux de

change

2. La variation des cours de change a des effets économiques contrastés

C. Différents déterminants sont à l’origine de l’ampleur des flux de capitaux, ce qui n’est pas sans risques

1. L’ampleur : des flux de capitaux plus nombreux et plus volatiles

2. Le développement des flux de capitaux a amplifié la spéculation

financière, ce qui comporte des risques

III. QUELLE EST LA PLACE DE L’UNION EUROPEENNE DANS L’ECONOMIE

GLOBALE ?

A. Une expérience originale d’intégration économique

1. Une intégration par le commerce et la production

2. Une intégration monétaire

B. L’UEM revêt une importance particulière et renforce les interdépendances entre les politiques macroéconomiques des Etats membres 1. Une importance particulière dans le contexte monétaire et financier

2. Elle renforce les interdépendances entre les politiques macroéconomiques

des Etats membres

C. Mais l’UEM est confrontée au défi de la coordination des politiques économiques 1. La difficile coordination des politiques économiques

2. Une insuffisante intégration politique et sociale

Docs 1 à 5

Docs 6 à 8

Docs 9-10

Docs 11-12

Activités 1 et 2

Doc 13-14

Docs 15 à 18

Activité 3

Doc 19

Doc 20

Activité 4

Docs 21 à 24

Docs 25-27

Docs 28-29

Doc 30

Docs 31-32

Echange marchand

Avantage comparatif

Dotation factorielle

Gains à l’échange Spécialisation Libre-échange et

protectionnisme

Firmes multinationales (FMN)

Commerce intra-firme

Compétitivité prix et hors

prix

Délocalisation

Externalisation

Fonctions de la monnaie Flux internationaux de

capitaux

Balance des paiements

Devises

Marché des changes

Offre, demande Banque centrale Taux d’intérêt

Spéculation

Euro

Union économique et

monétaire

Politique budgétaire Politique monétaire

En italique : acquis de première

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Ce que dit le programme :

I. QUELS SONT LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL ET DE

L’INTERNATIONALISATION DE LA PRODUCTION ?

Document 1 : Evolution des exportations mondiales

de marchandises et du PIB mondial de 1950 à

2009.

1/ Faites une clé de lecture avec les chiffres pour la période 2000 – 2009. 2/ Comparez les évolutions du PIB avec celles des exportations. Que peut-on en déduire ?

Document 2 : Des outils pour mesurer le commerce international

Outil Formule

Taux d’ouverture (ou degré d’ouverture) [(Exportations + importations)] /2

PIB

Taux de couverture

Mesure l’équilibre des échanges extérieurs

(Exportations/Importations) x 100

Si taux > 100 => excédent

Si taux <100, déficit

Termes de l’échange

Ils permettent de mesurer l’évolution comparée des prix des produits

importés et exportés

Indice du prix des exportations

Indice du prix des importations

X 100

X 100

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Document 3 : Des économies de plus en plus ouvertes.

Taux d’exportation (en % du PIB) des principaux pays industrialisés

1960 1970 1980 1991 2000 2005 2011

Etats-Unis 4 4.3 8.6 11 11 10 14

France 11.1 12.7 17.9 23 29 27 27

Royaume-Uni 14.3 15.9 22.3 24 27 26 32

Japon 9.4 9.8 12.6 10 11 16 15

Allemagne 20.7 18.5 23.4 34 33 40 50

Données GATT, OMC & Banque Mondiale

1/ Donnez la signification de la donnée entourée. 2/ Quelle régularité assez nette apparaît pour l’ensemble des économies citées ici ?

Document 4 : Les caractéristiques des échanges.

1/ Calculez l'évolution du total des exportations entre 1980 et 2010. 2/ Calculez la structure des exportations mondiales par poste, en 2009 en complétant le tableau ci-dessous. Que pouvez-vous en conclure ?

Structure des exportations mondiales (en %) Conclusion:

.

1980 2009

Service commerciaux 15.8

Produits manufacturés 47,1

Energie et minerais 24,1

Produits agricoles 12.9

Total 100 100

Document 5 : La tripolarisation des échanges.

Remarque : Total des exportations (12 178 dans la note sous le schéma) est égal aux chiffre intra zone entre parenthèses mais n'est pas égal à

la somme des chiffres des flèches (9986) car les flux inférieurs à 150 milliards n’apparaissent pas pour les flèches. Cela explique la différence

entre le chiffre intra zone (par exemple 5 016 pour l’Europe) et la somme des flèches de cette zone (4 728).

1/ Faites une clé de lecture avec « 5 016 », « 3 620 » et « 641 ». 2/ Quels sont les trois principaux pôles du commerce mondial ? 3/ Calculez la part de chacun de ces pôles dans le commerce mondial.

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Document 6 : La théorie des avantages comparatifs de D. Ricardo

Les hypothèses :

- pas d'entraves aux échanges

- un marché mondial est en concurrence pure et parfaite : le prix relatif d’un bien sur le marché mondial est fixé selon les

lois de l’offre et de la demande en concurrence parfaite.

- l’immobilité internationale des facteurs de production : le capital et le travail ne peuvent se déplacer entre les pays

- mobilité interne des facteurs de production

- les avantages comparatifs sont durables : les rendements sont constants ce qui signifie qu’un pays avantagé le restera et

qu’il n’y a pas d’économies d’échelle.

- le commerce mondial est un commerce interbranche : l’échange s’effectue entre deux pays de spécialisation et

éventuellement de développement différents (Angleterre et Portugal). Les produits échangés sont de nature différente (drap contre vin).

Un exemple :

Certains pays, parce qu'ils possèdent une main-d œuvre mieux éduquée, plus de capital (en bâtiments et équipement) ou plus de ressources

naturelles, peuvent être plus efficaces que d'autres dans la production de la totalité des biens que leurs citoyens souhaitent consommer.

Lorsque des pays avancés possèdent une efficacité productive supérieure, on dit qu'ils ont un avantage absolu sur les autres pays. Mais alors,

comment les pays désavantagés parviennent-ils à faire du commerce ? La réponse est donnée par le principe de l'avantage comparatif, selon

lequel les individus et les pays se spécialisent dans la production des biens pour lesquels ils sont relativement, et non absolument, plus efficaces.

[ ] Supposons que les États-Unis et le Japon produisent deux types de biens, des ordinateurs et du blé. Le tableau ci-dessous montre les

quantités de travail nécessaires pour produire des biens (tous les chiffres sont fictifs). Les Etats-Unis sont plus efficaces dans la fabrication

des deux produits; ils y consacrent moins d'heures de travail). L'industrie informatique américaine peut se vanter d'être la plus efficace du

monde. Et cependant, des ordinateurs sont importés du Japon. Pourquoi? Parce que le coût relatif de la fabrication d'un ordinateur (en

termes d'heures de travail) par rapport au coût de production d'une tonne de blé est plus faible au Japon qu'aux États-Unis. En effet,

il faut 15 fois plus d'heures (120/8) pour fabriquer un ordinateur au Japon qu'il n'en faut pour produire une tonne de blé. Le Japon a donc bien

un désavantage absolu dans la fabrication des ordinateurs, mais y dispose d'un avantage comparatif.

Source: Joseph STIGLITZ, Carl WALSH et Jean-Dominique LAFAY, Principes d'économie moderne, De Boeck, 2009.

Coût de travail (en heures) pour produire une

ordinateur et une tonne de blé

Etats-Unis Japon

Ordinateur 100 120

Blé 5 8

1/ Dans l’exemple du document qui, des Etats-Unis ou du Japon, possède tous les avantages absolus ? 2/ Sachant que le prix relatif d'un bien A par rapport à un bien B : c'est la quantité du bien B qu'on peut échanger contre une unité de A; il se calcule en faisant le rapport des prix unitaires :

Prix relatif de A par rapport à B = Prix de A / Prix de B

Complétez le tableau suivant et faites les phrases avec les chiffres pour en donner le sens.

Prix relatifs intérieurs Etats-Unis Japon

Ordinateur/blé 1 ordi = ………..tonnes de blé 1 ordi = ………..tonnes de blé

Blé/Ordinateur 1 tonne de blé = ……….ordi 1 tonne de blé = ………ordi

3/ Concluez sur l’avantage relatif du Japon et sur sa spécialisation.

Document 7 : L’évolution des dotations factorielles

« La dynamique de "remontée des filières" appliquée par les pays asiatiques semble également suivre le modèle HOS: ces pays commencent par

exporter des chaussettes et des t-shirts, qui exigent surtout du travail peu qualifié dont ils disposent en abondance, puis passent

progressivement aux textiles synthétiques qui nécessitent du capital et une main-d'œuvre plus qualifiée, obtenus dans la première phase de

leur développement. Avant de se lancer, comme la Chine, dans l'exportation de vêtements remplis de nanotechnologies, capables de changer de

texture selon le temps qu'il fait, ce qui réclame une main-d'œuvre qualifiée et du capital. »

Source: Arnaud Parienty, « Les mécanismes du commerce international », Alternatives économiques, n° 298, janvier 2011.

1/ Complétez le tableau pour retracer l’évolution de la spécialisation des pays d’Asie. 2/ Pourquoi la dynamique de la remontée de filière peut-elle s’expliquer par la théorie des dotations factorielles ?

Caractéristiques de la main d’œuvre

Première spécialisation :

Deuxième spécialisation :

Troisième spécialisation :

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Document 8 : La relation entre développement, dotation factorielle et exportations : le modèle du vol d’oies sauvages

Source : Kojima, « Le modèle de vol d’oies sauvages du développement

asiatique », Journal of Asian Economics n°11, 2000

En quoi ce document illustre-il la stratégie de remontée de filières ?

Document 9 : Libre-échange et protectionnisme

Une légende répandue et importante de l'histoire à long terme des politiques commerciales [est] exprimée ainsi : « Le libre-échange est la

règle, le protectionnisme l'exception », c'est presque un des dogmes de l'économie néoclassique. Combien de fois avons-nous entendu parler de

l'âge d'or du libre-échange, duquel se démarqua le protectionnisme des années vingt et trente ? Les quelques trois années que j'ai passées au

GATT, « temple du libre-échange », m'ont rendu particulièrement sensible à ce mythe. La vérité est que, dans l'histoire, le libre-échange est

l'exception et le protectionnisme la règle. […]

Non seulement la période de renforcement du protectionnisme [1879-1914] coïncida avec une accélération de l'expansion commerciale,

mais, ce qui est encore plus paradoxal, c'est dans les pays européens les plus protectionnistes que celle-ci fut la plus rapide. Même si cela ne

constitue pas la preuve que le protectionnisme génère le commerce extérieur, cela démontre toutefois qu'il n'y fait pas obligatoirement

obstacle.

Source: Paul BAIROCH, Mythes et paradoxes de l'histoire économique, La Découverte, coll. Poche, 2005.

1800-1860 1860-1879 1879-1914 1914-1945 Depuis 1945

Protectionnisme Libre-échange Protectionnisme et dév. des

échanges internationaux

Protectionnisme Libre-échange

Abolition des « corn laws »

(lois limitant l'importation du

blé) en 1846 en Angleterre : la

voie du libre- échange du blé

est ouverte

Signature de plusieurs

traités commerce

bilatéraux.

Retour progressif au

protectionnisme mais les

échanges internationaux

continuent de se développer

Repli national dans la plupart

des pays

Organisation libre-échange

au niveau mondial par des

accords multilatéraux dans

le cadre du GATT puis de

l'OMC

1/ Relevez les périodes de progression du libre échange que l'on peut observer depuis deux siècles. 2/ Recherchez ce que sont les « corn laws », abolies en 1846. 3/ Qu'est ce qu'un accord « bilatéral »? 4/ Comment se caractérise le libre échange du XX siècle ?

Document 10 : Pourquoi consommer à l’étranger ce que l’on peut produire en France ?

« Pour éviter que la situation ne se dégrade davantage, j'ai décidé de consommer responsable en respectant ce mantra un peu

culpabilisateur, relancé par François Bayrou, et occupant désormais tout le débat public : « Achetez Français ! ». « Mais bien sûr ! », ont

renchéri Nicolas Sarkozy et son ancien ministre Yves Jégo, qui se targuent d'avoir eu l'idée les premiers – une idée vieille de cinquante ans.

« […] Je fais un petit inventaire dans ma salle de bain. Quand j'ai fini, je me dis que si François Bayrou passait par là, il me tiendrait pour

responsable de la désindustrialisation de la France : brosse à dents chinoise ; dentifrice italien ; dentifrice néerlandais ; tampons hongrois (tous

les tampons sont hongrois d'ailleurs) ; vernis américain ; crèmes belge et allemande ; démaquillant anglais ; papier toilette, coton et coton-tiges

européens (« made in EU ») ; déo bio thaïlandais (oui, c'est vrai) ; baume pour les lèvres anglais ; shampoing américain ; crème pour les cheveux

anglaise ; éponge italienne... Mes produits français sont ceux qui m'ont coûté le plus cher, mais je les aime : maquillage, parfum, savons (de

Marseille), crème. […] « M'habiller : très coûteux. […] Certaines marques dont on imagine qu'elles sont forcément 100% françaises (Comptoir

des Cotonniers, Zadig et Voltaire, Monoprix, Camaïeu...) sont 100% fabriquées « ailleurs ». Les baskets Springcourt ou Le Coq Sportif, qui

affichent un marketing très hexagonal (bandes tricolores...), sont fabriquées en Thaïlande ou en Chine. Mais prenons les véritables charentaises

ou toutes ces pantoufles qu'une commerçante corrézienne m'a présentées. « Tout cela est bien français », mais dieu que c'était laid. En matière

de vêtements, le « made in France » connaît donc deux écueils : le luxe : la plupart des vêtements et souliers fabriqués en France sont plus

chers que la moyenne ; ou la laideur : le côté terroir appliqué au textile, c'est très vite folklorique. Il reste les espadrilles. Je trouve des

collants fantaisie d'une marque française. Prix : 33 euros. Soit trois fois le prix des Dim, symbole de la délocalisation (roumaine) mais en

quantité dans mon placard ».

Dryef, « J'ai essayé d'acheter français, je suis presque ruinée », Rue89, 19 décembre 2011

1/ Pour quelles raisons l’auteur n’achète pas « français » ?

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2/ Complétez le schéma d’implication logique ci-dessous à l’aide des notions suivantes : concurrence accrue ; Incitation à l’innovation ; Baisse du coût de production, du prix Hausse de la qualité; Gains de productivité ; Hausse du pouvoir d’achat ; Hausse des profits ;

Activité 1 : Le mécanisme de protection des industries naissantes

Construisez un schéma d’implication logique visant à expliciter le mécanisme justifiant la protection des industries naissantes en utilisant les

notions ou expressions suivantes : baisse des coûts de production, élévation de la production, protection d’une industrie naissante, économies

d’échelle, avantage comparatif, phénomènes d’apprentissage et d’accumulation

Document 11 : Le protectionnisme défensif.

La France s’est opposée à un accord de libre-échange entre l’UE et les pays sud-américains du MERCOSUR (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay

et Venezuela) qui conduirait à une baisse des revenus des éleveurs. « Je suis pour la liberté du commerce loyal, à armes égales » a déclaré le

président français. « Je ne vois pas pourquoi on doit accepter des produits qui ne répondent pas aux normes qu’on impose à nos agriculteurs ».

Selon une étude récente de la Commission européenne, un tel accord qui faciliterait l’entrée des produits européens sur le marché sud-

américain, serait globalement favorable aux 27 pays de l’UE, mais se solderait par des pertes pour son secteur agricole.

Source : AFP, 12 mai 2011.

1/ Sur quel argument la France s’oppose-t-elle à l’accord de libre échange avec les pays sud-américains ? 2/ Pourquoi peut-on considérer que la PAC est un exemple de protectionnisme défensif ?

Activité 2 : Etudier un mécanisme

Efficacité (meilleure

allocation des ressources)

AVANTAGE DE L’ECHANGE

Spécialisation Ouverture des frontières et élargissement des marchés

Hausse de la production

Economie d’échelle

……………….

*……………………………

*……………………………

*…………………………....

……………

……………..

Baisse du coût des

approvisionnements

Hausse de la production

Hausse de la

consommation

………………………………….

.

CROISSANCE ECONOMIQUE

…………..

…………...

Baisse du

chômage Embauches et

investissements

Hausse

du choix

………………..

Transfert

technologique

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Document 12 : Les politiques commerciales stratégiques

Document 13 : Le poids croissant des FMN dans l’économie mondiale

1/ Calculez la variation du chiffre d’affaires et des effectifs des filiales étrangères entre 2009 et 2010 puis, faites une phrase exprimant la signification des données trouvées. 2/ A l’aide de calculs appropriés, montrez l’impact qu’a eu la crise de 2008 sur la dynamique de la mondialisation de la production. 3/ Quelles idées faut-il retenir de ce document ?

Document 14 : La géographie des IDE (Entraînement à la partie II de l’épreuve composée)

Question : Vous présenterez le document puis vous décrirez les principales évolutions des flux d'IDE entre 2008 et 2010.

Flux entrants et sortants d'investissements directs à l'étranger (IDE) dans le monde entre 2008 et 2010

Entrées d'IDE Sorties d'IDE

2008 2009 2010 2008 2009 2010

Monde (en milliards de dollars) 1 744 1 185 1 244 1 911 1 171 1 323

Part dans les flux mondiaux d’IDE (en %)

Pays développés

Pays en développement

Dont Afrique Amérique latine et Caraïbes Asie occidentale Asie du sud, de l’est et du sud-est

Europe du sud-est et CEI

Petits pays économiquement et structurellement

faibles et vulnérables 1

55,3

37,7

4,2 11,9 5,2 16,3

6,9

3,6

50,9

43,1

5,1 11,9 5,6

20,4

6,0

4,4

48,4

46,1

4,4 12,8 4,7 24,1

5,5

3,9

80,7

16,2

0,5 4,2 2,1 9,3

3,2

0,3

72,7

23,1

0,5 3,9 2,2 16,5

4,2

0,3

70,7

24,8

0,5 5,8 1,0

17,5

4,6

0,8

1. Pays moins avancés (PMA), pays en développement sans littoral, petits pays insulaires en développement

Source: CNUCED, Rapport sur l'investissement dans le monde, 2011.

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Document 15 : DIPP et commerce intra-firme

« La montée du commerce de biens intermédiaires dans le commerce mondial est en large partie le produit du développement de la

fragmentation ou de la décomposition des processus de production (DIPP1). Le produit final est décomposé en une série de sous-systèmes reliés

les uns aux autres. [ ... ] Par exemple, dans l'industrie automobile, les composants ou modules (moteurs, systèmes de freinage, systèmes

électroniques, châssis, carrosserie ...) sont fabriqués simultanément dans des pays différents. [ ... ] L’assemblage final est coordonné par le

constructeur sur les sites d'assemblage et de finition localisés à proximité des marchés. Les firmes multinationales sont les acteurs privilégiés

de la mis en œuvre de la DIPP en délocalisant certains segments des processus de production, ce qui peut donner lieu à une exportation préalable

de composants intermédiaires réimportés sous formes de produits finals. »

El Mouhoub Mouhoud, Mondialisation et délocalisation des entreprises, coll. « Repères », © Éditions La Découverte, 2006,

www.editionsladecouverte.fr.

1. DIPP : division internationale des processus productifs.

1/ En quoi consiste la DIPP ? 2/ Pour les FMN la pratiquent-elles ? 3/ Quelles sont les conséquences de la DIPP sur le commerce international ?

Activité 3 :

Document 16 : Les prix de cession du commerce intra-firme et optimisation fiscale

1/ Complétez pour chaque filiale de cette FMN, le bénéfice et l’impôt sur les bénéfices.

VETIMONDE TROPIC DEMARK

Bénéfice

Impôt sur les bénéfices

2/ Les prix de cession du commerce intra-firme, entre les filiales d’une FMN, sont-ils de « vrais » prix ? 3/ Résumez en une phrase la stratégie d’optimisation fiscale de la FMN.

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Document 17 : La mondialisation est-elle irréversible ?

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Document 18 : Zara à la recherche de compétitivité hors prix

Zara, entreprise familiale espagnole, a connu une croissance extraordinaire au cours des cinq dernières années, avec des ventes s'élevant à 5,6

milliards de dollars en 2004, période pendant laquelle la plupart des fabricants européens ont connu des difficultés. Zara est une firme à

intégration verticale1 qui concentre de nombreuses fonctions: elle tisse et teint environ 40 % du tissu qu'elle utilise, conçoit les vêtements, les

découpe, organise toute la logistique de distribution, possède et gère quelque 600 magasins, surtout en Europe [...]. Elle sous-traite toute la

couture, auprès de 500 ateliers implantés près de son siège social, de ses usines et de ses centres de distribution. Environ la moitié des produits

Zara sont fabriqués dans le cercle étroit de la maison mère, par des fournisseurs attitrés, dans la région de La Corogne. Les principaux

concurrents, H & M et Gap, n'ont aucune production interne (et font presque tout fabriquer à r étranger).

Zara se distingue de ses plus proches homologues par la rapidité avec laquelle ses vêtements passent du stade du design à celui de la

commercialisation. Les boutiques Zara renouvellent leur offre toutes les deux semaines, avec de nouveaux produits qui arrivent constamment.

Les clients viennent souvent voir les derniers arrivages. Parce que Zara adapte sa production à la demande et produit en moins grande quantité

que ses concurrents [ ... ].

Comme les grandes marques américaines ont depuis longtemps renoncé à la fabrication, confiée surtout à r Asie, le modèle Zara leur paraît

inconcevable. [Selon un concurrent], «Zara est le roi de la vitesse. [ ... ] Sans ce genre de contrôle local, on ne peut réduire à deux mois une

opération qui en prend six ou sept. Zara réunit tout: design, tissu, assemblage, transport. Les autres grossistes ont réparti leur production un

peu partout au Sri Lanka, en Jordanie, en Afrique du Sud [...]».

Suzanne BERGER, Made in monde, Seuil, coll. Points Économie, 2007.

1. Cela signifie que Zara maîtrise toutes les étapes du processus productif, de la conception à la distribution, en passant par l'assemblage.

1/ Quel est le principal avantage compétitif de Zara ? 2/ Quels ont été les choix stratégiques qui ont permis de construire cet avantage ? 3/ L’entreprise Zara joue-t-elle la carte de la délocalisation ? Pourquoi ? 4/ A quelle stratégie cela s’oppose-t-il ?

Document 19 : Les conséquences des IDE sur les pays d’accueil.

A/ Le transfert de techniques et de connaissances associés aux IDE nourrit la croissance économique. En effet, l'importation de biens

techniques élaborés, l'adoption de techniques étrangères plus avancées, l'amélioration de la qualité de la formation de la main-d'œuvre

permettent un comblement de l'écart "technologique" entre pays développés et pays en développement, ce qui constitue un facteur puissant de

rattrapage économique. […] Par ailleurs, les créations d'emplois qu'apporte un IDE, [directement ou indirectement par le biais des entreprises

sous-traitantes locales,] sont également génératrices de croissance des revenus et donc de l'activité.

[Néanmoins], l'expérience montre que l'afflux d'IDE ne conduit pas automatiquement à une accélération de la croissance si des

mesures de politique économique d'accompagnement spécifiques ne sont pas mises en œuvre. »

Source: Eric Vergnaud, « Investissements directs étrangers: analyse des tendances récentes », Etudes économiques, BNP Paribas, 2005

B/

Quels sont les effets de l’internationalisation de la production sur les pays d’accueil ?

Un bidonville de Buenos-Aires

(Argentine) avec, au loin, les

tours du quartier d’affaires.

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TE 1-2-8/Chapitre 6 : Mondialisation, Finance internationale et Intégration européenne Année scolaire 2012-2013

11

II. COMMENT S’OPERE LE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE MONDIALE ?

Document 20 : Balance des paiements de la France (Source : Banque de France, février 2013)

** Désigne les flux de même nature mais de sens opposé

Activité 4 : Une entreprise pharmaceutique française produit un nouveau médicament et effectue à ce titre les opérations suivantes.

Pour chacune des opérations suivantes indiquez s’il s’agit d’une entrée ou d’une sortie de devises pour la France et dans quel compte de la Balance

des paiements elle se place.

- Achat d’un brevet américain :

- Importations de composants brésiliens :

- Création d’une unité de production à Singapour :

- Placements dans des produits financiers en France :

- Versement d’intérêts reçus d’un prêt accordé par l’entreprise à une filiale étrangère :

Document 21 : Le taux de couverture de l’économie française en %.

2009

Produit de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche 102

Produits des industries agricoles et alimentaires 110.5

Produits manufacturés

Dont : Biens de consommation

Produit de l’industrie automobile

Biens d’équipement

Biens intermédiaires

Produits énergétiques

86.6

72.5

94.9

87

91.3

39.5

Ensemble 89

Source : INSEE.

1/ Que mesure le taux de couverture ? 2/ Faites une phrase avec les données soulignées 3/ Quels sont les points forts et les points faibles de la balance commerciale française en 2009 ?

Balance commerciale

Revenus du travail et du

capital versés à

l’étranger et rapatriés

en France moins les revenus inverses**

Retrace les échanges

financiers

Placements financiers

et prêts accordés par

es non-résidents en

France moins

l’inverse**

Achat ou vente de

devises par la Banque

centrale équilibrant la

balance globale. Un

signe « -« traduit une

hausse des réserves.

Versements faits en

France par des non-

résidents sans

contrepartie moins

l’inverse**.

Retrace les échanges

de biens, services et de revenus.

Echanges de capital non financier

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Document 22 :

1/ Analysez l’évolution du solde commercial de la France.

L’équilibre de la balance des paiements

2/ Quel est l’inconvénient de recourir à l’épargne étrangère pour financer le déficit des transactions courantes ? 3/ Que se passe-t-il si les investissements étrangers ne suffisent pas pour compenser le déficit de la balance des transactions courantes ?

Document 23 : Evolution du solde des transactions courantes de 2000 à 2010 (en % du PIB mondial)

1/ Formulez une phrase donnant le sens des données entourées pour 2010. 2/ Quelle idée pouvez-vous extraire de ce document ?

Document 24 : Les effets d’une capacité de financement

En 2004, la France vit en dessous de ces moyens : l'excédent de la balance courante traduit une épargne nette vis-à-vis de l'étranger.

Comment cette épargne a-t-elle été utilisée ? En la plaçant, bien sûr. Les Français ont accru leurs achats de titres étrangers en 2004 (ils ont

dépassé les 186 milliards d'euros). Les entreprises ont aussi accru leurs investissements directs à l'étranger. Certes, les étrangers ont eux

aussi acheté des titres français et investi en France, respectivement pour 133 milliards d'euros et 26,2 milliards.

Source : Sandrine Trouvelot, Alternatives économiques, n° 170, mai 1999 actualisé 2012.

1/ Quel impact une capacité de financement peut-il avoir sur le solde du compte financier ? 2/ A l’aide du texte et des mots suivants, remplissez le texte à trous : emprunter, au-dessus, un besoin de financement ; épargne, une capacité de financement ; mettre en réserve ; en dessous ; des devises ; investir, prêter, placer.

« Si la balance courante et le compte de capital sont excédentaires, le pays vit ………………….. de ses moyens. Il dégage …………………………… (son

épargne est supérieure à ses investissements) et engrange ……………………. qu’il va pouvoir ………….., ……………, …………… à l’étranger ou les

……………………………………… Si la balance courante et le compte de capital sont déficitaires, le pays vit ………………………….. de des moyens. Il a un ………………………….. (son

……………………….. est insuffisante pour financer ses investissements) et il manque de devises. Il va devoir …………………… ou vendre ses actifs ou tirer

sur ses réserves de devises. »

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Document 25 : Changes fixes et changes flottants et effets des variations de change

« Les variations du cours de change [ ... j dépendent du régime de change1 choisi. Pour la plupart des monnaies des pays avancés, ce régime de

change est flottant (ou encore flexible). Il en va ainsi depuis que le système de Bretton Woods, mis en place à la sortie de la Seconde Guerre

mondiale et qui instaurait un régime de change fixe entre l'or et le dollar et entre le dollar et les autres monnaies, a été abandonné en 1973. Le

cours des monnaies en change flottant se forme sur le marché des changes au gré de l'offre et de la demande. Il n'est pas contraint par un

ancrage² dont il ne faudrait pas s'écarter. Les variations du cours de change peuvent donc être très amples.

À l'inverse, lorsqu'un pays est en régime de change fixe, le cours de sa monnaie est défini par rapport à une autre monnaie ou à un panier de

monnaies [ ... j. Quand le cours d'une monnaie dont le change est fixe s'écarte de la parité définie, la banque centrale du pays intervient sur le

marché des changes pour rétablir cette parité. Il lui faut alors mobiliser ses réserves de change pour acheter sa propre monnaie lorsque son

cours a baissé. [ ... j Alors qu'il faut avoir accumulé suffisamment de réserves de change pour soutenir le cours d'une monnaie en difficulté, il

n'y a techniquement aucun obstacle à une intervention pour stabiliser une évolution à la hausse, car la banque centrale peut toujours émettre la

monnaie dont elle a besoin. »

Jézabel Couppey-Soubeyran, « À quoi sert le marché des changes? », Alternatives économiques, n° 302, mai 2011.

1. Ensemble des règles retenues par un pays pour définir les conditions de la détermination des taux de change de sa monnaie.

2. Lien fixe entre deux devises ou entre une devise et un métal précieux (l'or ou l'argent généralement). On parle également de parité.

Distinguez les régimes de change fixe et flottant en complétant le tableau ci-dessous :

Type de régime de

change

En change fixe

En change flottant

Principe

Rôle de la Banque

centrale

Exemples

Avantages

Inconvénients

Document 26 : La demande de devises dépend des taux d’intérêt.

1/ Les deux courbes évoluent-elles dans le même sens ? 2/ Comment peut-on comprendre ce constat ? Donnez une explication précise. 3/ Quel type d’investissement international se trouve particulièrement concerné par ce mécanisme ?

Document 27 : La demande de devises dépend des anticipations

Le processus de la bulle de change est le suivant: la plupart des opérateurs anticipent l'appréciation d'une monnaie sans prendre en compte les «

fondamentaux» [à savoir les échanges de biens et services, et le taux d'intérêt] ; il en résulte une demande excédentaire en faveur de cette

monnaie dont le taux de change s'apprécie et s'éloigne de sa valeur économique fondamentale. Les anticipations s'autoréalisent et le marché est

efficient au sens où il anticipe correctement l'évolution du change. Mais comme les rumeurs versatiles l'emportent sur les calculs rationnels, les

anticipations se retournent et la bulle finit par éclater. [ ... ] Il y a, en effet, deux grandes catégories d'acteurs sur le marché des changes:

d'une part, les opérateurs qui prennent leurs décisions en fonction des « fondamentaux» - ce sont par exemple les commerciaux - et, d'autre

part, les traders, ou gestionnaires financiers, qui ont un horizon très court car ils sont à l'affût de moindres occasions de profits. Le poids de

ces derniers est devenu très important. [ ... ] Ces professionnels qui « font le marché» forment un milieu très hermétique où « tout le monde

pense la même chose en même temps». Les moindres informations' ou news prennent alors un poids considérable. [ ... ] Dans un tel contexte, les

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TE 1-2-8/Chapitre 6 : Mondialisation, Finance internationale et Intégration européenne Année scolaire 2012-2013

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anticipations se forment selon un processus mimétique. [ ... ] On est en présence d'un processus d'anticipations « autoréalisatrices» dans lequel

un prix va s'autoconfirmer, même s'il s'éloigne de plus en plus de son niveau d'équilibre fondamental.

Dominique PLIHON, Les taux de change, La Découverte, coll. Repères, 2010.

1/ Rappelez les deux « fondamentaux » qui déterminent le taux de change. 2/ Qu’est ce qu’une bulle spéculative ? 3/ Quel est le rôle des commerciaux ? Des spéculateurs ? 4/ Pourquoi les anticipations sont-elles « auto-réalisatrices » ?

Document 28 : La guerre des monnaies

Les grands pays industrialisés «s'affrontent» à coups de dévaluations compétitives : plus leur monnaie baisse, plus cela dope les exportations et,

sur leur marché, plus cela freine les importations de produits étrangers au profit de produits concurrentiels nationaux.

La «guerre» est d'autant plus âpre qu'elle a lieu entre des pays déjà très exportateurs (Chine) et des pays affichant des déficits commerciaux

importants (États-Unis, pays européens). Les seconds jugent les premiers peu coopératifs. Que se passe-t-il, concrètement?

1. Les Américains peinent à relancer leur [croissance], dont le moteur est la consommation et l'investissement intérieurs (les exportations étant

un moteur accessoire). La Réserve fédérale1 décide donc de déverser des liquidités pour soutenir l'économie. [ ... ]

2. S'il y a plus de monnaie, sa valeur baisse (c'est pareil avec les tomates sur le marché). La valeur du dollar baisse donc face aux autres

monnaies.

3. Les monnaies asiatiques, à commencer par le yuan², évoluent dans le sillage du dollar: quand il baisse, les autorités monétaires chinoises

baissent aussi leur monnaie, pour ne pas subir de conséquences fâcheuses sur leurs exportations. [ ... ] Elles vendent donc du yuan contre des

dollars pour maintenir la parité entre les devises des deux pays. Les Américains crient à la «manipulation monétaire» : excédentaire, la Chine ne

devrait pas avoir une monnaie aussi basse.

4. r.: euro, lui, trinque. Il grimpe contre toutes les autres monnaies. L’euro est géré avec une philosophie allemande: on ne joue pas avec la

monnaie. Le seul objectif de la Banque centrale européenne est de maintenir un bas taux d'inflation.

Pascal RICHÉ, «La guerre des monnaies expliquée aux nuls », Rue89, 10 novembre 2010.

1. Banque centrale américaine (FED).

2. Monnaie chinoise.

1/ Le dollar, l’euro et le yuan sont-ils dans un régime de change fixe ou flottant ? 2/ En quoi le déversement de liquidités par la Banque centrale américaine permet-il de relancer l’économie américaine ? 3/ Pourquoi la Chine est-elle tentée de vendre du Yuan contre du dollar ? 4/ Pourquoi le Yuan devrait-il être plus fort sur le marché des changes ?

Document 29 : Le solde des transactions courantes.

Lorsqu’un pays importe un produit, la facture sera effectuée en devises du pays exportateur du produit. L’importateur doit alors

acheter la devise du pays exportateur et vendre sa propre monnaie. Ainsi, toute modification des opérations économiques d’importation ou

d’exportation de marchandises entraine une variation du taux de change.

En cas de balance des transactions courantes déficitaire (c'est-à-dire des importations supérieures aux exportations), la

demande de devises pour effectuer des règlements à l’étranger sera supérieure à l’offre de ces mêmes devises pour effectuer des paiements

auprès du pays. Dans ce cas la monnaie nationale aura tendance à se déprécier ou à être dévaluée par rapport aux monnaies utilisées pour ces

transactions.

Source : Saxo Banque, fiche technique « Les liens entre balance commerciales et taux de changes », La Tribune, 28 oct, 2008.

1/ Complétez le schéma d’implication montrant les liens entre un déficit des transactions courantes et l’évolution des taux de changes. 2/ Pourquoi ce mécanisme ne se vérifie pas toujours ?

Les liens entre balance commerciales et taux de changes

Importations > exportations

Pour les devises

D ……. O

hausse du cours de la devises

Pour la monnaie nationale

O ……… D

baisse du cours de la monnaie nationale

………… de demande de devises (pour payer les importations)

et

………… des ventes de monnaie nationale (pour acheter les devises nécessaires)

……… des transactions courantes

…………………………de la monnaie nationale

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Document 30 : Les opérations pour couvrir les risques de variation de prix

Les instruments dérivés permettent de fixer dès aujourd’hui le prix futur d’un produit physique ou financier. Acheter un contrat à terme de

1 000 barils de pétrole à trois mois, c’est acheter le droit d’obtenir livraison, de la part de celui qui a vendu le contrat, de 1 000 barils dans trois

mois à un prix fixé aujourd’hui, par exemple 25 dollars par baril. Si ce jour là le prix du baril vaut plus cher, par exemple 30 dollars le baril,

l’acheteur du contrat [sera livré au prix de 25 dollars par barils seulement]. L’achat d’un contrat à terme permet donc a un consommateur de

pétrole de se couvrir contre une hausse du prix.

Évidemment, si trois mois plus tard, le prix du baril a baissé, le fait de s’être couvert contre la hausse a fixé son coût d’approvisionnement à 25

dollars le baril et l’empêche donc de profiter de cette baisse. […]

Donc la fonction des marchés dérivés est de se couvrir contre un risque de prix.

Source : Pierre-Noël Giraud, Faut-il condamner la spéculation ? CERNA, juin 2002.

1/ Expliquez ce qu’est un produit dérivé ou des contrats à terme. 2/ Que recherchent les entreprises sur les marchés à terme ? 3/ Exercice : EADS vend un Airbus A 380 pour 350 millions de dollars payable dans 6 mois. Au moment de la signature du contrat, le cours de

l’euro est de 1€ = 1,30$.

a) Calculez la somme en euros qu’EADS devrait recevoir, si le cours dans six mois est le même.

b) Si, dans 6 mois, le cours de l’euro a augmenté à 1€ = 1,50 $, EADS est-il perdant ou gagnant ?

c) Que doit faire EADS pour se protéger du risque de change ?

d) Concluez sur l’intérêt d’un contrat à terme.

e) Dans quel cas EADS aurait-il mieux fait de ne pas acheter un tel contrat à terme ?

Document 31 : Les opérations de spéculation

Vendre un contrat à terme consiste à vendre un bien que l’on ne possède pas, mais que l’on achètera juste avant de le vendre. I l suffit

pour cela de disposer de 5 % seulement de la somme pour pouvoir vendre de tels contrats à terme (on dit que le dépôt sur contrat à terme est

de 5 %). Par exemple, avec 1 million de dépôt, on peut vendre pour 20 millions de contrat.

Prenons l’exemple de spéculateurs qui, deux semaines avant une réunion de l’OPEP, sont persuadés que cette organisation va fa ire

baisser le prix du pétrole. […] Les spéculateurs décident d’emprunter 1 million de dollars au taux mensuel de 0,5 %. Avec 1 million de dol lars, ils

peuvent vendre à terme pour 20 millions de dollars de contrats de pétrole brut au cours du moment. Un mois après le prix du pétrole a baissé

de 15 %. Les spéculateurs livrent alors la quantité de pétrole prévue : ils sont payés 20 millions de dollars, mais le pétrole leur a couté 15 % de

moins. Les gains sont de 15 % de 20 millions, soit 3 millions de dollars. Ils remboursent l’emprunt de 1 million et payent les intérêts de 0,5 %

pour un mois, soit 5 000 dollars (1 million x 0,005). Les coûts sont de 2 millions de dollars pour une mise initiale de 5 000 dollars ; la mise a été

multipliée par 400 en un mois ! Remarquons que si le prix du pétrole s’était au contraire apprécié de 15 %, la perte aurait été de… 4 millions de

dollars. Donc les instruments dérivés permettent aussi des spéculations extrêmement profitables.

Source : D’après Pierre-Noël Giraud, Faut-il condamner la spéculation ? CERNA, juin 2002.

1/ Comment le spéculateur finance-t-il son opération ? 2/ Combien l’opération lui coute-t-elle et combien lui rapporte-t-elle (si le prix baisse de 15 %) ? 3/ Quel est l’objectif du spéculateur ? 4/ En quoi la spéculation est-elle utile pour l’économie réelle ? Quel danger présente-t-elle ?

Document 32 : La spéculation a besoin d’être régulée

1/ Comment expliquer l’émergence d’une bulle spéculative ? 2/ Rappelez ce qu’est la taxe Tobin. 3/ Quels sont ses avantages et ses inconvénients ?

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BROUILLON

Document : La Chine construit des TGV

Novice en matière de TGV il y a

encore six ans, la Chine dispose

aujourd'hui d'un réseau de trains à

grande vitesse long de 3 300 km, d'ores

et déjà aussi étendu que celui de l'Europe

tout entière. Pékin, qui a importé

l'essentiel de cette technologie de

France (Alstom), d'Allemagne (Siemens),

du Japon (Kawasaki) et du Canada

(Bombardier), projette d'étendre son

réseau de TGV à 18 000 km d'ici à 2020.

Ce départ sur les chapeaux de roue en

surprend plus d'un. Comment la Chine a-t-

elle pu, en si peu de temps, maîtriser le très complexe savoir-faire de la grande vitesse ? Peut-elle exporter des technologies dont le transfert

n'était a priori autorisé que pour un usage en Chine ? « La Chine aurait pu faire son propre TGV », assure Sun Zhang, un professeur de

l'université de Tongji, à Shanghai, qui est l'un des pionniers chinois du rail à grande vitesse. Sun a participé dans les années 1990 à tous les

programmes expérimentaux de TGV chinois : Étoile de Chine, Ville printanière et Pionnier. « Le problème, c'est que ça nous aurait pris quinze à

vingt ans. Or la Chine veut aller très vite. » L'Étoile de Chine, qui selon lui a roulé à 321,5 km/h, prend aujourd'hui la poussière dans un vieux

hangar, aux côtés des autres prototypes sans lendemain. La décision d'importer un maximum de technologies étrangères a été prise vers 2003,

pour un coût global de 9 milliards d'euros. « En négociant dur, ils ont obtenu une réduction de 10 », se félicite Sun Zhang.

Source: P. GHANGI-KEAU, Libération, S mai 2010.

Quel risque a-t-on pris en transférant des technologies à la Chine ?