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Chapitre 7 : Sociologie de l’école
I. La démocratisation de l’accès à la formation initiale
II. Une inégalité des chances persistanteIII. L’école saisie par la sociologie :
l’évolution des analyses théoriques sur l’école
Université Paris 13 - A. Revillard - Introduction à la sociologie
Sociologie de l’école
• Dans ce domaine de la sociologie, « école » renvoie à toute la formation initiale (de la maternelle à l’université)
• Question centrale : enjeu de la démocratisation de l’école: Démocratisation quantitative : massification
de l’accès à l’école et à des niveaux de plus en plus élevés de la formation initiale
Démocratisation qualitative : enjeu de l’égalité des chances : la réussite scolaire est-elle indépendante des caractéristiques sociales des élèves?
I. La démocratisation de l’accès à la formation initiale
A. L’Ecole de la Troisième République
B. Une massification accélérée depuis les trente glorieuses
C. Une démocratisation à deux vitesses : l’école des filles et l’école des garçons
I.A. L’Ecole de la IIIème République
• Lois Ferry (1881-1886) : école primaire gratuite, laïque et obligatoire
• Objectifs : alphabétisation, imposition du français par rapport aux langues régionales, inculcation de références culturelles nationales communes (histoire de France) et d’une morale républicaine
I.B. Une massification accélérée depuis les 30 glorieuses
• Scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans (1959)
• Collège unique (réforme Haby, 1975)
• 1985 création du bac pro• 1989 : objectif de 80% au bac (loi
Jospin)
I.B. Une massification accélérée depuis les 30 glorieuses
Evolution des effectifs à chaque niveau d’enseignement depuis 1950 (Annexe 1.1)
Source : BARBUSSE, B. et GLAYMANN, D. (2004). Introduction à la sociologie, Vanves: Foucher, p.193
I.B. Une massification accélérée depuis les 30 glorieuses
Evolution des taux de scolarisation par âge depuis les années 1960 (Annexe 1.2.)
Source : BARBUSSE, B. et GLAYMANN, D. (2004). Introduction à la sociologie, Vanves: Foucher, p.195-196
I.C. Une démocratisation à deux vitesses : l’école des filles et l’école
des garçons
• Enseignement primaire : loi Ferry (1881) égalité de traitement juridique entre filles et garçons, mais… Des contenus d’enseignement différents :
ouverture sur le monde vs économie domestique Des sujets d’examens différents
• Enseignement secondaire : Fin XIXème/début Xxème : réseau des écoles
primaires supérieures moins dense pour les filles que pour les garçons
1924 : Bac dans les mêmes conditions pour les élèves des deux sexes.
(Schweitzer, 2002)
I.C. Une démocratisation à deux vitesses : l’école des filles et l’école
des garçons
Proportion de bachelières 1905-1926
Source : RENNES, J. (2007). Le mérite et la vertu. Une controverse républicaine : l’accès des femmes aux professions de prestige 1880-1940, Paris : Fayard, p.56.
II. Une inégalité des chances persistante
A. Quelques définitions
B. Des catégories sociales inégales face à la réussite scolaire
C. Les filles à l’école : une réussite en trompe-l’œil
D. « Ecole de la périphérie », « apartheid scolaire » : la ségrégation ethnique à l’école
II.A. Quelques définitions (cf « Notions clés »)
• Méritocratie • Inégalité des chances
sociales/scolaires• Démocratisation
quantitative/qualitative/ségrégative• Paradoxe d’Anderson
II.B. Des catégories sociales inégales face à la réussite scolaire
• Ex. de la réussite au baccalauréat
II. Les filles à l’école : une réussite en trompe-l’oeil
II.D. « Ecole de la périphérie », « apartheid scolaire » : la ségrégation ethnique à
l’école
« Ségrégation scolaire » suppose deux conditions :
• Répartition inégale d’une population particulière entre les différents établissements
• Conséquences négatives pour les élèves concernés, moindre accès aux savoirs et aux différentes filières d’enseignement.
(Felouzis et al. P.23)
II.D. « Ecole de la périphérie », « apartheid scolaire » : la ségrégation ethnique à
l’école
• « Ségrégation ethnique » : renvoie à l’origine culturelle des élèves et à l’utilisation de catégories ethniques dans la perception sociale et l’auto-perception de certains élèves.
• Difficulté de mesure du fait de l’absence de statistiques « ethniques » (seule nationalité est prise en compte) Utilisation du prénom comme indice de l’origine culturelle.
Distinction « autochtones »/ « allochtones »(Felouzis et al. P.22-.23)
II.D. « Ecole de la périphérie », « apartheid scolaire » : la ségrégation ethnique à
l’école
• Constat (en Aquitaine) : ségrégation ethnique beaucoup plus forte que les inégalités de répartition dues à l’origine sociale Proportion d’élèves « allochtones » dans
l’ensemble de l’académie : 7,1%… …mais 44,3% dans un collège, 0,3% dans
l’autre.(Felouzis et al. P.37)
II.D. « Ecole de la périphérie », « apartheid scolaire » : la ségrégation ethnique à
l’école
• Les conséquences de la ségrégation : Conséquences scolaires : ex. moindre
réussite au brevet Conséquences subjectives : sentiment
de relégation; dans les collèges concernés, importance des catégories ethnique dans la perception de soi et des autres
« C’est bien la ségrégation ethnique qui crée l’ethnicité et non l’inverse ».
(Felouzis et al., p.95)
III. L’école saisie par la sociologie : l’évolution des analyses théoriques sur
l’école
A. La théorie de la reproduction
B. Inégalité des chances et stratégies des acteurs
C. Ouvrir la « boîte noire » de l’école, comprendre les dynamiques locales
III.A. La théorie de la reproduction (Bourdieu,
Passeron)
Explication de l’inégalité des chances à l’école : sous le voile de la « méritocratie », l’école privilégie en réalité la culture de la classe dominante les élèves de ce milieu, du fait de la culture qu’ils ont reçu dans leur famille, ont un avantage initial par rapport aux élèves de milieux populaires.
III.B. Inégalité des chances et stratégies des acteurs : l’analyse de
R. Boudon
Les décisions d’orientation à chaque étape du cursus résultent d’un choix rationnel, issu d’une comparaison des coûts et avantages de chaque option.
Les familles n’ont pas la même perception des coûts et avantages de chaque option d’orientation selon leur catégorie sociale
ex. les enfants de catégories populaires quittent plus tôt le système éducatif car leurs familles croient peu aux avantages d’études longues et estiment leur coût trop élevé.
III.C. Le rôle des dynamiques locales
• Développement de méthodologies qualitatives sur l’école
• « effet établissement »• « effet maître »• Les stratégies des familles• La concurrence entre établissements• Le faible pouvoir de régulation des politiques
locales• Manque de coordination entre professionnels de
l’éducation• Dynamiques de socialisation dans les
« mauvaises classes »