Upload
others
View
4
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
15
P. Chaquin LCT-UPMC
Chapitre II
Lâatome dâhydrogĂšne
1. RĂ©solution de lâĂ©quation de Schrödinger
1.1. Expression en coordonnées cartésiennes ; passage aux coordonnées
sphériques
LâĂ©quation de Schrödinger pour lâatome dâhydrogĂšne sera Ă©crite en faisant lâapproximation
que le noyau (dont la masse est 1836 fois celle de lâĂ©lectron) constitue le centre de gravitĂ© du
systĂšme oĂč il est immobile, ce qui revient Ă nĂ©gliger son Ă©nergie cinĂ©tique. LâĂ©nergie
cinĂ©tique de lâatome se rĂ©duit donc Ă celle de lâĂ©lectron ; il lui est associĂ© lâopĂ©rateur
m2
2
LâĂ©nergie potentielle de lâatome, de nature purement Ă©lectrostatique sâĂ©crit en fonction de la
distance r de lâĂ©lectron au noyau
LâopĂ©rateur associĂ© est la simple multiplication par V, et lâĂ©quation de Schrödinger, en SI et
coordonnées cartésiennes est
r
eV
2
04
1
16
P. Chaquin LCT-UPMC
),,(),,(1
),,(2
1
u.a.En
),,(),,(4
1),,(
2
222
222
2
0
2
zyxEzyxzyx
zyx
zyxEzyxzyx
ezyx
m
Cette Ă©quation ne peut ĂȘtre rĂ©solue que par passage aux coordonnĂ©es sphĂ©riques, adaptĂ©es Ă la
symétrie du systÚme.
M
m
z
y
x
r
20
0
0
r
cos
sinsin
cossin
rz
ry
rx
Fig 1. Définition des coordonnées sphériques
La transformation du laplacien en coordonnées sphériques, particuliÚrement fastidieuse,
conduit Ă lâexpression suivante de H , en unitĂ©s atomiques :
rrr
rrH
1
sin
1.sin
sin
11
2
1Ë2
2
2
2
2
Nous avons signalĂ© que lâon peut mesurer simultanĂ©ment une composante du moment cinĂ©tique
orbital1 ïżœïżœ et son carrĂ© ïżœïżœ 2
. Nous choisissons pour cette composante Lz, particularisée par la maniÚre
dont sont dĂ©finies les coordonnĂ©es sphĂ©riques, qui privilĂ©gie lâaxe z. On peut montrer par des
changements de variables, tout aussi fastidieux, que les opérateurs associés prennent la forme :
iLz
Ë
2
2
2
2
sin
1.sin
sin
1Ë
L
LâopĂ©rateur Ä€ sâĂ©crit alors :
rL
rr
rrH
1Ë1
2
1Ë 22
2
1 Moment cinĂ©tique dĂ» au mouvement de lâĂ©lectron par rapport au noyau, se distingue du moment cinĂ©tique de
spin (cf. infra § 3)
17
P. Chaquin LCT-UPMC
Les trois opĂ©rateurs Ä€, đż2 et đżïżœïżœ commutent : ils ont donc un ensemble commun de fonctions
propres (r,). Cette constatation fournit une stratĂ©gie de rĂ©solution de lâĂ©quation de
Schrödinger, dont nous indiquerons les étapes sans entrer dans le détail des calculs.
1.2. Fonctions propres et valeurs propres de zL
Les fonctions propres ) dĂ©pendent de la seule variable et doivent satisfaire Ă lâĂ©quation
suivante (toujours en u.a.) oĂč m est un scalaire quelconque:
m
d
di
dont les solutions sont de la forme
im
m Ae )(
Cette solution doit prendre la mĂȘme valeur pour = 2 que pour = 0 (uniformitĂ©). Les
arguments de lâexponentielle doivent satisfaire Ă
m.2 = 0 + 2k
m = k doit donc ĂȘtre un entier. La constante A est dĂ©terminĂ©e par la normalisation de :
22
0
22
02*1 AdAd
2
1A
Ainsi, la composante selon z du moment cinĂ©tique de lâĂ©lectron dans lâatome dâhydrogĂšne ne
peut prendre que les valeurs entiÚres, positives, négatives ou nulle m, en u.a. ħ. Les autres
composantes, rappelons-le ne peuvent ĂȘtre mesurĂ©es simultanĂ©ment.
1.3. Fonctions propres et valeurs propres de ïżœïżœ2
On cherche maintenant les fonctions propres communes de đż2 et đżïżœïżœ, opĂ©rateurs qui
commutent. LâopĂ©rateur đż2 dĂ©pend de et , lâopĂ©rateur đżïżœïżœ de seul. Les fonctions propres
m de Lz ayant Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©es, ces solutions communes ne peuvent ĂȘtre que de la forme
Y() = m
ime
2
1)(
DâoĂč lâĂ©quation aux valeurs propres de đż2
18
P. Chaquin LCT-UPMC
imim ee2
1)(
2
1)(
sin
1.sin
sin
12
2
2
oĂč est un scalaire. En dĂ©veloppant le premier membre
imim ee2
1)(
sin
1)(.sin
sin
1
2
12
2
2
dont le dernier terme se transforme selon
imim eme2
1
2
1 2
2
2
la fonction , dĂ©jĂ connue, disparaĂźt alors de lâĂ©quation oĂč ne figure plus que :
)()(sin
1.sin
sin
12
2
m
Mais on voit que m sâintroduit dans cette Ă©quation, dont les solutions dĂ©pendront donc de ce
paramĂštre. La rĂ©solution montre que lâon a (en u.a. de moment cinĂ©tique au carrĂ©, 2 )
= l(l + 1)
oĂč l est un entier positif ou nul de valeur absolue supĂ©rieure ou Ă©gale Ă m. En dâautre termes
lml
Les solutions ont la forme dâun polynĂŽme de degrĂ© l en cos (ou, ce qui est Ă©quivalent,
en sin) :
Pl,m (l)
(cos )
Les fonctions propres de đż2 sâĂ©crivant alors
iml
mlml ePY )(cos2
1),( )(
,,
Ces fonctions sont appelées harmoniques sphériques et seront examinées ultérieurement.
Représentation vectorielle du moment cinétique
DâaprĂšs les rĂ©sultats prĂ©cĂ©dents, le carrĂ© du moment cinĂ©tique orbital |đ |2 de lâĂ©lectron peut
prendre les valeurs l(l + 1). On peut reprĂ©senter (Fig. 2) đ par un vecteur de module )1( ll
dont les projections m sur Oz peuvent varier de âl Ă +l. de sorte que l peut ĂȘtre dĂ©fini comme
la valeur maximale de m. Remarquons que lorsque m = l, đ nâest pas colinĂ©aire Ă Oz, puisque
lll )1( .
19
P. Chaquin LCT-UPMC
Fig. 2. ModÚle vectoriel du moment cinétique orbital
Comme les projections de đ les autres axes sont totalement indĂ©terminĂ©es dâaprĂšs les relations
dâincertitude de Heisenberg, dans ce modĂšle vectoriel, la position de lâextrĂ©mitĂ© de đ est
totalement alĂ©atoire sur un cercle dâaxe Oz.
1.4. Fonctions propres et valeurs propres de Ā
Nous suivons une démarche analogue à celle du paragraphe précédent. Les fonctions propres
de Ä€ dĂ©pendent de r, et . Etant communes Ă đż2 et đżïżœïżœ elles sont de la forme
),()(),,( , mlYrRr ,
oĂč R(r) est une fonction de r, et satisfait Ă
),()(),()(1Ë1
2
1),()(Ë 22
2 lmlmlm YrERYrR
rL
rr
rrYrRH
En développant le premier membre et sachant que Ylm est une fonction propre de L2 de valeur
propre l(l + 1) :
)()(1
)1(1
2
1
),()(1
),()1()(),()(1
2
1
),()(1
),()(Ë),()(1
2
1
2
2
2
2
22
2
rERrRr
llr
rrr
YrRr
YllrRYrRr
rrr
YrRr
YrRLYrRr
rrr
lmlmlm
lmlmlm
La résolution de cette équation ne contenant que la variable r, mais aussi le paramÚtre l
conduit aux résultats suivants :
20
P. Chaquin LCT-UPMC
- lâĂ©nergie a pour expression (en u. a.)
2
1
2
1
nEn
oĂč n est un entier supĂ©rieur Ă l. LâĂ©tat dâĂ©nergie le plus bas est donc de -0,5 u.a., soit -13,6 eV.
Lâorigine des Ă©nergies (n infini) est celle des deux particules Ă lâinfini. LâĂ©nergie dâionisation
(Ă fournir au systĂšme) est donc Ă©gale Ă 13,6 eV.
- les fonctions R(r) sont de la forme
n
r
n
lnln erPR
)()1(
,,
oĂč P(r) est un polynĂŽme en r de degrĂ© n -1. Les fonctions propres de Ä€ sont donc de la forme
n
r
n
lnmlmln ePYr
)1(
,,,, ),(),,(
Ainsi, lâĂ©nergie ne dĂ©pend-elle ni de ni de l de m bien que les fonctions propres en dĂ©pendent.
Solutions de lâĂ©quation de Schrödinger pour lâatome dâhydrogĂšne
Les opĂ©rateurs Ä€, zLL Ëet Ë2commutent : ils ont un ensemble de fonctions propres communes
,)()(,, ,,,,,, mllnmmllnmln YrRrRr
,,,, rmln sont les fonctions propres de Ā avec les valeurs propres
2
112n
En (u.a.) = .).(4
1
2
1
0
2
0
ISa
e
,,mlY , harmoniques sphériques, sont les fonctions propres de 2L avec les valeurs propres
l(l + 1) (u.a.), l(l + 1)ħ2 (S.I.).
m sont les fonctions propres de zL avec les valeurs propres m (u. a.), m ħ (S.I.).
Les nombres quantiques n, l et m sont tels que :
n = 1, 2, 3, etc.
l = 0, 1, 2, ⊠n â 1
m = -l, -l + 1, -l + 2, ⊠l â 1, l
21
P. Chaquin LCT-UPMC
2. Etude des solutions
Les solutions de lâĂ©quation de Schrödinger pour lâatome dâhydrogĂšne revĂȘtent une importance
particuliĂšre. Comme ce sont les seules fonctions dâonde Ă©lectroniques dâun atome connues
sans approximation, elles servent dâĂ©lĂ©ments de base pour la construction de fonctions
approchées pour les autres atomes et les molécules.
2.1. Expression mathématique des solutions
Nous donnons tout dâabord lâexpression de ces solutions par ordre dâĂ©nergie croissante. Elles
sont données en unités S.I. et les constantes de normalisation ont été regroupées pour les deux
fonctions de la partie angulaire.
Elles dĂ©pendent, comme on lâa vu de trois nombres entiers ou nombre quantiques :
- n est appelé nombre quantique principal ;
- l est le nombre quantique secondaire, qui peut prendre les valeurs comprises entre 0
et l â 1. Les fonctions correspondant respectivement Ă l = 0, 1, 2, 3, 4, 5 .... sont
traditionnellement appelées s, p, d, f, g, h ...
- m peut prendre les 2l + 1 valeurs allant de âl Ă +l ; câest le nombre quantique
magnĂ©tique qui doit ce nom au fait quâil nâinflue sur lâĂ©nergie quâen prĂ©sence dâun champ
magnétique.
A lâĂ©tat fondamental, n = 1, donc l = 0 et m = 0. Il nâexiste quâune seule fonction propre
correspondant Ă cette Ă©nergie E1.
R1,0
021 2
3
0
a
r
ea
2
1
1
Fonction 1s
Cette fonction est appelée 1s, 1 correspondant à la valeur de n.
Pour n = 2 on rencontre un Ă©tat dâĂ©nergie supĂ©rieure
48
1 12
EE
Il lui est associé deux valeurs de l, l = 0 et l = 1.
22
P. Chaquin LCT-UPMC
Pour l = 0, m = 0 ; câest la fonction 2s
R2,0
02
0
2
3
0
222
11 a
r
ea
r
a
2
1
1
Fonction 2s
Pour l = 1, il y a trois valeurs possible de m : -1, 0 et +1, dâoĂč trois fonctions 2p.
R1,1
02
0
2
3
0 62
11 a
r
ea
r
a
sin22
3
ie
cos2
3
1
sin22
3
ie
Fonctions 2p
On constate que deux de ces fonctions sont imaginaires. Pour simplifier leur Ă©tude, on peut les
remplacer par des fonctions rĂ©elles. En effet, ces fonctions correspondent Ă la mĂȘme valeur de
lâĂ©nergie (en lâabsence de champ magnĂ©tique) et toute combinaison linĂ©aire est une fonction
propre de mĂȘme valeur propre. En faisant, dâune part, la somme et, dâautre part, la diffĂ©rence
divisée par i de Y1,1 et Y1,-1, il vient :
ii eeYY sin22
31,11,1
cos2.sin
22
3
ii eei
YYi
sin22
311,11,1
sin2.sin
22
3
Il reste Ă normaliser ces fonctions. Le problĂšme de la normalisation de la somme ou la
différence de deux fonctions orthonormées se posera souvent dans la suite et nous allons
effectuer ce calcul dans le cas général. Soient et ces fonctions ; il faut déterminer tel
que ( + ) soit normalisĂ©e, câest-Ă -dire :
23
P. Chaquin LCT-UPMC
2
1
111 222
Finalement, la partie angulaire des fonctions 2p réelles prend la forme
sin.sin2
3
cos2
3
cos.sin2
3
Ou encore, en utilisant les relations de transformation des coordonnées sphériques en
coordonnées cartésiennes
r
y
r
z
r
x
2
3
2
3
2
3
On voit sous cette forme que ces trois fonctions sont analogues, chacune privilĂ©giant lâun des
axes cartésiens. Il faut cependant ne pas oublier que, seule, la deuxiÚme est une fonction
propre de m (m = 0).
Pour n = 3, lâĂ©nergie est
918
1 13
EE
- avec l = 0 et m = 0, on trouve une fonction 3s
R3,0
03
2
0
2
0
2
3
0 9
446
39
11 a
r
ea
r
a
r
a
2
1
1
Fonction 3s
- avec l = 1 et m = -1, 0, +1, on trouve trois fonctions 3p
24
P. Chaquin LCT-UPMC
R1,1
03
00
2
3
0 3
24
3
2
69
11 a
r
ea
r
a
r
a
sin22
3
ie_
cos2
3
1
sin22
3
ie
Fonctions 3p
- avec l = 3, m = -2, -1, 0, 1, 2, on trouve cinq fonctions 3d
R3,2 2,(0,±1±2) ,(0,±1±2)
2sin24
15
ie 2
cossin
22
15
ie
03
2
0
22
3
0 9
4
309
11 a
r
ea
r
a
1cos34
5 2
1
cossin
22
15
ie
2sin24
15
ie2
Fonctions 3d
Les fonctions d peuvent ĂȘtre transformĂ©es de maniĂšre analogue aux fonctions p pour ĂȘtre
rendues réelles. AprÚs utilisation des formules de passage des coordonnées cartésiennes aux
coordonnées polaires, on obtient les expressions suivantes qui mettent en évidence le rÎle
particulier joué par chaque axe x, y et z.
25
P. Chaquin LCT-UPMC
2
22
2
22
2
2
2
3
4
5
15
15
15
15
r
rz
r
yx
r
yz
r
xz
r
xy
Dans toutes les fonctions examinĂ©es jusquâĂ prĂ©sent, on peut vĂ©rifier que la partie angulaire
ne dĂ©pend pas de n : elle est la mĂȘme pour 1s, 2s et 3s, (sur fond bleu dans les tableaux
prĂ©cĂ©dents) dâune part, 2p et 3p (sur fond rose) dâautre part.
2.2. Etude et représentations graphiques
Rappelons que les fonctions dâondes Ă©lectroniques de lâatome dâhydrogĂšne sont les seules
fonctions atomiques ou moléculaires calculables exactement. Dans les méthodes les plus
répandues, les fonctions atomiques servent de base au calcul des fonctions moléculaires. Il est
donc important dâavoir une idĂ©e claire de leurs propriĂ©tĂ©s de plusieurs points de vue. Ainsi, la
variation de en valeur absolue et algébrique dans chaque direction est un élément
fondamental pour discuter des angles de valence. Sa variation selon la distance au noyau est
reliée à la longueur des liaisons. Ces données seront finalement visualisées par une
représentation synthétique adoptée par la communauté des chimistes.
2.2.1. Propriétés angulaires
Elles seront commodément visualisées par une représentation polaire de la partie angulaire
Ylm de la fonction dâonde, obtenue en portant sur le rayon vecteur r dans chaque direction
de lâespace une grandeur Ă©gale Ă âYlmâ.
- Fonctions s
Ylm est une constante a:
a
2
1,
26
P. Chaquin LCT-UPMC
Si nous traçons ce graphe dans un plan ( = /2, plan yoz par exemple), nous obtenons, pour
0 < < un demi-cercle. Dans lâespace, lorsque varie de 0 Ă 2, ce demi-cercle engendre
une sphĂšre.
z
y
x
z
y
x
= a
FIg. 3 Graphe en représentation polaire de la partie angulaire des fonctions s
Les fonctions s prennent la mĂȘme valeur dans toutes les directions et nâen privilĂ©gient donc
aucune.
- Fonctions p
Considérons la fonction m = 0 ; nous devons tracer le graphe de la fonction
coscos2
3, b
avec b = 0,489. Dans le plan yoz (Fig. 4), variant de 0 Ă , on obtient deux demi-cercles de
diamĂštre b portĂ© par oz. Lorsque varie de 0 Ă 2, ces demi-cercles engendrent dans lâespace
deux sphĂšres centrĂ©es sur lâaxe des z, symĂ©triques par rapport au plan xoy. En fait, cos, et
donc la fonction Ylm, est positif quand varie de 0 à /2 (demi-espace z > 0) et négatif quand
varie de /2 à . On porte donc pour mémoire le signe correspondant dans chaque lobe
sphérique constituant ce graphe.
z
y
x
z
y
x
= b cos
b
2+
-
Fig. 4 Graphe en représentation polaire de la partie angulaire de la fonction pz
27
P. Chaquin LCT-UPMC
Cette fonction p fait jouer un rĂŽle particulier Ă lâaxe oz et sâappelle pour cela pz. Câest dans la
direction z (>0 et <0) que la fonction prĂ©sente la plus grande valeur absolue ; elle sâannule en
revanche dans le plan xoy qui constitue un plan nodal. Par symétrie par rapport à ce plan la
fonction est changée en son opposé : elle est antisymétrique par rapport à xoy.
Les deux autres fonctions p, de maniÚre évidente sous leur forme réelle b.x/r et b.y/r, sont
semblables à pz, mais orientées selon les deux autres axes. Elles sont appelées px et py.
z
y
x
z
y
x
+-+
-
Fig. 5 Graphe en représentation polaire de la partie angulaire des fonctions px et py.
Si on se rappelle que seul le carrĂ© du module de la fonction dâonde a une signification
physique, on peut trouver préférable de tracer le graphe du carré Ylm2 de la partie angulaire.
Lâaspect gĂ©nĂ©ral du graphe nâest Ă©videmment pas modifiĂ©e pour les fonctions s. Pour les
fonctions p, on a :
22
2
coscos2
3, b
le sphÚres sont remplacées par des ellipsoïdes (« ballons de rugby ») contenus dans les
sphÚres précédentes puisque b = 0,489 < 1.
z
x
Fig. 6 Graphe en reprĂ©sentation polaire dans le plan xoz du carrĂ© de la partie angulaire dâune fonction pz.
- Fonctions d
Nous nâexaminerons pas ici les graphes en coordonnĂ©es polaires des parties angulaires
fonctions d. Leur expression en fonction de x, y, z et r données ci-dessus (§2.1) justifie les
noms qui leurs sont usuellement donnés :
28
P. Chaquin LCT-UPMC
222 ,,,,zyxyzxzxy ddddd
Nous présenterons ultérieurement les représentations graphiques qui synthétisent leurs
principales propriétés géométriques.
2.2.2. Propriétés radiales
La partie radiale R(r) dépend des deux nombres n et l. A courtes distance du noyau, son
comportement est rĂ©gi par la partie polynĂŽmiale et peut sâannuler, et donc prĂ©senter des
sphĂšres nodales. A grande distance, câest le terme exponentiel 0na
r
e
qui lâemporte. La
fonction tend vers zéro, de plus en plus lentement quand n augmente.
r/a0
0 2 4 6 8 10
R(r)
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Figure 7a. Variation de la partie radiale R(r) de la fonction1s (r est en unités atomiques)
r/a00 2 4 6 8 10
R(r)
-0,2
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
Figure 7b. Variation de la partie radiale R(r) des fonctions 2s (en rouge) et 2p (en bleu) (r est en unités
atomiques)
29
P. Chaquin LCT-UPMC
r/a0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
R(r)
-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
Figure 7c. Variation de la partie radiale R(r) des fonctions 3s (en rouge) et 3p (en bleu) et 3d (en violet) (r est
en unités atomiques)
On a représenté ici les graphes R(r) en fonction de r. On peut également représenter R2(r), ou
encore rR
2(r), grandeur proportionnelle à la densité radiale
dr
dP. La probabilité de présence
de lâĂ©lectron dans un volume dv est en effet
dvdP
LâĂ©lĂ©ment de volume en coordonnĂ©es sphĂ©riques est
dv = r2sin dr d d
La condition de normalisation sâĂ©crit
0
2
0 0
222 )(sin),(*1 drrrRddYdvdP
La premiÚre intégrale, portant sur les harmoniques sphériques est égale à 1 puisque ces
fonctions sont normalisées :
0
22 )( drrrRdP
dâoĂč
drrrRdP 22 )(
dP ainsi calculĂ© est proportionnel Ă la probabilitĂ© de trouver lâĂ©lectron dans une couche
sphérique comprise entre r et r + dr, donc de volume 4r2dr. Remarquons que le volume de
30
P. Chaquin LCT-UPMC
cette couche augmente avec r, et donc que la densité radiale diminue moins vite avec r que la
simple densité volumique définie par dP = . dv.
r/a0
0 2 4 6 8 10 12
r2R(r)
2
0,0
0,1
0,2
0,3
0,4
0,5
0,6
Fig. 8a. Densité radiale de la fonction 1s
0 2 4 6 8 10
0,00
0,05
0,10
0,15
0,20
0,25 r2R(r)
2
r/a0
Fig. 8b. Densités radiales des fonctions 2s (en rouge) et 2p (en bleu)
On peut Ă©galement calculer la distance moyenne de lâĂ©lectron grĂące au postulat des valeurs
moyennes selon :
rr
Pour la fonction 1s, cette valeur moyenne est de 3/2 u.a. (soit 3/2 a0). La valeur moyenne de
1/r est 1 (1/a0), ce qui se dĂ©duit de la valeur de lâĂ©nergie correspondante, -1/2 en ua.
2.2.3. Isodensités et volume de localisation
Si on sâintĂ©resse maintenant Ă de propriĂ©tĂ©s globales de la fonction dâonde , on peut tracer
des courbes dâisodensitĂ©s Ă©lectroniques, =
= constante, comme en Fig. 9 (en coupe dans
un plan contenant oz).
31
P. Chaquin LCT-UPMC
Fig. 9 Courbes dâisodensitĂ© par pas de 0,05 ua de lâorbitale 1s, de lâorbitale 2pz (coupe dans le plan xz ou yz) et
de lâorbitale dx2-y2 (coupe dans le plan xy)
Chacune de ces isodensitĂ©s2 dans lâespace constitue une surface, comme montrĂ© en Fig. 10.
Fig. 10 Surface dâisodensitĂ© (ou dâisovaleur) des orbitales 2s, 2px, 2py et 2pz. Le changement de couleur indique
un changement de signe relatif (changement de phase) de la fonction dâonde.
Les fonctions dâonde ne sâannulant quâĂ lâinfini (en dehors des Ă©lĂ©ments nodaux), la densitĂ©
Ă©lectronique peut ĂȘtre non-nulle en tout point de lâespace. Cependant, elle diminue trĂšs
rapidement, de sorte quâun volume fini contient une probabilitĂ© de prĂ©sence totale de
lâĂ©lectron proche de 1. On dĂ©finira un volume de localisation V comme Ă©tant limitĂ© par une
2 Les logiciels graphique fournissent en gĂ©nĂ©ral des surfaces dâisovaleur absolue (ll = cste, qui sont aussi des
isodensitĂ©s). Dans la suite, on parlera simplement dâ « isovaleurs ».
32
P. Chaquin LCT-UPMC
surface dâisodensitĂ© Ă©lectronique (2 = constante) et tel que la probabilitĂ© de prĂ©sence P totale
de lâĂ©lectron dans V soit Ă©gale Ă une valeur donnĂ©e proche de 1 (par exemple 0,9) :
V
dvP *
De tels volumes ont donc la forme dâisodensitĂ©s telles que celles de la Fig. 9. Ce sont des
sphĂšres pour toutes les orbitales s, et pour les orbitales p deux volumes disjoints : en effet Ă
lâorigine, 2 = 0.
2.2.4. Représentation synthétique conventionnelle
De toutes les caractéristiques des fonctions atomiques analysées précédemment, les suivantes
sont essentielles pour le chimiste : la forme et la taille du volume de localisation de lâĂ©lectron,
dĂ©pendant de dâune part, et les signes relatifs ou relations de phase de la fonction
dans les diverses rĂ©gions de lâespace dâautre part. Câest pourquoi on reprĂ©sente ces fonctions
par des dessins conventionnels regroupant ces informations (Fig 11).
1s 2s
px pypz
xy
z
Fig. 11. Représentation conventionnelle des fonctions s et p.
Ainsi, les orbitales s sont figurĂ©es par une sphĂšre. Lâorbitale 2s correspond Ă une sphĂšre plus
grosse que lâorbitale 1s, car lâĂ©lectron Ă©tant en moyenne plus loin du noyau, il faut un volume
plus grand pour en enfermer la mĂȘme fraction. On dira que lâorbitale 2s est plus diffuse que
1s, ou au contraire que 1s est plus contractée. Les orbitales p sont représentées par deux lobes
correspondant grossiĂšrement au volume de localisation, dont lâun est blanc et lâautre grisĂ© ou
hachuré (ou encore de deux couleurs différentes, comme en fig. 10). Cette opposition
blanc/grisĂ© reprĂ©sente les rapports de phase, câest-Ă -dire les signes relatifs de la partie
angulaire dans la rĂ©gion correspondante. Ce nâest pas le signe de la fonction totale puisque la
partie radiale peut changer de signe en fonction de la distance r au noyau. Ce nâest pas non
33
P. Chaquin LCT-UPMC
plus un signe absolu : « grisé » ne signifie pas « positif », ni « blanc » ne signifie « négatif ».
En effet, seul le carrĂ© du module ayant une signification physique, la fonction dâonde
nâest dĂ©finie quâĂ un facteur de phase eiprĂšs si la fonction est complexe, au signe prĂšs si la
fonction est rĂ©elle. Cette convention signifie quâen deux points symĂ©triques par rapport au
noyau, la fonction dâonde soit ne change pas de signe (comme dans une orbitale s), soit
change de signe (comme dans une orbitale p) : elle traduit visuellement les propriétés de
symĂ©trie de la fonction dâonde.
La figure 12 donne les représentations conventionnelles des fonctions d.
z
y
x
z
y
z
x
y
dxzdxydyz
dx2-y2 dz2
z
y
x
y
x
Fig 12. Représentation conventionnelle des fonctions d.
On retiendra que les fonctions dxy, dxz et dyz présentent leur localisation principale le long des
bissectrices des axes portés en indice. La fonction dx2-y2 est localisée le long des axes x et y ; la
fonction dz2 est localisĂ©e essentiellement le long de lâaxe oz mais prĂ©sente un lobe torique
dans le plan xy.
2.2.5. Notion dâorbitale
En toute rigueur, on appelle orbitale, abrĂ©viation de fonction orbitale, une fonction dâonde
monoĂ©lectronique (exacte ou approchĂ©e), câest-Ă -dire une fonction des coordonnĂ©es de
position dâun seul Ă©lectron (cf. Chapitre 3, § 1.2.). Une orbitale dĂ©crit donc les propriĂ©tĂ©s dâun
Ă©lectron dans un environnement donnĂ©. On parlera ainsi dâorbitale atomique ou dâorbitale
molĂ©culaire selon que lâĂ©lectron se trouve dans un atome ou une molĂ©cule. Dans le langage
courant, lâorbitale dĂ©signe aussi ses diverses reprĂ©sentations graphiques : le volume de
34
P. Chaquin LCT-UPMC
localisation, les surfaces dâisovaleur (ou dâisodensitĂ©) ou la reprĂ©sentation conventionnelle
donnée dans les Fig. 11 et 12.
3. Le spin
Diverses expĂ©riences mettent en Ă©vidence le fait que lâĂ©lectron possĂšde un moment
magnĂ©tique intrinsĂšque đ đ et donc un moment cinĂ©tique propre (câest Ă dire liĂ© Ă tout Ă©lectron,
mĂȘme isolĂ© et immobile), un spin đ , liĂ© au prĂ©cĂ©dent par la relation :
đ đ = đđ”đđ đ
oĂč gs est voisin de 2 et B est le magnĂ©ton de Bohr3. PlacĂ© dans un champ magnĂ©tique B,
orienté par exemple selon oz, ce moment acquiert une énergie potentielle
đž = âđ đ ïżœïżœ = đđ”đđ đ . ïżœïżœ = đđ đđ”đđ đ”
ms est la projection de đ sur oz et peut prendre les deux valeurs +Âœ et â Âœ (en u.a. ħ).
Ce moment cinĂ©tique đ ne doit pas ĂȘtre vu comme une rotation de lâĂ©lectron sur lui-mĂȘme,
comme on le dit parfois : les tentatives pour construire un modĂšle de lâĂ©lectron tournant sur
lui-mĂȘme ont conduit Ă des impasses4. On peut, Ă la rigueur, dire que cela se passe un peu
comme si lâĂ©lectron tournait sur lui-mĂȘme : avec une particule chargĂ©e, cette rotation crĂ©erait
un « courant » Ă©lectrique dâoĂč un moment magnĂ©tique. En fait, il vaut mieux abandonner cette
image de la physique classique Ă une Ă©chelle oĂč elle nâa plus cours et dire que lâĂ©lectron
possĂšde une grandeur physique, dâorigine quantique et, ici, relativiste, qui a les propriĂ©tĂ©s
dâun moment cinĂ©tique. On postule donc quâil existe un opĂ©rateur Ćz possĂ©dant deux fonctions
propres et , orthogonales correspondant aux valeurs propres ms = Âœ et -Âœ. Ces opĂ©rateurs,
ainsi que les fonctions et ne sont pas explicités et ne sont définis que par leurs propriétés :
2
1Ë
2
1Ë
z
z
s
s
Avec
0
3 Sur ces constantes, voir Chapitre XI § 2.3.
4 Comme par exemple impliquer une vitesse supĂ©rieure Ă celle de la lumiĂšre. LâĂ©tymologie du mot spin qui
signifie filer (la laine) suggĂšre pourtant un mouvement de torsion, de rotation.
35
P. Chaquin LCT-UPMC
On associe des opĂ©rateurs aux autres composantes de đ , Ćx et Ćy et au carrĂ© du module de đ , Ć2.
De maniĂšre analogue au moment cinĂ©tique đ , les fonctions et sont des fonctions propres
de ce dernier avec la valeur propre s(s + 1) oĂč s = Âœ :
)1()1(ËË 22 ssssss
De mĂȘme, Ć2 commute avec chacun des opĂ©rateurs associĂ©s aux composantes de đ et ces
opérateurs ne commutent pas entre eux. On ne peut donc mesurer simultanément que le
module et une des composantes (on choisit généralement par convention sz) du spin.
Le nombre quantique s est appelé nombre de spin ; il est défini comme la valeur maximale de
ms.
On peut, comme pour đ , donner un modĂšle vectoriel (Fig. 12) du spin dâun Ă©lectron, sous la
forme dâun vecteur de module
4
3)1(s ss
de projection ms sur oz, et dont les projections sur les autres axes sont totalement
indéterminées.
On reprĂ©sente symboliquement par une flĂšche vers le haut (â) un Ă©lectron dans lâĂ©tat de spin
(ms = Âœ) et par un flĂšche vers le bas (â) un Ă©lectron dans lâĂ©tat de spin (ms = -Âœ).
Fig. 12. ModĂšle vectoriel du spin dâun Ă©lectron
La fonction dâonde complĂšte de lâĂ©lectron de lâatome dâhydrogĂšne est obtenue en multipliant
la fonction dĂ©pendant des coordonnĂ©es dâespace n,l,m par la fonction de spin appropriĂ©e ou
qui, en lâabsence de champ magnĂ©tique, ont la mĂȘme Ă©nergie.
36
P. Chaquin LCT-UPMC
4. Ions hydrogénoïdes
On appelle hydrogĂ©noĂŻdes des ions atomiques possĂ©dant, comme lâatome dâhydrogĂšne, un
seul Ă©lectron. Lâhamiltonien ne diffĂšre de celui de H que par le terme dâĂ©nergie potentielle qui
est multiplié par le numéro atomique Z.
r
Z
rr
rrH
2
2
2
2
2 sin
1).(sin
sin
1)(
1
2
1Ë
On peut montrer que les solutions sont obtenues à partir de celle de H en remplaçant a0 par
Z/a0. Par exemple, lâorbitale 1s prend la forme (en S.I.) :
022
1 2
3
0
1
a
Zr
s ea
Z