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PARCOURS HISTORIQUE DE VILLEROY, DURéE : UNE HEURE 1914 1918 La Grande Guerre Chaque étape du parcours est jalonné de stèles explicatives 1 Départ du parcours, musée 14-18 de Villeroy 2 La Mairie, quartier général du 276 ème régiment 3 Histoire de l’église durant la bataille 4 Puits de Puisieux, mobilisation et parcours de Charles Péguy 5 La brigade marocaine 6 Les combats du 5 septembre et la mort de Charles Péguy N S E O 4 5 3 1 2 6 1 Revivez les derniers instants de l’écrivain et de ses hommes de la 19 ème compagnie du 276 ème Régiment d’Infanterie. EtapE 6 : LE sacrificE Vers 16 h, les troupes allemandes s’approchent dangereusement de Villeroy. Le 5 ème bataillon du 276 ème R.I. de Coulommiers reçoit l’ordre de protéger le repli de la brigade marocaine et de stopper l’ennemi. A tra- vers champs, sous la chaleur, les soldats français, officiers en tête, lancent l’assaut et progressent par bonds successifs. C’est l’hécatombe : sous la violence des tirs, démunis de toutes protections, tous les officiers sont tués. Plus de 150 hommes sont hors de combat sur les 250 que comprend la 19 ème compagnie. Les rescapés sont contraints de se replier sur Villeroy. Au cours de la soirée, les Allemands s’avancent jusqu’à l’entrée du village mais n’osent pas y entrer. Dans la nuit, l’état-major allemand, craignant un débordement de l’armée française par le Nord, décide de se replier sur des positions plus favorables en direction d’étrepilly et de Varreddes. L’attaque du 276 ème R.I. a échoué mais son sacrifice n’a pas été inutile, elle a enrayé l’assaut allemand et elle a permis aux Marocains de se dégager. Le lendemain 6 septembre 1914, les armées française et anglaise lancent une grande offensive sur 200 kilomètres de front, de Meaux à Verdun. Deux millions et demi d’hommes vont s’affronter dans l’une des plus grandes batailles de l’histoire, connue sous le nom de « bataille de la Marne ». Villeroy sera l’avancée extrême de l’armée allemande, à seule- ment 37 km de Paris. La grande tombe Vu le grand nombre de morts et la chaleur qui règne en cette fin d’été, il y a urgence à enterrer les morts. Rapidement, dans les jours qui suivent la ba- taille, les corps sont rassemblés et ensevelis dans une grande fosse servant à stocker les betteraves, vide en ce mois de septembre. Dans un premier temps ce sont 133 soldats français et marocains qui vont être ensevelis côte à côte, unis par la mort, et 36 allemands dans une fosse voisine. La mort de Charles Péguy Les lieutenants de la Cornilllère et Péguy s’efforcent d’entraîner leurs hommes qui, privés de leur capitaine, hésitent à poursuivre. Le lieutenant de la Cornilllère tombe à son tour, blessé mortellement, c’est alors que le lieutenant Péguy prend le commandement de la compagnie et, debout sous les balles allemandes, commande le feu. Imperturbable, malgré ses hommes qui lui crient : « Couchez-vous ! », Péguy répète avec rage « Tirez ! Tirez !, Nom de Dieu ! » Jusqu’au moment où il s’écroule à son tour, tué d’une balle en plein front. La 19 ème compagnie n’a plus d’offi- ciers et bien peu de soldats sont indemnes. Charles Péguy restera l’un des héros symboliques de la bataille de la Marne. Sur les traces de VILLEROY museedevilleroy.free.fr Tél. : 01 60 61 03 97 CHARLES PéGUY NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE

Charles Péguy · 2015. 9. 18. · Charles Péguy né le 7 janvier 1873 à orléans, fils d’artisan, le jeune charles Péguy est excellent élève et entre à l’ecole normale

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Page 1: Charles Péguy · 2015. 9. 18. · Charles Péguy né le 7 janvier 1873 à orléans, fils d’artisan, le jeune charles Péguy est excellent élève et entre à l’ecole normale

Parcours historique de Villeroy, durée : une heure

19141918La Grande Guerre

Chaque étape du parcours est jalonné de stèles explicatives1 Départ du parcours, musée 14-18 de Villeroy

2 La Mairie, quartier général du 276ème régiment

3 Histoire de l’église durant la bataille

4 Puits de Puisieux, mobilisation et parcours de Charles Péguy

5 La brigade marocaine

6 Les combats du 5 septembre et la mort de Charles Péguy

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1

Revivez les derniers instants de l’écrivain et de ses hommes de la 19ème compagnie du 276ème Régiment d’Infanterie.

EtapE 6 : LE sacrificEVers 16 h, les troupes allemandes s’approchent dangereusement de Villeroy. le 5ème bataillon du 276ème r.i. de coulommiers reçoit l’ordre de protéger le repli de la brigade marocaine et de stopper l’ennemi. a tra-vers champs, sous la chaleur, les soldats français, officiers en tête, lancent l’assaut et progressent par bonds successifs. c’est l’hécatombe : sous la violence des tirs, démunis de toutes protections, tous les officiers sont tués. Plus de 150 hommes sont hors de combat sur les 250 que comprend la 19ème compagnie. les rescapés sont contraints de se replier sur Villeroy. au cours de la soirée, les allemands s’avancent jusqu’à l’entrée du village mais n’osent pas y entrer. dans la nuit, l’état-major allemand, craignant un débordement de l’armée française par le nord, décide de se replier sur des positions plus favorables en direction d’étrepilly et de Varreddes. l’attaque du 276ème r.i. a échoué mais son sacrifice n’a pas été inutile, elle a enrayé l’assaut allemand et elle a permis aux Marocains de se dégager.le lendemain 6 septembre 1914, les armées française et anglaise lancent une grande offensive sur 200 kilomètres de front, de Meaux à Verdun. deux millions et demi d’hommes vont s’affronter dans l’une des plus grandes batailles de l’histoire, connue sous le nom de « bataille de la Marne ». Villeroy sera l’avancée extrême de l’armée allemande, à seule-ment 37 km de Paris.

La grande tombeVu le grand nombre de morts et la chaleur qui règne en cette fin d’été, il y a urgence à enterrer les morts. rapidement, dans les jours qui suivent la ba-taille, les corps sont rassemblés et ensevelis dans une grande fosse servant à stocker les betteraves, vide en ce mois de septembre. dans un premier temps ce sont 133 soldats français et marocains qui vont être ensevelis côte à côte, unis par la mort, et 36 allemands dans une fosse voisine.

La mort de Charles Péguyles lieutenants de la cornilllère et Péguy s’efforcent d’entraîner leurs hommes qui, privés de leur capitaine, hésitent à poursuivre. le lieutenant de la cornilllère tombe à son tour, blessé mortellement, c’est alors que le lieutenant Péguy prend le commandement de la compagnie et, debout sous les balles allemandes, commande le feu. imperturbable, malgré ses hommes qui lui crient : « couchez-vous ! », Péguy répète avec rage « tirez ! tirez !, nom de dieu ! » Jusqu’au moment où il s’écroule à son tour, tué d’une balle en plein front. la 19ème compagnie n’a plus d’offi-ciers et bien peu de soldats sont indemnes. charles Péguy restera l’un des héros symboliques de la bataille de la Marne.

sur les traces de

VILLEROY

museedevilleroy.free.fr Tél.:0160610397

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EtapE 1 : DEs frontièrEs à La MarnEle 2 septembre, les allemands ne sont plus qu’à une trentaine de kilo-mètres de Paris. Forts de leurs premières victoires, ils croient déjà la partie gagnée et sous-estiment les troupes françaises. contrairement au plan d’origine, l’état-major allemand néglige la capitale et la contourne par le sud-est sur la Marne pour prendre au piège les forces françaises qu’ils croyaient en déroute. Profitant de cette erreur tactique des allemands observée par l’aviation le 3 septembre, le général Joffre décide de faire-faire demi-tour à toutes ses armées pour reprendre l’offensive le 6 sep-tembre 1914 sur la Marne. l’enjeu est considérable : si le front est rompu, la ruée des troupes allemandes sur Paris ne rencontrera plus d’obstacle. le général Joffre forme alors la 6ème armée, commandée par le général Maunoury, qu’il met à disposition du général Gallieni pour défendre Paris.

Le 276ème régiment d’infanterieil est constitué à la date du 4 août 1914 avec un effectif de 37 officiers, 184 sous-officiers, 2 000 caporaux et soldats sous le commandement du lieutenant-colonel lejeune. les hommes qui composent le régiment sont âgés de 24 à 35 ans et sont, pour la plupart, originaires de Paris et de la Brie. au nombre des officiers figurent charles Péguy et claude casimir Périer, fils de l’ancien président de la république. le hasard de la guerre va faire que ces hommes, natifs de la région, vont devoir combattre pour défendre à la fois leur village et leur patrie.

Charles Péguyné le 7 janvier 1873 à orléans, fils d’artisan, le jeune charles Péguy est excellent élève et entre à l’ecole normale supérieure. lorsque la guerre éclate, charles Péguy, qui professe depuis longtemps le sacrifice personnel au nom du bien de l’humanité, répond aussitôt à l’appel des armes. il quitte les siens en vareuse bleu foncé et pantalon garance, le sabre au ceinturon et sa cantine à la main, déclarant : « Je pars soldat de la république pour le désarmement général et la dernière des guerres ». le 2 août 1914, il sera incorporé dans la 19ème compagnie du 276ème régiment d’infanterie (r.i.), comme lieutenant de réserve.

EtapE 2 : UnE rEncontrE inévitabLEVilleroy va se retrouver au cœur de la bataille. le 5 septembre 1914, la 6ème armée du général Maunoury avance en direction de l’ourcq pour prendre position en vue de l’offensive du lendemain et d’établir une ligne de défense du camp retranché de Paris. l’infanterie française arrive sur une ligne le Plessis-l’Êvèque, iverny, Villeroy. le commandement fran-çais décide de faire une pause, les hommes marchent depuis 5 heures du matin et n’ont pratiquement rien mangé. l’état-major français ignore complètement la présence des troupes allemandes derrière la ligne de crête du bois des tillières et des collines de Monthyon et Penchard. Vers onze heures, le général allemand est informé que des colonnes d’infan-terie françaises s’avancent sur sa droite. À midi, il décide de prendre l’ini-tiative et donne l’ordre d’attaquer. des hauteurs de Monthyon, l’artillerie allemande tire sur les troupes françaises en train de se déployer.

le général ditte, commandant la brigade marocaine, et le lieutenant-colonel lejeune, commandant le 276ème régiment d’infanterie, installent un poste de commandement au rez-de-chaussée de la mairie.

EtapE 3 : La sUrprisEdes détonations d’artillerie résonnent dans l’atmosphère et les premiers obus allemands provoquent un début de panique. les troupes françaises sont déployées en avant du Plessis-l’Êvêque, d’iverny et de Villeroy. l’infanterie française s’efforce de se porter à l’assaut mais elle est cou-chée par le feu nourri des allemands. l’artillerie française riposte à son tour. l’affrontement est d’une extrême violence. les pantalons garance transforment les soldats français en formidables cibles. environ 10 000 hommes vont se battre autour de Villeroy le 5 septembre 1914.

L’église de Villeroyelle date des XVème et XVième siècles et a été remaniée au cours des an-nées. le 5 septembre 1914, vu l’ampleur du nombre de blessés, les ser-vices de santé des armées sont très vite débordés. la plupart des blessés sont transportés vers des postes de secours improvisés, souvent dans les églises. c’est dans l’église de Villeroy que furent donnés les premiers soins aux blessés de la bataille. a l’intérieur, les médecins opèrent très souvent sur l’autel et sans anesthésie.

EtapE 4 : La sitUation Est inqUiétantEau nord, dans le bois des tillières, près de saint-soupplets, les fantassins français débouchent de la lisière du bois sur des pentes dénudées ; les allemands installés sur les hauteurs de Monthyon font feu. les Français sont contraints de se replier. devant iverny, le 246ème r.i. est bloqué dans les fossés et n’avance pas. les hommes se battent depuis plusieurs heures sans résultat. les allemands débouchent de toute part et menacent l’aile droite des Français.

Le puits de Puisieuxil se trouvait dans la cour d’une exploitation agricole : la ferme de Pui-sieux. Vers 1850, la ferme est entièrement démolie sauf le puits, ce qui explique qu’il se retrouve au milieu des champs. dans l’après-midi du 5 septembre 1914, c’est à ce puits que les soldats de la 19ème compagnie du 276ème r.i. se mettent à couvert, dans l’attente de l’ordre d’attaque et remplissent leurs bidons d’eau. dans la soirée, de nombreux blessés et rescapés se réfugieront autour du puits.

EtapE 5 : La brigaDE MarocainEau sud de Villeroy, la brigade marocaine déclenche une attaque en direc-tion de neufmontiers-Penchard, ayant pour objectif la hauteur boisée du télégraphe. sous le feu ennemi et sans soutien d’artillerie, les soldats ma-rocains engagent les combats. des corps à corps d’une extrême violence s’engagent dans le bois et les rues des deux villages. ils sèment un vent de panique dans les rangs des troupes allemandes qui engagent un mouve-ment de repli. l’attaque des soldats marocains est sur le point de réussir mais l’état-major allemand craint une rupture du front et déclenche une contre-offensive en engageant de nouvelles troupes. la situation change, les soldats marocains ne peuvent résister et sont emportés par cette poussée. de nombreux officiers tombent (26 tués ou blessés) ; le repli se poursuit sous un déluge de feu. les Marocains perdront plus de 1 150 hommes (tués, blessés ou disparus) au cours de la bataille.

Alphonse Juinen 1909, alphonse Juin s’engage pour quatre ans comme simple soldat de 2ème classe au 1er régiment de zouaves. en 1910, il entre en même temps que charles de Gaulle à saint-cyr et sort major de sa promotion comme sous-lieutenant. Fasciné par le Maroc, il demande à servir dans les troupes auxiliaires. en 1914, il participe aux combats du bois du télégraphe dans le 1er bataillon de tirailleurs marocains. en juillet 1952, il fut élevé à la dignité de Maréchal de France.