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charte de qualité architecturale de Blanquefort

Charte Architecturale de Blanquefort

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ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT

EDITORIAL

charte de qualité architecturale de Blanquefort

PENSER L’AVENIR DE LA VILLE TOUT EN AYANT CONSCIENCE DE SON HISTOIRE

Telle pourrait être la définition de cette charte de qualité architecturale, élaborée en colla-boration avec l’agence d’architecture, d’urbanisme et de paysage ADH. Cette charte s’inscritdans la continuité de la démarche initiée avec la Charte paysagère et d’esthétique urbaine,élaborée en 2005. Elle se pose comme un ouvrage de référence, d’intention. Elle a pour butde mieux construire notre ville, pour mieux y vivre. Ce n’est pas un document réglementaire,mais bien un outil complémentaire aux projets. Elle s’adresse aussi bien aux Blanquefortais,aux futurs habitants, qu’aux professionnels de la construction et de l’immobilier.

Cette charte, créée pour que tout un chacun puisse bénéficier d’une ressource d’information,a pour but d’accompagner les projets au delà du Plan Local d’Urbanisme, de façon à obtenirune vision d’ensemble, à long terme, de l’identité de la ville.

Elle se décline en quatre grands principes, liés entre eux, et propose des suggestions pré-cises, comme autant de pistes de réflexion permettant un dialogue qualitatif.

Une architecture située, tout d’abord, pour mettre en harmonie le projet avec son quar-tier, le paysage qui l’entoure, le voisinage immédiat.Une architecture simple, sobre, pleine de bon sens, avec l’appui de quelques préconisa-tions, techniques ou esthétiques. Une architecture commode, portée par des conseils pour une meilleure utilisation de lalumière naturelle ou des flux d’air, améliorant le confort et l’usage des habitations. Une architecture responsable enfin, tenant compte des incidences environnementales,de la qualité de vie pour ses résidants, sans oublier les contraintes budgétaires de chaqueprojet.

Penser l’avenir de Blanquefort tout en ayant conscience de son histoire, c’est envisager en-semble la place de chaque nouveau projet, afin que notre belle ville d’aujourd’hui le soit toutautant demain.

Vincent Feltesse

Maire de BlanquefortPrésident de la Communauté Urbaine de Bordeaux

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 1

SOMMAIRE

charte de qualité architecturale de Blanquefort

PROLOGUE 2

1 RELATIONS une architecture située 11Les leçons de Blanquefort 12Les recommandations de la Charte 20

« JE SUIS DU QUARTIER »« QUESTIONS DE VOISINAGE »« C’EST LÀ, NON ? »(+) UNE CLÔTURE ADAPTÉE 28

2 ASPECTS une architecture simple et bien construite 31Les leçons de Blanquefort 32Les recommandations de la Charte 38

« SIMPLE MAIS PAS SIMPLET »« QUE C’EST JOLI! »« C’EST FAIT POUR DURER »(+) UNE FENÊTRE SIMPLE ET BIEN CONSTRUITE 46

3 USAGES une architecture commode 49Les objectifs de la Ville 50Les recommandations de la Charte 52

« C’EST BIEN FOUTU »« C’EST OUVERT »« DEDANS DEHORS »« ET APRÈS? »(+) DES STATIONNEMENTS INSTALLÉS 62

4 ENVIRONNEMENT une architecture responsable 65Les objectifs de la Ville 66Les recommandations de la Charte 70

CONCEPTIONSYSTÈMESATTITUDES(+) UNE ISOLATION PERFORMANTE 88

MÉTHODE annexes & memento pratique 91QUESTION DE MÉTHODE 92LEXIQUES & SYNTHÈSES 96ICONOGRAPHIE 100BIBLIOGRAPHIE & LIENS UTILES 108(+) LA CHARTE EN 20 QUESTIONS 110

2 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

charte de qualité architecturale de Blanquefort

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RICHE HISTOIRE, ICI ET AILLEURS

charte de qualité architecturale de Blanquefort

UN TERRITOIRE MOSAÏQUEBlanquefort est un territoire complexe qu’il est difficile de décrire en

quelques mots. Par comparaison, le Bordeaux classique et son exten-

sion au 19ème siècle ont tellement imprégné la ville qu’on peut la dési-

gner et la décrire à partir des traces laissées par cet “âge d’or” et

l’appeler “ville de pierre”.

A Blanquefort, une référence historique similaire est inefficace car la

ville s’est construite autrement, par strates successives sur un paysage

d’une grande richesse. Cette apparente hétérogénéité est une force si

elle est lue et appréhendée.

L’espace Blanquefortais n’est compréhensible que si l’on saisit sa re-

lation à l’histoire et à la géographie, particulièrement l’histoire et la

géographie agricoles qui ont teinté et marqué profondément le terri-

toire. La “situation blanquefortaise”, à la confluence des vallées des

Jalles et de la Garonne, en rive des marais et du plateau médocain, à

proximité de Bordeaux, est la continuation d’une relation compétitive

entre l’espace agricole et urbain. Cette “concurrence spatiale”, qui

conduit le sol construit à être plus ou moins rentable que le sol cultivé,

notamment la vigne, aboutit en périphérie d’agglomération à modeler

la forme urbaine, à en dessiner les grands traits.

Des bourgs initiaux compacts, économes, qui “font l’épargne de leur

sol coûteux”*, est né un tissu dense, irrégulier, où édifices et espaces

publics s’entremêlent: le centre-ville et les hameaux.

L’extension directe de ce tissu, quand l’attrait de la villégiature ou de

la vie campagnarde, la demande de confort et le chemin de fer, ont fa-

vorisé la construction de plus grandes maisons, a fait naître un tissu

pavillonnaire plus distendu, accroché aux axes mais toujours économe

de sol.

Ce n’est qu’après le milieu du 20ème siècle, quand la vigne et la forêt

ont moins rapporté que la vente foncière, que le paysage blanquefor-

tais s’est transfiguré: des pièces urbaines autonomes, résidences et lo-

tissements, du commerce concentré, des “zones” d’activités, du

logement social puis plus tard des pavillons isolés, se sont établis au

gré des mutations de parcelles agricoles. Cette strate nouvelle, qui se

poursuit aujourd’hui, a métamorphosé l’espace blanquefortais en lui

apportant une dimension supplémentaire, plus exogène, déconnectée,

comme isolée. Des formes plus autarciques, où la parcelle devenue

l’objet de toutes les attentions établit avec le réseau d’espaces publics

une relation très pauvre, ont “occupé le sol”, rendant la lecture de la

ville plus difficile, plus incertaine.

C’est sur ce territoire mosaïque, un camaïeu contrasté mais riche de

formes et de paysages, que la Charte architecturale s’est construite.

Pour en assumer l’héritage et en poursuivre l’histoire.

Sans jugement mais lucide sur les atouts et faiblesses d’une situation

complexe, elle cherche en s’adressant à tous les acteurs de projets

architecturaux, du plus simple au plus savant, à faire naître une qualité

convergente, au bénéfice de tous.

* Gaston Roupnel, Histoire de la campagne française, Grasset, 1932

BLANQUEFORT[S]En étant un document de tous, pour tous, la Charte s’attache à bâtir

le Blanquefort du 21ème siècle à partir des Blanquefort[s] de l’histoire.

Bien sûr la commune est une, les blanquefortais partagent une entité

administrative constituée, cernée et connue, mais quels éléments de

qualité communs définir, entre le nouveau pavillon d’une parcelle fo-

restière de Tanaïs et la construction d’un bâtiment d’activités sur le

futur Ecoparc? Comment concilier les prestations d’un projet d’exten-

sion d’une maison du centre-ville avec celles d’une opération de loge-

ments en rive d’espace naturel?

C’est en s’appuyant sur la diversité blanquefortaise, en cherchant à

déterminer ce qui la traverse et la relie, que la Charte architecturale

peut se construire et devenir vraiment de là et pas d’ailleurs. La prise

de connaissance des milieux et des quartiers, l’analyse des sites et

des situations de projet les plus fréquentes, organisent des théma-

tiques ajustées au plus près de la réalité physique des territoires.

Plus que d’éthique, la Charte a besoin d’une connaissance fine des si-

tuations pour définir au plus juste une culture partagée et citoyenne.

UN MOMENT SINGULIER DE L’HISTOIREL’histoire des sociétés façonne le territoire; il n’est pas seulement le

fruit d’un terroir, d’une géographie. L’actualité de notre monde, ses

enjeux, ses problématiques, ont une incidence sur la production des

idées et des espaces.

Une Charte architecturale, même empreinte d’une volonté d’adapta-

tion au territoire auquel elle s’applique, ne peut se soustraire aux ques-

tionnements de contextes plus larges, économiques, sociétaux,

culturels. Les conditions de conception et production des édifices ne

dépendent plus seulement du “local” mais aussi du “global”, qui oblige

à intégrer des questions planétaires au cœur même des situations voi-

sines.

Le plus représentatif de ces enjeux est bien sûr l’environnement qui

touche aujourd’hui sans exception tous les domaines de la pensée et

des fabrications humaines: comment ignorer aujourd’hui l’impact en-

vironnemental d’une décision même prise à petite échelle? La planète

est un patrimoine commun à l’humanité entière: toute dégradation di-

recte ou incidente, toute consommation superflue, tout manquement

même léger à l’éthique écologique, portent une responsabilité qui dé-

passe facilement le cadre classique et visible de nos modes de vie.

Consommer trop d’énergie pour le logement ce n’est plus seulement

augmenter sa propre facture, c’est provoquer une consommation sup-

plémentaire de ressources en énergies fossiles et l’émission inutile de

CO2. Pareil pour l’eau, les déchets. Aujourd’hui, le bâtiment représente

20% des énergies consommées dans le monde; faire légèrement

mieux est techniquement très simple et devient l’affaire de tous, au-

delà des intérêts particuliers.

La Charte s’intéresse à ces enjeux et définit un cadre de conseils et de

prescriptions répondant à la nécessaire efficacité environnementale;

elle insiste sur la nécessité pour chacun de s’engager sur la voie d’une

meilleure maîtrise écologique de la construction.

4 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

POURQUOI UNE CHARTE...

charte de qualité architecturale de Blanquefort

La Charte de qualité architecturale définit ce qui de manière commune

et partagée doit être mis en œuvre pour améliorer de manière signi-

ficative la qualité de l’architecture d’un territoire considéré. Cette

Charte s’applique sur un espace défini et sur l’ensemble des projets

engagés, quel que soit le programme, qu’il soit privés ou publics, de

grandes ou de petites dimensions, quel que soit le site et la localisa-

tion.

La Charte doit donc être équitable et conçue en ce sens pour être ap-

pliquée le plus flexiblement possible, en toutes circonstances, à

chaque occasion. La diversité d’usages, d’acteurs concernés et de si-

tuations, exige cette souplesse mais risque de mener à une “Charte

PPDC (Plus Petit Dénominateur Commun)”, un consensus mou, tirant

la qualité vers le bas.

La Ville de Blanquefort fait le pari d’une Charte de Qualité au contraire,

ambitieuse et engagée, qui met l’exigence et la culture partagée au

cœur des projets.

Les thèmes, les conseils et recommandations ne cherchent pas

l’exhaustivité, ne visent pas la description par le menu du bon projet

ou du projet juste, mais tentent de décrire une conscience, un esprit,

un climat fait d’une somme d’attentions qui mises bout à bout amé-

lioreront la qualité de l’architecture blanquefortaise.

LE PLU NE DIT PAS TOUT

Pourquoi la Collectivité Publique responsable ressent-elle le besoin

d’un tel document alors que des règlements existent déjà sur le terri-

toire communal (le PLU, par exemple), sont opposables, et cadrent la

production des constructions?

Ces règlementations, vérifiées lors des dépôts de permis de construire,

ne concernent qu’un nombre limité de sujets: le gabarit, la position des

constructions sur la parcelle et entre les parcelles, les prospects, les

stationnements, quelques exigences environnementales et esthé-

tiques.

Mais si le PLU constitue une base légale appréciable, il ne suffit pas à

organiser une exigence satisfaisante de qualité qui adhère au projet

de ville de Blanquefort. La Charte s’inscrit résolument dans cette dy-

namique amorcée notamment par la Charte d’esthétique urbaine pro-

duite en 2005.

La présente Charte a donc pour objectif de développer plus profondé-

ment des thèmes complémentaires, plus riches, plus divers, intéres-

sant un nombre considérable de facteurs de qualité architecturale: les

relations avec le site et le quartier, la construction, l’usage et l’environ-

nement sont décryptés pour servir de base à une pédagogie du projet,

au-delà d’un engagement de bonne réalisation.

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... ET COMMENT

charte de qualité architecturale de Blanquefort

DÉCOMPOSER ET RECOMPOSER

La Charte est organisée autour de 4 grandes orientations, simples et

complémentaires.

Pour développer ces thématiques dans une formule souple et appro-

priable par le plus grand nombre, la Charte est construite à partir d’une

décomposition minutieuse des procédures de conception architecturale

qui sont autant de réflexions à engager pour nourrir les choix et les di-

rections.

Cette fragmentation ne cherche pas à présenter le projet comme une

opération savante mais plutôt comme l’assemblage cohérent de déci-

sions diverses et nécessaires. Les présenter, en cadrer les attendus,

offre l’avantage d’ouvrir chacun de ces thèmes à des adaptations pos-

sibles et de permettre à la Charte d’épouser sites, dimensions, pro-

grammes différents. La recomposition du projet peut alors se

construire à partir de ces attentions teintées par les conseils, les sug-

gestions ou les prescriptions de la Charte: l’ambition n’est pas ici de

remplacer le concepteur mais d’aider les acteurs du projet à s’inscrire

dans une démarche ouverte et cohérente.

Le pari, c’est de construire une structure lisible et malléable, un cadre

clair et adaptable.

La qualité urbaine et architecturale doit être le fruit d’un dialogue entre

des acteurs, d’une conversation entre la Charte et les projets. Elle n’est

pas le résultat d’un ordre architectural précis, de règles intangibles et

d’obligations définitives, elle naît d’un chemin partagé, d’échanges et

d’intérêts communs.

DU CONSEIL À LA PRESCRIPTION

La Charte n’est pas un règlement mais la base fondatrice d’engage-

ments clairs, le cadre d’établissement d’accords entre la Collectivité

responsable et les mandants.

Pour une bonne lisibilité, la Charte offre pour chaque thème développé

une large palette d’indications qui vont du simple conseil à la pres-

cription, rarement l’interdiction, souvent la suggestion et la recom-

mandation.

Cette gradation varie suivant la nature même des problématiques et

la volonté affichée d’en resserrer ou non l’application.

Certains enjeux, par exemple la consommation énergétique, sont

quantifiables et pourraient faire l’objet d’un règlement simple, plus ou

moins coercitif. La qualité d’une matière, d’une mise en œuvre, la fonc-

tionnalité d’un plan sont par nature interprétables et ne peuvent être

expliqués qu’au travers de conseils.

La Charte s’attache au travers de cet éventail thématique à définir une

cohérence d’attitude, des responsabilités citoyennes, des convictions.

6 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

charte de qualité architecturale de Blanquefort

La Charte architecturale répartit les thématiques de conception en 2 grandes orientations :- un ancrage dans Blanquefort et le site, fondé sur des leçons blanquefortaises, à l’échelle locale,- une orientation sur des enjeux architecturaux globaux, sociétaux et planétaires, correspondant à des engage-

ments sur le long terme.

PRENDRE EN COMPTE UNE SITUATION… (LE LOCAL)

Ces thémes regroupent des “attentions blanquefortaises”, des recommandations locales, et soulignent la volonté manifeste d’ancrer fortement les

conseils et les prescriptions sur le terrain d’application.

Il s’agit d’une Charte de Blanquefort et non d’ailleurs: elle trouve appui sur une identité structurée à partir de cas de figure, de caractéristiques, de

sensibilités propres à la commune; elle s’étoffe à partir de l’histoire, de la géographie et de l’actualité locales.

Cette adéquation avec le milieu construit trouve son expression à deux échelles:

- dans l’influence du paysage et du site considérés largement sur l’architecture projetée,

- dans la prise en compte fine de la situation rapprochée.

La Charte souhaite faire prendre conscience simplement qu’on ne construit pas n’importe quoi n’importe où et qu’il est judicieux voire impératif de

mettre en relation ce qui est entrepris et ce qui existe: le paysage, la rue, les voisins, participent à cette situation et ne peuvent pas être ignorés.

Faire cas de la réalité blanquefortaise dans l’architecture, c’est réaliser qu’au travers de l’histoire il y a des constantes architecturales locales: à Blan-

quefort, dans ce faubourg agricole, une simplicité formelle alliée à une grande rigueur constructive se retrouve.

La Charte dans son ancrage architectural blanquefortais vise à pérenniser cette solide sobriété.

… ET L’AVENIR (LE GLOBAL)

L’efficacité d’une charte architecturale dépend de sa capacité à épouser dans la durée des problématiques contemporaines.

L’inscription dans un territoire, même ambitieuse et légitime, ne suffit plus à répondre aux questions essentielles que pose la construction d’au-

jourd’hui. De multiples facteurs interviennent et produisent des situations variées, complexes: les modes de production des bâtiments, les filières

économiques, les goûts, les budgets, les délais…

Pour jouer son rôle constitutif d’une qualité construite partagée, la Charte doit se projeter dans l’avenir, anticiper des réponses à des questions futures

et aider à la mise en œuvre d’autres manières de faire.

Cette position prospective est concentrée dans 2 chapitres relatifs aux usages et à l’environnement.

Les mutations rapides des fonctions touchent tous les programmes, dans leur qualité et leurs dimensions.

Les évolutions de l’habitat, des espaces de travail, de vente, les variations sociales, modèlent la conception. À cela s’ajoutent de nouvelles normes

de confort, de plaisir, de consommation de l’espace qui agissent sur le dessin des constructions et que La Charte accompagne.

L’obligation d’inscrire l’architecture dans l’actualité écologique et l’ambition impérative d’y mettre au cœur l’efficacité environnementale, fonde le der-

nier chapitre de la Charte. Sur ce sujet, elle conseille et invite plus qu’elle ne prescrit tant la nécessité d’informer, d’initier est grande.

Prendre la mesure de l’urgence écologique, ce n’est plus séparer le global du local, c’est mettre la pensée globale au cœur de l’action locale.

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2X2 THÈMES + 1 MÉTHODE

charte de qualité architecturale de Blanquefort

ASPECTS, une architecture simple et bien construite ...............................2[ Contribuant à la mise en œuvre d'un paysage (construit) collectif et non à une suite d'actions isolées,

les projets s'efforcent d'exprimer une simplicité d'aspect.

Cette simplicité s'appuie sur une bonne qualité constructive où l'équilibre et la justesse des éléments mis

en œuvre est recherchée. ]

USAGES, une architecture commode .......................................................3[ Les projets expriment une sensibilité particulière à la qualité des usages.

L'architecture porte attention à la commodité des espaces, à leurs bons dimensionnements, à leurs cor-

rectes relations, à leurs fonctionnalités.

La praticité recommandée ici n'est pas contradictoire avec la créativité ni l'inventivité. ]

ENVIRONNEMENT, une architecture responsable ...................................4[ L'architecture est respectueuse de l'environnement et fait preuve d'une bonne efficacité écologique.

La conception d'ensemble des espaces, les matériaux utilisés, les détails mis en œuvre sont attentifs à leur

empreinte écologique en termes d'économie d'énergie fossile, de bilan carbone, de traçabilité, de recy-

clabilité et de santé. ]

MÉTHODE, annexes et mémento technique

RELATIONS, une architecture située...........................................................1[ Les projets établissent un système de relations avec ce qui les entoure et ne sont pas isolés ni tournés sur eux-

mêmes. Les constructions soulignent les attentions au contexte dans lequel elles sont pensées puis construites.

La situation est considérée au sens le plus large: l'espace public, le quartier, la ville, la planète, l'histoire, la géo-

graphie, le paysage… ]

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charte de qualité architecturale de Blanquefort

LEÇONS | OBJECTIFSChaque thème est décomposé en 2 parties dis-

tinctes.

La première (“LEÇONS de Blanquefort” pour les

deux premiers thèmes, “OBJECTIFS de la Ville”

pour les deux seconds) pose les fondements de la

Charte.

La seconde, les RECOMMANDATIONS de la

Charte, explique le propos et l’illustre.

Les pages d’ouverture des premières sont accompa-

gnées de photos, celles des secondes de dessins, de

manière à les identifier facilement.

Chaque chapitre est conclu par une double page thé-

matique, un R

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charte de qualité architecturale de Blanquefort

RECOMMANDATIONS LES

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charte de qualité architecturale de Blanquefort

1 2 3 4 5RELATIONSune architecture située

1 2 3 4 5ASPECTSune architecture simple et bien construite

1 2 3 4 5USAGESune architecture commode

1 2 3 4 5ENVIRONNEMENTune architecture responsable

Les projets établissent un système de relations avec ce qui les entoure

et ne sont pas isolés ni tournés sur eux-mêmes.

Les constructions soulignent les attentions au contexte dans lequel

elles sont pensées puis construites.

La situation est considérée au sens le plus large: l'espace public, le

quartier, la ville, la planète, l'histoire, la géographie, le paysage…

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12 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture situéeRELATIONS

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une architecture situéeRELATIONS

LÀ ET PAS AILLEURS

La Charte, en cohérence avecl’ambition de la Ville, fonde ses re-commandations sur une volontéaffirmée de SITUER LE PRO-JET DANS SON CONTEXTE,pour plusieurs raisons:

L’HÉRITAGE du patrimoinehistorique et géographiqueblanquefortais, pluriel et singu-lier, incite à en maintenir l’iden-tité par une prise en comptelarge des proximités.

LA CONTINUATION néces-saire d’un paysage de qualitémais malmené par une urbani-sation parfois inattentive exigeque les nouveaux projets deconstruction soient plus res-pectueux.

Le besoin de MIEUX INS-CRIRE des opérations ré-centes, plus isolées, et denouvelles opérations à court oumoyen terme, dans la chaînedes quartiers blanquefortaisdoit s’appuyer sur une atten-tion permanente à ce qui en-toure le projet.

Situer les projets dans cette “villearchipel”, c’est donc avant toutVISITER, REGARDER etCOMPRENDRE.

Pour parvenir à rendre cette lec-ture plus simple, la Charte pro-pose de s’appuyer sur 3composants fondateurs de laville:

les PAYSAGES qui en consti-tuent les données physiques,

les QUARTIERS qui en for-gent la “pâte” urbaine et so-ciale,

les “PIÈCES URBAINES”plus autonomes qui ensembleforment le Blanquefort d’au-jourd’hui.

Les descriptions, dans les pagessuivantes, de leurs caractéris-tiques, enjeux et problématiquesrespectives, ont pour but de fairecomprendre aux lecteurs et utili-sateurs de la Charte qu’un site estcomplexe et que le transformerpar une construction n’est JA-MAIS UN ACTE NEUTRE, in-dolore, ni sans conséquence pourle territoire.

1 4

2 5

3 6

1. Centre-ville, vu depuis Cholet et Cimbats

2. Mod'8 et les lotissements proches

3. Coeur d'ilôt en centre-ville

4. Secteur résidentiel Gilamont

5. Les Colonnes, centre-ville

6. Secteur Curégan

14 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture situéeRELATIONS

DES PAYSAGES, LES DONNÉES PHYSIQUES

LA VALLÉE

LE PLATEAUNATUREL

LE PLATEAUBÂTI

LE COTEAU

Plan extrait de a charte paysagère et d’esthétique urbaine, A. Debarre

Le paysage rassemble les données physiques d’une situation perçues par un observateur. C’est une notion large qui peut être définie de différentes façons mais aujourd’hui la définition la plus partagée estcelle de la Convention Européenne du paysage (2000) qui décrit le paysage comme «UNE PARTIE DE TERRITOIRETELLE QUE PERÇUE PAR LES POPULATIONS, DONT LE CARACTÈRE RÉSULTE DE L'ACTION DE FACTEURS NATURELSET/OU HUMAINS ET DE LEURS INTERRELATIONS».

Le paysage est donc ce que l’on voit et ce qui a été transformé par les actions de la nature et de l’homme. Pour faciliter sa compréhension, le paysage est divisé en unités paysagères regroupant des caractéristiques simi-laires et formant ainsi des territoires cohérents: un paysage de montagne, un paysage de campagne, un paysageurbain…Dans la continuité de la Charte d’esthétique urbaine réalisée en 2005, la Charte propose de s’appuyer sur une dé-composition de la commune en 4 unités principales: le coteau, la vallée, le plateau urbain, le plateau agricole et fo-restier.

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une architecture situéeRELATIONS

LE COTEAULe coteau des Jalles offre des conditions topographiques particulières:

la présence des Jalles, des activités agricoles maraîchères et pasto-

rales, la proximité du parc de Majolan, les vues à l’horizon même limi-

tées par d’autres constructions, confèrent aux quartiers du coteau une

singularité. La présence successive de quartiers d’habitat pavillonnaire

et d’ensemble de logements collectifs comme Cimbats ou Cunégan,

construits avec douceur dans d’anciens Parcs, participent à l’impres-

sion de ce quartier, entre ville et campagne.

La pente plus prononcée au sommet que dans la plaine flu-

viale induit une implantation spécifique où les questions des

accès, des niveaux et des vues se posent avec acuité.

LE PLATEAU URBAINC’est sur le plateau aujourd’hui construit que se sont établies les pre-

mières implantations urbaines blanquefortaises (traces sous l’église

St-Martin) en relation avec le château de la vallée des Jalles, la Forte-

resse. Le développement de ce qui est aujourd’hui le centre-ville est

classique: la préservation des terres agricoles oblige la ville à rester

dense jusqu’au milieu du 20ème siècle. Même croissance pour les ha-

meaux, notamment Caychac. Il en résulte un paysage urbain compact,

avec des alignements discontinus de maisons de pierre, d’échoppes,

de chartreuses, de 1 à 2 niveaux. Les commerces s’inscrivent dans ce

tissu resserré en occupant les rez-de-chaussée et les équipements pu-

blics se glissent dans ce système urbain d’une grande variété.

Cette intrication d’implantations caractérise le “plateau historique”: un

mélange subtil de constructions et d’espaces publics (rues, ruelles,

places, parcs plus récemment), résultant d’une extension progressive

sans “maîtrise savante” mais pleine de bon sens. Ils reflètent la ville

que l’historien L. Benevolo désigne sous les vocables de complexe,

continue et cohérente.

Le centre a été récemment et artificiellement agrandi par l’opération

des “Colonnes” qui peine à s’inscrire dans le tissu historique blanque-

fortais: imaginée à partir d’ilots, structure plus urbaine que faubou-

rienne ou campagnarde, le paysage des Colonnes semble rapporté.

Le centre et les hameaux ont été prolongés au 19ème et début du 20ème

par des “franges” plus lâches où des maisons plus grandes (souvent

de villégiature) se sont installées au centre de jardins plus étendus et

plus richement plantés bordant les rues. La structure variée des es-

paces publics a été conservée mais la prégnance des axes dans les im-

plantations s’est accrue.

Depuis la 2ème moitié du 20ème siècle, le plateau urbain s’est développé

de manière plus désordonnée à l’instar du plateau forestier et agricole.

Au gré des disponibilités foncières, des figures urbaines (des lotisse-

ments, des résidences, des ensembles) plus monolithiques

ont “coagulés” et construit un paysage assez disparate ren-

dant la lecture de la ville plus difficile.

LA VALLÉEPour des raisons évidentes d’inondabilité, la vallée de la Garonne qui

occupe une grande partie de la commune de Blanquefort est peu

construite. Des fermes, quelques maisons. Sur la partie soumise aux

crues de la Garonne, c’est la nature qui domine avec les marais, les

gravières et les pâtures. Ce paysage sillonné de canaux, de digues, de

chemins et d’étangs offre une grande richesse faunistique et surtout

floristique. La palette végétale des zones humides est une source na-

turelle d’inspiration pour les jardins des nouvelles constructions.

Plus haut, la Zone d’Activités occupe en grande partie le territoire du

coteau dont elle marque fortement le paysage: un quartier écono-

mique reste typique des espaces industriels spécialisés des années

60: de larges avenues “ efficaces”, une architecture souvent pauvre,

une monofonctionnalité où la nature pourtant voisine est absente.

La transformation de la zone en “ écoparc” en relation avec le futur

Parc des Jalles devrait en redessiner le paysage: des rues plantées,

une attention à l’eau vont redéfinir les espaces. La proxi-

mité sera moins rude et les implantations voisines pourront

s’en inspirer à terme.

LE PLATEAU AGRICOLE ET FORESTIERL’héritage agricole et forestier de Blanquefort est encore visible sur le

grand plateau qui s’étend des limites sud et est (les crêtes des co-

teaux) jusqu’aux limites nord et ouest de la commune (début du pla-

teau médocain). La présence de plus en plus résiduelle des pinèdes et

des parcelles de vigne souligne le conflit d’occupation du siècle dernier,

la présence majoritaire du végétal étant malmenée par des construc-

tions de plus en plus nombreuses, souvent peu respectueuses de cet

héritage.

Le plateau a subi et continue à souffrir du “mitage pavillonnaire”, gri-

gnotage anarchique du territoire agricole et forestier au fil des oppor-

tunités foncières et de la déprise agricole. Ce morcellement est plus

critiquable dans la manière que dans le principe puisqu’il suit une de-

mande et une offre.

Les questions se posent donc en ces termes: comment, par les projets

urbains et architecturaux, s’inscrire dans cette histoire paysagère cam-

pagnarde sans tomber dans la nostalgie et le pastiche? Comment bâtir

dans la campagne et la forêt en profitant de ce cadre de vie spéci-

fique? Comment valoriser et respecter l’environnement et le

paysage naturel? Les offres “clés en main” de “parcelles

construites” sont-elles appropriées à ces situations ?

16 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture situéeRELATIONS

DES QUARTIERS, HÉRITAGE DE L’HISTOIRE

Caychac

Le Bourg

La Rivière

Peybois

Linas

Ecoparc

CimbatsCuregan

Les villes se sont fabriquées au fil du temps et leur aspect d’aujourd’hui résulte de la superposition complexe destrates historiques, de constructions successives qui ont laissé tour à tour des traces dans les paysages. Blanquefort dans sa forme est le fruit d’un parcours historique, héritage de périodes de construction urbaine dif-férentes. Ces séquences ont été modelées par de nombreux facteurs propres à Blanquefort: sa position géogra-phique entre le Médoc et Bordeaux, la proximité de la vallée des Jalles, de la Garonne, son intégration à la périphérieBordelaise, à la CUB (Communauté Urbaine de Bordeaux), son histoire économique (la vigne, la forêt, l’usine Ford…),son développement démographique…Chacune de ces périodes a forgé la ville et les marques les plus visibles de ces cycles historiques sont les quartiersblanquefortais: le centre ville originel et son extension les Colonnes, les maisons en légère périphérie du centre, leshameaux (Caychac, Peybois, La Rivière, Linas), les lotissements des années 50 (Saturne, Chollet, Cimbats).Chaque situation de projet doit ainsi être rapportée à ces quartiers pour s’inscrire dans cette histoire et la continuer.

[La Charte considère comme quartier ce qui associe forme urbaine et situation géographique, ce qui s’est constitué au fil du temps, a pris corpsdans la ville et donc participe à sa constitution. Un lotissement des années 80 ou 90 fondé sur une forme-type et peu intégré au réseau publicest-il un quartier au-delà de son propre périmètre? Quelle est sa trace dans la stratification urbaine?]

lotissements

collectifs

centre bourg

hameaux et faubourgs

pavillons isolés

industries

équipements

châteaux et

fermes

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 17

une architecture situéeRELATIONS

LE CENTRE VILLELe centre ville offre l’image d’un quartier constitué auquel les blan-

quefortais peuvent se référer. Par rapport à d’autres villes de la pre-

mière couronne bordelaise qui cherchent à se constituer un pôle de

centralité structuré, Blanquefort bénéficie d’un quartier solide et lisible:

un espace public qui offre des places, des parcs, une rue principale,

un bâti de qualité, des commerces et à proximité des équipements et

services publics. L’héritage historique que le centre ville porte et sym-

bolise n’est pas étranger à son rôle central. L’adjonction des Colonnes,

malgré des défauts amendables, renforce la sensation de centralité

que le projet de Zac du Centre Ville affirme encore davantage.

S’implanter en centre-ville, c’est donc être conscient que sa qualité

vient d’une grande diversité historique, d’une imbrication urbaine sin-

gulière où les composants de la ville s’articulent ensemble pour former

un paysage urbain cohérent (et imprévisible).

Ce tissu s’accommode mal de l’apport direct de modèles “préfabriqués”

qui apparaissent tout de suite comme incongrus et hors contexte. Il

demande de la subtilité mais aussi de la témérité: par exemple la mi-

toyenneté, les décalages, les formes rares, les surélévations imprévues

peuvent y trouver une place mais doivent être accompagnés de ri-

gueur et de justesse dans le dessin.

LA “FRANGE” DU CENTRE VILLEUne frange d’un tissu spécifique s’est constituée au fil du temps autour

du centre ville. La proximité des services offerts, commerces et insti-

tutions, le début des déprises agricoles, ont accéléré les formations

successives de quartiers qui, bien que d’époques différentes, présen-

tent des caractéristiques similaires, des identités voisines et donc des

atmosphères proches: les parcelles sont plus importantes que dans le

centre historique mais moins que sur le plateau forestier ou agricole,

les maisons sont de tailles diverses mais unifamiliales. Souvent soi-

gnées et de bonne qualité constructive, elles sont implantées dans

des jardins bien plantés et leur limite à la rue correctement marquées

par des clôtures et des haies bien entretenues. Ce dispositif d’exten-

sion urbaine a prévalu du 19ème aux années 50.

Ce tissu préfigure le lotissement plus “répétitif” des années 80 et 90

(certaines parties des franges du centre proviennent de divisions par-

cellaires) mais paraissent moins “systématiques” dans les positionne-

ments, les clôtures, l’architecture.

LES HAMEAUX (Caychac, Linas, Peybois, La Rivière)Les hameaux (de l’ancien français “ham”, petit village) ont souvent

pour origine une ferme autour de laquelle se sont construites quelques

maisons familiales puis une paroisse. Au cours d’évolutions institution-

nelles, les hameaux, trop petits pour former des communes, ont re-

joint des entités plus grandes et ont intégré leurs territoires

communaux. Ces réunions ont connus parfois des vicissitudes (c’est le

cas par exemple de Caychac, les habitants ayant choisi l’édification

d’une église qui a laissé craindre une division communale entre le nord

et le sud).

La constitution obéit aux mêmes règles de construction urbaine que

les villes ou villages. L’espace public y prend telle ou telle forme et en-

tretient avec les constructions des relations différentes, de l’espace

ouvert sans clôture à la parcelle close. L’imbrication de bâtiments d’ha-

bitation avec des locaux d’activités agricoles ou artisanales donnent

également au paysage des hameaux une identité et une atmosphère

particulières.

Caychac plus ancien et plus constitué, présente une organisation “po-

lycentrique” équivalente à celle du centre: autour de la place de

l’église, un noyau de maisons mitoyennes et de corps de fermes com-

plété sur les axes de circulation par des constructions bourgeoises plus

imposantes. Peybois propose une composition similaire.

Linas et la Rivière se sont développés sur un parcellaire agricole ancien

fragmenté au fil du temps. La trame des rues a été conservée et les

cœurs d’ilots sont desservis par des allées privées. Le maintien de

cette maille viaire aide fortement ces hameaux à s’inscrire dans le pay-

sage blanquefortais

LE PLATEAU ET LA VALLÉE, FORÊT ET CAMPAGNEConsidérer le plateau et la vallée comme un quartier au sens “clas-

sique” du terme est impossible tant la diversité des situations et des

constructions à laquelle s’ajoute un éparpillement des fonctions com-

merciales et de services en rend la lecture urbaine difficile.

Mais il y a sur le territoire blanquefortais des groupements de

constructions présentant à la fois une densité (nombre de logements

à l’ha) suffisante et des caractéristiques similaires, notamment en

termes de paysage partagé: ces ensembles localisés où les habitants

partagent un territoire et une vie sociale active commencent à consti-

tuer des quartiers. Les maisons récemment construites autour de la

rue du Clos Cardinal en sont un exemple.

LES QUARTIERS D’ACTIVITÉSInclure les quartiers “spécialisés” dans une description de la ville est

aujourd’hui nécessaire, le “zoning” (pratique urbanistique divisant le

territoire en unités fonctionnelles) ayant marqué le paysage naturel

et urbain d’empreintes profondes: depuis cinq décennies, le partage

du sol par le critère des usages et des fonctions est la façon dominante

d’en anticiper et maîtriser l’occupation.

Le quartier qui exprime de la manière la plus spectaculaire ce morcel-

lement sectoriel est la zone industrielle développée à partir des années

70 autour de l’usine Ford. En limite de coteau dans une situation to-

pographique très privilégiée ont été regroupées et concentrées des

unités économiques difficiles à implanter en ville en raison des fortes

nuisances qu’elles génèrent.

La spécialisation fonctionnelle du sol est ici alourdie par le caractère

exclusivement technique des espaces qui transforme ce paysage éco-

nomique en “désert de vie” en dehors de heures de travail (peu ou pas

de restaurants, de commerces sur le site).

Comment mettre en œuvre un voisinage de qualité avec des lieux

presques étrangers à la ville?

Aujourd’hui la zone d’activités va devenir un Ecoparc.

18 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture situéeRELATIONS

DES FIGURES URBAINES, UNE TYPOLOGIE

La situation de Blanquefort, en périphérie de la ville centre de l’agglomération bordelaise, a entraîné de fortes trans-formations depuis les années 50. Les grandes migrations choisies des années 70 et 80 du centre de Bordeaux versla première couronne liées à la vétusté du parc de logements, l’accès à un transport individuel bon marché, le désirde campagne, se sont prolongés dans les années 90 par une migration subie conséquence du “pic foncier” bordelais. Cette augmentation massive du nombre d’habitants, qui a vu la population blanquefortaise tripler en 35 ans, n’estpas sans conséquences sur le paysage de la ville; la pression foncière sur les terrains agricoles et forestiers s’estajoutée à une faible volonté publique de contrôler l’image urbaine. Les offres d’habitat se sont développées au gré des opportunités foncières dans une situation économique où letransport (donc la distance) coûtait peu, où le mode de vie évoluait vers un éclatement territorial marqué. La ville s’est étendue par opérations successives, additionnant sur le territoire des “formes urbaines” caractéris-tiques: lotissement, résidences, habitat social groupé. L’habitat individuel dispersé participe aussi de ce phénomènebien que les formes urbaines dérivées soient moins marquées.La qualité variable de ces ensembles et leur relative autonomie par rapport au réseau d’espaces publics à contribuéà rendre la structure de la ville assez confuse, mais ils font partie aujourd’hui d’un héritage qu’il est important deconsidérer. Les projets de construction qui s’inscrivent dans cette ville émergente posent la question de sa continuité.

Curégan, résidenceQuartier de la Gare, lotissement

Le Chalet, pavillonaire diffusSaturne, maisons en bande

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 19

une architecture situéeRELATIONS

LES LOTISSEMENTSLes lotissements répondent à une logique complètement différente

puisqu’ils s’appuient sur une temporalité de construction plus resserrée

et un mode de fabrication différent: un morceau de territoire est par-

tagé en parcelles de dimensions comparables pour être loti, c’est-à-

dire recevoir des constructions souvent de type voisin.

Les projets sont le plus souvent fondés sur un partage foncier quan-

titativement équitable sur lequel sont raccordés des réseaux tech-

niques (transport, services…) et rarement sur des ambitions de qualité

urbaine comme la volonté de concevoir et réaliser un paysage ou d’of-

frir une diversité d’espaces publics.

C’est cette logique qui rend la figure urbaine du lotissement aussi pré-

gnante : l’espace public est autonome et s’extrait du système viaire de

la ville.

Ces “pièces urbaines” sont trop récentes pour être réellement appré-

ciées pour ce qu’elles deviendront, notamment en termes d’intégration

dans le paysage de la ville. Mais il y a une crainte certaine que des sys-

tèmes autonomes ne trouvent pas leur place dans la ville sans inter-

vention publique, spécialement au niveau du réseau des espaces

communs.

Une synthèse des questions posées par les lotissements peut être éta-

blie.

Au sujet des lotissements anciens:

- pour ceux qui existent: y a-t-il des compléments à imaginer en

termes d’offre d’espaces publics, de services, avec éventuellement

d’autres typologies de constructions?

- pour les extensions ou les constructions nouvelles: comment faire

pour qu’elles tentent d’amener une bonne qualité dans leurs rela-

tions avec l’espace public et les autres constructions?

Au sujet des lotissements nouveaux (y compris les permis valant divi-

sion):

- Le modèle de la simple division foncière équitable est-il le seul, et

que vaut-il?

- Les prochains lotissements ne doivent pas apparaître comme des

éléments rapportés en développant un modèle autonome mais

s’inscrire dans un schéma d’espaces publics cohérent et dans les

paysages; ils peuvent offrir une grande variété d’implantations qui

participe à une vision collective et citoyenne de la ville.

LES RÉSIDENCESComme les lotissements, la “forme urbaine” dite des résidences s’ap-

puie sur un modèle urbain pré-dessiné dont la forme imprègne for-

teme le site d’implantation et le façonne. C’est une “autarcie” formelle,

imposée par la volonté de mettre en œuvre un mode de vie qui condi-

tionne la réalité contextuelle des résidences.

Blanquefort en présente une typologie variée correspondant à diffé-

rentes périodes de conception. Cimbats par exemple est une figure

emblématique des résidences des années 60 et 70 avec une grande

densité concentrée dans peu d’immeubles mais de hauteurs assez im-

portantes, éparpillés sur une grande surface dégagée. On trouve ail-

leurs des résidences construites dans les années 80 en réaction aux

grands ensembles avec de petits immeubles rassemblés autour d’une

cour et de stationnements.

Les programmes équivalents cherchent aujourd’hui à rassembler dans

de l’habitat groupé intermédiaire l’indépendance de la maison indivi-

duelle et la densité du logement collectif; il est important d’inscrire

ces opérations dans l’espace de la ville et d’éviter l’effet néfaste des

“environnements sécurisés”.

L’HABITAT DISPERSÉ, LES CONSTRUCTIONSISOLÉESLa disponibilité d’un parcellaire fragmenté, héritage agricole et fores-

tier de la commune, rejoint un engouement indéniable pour des sites

aux fortes qualités naturelles. Le mitage du paysage blanquefortais

par la construction d’habitations isolées se poursuit sans réelle maîtrise

du territoire en transformation : reste-t-il à dominante naturelle ou

bien se transforme-t-il peu à peu en quartier plus urbain?

Ce qui est valable pour des habitations individuelles l’est également

pour des constructions plus importantes, des programmes publics ou

privés: comment éviter que les dimensions importantes de tel équipe-

ment imposent une “pression” excessive au paysage?

L’image de Blanquefort est construite sur une mosaïque de paysages

qui en est l’identité première. Installer un projet dans ce paysage plu-

riel demande à ce qu’on l’observe et qu’on y prenne garde.

20 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture situéeRELATIONS

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 21

une architecture situéeRELATIONS

PARTICIPER AU QUARTIER, UNE ATTITUDE CITOYENNE

Entreprendre un projet exiged’être conscient que cetteconstruction, cet édifice, participeà la TRANSFORMATION dusite, du paysage, du quartier, de lacommune dans lequel il s’inscrit.Aménager son lieu de vie, son jar-din, sa maison, n’est pas un acteisolé mais une ACTION CI-TOYENNE qui participe d’unedémarche collective. En cela le projet entrepris ne peutpas ignorer la situation dans la-quelle il va se construire.

Développer une projet dans cesens, c’est être attentif à le situerdans l’HISTOIRE et la GÉO-GRAPHIE:

- s’inspirer des formes urbaineset architecturales voisines,

- être précautionneux avec cequi existe et présente de la va-leur,

- continuer ce qui mérite d’êtrepoursuivi ou stopper ce qui nele mérite pas,

-regarder les matériaux, lesmises en œuvre, les détails.

La Charte architecturale insistesur la nécessité pour tout porteurd’un projet quel qu’il soit d’en dé-finir avec attention les conditionsd’implantation et d’en transmet-tre les caractéristiques (suivantdes modalités spécifiques expo-sées en annexe) à la CollectivitéPublique responsable de la qualitéurbaine.

Le cahier de recommandationsdéfini ci-après s’applique pourtout type de construction, qu’ils’agisse d’une simple extensionde maison individuelle, d’un en-semble de dizaines de logements,d’un bâtiment commercial ou d’unéquipement public.

FAIRE AVEC, penser le lieu,participer au paysage de tousn’est pas seulement affaire deméthode mais de conscience.

La Charte définit quelques cléspratiques mais cherche surtout àmettre en relief un esprit de pro-jet spécifique, ouvert et atten-tionné à ce qui existe.

à suivre...

« JE SUIS DU QUARTIER »

« QUESTIONS DE VOISINAGE »

« C’EST LÀ, NON? »

UNE CLÔTURE ADAPTÉELa Rivière, A. Chemetoff architecte

22 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture situéeRELATIONS

« JE SUIS DU QUARTIER » s’intégrer dans la ville

L’expression publique, “citoyenne”, de mon projet se concentre principalement sur:

- la clôture,

- l’espace devant la maison ou l’immeuble (“marge de recul”),

- la ou les façades sur rue.

Ensemble ils forment une limite entre l’espace public (ou l’espace commun) et l’espace

privé.

La position de la construction par rapport à la rue a une incidence sur le paysage du

quartier. Implanter un projet “à l’alignement” (sur la limite du domaine public) ou le posi-

tionner “en retrait” n’a pas la même action sur l’aspect de la rue.

La limite n’est pas une frontière défensive, une enceinte de forteresse mais l’image que

le projet adresse à la collectivité. Il vaut ainsi mieux éviter les murs aveugles trop hauts

et planter des végétaux sur la clôture ou devant les constructions (cf pages “clôtures”).

Le projet entrepris n’est pas seulement de poser une construction sur un sol: c’est imaginer

le monde dans lequel vivre, un monde qui s’ajoute à ceux qui existent à côté dans la ville.

Ce monde, ce cadre de vie réalisé, est constitué d’un ou plusieurs édifices et souvent

d’espaces extérieurs comme un jardin, une cour, des stationnements, des accès.

Pour réussir ce projet il est nécessaire de bien associer les bâtiments et les espaces libres

qui ne sont pas des résidus.

Installer la maison en fonction du jardin voulu et des espaces extérieurs (terrasse,

abris...) envisagé.

Le projet que j’entreprends offre à l’espace public, à la rue, au quartier, une image qui n’est pas neutre.

Il participe, comme les constructions qui ont précédéet comme celles qui suivront, à la fabrication d’unpaysage urbain que je partage avec les autres.

C’est un projet de la cité, un projet citoyen.

Chez moi ce n’est pas juste une maison posée au milieu

d’une pelouse!

Ma maison n’est pas nécessairement une forteresse!

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 23

une architecture situéeRELATIONS

L'ESPACE EXTÉRIEUR EST UN PROJET

Pour le fabriquer, même sur plusieurs an-

nées, penser:

- aux végétaux qui seront plantés,

- aux accès qui mènent aux bâtiments,

- aux stationnements,- aux petites constructions.

UNE CLÔTUREADAPTÉE

La clôture marque la limite de la parcelle

mais n’est pas nécessairement une frontière

visuelle.

La maison fait partie de la ville; elle participe

au paysage. La clôture, la marge de recul, la

façade, sont vues depuis l’espace public;

elles doivent être dessinées, construites et

achevées avec soin.

UNE MAISON DANS UN PAYSAGE

En implantant la construction, veiller à mé-

nager les vues lointaines.

Surtout quand le risque de perturber des

sites naturels est accru.

UNE MAISON DANS UNE RUE

En implantant la maison, s’adapter aux bâ-

timents voisins et tenir compte du quartier

dans lequel le projet s’implante est primor-

dial.

Travailler en relation avec les gabarit, les

matériaux, les couleurs du quartier

24 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture situéeRELATIONS

« QUESTIONS DE VOISINAGE » faire attention aux voisins

Le projet que j’entreprends doit tenir compte des parcelles voisines.Ces parcelles sont habitées, elles sont occupées par des constructionset des jardins s’y développent.

Par mon projet, et dans les règles du Plan Local d’Urbanisme (PLU), je suis attentif àne pas provoquer de dérangements excessifs en termes d’ombre portée, de lumièreprojetée, d’intimité respectée. Je veille à ménager au maximum les végétaux voisinsqui ensemble participent au paysage de tous.Je suis surtout conscient, par ce que j’entreprends, de participer à un projet collectif.

Pourquoi ne pas imaginer partager des lieux, des espaces, des services dans un espritcivil et citoyen?

un bois voisin

un arbre isolé que je peux conserver dans mon jardin

ou une source, un pan de mur,

un vieux portail, une sculpture...

une rue

de quartier

une maison

ancienne

un arbre particulier chez

mon voisin dont je peux pro-

fiter

POSITIONNEMENT:D’abord, regarder avec minutie la situation dans la-

quelle le projet va s’établir.

Positionner la ou les constructions projetées en fonc-

tion des conditions de voisinage:

- faut-il respecter un alignement sur la rue ?

- par rapport aux constructions voisines, le

projet est-il trop haut, trop bas?

- Imaginer peut-être un “volume” ou au contraire

un “creux” pour se raccorder avec l’édifice voi-

sin.

- mettre le projet en contact direct avec une

construction voisine permettrait d’économiserde l’énergie,

- l’ombre portée de la construction ne vient-elle

pas sur une façade principale, une terrasse?

- les vues créées sur la parcelle voisine et l’inti-

mité possiblement diminuée font-elle l’objet d’une

attention particulière?

- le projet prévoit-il de s’agrandir plus tard, par

l’ajout d’extensions au bâtiment principal ou

par des constructions supplémentaires, comme

un garage par exemple?... l’attention portée aux

voisins doit être la même.

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 25

une architecture situéeRELATIONS

Faire attention aux autres constructions au moment

de l’implantation du projet. Ne pas gêner l’éclaire-

ment et les vues des voisins.

A proximité des maisons les clôtures peuvent être

hermétiques, mais pas plus loin.

Il est possible de proposer aux voisins (qui s’installent au même

moment ou qui sont là depuis longtemps) de partager des es-

paces de service.

- plutôt que de multiplier les constructions dans le paysage, le

projet peut offrir le partage d’un garage, d’un abri-jardin ou

vélozs, d’une buanderie, d’espaces de jeux pour les en-

fants...

- pourquoi ne pas partager les accès et limiter les dépenses

d’investissement et d’entretien ?

Il est possibilité également de parler de servitude de passage

avec la Collectivité Publique et permettre au plus grand nombre

de rejoindre la forêt, par exemple.

26 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

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« C’EST LÀ, NON? » faire avec ce qui existe

Une maison entre les arbres

Blanquefort

Une extension dans la continuité des terrasses

Putz architecte

Une maison dans la pente

Pilon & George architectes

Le site sur lequel j’entreprends mon projet n’est pas une surface vide: il y a les voisinages que je dois prendre en compte,il y a l’espace public qui borde le terrain,et puis il y a tout ce qui existe sur la parcelle.

Si je tiens compte de ce contexte, mon projet a plus de chance de s’intégrer au paysage, d’être bien adapté aulieu, et d’être mieux accepté par tous. En faisant comme cela, je continue une histoire (celle du site) et je participe à une œuvre collective en cours(la ville). Ce n’est plus seulement “mon” projet sur “ma” parcelle mais “un” projet sur “une” parcelle de la Ville. Avant tout, pour prendre conscience du site dans son ensemble, je dois bien le regarder, l’examiner soigneu-sement, visiter le quartier pour en comprendre les caractéristiques.

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 27

une architecture situéeRELATIONS

FAIRE AVEC LES ARBRES

Construire dessous

Construire autour

Construire avec

FAIRE AVEC LES MURS OULES BÂTIMENTS EXISTANT

Construire dans le prolongement

Construire affleurant

Construire contre

FAIRE AVEC LA PENTE

Créer des Terrasses

Semi-enterrer la construction

Ne pas oublier les vues de dessus

Une maison autour des arbres

Lacaton & Vassal architecte

Une construction en bois autour d’un mur

Servas architecte

Un toit terrasse au pied du coteau

Putz architecte

Une ferme-villa à l’abri des arbres

Onix architecte

Des logements par-dessus un mur

Ropponen architecte

Une maison escalier

Siza architecte

28 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture situéeRELATIONS

UNE CLÔTURE ADAPTÉE

Quelques exemples blanquefortais

La clôture n’est pas un ouvrage de défense ou de protection mais un composant intermédiaire, un élément physique interstitiel entre deux par-

celles privées ou entre l’espace privé et l’espace public.

Lorsque j’entreprends mon projet, je pense à clore laparcelle en fonction du site et de l’image que je veuxdonner de mon projet de construction sur l’espace pu-blic.

Impasse Derris, Blanquefort Parc de Majolan, Blanquefort Avenue de l’Europe, Blanquefort

En limite d’espace public, la clôture estl’expression privilégiée d’une parcelleprivée sur l’espace de la collectivité.L’image de la clôture n’est pas neutre.

En limite privé/privé, la clôture apour fonctions premières de mar-quer la séparation foncière etd’assurer l’intimité d’usages desparcelles mitoyennes.

Le respect de l’intimité par une clôtureopaque et haute ne concerne que laproximité des maisons. Plus loin, les sé-parations peuvent s’alléger pour “uni-fier” le paysage des jardins: grillagesplantés, haies, caillebotis suffisent à sé-parer sans masquer.

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 29

une architecture situéeRELATIONS

Une clôture plantée

Un pallis sur un mur bahut

Des services intégrés

Rue du 8 mai, Blanquefort Rue Gambetta, Blanquefort Rue du chateau d’eau, Blanquefort

LA CLÔTURE DOIT S’ADAPTER AU CONTEXTEDANS LEQUEL S’INSCRIT LE PROJET:

Sur le plateau agricole et forestier, la clôture doit être légère,sobre et permettre la fluidité des vues sur les espaces natu-rels. Elle peut être accompagnée de plantations et très simple-ment mise en œuvre (un grillage agricole suffit souvent).Par exemple un grillage simple ou grillage Ursus à maille carrée surpoteau en accacia ou métallique (acier galvanisé ou RAL 7016)

Dans les franges du centre ville et les lotissements qui offrentune certaine densité, la clôture participe à la tenue de l’espaceet à la qualité de son volume. Elle doit donc présenter une par-tie maçonnée mais rester perméable à la vue dans des quar-tiers ouverts et lâche. Sa Hauteur ne dépassera pas 1,40m. Par exemple une clôture mixte composée d’une maçonnerie surmontéed’un grillage souple ou grille à baraudages vertical (finition acier gal-vanisé ou gris RAL 7016)

En centre-ville, la variété est plus acceptable. Les contextesmultiples, les nombreux registres de constructions concou-rent à mieux comprendre et accepter des clôturées plus ou-vragées et ornementées. Et plus fermées, en réponse à une plus grande densité.

DES SERVICES INTÉGRÉS

Dans tous les cas tous les coffrets techniques (boites aux let-tres, compteurs, branchements...) sont intégrés dans la clô-ture, les accès piétons et automobiles sont définies avec soin.

* plus d’informations sur la Charte paysagère et d’esthétique urbaine de Blanquefort

charte de qualité architecturale de Blanquefort

1 2 3 4 5RELATIONSune architecture située

1 2 3 4 5ASPECTSune architecture simple et bien construite

1 2 3 4 5USAGESune architecture commode

1 2 3 4 5ENVIRONNEMENTune architecture responsable

[ Contribuant à la mise en œuvre d'un paysage (construit) collectif et

non à une suite d'actions isolées, les projets s'efforcent d'exprimer

une simplicité d'aspect.

Cette simplicité s'appuie sur une bonne qualité constructive où l'équi-

libre et la justesse des éléments mis en œuvre est recherchée. ]

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 31

une architecture simple et bien construiteASPECT

32 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture simple et bien construiteASPECT

UNE CULTURE DE LA CONSTRUCTION

Si Blanquefort est un “territoiremosaïque” difficile à appréhenderd’un seul regard, il en est demême pour son architecture quirelève d’une diversité tout aussidéroutante.

Aux périodes successives deconstitution et d’extension dubourg et des hameaux, auxphases d’occupation des terresagricoles et forestières, corres-pondent des séquences deCONSTRUCTIONS DIFFÉ-RENTES qui dessinent un pay-sage urbain complexe, et aupremier abord hétérogène.Formes, gabarits, matériaux, dé-tails ont évolué avec le temps, lesprogrammes aussi, épousant lesmodes constructifs, les disponibi-lités de matériaux, les nécessitésdes sociétés. Si, à Bordeaux, la densitéconstruite, les règles urbainesstrictes et l’organisation cohé-rente des filières économiques ontproduit un paysage urbain homo-gène, l’histoire de Blanquefort, àl’instar des villes de périphérie, afabriqué un tissu construit d’unegrande variété où la notion de“bâtiment-type” est impossible àdégager. Comme par exemple lamaison mitoyenne de pierre quisymbolise Bordeaux.

Qu’y a-t-il à Blanquefort de com-mun entre une échoppe du cen-tre-ville, un immeuble de Cimbats,une chartreuse de pierre de Pey-bois ou un pavillon du quartier dela Gare? Qu’est-ce qui peut rapprocher unbâtiment commercial de la zoned’activité et un pavillon des an-nées 50 du quartier Saturne ? Comment, à partir d’une collec-tion aussi hétérogène de bâti-ments, définir des règlescommunes de construction vala-bles pour tous ?

Après avoir analysé des bâtimentssignificatifs de l’histoire architec-turale blanquefortaise, il semblepossible de dégager quelquesprincipes communs fondateurs: àl’opposé d’une architecture ur-baine plus ostentatoire, les bâti-ments blanquefortais s’inscriventdans une tradition rurale de SIM-PLICITÉ et de ROBUSTESSEoù le bon sens constructif, la jus-tesse des matériaux, la logiquestructurelle sont valorisés.Que l’on trouve aussi ailleurs.

La Charte insiste sur la nécessitépour tout projet entrepris des’inscrire dans cette TRADI-TION CONSTRUCTIVE, faitede bon sens et de sincérité. En poursuivant ce chemin, les pro-jets d’aujourd’hui mettront en va-leur une leçon blanquefortaise.

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 33

1 4

2 5

3 6

1. Une échoppe, rue Gambetta

2. Une maison année 50, avenue de l'Europe

3. Une maison rue de Peybois

4. La Vacherie, Blanquefort

5. Une grange à Laubarède

6. Lotissement Saturne

34 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture simple et bien construiteASPECT

LA FORME

Le bâtiment principal d’un domaine viticole modeste, l’échoppe d’un

ouvrier agricole, une maison mitoyenne de quartier ou une ancienne

grange d’artisan sont différentes mais offrent à la ville et au paysage

blanquefortais la même simplicité formelle. Ici pas de “chichis”, pas

d’ornements inutiles dans cette architecture de l’économie, du travail

et de la modestie.

Ce n’est pas la volonté d’exprimer une position sociale privilégiée ou

l’accession à un statut particulier qui prime, mais seulement l’ambition

de réaliser une architecture pérenne qui exprime sa fonction.

Les constructions restent “à leur place” sans chercher à imiter, à être

autre chose que ce qu’elles sont.

Les volumes de toitures, les corps de bâtiments, la modénature (1)

s’inscrivent dans un registre sobre et mesuré.

(1) On appelle modénature l'ensemble des moulures qui ornent une partie d'un

monument ou l'ordre qui le caractérise. Plus généralement, la modénature dé-

signe tout ce qui orne une façade.

LA MATIÈRE

L’histoire des matières pour l’architecture suit l’histoire des techniques

et des sociétés.

Les capacités de production, de transport, de transformation et de

manutention, ont organisé les filières de matériaux disponibles pour la

construction. Le bâtiment a puisé dans ce “catalogue”, l’adaptant aux

usages, aux formes, aux programmes, transformant ces matières en

modules, en pièces à assembler, les traitant pour les protéger des in-

tempéries et du temps.

Ce qui a longtemps été prioritaire, c’est l’économie de moyens

(moyens d’extraction, de transports…) et la pérennité. L’architecture

modeste (au sens le plus noble du terme) de Blanquefort exprime

cette intelligence économique où les matières sont peu nombreuses,

ne racontent qu’elles-mêmes, et sont choisies pour leur vérité: la

pierre est apparente, le bois est protégé par de la peinture ou passé

au carbonyl, les tuiles sont naturelles comme les enduits qui n’imitent

rien.

L’offre des matériaux de construction se caractérise aujourd’hui par

une logique économique qui privilégie souvent des matières bon mar-

ché aux filières efficaces au détriment d’autres filières moins structu-

rées économiquement mais de meilleure qualité constructive et

environnementale. C’est le marché qui prime avec ses inepties, qui

rend des matériaux lourds produits loin moins chers que ceux légers

fabriqués à côté. Le choix devient donc limité et dépendant.

Comment retrouver cet esprit des matériaux qui teinte l’architecture

blanquefortaise de qualité, cette forme de sincérité qui dans la diver-

sité construit la cohérence?

Une petite construction isolée du quartier Neurin, BlanquefortUn pignon à Peybois, Blanquefort

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une architecture simple et bien construiteASPECT

LA VÉRITÉ CONSTRUCTIVE

La justesse de moyens employés qui caractérisent la construction ru-

rale et faubourienne se retrouve dans la structure des bâtiments.

L’architecture blanquefortaise, dans cet esprit, montre une vérité

constructive qui positionne les éléments du bâtiment à leur juste place.

La structure, c’est l’ensemble des éléments utilisés pour transmettre

les forces engendrées par la mise en œuvre d’un édifice: franchir et

couvrir l’espace, le limiter, percer les murs, supporter la pluie, la neige

demande l’organisation d’éléments statiques. Les murs, les fermes,

les linteaux, les trumeaux forment la structure.

Un projet peut plus ou moins valoriser ces caractéristiques construc-

tives: il peut montrer ou cacher ce qui y participe. Par exemple, mon-

trer dans un volume les fermes d’une toiture, peindre d’une couleur

particulière un linteau, c’est mettre en relief des éléments aux rôles

techniques, et en identifier la présence dans une façade.

La vérité constructive n’a pas d’âge et n’est pas réservée à certains

matériaux ou mises en œuvre, c’est un esprit qui reflète une manière

d’en équilibrer l’usage, d’en choisir l’emploi.

DES BÂTIMENTS COMPOSÉS

L’histoire de l’architecture montre des évolutions radicales en terme

d’aspect des bâtiments. Les matériaux, les techniques, les formes, les

volumes ont changé dans tous les contextes. Nouveaux programmes,

nouvelles mises en œuvre, nouveaux détails ont évolué et les écritures

architecturales aussi.

Mais des constantes existent dans l’édification des bâtiments, même

dans leur grande variété. Ces constantes sont les bases même de l’ar-

chitecture: couvrir, éclairer, bâtir et…ordonner l’aspect.

Même dans les bâtiments les plus modestes, les façades sont compo-

sées c’est-à-dire que leur dessin répond à une organisation géomé-

trique maîtrisée. Qu’elle soit classique ou moderne, l’architecture doit

exprimer dans sa forme et son dessin une logique cohérente, propre,

faite de proportions, de tracés, de correspondances. Comme un vête-

ment bien conçu et bien réalisé, elle doit être un assemblage savant

et non une somme de réponses partielles.

Une façade n’est pas un “mur troué”, une feuille perforée au gré des

usages intérieur mais une peau dimensionnée, expressive et compo-

sée à partir d’un nombre limité d’éléments, de matériaux et de détails

de mise en œuvre.

Caychac centre, BlanquefortUne maison avenue de l’Europe, Blanquefort

36 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture simple et bien construiteASPECT

À BLANQUEFORT...

les éléments techniques sont identifiéset pas cachés

un soubassement différent marque le rap-port au sol

ce qui a été ajouté est différenten materiaux et en structure dece qui existait

les différentesparties du bâti-ment sont cou-vertes demateriaux diffé-rents

les ajouts ont un aspect léger etcontrastentavec le bâtiment d'origine lourd et compact

un bardage métallique qui protège l'activité in-dustrielle est simplement mis en oeuvre sans dé-cors ni dissimulation

l'enseigne est positionnéeet dimensionnée

le hangar offre une façade sur l'espace public: un mur de pierre appareillé etune cloture de métal peint

le bâtiment est composé :un volume léger sur unsocle maçonné

l'entrée est signaléepar une boîte-auventde béton

une cabane dans un jardindes matériaux montrés, une formesimple, des plantations matériaux utilisés:

des tuiles, des briques, du clin de bois

clôture en grillage simple torsion avec de la végétation

l'implantation de la maison estperpendiculaire à la rue pouroffrir une plus grande vue surle jardin

les ornements de pierre (corniches) sou-tiennent le chéneau

le matériau principal est la pierrebrute: non couverte, simplementlaissée apparente

un chemin ouvert sur la rue pénètre gé-néreusement dans la parcelle

une modénaturesimple :fenêtres identiques(un seul modèle) etportes-fenêtres demême largeurdes volets de boisservent d'occultationet animent la façade

Une longère à Peybois

Un hangar de l’espace économique

Une petite construction isolée du hameau Neurin

L’école Saturne

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une architecture simple et bien construiteASPECT

... ET AILLEURS

Exemple 1UNE MAISON D’HABITATION

Exemple 2UN BÂTIMENT INDUSTRIEL

Exemple 3UN PETIT PAVILLON

Exemple 4UN PETIT IMMEUBLE

Un exemple de maison pierre

Centre de Tri, Nangis, Doazan architecte

La maison Phenix, Ferrier architecte Maison Bottmingen, Herzog/Demeuron architectes

Un collectif du quartier Vauban, à Freiburg Un exemple de collectif, Dandrel architecte

Usine et bureaux Tenesol, Lyon, Ferrier architecte

Une maison individuelle à Freiburg

38 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture simple et bien construiteASPECT

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 39

une architecture simple et bien construiteASPECT

REGARDER, S’INSPIRER, IMAGINER, PAS COPIER

La Charte insiste sur la nécessitépour tout projet entrepris des’inscrire dans une cultureconstructive faite de simplicité, debon sens et de sincérité.

Pour appuyer la conception desprojets sur ces thématiques, il estimpératif de regarder avec discer-nement ce qui est construit àBlanquefort, d’apprécier ce quipar touches successives constitueun patrimoine blanquefortais, nonpas un patrimoine monumentalou mémoriel, mais ce qui traverseet imprime le temps et l’histoire.

Ce n’est donc pas copier, ni pla-gier, ni pasticher, c’est mettre leschoses à leur place et exprimerleur vérité, celle des FORMES,des MATIÈRES, des STRUC-TURES. C’est aussi appuyer le dessin desfaçades sur des TRACÉS RÉGU-LATEURS, des proportions, desdimensions qui ne se réduisentpas à l’expression d’usages miscôte à côte. Tirer profit de la leçon blanquefor-taise pour la prolonger, c’est aussiconsidérer les éléments princi-paux et les détails, en équilibrerl’importance, en ordonnancer lespositions. Ce n’est pas forcémentde l’architecture savante ou com-plexe mais la mise en pratiqued’un bon sens partagé, populaire,l’expression d’une conceptionmaîtrisée.

Les thématiques du cahier de re-commandations suivant s’effor-cent de décrire quelquesattentions qui bout à bout peu-vent aider à jeter les bases d’unearchitecture SIMPLE, INVEN-TIVE ET DE QUALITÉ.

à suivre...

« SIMPLE MAIS PAS SIMPLET »

« QUE C’EST JOLI! »

« C’EST FAIT POUR DURER »

UNE FENÊTRE SIMPLE ET BIEN CONSTRUITE

40 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture simple et bien construiteASPECT

« SIMPLE MAIS PAS SIMPLET » le projet reste sobre

Le bâtiment que je construis n’est pas un objet insolite.Quelque soit le programme: ma maison, des bureaux, un im-meuble de logements, un entrepôt...

Quelque soit le type de construction: construction neuve, transforma-tion, extension... Quelque soit le site: une “dent creuse” sur un front bâti, une parcelleisolée, un terrain soumis à division...

Pour cela je cherche à simplifier sans pour autant dépersonnaliser:“simple” ne signifie pas “simpliste”.

SIMPLIFIER LES VOLUMES

- économiser l’investissement: un volume simple génère moins surfaces

extérieures (façades et toitures) pour une

même surface habitable,

il est moins cher à la construction et moins

cher à l’entretien;

- économiser l’énergie:moins de façades et moins de toitures, c’est

moins de surfaces “froides” à compenser

par du chauffage, c’est moins de dépenses

à long terme;

- mettre de l’argent dans des élé-ments de confort véritable:la qualité plutôt que la quantité, par exem-

ple des fenêtres plus grandes (plus de lu-

mière naturelle à l’intérieur) avec des

vitrages plus performants (qui filtrent mieux

les températures extérieures) et des occul-

tations adaptées (qui permettent de varier

le degré de fermeture).

?!

un volume compliqué... ... ou un volume simple?

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 41

une architecture simple et bien construiteASPECT

SIMPLIFIER LES FAÇADES

Simplifier les détails, éviter le décor inutile, c’est à la fois économiser

l’investissement et améliorer le confort.

Un seul (voire deux) modèle de fenêtres, des matériaux homogènes,

pas de “tape-à-l’oeil”...

NI TROP NI RIEN!

42 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture simple et bien construiteASPECT

« QUE C’EST JOLI! » ma maison est dessinée

Une façade n’est pas qu’une succession de percements“fonctionnels” reflétant l’usage de la pièce correspon-dante.

Les percements sont composés entre eux, sur la base de tracés régu-

lateurs qui déterminent des alignements et des applombs.

Mes façades ne sont pas seulement des murs troués; ellessont composées et équipées.

Je prévois toutes les émergences techniques et je les installe:- coffrets et compteurs,- interphones, boîte aux lettres,- climatisation / ventilation,- antennes et paraboles...

Mon projet est défini comme un ensemble; les éléments qui le compo-sent sont cohérents entre eux:

- je limite le nombre de types de fenêtres,- j’homogénise les serrureries (garde-corps, barres d’appui, barreau-

dages...),- je mets en oeuvre une gamme de matériaux en correspondance

avec le site...

Une longère à Peybois Une longère contemporaine, Castric architecte

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une architecture simple et bien construiteASPECT

COMPOSER LES FAÇADES

Composer des façades, c’est tenir compte des rythmes, de tracés, des

proportions et des alignements, avec un souci de cohérence de l’en-

semble.

Extension d’école à St Fortuna, Putz architecteLa Vacherie, Blanquefort

44 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture simple et bien construiteASPECT

« C’EST FAIT POUR DURER » la construction est solide

Le coût d’un bâtiment ne se limite pas à l’investis-sement de départ; les dépenses de consomma-tion et d’entretien doivent être prises en compte.

Je choisis les matériaux, leurs mises en oeuvre, leurs fini-tions en fonction de leur pérenité:

- des matériaux “VRAIS”- des matériaux “DE QUALITÉ”- des matériaux “RESPECTUEUX DE L’ENVIRONNEMENT”

Un exemple de maison en pierres Une construction en métal, Blanquefort Une maison en bois, Blanquefort

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une architecture simple et bien construiteASPECT

DES MATERIAUX “ DE QUALITÉ ”Prendre en compte le coût à terme dans les choix financiers (entretien, durée de vie, risque de dégradation...).

DES MATERIAUX “VRAIS”Pas de béton “façon pierres” ou d’enduit “ton pierre” jointoyé.

L’enduit est teinté dans la masse, la brique ou la pierre sont appareillés, le bois reste sans traitement, le béton est sablé ou bouchardé… (les peintures

ou tout autre traitement de surface nécessitent un entretien régulier).

L’emploi de couleurs ne fait pas l’objet d’une gamme limitative, mais le choix de finitions autres que l’aspect narturel des matériaux fera l’objet d’une

argumentation spécifique au regard du contexte dans lequel le projet s’inscrit.

Le “régionalisme délocalisé” (maison “provençale” ou maison “bretonne” par exemple) sera évité.

Les façades enduites peuvent être de différentes couleurs.

Un grillage devant permet de faire pousser des plantes grimpantes.

Les petits modules donnent une texture particulière sans mise en oeu-

vre ni finition spécifique.

Ils peuvent être en brique, en pierre, en bois...

Le béton peut être apparent, sans traitement.

Il peut être texturé, traité en surface (sablé, bouchardé, désactivé) ou

laissé brut de décoffrage.

Le bois permet une variété infinie de façades.

Il peut être posé en clins horizontaux ou verticaux, à recouvrement ou

ajouré, brut ou traité, en clins ou en panneaux.

Une maison en briques, Blanquefort Un exemple de maison enduite Un exemple de maison en béton brut

46 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture simple et bien construiteASPECT

UNE FENÊTRE SIMPLE ET BIEN CONSTRUITE

Il est préférable de mettre enœuvre des fenêtres plus grandeset de meilleure qualité que de lessurcharger avec des ornementsdispendieux et inutiles (commeles linteaux cintrés, des formescomplexes…).

une fenêtre ancienne2 vantaux à la française

une fenêtre contemporaine1 vantail oscillant et 1 partie fixe

Il est préférable de limiter le nom-bre de formats utilisés (pas lenombre de fenêtres) pour faciliterla cohérence et la concordancedes façades.

La fenêtre est l’élément d’architecture qui assure la transmission de la lumière à l’intérieur du bâti-ment et qui permet sa ventilation la plus simple.

Mais la fenêtre à d’autres rôles très importants que je doisintégrer à mes réflexions de conception:

- comment dois-je situer les percements pour profiterdes vues?

- comment puis-je limiter avec souplesse les échangesthermiques en hiver et en été?

- comment faire participer les fenêtres à la qualité desfaçades?

Les matériaux de fenêtres sontnombreux : bois, PVC, aluminium,mixtes.Il est intéressant, sur la base deprix comparables, de penser àl’empreinte écologique des maté-riaux, à leur recyclabilité.

une fenêtre contemporaineune porte fenêtre à l’étage avec garde corps

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 47

une architecture simple et bien construiteASPECT

Les fenêtresne sont passimplementdes perce-ments dans unmur, des“trous éparpil-lés”, maiselles partici-pent à la com-positionmaîtriséed’une façade.

La fenêtre est composée d’une partie libre leplus souvent ouvrante, d’un cadre formé de ta-bleaux, d’un linteau, d’un appui, d’une allège. Ces parties doivent former un tout cohérent.

Des fenêtres plus grandes, bienproportionnées, éclairent mieuxles espaces intérieurs. Une fenê-tre en hauteur, avec une allègebasse, permet de voir facilementle jardin ou la rue (une fenêtre enlongueur offre plus de lumièremais limite plus la vue).

Les occultations servent à faire varier les apports de lumière dans les espaces inté-rieurs. Ces dispositifs peuvent être de nature très variées: matériaux, systèmes…Le volet roulant n’est pas le seul système disponible, il offre très peu de flexibilité.

linteau

châssismenuiserie/vitrage

occultation(volets, persiennes, stores...)

garde-corps(obligatoire à 1m)

appui

allège

charte de qualité architecturale de Blanquefort

1 2 3 4 5RELATIONSune architecture située

1 2 3 4 5ASPECTSune architecture simple et bien construite

1 2 3 4 5USAGESune architecture commode

1 2 3 4 5ENVIRONNEMENTune architecture responsable

[ Les projets expriment une sensibilité particulière aux usages.

L'architecture porte attention à la commodité des espaces, à leurs

bons dimensionnements, à leurs correctes relations, à leurs fonction-

nalités. La praticité recommandée ici n'est pas contradictoire avec la

créativité ni l'inventivité. ]

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 49

50 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture commodeUSAGES

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 51

une architecture commodeUSAGES

PENSER LA VIE

La Charte cherche à construireL’IMAGE DE LA VILLE.Destinée à la Collectivité Publiqueresponsable, elle s’intéresse àtout ce qui concourt à modelercette image, dans l’espace publicet l’espace privé: bâti, façades,matériaux, clôtures, jardins, rela-tion à l’espace naturel…Elle n’a pas vocation à conseillerou suggérer pour ce qui concerneL’ESPACE PRIVÉ, son fonction-nement, son aspect intérieur, quin’ont en principe pas d’incidencesur l’image des constructions.

Mais l’influence des usages, duprogramme sur l’image d’un bâti-ment est forte.Penser l’enveloppe extérieureexige de porter un regard sur l’in-térieur, sur les répartitions, l’or-ganisation, la qualité des espacespar exemple: une orientation né-gligée, des relations avec le jardinincommodes, des façades pauvressont les résultats d’un plan sou-vent peu cohérent, peu attentif. De petites ouvertures en façadesont des conséquences sur leconfort lumineux des espaces in-térieurs.

La Charte encourage les atten-tions au confort, invite à la prati-cité des espaces, à leurs bonnesdimensions, à leur agencement. Renforcer indirectement maisprogressivement ces attentions,c’est agir sur l’image de la ville. Bien être dans son logement ouson espace de travail, c’est BIENÊTRE dans son quartier et saville. Être à l’aise dans un équipementpublic, y circuler facilement, c’estêtre pleinement un citoyen.

La Charte cherche aussi à sensibi-liser les acteurs des projets, à toutniveau de responsabilité, à amé-liorer la qualité propre des es-paces, leur évolutivité, à ne pasoublier leurs capacités à se trans-former à devenir autres.

Avant sa construction, un bâti-ment n’est pas un objet figé, ter-miné, un simple produit mais untravail en cours, malléable, danslequel DES HISTOIRES vont sepasser et LA VIE se dérouler.

Même après, il faut imaginer,comme le chante Bénabar dans “4murs et 1 toît”:

“Les enfants ont poussé, ils sonttrois maintenant, on remplitsans se douter le grenier dou-cement. Le grand habite le garage pourêtre indépendant, la cabane,c'est dommage, est à l'aban-don. Monsieur rêverait de creuserune cave à vins, Madame préfè-rerait une deuxième salle debain.Ça sera une deuxième salle debain.”

Entreprendre un projet deconstruction, c’est penser la vie.

Une cour équipée

52 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture commodeUSAGES

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 53

une architecture commodeUSAGES

LES RECOMMANDATIONS DE LA CHARTE

LE PLAN, LES FONCTIONSTrop de projets montrent des dysfonction-

nements.

Est-ce, dans le privé, la mauvaise définition

du programme, des habitudes commer-

ciales, la faiblesse des échanges entre

clients et concepteurs?

Est-ce, pour la commande publique, le

manque de travail en amont, l’absence fré-

quente de programmiste qualifié?

Ces dysfonctionnements aboutissent fré-

quemment à des projets inadaptés, figés,

peu confortables et aux possibilités d’évolu-

tion (extensions, réaménagements) faibles.

Leurs conséquences sont multiples et tou-

chent souvent l’aspect des constructions,

leur consommation énergétique, le confort

de vie.

La Charte insiste sur la nécessité de prendre

le temps: établir un programme et considé-

rer ses modifications à terme, phaser, met-

tre au point un fonctionnement idoine,

intégrer le plus de paramètres possibles, ou-

vrir aux options et ne pas fermer le projet.

LA LUMIÈRE ET L’ESPACELe vrai luxe, c’est peut-être l’espace et la lu-

mière.

Les matières, les formes expriment les en-

vies, les goûts, le plaisir; mais doit-on sacri-

fier ces conforts vitaux au profit de détails

superflus, souvent inutiles?

La Charte pose la question de cette concilia-

tion difficile, quel que soit le budget, entre

confort et image, entre espace et appa-

rence.

La lumière est une source de confort évi-

dente. En procurer d’abord une bonne

quantité puis en maîtriser les apports, en

contrôler la quantité: le nombre, la taille et

la forme des percements, la nature et le

type d’occultations. Une ingéniosité matinée

de bon sens, de savoir traditionnel et d’un

peu de technologie peut prévaloir sur des

solutions habituelles.

La quantité d’espace est essentielle et trop

de projets en écartent l’importance pour

d’évidentes raisons budgétaires. Un espace

de qualité ne dépend pas forcément de ses

dimensions mais de tout ce qui concourt à

le définir: ses proportions, ses ouvertures,

sa situation, la lumière, la matière qui l’ha-

bille.

Mais comme pour la lumière, où faut-il met-

tre l’argent? Dans d’inutiles détails onéreux

où dans ce qui va offrir à tous plus d’aisance

et de bien-être?

INTÉRIEUR ET EXTÉRIEURDans le Chapitre “architecture située”, la

question du jardin et du rapport à la maison

sur sa parcelle a été développée. Ici est

posée la question des espaces intermé-

diaires entre l’intérieur et l’extérieur: log-

gias, pergolas, vérandas où préaux qui

participent à la qualité de la vie.

Si la Charte insiste sur ces espaces, c’est

qu’en plus d’apporter de la qualité spatiale,

ils ont une importance considérable dans la

gestion passive des énergies. Ils participent

à la mise en place d’“espaces interclima-

tiques” profitables et économiques.

Penser la prolongation extérieure des pièces

comme la prolongation intérieure des jar-

dins est un thème de conception essentiel

qui dépasse le cadre du simple confort pour

entrer aujourd’hui dans une stratégie écolo-

gique du projet.

INSCRIRE LE PROJET DANSLA DURÉEEt après? Comment fait-on?

Peut-on penser un projet aujourd’hui en en-

visageant demain sans savoir de quoi il sera

fait? Comment imaginer le budget, les at-

tentes, les évolutions programmatiques

quand concevoir le présent est déjà difficile?

Il est pourtant nécessaire de poser la ques-

tion des évolutions et des transformations:

la qualité d’une architecture se mesure aussi

à sa capacité à changer, à être agrandie,

surélevée.

Sans exagération pour la flexibilité, un bâti-

ment peut être réfléchi dans la durée, en

laissant des ouvertures à son évolution: di-

mensionnement des ouvrages pour des su-

rélévations, combles habitables, garages

transformables, cloisons abattables...

Les solutions ne manquent pas, encore faut-

il les intégrer en amont.

à suivre...

« C’EST BIEN FOUTU »

« C’EST OUVERT »

« DEDANS DEHORS »

« ET APRÈS? »

DES STATIONNEMENTS INSTALLÉS

54 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture commodeUSAGES

« C’EST BIEN FOUTU » la maison me facilite la vie

Les pièces sont dimen-sionnées pour répon-dre à mes besoins élé-

mentaires en terme d’usages età mes attentes particulières

Mes meubles ne s’y gênent pas,mes mouvements y sont fa-ciles, les rangements sont pré-vus.La lumière est présente et bienrépartie.

Quelques idées d’équipement intérieur de la maison

Un exemple de miroirs Un exemple de placardsUn exemple de placards/dressing intégré

Les plans meublés permettent de véri-fier ou d’adapter le projet:

- imaginer toutes les pièces et leurs utilisations

possibles

- vérifier que le projet correspond aux besoins

des occupants

- modifier le projet en fonction des besoins vé-

rifiés

- se projeter et imaginer des espaces et des

aménagements auxquels on n’aurait pas

pensé sinon

- vérifier que la maison permettra de

se déplacer sans problème même

dans le cas d’une mobilité réduite

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 55

une architecture commodeUSAGES

Un exemple de cuisine Un exemple d’escalier intégrant des rangementsUn exemple de cheminée dessinée

Le projet peut être facililement amélioré:- une marquise abrite la porte d’entrée

- un sas coupe les courants d’air sans prendre plus de place

- le séjour a une double orientation et profite mieux de la lumière aux différentes heures de la journée

- les wc sont éclairés et ventilés naturellement

- la fenêtre de la cuisine est remplacée par une porte-fenêtre et permet de sortir directement sur une terrasse

Les fenêtres remplissent diffé-rentes fonctions, de confort, de sa-lubrité.

Elles servent à l’éclairement naturel, aux vues, àla ventilation, aux accès...

Les fenêtres de mon projet en tiennent compte.

56 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture commodeUSAGES

« C’EST OUVERT » lumière, vues, ventilation

DES FENÊTRES PLUS HAUTES QUE LARGES

Des pièces éclairées plus profon-dément.

Des vues plus confortables, mêmeassis.

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 57

une architecture commodeUSAGES

Des vues sur l’extérieur

Une serre largement ouverte devient un pièceUn exemple de baie toute hauteurUn exemple de baie avec persiennes

VOLETS

PERSIENNES

STORE

DES SYSTÈMES DIVERSIFIÉS D’OCCULTATION

OUVERT FERMÉENTR’OUVERT

58 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture commodeUSAGES

« DEDANS DEHORS » vivre aussi à ciel ouvert

J’installe ma maison en fonction du jardin que je veux faire et des espaces extérieurs (terrasse, abris...) que je veux aménager.

Je peux la compléter avec des espaces mixtes inté-rieurs / extérieurs.

UNE PARCELLE “ÉQUIPÉE”

DES PETITES CONSTRUCTIONS

Un exemple d’abri voiture

Un exemple de terrasse à pergola

Un exemple d’abri jardin

Un exemple de jardin d’hiver

Un exemple de terrasse équipée avec protection solaire

Un exemple de terrasse équipée

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 59

une architecture commodeUSAGES

une terrasse et une pergola

une terrasse et un préau

un jardin d’hiver

Une cour aménagée, centre-ville de Blanquefort Une terrasse aménagée, centre-ville de BlanquefortUn exemple de pergola, rue Tastet Girard, Blanquefort

60 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture commodeUSAGES

« ET APRÈS? » je change

J’ai monté ma boîte et j’ai besoin de bureaux.J’accueille ma belle-mère âgée.Mon aîné aimerait rester.

J’ai un nouvel enfant.J’aimerais vivre en habitat groupé.Après un accident, je me retrouve en fauteuil.Je voudrais pouvoir accueillir plus confortablement.

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 61

une architecture commodeUSAGES

la construction initiale

ma maison et son double

une extension différenciée

continuation “à l’identique”

surélévation

Casa Van Middelen Dupont, Siza architecte

Maison Mascotte, Lofta architecte

Rue Lamboley Blanquefort

Surélévation, Paris

Un faux jumeau

Une extension peut être un bâtiment auto-

nomone, un voisin respectueux, sans né-

cessairement en être le pastiche.

Le volume, les alignements, les rythmes de

façade peuvent être interprétés avec une

écriture contemporaine.

Un mariage mixte

L’opposition ou le contraste peuvent être

un choix, d’autant plus lorsque l’écriture du

bâtiment d’origine ne se prête pas aux

nouveaux usages envisagés; mais l’exten-

sion présente des qualités constructives et

de composition au moins équivalentes à

celle existante.

Une continuation

La création à tout prix n’est pas nécessai-

rement recherché, l’extension peut se faire

discrète, et s’inscrire dans la tradition.

Mais le jeu doit être entier: les matériaux

et les détails doivent être repris et non va-

guement imités.

Un couronnement

La surélévation est souvent la seule solu-

tion possible en tissu urbain dense.

La création d’un nouvel étage doit être dé-

finie comme un couronnement, une at-

tique, un épaississement du toit, une

nouvelle connexion avec le ciel.

62 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture commodeUSAGES

LES STATIONNEMENTS

J’organise avec soin le stationnement des véhicules sur la parcelle du projet que j’entreprends pour en limiter l’impact spatial et visuel depuis la rue.

Parquer les véhicules est une question en soi. C’est une fonc-tion importante qui doit être intégrée avec exigence à la ré-flexion globale d’aménagement du projet, quelque soit sanature.

Les espaces de stationnements sur laparcelle doivent être concentrés,consommer peu de place, et ne pas oc-cuper une place plus appropriée à unautre usage extérieur.

Ils doivent être aménagés avec soin…- plantations ombrageuses,- assainissement écologique (noues drainante, infil-

trations),- sols adaptés et perméables si possible (stabilisé,

grave roulée...).

…et autant que possible discrètement:- fond de parcelle,- souterrains pour le collectif (cf PLU),- plantations “écrans” et intégration

dans le jardin.

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 63

une architecture commodeUSAGES

Le garage n’est pas forcément une “par-tie de la maison” ou une construction“accolée”.Il peut être un bâtiment indépendant cequi libère souvent une façade.

Si le garage fait partie de laconstruction principale, il peuts’en différencier par un modeconstructif distinct, des matériauxdifférents.

Le stationnement des vélos et desdeux-roues doit être pris encompte.

Les véhicules peuvent être garéssous des abris (“carports”, abris-vélos), moins chers et efficaces.

charte de qualité architecturale de Blanquefort

1 2 3 4 5RELATIONSune architecture située

1 2 3 4 5ASPECTSune architecture simple et bien construite

1 2 3 4 5USAGESune architecture commode

1 2 3 4 5ENVIRONNEMENTune architecture responsable

[ L'architecture est respectueuse de l'environnement et fait preuve

d'une bonne efficacité écologique.

La conception d'ensemble des espaces, les matériaux utilisés, les dé-

tails mis en œuvre sont attentifs à leur empreinte écologique en

termes d'économie d'énergie fossile, de bilan carbone, de traçabilité,

de recyclabilité et de santé. ]

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 65

66 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 67

une architecture responsableENVIRONNEMENT

LA TERRE, RÉSOLUMENT

Dans son rapport Nature 2008 leWWF indique que la consomma-tion en ressources naturelles del’humanité excède de 30% les ca-pacités de la planète à se régéné-rer; il indique qu’à ce rythme ilfaudra 2 planètes en 2030 pourrépondre à ses besoins. L’humanité entière est doncconfrontée à des enjeux d’une im-portance considérable et pas uneactivité humaine ne peut échap-per à une réflexion profonde surson EFFICACITÉ ÉCOLO-GIQUE. Le bâtiment est un sec-teur particulièrement sensible auxévolutions qu’impose le dévelop-pement durable (1).

Les édifices sont grands consom-mateurs d’énergie (un rapport del’ONU l’estime à 20% des éner-gies consommées dans le monde)avec des progressions encorealarmantes. Leur constructionemploie toujours autant de maté-riaux peu recyclables et chers àproduire en énergie.

Alors que la prise de conscienceest générale, comme l’a prouvé lesuccès du Grenelle de l’Environne-ment, globale avec le Nobel attri-bué au GIEC (2), la constructioncourante continue à suivre des rè-gles anciennes, aux impactsconséquents sur l’environnement.De plus, alors que l’énergie coûteet coûtera de plus en plus cher, lesbâtiments continuent à êtreconstruits et conçus sur des basesde MAÎTRISE THERMIQUEtrès peu exigeantes: isolation parl’intérieur, ponts thermiques,chaudières classiques… La notion de COÛT GLOBAL,qui s’attache à calculer le prix réeld’un bâtiment en incluant aux dé-penses d’investissement les dé-penses énergétiques sur 10 à 15ans n’est toujours pas répanduealors que les dépenses d’exploita-tion et de maintenance représen-tent 70 à 80% du coût total d’unbâtiment sur son cycle de vie. Et que ce pourcentage est en pro-gression.

Il est donc naturel d’intégrer dansla qualité architecturale d’un pro-jet son efficacité environnemen-tale et par cette Charte d’inciterles acteurs de la construction àproduire une ARCHITECTURERESPONSABLE en terme dedéveloppement durable. Pour la planète et les économiesde chacun.

(1) Un développement qui répond aux besoins des géné-rations du présent sans compromettre la capacité desgénérations futures à répondre aux leurs (rapport Bunt-land).(2) Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolutiondu climat (GIEC, en anglais Intergovernmental Panel onClimate Change, IPCC)

Freiburg, Quartier Vauban, un quartier-jardin et des bâtiments basse consommation (BBC)

68 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

L’ÉNERGIE

La question de l’énergie est au cœur du développement durable: com-

ment assurer le maintien d’une croissance raisonnable dans la durée

en continuant à consommer autant d’énergie fossile et en rejetant au-

tant de CO2 dans l’atmosphère? Aujourd’hui un consensus très large

s’est construit autour de la nécessité de moins utiliser d’énergie “car-

bone” dans tous les secteurs de l’activité humaine, notamment le bâ-

timent qui en est très gourmand.

La France, qui a construit sa politique énergétique sur le nucléaire, est

longtemps restée peu sensibilisée à ce problème mais l’augmentation

prévisible de l’énergie change peu à peu les mentalités et les modes

de consommation.

Il est donc impératif d’entreprendre des bâtiments à basse consomma-

tion pour des raisons environnementales et économiques. Surtout que

les systèmes techniques sont disponibles et que des aides fiscales,

bien qu’encore insuffisantes, allègent les investissements.

Limiter la consommation d’un bâtiment, c’est d’abord empêcher les

pertes, avec en priorité la mise en œuvre d’une isolation efficace. L’iso-

lation par l’extérieur, qui empêche les ponts thermiques et divise par

3 les fuites de chaleur, est encore sous-utilisée en France.

Baisser la dépense énergétique, c’est produire de la chaleur meilleur

marché à partir des différents systèmes disponibles comme les

pompes à chaleur (PAC) géothermiques ou sur air, les ventilations dou-

ble flux, les panneaux solaires d’ECS (eau chaude sanitaire); par com-

paraison, 95% des maisons neuves en Europe du Nord sont équipées

de PAC pour 10% en France.

C’est aussi titrer profit des apports solaires naturels par des panneaux

photovoltaïques, des murs capteurs ou des serres, qui offrent en plus

des espaces intéressants à la maison.

L’AIR

Diminuer la dépense énergétique c’est aussi concevoir des bâtiments

où le confort d’été ne dépend pas de la climatisation grâce à une ven-

tilation naturelle bien étudiée.

Alliée à une inertie thermique conséquente, la diffusion maîtrisée d’air

au travers des espaces suffit à maintenir une température intérieure

en décalage suffisant avec la température extérieure et à créer les

conditions de confort, même au plus fort de l’été.

Le contrôle thermique estival demande à revenir à des conceptions

de constructions anciennes pleines de bon sens: pièces traversantes,

orientation suivant les vents dominants, inertie thermique de certains

murs, protections solaires souples d’usages.

À ces dispositifs intégrés à la conception architecturale peuvent s’ajou-

ter des dispositifs techniques particuliers qui sont aujourd’hui fiables,

simples à installer, et très rentables: le puits canadien qui utilise le dé-

calage entre les températures de l’air et du sol, la ventilation double-

flux qui reprend les calories de l’air chauffé dans le logement et la

pompe à chaleur (PAC).

source ADEMEsource APOGEE

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 69

une architecture responsableENVIRONNEMENT

L’EAU

L’eau est en train de devenir un problème majeur de notre planète. Le

géographe Y. Lacoste et tout récemment l’écrivain E. Orsenna dans

“L'avenir de l'eau: petit précis de mondialisation II” ont décrit comment

les défauts chroniques de ressources et les désastres des surplus de

consommation créent des inégalités planétaires telles que conflits, mi-

sère et épidémies vont progresser.

Même si nous sommes moins touchés que d’autres parties du monde

par des problèmes de quantité de ressources naturelles, nous le

sommes davantage par des problèmes de qualité. La pollution des sols

et des nappes phréatiques par l’industrie et l’agriculture intensive mo-

difie les caractéristiques de nos gisements en eau. L’usage effréné de

l’eau pour l’assainissement augmente le coût du traitement et par

conséquent le prix de la matière. Nous sommes donc maintenant obli-

gés d’être vigilants pour la planète et pour nous-mêmes.

L’acte de construire trouve son fondement dans la nécessité pour

l’homme de se protéger des intempéries. Les dispositifs inventés pour

s’abriter (les toits) ont également servi de système de récolte en com-

plément des ressources hydrauliques classiques (drainage, irrigation).

L’assainissement est devenu public pour des raisons de prophylaxie:

aujourd’hui la récolte des eaux pluviales et l’évacuation des eaux usées

échappent à la parcelle pour être de la responsabilité de la Collectivité

Publique.

Alors que des dispositifs simples permettent de conserver l’eau sur la

parcelle pour en conduire l’infiltration, en citerne pour en faciliter le

stockage, en toiture pour en permettre l’évaporation et limiter le débit

de fuite en réseau, ils sont rarement prévus dans les projets par les

concepteurs, les constructeurs ou les maîtres d’ouvrage. Il en est de

même pour les systèmes d’assainissement sur parcelle. Qu’attendons-

nous ?

LA MATIÈRE

Le bâtiment est un des secteurs d’activités qui produit encore des “dé-

chets résiduels ultimes”. Le bouleversement des techniques de

construction des 3 ou 4 dernières décennies, l’évolution des filières de

production, les recherches scientifiques dédiées à la construction, ont

conduit à développer des nouvelles matières. Plus faciles et rapides à

mettre en œuvre, plus simples à produire, elles sont devenues renta-

bles et incontournables.

Mais ces matériaux souvent composites, fruits d’assemblages et de

dispositifs techniques pointus, sont pour beaucoup peu recyclables,

polluants, issus de productions fortement émettrices de CO2: matières

plastiques, mousses, peintures, vernis, colles, sont des composants

majeurs de la construction d’aujourd’hui.

Par exemple, le PVC (polychlorure de vinyle) est très utilisé pour les

menuiseries extérieures, les huisseries, les chénaux, les portes de ga-

rages. Le PVC pose des questions relatives à la toxicité de sa produc-

tion (émanation de chlore), est encore très peu recyclé (même si la

filière s’organise), peu trié, et reste majoritairement incinéré en fin de

vie. À prix équivalent, ne peut-on pas choisir un autre matériau qui de-

mandera un peu plus d’entretien mais offre plus de garantie environ-

nementale ?

Même les matériaux de gros-œuvre posent aujourd’hui des questions

sur leurs qualités environnementals: énergies de production et de mise

en œuvre, de transport, recyclabilité, peuvent être examinée pour

chaque matière envisagée, même si les informations sont souvent

contradictoires.

La Charte recommande ici de la vigilance et de l’audace: de l’attention

à porter aux qualités des matériaux mais aussi l’envie de construire au-

trement, à partir d’autres systèmes constructifs, plus responsables,

plus respectueux.

exemples de moyens d’une architecture basse consomation, source ADEME source WWF

70 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 71

une architecture responsableENVIRONNEMENT

PRENDRE EN MAINS LE PROJET ENVIRONNEMENTAL

Le développement durable dans laconstruction est aujourd’hui unejungle d’offres, d’informations etde conseils dans laquelle il est dif-ficile de se retrouver.Faut-il concevoir autrement l’ar-chitecture, ajouter des systèmescompliqués, penser à l’hiver, àl’été, faire le choix de l’économieou de la responsabilité environne-mentale?

Pour faciliter les choix, inciter àaller plus loin et comprendremieux les enjeux de responsabi-lité environnementale, la Chartearchitecturale propose un classe-ment thématique, simple et ac-cessible, des actions possibles etde différents dispositifs:

- la recherche d’une meilleurequalité environnementale àpartir de la CONCEPTIONmême du projet architectural,son orientation, son organisa-tion,

- l’analyse de SYSTÈMESTECHNIQUES apportés auprojet et leurs rôles en été, enhiver ou en toutes saison,

- des mises en œuvre spécifiquesfondées sur des ATTITUDESÉTHIQUES en relation directeavec l’écologie locale et plané-taire.

À l’instar des recettes de cuisine,chaque option est accompagnéed’une petite fiche qui spécifie surune échelle de trois niveaux :

- le COÛT de réalisation,- l’ÉCONOMIE correspondant,- la FACILITÉ de mise en

œuvre,- la PRIORITÉ en termes envi-

ronnementaux et écono-miques.

L’ambition n’est pas d’êtreexhaustif mais pédagogique. Endonnant quelques clefs pratiquesde compréhension, la Charte es-père motiver des projets plus res-ponsables en démontrant qu’ilssont surtout plus économes pourceux qui les engagent.

* Les informations chiffrées sont indicatives et valablesen janvier 2009.

à suivre...

CONCEPTION | toutes saisons | hiver | été

SYSTÈMES | Produire de la chaleur | Ventiler et rafraîchir | Produire de l’energie

ATTITUDE | Récolter, stocker, utiliser l’eau de pluie | Bioconstruire

UNE ISOLATION PERFORMANTE

Coût

Economies

Facilité

Efficacité

Faib

le

Moy

en

Elev

é

72 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

CONCEPTION | TOUTES SAISONS

ORIENTER LE BÂTIMENT EN FONCTION DU SOLEIL ET DU VENT

Une architecture responsable est avant tout une architec-ture située, implantée.Je dois orienter ma maison par rapport au soleil et auxvents dominants, l’installer à l’abri ou à distance d’arbresapportant de l’ombre en été, et inscrire mon projet dans leterrain. Ce sont autant de facteurs qui participeront à l’ef-ficacité environnementale de ma construction sans avoirbesoin de compensations techniques ou équipementières.Et toutes ces attentions, à l’origine de baisses consé-quentes des consommations d’énergie, ne me coûtent rien.

Se mettre à l’abri du vent,

en enterrant ou semi-enter-

rant le bâtiment et en choi-

sissant l’orientation des

ouvertures.

Profiter / se protéger des

rayons solaires grâce à la

proximité des arbres et tou-

jours en fonction de l’orien-

tation.

source: ADH

source: Manuel d’architecture naturelle, David Wright, Ed. Parenthèses

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 73

une architecture responsableENVIRONNEMENT

COMPACIFIER LES VOLUMES

RÉPARTIR LES PIÈCES EN FONCTION DE LEURS USAGES

Installer les différentes pièces de la

maison en fonction de leur utilisation et

de l’orientation du terrain:

- les “pièces de vie”, celles où on

passe le plus de temps, plus ou-

vertes et plus chaudes, plutôt au

sud,

- les “pièces techniques”, où on se

trouve moins souvent, plus fermées

et plus fraîches, plutôt au nord,

- les pièces “du matin” plutôt à l’est,

celles “du soir” plutôt à l’ouest.

Le choix de cette distribution dépend

donc aussi beaucoup de la manière

dont chacun vit: une chambre où on ne

fait que dormir se trouvera très bien au

nord, une chambre-bureau sera plus

agréable au sud-est ou sud-ouest.

Pour une même surface habi-

table, les surfaces extérieures

(murs et toits) peuvent varier

du simple au double.

Ces surfaces sont les plus

chères à construire et la plus

grande source de déperdi-

tion: une maison compacte,

offrant un volume simple, est

plus responsable qu’une mai-

son de géométrie complexe.

un volume compliqué... ... ou un volume simple?

source: ADH

74 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

CONCEPTION | HIVER

PRÉSERVER LA CHALEUR

Bien choisir ses fenêtres et miser sur leur

qualité est un investissement rentable et

durable:

- les incitations fiscales sur ces postes al-

lègent considérablement leur coût réel,

- les fenêtres sont des sources impor-

tantes de déperdition,

- leur entretien est d’autant moins lourd,

les vitrages plus épais et les châssis

consolidés étant moins fragiles.

Les fenêtres seront de préférence en bois

(capacités thermiques et acoustiques meil-

leures), éventuellement en aluminium à

rupture de pont thermique. Les vitrages

seront doubles voire triples, et à faible

émissivité.

ISOLER PAR L’EXTÉRIEUR

LIMITER LES PONTS THER-

MIQUES

Isoler par l’extérieur permet de

limiter les ponts thermiques et

donc de réduire les déperditions.

CONFORT D’HIVER = TEMPÉRATURE AGRÉABLEAVEC UN MINIMUM DE DÉPENSE DE CHAUFFAGE.

L’optimiser, c’est minimiser les pertes avant de maximiser lesgains, préserver la chaleur: bien isoler, limiter les ponts ther-miques, poser des fenêtres performantes.C’est aussi profiter des apports solaires en laissant entrer le soleild’hiver, en construisant des espaces / des dispositifs tampon.

BIEN ISOLER, DE PRÉFÉRENCE PAR L’EXTÉRIEUR

DES FENÊTRES (MENUISERIES ET VITRAGES) PERFORMANTES

Renforcer l’isolation de la maison, c’est

consommer moins et vivre mieux.

Les épaisseurs d’isolants traditionnels né-

cessaire sont:

- au sol 20cm,

- en murs 30cm,

- en toit 40cm

Inté

rieur

Exté

rieur

source: ADEME

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 75

une architecture responsableENVIRONNEMENT

PROFITER DES APPORTS SOLAIRES

UNE SERRE OU UN JARDIN D’HIVER

MURS CAPTEURS OU “MURS TROMBE”

DES OUVERTURES DIMENSIONNÉES SELON LES ORIENTATIONS

Des grandes fenêtres au sud

pour profiter de la chaleur et

de la lumière du soleil, pro-

tégées l’été (stores, brise-so-

leil, auvent, arbres...).

Des fenêtres réduites au

nord pour se protéger du

froid, de la pluie, du vent.

Une serre (une véranda, un jar-

din d’hiver) installée au sud per-

met d’emmagaziner la chaleur

du soleil d’hiver pour la diffuser

dans la maison pendant les

nuits plus froides.

Elle donne une pièce en plus à

la maison, dont l’usage varie

avec les saisons

Un “mur capteur” joue le

même rôle qu’une serre; il

prend moins de place

mais n’offre pas d’espace

particulier.

POUR ALLER PLUS LOIN

source: ADH

source: ADH

source: ADH

76 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

CONCEPTION | ÉTÉ

DES PROTECTIONS SOLAIRES BÂTIES OU PLANTÉES

LIMITER L’ACTION DES RAYONS SOLAIRES

DES OCCULTATIONS VARIABLES

des volets en bois,vernis ou peints,qui habillent la façade

des persiennes,en bois ou en métal,qui font aussi brise-soleil

un store à lames vertical,en métal brossé ou laqué,d’usage très flexible

CONFORT D’ÉTÉ = ÉVITER LES SURCHAUFFES- forte résistance thermique des parois (influence de 2 à 4°C)- surfaces vitrées bien orientées et protégées (influence de 2 à 4°C)- ventilation nocturne de la maison pour évacuer la chaleur (in-

fluence de 2 à 5°C)-bonne inertie du bâtiment (influence de 1 à 3 °C)

source: Manuel d’architecture naturelle, David Wright, Ed. Parenthèses

source: ADH

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT

une architecture responsableENVIRONNEMENT

RAFRAÎCHIR, VENTILER

TROUVER DE L’INERTIE

Des pièces tra-

versantes, une

maison ventilée

naturellement,

aucune climati-

sation n’est né-

cessaire.

TOITURE PLANTEEUne toiture plantée renforce l’inertie du bâtiment et limite les rejets d’eau plu-

viale (environ 40% est absorbé).

POUR ALLER PLUS LOIN

Aides, primes: Aucune

Achat + installation: environ 1300€

Frais de fonctionnement:- Maintenance annuelle: environ 150€

- Coût mensuel électricité pour 40m², 12

heures/jour: environ 80€ soit environ

320€ par an pour 4 mois d’utilisation

Coût annuel pour 40m²/4 mois par an: en-viron 450€ en plus de l’investissement dedépart.

CLIMATISATION

Trouver de l’inertie pour

conserver chaleur et fraî-

cheur: planchers, murs, toits

en éléments maçonnés

pleins (béton, parpaing ou

briques pleins, pierre...)

stockent la chaleur le jour et

la restituent la nuit, stockent

la fraîcheur la nuit et la resti-

tuent le jour.

77

source: ADH

source: ADH

source: ADH

Puissance consommée: environ 1kWh / 20m², soit720kWh/mois / 40m² - Coût du kW électricité: 0,11cts

78 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

SYSTÈMES | PRODUIRE DE LA CHALEUR

POMPE À CHALEUR (PAC)

La vie quotidienne dans nos sociétés consomme de l’énergie (chauf-fage, éclairage, électroménager, bureautique, domotique...). Cette éner-gie (électricité, gaz, fioul...) est produite, vendue, achetée; et lesressources de notre planète sont limitées.D’autres sources d’énergie sont inépuisables et gratuites (soleil, vent,pluie); la géothermie en fait partie.Les Pompes A Chaleur (PAC) géothermiques et le solaire thermique(chauffage de l’eau) sont les utilisations les plus appropriées pour l’ha-bitation, les plus efficaces et les plus rentables.

Une pompe a chaleur capte le chaud de

l’extérieur pour le restituer, encore plus

chaud, à l'intérieur.

Elle utilise l'énergie, renouvelable et gra-

tuite, contenue dans le sol, l’air ou l’eau

et ne rejette aucun CO2 dans l’air.

Elle fonctionne à l’électricité, et n’est donc

pas 100% écologique, mais sa consom-

mation est très raisonnable.

Une pompe à chaleur peut, selon les mo-

dèles, assurer chauffage, eau chaude sa-

nitaire et rafraîchissement pour l’été.

Si besoin, elle se couple très bien à une

installation existante ou à un chauffage

d'appoint.

La pompe à chaleur dite géothermique puise la chaleur contenue dans le sol.

Les capteurs sont installés dans le jardin:

- capteurs horizontaux: des tubes en polyéthylène sont entrelacés sur une longue distance,

et enterrés à faible profondeur (entre 0,6 m et 1,2 m). C'est la solution la plus simple, re-

commandée lorsque la configuration du jardin s'y prête.

- capteurs verticaux (aussi appelées “sondes géothermiques”): les sondes sont installées

jusqu'à 100m en profondeur, après forage; plus chères et plus performantes, elles sont uti-

lisées lorsque la superficie du jardin est insuffisante.

La pompe fonctionne à l’électricité, mais elle consomme peu: économie jusqu’à 60% sur une

facture de chauffage classique (électrique).

source: ADEME

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 79

une architecture responsableENVIRONNEMENT

EAU CHAUDE SANITAIRE (ECS) SOLAIRE

CHAUFFAGE AU BOIS, CHAUDIÈRE À GRANULATS, INSERT Il existe 4 sortes de bois de chauf-

fage et donc 4 types de chaudières

adaptées: la bûche classique, les

bûchettes reconstituées, les pla-

quettes, les granulés.

Le bois est le combustible le moins

cher, et la chaudière à bois coûte

moins cher à l'usage que le gaz ou

le fioul. L’investissement initial est

identique au gaz grâce au crédit

d’impôt.

POUR ALLER PLUS LOIN

FOYER DE 4 PERSONNESLOGEMENT DE 100M²Consommation moyenne / anEau Chaude:

Ancien 3600 kWh / Neuf 4000 kWh

Chauffage:

Ancien: 32800 kWh / Neuf 9500 kWh

ECS SolaireInstallation: 3000 à 4800€

Aides ADEME, Collectivités: 1400€

Aides fiscales:

- 15% en construction neuve

- 20% en réhab + TVA 5, 5%

Rendement: 50 à 60% des besoins

Amortissement 3 à 5 ans

Pompe à ChaleurInstallation:

- de 7000 à 8500€ (chauffage seul)

- de 13500 à 14500€ (chauffage et

rafraîchissement)

Primes ANAH: variables selon revenus

Aides Fiscales: jusqu’à 40%

Rendement: 1kWh électrique

consommé = 3 à 4kWh restitués

Amortissement environ 10 ans

Coût du Kwh/type d’énergie- Soleil: 0,000 €

- Bois déchiqueté: 0,023 €

- PAC géothermique: 0,053 €

- Gaz de ville: 0,073 €

- Fioul domestique: 0,083 €

- Electricité: 0,110 €

-Gaz Propane: 0,114 €

80 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

SYSTÈMES | VENTILER ET RAFRAÎCHIR

La ventilation est une nécessité absolue dans nosbâtiments très isolés et bien chauffés, pour notrebien-être, notre santé et celle de notre construc-tion.Mais il faut ventiler à bon escient et sans dépensesuperflue d’énergie, d’autant plus dans uneconstruction à basse consommation.

LA VENTILATION DOUBLE FLUX, PRINCIPES

La ventilation double-flux per-

met de limiter les pertes de cha-

leur inhérentes à la ventilation:

ce système récupère la chaleur

de l’air vicié extrait de la maison

et l’utilise pour réchauffer l’air

neuf filtré venant de l’extérieur.

Un ventilateur pulse cet air neuf

préchauffé dans les pièces prin-

cipales par le biais de bouches

d’insufflation.

Cela permet des économies de

chauffage importantes:

- en récupérant jusqu’à 70 %

(90% dans les systèmes

haute performance) de

l’énergie contenue dans l’air

vicié extrait,

- en profitant de la chaleur dé-

gagée par la cuisson ou la

toilette.

L’aération des logements a longtemps été laissée au soin des conduits de cheminée et

des multiples défauts d’étanchéité des constructions; on ne contrôlait alors ni la circu-

lation de l’air, ni les déperditions de chaleur.

Avec la ventilation naturelle des pièces, la circulation de l’air se fait par simple tirage

naturel, le moteur étant la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur et

la différence de pression sous l’action du vent, système souvent trop efficace en hiver

et pas assez en été.

Dans des logements plus chauffés et plus isolés, un renouvellement insuffisant de l’air

engendre des dégâts (humidité, moisissures); la mise en place de systèmes de venti-

lation mécanique est nécessaire pour assurer une circulation permanente de l’air.

Leur fonctionnement repose sur l’équilibre entre une bonne efficacité des équipements

(débits extraits suffisants, perfectionnement des entrées d’air) et une sortie de chaleur

minimale (limitation des pertes grâce aux entrées d’air hygroréglables, mise au point

de la ventilation double flux avec récupération de chaleur).

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 81

une architecture responsableENVIRONNEMENT

PUITS CANADIEN / PUITS PROVENÇALen hiver, le puits “canadien” réchauffe l’air en été, le puits “provençal” rafraîchit l’air à la mi-saison, le by-pass reste neutre

CHEMINÉE SOLAIRE DE VENTILATION

C’est un procédé techniquement très

simple: un conduit de cheminée ouvre

sur les pièces; la souche de cheminée en

toiture est couverte d’une surface chauf-

fante (un simple vitrage devant une sur-

face noire par exemple); l’air chaud en

partie haute “tire” l’air présent dans les

pièces et assure un renouvellement d’air

efficace et gratuit.

POUR ALLER PLUS LOIN

Le puits canadien, appelé aussi puits provençal, est un système géothermique “de surface”.

C’est en quelque sorte une climatisation naturelle, basée sur le simple constat que la tem-

pérature du sol à partir de 1,60m de profondeur est plus élevée que la température am-

biante en hiver, et plus basse en été.

La température du sol à 2m de profondeur est d'environ 15° l’été et 5° l'hiver, et plus on

descend profondément, plus on se rapproche d'une température constante de 10°C.

Le flux d’air est facilement maintenu grâce à un ventilateur. Les tuyaux ne doivent pas être

d'un diamètre trop important afin de faciliter les échanges thermiques (+/- 15cm).

Le coût d’installation de ce système, encore très insuffisamment utilisé, est marginal s'il

est prévu lors de la construction.

82 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

SYSTÈMES | PRODUIRE DE L’ENERGIE

L’ENERGIE SOLAIRE

Le solaire photovoltaique consiste à convertir l'énergie solaire en électricité à

l’aide de panneaux solaires.

Un panneau solaire photovoltaique permet de produire sa propre électricité sans

pour autant fonctionner en autarcie puisqu’on on continue à utiliser l’électricité

du réseau dans lequel l’électricité produite est versée.

L’installation est aujourd’hui rentable grâce au prix conventionné de rachat par

EDF (voir encadré) et aux incitations fiscales, mais ces subventions ne dureront

peut-être qu’un temps, et le coût actuel en énergie grise pour la fabrication des

panneaux est en contradiction avec le propos écologique du procédé.

Le soleil et le vent permettent de chauffer de l’eau, soit pour lechauffage de la maison, soit directement pour l’eau chaude sa-nitaire.Ils peuvent également permettre de produire de l’électricité. Celle-ci peut être stockée et garantir une relative autonomie,mais les installations nécessaires sont conséquentes; elle estgénéralement reversée dans un réseau de fournisseur et le coûtcorrespondant est déduit des factures de l’abonné. Ce type d’installation peut alimenter directement un posteradio ou une lampe, guère plus.

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 83

une architecture responsableENVIRONNEMENT

INSTALLATIONSSOLAIRES & ÉOLIENNESFamille de 4 personnes, consommation

moyenne / an: 4000 kWh

Investissement:

- Photovoltaïque: 1000€/m²

- Eolien: 1000€/kW installé

Production moyenne:

- Photovoltaïque: 120kWh/m²/an

- Eolien: 5000kWh/an (éolienne de

2kW)

Coûts comparatifs:

- Prix de vente EDF: 0,11€/kWh

- Prix de rachat EDF: 0,57€ kWh

Aides:

- ADEME: 2€ par Watt-crête

- Crédit d’impôts: 50% sur fourniture

Amortissement:

- Photovoltaïque: 10 à 15 ans

- Eolien: 10 à 15 ans

ENERGIE EOLIENNE

L’utilisation de l’énergie éolienne à l’échelle

d’une maison n’est pas aujourd’hui signifi-

cative, sauf dans des conditions extrêmes,

soit d’isolement soit climatologiques.

Mais le vent, comme la pluie ou le soleil,

est inépuisable, et ces technologies sont

amenées à se développer.

POUR ALLER PLUS LOIN

84 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

ATTITUDE | RECOLTER, STOCKER, UTILISER L’EAU DE PLUIE

Utiliser de l’eau “payante”, c’est àla fois:

- consommer (indirectement) del’énergie pour le traitement del’eau,

- générer plus d’impôts locaux enrejetant trop dans les réseaux,

- dépenser de l’argent person-nel...

Pourquoi ne pas utiliser l’eau “gra-tuite”, et en limiter les rejets?

arrosage du jardinlavage de voiture

machine à laverentretien ménager

chasses d’eau wc

citerne de stockageenterrée ou hors sol

évacuation du trop-plein sur leréseau de ville ou vers un basinde stockage

STOCKAGE ET UTILISATION DE L’EAU DE PLUIE

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 85

une architecture responsableENVIRONNEMENT

BASSIN D’INFILTRATIONLe stockage des eaux pluviales récoltées peut se

faire dans un bassin à ciel ouvert, un bassin d’in-

filtration dont les dimensions et la profondeur

sont déterminées en fonction des caractéris-

tiques du sol.

Le stockage en citerne nécessite un exutoire, un

trop plein qui peut être raccordé au réseau pu-

blic où se déverser dans un bassin.

Cela peut être l’occasion de créer un “bassin

d’agrément” dans un jardin.

POUR ALLER PLUS LOIN

FAMILLE DE 4 PER-SONNES, CONSOMMA-TIONS MOYENNES:Toilettes:

- Réservoir de 10l, 4 fois par per-

sonne et par jour: 58m3/an - 232€

- Réservoir double commande 3/6l:

22m3/an - 88€

Jardin:

- 100m² de pelouse arrosé à l’eau du

robinet: 20m3/an - 80€/an

Eléctroménager:

- Lave Linge (récent): 70l / machine,

3 machines / semaine

11m3/an - 44€/an

- Lave Vaisselle (récent): 25l / vais-

selle, 1 vaisselle / jour

9m3/an - 36€/an

Soit 120m3 / 480€ par an pour un in-

vestissement de l’ordre de 10000€.

Durée d’amortissement environ 20 ans.

Exemples de citernes de stockage

Une citerne peut être aérienne; elle peut

être installée soit en intérieur dans un

“local technique” de la maison (cave, cel-

lier, garage...), soit en extérieur, à l’ap-

plomb du toit, et participer à

l’architecture du bâtiment.

Une citerne peut être enterrée; dans ce

cas, une fois l’installation terminée, seul

un regard affleurant est visible.

86 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

ATTITUDE | BIOCONSTRUIRE

Maison à ossature bois (MOB)TER-O architecte

Isolation extérieure paille Briques isolantesbroyat de tournesol, terre, chaux

Isolation chanvre Double mur Bloc monomur

Mur extérieure en briques de chanvreAtelier de l’Entre architecte

Enduit à la chaux

Toiture plantée

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 87

une architecture responsableENVIRONNEMENT

GROS-ŒUVRE- Viabilisation

- Climatisation

- Matériaux, murs

- Toitures

SECOND-ŒUVRE- Cuisine, salle de bains

- Isolation

- Finitions, décoration

ÉQUIPEMENTS- Chauffage

- Électricité

- Eau

- Air

- Lumière

- Assainissement

EXTÉRIEUR- Aménag. extérieurs

- Baignades naturelles

MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION- Monomurs d'argile porosée

- Monomurs de béton cellulaire

- Monomurs de pierre ponce

- Monomurs de chaux et billes de verre

- Monomurs de chanvre et chaux

- Bois ossature

- Bois massif rondins

- Bois massif madriers

- Bois massif parpaings

- Pierre

- Béton de chanvre

- Autres bétons végétaux

- Bottes de paille

- Papiers, bidons, pneus, récup'

ISOLANTS- Liège

- Laine de mouton

- Laine de lin

- Laine de tissus

- Laine de chanvre

- Chènevotte

- Ouate de cellulose

- Laine et fibres de bois

- Plume

- Coton

- Torchis divers

- Argile expansée

- Pouzzolane

- Perlite et vermiculite

- Verre cellulaire

MATÉRIAUX DE COUVERTURE- Tuiles d'argile

- Bardeaux et tavaillons de bois

- Lauzes, ardoises

- Chaume

- Toiture prairie

MATÉRIELS ÉLECTRIQUES- Panneaux photovoltaïques

- Éoliennes

- Turbines hydro-électriques

- Autres

- Installation électrique

- Éclairages basse conso

MATÉRIELS CHAUFFAGE / CLIM- Puits canadien/provençal

- Climatisation naturelle

- Chauffe-eau solaires

- Planchers chauffants

- Murs chauffants

- Chaudières à bois déchiqueté

- Chaudières à granulés de bois

- Poêles à accumulation

- Poêles à granulés de bois

- Poêles à bois

- Inserts, cheminées

- Chauffage à infrarouges longs

- Fabrication de biogaz

AUTRES ÉQUIPEMENTS- Robinetterie, économies d'eau

- Récupération de l'eau

- Filtration de l'eau

- WC, toilettes sèches

- Fosses et phyto-épuration

- Éclairages naturels

- Cuiseurs solaires

- Conservation, frigos

- Lavage du linge

- Literie et mobilier naturels

DIVERS- Habitats alternatifs (zomes, tipis, yourtes,

roulottes, péniches, cabanes...)

LISTE (NON EXHAUSTIVE) DE PRODUITS ET MATÉRIAUX ÉCOLOGIQUES DU COMMERCE

ACCESSOIRES De plus en plus de produits présents sur le marché permettent d’aider à économiser les ressources.

POUR ALLER PLUS LOIN

économiseurs d’eau robinets mitigeurs toilettes sèches chauffe-eau indépendant chasse d’eau 2 vitesses réducteur de pression

PRINCIPAUX PRODUITS D’ISOLATIONProduits d’isolation Conditionnement Usages les plus fréquents

Béton cellulaireBlocs à coller, pan-neaux

Murs porteurs et cloisonsPlanchers (sur vide sanitaire, inter-médiaire, combles habitables)Bardages

Monomur terre cuiteBriques à maçonnerou à joints minces

Murs porteurs

Laines minérales, laine deroche et laine de verre

Rouleaux et pan-neaux

Toitures, toitures-terrasses, comblesperdus ou aménagés, cloisons,contre-cloisons complexes de dou-blage et bardagesPanneaux-sandwiches, planchers etdalles flottantes

VracCombles perdusMurs creux (insufflage)

Perlite expansée Panneaux Toitures-terrasses

Polystyrène expansé (PSE)Panneaux

Planchers (terre-pleins, dallages,chapes flottantes)Murs (complexes de doublage, isola-tion par l’extérieur, bardage)Combles habitables (panneauxde toi-ture) et toitures-terrasses

EntrevousPlanchers à entrevous et poutrellesbéton ou treillis

Polystyrène extrudé (PSX) PanneauxPlanchers et sols (terre-pleins), mursCombles habitables (panneaux detoiture, Sarking) et toitures-terrasses

Polyuréthane (PUR) PanneauxToitures, toitures-terrasses, doublagedes murs, planchers et sols

Verre cellulaire Panneaux, blocs Toitures-terrassesLaine de bois ou fibragglosLiège expanséFibres de bois

Compléments aux produits isolantsmanufacturés

88 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

une architecture responsableENVIRONNEMENT

UNE ISOLATION PERFORMANTE

En isolant par l’extérieur, la maison està l’abri d’un pullover qui la tient auchaud l’hiver, et également mais dansune moindre mesure au frais l’été.L’isolation extérieure a besoin d’êtreprotégée contre les chocs:

- par un revêtement imperméable etépais, type enduit (finitions et teintesvariées),

- par un bardage de clins, notammentdans le cas d’une Maison à OssatureBois où l’isolation est posée entre po-teaux,

- par un contre-mur maçonné, systèmeplus onéreux mais qui associe l’iner-tie à l’isolation.

L’isolation du bâtiment est le principal fac-teur d’économie d’énergie et de confort, hiver comme été.

Laisser entrer moins de chaleur l’été, laisser sortirmoins de chaleur l’hiver, consommer moins d’éner-gie pour chauffer ou rafraîchir sa maison, cela passepar les choix d’implantation et d’orientation, parl’utilisation de matériaux adaptés, par la distribu-tion des fenêtres... mais cela est avant tout lié à laqualité de l’isolation, en toit, en mur, en sol.

Perte de chaleur d’une maison individuelle non isolée

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 89

une architecture responsableENVIRONNEMENT

Coefficient U: Coefficient d’isolation thermique. Plus il est petit, plus

cela signifie que le matériau en question est performant.

Facteur solaire g: Le facteur solaire g s'exprime en % et caractérise

la quantité d'énergie solaire qu’un vitrage laisse passer; il mesure la

contribution d'un vitrage à l'échauffement de la pièce.

Plus le facteur solaire est petit, plus les apports solaires sont faibles.

L’isolation par l’extérieur est lemeilleur moyen de limiter les“ponts thermiques”.Les ouvrages extérieurs (balcons,auvents) peuvent être indépen-dants de la maison.

Fenêtre Bois Fenêtre mixte Bois/Alu Fenêtre Alu

Le choix des fenêtresest important pourl’efficacité thermiquede la maison.Pour le châssis, le boisou l’aluminium à rup-ture de pont ther-mique sont conseillés;pour le vitrage, lecoefficient U et le fac-teur solaire g doiventêtre pris en compte.

COMPARAISON DES MATÉRIAUX DE FENÊTRE (source Fenêtre.ComprendreChoisir.com)

Bois PVC Aluminium Mixte Bois-Alu

Performance

Isolationthermique

La meilleureTrès bonnes etsuffisantes pourla plupart des cas

En théorie moins bon que PVC et Bois,en réalité suffisant dans 99% des cas;pour les climats extrêmes, utiliser aluavec rupture de pont thermique

Excellent

Isolationacoustique

--

DurabilitéTrès bonne si la qualité est bonne

La meilleureTrès bonne: l'alu à l'ex-térieur ne rouille pas

PrixUn peu plus cher, maisles prix baissent

Plus économique Entre le PVC et le bois Le plus cher

EsthétiqueMatériau le plus nobleToutes les couleurs,formes, détails…

Moins noble quele bois ou l'alu,couleurs limitées

Toutes couleurs possibles (thermola-quage ou anodisé), bi-color possible(intérieur / extérieur)

Chaleur du bois à l'in-térieur, modernité del'alu à l'extérieur

EntretienUne couche de lasure oupeinture tous les 10 ans

Aucun Aucun: alu à l'extérieur

Protection environnementProduit naturel, noble etrecyclable

Moins écologiquequ'on le dit !

Écologique, très bon recyclage de l'alu Bois: excellent Alu: ok

DiversGrande taille possibleavec lamelé-collé (baievitrée)

Pas adapté auxgrands formats

Idéal pour grandes tailles ou coulis-santsMoins bien distribué que Bois/PVC

--

charte de qualité architecturale de Blanquefort

MÉTHODEannexes et mémento pratique

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 91

92 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

QUESTION DE MÉTHODE

UNE MÉTHODE OUVERTE ET VIVANTE FONDÉE SUR L’ÉCHANGE

Une Charte n’est efficace que si elle est largement diffusée, lue, com-

prise et appliquée par tous. C’est un document qui fonde une culture

partagée autour de valeurs communes, d’envies de bien faire, de réa-

liser ensemble, de participer à la fabrication et l’évolution d’une ville.

La Charte est un outil de prise de connaissances, d’aide à la concep-

tion, une base de travail et de discussions autour des projets. Mais

elle ne suffit pas si elle n’inscrit pas son propos dans une démarche

d’échanges entre tous les acteurs, Ville, Maîtres d’Ouvrage, Maîtres

d’Œuvre.

L’ambition de la Ville de Blanquefort est de mettre au cœur des atten-

tions de chacun la meilleure qualité architecturale possible et cela à

toutes les phases du projet. La commune s’engage donc à faire dialo-

guer tous les acteurs pour définir ensemble des projets satisfaisants

pour tous: c’est sa mission de collectivité publique.

L’anticipation et la transparence sont ici plus que nécessaires.

Trop de difficultés dans l’élaboration et l’acceptation de projets vien-

nent de prises de connaissances trop tardives, de dessins peu clairs,

d’avis mal exprimés. La franchise et la lisibilité doivent, à chaque

étape, permettre un échange constructif, respectueux et dynamique.

La volonté de cette méthode ouverte et vivante est de créer les condi-

tions d’une envie collective de toujours mieux faire, pour améliorer le

cadre de vie et le projet citoyen.

Pour rendre plus efficace cette démarche, la Charte en décrit ici les

étapes et définit la liste des documents nécessaires à la bonne lecture

des projets.

principales étapes

- Faisabilité

- Conseil

- Préinstruction

- Instruction

- Suivi des études

- Contrôle en cours de réalisation

- Contrôle des ouvrages réalisés

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 93

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

ETAPES

FAISABILITÉ

La faisabilité, c’est la vérification de toutes les données juridiques et

urbaines, de toutes ses incidences en termes de paysage, d’usages, de

pratiques de la ville (manières d’habiter, de circuler…). Mais c’est aussi

l’occasion pour la Ville d’étudier elle-même les incidences d’une opé-

ration sur le paysage et d’anticiper l’impact de ses transformations fu-

tures.

PRÉ INSTRUCTION

La pré-instruction, c’est une manière d’accompagner les pétitionnaires

ou les opérateurs en les orientant dans leurs démarches de projet et

en les amenant à déposer à l’instruction (aujourd’hui raccourcie) des

dossiers déjà évalués, conduits et contrôlés. Attention: la pré-instruc-

tion n’est pas une simple phase de prise de connaissances par les de-

mandeurs mais une vraie phase de travail.

Une liste précise de documents accompagnant la définition de cette

phase doit être remise aux demandeurs.

CONSEIL

Le conseil couvre potentiellement toutes les phases mais peut s’appli-

quer différemment en fonction de la taille et de la priorité du projet.

Pour les “petits” projets, le conseil peut être apporté en phase de

préinstruction ou d’instruction. Pour les “plus importants” le conseil

doit être donné dès la faisabilité et être suivi durant la procédure.

Les modalités d’organisation du conseil sont elles aussi variables : avis,

réunions, production de dessins, recherches…

INSTRUCTION

L’instruction est la phase qui met le projet en face de la légalité: PLU

bien sûr mais aussi tout règlement pouvant s’appliquer sur un lieu, un

environnement, un programme. C’est aussi le moment privilégié de la

discussion et souvent de la mise au point qui s’appuie donc préféren-

tiellement sur le droit.

La Charte doit pouvoir faire sortir cette phase de dialogue du registre

purement réglementaire. Le droit définit la liste de documents à fournir

par les demandeurs; cette liste peut être élargie pour que tous les as-

pects du projet (le confort des logements, par exemple) puissent être

abordés.

CONTRÔLE

Un système de contrôle des projets réalisés doit être mis en place et

dépasser le simple contrôle de légalité.

Si on passe à une ville de projets partagés, les modalités doivent en

être subtilement communiquées et s’appliquer à tous, y compris à la

puissance publique.

94 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

ENJEUX ET CONTENU DES ÉLÉMENTS DE DOSSIER

ENJEUX ET OBJECTIFS

ETAT DES LIEUXL’analyse de l’état des lieux permet au pétitionnairecomme à l’instructeur de vérifier la prise en comptedes spécificités du site dans l’élaboration du projet.L’état des lieux est “projeté”: il inscrit la parcelle dans les perspectives

d’évolution du quartier, sur la base des informations fournies.

L’état des lieux est majoritairement graphique; il comprend:

- un plan de situation permettant de localiser le projet à l’échelle de

la ville et du quartier,

- une présentation de l’état initial du terrain et de ses abords (rue,

parcelles voisines, paysage environnant), y compris la végétation

et tous les éléments particuliers existant, y compris les construc-

tions voisines (plan et coupes de principe sur l’ensemble de la par-

celle et de ses abords, photographies repérées sur le plan),

- un rappel de l’histoire du site (texte et/ou photos anciennes).

Les plans seront présentés nord en haut.

L’état des lieux peut servir de base de références pour le projet, qu’il

s’agisse de s’inspirer directement du quartier ou au contraire de s’en

distinguer mais de manière assumée et convaincante, et pour ce qui

concerne:

- les essences et des ports,

- les matériaux et leurs mises en œuvre,

- les types de bâtiments ou de clôtures...

NOTE DE PRÉSENTATION DU PROJETLa note de présentation décrit le projet (programme,principes, organisation, aspects...) et son fonctionne-ment (utilisateurs, usages, évolutions vraissembla-bles...), dans le but d’aider le pétitionnaire à vérifierl’adéquation entre son projet et ses attentes.Elle explicite notamment, en relation avec le PLU et la Charte:

- l’implantation des constructions nouvelles par rapport aux

constructions et paysages voisins,

- l’aménagement du terrain (tracés, plantations, stationnements,

éclairage, matériaux...), qu’il s’agisse d’espace privé ou collectif,

- le traitement des constructions (principale et annexes), des clô-

tures,

- les matériaux et leurs finitions.

S’il s’agit d’un projet “habitat”, le nombre de logements, leur typologie,

leur destination (résidence principale, location…), le type de finance-

ment, la commercialisation, les partenaires, le mode de gestion à

terme, etc… devront être précisés.

S’il s’agit d’un projet “bureaux” ou d’un équipement public, les mêmes

attentions seront décrites.

La note sera complétée d’un Cahier de fournitures présentant les prin-

cipaux matériaux et matériels (documentation technique, échantillon,

croquis de principe...).

IMPLANTATION ET EXTÉRIEURS

PLAN MASSELe plan “des masses”, donne à lire les volumes prévus,leurs dimensions propres, les relations entre eux etavec les constructions voisines.Il doit pouvoir être comparé au plan d’Etat des Lieux; il peut être as-

socié au plan de toiture.

Le projet est intégré sur le plan parcellaire sur le quel figurent la rue

et les parcelles et constructions voisines sur au moins 3 parcelles de

chaque côté du projet, ainsi que les principales côtes altimétriques du

terrain d’assise, notamment dans le cas d’un terrain en pente (éven-

tuellement courbes de niveau).

Le nord est indiqué, et le plan est présenté nord en haut; il est ombré

(soleil plein sud à 45°), ainsi que les masses arborées et les volumes

des parcelles riveraines (une photo aérienne peut être utilisée).

La répartition des principales fonctions est indiquée (accès, station-

nements, principes d’aménagements extérieurs...).

Le plan est côté dans les 3 dimensions, en plan et en hauteur (égout

et faîtage pour les toits en pente, hauteur de chaque éléments pour

les volumes décomposés...).

Si le plan de masse fait office de plan de toiture, les matériaux et tous

les édicules (cheminées, ventilations, panneaux...) y figurent.

Enfin ce plan est “projeté”: les extensions ou compléments futurs (ga-

rage, piscine, extension, panneaux solaires...) y sont portés, de ma-

nière distincte des aménagements initiaux (sur le même document

avec des tracés en pointillés et des ombres plus claires ou sur un do-

cument complémentaire).

Echelle: 1/500e (1/1000e pour les grandes opérations).

PLAN D’AMÉNAGEMENT D’ENSEMBLEL’ensemble de la parcelle est présenté avec le plan deRdC: les espaces extérieurs sont définis comme les es-paces intérieurs.Le nord est indiqué.

Les petites constructions annexes (abri de jardin, abri voiture, atelier,

resserre…), en dur ou légères, sont soigneusement définies (elles font

également l’objet de plans, coupes, élévations...).

Les services (stationnements, livraison, accès parking…) sont claire-

ment définis.

Les cheminements et lieux particuliers (terrasse, pergola, piscine en-

terrée ou hors sol, barbecue, jeux d’enfants...) sont représentés.

Les éclairages extérieurs, et leur automatisation éventuelle, sont re-

présentés et identifiés.

Les végétaux sont définis et correctement représentés.

Le plan est complété d’au moins une coupe allant de la limite sur rue

à la limite de fond de parcelle, représentant le bâtiment et les exté-

rieurs, et lisible en regard de la coupe d’Etat des Lieux.

Echelle: 1/200e (1/500e pour les grandes opérations).

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 95

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

BÂTIMENT

PLANS DES DIFFÉRENTS NIVEAUXLa présentation des plans permet au service instruc-teur de mieux comprendre le projet du pétitionnaire,et ainsi d’essayer de trouver avec lui des réponsesadaptées à ses besoins.Le nord est indiqué sur tous les plans.

Les abords sont rappelés (rue, cour, jardin...).

Les plans sont représentés équipés et meublés.

Echelle: 1/100e.

FACADESToutes les façades sont représentées avec la même at-tention, quelque soit leur visibilité depuis l’espace pu-blic ou les parcelles voisines.Les façades sont nommées en fonction de leur orientation cardinale et

de leur statut (sur rue, sur cour, sur jardin, sur champs…).

Les élévations sur l’espace public sont présentées intégrées à l’épan-

nelage de la rue (en dessin ou sur la base de photo-montages); elles

intègrent au moins 1 parcelle de chaque côté, qu’il s’agisse d’un ali-

gnement sur rue ou d’un bâti discontinu. Dans le cas d’une construc-

tion implantée en retrait de l’alignement et présentant une clôture sur

rue, la façade sur rue présentera la clôture aussi définie que la façade

de la construction, celle-ci étant représentée en arrière plan (plus

claire ou simplifiée) et faisant l’objet d’une planche complémentaire.

Les façades sont côtées et représentées de manière exhaustive; les

matériaux et leurs finitions sont indiqués et reconnaissbles, les équi-

pements (occultations, éclairage extérieur, grilles de ventilation le cas

échéant...) sont représentés de manière concréte.

Echelle: 1/100e.

COUPESLes coupes permettent de lire le rapport des volumesentre eux, de vérifier la cohérence des niveaux;comme les plans, elles sont demandées pour aider lepétitionnaire à bien lire son projet.Le nombre de coupes demandées varie en fonction du projet (dans le

cas par exemple d’une maison d’un seul tenant avec un toit à deux

pentes 1 seule coupe suffit).

Comme les façades, les coupes sont nommées en fonction de leur

orientation cardinale et de leur statut.

Elles sont présentées équipées et “animées” (personnages, voiture...).

Les aménagements extérieurs y sont portés sur au moins 5m autour

du bâtiment.

Echelle: 1/100e.

SYNTHÈSE, FINITIONS, SUIVI

VUE PERSPECTIVELa vue en perspective permet de s’approcher del’image finie du bâtiment et de vérifier sa bonne ins-cription dans le quartier.Le point de vue est choisi de manière à être significatif de la perception

à terme de l’opération; le montage sur une photo depuis l’espace pu-

blic est à privilégier.

Le point de vue est à hauteur d’oeil, et le projet est représenté animé.

Il ne s’agit pas nécessairement d’une image de synthèse.

DEVELOPPEMENT DURABLELes éléments demandés permettent d’aider le pétition-naire à optimiser sa construction et/ou à en prévoirdes améliorations à terme.Les points rappelés à ce titre peuvent avantageusement être intégrés

aux documents écrits (§ spécifique dans la notice et complément au

Cahier de Fournitures) et graphiques (représentation et titrage sur les

plan, coupes, élévations), plutôt que faire l’objet d’un document indé-

pendant; la Charte sert de guide à la vérification de ces points.

La prise en compte de l’orientation est décrite.

Les dispositions de confort “été” et “hiver” sont spécifiées.

La nature de l’isolation thermique est précisée (sol, murs, toit) ainsi

que le niveau de performance des menuiseries (portes et fenêtres).

Les choix techniques sont listés (chauffage, ventilation, utilisation des

eaux de pluie, production d’énergie...), les installations correspon-

dantes sont décrites (locaux dédiés, émergences extérieures, inci-

dences sur les raccordements réseaux...).

Le tri sélectif et le recyclage sont intégrés, dans le projet (emplace-

ments dédiés) et dans la démarche (compost).Des équipements liés

aux énergies renouvelables peuvent à terme être installés: la produc-

tion d’Eau Chaude Solaire (ECS) peut être raccordée à l’installation

existante, une citerne de stockage des eaux de pluie peut être installée

et raccordée au réseau de distribution des chasses d’eau...

Le coût global est pris en compte, sur la base d’une consommation es-

timée, du coût de fabrication, et des contraintes d’entretien des ma-

tériaux choisis; l’empreinte écologique peut servir de référent.

Un exemple de plan masse

96 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

toitou couverture

chéneau ou gouttière

fenêtre

porteou porte-fenêtre

faîtage

soubassement

faça

de p

rincip

ale

façad

e pign

onfaç

ade l

atéral

e

linteau

châssismenuiserie/vitrage

occultation(volets, persiennes, stores...)

garde-corps(obligatoire à 1m)

appui

allège

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

LEXIQUE ARCHITECTURAL

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 97

espace public

Façade

principale

marge

de rec

ul

Trotto

ir

Station

nement

Chaussé

e

entréecharretière

alignem

ent sur

rue

espace privé

limite séparative

limite privé

/ publi

c

jardin

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

LEXIQUE FONCIER

98 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

SYNTHÈSE

A ÉVITER:Les décors inutiles: corniche moulurée, tympan décoratif à l’entrée,

garde-corps lourdement ouvragé... autant d’éléments onéreux et non

blanquefortais.

Le garage est un appentis utilitaire adossé à la maison; il ne participe

pas du projet.

Les fenêtres n’ont aucun rapport entre elles, ni dans leurs dimensions,

ni dans leur implantation.

Les fermetures et occultations sont soit absentes, soit des volets rou-

lants qui n’aportent ni confort d’usage ni qualité à la façade.

CONSEILLÉ:Un seul modèle de fenêtres, organisées entre elles, de forme verticale et munies d’occultations (volets, persiennes, stores...).

Une sortie de cheminée en toiture, même sans cheminée aujourd’hui.

Le volume du garage dans un matériau différent, une terrasse sur le toit, une porte-fenêtre qui donne dessus.

Une marquise au-dessus de la porte pour protéger de la pluie.

Des garde-corps simples devant les fenêtres basses comme sur la terrasse..

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 99

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

SYNTHÈSE

Réduire le coût du chauffage:Valoriser les apports gratuits de soleil,

Réduire les pertes de chaleur

Utiliser une (ou des) énergie(s) renouvelables (s) et/ou bon marché pour se

chauffer et chauffer l’eau sanitaire

Eviter les surchauffes l’été :

Limiter la pénétration du soleil d’été

Ventiler la maison la nuit

Economiser l’eau :

Prévoir un système de récupération de l’eau de pluie

Envisager un double réseau d’alimentation en eau (eau potable pour cuisine

et salle de bains, eau de pluie pour toilette, lave-linge et extérieur)

Permettre et valoriser la gestion des déchets :

Faciliter leur tri et leur stockage,

Utiliser des matériaux de construction qui peuvent être réutilisés ou recyclés,

ou qui proviennent de matériaux recyclés

Avoir une maison saine:

Choisir des matériaux de construction et de décoration qui respectent votre

santé

Privilégiant les matériaux de construction qui respirent et régulent naturelle-

ment l’humidité

En faisant installer un système de ventilation performant et silencieux

Murs à forte inertie thermique restituant la nuit la chaleur

captée dans la journée

Isolation performante (toit, plancher, murs vitrages) et ré-

duction des ponts thermiques

Toit de la véranda non vitré et muni d’ouvrants de taille suf-

fisante pour évacuer la chaleur en excès et favoriser la cir-

culation d’air frais la nuit

Circuit de distribution d’eau chaude court et calorifugé pour

éviter le refroidissement dans les canalisations

Toit débordant protégeant les baies vitrées du rayonne-

ment solaire en été

Ouverture réduites à

l’ouest et l’est, limitées au

nord

Protection contre les vents (utilisation de la topographie,

écran végétaux, toiture basse du côté des ventes dominants

ou froids et humides)

Espaces tampon (garage, buanderie, chaufferie, placards,

local poubelles suffisamment grand pour faciliter le tri…) au

nord et à l’ouestCapteurs solaires thermiques

Stores ou volets extérieurs

Utilisation de matériaux de construction sains, recyclables ou recyclés :

- Minimisant les dégagements de solvants, fongicides, particules irritantes

- Ne dégageant pas de vapeurs toxiques en cas d’incendie

- Régulant naturellement l’humidité intérieure

- Faciles à entretenir

Récupération de l’eau de pluie

Dans la cuisine, place suffisante prévue pour plusieurs poubelles de tri

Façade principale au sud avec de grandes fenêtres

et une véranda donnant sur les pièces à vivre: on

profite ainsi au maximum de la chaleur du soleil et

de la lumière naturelle

Plantation d’arbres à feuilles

caduques pour ombrager la

façade en été

100 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

RELATIONS, UNE ARCHITECTURE SITUÉE

Passage commun du centre-ville de Blanquefort

Construire sur le plateau naturel

Résidence dans le coteau, rue de la JalleJardin potager proche de “Mod8”, Blanquefort

Résidence Cunegan à Blanquefort Ancienne cour de ferme dans le centre bourg

Résidence Cimbats à Blanquefort Rue Tastet Girard, à Blanquefort

Hangar de la zone économique, Blanquefort Rue Alcide Eyquem, Blanquefort Les Colonnes, Blanquefort

Maison dans la pente, Pilon/Georges architectes

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 101

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

ICONOGRAPHIE

Au milieu des arbres, rue Paul Léglise, Linas La Ferme Villa Onnen, Onix architecte Une clôture sur mur bahut, Blanquefort

Une clôture simple, Blanquefort

Un exemple de service intégrés

Une clôture plantée, Blanquefort

Extension d’école à St Fortuna, Putz architecte Maison en ville, Ropponen/Brunel architectes

Casa Tolo, Vila Real, Siza architecte

Réhabilitation, Servas architecte Autour des arbres, Lacaton/Vassal architectes

102 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

ASPECTS, UNE ARCHITECTURE SIMPLE ET BIEN CONSTRUITE

Maison Bottmingen, Herzog/Demeuron architecte Un exemple de maison en béton brut Un exemple de maison en pierres

Rue gambetta, Blanquefort Lotissement saturne, Blanquefort Longère Girondine, Peybois, Blanquefort

Avenue de l'Europe, Blanquefort Rue gambetta, Blanquefort

Ecole saturne à Blanquefort Maison Phenix, Ferrier architecte Habitats collectifs en bois, Dandrel architectes

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 103

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

ICONOGRAPHIE

Maison Montbert, Berranger architecteUn exemple de maisons enduites

Fenêtre ancienne, rue Gambetta, Blanquefort

un exemple de fenêtre actuelle

Un exemple de fenêtre à guillotine

Un exemple de pavillon, Doazan architecte Longère contemporaine, Castric architecte

Un collectif du quartier Vauban, FreiburgExemple de collectif, Dandrel architecte

Le Végétal Les enduits

Le bardage bois

Le béton tramé

Le bardage bois

Le béton brut

Différentes occultations

La brique Le bardeau

104 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

USAGES, UNE ARCHITECTURE COMMODE

Un exemple de baie avec persiennes

Un exemple de placards/dressing intégré Un exemple de placards

Un exemple de baie toute hauteur Une serre largement ouverte devient une pièce

Un exemple de terrasse lieu de vie

un exemple de cheminée dessinée Un exemple d’escalier intégrant des rangements

Un exemple de cuisine correspond aux usagers Un exemple de miroirs agrandissant les espaces

Un exemple de “jardin d’hiver”

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 105

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

ICONOGRAPHIE

Un exemple de pergola, Leibar/Seigneurin archi-tectes

Une Terrasse sous une tonnelle, Blanquefort

Un exemple de cour, Blanquefort

Un exemple de jardin aménagé, Blanquefort Un exemple de petit cabanon, Correia architecte

Un exemple d’abri voiture Casa Van Middelen Dupont, Siza architecteUn exemple de cour équipée

Maison Mascotte, Lotfta architecte

Un autre exemple d’extension différente

Un exemple de surélévation en centre-ville

Un exemple d’extension à l’identique

106 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

ENVIRONNEMENT, UNE ARCHITECTURE RESPONSABLE

Un exemple de serre, espace tampon

Un exemple de mur trombe

Un exemple de toiture plantée

Un exemple d’insert Un exemple de PAC double flux

Un exemple de pergola

Un exemple de stores extérieurs

Un exemple de panneaux photovoltaïques

Un exemple de panneaux ECS intégrés

Un exemple de toiture photovoltaïque

Un exemple d’éolienne pour particulier

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 107

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

ICONOGRAPHIE

Un exemple d’éolienne verticale

Une construction doublée en pierre naturelle Un exemple de construction en biobrique

Un exemple de construction à ossature bois dou-blée de parpain de chanvre

Un exemple d’enduit à la chaux

Biobrique auto-isolante

Un exemple d’isolation en paille Un exemple d’isaolation naturelle: plaques dechanvre

Une construction à ossature bois

Un exemple de maison semie-enterrée

108 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

POUR ALLER PLUS LOIN

UNE ARCHITECTURE SITUÉE

Caroline Stefulesco, L'urbanisme végétal, Institut du Développement

Forestier, 1993

Hans Wagner, Les nouveaux espaces de jeux naturels, Terre Vivantes,

1996

Frédérique Basset, Laurence Baudelet, Alice Le Roy, Jardins partagés,

Terre Vivante, 2008

Pierre Nessmann, Philippe Perdereau, L’art du petit jardin, Flammarion,

2002

Ann-Marie Powell, Petits jardins d'aujourd'hui, Ulmer, 2006

Daniel Puiboube, Très petits jardins, Création & Jardin, 2004

Daniel Puiboube, Le jardin du débutant, Bordas, 2000

Daniel Puiboube, Des arbres pour le jardin, Création & Jardin, 2004

Pierre Nessmann , Cabanes et petites constructions, Aubanel, 2008

Pierre Nessmann, Les clôtures : un guide technique, Aubanel, 2006

Richard Key, Dallages et terrasses, Marabout, 2006

Francis Hallé, Plaidoyer pour l'arbre, Actes Sud, 2005

Philippe Delerm, A Garonne, Points Seuil, 2007

Jean-Paul Pigeat, Paysages de la vigne, Solar, 2000

Joël Rochard, Carine Herbin, Les Paysages Viticoles, Féret, 2005

Christian Grené, Michel Vignau, L'estuaire de la Gironde, Actes Sud,

2009

Pierre Donadieu, Paysages de marais, Jean-Pierre de Monza, 1998

John Brinckerhoff Jackson, A la découverte du paysage vernaculaire,

Actes Sud , 2003

www.webjardiner.comwww.lamaisonrustique-librairie.comhttp://estuairegironde.net

UNE ARCHITECTURE SIMPLE ET BIENCONSTRUITE

Dominic Bradbury, Les nouvelles maisons de campagne, Seuil, 2005

Bertoncello & Fouin, Les matériaux naturels, Ed. du Rouergue, 2006

Olivier Labesse, Utiliser la chaux hydraulique, Eyrolles, 2006

Collectif, Building on sloping land (Construire dans la pente), Pencil,

2008 (Anglais)

Faveton, Maisons de bois, Aubanel, 2006

Gauzin-Muller Dominique, Construire avec le bois, Le Moniteur, 1999

Jacques Repiquet & Laurence duca, Construire en bois aujourd'hui,

Eyrolles, 2006

Collectif, Architecture terre, Éditions l’Inédite, 2007

Christian Lassure, L'architecture vernaculaire de la France, CERAV (sur

www.pierreseche.com)

Françoise Fromonot, Glenn Murcutt, Gallimard, 2003

www.pierreseche.com/sommaire_architecture_ver-naculairewww.cndb.org/www.librairiedumoniteur.com

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 109

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

WEBOGRAPHIE | BIBLIOGRAPHIE INDICATIVES

UNE ARCHITECTURE COMMODE

Dominique Rabin, La maison sur mesure, 2008

Atlas plans de logements, Links, 2009

UNE ARCHITECTURE RESPONSABLE

Samuel Courgey, Jean-Pierre Oliva, La conception bioclimatique, Terre

Vivante, 2006

Jean-Claude Mengoni, Manuel Mengoni Matériaux écologiques d’inté-

rieur, Terre Vivante, 2009

Friedrich Kur, L’habitat écologique,Terre Vivante, 1998

Stéphane Bedel, Thierry Salomon, La Maison des [néga]watts, Terre

Vivante, 1999

Jean-Pierre Oliva, L’isolation écologique, Terre vivante, 2001

Bruno Herzog, Le puits canadien, Eyrolles, 2007

Claude Aubert Thierry Salomon, Fraîcheur sans clim’, Terre vivante,

2004

Maurizio Corrado, La maison écologique, De Vecchi, 2004

L'habitat écologique et les aides de l'Etat, Eyrolles, 2006

Bernard Baudouin, Construire une maison écologique : Les atouts du

bon sens, de l'habitat sain et des économies d'énergie, Ambre, 2008

Lucien Schwartzenberger, Maison passive, géothermie et pompe à

chaleur, SAEP, 2008

Brigitte Vu, Le guide de l'habitat passif, Eyrolles, 2008

www.ademe.frwww.terrevivante.orgwww.developpement-durable.gouv.frwww.la-maison-ecologique.comwww.habitat-ecologie.comwww.cerdd.orgwww.batirecologique.comwww.eco-logis.comwww.eco-bau.ch

110 CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT - VILLE DE BLANQUEFORT - ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER]

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

LA CHARTE EN 20 QUESTIONS

UNE ARCHITECTURE

SITUÉE

1.Le projet prend-t-il en compte le contexte quil’environne: le quartier, le voisinage, la rue,le paysage, Blanquefort?

2.Dans ses relations avec le voisinage direct,est-il attentif aux gênes, aux nuisances qu’ilpourrait occasionner ?

3.Différentes options pour situer la construc-tion ont-elles été examinées: les usages,l’orientation, les voisins?

4.L’aménagement de la parcelle entière a-t-ilété envisagé : stationnements, jardins, évo-lutions ultérieures (agrandissement, surélé-vation, construction complémentaire)?

5.Les relations entre la construction et les es-paces extérieurs ont-elles été pensées soi-gneusement: terrasses, vérandas, préaux ?

UNE ARCHITECTURE SIMPLE &BIEN CONSTRUITE

1.L’aspect extérieur de la maison a-t-il étépensé ou n’est-il que la conséquence de choixintérieurs ?

2.Certaines dépenses (ornement, décoration)ne sont-elles pas superflues au détrimentd’une meilleure qualité constructive et d’es-paces (grandes fenêtres, grandes pièces) ?

3.D’autres systèmes constructifs ont-ils été en-visagés (bois, béton, métal) pour le projet ?

4.Les matériaux choisis sont-ils de bonne qua-lité?

5.Le coût global du projet (son investissementet les coûts de fonctionnement) ont-ils étécalculés ?

ADH [ATELIER DOAZAN + HIRSCHBERGER] - VILLE DE BLANQUEFORT - CHARTE DE QUALITÉ ARCHITECTURALE DE BLANQUEFORT 111

annexes et mémento pratiqueMÉTHODE

UNE ARCHITECTURE

COMMODE

1.Tous les usages ont-ils été pris en comptedans l’organigramme de fonctionnement ?

2.Le projet offre-t-il assez de lumière, d’ouver-tures sur l’extérieur et de vues?

3.Les apports de lumière sont-ils rendus flexi-bles par des dispositifs simple d’usages (vo-lets, persiennes, stores) ?

4.Les pièces sont-elles spacieuses et bien orga-nisées entre elles?

5.Les changements d’usages (évolutions fami-liales, budgétaires..) ont-ils été pris encompte ?

UNE ARCHITECTURE

RESPONSABLE

1.La conception architecturale tient-ellecompte de l’exposition solaire ?

2.L’isolation renforcée, notamment par l’exté-rieur, associée à des fenêtres performantesa-t-elle été envisagée ? Les ponts thermiquesont-ils été supprimés ?

3.La conception architecturale prend-elle encompte la ventilation naturelle et l’inertiepour rafraîchir les espaces ?

4.Quels dispositifs d’économie d’énergie peut-on intégrer au projet: panneaux d’ECS so-laire, ventilation double flux, pompes àchaleur, puits canadien ?

5.La construction répond-elle à des normes dequalité environnementale: matériaux “res-ponsables”, économies d’eau… ?

chartede qualité

architecturalede Blanquefort

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