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INFORMER Les infrastructures de recherche en Europe ACCOMPAGNER La phase de négociation d’un projet de recherche européen TEMOIGNER Le projet MPN&MPNr-EuroNet Un réseau européen, financé par une Action COST INTERVIEW : Sylvie HERMOUET, coordinatrice n° 03 - janvier 2012 actualité européenne en matière de recherche et développement technologique est marquée, en ce début d’année, par la proposition du futur cadre stratégique commun pour la recherche et l’innovation, son nom : « HORIZON 2020 ». Il succédera au 7 e PCRD et couvrira la période du 1 er janvier 2014 au 31 décembre 2020. Présenté avec une enveloppe de plus de 80 milliards d’euros pour sept ans, il affiche trois grandes priorités : « relever les défis de société », « leadership industriel et compétitivité », « base scientifique d’excellence ». Une consultation a été lancée par l’université Nantes Angers Le Mans (L’UNAM), conjointement avec le Conseil régional des Pays de la Loire au travers des commissions thématiques du Comité Consultatif Régional de la Recherche et du Développement Technologique (CCRRDT) et du conseil scientifique de L’UNAM. Tous les acteurs de la recherche de la région sont invités à répondre à cette consultation coordonnée par le service Europe et Recherche. En attendant l’adoption du projet de décision du Parlement européen et du Conseil des ministres de l’Union européenne sur HORIZON 2020, n’oubliez pas qu’il reste encore des appels à projets à venir au titre du 7 e PCRD. Découvrez-les dans le cahier intérieur de ce magazine. Chers collègues, je vous adresse mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Que 2012 soit pour tous une année propice au développement de vos ambitions et qu’elle soit source de satisfaction. Daniel MARTINA Président de L’UNAM L’ INFORMATIONS PRATIQUES Projets européens acceptés pour négociation, LES PROCHAINS LAURÉATS DU 7 e PCRD Patrik Lambert (LIUM, Le Mans), bourse marie Curie IEF sortante, mobilité de 24 mois en Espagne, Fundació Barcelona Media Universitat Christophe Merceron (LIOAD, Nantes), bourse Marie Curie IOF, mobilité de 24 mois aux États-Unis, Indiana University Nicolas Moës (GeM, Ecole Centrale de Nantes), ERC Avanced grant EN BREF 08 mars 2012, à NANTES Réunion d’information ERASMUS MUNDUS JOINT DOCTORATES / Marie Curie INITIAL TRAINING NETWORKS (ITN) en présence des Points de Contacts Nationaux (PCN) 27 mars 2012, au MANS Réunion d’information Marie Curie IxF et ITN 03 avril 2012, à NANTES Réunion d’information avec le PCN Santé sur les opportunités de financements européens dans le domaine de la Santé (Coopération et ERC) 05 avril 2012, à ANGERS Réunion d’information Marie Curie IxF et ERC édito Chercheurs européens LE MAGAZINE DU SERVICE EUROPE ET RECHERCHE DU PRES Vous ACCOMPAGNER pour la mise en oeuvre du projet Vous PROPOSER une veille ciblée sur vos thématiques de recherche Vous AIDER à bien définir votre projet (cadrage) Vous ENCOURAGER à mettre en place le lobbying nécessaire Vous CONSEILLER à trouver le bon instrument de financement Vous ASSISTER dans le montage du projet Projet accepté ! CONTACTS L’UNAM service Europe et Recherche Tél : 02 28 08 14 29 Site d’Angers Tél : 02 41 96 23 22 [email protected] Site du Maine Tél : 02 43 83 31 17 [email protected] Site de Nantes Tél : 02 40 99 84 93 [email protected] Bulletin d’information N°03 - janvier 2012 Éditeur : L’UNAM, www.lunam.fr Directeur de la publication : Daniel Martina Rédacteur en chef : Françoise Grolleau Rédaction : Véronique Antunes, Pauline Boudant, Jérôme Bove, Jean-Yves Buzaré, Guy Daculsi, Cristina Dauphin, Sébastien Davy, Françoise Grolleau, Elodie Hervio, Vincent Massot, Jean-François Pacaud, Claire Philippe, Julien Van Simaeys Remerciements : Christiane Adam Maquette : L’UNAM (JFP) Impression : Le Govic, sur papier Cyclus Print 100% recyclé Crédits photos : p2 G. Duvernay, INSIGN STUDIO, ESRF, p3 Laurent Lamard - www.ouestphoto.fr, Université de Nantes, p5 © farsouthtommy et p1 © xavdlp, - Fotolia.com Pour plus d’informations : www.lunam.fr

Chercheurs européens

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n°3 du magazine chercheurs européens

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informerLes infrastructures de recherche en europe

accompagnerLa phase de négociation d’un projet de recherche européen

TemoignerLe projet mpn&mpnr-euronetUn réseau européen, financé par une Action coST

inTerVieW : Sylvie HermoUeT, coordinatrice

n° 03 - janvier 2012

actualité européenne en matière de recherche et développement technologique est marquée, en ce début d’année, par la proposition du futur cadre stratégique commun pour la recherche et

l’innovation, son nom : « HoriZon 2020 ».il succédera au 7e pcrD et couvrira la période du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2020. présenté avec une enveloppe de plus de 80 milliards d’euros pour sept ans, il affiche trois grandes priorités : « relever les défis de société », « leadership industriel et compétitivité », « base scientifique d’excellence ». Une consultation a été lancée par l’université nantes angers Le mans (L’Unam), conjointement avec le conseil régional des pays de la Loire au travers des commissions thématiques du comité consultatif régional de la recherche et du Développement Technologique (ccrrDT) et du conseil scientifique de L’UNAM. Tous les acteurs de la recherche de la région sont invités à répondre à cette consultation coordonnée par le service europe et recherche.en attendant l’adoption du projet de décision du parlement européen et du conseil des ministres de l’Union européenne sur HoriZon 2020, n’oubliez pas qu’il reste encore des appels à projets à venir au titre du 7e pcrD. Découvrez-les dans le cahier intérieur de ce magazine.chers collègues, je vous adresse mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.Que 2012 soit pour tous une année propice au développement de vos ambitions et qu’elle soit source de satisfaction.

Daniel marTinaprésident de L’Unam

L’

informaTionS praTiQUeS

projets européens acceptés pour négociation,

LeS procHainS LaUréaTS DU 7e pcrD

patrik Lambert (LiUm, Le mans), bourse marie curie ief

sortante, mobilité de 24 mois en espagne, fundació

Barcelona media Universitat christophe merceron (LioaD, nantes), bourse marie curie

iof, mobilité de 24 mois aux états-Unis, indiana University

nicolas moës (gem, ecole centrale de nantes), erc

avanced grant

en Bref08 mars 2012, à nanTeSréunion d’information eraSmUS mUnDUS JoinT

DocToraTeS / marie curie iniTiaL Training neTWorkS

(iTn) en présence des points de contacts nationaux (pcn)

27 mars 2012, au manSréunion d’information marie curie ixf et iTn

03 avril 2012, à nanTeSréunion d’information avec le pcn Santé

sur les opportunités de financements européens dans le

domaine de la Santé (coopération et erc)

05 avril 2012, à angerSréunion d’information marie curie ixf et erc

édito

chercheurs européens

Le magaZine DU SerVice eUrope eT recHercHe DU preS

Vous accompagner pour la mise en oeuvre du projet

Vous propoSer une veille ciblée sur vos thématiques de recherche

Vous aiDer à bien définir votre projet (cadrage)

Vous encoUrager à mettre en place le lobbying nécessaire

Vous conSeiLLer à trouver le bon instrument de financement

Vous aSSiSTer dans le montage du projet

projet accepté !

conTacTS

L’Unam service europe et recherche

Tél : 02 28 08 14 29

Site d’angers Tél : 02 41 96 23 22

[email protected]

Site du maineTél : 02 43 83 31 17

[email protected]

Site de nantesTél : 02 40 99 84 93

[email protected]

Bulletin d’information n°03 - janvier 2012

éditeur : L’Unam, www.lunam.frDirecteur de la publication : Daniel martina

rédacteur en chef : françoise grolleaurédaction : Véronique antunes, pauline Boudant,

Jérôme Bove, Jean-Yves Buzaré, guy Daculsi, cristina Dauphin, Sébastien Davy, françoise grolleau, elodie Hervio, Vincent massot, Jean-françois pacaud,

claire philippe, Julien Van Simaeysremerciements : christiane adam

maquette : L’Unam (Jfp)impression : Le govic, sur papier cyclus print 100% recyclé

crédits photos : p2 g. Duvernay, inSign STUDio, eSrf,p3 Laurent Lamard - www.ouestphoto.fr, Université de nantes,

p5 © farsouthtommy et p1 © xavdlp, - fotolia.com

pour plus d’informations : www.lunam.fr

Les infrastructures de recherche en europe

informer

Depuis les premiers grands équipements paneuropéens créés dans les années 50, jusqu’au processus européen de concertation sur les nouvelles infrastructures mis en œuvre ces dernières années, le soutien aux infrastructures de recherche (ir) a été un élément clé de la construction de l’espace européen de la recherche. La coordination entre les etats européens et l’implication de la commission européenne ont permis de faire naître des projets de grande envergure, qu’aucun pays n’aurait pu financer et réaliser seul. L’ensemble des dispositifs mis en œuvre par la commission européenne en faveur des infrastructures visent à fournir à la communauté scientifique un environnement favorable à la recherche d’excellence. Comment les chercheurs peuvent-ils profiter au mieux des outils mis à leur disposition ?

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Doter les infrastructures européennes d’un statut adapté

La CE a créé un statut spécifique, ERIC (european research infrastructure consortium), qui donne aux porteurs d’un projet d’infrastructure une personnalité juridique reconnue dans tous les etats membres et dont les modalités facilitent l’émergence et la mise en œuvre des projets.prochaine conférence eric :copenhague, 21-23 mars 2012.

chercheurs européens n°03 - janvier 2012 / 3

Dans le cadre du 7e pcrD, 1,8 milliard d’euros – soit 42% du budget du programme spécifique CAPACITéS - sont réservés au développement, à l’utilisation et à la mise en réseau d’infrastructures nouvelles ou existantes.Dans ce dernier cas, les projets financés visent à créer des consortia d’IR similaires et à faciliter l’accès à tous les chercheurs (notamment grâce à des aides financières aux séjours). en travaillant dans le cadre d’un projet de recherche commun et en proposant un accès transnational à leurs facilités, les ir impliquées dans ce type de projet fédèrent une communauté de chercheurs de haut niveau et contribuent ainsi à l’excellence scientifique européenne.

Les modalités pratiques d’accès aux ir dans le cadre de ces réseaux peuvent varier. En règle générale, un comité scientifique se réunit pour sélectionner les expériences qui bénéficieront d’un soutien financier. La liste des réseaux existants est disponible sur le site ec.europa.eu/research/infrastructures/ rubrique « funded projects », vous pouvez ainsi identifier les projets susceptiblesde vous intéresser et prendre connaissance des modalités de candidature.

Suivre l’émergence de nouveaux projets en france et en europe

eSfri, le forum européen sur les infrastructures de recherche (european Strategic forum for research infrastructures, ec.europa.eu/research/esfri) est une initiative lancée en 2002 par la Commission européenne afin de définir une stratégie cohérente des etats membres de l’Ue en matière d’ir.eSfri permet de favoriser la concertation entre etats, et avec la commission européenne, pour la construction de nouvelles ir ou la rénovation et la mise à niveau des ir existantes. Le forum eSfri joue ainsi un rôle d’incubateur pour l’émergence de projets européens d’ir.Une première feuille de route a été définie en 2006, puis mise à jour en 2008 et 2010. Elle liste aujourd’hui cinquante projets prioritaires qui bénéficient d’un soutien financier de la CE pour un total de près de 600 millions d’euros.

S’inspirant du modèle européen, de nombreux états ont défini leur propre feuille de route nationale afin d’améliorer leur stratégie d’investissement. Pour la France, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a présenté sa nouvelle version en 2008. elle est disponible sur le site roadmaptgi.fr.

Identifier des infrastructures d’intérêts dans toute l’Europe

Le portail européen riportal.eu apporte à la communauté scientifique des informations détaillées sur les infrastructures de recherche en Europe dans tous les domaines scientifiques.par « infrastructures de recherche » (ir), on entend aussi bien les grandes installations et équipements que les moyens collectifs ou les services utilisés par les chercheurs pour mener leurs travaux. Les IR figurant sur ce portail répondent à quatre critères, relatifs à la qualité et l’envergure de leur installation, leur coût élevé de mise en œuvre, leur capacité d’accueil et leur plus-value européenne.

Sur riportal.eu, un scientifique peut facilement obtenir un descriptif précis des outils et services offerts par une structure donnée, ainsi que des informations sur les conditions d’accès et les personnes contacts.Le portail offre aux responsables de sites la possibilité d’enregistrer leur ir si celle-ci n’apparaît pas dans la base de données. Vous pouvez donc utiliser ce site comme relais pour faire connaître les outils dont vous disposez et qui pourraient éventuellement être mis au service d’autres utilisateurs (sous forme de collaborations ou de prestations).

accéder aux infrastructures européennes

parmi toutes les infrastructures présentes en europe, certaines ont nécessité des investissements lourds, pour lesquelles plusieurs pays se sont regroupés. c’est, par exemple, le cas du cern à grenoble (organisation européenne pour la recherche nucléaire), créé en 1956 et aujourd’hui financé par vingt états, ou de l’ESO (european Southern observatory), organisation intergouvernementale soutenue par quinze pays. parmi les infrastructures ainsi créées, on peut citer : le LHc (Large Hadronic collisionner) du cern de part et d’autre de la frontière franco-suisse, La Silla-paranal observatory de l’eSo au chili, l’emBL (european molecular Biology Laboratory - multisites), l’iLL (institut Laue-Langevin – grenoble) et l’eSrf (european Synchrotron radiation facility – grenoble).

La plupart de ces infrastructures offrent des possibilités d’accès à des chercheurs extérieurs (voir riportal.eu et les sites internet des ir pour plus de détails). L’eSrf, par exemple, lance deux appels à proposition annuels pour sélectionner les projets qui pourront bénéficier de temps d’expérimentation au synchrotron.L’évaluation est faite sur critères scientifiques, par un panel d’experts. Les équipes de recherche sélectionnées accèdent gratuitement aux installations et voient leurs frais de séjour pris en charge par l’eSrf.

Sur les 1,8 miliards d’euros dédiés aux ir dans le programme capaciTéS du 7e PCRD, environ 1/3 finance l’émergence de nouvelles IR identifiées dans le cadre d’ESFRI et 2/3 visent à soutenir des IR existantes, soit pour l’utilisation transnationale dans le cadre des « integrating activities » (580m€), soit pour la mise en réseau des infrastructures virtuelles, « e-infrastructures » (420m€).

ecrin (european clinical research infrastructures network) est une infrastructure européenne dont l’objectif est de promouvoir et faciliter les études cliniques multinationales à l’échelle européenne.ecrin repose sur la connexion de réseaux nationaux de centres d’investigation clinique et d’unités de recherche clinique en europe. Le projet bénéficie du soutien financier du volet « infrastructure » du 7e pcrD, dans le cadre des appels dédiés à l’émergence de nouvelles infrastructures en europe.

Vue sur le hall d’expériences de l’eSrf à grenoble et exemple de résultat obtenu par une équipe ligérienne ayant bénéficié de temps d’expérimentation : microtomographie de haute résolution réalisée avec le soutien de l’eSrf, d’un substitut osseux (mBcp gel™) démontrant la régénération osseuse entre les grains de biocéramiques (en blanc). pierre Weiss (LioaD- inSerm U791, Un) a été le coordonnateur de l’étude à l’eSrf.

ecrin.org

faîtes connaître vos infrastructures

La base de données européenne ne comporte actuellement qu’une seule infrastructure des pays de la Loire !Si vous êtes responsable d’un équipement répondant aux critères, vous pouvez facilement vous enregistrer. Il suffit pour cela d’aller sur le site riportal.eu et de remplir un formulaire d’une vingtaine de questions (via le lien « online form » en bas à droite de la page d’accueil).

Les infrastructures de recherche (ir) comprennent les grandes installations et équipements, et également les collections, les bibliothèques, les bases de données, les banques d’échantillons biologiques, les réseaux de communication haute performance, les navires scientifiques, télescopes, satellites ou avions d’observation, les centres de calcul, etc.

Deux exemples : la centrifugeuse géotechnique de l’IFSTTAR à Bouguenais (photo ci-contre) et le réseau ECRIN (encart ci-après).

chercheurs européens n°03 - janvier 2012 / 5

La phase de négociation d’un projet de recherche européen

accompagner

4 / chercheurs européens n°03 - janvier 2012

La finalité de la négociation : la signature de la convention de subvention

La commission européenne établit au terme de la négociation la « convention de Subvention » grâce aux renseignements fournis par le coordinateur.

La « convention de Subvention » est le contrat qui lie le consortium du projet à la commission européenne. ce document présente les travaux et résultats que la commission européenne attend du projet.

L’« accord de consortium » est un document expliquant les droits et obligations du coordinateur et des partenaires, et les procédures décisionnelles du consortium.Son élaboration est basée sur la convention de subvention en tant que document de référence. il contient notamment les points relatifs aux droits de propriété intellectuelle, par exemple, les conditions de droits d’accès aux connaissances antérieures de chaque partenaire, ainsi que les droits d’utilisation des connaissances issues du projet.

Le manDaT De négociaTion conTienT le numéro de la proposition le nom du « Project Officer » le nom de l’« Administrative Officer » le montant maximal de la contribution financière

de la commission européenne la durée du projet les changements à effectuer faisant l’objet de la

négociation (sur la base de l’ESR)

L’entretien conduit souvent le coordinateur à modifier sa proposition pour mieux répondre aux exigences de la commission européenne. il devra donc revenir vers ses partenaires pour leur faire part des modifications à apporter à la proposition et les conséquences que cela implique pour les travaux de chaque partenaire.

Les modifications requises par la Commission européenne seront proposées par l’intermédiaire du coordinateur via la plateforme en ligne dédiée à la négociation de projets de la Commission européenne (ie « nef », voir encart).ce site est dédié à la négociation de projets. il permet de déposer toute nouvelle version du projet et de compléter les informations administratives et financières du projet.

Le « Project Officer » vérifie les modifications et peut en exiger d’autres au cas où la nouvelle version du projet ne serait pas satisfaisante. cet échange entre le coordinateur et le « Project Officer » dure jusqu’à ce que ce dernier estime que le projet répond aux attentes de la commission européenne.

on appelle phase de négociation d’un projet de recherche européen la période pendant laquelle le coordinateur du projet est amené à apporter des modifications dans la proposition initiale du projet et à fournir les renseignements nécessaires à l’écriture de la « convention de Subvention » du projet.

cette phase commence après l’envoi par la commission européenne du rapport d’évaluation (ie « eSr », voir encart) et de la lettre d’invitation à la négociation. ce document précise le mandat de négociation (voir encart).

Le rendez-vous à Bruxelles : la rencontre entre le coordinateur et la commission européenne réception faite de la lettre d’invitation à la négociation, un rendez-vous est proposé au coordinateur, à Bruxelles. c’est l’occasion de rencontrer le « Project Officer » et l’« Administrative Officer », tous deux en charge du projet suite à l’évaluation positive de la proposition soumise.

Le « Project Officer » reprend la partie scientifique de la proposition du projet et il est amené à demander au coordinateur certaines modifications, par exemple, l’ajout d’un partenaire. il contrôle la gouvernance du projet et vérifie la faisabilité des livrables (« deliverables ») et des jalons (« milestones »). il revient également sur le contenu de chaque « work package », vérifie les activités de dissémination et les considérations éthiquesdu projet.

L’« Administrative Officer » est présent pour rappeler les procédures administratives et les documents à fournir par le coordinateur dans l’optique d’établir la « convention de Subvention ».

L’eVaLUaTion SUmmarY reporT (eSr)Le rapport d’évaluation ou eSr, est un document clé pour la négociation. il souligne les points forts et points faibles du projet. c’est à partir de ce document que la commission européenne va exiger des changements dans la proposition de projet. Dans le cadre du 7e pcrD, le rapport d’évaluation fait état de trois critères pour les projets collaboratifs européens : l’excellence scientifique, la mise en œuvre du projet et l’impact du projet.chacun de ces critères est noté sur 5. Une note inférieure à 3 sur l’un des critères est éliminatoire, tout comme une note globale inférieure à 10/15.

La pLaTeforme en Ligne DéDiée à La négociaTion De proJeTS De recHercHe eUropéenSLa plateforme « nef » (« negotiation forms ») est un outil que le coordinateur doit utiliser pour apporter toutes les modifications scientifiques (partie B de la proposition) et administratives et financières du projet (partie A de la proposition). Le coordinateur pourra consulter les « gpfs » (« grant preparation forms »), formulaires de préparations de la « Convention de Subvention », afin de voir quelles données apparaitront dans ce document. Le coordinateur doit aussi utiliser les documents disponibles sur la plateforme pour la signature et l’envoi de formulaires au « Project Officer ». plus précisément, les documents a2.5 - accord de chaque partenaire à participer au projet - et a2.6 - rôle du coordinateur et protection des données - nécessitent la signature du représentant légal de l’entité concernée.

entre l’acceptation d’un projet de recherche du 7e pcrD et sonlancement, la commission européenne va inviter le coordinateur àmodifier sa proposition de projet pour mieux répondre à ses attentes.focus sur un passage obligé des projets de recherche européens : la négociation.

LeS conSeiLS poUr réUSSir La pHaSe De négociaTion Consulter les documents officiels produits par la Commission européenne sur la négociation : ftp://ftp.cordis.europa.eu/pub/fp7/docs/negotiation_en.pdf

ne pas hésiter à correspondre avec le « Project Officer » et l’ « Administrative Officer » pour savoir au plus vite quelles sont les attentes de la commission européenne

echanger avec ses partenaires pour les tenir informés de l’avancement de la négociation Lors du rendez-vous à la Commission européenne, demander à être accompagné, soit par un manager de projet (comme le service europe et recherche), soit par un partenaire, acteur dans le management du projet

etre force de proposition pendant la négociation, sans obligation d’accepter toutes les exigences de la commission européenne

Siège de la commission européenne,bâtiment Berlaymont, Bruxelles

6 / chercheurs européens n°03 - janvier 2012 chercheurs européens n°03 - janvier 2012 / 7

Le projet mpn&mpnr-euronet

Les Syndromes myéloprolifératifs (Smp) sont des maladies chroniques caractérisées par une production anormale, de nature cancéreuse, de certains types de cellules sanguines : globules rouges, globules blancs et plaquettes.ces maladies d’origine génétique touchent environ 1 personne sur 10 000 et se manifestent le plus souvent chez l’adulte de plus de 50 ans. cette pathologie tend à se développer en europe avec le vieillissement de la population.Les complications les plus fréquentes sont les thromboses (formation d’un caillot dans une veine ou une artère), la fibrose médullaire (envahissement de la moelle osseuse par du tissu fibreux) et plus rarement la leucémie.

Une aVancée récenTe QUi reLance L’inTérêT poUr La recHercHe DanS LeS Smp

etabli il y encore quelques années au moyen d’un examen médical invasif (par prélèvement de tissu osseux et de moelle osseuse), le diagnostic des Smp comportait une marge d’erreur. De plus, il n’existait pas de traitement ciblé, la prise en charge du patient s’avérait limitée et les pratiques cliniques assez différentes selon les pays. La découverte en 2005, en France, d’une mutation génétique spécifique à ces maladies chez une majorité de patients atteints a ouvert de nouvelles perspectives de diagnostic moléculaire. aujourd’hui, des laboratoires et centres cliniques européens travaillent à standardiser la détection et la quantification de cette mutation ainsi qu’à identifier d’autres gènes mutés responsables.

Une néceSSaire mUTUaLiSaTion DeS TecHniQUeS De DiagnoSTic poUr ceS maLaDieS

L’objectif du projet mpn&mpnr-euronet est d’améliorer les techniques de diagnostic des mutations déjà identifiées dans les SMP et d’harmoniser les pratiques entre les différents pays.

cette mutualisation des connaissances et des moyens doit permettre un diagnostic plus rapide et non invasif pour le patient, puisqu’il se fera par simple prise de sang.La standardisation et la commercialisation de kits rendront également le diagnostic plus fiable, pour une meilleure prise en charge. Il permettra aussi d’élargir le champ de recherche vers de nouvelles mutations et de renforcer le développement clinique en europe sur ces techniques de pointe.

réunion du réseau à nantes, le 15 avril 2010

inTerVieWSylvie HermoUeTcoordinatrice d’un réseau européen coST

médecin en hématologie biologique, Sylvie HermoUeT a intégré en 1993 le Département de recherche en cancérologie (inserm U601) à nantes. Ses travaux portent sur les Syndromes myéloprolifératifs (Smp). La découverte en 2005 d’une mutation spécifique des Smp a permis au Dr. Hermouet de mettre au point une technique de détection de cette mutation, utile pour le diagnostic moléculaire des Smp. actuellement seul sur le marché, ce test est commercialisé par la société ipSogen, une pme marseillaise.

Pourquoi avez-vous choisi de monter un réseau COST ?

il existait un véritable besoin de constituer un réseau européen pour s’accorder sur les techniques de détection des mutations, afin de standardiser le diagnostic des SMP. J’étais déjà en contact avec des collègues d’une dizaine de pays et nous avions constaté des variations très importantes d’un centre clinique à l’autre.

en 2008, j’ai pris contact avec la cellule europe de nantes qui m’a orientée vers le programme COST. Ce type de financement paraissait le plus adapté car nous avions besoin, avant tout,

de structurer un réseau très large et non pas de monter un projet impliquant seulement 4 ou 5 pays. après avoir soumis un pré-projet en première étape (à la date butoir de septembre 2008), nous avons été invités, en janvier 2009, à déposer un dossier complet. Notre réseau a finalement été retenu et lancé officiellement lancé à Bruxelles, en novembre 2009.

Arrivé à mi-parcours, quel rôle joue aujourd’hui ce réseau dans vos collaborations scientifiques ?

Le travail avec les partenaires est réellement facilité. auparavant, nous étions obligés de nous retrouver de manière informelle, en marge de colloques internationaux, sans jamais parvenir à nous réunir tous.Par le biais du réseau COST, les temps de réunion sont prévus et financés. Cela change tout. L’obligation de communication apporte aussi une réelle visibilité au projet. Des formations et des échanges entre laboratoires sont organisés, ce qui renforce le réseau et le rend dynamique.

au delà des membres spécialistes des Smp, ce projet permet également d’interagir avec d’autres coordinateurs de réseaux coST dans d’autres domaines. nous sommes d’ailleurs en phase de montage d’un nouveau projet européen avec deux d’entre eux. ce projet a franchi avec succès la première étape d’évaluation.

Sans l’expérience de votre réseau COST, auriez-vous pu monter ce deuxième projet collaboratif ?

Oui, mais nous l’aurions fait différemment et avec beaucoup moins de chances d’être sélectionnés.Sur le plan scientifique, je me suis fortement appuyée sur notre réseau, en confiant, par exemple, la responsabilité d’activités centrales du projet à un collègue coordinateur d’un autre projet coST. nous pouvons aussi nous appuyer sur un réseau de 25 pays pour le recrutement des patients.

cette expérience m’a aussi aidée pour le montage du projet. c’est plus simple la deuxième fois car cela permet de comprendre le fonctionnement des programmes européens et leur processus d’évaluation.

Quel enrichissement tirez-vous de ce type de projet ?

ce programme coST offre avant tout des occasions de rencontrer des chercheurs de nombreux pays. certains, comme la macédoine ou la croatie par exemple, ont assez peu la parole lors des grandes réunions internationales. pourtant, leur approche et leurs résultats sont souvent différents et très intéressants. coST est un espace qui permet ces échanges, ce qui est enrichissant pour tous.

De manière générale, les médecins et chercheurs français ne participent pas assez aux projets européens. c’est une très bonne chose d’encourager les chercheurs à s’y engager, que ce soit en tant que partenaire ou coordinateur.

2 appels à propositions par an (dépôts en mars et septembre)

un financement pour mettre en réseau des équipes de recherche sur une thématique émergente

des appels « blancs »

des partenaires d’au moins 5 états membres de l’Ue (ou pays associés)

LeS SpécificiTéS De coST

Le proJeT en Bref

Témoigner

Un réseau européen pour le diagnostic des Syndromes myéloprolifératifs (Smp)

TYpe De proJeTaction coST, initiative intergouvernementale pour la coopération européenne en Sciences et Technologie

coorDinaTeUrUniversité de nantes, centre de recherche en cancérologie nantes-angers (crcna - inSerm Umr 892/cnrS 6299)

parTenaireS95 experts des Syndromes myéloprolifératifs (Smp) : cliniciens, biologistes, chercheurs issus de 25 pays

DUrée DU proJeT4 ans à partir de janvier 2010

BUDgeT380 000 €

WWW.mpneUroneT.eU WWW.coST.eSf.org