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www.efl.fr N° 28 12 SEPTEMBRE 2019 ACTUALITÉS DIVORCE 05 Partage judiciaire : pas d’homologation de l’état liquidatif d’un notaire non désigné en justice Inf. 1 VEFA 06 L’ordonnance de référé n’intervertit pas la prescription de l’action en garantie des vices apparents Par Bernard Boubli - Inf. 2 AFFAIRES 08 Vente sur autorisation du juge-commissaire : la Safer qui préempte ne peut réduire le prix fixé Inf. 5 MINUTES PRATIQUES FISCAL 11 Droits de donation : la prise en charge des droits par le donateur permet de réduire les droits dus Par Daniel Marti - Inf. 8 ÉCHOS DU RÉSEAU AFFAIRES 15 Le notaire et la libération d’actions par compensation de créances Par Guenaël Baud - Inf. 9 ÉCLAIRAGE AFFAIRES 20 La réglementation des sociétés pluri-professionnelles d’exercice est validée Inf. 11 NOTAIRE & OFFICE 22 Le Groupe ADSN se transforme pour gagner en clarté Inf. 12 ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans la protection juridique des majeurs plus que jamais d’actualité Par Gilles Raoul-Cormeil Inf. 10

ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

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Page 1: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

www.efl.fr

N° 2812 SEPTEMBRE2019

ACTUALITÉSDIVORCE

05 Partage judiciaire : pas d’homologation de l’état liquidatif d’un notaire non désigné en justiceInf. 1

VEFA06 L’ordonnance de référé n’intervertit pas

la prescription de l’action en garantie des vices apparentsPar Bernard Boubli - Inf. 2

AFFAIRES08 Vente sur autorisation du juge-commissaire :

la Safer qui préempte ne peut réduire le prix fixéInf. 5

MINUTES PRATIQUESFISCAL

11 Droits de donation : la prise en charge des droits par le donateur permet de réduire les droits dusPar Daniel Marti - Inf. 8

ÉCHOS DU RÉSEAUAFFAIRES

15 Le notaire et la libération d’actions par compensation de créancesPar Guenaël Baud - Inf. 9

ÉCLAIRAGEAFFAIRES

20 La réglementation des sociétés pluri-professionnelles d’exercice est validéeInf. 11

NOTAIRE & OFFICE22 Le Groupe ADSN se transforme pour gagner

en clartéInf. 12

ÉCLAIRAGE

Le rôle du notaire dans la protection juridique des majeurs plus que jamais d’actualitéPar Gilles Raoul-Cormeil

Inf. 10

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Page 3: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

1

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Hebdomadaire 3 e année – ISSN : 2557-7107

Abonnement 2019 revue + services numériques : 398,19 € Prix de ce numéro : 25,53 €

Principal associé : Éditions Lefebvre Sarrut

Président et Directeur de la publication : Renaud Lefebvre

Responsable de la publication : Vincent Toussaint

Rédactrice en chef : Laure Toury, [email protected]

Conseiller éditorial : Pierre Odolant

Création de la maquette : Éric Mégou

Régie publicité : Mistral Média : 01 40 02 99 00

@SolNotHebdo

© Editions Francis Lefebvre 2019 Reproduction, même partielle, interdite sans autorisationOrigine du papier : Allemagne ; sans fibres recyclées ; PTot : 19 g/t.

Assistantes d’édition : A.-V. Bernard ;N. Da Silva

Rédacteurs : C. Barde, N. Besson-Sénéchaud, B. Brom, M. Cabrera, C. Canevy, D. Chaminade, J. Courquin, C. Cros, C. Dancoisne, A. Deschamps, S. Didier, F. de Beaufort, E. de Loth, O. Desumeur, A. Étienne, R. Fosset, F. Gall-Kiesmann, G. Henriot, A. Icart, S. Jaillot, B. Macquart-Moulin, V. Magnier, M.-A. Massiot, C. Préel

ÉDITODroit des sûretés : réforme en vue

L ’article 60 de la loi Pacte du 22 mai 2019 habilite le

Gouvernement pendant deux ans a prendre par voie

d’ordonnance les mesures nécessaires pour simplifier le

droit des suretés et renforcer son efficacité, 13 années

après l’ordonnance du 23 mars 2006.

La réforme fait, a nouveau, suite a un avant-projet de

réforme élaboré sous l’égide de l’Association Henri Capitant.

Les termes de l’habilitation suggèrent trois pistes possibles

d’évolution du droit des suretés.

D’abord, la rénovation d’un cautionnement en profonde

crise. Les affres du formalisme de la loi Dutreil, du devoir

de mise en garde et de l’exigence de proportionnalité ont

suscité un contentieux qui mine l’efficience du caution-

nement. Tout ceci milite pour une réintégration dans le

Code civil d’une mention manuscrite ad validitatem a la

teneur allégée et d’une disproportion sanctionnée par la

seule réduction du cautionnement.

Ensuite, une modernisation du droit

des suretés réelles passant, en matière

mobilière, par la sécurisation du gage

constitué sur des meubles immobili-

sés par destination et l’affinement du

régime du nantissement de créance.

En matière immobilière, le notariat sera sensible a la subs-

titution du vocable d’hypothèque légale a celui de privilège

immobilier spécial, a l’élargissement des dérogations a la

prohibition de l’hypothèque de biens a venir et au maintien

de la couverture hypothécaire pour l’ensemble des acces-

soires de la créance transmise par subrogation. S’agissant

des suretés réelles exclusives, un assouplissement des

règles de constitution et de réalisation de la fiducie-sureté

est attendu tandis que l’habilitation prévoit la création de

deux fiducies spéciales sans patrimoine d’affectation fidu-

ciaire, sur créance (cession de créance a titre de garantie)

et sur monnaie scripturale (gage-espèces).

Enfin, une dernière piste d’évolution consiste en une meil-

leure articulation du droit des suretés avec le droit des

procédures d’insolvabilité. La réforme devrait améliorer la

qualité rédactionnelle de certains textes relatifs aux sure-

tés dans le Livre VI du Code de commerce et étendre aux

garants personnes physiques des avantages jadis réservés

a la sauvegarde. On ne saurait toutefois exclure que le

Gouvernement nourrisse des ambitions plus élevées a la

faveur de la transposition de la directive « insolvabilité »

du 20 juin 2019…

Autant de questions qui seront au cœur des discus-

sions du prochain colloque du Master 2 de Droit du

patrimoine approfondi de l’Université Paris I qui sera, le

18 septembre  2019 après-midi, entièrement consacré a

cette réforme du droit des suretés.

Trois pistes possibles d’évolution du droit des sûretés

Septembre 2019

Philippe Dupichot,professeur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Page 4: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

Sommaire

SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

ONT CONTRIBUÉ À CE NUMÉRO COMITÉ SCIENTIFIQUE

Guenaël Baud,notaire à Nantes

Anne-Lise Collomp,conseiller référendaire à la Cour de cassation

Philippe Dupichot,professeur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Gilles Raoul-Cormeil,professeur de droit privé à l’Université de Brest, directeur du Master 2 Droit civil – Protection des personnes vulnérables, Université de Caen

Bernard Boubli,conseiller doyen honoraire à la Cour de cassation

Daniel Marti,ancien directeur de la rédaction fiscale des Éditions Francis Lefebvre

Augustin Aynès, professeur à l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (Upec)

David Boulanger, maître de conférences des Universités, directeur du Cridon Nord-Est

Michaël Dadoit, notaire, Groupe Monassier Val-de-Loire, rapporteur général du 110e Congrès des notaires de France

Mathieu Fontaine, notaire à Saint-Paul-Trois-Châteaux

Sophie Gaudemet, professeur à l’Université Panthéon-Assas (Paris II)

Sophie Gonsard, notaire au Vésinet, réseau Althémis

Marc Iwanesko, notaire à Toulouse

Pierre-Jean Meyssan, notaire à Bordeaux, président honoraire du Congrès des notaires de France

Marc Nicod, professeur à l’Université Toulouse I Capitole

Nathalie Peterka, professeur à l’Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (Upec)

Bertrand Ryssen, notaire à Seclin, président honoraire du Congrès des notaires de France

François Sauvage, professeur à l’Université de Paris Saclay (Université d’Évry Val-d’Essonne)

Vivien Streiff, président de commission du 112e Congrès des notaires

Muriel Suquet-Cozic, diplômée notaire, chargée d’enseignement notarial

ACTUALITÉSIMMOBILIERVefa

06. L’ordonnance de référé n’intervertit pas la prescription

de l’action en garantie des vices apparents - Inf. 2

Vente immobilière07. La pollution de l’étang d’une propriété ne constitue pas

un vice caché - Inf. 3

Copropriété07. Un PV d’AG qui omet le nom du copropriétaire opposant

ne rend pas forcément nulle la décision prise - Inf. 4

FAMILLEDivorce

05. Partage judiciaire : pas d’homologation de l’état liquidatif

d’un notaire non désigné en justice - Inf. 1

AFFAIRESSafer

08. Vente sur autorisation du juge-commissaire : la Safer qui

préempte ne peut réduire le prix fixé - Inf. 5

INTERNATIONALFamille

09. Convention Protection des adultes : la France prête à

délivrer des certificats de représentation - Inf. 6

MINUTES PRATIQUESCAS PRATIQUE

FISCAL11. Droits de donation : la prise en charge des droits

par le donateur permet de réduire les droits dus

Par Daniel Marti - Inf. 8

Page 5: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

Sommaire

SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

ÉCHOS DU RÉSEAUAFFAIRES

15. Le notaire et la libération d’actions par compensation

de créances

Par Guenaël Baud - Inf. 9

ÉCLAIRAGEFAMILLE

16. Le rôle du notaire dans la protection juridique des

majeurs plus que jamais d’actualité

Par Gilles Raoul-Cormeil - Inf. 10

AFFAIRES20. La réglementation des sociétés pluri-professionnelles

d’exercice est validée - Inf. 11

NOTAIRE & OFFICE22. Le Groupe ADSN se transforme pour gagner

en clarté - Inf. 12

24. RENDEZ-VOUS

24. ON EN PARLE

CAS PRATIQUE

11. Droits de donation : la prise en charge des droits par le donateur permet de réduire les droits dusPar Daniel Marti

Inf. 8

ÉCLAIRAGE

16. Le rôle du notaire dans la protection juridique des majeurs plus que jamais d’actualitéPar Gilles Raoul-Cormeil

Inf. 10

Page 6: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

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Page 7: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

5ACTUALITÉS

SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

FAMILLE

DIVORCE

Partage judiciaire : pas d’homologation de l’état liquidatif d’un notaire non désigné en justiceInf. 1

Le tribunal saisi d’une demande en partage ne peut pas homologuer un

état liquidatif établi par le notaire de l’un des copartageants qui n’a pas

été désigné en justice.

Cass. 1e civ. 11- 7- 2019 n° 17- 31.091 FS- PB

Un couple divorce. À l’occasion de la liqui-dation de leurs intérêts patrimoniaux, le tribunal homologue le projet d’état liquidatif dressé par le notaire de l’ex- mari. L’épouse conteste cette homologation car le notaire n’a pas été désigné par le juge ou, à titre subsidiaire, par accord des copartageants.

La Cour de cassation l’approuve aux visas des articles 1361, 1364 et 1375 du Code de procédure civile. Le tribunal saisi d’une demande en partage ne peut pas homo-loguer un état liquidatif établi par un notaire qui n’a pas été désigné en justice.

À noter : Nous reviendrons de manière plus approfondie sur cet arrêt dans un prochain numéro. Mais on peut d’ores et déjà relever que, dans le cadre d’un partage judiciaire, le tribunal dispose de deux possibilités :- soit il ordonne d’emblée le partage (ou la vente par licitation), le notaire désigné le cas échéant étant alors chargé de dresser l’acte constatant le partage (CPC art. 1361). Cela suppose que les opérations de liquidation soient très limi-tées, voire inexistantes. Le tribunal peut, bien entendu, statuer sur les différends ponctuels des copartageants, à partir des éléments de preuve que chacun d’eux apporte. Mais il n’a pas vocation, dans ce cadre à homologuer un projet d’état liquidatif qui lui serait soumis. Cette hypothèse relève de la 2e possibilité ;- soit, si la complexité de la situation le justifie,

le tribunal désigne un notaire pour procéder aux opérations de partage et commet un juge pour surveiller ces opérations (CPC art. 1364). Au terme de celles- ci, le tribunal homologue le cas échéant le projet d’état liquidatif établi par le notaire (CPC art. 1375).Il apparaît ainsi que l’homologation n’est envi-sagée que dans le cas où un notaire a été dési-gné par le tribunal. Le praticien intervient alors dans le cadre d’une procédure qui garantit le respect du contradictoire, sous le contrôle du juge commis.L’épouse faisait d’ailleurs valoir qu’elle n’avait été ni présente ni représentée lors de la réunion organisée par le notaire ; elle n’avait pas, non plus été destinataire d’une mise en demeure indiquant la date prévue pour réaliser les opé-rations de partage (C. civ. art. 841- 1).

Page 8: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

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SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

IMMOBILIER

VENTE EN L’ÉTAT FUTUR D’ACHÈVEMENT

L’ordonnance de référé n’intervertit pas la prescription de l’action en garantie des vices apparentsInf. 2

Lorsque le délai annal de forclusion prévu en cas d’action en garantie des

vices apparents est interrompu par une assignation en référé, un nouveau

délai de forclusion d’un an court à compter de l’ordonnance de référé.

Cass. 3e civ. 11- 7- 2019 n° 18- 17.856 F- PBI

Des époux achètent une maison en l’état futur d’achèvement. La livraison a lieu avec des réserves le 14 décembre 2007 alors qu’elle était prévue au plus tard à la fin du 1er trimestre 2007. Une action en référé contre le vendeur donne lieu à une ordonnance le 11 mars 2008 qui le condamne à lever les réserves. Le 3 mars 2009, une seconde ordonnance ordonne une expertise. Les réserves ne sont pas levées et le 15 juillet 2011, les acheteurs assignent le vendeur au fond. Ce dernier invoque une fin de non- recevoir de leur action tirée de sa forclusion.La cour d’appel rejette la fin de non- recevoir. Elle rappelle tout d’abord que

l’action en dénonciation des vices appa-rents doit être introduite, à peine de for-clusion, dans l’année qui suit la réception ou dans les 13 mois de la prise de posses-sion (C. civ. art. 1642- 1 et 1648, al. 2). Les

acheteurs ont donc assi-gné le vendeur en référé dans le délai. Ensuite, l’ordonnance du 11 mars 2008 a reconnu le droit des acheteurs d’obtenir réparation des désordres ; elle a non seulement interrompu le délai de

forclusion mais a aussi fait courir un délai de dix ans. L’ordonnance de référé ayant reconnu le droit revendiqué a ainsi eu un effet non seulement interruptif de forclu-sion mais aussi « interversif » du délai.

Celui- ci a été à son tour interrompu par l’assignation en référé- expertise, de sorte que l’action intentée par le couple était recevable.Cassation. L’ordonnance de référé du 11 mars 2008 a interrompu le délai de forclusion courant depuis la livraison le 14 décembre 2007. Un nouveau délai d’un an a ainsi couru à compter de cette inter-ruption, lequel a lui- même été inter-rompu par l’ordonnance de référé du 3 mars 2009 ordonnant une expertise judiciaire. Or, à compter de cette déci-sion, un nouveau délai d’un an a couru. Il en résulte qu’en n’assignant au fond le vendeur que le 15 juillet 2011, soit plus d’un an après l’ordonnance, les acheteurs étaient irrecevables comme forclos en leur action.

À noter : Dans la Vefa, la garantie des défauts apparents résulte de l’article 1642- 1 du Code civil. L’action doit être intentée dans le délai d’un an à compter de la date à laquelle le vendeur peut être déchargé des vices ou défauts de conformité apparents (C. civ. art. 1648, al. 2). En l’espèce, le caractère apparent des défauts ayant été constaté lors de la livraison (constat que l’arrêt qualifie de « réserves », notion généralement retenue en matière de réception), l’arrêt retient la date de la livraison - le 14 décembre 2007 - comme point de départ du délai de forclusion. Ce délai peut être interrompu par une demande en justice, même en référé (voir par exemple, Cass. 1e civ. 21- 6- 2000 n° 99- 10.313 FS- PB). Dans ce dernier cas, l’effet interruptif de l’instance cesse au prononcé de l’ordonnance (voir par exemple Cass. 2e civ. 18- 9- 2003 n° 01- 17.584 FS- PB : RJDA 3/04 inf. 390). Ces deux règles ont été reprises aux articles 2241 et 2242 du Code civil suite à la réforme de la prescription civile du 17 juin 2008. L’interruption a pour effet d’effacer le délai qui a couru et de faire courir un nouveau délai d’un an (voir notamment Cass. 3e civ. 21- 6- 2000  n° 99- 10.313 FS- PB : RJDA 10/00 inf. 855, BPIM 5/00 inf. 325, Defrénois 2000 art. p. 1251 obs. H. Périnet- Marquet, JCPG 2000 II n° 10362 concl. J.- F. Weber). De ce point de vue, la solution de l’arrêt est classique. En l’espèce, c’est le changement de nature du délai qui intéresse. La cour d’appel avait estimé que la recon-naissance des droits de l’acquéreur avait interverti le délai de prescription qui,

selon elle, était désormais de 10 ans. Cette idée est écartée par la Cour de cassation sans autre considération que la référence au principe d’interruption. Elle aurait pourtant mérité un examen plus précis : la décision de justice qui reconnaît un droit, et donc une obligation du vendeur, n’est- elle pas aussi contraignante que la reconnaissance de ce droit par le vendeur lui- même ? Or, il a été admis que l’engagement de réparation pris par ce dernier soumet l’action à la prescription de droit commun (Cass. 3e civ. 14- 12- 1977 n° 76- 12.176). Dans l’affaire rapportée, une des ordonnances avait ordonné la levée des réserves, ce qui vaut reconnaissance de la créance, et c’est à ce titre que la question de l’interversion pouvait se poser. La décision des juges du fond estimant que l’ordonnance de référé ordonnant la levée des réserves intervertissait la prescription au même titre que l’engagement de réparer n’était donc pas nécessairement hérétique. Était- elle limitée dans sa portée par le caractère provisoire de l’ordonnance de référé ? C’est bien possible, mais un éclairage de la Haute Juridiction sur ce point aurait été salutaire.Signalons enfin que la solution, rendue sous l’empire de l’article 1648, alinéa 2 du Code civil dans sa rédaction antérieure à la loi du 25 mars 2009 de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion, reste d’actualité : les modifications opérées concernent la nature des vices concernés et non le délai de l’action.

Bernard Boubli

C’est le changement de nature du délai qui intéresse

Page 9: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

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SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

Actualités

À noter : L’article 1641 du Code civil n’ admet la mise en œuvre de la garantie des vices cachés que si le défaut invoqué rend le bien acquis impropre à l’usage auquel on le destine, ou en diminue telle-ment l’usage que l’acheteur n’aurait pas procédé à l’achat ou l’aurait fait à moindre prix.Faute de précision au moment de la vente, l’usage auquel on destine l’immeuble acheté s’apprécie par rapport à un usage normal et habituel.Dans l’arrêt commenté, les juges retiennent l’analyse de l’expert selon laquelle la perte partielle d’usage de l’étang ne rend pas le bien acquis impropre à son usage.

IMMOBILIER

VENTE IMMOBILIÈRE

La pollution de l’étang d’une propriété ne constitue pas un vice cachéInf. 3

La pollution de l’étang d’une propriété n’entraîne qu’une perte d’usage par-

tielle qui n’affecte qu’un élément de l’agrément extérieur et n’est pas de

nature à rendre la propriété impropre à son usage. La garantie des vices

cachés ne s’applique pas.

Cass. 3e civ. 11- 7- 2019 n° 18- 16.848 F- D

Une propriété de 11 000 m² comprenant une maison d’habitation, des dépendances, un étang et un garage est vendue. L’acheteur constate que l’étang est pollué par la pré-sence en aval d’une blanchisserie provo-quant de la mousse et le blanchiment de l’eau. Après expertise, l’acheteur assigne le vendeur en résolution de vente sur le fon-dement des vices cachés. Il fait valoir que son achat était principalement motivé par la présence de l’étang qu’il souhaitait valo-riser pour y faire des promenades, y abreuver

des animaux, y entraîner son chien de race terre neuve et y pratiquer la pêche.Les juges rejettent sa demande aux motifs que le vice n’entraîne qu’une perte d’usage par-tielle de l’étang. Cette perte, qui n’affecte qu’un élément de l’agrément extérieur de la propriété, n’est pas de nature à la rendre impropre à son usage. Et l’acheteur ne justifie pas avoir informé le vendeur que la qualité de l’eau de l’étang était déterminante de son achat, ni qu’il n’aurait pas acheté s’il avait connu la perte partielle d’usage de l’étang.

IMMOBILIER

COPROPRIÉTÉ

Un PV d’AG qui omet le nom du copropriétaire opposant ne rend pas forcément nulle la décision priseInf. 4

Dès lors que le nom du copropriétaire opposant, non mentionné dans le

procès- verbal de l’assemblée générale, est identifiable par les autres men-

tions de celui- ci, cette omission n’entache pas de nullité la décision adoptée.

Cass. 3e civ. 11- 7- 2019 n° 18- 18.615 F- D

Des copropriétaires assignent le syndicat des copropriétaires en annulation d’une décision de l’assemblée générale. Ils font valoir que le nom du copropriétaire ayant voté contre cette résolu-tion n’est pas mentionné dans le procès- verbal.

La cour d’appel rejette la demande. Elle retient que la décision n’est pas nulle dès lors que ce copropriétaire est identifiable, le procès- verbal précisant que le co -propriétaire ayant voté contre avait 919

voix et le rapprochement entre le procès- verbal et la feuille de présence permettant d’identifier le seul copropriétaire déten-teur de 919 voix.Le pourvoi est rejeté.

Page 10: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

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SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

Une solution transposable en matière d’urbanisme

Regard de l’expert : Le procès- verbal d’assemblée générale doit compor-ter, sous l’intitulé de chaque question inscrite à l’ordre du jour, le résultat du vote, et doit préciser le nom des copropriétaires qui se sont opposés ou qui se sont abstenus, ainsi que leur nombre de voix (Décret 67- 223 du 17- 3- 1967). Il est constant que l’absence dans le procès- verbal du nom et du nombre de voix de tous les copropriétaires opposants entraîne la nullité de la décision concernée, voire de l‘assemble générale lorsqu’elle concerne l’élection du président de séance ou du bureau, sans qu’il soit nécessaire de justifier d’un grief (Cass. 3e civ. 20- 12- 2006 n° 05- 20.384 FS- D : BPIM 1/07 inf. 65 ;

Cass. 3e civ. 28- 4- 2011 n° 10- 15.264 FS- PB : BPIM 3/11 inf. 231). Mais qu’en est- il lorsque l’un des éléments est absent (en l’espèce le nom du copro-priétaire opposant) et l’autre présent (le nombre de tantièmes) ? La Cour de cassation opte pour une certaine souplesse : dès lors que les tantièmes du copropriétaire opposant sont mentionnés et permettent de l’identifier grâce aux autres mentions du procès- verbal ou de la feuille de présence, l’omission de son nom n’entache pas de nullité la décision contestée.

Anne- Lise Collomp

À noter : 1. Lorsque le propriétaire de biens soumis au droit de préemption de la Safer fait l’objet d’une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire, ce droit n’est pas applicable si ces biens sont inclus dans un plan de cession (C. com. art. L 626- 1, L 631- 22 et L 642- 5, al. 4 ; C. rur. art. L 143- 4, 7°). Mais il l’est si les biens sont vendus en dehors d’un tel plan, notamment lorsque le juge- commissaire autorise leur cession de gré à gré dans le cadre d’une liquidation judiciaire (Cass. com. 15- 10- 2002 n° 98- 21.669 FS- PB).La Safer qui fait usage de son droit de préemption peut, si elle estime le prix de cession exagéré (par exemple, au regard des prix pratiqués dans la région), adresser une offre d’achat établie à ses propres conditions ; le vendeur doit alors, dans les six mois, accepter cette offre ou retirer le bien de la vente ou demander au juge la révision du prix proposé par la Safer ; à défaut, l’offre est réputée acceptée (C. rur. art. L 143- 10). Or, en cas de liquidation judiciaire, le juge- commissaire qui autorise la vente de gré à gré d’un bien en fixe le prix et

les conditions (C. com. art. L 642- 18, al. 3 pour les immeubles ; art. L 642- 19 pour les autres biens).La Cour de cassation avait déjà précisé que l’exercice du droit de préemption par la Safer ne peut pas avoir pour effet de modifier les conditions de la vente autorisée par le juge- commissaire, notamment le prix fixé par ce dernier (Cass. 3e civ. 19- 9- 2012 n° 10- 21.858 FS- PBR). Par ailleurs, la vente ainsi autorisée devient parfaite dès que l’ordonnance du juge- commissaire acquiert autorité de chose jugée (notamment, Cass. com. 4- 10- 2005 n° 1202 FS- PBIR ; Cass. com. 2- 6- 2015 n° 14- 12.230 F- P). Tel étant le cas en l’espèce, les modalités de la vente fixées par ce juge s’imposaient au liquidateur et à la Safer.2. La solution est, à notre avis, transposable aux droits de préemption en matière d’urbanisme (droit de préemption urbain et droit de préemption dans les zones d’aménagement différé) qui, eux aussi, s’appliquent en cas de vente, en dehors d’un plan de cession, des immeubles d’une entreprise en liquidation judiciaire (CE 17- 12- 2008 n° 316411 : RJDA 5/09 n° 417, 2e espèce).

AFFAIRES

SAFER

Vente sur autorisation du juge- commissaire : la Safer qui préempte ne peut réduire le prix fixéInf. 5

Une fois que l’ordonnance du juge- commissaire qui a autorisé la vente d’un

bien d’une entreprise en liquidation judiciaire à un prix donné a acquis auto-

rité de chose jugée, ce prix ne peut plus être réduit par la Safer qui exerce

son droit de préemption sur ce bien.

Cass. 3e civ. 11- 7- 2019 n° 17- 22.716 F- D, Safer de Bretagne c/T.

Les propriétaires indivis de parcelles agri-coles décident de les vendre à un tiers 80 000 €. L’un des indivisaires étant en liquidation judiciaire, la cession de ses droits indivis est auto-risée par ordonnance du juge- commissaire. Informée de cette ces-sion par le notaire, une Safer exerce son droit de préemption avec révision du prix à 46 000 €.

Le liquidateur judiciaire n’est pas autorisé à régulariser la cession à ce prix.

En effet, l’exercice de la préemption ne peut pas avoir pour effet de modifier les conditions de la vente amiable auto-risée par le juge- commissaire dans

une procédure de liquidation judiciaire, peu important qu’elle porte sur des droits indivis du débiteur, dès lors que le juge saisi s’est

nécessairement prononcé sur le juste prix au regard de dispositions d’ordre public visant au désintéressement des créanciers. En l’espèce, les conditions de la cession, devenue parfaite, avaient été déterminées par une ordonnance ayant acquis force de chose jugée et s’imposaient à la Safer, sans que l’imprécision de la déclaration que lui avait adressée le notaire (sans mention de la liquidation judiciaire et du prix fixé par le juge- commissaire), tenu d’instrumenter conformément à cette décision, ait une quel-conque incidence.

Page 11: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

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SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

Actualités

INTERNATIONAL

FAMILLE

Convention Protection des adultes : la France prête à délivrer des certificats de représentationInf. 6

Le directeur de greffe de la juridiction qui a rendu la décision, homologué la

convention ou visé le mandat de protection future est désigné comme auto-

rité habilitée à établir le certificat de représentation prévu par la convention

de La Haye du 13 janvier 2000.

Décret 2019- 756 du 22- 7- 2019 art. 4 : JO 24 texte n° 1

Un décret portant diverses dispositions de coordination de la loi de réforme pour la justice (Loi 2019- 222 du 23- 3- 2019) vient faciliter la reconnaissance transfrontalière, entre États contractants, des mesures de protection juridique des majeurs prises en vertu de la convention de La Haye du 13 jan-vier 2000 sur la protection internationale des adultes. Ainsi, le directeur de greffe de la juridiction qui a rendu la décision,

homologué la convention ou visé le mandat de protection future est désigné comme autorité habilitée à établir le certificat men-tionné à l’article 38 de la Convention (CPC art. 509- 1, I- 3° nouveau).Les dispositions de l’article 38 précité pré-voient que « les autorités de l’État contrac-tant dans lequel une mesure de protection a été prise ou un pouvoir de représentation confirmé peuvent délivrer à toute personne

à qui est confiée la protection de la personne ou des biens de l’adulte, à sa demande, un certificat indiquant sa qualité et les pouvoirs qui lui sont conférés. La qualité et les pou-voirs indiqués par le certificat sont tenus pour établis, à la date du certificat, sauf preuve contraire. »En l’absence de dispositions particulières sur ce point, cette mesure est entrée en vigueur le 25 juillet 2019.

À noter : La France est ainsi, à notre connaissance, le premier État contrac-tant à désigner l’autorité habilitée à délivrer le certificat international de représentation prévu par la convention Protection des adultes (voir https://www.hcch.net/fr/instruments/conventions/authorities1/?cid=71). Il est vrai que la mise en place de ce dispositif est, aux termes du texte, facultative. Pour autant, l’utilité pour la pratique d’un tel certificat est qualifiée de « cer-taine » : un certificat ayant force probante dans tous les États contractants devrait permettre d’éviter frais et contestations (P. Lagarde : Rapport explicatif relatif à la convention du 13 janvier 2000 sur la protection internationale

des adultes, 2017, nos 144 s.). Le dispositif concerne les pouvoirs de repré-sentation conférés tant par une mesure de protection que par un mandat d’inaptitude (P. Lagarde, précité ; Rép. Dalloz droit international, V° Majeur protégé par E. Gallant, n° 69).Un modèle de certificat est disponible sur le site internet de la conférence de La Haye (https://assets.hcch.net/upload/form35a.pdf).Rappelons qu’outre en France, la Convention est entrée en vigueur à ce jour dans les États suivants : Allemagne, Autriche, Chypre, Écosse, Estonie, Finlande, Lettonie, Monaco, Portugal, République tchèque et Suisse.

ET AUSSIDONS

Les dons pour la restauration de Notre- Dame ouvrent droit à réduction d’impôt au taux de 75 %Inf. 7

Les dons et versements, y compris l’abandon exprès de revenus ou produits, effectués par les particuliers entre le 16 avril 2019 et le 31 décembre 2019, dans le cadre de la souscription nationale pour la restauration de la cathédrale Notre- Dame de Paris, auprès du Trésor public, du Centre des monuments

nationaux, de la Fondation de France, de la Fondation du patrimoine ou encore

de la Fondation Notre- Dame ouvrent droit à réduction d’impôt sur le revenu au

taux de 75 % (au lieu de 66 %). Ces versements sont retenus dans une limite

spécifique de 1 000 €. Il n’en est pas tenu compte pour l’appréciation de la limite

de 20 % du revenu imposable applicable à la généralité des dons. Les versements

supérieurs à 1 000 € bénéficient de la réduction d’impôt dans les conditions de

droit commun, au taux de 66 % et dans la limite de 20 % du revenu imposable.

Loi 2019- 803 du 29- 7- 2019 art. 5

FISCALITÉ

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SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

Minutes pratiques> CAS PRATIQUE

LE RAISONNEMENTLE CONTEXTE

Fiscal

Droits de donation : la prise en charge des droits par le donateur permet de réduire les droits dusInf. 8

1. Premier cas : le donateur accepte de payer les droits en sus de la donation. Si le donateur accepte de payer les frais et droits en sus de la donation proprement dite, la situation ne soulève pas de difficulté. Les droits sont calculés sur la valeur des biens effectivement transmis au donataire, sans

qu’il y ait lieu d’ajouter à cette valeur le montant des frais et droits pris en charge par le donateur.

Exemple. M. Généreux décide de donner un appartement estimé 350 000 € à son fils Louis. C’est la première donation consentie à Louis qui pourra donc bénéficier de l’abattement en ligne directe de 100 000 € (CGI art. 779, I).

La solution est bien connue mais son application nécessite quelques calculs simples. Lors d’une donation, c’est en principe le donataire qui paie les droits (CGI art. 1712). Cette règle n’est pas impé-rative de sorte que le donateur peut se substituer au donataire sans que la prise en charge des droits de donation soit considérée comme une libéralité additionnelle donnant ouverture à un supplément d’impôt (BOI-ENR-DG-50-10-20 n° 150). Il en est ainsi même lorsque cette prise en charge ne résulte pas de la donation, mais d’un acte postérieur (Cass. com. 28-2-2006 n° 03-12.310 FS-PBRI : RJF 5/06 n° 611). Cette solution se traduit donc, dans tous les cas, par une réduction des droits exigibles. En pratique, les situations suivantes doivent toutefois être distinguées.

Daniel Marti,ancien directeur

de la rédaction fiscale des Éditions Francis Lefebvre

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12 Minutes Pratiques

SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

Le calcul des droits s’effectue en appliquant le barème ci-dessous fixé par l’article 777, tableau I du CGI :

Fraction de part nette taxable

TarifFormule de calcul

des droits P = part nette taxable

N’excédant pas 8 072 € 5 % P × 0,05

Comprise entre 8 072 € et 12 109 €

10 %(P × 0,1) − 404 €

Comprise entre 12 109 € et 15 932 €

15 %(P × 0,15) − 1 009 €

Comprise entre 15 932 € et 552 324 €

20 %(P × 0,2) − 1 806 €

Comprise entre 552 324 € et 902 838 €

30 %(P × 0,3) − 57 038 €

Comprise entre 902 838 € et 1 805 677 €

40 %(P × 0,4) − 147 322 €

Au-delà de 1 805 677 € 45 % (P × 0,45) − 237 606 €

Si M. Généreux prend en charge les droits de donation, il devra régler à ce titre [(350 000 € – 100 000 €) × 20 %] – 1 806 € = 48 194 €. Le fait que le paiement des droits ne soit pas considéré comme une libéralité supplémentaire permet « d’économiser » 9 639 €, soit 48 194 € × 20 %.

2. Deuxième cas : la donation est consentie « frais et droits inclus ». L’hypothèse envisagée est celle où le donateur a arrêté le montant global (droits et frais inclus) dont il accepte de se dessaisir et il ne peut (ou ne veut) se dépouiller en sus d’une somme égale au montant des droits.Dans cette situation, le patrimoine net transmis au donataire est plus élevé si le montant de la donation est diminué du mon-tant des droits qui seront supportés par le donateur. En d’autres termes, et de manière quelque peu paradoxale, donner moins (dans l’acte) permet de transmettre plus.Cette méthode suppose qu’une somme en numéraire suffisante figure parmi les biens ou valeurs dont le donateur accepte de se dessaisir et puisse être prélevée pour acquitter les droits. Elle n’est donc pas utilisable en cas de donation portant uniquement sur un bien corporel meuble ou immeuble.Cette condition étant supposée remplie, il reste à fixer le montant net de la donation qui doit figurer dans l’acte de donation (ou sur le formulaire de déclaration des dons manuels n° 2735).

3. Si la déclaration est soumise à un taux unique (donations entre parents éloignés ou entre personnes non parentes), la valeur nette à porter dans l’acte s’obtient en appliquant à la valeur totale des biens que le donateur se proposait de trans-mettre le rapport 100/(100 + t) dans lequel t représente le taux de l’impôt.

Exemple. M. Lebeau souhaite gratifier une personne non parente de 160 000 €. Les droits sont calculés au taux unique de 60 % (CGI art. 777, tableau III).S’il prend les droits de donation à sa charge, M. Lebeau devra inscrire dans l’acte de donation la somme de 160 000 € × (100/160) = 100 000 € et verser 100 000 × 60 % = 60 000 € de droits.Si les droits avaient été payés par le donataire, celui-ci aurait dû s’acquitter de 160 000 € × 60 % = 96 000 € d’impôt, ce qui aurait réduit son émolument net à 160 000 € – 96 000 € = 64 000 € au lieu de 100 000 €.La prise en charge des droits par le donateur se traduit au cas particulier par un avantage supplémentaire de 36 000 € (100 000 € – 64 000 €) pour le donataire par un dessaisissement égal du donateur (160 000 €).

4. Si la donation est soumise à un taux progressif par tranche (donation en ligne directe, donation entre époux ou partenaires de Pacs, donation entre frères et sœurs), la détermination de la valeur nette à porter dans l’acte est plus délicate car elle doit s’effectuer successivement pour chaque tranche. Il est toutefois possible de simplifier ces calculs en utilisant les formules mathé-matiques proposées dans les tableaux ci-dessous qui donnent directement la valeur nette du patrimoine à transmettre en fonction du tarif des droits de mutation applicable. Les abré-viations utilisées dans ces tableaux sont les suivantes :PB : patrimoine brut dont se dessaisit le donateur ;T : taux effectif correspondant à la tranche la plus élevée ;PN : valeur nette du patrimoine transmis à inscrire dans l’acte.On précise que les valeurs PB et PN s’entendent de valeurs taxables, c’est-à-dire après application des abattements éven-tuellement déductibles.

Tableau 1. Donations en ligne directe (y compris les donations-partages)

PB T PN

Jusqu’à 8 476 € 5 % PB × 100/105

De 8 476 € à 12 916 € 10 % (PB + 404) × 100/110

De 12 916 € à 17 313 € 15 % (PB + 1 009) × 100/115

De 17 313 € à 660 983 € 20 % (PB + 1 806) × 100/120

De 660 983 € à 1 116 651 € 30 % (PB + 57 038) × 100/130

De 1 116 651 € à 2 380 626 € 40 % (PB + 147 322) × 100/140

Au-delà de 2 380 626 € 45 % (PB + 237 606) × 100/145

Page 15: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

13Minutes Pratiques

SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

Tableau 2. Donation entre époux

PB T PN

Jusqu’à 8 476 € 5 % PB × 100/105

De 8 476 € à 17 122 € 10 % (PB + 404) × 100/110

De 17 122 € à 35 445 € 15 % (PB + 1 200) × 100/115

De 35 445 € à 659 996 € 20 % (PB + 2 793) × 100/120

De 659 996 € à 1 115 664 € 30 % (PB + 58 026) × 100/130

De 1 115 664 € à 2 379 639 € 40 % (PB + 148 310) × 100/140

Au-delà de 2 379 639 € 45 % (PB + 238 594) × 100/145

Tableau 3. Donations entre frères et sœurs

PB T PN

Jusqu’à 32 981 € 35 % PB × 100/135

Au-delà de 32 981 € 45 % (PB + 2 443) × 100/145

Exemple. Mme Gentil accepte de se dessaisir de 400 000 € (frais et droits inclus) au profit de son fils Laurent. Laurent bénéficie de l’abattement en ligne directe de 100 000 € (pas de rappel fiscal).La valeur nette à inscrire dans l’acte de donation s’obtient en appliquant la formule figurant à la 4e ligne du tableau 1 (Donation en ligne directe). Cette valeur s’élève à :(300 000 € + 1 806 €) × 100/120 = 251 505 €, soit 351 505 € avant application de l’abattement de 100 000 €.Mme Gentil, qui a accepté de supporter les droits, devra s’acquitter de : (251 505 € × 20 %) – 1 806 € = 48 495 €.L’émolument net de Laurent sera ainsi de : 400 000 € – 48 495 € = 351 505 €.Par comparaison, si les droits avaient été supportés par Laurent, celui-ci aurait dû régler :(300 000 € × 0,2) – 1 806 € = 58 194 €, ce qui aurait ramené son émolument net à :400 000 € – 58 194 € = 341 806 €.La prise en charge des droits par le donateur se traduit dans cet exemple par un avantage supplémentaire pour le donataire de 9 699 € (351 505 € – 341 806 €) avec un dessaisissement égal du donateur (400 000 €).

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15ÉCHOS DU RÉSEAULe notaire et la libération d’actions par compensation de créancesInf. 9

Retour sur la compétence du notaire pour établir le certificat en cas d’augmentation de capital par compensation d’une créance ( compte courant d’associé par exemple).

AFFAIRES

Guenaël Baud, notaire à Nantes

au sein de la société. Le notaire retrouvait ainsi un monopole (Ansa, Comité juridique n° 12- 019 du 1er février 2012) ! Toutefois, face aux difficultés rencontrées pour obtenir un certificat (refus du notaire ou délais trop longs), elle a rendu un nouvel avis en 2017 et a reconnu la possibilité de désigner un CAC à cette seul fin (Ansa, Comité juridique n° 17- 051 du 8 novembre 2017) sans pour autant convaincre la doctrine (voir R. Mortier et S. de Vendeuil, « Les SAS sans commissaire aux comptes peuvent- elles en désigner un dans le seul but d’établir un certificat de libération d’actions par compensation ? » : Droit des sociétés avril 2018 étude 5).

Entrée en vigueur de la loi Pacte. Depuis le 1er septembre 2019, seules les sociétés commerciales dépassant certains seuils (voir décret 2019- 514 du 24- 5- 2019 pris en appli-cation de la loi 2019- 486 du 22- 5- 2019), quelle que soit leur forme, seront tenues désigner un CAC. Dans les sociétés par actions qui en seront dispensées, le législa-teur a expressément prévu la possibilité d’en désigner un pour établir le certificat de l’ar-ticle L 225- 146 du Code de commerce, tout en maintenant la compétence du notaire.

simplifiées (C. com. art. L 227- 1, al. 3). Jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi 2008- 776 du 4 août 2008, toutes ces sociétés étaient tenues de désigner un CAC.

Maintien de la compétence

du notaire

Quid des SAS sans commissaire aux comptes ? Depuis le 1er janvier 2009, seules les SAS d’une certaine taille ou membres de groupe doivent nommer un CAC (C. com. art. L 227- 9- 1). Dès lors, une SAS qui en est dépourvue doit- elle recourir à un notaire ou peut- elle désigner un CAC aux fins d’éta-blir le certificat ? En 2012, l’Association nationale des sociétés par actions avait considéré que la mention relative au certi-ficat « du commissaire aux comptes » se rapportait nécessairement au certificat éta-bli par le CAC désigné de façon permanente pour certifier les comptes sociaux et non par un CAC chargé d’une mission ponctuelle

Fin du monopole en droit des sociétés. Sous l’empire de la loi 66- 537 du 24 juil-

let 1966 et des textes précédents, le notaire était incontournable lors de la constitution ou de l’augmentation de capital des sociétés anonymes. Les souscriptions, les versements et les libérations d’actions par compensation avec des créances liquides et exigibles sur la société étaient en effet obligatoirement constatées dans une déclaration notariée. La loi 83- 1 du 3 janvier 1983 a mis fin à ce monopole en remplaçant la déclaration de souscription et de versement par un certi-ficat du dépositaire des fonds et en permet-tant de s’adresser au commissaire aux comptes pour constater la libération par compensation.

Notaire ou commissaire aux comptes. L’article L 225- 146 du Code de commerce, codifiant l’article 192 de la loi du 24 juillet 1966, dispose que « les libérations d’actions par compensation de créances liquides et exigibles sur la société sont constatées par un certificat du notaire ou du commissaire aux comptes ». Ce texte relatif aux sociétés anonymes est également applicable aux sociétés en commandite par actions (C.  com. art. L 226- 1, al. 2) et aux sociétés par actions

Page 18: ÉCHOS DU RÉSEAU ÉCLAIRAGE Le rôle du notaire dans jamais d

SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

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ÉCLAIRAGEFAMILLE

Le rôle du notaire dans la protection juridique des majeurs plus que jamais d’actualitéInf. 10

L’Assemblée nationale a rendu public un rapport d’information sur les droits fondamentaux des majeurs protégés. Pour améliorer le mandat de protection future, une des propositions donne au notaire un rôle primordial à jouer dans la protection juridique des majeurs.

Rapport d’information AN n° 2075 sur les droits fondamentaux des majeurs protégés du 26- 6- 2019

Gilles Raoul- Cormeil, professeur de droit privé à l’Université de Brest, directeur du Master 2 Droit civil – Protection des personnes vulnérables, Université de Caen

1. Un rapport, 30 propositions. Le 26 juin 2019, Mme Caroline Abadie, députée de l’Isère, et M. Aurélien Pradié, député du Lot, ont rendu public un rapport d’information sur les droits fondamentaux de la personne protégée. Ce rapport de 92 pages se conclut par 30 pro-positions, qui s’ajoutent aux nombreuses re commandations formulées en la matière en 2016 par le Défenseur des droits et la Cour des comptes puis, en 2018, par le groupe intermi-nistériel sur l’évolution de la protection juri-dique des majeurs (Déf. Droits, Protection juridique des majeurs vulnérables, sept. 2016 ; Cour des comptes, La protection juridique des majeurs : une réforme ambitieuse, une mise en œuvre défaillante, sept. 2016 ; A. Caron- Déglise, Rapport de mission interministérielle, L’évolution de la protection juridique des personnes : reconnaître, soutenir et protéger les personnes les plus vulnérables, sept. 2018).La genèse de ce rapport, la pertinence des propositions et les conclusions qu’il inspire doivent être évoquées avant de concentrer le commentaire sur le rôle du notaire dans la protection juridique des majeurs.

Un rapport d’information riche d’enseignements

2. La genèse du rapport d’information. La mission d’information sur les droits fonda-mentaux des majeurs protégés a été créée

par la commission des lois de l’Assemblée nationale le 17 octobre 2018, alors que le premier déplacement effectué par la mis-sion au tribunal d’instance de Paris date du 13 mars 2018 (Rapport d’information, p. 91). L’Assemblée nationale témoigne ainsi de son indépendance par rapport au pouvoir exécutif, alors que le groupe inter-ministériel présidé par Mme Anne Caron- Déglise, Avocate générale à la Cour de cassation, a débuté ses travaux à la Chancellerie le 15 mars 2018 et a rendu son rapport le 21 sep-tembre 2018. Dans un tel contexte, on est porté à rechercher la plus- value de l’analyse des députés, qui avaient toute liberté pour intervenir au cours des travaux pré-paratoires de la loi 2019- 222 du 23 mars 2019 de programmation 2018- 2022 et de réforme de la Justice afin de combler les lacunes de la loi du 5 mars 2007 (Loi 2007- 308 du 5- 3- 2007 portant réforme de la pro-tection juridique des majeurs). Le rapport n’arrive- t- il pas avec un temps de retard, alors que la loi précitée de 2019 a déjà res-tauré le droit de vote à 275 000 personnes

en tutelle et dispensé les majeurs en cura-telle et en tutelle de solliciter des autorisa-tions à mariage (C. élect. art. L 5 abrogé ; C. civ. art. 460 modifié par loi 2019- 222 du 23- 3- 2019, art. 10 ; voir G. Raoul- Cormeil, « L’union du majeur protégé (mariage, divorce, pacs) », in N. Peterka (dir.), Dossier expert : le droit des personnes protégées après la loi de réforme pour la Justice, SNH 15/19 inf. 13) ?

Construit suivant un plan en quatre parties, le rapport délivre une analyse approfondie des distorsions qui règnent entre la lettre de la loi et les difficultés pratiques que rencontrent tous les professionnels.

3. Retour sur la loi du 5 mars 2007. En pre-

mier lieu, le rapport rappelle toute l’am-bition de la loi 2007- 308 du 5 mars 2007 qui posait une injonction paradoxale (Th. Fossier, « L’objectif de la réforme du droit des incapacités : protéger sans jamais diminuer », Defrénois 2005, art. 38076, p. 3 à 34). Il résulte en effet de cette loi que la mesure de protection juridique passe par l’institution d’un tiers qui assiste ou

Une analyse approfondie des distorsions entre la lettre de la loi et les difficultés pratiques

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ÉclairageÉclairage 17

représente la personne dans l’exercice de ses droits, pour sauvegarder son autono-mie et préserver ses droits fondamentaux (C. civ. art. 415, al. 2 et 3).

4. La question du respect des droits fon-damentaux à l’ouverture de la mesure… La deuxième partie du rapport montre, avec beaucoup d’acuité, que le respect des droits fondamentaux du majeur exige une bonne évaluation socio- médicale de la vulnérabilité et de la dépendance tant celle- ci s’avère déci-sive quant au choix de la mesure. L’atteinte aux droits fondamentaux se caractérise aussi par l’absence des personnes à protéger devant les juges des tutelles. À ce propos, la pratique des ordonnances de non- audition appelle des réserves (Rapport d’information, p. 34 : « Développer le rôle de l’avocat »).

5. … et dans son exercice. Puis le rapport décline, dans une troisième partie, les droits fondamentaux qui sont éprouvés par l’exer-cice de la mesure : le droit de vote, la relation de soin, les démarches du quotidien auprès des banques et de l’administration (Rapport d’information, p. 48, 53, 58 et 60). Ainsi est- il incohérent que la personne en tutelle ait pu retrouver son droit de vote, mais se voit opposer par certaines préfectures l’interdic-tion de demander elle- même une carte natio-nale d’identité et de la signer (Rapport d’information, p. 60  ; Décret 55- 1397 du 22- 10- 1955 art. 4- 4 ; Rép. Grosdidier : Sén. 18- 1- 2018 n° 1870). Les députés ont égale-ment pris conscience des difficultés rencon-trées par les mandataires judiciaires à la protection des majeurs dans l’exercice de leur profession et de l’insuffisance des moyens mis à leur disposition. Il est temps que le législateur leur offre un statut juridique subordonné à une formation rigoureuse et à des garanties de financement (Rapport d’in-formation, p. 46). Le présent rapport rejoint les analyses de Mme Anne Caron- Déglise pro-mouvant l’institution d’un Conseil national des mandataires judiciaires à la protection des majeurs et d’un observatoire des majeurs protégés (A. Caron- Déglise, Rapport de mis-sion interministérielle, L’évolution de la pro-tection juridique des personnes : Reconnaître, soutenir et protéger les personnes les plus vulnérables, sept. 2018).

6. La nécessité d’une véritable politique publique. La quatrième partie du rapport préconise des remèdes à la défaillance du

pilotage national de la protection juri-dique des majeurs. Tant au plan local que national, les juges des tutelles et les ser-vices administratifs du Préfet de départe-ment ne travaillent pas assez ensemble et sont dépourvus d’instruments informa-tiques efficaces pour assurer le suivi des mesures, la régulation des acteurs et le contrôle de leur activité (Rapport d’infor-mation, p. 69).

7. Le droit des majeurs protégés en crise institutionnelle, financière… Les députés ont tenté d’aller plus loin que les trois rap-ports précédents. Les 30 propositions qu’ils formulent révèlent à mots couverts la triple crise que traverse le droit des majeurs pro-tégés. Ainsi, les députés ont bien compris qu’il n’existait pas de politique publique de la protection juridique des majeurs et que les acteurs réclamaient un pilotage institu-tionnel et des instruments de régulation. Ils ont aussi pris conscience du déficit de moyens financiers et du problème de finan-cement considérable qui allait se poser dans le contexte de vieillissement de la population.

8. … et notionnelle. En revanche, les députés n’ont pas perçu le chan-gement de paradigme du droit des majeurs proté-gés. Inspirés par l’audi-tion de Mme Catalina Devandas- Aguilar, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits des personnes handicapées, ils proposent de réécrire l’ar-ticle 415 du Code civil fixant les principes directeurs du droit des majeurs protégés afin d’affirmer la primauté du respect de la volonté et des préférences du majeur sur la préservation de son intérêt (Rapport d’in-formation, p. 21). Cette proposition sonne le crépuscule des incapacités d’exercice. La suppression de la tutelle et son remplace-ment par un système de soutien à la décision posera des difficultés lorsque la volonté de la personne vulnérable sera si fragile ou fluctuante qu’il faudra bien faire reposer la validité de l’acte juridique sur l’intervention d’un tiers qui sécurisera le consentement. Le rapport passe sous silence les désaccords qui peuvent exister entre le majeur protégé et la personne en charge de sa protection, et les remèdes que la loi apporte aujourd’hui

en permettant au curateur comme à la per-sonne sous curatelle de saisir le juge en pareille hypothèse (C. civ. art. 469).De manière générale, le rapport invite les notaires à jouer un rôle dans le choix de la mesure de protection juridique, quitte à en échanger de vive voix avec le juge des tutelles en ac compagnant la personne à protéger lors de l’audition préalable à l’ou-verture de la mesure (Rapport d’informa-tion, p. 33). Le rapport invite également le notaire à rendre plus performants les man-dats de protection future.

Le rôle du notaire dans le développement du mandat de protection future

9. Mieux informer le public. Le rapport invite le notaire à informer les familles de l’existence des mesures de protection juri-dique à des moments clés, tels que l’ou-verture d’une succession. « Dans le cadre de de la succession entre époux, les notaires

pourraient délivrer sys-tématiquement une information sur le man-dat de protection future » (Rapport d’information, p. 38). Les députés invitent aussi les notaires à informer le grand public de l’existence du mandat de protection future, en tant que mesure alternative aux

curatelles et aux tutelles. Précisons que la protection conventionnelle n’a pas voca-tion à être remplacée par l’habilitation familiale (C. civ. art. 494- 1). Cette mesure de protection juridique instaurée en 2015 rendra sans doute des services aux familles unies lorsque la personne vulnérable n’aura pas anticipé son besoin de protec-tion, mais la considération du temps la distingue du mandat de protection future.

10. Des mandats trop souvent tardifs… Quatre dates peuvent être portées sur le fil du temps pour retracer le cours d’un mandat de protection future : la date de formation du contrat, la date à laquelle l’altération des facultés mentales du mandant est médica-lement constatée, la date à laquelle les for-malités de prise d’effet du mandat sont réalisées et la date à laquelle le mandat cesse de produire ses effets.

Le rapport invite les notaires à jouer un rôle dans le choix de la mesure de protection juridique

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18 Éclairage

Le mandat de protection future est un acte d’anticipation. Le notaire doit donc inviter ses clients à trouver le moment propice où il est encore temps d’anticiper leur future défaillance. En pratique, 83 % des 5 937 man-dats qui ont pris effet entre 2009 et 2018 ont été signés par des octogénaires. Trop de mandats sont ainsi conclus à une époque où le mandant souffrait déjà vraisemblable-ment d’une altération de ses facultés men-tales. Le caractère tardif du mandat reste parfois à l’état implicite (Cass. 1e civ. 17- 4- 2019 n° 18- 14.250 F- PB : SNH 16/19 inf.  4 ; JCP G 2019 n° 593 note G. Raoul- Cormeil). En revanche, la pratique des man-dats défensifs, conclus après la saisine du juge des tutelles mais avant le jugement d’ouverture, a été condamnée par la juris-prudence (Cass. 1e civ. 12- 1- 2011 n° 09- 16.519 FS- PBI : BPAT 1/11 inf. 23 ; JCP G 2011 n° 15, 416, p. 691 note N. Peterka).

11. … qui nécessitent plus de souplesse et d’anticipation. À titre de remède, il a été pro-posé de déconnecter la validité du mandat de l’état de vulnérabilité de son auteur. Inspirée par le droit belge, cette proposition a été faite par le groupe présidé par Anne Caron- Déglise (Rapport de mission interminis-térielle, L’évolution de la protection juridique des personnes : Reconnaître, soutenir et protéger les personnes les plus vulnérables, sept. 2018 : spéc. p. 45, Adde, N. Peterka, Les insuffisances du man-dat de protection future en droit français. Contribution au groupe de travail). Le man-dat de protection future pourrait fonctionner, dès le lendemain de la conclusion du contrat, comme une mesure de soutien à la décision ou d’assistance tant que le mandant peut participer aux décisions, puis comme une mesure de représentation dès que l’altération des facultés mentales est constatée.Le meilleur moyen de lutter contre la conclusion à contretemps du mandat de protection future est d’encourager sa rédac-tion au moment le plus propice, c’est- à- dire au moment où la volonté du mandant sera en adéquation avec la situation patrimoniale et personnelle dans laquelle il serait confronté à la dépendance. Si l’âge de 80 ans est assurément tardif, celui de 60 ans ou l’entrée à l’âge de la retraite peut être un indicateur pour le notaire.

Il faut aussi songer à l’acte de désignation anticipée du futur curateur ou tuteur qu’en-visage la loi pour permettre à la personne à protéger de choisir la personne en charge de la fonction pour le cas où elle serait pla-cée en curatelle ou en tutelle. Cette désigna-tion, en principe, s’impose au juge (C. civ. art. 448 ; CPC art. 1255).

12. Mieux individualiser le mandat en mul-tipliant les acteurs… Le notaire doit composer avec la situation personnelle et familiale du mandant. Le rapport de la mis-sion d’information a le mérite d’inviter les notaires à multiplier les acteurs et à décliner leur rôle. La protection des biens peut être dissociée de la protection de la personne. Le mandant peut désigner plusieurs manda-taires en leur attribuant un ordre (mandataire de 1er rang ; mandataire de 2e rang ; manda-taire de 3e rang). L’acte d’anticipation doit conduire le notaire à envisager la situation dans laquelle l’un des mandataires serait dans l’incapacité ou dans l’impossibilité d’exercer sa mission. Le notaire doit inviter le mandant à désigner des contrôleurs de gestion. En effet, contrôler les comptes de

gestion n’est pas le cœur du métier du notaire, même si la loi l’y oblige (C. civ. art. 491). En réalité, la loi confère au notaire le rôle d’alerter le juge des tutelles à chaque fois qu’il doute que l’exécution du mandat de protection future

préserve toujours les intérêts du mandant. Mais le notaire peut déléguer, sous sa res-ponsabilité, la mission de contrôle des comptes. Un avocat fiscaliste ou un expert- comptable peut être désigné par le mandant, pour effectuer cette mission, sous la respon-sabilité du notaire. Le contrat peut prévoir la rémunération du professionnel du chiffre ou de tout mandataire (C. civ. art. 419, al. 5).

13. … et en désignant un tiers de confiance. La proposition n° 11 du rapport d’informa-tion invite les notaires à désigner un tiers de confiance. Les députés ont peut- être songé à la personne de confiance visée au Code de la santé publique qui, désignée par le patient majeur, doit être consultée afin de rendre compte de sa volonté au cas où celui- ci serait hors d’état de l’exprimer lui- même (CSP art. L 1111- 6). Le notaire doit informer les mandataires qui ont reçu une

mission de protection à la personne qu’ils n’ont pas plus de pouvoir qu’un tuteur. À l’inverse, s’ils sont désignés dans le man-dat notarié comme une personne de confiance, les mandataires n’exercent à ce titre qu’un rôle de témoin dont l’avis prévaut sur les autres membres de la famille. Insistons sur le fait que la personne de confiance peut être révoquée à tout moment et sans condition de forme. Le droit notarial ne déroge pas au droit médical. En droit de la santé, la liberté individuelle l’emporte sur la sécurité juridique des tiers. Le législateur s’est efforcé d’assurer un équilibre entre ces deux principes.Toute la difficulté pour le notaire qui rédige un mandat de protection future est donc d’allier la protection des biens à la protec-tion de la personne, alors que l’une et l’autre obéissent à des principes fondamentaux différents.

Le rôle du notaire dans le recueil du consentement et la vérification de la capacité juridique

14. Le recueil du consentement libre et éclairé… Le consentement lucide et non vicié est une condition de validité de tout acte juridique. Le notaire a une obligation d’information pour le plus grand profit de toutes les personnes amenées à signer un acte authentique. La loi du 5 mars 2007 a introduit une obligation d’information à la charge de celui qui a une mission de pro-tection de la personne du majeur (C. civ. art. 457- 1). Le groupe présidé par Mme Anne Caron- Déglise y a vu principe directeur qui devrait s’imposer aussi au protecteur aux biens (Proposition d’article 415- 1 du Code civil, in Rapport de mission interministé-rielle précité, p. 96). Ainsi le curateur, le tuteur ou la personne habilitée doit être présent, lorsque la loi ne l’interdit pas (cas du recueil des volontés testamentaires), aux entretiens entre la personne protégée et son notaire pour s’assurer qu’ils ont entendu et compris les mêmes informations.

15. … et ses implications selon le type d’acte. Lorsque le notaire rédige un acte unilatéral (testament authentique) ou une donation à laquelle une personne protégée est partie, l’officier public ministériel peut prendre un soin particulier à ce que la per-sonne protégée soit bien informée et soit traitée de manière positivement discrimi-nante. Par exemple, le notaire peut venir s’asseoir à côté de la personne protégée pour

Toute la difficulté est d’allier la protection des biens à la protection de la personne

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Éclairage 19Éclairage

simplement une succession dont l’actif dépasse manifestement le passif. C’est l’une des difficultés pratiques provoquées par la loi du 23 mars 2019 qui apparaît en filigrane dans le rapport d’information des députés, à propos du désengagement de certains mandataires professionnels qui manquent de moyens et de temps pour réaliser plei-nement leur mission d’ac compagnement (Rapport d’information, p. 61).

18. Une décision délicate mais parfois nécessaire. Le plus difficile pour le notaire reste la situation dans laquelle la personne vulnérable bénéficie encore de sa pleine capacité juridique alors qu’elle n’est plus en état psychologique de signer l’acte juridique qu’elle sollicite ou que l’un des membres de sa famille réclame pour elle. Les notaires doivent avoir le courage de refuser d’instrumenter.

succession (C. civ. art. 507- 1 modifié par loi 2019- 222 du 23- 3- 2019, art. 9). La déjudicia-risation caractérise ici un transfert de compétence du juge des tutelles vers le notaire. Pour autant, la loi n’a pas changé la qualification de l’acte, qui demeure acte de disposition. Dès lors on n’aurait pas à se demander si, en curatelle, l’assistance demeure requise. Pourtant, l’article 467 du Code civil relatif aux actes faits dans la cura-telle ne dispose pas que la personne en curatelle doit se faire assister de son cura-teur pour la conclusion d’un acte de dispo-sition. Ce texte, inchangé par la loi du 23 mars 2019 en dépit des re commandations de la doctrine, oblige le curateur à assister la personne en curatelle lorsque, pour le même acte, le tuteur doit solliciter une auto-risation du juge. De là, le doute sur l’obli-gation du curateur d’assister la personne en curatelle pour accepter purement et

lui parler à l’oreille où elle entend le mieux et adapter son discours à sa capacité d’entendement.En revanche, lorsque le notaire instrumente un contrat synallagmatique, tel qu’une vente, il doit se montrer impartial et les explications données doivent profiter équi-tablement à toutes les parties, sans créer de déséquilibre entre elles. Plus que les cura-teurs ou tuteurs familiaux, les mandataires judiciaires à la protection des majeurs ont ici un rôle à jouer en amont pour s’assurer que la personne protégée est en état de comprendre l’acte et de délivrer un consen-tement libre et éclairé.

16. La vérification de la capacité juri-dique… La capacité juridique est une autre condition de validité du contrat (C. civ. art. 1128 et 1145). Les notaires sont les seuls professionnels à vérifier la capacité juridique des parties à l’acte et à connaître le sens de la mention « répertoire civil » portée en marge de l’acte de naissance (C. civ. art. 444). Ils montrent ici l’exemple à d’autres professionnels qui devraient être plus atten-tifs à la capacité juridique des personnes, aux premiers rangs desquels figurent les assureurs, les médecins et les banques (Cass. 1e civ. 9- 11- 2011 n° 10- 14.375 FS- PBI : BPAT 1/12 inf. 18 ; AJ famille 2012 p. 108, note Th. Verheyde).

17. … et ses difficultés pratiques. La loi du 23 mars 2019 a déjudiciarisé un certain nombre d’actes graves, tels que l’acceptation pure et simple, par le tuteur, d’une succes-sion dont l’actif dépasse manifestement le passif, à condition de recueillir une attesta-tion du notaire chargé du règlement de la

E X T R A I T S

Rapport d’information n° 2075 sur les droits fondamentaux des majeurs protégés du 26- 6- 2019

« Proposition n° 11 : Renforcer la sécurité juridique des mesures alternatives : - en encourageant les notaires à prévoir des garanties supplémentaires lors de

l’élaboration des mandats de protection future (tiers de confiance, pluralités de man-dataires, etc.) ;

- […] ».

Conclusion : Le contexte de vieillissement de la population devrait favoriser le renforcement de la protection juridique des majeurs (amélioration de la législation civile, effort du budget de la Nation pour financer les mesures de protection juridique, institution d’un statut de mandataire judiciaire à la pro-tection des majeurs) et sa connaissance par le grand public. Les notaires ont un double rôle à jouer. Ils peuvent, d’une part, rendre plus attractifs et performants les mandats de protection future et, d’autre part, débusquer les situations de faiblesse pour favoriser la prise en charge des majeurs vulnérables.

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ÉCLAIRAGEAFFAIRES

La réglementation des sociétés pluri- professionnelles d’exercice est validéeInf. 11

Le Conseil d’État s’est prononcé sur la légalité des textes fixant les conditions de constitution et de fonction-nement des sociétés pluri- professionnelles d’exercice. À cette occasion, il a apporté d’utiles précisions sur l’application de ces textes

CE 17- 6- 2019 nos 400192 et 412149

1. Les conditions de constitution et de fonc-tionnement des sociétés ayant pour objet l’exercice en commun de plusieurs professions du droit et du chiffre (sociétés pluri- professionnelles d’exercice ou SPE) ont été fixées par une ordonnance de 2016 et une série de décrets de 2017 (Loi 90- 1258 du 31- 12- 1990 modifiée par l’ord. 2016- 394 du 31- 3- 2016 et notamment Décret 2017- 794 du 5- 5- 2017).Saisi d’un recours sur la léga-lité de l’ordonnance et du décret 2017- 794 par plusieurs instances professionnelles, le Conseil d’État a écarté les prin-cipales critiques dirigées contre ces textes et validé l’es-sentiel de la réglementation par deux décisions du 17 juin 2019. Nous en présentons ci- après les apports les plus importants.

2. Forme sociale d’une SPE. Selon la loi, la SPE peut revêtir toute forme sociale, à l’exception de celles conférant à leurs associés la qualité de commerçant (Loi 90- 1258 art. 31- 4 tel qu’issu de l’ordonnance). Le recours à une société civile est donc autorisé. Or, la loi Macron qui a habilité le Gouvernement à prendre l’ordonnance fixait une condition relative à la composition du conseil d’admi-nistration ou de surveillance de la SPE.Il n’en résulte pas, estime le Conseil d’État, que les SPE ne pourraient être constituées que sous une forme disposant d’un tel organe, si bien que le Gouvernement n’a pas

méconnu la loi d’habilitation en permettant aux SPE de revêtir toute forme sociale (CE 17- 6- 2019 n° 400192 point 11).3. Siège social. Le Conseil d’État valide également la possibilité de fixer librement le siège social dans les statuts (Décret 2017- 794 art. 4). Pour lui, ce texte ne méconnaît

pas la règle selon laquelle le siège d’une SEL de notaires est celui de l’office ou de l’un des offices (Décret 93- 78 art.  2). En effet, aucun principe ni aucune disposition législative ou régle-mentaire n’interdisent au pouvoir réglemen-taire de fixer, pour les

SPE, une règle différente de celle qui est prévue pour les sociétés exerçant la seule profession de notaire (CE 17- 6- 2019 n° 412149 point 14).

4. Détention du capital et des droits de vote. L’entrée au capital d’une SPE est per-mise à certaines personnes énumérées (dont les personnes physiques exerçant, au sein ou en dehors de la société, l’une des pro-fessions exercées par celle- ci), sans fixer pour aucune de ces personnes de condition de détention minimale du capital (Loi 90- 1258 art. 31- 6).Cette disposition est validée : le Gouvernement n’avait pas à fixer une règle de détention minimale du capital par les

professionnels en exercice dès lors que la loi d’habilitation ne l’imposait pas (Décision n° 400192 point 25).

5. Exercice de l’activité de chaque profes-sion. Le Conseil d’État rectifie une erreur matérielle de sorte que les SPE « ne peuvent ac complir les actes d’une profession déter-minée que par l’intermédiaire d’un de leurs membres ayant qualité pour exercer cette profession » (Loi 90- 1258 art. 31- 4 qui ren-voie à Loi 90- 1258 art. 1 al. 4 et non à l’al. 3 comme visé par erreur par l’ordonnance ; Décision n° 400192 point 14).Cette rectification a fait l’objet d’une publi-cation au Journal officiel (JO 22- 6- 2019 texte n° 84).

6. Exercice d’activités commerciales. La SPE peut exercer à titre accessoire toute activité commerciale dont la loi ou le décret n’interdit pas l’exercice à l’une au moins des professions qui constituent son objet (Loi 90- 1258 art. 31- 5). Il résulte de cette disposition que la société ne peut exercer à titre accessoire aucune activité commerciale dès lors qu’une telle activité est interdite aux membres de l’une des pro-fessions constituant son objet et alors même que cette activité serait autorisée pour les autres professions comprises dans cet objet.Le Conseil d’État écarte donc l’argument selon lequel le Gouvernement aurait méconnu la loi d’habilitation en permettant à l’avocat au Conseil d’être associé à une

Le siège social d’une SPE n’est pas nécessairement à l’office d’un des notaires membres

Éditions Francis Lefebvre, Rédaction affaires

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ÉclairageÉclairage 21

activité commerciale alors qu’une telle acti-vité serait interdite aux membres de cette profession (Décision n° 400192 point 21).

7. Déontologie au sein des SPE. Les statuts de la SPE doivent comporter des disposi-tions propres à garantir l’indépendance de l’exercice professionnel des associés et des salariés et le respect des dispositions régle-mentaires encadrant l’exercice de chacune des professions qui constituent son objet, notamment celles relatives à la déontologie (Loi 90- 1258 art. 31- 8).Le Conseil d’État valide cette disposition : la loi d’habilitation prescrit au Gouvernement de prendre en considération les risques de conflits d’intérêts propres à chaque profes-sion et de préserver les principes déontolo-giques applicables à chacune d’elles ; elle n’impose pas de prévoir des règles déonto-logiques spécifiques à l’exercice de diffé-rentes professions par la même société ni de créer une autorité interprofessionnelle (Décision n° 400192 point 30).Les Hauts Magistrats précisent à cet égard que chaque professionnel de la SPE doit respecter les dispositions réglementaires encadrant l’exercice de sa profession, notamment celles relatives à la déontologie, à la prévention et à la gestion des conflits d’intérêts (point 31).

8. Conflit d’intérêts. Il est vrai, reconnaît le Conseil d’État, que le texte ne comporte pas de définition du conflit d’intérêts. Aussi l’existence d’un tel conflit doit- elle être appréciée par chaque professionnel au regard des conditions d’exercice et des exigences déontologiques propres à sa profession. Le Conseil écarte donc l’argu-ment selon lequel la conception du conflit d’intérêts retenue par l’ordonnance, qui serait fondée sur la défense de l’intérêt d’un client identifié, méconnaîtrait la liberté d’entreprendre et les exigences de respect de la déontologie (Décision pré-citée point 34).

9. Secret professionnel. Les obligations de confidentialité ou de secret professionnel ne font pas obstacle à ce qu’un profession-nel communique à d’autres professionnels toute information nécessaire à l’ac complissement des actes et à l’organi-sation du travail au sein de la société dans l’intérêt du client et à condition que ce dernier, préalablement informé de cette

E X T R A I T

CE 17- 6- 2019 n° 400192« 30. En deuxième lieu, l’article 65 de la loi du 6 août 2015 a autorisé le Gouvernement

à prendre par ordonnance les mesures relevant du domaine de la loi pour faciliter la création des sociétés pluri- professionnelles d’exercice « en prenant en considération les in compatibilités et les risques de conflits d’intérêts propres à chaque profession « et en « préservant les principes déontologiques applicables à chaque profession ». Ces dispositions n’ont ni pour objet ni pour effet de modifier ou de remettre en cause les règles déontologiques en vigueur propres à chacune des différentes professions susceptibles d’entrer dans l’objet social d’une société pluri- professionnelle d’exercice. Contrairement à ce que soutiennent le Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires et la chambre interdépartementale des notaires de Paris, elles n’imposent au Gouvernement ni de prévoir dans l’ordonnance des règles déontologiques spécifiques à l’exercice de différentes professions par la même société, ni de créer une autorité interprofessionnelle, ni même d’imposer au pouvoir régle-mentaire le soin d’édicter de telles règles. Il demeure loisible au pouvoir réglementaire d’adopter de telles dispositions s’il estime qu’elles sont de nature à renforcer l’efficacité du traitement des difficultés déontologiques et des conflits d’intérêts.

31. Il résulte des termes mêmes de l’article 31- 8 de la loi du 31 décembre 1990 issu de l’ordonnance attaquée que chaque professionnel doit respecter, dans son exercice professionnel au sein d’une société pluri- professionnelle d’exercice, les dispositions réglementaires encadrant l’exercice de sa profession, notamment celles relatives à la déontologie, à la prévention et à la gestion des conflits d’intérêts. L’obligation d’in-formation mutuelle des associés et des salariés prévue à l’article 31- 8 est destinée à permettre à chaque professionnel d’assurer la gestion d’un conflit d’intérêts identifié au regard des prescriptions déontologiques propres à sa profession. Les dispositions en vigueur applicables en cas de méconnaissance des obligations professionnelles et déontologiques ont vocation à s’appliquer en cas de non- respect de cette obligation. Les requérants ne sont dès lors pas fondés à soutenir que, faute d’avoir précisé les règles déontologiques et celles relatives à la gestion des conflits d’intérêts au sein des sociétés pluriprofessionnelles d’exercice, l’article 3 de l’ordonnance attaquée mécon-naîtrait la loi d’habilitation et, en tout état de cause, le principe constitutionnel de continuité du service public de la justice. »

En conclusion : Des notaires peuvent s’associer au sein d’une SPE avec d’autres professionnels du droit et du chiffre pourvu que la forme sociale choisie ne leur donne pas la qualité de commerçant, que la société n’exerce aucune activité commerciale qui serait interdite à l’un de ses membres et que chaque professionnel exerce dans le respect de sa déontologie, et notamment dans le respect du secret professionnel sauf accord du client pour le lever au profit d’un autre membre du la SPE.

faculté de communication, y ait donné son accord selon certaines modalités précisées par décret (Loi 90- 1258 art. 31- 10 ; Décret 2017- 794 art. 25). Le Conseil d’État valide ces dispositions.Pour lui, elles n’autorisent les professionnels à  partager des informations à caractère secret que dans la stricte mesure nécessaire à l’ac complissement de leurs missions res-pectives au service de leur client commun (Décisions n° 400192 point 41 et n° 412149 point 25).

Par ailleurs, la communication d’informa-tions est subordonnée à un accord exprès et préalable du client, ce consentement devant être lui- même précédé d’une information sur sa portée et l’étendue du partage d’informa-tions envisagé. Le Conseil en conclut que ces précautions sont de nature à éviter une atteinte excessive au droit au respect du secret professionnel garanti par la Déclaration des droits de l’Homme et par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme (Décision n° 400192 point 41).

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NOTAIRE & OFFICE

répondre plus finement aux attentes des offices. Afin de faire face aux enjeux de la loi Croissance qui a entraîné l’accroisse-ment du nombre de notaires, soit 2 000 nou-veaux clients à ac compagner, l’ADSN a doublé ses effectifs en 4 ans. Cette augmen-tation et le contexte actuel ont accéléré l’urgence d’une réorganisation.Tout en gardant son cap, le groupe a restruc-turé ses activités au sein de trois marques distinctes. Sous la marque ombrelle « Groupe ADSN », deux marques commerciales, ADSN et Adnov, voient le jour, chacune correspon-dant à deux entités bien distinctes.Les fonctions transverses (RH, finances, communication) restent communes aux deux filiales tandis que chaque entité déploie sa propre force commerciale, son parcours client, et dispose de ses propres systèmes d’information et extranet. La dif-fusion des produits et services se fera de façon absolument indépendante.

Une gouvernance bicéphale du Groupe ADSN. Cette organisation, effective depuis le 1er juin 2019, s’ac compagne d’une nou-velle gouvernance bicéphale du Groupe. Le conseil de surveillance, d’une part, veille à

télépublications, permet des échanges dématérialisés avec le service de la publicité foncière, la Banque des territoires et l’ad-ministration fiscale ; le minutier central électronique des notaires (Micen) qui garantit la conservation et la consultation des actes authentiques électroniques (AAE) sur une durée de 75 ans et qui gère un flux de 12 000 actes par jour ; les bases de don-nées immobilières de la profession.

Une structure simplifiée et trois marques commerciales distinctes

Jusqu’ici, six structures coexistaient, l’ADSN et ses cinq filiales Real.not, Media.not, Cil.not, Min.not et Publi.not. Les activités étaient

organisées en trois pôles : le cœur de métier, la communication et

l’immobilier.La restructuration du groupe s’est avé-rée nécessaire pour

se soumettre aux exigences de l’Auto-

rité de la concurrence qui a mis en cause les liens entre l’ADSN et le CSN et pour

PRESTATAIRES

Le Groupe ADSN se transforme pour gagner en clartéInf. 12

Le 1er juin 2019, le Groupe ADSN a opéré sa mue pour s’adapter aux défis

du notariat. La nouvelle identité a été dévoilée au 115e Congrès des notaires

à Bruxelles. Le point sur la réorganisation qui marque l’entrée de l’ADSN

dans une nouvelle ère.

Avant l’été, l’Association pour le dévelop-pement du service notarial (ADSN) s’est transformée et a repensé son organisation interne sans perdre de vue sa vocation pre-mière depuis près de 40 ans, à savoir être le fer de lance technologique du notariat par la mutualisation des moyens et des outils numériques.

Un acteur historique de la profession

Depuis sa création en 1983, le groupe a développé de nombreux outils et notam-ment : le fichier central des dispositions de dernières volontés (FCDDV) qui regroupe plus de 20 mil-lions de documents ; Télé@actes qui, avec un flux annuel d’un million de

Adnov offre un éventail d’outils pour moderniser les offices et accroître leur efficacité

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23Notaire & Office

SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre 2019 n° 28

« B R È V E S »SYNDICAT« Pourquoi un syndicat d’employeurs ? » thème du 54e Congrès du SNN

Quelle est l’utilité d’un syndicat d’employeurs ? Le 54e Congrès du Syndicat national des notaires (SNN) s’efforcera de répondre à cette interrogation du 19 au 21 septembre prochains à Vienne. Le rapport a d’ores et déjà été publié et envoyé à tous

les notaires cet été. Alors que les effectifs du syn-dicat sont faibles et que le renouvellement des cadres est quasi inexistant, Régis Huber, président du Congrès et ses rapporteurs, abordent l’ensemble des questions relatives au syndicalisme patronal, y compris les plus embarrassantes : représentativité (notamment celle partagée entre le CSN et le SNN), rôle social du notaire, difficultés statutaires (clercs de notaire, notaires salariés), remèdes au malaise dans les offices ou à la solitude du chef d’entreprise, péréquation, obligation de s’associer à partir d’un seuil de chiffre d’affaires, etc. « Le (ou les) syndicat(s) de notaires ont cette utilité de pouvoir avoir une parole plus libre. (…) Ils ont cette liberté de ton, cette faculté de revendication que le CSN ne pour-rait pas forcément porter », souligne Jean- François Humbert, président du CSN.Syndicat national des notaires, rapport du 54e Congrès, juillet 2019

IMMOBILIERÀ l’avenir, la construction devra prendre de la hauteurInvité lors de la présentation du marché de l’im-mobilier francilien au 2e trimestre 2019, Benoist Apparu, ancien ministre du logement et président du directoire d’IN’LI, a souligné le volume record de constructions à Paris et en Île- de- France, le seuil de 80 000 logements mis en chantier ayant été dépassé. Il veut alerter l’État sur la définition des zones de pouvoir d’achat et de croissance, sur l’enjeu démographique et l’aménagement du terri-toire. Comme solution à long terme à l’étalement urbain, il propose de remplacer l’artificialisation des sols par une densification urbaine avec la construc-tion de logements en hauteur. Il rejoint en ce sens l’équipe du 114e Congrès des notaires à Cannes en mai 2018 (SNH 19/18 inf. 13).Club notarial de l’immobilier, Chambre interdéparte-mentale des notaires de Paris, 5- 9- 2019

PROFESSIONDe nouveaux membres à la Commission nationale de sélectionSuite à des démissions, trois nouveaux membres rejoignent la Commission nationale de sélection des candidats admis à la formation de notaire, pour la durée du mandat restant à courir, soit jusqu’en juin 2021. Tous notaires assistants, Élodie Hellegouarch (Rennes) remplace en qua-lité de membre titulaire Cécile Chauveau- Tudoret, Alexandre Gary (Toulouse) et Adrien Grosset (Lyon) remplacent respectivement Gaëlle Mazeron et Pauline Rucksthul en tant que suppléants.Arrêté du 6- 8- 2019 JUSC1923197A : JO 15

ce que les décisions stratégiques soient conformes aux grandes orientations définies par le CSN. Il est composé de notaires sen-sibilisés aux enjeux de la transition numé-rique et présidé par Didier Coiffard, président honoraire du CSN. Le directoire, d’autre part, est chargé de définir la stratégie du groupe. Il est présidé par l’ancien direc-teur général de Min.Not, Didier Rossignol, assisté dans cette tâche par Didier Froger, vice- président.

ADSN regroupe les services liés aux activi-tés régaliennes. L’ADSN est exclusivement dédiée aux activités institutionnelles à savoir les services et produits destinés aux notaires, officiers publics. Il s’agit de garantir la sécu-rité requise pour l’authenticité. L’offre regroupe les clés Real, les messageries de l’office, le portail de recueil des consente-ments, Télé@ctes, état civil, casier judiciaire, FCDDV, Pacsen, bases de références immo-bilières. Il comprend également les outils

destinés à simplifier l’organisation quoti-dienne au sein de l’office notarial (prise de rendez- vous, AAE et AAE dématérialisé, Micen, Safer).

Adnov prend en charge les activités numé-riques et concurrentielles. Adnov, présidée par Olivier Coustou, regroupe les activités du secteur concurrentiel et a pour mission de faciliter le développement et la croissance des activités notariales. Cette filiale ras-semble les services réseaux de la profession avec la gamme RealIT, tout ce qui concerne la sécurité informatique et la protection des données, ainsi que les services de relation client. Elle offre par exemple des supports de communication éditoriaux et digitaux pour optimiser la relation client, des guides métiers, des outils et services dédiés à l’ex-pertise et à la négociation immobilière tels des sites web permettant l’évaluation des biens immobiliers ou la publication d’an-nonces. Adnov ambitionne de proposer, en priorité aux notaires mais pas seulement, un éventail d’outils complémentaires et innovants pour adapter les offices et accroître leur efficacité. D’autres acteurs économiques peuvent intervenir sur ce mar-ché, les notaires étant alors tout à fait libres de les solliciter.

Frédérique Perrotin

LE GROUPE ADSN EN BREF400 collaborateurs, 113 métiers51 % d’hommes, 49 % de femmesLe site historique du groupe à Venelles s’agrandit et passe de deux à quatre bâtiments. Le groupe conserve un bureau à Paris.

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SOLUTION NOTAIRE HEBDO 12 septembre n° 28

RENDEZ-VOUS ON EN PARLE26 septembre 2019

Spécial futurs notaires : comment réussir son installation ?Organisateur Chambre des notaires de Paris, Comité initiatives et innovationsProgramme Destiné aux futurs notaires tirés au sort en rang utile (carte ins-tallation 2018/2020), cet événement traitera de plusieurs problématiques parmi lesquelles :- Nomination et prestation de serment- Conditions d’installation- Témoignages des créateurs d’offices- Présentation des services et outils de la Chambre et de la professionParmi les intervenants Bertrand Savouré, président de la Chambre des notaires de Paris ; Viviane Beuzelin, premier syndic ; Sarah Hollard et Jean-Philippe Brunet, notaires à ParisLieu Chambre des notaires de Paris, Paris 1er Inscription http://inscription.notaires.paris-idf.fr/evenements/c2i_26-sept-2019

27 septembre 2019

Présent et avenir de la réserve héréditaireOrganisateur Institut de recherche en droit privé (IRDP)Programme- La réserve des enfants et le conjoint survivant, le droit à réserve du conjoint survivant- La réserve et… les libéralités en usufruit ou en nue-propriété, les avantages indirects, les assurances-vie, les sociétés- La réserve en valeur, en DIP, les renonciations à la réserve.Parmi les intervenants Benoist Boussion, notaire et président Arnu Nantes, Vivien Zalewski-Sicard, maître de conférences à Toulouse, Hélène Péroz, professeur à Nantes, Bernard Vareille, professeur à Limoges, Nathalie Peterka, professeur à l’UpecLieu Faculté de droit, amphi F, NantesRenseignements [email protected] Marie-Odile PessuTél. 02 40 14 15 65Inscription https://rese2019.sciencesconf.org/

14 octobre 2019

29e Rencontres Notariat-Université : l’abus de droit et la pratique notarialeOrganisateur Arnu, Journée Jean DerruppéProgramme Trois thèmes pour cet après-midi qui se déroulera de 14 à 18 h :- L’abus de droit au lendemain de la loi de finances pour 2019,- Abus de droit et stratégies patrimoniales : illustrations pratiques,- Abus de droit et responsabilité du notaire.Parmi les intervenants Jean-François Sagaut, président de l’Arnu, Gilles Bonnet et François Bonte, notaires à Paris, Frédéric Douet, professeur à l’Université de Rouen, Philippe pierre, professeur à l’Université de RennesLieu CFPN, Paris 12e Renseignements et inscription [email protected] www.arnu.info

▶ FISCALITÉ

Fiscalité des stock-options et convention franco-suisse : l’action est en option, pas la taxationVincent Villette, maître des requêtes au Conseil d’État

Les options d’achat ou de souscription d’actions (stock-options) constituent un sujet politiquement sen-sible, ce qui explique leur régime fiscal stratifié et fluc-tuant. La difficulté à appréhender le traitement de ces rémunérations est encore accrue dans un contexte de mobilité internationale, pourtant fréquent compte tenu du profil des bénéficiaires. Dans ces conditions, la déci-sion commentée apporte d’utiles éclairages sur l’articu-

lation, en cette matière, du droit national avec le droit issu des conventions fiscales bilatérales.

RJF 8-9/19, Chronique

▶ FAMILLE

La protection du logement de la famille ne prend pas fin avec le mariage !Élisabeth Rousseau, maître de conférences à l’Université de Rouen

03/09/2019 Recueil Dalloz - 201929

dallozknd-pvgpsla5.dalloz-revues.fr/fr/pvPrintWLI.asp?skin=dlz_kndv2&publication=004877&issue=201929&page=1&choice=1,3,4,5,6,7,8,9,10,… 1/49

Imprimé par CLAIRE GIRARD ([email protected]) Tous droits réservés

L’arrêt de la première chambre civile de la Cour de cas-sation du 22 mai 2019 ne doit pas passer inaperçu. Si on veut bien appréhender dans sa globalité la nécessité de protection du logement familial, le système mis en place par la Cour dans cet arrêt ne peut satisfaire. Si la solution rendue peut paraître justifiée au regard du seul droit des régimes matrimoniaux, il n’en est rien au regard du droit patrimonial. Elle est, à ce titre, éminemment critiquable.

Recueil Dalloz n° 29, 5-9-19

▶ NUMÉRIQUE

La blockchain : de la technologie à la technique juridiqueMustapha Mekki, professeur à l’Université Paris XIII, codirecteur de l’Irda ; Nicolas Laurent-Bonne, professeur à l’Université Clermont Auvergne ; Alain Bensoussan, avocat Lexing Alain Bensoussan Avocats, etc.

22/07/2019 Dalloz IP/IT - 201907-201908

dallozknd-pvgpsla6.dalloz-revues.fr/fr/pvPrintWLI.asp?skin=dlz_kndv2&publication=007582&issue=201907&page=1&choice=1,2,3,4,5,6,7,8,9,1… 1/52

Imprimé par CLAIRE GIRARD ([email protected]) Tous droits réservés

La blockchain fascine et effraye à la fois. Elle est surtout recouverte d’un grand mystère. Pour lever ce voile d’ignorance et appréhender le phénomène dans tous ses aspects, sans a priori, l’Institut de recherche pour un droit attractif (Irda) a organisé en collaboration avec la Cour de cassation un cycle de conférences sur « les blockchains : entre mystères et fantasmes ». Ce dossier

pose la toile de fond, partant de la blockchain appréhendée comme une technologie afin de mieux comprendre la blockchain comme instrument juridique.

Dalloz IP/IT n° 7-8, Juillet-Août 2019, Dossier

▶ INTERNATIONAL

Le nouveau Règlement « Bruxelles II ter »Estelle Gallant, professeur à l’Université Toulouse I Capitole (Irdeic)

Le Règlement 2019/1111 « Bruxelles II ter », qui révise le Règlement 2201/2003 « Bruxelles II bis » et qui viendra le remplacer à partir du 1er août 2022, vient d’être publié au Journal officiel de l’Union européenne. L'auteur en fait une rapide présentation, notamment en ce qui concerne la matière matrimoniale.

AJ Famille n° 7-8, juillet 2019

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La loi Pacte du 22 mai 2019 vise à faciliter la vie des entreprises et leur financement.Elle comporte des mesures variées en droit des affaires :

> Promouvoir la «raison d’être» des sociétés, renforcer la présence des salariés dans les conseils d’administration, renforcer la transparence des conventions réglementées, assouplir le régime des actions de préférence...

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