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La crise du rouble russe de 2014 est une crise financière qui affecte la valeur du rouble russe . Elle commence vers le mois de juillet 2014 et s'accentue très fortement vers le début du mois de décembre de la même année. Elle a pour principales causes la baisse du prix du pétrole , la spéculation contre le rouble , et les sanctions économiques infligées par l' Union européenne à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine . En effet, le pétrole représente 50 % des recettes de la Russie et les deux tiers des exportations du pays. Un rapport de la Banque centrale de Russie publié le 15 décembre a montré que si le baril de pétrole se maintenait à 60 dollars américains , prix atteint après six mois de baisse divisant presque par deux son cours en 2014, l'économie russe se contracterait de 4,5 à 4,8 %. En ce qui concerne les ménages, la hausse des prix est une répercussion très concrète. Elle approchait déjà 10 % sur un an le 18 décembre 2014 et risque de s'accentuer pour atteindre 15 % 10 . Le mois de décembre 2014 a vu réapparaître des étiquettes en devises étrangères dans certains magasins, des étiquettes qui étaient fréquentes durant les années 1990. Certains Russes se sont dépêchés d'acheter du matériel électronique, des meubles voire des voitures, dans la peur d'une très haute flambée rapide et prochaine des prix. Aussi, pour la deuxième fois en un mois, les prix des billets d'avion ont augmenté de 14 %, ainsi que ceux du constructeur automobile Nissan , de 3 % à 5 % 11 . La Russie est également confrontée à un départ de ses capitaux. Effectivement, 128 milliards de dollars (soit 103 milliards d’euros) se sont « envolés » en 2014, selon la Banque centrale de Russie . Les 20 premières fortunes de Russie ont mis à l'abri une grande partie de leurs avoirs dans des paradis fiscaux . Chypre est l'une des destinations financières favorites des millionnaires et milliardaires russes 12 . Afin de stopper cette fuite, Vladimir Poutine a proposé une

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La crise du rouble russe de 2014 est une crise financière qui affecte la valeur du rouble russe. Elle commence vers le mois de juillet 2014 et s'accentue très fortement vers le début du mois de décembre de la même année. Elle a pour principales causes la baisse du prix du pétrole, la spéculation contre le rouble, et les sanctions économiques infligées par l'Union européenne à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine. En effet, le pétrole représente 50 % des recettes de la Russie et les deux tiers des exportations du pays. Un rapport de la Banque centrale de Russie publié le 15 décembre a montré que si le baril de pétrole se maintenait à 60 dollars américains, prix atteint après six mois de baisse divisant presque par deux son cours en 2014, l'économie russe se contracterait de 4,5 à 4,8 %.

En ce qui concerne les ménages, la hausse des prix est une répercussion très concrète. Elle approchait déjà 10 % sur un an le 18 décembre 2014 et risque de s'accentuer pour atteindre 15 %10. Le mois de décembre 2014 a vu réapparaître des étiquettes en devises étrangères dans certains magasins, des étiquettes qui étaient fréquentes durant les années 1990. Certains Russes se sont dépêchés d'acheter du matériel électronique, des meubles voire des voitures, dans la peur d'une très haute flambée rapide et prochaine des prix. Aussi, pour la deuxième fois en un mois, les prix des billets d'avion ont augmenté de 14 %, ainsi que ceux du constructeur automobile Nissan, de 3 % à 5 %11.La Russie est également confrontée à un départ de ses capitaux. Effectivement, 128 milliards de dollars (soit 103 milliards d’euros) se sont « envolés » en 2014, selon la Banque centrale de Russie. Les 20 premières fortunes de Russie ont mis à l'abri une grande partie de leurs avoirs dans des paradis fiscaux. Chypre est l'une des destinations financières favorites des millionnaires et milliardaires russes12. Afin de stopper cette fuite, Vladimir Poutine a proposé une amnistie pour les capitaux rapatriés. Ainsi, Alicher Ousmanov, l'homme le plus riche de Russie, a rapatrié dans son pays ses participations majoritaires.Aussi, de nombreuses firmes comme Apple, Ikea, McDonald's, ou bien des constructeurs comme Nissan, ont pris des mesures très rudes. Effectivement, l'Apple Store a fermé sur Internet en Russie le mercredi 17 décembre, il est donc impossible d'acheter des produits provenant d'Apple en ligne13. La marque se justifie par la perte énorme d'argent en raison des fluctuations du rouble; de ce fait, elle a prévu d'augmenter fortement ses prix avant de rouvrir14. McDonald's a de son côté ajusté ses tarifs : le prix du Big Mac a ainsi augmenté de 2,2 % pour s'établir à 94 roubles15. De son côté, General Motors a annoncé le 18 décembre la suspension de la livraison de ses véhicules aux concessionnaires russes en réponse à la volatilité du rouble sur le marché des changes. Nissan, pour sa part, a déjà augmenté de 5 % à 8 % ses prix sur la moitié des modèles commercialisés en Russie. Selon Carlos Ghosn, le groupe automobile japonais a relevé ses tarifs sur les modèles qui utilisent beaucoup de composants importés16.Lundi 22 décembre, la Banque centrale a annoncé avoir mis sous tutelle la banque Trust, au bord de la faillite. Près de 30 milliards de roubles (soit 492 millions d'euros) vont être utilisés pour renflouer cet important groupe bancaire russe (29eétablissement bancaire de Russie ; mais surtout 15e en termes de dépôts de

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particuliers). La Banque centrale de Russie a annoncé qu'elle allait instaurer une gouvernance provisoire à la tête de la banque le temps de trouver un repreneur qui devrait être « une grande banque russe »17. Ce sauvetage est une manière de rassurer les investisseurs afin d'éviter un effet de contagion.

Évolution du cours du rouble russe en fonction des événements

Événement DateRUB pour

1 USDRéf.

Début de l'Euromaïdan21 novembre 2013

32.9975 1

Crise de Crimée 18 mars 2014 36.2477 2

Référendum de 2014 à DonetskRéférendum de 2014 à Louhansk

11 mai 2014 35.2270 3

Protocole de Minsk5 septembre 2014

37.0028 4

Élections générales de 2014 à DonetskÉlections générales de 2014 à Louhansk

2 novembre 2014

43.0072 5

Intervention de la Banque centrale russe16 décembre 2014

68.4910 6

10 jours après l'intervention de la Banque centrale russe

26 décembre 2014

53.4330

La monnaie russe s'est négociée, lundi, à des niveaux jamais atteints depuis la

crise financière de 1998. La valeur du rouble a chuté de près de 40 % depuis le

début de l'année à cause de l'économie du pays et des tarifs en baisse du pétrole.

Du jamais vu... du moins pour ceux qui sont nés après la crise financière russe de 1998. Le rouble a vécu, lundi 1er décembre, sa pire journée en 16 ans. La monnaie se négociait, à la mi-journée, à 54 roubles pour un dollar et à 67 roubles pour un euro, signant une chute historique de 9 %.Elle a regagné quelques couleurs dans les heures qui ont suivi, mais la tendance depuis le début de l'année est à la débandade. Le rouble a, en effet, perdu plus de 37 % de sa valeur en un an. 

Le prix bas du pétrole, l'un des principaux produits d'exportation russes, constitue la raison principale de cette dégringolade. La décision, vendredi 28 novembre, du

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cartel des pays producteurs de pétrole - l'Opep - de ne rien faire pour enrayer la chute des tarifs du brut a accentué la tendance à la baisse pour le rouble.

La Russie est aussi confrontée à un départ des capitaux : 128 milliards de dollars (103 milliards d’euros) se sont "envolés" en 2014, selon la Banque centrale de Russie (BCR).

La crise financière en Russie, qui s'est traduite également par une crise économique, a culminé en 1998. Elle est marquée par une dévaluation brutale du rouble et un défaut sur la dette russe (les GKO notamment).

Cette crise se produit à la suite de la crise économique asiatique de 1997, située au début d'un ralentissement économique mondial.

L'inflation cette année-là fut de 84 % en Russie.

Prolongements[modifier | modifier le code]

La crise sur les GKO cause dans le monde une course vers la liquidité et une fuite vers la qualité, lesquelles causent la faillite du hedge fund Long Term Capital Management. Ce dernier ne détenait directement pas même une obligation russe, mais il possédait des obligations adossées à des créances douteuses1.

Mais cette crise a été salutaire, en ce sens qu'elle a forcé le gouvernement à dévaluer le rouble - contre l'avis du FMI -, permettant ainsi à l'appareil de production russe de redevenir compétitif et de se remettre en marche[réf. nécessaire]. La hausse des prix du pétrole et les réformes économiques engagées par Vladimir Poutineà partir de 1999 ont favorisé également ce rebond [réf. nécessaire]. Entre 1999 et 2005, la Russie a connu une croissance économique moyenne supérieure à 6 %.

Russie: la crise actuelle n'est pas une répétition de celle de 1998Dans une économie mondialisée, on ne peut croire que les difficultés de la Russie soient sans conséquences pour les autres pays, y compris le nôtre. Mais, en dépit de quelques traits communs, la crise actuelle ne ressemble guère à celle qui a frappé le pays à la fin du siècle dernier.

Les derniers événements ont été d’une violence extrême: entre le début de l’année et la mi-décembre, le rouble a perdu près de la moitié de sa valeur face au dollar, la bourse russe, elle, a perdu plus de la moitié de sa valeur et la hausse des prix à la consommation a avoisiné 10%.  Dans sa conférence de presse du 18 décembre, Vladimir Poutine s’est voulu rassurant:les pensions et les salaires seront payés, mais il y aura des coupes budgétaires et la croissance ne retrouvera un niveau correct que dans deux ans. 

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Même en supposant qu’il ait raison, les prochains mois risquent fort d’être très difficiles pour les Russes. Selon les calculs de la banque centrale, le PIB pourrait chuter de 4,8% en 2015.  Cette estimation est peut-être encore trop optimiste : Eric Chaney et Greg Venizelos, économistes à AXA IM, jugent que le recul devrait être d’au moins 5 % après une croissance modeste de 0,5% en 2014.Des sanctions plus efficaces que prévu et un pétrole en chute libre

De quels maux souffre la Russie? D’abord des sanctions occidentales, qui semblent avoir été en fait beaucoup plus efficaces qu’on ne l’avait pensé. Le gel des avoirs à l’étranger d’un certain nombre de proches de Vladimir Poutine est sans doute la mesure qui a le plus frappé les esprits, à côté de l’interdiction des exportations vers la Russie de matériel militaire et de produits pouvant avoir un double usage civil et militaire et de l’interdiction de participer aux activités de prospection pétrolière en Arctique, mais celles qui ont fait le plus mal concernent l’arrêt du financement à long terme des banques et entreprises russes.Cette fermeture de l’accès aux capitaux étrangers a toutefois une conséquence paradoxale que l’on n’avait peut-être pas prévue: rendre l’économie nationale encore plus dépendante des pouvoirs publics, et donc du système mis en place par le président de la Fédération…

 A ces sanctions s’est ajoutée depuis cet été la décrue des prix du pétrole brut, qui prive le pays d’une partie de ses recettes en devises et l’Etat d’une partie de ses recettes fiscales.  Ces deux phénomènes cumulés –les sanctions et  le recul des cours du pétrole– ont pesé sur le cours du rouble, tandis que la riposte du président Poutine –l’arrêt de l’importation de certains produits alimentaires– poussait les prix à la hausse. Et la décision de la banque centrale de porter son taux directeur à 17%, certes justifiée par le besoin de soutenir le cours de la monnaie, va avoir un effet récessif fort si ce taux est maintenu durablement à un niveau aussi prohibitif.Une situation bien différente de celle de 1998

Va-t-on bientôt parler de «crise russe» comme ce fut le cas à l’été 1998 ? Non, car la situation d’ensemble est très différente. Le seul point commun est le bas niveau des prix du pétrole, très pénalisant pour une économie peu diversifiée. La crise russe de 1998 avait été précédée par la crise asiatique de 1997, elle-même  provoquée par le retrait de capitaux des pays avancés qui avaient été placés là dans une optique de court terme. Certains pays émergents sont certes confrontés actuellement à de réelles difficultés, mais la plupart d’entre eux sont dans des situations beaucoup plus saines aujourd’hui: moindre dépendance aux capitaux étrangers, placés sur les marchés financiers en 1997 et prêts à repartir à la première alerte, davantage investis dans des projets industriels aujourd’hui, et réserves de change beaucoup plus substantielles qu’il y a seize ou dix-sept ans. Vladimir Poutine ne se prive pas, d’ailleurs, de rappeler que la Russie dispose (ou disposait avant ses interventions) de l’équivalent de 419 milliards de dollars de réserves de devises.Là réside la différence essentielle avec 1998.Les comptes extérieurs du pays étant très dégradés, l’Etat russe s’était endetté fortement auprès des investisseurs internationaux, en leur promettant des

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rendements mirifiques sur les titres d’Etat, les GKO. Les capitaux spéculatifs qui affluaient ainsi permettaient de rembourser les emprunts en devises qui arrivaient à échéance. Mais l’Etat, faute de pouvoir faire rentrer correctement les recettes fiscales, dut admettre à la mi-août 1998 qu’il était en cessation de paiement. L’onde de choc partie de Moscou gagna tous les marchés obligataires mondiaux et  le risque de faillite d’un énorme hedge fund, LTCM, mit en péril le système financier international; seule l’action énergique de la banque fédérale de New York permit d’éviter une catastrophe.Aucune comparaison n’est possible avec les événements de ces derniers jours. Les marchés financiers ont été fortement perturbés,  les cours ont fortement reculé –au moins temporairement– sur la plupart des grandes places boursières, mais à aucun moment le risque de crise «systémique» n’est apparu.Poids modeste des exportations vers Moscou

Evidemment, l’impact des difficultés d’un pays qui représente 3,4% du PIB mondial ne peut être ignoré, même s’il ne doit pas être exagéré. Ainsi que le rappelle l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, la Russie représente 3,9% des exportations de l’Allemagne et 2,3% de celles de la France.  En comptant les effets indirects (une entreprise allemande ou française qui vend moins à la Russie va acheter moins de produits intermédiaires, payer moins d’heures supplémentaires à des gens qui, du coup, vont moins consommer, etc.), «une baisse de 3 points de PIB de la Russie aurait un impact à moyen terme de 0,1 point de PIB en France et de 0,15 point en Allemagne».Ce n’est pas négligeable, mais ce n’est pas dramatique. Surtout si on met ces chiffres en regard de ce que doit apporter la baisse des cours du pétrole. Selon les calculs du FMI, affirme Christine Lagarde, sa directrice générale, un recul de 30% des cours doit conduire à un supplément de croissance de 0,8% dans la plupart des économies avancées. Même pour les entreprises ou les établissements financiers les plus directement touchés par les problèmes russes, des compensations peuvent venir de l’amélioration du climat général des affaires.Cela dit, il faut être prudent dans ses prévisions: on ne sait pas encore à quel prix le cours du pétrole se stabilisera au terme d’un reflux dans lequel les fonds spéculatifs ont joué un rôle important. Et les considérations économiques ne sont peut-être pas les plus importantes: l’effet des événements en cours est aussi à chercher du côté de la politique étrangère et des liens que la Russie peut être amenée à resserrer avec des pays comme la Chine ou l’Inde pour contrebalancer ses déconvenues à l’ouest. Une confiance encore  très limitée

Mais l’aspect le plus révélateur de cette nouvelle crise russe est la crainte que celle-ci a tout de suite suscitée: les crises financières à répétition ont marqué l’opinion à un point tel que toute secousse un peu forte enregistrée sur les marchés est immédiatement interprétée comme le premier indice d’une crise plus profonde.Quels que soient les chiffres publiés sur la santé financière des banques et d’autres établissements, le doute surgit immédiatement: et si ça recommençait, si la crise russe  n’était que la première d’une nouvelle série? Depuis 2008, la confiance n’est jamais vraiment revenue, en tout cas pas en France.