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56 QUALITÉ CONSTRUCTION N° 152 SEPTEMBRE / OCTOBRE 2015 PATHOLOGIE RÉGLEMENTATION CINQ RECOMMANDATIONS PROF POUR OPTIMISER LES INSTALLA DE CHAUFFE-EAU THERMODYNA PRODUCTION D’ECS CINQ RECOMMANDATIONS PROF POUR OPTIMISER LES INSTALLA DE CHAUFFE-EAU THERMODYNA PRODUCTION D’ECS Équipés d’une pompe à chaleur, les ballons d’eau chaude sanitaire offrent l’intérêt de valoriser l’énergie gratuite d’une source froide. Mais comme le montre l’étude de plusieurs installations, la performance peut être dégradée par des défauts de dimensionnement, d’installation ou de réglage. Équipés d’une pompe à chaleur, les ballons d’eau chaude sanitaire offrent l’intérêt de valoriser l’énergie gratuite d’une source froide. Mais comme le montre l’étude de plusieurs installations, la performance peut être dégradée par des défauts de dimensionnement, d’installation ou de réglage. TEXTE TEXTE : ALAIN SARTRE : ALAIN SARTRE PHOTOS & ILLUSTRATIONS PHOTOS & ILLUSTRATIONS : ALDES, ATLANTIC, : ALDES, ATLANTIC, DE DIETRICH, PROGRAMME RAGE, SOFATH, VIESSMANN DE DIETRICH, PROGRAMME RAGE, SOFATH, VIESSMANN

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PATHOLOGIE RÉGLEMENTATION

CINQ RECOMMANDATIONS PROFPOUR OPTIMISER LES INSTALLADE CHAUFFE-EAU THERMODYNA

PRODUCTION D’ECS

CINQ RECOMMANDATIONS PROFPOUR OPTIMISER LES INSTALLADE CHAUFFE-EAU THERMODYNA

PRODUCTION D’ECS

Équipés d’une pompe à chaleur, les ballons d’eauchaude sanitaire offrent l’intérêt de valoriser

l’énergie gratuite d’une source froide. Mais comme le montre l’étude deplusieurs installations, la performance peut être dégradée par des défauts dedimensionnement, d’installation ou de réglage.

Équipés d’une pompe à chaleur, les ballons d’eauchaude sanitaire offrent l’intérêt de valoriser

l’énergie gratuite d’une source froide. Mais comme le montre l’étude deplusieurs installations, la performance peut être dégradée par des défauts dedimensionnement, d’installation ou de réglage.

TEXTETEXTE : ALAIN SARTRE : ALAIN SARTRE PHOTOS & ILLUSTRATIONSPHOTOS & ILLUSTRATIONS : ALDES, ATLANTIC,: ALDES, ATLANTIC,DE DIETRICH, PROGRAMME RAGE, SOFATH, VIESSMANNDE DIETRICH, PROGRAMME RAGE, SOFATH, VIESSMANN

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Modalités de valorisationdes appareils dans lecadre de la RT 2012L’article 16 de l’arrêtédu 26 octobre 2010, relatif à laRT 2012, stipule que « toutemaison individuelle ou accoléerecourt à une source d’énergierenouvelable». Le maîtred’ouvrage a le choix entreplusieurs options. Il peutnotamment se doter d’une«production d’eau chaudesanitaire assurée par un appareilélectrique individuel de productiond’eau chaude sanitairethermodynamique, ayant uncoefficient de performancesupérieur à 2, selon le référentielde la norme NF EN 16147».Bien que cette technologie soitrelativement récente, les chauffe-eau thermodynamiques sontmalgré tout intégrés dans lesRègles Th-BCE qui permettentd’apprécier la performanceénergétique globale d’un bâtimenten regard des exigences de laRT 2012. Cela étant, pour pouvoirêtre correctement valorisée dansle cadre de la méthode de calcul,cette catégorie de matériels faitl’objet d’une fiche d’application, àsavoir un document d’informationet d’explication destiné à guider lesprofessionnels – particulièrementles bureaux d’études thermiques –dans la prise en compte descaractéristiques spécifiques decertaines solutions (1). IntituléeSaisie des chauffe-eauthermodynamiques àcompression électrique, cettefiche d’application précise la saisiedes systèmes de chauffe-eau vial’approche «composant» ou vial’utilisation de l’outil IdCET.Développé par le CSTB, ce logicielpermet de déterminerles paramètres d’entrée des CET.Il sert de passerelle entre le moteurde calcul Th-BCE 2012 et lesrésultats des essais menés dansles conditions décrites par lanorme NF EN 16147.À noter : comme la RT 2012,IdCET traite les CET sur airextérieur, sur air ambiant, sur airextrait, sur eau de nappe, sur eauglycolée ou sur circuit de fluidefrigorigène (détente directe).Les essais privilégient unfonctionnement thermodynamiquepur. Les appareils qui incorporentun appoint hydraulique font l’objetd’une fiche d’application dédiée.Par ailleurs, pour être mieuxvalorisées dans leur particularité,deux technologies bénéficientd’une procédure Titre V (2) : le système ECOScience CET 275-Sd’ECOScience dont l’évaporateurest constitué de deux panneauxaérosolaires plans, ainsi que lessystèmes Cylia ou Xiros de Auerqui puisent les calories soit surle retour d’un plancher chauffant,soit sur une boucle d’eaudont la température est compriseentre 10 et 35 °C. ■

(1) Disponible sur www.rt-batiment.fr/batiments-neufs/reglementation-thermique-2012/documents-dapplication.html.

(2) Consultables sur www.rt-batiment.fr/batiments-neufs/reglementation-thermique-2012/titre-v-etude-des-cas-particuliers.html

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FESSIONNELLES RAGEATIONS INDIVIDUELLESAMIQUES

FESSIONNELLES RAGEATIONS INDIVIDUELLESAMIQUES

Photo AtlanticPhoto Atlantic

Matériel disponible en version sur air ambiant pour l’habitat existant, ou sur air extérieurcompatible avec une installation dans le neuf.

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Trois grandes technologiesLes chauffe-eau thermodynamiques sont consti-tués d’une cuve de stockage de l’eau chaude sanitaireet d’une petite pompe à chaleur réunissant compres -seur, détendeur, ventilateur, évaporateur (qui puiseles calories) et condenseur (qui restitue l’énergie captée). Ils sont le plus souvent monobloc: la Pacest logée en partie haute du ballon, dans le mêmechâssis, avec condenseur enroulé autour de la cuve.Le circuit de fluide frigorigène n’est pas mis encontact avec l’eau. Les CET avec échange sur l’air extérieur peuventêtre monobloc, mais aussi à éléments séparés endeux blocs (voir illustration n° 1 ci-contre). Dans cecas, la plupart des composants de la Pac sont rassemblés dans une unité extérieure qui est re-liée au ballon intérieur par un circuit aller-retourde fluide frigorigène. De leur côté, les versions monobloc sont complétées par des conduitsaérauliques qui traversent les parois: l’un pour as-pirer l’air extérieur, l’autre pour rejeter l’air refroidi.Les installations doivent être conçues pour suppor-ter des températures négatives (au moins - 5 °C),ce qui implique de protéger l’évaporateur avec undispositif de dégivrage.Pour leur part, les chauffe-eau thermodynamiquesavec échange sur air ambiant sont systématique-ment monobloc. Trois configurations de mise enœuvre sont prévues (voir illustration n° 2 ci-contre).Ils s’installent dans un local non chauffé soit avecprise et rejet d’air directs dans l’ambiance, soit avecrejet raccordé vers l’extérieur. Il faut alors aménagerune entrée d’air neuf «de compensation» pour évi-ter toute mise en dépression. Mais il est aussipossible d’implanter les appareils dans le volumehabitable, avec conduits aérauliques pour puisageet rejet dans un local voisin non chauffé. Il faut sou-ligner que le champ d’application de ces techniquesest restreint.Enfin, les CET avec échange sur air extrait se pré-sentent également sous une forme monobloc. Lapartie haute, qui intègre la Pac, fonctionne commeune VMC simple flux (voir illustration n° 3 ci-contre):elle joue simultanément un rôle de groupe d’extrac-tion d’air vicié.

Quel dimensionnement ?Les chauffe-eau thermodynamiques sont conçuspour fonctionner selon le principe des ballons élec-triques à accumulation. La production d’ECSs’effectue en priorité de nuit, pendant la tarification«heures creuses» de l’électricité. Pour sélection-ner un matériel, il convient donc de s’assurer de laquantité d’ECS produite par le générateur sur la du-rée de fonctionnement autorisée à faible coût, enlimitant ou excluant l’usage des systèmes d’ap-point (résistance électrique ou échangeur eau/eau).Le calcul dépend évidemment de la puissance etde la performance de la Pac, mais aussi de la température de l’air du milieu source et de la température initiale de l’eau froide.La consommation journalière, également appelée«besoin dimensionnant», est définie en fonction dela taille du logement et/ou du nombre

Les chauffe-eau thermodynamiques àcompres sion électrique connaissent unsuccès commercial grandissant. Certes,il s’agit encore d’un mode de productiond’eau chaude sanitaire relativement mar-

ginal, mais les ventes progressent. De seulement27000 en 2011, elles sont passées à 34900 en 2012,puis à 45950 en 2013. En dépassant le seuil des72500 unités installées en 2014, le marché a bé-néficié d’une hausse remarquable de 58 %. Les appareils, très majoritairement individuels,sont implantés dans l’habitat existant en rempla-cement des ballons électriques classiques lors desopérations de rénovation énergétique. Dans le neuf,leur mise en œuvre est soutenue par une dispositionde la RT 2012: l’obligation de faire appel aux éner-gies renouvelables en maison individuelle.

Des Pac aérothermiquesLes Chauffe-eau thermodynamiques (CET) sontcouverts par la norme européenne NFEN16147Pompes à chaleur avec compresseur entraîné par moteur électrique – Essais et exigences pour le mar-quage des appareils pour eau chaude sanitaire. Celle-cisert de support à l’attribution de la marque «NFÉlectricité Performance» par le LCIE Bureau Veritas.La certification est délivrée selon le référentiel NF089,en s’appuyant sur le cahier des charges LCIE 103-15/B qui définit une méthode de dimensionnement. Cette catégorie de matériels connaît un récent dé-veloppement de l’offre. Elle ne fait pas l’objet denorme NF DTU spécifique. « Il a donc été décidé delui consacrer une série de Recommandations pro -fessionnelles dans le cadre du Programme RAGE»,explique Alexis Cothereau, ingénieur d’études auCostic. Cinq documents ont été rédigés et publiésen juin 2015: deux sont consacrés à la conceptionet au dimensionnement dans l’habitat individuelneuf et rénové, deux autres visent l’installation etla mise en œuvre avec la même distinction entreneuf et rénovation, tandis que le dernier est réservéà l’entretien et à la maintenance (1).«Applicables uniquement en France métropolitaine, cesRecommandations professionnelles RAGE sont conçuespour assurer un cadre technique en complément desprescriptions et documentations techniques des fa-bricants», précise Alexis Cothereau. Elles recouvrenttrois technologies de CET avec Pompe à chaleur (Pac)aérothermique, distinguées en fonction du milieusource (ou source «froide») dans lequel les caloriessont puisées: les appareils avec échange dans l’airextérieur, dans l’air ambiant intérieur, ou encore dansl’air vicié extrait.Les documents ne traitent pas les solutions de Pacavec échange sur eau: récupération de chaleur surle retour d’émetteurs de chauffage basse tempé-rature, ou sur des capteurs ou puits géothermiques.Le cas des appareils raccordés à des panneauxaéro solaires, c’est-à-dire à circulation de fluide fri-gorigène, n’est pas abordé non plus.

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“La productiond’ECS s’effectueen priorité denuit, pendant latarificationheures creusesde l’électricité.Poursélectionnerun matériel, ilconvient doncde s’assurerde la quantitéd’ECS produitepar legénérateursur la durée defonctionnementautoriséeà faible coût”

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(1) Ces cinq Recommandations professionnelles RAGE sont téléchargeablesgratuitement sur www.ragebatiment.fr.

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Photo Viessmann

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rejets et les baies ouvrantes, de 60 cm par rapportaux entrées d’air de ventilation, mais aussi de 1,50 mau droit des lieux de passage afin de réduire lesrisques de formation de gel et donc de glissade…

Prise d’air intérieuren local non chaufféLes chauffe-eaux thermodynamiques avec échangesur air ambiant ne sont recommandés que dansl’habitat individuel rénové. «Leur mode de fonction-nement n’est pas adapté à la construction neuve»,confirme Alexis Cothereau. Les calories sontprélevées dans un local non chauffé: buanderie,cave, sous-sol, chaufferie, etc. Non soumis au gel,cet espace ne doit pas être exposé à des sourcesde pollutions particulières: isolant en vrac, terrebattue, poussières, suies, solvants ou autres ma-tières dangereuses… Il ne peut donc pas s’agir d’unvide sanitaire, ni même de combles perdus. Un CET avec prise et rejet dans l’ambiance refroi-dit et déshumidifie l’air de manière importante. Ilfaut l’implanter dans un local dont le volume, le niveau d’aération et la capacité de régénérationd’énergie sont suffisants pour permettre son fonc-tionnement. Les parois doivent être bien isolées etétanches pour limiter les déperditions thermiquesdu volume chauffé voisin. Lorsqu’il abrite des ap-pareils électroménagers, ce local offre une capa-cité de récupération de chaleur gratuite. Enterré,ou même semi-enterré, il apporte le bénéfice d’uneambiance tempérée et régulée. On parle d’énergierenouvelable exploitée sous forme de «géothermiepassive». À noter: la hauteur du local doit être suf-fisante pour favoriser les écoulements d’air. Afinde minimiser le risque de recirculation entre priseet rejet, des coudes peuvent être installés. Les fluxd’air ne doivent rencontrer aucun obstacle.Lorsque l’air refroidi est évacué à l’extérieur, l’ori-fice de rejet doit respecter les mêmes précautionsque celles édictées pour les appareils à échangeextérieur. Il faut prévoir une entrée d’air d’une sectionsuffisante pour compenser le débit extrait, géné-ralement de l’ordre de 300 à 400 m3/h. En présenced’une bouche déjà existante, il est possible d’opter pourun clapet de surpression qui fournit le complé mentd’air sous l’effet de la dépression engendrée par lamise en marche de la production d’eau chaude.

Récupération sur air extraitLes chauffe-eau thermodynamiques avec échangesur air extrait et rejet extérieur assurent une fonc-tion complémentaire de VMC simple flux. Ils offrentl’intérêt de valoriser la chaleur de l’air

d’occupants. Il s’agit d’un volume d’eau chaude mi-tigée à 40 °C. De son côté, la réserve d’eau chaudeest stockée à une température plus élevée. En l’oc-currence, une valeur moyenne de 52,5°C est adoptée.Les Recommandations professionnelles RAGE se ré-fèrent à la méthode de dimensionnement normali-sée prise en compte par le cahier des charges de lamarque «NF Électricité Performance». Elles en dé -duisent deux tableaux de sélection qui évitent les calculs. Le premier concerne les CET avec appointsur air extérieur et air ambiant: les temps de mon-tée en température varient entre 6 et 13 heures. Lesecond vise exclusivement les CET avec appoint surair extrait: l’accumulation s’étale entre 8 et 15heures.Pour déterminer les modèles compatibles, il suffitde croiser la colonne des besoins avec la ligne desgammes de cuves. Par exemple, pour un logementoccupé par 3 à 4 personnes (voir tableau ci-contre),il faut prévoir a minima une capacité nominale de175 litres avec une mise en température de 9 heures.Il est conseillé de sélectionner un appareil dont lescaractéristiques se situent dans la partie supé-rieure de la zone verte, afin de limiter la dégradationdes performances qui peut atteindre 50 % en casde surdimensionnement.

Échange sur air extérieurQuelles sont les prescriptions à respecter en termesde mise en œuvre? En ce qui concerne les chauffe-eau thermodynamiques bi-blocs avec échange surair extérieur, il faut veiller à la bonne réalisation desraccordements frigorifiques. La performance desmatériels dépend de la longueur des liaisons, maisaussi du dénivelé entre unité extérieure et ballonintérieur. Il est demandé de se référer aux spéci-fications des fournisseurs.Le personnel en charge de la réalisation et du contrôled’étanchéité des installations avant mise en servicedoit être qualifié et titulaire des attestations d’apti-tude exigées par la réglementation en matière demanipulation des fluides frigorigènes. Par ailleurs,il est indispensable d’implanter le groupe extérieuravec précaution. D’abord, son environnement né-cessite d’être dégagé pour que la circulation de l’airne soit pas entravée. Ensuite, il faut prendre encompte les risques de nuisance acoustique.Avec les appareils monobloc, on doit cette fois op-timiser la longueur des réseaux aérauliques.L’alimentation en air extérieur et l’évacuation de l’airrefroidi s’effectuent par conduits séparés ou concen-triques. Les entrées et sorties d’air disposent d’undiamètre au moins identique à celui du réseau aé-raulique de raccordement. Les orifices extérieurssont implantés à une hauteur minimale de 50 cmau-dessus du sol fini pour limiter la pollution. Ilssont protégés par un grillage anti-volatiles et undispositif pare-pluie. Les grilles anti-insectes ne sontrecommandées qu’en dehors des zones urbaineset à condition que leur maillage soit supérieur à3 mm pour éviter un colmatage trop rapide.Positionnés à l’abri des vents dominants, les priseset rejets d’air doivent être suffisamment écartés pourminimiser les risques de recirculation. Il faut en plusprévoir une distance minimale de 40 cm entre les

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“Les chauffe-eauxthermodynamiques avecéchange sur air ambiantne sont recommandésque dans l’habitatindividuel rénové”

Photo Sofath 1

Vue éclatée d’un chauffe-eauthermodynamique avec appointélectrique : la Pac en partiehaute est reliée au condenseurqui entoure la partie bassedu réservoir.

Coupe sur chauffe-eauthermodynamique avec appointde secours par serpentin irriguéen eau chaude. La Pac doit êtredimensionnée pour assurerla mise en température du réservoir pendant les heurescreuses du tarif électricité.

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Photo Viessmann2

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Avant de piloter la rédactiondes Recommandationsprofessionnelles RAGE,le Costic a étudié20 installations de chauffe-eauthermodynamiques en maisonindividuelle, mises en œuvrepar 15 entreprises différentes.Ces suivis instrumentés,opérés entre janvier etjuin 2013 puis complétés par 5 à 10 mois d’analyse,ont fait l’objet d’un RapportSuivis instrumentés de 20 chauffe-eauthermodynamiques en maisonindividuelle publié enseptembre 2014 dans le cadredu Programme RAGE (1).Les maisons sont occupées par1 à 6 utilisateurs de tout âge etde toute catégorie sociale.Les besoins d’eau chaudesanitaire moyens sont comprisentre 22 et 85 litres à 40 °C par jour et par personne.La moyenne mesurée est de40 litres à 40 °C, besoin prochede la «valeur de référence» de33 litres à 50 °C issue du suivid’une centaine de chauffe-eausolaires réalisé dans le cadred’une étude Ademe. Les 20 installations observéesse répartissent comme suit :

• 3 appareils sur eau qui sontraccordés sur retour deplancher ou plafondchauffant, et sur puitsgéothermique incorporé dansdes semelles de fondation;

• 3 appareils sur air extrait ;• 4 appareils sur air extérieur,

dont 1 en éléments séparés(bi-bloc) et 3 monoblocsraccordés par conduitssur l’extérieur;

• 10 appareils sur air ambiant,dont 5 qui prélèvent l’air etle rejettent dans le localoù ils sont implantés (parprise et rejet directs), 4 quiévacuent l’air par conduitvers l’extérieur, et 1 qui estentièrement raccordé parconduits vers un autre local.

Les chauffe-eau suivis sontcommercialisés par onzemarques différentes.Ils acceptent des plages detempératures de source froidemajoritairement comprisesentre - 5 °C et + 35 °C.Toutefois, deux supportent unelimite haute de + 40 °C, tandisqu’un modèle peut aller jusqu’à- 15 °C, alors que trois nepeuvent descendre en dessousde 5 °C. Le débit d’air mesuréau niveau de l’évaporateurnavigue entre 37 m3/h(échange sur air extrait) et800 m3/h. Configurations lesplus courantes: 4 appareilsfonctionnent à 200 m3/het 7 à 300 m3/h.Les réservoirs de stockagevarient entre 150 et 300 litres,dont quatorze entre 270 et300 litres. La majorité desappareils présente un rapportentre la puissance calorifiquenominale de la Pac et lacapacité du réservoir destockage compris entre 4et 6 W/litre. Toutefois, quatrechauffe-eau se situent entre7 et 10 W/litre, tandis qu’unseul affiche un rapport del’ordre de 20 W/litre.L’efficacité des installations est

traduite par un coefficient deperformance global, rapportentre le besoin énergétiqued’ECS satisfait et laconsommation électriquemesurée. Lors de ce suiviinstrumenté, le Cop (Coefficientde performance) s’inscrit dansune fourchette allant de 0,8 à3,2. Les valeurs les plus hautessont à mettre au crédit desmachines avec Pac à échangesur eau. En l’occurrence, le Copdes Pac à échange sur air restesensiblement inférieur à 3.Comme cela est expliquédans le Rapport RAGE, «un Copinférieur à 1,5 n’est pas unesituation normale avec ce typed’équipement». Il s’expliquele plus souvent par unsurdimensionnementimportant ou un paramétrageinadapté. Toutefois, au coursde la campagne de suivi,certains chauffe-eau ont étére-paramétrés pour ajusterla régulation aux besoinsdes utilisateurs: relancediurne, passage en mode«automatique» en périodehivernale. Le rôle del’installateur est essentielpour expliquer les différentesoptions de fonctionnement. ■

SUIVI DE 20 INSTALLATIONSEXISTANTES : DES PERFORMANCESPARFOIS DÉFAILLANTES

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Téléchargeable gratuitementsur www.ragebatiment.fr.

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(janvier 2014). Deux types de réseaux sont admis:en branche ou en pieuvre. Cette seconde configu-ration se caractérise par des longueurs de conduitsplus importantes, mais par des pertes de chargeinférieures. D’une manière générale, tous les conduitsdoivent être calorifugés: une épaisseur minimalede 50 mm d’isolant est recommandée.À noter: pour des raisons de sécurité, les Recom-mandations professionnelles RAGE ne couvrent pasles équipements qui ventilent des logements où setrouvent des appareils à circuit de combustion nonétanche, de type poêle à bois ou insert, qui puisentl’air comburant dans l’ambiance chauffée. Par ail-leurs, les CET ne peuvent pas être raccordés surl’évacuation d’un sèche-linge ou d’une hotte decuisine. Et il n’est également pas prévu de les mixeravec un puits climatique…

Risque acoustiqueComme tous les systèmes de production d’ECS,les chauffe-eau thermodynamiques ne doivent pasconstituer une source de contamination

vicié évacué. Cette spécificité exige de faire appel àdes appareils adaptés, conçus en conséquence:d’une part les débits d’air sont réduits, d’autre partla pression maximale admissible au niveau du ven-tilateur doit être supérieure à celle des autresproduits pour compenser les pertes de charge duréseau aéraulique. Il est important de veiller à laconcordance entre débit de renouvellement d’air etdébit nécessaire au fonctionnement de la Pac, afinde ne pas engendrer une éventuelle surventila-tion source de surconsommation de chauffage.Les installations doivent être conformes à la normeNF DTU 68.3 (juin 2013) relative à la ventilation mé-canique. Celle-ci définit l’ensemble des compo -sants, y compris les entrées d’air, les passages detransit, les bouches d’extraction et conduits aérau-liques. Dans le cas des systèmes hygroréglables, ilconvient de se conformer aux Avis Techniques desproduits délivrés sous l’égide du CSTB, ainsi qu’auCahier du CSTBn°3615_V3 «Systèmes de ventilationmécanique contrôlée simple flux hygroréglable –Cahier des Prescriptions Techniques communes»

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“Pour des raisons de sécurité, les Recommandations professionnellesRAGE ne couvrent pas les équipements qui ventilent des logements oùse trouvent des appareils à circuit de combustion non étanche”

Chauffe-eau avec échange sur airambiant, implanté dans unebuanderie, ce qui permetd’exploiter la chaleur gratuitedégagée par les appareilsélectroménagers.

Photo De DietrichPhoto De Dietrich

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Parce qu’ils intègrent des Pac de plus petites puis-sances avec des débits d’air réduits, les chauffe-eauà échange sur air extrait posent en général moinsde problèmes. Pour autant, dans tous les cas, l’im-plantation des appareils doit être étudiée avec soin.À l’intérieur des logements, pour atténuer la nui-sance, il faut organiser leur éloignement par rapportaux pièces sensibles: chambres, séjour et salon. Lesmodalités de fixation, le plus souvent au sol maisaussi murales pour les plus petits modèles, im -pliquent de faire appel à des plots ou dalles anti -vibratiles pour limiter la propagation des bruits solidiens. Dernier point souligné par Alexis Cothereau, « ilfaut penser aux opérations d’entretien.» Elles né ces -sitent de pouvoir librement démonter un certainnombre de composants, tels que capot de protec-tion, conduits de raccordement, résistance d’ap-point, etc. Pour cela, il faut que les appareils soientsuffisamment décollés des parois et bénéficientd’un environnement dégagé. ■

des réseaux par les légionelles et autres micro- orga -nismes pathogènes. Même si la réglementationne prévoit aucune obligation pour les installationsindividuelles, il est conseillé de fixer une tem -pérature limite basse de 55 °C dans les réservoirsde stockage. Cette prévention doit bien sûr êtreconjuguée avec la maîtrise des risques de brûluresau niveau des points de puisage.Autre contrainte, cette fois plus spécifique à lanature des appareils: les CET incorporent un venti -lateur et un compresseur qui peuvent constituerune gêne sonore. D’après les documentations techniques, le niveau acoustique des générateursmesuré à une distance de 2 m est compris entre 30et 40 dB(A), selon les produits et les techno logies.Il s’agit de valeurs annoncées par les fabricants.Mais, il n’existe pas de protocole d’essai officiel pourévaluer le niveau de puissance acoustique. Au -trement dit, pour mener une compa raison objec-tive, il faut vérifier les conditions de mesure respec-tives adoptées.

“Même si la réglementation ne prévoit aucune obligation pour lesinstallations individuelles, il est conseillé de fixer une température limite basse de 55 °C dans les réservoirs de stockage”

Photo Aldes

Solution encore peu courante :installation de VMC simple fluxhygroréglable, avec chauffe-eauà récupération d’énergie sur airextrait ; d’une manière générale,les appareils doivent êtreimplantés à proximité des pointsde puisage.