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Usages pédagogiques du numérique en collège - 1 2013 Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique dans les collèges par les membres des corps d’inspection à partir des années scolaires 2011/2012 et 2012/2013 Avertissement Les textes de l’anglais, la documentation, l’espagnol, l’histoire-géographie, l’italien et l’orientation sont strictement identiques à ceux de la version sur les usages pédagogiques en lycée.

Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

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Page 1: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en collège - 1 2013

Cinquièmes observations

des usages pédagogiques du numérique dans les

collèges

par les membres des corps d’inspection

à partir des années scolaires 2011/2012 et 2012/2013

Avertissement Les textes de l’anglais, la documentation, l’espagnol, l’histoire-géographie, l’italien et l’orientation sont strictement identiques à ceux de la version sur les usages pédagogiques en lycée.

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Usages pédagogiques du numérique en collège - 2 2013

Sommaire Introduction de madame la rectrice Usages pédagogiques du numérique en ALLEMAND p. 4 Usages pédagogiques du numérique en ANGLAIS p. 7 Usages pédagogiques du numérique en ARTS PLASTIQUES p. 11 Usages pédagogiques du numérique en DOCUMENTATION p. 14 Usages pédagogiques du numérique en ÉDUCATION MUSICALE p. 17 Usages pédagogiques du numérique en ÉDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE p. 21 Usages pédagogiques du numérique en ESPAGNOL p. 24 Usages pédagogiques du numérique en HISTOIRE-GÉOGRAPHIE p. 26 Usages pédagogiques du numérique en ITALIEN p. 29 Usages pédagogiques du numérique en LETTRES p. 20 Usages pédagogiques du numérique en MATHÉMATIQUES p. 33 Usages pédagogiques du numérique en PHYSIQUE-CHIMIE p. 36 Usages pédagogiques du numérique en SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE p. 38 Usages pédagogiques du numérique en TECHNOLOGIE p. 41

Note technique Pour accéder directement à l’une des pages de ce fichier, ou pour imprimer une sélection de pages, penser à utiliser les liens actifs de la page sommaire, ou - mieux - à utiliser les signets habituellement disponibles pour un document PDF dans la partie haute à gauche de l’écran.

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Usages pédagogiques du numérique en collège - 3 2013

Observations des usages pédagogiques du numérique en collège par les corps d’inspection Années scolaires 2011-2012 et 2012-2013, académie de Nancy-Metz

Le partenariat avec les conseils généraux dans le vaste domaine du numérique éducatif au service des pratiques pédagogiques et de la formation des jeunes lorrains est un point fort de notre académie. Ce travail constant est concrétisé par :

- des liaisons fibre optique de très hauts débits pour l’ensemble des collèges de Meurthe-et-Moselle et de Moselle,

- des politiques d’équipements en postes et en surfaces interactives (TBI/VPI),

- la généralisation de l’ENT PLACE à l’ensemble de l’enseignement secondaire lorrain depuis septembre 2013.

C’est aussi tout le travail autour des équipements des élèves des collèges meusiens en baladeurs pour l’enseignement des langues vivantes. Il s’agit aussi de voir comment il sera possible de fiabiliser le fonctionnement des clients-légers de Moselle. Enfin, tout ce qui touche aux ressources et manuels numériques donne lieu à de nombreuses expérimentations, voire des déploiements. Les investissements des conseils généraux sont significatifs mais il nous faut constamment les accompagner pour nous assurer qu’ils sont utilisés, qu’ils apportent une plus-value à l’enseignement et en évaluer la pertinence afin de les faire évoluer en fonction des besoins et des technologies. J’ai donc demandé aux inspecteurs régulièrement présents dans les collèges de rédiger les constats de leurs observations sur les deux dernières années d’inspections. Ce document représente la cinquième version, donc couvre une période de dix années, et permet de se rendre compte des évolutions des usages pédagogiques dans les différentes disciplines. Par les observations des corps d’inspection on peut constater l’importance et le développement des usages, des outils, des services et ressources numériques par les enseignants et les élèves, dans les collèges mais aussi en dehors. Les enseignants ont manifestement intégré le numérique dans leurs pratiques quotidiennes, apportant avec lui une qualité professionnelle aux documents proposés aux élèves ; les outils de projections collectives, interactifs ou non, sont très largement mentionnés. Une vigilance particulière est portée sur ces outils pour qu’ils ne soient pas déviés vers un enseignement magistral. L’ENT PLACE est de plus en plus utilisé, non seulement pour les outils de vie scolaire, mais aussi dans toutes les disciplines facilitant les parcours individualisés des élèves, favorisant et développant ainsi les échanges et le travail collaboratif au sein des classes et des établissements. Des groupes de travail sont créés en fonction des besoins identifiés par les enseignants. Ils permettent une dimension collective du suivi des apprentissages des élèves. Le cahier de textes des classes est désormais numérique et devient une plateforme d’échanges pédagogiques, avec une visibilité aux familles afin de mieux les aider à suivre la scolarité de leurs enfants. Des pistes d’amélioration et d ‘évolution sont ébauchées. Le cahier de l’élève de demain aura une part numérique de plus en plus importante. L’accès au numérique sera facilité par le développement des outils nomades. De nouvelles ressources numériques granulaires permettront une personnalisation des accès aux contenus pédagogiques Je souhaite que ce document soit, pour les professeurs, un encouragement à mettre en œuvre ces technologies, et, pour les collectivités, une incitation à les soutenir par des partenariats de plus en plus étroits et des financements adaptés. Je remercie tous les membres des corps d’inspection qui ont participé à sa rédaction.

Béatrice GILLE Rectrice de l’académie de Nancy-Metz

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Usages pédagogiques du numérique en allemand - 4

ALLEMAND Les attentes de l’institution et du corps social dans le domaine de l’enseignement des langues

vivantes rendent indispensable l’utilisation de tous les outils qui peuvent en améliorer l’efficacité. Les outils numériques en font partie. Les IA-IPR d’allemand les préconisent dans la mesure où ils peuvent apporter une réelle plus-value et favoriser l’autonomie des élèves dans le cadre des apprentissages.

1. Equipement

Dans les collèges comme dans les lycées, les salles dans lesquelles se déroulent les cours d’allemand sont de mieux en mieux équipées : de nombreux professeurs disposent désormais de tous les outils audio-visuels et multimédia nécessaires à un cours de langue moderne et actuel. Aux rétroprojecteurs, téléviseurs, magnétoscopes et lecteurs de DVD sont venus s'ajouter ordinateurs et vidéoprojecteurs. Quelques TBI ont fait leur apparition, mais les baladeurs demeurent encore l'exception ; quant aux caméscopes, dictaphones numériques, tablettes ou ordinateurs portables, ils sont quasiment inexistants. Il est à noter toutefois que les professeurs d’allemand n’ont pas toujours de salle attitrée : certains font cours dans des espaces qui ne sont pas réservés aux langues et qui sont souvent sous-équipés, et le fait de devoir changer fréquemment de salle ne favorise guère une utilisation sereine des outils numériques.

2. Usages

Les professeurs d’allemand ne ressentent plus l’usage des outils numériques comme une pratique imposée. Presque tous ont recours au net pour préparer leurs séances. Ils y trouvent des ressources précieuses : séquences de cours, articles de presse pour entraîner la compréhension écrite, photos comme déclencheurs de parole, fichiers audio pour entraîner la compréhension orale, exercices interactifs, etc. La profusion de ressources, désormais à portée de main, a fait évoluer les pratiques, le travail par activité langagière pouvant aisément faire l’objet d’un entraînement plus régulier. Si internet est largement utilisé en classe, le recours aux outils numériques plus récents est cependant moins fréquent, les enseignants invoquant une maîtrise technique insuffisante ou encore la fiabilité aléatoire et la fragilité de ces outils. La crainte de la panne informatique peut expliquer par ailleurs l’utilisation encore timide de certains outils numériques lors des inspections, ainsi que le décalage entre ce qui est consigné dans les cahiers de textes et les pratiques que nous avons pu constater. Ainsi, les séances en salle multimédia ne sont jamais présentées lors des inspections et l’usage du TBI n’a pu être que rarement observé. Certains professeurs ont montré, a contrario, une grande maîtrise du numérique, leurs élèves étant visiblement familiarisés avec les pratiques mises en place. Les IA-IPR ont pu ainsi, exceptionnellement, assister à des séances de cours réellement interactives, voire innovantes, grâce à une utilisation judicieuse de ces outils qui apportent alors une valeur ajoutée incontestable au travail réalisé. Cette évolution traduit une démarche pédagogique qui vise davantage d’implication de la part des élèves et favorise une pratique effective de la langue par le plus grand nombre, dans un contexte de communication et d’interaction. Elle atteste également du souci des professeurs de proposer une image plus moderne, plus motivante de leur discipline. Ceci a des effets sur la dynamique du cours : on assiste à des échanges plus nombreux au sein du groupe et avec le professeur, si bien que les élèves s’impliquent davantage et deviennent les acteurs motivés de leur apprentissage.

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Usages pédagogiques du numérique en allemand - 5

3. Le cahier de textes numérique

Il s'est généralisé avec l’introduction de l'ENT PLACE et grâce à la forte implication des chefs d’établissement. Mais une réticence se manifeste encore chez certains enseignants, qui voient dans cette pratique, ressentie comme très chronophage (quand trouver le temps de renseigner le cahier de textes ? entre les cours ? à la maison le soir ?), une charge de travail accrue, sans pour autant en percevoir un quelconque bénéfice pour leurs élèves, puisque ces derniers ne sont pas dispensés de continuer à tenir leur cahier de textes individuel. Le cahier de textes numérique est donc souvent renseigné de façon sommaire, et les indications concernant les contenus du cours ne sont que rarement accompagnées de conseils, de fichiers joints ou de liens, comme le préconise la circulaire ministérielle. La fonction du cahier de textes numérique en tant qu'outil de communication avec les familles semble donc peu perçue par les enseignants, et ses potentialités ne sont guère exploitées. De façon plus générale, les nombreuses fonctionnalités de l'ENT sont encore méconnues et peu mises à profit. Les activités mentionnées dans les cahiers de textes ou évoquées par les professeurs lors des entretiens :

- travail des élèves en autonomie sur ordinateur, à partir de CD-roms éducatifs ou de sites pédagogiques (exercices interactifs, entraînement à la compréhension de l’oral ou de l’écrit, recherches guidées) ;

- entraînement avec le baladeur mp3 ou audacity (les élèves s'enregistrent et mettent leurs productions en ligne).

4. La baladodiffusion

À l'automne 2009, dans le cadre d'une expérimentation financée par le conseil général, six collèges meusiens avaient reçu des baladeurs mp3 destinés à l'apprentissage des langues. L’année scolaire 2010-2011 a vu le déploiement de la baladodiffusion dans l’ensemble des collèges de Meuse, grâce à l’initiative du président du conseil général qui a permis que tous les élèves soient dotés d'un baladeur mp4 à leur entrée en classe de 6ème. La distribution des baladeurs s’est effectuée à partir de septembre 2010 jusqu’à la mi-mai 2011. Les enseignants ayant eu le temps de se familiariser avec l’outil et de l’intégrer dans leurs pratiques, les IA-IPR d’allemand se sont employées, lors des inspections programmées depuis dans les collèges de Meuse, à observer la place qu’occupe la baladodiffusion dans les cours d’allemand et à mesurer la plus-value pédagogique. Les séances auxquelles nous avons assisté, ainsi que la consultation des cahiers de textes, nous laisse à penser que les baladeurs ne sont pas aussi utilisés qu'on pourrait le souhaiter, les enseignants considérant les contraintes liées à la gestion délicate et chronophage de ce matériel comme un obstacle à leur utilisation au quotidien. Par ailleurs, au-delà de la Meuse, rares sont les collèges qui ont fait la démarche d'en acquérir. Pourtant, les professeurs s'accordent à reconnaître le bénéfice que peuvent en tirer les élèves dans le cadre d’un entraînement ciblé de la compréhension et de l’expression orales, et ils sont de plus en plus nombreux à envisager d'y avoir recours. La poursuite de la réflexion sur la différenciation et l'individualisation, déterminantes pour amener des progrès chez les élèves, ne manquera pas de faire percevoir l'intérêt que représente à cet effet la baladodiffusion dans le cadre du cours de langue.

Conclusion

En allemand, les pratiques en matière de numérique ont connu en collège une évolution encourageante : les outils numériques sont de plus en plus présents et utilisés dans les classes avec, même si ce n’est pas toujours le cas, une réelle plus-value pédagogique. Cette évolution est liée en partie :

- au regard que portent désormais les enseignants sur la culture numérique, qui fait partie des compétences du socle commun à valider de manière transversale ;

- à l'accent mis sur l'usage du numérique dans le cadre des formations proposées dans la discipline, qu'il s'agisse de la formation initiale ou de la formation continue ;

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Usages pédagogiques du numérique en allemand - 6

- à la politique incitative menée par les collectivités locales ; - et aux efforts de formation réalisés par la mission TICE pour sensibiliser et former les

équipes de langue. Mais la fracture numérique reste encore sensible dans le corps des professeurs d’allemand. Il nous appartient donc d'accompagner les uns et les autres en encourageant les initiatives ou en faisant prendre conscience du levier pédagogique que ces outils constituent, si nous voulons leur donner la place qui leur revient dans l’enseignement des langues.

Emmanuelle COSTE et Jocelyne MACCARINI IA-IPR d’allemand

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Usages pédagogiques du numérique en anglais - 7

ANGLAIS Tout au long de leur scolarité, les élèves sont entraînés et évalués dans les cinq activités langagières que sont la compréhension orale, la compréhension écrite, la production écrite et la production orale, continue et interactive. Les programmes nationaux, adossés au cadre européen commun de référence pour les langues encouragent vivement l’utilisation de tous les outils qui peuvent améliorer l’efficacité de l’enseignement des langues, et en particulier le numérique. Ainsi, les nouveaux programmes de la voie professionnelle (baccalauréat professionnel et CAP) identifient clairement les tâches pour lesquelles le recours aux technologies de l’information et de la communication est recommandé, voire considéré comme indispensable. Les inspecteurs d’anglais accompagnent les enseignants pour que cette dimension apporte une réelle plus-value à l’enseignement de l’anglais, tout en réaffirmant la priorité qui doit être donnée à l'acquisition de la langue orale.

Usages des baladeurs

Pratiques observées

L'utilisation de baladeurs en classe se développe. Les professeurs y ont recours pour entraîner les élèves à la prise de parole en continu. Les nouvelles modalités d'évaluation au baccalauréat (général, technologique et professionnel) ont renforcé la nécessité d’entraîner les élèves à cette activité langagière. Exemple de l'épreuve du baccalauréat professionnel : prise de parole en continu de cinq minutes sur un des trois thèmes préparés par l’élève et choisi par l’évaluateur. Les baladeurs sont parfois confiés aux élèves pour le travail à la maison pour écouter ou s’enregistrer. Ils permettent aux professeurs d’évaluer plus aisément les productions orales et de renforcer l'accompagnement phonologique (diction, intonation, etc.). Il devient possible d'observer des usages lors des visites d'inspection. Les usages sont accrus lorsque les établissements sont équipés (ex. : collèges de Meuse).

Plus-value pour les élèves

Une exposition accrue à une langue orale authentique. La possibilité d’un entraînement et d’une évaluation individualisés, en réception comme en production. Une contribution à la construction des compétences du socle commun : démarche d’auto-évaluation de la part des élèves (compétence 7 du socle commun : « identifier ses points forts et ses points faibles dans des situations variées »). Un plus grand confort et une souplesse d'utilisation pour l'élève qui peut avancer à son rythme, n'est plus inhibé par le regard des autres, peut répéter les enregistrements afin d'obtenir le résultat attendu. Un développement de l’autonomie de l’élève et une plus grande motivation. Un gain de temps et d’efficacité pour l’enseignant (enregistrement simultané de plusieurs élèves ; correction en différé).

Difficultés rencontrées

Nécessite un matériel en quantité suffisante et une attention particulière compte tenu de la fragilité du matériel. Il existe de nombreuses ressources académiques (et nationales) qui ne sont pas toujours connues malgré leur diffusion.

Usages des vidéoprojecteurs

Pratiques observées

Le vidéoprojecteur est un outil d'équipement incontournable de la classe de langue vivante. Il est nécessaire (utilisation des supports numériques, qualité du son et de l'image). L'équipement

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Usages pédagogiques du numérique en anglais - 8

acoustique est indispensable. Il est utilisé pour la compréhension de l'oral (supports audio et vidéo) ainsi que la réalisation des activités d'apprentissage.

Plus-value pour les élèves

Permet l’utilisation dynamique de sources authentiques. Apporte une aide visuelle qui facilite la compréhension et l’accès au sens des élèves en difficulté. Facilite l’attention collective. Permet de déclencher la prise de parole. Favorise la mémorisation du vocabulaire et des règles syntaxiques par le biais d’activités interactives. Aide à la mise en place d’outils méthodologiques pour une meilleure préparation des thèmes à présenter (baccalauréat professionnel).

Difficultés rencontrées

Certains établissements sont moins bien équipés que d'autres. L'absence d'équipement est encore un frein aux usages. Il est plus facile de préconiser l'utilisation du numérique pédagogique lorsque l'équipement est à disposition et ne nécessite pas de changements (de salle, d'emplois du temps), souvent vécus comme des sources de perturbation par les professeurs.

Usages des surfaces interactives (TBI/VPI)

Pratiques observées

Usages observables majoritairement en collège et LP. Le TBI est utilisé par les professeurs qui estiment avoir acquis une maîtrise de l'outil suffisante, mais aussi par les professeurs qui utilisent une version numérique du manuel scolaire. Il sert pour les activités de compréhension (orale et écrite). La possibilité d’exploiter la trace écrite est très appréciée (mise en ligne sur l'ENT ou des espaces dédiés). Le TBI est parfois utilisé comme un simple outil de projection (diaporama ; projection d’images pour susciter la production orale ; correction d’exercices) ou d’accès commun à l’Internet (recherches et/ ou quizz en ligne ; etc.).

Plus-value pour les élèves

Le tableau numérique interactif apporte les plus-values du vidéoprojecteur (voir ci-dessus). On peut y ajouter : facilite la manipulation des outils linguistiques et l'interactivité ; permet de garder la mémoire numérique du cours (via ENT) ; permet l'utilisation des manuels numériques ; facilite le travail de l’enseignant qui retrouve toutes les applications nécessaires dans un seul outil et maîtrise davantage le déroulement du cours ; renforce la motivation des élèves et contribue à réduire le « fossé générationnel » entre élèves et enseignants.

Difficultés rencontrées

La construction d'outils pédagogiques interactifs requiert une maîtrise technologique et implique un temps de préparation conséquent. Nécessite un accès aisé aux salles équipées. Les équipements les plus légers et conviviaux sont plus facilement utilisés par les professeurs.

Usages de l’ENT PLACE

Pratiques observées

En LP, les enseignants s’emparent de plus en plus de l'ENT. Ils complètent régulièrement le cahier de textes numérique et indiquent par cette voie les travaux à faire à la maison. L’ENT permet de mettre à disposition des liens utilisés en cours, de déposer des documents écrits ou audio, d’avoir accès aux enregistrements déposés par les élèves dans leur dossier personnel. Des groupes de travail et d’échanges sont parfois créés par le biais de l’ENT. Il permet aussi d’installer une communication en langue étrangère entre les élèves et les enseignants, voire entre les établissements par le biais de la messagerie. Il offre enfin la possibilité de communiquer avec les élèves et/ou la famille (absences, reprises des cours, devoirs à la maison, relevé de notes, etc.).

Plus-value pour les élèves

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Usages pédagogiques du numérique en anglais - 9

Permet des échanges avec les partenaires étrangers. Facilite les échanges avec les élèves, la transmission de certains travaux (enregistrements). Offre la possibilité d’approfondir certains aspects méthodologiques. Facilite le rattrapage des cours en cas d’absence. Prolonge le travail fait en classe. Offre des ressources pédagogiques et la possibilité de mutualiser les ressources internes à l'équipe.

Difficultés rencontrées

Accès à l'ENT parfois difficile et encore inégal. Consultation sporadique par les élèves. Utilisation maladroite d'outils non appropriés. Nécessite une coopération entre les enseignants et une harmonisation des pratiques, pour que la consultation par les élèves soit plus systématique. De nombreux professeurs ont créé des espaces de travail avant la mise en place de l'ENT, qu'ils ont parfois des difficultés à intégrer aux espaces dédiés, tout en y retrouvant les mêmes fonctionnalités.

Usages des ordinateurs

Pratiques observées

Les salles disposent souvent d’un poste unique. Les professeurs utilisent parfois les salles équipées pour des travaux de recherche (sur Internet) et/ou la réalisation de projets pluridisciplinaires. Ils s’appuient souvent sur les outils disponibles en ligne pour un travail ciblé (travail de prononciation ; dictionnaires en ligne, etc.). Les professeurs incitent de plus en plus les élèves à recourir aux outils numériques dans leurs travaux individuels (recherche, rédaction, présentation des thèmes pour l’épreuve en CCF). Les enregistrements individuels se déroulent le plus souvent en salle dédiée ou grâce à d'autres outils (baladeurs).

Plus-value pour les élèves

L'ordinateur mis à disposition dans la classe sert surtout aux usages du vidéoprojecteur. L'utilisation de claviers sans fil permet une plus grande interactivité (notamment en l'absence de TNI). La plus-value globale est identique à celle apportée par les ressources numériques pédagogiques : offrir des documents variés et riches (articles de presse, documents iconographiques, etc.) qui contribuent à déclencher la parole, fichiers audio qui permettent un entraînement soutenu à la compréhension orale. Permet une individualisation du travail et de l’accompagnement par le professeur. Comme avec les outils multimédia traditionnels (TV/vidéo) les élèves apprennent à dépasser leur représentation de l’ordinateur « qui sert à jouer » auquel ils sont souvent habitués. Peut inciter l’élève à poursuivre l’exposition à la LVE à la maison. Contribue aux compétences à acquérir dans le cadre du B2i.

Difficultés rencontrées

Quelques problèmes techniques ou de lenteur du réseau. Disponibilité insuffisante des salles informatiques. L'ordinateur (poste unique dans la classe) est rarement utilisé par les élèves. Quelques enseignants qui utilisent le TBI régulièrement sont attentifs au fait que son utilisation augmente certes l’activité des élèves (ils se déplacent), mais pas nécessairement l’activité langagière. Cette prise de conscience doit les amener à réfléchir à d’autres utilisations du TBI.

Usages des manuels numériques

Pratiques observées

L’utilisation du manuel numérique est encore rare. Les professeurs qui l’utilisent plébiscitent les liens directs vers les supports de compréhension orale, les vidéos ou les ressources en ligne. Ils apprécient de pouvoir afficher un document personnel par un simple clic, zoomer, annoter les divers documents proposés (photos, illustrations, etc.).

Plus-value pour les élèves

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Usages pédagogiques du numérique en anglais - 10

Facilite l’accès direct aux ressources pour les enseignants. Une réelle plus-value lorsque le manuel numérique incite à la réflexion pédagogique en permettant la découverte d'usages nouveaux.

Difficultés rencontrées

Pas de plus-value lorsque le manuel est une version PDF de la version papier. Mal perçu par les enseignants lorsque présenté comme la disparition éventuelle du manuel papier. Des difficultés matérielles signalées par les professeurs (renouvellement des licences, accès aux manuels). L’utilisation de manuels numériques ne peut être dissociée d’une réflexion sur les stratégies de lecture qui sont différentes selon que le support est numérique ou papier.

Conclusion

Lors des visites d’inspection, les enseignants utilisent prioritairement les outils « collectifs » TBI, vidéo projecteurs, beaucoup plus rarement les outils plus individuels comme les baladeurs. Au-delà des craintes sans doute liées à la manipulation des outils, ce constat met en évidence le fait que l’outil n’a pas encore suffisamment fait évoluer la posture des enseignants vers une approche plus personnalisée. Nécessité de la présence de personnels techniques, d’enseignants experts, dont le rôle est clairement défini pour mieux organiser et gérer l'utilisation du numérique.

Actions menées par les inspecteurs et chargés de mission

- inspections individuelles et réunions d’équipes : les inspecteurs accompagnent les équipes dans la réflexion pédagogique sur l’utilisation du numérique (en classe et hors de la classe) ;

- formation d'équipes en établissement (par l'interlocuteur académique langues vivantes) ; - usages du numérique pédagogique intégrés à la formation des professeurs stagiaires ; - formations du PAF ; - accompagnement du développement de la baladodiffusion ; - accompagnement du futur projet d'expérimentation d'un outil de visioconférence intégré

à l'ENT ; - mise en ligne sur les sites académiques (portail langues vivantes) d'outils

d'accompagnement (guide pour la baladodiffusion, préconisations pour les usages techniques et pédagogiques).

Préconisations

- poursuivre l'équipement des salles de langue vivante : les professeurs doivent pouvoir disposer le plus fréquemment possible d'une salle équipée ;

- inciter à l'utilisation de l'équipement existant et aux usages pertinents du numérique pédagogique. Identifier et lever les obstacles éventuels ;

- renforcer l'accompagnement des équipes par l’interlocutrice académique.

Martine KLEIN, Valérie LACOR, Sylvie LEGUIL – IA-IPR d’anglais Corinne TOMASINI – IEN d’anglais

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Usages pédagogiques du numérique en arts plastiques - 11

ARTS PLASTIQUES Le bilan effectué s’appuie sur les séances d’enseignement observées en inspection, la lecture des cahiers de textes, les échanges avec les professeurs lors des formations (dont celles destinées de façon plus particulière aux usages du numérique) durant les années scolaires 2011-2012 et 2012-2013. Les élèves développent un rapport familier à l’informatique avec une place croissante accordée à l’image : par le biais des réseaux sociaux, par l’usage de la fonction photographie du téléphone portable, par la récupération et la transformation d’images récupérées ou non sur internet, les logiciels libres étant facilement accessibles (retouche d’images, réalisation de diaporamas et montage de vidéos, etc.). En arts plastiques, les professeurs sont constamment confrontés à cette pratique de l’image : photographies des élèves par les pairs, récupération d’images sur internet pour répondre à un sujet, présentation sur internet des productions, accès aux reproductions des œuvres (de nombreux musées rendent accessible une copie numérique de leurs collections) quand ils ne sont pas invités par leurs élèves à rejoindre des réseaux sociaux pour découvrir des recherches photographiques personnelles (en lycée, le plus souvent). Les professeurs en sont conscients et s’appuient sur ces pratiques pour amener les élèves à s’interroger sur l’usage des images mais également à accéder à des images autres que celles qu’ils rencontrent dans leur quotidien. S’appuyant sur la pratique comme lieu de réflexion, ils développent progressivement chez les élèves un regard sensible et étayé, une appétence pour l’œuvre d’art et les démarches artistiques.

1. Le numérique permet d’accéder plus aisément aux reproductions d’œuvres d’art, d’ouvrir à la diversité (sculpture, architecture, cinéma, vidéo, etc.), de s’appuyer sur la diversité des images que rencontrent les élèves.

Les professeurs d’arts plastiques ont majoritairement (à 95%) recours au vidéoprojecteur pour la présentation de références étayant les apprentissages plastiques à chaque heure de cours. Hors vidéoprojecteur, il n’existe plus de moyen de projection des œuvres (diapositives obsolètes, pas de manuel en arts plastiques).

Les conditions de présentation des images fixes sont majoritairement satisfaisantes.

95 % des salles sont équipées de vidéoprojecteur, 3% de T.N.I. ou vidéoprojecteur interactif. Les références proviennent d’un corpus d’œuvres constitué par l’enseignant (reproductions de livres d’art, de catalogues d’exposition, photographies effectuées lors de visites de musées ou d’exposition). Le professeur choisit ainsi avec pertinence des représentations adaptées à la question traitée en cours. La qualité de projection de l’image est essentielle pour observer les couleurs, la matérialité des œuvres présentées. L’occultation des salles reste à ce sujet problématique (baies vitrées, absence de volets, etc.). Le remplacement des ampoules des vidéoprojecteurs est actuellement à prendre en compte, du fait de l’ancienneté des appareils.

Les images en mouvement et extraits de films sont davantage utilisés au sein des cours.

Certains professeurs réalisent des vidéos de quelques minutes dynamisant l’entrée des élèves dans la séquence. Au niveau national, un travail est actuellement mené avec lesite.TV pour proposer de nouvelles ressources en arts plastiques. Il est essentiel de poursuivre l’effort d’équipement des salles en enceintes de qualité pour le son et de mettre à disposition un ordinateur récent, client lourd pour la Moselle (de nombreux professeurs utilisent leur propre ordinateur portable).

Page 12: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en arts plastiques - 12

L’accès à internet

Lorsqu’il est présent, il facilite la présentation de références numériques visibles uniquement par ce biais, des sites des musées, souvent remarquables par la qualité de numérisation des œuvres ou la visite virtuelle d’architectures mais également l’ancrage dans la pratique quotidienne des élèves. Les professeurs d’arts plastiques utilisent également l’ENT PLACE pour y reprendre l’analyse d’une image ou y déposer des références, en couleur.

Les visualiseurs ou caméras de présentation

Leur usage permet la présentation des travaux de petites dimensions réalisés par les élèves et encourage la réflexion collective. Les professeurs d’arts plastiques utilisent des logiciels de traitement de l’image permettant de conduire une analyse de manière dynamique, en interaction avec leurs élèves. L’usage des surfaces interactives peut être à ce titre intéressant mais la dimension des images est fortement réduite. L’utilisation de tablettes numériques (encore rare) accompagne la différenciation des références, plus particulièrement adaptée aux élèves de troisième engagés dans des projets individuels.

2. Dans une pratique réflexive, les usages numériques sont indissociables d’un travail ancré dans la matérialité. L’usage des appareils photographiques et des logiciels permet de s’appuyer sur les pratiques courantes des élèves. Il convient de valoriser les propositions articulant pratiques ancrées dans la matérialité et pratiques numériques.

Au sein d’une même séance, les élèves peuvent proposer des réponses mêlant diverses pratiques, dont celles liées au numérique. Globalement, on observe différents paliers d’usage pédagogique des TICE par les élèves. 95% des enseignants encouragent les réponses numériques individuelles, sous forme de photographies ou courtes vidéos. S’il subsiste quelques présentations papier, la majorité à recours aux clefs USB ou plus aisément à l’ENT PLACE. Les documents réalisés par l’interlocutrice académique numérique d’arts plastiques à destination des élèves facilitent cette appropriation, notamment quant à la gestion des poids des fichiers et des différents formats. Lorsque des appareils photographiques numériques (cinq est un nombre facilitateur) sont à disposition, un véritable questionnement sur l’image est développé abordant des notions de cadrage, de point de vue, de composition, de lumière, mais également de droit à l’image. À ce titre, l’usage des téléphones portables s’avère utile pour s’ancrer dans les pratiques quotidiennes des élèves. 40% des inspections montrent un travail dans ce domaine. Lorsque la salle d’arts plastiques est dotée de quatre ordinateurs ou plus (10% des salles observées), on observe un usage par des groupes d’élèves, de logiciels de traitement de l’image (The Gimp, Photofiltre version 7 avec calques) ou de logiciels 3D également utilisés en technologie (Sketchup). Cette disposition encourage un véritable travail de recherche sur l’articulation entre les techniques dites matérielles (peinture, sculpture, etc.) et celles dites virtuelles (projection d’images, photographie, retouches, incrustations). 30% des inspections montrent un usage progressif de la salle informatique pour assurer à tous un premier niveau de compétences liées à la gestion des images ou de logiciels. Dans tous les cas, le montage vidéo (Movie Maker) bien que sollicité et encouragé reste problématique du fait de la disparité des équipements. Les professeurs restent confrontés à de nombreuses difficultés d’organisation : lenteur de connexion, installation des logiciels adéquats à la pratique plastique, récupération des travaux pour évaluer ou pour préparer le cours (l’ENT PLACE facilite ce dernier point). Enfin, on observe des usages qui méritent d’être valorisés. L’utilisation d’un vidéoprojecteur mobile permet d’aborder la question de la distorsion, de la superposition des images, parois en lien avec des installations. Les tablettes numériques sont utilisées pour questionner l’image (mise en abyme, reproductions de volumes en variant les couleurs, contrastes). Dans ces classes, les élèves sont rendus curieux des démarches d’artistes s’emparant du numérique (installations, projections au sein d’opéras, vidéo plasticienne).

Page 13: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en arts plastiques - 13

Ces différents usages permettent aux enseignants de prendre part à l’évaluation de la compétence 4 du socle commun. L’épreuve d’histoire des arts au D.N.B. fait progresser l’usage lorsqu’il y a constitution d’un dossier numérique. Les apprentissages sont alors davantage liés à la gestion de poids des images, la réalisation de diaporama et aux questions liées au respect des sources et des droits des images. Certains professeurs ont constitué sur le site de leur établissement des galeries virtuelles permettant de mettre en valeur les travaux des élèves et de présenter les recherches menées dans le cadre des ateliers de pratique artistique et classes culturelles. Les élèves peuvent parfois prendre part à la constitution de ces galeries. L’ENT PLACE facilite cette démarche. La présence des enseignants dans les réunions de formation aux usages pédagogiques des TICE, l’intérêt pour les travaux des TraAM en arts plastiques, ainsi qu’en histoire des arts, la demande de formation sur les nouvelles technologies démontrent l’intérêt des enseignants pour ces outils. Ils sont persuadés de l’importance d’accompagner leurs élèves dans les usages de ces outils afin d’en permettre une réelle appropriation et compréhension.

Sophie RENAUDIN - IA-IPR d’arts plastiques

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Usages pédagogiques du numérique en documentation - 14

DOCUMENTATION À l'ère numérique, les professeurs documentalistes sont au centre des évolutions des supports pédagogiques, mais aussi des modes d'apprentissage et de pensée. Ils ont conscience de la complexification de leur mission et en même temps de l'importance croissante de leur médiation consécutive à la dématérialisation de l'information et à l'incertitude qui règne sur ses origines et sa validité. Le professeur-documentaliste est souvent un pivot essentiel de l'établissement. Impliqué dans la mise en place des nouveaux enseignements ou de projets (accompagnement personnalisé, accompagnement éducatif, mise en place du socle, enseignement de l'histoire des arts, TPE, soutiens, orientation, etc.), il est au carrefour des enseignements et au cœur du système d'information.

Les outils

Actuellement les outils en usage privilégient les informations sur le site de l'établissement et sur le portail e-sidoc qui joue son rôle de vitrine. Mais il n'est pas rare que soient utilisés certains réseaux sociaux tels que Facebook. De manière générale ces outils de communication s’adressent à un public plus large que les parents et permettent de mettre en valeur les activités menées et les travaux d’élèves dans le respect des droits d’auteur et des droits à l’image. Ces supports mettent également en relief les dates importantes et favorisent la communication sur des actions spécifiques en même temps qu'une véritable ouverture sur l’extérieur. L'ENT PLACE facilite une communication plus précise. Il est possible de ne s’adresser qu’à une partie des parents, aux parents d’une classe. Il est aussi possible de proposer une communication beaucoup plus ciblée et personnalisée. Le cahier de textes numérique met en valeur les objectifs liés à une activité, informe sur le déroulement d’une séquence, sur le calendrier de l’activité, sur le travail à effectuer et sur la charge qu’il représente. Reste la messagerie dont l'usage est plus inégal en raison de son caractère interactif et du temps de travail supplémentaire qu'elle engendre. Il n'existe pas pour le moment des études suffisamment fines pour en mesurer toute la portée. Les catalogues sont désormais informatisés. Le logiciel BCDI, utilisé partout, permet d’initier les élèves à un travail de recherche réfléchi, très formateur ; la dernière version est d’un usage facile même pour les collégiens. L’abonnement aux « mémonotices » évite au documentaliste le dépouillement fastidieux des périodiques et permet aux élèves d’accéder facilement aux articles des revues archivées au CDI. Seules des revues très spécialisées lues dans les lycées technologiques et professionnels ne figurent pas dans les mémonotices et exigent un dépouillement par le professeur-documentaliste. Le logiciel permet une gestion rapide et fiable du prêt, un suivi des commandes. On peut obtenir rapidement des données telles que le nombre d’emprunteurs, le nombre de prêts, leur fréquence, etc.

Les usages

Les usages pédagogiques observés le plus souvent, en lycée, le sont dans le cadre de TPE, de l'ECJS, mais aussi en accompagnement personnalisé et à l'occasion des enseignements d'exploration (SES notamment), tandis qu'en collège les usages se sont élargis à l'ensemble des champs disciplinaires lorsque le professeur-documentaliste travaille en lien avec d'autres professeurs sur projet, ce qui est de plus en plus souvent le cas. La plupart du temps les travaux peuvent consister en :

- une recherche au moyen de BCDI pour repérer les ressources utiles dans le fonds du CDI ;

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Usages pédagogiques du numérique en documentation - 15

- une recherche dans des encyclopédies ou dictionnaires numériques (CDRom ou en ligne), par exemple Encarta, Littré, Robert. Les encyclopédies et dictionnaires papier sont utilisés en parallèle, leurs usages sont complémentaires ;

- une recherche sur la presse en ligne (par abonnement en général) ou sur les ressources des « kiosques » ;

- une recherche sur le web avec ou sans présélection des sites par le documentaliste ou le professeur de la discipline concernée ;

- la réalisation de dossiers, journaux, affiches, présentations PowerPoint, etc. au moyen de traitements de textes et de logiciels de PréAO ;

- l'utilisation des espaces de travail personnels pour stocker et organiser leurs données au fur et à mesure de l’avancement de leur recherche. Cet usage est en train de s’établir progressivement.

On souligne en lycée et désormais en collège le développement des cours en ligne qui précèdent le cours (ou cours à l'envers) et en deviennent les supports. Celui-ci se déroule alors sous la forme d'échanges. Les élèves ayant connaissance du cours avant de s'y rendre peuvent préparer un questionnement qui devient l'objet même du cours.

Les pratiques des professeurs

Toutefois, il existe une certaine disparité entre les établissements selon le degré de dynamisme des acteurs, de coopération et de mutualisation. Au cours des inspections, nous avons bien entendu constaté, dans les quatre départements en collège, LEGT et LP, une certaine disparité de fonctionnement. De nombreux professeurs-documentalistes s'investissent dans un usage quotidien des TICE (accès aux ressources en ligne/B2i/TBI/expérimentation de manuels numériques/BCDI/e-sidoc), tandis que d'autres en font un usage plus modéré ou faible. D'autres encore font évoluer le CDI, développent des projets culturels, sont soucieux d'un bon usage des espaces et des TICE, mais ne parviennent pas toujours à créer d'authentiques situations de recherche et d'apprentissage pour les élèves. Ils ne savent pas aisément adopter la posture d'accompagnateur et de médiateur requises pour favoriser la construction des compétences info-documentaires. Les professeurs les plus récemment formés sont souvent les plus dynamiques, les mieux à même de penser les espaces d'accès à l'information et à la culture et de conduire les élèves efficacement dans leur recherche. On a alors un CDI central dans l'établissement qui est un lieu de vie et d'animation proche de la salle des professeurs, ouvert aux élèves (nombreuses coordinations, nombreux projets communs) avec un taux de fréquentation fort. C'est un cas de figure de plus en plus fréquent avec le développement d'une coordination du système d'information (développement numérique, site de l'EPLE, affichage de l'actualité) qui conduit le professeur-documentaliste à s'impliquer au-delà du CDI dont l'ouverture peut être assurée par des personnes relais (AED et parfois un professeur). Le CDI est également un lieu de services en ligne ou en présentiel (soutien, orientation, entraînements aux exposés oraux et aux examens, etc.). Dans ce cadre dynamique le parcours de formation à la culture de l'information (PACIFI) et l'expérimentation pour la constitution de centres de connaissance et de culture prennent tout leur sens. La dimension culturelle est aussi plus affirmée. Des projets d'ouverture à la population locale dans la perspective de la constitution de centres de culture sont envisagés. Certaines activités d'entraînement s'effectuent dans les lycées dans le cadre de la liaison avec l'université au sein des services communs de documentation. Le professeur documentaliste devient un médiateur culturel et inscrit son action au-delà du CDI dans une relation inter-établissements avec une ambition post-bac clairement affichée. De plus en plus de professeurs documentalistes utilisent non seulement les TICE comme supports des apprentissages, mais aussi comme sources d'enrichissement cognitif en prenant appui sur la dimension plus interactive qu'ils offrent et en allant même jusqu'à une intégration de l'erreur dans le processus d'apprentissage. La conscience pédagogique s'éveille à l'idée que ce sont les erreurs et obstacles qui déclenchent les processus cognitifs et non les bonnes réponses. Si l'on ne peut tirer d'enseignement trop systématique de pratiques qui ne sont pas

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Usages pédagogiques du numérique en documentation - 16

réductibles à un ensemble homogène, on peut appréhender une croissance de ces usages. La quasi-totalité des inspections permet d’observer des groupes d’élèves utilisant l’informatique sous la direction du professeur-documentaliste ou d’un professeur d’une autre discipline. Les supports se diversifient (expérimentation des tablettes tactiles, usage des TBI, etc.) tandis que les pratiques s'enrichissent accordant une importance accrue aux apprentissages et à la démarche de projet seules de nature à mobiliser fortement les élèves. L’usage autonome (élèves venus au CDI sur leur temps libre) est très fréquent en lycée, encore trop limité au collège.

Les pratiques des élèves

On ne saurait donc développer l'usage du numérique sans s'interroger sur les pratiques des élèves en la matière. Nous nous situerons délibérément dans ce cadre au cours de l'année 2013-2014 pour aborder le parcours de formation et de réflexion qui sera proposé aux enseignants. La question de la recherche d'information constituera le fil conducteur de celui-ci avec ses difficultés, - le copier-coller et la recherche sans bornes et sans repères -, mais aussi ses leviers, - la prise en compte des élèves dans leur manière singulière de sentir et de penser et l'accompagnement souple et différencié. Nous avons engagé depuis deux années la mise en œuvre du PACIFI, en privilégiant notamment l'exigence d'une réelle différenciation pédagogique, tout en l'illustrant dans son ancrage disciplinaire. Les professeurs-documentalistes ont été fort nombreux à s'impliquer dans les bassins et à faire preuve d'une réelle créativité pédagogique. La voie tracée est celle de la mutualisation. La traditionnelle journée académique aura lieu cette année le mardi 19 novembre au CRDP. Elle accueillera, pour la conférence du matin, Anne Cordier, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication de l'université de Rouen (Laboratoire GRHIS). Cette jeune chercheuse, déjà connue des habitués du café pédagogique, des cahiers pédagogiques et des revues inter CDI et Docs pour Docs, est l'auteure d'une thèse remarquée et d'articles complémentaires : Imaginaires, représentations, pratiques formelles et non formelles de la recherche d’information sur Internet : le cas d’élèves de 6ème et de professeurs-documentalistes, (Thèse de Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication, sous la direction de Éric Delamotte et Vincent Liquète, Lille 3, 2011) ; Des "travaux forcés" aux Travaux croisés : une application du dispositif, côté élèves. Inter CDI, n°184, juillet-août 2003 ; La recherche d’information sur Internet des collégiens : entre imaginaires, pratiques et prescriptions, Documentaliste-Sciences de l’information, vol.48, n°1, mars 2011. Autour de la thématique du copier-coller, nous aborderons la question essentielle des pratiques des élèves en s'interrogeant, bien entendu, sur les manières les plus pertinentes de les guider. Cette demi-journée sera elle-même précédée d'un temps de réflexion en ligne destiné à réaliser une sorte de brainstorming autour des situations du copier-coller et suivie de trois temps de regroupement en bassin.

Nous tirons donc progressivement les enseignements des enquêtes internationales PISA et PEARL qui ont souligné la prévalence du capital de connaissances sur leurs usages ainsi que les caractéristiques des parcours des élèves lorrains qui n'ont pas l'ambition de leurs possibilités. Les pistes pour améliorer les résultats consistent à favoriser la confiance en leurs capacités en développant le travail personnel, l'appropriation des savoirs et l'autonomie, en favorisant la construction des apprentissages et des stratégies qui y conduisent dans un cadre de bienveillance et d'exigence. Autrement dit, il s'agit de faire de la formule kantienne « apprendre à apprendre » un objectif à atteindre.

Jean-Marc MARCHAL, Pierre-Jean VERGES et Jean-Michel WAVELET IA-IPR établissements et vie scolaire

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Usages pédagogiques du numérique en éducation musicale et chant choral - 17

ÉDUCATION MUSICALE et CHANT

CHORAL « Un des aspects très intéressants si l’on prend l’histoire de la musique sur un long terme, c’est un processus de sonorisation de la société. Il faut bien comprendre que les sociétés d’avant la révolution industrielle étaient ce que l’on appelait des sociétés du silence. L’écoute de la musique ou son exécution était limitée à des moments bien précis, les concerts, les fêtes, les veillées. Ce que l’on observe précisément avec l’apparition de la musique enregistrée, c’est une colonisation de l’ensemble de l’espace privé et public par le son. ». La dimension sonore contemporaine, ainsi définie par Ludovic Tournes dans une interview donnée pour l’émission Métropolis « D’Edison au MP3 » est largement illustrée en éducation musicale par l'usage du numérique devenu habituel de la part des professeurs comme de leurs élèves.

315 enseignants dans l'académie sont en charge de l'éducation musicale en collège.

Lors des inspections réalisées en 2011-12 puis 2012-13 (soit 44% des professeurs de l'académie), l'usage du numérique est avérée. Cependant, si tous les professeurs utilisent la diffusion d'extraits audio ou vidéo en format numérique, l'emploi d'applications pour présenter les sons ou les transformer est moins courante (34% des observations en 2012-13) et seules trois séances observées en deux années scolaires se sont articulées à partir d'une manipulation informatique par les élèves.

39% des professeurs apportent leur propre ordinateur pour piloter leurs séances en classe alors que des propositions d'équipement leur sont parfois faites dans leurs établissements respectifs. Interrogés sur cette pratique, ils indiquent que les configurations particulières requises pour les logiciels de traitement du son confortent chez eux ce type d'usage. Il devient en effet très compliqué d'enseigner l'éducation musicale si l'ordinateur ou les logiciels ne sont pas exactement configurés comme lors des préparations réalisées par les professeurs chez eux sur leur matériel et il n'est pas aisé pour un établissement d'individualiser l'usage de tous les professeurs toutes disciplines confondues. De leur côté, les enseignants d'éducation musicale, nombreux exerçant sur deux établissements, argumentent cet emploi de l'ordinateur personnel par les différences matérielles incontournables observées d'un établissement à l'autre.

Si l'usage de l'ordinateur personnel du professeur peut se concevoir en fonction du souhait du professeur, l'équipement en vidéoprojecteur reste lui totalement incontournable pour les élèves.

Cette utilisation numérique au quotidien par les professeurs d'éducation musicale et leurs élèves a pris une nouvelle dimension récemment grâce à l'implantation de l'espace numérique de travail PLACE dans tous les établissements de l'académie.

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Usages pédagogiques du numérique en éducation musicale et chant choral - 18

Le professeur d'éducation musicale, seul représentant de sa discipline dans le collège, y trouve un endroit adapté pour soutenir l'exercice de son métier et le développement de sa réflexion pédagogique selon de multiples approches. Ces pratiques sont à encourager et à évaluer.

Il tisse également des liens avec ses collègues de collèges voisins ou d'académies lointaines par le biais de listes de diffusion nationales ou plus locales. Des échanges pédagogiques nombreux sur les supports, les contenues, les idées de mise en œuvre émaillent régulièrement ces listes de diffusion.

Les professeurs d'éducation musicale s'appuient également beaucoup sur le site académique de leur discipline pour rechercher des idées afin d'alimenter leurs préparations de séquences. Cette pratique maintenant ancienne ne faiblit pas. Une bonne gestion du site d’éducation musicale de l'académie est donc essentielle.

L'utilisation généralisée des outils numériques nomades dans la vie quotidienne a de fortes répercussions sur la production musicale, sa diffusion et son enseignement. Le smartphone ou la tablette numérique, équipés de fonctions d'enregistrement, de diffusion, de mémorisation et de communication à distance, sont connus des élèves, de près ou de loin. Le professeur d'éducation musicale est un des garants de leur bon usage en proposant, à l'aide de ces outils, des travaux sur l'exploration sonore qui auraient été inconcevables autrement. L'utilisation encore embryonnaire de ces outils nomades en éducation musicale au collège est à encourager, malgré les contraintes de gestion de ces appareils dans les établissements.

C'est également une bonne occasion pour sensibiliser les élèves aux risques auditifs inhérents à l'écoute de la musique avec casque ou dans des configurations acoustiques différentes et pour les éveiller à la découverte d'univers sonores contemporains. L'enseignant profite alors de cette occasion pour une prise de conscience collective des lois régissant le téléchargement des musiques en ligne.

Le professeur d'éducation musicale prépare ses séquences d'enseignement en grande partie grâce aux outils numériques : il effectue des recherches sur internet, choisit en ligne les musiques qui lui serviront de références, peut consulter ou se procurer des partitions et se documenter sur les styles, les compositeurs et les interprètes qu'il va évoquer en cours. Grâce à un logiciel comme Final, il prépare des partitions adaptées aux élèves, Cubase et Music Maker l'aident à réaliser des arrangements orchestraux servant de soutiens au projet musical ou à d'autres pratiques. Quand il veut organiser des exercices s'appuyant sur l'improvisation, de nombreux applicatifs, dont Chordpulse par exemple, lui permettent de réaliser très rapidement des accompagnements instrumentaux dans tous les styles. Ces différents logiciels sont connus et régulièrement utilisés par une majorité d'enseignants.

Pendant le déroulement d'une séance d'éducation musicale, les usages numériques sont donc omniprésents.

L'utilisation de Powerpoint ou d'Activinspire couplée à un vidéoprojecteur aide le professeur à réaliser des présentations interactives, claires et attrayantes pour les élèves. Déposées dans l'ENT, ces présentations sont modifiées en cours avec la participation orale ou gestuelle des élèves et enregistrées pour être mises à disposition de toute la classe. Chaque élève a donc accès directement à une documentation évolutive en phase avec ce qu'il a étudié en classe. Le professeur peut également lui demander, en prolongement de ce qu'il vient d'étudier, de compléter la présentation amorcée par une recherche personnelle. Si l'utilisation des logiciels de présentation sont monnaie courante, cette utilisation pédagogique de l'ENT est encore très peu observée. De plus en plus de professeurs s'en emparent toutefois progressivement pour y développer une pratique à la fois personnelle et adaptée à tous les profils d'élèves.

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Usages pédagogiques du numérique en éducation musicale et chant choral - 19

En cours d'éducation musicale, c'est par la perception et la production que l'élève, guidé par les consignes de son professeur, construit une culture. Pour percevoir les sons dans toutes leur richesse et leur complexité, le numérique par le biais des formats mp3 (avec compression dosée) ou wav, apporte une qualité d'écoute nécessaire. Cette qualité doit être cependant renforcée par une prise en compte du matériel de diffusion et de l'acoustique des lieux : les élèves doivent pouvoir écouter les détails sonores les plus fins et porter leur attention sur certains d'entre eux plus que d'autres. Si seulement trois salles d'éducation musicale observées en 2012-13 ne possèdent encore pas le matériel requis (deux baffles au moins de bonne qualité placées dans les endroits les plus appropriés), les autres espaces dévolus à l'enseignement musical sont maintenant correctement sonorisés. Les fichiers numériques contenant les extraits audio sont diffusés sur des applicatifs très courants et universels comme VLC par exemple, 61% des salles de musique possédant un ordinateur "professeur" voué à cette diffusion. Pour la conduite des activités de perception, l'utilisation du vidéoprojecteur est incontournable : il développe l'intérêt culturel par la documentation iconographique que l'on peut projeter. Il permet de montrer une situation géographique, des frises chronologiques qui ont une place déterminante dans l’organisation de l’enseignement de l’Histoire des Arts. Il représente une aide précieuse à la compréhension d'une œuvre par l'utilisation de schémas interactifs, d'analyse graphique de la morphologie des sons ou de synchronisation de codages (partition par exemple) avec la musique et il offre des possibilités d'évaluation particulièrement performantes dans tous les domaines. Seul 61% des salles d'éducation musicale possèdent un vidéoprojecteur. Un équipement généralisé est maintenant urgent.

Pour produire de la musique, les élèves ont besoin du soutien instrumental de leur professeur et d'outils leur permettant de se réentendre et de porter un regard critique sur leur travail. L'accompagnement du projet musical fait rarement appel au piano acoustique, trop sonore et n'offrant pas de possibilités de transposition automatique. 86,6% des salles d'éducation musicale observées en 2012-13 (sur 68 établissements visités) sont équipées de claviers numériques, pour certains, machines simples pourvues de quelques types de sons numérisés, pour d'autres, véritables outils informatiques comportant de très nombreuses fonctionnalités dont un séquenceur et un dispositif permettant de modifier la morphologie des sons employés. On note d'ailleurs que la sophistication de certains claviers est telle que leur utilisation n'en est que très superficielle. Seuls deux enseignants possédant de telles machines performantes ont fait avec elles la démonstration d'un emploi à la fois varié et artistique. La complexité technique de ces synthétiseurs n'est donc pas un gage d'efficacité. L’usage par les professeurs les plus avancés des logiciels séquenceurs (Cubase, Music Maker) leur permet de réaliser des outils particulièrement efficaces d’aide au montage vocal de polyphonies (ajout/suppression ou surlignage de certaines pistes par exemple). L’enregistrement des productions des élèves à des fins pédagogiques permet de stimuler l'écoute critique, d'améliorer les performances et d'évaluer les projets musicaux. Les enseignants sont de plus en plus nombreux à réaliser de tels enregistrements, soit au moyen de la station informatique équipée d'Audacity (excellent outil d’enregistrement, très simple d’usage), soit au moyen de petits enregistreurs numériques portables du type Zoom H4 dont les fichiers seront ensuite transférés sur l’ordinateur ou disposés sur l'ENT à l'usage des élèves.

Notons que les usages du numérique observés dans le cours d'éducation musicale se déclinent de la même façon pour la pratique chorale, enseignement facultatif en collège.

L'usage du numérique durant une séance d'éducation musicale par les élèves implique obligatoirement une mise en situation pédagogique qui sorte de l'enseignement frontal. Ceux-ci, répartis par groupes, construisent, à partir des consignes données par leur professeur,

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Usages pédagogiques du numérique en éducation musicale et chant choral - 20

des extraits sonores qu'ils peuvent enregistrer puis réécouter sur les postes informatiques présents dans la salle d'éducation musicale. Ils développent ainsi des compétences concernant l'esprit critique, l'autonomie dans la création, l'estime de soi, l'aboutissement d'un projet, la bonne maîtrise des TICE, etc. Ces pratiques, encore marginales, sont pourtant d'une grande efficacité. Pour cette mise en situation pédagogique, la salle informatique, bien souvent peu propice au travail sur le son et totalement inadaptée quand elle fonctionne sous client léger, n'est plus préconisée. Quatre postes informatiques complets, reliés à internet, ceci en client lourd dans la salle d'éducation musicale, permettent aux huit élèves concernés par cet outil de travailler sur une activité différente de leurs camarades, ces derniers étant mobilisés sur d'autres productions : interprétation du projet musical, exercice de créativité avec des percussions vocales, etc.

C'est dans ce domaine que la formation continue des enseignants doit évoluer rapidement. En effet, tous les professeurs observés durant l'année 2012-13 maîtrisent à des degrés suffisants l'usage du numérique pour soutenir leur enseignement. Il n'est donc plus question de les former sur un outil ou une application en particulier mais de réfléchir à une utilisation naturelle et régulée du numérique par les élèves en cours d'éducation musicale puis dans son prolongement. L'exploration actuelle de l'ENT propose des pistes déjà nombreuses et intéressantes mais qu'il n'est pas encore possible d'évaluer, ni en terme quantitatif, ni qualitatif. La mise en place de groupes de travail sur ces problématiques depuis 2011 amorce une réflexion constructive dans ce domaine, réflexion qu'il est important de poursuivre.

Bilan de l'usage du numérique en éducation musicale pour le collège :

- une utilisation au quotidien et très diversifiée avec l'arrivée de l'ENT et des outils numériques nomades ;

- un besoin de formation qui doit maintenant évoluer vers la prise en main des outils numériques par les élèves ;

- le besoin récurrent d'équipement de base des salles de classes avec un ordinateur, un piano numérique et surtout un vidéoprojecteur ;

- l'organisation pédagogique des séances avec une répartition des élèves par groupes pour une mise en situation différenciée et hybride demandant l'aménagement d'un pôle informatique de quatre postes en clients lourds dans chaque salle d'éducation musicale.

Objectifs pédagogiques visés en collège pour les trois années à venir :

- la dématérialisation progressive de l'écrit sur l'ENT pour permettre un travail uniquement oral en séance d'éducation musicale ;

- le développement de l'esprit critique avec les modalités d'enregistrement et de réécoute à la fois collectives et individuelles ;

- la généralisation des pratiques créatives avec la manipulation numérique des sons et les dispositifs mixtes (numérique et productions directes) ;

- la circulation d'une documentation inhérente aux séances de cours ou à la chorale, concernant des supports d'entrainement individuel pour le chant ou des informations sur les horaires, les dates de concerts et les répertoires proposés.

Dominique TERRY IA-IPR d'éducation musicale et chant choral

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Usages pédagogiques du numérique en éducation physique et sportive - 21

EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE

Les usages des TICE au collège par les professeurs d'EPS dans l'académie se développent : - au niveau des usages pour l'enseignant dans son activité professionnelle du fait

notamment de la mise en place d'une gestion numérique des résultats au DNB en EPS depuis la rentrée 2012 (tous les collèges) ;

- dans les usages en classe avec le lancement d'expérimentations de tablettes numériques en EPS (cinq sites dont trois collèges) ;

- par la réalisation dans la cadre du GTP (groupe de travail et de production) académique de ressources pédagogiques sous forme de vidéos numérisées.

Les usages pour l'enseignant dans son activité professionnelle

L'organisation et la gestion de l'EPS

Tous les coordonnateurs EPS de l'académie, chaque début d'année, transmettent à leur chef d'établissement sous forme informatique un dossier d'organisation de l'EPS pour recueillir notamment les éléments nécessaires à la mise en place des inspections individuelles. Plus globalement, comme pour tous les enseignants de l'académie, se développe l'utilisation par les professeurs d'EPS de l'ENT PLACE, dans les collèges du 54 , du 55 et bientôt du 88 et du 57, comme outil de communication (direction et administration des établissements, enseignants, équipes enseignantes, vie scolaire, élèves, parents), outil de travail pour accompagner le suivi et la réussite scolaire des élèves (cahier de textes numérique, notes trimestrielles, etc.).

La gestion de la note d'EPS au DNB

L'académie a mis disposition des professeurs d’EPS, une application numérique (SABE) permettant une gestion du calcul des notes du DNB pour cette discipline, conforme à la nouvelle réglementation. Tous les collèges ont ainsi fait remonter leur protocole d'évaluation et 90% d'entre eux leur bilan annuel pour une gestion informatisée de cet examen.

L'organisation et la gestion de l'association sportive

Tous les enseignants d'EPS assurant l'animation de l'association sportive utilisent un serveur spécifique de l'UNSS pour inscrire leurs élèves et engager les équipes en compétitions. De plus en plus d'établissements disposent d'un site dédié à l'association sportive pour diffuser les informations et communiquer sur les activités et les résultats sportifs des élèves et des équipes.

Les préparations de cours

Une grande majorité des enseignants d'EPS préparent leurs cours sur ordinateur et présentent leurs documents pédagogiques sous forme informatisée. Certains (10%) n'ont plus de supports papier et présentent, lors des visites d'inspection, leurs travaux sur une clef USB.

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Usages pédagogiques du numérique en éducation physique et sportive - 22

Les ressources pédagogiques en ligne

Le site EPS de l'académie de Nancy-Metz est consulté de manière fréquente et devient un véritable outil de travail pour les enseignants. Il propose en ligne les textes et la réglementation de la discipline mais aussi des ressources pédagogiques et d’autres liées plus particulièrement à l’usage des TICE dédiées à la discipline. Citons comme exemples :

- un diaporama d'aide à l'élaboration d'un projet pédagogique en EPS, d'un projet de cycle ou d'un projet de classe ;

- un dossier sur les sites naturels d'escalade dans l'académie pour favoriser leur exploitation dans le cadre d'une activité scolaire ;

- un dossier sur le savoir-nager ; - un dossier sur l’enseignement de l’EPS en SEGPA (démarche et exemple concret) ; - un ensemble de productions couvrant huit activités et proposant des illustrations qui

s’appuient sur des séquences vidéo accompagnées de commentaires audio. Des ressources s’appuyant sur l’usage des TICE en EPS enrichissent progressivement le site de la discipline comme :

- l’utilisation des TICE en demi-fond : divers outils sont mis à disposition des enseignants et des élèves pour l’une des activités les plus souvent enseignées ;

- acrosport 3D ; - des outils en course d’orientation.

La communication entre les enseignants et l'inspection pédagogique régionale

Pour l'inspection pédagogique régionale, le site EPS de l'académie est un support privilégié de communication pour transmettre les informations utiles et l'actualité de la discipline. La messagerie des personnels académiques est un moyen complémentaire d'échange et d'alerte réciproque entre les enseignants d'EPS et l'inspection pédagogique. L'année 2010/2011 avait vu la mise en place d'une enquête en ligne Pilot'EPS destinée à dresser un état des lieux de l'enseignement de l'EPS dans les établissements de l'académie. Elle a vocation à être renouvelée tous les trois ou quatre ans pour une approche différentielle.

Les usages en classe pour les élèves et par les élèves

La mise à disposition de ressources numériques pédagogiques

Les usages des TICE en cours d'EPS à des fins pédagogiques se développent sous l'impulsion d'enseignants précurseurs regroupés durant l'année 2010/2011 au sein d'un groupe de travail et de production (GTP) sur le thème de l'utilisation des TICE dans la leçon d'EPS. La multiplication d'outils dédiés à une utilisation en EPS (diaporamas, logiciels spécifiques, le recours à l'image numérique - photo ou vidéo) a connu une forte évolution ces dernières années. Toutes ces propositions et leurs logiciels associés sont accessibles depuis l'espace EPS et TICE du site EPS de l'académie de Nancy-Metz :

- l’emploi du logiciel libre Kinovea pour l'analyse et la comparaison des productions des élèves. Il présente l'intérêt de pouvoir afficher et visualiser deux séquences vidéos côte à côte et propose différents outils pour faciliter l'analyse de l'image ;

- l’application libre Acrosport 3D (ou sa version payante disponible depuis cette année) pour la réalisation de constructions virtuelles statiques en 3D pour l'acrosport ;

- le logiciel libre PurplePen pour la réalisation de circuits de course d'orientation. Il peut être associé avec le logiciel Ocad de création cartographique ;

- l’information de l’élève en temps réel par l’usage simultané de plusieurs tablettes et d’outils dédiés à l’enseignement de l’EPS ;

- un meilleur suivi de l’activité de l’élève, leçon après leçon, par l’utilisation de supports numériques (« livret » numérique interactif, courtes séquences vidéo ou photos) et contribuant à l'acquisition des compétences attendues des programmes. Cet aspect peut se concrétiser dans une démarche de projet et dans plusieurs compétences propres (CP1, CP 3).

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Usages pédagogiques du numérique en éducation physique et sportive - 23

On rapportera également l'utilisation de ressources numériques au service des apprentissages des élèves :

- en gymnastique ou en acrosport, la mise à disposition des élèves d'une banque de figures afin de composer leurs enchaînements ;

- une banque de séquences vidéo sur les principales manœuvres d'un kayak en rivière ; - de manière plus fréquente, l'utilisation de la vidéo lors des évaluations pour permettre

un recueil des prestations des élèves pour une évaluation différée.

L’évolution des matériels, vers une taille plus réduite pour une plus grande mobilité

Le développement des usages est grandement facilité par les évolutions récentes des matériels. L’apparition et la multiplication des tablettes tactiles a permis d’entrevoir de nouveaux usages, pour les élèves notamment. L’avantage de leur taille réduite et une grande mobilité contribuent à en faire un outil de plus en plus complet, à la fois appareil photo, caméscope, support de visionnage et d’outils logiciels multiples. La tablette apparaît comme le véritable « couteau suisse » de l’enseignant d’EPS et des élèves aujourd’hui. La disponibilité de vidéoprojecteurs « portables » est un élément complémentaire aux tablettes.

Le développement d'une expérimentation de l'usage de tablettes numériques en EPS

Depuis la rentrée 2012, cinq sites dont trois collèges (Jules Ferry de Briey, Paul Verlaine de Metz, Georges de la Tour de Metz) sont engagés dans cette expérimentation académique pour l'EPS. Cette première année a été dédiée au choix du matériel et à la définition du projet d'expérimentation. Le projet vise à identifier les conditions optimales d’utilisation de tablettes par les élèves et l’enseignant dans différentes activités, d’identifier les obstacles à cette utilisation et d’y apporter des solutions.

La présence d'un collège numérique pilote à Yutz en Moselle

L'équipe des professeurs d'EPS, partie prenante du projet d'établissement, contribue à l'exploration de nouvelles pratiques pédagogiques par le numérique et des usages pédagogiques possibles des tablettes par les élèves.

Le développement de ressources didactiques sous forme de vidéos pédagogiques

Durant l'année 2012/2013, le groupe de travail et de production académique EPS a élaboré des vidéos pédagogiques sur les thèmes suivants :

- s'adapter à des publics variés (illustration en combiné athlétique et en relais-vitesse) ; - prendre des repères sur l'activité des élèves (en acrosport, arts du cirque et danse) ; - mettre la technique au service de la construction des compétences (basket-ball,

badminton, boxe française).

Des freins subsistent à l'usage des TICE en EPS

- le financement des matériels « TICE » en EPS, les budgets étant en priorité affectés à l'achat de matériels plus classiques (ballons, raquettes, etc.) ;

- la disponibilité dans chaque établissement d'un « pack équipement » minimal pour le développement des usages des TICE en EPS par les élèves (un « lot » de tablettes, environ cinq à six appareils fonctionnant sous Windows 8, un vidéoprojecteur) ;

- des ressources numériques à développer, peu d’éditeurs sont prêts à s’investir (manque de perspectives), Génération5 est l’un des rares. Les productions actuelles à vocation pédagogique s’appuient essentiellement sur les initiatives académiques ;

- le peu de connexions au réseau dans les lieux de pratique comme les gymnases ; - la « peur » du numérique encore perçu comme quelque chose de compliqué à mettre en

œuvre alors qu'il peut être source d'innovation et de renouvellement des pratiques pédagogiques au service de la réussite des élèves.

Annick AMADEUF, Régine JEANDROT et Xavier PAPILLON IA-IPR d’éducation physique et sportive

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Usages pédagogiques du numérique en espagnol - 24

ESPAGNOL En collège comme en lycée, les professeurs utilisent PLACE pour communiquer avec les élèves et pour remplir le cahier de textes. Il reste assez simplement rempli mais il peut contenir des dossiers joints qui permettent aux élèves de partir sur des documents originaux, ce qui est particulièrement intéressant pour ce qui est de l'oral. PLACE est très utilisé pour que les élèves y déposent des documents oraux ou pour répondre à des questionnaires écrits en guise d'exercices. Est attendue l'arrivée de la visioconférence (davantage par l'IA-IPR que par les professeurs). Il faudra en montrer les avantages et dédramatiser son utilisation. L'outil numérique est parfois utilisé pour des échanges épistolaires entre élèves français et espagnols (l'Amérique reste très peu visitée). Mais cela ne se fait pas en direct ou en ma présence. Les professeurs m'en font part et c'est déjà très bien. Le numérique reste insuffisamment utilisé pour faire faire des exercices oraux d'expression à la maison ou au CDI malgré les demandes insistantes que je ne manque pas de faire lors des rencontres avec les professeurs. J'insiste sur les bienfaits d'un compte rendu oral enregistré de la "leçon" mais l'habitude tarde à prendre. Je ne comprends pas bien pourquoi. Je ne l'ai encore jamais vu ! Le vidéoprojecteur est assez abondamment utilisé mais davantage comme un simple appareil de projection que comme un outil d'interaction. Les programmes de coupure, de choix de détails, de mise en relief de certains points du document restent insuffisamment utilisés. Dans la Meuse, les mp3 sont davantage utilisés qu'ailleurs (en espagnol, ils ne sont arrivés que l'an dernier). Ils restent utilisés pour la compréhension orale ou pour les exercices de prononciation. Il reste à voir et revoir ce qu'est un véritable exercice d'entraînement de compréhension orale ou de l'oral. Ce point est largement perfectible mais relève de la pure pédagogie ou réflexion didactique. Les textes sont parfois affichés au vidéoprojecteur mais ne sont pas exploités de façon interactive comme ils devraient l'être en surlignant un mot, ou en mettant en surbrillance un verbe, en mettant en lumière une contradiction, une terminaison, ou encore en grossissant une ligne ou un paragraphe, etc.; tout ce qui peut permettre de susciter l'intérêt ou d'attirer l'attention des élèves sur un élément porteur de sens. Quelques cas, mais peu nombreux encore, de professeurs qui se lancent dans le travail en direct sur l'Internet. En règle générale, ce sont des professeurs très bien armés sur le plan pédagogique et qui ont mené une réflexion approfondie sur ce plan depuis longtemps. Pour eux, l'outil numérique prend toute sa place dans leur enseignement. Ce sont déjà des formateurs et/ou mes chargés de mission. Le numérique reste encore très souvent un outil d'illustration du thème abordé. C'est déjà bien car cela permet aux jeunes élèves de voir et sentir une autre réalité et qui se fait plus présente et presque palpable. C'est important car cela peut les faire réagir de façon plus spontanée. Il y a peu de cas d'utilisation du TBI au collège car il y a très peu de méthodes d'espagnol encore. Ce que j'ai pu voir n’est pas très concluant car cela renforce le côté descendant et singulier des rapports entre le professeur et l’élève. Le côté ludique prend le pas en sixième. Au lycée, j'ai rarement eu l'occasion de voir utiliser le TBI car peu de professeurs osent s'y aventurer. Quand c'est le cas, par contre, c'est fait par des professeurs expérimentés et cela donne d'excellents résultats car les élèves sont plongés dans une réalité palpable qui les implique davantage. C'est, dans ce cas, une extraordinaire richesse d'illustrations et de confrontations de documents qui est donnée à voir aux élèves. Ce sont de nombreux rappels de documents antérieurs qui viennent renforcer ou contredire les idées introduites ce jour et tout cela rend le cours animé, vivant et ne laisse pas les élèves indifférents ; ce qui les amène à s'exprimer véritablement.

Page 25: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en espagnol - 25

C'est sans conteste la qualité des documents sonores qu'il faut mettre en avant car les élèves sont maintenant confrontés à des documents oraux de très bonne qualité. La prononciation des élèves est, de façon générale, de meilleure qualité depuis quelques années, notamment en collège. Les professeurs utilisent de façon régulière les CD inclus dans les manuels d'Espagnol. Ces CD ne présentent pas que des documents véritablement originaux (ils sont encore pour beaucoup, didactisés) mais ils permettent de confronter les élèves à de véritables accents originaux et différents qui offrent un bain linguistique de qualité; ce qui renforce les capacités à comprendre mieux et à dire mieux, du point de vue phonologique. Certains professeurs osent l'exploitation d'œuvres cinématographiques grâce au vidéoprojecteur. C'est un véritable progrès car les manipulations sont rendues beaucoup plus aisées et les analyses de scènes s'en ressentent; elles sont plus vraies, plus naturelles, plus rapides. Elles incitent les élèves à davantage s'impliquer et à vouloir s'exprimer. Là encore, c'est le fait de professeurs très impliqués et déjà très bons pédagogues. Il n'en demeure pas moins vrai que l'outil les aide à être encore plus efficaces. De façon unanime les chefs d'établissements aiment à dire et à montrer que leur établissement est bien équipé ou qu'il a fait des progrès dans ce sens. Il n'est plus rare de trouver des établissements qui ont très bien équipé leurs salles de langues. Il n'est pas rare non plus de voir que la recherche de la qualité sonore a été une préoccupation et qu'elle n'est plus l'élément oublié de l'équipement. C'est, en langues, un élément essentiel mais qui n'était pas toujours la priorité.

Gérard MARI - IA-IPR d’espagnol

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Usages pédagogiques du numérique en histoire-géographie - 26

HISTOIRE GÉOGRAPHIE

Si l'usage du numérique en histoire-géographie se banalise, au moins au collège, certains collègues hésitent encore à utiliser ces outils lors d'une inspection, aussi le regard des inspecteurs ne peut-il prétendre embrasser toutes les utilisations possibles en classe. Il paraît néanmoins opportun de faire état des modalités d'intégration du numérique dans les pratiques d'enseignement-apprentissage, des objectifs qui sont assignés à ces dernières et de leurs effets. On peut distinguer dans les composantes de la discipline plusieurs types d'usage, liés à différents outils : par le professeur en dehors de la classe pour préparer ses séquences d'enseignement, en classe en présence des élèves, et par les élèves eux-mêmes, lors d’un travail en plus grande autonomie. Chacun de ces usages, inégalement pratiqué, esquisse une mutation des démarches enseignantes.

La presque totalité des professeurs dit faire usage du numérique à des fins personnelles, ainsi que professionnelles. L'ordinateur est utilisé pour accéder aux programmes, recueillir des informations, élaborer les séquences d'enseignement, échanger avec les collègues, les élèves et les familles sur les contenus ou dans la perspective de préparer les conseils de classe ou accomplir des tâches administratives (enregistrement des notes des élèves sur les bulletins et carnets, remplissage des cahiers de textes, etc.), toutes utilisations que la généralisation des Espaces Numériques de Travail (ENT PLACE) contribuent à accroître de façon très rapide. Le numérique occupe une place grandissante dans la formation initiale et continue des professeurs de l'académie. La formation en ligne à distance (FOAD) qui peut toucher simultanément un grand nombre de professeurs de la discipline est utilisée depuis quelques années pour former les enseignants aux nouveaux programmes d'enseignement. Elle permet non seulement aux équipes pédagogiques de recevoir une analyse des contenus scientifiques, mais aussi des conseils de mise en œuvre et des références de ressources documentaires. Elle autorise aussi un travail de réflexion au sein des établissements, la mutualisation des questions et des réponses à l’échelle de l’académie. De plus, une expérimentation d'ingénierie de formation à distance pour les personnels non titulaires est mise en place, en lien avec l'ESEN, à l'automne 2013. Les professeurs utilisateurs ne sauraient désormais être distingués par des critères de sexe ou d'âge, même si les professeurs stagiaires semblent se montrer plus inventifs encore que leurs aînés dans la mise en œuvre de situation d'enseignement-apprentissage requérant l'utilisation d'un outil numérique. En revanche, les usages les plus collaboratifs se rencontrent davantage au collège qu'au lycée où la pression des examens fait perdurer des pratiques professionnelles plus « traditionnelles ». Des éléments recueillis lors des entretiens qui suivent les observations des pratiques déployées attestent des objectifs assignés par les enseignants à l'usage du numérique. Ils en attendent le développement de l'autonomie des élèves, le renforcement de la motivation de ces derniers, ils espèrent les confronter à des ressources nouvelles, conforter leurs apprentissages, contribuer au développement de leur esprit critique. On notera qu'il est peu fréquemment question, dans le discours des professeurs d'histoire-géographie, de la formation des élèves à la compétence 4 du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

La visionneuse s’avère être d’un maniement tout à la fois simple et intuitif, qui permet au professeur d’utiliser sans difficulté sa documentation livresque. Lorsque la salle de classe est

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Usages pédagogiques du numérique en histoire-géographie - 27

équipée d'un vidéoprojecteur ou d'un tableau blanc interactif, les professeurs en font désormais un usage quasi systématique devant les élèves et avec leur participation. Ces outils tendent, en effet, à remplacer le tableau noir et permettent de sauvegarder, sous les yeux des élèves, pendant toute la séance, le plan du cours, des éléments de vocabulaire et de définition et facilitent la réalisation rapide de croquis ou schémas en réponse aux besoins des élèves. L’apport de ces technologies est déterminant pour la présentation aux élèves de documents vidéo et iconographiques et pour l’accès à des ressources disponibles sur Internet. Le vidéoprojecteur est un outil d'exposition de documents issus de sites divers (les systèmes d'information géographique sont très fréquemment sollicités, tout particulièrement Google earth), qui viennent en complémentarité plus qu'en substitution du manuel en usage dans la classe. Il est utilisé comme support de cours, pour illustrer le discours du professeur (séance observée en classe de cinquième sur le voyage de Christophe Colomb, par exemple), pour proposer des exercices d'application (dont les élèves disposent souvent d'une version papier), ou présenter sous forme graphique (schémas, croquis), un concept géographique (séance observée en classe de sixième sur le détroit du Mékong) ou une argumentation historique (séance observée en classe de cinquième sur la comparaison des styles roman et gothique). De plus en plus de professeurs utilisent le tableau blanc interactif (TBI) dans ses nombreuses fonctionnalités. L'usage de ces outils s’observe aussi bien en histoire qu’en géographie et s’avère particulièrement pertinent dans le cadre de la préparation à l'épreuve d'histoire des arts. Il est à noter que la présentation en classe d'un diaporama tend à devenir très commune dans la discipline. Il requiert un investissement conséquent de la part des professeurs qui sont toujours plus nombreux à considérer que les bénéfices qu'en retirent les élèves justifient leur forte implication dans son élaboration. Le déploiement de l’ENT PLACE dans les quatre départements de l'académie et surtout les formations afférentes à son utilisation, contribuent au développement des usages des manuels numériques et du cahier de textes électronique. Ces usages posent de nouvelles questions aux enseignants utilisateurs sur ce qui doit ou non figurer sur les documents, de plus en plus consultés par les familles.

Il est moins fréquent, en inspection, d'assister à une leçon menée en salle informatique ou au centre de documentation et d'orientation (CDI), ce qui ne veut pas dire que les professeurs d'histoire-géographie n'y conduisent pas leurs élèves. Quand ces derniers sont directement impliqués, ils sont assez souvent regroupés en binômes, ils cherchent et croisent des informations, engagés qu'ils sont dans une situation d'apprentissage qui développe l'autonomie et la prise de risque. Les élèves apprécient les applications bureautiques qui peuvent être utilisées pour produire un document dont la qualité peut contribuer à valoriser certains de ceux qui rencontrent de lourdes difficultés scolaires. La qualité de l'équipement de l'établissement est donc déterminante pour offrir à tous les élèves un accès égal aux ressources en ligne et aux logiciels qu'ils peuvent être amenés à utiliser. Le travail en autonomie induit une formation indispensable à la critique des sources, l'une des finalités essentielles de la démarche de l'historien et du géographe.

L'usage du numérique par les élèves eux-mêmes commence à dépasser le cadre de la classe. Les espaces numériques de travail (ENT) sont utilisés comme moyen de communiquer avec le professeur qui les alimente d'indications diverses (compléments au cours, références bibliographiques, etc.).

La difficulté intrinsèque de mesurer, toutes choses égales par ailleurs, les effets d'une modalité d'apprentissage sur les acquis d'un élève ne permet pas de se prononcer sur les bénéfices cognitifs de l'utilisation du numérique en classe. L'avis des professeurs utilisateurs est que le numérique affecterait plus leurs conditions d'enseignement que les modalités d'apprentissage des élèves. Les bénéfices de l'utilisation du numérique en classe seraient plutôt d'ordre comportemental (stimulation de l'appétence à apprendre, encouragement à la prise de décision autonome, satisfaction devant la réalisation d'un travail «propre» qui peut être partagé, etc.), les

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Usages pédagogiques du numérique en histoire-géographie - 28

élèves étant encore très sensibles à l'aspect ludique que revêtent souvent les situations d'apprentissage construites autour de l'utilisation du numérique. Les usages imposent désormais de réfléchir collectivement à de nouvelles thématiques liées à la posture du professeur, qui n'est plus, en classe, le seul détenteur des connaissances et à la modification du périmètre des savoirs et savoir-faire des élèves. Partout où ils constatent l'utilisation du numérique à des fins d'enseignement-apprentissage, les inspecteurs, quant à eux, insistent sur la nécessité d'en faire un usage réfléchi et raisonné.

Vincent BORELLA, Catherine REGNIER et Philippe WARIN IA-IPR d’histoire géographie

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Usages pédagogiques du numérique en italien - 29

ITALIEN L’arrivée des TICE et surtout du réseau Internet, a redynamisé l’enseignement de la discipline : comme tous les groupes minoritaires, les professeurs d’italien ont perçu d’une part, les avantages de l’immédiateté de la communication que procure l’outil et, par ailleurs, le potentiel culturel que représente l’accès à l’actualité italienne, en temps réel. La discipline s’est impliquée dans la création des pages spécifiques dès la création du site académique de Nancy-Metz. Les ressources en italien sur le net sont nombreuses et elles touchent tous les domaines. Les listes de diffusion sont très utilisées.

La mise en activité des élèves avec le numérique, quant à elle, est une problématique régulièrement proposée lors des journées d’animation pédagogique.

Le numérique dans les classes d’italien

Leur développement est étroitement lié à l’équipement dont disposent les établissements, mais aussi à une démarche volontariste des équipes. Les classes observées travaillent souvent dans des salles réservées aux langues vivantes, parfois même étiquetées « classe d’italien ». Celles-ci disposent de plus en plus souvent de matériel informatique, d’un vidéoprojecteur, d’un TBI. L’utilisation des MP3 ou des MP4, pour l’entraînement à la compréhension et à la production orale se limite encore à quelques établissements, car si les actions de formation liées à la « baladodiffusion » ont bien montré les avantages de cette pratique, le matériel, quant à lui, n’est pas souvent à la disposition des professeurs.

Lorsqu’ils disposent de matériels innovants, les professeurs d’italien essaient de les intégrer dans leurs pratiques. L’usage du numérique, très répandu, demeure occasionnel chez les professeurs plus anciens dans la carrière ; il est plus systématique chez les jeunes enseignants. Souvent le numérique devient des outils de « remédiation » qui permettent à l’enseignant de transposer, dans un contexte de classe un peu différent, une approche maîtrisée. Par exemple, pour canaliser l’attention d’une classe difficile ou pour varier la nature et le contenu des documents illustrant un thème ou une notion ; cet usage est souvent justifié par la complexité de la nature des supports utilisés, par exemple, un travail sur l’opéra qui exploite à la fois le son, l’image et le texte, ou bien l’exploitation d’un extrait filmique. La présence dans la salle de cours d’un tableau blanc interactif incite les enseignants à utiliser des documents dont l’intérêt culturel est indéniable : documents d’archives, extraits de journaux télévisés et imprimés, bandes sons de films ou d’émissions, catalogues d’expositions, etc.

Les élèves, familiers de ces outils, se montrent très coopératifs : ils sont plus disposés à travailler à partir de supports complexes. Leur apprentissage, lorsque le numérique est employé à bon escient, en est facilité. Les classes dans leur ensemble se concentrent plus facilement sur un document en langue étrangère enregistré dans une langue authentique et dont la forme offre des pistes d’exploitations qui se départissent de pratiques plus traditionnelles.

Perspectives

La validation des compétences du socle, la réforme des épreuves du baccalauréat, mais aussi l’histoire des arts ou le travail en interdisciplinarité ont fortement incité les professeurs d’italien à intégrer les usages du numérique dans leur pratique. Si tous n’ont pas encore bien perçu les spécificités dont ils peuvent tirer parti, ils essaient, dans l’ensemble d’y avoir recours régulièrement. La réflexion disciplinaire s’oriente donc vers une utilisation plus performante du numérique.

Carmelina BOI - IA-IPR d’italien

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Usages pédagogiques du numérique en lettres - 30

LETTRES Fréquence des observations en classe

Estimée à près de 10% lors du précédent bilan (2011), la fréquence d’utilisation est toujours en progression, plus nettement en collège (où elle approche les 25%) qu’en lycée où elle continue néanmoins de se développer. L’équipement des établissements a sans conteste favorisé les usages du numérique. Tous les professeurs de l’académie ont désormais accès à l’Espace Numérique de Travail PLACE et à l’ensemble de ses fonctionnalités. En cette rentrée 2013-2014, une dernière vague de formation disciplinaire à l’utilisation de l’ENT a été mise en place pour les professeurs de Lettres des collèges de la Moselle et des Vosges. Afin d’accompagner au plus près ces évolutions, les IA-IPR de Lettres ont mis à profit les réunions d’équipe ou les entretiens d’inspection pour non seulement contribuer à la réflexion pédagogique des professeurs mais aussi impulser des usages plus fréquents.

Des conditions matérielles

Le développement progressif des usages tient à la possibilité pour beaucoup d’enseignants de ne plus nécessairement avoir besoin de réserver à l’avance une salle informatique avant de s’y rendre avec les élèves. En effet, l’équipement installé dans un nombre croissant de salles (un ordinateur, un vidéoprojecteur, parfois un TBI) facilite une utilisation en classe entière. Dans certains cas, l’enseignant se rend au CDI et y met en place des activités variées en étroite collaboration avec le professeur documentaliste. Le travail en groupes ainsi qu’une approche par la différenciation sont fréquents, les élèves étant en général en binôme devant un ordinateur, pendant que d’autres utilisent des ressources documentaires différentes. L’équipement des salles permet une plus grande souplesse pédagogique dans le cas d’enseignants qui développent une réelle réflexion sur le sujet. Mais, dans cette configuration, ils sont encore trop nombreux à se poser en utilisateur unique des outils numériques et l’interactivité potentielle avec les élèves n’est pas suffisamment au rendez-vous : l’usage le plus répandu reste bien celui d’une projection de tableaux, d’extraits de films ou de mises en scène. Le professeur peut, grâce à la boîte à outils, mieux donner à voir certains détails ou procéder à des arrêts sur image. Il peut aussi projeter des textes et se servir de l’outil comme moyen de mettre en relief des procédés. Pour de telles activités de repérage, on constate que le stylet est plus facilement confié aux élèves en collège qu’à ceux du lycée où les enseignants craignent de perdre du temps durant la séance. Mais dans l’ensemble, la fonction de l’enseignant utilisateur des TICE se contente trop souvent d’être dans la démonstration. Les conditions de projection d’éclairage ne font pas l’objet d’une attention suffisante de la part des professeurs. La lisibilité du texte projeté, sa visibilité pour tout élève quelle que soit sa place dans la salle, doivent être mieux prises en compte, dès la préparation de la séance en amont. Au moment de la projection, il arrive fréquemment que la lumière soit fortement diminuée ce qui rend difficile pour les élèves la lecture dans leurs livres ou classeurs. Une attention particulière devrait davantage être portée aux élèves qui ne signalent pas toujours spontanément leurs difficultés à lire de loin ou dans une lumière tamisée et aux élèves déficients visuels des classes ULIS, intégrés dans leurs classes en français. On peut se réjouir cependant que les éditeurs aient prévu dans les manuels numériques des outils mieux adaptés pour ces élèves.

Des usages les plus répandus en classe

Le recours au numérique reste bien intégré aux séquences pédagogiques. Les TICE permettent souvent d’ouvrir, de manière plus « apéritive », une séquence orchestrée autour de la lecture

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Usages pédagogiques du numérique en lettres - 31

des textes ou en vue de l’acquisition d’une notion littéraire ou d’un mouvement artistique, par l’intermédiaire de la lecture de tableaux. Elles permettent de proposer aux élèves de composer des travaux d’écriture individuels ou à plusieurs mains tout en offrant la perspective d’une publication sur l’ENT PLACE ou d’autres sites. Ce qui redonne tout son sens à l’acte même d’écrire, voire de correspondre avec autrui. Durant les cours, les professeurs peuvent par l’intermédiaire du clavier saisir très lisiblement la trace écrite élaborée avec la classe, qu’elle soit intégralement rédigée ou sous forme de notes, pour aider les élèves à cet apprentissage important. Rares sont les cas observés, et que l’on peut déplorer, où les professeurs ont projeté un commentaire préparé à l’avance que les élèves se sont contentés de recopier en fin de séance. Lors des échanges avec les professeurs, les IA-IPR de Lettres ne manquent pas de rappeler que l’usage du tableau est préconisé non seulement pour la trace finale mais aussi comme trace du cheminement de la classe, avec ses hésitations et ses erreurs qui restent des indices intéressants pour la réflexion pédagogique du professeur.

Quelques outils spécifiques ont été mis à la disposition de certains enseignants. Ainsi des manuels numériques ont été expérimentés dans les collèges de Meurthe-et-Moselle, selon des dotations variables par niveau d’enseignement. Les retours des professeurs ont fait apparaître les limites actuelles de ce type d’outil (problèmes de connexion ou de fonctionnement, absence d’adaptation significative du manuel à des usages numériques, accès insuffisant à des supports interactifs, etc.). De façon plus positive, ils ont mis en évidence également un fort investissement de la part des professeurs dans la recherche, le partage ou la création de ressources qui prennent d’autres formes que le manuel numérique. Le « chèque ressources » a permis de répondre partiellement à la demande en ce domaine, ou de susciter de l’intérêt. L’épreuve obligatoire d’Histoire des Arts a incontestablement incité les professeurs de Lettres à travailler autrement, en interdisciplinarité, et à chercher des ressources plus diversifiées pour la préparation des élèves. Ils ont également découvert la possibilité de procéder à des visites virtuelles de musées ou d’engager leurs élèves à la recherche de documents visuels ou sonores. Les IA-IPR de Lettres recommandent toujours que ces activités ne viennent cependant pas se substituer au contact direct avec les œuvres et les artistes, seul garant d’une réelle expérience sensible.

Les recommandations d’une mise en œuvre raisonnée à proposer aux professeurs de Lettres

En utilisant les TICE et en proposant aux élèves de les utiliser, les professeurs ont pour principal objectif la poursuite de l’acquisition de compétences transversales qui sont des clés en faveur de la réussite scolaire : savoir mener des recherches sans s’égarer, en hiérarchisant les informations et en les synthétisant lors de la prise de notes ; savoir établir des liens et resituer dans un contexte pour mieux comprendre ; savoir argumenter, convaincre et justifier son jugement ; savoir conduire un projet en équipe et exposer ses travaux, voire les publier, etc. (cf. Compétences 1, 4, 5 et 7 du Socle commun de Connaissances, de Compétences et de Culture). Au moment de la conception de leur progression annuelle, puis de leurs séquences, il leur revient de s’interroger sur la plus-value que ces outils peuvent apporter en lien étroit avec l’acquisition de compétences essentielles par les élèves :

- en quoi l’usage du numérique permet-il une meilleure compréhension d’un texte, d’une œuvre, d’un mouvement ou d’un siècle ?

- en quoi permet-il de mieux maîtriser la langue française grâce par exemple aux outils de correction et de commentaires proposés dans les bureautiques, ou aux dictionnaires gratuits en ligne?

- en quoi une carte heuristique permet-elle un apprentissage de la hiérarchisation et une meilleure mémorisation d’une notion complexe ?

- comment les enseignants peuvent-ils donner envie d’entrer dans une œuvre en proposant d’en écouter des extraits, de les télécharger pour les lire sur un baladeur et de les réentendre à volonté, ou de les dire soi-même ?

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Usages pédagogiques du numérique en lettres - 32

- comment développer l’envie d’écrire en proposant des ateliers et des concours en ligne? L’utilisation du numérique offre une possibilité d’ouverture qui doit également contribuer à redynamiser et renforcer les apprentissages au collège comme au lycée. Elle peut encore s’accompagner d’une réflexion et d’une analyse spécifiques chez les enseignants. Il leur incombe de réunir des conditions de travail satisfaisantes et de tenir compte des inégalités sociales entre les élèves. Les enseignants dans leur grande majorité peuvent encore développer leur réflexion sur les plus-values et les moins-values du numérique. Ces dernières apparaissent déjà : certains élèves ont besoin d’une permanence de l’affichage et surtout de continuer à écrire eux-mêmes et à la main, ce temps passé à calligraphier étant aussi un temps nécessaire pour « prendre avec soi », pour « comprendre » le discours de l’enseignant ou des autres élèves. On va souvent trop vite lors des apprentissages et le numérique pourraient inciter certains professeurs à enseigner encore plus vite, puisqu’ils peuvent tout déposer sur l’ENT PLACE. Dans le cas des recherches à la maison, il convient aux professeurs de proposer « un fil rouge » ou une sitographie précise afin que les élèves ne passent qu’un temps raisonnable à les effectuer : chacun sait à quel point internet peut être chronophage. Il est également nécessaire de formuler une demande claire, dans un champ de connaissances limité, et seulement au moment de la séquence où l’élève sera en mesure de hiérarchiser les informations rencontrées et qui figure expressément dans le cahier de textes numérique. Sa rédaction, devenue une obligation pour les enseignants, est très largement pratiquée, moins en classe qu’en dehors des cours. Les IA-IPR constatent qu’il existe une très grande variabilité dans les manières de le renseigner selon les équipes et les personnes. Dans la mesure où ce document est public, il a été recommandé aux professeurs de l’imprimer de temps en temps afin d’en vérifier la lisibilité. Lors des inspections, il leur est demandé également de réfléchir à la place qui est donnée aux documents complémentaires en fichiers joints ou aux liens hypertextes de façon à ne pas perdre de vue le travail devant lequel l’élève se retrouve seul. La multiplication de pièces jointes ne manque pas d’ailleurs d’interroger les contenus abordés en classe. Le manque de formation des enseignants avait été souvent évoqué comme un frein dans l’utilisation des TICE. Après les formations disciplinaires organisées dans les établissements pour une initiation à l’ENT PLACE, on peut souligner qu’un stage continue d’être proposé dans le PAF : « TICE et pratiques de l’écriture au lycée », stage qui permet aux professeurs de découvrir de nouvelles pratiques. Les IA-IPR ne manqueront pas de rappeler aux formateurs disciplinaires qu’il est désormais nécessaire d’accorder une place au numérique dans tout stage de formation. En conclusion, des évolutions sont perceptibles qui, sans être aussi nettes que dans d’autres disciplines, méritent attention lors des observations menées par les IA-IPR.

Eliane PEDON, Dominique PIERREL, Martine SIMON et Véronique ZAERCHER-KECK IA-IPR de lettres

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Usages pédagogiques du numérique en mathématiques - 33

MATHEMATIQUES

L'utilisation des outils numériques par les professeurs et les élèves en cours de mathématiques continue à progresser dans les classes. Elle répond à un objectif affirmé dans tous les programmes de collège. On trouve encore quelques enseignants rétifs à l’utilisation du numérique, ils deviennent toutefois minoritaires. Une grande partie des professeurs de mathématiques conduisent occasionnellement leurs élèves en salle informatique. Ils utilisent régulièrement les équipements dans la salle de classe (ordinateur+vidéoprojecteur ou tableau interactif) lorsqu’ils en disposent. Ces deux dernières années, les visualiseurs se sont développés dans les classes et leur usage est très apprécié des professeurs et des élèves. La généralisation de l’utilisation d’espaces numériques de travail dans l’académie (PLACE) et la généralisation de vidéoprojecteurs ou de tableaux interactifs amènent aussi de plus en plus de professeurs à se familiariser avec l’environnement numérique et à en découvrir les potentialités pédagogiques dans et hors de la classe.

1. Les usages observés Utilisation en classe

De nombreux établissements se sont dotés ou ont été dotés de visualiseurs (caméra connectée à un vidéoprojecteur) permettant de montrer à toute la classe la production d’un élève. Les professeurs disposant de cet outil l’utilisent et l’apprécient beaucoup. Par ailleurs, les salles équipées de vidéoprojecteurs ou de tableaux interactifs sont aujourd’hui nombreuses dans les collèges. Dans leur grande majorité, les professeurs qui bénéficient de cet équipement l’utilisent volontiers. Le vidéoprojecteur, en effet, leur permet d’enrichir leur manière d’enseigner sans la remettre en cause fondamentalement : le professeur friand de situations problèmes exploitera un logiciel de simulation pour susciter l’émergence de conjectures, le professeur attaché à une pratique plus transmissive exploitera un diaporama pour présenter son cours. Enfin, quelle que soit la pratique du professeur, l’ENT et Internet fournissent de nombreuses ressources qui nécessitent ou non un financement et qui permettent d’enrichir la présentation, l’introduction ou l’exploitation d’une notion. La plupart du temps, le vidéoprojecteur et l’ordinateur connecté sont maniés par le professeur. Il est assez rare de voir un élève « passer au clavier », alors que cette pratique est courante pour un rétroprojecteur. Par contre, lorsque la classe est équipée d’un tableau interactif ou d’un visualiseur, ils sont partagés entre les enseignants et les élèves.

« Madame M. intègre les TICE dans sa pratique pédagogique. Elle utilise au mieux les ressources du tableau interactif, lorsqu’elle en dispose, et conduit régulièrement ses classes en salle informatique pour des séances sur tableur ou sur un logiciel de géométrie. »

« Lors de l'activité Mademoiselle G. a utilisé efficacement les fonctionnalités du tableau interactif, jonglant avec aisance avec les instruments de géométrie et plusieurs tableaux. »

« Pendant la phase de recherche, monsieur T. envoie deux élèves sur son ordinateur pour qu’ils réalisent la figure attendue. Celle-ci est exploitée par le professeur lors de la synthèse pour illustrer ou réfuter les conjectures proposées. »

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Usages pédagogiques du numérique en mathématiques - 34

« Madame D. introduit la nouvelle notion à partir d’un petit jeu en ligne où il s’agit de simuler un arrêt d’urgence en voiture. Plusieurs élèves participent à ces essais grâce à un clavier sans fil, les différents relevés permettent de construire une courbe… »

Quelques établissements ont expérimenté l’utilisation de parcs de notebooks dans le cadre de projets divers. Il en résulte une pratique quotidienne d’activités d’exploration en mathématiques.

« Monsieur C. distribue un support d'activité portant sur le parallélisme des droites. Les élèves disposent tous d'ordinateurs ultraportables et ils doivent effectuer l'activité sur GeoGebra. Ils travaillent en autonomie ; le professeur circule et apporte son aide aux élèves qui en ont besoin. »

Utilisation en salle d'informatique

Les salles informatiques sont utilisées par une grande majorité d’enseignants. Les professeurs déclarant ne jamais y conduire de classes sont très rares. La nature des activités qui y sont proposées est variée : pour beaucoup de professeurs, la salle multimédia est d’abord le lieu du travail autonome sur des exercices (LaboMEP, sites d’exercices en ligne comme le Matou matheux, etc.), très occasionnellement le lieu d’une activité construite sur un tableur ou un logiciel de géométrie. Diverses raisons peuvent expliquer cette tendance :

- l’augmentation du nombre de salles équipées de vidéoprojecteurs. Auparavant, si un professeur souhaitait montrer quelque chose à l’aide d’un logiciel, il n’avait pas d’autre choix que de programmer une séance en salle informatique. Il en résultait une organisation coûteuse en temps (une heure pour une présentation qui ne demande que quelques minutes au vidéoprojecteur) et en « risque pédagogique » (risque de panne, de problèmes informatiques divers, de désordres, etc.).

- l’état des salles informatiques : dans certains établissements, notamment des collèges en clients légers, les professeurs se plaignent du manque de fiabilité de l’équipement. Ils redoutent de se trouver gênés par des problèmes techniques, apparemment plus nombreux que par le passé.

Utilisation en autonomie par les élèves

LaboMEP continue à remporter une adhésion croissante de la part des professeurs de mathématiques. Les utilisations sont très variées : en autonomie au fond de la classe, en différenciation lors d’heures spécifiques, en différenciation lors d’une heure de TD, en travail à la maison (programme de révision, devoir en temps libre).

2. Les outils utilisés

Les logiciels de géométrie

Les logiciels de géométrie permettent une approche dynamique de la construction de figures, ils permettent également d’émettre des conjectures, d’illustrer des propriétés. Dans le cas de la géométrie dans l'espace en particulier, ils sont une source de visualisation et, à ce titre, contribuent à l'apprentissage des notions enseignées.

Le tableur

L'utilisation du tableur en mathématiques figure dans les programmes à partir de la classe de cinquième. Le tableur permet aux élèves, dans le domaine de la statistique, de gérer des données de grande taille, de les représenter sous forme de courbes ou de diagrammes, et en probabilités de faire des simulations. Il permet également de travailler des notions fondamentales d’algèbre (comme la notion de variable ou d’inconnue) ou d’analyse en croisant les registres (numérique, graphique, algébrique).

Les exerciseurs

Page 35: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en mathématiques - 35

On désigne sous ce nom des logiciels produisant des exercices permettant aux élèves de s'entrainer et de tester leurs compétences en autonomie. Le plus utilisé dans l’académie est LaboMEP.

Les aides

Certains professeurs utilisent des vidéos pour illustrer une technique de construction, l’usage d’un nouvel outil, une technique opératoire, etc. Ces vidéos peuvent être projetées « en boucle » pendant la séance ce qui permet aux élèves de la regarder aussi souvent que nécessaire, elle peut aussi être mise à disposition (souvent via l’ENT) des élèves pour qu’ils retrouvent une aide en rentrant chez eux.

L’espace numérique de travail

L’implantation de PLACE dans tous les lycées et maintenant dans tous les collèges a permis à des enseignants de développer de nouvelles utilisations du numérique avec leurs élèves : cahier de textes, partage de documents, restitution de devoirs, groupes de travail, forum, chat, etc. Ces pratiques sont encore en voie de développement.

« Monsieur X utilise le cahier de textes numérique d'une manière intéressante avec la mise en ligne de pièces jointes et de liens vers les manuels numériques ou vers d'autres documents. »

Philippe ALESSANDRONI, Philippe FEVOTTE, Pol LE GALL, Eric PAGOTTO IA-IPR de mathématiques

Page 36: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en physique-chimie - 36

PHYSIQUE-CHIMIE Depuis plus de vingt ans, l’outil informatique est utilisé par les enseignants de sciences physiques aussi bien dans le domaine de la bureautique, que celui de la PréAO (présentation assistée par ordinateur). Dans le cadre de la formation continue, les actions proposées intègrent chaque fois que cela se justifie, les apports du numérique.

Utilisation des outils numériques dans les domaines de la communication.

Communication à destination des élèves

La totalité des enseignants inspectés utilisent un traitement de textes pour produire des documents pédagogiques de grande qualité. Dans plus de 95 % des classes, nous avons observé l’utilisation de présentations assistées par ordinateur. Même si toutes les séquences pédagogiques ne se prêtent pas à l’utilisation de ces présentations, c’est un domaine dans lequel des progrès considérables ont été réalisés. De plus en plus fréquemment, les enseignants créent des sites à destination de leurs élèves. Certains sont hébergés par le site du collège. Les autres utilisent les espaces proposés par les fournisseurs d’accès privés. Un nombre croissant de professeurs utilisent les outils de communication et de partage mis à disposition à travers l’E.N.T. PLACE. Cependant l’utilisation en parallèle du logiciel Pronote dans de nombreux établissements alourdit la tâche des professeurs.

Communication entre professeurs

Les listes de diffusion mises en place au niveau national ou académique (telle que la liste de diffusion académique des responsables de laboratoire) sont régulièrement fréquentées. L’utilisation de la messagerie électronique pour la communication des enseignants entre eux ou entre les enseignants et le corps d’inspection est devenue usuelle. Le site disciplinaire académique consacré aux sciences physiques est très riche et très consulté, ce qui en fait un outil de communication et d’échange efficace.

Activités pédagogiques utilisant l’outil informatique

La mise en place de nouveaux programmes depuis la rentrée 2006 permet de renforcer l’usage du numérique dans l’enseignement. Celui-ci est utilisé par le professeur dans la classe pour présenter des activités, des documents, des animations. L’utilisation dans la classe par les élèves reste limitée en raison de l’insuffisance de l’équipement. Peu de collèges sont dotés de salles d’E.X.A.O., la présence d’interfaces d’acquisition se réduit souvent à un unique poste utilisé par le professeur pour les démonstrations. Les salles multimédias éloignées des salles de sciences ne permettent pas de combiner l’activité expérimentale et l’utilisation de l’outil informatique. Malgré ces difficultés, on constate un investissement croissant des professeurs de physique-chimie dans la validation des capacités du B2i et de la compétence 4 du socle commun.

Exemples d’usages en collège

Le vidéoprojecteur remplace le téléviseur et permet de projeter l'écran de l'ordinateur ; on peut ainsi montrer :

- des vidéogrammes et des D.V.D. qu'on pourra mettre en « pause » pour légender certaines images sur le tableau blanc ou en utilisant le T.B.I. ;

- des animations venant de l’Internet ou de logiciels ; - des documents distribués aux élèves pour les commenter ou en faire la correction ; - des gestes techniques comme ceux pratiqués lors des manipulations de chimie ;

Page 37: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en physique-chimie - 37

- des manipulations ou expériences réalisées sur la paillasse du professeur et visualisées grâce à une webcam ;

- des travaux d'élèves ; - des photographies, des pages du manuel ; - des tracés, courbes et autres graphiques qui se construisent en temps réel à partir de

l'E.X.A.O.

Les ordinateurs sont utilisés par exemple pour : - faire des recherches sur le web ; - utiliser des didacticiels ; - utiliser l'E.X.A.O ; - utiliser des logiciels de simulation ; - utiliser des logiciels pour le traitement et la modélisation de données expérimentales et

imprimer les résultats de l’exploitation des données ; - utiliser des bases de données puis traiter les valeurs extraites ; - utiliser des logiciels pour visualiser des modèles moléculaires en 3D en chimie ; - réaliser des comptes rendus après expérimentation ; - traiter des images (schématisation du réel, légendes, etc.) ; - consulter des fiches d’aide méthodologique et des fiches techniques ; - mutualiser des productions, permettre un travail collaboratif entre groupes d’élèves (par

exemple lors d’une démarche d’investigation) ; - gérer des cahiers de suivi (élèves et professeurs) ; - s’auto-évaluer, suivre ses résultats (élèves) ; - communiquer avec les membres de la communauté éducative.

Les appareils photographiques numériques sont utilisés : - pour photographier des expériences et pour utiliser les images obtenues dans les

documents supports de présentation écrite ou orale des résultats d’une démarche.

Les progrès attendus

De façon générale, l’utilisation du vidéoprojecteur est devenue usuelle. Il n’en est pas de même pour les « tableaux blancs interactifs » (T.B.I.) dont l’usage commence à se répandre. Les progrès les plus attendus sont dans le domaine de l’acquisition de données par les élèves et dans l’utilisation des livres numériques. On constate que l’utilisation de « boitiers de vote interactif » apporte une plus-value aux enseignants qui en disposent notamment au niveau des évaluations diagnostiques et formatives.

Les retards constatés dans certains établissements sont principalement liés : - à des salles multimédias éloignées des salles de sciences, ce qui ne permet pas de

combiner travail expérimental et utilisation de l’outil informatique ; - à l’impossibilité pour les élève de se connecter au réseau de l’établissement depuis la

salle de sciences physiques afin, par exemple, d’effectuer des recherches documentaires sur Internet ;

- à l'isolement des enseignants (dans 70 % des collèges, il n'y a qu'un ou deux professeurs de sciences physiques, sans tenir compte du fait que certains professeurs d’enseignement général de collège (PEGC) enseignent en réalité uniquement les mathématiques) ;

- à l’augmentation du nombre de services partagés qui ne permet pas aux professeurs concernés de s’investir autant qu’ils le voudraient.

Sophie COLOGNAC, Laurent ARER, Thierry LEVEQUE IA-IPR de Physique-Chimie

Page 38: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en sciences de la vie et de la Terre - 38

SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE

Bilan quantitatif

Nous établissons chaque année un bilan des séances d’enseignement au cours desquelles l’outil informatique a été utilisé par le professeur et/ou les élèves en présence d’un inspecteur. Sachant que ces inspections ne sont pas programmées spécifiquement pour observer la mise en œuvre de séances intégrant le numérique, on peut considérer que ces données reflètent son usage effectif dans les classes et qu’elles constituent un indicateur fiable de la diffusion de ces technologies dans l’enseignement des SVT.

Année 02-03 04-05 06-07 08-09 10-11 12-13

Utilisation TICE Collège (en % de

séances) 9 22 24 50 69 88

On constate une augmentation régulière de l’utilisation du numérique en classe de SVT au collège. L’apparition de l’obligation de valider le B2i dans le DNB en 2008 a contribué à la brusque augmentation des usages. Les SVT sont donc une discipline très utilisatrice.

Les usagers du numérique en SVT

Le tableau ci-dessous présente un suivi sur les dernières années : (en % d’inspections).

Année 2007 2009 2011 2013

Usage des TICE uniquement par

le professeur 15 34 45 62

Usage des TICE par les élèves,

guidés par leur professeur 9 15 23 26

Personne n’utilise les TICE 76 51 32 12

Le nombre de séances sans recours aux TICE diminue régulièrement. Au collège, le professeur utilise encore souvent ces outils seul devant les élèves, ce qui est à corréler avec les équipements disponibles : de plus en plus souvent un ordinateur et un vidéoprojecteur dans la salle de SVT, et une salle distincte avec des ordinateurs destinés aux élèves de plusieurs disciplines, pas toujours disponible. On constate malgré tout des progrès notables, liés à l’amélioration des équipements et aussi à l’obligation de valider le B2i collège, via le socle.

Maîtrise du numérique par les enseignants de SVT

Les enseignants de SVT inspectés maîtrisent en général très bien le numérique. Seuls 4,5% d’entre eux en 2009 et 1,4% en 2011 avaient une maîtrise insuffisante de ces outils. Les professeurs inspectés en 2012-2013 maîtrisent tous le numérique au moins pour leurs usages courants, près de 70% d’entre eux ayant une maîtrise satisfaisante de tous les outils utilisés en SVT.

Usages du numérique en SVT

Page 39: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en sciences de la vie et de la Terre - 39

- Les professeurs utilisent presque tous le numérique pour préparer leurs cours (ressources documentaires) et concevoir les documents à destination des élèves (traitements de textes, PréAO). En classe, ils l’utilisent pour illustrer leurs propos, afficher leur plan, présenter des documents exploités collectivement, projeter des productions d’élèves, etc. ;

- Les élèves utilisent des outils numériques très diversifiés, adaptés au thème abordé : didacticiels, bases de données, outils de communication pour la réalisation de documents numériques (à partir d'un traitement de texte, d'un tableur), expérimentation assistée par ordinateur, outils d’acquisition et de traitement d’images, etc. ;

- On observe depuis quatre ans une utilisation croissante de TBI ou VPI par les enseignants et les élèves, dans les établissements équipés (7% des séances observées en 2012-2013) ;

- Avec le développement de l’ENT PLACE, de plus en plus d’usages des espaces partagés, des forums ou des messageries à des fins pédagogiques sont constatés entre enseignants, ainsi qu’entre enseignants et élèves. La mise en place d’espaces d’échanges inter établissements qui pourraient permettre un travail en réseau des enseignants et éventuellement de leurs élèves, n’a pas été effective pour la période écoulée mais devrait se développer rapidement à l’avenir. Quelques pistes ont été envisagées, par exemple dans des TraAM pluridisciplinaires (histoire des arts) ;

- La communication entre l’inspection et les enseignants se fait par les listes de diffusion. La plupart des enseignants utilisent correctement ces outils même si certains ne consultent pas régulièrement leurs messages professionnels et se retrouvent avec des boîtes de messagerie pleines donc inutilisables ;

- Le passage au cahier de textes numérique est réalisé à peu près partout. Certains collèges utilisent des manuels numériques en SVT. Ils sont peu nombreux, et tous les niveaux de classe ne sont pas concernés. Cela explique sans doute que, lors de nos inspections, nous n’ayons pas observé d’utilisations en classes de tels outils.

Les rapports d’inspection

Dans tous les rapports d’inspection, nous veillons à faire référence aux usages du numérique par les enseignants pour souligner des réussites, donner des conseils ou des pistes de réflexion, souligner des difficultés matérielles, et parfois mettre l’accent sur un manque d’implication du professeur dans le numérique. Nous encourageons les enseignants à s’impliquer dans la formation des élèves aux usages et dans la validation de la compétence 4 (ex B2i) du socle commun.

Bilan qualitatif

Les professeurs, quel que soit leur niveau de formation et quelle que soit leur génération, cherchent à intégrer les technologies numériques dans leur enseignement. La lecture des cahiers de textes des classes, comme celle des cahiers des élèves, atteste d’un usage régulier tout à fait en cohérence avec ce qui est observé en situation de classe lors des inspections.

Depuis le dernier bilan (novembre 2011), de réels progrès ont été constatés dans l’utilisation du numérique par les enseignants de collège pour illustrer leur cours, présenter les supports, leur plan, etc. à l’aide d’une PréAO et d’un vidéoprojecteur. On note que de plus en plus de professeurs réalisent des créations originales de documents qu’ils utilisent en classe. Beaucoup veillent à ce que ce ne soit pas pour simplement agrémenter leur cours, mais au contraire pour faciliter le travail, la compréhension, et l’implication des élèves. Des marges de progrès demeurent pour ce qui concerne :

- le rapport complexe entre professeur/élèves/ordinateur : le professeur a tendance à utiliser l’ordinateur pour prendre sa place (donner les consignes par exemple). Mais il parvient encore difficilement à mettre les élèves en réelle autonomie intellectuelle face à ces outils. La réflexion pédagogique doit porter sur le statut des documents proposés

Page 40: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en sciences de la vie et de la Terre - 40

aux élèves pour guider une activité sur un support numérique : il convient de distinguer ceux qui relèvent de la technique (et qui doivent être fournis aux élèves), et ceux qui guident la démarche qui doivent être allégés pour permettre aux élèves de construire leur propre raisonnement ;

- l’usage des logiciels de PréAO pour accompagner le déroulement du cours : cet usage se généralise en collège, en lien avec l’augmentation de la présence des vidéoprojecteurs dans les salles, mais il enferme encore souvent le professeur dans un cadre préconstruit, limitant l’interactivité avec les élèves. Des outils moins « rigides » gagneraient à être utilisés plus souvent (logiciels de cartes mentales par exemple) ;

- l’usage des TBI ou VPI : leurs fonctionnalités sont souvent sous-utilisées, limitées à celles d’un simple écran blanc. Les animations réalisées par la DANE doivent être poursuivies ; les stages du PAF proposés en SVT intègrent cette dimension aussi souvent que possible ;

- l’utilisation des fonctionnalités apportées par les réseaux numériques et l’ENT PLACE en termes d’échanges et de communication entre élèves et professeurs : une réflexion de fond doit se poursuivre notamment pour optimiser l’utilisation de ces outils dans le cadre des enseignements et des dispositifs tels que l’accompagnement personnalisé. La généralisation de l’ENT PLACE et l’accompagnement des enseignants pour sa prise en main lors des journées d’animation pilotées par la DANE devraient permettre de progresser à l’avenir ;

- l’implication des professeurs de SVT dans la validation des compétences numériques : alors qu’ils intervenaient fortement dans le B2i, ils sont moins présents pour la validation de la compétence 4 depuis deux ans, et celle-ci est souvent laissée au professeur de technologie.

Roger CHALOT, Pascal FAURE et Marianne WOJCIK IA-IPR de SVT

Page 41: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en technologie - 41

TECHNOLOGIE La technologie est une discipline en lien avec les évolutions de la société. Fondée sur une approche concrète du réel, la technologie construit pour l’élève des compétences lui permettant d’appréhender les systèmes techniques dans leur contexte sociétal. La nature des démarches et des pratiques pédagogiques de cette discipline nécessite une utilisation permanente des outils numériques connectés. L’interactivité et les nouvelles représentations du réel transforment les apprentissages et les rendent plus efficaces. L’usage des outils numériques est généralisé dans l’enseignement de la technologie. Il contribue pleinement à la construction d’une culture numérique du collégien en synergie avec les autres disciplines. L’enseignement de la technologie met en œuvre des outils spécifiques, lors d’activités variées d'analyse, de simulation de production et de communication. En plus des usages courants, l’ordinateur, voire la tablette, sont aussi des outils qui permettent de :

- mettre en œuvre un travail collaboratif et procéder à des expérimentations assistées ; - donner une représentation virtuelle du réel et utiliser des modèles numériques ; - simuler des comportements d’un système et analyser les performances d’un système ; - concevoir des solutions techniques et piloter des systèmes pluri-technologiques distants

ou non ; - procéder à des traitements numériques et appréhender le processus de traitement et de

transmission de l’information ; - communiquer avec des moyens de prototypage et présenter des résultats.

Les E.N.T. sont des services indispensables à un travail collaboratif d'équipe. Les inspections réalisées montrent que les élèves disposent dans ce cadre d'un espace numérique personnel, mais aussi d'espaces numériques collaboratifs. Lors de leurs travaux, les élèves gardent une trace numérique régulière de leur travail pour le suivi des apprentissages. Cette pratique a pour objectif de sauvegarder les étapes successives du travail de l'élève tout en facilitant le suivi des diverses activités par l'enseignant. Cependant, l’usage des outils numériques doit être davantage développé au service des pédagogies différenciées afin de personnaliser le parcours de formation de chaque élève pour qu'il acquière davantage de confiance en eux et d'autonomie. Afin de répondre à la diversité des modes d'apprentissages propres à chaque élève, les stratégies d'enseignement doivent être variées, adaptées, interactives et progressives. Les formations mises en œuvre dans ce domaine devraient aider les enseignants à mieux appréhender leurs difficultés. La conduite de la classe est organisée pour favoriser l’apprentissage en équipe et les prises d’initiative. Les activités s’effectuent souvent en équipe (quatre à six élèves) mais parfois aussi individuellement. La maîtrise des connaissances des programmes est grandement facilitée si le laboratoire dispose d’un tableau numérique interactif car celui-ci permet la participation collective des élèves à l’analyse et à la réflexion sur le fonctionnement des systèmes à l’aide des outils de simulation. La qualité de la synthèse des acquis d’une séance est liée à la présence de cet outil au service du professeur. En début et en fin de séance le professeur a besoin de s’adresser à l’ensemble des élèves pour le lancement et la conclusion des activités. De plus en plus de tableaux numériques interactifs équipent les laboratoires de technologie ce qui facilitent ces moments interactifs de formation. Nous avons pu constater également que les activités d’investigation, de résolution de problème ou de projet conduisent les élèves à effectuer des recherches documentaires, des manipulations sur des systèmes réels, des expérimentations et des mesures, des simulations, des réalisations matérielles collectives

Page 42: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en technologie - 42

L’évolution souhaitée conduit : - au niveau des logiciels, à une mise en œuvre progressive de la chaine numérique ; - au niveau des équipements, à une acquisition accrue de maquettes « domotiques » en

classe de 4ème.

Pour ce faire, il faut que chaque îlot soit équipé d’un ordinateur récent et performant permettant la mise en œuvre des outils informatiques connectés. Ce n’est pas le cas dans tous les collèges, en particulier dans le département de la Moselle. La mise en œuvre des « clients légers » ne répond pas à tous les besoins de l’enseignement de la technologie, elle doit être impérativement complétée par des clients lourds : un îlot pour cinq élèves maximum avec deux ordinateurs (un client léger et un client lourd). D’autre part, une évolution de l’ENT PLACE est souhaitée par les professeurs pour permettre notamment une meilleure réactivité dans le traitement des fichiers.

Laurent BRAULT, Bernard LEHALLE et Eric SEUILLOT IA-IPR de STI

Page 43: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en orientation - 43

ORIENTATION Les TICE sont utilisées par la totalité des acteurs concernés par l’orientation :

- les élèves ; - les équipes pédagogiques des collèges et des lycées ; - les conseillers d’orientation psychologues ; - les parents ; - le service d’information et d’orientation (SAIO), les centres d’information et

d’orientation (CIO) et la délégation régionale de l’Onisep Lorraine.

Les pratiques des équipes éducatives et des COP

Un engouement à des degrés divers pour le numérique dans le champ de l’information et de l’orientation est constaté. Rien que pour l’année 2012-2013, deux fois plus de collèges ont formulé la demande de bénéficier du Webclasseur Orientation (service numérique dédié à l’orientation) comme support de la mise en œuvre de leur volet orientation. La poursuite du déploiement de l’ENT PLACE constitue une porte d’entrée sur les ressources numériques de l’Onisep qui aident les équipes à accompagner les élèves. Rendues plus visibles, les demandes et les usages sont stimulés. Les enseignants et les conseillers d’orientation psychologues s’appuient sur les sites d’information et les services personnalisés en ligne pour accompagner le projet d’orientation des élèves. Souvent initié en classe, les équipes éducatives puisent dans les services numériques : des documents, des activités pédagogiques utiles pour animer des séances d’information et pour travailler en petit groupe avec les élèves sur leur projet (autoévaluation, connaissance de soi), mais aussi aborder la découverte des métiers et des formations. En ce qui concerne l’intérêt porté aux questions d’orientation et des ressources numériques, il dépend de la maturité et de l’investissement des établissements dans la mise en œuvre du PDMF :

- plus d’investissement et d’attentes du côté des collèges ; - plus de difficultés à surmonter du côté des LP, les situations individuelles liées aux

difficultés scolaires interfèrent sur une réflexion globale ; - les lycées sont au début de leur démarche (accompagnement personnalisé) et de la mise

en œuvre avec les groupes d’élèves.

Les pratiques des élèves et des parents

Les connexions aux différents sites internet de l’Onisep explosent. La recherche d’informations par internet constitue la première démarche de l’élève en ce qui concerne la recherche d’informations, dans un second temps, ils se tournent vers les professionnels comme le conseiller d’orientation psychologue et le professeur principal. Ces derniers jouent dorénavant plus le rôle d’un médiateur face à l’information que celui de détenteur d’un savoir. Leurs postures s’en trouvent modifiées. Ils ne sont plus reconnus par les élèves uniquement pour détenir et délivrer la bonne information mais pour les aider à faire le tri et à hiérarchiser toutes les informations trouvées sur internet. Reste aux professionnels à les mettre en adéquation avec les résultats et les ambitions des élèves et des familles. Les contextes d’utilisation sont les dispositifs suivants :

- parcours de découverte des métiers et des formations ; - découverte professionnelle 3h ; - prépa pro 6h ; - accompagnement personnalisé ; - période de formation en milieu professionnel ; - heures de vie de classe.

Page 44: Cinquièmes observations des usages pédagogiques du numérique

Usages pédagogiques du numérique en orientation - 44

Les objectifs pédagogiques visés sont : - suivre le projet d’orientation des élèves ; - effectuer des recherches d’informations sur des sites spécialisés sur les filières d’études

et leurs débouchés ; - stocker des documents et garder trace de son parcours tout au long de sa scolarité ; - valider des items du B2i ; - savoir s’informer ; - découvrir des métiers et des formations ; - préparer l’orientation post-Bac ; - exploiter les stages et les PFMP périodes de formation en milieu professionnel ; - mieux communiquer ; - élaborer son dossier d’orientation ; - rendre les élèves autonomes par rapport à l’information.

Conclusion

Les ressources numériques développées par les services d’information et par la délégation régionale de l’Onisep contribuent à informer et à construire la démarche d’information et d’orientation des jeunes et de leurs parents. Si le numérique réduit les inégalités d’accès face à l’information, il met en exergue la nécessité de renforcer chez les élèves la capacité à savoir la trier et à l’analyser. Le numérique permet également d’accompagner les politiques éducatives. Il se traduit par exemple à la mise en place de services qui s’adressent aux publics les plus fragiles : l’Onisep a développé deux nouveaux services qui s’inscrivent dans le paysage de la rentrée 2013 : un site mobile pour les personnes aveugles et mal voyantes http://mobile.onisep.fr/totalacces et la plateforme masecondechance.onisep.fr pour des jeunes en situation de décrochage scolaire. Si les pratiques du numérique dans le champ de l’information et de l’orientation se développent dans les établissements scolaires, il reste cependant à « guider » les pratiques à partir d'exemples concrets et d'outils. Pour aider les équipes ainsi que les CIO, dans leur mission d'information, de conseil et d' accompagnement du projet de l'élève, les services académiques -SAIO, CIO, DANE, DAET- et la délégation régionale de l’Onisep doivent travailler ensemble pour apporter des réponses : développer de nouvelles modalités de formation (FOAD, parcours Pairform@nce) et de nouveaux outils comme le profil COP dans l’ENT PLACE par exemple.

Laurence NAERT - IA-IPR - CSAIO