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Première guerre mondiale 1914-1918 : Espace enseignants http://www.histgeo.ac-aix-marseille.fr/enseign/houot/g14_18/g14_18.htm Cartes et tableaux relatifs à la Première guerre mondiale : uniquement des cartes et des tableaux à télécharger et/ou imprimer http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/index.html#1914 Clionautes : Catalogue de textes utiles à l'enseignement de la première guerre mondiale http://www.acpoitiers.fr/voir.asp?p=lettres/docpeda/lp/bacpro/argument/Peine/ seances/texte5.htm Discours de Jean Jaurès à la chambre des députés - 18 Novembre 1908 : bibliographie rapide + extrait du discours http://www.histgeo.ac-aix-marseille.fr/dossiers/g14-18.htm « 14-18 , retrouver la guerre » : textes autour du livre « 14-18, retrouver la guerre » de Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker http://www.ihtp.cnrs.fr/dossier_violence/carnets_14-18.html CNRS : carnets de guerre 1914 – 1918 : textes extraits de carnets de guerre http://www.france5.fr/education/guerre14_18/prof3.htm06/11/2004 18:22:22

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Première guerre mondiale 1914-1918 : Espace enseignants

http://www.histgeo.ac-aix-marseille.fr/enseign/houot/g14_18/g14_18.htmCartes et tableaux relatifs à la Première guerre mondiale : uniquement des cartes et des tableaux à télécharger et/ou imprimer

http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/index.html#1914Clionautes : Catalogue de textes utiles à l'enseignement de la première guerremondiale

http://www.acpoitiers.fr/voir.asp?p=lettres/docpeda/lp/bacpro/argument/Peine/ seances/texte5.htmDiscours de Jean Jaurès à la chambre des députés - 18 Novembre 1908 : bibliographie rapide + extrait du discours

http://www.histgeo.ac-aix-marseille.fr/dossiers/g14-18.htm« 14-18 , retrouver la guerre » : textes autour du livre « 14-18, retrouver la guerre » de Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker

http://www.ihtp.cnrs.fr/dossier_violence/carnets_14-18.htmlCNRS : carnets de guerre 1914 – 1918 : textes extraits de carnets de guerre

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Biographies de erich maria remarque, georges clemenceau, petain ...

Homme politique françaisClémenceau est surnommé le "Tigre" en raison de son intransigeance.Il dénonce la censure au début de la Première Guerre mondiale dans son journal au titre significatif, L’Homme enchaîné. Mais Clémenceau reste avant tout un patriote, qui multiplie les visites au front et combat le défaitisme.Président du Conseil en 1917, il négocie le Traité de Versailles en 1919.

Maréchal et homme d’Etat allemandGrâce aux victoires remportées sur les Russes à Tannenberg (août 1914), aux lacs Mazures (septembre 1914) puis en Pologne et en Lituanie (1915), Hindenburg est auréolé d’un prestige immense. Promu à la tête de l’état-major austro-allemand en 1916, son influence sur Guillaume II ne cesse de croître. Lors de la défaite, c’est son autorité qui prévient la déliquescence de l’armée. Conservateur, mais non nazi, il est élu président du Reich en 1925, et appelle Hitler à la chancellerie en 1933.

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Photos première guerre mondial 1914 1918 - Archives photos et diaporama

Ce diaporama est composé de 19 vues, réalisées pour la plupart entre 1914 et 1917, présentant des

autochromes de Jules Gervais-Courtellemont.

La première partie du diaporama reproduit des autochromes originaux, la seconde, des reproductions

d'autochromes issues des Champs de Bataille de la Marne (1915), Editions Francaise Illustrée.

Visitez le diaporama

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Photos première guerre mondial 1914 1918 - Archives photos et diaporama

Collection Jules Gervais-Courtellemont - Cinémathèque Robert-Lynen

Tirailleurs marocains

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/diapo2.htm06/11/2004 18:23:12

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Photos première guerre mondial 1914 1918 - Archives photos et diaporama

Collection Jules Gervais-Courtellemont - Cinémathèque Robert-Lynen

Spahis marocains, nouvelle tenue

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Collection Jules Gervais-Courtellemont - Cinémathèque Robert-Lynen

Tranchées

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Collection Jules Gervais-Courtellemont - Cinémathèque Robert-Lynen

Les zouaves

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Collection Jules Gervais-Courtellemont - Cinémathèque Robert-Lynen

Infanterie écossaise

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Collection Jules Gervais-Courtellemont - Cinémathèque Robert-Lynen

13° régiment de chasseurs alpins au repos 1914/15

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Collection Jules Gervais-Courtellemont - Cinémathèque Robert-Lynen

Compagnie aviateurs

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Collection Jules Gervais-Courtellemont - Cinémathèque Robert-Lynen

Un canon de 75

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Pièce à longue portée

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Collection Jules Gervais-Courtellemont - Cinémathèque Robert-Lynen

Arbres et tranchées après bombardement

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La seconde partie du diaporama présente des reproductions d'autochromes issues des Champs de Bataille de la Marne (1915).

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Photo Jules Gervais-Courtellemont - Collection Gervais

Motocycliste anglais

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Photo Jules Gervais-Courtellemont - Collection Gervais

Ambulance anglaise

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Pièce de 120

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Village bombardé de Sermaize-les-bains

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Tirailleurs sénégalais

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Photo Jules Gervais-Courtellemont - Collection Gervais

Tirailleurs algériens

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Autobus anglais

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Photo Jules Gervais-Courtellemont - Collection Gervais

Avion de guerre

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Economie première guerre mondiale : l'économie au service de la guerre de 14-18

De 1914 à 1918, l’Europe et une partie du monde s’engagent dans la première guerre totale de l’histoire. Chacun des pays belligérantsmobilise l’ensemble de ses moyens militaires, politiques mais aussi industriels pour l’emporter, au prix d’importantes conséquences sociales et matérielles pour les populations civiles.

Lorsque le conflit éclate, tous les gouvernements tablent sur une guerre courte. Jusqu’en 1915, aucune mesure n’est prise pour adapter la production économique aux conditions nouvelles créées par la guerre : pénurie de main-d’œuvre et augmentation des commandes militaires.

Convoi de vivres

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/economie.htm06/11/2004 18:24:54

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Economie première guerre mondiale : l'économie au service de la guerre de 14-18

Ce n’est qu’après plusieurs mois de conflit, lorsque les combattants s’installent dans les tranchées d’une guerre de position, qu’une série de mesures est adoptée.• Le travail féminin s’impose pour suppléer les ouvriers partis au front. Celles que l’on appelle les "munitionnettes" travaillent dans les usines d’armement et exercent bien souvent pour la première fois une activité salariée qui se substitue à leur rôle traditionnel de mère au foyer.• Par la suite, les Alliés utilisent également la main-d’œuvre indigène : laFrance enrôle plus de 180 000 travailleurs venus d’Indochine et d’Afrique du Nord, le Royaume-Uni environ 100 000 Chinois. • Pour accroître la productivité, la durée quotidienne du travail est également allongée. Elle passe, par exemple, de 12 à 14 heures enFrance. • Le taylorisme, c’est-à-dire l’emploi d’une main-d’œuvre peu qualifiée effectuant des tâches simples et répétitives, se généralise dans les usines européennes.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/economie2.htm06/11/2004 18:25:07

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Economie première guerre mondiale : l'économie au service de la guerre de 14-18

En France, en Allemagne, comme au Royaume-Uni ou en Russie, les besoins militaires nécessitent une intervention grandissante del’Etat dans l’économie, qui rompt avec la tradition libérale qui prévalait jusque-là. Les gouvernements organisent les commandes militaires auprès des grands industriels : Krupp en Allemagne, le fabricant du célèbre canon "Grosse Bertha", ou encore Renault, l’un des pionniers dans la construction de chars d’assaut. Cette première expérience de dirigisme incite les gouvernements à rester très impliqués dans la vie économique après la fin de la guerre.

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Economie première guerre mondiale : l'économie au service de la guerre de 14-18

Afin de répondre aux dépenses énormes occasionnées par la guerre, les belligérants recourent à une inflation contrôlée pour modérer le montant des remboursements. Ils souscrivent également des emprunts auprès de leur population mais aussi des pays neutres, et notamment des Etats-Unis, premier créancier d’une Europe qui sort ruinée de la guerre.

La production de guerre en chiffresProduction de mitrailleuses Hotchkiss (France)1914 : 100 exemplaires; 1918 : 17 000 exemplaires

Production d’obus (Royaume-Uni)1914 : 5 millions; 1918 : 67 millions

Nombre d’ouvriers employés dans l’industrie aéronautique (France)Août 1914 : 2 000; Novembre 1918 : 168 000

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/economie4.htm06/11/2004 18:25:15

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La bataille de Verdun - Première guerre mondiale 1914 1918

Pendant 10 mois, de février à décembre 1916, l’armée allemande attaque sans relâche Verdun. La bataille fait près de 700 000 morts.

En attaquant Verdun, l’état-major allemand ne cherche pas tant à conquérirla ville, qui offre un intérêt stratégique limité, qu’à user l’armée française.Falkenhayn, qui décide de l’offensive, fait un double pari. D’abord, il estime que la France défendra à tout prix Verdun et n’acceptera pas d’abandonner ce symbole de l’identité nationale. Ensuite, il prévoit des pertes allemandes inférieures de moitié à celles des Français.Mais si la France n’accepte pas d’abandonner ce symbole de son identité nationale, en revanche, les pertes allemandes et françaises sont au total presque équivalentes durant la bataille. Verdun est un revers pour l’armée allemande et, surtout, une catastrophe humaine sans précédent.

Verdun

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/verdun.htm06/11/2004 18:25:21

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La bataille de Verdun - Première guerre mondiale 1914 1918

21 février 1916 : début de la bataille. Les Allemands ont concentré une puissance de feu exceptionnelle : 1 250 pièces d’artillerie sur un front d’une vingtaine de kilomètres à peine. Certains secteurs reçoiventprès de 10 000 obus par heure. Dans les tranchées françaises entièrement détruites s’engage un corps à corps entre les troupes d’assaut allemandes et les poilus.

Février à juin : au prix de pertes très importantes dans les deux camps, les Allemands prennent le bois des Caures, le fort de Douaumont, le Mort-Homme et le fort de Vaux. L’avancée maximale des troupes allemandes ne dépasse pas 5 km.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/verdun2.htm06/11/2004 18:25:26

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La bataille de Verdun - Première guerre mondiale 1914 1918

Mai : le commandement français passe de Pétain, qui a reconstitué une artillerie française sur la rive gauche de la Meuse, à Nivelle. Les dernières offensives allemandes échouent.

Octobre à décembre : les Français reprennent l’initiative et rétablissent une ligne de front proche de celle du début de l’année

Pour combler les pertes énormes (jusqu’à 3 000 hommes par jour), l’état-major est contraint d’instaurer une relève permanente. Presque tous les poilus ont participé à la bataille de Verdun. Une noria incessante de camions les emmène au plus près du front, par la "voie sacrée", la seule route quirelie encore Verdun à l’arrière.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/verdun3.htm06/11/2004 18:25:30

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Traité de Versailles et bilan première guerre mondiale

La Première Guerre mondiale marque une catastrophe sans précédent dans l’histoire de l’Europe et du monde. Les pertes humaines sont énormes,le vieux continent sort ruiné du conflit, militaires et civils sont durablement traumatisés par l’expérience de la guerre.

La Première Guerre mondiale se traduit par une "grande saignée" dont l’Europe mettra des années à se remettre. Le conflit a fait 10 millions de morts, essentiellement des militaires, dont 1,7 million d’Allemandset 1,3 million de Français. Ce chiffre représente une moyenne de 900 morts français chaque jour. 6 millions de combattants sont très sérieusement blessés. Parmi eux, les "gueules cassées" souffrent de terribles mutilations au visage.

D’autre part, l’immense majorité des pertes ayant concerné des hommes jeunes (de 19 à 40 ans), la Première Guerre mondiale a entraîné des séquelles démographiques profondes : déséquilibre hommes/femmes et vieillissement conséquent de la population.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/traites.htm06/11/2004 18:25:42

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Traité de Versailles et bilan première guerre mondiale

L’Europe sort ruinée de la guerre et perd sa suprématie financière au profit de pays dont le territoire et l’économie ont été épargnés (Etats-Unis, Japon). Les Alliés ont contracté des dettes énormes auprès des Etats-Unis. Des régions entières sont dévastées : les départements du Nord et de l’Est de la France, bassins sidérurgiques et houillers traditionnels, sont durement touchés. Si aucun combat ne s’est déroulé sur son sol, l’Allemagne se voit imposer des remboursements énormes (132 milliards de marks-or) par le Traité de Versailles.

La fin de la Première Guerre mondiale ouvre une période d’instabilité qui durera jusqu’au milieu des années 20. Quatre empires (Autriche-Hongrie, Allemagne, Russie et Turquie) s’effondrent, entraînant révolutions et redéfinitions des frontières. L’émergence de l’Union soviétique bouleverse l’équilibre géopolitique européen.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/traites2.htm06/11/2004 18:25:46

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Traité de Versailles et bilan première guerre mondiale

Enfin, la Première Guerre mondiale aboutit à une remise en cause des valeurs occidentales. Le modèle européen qui dominait le monde est contesté par des pays neufs comme les Etats-Unis, le Japon ou encore la jeune Union soviétique.Le ressentiment des nations vaincues, exploité par les partis extrémistes (fasciste en Italie, nazi en Allemagne), sera l’une des causes de la Seconde Guerre mondiale.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/traites3.htm06/11/2004 18:25:50

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La révolution russe de 1917 (bolcheviques et tsarisme) et la première guerre mondiale de 1914 1918

La Première Guerre mondiale, à laquelle la Russie tsariste participe aux côtés de la France et du Royaume-Uni, prépare le terrain aux deux révolutions de 1917 (février et octobre). Désorganisé et ruiné, le plus ancien empire européen éclate en quelques mois, en proie aux troubles populaires et aux menées d’une poignée de révolutionnaires marxistes : les bolcheviques.

Dès le début de la guerre, la confrontation avec l’Allemagne, puissante et fortement industrialisée, révèle toutes les faiblesses de la Russie des Romanov.Le pays est immense mais ses structures sociales restent archaïques : 85 % de la population russe vit de l’agriculture, et le servage n’a été officiellement aboli qu’à la fin du XIXe siècle. L’industrie, malgré un essor spectaculaire à lafin du XIXe siècle, reste inégalement répartie sur le territoire. Coupée de ses fournisseurs occidentaux, l’économie russe ne peut répondre aux besoins énormes créés par la guerre.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/russe.htm06/11/2004 18:25:54

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La révolution russe de 1917 (bolcheviques et tsarisme) et la première guerre mondiale de 1914 1918

Les pénuries s’installent au front, où l’on manque parfois de munitions, comme dans les villes, où le pain se fait rare. Mal équipées, mal ravitaillées, mal organisées, les troupes russes essuient d’importantes défaites (Tannenberg, lacs Mazures). Au printemps 1917, l’armée se désagrège et la situation dans les grandes villes, surtout Petrograd (l’actuelle Saint-Pétersbourg), devient explosive.

23 février : d’importantes manifestations ont lieu à Petrograd. Les participants n’ont pas encore de revendications politiques. Ils réclament seulement du pain. 24 février : des slogans plus audacieux comme "A bas la guerre ! A bas le tsar !" retentissent dans les cortèges. On compte 200 000 grévistes dans la capitale russe.25-26 février : les grèves se généralisent. La répression fait environ 1 500 victimes.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/russe2.htm06/11/2004 18:25:58

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La révolution russe de 1917 (bolcheviques et tsarisme) et la première guerre mondiale de 1914 1918

27 février : la garnison de Petrograd fraternise avec la foule. Ouvriers et soldats s’emparent de la ville. La révolution triomphe. Un gouvernement provisoire est formé.2 mars : le tsar Nicolas II abdique. De fait, l’empire russe n’existe plus.

Une question anime tous les débats politiques russes : le pays doit-il continuer la guerre ou négocier une paix honorable avec l’Allemagne ? Le gouvernement provisoire reste fidèle à l’alliance passée avec la France et le Royaume-Uni. Les représentants des soviets (conseils d’ouvriers, de soldats et de paysans) exigent au contraire un arrêt des combats et une paix immédiate. Cette revendication est aussi celles des militants bolcheviques qui, à la faveur de la révolution de février, quittent leur exil pour revenir à Petrograd. Ils organisent une agitation permanente avec pour slogan "Le pain, la paix, la terre".

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/russe3.htm06/11/2004 18:26:02

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La révolution russe de 1917 (bolcheviques et tsarisme) et la première guerre mondiale de 1914 1918

8 octobre: Trotski, militant bolchevique, est élu président du soviet de Petrograd.16 octobre: Lénine, le chef du parti bolchevique, rentre clandestinement en Russie.23 octobre : le comité central bolchevique se prononce pour la préparation immédiate de l’insurrection armée.24 octobre : les bolcheviques s’emparent du central télégraphique, des gares et de tous les points névralgiques de Petrograd.25 octobre : le palais d’Hiver, siège du gouvernement provisoire, tombe aux mains des gardes rouges. Les bolcheviques sont maîtres de la Russie. Les premiers décrets rédigés par Lénine ont pour objet l’arrêt immédiat des hostilités.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/russe4.htm06/11/2004 18:26:06

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La révolution russe de 1917 (bolcheviques et tsarisme) et la première guerre mondiale de 1914 1918

Après trois mois de négociations, la délégation soviétique signe le traité de paix de Brest-Litovsk avec l’Allemagne. Le jeune Etat soviétique fait d’énormes concessions territoriales et perd la Pologne, les pays baltes,la Finlande, l’Ukraine ainsi qu’une partie de la Biélorussie.La fin de la guerre à l’Est permet aux Allemands de transférer 700 000 hommes en France où ils espéraient percer le front avant l’arrivée des troupes américaines. Cette série d’offensives, notamment sur la Marne et en Champagne, échoue, entraînant la défaite finale des Empires centraux.Profitant de la faiblesse de l’Allemagne vaincue, les bolcheviques dénoncent le traité de Brest-Litovsk dès novembre 1918 et entreprennent de reconquérir une partie des territoires cédés. Au terme d’une guerre civile qui voit s’affronter armées rouge (partisans des bolcheviques) et blanche (favorable à une restauration du tsarisme), appuyée par les anciens alliés de la Russie (France et Royaume-Uni), l’Union soviétique naît officiellement à l’automne 1922.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/russe5.htm06/11/2004 18:26:09

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Chronologie de la première guerre mondiale 1914 1918

28 juin : Assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie.L’attentat, perpétré à Sarajevo par de jeunes nationalistes serbes, s’inscrit dans le contexte politique très tendu des Balkans. Les peuples slaves, soutenus par la Russie, s’opposent à la domination austro-hongroise. En représailles à ce meurtre, Vienne adresse un ultimatum à la Serbie le 23 juillet et lui déclare la guerre le 28.

3 août : l’Allemagne déclare la guerre à la FranceEn quelques jours, le jeu des alliances plonge presque toute l’Europe dans la guerre. Sur le front Ouest, les armées françaises, belges et britanniques reculent tout l’été face à l’offensive allemande. Sur le front Est, les troupes russes sont défaites par Hindenburg, mais contiennent les Austro-Hongrois en Galicie.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/chrono.htm06/11/2004 18:26:17

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Chronologie de la première guerre mondiale 1914 1918

Les forces en présenceLa Triple Alliance est conclue en 1882 entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie. Mais en 1914, l’Italie reste finalement neutre et change même de camp en 1915. Deux pays entrent en guerre aux côtés des Empires Centraux :• 1914 : Empire Ottoman• 1915 : Bulgarie

La Triple Entente se construit entre 1893 et 1907 et réunit la France, la Russie et l’Angleterre. D’autres pays rejoignent au cours du conflit ceux qu’on appelle aussi les Alliés :• 1914 : Serbie, Belgique et Japon• 1915 : Italie• 1916 : Roumanie et Portugal• 1917 : Grèce et Etats-Unis

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/chrono2.htm06/11/2004 18:26:21

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Chronologie de la première guerre mondiale 1914 1918

6-13 septembre : la bataille de la MarneL’armée française arrête les Allemands sur les bords de la Marne, à quelques dizaines de kilomètres de Paris. L’épisode célèbre des "taxis de la Marne" voit les voituriers parisiens transporter les poilusjusqu’au champ de bataille. Ainsi, sur le front Ouest, dès la fin del’automne, les troupes s’enterrent dans les tranchées. Cette guerre de position durera près de 4 ans.

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Chronologie de la première guerre mondiale 1914 1918

22 avril : première utilisation de l’arme chimique dans l’histoirePrès d’Ypres (Artois), les troupes allemandes envoient des nappes de chlore sur les tranchées françaises, canadiennes et belges. Les soldats,qui ne bénéficient d’aucune protection, souffrent de brûlures des yeux et des voies respiratoires.

La cloche pourl'alerte au gaz

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Chronologie de la première guerre mondiale 1914 1918

21 février-18 décembre : la bataille de VerdunDéclenchée par l’état-major allemand, la bataille de Verdun a pour but de "saigner à blanc" l’armée française.

15 décembre : Henri Barbusse reçoit le prix Goncourt pour Le FeuEngagé volontaire en 1914, puis pacifiste convaincu, Henri Barbusse signe l’un des tout premiers témoignages de vétérans des tranchées. A lire également : Les Croix de bois de Roland Dorgelès et A l’Ouest, rien de nouveau d’Erich Maria Remarque.

La voie sacrée Verdun

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/chrono5.htm06/11/2004 18:26:33

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Chronologie de la première guerre mondiale 1914 1918

2 avril : entrée en guerre des Etats-UnisWashington sort de sa neutralité prudente pour s’engager aux côtés des forces de l’Entente. La guerre sous-marine entreprise par les Allemands, qui coulent sans distinction tous les convois à destination des îles britanniques, est à l’origine de cette décision. Les premières troupes américaines, commandées par le général Pershing, arrivent à Saint-Nazaire au mois de juin.

17 avril : premières mutineries dans l’armée françaiseLors de la sanglante offensive du Chemin des Dames (Aisne), commandée par le général Nivelle, des unités complètes, soit 30 à 40 000 soldats, refusent de monter en ligne. Une trentaine de poilus sont fusillés.

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Chronologie de la première guerre mondiale 1914 1918

6-7 novembre (24 octobre selon l’ancien calendrier russe) : Révolution d’OctobreLes bolcheviks prennent le pouvoir à Petrograd (actuelle Saint-Pétersbourg), avec pour mot d’ordre "Le pain, la paix, la terre". Ils négocient un armistice avec les Empires Centraux le 3 décembre.La France perd son allié oriental et l’Allemagne peut concentrer ses forces sur le front Ouest.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/chrono7.htm06/11/2004 18:26:40

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Chronologie de la première guerre mondiale 1914 1918

8 janvier : les 14 points du président WilsonLe président américain expose ses buts de guerre. Wilson entend notammentassurer la liberté de navigation sur les mers, garantir la naissance de nouveaux Etats (Tchécoslovaquie, Pologne…) et créer une Société des Nations (SDN).

Mars-juillet : dernières offensives allemandesEn Picardie puis en Champagne, les Allemands cherchent à rompre le front avant l’arrivée des troupes américaines. Les armées de l’Entente,et notamment les Britanniques, sont mises à mal. Seule la création d’un commandement unique sous l’autorité de Foch permet de rétablir la situation.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/chrono8.htm06/11/2004 18:26:44

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Chronologie de la première guerre mondiale 1914 1918

11 novembre : armistice franco-allemand de Rethondes.Sur le reculoir depuis l’été, abandonnée par ses alliés et en proie au désordre à l’intérieur de ses frontières, l’Allemagne est contrainte denégocier. La guerre a fait plus de 10 millions de morts au total, dont 1,4 million de Français.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/chrono9.htm06/11/2004 18:26:47

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Chronologie de la première guerre mondiale 1914 1918

28 juin : signature du traité de VersaillesDésignée comme seule responsable de la guerre, Berlin perd plus de 10 % de son territoire, l’ensemble de ses colonies et s’engage à n’entretenir qu’une armée réduite. Ces conditions très dures nourriront le ressentiment des nationalistes allemands, au premier rang desquels Hitler, durant l’entre-deux guerres.

Signature du traitéde Versailles

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/chrono10.htm06/11/2004 18:26:51

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Biographies de erich maria remarque, georges clemenceau, petain ...

Maréchal et homme d’Etat françaisHéros de la Première Guerre mondiale, le général Pétain prend part aux batailles de la Marne, de Champagne et surtout de Verdun, dont il organise la défense. En 1917, on lui confie la reprise en main des troupes après les premières mutineries. Maréchal au sortir de la guerre, il occupe différentes fonctions officielles (ministre de la Guerre, ambassadeur…). En pleine débâcle, en juin 1940, il devient président du Conseil et demande l’armistice, avant d’engager une politique de collaboration active avec l’occupant.

Homme de lettres allemand, naturalisé américainVétéran des tranchées allemandes, Erich Maria Kramer signe en 1928 leroman d’inspiration pacifiste A l’Ouest, rien de nouveau. Ce témoignage très cru remporte un succès immédiat, mais est interdit par les nazis.Déchu de la nationalité allemande, Erich Maria Kramer quitte son pays au milieu des années 30 et adopte le patronyme de Remarque.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/bio2.htm06/11/2004 18:27:07

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France 5 - 14/18 - La Grande guerre

Homme d’Etat américainPrésident des Etats-Unis de 1913 à 1921, Thomas Woodrow Wilson est d’abord réticent à engager son pays dans la guerre. Mais la guerre sous-marine à outrance, engagée par les Allemands en 1917, a raison de son isolationnisme. Ses 14 points, énoncés en 1918, entendent prévenir tout conflit futur et garantir la paix.

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Bibliographie sur la première guerre mondiale 1914 1918

Sélection de liens sur la grande guerre...

Livres, témoignages, bandes déssinées,...Pour les enseignants, pour les élèves,

pour les enfants

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/savoir.htm06/11/2004 18:27:20

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Bibliographie sur la première guerre mondiale 1914 1918

http://www.historial.org/L'Historial de la Grande Guerre, à travers les histoires parallèles del'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, explique la guerre, ses origines et ses conséquences. Il offre une vision culturelle du premier conflit mondial, tel qu'il a été vécu par les militaires et les civils. Un site incontournable.

http://www.1914-18.org/Créé par des passionnés, le site est entièrement consacré à la Grande Guerre.Un historique très complet, des biographies, des photos (notamment des tranchées), de nombreux liens et une bibliographie conséquente.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/savoir1.htm06/11/2004 18:27:29

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Bibliographie sur la première guerre mondiale 1914 1918

http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/itiinv/1418/index.htmlLe site du ministère de la Culture et de la Communication propose unevisite virtuelle des monuments aux morts de la Somme avec un accès auxlieux cartographique et par liste de communes. Une base iconographiqueet historique très complète.

http://crdp.ac-reims.fr/memoire/bac/1gm/menu.htmOrigines du conflit, grandes phases de la guerre, traités de paix… Le site du CRDP de l’académie de Reims propose des ressources utiles pour les enseignants d’histoire. A noter : des reproductions de cartes postales d’époque, des cartes et des textes permettent d’illustrer les cours.

http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliotexte/index.html#1914Une sélection de textes sur la Première Guerre mondiale abordant des thématiques essentielles : les socialistes dans la guerre, la vie à l’arrière du front, la paix et le traité de Versailles…

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/savoir2.htm06/11/2004 18:27:33

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Bibliographie sur la première guerre mondiale 1914 1918

A l’Ouest, rien de nouveauErich Maria Remarque, Livre de Poche, 1990

Paroles de poilus, lettres et carnets du front, 1914-1918Jean-Pierre Guéno, Yves Laplume, Librio, 1998

Les écrivains de la Grande GuerreTextes et Documents pour la Classe (TDC), CNDP, n° 759, sept.1998

C’était la guerre des tranchées 1914-1918Jacques Tardi, Casterman, 1993

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Bibliographie sur la première guerre mondiale 1914 1918

Au temps de la Grande Guerre, 1914-1918Pierre Miquel, Jacques Poirier, Hachette Jeunesse, coll. La vie privée des hommes, 1984

Les PoilusPierre Miquel, Pocket, n° 11537, 2002

L’enfant et la guerreTextes et Documents pour la Classe (TDC), CNDP, n° 764, nov.1998

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/savoir4.htm06/11/2004 18:27:52

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Bibliographie sur la première guerre mondiale 1914 1918

Zappe la guerreEditions Rue du' Monde - Histoire d'histoire

L'horizon bleu D.Piatek, H.Hamonic, Editions Petit à Petit

Bleu, chien soleil des tranchéesPatrick Bousquet - Editions Serpenoise

Le Journal dAdèleP. du Bouchet - Coll. Folio junior gallimard

Verdun 1916, un tirailleur en enferY. Pinguilly - Coll. Les romans de la mémoire, Nathan

Haumont 14/16- l'or et la boue C.Lambert - Coll. Les romans de la mémoire, Nathan

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/savoir5.htm06/11/2004 18:27:55

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Première guerre mondiale 1914-1918 : Espace enseignants

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/profs.htm06/11/2004 18:28:27

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Première guerre mondiale 1914-1918 : Espace enseignants

http://lyc-henri4.scola.ac-paris.fr/lycee/2ndcycle/PPpoilus.htm Projet « Mémoire des Poilus » :Présentation d’un projet pédagogique effectué en classe autour du thème « mémoire des poilus ».

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/prof2.htm06/11/2004 18:28:35

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Première guerre mondiale 1914-1918 : Espace enseignants

http://www.art-ww1.com/fr/visite.htmlles peintres devant la première guerre mondiale : liste des peintres, classement thématiques de tableaux accompagnés textes.

http://crdp.ac-bordeaux.fr/cddp64/Gabard/Ernest Gabard – Carnet de guerre : Reproduction en ligne d'aquarelles réalisées en Argonne à la veille de la bataille de Verdun par Ernest Gabard, artiste de Pau.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/prof4.htm06/11/2004 18:28:46

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Première guerre mondiale 1914-1918 : Espace enseignants

http://www.historial.org/fr/home_b.htmHistorial de la grande guerre : présentation du musée avec ses circuits, affiches et cartes postales de la grande guerre, dossiers pédagogiques et dossiers spéciaux, photos de l’artisanat de tranchées, bibliographie, liens utiles.

http://perso.wanadoo.fr/memorial.14-18/Mémorial de Verdun : Histoire, mémoire, dossiers, articles, service éducatif…

http://www.somme-1916.org/musee/index.htmMusée de la somme 1916 : visite du musée, historique, liens utiles.

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/prof5.htm06/11/2004 18:28:50

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Première guerre mondiale 1914-1918 : Espace enseignants

http://www.grande-guerre.org/La première guerre mondiale (1902 – 1932) : Un site très complet avec toutes sortes de ressources : articles, biographies, textes, documents anciens, témoignages, bibliographie, résumés, chiffres, lexique, photos, liens utiles

http://www.ysec.fr/Editions Ysec : Editeur spécialiste de la grande guerre : catalogue des parutions, commandes en ligne, liens utiles

http://www.librairie-ahl.com/Librairie AHL : répertoire 14-18, liens utiles

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/prof6.htm06/11/2004 18:28:54

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Première guerre mondiale 1914-1918 : Espace enseignants

http://www.eduscol.education.fr/D1012/deuil1918.pdfEDUSCOL : Les Français, dans la 1ère guerre mondiale :une société touchée par le deuil : Fichier PDF niveau 1ère - Documents d'accompagnement

http://www.memo.fr/article.asp?ID=CON_GUE_001Le site de l’Histoire : La Première guerre mondiale : Articles et dossiers par thèmes (ex : le jeu des alliances, les opérations militaires…)

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/prof7.htm06/11/2004 18:28:58

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France 5 - 14/18 - La Grande guerre

- Collection Jules Gervais-Courtellemont, Cinémathèque Robert-Lynen de la ville de Paris.

- Collection Gervais.

- Etienne Jaqueau, (http://etienne.jacqueau.free.fr/)

- N-Design, Nicolas Gervais

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/credits.htm06/11/2004 18:31:24

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Première guerre mondiale 1914 1918 : chronologie de la guerre, la bataille de Verdun, …

http://www.france5.fr/education/guerre14_18/index.htm06/11/2004 18:31:27

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CARTES 14-18

Cartes et tableaux relatifs à la Première Guerre mondiale

Bataille de Verdun 69 Ko

Empires coloniaux en 1914 21 Ko

Europe en 1914 23 Ko

Europe en 1924 21 Ko

Fronts en 1918 28 Ko

Fronts italiens et orientaux de 1914 à 1917 29 Ko

Guerre à l'ouest de 1915 à 1917 20 Ko

Guerre à l'ouest en 1914 23 Ko

Guerre à l'ouest en 1918 21 Ko

Production industrielle en 1920 (graphique) 9 Ko

Traité de Sèvres 22 Ko

Tués de la 1ère Guerre (tableau) 11 Ko

Tués de la 1ère Guerre en % (graphique) 12 Ko

Tués de la 1ère Guerre en millions (graphique) 11 Ko

retour thèmes sommaire

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cliotexte : catalogue de textes historiques

CLIOTEXTEcatalogue de textes utiles à l'enseignement de

l'histoire

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Dernière mise à jour : 25.10.2004

REMARQUES

Les textes sont en gros classés chronologiquement et par petits chapitres thématiques.

Chaque chapitre est divisé en sous-chapitres correspondant chacun à une page WEB (html) et contenant en général de 1 à 20 textes courts en français (sauf exceptions, on trouve quelques textes en anglais). Il s'agit d'extraits de sources, de résumés de cours ou d'avis d'historiens, ainsi que parfois des chronologies, des cartes (format "gif" ou "jpeg"), des graphiques ou des tableaux (image au format "gif" en principe).

Le contenu est inégal selon les sous-chapitres, certains étant assez complets, d'autres très lacunaires. Là aussi j'attends vos compléments.

A la fin de certains sous-chapitres, on vous signale que nous avons des liens les concernant dans notre page d'adresses.

Je conseille l'enregistrement sur votre disque dur ou disquette de la page qui vous intéresse et sa lecture dans votre traitement de texte préféré pour sélection et mise en page.

Les indications de pages données ci-dessous indiquent le nombre de pages A4 environ que représente à l'impression chaque fichier au format html.

NOUVEAUTES

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Voici les dernières pages rajoutées ou modifiées.

● Les institutions européennes (Conseil de l'Europe, AELE, UE), 4 pages (compléments)

● L'année 1914 : le début de la Première Guerre mondiale, 16 pages (1 texte ajouté)

● Après 1914 -> 1918 : Première Guerre mondiale, 33 pages (10 textes ajoutés)

● L'économie de guerre, 5 pages (1 texte ajouté)

● La paix, les USA , les 14 points du président Wilson et la création de la SDN, 5 pages (1 texte ajouté)

● Révolution française, 29 pages (1 texte ajouté)

● Napoléon, le Consulat et l'Empire, 9 pages (1 texte ajouté)

● Développement et description de la Révolution industrielle, misère ouvrière, démographie, 20 pages (1 texte ajouté)

● Idéologies de l'impérialisme, 7 pages (2 textes ajoutés)

● Les tensions coloniales, 3 pages (1 texte ajouté)

● Allemagne à la fin du XIXe siècle, 2 pages (nouveau, 1 texte)

● Empire ottoman à la fin du XIXe siècle, 2 pages (nouveau, 1 texte)

L'ensemble des documents fournis représentent actuellement 1463 pages A4.

Les quatre sites annexés à Cliotexte (Arisitum, Mrugala, Crusoé et Tessin) ne sont pas comptés dedans et offrent pour plus de 5 Mégas de documents supplémentaires.

Précédente mise à jour du 13.9.2004

● L'esclavage, la traite africaine, 6 pages (corrections)

● 1849-1851 : De la République à l'Empire, 5 pages (nouveau, 10 textes)

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● Textes de Victor Hugo : défense de la culture, 3 pages (1 texte ajouté)

● L'affaire Dreyfus, l'Action française, antisémitisme, 4 pages (1 texte ajouté)

● 1917 : Révolutions russes de février et octobre, 8 pages (1 texte ajouté)

● Après 1914 -> 1918 : Première Guerre mondiale, 29 pages (8 textes ajoutés)

● La Chine au XXe siècle, la Chine communiste, 20 pages (3 textes ajoutés)

● Evolution de la population et des secteurs d'activité en Suisse depuis 1800, 3 pages (compléments)

● Relations entre la Suisse et l'Union européenne, la Suisse et l'ONU, 10 pages (compléments)

MOTEUR DE RECHERCHE INTERNE

Vous pouvez rechercher ce qui vous intéresse en consultant le catalogue ci-dessous ou en utilisant ici un moteur de recherche qui indexe tous les mots des documents "cliotexte" et les mots-clés indiqués en tête de chaque fichier "cliotexte". Il est possible que les toutes dernières nouveautés ne soient pas encore indexées.

DROITS D'AUTEUR

© CLIOTEXTE, 1997-2004, Patrice Delpin.Il va de soi que l'utilisation du catalogue CLIOTEXTE et du contenu des sites annexes à des fins commerciales est prohibée, et que son utilisation à des fins non-lucratives et éducatives est vivement encouragée !Reproduction autorisée avec la mention : © CLIOTEXTE, 1997-2004, Patrice Delpin suivi des URL des pages web utilisées.

CATALOGUE

Histoire de l'Histoire :

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● Les méthodes de Thucydide , 2 pages● L'origine troyenne de Genève et sa réfutation par Spon (1680) , 2 pages

Antiquité : Vous trouverez une série de fichiers sur le site de Mrugala (pas de texte d'époque)

● Grèce : société archaïque, 2 pages● Grèce : la société athénienne à l'époque classique, 13 pages● Grèce : pensée politique à l'époque classique, 4 pages● Italie : loi osque de Bantia (avec le texte original), 6 pages● Italie : loi municipale de Tarente, 2 pages● Empire romain : accès à la citoyenneté romaine, 1 page

Christianisme primitif, judaïsme et paganisme :

● Le paganisme à Rome, 3 pages● Le judaïsme à l'époque romaine, 2 pages● L'attente messianique, 1 page● La vie et l'enseignement de Jésus-Christ, 7 pages● La vie des premiers Chrétiens, 4 pages● Persécutions et conversions, 6 pages● Interrogation sur le Christianisme et l'Empire, 3 pages

Pour les civilisations asiatiques, voir Inde, Chine.

Moyen Age : Vous trouverez une série de fichiers sur le site de Mrugala (pas de texte d'époque)

● Islam et conquête arabe, 2 pages● Vous trouverez des textes d'époque concernant la société médiévale en France (regardez partout),

les Croisades, la monarchie capétienne, la guerre de Cent Ans sur le site Arisitum.● Le rôle de l'Eglise catholique en Occident (XIe-XIIe s.), 3 pages● La Grande Charte de Jean sans Terre (1215) et la version d'Edward I (1297), 13 pages● La punition du blasphème à la fin du Moyen Age (1397), 1 page

La Confédération suisse au Moyen Age :

● Le pacte de 1291, commentaire et cartes , 3 pages● Le pacte de Brunnen (1315), cartes , 2 pages● Pactes avec Lucerne, Zurich, Glaris (1332 à 1353), cartes , 5 pages● Charte des Prêtres et Convenant de Sempach (1370-1393), cartes , 5 pages

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● Convenant de Stans (1481) et Combourgeoisie avec Lausanne (1525), 4 pages + 8 cartes (Suisse de 1420 et 1513)

Sorcellerie : Vous trouverez deux études sur le site de Mrugala (pas de texte d'époque)

XVe et XVIe siècle. Renaisance, Humanisme et Réforme :

● Humanisme : liberté, recherche et enseignement, 11 pages● Renaissance : les arts, peinture, sculpture, architecture, 6 pages● Erasme , extraits de l' "Eloge de la folie", 5 pages● La médecine au XVIe siècle, 2 pages● L'astronomie au XVI-XVIIe siècle, 2 pages● Les bonnes manières au XVIe siècle, 3 pages● Thomas More, extraits de "L'Utopie", 3 pages● Machiavel, extraits du "Prince", 2 pages● Causes de la Réforme, 4 pages● Début de la Réforme, Luther, 10 pages● Réforme en France, XVIe siècle, 4 pages● Réforme dans les cantons suisses, 3 pages + 10 cartes (Suisse de 1536, religions 1530 et 1650)● Réforme à Genève, XVIe siècle, 9 pages● Réforme à Genève,XVIIe siècle, 4 pages + 2 cartes du territoire genevois (1536-1816)● La Réforme et l'usure, 2 pages● La Contre-Réforme ou Réforme catholique, 2 pages● Vous trouverez des textes d'époque concernant la religion et les mentalités en France sur le site

Arisitum.

XIIIe et XVIIIe siècle. Grandes Découvertes, Colonisation, Esclavage, Economie :

● Marco Polo en Chine, 2 pages● Les Grandes découvertes (XVe-XVIe s.), 10 pages● Aztèques, colonisation du Mexique et Las Calas, 13 pages● Incas et colonisation du Pérou, 4 pages● Colonisation de l'Inde, 1 page● L'économie européenne au XVIe siècle, 3 pages● Alger vers 1550, 2 pages● L'esclavage, la traite africaine, 6 pages● Explorations du XVIIIe siècle, 4 pages● Vous trouverez des textes et des cartes concernant l'esclavage, la traite, le commerce triangulaire

dans le dossier consacré à Robinson Crusoé.

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XVIe et XVIIIe siècle. Est de l'Europe :

● 1649 : les Cosaques contre la Pologne, 2 pages● Despotisme "éclairé" de Frédéric II et Catherine II, plus le servage en Russie , 3 pages

XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Absolutisme, pensées et société en France :

● Chronologie des rois de France du XVIe au XIXe siècle, 2 pages● Absolutisme, montée-apogée-déclin, 23 pages● Société d'Ancien Régime, 8 pages● La Révocation de l'Edit de Nantes et les dragonnades, 3 pages● Religion catholique en France au XVIIIe siècle, 1 page● Descartes, sa Méthode, 2 pages● Les Lumières : les Hommes et les Textes, 25 pages● Portraits de Voltaire et Rousseau, 4 pages● Vous trouverez des textes d'époque concernant la société d'Ancien Régime en France (regardez

partout) sur le site Arisitum.

XVIIe et XVIIIe siècle. La Grande-Bretagne à l'époque moderne :

● Rois d'Angleterre et de Grande-Bretagne du XVIe au XXe siècle, 1 page● Révolutions et lutte contre l'Absolutisme , XVI-XVIIe siècle, 8 pages● Le grand incendie de Londres (1666), récit de Samuel Pepys, 9 pages● La Grande-Bretagne au XVIIIe siècle, 3 pages● Extraits de John Locke, 5 pages● Chronologie de la lutte contre l'Absolutisme (1640-1771), 3 pages● Le mouvement des enclosures, 1 page● Vous trouverez un résumé sur l'Histoire de la Grande-Bretagne au XVIIe et XVIIIe siècle dans le

dossier consacré à Robinson Crusoé.

XVIIIe et XIXe siècle. Epoque de la Révolution française :

● Education des femmes (XVIe s.- début XIXe siècle), 9 pages● La Révolution américaine (USA - 1776), 10 pages● L'indépendance des USA : rôle de la France, 3 pages● Les USA après l'indépendance (fin XVIIIe siècle), 6 pages● Révolution française, 29 pages● Hostilité à la Révolution française, 2 pages

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cliotexte : catalogue de textes historiques

● Vous trouverez des textes d'époque concernant la Révolution française sur le site Arisitum.● L'abolition de l'esclavage en France (de 1789 à 1848), 4 pages● Napoléon, le Consulat et l'Empire, 9 pages● Genève, la Révolution et l'annexion à la France, 4 pages● La constitution de la République helvétique (12 avril 1798), 3 pages + 6 cartes (Suisse avant et

après 1798)● L'Acte de Médiation (19 février 1803), 2 pages● Le régime de la Médiation en Suisse, 2 pages + 2 cartes (Suisse de 1810)● Le Pacte fédéral suisse du 7 août 1815 + le Valais canton suisse, 3 pages + 1 carte (Suisse en

1815)● La garantie de la neutralité de la Suisse (20 novembre 1815), 2 pages● La Suisse au XIXe siècle (1815-1848), la crise du Sonderbund, 9 pages + 7 cartes (Suisse en

1833 et 1847, zones franches à Genève)

XIXe siècle. Avant 1848, divers :

● La Restauration et la Sainte Alliance, 1 page● La Restauration et la Révolution de 1830 en France, 2 pages● La monarchie de Juillet, 1830-1848, en France, 5 pages● Les arts au XIXe siècle, 2 pages● Les débuts de l'instruction dans le monde paysan, 1 page● L'Espagne au XIXe siècle : le brigandage, 1 page● L'Angleterre au XIXe siècle, 2 pages

XVIIIe et XIXe siècle. Révolution industrielle, libéralisme, socialisme :

● Chronologie des innovations principales, 3 pages● Origine de la Révolution industrielle en Grande-Bretagne, 2 pages● Développement et description de la Révolution industrielle, misère ouvrière, démographie, 20

pages● Le chemin de fer au XIXe siècle, chronologie, 3 pages● Libéralisme, capitalisme, socialisme, 13 pages● Marxisme, textes de Marx et Engels, 9 pages● Fernand Braudel : le socialisme face à la société industrielle, 6 pages● Revendications des 8 heures (baisse de la durée du travail), 3 pages● Révolution industrielle en Suisse, 5 pages

XIXe siècle. 1848 et après, nationalisme et politique :

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● 1848 : la Révolution, son impact, souvenirs de Tocqueville et Deuxième République française, 21 pages

● Textes de Victor Hugo : défense de la culture, 3 pages● 1849-1851 : De la République à l'Empire, 5 pages● 1852 : constitution de Louis Napoléon Bonaparte, 9 pages● France : le Second empire (1852-1870), 8 pages● 1864 : Discours d'A. Thiers sur les libertés nécessaires, 2 pages● Textes de Victor Hugo contre la peine mort, 4 pages● Guerre de Sécession, 6 pages● Nations et nationalismes de 1850 à 1914, 32 pages● Unités allemande et italienne, 6 pages● L'Empire russe au XIXe siècle, 3 pages● 1871 : la Commune de Paris, 10 pages● 1871-1875 : les débuts de la IIIe République française, 9 pages● Eglise catholique entre traditions et modernité, 4 pages● La Suisse de 1848 à 1914, 5 pages

XIXe et XXe siècle. Colonisation et Impérialisme :

● Justifications de la colonisation, 7 pages● Idéologies de l'impérialisme, 7 pages● Adversaires de l'impérialisme en Europe, 3 pages● Débats sur la colonisation au Parlement français, 3 pages● L'impérialisme vu par les Non-Européens, 2 pages● La colonisation de l'Afrique, 7 pages● Les tensions coloniales, 3 pages● Décolonisation de l'Amérique du Sud : le Chili, 2 pages● Vous trouverez un texte d'époque concernant la colonisation du Tchad sur le site Arisitum .

Fin XIXe siècle et début du XXe siècle :

● Introduction du suffrage universel féminin, 4 pages● Education des femmes aux XIXe et XXe siècles, 5 pages● Allemagne à la fin du XIXe siècle, 2 pages● Empire ottoman à la fin du XIXe siècle, 2 pages● France : rapports entre l'Eglise et l'Etat, 3 pages● L'affaire Dreyfus, l'Action française, antisémitisme, 4 pages● Pensée politique de Max Weber, légitimité et légalité, 1 page● Les arts au début du XXe siècle, 2 pages

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● Les explorations au XXe siècle : le Pôle sud, 2 pages● Les USA au tournant du siècle (1900), 4 pages● Guerre russo-japonaise (1904-1905), 2 pages

Première Guerre mondiale :

● Rapports franco-russe à la fin du XIXe siècle, 3 pages● Causes de la Première Guerre mondiale, 9 pages● Les Socialistes : du pacifisme à l'union sacrée, 5 pages● L'année 1914 : le début de la Première Guerre mondiale, 16 pages● Après 1914 -> 1918 : Première Guerre mondiale, 33 pages● A l'arrière du front, 4 pages● L'économie de guerre, 5 pages● Propagandes et rumeurs (1914-1918), 7 pages● Chronologie de l'année 1917, 2 pages● La paix, les USA , les 14 points du président Wilson et la création de la SDN, 5 pages● La Suisse pendant la Première Guerre mondiale et la grève générale de 1918, 11 pages● 1919 : La paix et le Traité de Versailles, 7 pages● Conséquence de la Grande Guerre : le déclin de l'Europe, colonisation, 2 pages● Conséquence de la Grande Guerre : le déclin de la bourgeoisie, 1 page● 1919-1925 : Weimar et hyper-inflation de 1923, en Allemagne, 6 pages● L'indépendance de l'Irlande , chronologie irlandaise, 5 pages

Russie et révolutions :

● 1847-1918 : Le nationalisme ukrainien, 5 pages● 1905 : Russie avant 1917, 7 pages● Les Etats-Unis d'Europe selon Lénine, 3 pages● 1917 : Révolutions russes de février et octobre, 8 pages● URSS de 1918 à 1941, 14 pages

Années 20-30, crises, totalitarisme :

● Définiton du Totalitarisme, 1 page● 1861-1925 : Chronologie de l'Italie, de l'unification au fascisme, 2 pages● 1914... : Aux origines de l'idéologie mussolinienne, 3 pages● 1922... : Fascisme italien, 7 pages● Propagande fasciste, une carte postale italienne, 1 page● La Doctrine fasciste : pamphlet de propagande de 1929, 10 pages

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● Trotsky sur le fascisme, à propos du 6 février 1934 en France, 1 page● 1935 : Déclaration de guerre à l'Ethiopie par Mussolini, 2 pages● Royaume-Uni de Grande-Bretagne, entre deux guerres, 3 pages● 1929... : Grande crise des années 30, 7 pages● 1930 : Projet Léger-Briand d'union fédérale européenne, 12 pages● Années 30 : la bourgeoisie française, 1 page● 1931 : France, exposition coloniale, 4 pages● 1932 : France, lutte politique, discours de Tardieu, 2 pages● Allemagne, années trente : opposition au nazisme, 2 pages● 1933... : Nazisme, 17 pages● 1938 : Conférence de Munich, 4 pages● Cours sur la Suisse durant l'entre-deux-guerres (1918-1939), 7 pages

Seconde Guerre mondiale :

● 1933-1945 : Chronologies du système concentrationnaire nazi, 8 pages● Cours sur la Seconde Guerre mondiale, 22 pages● Textes sur la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, 21 pages● 1940-1944 : France, Collaboration et Résistance, 20 pages● 1943 : résistance en Allemagne, la Rose blanche, 2 pages● France : la vie quotidienne sous l'occupation, chansons 39-45, 11 pages● La France en 1944 et 1945, libération et reconstruction, 10 pages● 1943 : accords de Téhéran, 2 pages● 1945 : accords de Yalta, 9 pages● 1945 : accords de Potsdam, 5 pages● Les bombes atomiques : Hiroshima - 6 août 1945, Nagasaki - 9 août 1945 , 6 pages● La Suisse pendant la Second Guerre mondiale, 14 pages

Deuxième moitié du XXe siècle. Guerre froide :

● 1945-1948 : Expansion communiste en Europe, 4 pages● URSS : goulag soviétique, 4 pages● 1945-1953 : Origines et débuts de la Guerre froide, 20 pages● Justifications de la Guerre froide : rapports de Kennan et de Jdanov, 12 pages● 1946-1962 : Chronologie de la Guerre froide, 2 pages● 1953-1968 : Coexistence pacifique et suite Guerre froide, 12 pages● 1956 : Crise de Suez, 4 pages● 1962 : Crise de Cuba, 9 pages● 1963 : assassinat de Kennedy : la haine du Sud, 3 pages

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cliotexte : catalogue de textes historiques

● La terreur nucléaire, 1 page● Les deux Allemagnes : RFA et RDA, 4 pages● 1972 : Détente et limitation des armements entre les USA et l'URSS, 10 pages● Crises aux USA : années 1960-1970, 2 pages● Réaction des USA : années 1980, 2 pages● La crise polonaise (1980-1989), 2 pages

Deuxième moitié du XXe siècle. Construction européenne, Républiques françaises :

● 1946 : La constitution de la 4e République française, 14 pages● années 50 : Débuts de la construction européenne, CECA, CED, 3 pages● 1958 : La constitution de la 5e République française, 15 pages● La France de 1945 à 1958, 33 pages● La France après 1958, 2 pages● Les institutions européennes (Conseil de l'Europe, AELE, UE), 4 pages

XXe siècle. Colonisation, Décolonisation, Tiers Monde, Civilisations extra-européennes :

● Civilisation extra-européenne : Japon entre traditions et modernité, 1 page● Civilisation extra-européenne : Hindouisme et castes en Inde, 2 pages● Civilisation extra-européenne : Chine - Confucianisme, Taoïsme, le Yin-Yang, 3 pages● Israël et les Palestiniens (1917-2000), 12 pages● Afrique française, 3 pages● L'anticolonialisme après la 1ère Guerre mondiale, 3 pages● Texte anticolonial d'Aimé Césaire, 3 pages● Décolonisation, Inde, 3 pages● Décolonisation, Indonésie, 5 pages● Décolonisation : dont la déclaration finale de la conférence de Bandung, 4 pages● Le monde des années 1960-1980 : le Nord et le Sud, l'Est et l'Ouest, 3 pages● Décolonisation, Afrique, 4 pages● 1954-1962 : Guerre d'Algérie, 12 pages● 1945-1975 : Indépendance et Guerre du Vietnam, 6 pages● Chronologie de la Chine au XXe siècle, 4 pages● La Chine au XXe siècle, la Chine communiste, 20 pages● Afrique du sud et apartheid, 9 pages

Fin du XXe siècle et début du XXIe siècle. Actualités :

● 1993 : emplois à Genève, 2 pages

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cliotexte : catalogue de textes historiques

● Les trois pouvoirs en Suisse, 1 page● Cartes de la Suisse actuelle, Jura (1978), Laufon (1994), 3 pages● Relations entre la Suisse et l'Union européenne, la Suisse et l'ONU, 10 pages● Fin de l'URSS et ses suites, 5 pages● Ex-Yougoslavie, 3 pages● La crise algérienne, le terrorisme des années 1990, 3 pages● De la Guerre froide à la menace multiforme, 2 pages● Mondialisation, pensée néolibérale, crises actuelles, clonage, 12 pages● L'Afrique et la mondialisation, 2 pages● Les Touaregs au Mali et au Niger, analyse géopolitique, 7 pages● Les Tamouls du Sri Lanka, analyse géopolitique, 9 pages● Esclavage aujourd'hui en France ou en Suisse, travail des enfants dans le monde, 5 pages● Comparer les civilisations (hier et aujourd'hui), 2 pages● A propos de la crise irakienne (2003), opposition Europe-USA, 4 pages● Oppositions à la politique du gouvernement de Georges W. Bush (2003), 5 pages

Démographie et Statistiques :

● Vous trouverez une série de fichiers sur le site de Mrugala● Le peuplement de la planète de 400 av. J.-C. au XXIe siècle, 1 page● Démographie : explosion démographie, ralentissement et vieillissement, 4 pages● Evolution de la population et des secteurs d'activité en Suisse depuis 1800, 3 pages● Taux démographiques et répartition par âges en Suisse depuis 1900, 3 pages

Méthodes :

● Commentaire de texte et dissertation historique, 5 pages● Analyse géopolitique : une méthode, 6 pages● Vous trouverez des outils concernant les archives en France, le commentaire de texte et la

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Académie de Poitiers - Discipline - Lettres

Discours de Jean Jaurès, (1859-1914)

à la chambre des députés 18 novembre 1908.

Biographie rapide

Professeur de philosophie, Jean Jaurès devient militant du Parti ouvrier français et lutte pour l'unité du Parti socialiste. Défenseur de Dreyfus, fondateur de L'Humanité en 1904, il mène comme parlementaire les grandes batailles socialistes pour l'enseignement laïc et le mouve-ment ouvrier. Pacifiste convaincu et opposé au colonia-lisme français, il est assassiné par un nationaliste à la veille de la Première Guerre mondiale. Lors du débat à la Chambre, Jaurès apparaît logiquement comme un défen-seur de l'abolition, imposant l'idée qu'il faut traiter la cause et non la manifestation du crime, à savoir la réalité déplo-rable et misérable du statut des ouvriers et des classes défavorisées de la société française.

Chambre des députés - 18 novembre 1908

M. JAURES. " Je parle maintenant du meurtre volon-taire avec préméditation, monsieur Ribot. C'est un degré particulier de complication du meurtre. Dans tous les cas, cette forme la plus grave du meurtre, dans la période de 1895 à 1901, était de 137 par année en moyenne; et dans la période de 1900 à 1906, c'est-à-dire dans celle où commence chez nous une recru-descence de la criminalité, il y a eu en Angleterre non plus 137 mais 150 assassinats en moyenne par année. Les tentatives de meurtre - attempts of murder- c'est à-dire les meurtres qui n'ont pas abouti à la suppres-sion de la personne, ces tentatives de meurtre, qui étaient de 87 en moyenne par an dans la période de 1895 à 1901, passent à 105 par an dans la période de 1901 à 1905. En sorte que si les Anglais appliquaient les conclusions que nous tirons des statistiques pour une période aussi courte, ils devraient chercher à ren-forcer la peine de mort comme insuffisante ; en tout cas, s'ils ne l'avaient pas, ils auraient été, par votre rai-sonnement, induits à l'établir. Or à l'heure où je parle, la Chambre des communes est saisie de nombreux projets qui tendent à la limiter.

Non, messieurs, vous le voyez, des statistiques vous ne pouvez conclure qu'une chose, c'est que dans les pays, de tempéraments divers, où la peine de mort, depuis trente, quarante, cinquante ans n'est pas appliquée, il n'y a pas eu de recrudescence inquiétante de la criminalité. En France même, depuis quarante ans le mouvement est à peu près stationnaire. Quelles sont les causes de cette recrudescence momentanée, depuis trois ans ?

Ah ! Messieurs, je n'ai pas la prétention de démêler à fond; mais savez-vous quelle est notre objection princi-pale contre la peine de mort ? Savez-vous quelle devrait être, pour tous les républicains, pour tous les hommes, l'objection principale contre la peine de mort? C'est qu'elle détourne précisément les assemblées, c'est qu'elle détourne les nations de la recherche des responsabilités sociales dans le crime.

Ah ! c'est chose facile, c'est procédé commode : un crime se commet, on fait monter un homme sur l'échafaud, une tête tombe; la question est réglée, le problème est résolu. Nous, nous disons qu'il est simplement posé; nous disons que notre devoir est d'abattre la guillotine et de regarder au-delà les respon-sabilités sociales.

Nous disons, messieurs, qu'il est très commode et qu'il serait criminel de concentrer, sur la seule tête des coupables, toute la responsabilité. Nous en avons notre part, tous les hommes en ont leur part, la nation tout entière en a sa part. [...]

On nous dit : "La peine de mort! elle est nécessaire, elle est exemplaire ; si on la supprime, les crimes vont se multiplier. "

Messieurs, j'ai d'abord le droit de dire à la com-mission que c'est à elle de faire la preuve. Vous recon-naissez, vous-mêmes, que la peine de mort est atroce, qu'elle est une forme de la barbarie, que vous vou-driez la rejeter, que vous demanderiez au pays de la rejeter, si elle n'était pas strictement indispensable à la sécurité des hommes.

C'est à vous, messieurs, de faire la preuve, par des faits décisifs, qu'elle est, en effet, indispensable.

Or, qu'est-ce que je remarque ? Ah ! si vous la maintenez, si vous la développez, il y aura demain une certitude, la certitude que des têtes humaines tomberont; mais il y aura cette certitude aussi que, parmi ces têtes qui tomberont, il y aura des têtes d'innocents..."

http://www.ac-poitiers.fr/voir.asp?p=lettres/docpeda/lp/bacpro/argument/Peine/seances/texte5.htm (1 of 2)06/11/2004 18:31:34

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Académie de Poitiers - Discipline - Lettres

RETOUR SEANCE 5

Académie de Poitiers Courrier électronique : [email protected]

Dernière mise à jour, le 7/05/04

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La Première guerre mondiale

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La Première guerre mondiale

La Grande Guerre est ... terminée - Gérald Attali (2001)

Le livre de Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker, " 14-18, retrouver la Guerre " fait le point sur plusieurs années de recherche. Il est structuré autour de trois parties : la violence, la croisade et le deuil. Les deux premières parties, parce qu’elles sont centrées sur la guerre elle-même, intéressent directement le professeur d’histoire. Elles montrent l’ampleur du renouvellement historiographique qui affecte depuis quelques années l’étude de la Grande Guerre.

Encore sur la Grande Guerre, un livre qui fait débat - Gérald Attali (2001)

La Grande Guerre est terminée" pourtant elle continue d'alimenter le débat historiographique. Le livre de Stéphane Audouin-Rouzeau et Annette Becker, « 14-18, retrouver la Guerre » a suscité dans la presse et parmi les revues spécialisées de nombreux comptes-rendus. Les thèses développées par les auteurs ne font pas l'unanimité. Deux articles récents permettent de saisir les enjeux du débat soulevé par la publication de l'ouvrage.

14-18 : Droit de réponse - Frédéric Rousseau (2001)

Vous avez bien voulu effectuer un compte-rendu de mon article paru dans le magazine L'Histoire de décembre 2000, consacré à la vie des soldats de 14-18, et dont le titre exact est: Vivre et mourir au front: l'enfer des tranchées. Aussi, permettez-moi d'apporter quelques éléments susceptibles de répondre à vos légitimes interrogations...

http://www.histgeo.ac-aix-marseille.fr/dossiers/g14-18.htm06/11/2004 18:31:37

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Victor Guillermin : Carnets de guerre 1914-1918

15/04/04

Carnets de guerre 1914-1918

[Extraits] 1914

[...]

Dimanche 13 septembre

Les fausses nouvelles

Depuis le début de la guerre, il n'est pas un journal qui n'admire notre tenue en campagne et ne se soit émerveillé par nos brillants faits d'armes. Et pourtant les Allemands sont venus à Provins et à Vitry le François ! La ligne de Paris à Nancy a dû être coupée pendant un bon moment, et nul n'en a rien su on annonçait au contraire que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles : nous cédions du terrain, mais en somme cela n'allait pas mal il faut un succès net pour que nous sachions combien les Allemands étaient près de Paris, et cette nouvelle, ouatée par l'annonce du succès fait oublier la crainte qu'on aurait dû avoir à un moment donné. A Nancy il y a huit jours, on disait que l'armée allemande avait été coupée dans le Nord naturellement rien de semblable ne s'était passé. Hier encore à Dijon, on parlait de 3 armées allemandes coupées vers la Marne ou l'Aisne rien n'était plus faux. Et si les nouvelles d'aujourd'hui annoncent effectivement un recul allemand, il s'en faut de beaucoup que ce soit une déroute. A Nancy encore, on annonçait - avant la lettre - que trois assauts furieux sur Amance avaient été repoussés ce fut vrai plus tard, mais ce ne l'était pas à ce moment. Il est probable que les Russes subissent actuellement une défaite sous le choc allemand, mais on n'en parle pas, on parle seulement des victoires des Russes sur les Autrichiens - ou bien le Petit Journal publie un vague canard que de la cavalerie russe serait arrivée jusqu'à proximité de Thorn et de Posen, tandis qu'en réalité les Allemands sont peut-être à Lodz ou à proximité de Varsovie. Il s'est trouvé des journaux français, beaucoup, presque tous, qui ont publié une nouvelle de je ne sais où annonçant que des troupes russes étaient embarquées à Arkhangelsk sur navires anglais pour être amenées en Belgique ! Tant qu'on ne les aura pas vues ces troupes-là, je n'y croirai pas. On a annoncé que les pertes allemandes pendant le premier mois de guerre auraient été de 260.000 hommes cela je le crois, et même c'est peut-être un minimum, mais nos pertes à nous ont bien atteint au moins ce chiffre-là, et on ne nous le dit pas.

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Victor Guillermin : Carnets de guerre 1914-1918

Les Dames de la Croix Rouge

Un dévouement immense ou un snobisme intense, et toutes les nuances, voilà l'institution ! A Dijon où je suis arrivé avant-hier, il y a pour prendre soin de nous deux femmes d'officier : elles sont merveilleuses, chaque matin elles arrivent sans bruit vers 7h1/2, et elles ne partent le soir qu'à 7h. Tout le jour elles restent là, attentives, dévouées, sans dégoût des besognes les plus petites, les plus ingrates. Elles nous servent à table, elles font nos lits, soignent les plaies des blessés, les débarbouillent, leur lavent la bouche au besoin elles vont de l'un à l'autre, attentives à ce que nul ne manque de rien, sans dégoût, presque avec gaieté. Toutes deux ont leur mari à la guerre, elles en reçoivent des nouvelles de temps à autre et leur écrivent, je crois, chaque jour elles sont devenues des sortes de Petites Soeurs des pauvres, soeurs laïques sans doute, mais dix fois plus admirables. C'était dimanche aujourd'hui, pourtant toutes les deux étaient là et ce n'est que dans le cours de la soirée que Mme Olivier est partie pour une occasion quelconque. L'autre jour en venant vers Dijon, le train s'est arrêté à Merrey et Neufchâteau en particulier c'est à l'un de ces deux arrêts que l'on nous a donné de quoi manger eh bien il y avait là une jeune fille de la Croix Rouge qui portait des provisions et à boire, et c'était Mlle de Castelnau, la fille du commandant d'armée il était 23h ou minuit et elle attendait le train sanitaire pour faire la distribution des secours un de ses frères avait été tué quelques jours auparavant.

Auprès de ces femmes je me souviens de ces petites filles qui à Bonsecours flirtaient avec les lieutenants qui étaient là et qui les connaissaient quelquefois : « C'est chic, on trouve ici nos danseuses de cet hiver ! » Je me souviens d'une jeune femme du Lycée Jeanne d'Arc assise, le menton dans la main, regardant avec indifférence les malades qui pouvaient avoir besoin d'elle. Je me souviens d'une dame bête et vulgaire qui prenait un air de reine pour venir prendre votre température à l'hôpital militaire.

Une jolie figure masculine à côté de ces femmes : le comte Gandelet, à Nancy, au Lycée Jeanne d'Arc d'un dévouement extrême, ce brave homme d'une soixantaine d'années est merveilleux pour les malades, il a été merveilleux pour moi. Celui-là, je le retrouverai après la guerre.

Enfin et à part, il faut parler des soeurs de l'hôpital Bonsecours, toujours affairées, toujours souriantes, attentives et serviables, ne se rebutant pas, apportant toujours un peu d'une vie nouvelle avec elles elles sont merveilleuses, et des jours que j'ai passés dans le calme parmi elles, au milieu de leurs cornettes blanches, je conserve un souvenir vraiment inoubliable.

[...]

Mardi 15 septembre

Les « On dit »

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Victor Guillermin : Carnets de guerre 1914-1918

J'ai fait le voyage hier retour de Dijon avec deux médecins majors du 160 e faits prisonniers à Morhange dans la journée du 20 août, les Allemands les ont gardés pendant 10et il était intéressant de connaître leur impression. Il paraît que les Allemands soignent nos blessés avec un dévouement extrême, ou tout au moins les soignent bien par contre un des deux médecins a vu achever un blessé qui criait trop « on » avait dit que les blessés étaient achevés couramment, ce n'est donc pas vrai, d'autant plus que souvent en se portant en avant des soldats allemands se baissent pour donner à boire même aux blessés français. Un Français du 279 e m'avait dit d'ailleurs à Bonsecours que des patrouilles allemandes pendant la nuit lui avaient donné à boire, mais les Allemands ne voulaient pas voir d'arme près du blessé en lui donnant à boire ils l'appelaient camarade.

On dit que notre artillerie de campagne est meilleure que la leur, cela paraît être vrai, car dès que tonne le 75, c'est la panique chez eux, tous les gens qui les ont vu le confirment !

Ils manient la ruse de guerre beaucoup mieux que nous : ils ont paraît-il fait un jour de superbes tranchées, puis les ont abandonnées les Français en s'avançant s'y sont portés, mais à peine y étaient-ils que des mitrailleuses convenablement placées les détruisaient. Pour leurs positions de batteries, ils recouvrent les canons de matelas sur lesquels ils disposent des arbustes ou de la terre, de telle sorte que les reconnaissances aériennes ne peuvent les découvrir. Ils connaissent les commandements français, connaissent les officiers par leur nom, et la nuit les appellent. Leurs espions les servent d'ailleurs merveilleusement par signaux optiques la nuit, par TSF et autres moyens.

[...]

Jeudi 17 septembre

[...]

Et l'horreur infinie du champ de bataille, qui la dira ? Baudelaire est bien pâle à côté de ces visions dantesques : des files, des paquets d'hommes, des isolés, gisant dans les positions les plus diverses, la peau ne tient plus aux chairs, et ces chairs elles-mêmes ont disparu, les visages sont absolument méconnaissables, ils ont pris une teinte gris verdâtre qui pour les Allemands se rapproche de la teinte de l'uniforme et rend celui-ci plus horrible encore.

Les poches de tous les officiers sont coupées, ils n'ont plus de papiers, plus de plaques d'identité, les cadavres ont dû être dépouillés. La plupart des hommes gisent encore sur le terrain dans la position où la mort les a atteints, mais tous n'ont pas dû être frappés et mourir sur le champ, il en est peut-être qui sont restés là cinq ou six jours, s'accrochant désespérément à la vie, avant que la mort ne fasse son _uvre : on trouve des paquets de pansement défaits, mais la plupart n'ont pu faire ce pansement et sont restés là, vivant des minutes, des heures, des journées et des nuits dans des souffrances indicibles avant de

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Victor Guillermin : Carnets de guerre 1914-1918

pouvoir mourir - enfin. A Bonsecours on m'a dit qu'un homme qui était resté trois ou quatre jours sur le champ de bataille avant d'être relevé avait été réduit, pour calmer sa soif, à boire son urine.

Haraucourt, Drouville, Courbesseaux, Réméréville, ne sont plus que des monceaux de cendres, il est affreux de traverser ces villages désolés où les fenêtres baillent aux corbeaux, montrant le ciel de l'autre côté du pan de muraille qui tient encore, comme les yeux des morts, sortis de leurs orbites, sur le terrain.

Maudit soit celui qui a déchaîné cette terrible calamité, la guerre que nous faisons. Maudits soient ses conseillers, maudits les fauteurs de carnage ! Nous travaillons pour qu'il n'y ait plus de guerre dorénavant, mais il y en aura toujours parce que les hommes ne sont pas sages. Il faudrait attacher sur le terrain du carnage pendant huit jours, seuls avec les corbeaux et les morts, ceux qui nous amènent la guerre !

[...]

Mardi 22 septembre

La confiance

Elle ne se commande pas, c'est l'instinct qui la fait naître. J'ai confiance, une grande confiance : pourquoi ? Je serais bien embarrassé de le dire, c'est une manière de sentir plutôt qu'un jugement très mûri, il n'y faut voir rien d'autre. Et en quoi ? Mon Dieu, en tout, sauf aux détails : j'ai confiance en l'issue de la guerre, confiance en la défaite de nos ennemis, confiance en moi aussi, confiance en les ordres que je donnerai pour le mieux de l'intérêt général, confiance en mon existence. Ainsi, je suis persuadé que je ne serai pas tué, pas même blessé gravement, j'ai été étonné d'être blessé à Courbesseaux, cela m'a paru tout à fait extraordinaire, tandis que ce qui est vraiment extraordinaire, c'est que je n'aie pas été tué tous autour de moi sont tombés grièvement atteints et moi je n'ai rien eu - ou presque rien puisqu'en douze jours je me suis trouvé rétabli !

J'ai la même confiance maintenant : j'ai échappé à la tuerie du 25 août, j'ai échappé à la mort dans mon accident de cheval, j'échapperai à tout, je reviendrai tout entier... et je ferai du bon travail. Je crois que mes hommes ont confiance en moi, j'ai moi-même assez confiance en eux pour peu que nous soyons engagés rationnellement, nous irons loin ! [...]

Jeudi 24 septembre

Combien durera la guerre ?

L'autre jour à la popote du colonel, nous nous le sommes demandés les prévisions furent : 2

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Victor Guillermin : Carnets de guerre 1914-1918

pour la cessation des hostilités au début de novembre, 1 pour fin décembre, 1 pour le milieu de janvier, 1 pour le milieu de février. Moi, je pense que la guerre durera au moins jusqu'au milieu de février, et je fais des provisions d'hiver, comme les marmottes. [...]

[...]

lundi 12 octobre

[...]

D'ailleurs il faut bien reconnaître que la guerre actuelle n'est pas folâtre, pas du tout. Ce n'est rien que d'aller se faire tuer, c'est beaucoup d'aller se faire déchiqueter sur le champ de bataille et risquer d'y rester cinq ou six jours se débattant contre la mort sans pouvoir être relevé et finalement y mourant faute de soins. C'est beaucoup d'être exposé des journées entières à une canonnade violente, se tapissant au fond de ses tranchées sans pouvoir riposter. C'est beaucoup de rester aux aguets des journées et des journées sur le même terrain artificiellement fortifié, ne pouvant pas avancer et ne devant pas reculer. La guerre ne se fait pas comme au temps jadis, on a trop prôné la baïonnette, et les belles charges d'antan ne se rencontrent plus que dans les relations des auteurs... qui ne les ont jamais vues. Maintenant on fait la guerre surtout couchés, on se lève pour courir un peu, et puis on se terre bien vite, en prenant de multiples précautions pour que rien ne dépasse maintenant on reste dix jours dans la même tranchée, on y mange et on y dort, on y brave la pluie, le soleil, le froid, la soif, et quelquefois on y meurt ! La guerre actuelle est une belle école de stoïcisme !

Et comment cette page d'histoire va-t-elle se terminer ? Bien pour nous, puisqu'il le faut, mais ce sera dur. Les Allemands ont sur nous deux de leurs supériorités de 1870 : le nombre et la longue portée des canons. Heureusement notre artillerie de campagne est supérieure à la leur ! Leurs canons lourds sont tels que nos artilleurs ne peuvent se mettre en batterie que lorsqu'ils sont sous les coups possibles de l'artillerie adverse cela nous vaut maintes pertes qu'on ne peut éviter, et contre lesquelles on ne peut rien. Hier on apprend la chute d'Anvers, aujourd'hui on nous fait savoir qu'une bombe lancée par un aéroplane a touché Notre Dame à Paris. Maubeuge n'a pu tenir sous les coups de leurs mortiers de 420, Anvers non plus il est probable que Paris n'aurait pas tenu davantage : lorsqu'on nous envoie des tonnes d'explosifs, il est impossible de résister parce que tout est détruit. Vraiment ces gens étaient bien prêts à la guerre, mais nous les aurons tout de même à notre merci, heureusement pour la civilisation future ! [...]

[...]

Lundi 26 octobre

Après trois mois de guerre

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Victor Guillermin : Carnets de guerre 1914-1918

Blessé puis guéri, je vais bientôt retourner à mon régiment ai-je l'ardent désir d'y arriver le plus vite possible, et d'une manière générale tous l'ont-ils, ce désir, ainsi que cela s'écrit dans les journaux ? En toute sincérité, il faut avouer que non sans doute nous retournerons sans peur, avec une confiance infinie, mais nous nous rendons bien compte que ce n'est pas gai du tout de faire la guerre maintenant, pas amusant de rester des journées et des journées dans les tranchées par le froid et la pluie, n'en sortant même pas la nuit ! Nous retournerons gaiement sur le front parce qu'il vaut mieux souffrir un peu que d'être servile, et que pour rien au monde il ne faudrait admettre l'hégémonie prussienne. Mais tous nous aurons quelque sévérité dans le regard : cette guerre est si terrible que nous ne serions pas hommes s'il en était autrement. Et puis tous ceux qui retournent maintenant n'ont pas peur de mourir beaucoup plus qu'avant, ils ont peur simplement d'être grièvement blessé parce qu'ils ont eu de terribles exemples à l'hôpital, et qu'à la guerre il faut craindre non pas d'être tué, ce qui n'est rien, mais les privations ou une blessure, ce qui quelquefois est beaucoup.

Ceci me fut conté hier soir par Weil, lieutenant au 8 ème d'Artillerie, et ancien élève de l'Ecole Centrale. Lui-même le tient d'un voyageur revenu hier de Londres. Ce voyageur a eu des précisions sur les atrocités allemandes en Belgique. Elles jettent un jour tout particulier sur l'abominable mentalité germanique. Ce voyageurs a vu six soldats anglais faits prisonniers par les Allemands, puis relâchés avec le poignet droit coupé ces soldats déclaraient n'être pas seuls à avoir été traités de la sorte ! Dans une ville belge, une jolie femme dut subir dix fois de suite les violences des officiers, lesquelles furent exercées par ordre hiérarchique ! Nombreux furent les viols organisés systématiquement par la bande sinistre : si on ne se livrait pas de bonne grâce, la cérémonie se passait en place publique, les victimes ayant pieds et poings liés. Un sous-officier logé chez une brave femme qui avait une fille d'une douzaine d'années raconta à son hôtesse qu'il était lui-même marié et père de famille le soir en allant se coucher il emmena la fillette et s'enferma dans sa chambre avec elle la mère cria, gémit et voulut enfoncer la porte, alors le sous-off sortit et à coups de revolver il abattit la mère et la grand-mère qui cherchaient toutes les deux à protéger l'honneur de leur fille.

Ceci se passait en 1914, au moment de l'invasion allemande, après maint discours d'antimilitariste et de pacifiant à outrance ! Et d'autres viendront après nous qui nieront la guerre, qui se laisseront prendre aux protestations d'amitié d'un voisin cauteleux ne songeant qu'à les étrangler il y aura des illuminés qui prêcheront la fraternité universelle et qui n'arriveront pas à concevoir la possibilité du retour de la barbarie du temps d'Attila ! A ceux-là il faudra faire lire l'histoire de ces vingt dernières années et le récit exact de la guerre actuelle. Mais ils ne croiront pas, ils auront des yeux et ils ne sauront pas voir, et le monde vivra indéfiniment semblable à soi-même, les événements prouveront qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Et les générations oublieront, resteront indifférentes, quoique le vieux précepte latin reste éternellement vrai : « Si vis pacem, para bellum ! »

[...]

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Victor Guillermin : Carnets de guerre 1914-1918

Lundi 16 novembre

Douceur française

Il ne faut pas exagérer la différence entre Allemands et Français il y a des choses vraies : l'intolérable fatuité de la plupart des Germains est réelle, de même que leur conviction absolue qu'ils appartiennent à la plus grande nation du monde le second est d'ailleurs la conséquence directe du premier. En général ils sont gloutons et cruels, mais tous les Français ne sont pas impeccables, loin s'en faut ! Le pauvre Delion qui a été blessé à Courbesseaux me disait qu'il ne ferait pas de quartier et achèverait froidement les blessés ! Pourtant, il avait vingt ans à peine et on ne savait pas encore le raffinement des atrocités allemandes ! Combien m'ont dit qu'ils laisseraient piller tout à loisir lorsque nous serions en territoire allemand ! Avant la guerre même, il y a un peu plus d'un an à Nancy un camarade non encore soldat, Léon, me disait qu'il approuvait pleinement le pillage il a paru étonné lorsque je lui ai riposté que si je le trouvais à pareille occupation, je lui brûlerais la cervelle quoiqu'il fut un camarade. Si le régiments du Midi pénètrent jamais en territoire ennemi, il va y avoir un beau spectacle de pillages et de ruines. Mais tout de même, nous ne ferons pas de destructions systématiques comme les Allemands, ou cela m'étonnerait chez eux, à peu près tous les officiers guident les destructeurs, chez nous en général on les retiendra et là gît la grosse différence. Mais pour les troupes indigènes d'Afrique il n'y aura rien à faire le viol, la mise à sac existeront quoi qu'on fasse et il sera nécessaire de fermer les yeux que voulez-vous, c'est la guerre ! A Tours, on a ôté de la musette d'un tirailleur indigène une tête d'Allemand soigneusement salée pour que la conservation en soit convenable ! Ils font la guerre à leur manière, ces braves arbis, et ils ne peuvent la concevoir autrement sans doute ce serait plutôt là ce que la culture allemande a de mieux, appliqué intégralement, au lieu d'être un spécimen de culture française. Les Boches peuvent tout à loisir le trouver à leur goût ou non, ils ont là une application de leurs méthodes, qu'ils la savourent longuement !

Vendredi 20 novembre

Douceur allemande

A Hoéville est passé pendant notre séjour le notaire de Nomeny qui a raconté la chose suivante : sa fille fut enfermée avec 17 autres jeunes filles dans l'église du village toutes furent dévêtues les soudards abusèrent d'elles et, l'orgie terminée, on mit le feu à l'église où elles furent brûlées. Et le pauvre homme ajoutait : « Il vaut mieux qu'elle soit morte, car après cela... »

Martin m'a conté que dans la Meuse, le pays de sa femme, les Allemands ont coupé les testicules à plusieurs garçonnets.

Cassan nous a dit qu'à Bordeaux, il avait vu une petite fille belge dont les deux mains avaient

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été coupées au poignet la malheureuse avait 8 ans et, montrant ses moignons au médecin, elle implorait : « Dis monsieur, ça repoussera ? »

[...]

Mardi 24 novembre

[...]

Le soleil se leva et nous partîmes, il faisait une matinée d'été splendide. En formation compacte, comme pour des manoeuvres, nous cherchions à atteindre Hoéville, notre objectif il n'y avait pas d'ordres nouveaux. A Courbesseaux, on fit la halte horaire ! Une vague avant-garde nous couvrait. A notre gauche, des bois : c'était le secteur du 360 ème ; à notre droite, le 237 ème avait pour objectif la ferme et les bois de Ste Libaire beaucoup plus à droite enfin, nous voyions les éléments de gauche de la 39 ème Division tentant de reprendre l'offensive au nord-est de Drouville. Nous avançâmes. Le terrain à partir de la petite crête qui domine Courbesseaux au nord du village n'était guère favorable : des bois à droite, des bois à gauche, et entre les deux un terrain nu. A la crête, les commandants Margot et Mereuzot étaient là, ne sachant trop que faire l'un et l'autre j'allai avec Matthis reconnaître un petit buisson à notre droite pour voir s'il y avait là un emplacement convenable pour une section de mitrailleuses : le champ de tir était beaucoup trop réduit, l'emplacement n'était pas favorable, nous revînmes. Depuis un moment déjà, les balles sifflaient, on les entendait pleurer autour de soi et elles produisaient un son comme celui qui proviendrait d'un diapason à très courte période et s'amortissant rapidement, mais frappé souvent et à périodes irrégulières. Tout au début un épagneul superbe à longs poils noirs et brillants se réfugia vers moi, hurlant lamentablement : il venait d'être traversé par une balle la pauvre bête souffrait évidemment, mais je la repoussai après avoir pourtant regardé sa plaie avec curiosité : j'avais bien autre chose à penser ! Puis ce furent un caporal et un soldat qui revinrent de la ligne, les yeux fous, hagards, murmurant : « Touché, je suis touché ! » Les balles sifflaient plus pressées je n'avais pas peur et j'étais content de ne pas avoir peur : je me regardais vivre et penser, je voulais avoir des détails sur ce qui se passait autour de nous et ce que faisaient les régiments voisins. J'entendais des coups de fusil dans les bois à gauche, mais j'étais persuadé que tout le bois nous appartenait et que rien n'était à craindre de ce côté-là ! Je fis tranquillement ma promenade avec Matthis pour reconnaître le terrain à droite au pas, très calme, très maître de moi. Vers le point terminus de notre reconnaissance nous rencontrâmes un cheval tué et quelques troupiers couchés à l'abri auxquels nous fîmes remarquer que le danger était minime et qu'il n'y avait pas lieu de se cacher. Au retour, la situation n'était pas plus brillante : on voyait à l'avant au débouché du bois de droite une ligne de tirailleurs ennemis pour qui nous étions une cible merveilleuse ! Il fallait nous permettre d'avancer le commandant auprès duquel je me tenais me dit : « Tâchez de trouver une position pour vos mitrailleuses ! » Je sentais la situation critique le terrain était nu, sans un abri je fis venir la section et je partis en avant avec le télémétreur, toujours au pas, très calme, très insouciant. Autour de nous, les sections étaient couchées déployées ou en colonnes par quatre, on entendait le claquement de quatre

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mitrailleuses ennemies à l'avant du bois de Ste Libaire, les balles sifflaient. Chemin faisant, Pierre, le télémétreur, me dit : « Mon lieutenant, si cela vous était égal, j'aimerais mieux courir ! » J'étais indifférent : « Si vous voulez ! » Et nous fîmes le reste du trajet au pas de course. Je fis un repérage du terrain et je pris quelques distances , le soleil était contre nous, et le télémétreur n'était pas trop rassuré, je pensais toutefois que je pourrais très bien régler par l'observation des coups. Nous étions nettement en avant de la ligne, à 50m au moins, mais il fallait cela pour que notre champ de tir soit convenable.

Un quart d'heure après la section vint, chaque pièce en colonne par un et les deux pièces à 20m. Les hommes arrivèrent au pas, sans affolement. C'est moi qui avais commandé le mouvement pour qu'il s'exécute ainsi, et ce mouvement ainsi exécuté était idiot : il eut fallu venir en tirailleurs à 5 ou 6 pas ou mieux en colonne, chaque homme faisant un bond isolément, et chaque colonne faisant ainsi un mouvement de chenille. Mais je ne savais pas : j'étais trop habitué aux manoeuvres et pas assez à la guerre ! La seconde pièce arriva à la position que je lui avais assignée sans encombre, mais le caporal avait été tué en route la première allait arriver sans encombre aussi quand, à vingt mètres de moi, le caporal et le tireur furent atteints ! Le sergent était couché avec les deux autres servants de la première pièce à l'emplacement de celle-ci ni les uns ni les autres ne remuèrent lorsqu'on me cria : « Mon lieutenant, je suis touché ! » La mitraille faisait rage, et les balles ne piaulaient plus, mais on les entendait : clac ! clac ! clac ! clac ! aux oreilles. Que faire ? J'étais couché à mi-distance des pièces pour les commander aisément, alors je me suis levé, je suis allé prendre la pièce entre les mains du tireur, j'ai dit au caporal Noblot et à Lepoix : « Couchez-vous là, on va venir vous relever ! ». J'ai rapporté moi-même la pièce à sa place près du sergent apeuré, et j'ai rejoint mon poste de commandement. Je n'avais pas de notion du danger, je ne me rendais pas compte que j'aurais dû être tué mille fois en faisant cela, non, c'était tout naturel ! Sûrement le moindre général qui m'aurait vu ce jour-là m'aurait fait décorer deux ou trois fois, mais ne vaut-il pas mieux mériter d'être décoré et ne pas l'être que de l'être et ne pas le mériter !

Alors j'ai fait tirer sur la chaîne de mitrailleurs que je voyais en avant de nous et légèrement à notre droite, il y avait une mitrailleuse qui nous répondait et je ne parvenais pas à la découvrir, les shrapnells éclataient maintenant sans interruption sur notre ligne, c'était un bel enfer ! A la faveur de notre tir, les sections en arrière firent un bond pour arriver jusqu'à nous, je vis arriver Carré à ma gauche et Boulaygues à ma droite, les hommes au coude à coude ! Je fis tirer la première pièce, puis la seconde. Je n'avais qu'un seule idée : avancer. Idée absurde, car nous n'étions pas soutenus par l'artillerie. Je criai alors à Carré de faire de la marche rampante pour aller plus loin il fit quinze mètres ainsi, la moitié de sa section le suivit et la section de Boulaygues en fit autant. Mais le feu de l'ennemi était trop violent, on ne put avancer, Carré fut tué, Boulaygues aussi, ma section de mitrailleuses était paralysée par la ligne armée en avant d'elle. Je ne songeai pas à reculer, mais j'eus l'idée de faire creuser des abris individuels de combat, je voulus le dire à la section auprès de moi quelques hommes obéirent, mais bien peu. Et la première ligne ne tirait toujours pas ! Les Allemands quittèrent alors le bois de Ste Libaire en une ligne rigide de tirailleurs à 1 ou 2 pas notre ligne à nous était incroyablement

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dense, mais je n'entendais aucun coup de feu en partir, l'occasion était pourtant belle, il fallait tirer coûte que coûte je criai à ceux qui étaient en avant de revenir à hauteur de mes pièces quelques uns revinrent mais beaucoup étaient tués ou blessés trop grièvement pour retourner. J'ordonnai un feu à ma première pièce : mon armurier me répondit : « Tous sont blessés ! » J'ordonnai un feu à la seconde pièce, celle-là tira, mais au bout d'un moment on me dit : nous n'avons plus de cartouches ! Les pourvoyeurs n'avaient pu arriver jusqu'à nous, et nous nous trouvions désarmés. Je tentai vainement de prendre le commandement de la section auprès de moi, les hommes terrifiés par les pertes que nous subissions n'obéissaient plus ! A notre droite à 800m et un peu en arrière de notre ligne je voyais la 2 ème section de mitrailleuses retourner à l'arrière, sa tentative pour se porter en avant ayant échoué. Je n'avais pas l'idée que je pourrais reculer, je voulais essayer encore quelque chose, mais quoi ? Mon armurier, Hacquin, vint à moi en rampant : « Mon lieutenant, je viens de porter à boire à ceux de la première pièce, tous les trois sont blessés, mais il leur reste des cartouches, nous pourrions peut-être les tirer tous les deux ! » Naturellement ! Et tous deux nous rampons jusqu'à la pièce. Une mitrailleuse tirait sur nous : j'entendais le bruit sec des balles se succédant avec une régularité terrible : clac ! clac ! clac ! clac !... Ce n'était pas drôle. Autour de nous, les hommes cherchaient à fuir, je n'y pris pas garde : avançant près de la pièce je reçus un choc au genou qui me renversa en arrière, Hacquin s'écria : « Oh mon lieutenant, vous êtes tué ? - Non, ce n'est rien ! » Je pris place assis près de la pièce, la position couchée étant prise pour celle-ci, je fis le tireur, Hacquin se mit chargeur. Je tirai avec la hausse à 900 sur la lisière du bois, mais en tirant je pouvais mal observer les coups, Hacquin chargeait et observait à la fois : « Bien, mon lieutenant, bien, ça porte ! » Et pourtant la mitrailleuse tirait toujours sur nous ! Soudain, à 100m à peine nous vîmes une chaîne de tirailleurs debout avançant vers nous, baïonnette au canon. Je cessai de viser pour observer simplement les coups je devais tirer un peu haut. L'attaque allemande s'arrêta pile et les tirailleurs debout firent feu sur cette mitrailleuse française qui ne voulait pas mourir ! Soudain je vis Hacquin dresser ses bras en un mouvement convulsif et en poussant un cri de douleur moi-même j'eus l'impression d'un choc qui me paralysait l'avant-bras gauche, si bien que je crus avoir le bras cassé, un autre choc à la tête, et je tombai à la renverse près de ma pièce abandonnée : « Mon père, adieu ! » Cette seconde qui contenait un peu d'éternité fut réellement très bien : je n'avais pas peur encore, je sentais que je mourais, que nulle force au monde ne pouvait me sauver, je ne regrettais rien, j'étais un peu étonné seulement que mes pressentiments m'aient déçu : pour moi, je trouvais cela curieux ! Et tous ces sentiments emplirent une seconde ou deux !

Les shrapnells éclataient toujours, les balles sifflaient, les percutants commençaient à pleuvoir !...

Links !... Rechts !... Des pas pressés... Un choc formidable tout près qui m'éclabousse... Wer da ?... La plainte déchirante d'un blessé sur le terrain de désolation : Maman ! Maman !... Des coups de feu isolés... La nuit... Le soleil...

Ce n'est que le lendemain vers midi que je revins à moi je m'assis à la place où j'étais : je n'étais pas mort ! Que s'était-il passé ? Avais-je rêvé ? Y avait-il longtemps que j'étais là ?

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Comment s'était terminée la bataille ? J'avais mal au genou, le bras gauche ne me faisant plus guère souffrir, j'étais un peu hébété et la nuque m'était douloureuse. Autour de moi, des morts, beaucoup de morts, et mes pièces renversées. Aussi loin que la vue pouvait s'étendre, un terrain nu sans un seul homme debout, mais un peu partout, devant, derrière, à droite et à gauche, on distinguait très bien la fumée blanche des shrapnells. Où aller ? J'étais sûrement en pays ennemi, je n'avais plus mes jumelles, plus mon revolver de calibre 6,35mm, plus ma boussole, les Allemands m'avaient emprunté ces petits objets à n'en pas douter. Près de moi un soldat couvert de sang achevait de mourir, tout autour des morts, beaucoup de morts à deux mètres à peine, un autre soldat auquel manquait la moitié de la tête !... Courbesseaux brûlait : connaissant la douceur allemande, je fus persuadé que Courbesseaux était entre leurs mains. Du côté de Drouville toutefois, planait un aéroplane ennemi, j'entendis une mitrailleuse tirant sur cet objectif avec deux cadences différentes. Les Français étaient par là, c'est ce point qu'il fallait atteindre.

J'ai pris le fusil d'un mort, chargé le magasin (ne peut-on pas faire de mauvaises rencontres ?) et je suis parti en m'appuyant sur l'arme. Des morts jonchaient la plaine mais il y avait beaucoup de blessés parmi eux. L'un d'eux, dans un petit bas fond, me demanda à boire je n'avais rien dans mon bidon et ne pus rien lui donner, mais il m'indiqua un guéret près duquel se trouvait une fontaine, j'allai chercher de l'eau à cette fontaine, mais il n'y en avait point auprès cependant était un fossé empli d'eau croupie, des morts, toujours des morts se trouvaient là, peut-être avaient-ils mêlé leur sang à l'eau du fossé, mais j'avais soif et je bus ! J'avais un peu de permanganate pour assainir l'eau, mais je ne pus le trouver dans mon sac, et j'étais bien indifférent ! Je pris un peu d'eau pour le blessé qui m'avait appelé, et après qu'il eut un peu étanché sa soif, il me dit : « Mon lieutenant, je vous en prie, dîtes qu'on vienne me chercher : j'ai la jambe brisée et ne puis faire un mouvement, si on me laisse ainsi le tétanos va s'y mettre ! » Je lui promis de le dire aux brancardiers, mais tétanos ou gangrène, il a dû mourir là, sans secours ! Puis ce fut un troupier du 237 ème que je rencontrai et qui vint avec moi : il avait la mâchoire traversée. A Drouville enfin je rencontrai une pointe d'avant-garde du 160 ème , j'étais un peu hébété et on me prit pour un fou une jeune femme me donna du lait, j'étais sauvé !

Et ce n'est que quatre ou cinq jours plus tard, à Bonsecours où l'on me soignait avec beaucoup de dévouement, dans la tranquillité la plus complète, que, revivant les heures pénibles écoulées, revoyant la mort qui avait rôdé tant de fois autour de moi, me frôlant sans cesse et ne m'atteignant pas, ce n'est qu'à ce moment-là que, le danger pourtant bien passé, j'eus peur !

[...]

Vendredi 11 décembre

[...]

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Les Allemands retournent leurs balles dit-on pour les « dum-dumiser » la portée est ainsi diminuée, mais les blessures sont beaucoup plus graves. Ainsi aujourd'hui nous avons eu un blessé et on se demande s'il n'a pas été touché par une balle semblable. Toutefois il faut bien remarquer que la constitution même de la balle allemande oblige à obtenir de tels effets : par suite de l'enveloppe d'acier contenant du plomb, métal plus lourd, la balle a tendance à éclater au contact d'un corps dur, comme un os l'os lui-même est déchiqueté et la balle se pulvérise presque. Les porteurs de chargeurs avec balle retournée sont fusillés parce que c'est là une cruauté inutile.

[...]

Mercredi 30 décembre

[...]

Mise au point

Il y a de bons et de mauvais éléments partout. Les Allemands d'une manière générale ont fait des atrocités partout où ils sont passés, mais il faut bien reconnaître pour l'amour de la vérité que quelquefois ils ont été chevaleresques. Sur mer par exemple ils ont été quelquefois très bien je ne parle pas du bombardement de Papeete, ville ouverte, par le Scharnhorst et le Gneisenau, croiseurs corsaires qui se sont d'ailleurs très bravement laissés couler au cours d'un combat contre la flotte anglaise. Mais dans la rencontre de l'Emden et du Mousquet, qui aboutit à la destruction du torpilleur, les marins de l'Emden sauvèrent les marins français, d'ailleurs presque tous blessés, avant que ne sombre leur petit navire ils les débarquèrent en territoire hollandais afin qu'ils puissent être soignés en toute sécurité.

Par contre mon sergent Tant pis du 98 ème m'a dit qu'il avait vu des brancardiers français détrousser les morts, leur ôter bagues et alliances, leur vider les poches, prendre porte-monnaie et portefeuilles ! Même des mourants auraient ainsi été dévalisés ! Je souligne ce fait que je tiens ce renseignement d'un monsieur qui a tendance à voir le mauvais côté des choses et qui m'avait induit en erreur gravement une fois pourtant je l'ai pressé de questions en lui demandant s'il avait vu ce qu'il me rapportait ou bien si au contraire il l'avait entendu dire. Il l'avait vu de ses propres yeux - paraît-il. De même au début de la campagne, Delion, un jeune sous-lieutenant frais émoulu de St Cyr me disait qu'il ne voulait aucun quartier, l'achèvement des blessés, pas de prisonniers ! Delion n'avait que vingt ans, j'étais son aîné et je trouvais sa doctrine bien sauvage et bien contraire à notre chevaleresque esprit français ! Mais Delion fut tué le 25 août nous faisons des prisonniers comme on nous en fait, et nous soignons leurs blessés. Pourtant entre eux et nous, il y a Louvain, Malines, Reims, Arras, et bien des choses qui n'ont pas reçu de nom ! Cela n'existait pas encore au début d'août, pourtant il y avait déjà même parmi nous des théoriciens du « Pas de quartier ! »

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Qu'en conclure ? Il y a surtout des individualités. Un chef énergique et bon ne laissera pas produire de gros excès, d'autres pourront fermer les yeux sur des procédés peu recommandables. Jamais pourtant je crois, jamais je ne laisserai se produire des atrocités systématiques, faites sans besoin par des brutes auxquelles on aura lâché le frein, si le haut commandement ne le permet pas, et le haut commandement ne pourrait jamais l'autoriser en France. Mais comme aux armées il y a aussi bien la lie que l'élite de la population, ils pourra toujours y avoir des mécréants qui feront le mal malgré la surveillance la plus rigoureuse. Ce qu'il faut regarder, c'est l'ensemble, le milieu dans lequel vivent les soldats, les idées qu'on leur infuse, la manière dont on les traite. C'est cela qui permet de juger un peuple.

Jeudi 31 décembre

[...]

C'est le 19 décembre que j'ai quitté le front une fois encore pour l'arrière ! Ni blessure ni accident : fatigue extrême et moralement j'étais à bout de souffle, il est si triste de voir certains spectacles ! Nous devions attaquer le 17, mais ce n'est que le 18 que l'attaque eut lieu. Sur tout le front de la division 10 batteries de campagne et 3 batteries d'artillerie lourde ont canonné les positions adverses pendant trois quarts d'heure ce bombardement fut d'une violence extraordinaire, jamais personne au régiment n'avait été témoin d'une pareille débauche de projectiles tant de la part des Allemands que de la part des Français. Ce bombardement avait pour objet de ravager les tranchées allemandes. Lorsqu'il fut terminé, vers 10h30, quelques hommes quittèrent les tranchées pour aller couper les fils de fer à l'avant Ils étaient munis de cisailles et allaient au pas, non comme à la fête mais bien comme à la mort ! Ils furent accueillis par une vive fusillade. Une fusillade dont l'origine est à 200m à peine, cela porte ! Les tranchées allemandes, admirablement faites avaient non moins admirablement résisté. Puis les escouades partirent une par une jusqu'à ce qu'on eut 3 sections en ligne, et une dernière section dans la tranchée la plus avancée avant ce mouvement. Les hommes n'allaient pas vite et n'avaient pas l'air réjouis du tout, ils savaient bien que les tranchées allemandes étaient au moins aussi fortes que les nôtres et que nous considérions celles où nous nous trouvions comme imprenables ! Cette ligne de tirailleurs lancée à l'attaque s'est trouvée prise de flanc sur sa droite vers Carency, aussi elle a fait une conversion sur sa droite, les éléments de droite s'avançant seulement de 50m environ et ceux de gauche de 150m. Et ces sections se sont mises à creuser le sol avec leurs petits outils portatifs jusqu'au soir à la nuit. Nous avions donc gagné 100m de terrain, mais que nous avions perdu de monde ! Certaines sections sur notre gauche qui avaient prononcé une attaque que je n'avais pu voir étaient réduites à 4 hommes, d'un effectif primitif de 50 à 60 ! Le résultat était loin d'être en rapport avec nos pertes. Comme les Allemands avaient raison lorsqu'ils nous reprochaient de ne pas attaquer - raison de leur point de vue, s'entend ! Vers la fin de l'après-midi, voyant que la ligne n'avançait pas, je suis allé sur place voir si je ne pouvais pas installer là ma section de mitrailleuses il y avait un champ de tir d'une cinquantaine de mètres au plus si l'on voulait être à peu près abrité, pour les pièces debout on aurait pu voir la tranchée allemande à 100m à peine, mais outre qu'on n'aurait pas vu un vivant dans cette

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tranchée, tous mes servants auraient été tués en une minute avant même de pouvoir ouvrir le feu ! Je suis donc resté où j'étais et j'ai rendu compte à la nuit. On m'a dit de me porter sur la première ligne ! Ordre absurde donné par quelqu'un qui ne voyait pas le terrain. Je suis retourné sur la ligne j'ai trouvé beaucoup de morts et quelques vivants qui creusaient leur tranchée, l'un d'eux m'a dit : « Nous sommes partis ce matin à l'attaque, il est près de minuit, et depuis lors nous n'avons pas vu un seul officier ! » Naturellement, j'ai encouragé le pauvre diable, mais cela m'a crevé le c_ur : toujours cette absence des officiers là où ils devraient être ! Notre méthode a bien changé depuis le début, et les officiers nouveaux fabriqués à douzaine sont loin de valoir les premiers que nous avions et qui se sont fait tuer ou blesser au début on voyait trop les officiers, maintenant on ne les voit pas assez ! On n'a pas su se tenir dans le juste milieu. [...]

1915

[...]

Lundi 17 mai

[...]

L'Etat-Major

Cette guerre sera la condamnation terrible des Etats-Majors et de l'Etat-Major français en particulier. Je ne crois pas que l'Etat-Major allemand soit parfait, loin de là, mais il a certainement des qualités que le nôtre n'a pas.

Cette guerre est avant tout, et sinon uniquement du moins en très grande partie, une guerre de matériel. Pour vaincre, pour réussir un coup, il faut beaucoup de matériel de toute nature, et il faut que ce matériel soit employé rationnellement. Les Allemands le savent bien et nous montrent d'une manière remarquable qu'ils le savent. Quant au résultat final, qui seul nous intéresse ou devrait nous intéresser, c'est en général l'assaillant qui subit les plus lourdes pertes et qui, ne pouvant profiter de ses succès momentanés, reste donc dans la plus mauvaise posture. Défensive agressive, avec coups de main violents de temps à autre, c'est entendu, mais défensive tenace, organisée, flegmatique, voilà la clef probable du succès. Cela, tous les officiers de troupe, ou presque tous, le savent, mais les officiers d'état-major l'ignorent profondément.

D'où vient cela ? Du fait suivant : dès qu'on parle de brigade, a fortiori s'il s'agit de division ou d'unités plus fortes, on peut admettre d'une façon générale que l'état-major est à 5 ou 6 km minimum du point où l'on se bat. Si les postes de commandement sont plus proches, ce qui est rare, on a des postes blindés, avec un chef enfoui sous 2m de terre, de tôles, de rondins de bois ou de pièces d'acier. Ses officiers s'y trouvent aussi, et pendant l'attaque, sous un

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marmitage copieux, tous ces gens restent là, l'_il fixé à une carte ou à un grand plan de tranchées, l'oreille au récepteur d'un téléphone, et la bataille se déroule... Ils ne voient rien, ils ne comprennent rien, ils ne savent rien ! A un moment donné, ils jugent sous leur casemate blindée qu'on peut attaquer immédiatement ils vous expédient deux ou trois compagnies, plusieurs bataillons, pour attaquer un ennemi qui paraît « mûr » puisqu'il a reçu beaucoup de projectiles de 75. Mais ils ne savent pas que ces troupes « fraîches » ont passé les trois nuits précédentes à la pluie, dehors, dans des terres boueuses, et que les marmites ont réduit leur effectif aux deux tiers de ce qu'il était avant le début de l'affaire. Ils ne savent pas qu'ils ont sous la main des gens fatigués, qui ont sommeil, et qui savent que s'ils en reviennent ils pourront marquer ce jour d'une pierre blanche - en attendant de recommencer ! Et comment sauraient-ils tout cela, nos brillants officiers d'état-major, puisqu'ils ne sont jamais à l'attaque ! Oh il n'y a pas beaucoup de pertes parmi eux, et cela est un critérium. Voyez-les, ils vous diront : « Je vais très souvent dans les tranchées, je connais la situation d'une manière parfaite ! » Erreur ! Ils connaissent le tracé de la tranchée, mais ils ne savent ni ce qu'on y fait, ni ce qu'on y pense, ni ce qu'on devrait y faire : ils ne sont jamais là une nuit lors d'une attaque imprévue, ils ne sont jamais là lors d'une attaque prévue et « montée » par eux ! Ils n'y sont que lorsque la tranchée est prise et déjà organisée.

Résultat : on reçoit des ordres d'attaque ainsi conçus : « L'artillerie préparera l'attaque de telle heure à telle heure, puis elle fera son tir d'efficacité pendant 10 ou 15 minutes. A telle heure l'artillerie allongera le tir et l'infanterie sortira de ses tranchées. » C'est d'une simplicité biblique, c'est même si enfantin que ça ne marche presque jamais, car on sort de ses tranchées pour faire quelques mètres à peine, et les hommes sont couchés sur le glacis par les mitrailleuses adverses les survivants rentrent précipitamment pour attendre avec une émotion qui est assez naturelle somme toute que la contre-attaque soit déclenchée pour l'arrêter par le même procédé. On n'a rien fait de part et d'autre que de faire tuer des gens inutilement.

Je ne me fais aucune illusion, et l'Etat-Major allemand ne vaut pas mieux que le nôtre pour s'en convaincre, il suffit de voir les folles attaques en masse auxquelles se livrent nos adversaires. Ce genre d'exercice assez longtemps répété nous vaudra la victoire. Mais c'est précisément là qu'est notre tort immense : nous cherchons des succès militaires aussi impossibles à obtenir d'un côté que de l'autre au lieu d'user l'adversaire ! Sans doute les Allemands auraient moins de possibilité que nous de conduire ainsi la guerre : à eux il faut des succès coûte que coûte sur les champs de bataille, surtout maintenant que voilà encore l'Italie qui entre en lice ! Mais pour nous, la patience est la vertu stratégique la plus importante à l'heure présente : on prendra une, deux, trois lignes de tranchées, c'est entendu, mais derrière celles-ci il y en aura d'autres, et encore derrière celles-là, et toujours, si bien que la paix se fera sans doute sur une ligne fort peu différente de celle que nous occupons maintenant. Le vainqueur ? Ce sera le belligérant le plus riche, le plus ménager de ses hommes, le mieux monté. Il n'est pas possible que les nations en guerre gaspillent les milliards longtemps encore comme elles l'ont fait jusqu'ici, car cela représente une richesse immense à tout jamais anéantie. Ce sera donc l'adversaire le plus patient qui aura la victoire, victoire de nation, ou

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plutôt de groupe de nations, et non pas victoire de champ de bataille.

L'état-major de brigade et même de division devrait être une sorte d'intendance d'un genre particulier fournissant du matériel aux troupes de première ligne, ou mieux canalisant les demandes de ces troupes au lieu de nous « préparer » (sur le papier) des attaques conventionnelles, il ferait mieux de nous expédier des grenades, des lance-bombes, du fil de fer, des étais pour abris contre les projectiles d'artillerie, des fusées, des sacs de terre. De tout cela nous avons un peu, mais on nous en fournit au compte-gouttes au lieu de nous en inonder. Parfois, on envoie ce qu'il faut, mais alors on en obtient une grande quantité et nul n'y prend soin, si bien que les fusées, les pétards, les cartouches, sont gaspillés au long des tranchées. Nous sommes mal organisés ou plutôt nous ne sommes pas organisés !

Mais alors comment se fait-il que nous résistions, comment se fait-il que leurs attaques échouent en général lorsqu'ils ne nous ont pas écrasés de projectiles d'artillerie et qu'ils ne nous sont pas très supérieurs en nombre ? Je crois, opinion personnelle, que c'est parce qu'ils ont moins de « cran » que nous, parce que tout de même ils sentent bien la partie perdue, et puis aussi parce que notre canon de campagne est une arme terrible : nous nous en apercevons lorsque le 75 se trompe et « donne » chez nous au lieu de « donner » chez eux. Contre un barrage d'artillerie française, il n'y a rien à faire, c'est une arme épouvantable ce canon, et les Allemands ne le savent que trop par expérience. [...]

Mercredi 25 mai

[...]

On acquiert un c_ur de pierre à la guerre, et on arrive aussi à obtenir la notion de la valeur exacte de la vie humaine. Cette valeur est très faible. On vous dit couramment : « Un tel a été tué, c'est bien dommage, il était un charmant garçon. » C'est toute l'oraison funèbre ! Il y en a tant qui sont tués ! Ce qui est réellement impressionnant, c'est la vue des tranchées conquises sur le parapet desquelles amis et ennemis morts reposent dans des positions variées. On a trouvé par exemple un zouave et un allemand qui s'étaient mutuellement embrochés avec leur baïonnette tous les deux étaient morts, bien entendu. On côtoie des morts verdâtres, sentant mauvais, mais on n'y prend même plus garde, on a tellement l'habitude ! Un blessé vient vous trouver, geignant, on le réconforte comme on peut... par de bonnes paroles, on l'expédie à l'arrière pour se faire panser à l'infirmerie et on n'y pense plus - ou si peu ! Une expression caractéristique, c'est celle de « bonne blessure » que je crois avoir déjà noté : un homme a une bonne blessure lorsqu'elle ne met pas ses jours en danger, ne le fait pas trop souffrir, mais lui permet d'aller deux ou trois mois à l'arrière se reposer en se soignant avec le séjour au dépôt après l'hôpital, cela fait trois ou quatre mois de bon et ma foi cela n'est pas du tout dédaigné, d'autant plus que certains sont là depuis le début, et dix mois de cette vie infernale c'est un peu long ! [...]

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[...]

[Le 12 octobre 1915, le régiment de zouaves auquel appartient le lieutenant Victor Guillermin débarque à Salonique, sur le front d'Orient].

1916

[...]

Samedi 24 juin 1916 - Kosturjan

Manoeuvre avec le 1er Bataillon. Est-ce que j'appartiens à un régiment particulièrement déplorable ou bien est-ce général ? Elle n'est pas lamentable, cette man_uvre, elle est ignoble ! Toutes les prescriptions qui nous ont été édictées d'après l'expérience que nous pouvons avoir de la guerre demeurent lettre morte on fait d'une manière idiote des exercices idiots ! Toutes les erreurs formidables du début qui nous valurent des morts par milliers sont reproduites identiques. C'est le massacre qu'on prépare ! La faute à qui ? La faute au commandement. Le colonel ne vient jamais voir les manoeuvres, estimant que c'est du « détail », et comme tel indigne de lui. Aucun qui se préoccupe du détail et lui donne juste sa valeur, sans exagérer ! Si bien que du jour où l'on veut tenir la main à avoir une bonne exécution, on passe pour un tyran, j'en suis un exemple à ma compagnie. Il faut s'en tenir aux vieux clichés toujours, et tout exercice qui n'a pas été fait 100fois est a priori idiot j'en ai un exemple par mes adjudants qui sont persuadés que je leur ai fait faire un passage de rivière uniquement pour les embêter. Si l'on fait l'exercice classique, admis, bien stupide, tout le monde est content cela dispense de tout effort, de quelque nature qu'il soit !

[...]

Mardi 27 juin - Kosturjan

La victoire n'est pas loin : nos héroïques alliés anglais ont fait hier 2 prisonniers (deux), sur le front occidental bien entendu. Ils l'annoncent pompeusement sur leur communiqué. On parle du bluff germanique !......

Au fond lorsque les Boches, après avoir reconnu que nous avions beaucoup de ressort, nous proposaient officieusement une alliance contre l'Angleterre, ce n'était pas tellement absurde. Au point de vue boche s'entend, car notre personnalité aurait vite été engloutie par le germanisme envahissant. Mais enfin la solution qu'on nous proposait était logique syllogistiquement.

La guerre peut-elle finir victorieuse pour la France ? Il paraît peu probable qu'elle le puisse : la nation est trop fatiguée pour tenir le coup encore longtemps, et le serait-elle qu'il n'y aurait plus

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de France pendant 50parce qu'il n'y aurait plus de Français. On sera effrayé après la guerre quand on saura le massacre qui fut fait de nos concitoyens ! Nous n'avons qu'un allié qui compte : la Russie, mais cet allié n'a pas de canons et peu d'industrie. C'est par la Russie qu'une solution favorable pourrait être obtenue, mais il faudrait attendre trop longtemps et il n'est pas sûr que nous puissions tenir assez. L'Angleterre nous donne la maîtrise des mers, c'est tout. Même avec le service obligatoire, il ne faut pas prendre son armée au sérieux : 20 Anglais ne valent pas un Français comme soldats. L'Angleterre dépense de l'argent et se fera payer en bonne monnaie et en avantages commerciaux valables deux siècles la France gaspille du sang français et se fera payer en considération valable deux mois. Il y a une toute petite différence.

Quant à l'armée italienne, armée des adjectifs au superlatif, elle vaut la prose de ses communiqués et les poses de ses ténors !

[...]

Vendredi 6 octobre

On m'éveille le matin par du 105 boche qui éclate à 200m du village et autant de notre bivouac. Voilà qui n'est pas un fort bon voisinage nous allons changer d'emplacement et je vais nous loger derrière une croupe très défilée il n'y aura que 300m de plus à faire pour nous trouver, tout sera donc pour le mieux. C'est une simple mesure de prudence, au reste notre bivouac était trop en vue de l'ennemi.

A 10h, service religieux pour l'enterrement du colonel Dechizelle. Le drapeau est là, porté par Palmier une compagnie en armes rend les honneurs et, bien entendu, tous les officiers disponibles du régiment sont présents. Tout près, une batterie de 105 et une batterie de 120 tirent sans interruption la musique des zouaves et celle du 4 ème Régiment russe jouent alternativement des marches funèbres. C'est un magnifique spectacle de guerre, et nul soldat ne désirerait mourir et être enterré différemment !

Pendant la messe, Roblot, qui est devenu bombardier depuis la blessure d'Elmalek, communie pieusement. Roblot est un convaincu ! La messe finie, le commandant Gaussot qui a pris le commandement du régiment lit un petit discours il est extrêmement ému et j'en vois plusieurs qui ont les larmes aux yeux. Ce cercueil très simple de colonel, entouré de celui d'un téléphoniste tué la veille près de lui, et d'un zouave tué dans sa tranchée le matin même pour qui on n'a pas eu encore le temps de faire le coffre ultime, forme en effet un tableau saisissant. Loin de France, dans cette plaine de Monastir sur laquelle nous attirons les yeux du monde, avec l'entourage de ces soldats casqués qui étaient hier au feu et y seront demain, cet enterrement est un « beau spectacle ».

De la cour de ferme où le service funèbre eut lieu jusqu'au cimetière, des zouaves baïonnette

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au canon font la haie. Une nuée d'appareils photographiques est braquée sur le cortège, côté spécial de tous les spectacles analogues. Et le canon tonne...[...]

[...]

Samedi 14 octobre - St Petka. 11h30

On doit attaquer aujourd'hui sur le front Kenali - Negocani. Violente préparation d'artillerie de 8h à midi. Avec les moyens dont on dispose, on devrait réussir. Réussira-t-on ? J'ignore, mais ces moyens n'ont pas été mis en _uvre le mieux possible si réussite il devait y avoir, les troupes françaises devraient entrer ce soir à Monastir. Si nous n'avons pas Monastir ce soir, il faudra attendre six mois peut-être pour l'avoir !

Les canons lourds et légers tonnent sans interruption. Les Bulgares répondent très faiblement. Deux déserteurs de cette nuit disent avoir eu hier par le canon à leur seule compagnie 20 tués et 35 blessés. Il y a sans doute exagération, mais ils ont dû avoir des pertes tout de même. Imparfaitement engagée, cette action devrait pourtant réussir. Les pertes seraient seulement plus fortes qu'elles ne devraient. Nous verrons d'ici quelques heures ce qu'il faut penser de cette prévision immédiate.

Midi 15. Un 105 percutant en plein centre de la compagnie. Riquoire seul blessé au-dessous de l'_il il n'est pas peureux et l'a maintes fois prouvé pourtant il pleure doucement : il craint de perdre l'_il je le console de mon mieux. Tant il est vrai que risquer de mourir à la guerre n'est rien, mais risquer son avenir, risquer d'y être détérioré pour jamais, c'est beaucoup !

L'obus est tombé exactement où se trouvaient hier encore un groupe de cuisiniers du 242 ème ; ils sont partis ce matin, ils ont eu de la chance. A quelque 40m de là moi-même je faisais des essais de lancement de grenades. Peu d'impression sur mes nerfs j'ai allumé une cigarette pour me donner une contenance et suis allé sans hâte me mettre à l'abri Lussagnet était déjà dans un fossé ! Tous nos hommes aussi d'ailleurs couraient bien vite à leurs abris.

14h30. Où en sommes-nous ? Personne ne sait rien. A-t-on réussi vers Kenali ? Sarrail voulait qu'on enlève la position aujourd'hui. Voire ! Il est beau de dire brutalement, très brutalement, trop brutalement : « Ayez de l'énergie ! Ayez de la volonté ! Enlevez-moi cette position ! » Oh l'énergie épistolaire à la Sarrail !... Il est beau de le dire, il est mieux de mettre les gens à même d'exécuter. Parler, c'est le fait d'un rhéteur agir c'est le fait d'un homme !

Notre colonel est en première ligne, avec la 6 ème compagnie, pour diriger l'attaque. Un bon point pour lui.

Les liaisons avec l'artillerie sont faites au petit bonheur ou pas du tout. Je viens de voir Crépey qui « remplace » le colonel et qui pontifie en rendant les uns ou les autres responsables, sans

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se rendre compte que c'est le principe même qu'il faudrait changer pour l'établissement de ces liaisons.

Notre bataillon reste à St Petka en réserve de division à la disposition du général Dietrich.

Les Russes, dit-on, sont sortis de leurs tranchées à midi 20. Ils vont couper les fils de fer avec des cisailles ! Homérique ! On va employer cette méthode barbare contre des moyens de défense perfectionnés, est-on fou ? Les pétards de mélinite n'existent-ils plus ? Ne sont-ils pas encore inventés à l'A.O ?

Nous demeurons tout l'après-midi dans le calme le plus parfait après la canonnade violente du matin, l'artillerie se repose. L'artillerie adverse, elle, qui n'est pas « muselée », réagit sur nos batteries tout le jour, réaction d'ailleurs faible : les artilleurs bulgares tirent fort bien, sont fort attentifs, mais disposent de peu de munitions, et cela est extrêmement heureux pour nous car nous aurions des pertes formidables si l'ennemi avait pu nous rendre coup de canon pour coup de canon !

Le soir vient, un beau soir d'automne, calme et doré, magnifique. Les cuistots du 242 ème sont revenus à leur emplacement faire la soupe du soir, et comme l'un d'eux, la pipe aux lèvres, une marmite au bras gauche, va avec un léger balancement chercher de l'eau, l'_il vague et sans pensée, le béret un peu sur l'oreille, la vareuse à demi déboutonnée, Lussagnet a le mot de la situation : « La ménagère qui s'en va au travail ! »

Nous dînons chez un Macédonien qui est allé en Amérique et que nous avons trouvé depuis que les artilleurs, en nous faisant déménager, nous ont obligés à quitter notre ancien hôte. Celui-là n'est pas seul : ils sont 14 dans la maison la plupart sont des vieilles femmes d'âge indéterminé : ici lorsque les femmes ont passé la trentaine on ne peut plus savoir à première vue si elles ont 35 ans ou 65 ! Deux petits enfants de 2 ou 3 ans jouent près des vieilles ce sont les premiers que je vois, il y en a donc dans le village, mais on les cloître. Une jeune fille aussi, d'une quinzaine d'années, les pieds nus inommément sales, la tête enveloppée d'un mouchoir blanc bordé d'une bande bleue et rouge ; Lussagnet lui « fait de l'oeil ». Simple jeu d'ailleurs, et je suis absolument persuadé que Lussagnet n'ira jamais « plus loin », mais la fille que l'on regarde est plus coquette, elle affecte d'arranger son mouchoir, éternels gestes féminins, et cela amuse Lussagnet.

Après dîner, nous rencontrons Henry et ses 3 lieutenants : Pérez, Roques et Donnain tous vont aux nouvelles. Pas de nouvelles. Donc mauvaises nouvelles : l'attaque n'a pas dû réussir. Sarrail doit fulminer...

[...]

Lundi 6 novembre - Ravin de Slivica

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C'est une faiblesse ; il faut l'avouer. Lorsque Lussagnet m'a dit tenir de bonne source qu'un important mouvement socialiste internationaliste avait lieu en beaucoup de pays, je me suis laissé aller à l'espoir que la convulsion se terminerait peut-être bientôt par cet intermédiaire. Je sais bien que militairement la décision n'est pas possible, quoi qu'on nous raconte pour en faire accroire! Je viens de recevoir une lettre de M. Grimard, de Decazeville : l'usine construit un nouvel atelier pour faire de gros obus et l'on « espère » que dans 4 mois d'ici l'atelier sera fini et pourra « commencer » à produire. Vaines illusions! La guerre durera encore longtemps... longtemps...

Et lorsque, comme Lescure un jour, je me demande ce que la guerre « m'aura rapporté », je trouve un singulier déficit pratique, intellectuel et même moral! Je fais partie de la catégorie des imbéciles qui n'ont même pas réussi à s'embusquer ; je fais encore mon métier consciencieusement, et je demeure lieutenant : je travaille, les autres cueillent les profits et les honneurs. Heureusement, je cultive Montaigne et Epictète!

Bombardement de 14h à 14h20. On nous avertit à 14h10, alors que le bombardement est déjà commencé, en nous demandant « si nous remarquons un fléchissement dans la ligne ennemie d'en profiter pour prendre des tranchées et si possible poursuivre. » Pyramidal! Après 27 mois de guerre!... Vingt-sept!... Il faut être doué d'une belle dose de naïveté! Bien entendu nul ne bouge et les Boches se bornent à répondre.

Mardi 7 novembre - Ravin de Slivica

On nous donne un pamphlet sur « l'usure adverse ». Mais on ne parle pas de notre usure à nous, bien entendu! Lussagnet a reçu de sa femme le renseignement suivant : le 3 ème bis zouaves ayant perdu beaucoup de monde à Verdun, à la cote 304, fut complété comme effectif, envoyé au repos et jeté dans la mêlée de la Somme en quinze jours il y a laissé 1006 tués. Les blessés étaient en conséquence. Selon l'expression admise, « les hommes de ce régiment n'en veulent plus ». Je le comprends. Tout au plus pourront-ils tenir dans des tranchées calmes, mais s'ils sont marmités ils fuiront.

Non, nos hommes n'ont plus l'espoir de la victoire finale. Et moi-même, tout en soutenant leur courage défaillant, je n'en ai pas davantage l'espoir. Parfois même je me demande où est le devoir : y a-t-il vraiment dans la conception allemande une grosse infériorité morale ? Et qu'est-ce qu'une infériorité morale ? Cette loi de la force contre laquelle proteste nos esprits timorés n'est-elle pas au fond une loi naturelle inéluctable, presque une loi physique ? Alors que nous nous posons en champions de la Civilisation, n'y en a-t-il pas parmi nous qui sont aussi féroces que les Boches ? Nos braves alliés serbes par exemple sont-ils toujours d'une exquise douceur ? Et les Boches ont-ils tout à fait tort de nous dénoncer aux neutres, nous qui armons des sauvages de l'Afrique contre eux ? Toutes les expéditions coloniales ne sont-elles pas en définitive la consécration officielle et universelle de cette loi de la force systématiquement organisée ? Ces expéditions ne vont-elles pas toutes avec des atrocités soigneusement

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étouffées ? Nous hurlons aux déportations du Nord de la France en pays envahi, mais... et les camps de concentration anglais lors de la guerre contre les Boers ? On torpille des navires de commerce, on bombarde des villes ouvertes, entendu, mais les grenadiers de Napoléon furent-ils toujours de petits saints, la cavalerie cosaque fut-elle toujours renommée pour l'urbanité de ses moeurs ? Alors où est le Devoir ? Où est la Vérité ? Où se cache la logique derrière les élucubrations des rhéteurs ? Et que faut-il scientifiquement souhaiter ? Notre triomphe ? Celui des Boches ? Le maintien du statu quo ? Je ne sais plus ! !

« Car chacun, dans la joie et dans la douleur, est seul, infiniment seul ! » De qui c'est ? J'ai oublié. Mais c'est « vrai ». Profondément « vrai ». Je fais l'impossible pour que mes hommes aient le plus de repos possible. M'en savent-ils gré ? Du tout ! Lorsque je leur donne un abri à me faire, ils grognent parce qu'ils préféreraient dormir. Aujourd'hui je demande de m'apporter des rondins : on m'en envoie 4 ! Pas un de plus. Dans la vie on trouve des imbéciles. Il faut se ranger dans l'un ou l'autre parti. Pour réussir avec les hommes point n'est besoin de les servir, il faut les flatter.

[...]

Vendredi 10 novembre 1916

Ravin de Slivica

A 6h35 du matin je reçois l'ordre d'attaque. C'est une attaque prévue depuis 7 à 8 jours on nous avertit à 6h35 pour attaquer à 11h. Le temps d'aller à l'échelon prévenir les muletiers et de revenir avec les équipes au repos, il sera plus de 9h. Pas de temps à perdre!

Première réflexion, tout à fait égoïste : « Ah! C'est un prétexte pour faire venir tout le monde en ligne. Et quand ils y seront je ne serai pas prêt à les faire retourner au repos de sitôt! Quand ils subissent une petite fatigue ils se plaignent, eux qui sont pourtant cent fois plus heureux que dans une compagnie. Très bien, je les laisserai perpétuellement en ligne et je leur répéterai que je les plains de tout mon coeur, je leur donnerai des cigarettes, et ce sera de la basse popularité, mais ce sera de la popularité tout de même. Et le bon Lussagnet qui était si vexé parce que je l'ai empêché de prendre des caisses en zinc pour la toiture de son abri, il gardera son abri de première ligne sous les rochers, de la sorte il regrettera moins son zinc. Oh je sais très bien qu'il ne sera pas content, mais je jouerai la comédie, je feindrai une grande terreur de l'autorité, et sans le savoir le doux garçon cueillera les fruits amers de trop d'amour du confort! » Et je me lève enchanté du bon tour que je vais jouer à ce brave garçon qui manque de philosophie.

Le complément en hommes arrive vers 9h1/2 - 10h. L'attaque doit avoir lieu à 11h, mais c'est la 3 ème Armée qui doit attaquer et nous devons seulement faire du combat de démonstration. Violent bombardement auquel l'ennemi répond coup pour coup. Je suis persuadé que l'attaque

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ne réussira pas, et tous nos hommes sentent que nous allons à un échec. Depuis le début je n'ai pas assisté à une seule affaire qui m'ait donné l'impression d'être préparée de main de maître et doive par conséquent réussir. Pour aller à l'attaque dans de telles conditions, il faut plus que du cran! On veut après ça que nous ayons un moral élevé!!

Le bombardement a été fait par des artilleurs plutôt piteux, tout est bombardé, n'empêche que les compagnies qui sortent sont reçues à coups de fusil et de mitrailleuses par un ennemi intact.

Pérez est tué, Pérez, lieutenant à la 1 ère , Alsacien qui parlait français avec le pur accent de Colmar, Pérez a été tué d'une balle à la tête. Imprudence : il se promenait debout, au pas, à 150m des Bulgares! Il disait le matin même : « Ah, c'est ici que nous allons gagner notre Croix de la Légion d'Honneur! » C'est ici qu'il a trouvé la mort : il ne faut pas forcer la destinée. Pérez a été tué comme Dechizelle, pour la gloriole. Et sa mort n'a servi à rien.

A la fin de la journée, en trois ou quatre fois, le colonel donne l'ordre « d'avancer à tout prix ». C'est parfaitement idiot. Il y a même un énergumène qui découvre depuis l'arrière que les Bulgares s'enfuient devant notre front. Et Roblot qui téléphone ce précieux renseignement ajoute : « Faites le nécessaire! » Pas mal. De mieux en mieux.

Bilan de la journée au bataillon : gain de 50 à 100m de terrain (il y a 500 à 600m de zone neutre) et 46 hommes de pertes, dont 12 tués. Déplorable!

Samedi 11 novembre 1916

Ravin de Slivica

Continuation de la même sinistre plaisanterie. Mais pour « diminuer les pertes » sans doute, on attaque par petits paquets. Régime d'économies, économies de bouts de chandelles. On en sait le prix! Ordre formel d'attaquer à tout prix. Des pertes encore, et combien inutiles! Petit succès à droite pour la 6 ème qui fait quelques prisonniers. Ordres tout le front de Marianovitch : il faut enlever les positions « à tout prix »! Marianovitch est un vampire.

Dimanche 12 novembre

Ravin de Slivica

Encore même genre de travail, on s'entête, et le Marianovitch continue ses élucubrations formelles. On engage la compagnie de réserve ; c'est la 3 ème que Dulac commande depuis l'évacuation de Grisot, palustre trop avancé. Grisot l'a échappé belle! Marmitage de la 3 ème compagnie. Le soir, Dulac tué. Aymard blessé, enterré par un 150. De la 3 ème compagnie sont tués ou blessés tous les gradés : l'adjudant est blessé, le sergent major tué. Il n'y reste

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que 3 sergents !

Et toujours des ordres formels, et toujours pas de préparation d'artillerie!

Lundi 13 novembre

Ravin de Slivica

Préparation d'artillerie un peu meilleure sur notre fameuse dent rocheuse. A gauche, devant le 3 ème Bataillon, à la « Redoute », l'attaque marche mieux : les Boches lèvent les mains et se rendent en gros paquets. Résultat : 422 prisonniers par le régiment ! Au total 600 par toute la division. Prix de la fameuse dent rocheuse. Revenu loger au ravin.

Mardi 14 novembre

Départ du ravin le matin, monté longtemps. Reprise de l'offensive. La veille mis en batterie 2 mitrailleuses sur les Boches (2 Maxims), au total 4 Maxims trouvées par la compagnie. Déplacement de plusieurs compagnies le matin, on abandonne les 2 Maxims. Ordre d'attaque. Bombardement boche. Plusieurs zouaves blessés par le 75 serbe. Bouton blessé. Marmitage effrayant et lourdes, très lourdes pertes. Les compagnies tourbillonnent, et le soir c'est un mélange invraisemblable. Une section boche qui aurait du cran enlèverait tout le bataillon ! Presque plus d'officiers et plus d'hommes ! Logé dans un trou de rocher. Et cependant fait des prisonniers.

Mercredi 15 novembre

Départ au point du jour de notre col près de Topavci. Dans tranchées boches voisines, beaucoup de matériel de toute sorte. Neige. Brouillard. Eteint 2 mitrailleuses boches. Arrivée sur un sommet où l'on s'arrête. Toujours désordre. Weber beaucoup trop à l'arrière. Couché avec Lussagnet dans un trou de 60-70cm de large et 1m50-1m60 de long. Nous y avons tenu ! Fantastique. Les corvées de soupe errent toute la nuit. Pas drôle. Blessés boches abandonnés, par la neige et le brouillard dans ce pays sauvage sans habitants, sans communications. Pas gai, vraiment, pas gai du tout ! Vers 14h on nous annonce que Monastir serait pris.

Jeudi 16 novembre

Même point. Pluie glacée, froid, neige, brouillard opaque. Ordre d'avancer. Immobilité. Weber réquisitionne notre abri ! Logé dans les rochers. Altitude de 1.000 à 1.100m. Impossible rien faire par un temps semblable. Sautes de brouillard. Temps horriblement dur. Vent horriblement froid. Vraiment pas drôle ! Le moral baisse chez tous, tous aspirent au repos. Il paraît maintenant que Monastir n'est pas pris !

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Vendredi 17 novembre

Nous étions dans les environs de Jaratok. Reprise du mouvement en avant, il faudrait conquérir la cote 1212. Avance lente. La CM1 va bien, mais je trouve que la CM2 va beaucoup moins bien elle reste à peu près en réserve de nous. Je pousse une section très en avant le colonel qui se trouve par là paraît content des dispositions que j'ai prises. Monté quelques toiles de tente avec Lussagnet pour loger le soir, dans les rochers.

Samedi 18 novembre

Enlevé sans beaucoup de casse les dents rocheuses en avant de nous, les Serbes enlèvent la cote 1212. Poursuite fort molle. Personne en avant, bien entendu, sans cela on pourrait faire une attaque de flanc magnifique. On ne descend même pas du point très élevé où nous sommes à Orchova où sont encore trois ou quatre Bulgares. Dans la plaine en bas on voit fuir les convois d'artillerie et de ravitaillement. Et Lefèvre vient voir ses sections très tard le soir, alors que j'ai moi-même fait tirer ses pièces !

Logé dans la tranchée bulgare conquise, avec Lussagnet sur un peu d'herbe sèche. Et Bruneau et Bertin toute la nuit font du feu près de nos pieds et ramènent les couvertures sur nous pour que nous n'ayons pas froid.

Dimanche 19 novembre

Les Bulgaro-Boches fuient éperdument, et c'est à peine si nous les suivons ! C'est bien autre chose la poursuite ! Patrouille faite moi-même à Orchova j'y enlève deux « prisonniers », qui ne sont autres que de pauvres diables Bulgares restés endormis au village. La ligne de résistance boche est à 2km à peine du village et les patrouilles serbes se font accueillir à coups de fusil.

Réseau téléphonique très dense abandonné par les Bulgares. Caisses de bombes, douilles d'obus, équipements, il y a de tout.

Le régiment est enfin relevé il passe en réserve de division près de Cegel. Contrordre il va près d'Orchova. Encore contrordre car à Orchova il serait trop près de la ligne, on s'arrête à moitié chemin. Monté le camp. Nos tentes ne sont pas là. Logé dans un trou.

Weisgerber et Gary nommés sous-lieutenants Pierson reste à la CM2, cela me fait plaisir. Gary reste à la CM1, j'en suis content aussi. Baysset en éprouve de l'humeur, mais je n'en ai cure : il s'est fait porter malade, je vais faire en sorte de l'évacuer, je serai dès lors au comble de mes voeux.

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[...]

Mercredi 22 novembre

Il y a toujours des blessés boches et bulgares abandonnés depuis trois et quatre jours qu'on trouve et qu'on relève peu à peu. Ils sont restés en plein vent malgré le froid, la pluie, la neige, le vent, sans boire ni manger, affaiblis par le sang perdu, voulant vivre, et vivant. Mais combien seront morts en voyant venir la Mort sans que nul ne le sache ! Mourir ainsi, après semblables souffrances, est vraiment dur !

Hier vers midi on a relevé un blessé boche, blessé du matin, et qui était arrivé la veille seulement du front de la Somme. De la Somme à Monastir leur voyage s'était effectué en quatre jours seulement ! [...]

Le 12 ou le 13, comme on devait attaquer, j'ai pris du rhum (schnick), puis encore un peu, puis encore. J'étais énervé, mais cela était fort utile : quand le bombardement est violent, il ne faut pas être trop de sang-froid, il suffit de l'être juste assez. J'ai eu du « cran », et c'est à l'alcool que j'en suis redevable en partie : sans être ivre, j'avais quelque excitation, et cela était favorable. [...]

[...]

Jeudi 7 décembre

Vranovci - Départ par le brouillard et la pluie du Sud de Vranovci pour un ravin plus au Nord. Gadoue. Tir d'artillerie - je ne dis pas préparation car les obus tombent où ils peuvent. La 1 ère et la 3 ème Armées serbes doivent attaquer, mais il ne pleut peut-être pas à Salonique d'où l'on commande l'affaire et nul ne donne contrordre. On va charger sur un lac de boue. Si ça ne réussit pas !...

Qu'est-ce qu'on appelle « le moral » ? Ne dirait-on pas que j'ai « le moral » bien bas ? Non, pourtant, puisque j'espère m'en tirer. Mais en appliquant une théorie des probabilités, je me dis que la guerre finira quand il ne restera plus de fantassins français il restera bien des artilleurs et quelques mitrailleurs mais plus du tout de fantassins. Leur sacrifice sera inutile, totalement inutile, alors n'est-il pas idiot de continuer à les envoyer à la boucherie, puisque les Boches nous en tuent davantage que nous ne leur en tuons ?

Nos hommes disent qu'on se moque d'eux en les envoyant indéfiniment à l'attaque ils ont raison car les conditions sont stupides. Mais qu'y faire ?

Je deviens révolutionnaire, et j'en arrive à souhaiter un massacre général de tous nos chefs, mais les hommes peuvent-ils quelque chose ? Non, ils ne peuvent rien ils sont pris dans un

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engrenage anonyme qui les broiera nécessairement, tôt ou tard. Et s'ils tentaient la moindre résistance, elle serait étouffée dans leur sang, à peine née. Il n'est même pas souhaitable que cette résistance se produise, car la déliquescence de notre pauvre pays semblerait trop lamentable.

Dès lors que faire ? Rien ? Pas grand chose ! Tâcher d'avoir des chefs capables si ce n'est pas un souhait platonique.

Et que désirer sur l'issue de la guerre ? Évidemment souhaiter sa fin, mais quelle fin ? Nous serons battus, nous sommes battus, c'est entendu. Dès lors, n'en arrivera-t-on pas à se réjouir de tout insuccès qui réduira la durée des hostilités, et à gémir sur tout succès relatif (nos succès sont toujours très relatifs) parce que ce succès allongera inutilement la farce ?

Mais le fantassin n'en reste pas moins le suicidé par persuasion !

Les deux artilleries ne tirent pas en même temps. Par exemple la nôtre commence, puis c'est le tour des Boches après midi. Mais pas ensemble. De même les avions des 2 partis ne sortent pas à la même heure.

Un trou dans lequel je couche avec Gary. Genre Ablain St Nazaire. Beaucoup de boue dehors. Une bâche sous laquelle il pleut un peu. Une entrée fort basse et peu large, peu solide. Il pleut désespérément. Quelles illusions perdues pleure donc le ciel ?

[...]

Mardi 19 décembre

Vranovci - Nous allons prendre nos quartiers d'hiver sur place, mettre du fil de fer et construire des abris. On nous donne les ordres, mais pas de matériaux, cela va de soi ! Et les ressources locales consistent essentiellement en boue et en rochers. C'est peu, évidemment.

Après la guerre il y aura une crise formidable des filles à marier le déficit en hommes sera considérable, comment dès lors va se faire l'évolution ? Il y aura nécessairement une diminution dans les convoitises sociales des jeunes filles, elles épouseront des situations moindres que celles qu'on désirait pour elles et qu'elles-mêmes espéraient avant la guerre.

Dans un milieu donné les plus fortes dots auront seules des chances sérieuses d'être épousées. Les hommes dès lors en profiteront quelque peu, d'où à la fois une obligation pour les filles mal dotées de travailler et une cause supplémentaire de renchérissement du prix de la vie.

L'obligation du travail pour les femmes se fera plus impérieuse, car le trottoir ne pourra les

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nourrir toutes, la demande devenant bien moins forte et l'offre au contraire allant en croissant beaucoup. L'avilissement des prix ne permettra qu'à peine aux prostituées de subsister.

Bon nombre de femmes seront donc condamnées à la stérilité involontaire. Cela ne supprimera ni leurs désirs ni même leurs besoins physiques. Il ne serait pas juste de régler cette crise en admettant seulement des filles-mères subvenant aux besoins de leur progéniture, l'homme en doit avoir aussi la responsabilité. Va-t-on dès lors en arriver à une sorte de polygamie plus ou moins avouée, plus ou moins déguisée ? Faudra-t-il au contraire imposer le malthusianisme aux unes en laissant la fécondité aux autres ?

Il y a là toute une série de problèmes à peine posés, non résolus, et fort intéressants. [...]

[...]

1917

[...]

Samedi 13 janvier

Kenali - J'ai rencontré Aymes. Aymes n'a pas été cité pour les affaires de novembre, et il méritait bien plus que quiconque de l'être, aussi je conçois qu'il ne soit pas particulièrement satisfait. Ce crétin de Laffitte a jugé qu'il avait assez de récompenses eu égard à son âge ! La jeunesse devient un défaut, la capacité une infériorité dans cette prodigieuse entreprise de crimes à bas prix qui s'appelle l'Armée française !

L'armée ? Une association de bandits, reconnue et protégée par le gouvernement, dans laquelle les décorations et les places sont en général données en n'ayant d'égards que pour l'incapacité, la lâcheté, la mauvaise foi et le gâtisme.

[...]

Mardi 16 janvier

Kenali - Voilà qui est important, et intéressant, et grave ! Tous nos hommes - ou presque tous - se sont réunis ce soir en conseil de guerre hors du village ! Pourquoi ? J'ai pu savoir à grand peine, en interrogeant Raynal et lui promettant sur mon honneur de ne rien dévoiler à personne de ce qu'il me dirait, j'ai pu savoir qu'ayant ouï dire que nous remontions aux tranchées le 25, ils l'avaient trouvé mauvais et en conséquence fait cette réunion. Que s'y est-il dit ? Je ferai en sorte de savoir demain. Le fait est que notre situation est un peu bizarre et défavorisée : la 11 ème Division coloniale à laquelle nous appartenions est relevée, va au repos la 17 ème Coloniale va monter aux tranchées, alors on nous retire de la 11 ème pour

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nous mettre à la 17 ème ! C'est un peu trop pour les mêmes, il ne faut cependant pas abuser, et on nous prend vraiment trop pour des imbéciles ! Nos hommes s'en sont rendus compte, et un meneur quelconque a dû les grouper. Symptôme grave, très grave, redoutable ! Qu'y faire ? Rien, hélas ! Car si nos hommes n'ont pas raison, ils n'ont pas tort non plus ! Ils voudraient des chefs qui leur fassent faire des choses logiques, ils ne trouvent que des vieilles badernes qui les font tuer sans profit. Une bonne révolution serait éminemment souhaitable, mais il est bien évident que ce n'est pas le moment. Alors ? Que faire ? Quelle solution adopter qui permettra à l'homme qu'il faut d'être où il faut ?

Mercredi 17 janvier

Kenali - L'histoire d'hier soir a eu un certain retentissement. Le colonel, fort embêté, a réuni au début de cet après-midi ses chefs de bataillon et ses commandants de compagnie pour leur demander de parler aux hommes et les dissuader d'insister. Bien entendu il a affirmé qu'il se moquait des manifestations qu'on pouvait faire, il a annoncé qu'on fusillerait sans hésitation quiconque refuserait de marcher, mais de l'avis de Donain, de Lakanal, de Louis, de bien d'autres, son discours « sentait » un gros ennui, un très gros ennui. Il a parlé également des citations, mais là il a menti effrontément en prétendant qu'on avait réduit ses demandes. Ce fut simple : les tués ont été cités à l'armée, les blessés, suivant la gravité, le furent au corps d'armée, à la division, à la brigade. Il promet ce citer les vivants intacts au régiment. Pour les officiers, lui a eu l'armée, ainsi que Léoni, un braillard corse assez gâteux, et Guyader, adjudant-major au 2 ème Bataillon, blessé et arriviste. Les blessés ont eu le corps d'armée et au-dessous, surtout au-dessous. Henry n'a rien, Denain n'a rien qu'une gamelle serbe, Aymes de même. Fourmentrau n'a rien, et Fourmentrau est amputé par suite de sa blessure. Pas à dire : Laffitte est un psychologue.

L'objet du mouvement est moins d'ailleurs relatif au départ aux tranchées qu'aux permissions : il en est qui depuis 26 mois n'ont pas eu un jour de permission ! [...]

[...]

Dimanche 28 janvier

[...] La guerre future : l'attaque par 500, 1.000, 2.000, 5.000 tanks portant de l'artillerie de 75, de 105. Des tanks de 50, 80, 100 tonnes. La défense élevant des murs verticaux de 10 à 12m de haut, creusant des souterrains à 50 ou 100m de profondeur.

La guerre de l'homme contre du matériel est une hérésie formidable : il serait aussi absurde de faire battre une corvette contre un cuirassé : il faut le cuirassé de terre, la forteresse mobile, le tank ! L'avenir est au mécanicien. Machines lourdes (tanks) et machines légères (automitrailleuses et autocanons) sont les armes de combat de l'avenir. Le général sera dès lors un industriel de génie. Rien de plus, mais il sera cela. Sinon, il sera battu.

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L'individu restera quelque chose seulement dans la guerre de montagne le combattant normal sera un mécanicien.

Pluie le soir.[Le lendemain, Victor Guillermin est envoyé à Salonique, d'où il est rapatrié vers Marseille, par bateau, entre le 10 et le 14 mars 1917. Après un périple qui le mène à Vendat, puis Vichy, il obtient un congé et rentre à Decazeville le 4 septembre 1917, date à laquelle il achève le 7e et dernier carnet de ce Journal de Marche 1914-1918].

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