Upload
coccinelle-molotov
View
242
Download
7
Embed Size (px)
DESCRIPTION
C’est la fin du sommeil pour les coccinelles. A l’instar de ses congénères, la Coccinelle Molotov sort doucement de son écorce, pour contempler à nouveau le vaste monde. Comme la nature est en friche cette année ! La sortie de la torpeur hivernale n’est pas aisée pour notre explosif coléoptère. Aussi souhaite-elle l’indulgence de ses lecteurs pour ce numéro 0, pondu dans l’urgence du mois de Germinal. Et surtout, la Coccinelle Molotov a besoin de vous : pour la lire, la diffuser; pour en rire ou en pleurer; pour la nourrir d’amour, d’eau fraîche, d’informations croustillantes et de pucerons dodus.N’oubliez pas que la coccinelle est un des meilleurs insecticides naturels, parfaitement adaptée pour entretenir les jardins du 7e arrondissement. Et si vous l’aidez à s’envoler, elle vous apportera beau temps et air frais toute l’année.
Citation preview
N
entendent mettre
fin aux “dérives”
de la direction de
l'institution,
passibles de pour-
suites...
C’est aussi la fin
du sommeil pour
les coccinelles. A
l’instar de ses
congénères, la
Coccinelle Molotov
sort doucement de
son écorce, pour
contempler à nou-
veau le vaste mon-
de. Comme la natu-
re est en friche
cette année ! La
sortie de la tor-
peur hivernale
n’est pas aisée
pour notre explo-
sif coléoptère.
Aussi souhaite-
elle l’indulgence
de ses lecteurs
pour ce numéro 0,
La coccinelle fait le bilan
Nadia Marik, veuve
du précédent direc-
teur et directrice
adjointe avec pour
principal mission
sous Descoings puis
Kres de lever des
fonds privés pour la
FNSP, a démissionné.
Par souci de trans-
parence et pour évi-
ter les allusions
diffamatoires habi-
tuelles de collu-
sion voire de népo-
tisme, Nadia Marik
sera (a priori) rem-
placée par Mme
Jouyet, unie par les
liens sacrés et ré-
publicains du maria-
ge avec M. Jouyet,
futur ex membre du
CA de la FNP et di-
recteur de la Caisse
des dépôts et consi-
gnations. Comme ça,
ça reste en famil-
le ! Bienvenue Madâ-
me Jouyet !
Sommaire :
Pour son numéro zéro, la Coccinelle revient sur l’année académique écoulée, et s’occupe
surtout de celles et ceux qui ne l’ont pas vue
passer. Hé, vous dormiez ? Vous décuviez ? Vous avez raté les trémolos d’Occupy Bout-
my ? La Coccinelle vous propose un dossier
spécial AG, et quelques bricoles, histoire
d’avoir des étoiles plein les yeux pendant
l’été.
Si on a assez de sous, au prochain numéro,
on vous offre l’horoscope.
Ils ont illuminé notre année 2
Ainsi parlait le média libre 2
Les perles de la coccinelle 4
Notre dossier AG 6
Jean le Valeureux 10
Le saviez-vous ? Le CNESER 11
Jeux et remerciements 12
Dans ce numéro :
Coccin
elle
Molo
tov !
LE JOURNAL DES MORPIONS DANS L’ÉLITE
Année 1, Numéro 0
Avril 2013
s Editorial
Comme disaient les
bigots battant le
pavé pour vivre
l’excitation de la
rébellion, en fa-
mille normale : le
printemps serait-
il français?
A Sciences Po, on
fête le 78e balai
de Jean Claude Ca-
sanova. Notre Raïs
à nous, poussé par
ses émois amoureux
s’est fendu de re-
marques frétillan-
tes envers des
étudiantEs protes-
tataires de Pipo
(vaffanculo!).
Mais il est vrai
qu’un certain nom-
bre de gauchistes,
telles que les ma-
gistratEs de la
Cour des comptes,
Breaking News : MadAAAme Jouyet est la !
pondu dans l’urgen-
ce du mois de Ger-
minal. Et surtout,
la Coccinelle Molo-
tov a besoin de
vous : pour la li-
re, la diffuser;
pour en rire ou en
pleurer; pour la
nourrir d’amour,
d’eau fraîche,
d’informations
croustillantes et
de pucerons dodus.
N’oubliez pas que
la coccinelle est
un des meilleurs
insecticides natu-
rels, parfaitement
adaptée pour entre-
tenir les jardins
du 7e arrondisse-
ment. Et si vous
l’aidez à s’envo-
ler, elle vous ap-
portera beau temps
et air frais toute
l’année.
Page 2 COCCI NELLE MOLOT OV !
#1 Tara Heuzé
Tara Heuzé est étudiante en
deuxième année à SciencesPo.
Audacieuse rédactrice d’un
poignant billet aux accents
libéraux pavolviens à propos
de « La crise à SciencesPo »
dans les colonnes de la Tri-
bune, elle développe un art
du name-dropping que lui en-
vierait Frédéric Beigbeider
en redescente de prods. Tara
s’enorgueillit d’appartenir
à une institution presti-
gieuse qui « rayonne au plan
international » et salue Ri-
chie le révolutionnaire «
qui a renversé l’ordre éta-
bli ». Editocrate en herbe,
elle rappelle qu’ « […] En
France nous sommes les cham-
p i o n s d e l ' a u t o ‐
dévalorisation, et la
mise au pilori de Sciences-
Po, de l'ère Descoings,
d'Hervé Crès et de tous
leurs succès en témoigne. ».
Revancharde, elle pourfend
notamment le « conservatisme
» du nouveau gouvernement,
et la minorité bruyante de
l’Unef accusée de soutenir «
la fronde des personnels » -
accusation calomnieuse, ils
n’en ont pas branlé une ! Le
conseil de Tara pour un été
de folie: exclame-toi : «
Vive la crise ! » et admire
ton nombril en toute dé-
contraction.
#2 Etudiants pour Sciences
Po (collectif)
« Petits-bourgeois de tous
les pays, unissez-vous ! ».
On ne les présente plus.
Leur vidéo a fait le
tour de Facebook. Dans un
style dynamique à mi-chemin
entre Droopy et Geneviève de
Fontenay, la leadeuse du
s e u l - v r a i - s y n d i c a t -
in dé pe nd an t - im pa rt i al -
objectif (entendez « coquil-
le vide montée de toute piè-
ce par la direction sortante
avec des opportunistes for-
cenés ») y exhortait les
étudiants à faire entendre
leur voix trop longtemps né-
gligée, contre les dérives
une presse hargneuse aux
ordres du pouvoir socialis-
te. Un responsable barbichu
de la vie étudiante les au-
rait diagnostiqués comme «
encore plus inutiles que feu
la Cé », ce qui n’est pas
très sympa pour nos amis de
la CFDT-jeunes. Il faut dire
qu’on rencontre tant de so-
cio-démocrates de droite à
SciencesPo qu’il y a de quoi
être perdu. Le conseil d’ESP
pour cet été : aucun, leur
facebook est mort depuis le
5 février.
#3 Ronan Maurel
Star quasi-incontestée de la
world famous éloquence « à
la Sciences Po », Ronan nage
comme un poisson dans l’eau
dans le sillage de David C.,
son maître à penser depuis
que DSK a dû s’éclipser de
la vie politique. Ses ta-
lents d’orateur lui ont même
permis de faire croire qu’il
était de gauche pendant
l’occupation de SciencesPo.
Cabotin impénitent, il se
prépare une belle carrière
dans la com’ politique : dé-
fendre le traité de Lisbon-
ne ? La réforme des retrai-
tes ? Les interventions mi-
litaires douteuses ? Yes he
can, mais c’est surtout par
plaisir de casser les commu-
nistes de la SNCF, les éco-
logistes à la bougie et les
islamo-trotskystes ! Sa ré-
partie hors-norme suffira-t-
elle pour offrir une place
au soleil de la nouvelle
gauche SWAGG à notre Brice
de Nice du social -
ilbéralisme ? Son conseil
pour cet été : « être de
gauche, c’est vendre du rê-
ve, mais c’est aussi d’abord
être solidaire autour de
soi, notamment des déshéri-
tés (par exemple : passez
vos vacances avec la
#teamColon pour lui
remonter le moral) ».
Ils ont illumine notre annee :
lement, en ces temps de dic-
tature du prolétariat momo-
sexuel, sous la main de fer
du bolchévique inverti* Hol-
lande, force est de recon-
naître que la liberté d’ex-
pression est étouffée par le
poids d’un conformisme de
plus en plus pesant. A dire
vrai, toute la démocratie
est ébranlée par l’emprise
du «politiquement correct»,
censure appuyée par des me-
naces jdanoviennes, interdi-
sant toute poésie mâle que
l’Histoire de France appré-
cie tant.
Heureusement, quelques
grands démocrates demeurent,
Le saint fondement de la dé-
mocratie – laïque – réside
sans nul doute dans la li-
berté d’expression. Les mé-
dias libres de Sciences Po
(salut, camarades !), Scien-
ces Po TV, LaPéniche.net, et
la Radio de Sciences Po
(RSP) y tiennent comme à la
prunelle de leurs yeux. Seu-
Ainsi parlait le media libre D
ANNÉE 1 , NUMÉR O 0
et mènent dans l’ombre cet
héroïque et ingrat combat :
redonner la parole à ceux
que l’on n’entend pas. Les
réac’ démocrates, les racis-
tes démocrates, les homopho-
bes démocrates, toutes ces
petites gens au chapelet
Hermes ou la chevalière
SS**. Au premier rang de ces
braves combattants, tout le
distingué staff de la dis-
tinguée émission « Ainsi
parlait », animée par Noé
Tissot (démocrate syndica-
liste majoritaire***) et
J e a n - M i c h e l L e r o y
(secrétaire général du parti
de l’In-nocence), rejoints
par Emmanuel Aumonier (preux
chevalier du média libre)
pour leur seconde émission.
Tissot et Leroy ont invité,
pour leur première émission,
l’aimable Renaud Camus, su-
périeur direct de Leroy au
parti de l’In-nocence. Re-
naud Camus était présenté,
sur le site de l’émission,
comme un « écrivain et homme
politique. » Un démocrate.
Un démocrate dirigeant un
parti où l’on s’indigne de
la « colonisation algérienne
de la France**** », où l’on
s’agite en criant que le
changement de civilisation
menace. Un démocrate ayant
échoué à réunir les 500 si-
gnatures nécessaires au dé-
pôt de sa candidature à l’é-
lection présidentielle de
2012, et qui a, par dépit,
appelé à voter Marine Le
Pen. Tout en maîtrisant à
merveille le racisme 2.0, à
savoir l’islamophobie laï-
que, Camus reste expert dans
le registre plus tradition-
nel national-démocrate, com-
me en témoigne cet extrait
de son journal, publié sous
le titre La campagne de
France, où il dénonce la
surreprésentation des you-
pins, euh, des juifs dans
une émission de France
Culture :
«Les collaborateurs juifs du
Panorama de France-Culture
exagèrent un peu tout de mê-
me : d’une part ils sont à
peu près quatre sur cinq à
chaque émission, ou quatre
sur six ou cinq sur sept, ce
qui, sur un poste national
ou presque officiel, consti-
tue une nette sur -
représentation d’un groupe
ethnique ou religieux don-
né ; d’autre part, ils font
en sorte qu’une émission par
semaine au moins soit consa-
crée à la culture juive, à
la religion juive, à des
écrivains juifs, à l’État
d’Israël et à sa politique,
à la vie des juifs en France
et de par le monde, aujourd-
’hui ou à travers les siè-
cles.»
Pour l’anecdote, Tissot et
Leroy avaient choisi comme
générique de cette première
émission – conservé pour la
seconde – un peu de… Richard
Strauss, compositeur alle-
mand connu pour ses amitiés
nazies (une photo célèbre
l’a immortalisé serrant la
main de Goebbels). Bien en-
tendu, étant donné le
conformisme petit-bourgeois
qui nous écrase, Camus a été
taxé d’antisémitisme par des
vilain.e.s, dont certain.e.s
avaient le mauvais goût d’ê-
tre juif.ve.s. Au premier
rang de ses défenseurs se
trouvait Alain Finkielkraut,
qu’on ne présente plus… et
qui se trouve être l’invité
de la seconde émission de
Leroy and co. Poussés par
l’adrénaline de l’anti-
conformisme, les braves
s’apprêtaient à poursuivre
sur leur héroïque lancée en
s’entretenant avec Alain So-
ral, leader d’Egalité et Ré-
conciliation, organisation
rouge-brune, qui se revendi-
que du « nationalisme de
gauche ». L’émission a été
enregistrée, mais tout ce
beau travail démocrate a été
gâché par les ingrat.e.s de
RSP : inquièt.e.s de l’agi-
tation de Leroy et sa bande
(trois personnalités d’ex-
trême-droite en trois émis-
sions, c’est un peu trop dé-
mocrate pour la ménagère),
illes se sont opposé.e.s à
la diffusion de cette der-
nière émission. Les lâches !
* Il n’est même pas marié !
** La coccinelle assume tous
ses points Godwin, part in-
tégrante de son phénotype.
*** Le.a directeur.ice de la
rédac’ nous indique que nous
avons dépassé notre quota
d’hommages à l’Unef. On au-
rait voulu ajouter un petit
big up pour leur combat an-
tifasciste.
**** La coccinelle a voleté
çà et là sur le forum public
et démocrate du parti.
Page 3
Page 4 COCCI NELLE MOLOT OV !
Fitoussi : « Monsieur le
président, je ne vois pas
pourquoi nous établissons un
rapport aussi étroit entre
la Cour des comptes et la
désignation du candidat. Je
ne vois pas non plus pour-
quoi nous ferions un rapport
aussi étroit entre notre dé-
cision et ce que souhaite-
raient les pouvoirs publics,
même s'ils financent une
part très importante du bud-
get. Après tout, ce ne sont
pas eux qui désignent les
professeurs, ce ne sont pas
eux qui désignent les prési-
dents d'université.
L'indépendance de Sciences
Po est probablement son bien
le plus précieux. Il me sem-
ble que la façon dont nous
avons procédé maintient à la
fois les formes vis-à-vis
des pouvoirs publics et no-
tre autonomie de décision. »
Rigaud : « Tout ce qui me
lie à cette maison depuis
soixante ans, le fait que
mes propres enfants soient
des descendants directs de
l'un des Fondateurs, Taine,
me conduit à insister pour
que nous affirmions notre
indépendance, notre autono-
mie et notre capacité de dé-
cision dans l'urgence. »
Pébereau : « Je trouve sin-
gulier que l'on dise que je
suis responsable de quatre
emprunts souscrits par la
Fondation, et que l'un d'en-
tre eux serait, parait-il,
douteux! Que cela conduise à
s'interroger sur la question
de savoir si je suis un ban-
quier capable! J'ai lu tout
cela dans la presse! »
Lamy : « Ensuite, il y a le
rapport de la Cour des comp-
tes. Je considère que c'est
un rapport d'audit externe
et, très franchement, je me
fiche totalement de la ré-
ponse au rapport de la Cour
des comptes ! Cela n'a aucu-
ne importance ! Ce qui im-
porte, ce sont les décisions
qui vont être prises par
cette instance et qui
concernent le management de
Sciences Po. Le reste, fran-
chement, c'est du bouillon-
nement microscopique. »
M. le PRÉSIDENT, aka Jay-Ci
Casanova :
« Ce que nous avons appelé
la short list sont les gens
que, pendant tout l'été,
nous avons rencontrés. Ce
que je vous propose est la
suite de cette procédure.
Comme cette short List, qui
n'aurait pas dû apparaître
dans la presse, est apparue
dans la presse, par courtoi-
sie à votre égard, nous vous
donnons les dossiers. Dès le
départ, il était entendu que
notre procédure serait de
vous proposer quelqu'un, et
pas d’organiser une élection
entre Dupont et Durand. Les
neuf membres de la Commis-
sion ont reçu ces quatre
personnes, ils ont discuté
avec elles. Le Comité de Mi-
chel Pébereau les a reçues.
Le comité de la Fondation au
nom duquel je m’exprime a
retenu le seul Hervé Crès. »
Duhamel : « Essayons plutôt
de se convaincre les uns les
autres. »
Les perles de la coccinelle : grosse ambiance au ca de la
fnsp, 29 octobre 2012
Les perles de la coccinelle : hommage emu a Coin-coin et papi
En plein milieu d’une polé-
mique pas si rikiki sur son
salaire, Descoings, pressen-
ti pour diriger le nouveau
pôle Sorbonne Paris Cité,
sûr de lui, demande près de
40.000 euros par mois à des
dirigeants de faculté qui en
gagnent à peine 7.000.
"C'est vous qui êtes mal
payés, osa-t-il. Réfléchis-
sez, faites-moi des proposi-
tions."
Coin-Coin voulait aussi ou-
vrir, avec DSK, un campus à
Casablanca réservé à des
étudiants juifs et arabes :
"Avec ça, disait-il, on ré-
glera le confit au Moyen-
Orient."
Mais l’élève n’a pas encore
dépassé le maître. La cocci-
nelle, morpion dans l’élite,
a déniché les saintes recom-
mandations de papi Emile,
proférées il y a un bail,
mais toujours encadrées au-
dessus du bureau de feu Coin
-Coin. Juste après la Commu-
ne de Paris et le rétablis-
sement du suffrage universel
masculin, papi Emile créait
Sciences Po en lui donnant
cette mission : "Contraintes
de subir le droit du plus
nombreux, les classes qui se
nomment elles-mêmes les
classes élevées ne peuvent
conserver leur hégémonie po-
litique qu'en invoquant le
droit du plus capable. Il
faut que, derrière l'encein-
te croulante de leurs préro-
gatives et de la tradition,
le flot de la démocratie se
heurte à un second rempart
fait de mérites éclatants et
utiles, de supériorité dont
le prestige s'impose, de ca-
pacités dont on ne puisse
pas se priver sans folie."
ANNÉE 1 , NUMÉR O 0
Votre syndicat majoritaire
sait aussi vous faire rire !
« Si des mecs d'extrême
droite veulent venir à
l'Unef ils peuvent. Après il
faut savoir défendre son
point de vue. »
« On va pas se battre, on
est à Science Po pas ...
(grand moment de doute) ...
pas je sais pas où. »
« Ouiii ouiii ouiii/à la dé-
mocratiiiie!! »
Mais la coccinelle, fair-
play devant l’éternel, doit
reconnaître que les anti-AG
étaient beaucoup, beaucoup,
beaucoup plus drôles :
« Ils sont pas reconnus. Ils
disent parler au nom des
élèves, mais ils ne repré-
sentent pas la majorité des
étudiants. La majorité, com-
me moi, s'en fout de la dé-
mocratie et de la transpa-
rence et veut juste un di-
recteur. »
« Il est nécessaire alors
de, vite, mettre de la dis-
tance, marquer la différence
entre ces faiseurs de trou-
ble, ces grandes gueules et
« nous », les mesurés, les
raisonnés/raisonnables. »
« Le sentiment de médias de
classe n’en est que renfor-
cé, ce qui nuit profondément
à la réputation de
l’école. »
« Plutôt que de se laisser
aller à une occupation sté-
rile et la volonté de chan-
ger le monde en un
soir, la solution aurait été
simplement de s’en tenir à
obtenir les projets et à
pouvoir contester –
éventuellement – les résul-
tats a posteriori. »
« Tout juste un moment pour
les syndicalistes de danser
ensemble dans la joie et la
bonne humeur.
(...) Personnellement, il me
semble que tout ceci est al-
lé bien trop loin. »
Page 5
Tempete a occupyBoutmy : les perles de l’ag m
Comme avec les pucerons, on garde le meilleur pour la fin
« (...) MAIS AUSSI LA CONFUSION DES DEBATS. UN DRAPEAU
GAY PLANAIT AU FOND DE L’AMPHITHEATRE LORS D’OCCUPY-
BOUTMY. » (fuyez, pauvres fous)
l’exemple de nos Aînés nous
imposent de faire preuve d’ou-
verture démocratique ; nous
pourrons toujours les expulser
s’ils sortent les bonbonnes
butagaz.
Certes, ils crient sur tous
les toits qu’illes n’aiment
pas Sciences Po; et la commu-
nauté des élèves fait preuve
d’une gauloise patience en ac-
ceptant de souffrir la présen-
ce de ces ennemis de l’inté-
rieur.
On les a entendu.e.s proposer
l’occupation illimitée des
toilettes jusqu’à la fin de
l’agression impérialiste au
Mali et en pays bigouden, et
la réhabilitation de la mémoi-
re du chien de Louise Michel
(paix à son âme, par ail-
leurs). On les soupçonne d’ê-
tre à l’origine de la vague
d’alarmes incendie, d’attaques
terroristes, ayant secoué la
rue Saint-Guillaume au cours
de l’année. Ne les a-t-on pas
entendu.e.s dire : “réformer
les statuts, c’est bien, brû-
ler Sciences Po, c’est
mieux” ? En somme, illes trou-
blent le scénario prévu pour
l’AG, que le BN avait pourtant
(et gentiment !) pris soin de
valider, en confondant sciem-
ment celle-ci avec un concours
de Kamoulox géant. Talibans,
féministes, parfois les deux à
la fois, barbuEs évidemment ;
anarchistes indépendantistes,
amateurices de bières non se-
vréEs, adolescentEs en pleine
crise qui pensent différemment
pour se faire remarquer de pa-
pa maman : une clique qui ne
rend pas hommage à Emile Bout-
my.
Sont-illes légitimes?
On se calme : non! Ils ne sont
pas capables, ils sont dé-
viants, ils sont drogués, ils
sont ingrats.
Première caractéristique : il-
les ne sont pas impliqué.e.s
dans la rédaction de ces pa-
ges. Notre déontologie journa-
listique nous interdit bien
sûr de nous rapprocher d’une
engeance aussi sinistre. (En
revanche, le journal accepte
les dons en nature, sommes en
liquide et promotion en pa-
pier).
Deuxième caractéristique : il-
les aiment les Assemblées Gé-
nérales. C’est suffisamment
excentrique pour être signa-
lé. L’étudiant lambda s’en-
nuie plutôt ferme dans ces as-
semblées survoltées et juvéni-
les.
Car l’étudiant normal, serein
mais lucide, sait que ses re-
présentants étudiants (Votez
MET!) sont là pour le défen-
dre.
Illes sont toléré.e.s à pipo,
d’abord, dans la mesure où la
stature de Sciences po et
Page 6 COCCI NELLE MOLOT OV !
Le glorieux syndicat gouverne-
mental UNEF (salut, camara-
des !) ne peut pas être sur
tous les fronts. Reconnais-
sons-le, on lui dresse un pro-
cès injuste, on le livre en
pâture aux masses téléguidées
par la conspiration poilue
dont le QG se trouverait,
paraît-il, sur une cabane
flottante à Notre-Dame-des-
Landes. Comment voulez-vous,
on vous le demande, que Robin
Desbois(salut, camarade !)
fasse tout ça à la fois :
1) défendre la veuve et l’or-
phelin.e contre les sbires de
Julien Coupat
2) avant de défendre la veuve
et l’orphelin, qui sont bien
gentil-le-s mais inutiles
“dans le rapport de force”, se
défendre soi-même contre les
sbires de Julien Coupat qui
lui livrent une guérilla sans
merci et lui jettent des bou-
lettes de papier en AG
3) défendre René la Taupe
(salut, camarade !) contre les
sbires de Julien Coupat, qui
n’aiment pas René juste parce
qu’il leur a mis de mauvaises
notes quand illes étaient pe-
tit.e.s, et font circuler la
rumeur objectivement calom-
nieuse prétendant que René
aurait fait partie de la com-
mission de campagne du Parti
dit Socialiste (salut, camara-
des !) à l’origine du projet
de loi Fioraso
4) défendre le gentil centris-
te du Mét (salut, camarade !)
contre les sbires de Julien
Coupat qui font circuler la
rumeur objectivement calom-
nieuse prétendant que le Mét
militerait avec le GUD (salut,
camarades !) dans certaines
universités parisiennes
5) lire le projet de loi Fio-
raso
*Julien Coupat : personnage
malingre et visuellement désa-
gréable, maître à penser de la
mouvance
dite «anarcho-autonome-d’ultra
-gauche-qui-fait-flipper»,
épicier en exil à Tarnac. In-
quiété pour terrorisme
imaginaire sur les voies de
chemin de fer en 2008. Suspec-
té d’être l’auteur de bouquins
hautement subversifs
quoique relativement chiants à
lire. Voir la fantastique
chanson déjantée que lui a
dédié la Parisienne Libérée :
UHT (Ultime Hyper Totale gau-
che) sur youtube.
Tribune : NamaRre !
Grâce aux muscles de Nico Robin,
les sbires de Julien Coupat sont
resté.e.s aux portes de l’AG. Vous
pouvez maintenant revenir en Bout-
my avec vos veu-f-ves et vos
orphelin.e.s camarades. …
...ou pas.
Ces gauchistes qui contrôlent la franc maçonnerie, QUI SONT-ILLES?
ANNÉE 1 , NUMÉR O 0
Assemblée Générale (AG) : en-
droit où se concentrent pleins
de gauchistes en manque de
révolution, mais aussi de pe-
titEs arrivistes quémandant
des postes dans la hiérarchie
de leur syndicat (ou pour les
plus ambitieux-euses, une car-
rière faite de gloire, de coke
et de putes au parti socialis-
te). Il arrive parfois qu’unE
jeunotTE umpiste ou plus géné-
ralement un petitE merdeux-
euse se perde dans une de ces
assemblées. Quelques guignols,
la plupart du temps syndiqués,
s’amusent à distribuer la pa-
role aux prétentieux-euses qui
se voient déjà futur Mélen-
chon. Les décisions se font à
main levée, à la fin de l’as-
semblée (mon dieu, on sait ce
que je vote !!!)
Anti-capitaliste : vocable
fumeux dont une partie des
gauchistes se sert pour se
définir. Sous-entendu, illes
n’aiment pas le grand Kapital.
Papa Marx est peu fier de ses
progénitures, mais il fait
avec.
Anti-spéciste : autre vocable
embrumé utilisé par une partie
des gauchistes pour remettre
en cause la domination de
l’homme sur les animaux. Pa-
rait même qu’illes refusent de
manger du saucisson, les traî-
tres (on soupçonne une coali-
tion entre anti-spécistes et
islamo-gauchistes - une mos-
quée flottante serait d’ail-
leurs en construction sur le
lac de Notre-Dame-des-Landes).
Depuis le scandale du cheval
dans des plats à base de
boeuf, mais aussi de traces de
merdes dans des produits car-
nivores chez Ikéa, les anti-
spécistes ont décidé de sortir
du bois pour critiquer l’in-
dustrie de la viande.
Anti-fasciste : adjectif que
se doit d’utiliser tout bon
gauchiste. Cf. fasciste.
Anti-flic(age) : principe po-
litique qui se concrétise dans
les faits par la volonté de ne
pas apparaître sur les photos
de famille (gauchiste) mais
aussi par l’envie de casser
toutes les caméras de l’amphi
Boutmy. Quand un flic appa-
raît, le gauchiste qui est
contre le flicage (pléonasme
bien entendu) devient rapide-
ment incontrôlable. Dans ces
moments là, même une bière ne
le calmera pas.
Anti-sexiste : un peu comme au
-dessus. En gros, marqueur
identitaire permettant de re-
mettre en cause la domination
du sexe masculin sur le sexe
féminin. Avant, il y avait
toujours un jaune pour leur
rire au nez en public, mais ca
c’était avant. Maintenant,
même les superbes affiches de
meufs à poils de l’AS sont
censurées en dehors des AG.
Décompos : terme affectueux
pour désigner celleux qui ne
suivent pas la ligne de l’UNEF
G.A.R.ç.E.S : ce sont ces mi-
litantEs qui font chier tout
le monde avec leurs histoires
de féminisme. A cause d’elles,
on peut même plus draguer
tranquille en AG, et plus
personne n’ose sortir de
blagues sur les pédés. Il
paraît même qu’elles
écrivent des textes super
longs pour expliquer pourquoi
elles sont contre les blagues
sur les blondes et les pédés.
Il se murmure que le collectif
aurait été fondé en réaction
au sexisme, entre autres, d’un
grand-prêtre du NPA et de jau-
n e s l o r s d u m o u v e -
ment défendant soit-disant
les retraites. On a vérifié,
ça ne pouvait pas viser Nico
Robin : il est au-dessus de
tout soupçon, il a un jour dit
qu’il était anti-sexiste.
BN : B comme buros, N comme
nazi, dit la chanson. Désigne
aussi le Bureau National de
l’Unef.
Buros : bureaucrate. Personne
obsédée par le maniement des
tableaux excel et ayant une
capacité remarquable à mémori-
ser les identifiants et mots
de passe personnels de “ses”
militant.e.s.
Choco-BN : terme affectueux
utilisé par les gauchistes
pour désigner un membre du BN
de l’Unef.
Fasciste : Insulte qui permet
de réunir toute la famille
post-vichyste, néo-nazie et
plus généralement la droite
qui s’assume dans un même pa-
nier. Elle est pas belle la
vie?
Jaunes : traitres
Luddites : personnes qui s’op-
posent à la technologie. La
plupart des gauchistes sont
des luddites cachéEs, il suf-
fit de voir le maquettage de
ce journal ou de leurs tracts
pour s’en rendre compte.
Nico Robin : glorieux camara-
de, porte parole PS, cadre
PCF; c’est la convergence des
postes.
Projet de loi Fioraso : le
quoi ? le BN a dit : c’est
comme la mafia, ça n’existe
pas.
Stal (du russe > Stalinien) :
diminutif affecteux, désignant
des comportements ou des per-
sonnes autoritaires, cf.“Nico
Robin”
Tribune : Estrade de l’AG, par
extension, désigne les person-
nes chargées de distribuer la
parole et de prendre des no-
tes, voire de synthétiser les
propositions qui émanent de
l’AG. peut devenir un organe
de contrôle stal si elle est
auto-constituée par une orga-
nisation majoritaire
Twitter, Facebook et YouTube :
la maléfique triptyque, un
ensemble d’objets de CO-MU-NI-
CA-TION apparemment indispen-
sable pour réussir une AG. Ca
permet de faire coucou à papa
et maman lorsqu’illes sont en
AG et de prévenir les copinEs
journaflics de ce qu’illes ont
prévu de faire.
Page 7
Petit lexique : le gauchisme pour les nul.le.s
J
composé de militants socialis-
tes. Le précédent président na-
tional de l’Unef, Jean-Baptiste
Prévost, occupe aujourd’hui les
fonctions de conseiller auprès
de la ministre de l’enseignement
supérieur Geneviève Fioraso. Un
succès professionnel que l’on ne
peut que tout naturellement sou-
haiter à son successeur, Emma-
nuel Zemmour, également membre
du PS.
Rêves et ambitions de la baron-
ne.
Aussi, la section locale de l’U-
nef est tout naturellement su-
bordonné à cette direction, à
travers une tendance, la Tendan-
ce pour une Majorité Nationale,
affectueusement surnommée MAJO -
et oui, l’Unef fonctionne sur un
modèle similaire du PS, pourquoi
se casser la tête? La secrétaire
générale de l’Unef Sciences po,
Raphaelle Leleu, appelons la
baronne, en master PS, est en
froid avec le Bureau National de
son syndicat. Celui-ci refuse de
l’admettre dans sa prestigieuse
assemblée. Mais notre vigoureuse
baronne n’est pas du genre à
renoncer. Si elle laisse faire
une petite AG, bien encadrée -
comprendre du bruit pour rien,
cela peut être un bon point dans
Page 8
Un peu d’Unefologie : la course au biscuit.
COCCI NELLE MOLOT OV !
une carrière politico syndicale.
Loin du BN, la baronne régit sa
section, et a siégé à l’ensemble
des réunions du Comité de re-
cherche de candidats, qui a
choisi Mion. Et elle peut sié-
ger, forte de ses deux mandats :
vice présidente du Conseil de
direction de l’IEP, et vice-
présidente du CROUS de Paris.
Enfin, la baronne est la garante
de l’ordre socialiste, la bergè-
re de la section syndicale loca-
le. Elle seule peut aujourd’hui
défendre à la fois la ligne du
PS et de la tendance “MAJO.
Ce troupeau de paisibles mili-
tants comprend d’autres ambi-
tieux, qui cherchent à flibuster
le jeu de tendance :
La “ligue à Ménal.
Les cadres du PCF Pipo Nicolas
Robin, Alexandre Fleuret, Red-
wan, Pablo... Ont été formés par
un certain Manuel Ménal, chantre
de l’entrisme : ils partagent
la gestion de l’Unef locale avec
la lignée socialiste. Cette co-
gestion est officiellement tolé-
rée par le BN : Alexandre Fleu-
rounet en a été membre. Signes
distinctifs de la ligue: veste
de costard-jean, kit Apple com-
plet dans la mallette, poing
gauche levé. Des cocos réduits à
se déguiser en socialistes bon
teint, la bataille culturelle
est loin d’être gagnée.
L’idée lumineuse : prendre le
pouvoir en devenant schizo.
Pour la ligue à Ménal, La coges-
tion avec des étudiants PS d’un
local syndical (2 armoires,
trois ordis, des publicités
glauques pour la LMDE) c’est
bien. La cogestion de Sciences
po (quelques 130 millions d’eu-
ros de budget annuel en 2011, 12
000 étudiants), c’est mieux.
Mais pour ça, il faut croquer
toute l’organisation locale.
Comment faire pour prendre une
organisation, lourde et écla-
tée? Simple les enfants : il
suffit de devenir schizophrène.
Prendre tous les rôles pour
jouer une comédie légère comme
un chant stalinien. C‘est-à-dire
contrôler plusieurs tendances,
après distribution des fonc-
tions. Cela suppose que certains
incarnent les gardiens du temple
de la “MAJO” -Nicolas Robin peut
ainsi occuper le rôle de prési-
dent local-, et dans le même
temps participer directement à
la fondation de nouvelles ten-
dances. Cette nouvelle tendance
nationale, la Tendance pour une
Majorité d’Action Syndicale,
doit servir à profiter des re-
tombées de l’explosion de la
TUUD (gauche de l’Unef dominée
par le NPA), et bénéficier d’une
arme contre la “MAJO.
Il s’agit de batailles d’in-
fluence entre partis. Le PCF
finance cette manoeuvre pour
isoler le NPA dans le paysage
syndical, et construire son ima-
ge de seule opposition de gauche
au gouvernement. Petit problème,
cette nouvelle hégémonie sur
l’opposition ne peut se faire
sans le consentement du PS, très
majoritaire au niveau syndi-
cal... Quant aux autres partis
du Front de gauche, ils s’imagi-
nent faire une bonne affaire en
se retrouvant parqués par le PCF
dans une nouvelle tendance faite
des décombres de la TUUD.
Ainsi, Alexandre Fleuret, appa-
ratchik champêtre, se retrouve
en privé à écrire les statuts
fondateurs de cette TMAS... Mais
en public, pour lui, la ligne
centrale de l’Unef, elle même
encadrée par le PS, est sacrée,
et malheur aux hérétiques !
Pour que toute cette mécanique
fonctionne, l’énergie burévolu-
tionnaire du camarade Fleuret ne
suffit pas. Il faut du monde !
Pas de souci,“Manuel Ménal nous
paie les cartes” a été claironné
par Redwan. Les militants fantô-
mes ne distribuent peut-être pas
de tracts, mais ils ont la poli-
tesse de participer aux élec-
tions internes. Une manoeuvre
qui n’a pas connu sa pleine ex-
pression à Sciences po, dont les
votes sont très surveillés; mais
les technique de papa sont très
efficaces au niveau national.
Vous imaginez comment l’ambiance
devient plus intéressante encore
quand fils et filles spirituel-
LEs de Cambadélis, Mélenchon,
Hamon, Dray, Aubry Strauss Khan
et bien sûr Hollandréou se per-
suadent à leur tour que conqué-
rir l’Unef peut changer le mon-
de, voire leurs carrières. La
“MAJO” composante socialiste se
retrouve coincée entre les ma-
noeuvres de bourrage de liste
PCF, et la Tendance Refondation
Syndical en embuscade. TRS qui
est compose la droite assumée de
l’Unef, des Hollandâtres aux ex
Modem, voire de militants Nou-
veau Centre repentis. C’est cet-
Si l’Unef Sciences Po a fait
grand bruit lors du mouvement
contre Casanova, force est de
constater qu’elle s’est rapide-
ment tue pour cautionner une
nomination faite sous le
contrôle d’un gouvernement so-
cialiste. Si la défense des
étudiants face au gouvernement
n’est plus rentable, car désor-
mais tabou, un petit mouvement
local peut être autorisé. Mais
ledit mouvement doit rester
étroitement contrôlé pour évi-
ter les dérapages antigouverne-
mentaux, euh, gauchistes.
Pour comprendre cette capacité
étonnante à obéir au ministère,
il faut comprendre que l’Unef a
une organisation pyramidale, et
a pour sommet un Bureau Natio-
nal, quasiment exclusivement
ANNÉE 1 , NUMÉR O 0
La planète des AG : les origines
Depuis un an et la disparition
mystérieuse de Coin-coin de nom-
breux évènements ont secoué ce
que certains appellent leur mai-
son, et que des coucous éhontés
ont osé occuper. Petite piqûre
de rappel pour ceux d’entre-vous
qui préfèrent regarder Splash
sur TF1 que de lire Mediapart.
La polémique remonte, en effet,
bien avant le disparition de
Coin-coin. Les bonus faramineux
que s’arroge(ai)ent les diri-
geants de Sciences Po sont dé-
voilés au grand jour. Début
2012, un mouvement de sala-
rié.e.s et étudiant.e.s tente de
se faire entendre contre l’opa-
cité de ces versements et du
système de gestion opérant à
Sciences Po : absence de trans-
parence, pressions personnelles
sur les salarié.e.s, hausse gi-
gantesque des frais d’inscrip-
tion...
Ce mouvement sera stoppé net par
la disparition de Coin-coin -
nous n’utiliserons pas le mot
mort car il paraît qu’il a été
aperçu dans le bureau de Vous-
Savez-Qui en compagnie de 2PAC,
Elvis Presley et Michael Jack-
son. Certain.e.s avanceront même
l’idée d’un mouvement qui aurait
poussé au suicide le tant re-
gretté monarque, euh énarque .
Dès la rentrée 2012 des sala-
rié.e.s reprennent le mouvement
et convoquent plusieurs Assem-
blées Générales pour dénoncer
l’opacité de la procédure de
désignation du successeur de
Coin-coin, et reprennent les
demandes du mouvement de début
2012. La mobilisation naissante
sera fortement freinée avec la
nomination de Jean Gaeremynck-le
-Preux par la ministre de l’En-
seignement Supérieur, qui jouera
la carte du “retour à la norma-
le” suite à sa prise de fonc-
tions; par les vacances (eh oui
les escargots et la dinde de
Noël ont toujours raison des
mouvements sociaux) et par les
élections syndicales de février.
La cogestion électorale, il faut
le dire, étant plus attractive
pour de nombreus.e.s organisa-
tions syndicales que les débats
à rallonge des Assemblées Géné-
rales.
Pourquoi, bordel, ces deux AG?
Ce qui nous amène donc aux ré-
cents évènements de fin février:
deux AG de personnels et étu-
diant.e.s. Une fois l’appel
électoral passé, ayant assuré le
plébiscite démocratique et popu-
laire du grand et merveilleux
syndicat étudiant unique qui
conduira le peuple de Sciences
Po à son émancipation, le mouve-
ment reprend. Les revendications
premières sont extrêment radica-
les (si, si)! Elles demandent, ô
malheureux, un débat public en-
tre les six candidats retenus
par le Conseil de Direction et
le Conseil d’Administration
mais, encore plus radical, elles
exigent l’accès pour tous aux
projets des 32 candidats ini-
tiaux. Autant vous dire que la
demande de démission de Jean-
Claude Casanova, président du
Conseil d’Administration et ve-
nant “d’un pays (sic) où on ne
démissionne pas”, n’est rien
face à la capacité d’effroi que
peuvent générer les deux exigen-
ces évoquées ci-dessus. Ces re-
vendications sont votées le 27
février par une AG réunissant
près de 400 étudiant.e.s et per-
sonnels de Sciences Po qui enté-
rinera également, l’occupation
de l’amphi Boutmy.
Page 9
La coccinelle effeuille l’AG : kezako ?
te lutte de pouvoir qui rend la
baronne indispensable aux yeux
de la direction de l’Unef, pour
garder la main au niveau de
Sciences po.
le seul résultat de cette lutte
de crabes est une organisation
pleine de courants d’air, par-
faite pour faire du vent. Celui-
ci souffle bien assez fort pour
porter la carrière de la baronne
et des liguards de Ménal. Mais
jamais assez longtemps pour fai-
re plier la direction de Scien-
ces Po, pour empêcher le para-
chutage d’un petit soldat de
Casanova au poste de directeur
par exemple.
Quelle importance a ce plat de
spaghetti? Aucune, tant que l’U-
nef, aux crochets du PS, était
dans l’opposition; ces concur-
rences ne dépassaient au fonds
pas les rivalités d’ego. Mais
depuis qu’il s’agit d’incarner
la courroie de transmission du
gouvernement, le plat servi de-
vient indigeste, trop poivré de
contradictions. Ainsi, le cortè-
ge Unef n’atteint plus l’Assem-
blée nationale quand il défile;
il quitte doucement les mani-
festations 50 mètres avant rue
de Solférino...
Après l’avoir refusée en bloc,
l’Unef accepte le nouveau di-
recteur comme s’il s’agissait
de son propre choix. Les jeunes
ménalistes ayant fait le pari
de l’opposition par groupe in-
terposé, ils ont soutenu publi-
quement le choix des gentils
organisateurs. Quant à la TRS,
N’en parlons pas; c’était déjà
bien compromettant d’adresser
la parole à tous ces gauchistes
sans pragmatisme. Le théâtre de
l’AG peut refermer tranquille-
ment ses rideaux. Les étudian-
tEs peuvent oublier les dange-
reuses revendications contre la
présence du patron de Fitch Ra-
tings au conseil d’administra-
tion d’un établissement public
d’enseignement supérieur. Pire,
les étudiants pourraient avoir
le culot de demander plus de
transparence à leurs représen-
tants, la baronne en tête.
Pourquoi laisser s’ouvrir, enca-
drer puis éteindre un épisode de
contestation? Pour donner une
chance à quelque uns de croquer
le BN d’un syndicat étudiant.
Pourquoi ces luttes de carrière
deviennent elles aussi sérieuse-
ment jouées par les protagonis-
tes? Sans doute que constater
qu’un ancien dirigeant de l’Unef
Sciences Po préside aujourd’hui
la République doit donner la
grosse tête.
Post-scriptum : la Coccinelle
Molotov salue l’ascension au Bu-
reau National de frère Etienne
Rouault (cheveux longs et idées
de droite, PS-TRS) et du camara-
de Pablo Livigni (cheveux courts
et idées, euh, ligne du Parti,
PCF-TMAS). La Coccinelle adresse
ses plus vifs regrets à la Ba-
ronne, mais qu’elle se rassure;
nulLE ne doute qu’elle saura
parfaitement exercer ses quali-
tés humaines sur une autre pla-
nète de la Galaxie socialiste.
G
commentateur compulsif de
ces photos de profil : "han
les rebelles ! après le pre-
mier câlin, les premières
bières et hop en photo de
profil !" (on s'est permis
de corriger les fôôôtes
d'ortograf, désolé). Jean a
grandi depuis ces premières
photos. Seuls restent ses
polos et chemises, enfin pas
tous : Jean à propos d'un de
ses polos sur facebook : « g
perdu ce polo!! trop le-
sem :@! »
La bourgeoisie s'affiche en
costume, parade avec ses co-
pines, a le sourire et de
belles ray-ban, et sait aus-
si revendiquer son apparte-
nance à la belle famille du
rugby. Il rencontre même
lievremont, entre une année
d'étude en Allemagne pour
parfaire sa langue de Goethe
et une randonnée d'aventu-
rier à la montagne.
Oui, parce que Jean a telle-
ment le swag qu'il sait aus-
si apprécier des petits mo-
ments entre amis à la monta-
gne, faire mine de surfer en
passant une semaine à monta-
livet pour apprendre à se
lever, ou s'inscrire pour
des courses de stop auxquel-
les il ne participe pas.
Pourtant, il faut bien
avouer que Jean nous gène
aussi. Certes les mains aux
fesses de M.B lorsqu'il est
bourré en soirée peuvent
s'apparenter à des délires
entre amiEs. Malheureuse-
ment, lorsque Jean s'imagine
réussir le grand chelem du
CRIT[1], jean révèle son an-
crage dans le sexisme pri-
maire de l'équipe de rugby
de Sciences Po. Et pour ça,
Jean méritait bien sa chro-
nique.
Allez va, prends-le avec
sourire, apprends à contrô-
ler la confidentialité de
ton facebook et rencontre
quelques garçes sur ton che-
min. Cinq ans, c'est long,
ca te laissera du temps pour
comprendre mieux le féminis-
me. Nous en tout cas, on
perd jamais espoir, même si
ton équipe de rugby nous
fout quand même bien le seum
à chaque fois qu'elle ouvre
sa bouche et se pointe en
soirée.
[1]« Tristan: Nous on a un
p’tit secret. On a un de nos
joueurs, Yann R., qui pré-
voit de réaliser le Grand
Chelem, c’est un truc intra-
rugby, un mythe dans l’his-
toire du Crit’… On peut ci-
ter Adrien B. en gagnant du Grand Chelem, ou Félix DM,
quoiqu’il n’ait pas rempli
le contrat jusqu’au bout. Le
but est de se taper une pom-
pom de chaque IEP dans la
même soirée. Et Yann a com-
mencé à se chauffer à la
soirée Pré-Crit’. » dans
l'article de lapeniche.net «
Les coulisses de l’AS :
Crit’, compétition et Grand
Chelem » paru le 28 mars
2013
Jean le Roi Valeureux fait
parti de ces idiots utiles
de Sciences Po. Idiot car
comme beaucoup de ces petits
copains, il ne lui reste
guère que le rugby et les
filles pour pavaner. Utile
car, dans son sexisme pri-
maire et son suivisme quasi
attendrissant, il participe
de cette ambiance de merde
que véhicule une partie des
étudiantEs de Sciences Po.
Si ses origines bretonnes
pouvaient en faire un type
sympa, ses convictions poli-
tiques, l'homme est épris
d'admiration pour Malraux,
et son goût prononcé pour
les débilités sexistes ac-
compagnant la troisième mi-
temps du rugbyman en font un
bon client pour le retour de
cette chronique bien connue
de feuIVV. Comme la plupart
des lycéens de son âge, jean
le roi valeureux, alias Yann
R. pour ses copains de l'AS
qui veulent pas le cramer en
publique, a un facebook bien
rempli. Les traditionnelles
photos de profil à la wahrol
et poses se voulant beau
gosse sont légions. Pour au-
tant, Jean ne cache pas non
plus ses origines familia-
les, jean habite à Versail-
les, et s'affiche en vacan-
ces avec papa-maman (un papa
une maman?) en Italie. Ah
que la vie semble belle.
Ces bières sorties du duvet
en voyage scolaire prouvent
aussi que jean a toujours
été un type qui a le SWAG,
comme le note son pote C.V,
Page 10
Jean Le Valeureux : ou le droit de cuissage au CRIT
COCCI NELLE MOLOT OV !
Le saviez-vous ?
Jay-Ci Casanova n’aime pas la pénétration ana-
le. Il s’en est confié à un étudiant, au sortir
d’un long et douloureux conseil de direction.
La coccinelle est une grande inconditionnelle
de la sodomie consentie. En revanche, elle
s’insurge et se déclare solidaire du malheureux
étudiant traînant par hasard aux abords du
conseil de direction, qui a dû endurer les
confidences de Casa. Tout de même, comme ça, à
brûle-pourpoint, c’est un peu indélicat.
j
ANNÉE 1 , NUMÉR O 0
Qu’est-ce que le CNESER ? De
son petit nom Conseil National
de l’Enseignement Supérieur Et
de la Recherche, le CNESER est
un organe consultatif rendant
paraît-il des avis sur la po-
litique gouvernementale rela-
tive à l’enseignement supé-
rieur et à la recherche. Il
compte 68 membres, sans comp-
ter la ministre de l’enseigne-
ment supérieur et de la re-
cherche, qui le préside. C’est
aussi la principale instance
nationale de représentation
des associations et syndicats
étudiants, qui y disposent de
11 sièges. Les représen-
tant.e.s des étudiant.e.s y
sont élu.e.s, pour deux ans,
sur le principe des grands
électeurs, c’est-à-dire par et
parmi les membres étudiant.e.s
des conseils d'administration,
des conseils scientifiques et
des conseils des études et de
la vie universitaire de ce
qu’on appelle les
“établissements publics à ca-
ractère scientifique, culturel
et professionnel.”
Le saviez-vous ? Aucun.e re-
présentant.e étudiant.e ne
siège actuellement au CNESER,
et les 11 sièges demeurent
vides et éplorés. Les derniè-
res élections des représen-
tant.e.s étudiant.e.s au CNE-
SER ont en effet été annulées
pour cause de fraude massive.
Comment se fait-ce ? Relative-
ment simple : à la différence
des autres membres, les mem-
bres étudiant.e.s du CNESER
sont élu.e.s uniquement par
correspondance, et le matériel
de vote est envoyé aux “grands
électeurs” par le ministère
sans que celui-ci juge bon de
recourir au minimum de sécuri-
sation (rien, nada, même pas
un recommandé). Conséquemment,
tous les deux ans, au moment
de la campagne précédant les
élections, c’est la tradition-
nelle saison des boîtes aux
lettres fracturées, intimida-
tions, et autres courtoisies
démocrates bien élevées. Alors
que les urnes bourrées permet-
taient à l’Unef (salut, cama-
rades !) de conserver ses 5
sièges sur 11, les “grands
électeurs” ayant le malheur
d’être à sa gauche (c’est-à-
dire les deux syndicats, SUD
Etudiant.e et la FSE, ayant
récemment fusionné pour former
Solidaires Etudiant.e.s) rele-
vaient toute une série de
courtoisies démocrates cocas-
ses :
Courtoisie démocrate cocasse
#1 : les élu.e.s ne recevaient
jamais le matériel de vote
envoyé par le ministère, soit
pour une raison qui nous
échappe, soit parce que leur
boîte aux lettres avait été
courtoisement fracturée. Illes
étaient alors contraint.e.s de
solliciter un deuxième envoi
dudit matériel de vote. Lors
du démocrate dépouillement,
surprise, on retrouvait par-
fois les deux bulletins des
élu.e.s concerné.e.s sur les
tables de dépouillement !
Courtoisie démocrate cocasse
#2 : les bulletins étaient
bien reçus et bien envoyés,
mais n’arrivaient pas sur la
table de dépouillement. Deux
hypothèses : soit ils ont été
interceptés avant ou après
l’arrivée au ministère, soit
ils ont fugué tout seuls.
Courtoisie démocrate cocasse
#3 : il est arrivé que cer-
tain.e.s élu.e.s gauchistes
(lire : à la gauche de l’Unef-
PS) ne soient pas en mesure de
voter et conservent en consé-
quence leur bulletin. Qui ar-
rivait pourtant sur la table
de dépouillement. Ce qui sup-
pose donc une usurpation d’i-
dentité et l’édition d’un faux
matériel de vote.
Si l’on résume : vol et dé-
tournement de matériel de vo-
te, faux et usage de faux ma-
tériel de vote, usurpations
d’identité, auxquels s’ajou-
tent les traditionnelles inti-
midations, le climat de ten-
sion et les roulements de mé-
canique...
L’enjeu de tout ça ?
On gardait le meilleur pour la
fin : ce sont les élections au
CNESER (et au conseil d’admi-
nistration du CNOUS, centre
national des oeuvres universi-
taires et scolaires) qui dé-
terminent la représentativité
des organisations étudiantes,
donc le montant du soutien
financier accordé par le mi-
nistère à ces organisations.
De quoi déchaîner un torrent
d’énergie burévolutionnaire :
les fraudes (habituelles, par
ailleurs, comme le rappelle le
rapport de l’IGAENR dont on
parlera dans une seconde) ont
fini par atteindre une ampleur
un peu compliquée à planquer.
150 bulletins ont dû être an-
nulés, alors que SUD-FSE re-
cueillait 131 voix selon les
résultats “officiels” et man-
quait d’obtenir un siège... à
5 voix près - ce siège était
récupéré par l’UNI-MET. Fraude
tellement compliquée à plan-
quer que le ministère a accédé
à la demande de la FSE et de
SUD, et a annulé le scrutin,
ce qui explique que les 11
sièges étudiants sont toujours
vides et éplorés, et qu’il a
chargé l’IGAENR (l’Inspection
Générale de l’administration
de l’éducation nationale et de
la recherche) de produire un
rapport sur leur déroulement.
Ledit rapport a été publié le
29 octobre 2012, si ça inté-
resse celles et ceux du pre-
mier rang, et ne laisse aucun
doute : le stalinisme en veut
toujours aux coccinelles.
Bisous chez vous.
Page 11
Le saviez-vous ? Ce CNESER dont tout le monde se fout
v
Remerciements : les collabos
La Coccinelle remercie ses discrèt.e.s contribu-
teur.ice.s qui lui ont continuellement fourni, au
cours de l’année, de précieuses informations re-
latives à la vie de Sciences Po et de son syndi-
cat majoritaire. Au péril de leur capital amical—
- c’est comme ça qu’il faut dire—- elles et ils
ont accompli un remarquable travail de collabora-
tion. Franchement, à ça, y a pas à dire, illes
sont bons. Une pensée toute particulière à Paul,
Paul, Raphaëlle, David, Anouk, Etienne, Antonin,
tout Terra Nova Sciences Po, et toutes celles et
ceux qui se reconnaîtront. Bisou bisou, sans
vous, rien n’aurait été possible.
F FFF Ecrivez-nous encore :
O
La Coccinelle
s’engage solennel-
lement à revenir
bientôt, pour de
nouvelles aventu-
res. Pour te fai-
re patienter, elle
te propose d’occu-
per tes petites
mains et de décou-
per les cartes que
voilà, parce que
jouer aux Pokemons
avec le président
de l’OMC, c’est
bath. A venir :
Nadia Marik et le
fantôme de Coin-
Coin. Enfin, peut-
être.
À la prochaine !
T
La coccinelle declare la guerre aux chocapics : collectionne
les sept familles de pipo !
Feuilleton :
l’ampoule est politique
Combien de militants de Solidaires Etu-
diant.e.s faut-il pour changer une ampou-
le ?
Aucun.e, tu demandes à l’Unef.
Variante Sciences Po :
« heuuu... tu peux demander à Nicolas
Robin, mais tu lui dis pas qu’on t’en-
voie. »
Combien d’économistes néoclassiques faut-
il pour changer une ampoule ?
Ca dépend du taux de salaire d’équilibre.
Combien faut-il de féministes pour chan-
ger une ampoule ?
Une seule ! Connard !