6
21 DOSSIER 23 octobre 2020 GROUPES LAIT Cocktail dynamisant à base d’échanges, de formations et de convivialité Coordination du dossier : Fanny Hanser (chambres d'agriculture de Bretagne) et Hélène Bonneau (Terra). Rédaction : l Chambres d'agriculture de Bretagne : Fanny Hanser Christian Veillaux et Tanguy Bodin. l Terra : Hélène Bonneau. Photo d'illustration : La plupart des photos d'illustra- tion choisies pour ce dossier ont été prises avant la période covid 19 et la mise en place des gestes barrière. À raison de quatre à six rencontres par an, les membres d’un groupe se réunissent autour de différents sujets techniques, économiques ou sociétaux. De ces échanges découlent une émulsion positive qui profite à tous. Le partage d’expériences donne des idées à adapter sur sa propre exploitation. La formule groupe séduit par son côté suivi collectif convivial. Elle rassemble des éleveurs liés par un territoire ou une thématique spécifique. Elle apporte également un soutien en cas de difficultés, de déprime ou d’isolement. Ses adeptes sont formels, si les groupes n’existaient pas, il faudrait les inventer.

Cocktail dynamisant

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Cocktail dynamisant

21DOSSIER 23 octobre 2020

23 octobre 2020

GROUPES LAIT

Cocktail dynamisantà base d’échanges, de formations et de convivialité

Coordination du dossier :Fanny Hanser (chambres d'agriculture de Bretagne) et Hélène Bonneau (Terra).

Rédaction :l Chambres d'agriculture de Bretagne : Fanny Hanser Christian Veillaux et Tanguy Bodin.l Terra : Hélène Bonneau.

Photo d'illustration : La plupart des photos d'illustra-tion choisies pour ce dossier ont été prises avant la période covid 19 et la mise en place des gestes barrière.

À raison de quatre à six rencontres par an, les membres d’un groupe se réunissent autour de différents sujets techniques, économiques ou sociétaux. De ces échanges découlent une émulsion positive qui profite à tous. Le partage d’expériences donne des idées à adapter sur sa propre exploitation.La formule groupe séduit par son côté suivi collectif convivial. Elle rassemble des éleveurs liés par un territoire ou une thématique spécifique. Elle apporte également un soutien en cas de difficultés, de déprime ou d’isolement. Ses adeptes sont formels, si les groupes n’existaient pas, il faudrait les inventer.

Page 2: Cocktail dynamisant

22 DOSSIER 23 octobre 2020

23 octobre 2020

Partager, se former, s’informer, se perfectionner, se comparer, innover, s’ouvrir : de nombreuses raisons de rejoindre les groupes techniques permanents herbivores bovins lait, appelés "Groupes lait".

Les groupes lait sont animés par des conseillers des chambres d’agri-culture de Bretagne et font partie pour la plupart du réseau de déve-loppement FRGeda : Res’agri 29, Res’agri 56, FDGeda 35.Ils reposent sur un collectif défini d’une dizaine d’éleveurs environ,

soit proches géographiquement, soit plus éloignés mais liés par une thématique spécifi que : robot, pâtu-rage, autonomie protéique, agri-culture biologique, féminin, grands troupeaux… Le groupe définit le nombre et le rythme de ses ren-contres annuelles. En général, ces rencontres représentent 4 à 6 jours sur la période hivernale. Les théma-tiques sont choisies par les membres du groupe avec l’appui de l’animateur. Le déroulement de ces rencontres combine apport par un expert, échanges sur les prat iques, partages d’expériences et analyse des résultats technico-économiques. Au-delà des thèmes étudiés et des résultats présentés, ce sont des visites dans les élevages du groupe car les réunions se réalisent souvent chez eux, ou des visites extérieures quand la thématique le nécessite. La confi ance et la bienveillance sont au cœur des valeurs portées par ces groupes. La connaissance réciproque des exploitations des membres du groupe permet d’enrichir les discus-sions et d’aller plus loin. Il n’y a pas de jugement, mais des questionnements sur l’intérêt de telles ou telles pratiques et des sug-gestions d’amélioration.

Éleveur, acteur de son groupe

22 DOSSIER 23 octobre 2020

23 octobre 2020

Se comparer, partager les savoir-faire rime souvent avec une meilleure effi cacité économique des exploitations. À titre d’exemple, les exploitations des groupes lait fi nistériens affi chent un EBE (excèdent brut d’exploitation) supérieur de 50 €/1000 l comparativement à la moyenne des exploitations laitières du département.

Carte des groupes techniques permanents herbivores, animés par les conseillers des chambres d'agriculture de Bretagne, en lien avec les réseaux de développement Rés'agri 29, Res'agri 56 et FGEDA 35.

Page 3: Cocktail dynamisant

23DOSSIER 23 octobre 2020

23 octobre 2020

Des bénéfices évidents pour les membres du groupe

Les formations ont pour objectif de garder le cap pour rester performant économiquement même en cas de conjoncture difficile. Se comparer, partager les savoir-faire rime sou-vent avec une meilleure efficacité économique des exploitations. À titre d’exemple, les exploitations des groupes lait finistériens affichent un EBE (excèdent brut d’exploi-tation) supérieur de 50 €/1 000 l comparativement à la moyenne des exploitations laitières du départe-ment. L’adhésion à un groupe per-met également de bénéficier en avant-première des travaux de la recherche des stations expérimen-tales bovins lait du Grand Ouest (F@rm XP). Les échanges sont riches et les conduites d’élevage évoluent rapidement en groupe lait avec l’avis des collègues. La neutralité des animateurs, conseillers chambres d’agriculture de Bretagne, garantit également l’objectivité des échanges.

Si vous êtes séduits par la spécifi cité de fonctionnement de ces groupes techniques permanents herbivores, n’hésitez pas à les rejoindre. Ils sont ouverts et accueillent chaque année des nouveaux membres.Vous pouvez aussi, avec l’appui des réseaux de développement, en créer si vous avez une idée spécifi que.

Fanny Hanser et Christian VeillauxChambres d'agriculture de Bretagne

23DOSSIER 23 octobre 2020

23 octobre 2020

Éleveur, acteur de son groupe

CONTACT

Envie de nous rejoindre ou besoin de renseignements.Contact groupe lait, Guénaëlle Boudier,02 23 48 26 83

� 50 groupes lait� 210 rencontres annuelles� 540 éleveurs

Quelques chiffres

Combien ça coûte ?

La majorité des groupes est fi nancée par le Vivea (fonds de formations pour agriculteurs), par les agriculteurs et par la chambre régionale d’agriculture de Bretagne. La participation de l’agriculteur est variable en fonction du tarif fi xé par Vivea : elle varie de 0 à 42 € par jour-née de formation. Les chefs d’exploitation ou conjoint(e) collaborateur, à jour des cotisations MSA, sont bénéfi ciaires du tarif Vivea. Les porteurs de projets engagés dans le parcours à l’installation sont également éligibles.De plus, selon les départements, une contribution est demandée pour adhérer au réseau de développement.En revanche, les salariés agricoles ne sont pas éligibles, mais peuvent faire appel à leur fonds de formation Fafsea.

Deux systèmes d’aide : le crédit d’impôt et l’aide au remplacement

- Le crédit d’impôt sert à couvrir le coût de la formation et les frais divers comme le repas et le déplacement. Son montant est calculé sur la base du nombre d’heures passées en forma-tion sur l’année civile, multiplié par le taux horaire du Smic (10,15 € au 1er Janvier 2020). Le nombre d’heures est limité à 40 heures par année civile et par entreprise, excepté pour les Gaec dont les associés bénéfi cient chacun d’un crédit de 40 heures.Par exemple, pour un agriculteur qui a réalisé cinq journées de formation de 7h en groupe, le crédit d’impôt sera de 355,25 € (35 h de formation).Celui-ci s’impute sur l’impôt sur les sociétés, si l’entreprise y est soumise, sinon sur l’impôt sur le revenu des associés. Dans tous les cas si le crédit d’impôt est supérieur au montant dû de l’impôt, l’excédent est restitué.

- L’aide au remplacement est une solution pour se rendre plus faci-lement en formation, grâce à la prise en charge de frais de rem-placement. Le délai est de trois mois à partir du jour de la forma-tion pour faire appel au service de remplacement. L’agriculteur devra être adhérent au service de remplacement et justifi er d’une attestation de formation ainsi que d’une facture de remplacement avec la mention "formation". Le montant est de l’ordre de 105 € par jour de remplacement dans la limite de 20 heures par an.

Modulation de la DJA

L’adhésion à un groupe de développement fi gure parmi les cinq critères potentiellement acti-vables pour bénéfi cier de la modulation "projet générateur de valeur ajoutée et d’emploi" de la dotation jeunes agriculteurs. Dans ce cas, le jeune installé doit justifi er d’au moins huit journées de formation au cours des quatre premières années d’activité. Le montant de cette modulation est de 3 000 € et il faut s’engager sur deux critères dans les cinq proposés.

Membres du groupe Jerziaise 29.

Page 4: Cocktail dynamisant

24 DOSSIER 23 octobre 2020

23 octobre 2020

Tour d’horizon complet de ses pratiques grâce au groupe : l’exemple de l’élevage des génisses à Chateaugiron

24 DOSSIER 23 octobre 2020

23 octobre 2020

0

3

6

9

12

15

Min : 5/25Colza

KgM

S (

fou

rrag

es)

ou k

gMB

(co

nce

ntr

és)

Foin

BléColza

Min : 5/25

Pâture

PâtureEnsilage

Herbe

Paille

Maïs ensilage

Blé

PâtureEnsilage herbe

Maïs ensilageFoinPaille

272625242322212019181716151413121110987654321

0

100

200

300

400

500

600

700

Cout >24Cout6-24Cout0-6Moy gp121110987654321

80

20

209

309372

620 640

319 332

492

340

518

359

534562

450

15

173

36

107

5

32

28

74

7

9382

56

227322

242

441

173320

246

301221

337308

279

129 124 9240154 141

66142 105

172115131

7

€/g

énis

ses

Coût €/génisses selon 3 périodes

Faire le point sur mes pratiques

Avec une collecte d’informations en amont des formations, les différentes phases d’élevage de la génisse peuvent être abordées en se basant sur les pratiques concrètes du groupe. Chacun dispose d’un bilan de sa situation et peut ainsi s’intéresser à des points précis qu’il souhaite améliorer ou comparer aux autres. Le temps passé sur les thèmes (colostrum, santé, traitements préventifs …) est dicté par la dynamique du groupe. Mais la majeure partie du temps a été réservée aux pratiques alimentaires : modalités de la phase lactée et l’apport des fourrages et concentrés. Le lien entre technique et coûts est réalisé de la naissance au vêlage, avec l’accent mis sur la phase 0-6 mois.

Âge au vêlage 27 mois

Quantité concentré 496 kg

Prix moyen des concentrés 246 €/T

Coût fourrage 187 €

Coût concentré 122 €

Coût alimentaire (hors lait)

309 €

Vision précise, décision plus facile

Sur ce sujet les éleveurs des groupes lait de Châteaugiron ont réalisé un tour d’horizon complet, alliant échanges techniques, calcul des coûts, observation des animaux, mesures de barymétrie et simula-tion du nombre de génisses à garder. Un ensemble d’éléments qui leur a permis de conforter des décisions ou d’en prendre des nouvelles.

1/4 des sujets choisis par les groupes de Châteaugiron (35) ces deux dernières années de formation étaient consacrés aux génisses. Que ce soit des échanges sur les pratiques, des calculs de coûts ou l’élaboration d’une stratégie de renouvellement, les éleveurs de ces groupes ont pu poursuivre leurs discussions au fur et à mesure des journées de formation.

Les chiffres ne nous disent pas tout

Quoi de mieux pour conforter des décisions prises sur des aspects chiffrés que d’aller observer nos animaux. Les génisses nous parlent avec un ensemble de signes. La méthode "Signe de génisses" a permis au groupe de les interpréter. En petit groupe les éleveurs ont noté l’état corporel des génisses, le remplissage du rumen, l’aspect des bouses, le nombre de génisses qui toussent ou la fréquence de leur respiration. Des éléments qui permettent de faire un point sur l’alimentation, la digestibilité de la ration et la qualité de l’environnement dans lequel elles évoluent. Des mesures de hauteurs de sacrum ou de tours de poitrine ont également été réalisées pour vérifier si les objectifs de développement sont atteints. Cette estimation a d’ailleurs été réalisée par l’ensemble des éleveurs du groupe sur leurs génisses pour pouvoir faire le lien avec leur planning d’alimentation.

Les génisses, tout comme d’autres thèmes, représentent un sujet d’échange vaste et technique. Pour réduire les coûts, avoir des animaux en bonne santé ou augmenter ses performances, il faut avoir une vision claire de sa situation pour pouvoir se comparer aux autres.

Ma situation personnelle, exemple d’un calendrier fourrager génisses à partir d’un cas d’éleveur

Hauteur au sacrum et observation des génisses

Page 5: Cocktail dynamisant

25DOSSIER 23 octobre 2020

23 octobre 2020

Mes causes de réformes

J’optimise la croissance, la santé et le coût alimentaire de mes génisses mais celles-ci ont tout de même un coût de production moyen pour le groupe de 1 279 € par génisse produite (pour une génisse née en octobre). Élever trop de génisses peut donc coûter cher. Mais combien en élever ? Quel pourcentage de renouvel-lement se fi xer ? 25 % ? 30 % ?L’ é t u d e d e s ca u s e s d e réformes est une première piste. Est-ce que je réforme mes vaches car ce sont des réformes qualifiées d’obli gatoire ou parce que j’ai des génisses à intégrer dans le troupeau ? Pour le groupe, 80 % en moyenne des vaches sorties sont qualifiées de réformes obligatoires.Faire le point sur sa situation sanitaire en défi nissant son taux de réforme obligatoire permet en partie de réfl échir à un nombre de génisses à élever. Les autres aspects à prendre en compte sont les résultats et la stratégie de reproduction de l’élevage, ainsi que la marge de sécurité à se fi xer. L’ensemble de ces critères étudiés en groupe permettent ainsi d’avoir une vision précise de la situation et de pouvoir prendre des décisions sur la stratégie de renouvellement ou sur l’optimisation des coûts.

25DOSSIER 23 octobre 2020

23 octobre 2020

Tour d’horizon complet de ses pratiquesgrâce au groupe : l’exemple de l’élevage des génisses à Chateaugiron

Moyenne groupe

Problème de reproduction ou au vêlage

31 %

Leucocytes – mammites 28 %

Boiterie 7 %

Mort 6 %

Accidents 5 %

Corps étranger 1 %

Problème métabolique 0 %

Décalage date de vêlage 1 %

Production ou taux (TB-TP) 3 %

Conformation mamelle 3 %

Vache caractérielle 1 %

Autres 7 %

Vaches vendues en lait 7 %

100 %

Situer mon coût alimentaire

450 €, c’est le coût alimentaire moyen par génisse produite du groupe (pour une génisse née en octobre). Les coûts vont de 309 € à 640 € et ils sont davantage le résultat de la composition de la ration, le prix et la quantité des concentrés que de l’âge au vêlage. Le détail entre les trois périodes d’élevage de la génisse me permet également d’identifi er par âge les optimisations possibles.

0

3

6

9

12

15

Min : 5/25Colza

KgM

S (f

ourr

ages

) ou

kgM

B (c

once

ntré

s)

Foin

BléColza

Min : 5/25

Pâture

PâtureEnsilage

Herbe

Paille

Maïs ensilage

Blé

PâtureEnsilage herbe

Maïs ensilageFoinPaille

272625242322212019181716151413121110987654321

0

100

200

300

400

500

600

700

Cout >24Cout6-24Cout0-6Moy gp121110987654321

80

20

209

309372

620 640

319 332

492

340

518

359

534562

450

15

173

36

107

5

32

28

74

7

9382

56

227322

242

441

173320

246

301221

337308

279

129 124 9240154 141

66142 105

172115131

7

€/g

énis

ses

Coût €/génisses selon 3 périodes

REJOIGNEZ NOUS !

L’ensemble des groupes vous accueillent pour participer à leur prochaine saison de formations. Le zoom sur les génisses illustre bien le travail possible en groupe. Constitué d’éleveurs du même secteur, le groupe permet d’avancer plus rapidement sur certaines thématiques car l’historique des données ou la connaissance des uns et des autres se fait au fur et à mesure.Les groupes sont ouverts et accueillent de nouveaux participants chaque année.N’hésitez pas à nous rejoindre.

Précisions - Contact : Guénaëlle Boudier, 02 23 48 26 83

Situer son coût alimentaire et trouver des pistes d’optimisations pour son élevage

Réf

orm

es o

blig

atoi

res

Fanny Hanser, animatrice groupes ChâteaugironChambre d'agriculture Bretagne

Ils ont dit... Il y a toujours à apprendre ! Se former

en groupe c’est avoir un suivi régulier, changer ses pratiques quand il faut et se tenir informer des actualités.

Les formations consacrées aux génisses ont fait l’unanimité des groupes de Châ-teaugiron. Chacun est reparti avec élé-ments à mettre en place sur son élevage :

Nous n’élevions déjà pas toutes nosgénisses, mais après cette formation nous en élevons encore moins et ça se passe très bien. C’est même plus ren-table économiquement.

Nous élevons trop de génisses par sécu-rité, mais lorsqu’on calcule son coût de renouvellement, la sécurité fi nit par avoir un coût.

Le calcul des coûts et ma situation person-nelle au niveau des bâtiments, m’a confor-té à déléguer l’élevage de mes génisses.

Faire le lien entre alimentation et crois-sance est une approche très intéressante. Cette formation a le mérite de nous moti-ver à faire des mesures de croissance, ce que nous ne faisons pas habituellement, et permet de conforter des décisions à prendre sur la conduite alimentaire.

Un des deux groupes lait présents sur Châteaugiron (35).

Page 6: Cocktail dynamisant

26 DOSSIER 23 octobre 2020

23 octobre 2020

26 23 octobre 2020

23 octobre 2020

Pourquoi avez-vous décidé de faire partie d’un groupe "lait" ?Mathilde Rouault. On a toujours à apprendre et à se former ! Le fait de faire partie d’un groupe permet d’apprendre à connaitre d’autres éleveurs et à profiter de l’expérience de chacun. Aussi, cela facilite les échanges lors de journée de formation car tout le monde se connait. Ce groupe peut également être un soutien important lorsque que l’on rencontre des difficultés sur son exploitation".

Comment s’est fait le choix du groupe "lait" d’IDRéA (Initiatives pour le développement Rural et Agricole) ?M.R. Mon père était adhérent à l’association d’IDRéA et donc à mon installation en 2014, cela s’est fait naturellement. L’association IDRéA est pilotée par des agriculteurs du ter-ritoire (multi-filières, production convention-nelle, bio…) et représente donc un formidable lieu d’échanges. Nous sommes aujourd’hui environ 300 agriculteurs adhérents à l’asso-ciation. Outre les groupes d’échanges, IDRéA

a vocation à mettre en place des actions col-lectives (collecte de déchets, portes ouvertes "Un après-midi à la ferme"…).

Comment fonctionne le groupe "lait" ?M.R. Nous nous réunissons quatre fois par an sur des thématiques que nous choisissons au début de chaque année. La majeure partie des formations se fait sur une exploitation du groupe, ce qui permet de visiter la ferme et discuter des pratiques de chacun. Pour moi par exemple, cela m’a permis d’avoir l’avis du groupe sur le plan de mon nouveau bâtiment et l’intégration du robot de traite. Economiquement, le coût d’une journée de formation VIVEA est de 42 € mais cela s’équi-libre car je récupère par ailleurs du crédit d’impôt".

Pouvez-vous nous citer un exemple concret de formation et de mise en pratique ?M.R. L’exemple de la formation sur les méde-cines alternatives est pour moi la plus mar-quante. Nous avons passé deux jours avec

une intervenante de la chambre d’agricul-ture de Bretagne, une spécifiquement sur les vaches et l’autre journée sur les veaux. Cela m’a permis de découvrir l’homéopathie et les huiles essentielles, techniques que j’utilise depuis sur mon exploitation. Par exemple, j’utilise de l’homéopathie pour maitriser la qualité du lait et notamment les leucocytes ce qui peut être une problématique forte en système robot de traite et avec des vaches laitières productives. Sur l’année dernière, la moyenne en leucocytes de mon lait est de 118 000. Quant aux huiles essentielles, je les utilise majoritairement sur les veaux notamment au moment du sevrage avec de la lavande qui a des vertus anti-stress. Je me sers également de thym lorsque les veaux traversent des périodes de toux".

Si vous deviez résumer le groupe "lait" en trois mots ?M.R. Convivial, échanges, progrès !

Tanguy Bodin

C'est suite à mon installation et mon PPP que j'ai découvert le groupe de développement jeunes de Fougères. Je ne connaissais personne mais j'ai tout de suite apprécié le concept de se retrouver pour échanger sur notre métier. Au mois de juin, nous choississons les thèmes que nous souhaitons aborder pour l'année suivante et notre accompagnatrice part à la recherche d'intervenants pertinents pour nous apporter un nouvel éclairage. Cette personne ressource nous permet de travailler à partir de données ou de son expérience. Nous ne sommes pas au comptoir du café. Cette année, j'ai particulièrement aimé travailler sur "comment parler de nos métiers ?". Ce sont des préoccupations de plus en plus présentes et nous devons apprendre la meilleure façon de parler de nos pratiques, aux médias, à nos voisins ou à la mère de famille.Nous partageons aussi les chiffres technico-économiques de nos exploi-tations. Il y a une vraie confiance pour que les résultats restent confi-dentiels au sein du groupe. Pour moi, partager mes données est le seul moyen d'avancer. Et lorsque le groupe vient sur sa ferme, c'est l'occasion de présenter une problématique personnelle pour essayer de trouver une solution concrète en ayant toutes les contraintes de l'exploitation sous les yeux.

Installé en Jersiaise, je me posais pas mal de questions sur l'élevage de cette race. Or, il est compliqué d'adapter les références des Prim'holstein à la Jersiaise. Pour moi, l'échange avec d'autres éleveurs, c'est de l'or, ça vaut plus que les essais réalisés par les stations.Lors du Space 2019, en échangeant avec Gilbert qui a aus-si des Jersiaises à quelques kilomètres de ma ferme, nous avons discuté de la possibilité de créer un groupe de déve-loppement en lien avec la chambre d'agriculture. Pierre Bes-cou, nous accompagne pour l'animation du groupe et chaque membres à pu exprimer ses besoins. Nous nous réunissons 3/4 fois par an pour parler technique. Certains éleveurs ont des Jersisaises depuis 1968 ! C'est une vraie richesse car ils peuvent apporter des réponses très concrètes grâce à leur expérience. Certains se croyaient seuls a avoir quelques dif-ficultés lors de l'intégration de la race, or c'est un problème récurrent auquel il y a des solutions. Les éleveurs de Jer-siaises qui le souhaitent peuvent encore nous rejoindre !

Mathilde Rouault

Céline Gautiermembre du groupe jeunes à Fougères

Jérôme Daniel membre du groupe Jerziaise29

On a toujours à apprendre et à se former !

DOSSIER