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REPUBLIQUE FRANCAISE ComitĂ© directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nuclĂ©aire ou d’une situation d’urgence radiologique CODIRPA Rapport d’étape (SynthĂšse des travaux, 29 janvier 2008)

CODIRPA - Le Figaro

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Page 1: CODIRPA - Le Figaro

REPUBLIQUE FRANCAISE

ComitĂ© directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nuclĂ©aire ou d’une situation d’urgence radiologique

CODIRPA

Rapport d’étape

(SynthĂšse des travaux, 29 janvier 2008)

Page 2: CODIRPA - Le Figaro

Sommaire

1. PrĂ©sentation du CODIRPA ......................................................................................................................... 1 1.1 Mandat du CODIR-PA................................................................................................................... 1 1.2 Organisation du CODIRPA........................................................................................................... 1 1.3 Les scĂ©narios d’accidents nuclĂ©aires utilisĂ©s par le CODIRPA................................................. 1

2. Premiers Ă©lĂ©ments de doctrine proposĂ©s par le CODIRPA.................................................................... 2 2.1 Phases de l’évĂ©nement, planification et rĂ©ponses associĂ©es....................................................... 2 2.2 DĂ©limitation des zones d’intervention .......................................................................................... 3 2.3 Organisation des pouvoirs publics ................................................................................................ 3 2.4 Principales recommandations du CODIRPA.............................................................................. 4

2.4.1 LevĂ©e de la mise Ă  l’abri, Ă©loignement et retour...................................................................... 4 2.4.2 SĂ©curitĂ© sanitaire de l’alimentation............................................................................................ 4 2.4.3 Actions Ă  conduire en milieu agricole....................................................................................... 5 2.4.4 RĂŽles des Ă©valuations prĂ©dictives dans la mise en place des zones d’intervention ............ 5 2.4.5 RĂŽle des mesures de la contamination de l’environnement .................................................. 6 2.4.6 RĂ©duction de la contamination des zones bĂąties .................................................................... 6 2.4.7 Recensement et surveillance sanitaire des populations.......................................................... 7 2.4.8 Indemnisation des victimes........................................................................................................ 7 2.4.9 Gestion des dĂ©chets .................................................................................................................... 8 2.4.10 Information du public ............................................................................................................ 9

3. Principales actions Ă  anticiper dĂšs le stade de la planification................................................................. 9 3.1. PrĂ©ciser les modalitĂ©s pratiques de mise en Ɠuvre de l’éloignement ou du maintien sur place des

populations................................................................................................................................................. 9 3.2. Organiser la gestion des denrĂ©es alimentaires.............................................................................. 9 3.3. Tester et consolider la capacitĂ© d’évaluation des consĂ©quences radiologiques et dosimĂ©trique.. 10 3.4. AmĂ©liorer la prĂ©paration des acteurs de la mesure ................................................................... 10 3.5. Modifier et enrichir le contenu des plans particuliers d’intervention et les plans communaux de

sauvegarde ................................................................................................................................................ 10 3.6. PrĂ©parer le recensement et le suivi sanitaire des personnes..................................................... 11 3.7. PrĂ©voir l’indemnisation des victimes...........................................................................................11 3.8. Organiser l’information du public et la formation des intervenants ..................................... 12

4. Suite des travaux du CODIRPA................................................................................................................ 12 Annexe 1 : Les trois phases du dĂ©roulement d’un accident nuclĂ©aire........................................................... 14 Annexe 2 : Les diffĂ©rentes zones proposĂ©es pour la protection des populations au cours d’un accident

nucléaire ........................................................................................................................................................ 15 Annexe 3 : Schéma du zonage des territoires ruraux en phase de transition post-accidentelle ................ 17 Annexe 4 : Logigramme décisionnel des actions de protection des populations en phase post-

accidentelle.................................................................................................................................................... 18

Page 3: CODIRPA - Le Figaro

Glossaire ACTA : Association de Coordination Technique Agricole AFSSA : Agence Française de SĂ©curitĂ© Sanitaire des Aliments AFSSET : Agence Française de SĂ©curitĂ© Sanitaire de l’Environnement et du Travail APRP : Accident de Perte de RĂ©frigĂ©rant Primaire ASN : AutoritĂ© de SĂ»retĂ© NuclĂ©aire CGAAER : Conseil GĂ©nĂ©ral de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Espaces Ruraux CICNR : ComitĂ© InterministĂ©riel aux Crises NuclĂ©aires ou Radiologiques CLI : Commission Locale d’Information CNAMTS : Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs SalariĂ©s CNIL : Commission Nationale Informatique et LibertĂ©s CNPE : Centre NuclĂ©aire de Production d’ElectricitĂ© CODIR-PA : ComitĂ© Directeur pour la gestion de la phase Post-Accidentelle d’un accident nuclĂ©aire ou d’une situation d’urgence radiologique CUMPS : Cellules d’Urgence MĂ©dico-Psychologiques DE : Dose efficace DDSV : Direction DĂ©partementale des Services VĂ©tĂ©rinaires DGAL : Direction GĂ©nĂ©rale de l'Alimentation DGEMP : Direction GĂ©nĂ©rale de l'Energie et des MatiĂšres PremiĂšres DSND : DĂ©lĂ©guĂ© Ă  la SĂ»retĂ© NuclĂ©aire et Ă  la Radioprotection pour les activitĂ©s et installations intĂ©ressant la DĂ©fense GT : Groupe de Travail INB : Installation NuclĂ©aire de Base InVS : Institut de Veille Sanitaire IRSN : Institut de Radioprotection et de SĂ»retĂ© NuclĂ©aire NMA : Niveau Maximum Admissible PCS : Plans Communaux de Sauvegarde PNGMDR : Plan National de Gestion des MatiĂšres et des DĂ©chets Radioactifs PPI : Plan Particulier d'Intervention RCN : ResponsabilitĂ© Civile NuclĂ©aire RTGV : Rupture de Tube de GĂ©nĂ©rateur de Vapeur SGDN : SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral de la DĂ©fense Nationale TPG : TrĂ©soriers Payeurs GĂ©nĂ©raux ZE : Zone d’Exposition ZIA : Zone d’interdiction alimentaire ZS : Zones de surveillance de la commercialisation des denrĂ©es agricoles

Page 4: CODIRPA - Le Figaro

La directive interministĂ©rielle du 7 avril 20051 confie Ă  l’ASN la responsabilitĂ© de mettre en place le ComitĂ© directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nuclĂ©aire ou d’une situation d’urgence radiologique (CODIR-PA) dont l’objectif est d’élaborer la doctrine relative Ă  la gestion des consĂ©quences d’un accident nuclĂ©aire ou radiologique. Depuis 2005, le CODIR-PA a constituĂ© 9 groupes de travail rĂ©unissant environ 130 experts provenant d’horizons diffĂ©rents (Commissions locales d’information, associations, Ă©lus, agences sanitaires, organismes d’expertises, autoritĂ©s). Dans un premier temps, le CODIR-PA a proposĂ© de mandater les groupes de travail sur la base de deux scĂ©narios d’accidents de gravitĂ© moyenne sur un CNPE (Centre NuclĂ©aire de Production d’ElectricitĂ©) français. Les groupes ont travaillĂ© sur les sujets suivants :

‱ levĂ©e des actions d’urgence de protection des populations et rĂ©duction de la contamination en milieu bĂąti ;

‱ vie dans les territoires ruraux contaminĂ©s, agriculture et eau ; ‱ Ă©valuation des consĂ©quences radiologiques et dosimĂ©triques ; ‱ suivi sanitaire des populations ; ‱ indemnisation ; ‱ gestion des dĂ©chets, produits contaminĂ©s et terres contaminĂ©es ; ‱ organisation des pouvoirs publics et implication des « parties prenantes » ; ‱ impact sur la gestion des ressources en eau ; ‱ hypothĂšses retenues pour les Ă©valuations des consĂ©quences radiologiques et dosimĂ©triques.

Le CODIRPA a achevé sa premiÚre phase de travail (juin 2005-décembre 2007) et mis au point des premiÚres propositions de doctrine concernant :

- le phasage d’un accident nuclĂ©aire et la planification des actions Ă  mettre en place en fonction des phases ;

- la dĂ©limitation des zones d’intervention ; - l’organisation des pouvoirs publics ; - des recommandations relatives par exemple Ă  la levĂ©e de la mise Ă  l’abri, Ă  l’éloignement et au

retour sur place de la population ou Ă  la sĂ©curitĂ© sanitaire de l’alimentation des populations ; - des actions Ă  anticiper, notamment : l’amĂ©lioration des outils d’évaluation des expositions ;

l’organisation de l’information du public et de la formation des intervenants ; la prĂ©paration de maquettes de textes pour l’indemnisation des victimes et l’organisation des pouvoirs publics.

DĂ©sormais, le CODIRPA entre dans une seconde phase dont les objectifs sont principalement :

- de tester, conforter et valider les premiers Ă©lĂ©ments de doctrine proposĂ©s ; - d’élargir les travaux Ă  d’autres scĂ©narios d’accidents ; - d’engager la concertation avec les parties prenantes.

Cette seconde phase s’achĂšvera par un sĂ©minaire international prĂ©vu en dĂ©cembre 2009.

1 Cette directive relative Ă  l’action des pouvoirs publics en cas d’évĂ©nement entraĂźnant une situation d’urgence radiologique charge l’ASN, en relation avec les dĂ©partements ministĂ©riels concernĂ©s, d’établir le cadre, de dĂ©finir, de prĂ©parer et de mettre en Ɠuvre les dispositions nĂ©cessaires pour rĂ©pondre aux situations post-accidentelles.

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SynthĂšse des travaux CODIRPA (janvier 2008) 1

1. PrĂ©sentation du CODIRPA 1.1 Mandat du CODIR-PA La directive interministĂ©rielle du 7 avril 2005 sur l’action des pouvoirs publics en cas d’évĂšnement entraĂźnant une situation d’urgence radiologique a chargĂ© l’ASN, en relation avec les dĂ©partements ministĂ©riels concernĂ©s, d’établir le cadre, de dĂ©finir, de prĂ©parer et de mettre en Ɠuvre les dispositions nĂ©cessaires pour rĂ©pondre aux situations post-accidentelles. L’ASN a, de ce fait, crĂ©Ă© un ComitĂ© directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle d’un accident nuclĂ©aire ou d’une situation d’urgence radiologique (CODIR-PA) qui est chargĂ© d’élaborer les Ă©lĂ©ments de doctrine correspondants. Ce comitĂ© a Ă©tĂ© mis en place le 24 juin 2005 et est composĂ© de reprĂ©sentants de l’ASN, du SGDN, du DSND , des ministĂšres en charge de l’agriculture et de la pĂȘche, du budget, de l’écologie, de la santĂ©, de l’industrie, de l’intĂ©rieur, ainsi que d’organismes d’expertise (AFSSA, AFSSET, InVS, IRSN). Le mandat du CODIR-PA a initialement Ă©tĂ© fixĂ© pour deux ans ; il a ensuite Ă©tĂ© prolongĂ© jusqu’en janvier 2009. 1.2 Organisation du CODIRPA Pour mener ses travaux, le CODIR-PA a mis en place plusieurs groupes de travail (GT) thĂ©matiques (et en a dĂ©signĂ© les pilotes) :

‱ GT1 : LevĂ©e des actions d’urgence de protection des populations et rĂ©duction de la contamination en milieu bĂąti (ASN) ;

‱ GT2 : Vie dans les territoires ruraux contaminĂ©s, agriculture et eau (DGAL/CGAAER) ; ‱ GT3 : Évaluation des consĂ©quences radiologiques et dosimĂ©triques (IRSN) ; ‱ GT4 : Suivi sanitaire des populations (InVS) ; ‱ GT5 : Indemnisation (DGEMP) ; ‱ GT6 : Gestion des dĂ©chets, produits contaminĂ©s et terres contaminĂ©es (ASN) ; ‱ GT7 : Organisation des pouvoirs publics et implication des « parties prenantes » (SGDN) ; ‱ GT ad hoc Eau : Gestion de la ressource en eau (ASN puis le CGAAER) ; ‱ GT ad hoc HypothĂšses : Choix des hypothĂšses retenues pour les Ă©valuations des consĂ©quences

radiologiques et dosimĂ©triques (IRSN). Le CODIR-PA fixe les objectifs gĂ©nĂ©raux et assure la coordination des groupes de travail. Il en valide les cahiers des charges et les travaux ainsi que les Ă©lĂ©ments de doctrine produits. En juin 2007, il a Ă©tĂ© demandĂ© aux groupes de travail de rĂ©aliser des « rapports d’étape » (Ă  l’exception des GT7, GT Eau et HypothĂšses dont les travaux avaient dĂ©marrĂ© de maniĂšre diffĂ©rĂ©e). La version consolidĂ©e de ces rapports et leurs synthĂšses sont des documents de travail, ils seront nĂ©anmoins prochainement consultables sur le site Internet de l’ASN (www.asn.fr/espaces-professionnels/situations-d-urgence). La prĂ©sente note met en exergue les principaux Ă©lĂ©ments de ce travail. 1.3 Les scĂ©narios d’accidents nuclĂ©aires utilisĂ©s par le CODIRPA Les Ă©vĂ©nements susceptibles de conduire Ă  une situation post-accidentelle radiologique sont nombreux et diversifiĂ©s. Dans un premier temps, le CODIR-PA a proposĂ© de mandater les groupes de travail sur la base de deux scĂ©narios d’accidents de gravitĂ© moyenne sur un CNPE (Centre NuclĂ©aire de Production d’ElectricitĂ©) français, Ă©laborĂ©s par l’IRSN. En effet, ces scĂ©narios d’accidents sont Ă©tudiĂ©s rĂ©guliĂšrement depuis plusieurs annĂ©es et l’organisation des pouvoirs publics et la doctrine associĂ©e Ă  leur gestion sont particuliĂšrement attendus par le public :

ScĂ©nario 1 : rupture de tube de gĂ©nĂ©rateur de vapeur dans un contexte d’eau primaire fortement contaminĂ©e, accident de cinĂ©tique rapide entraĂźnant des rejets de courte durĂ©e (1 heure) pour lequel une mise Ă  l’abri des personnes serait effectuĂ©e en mode rĂ©flexe et une prise de comprimĂ©s d’iode stable serait prĂ©conisĂ©e dans un rayon de 2 km en phase d’urgence ;

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SynthĂšse des travaux CODIRPA (janvier 2008) 2

ScĂ©nario 2 : perte de rĂ©frigĂ©rant primaire entraĂźnant une fusion partielle du cƓur du rĂ©acteur maĂźtrisĂ©e en cuve, dont la cinĂ©tique est plus lente et qui serait responsable de rejets plus longs (les calculs n’ont Ă©tĂ© faits que pour les 24 premiĂšres heures). En phase d’urgence, une mise Ă  l’abri des personnes prĂ©sentes dans un rayon de 3 km serait prĂ©conisĂ©e.

Les recommandations Ă©mises par le CODIRPA sur la base de ces scĂ©narios seront testĂ©es ultĂ©rieurement sur d’autres scĂ©narios de plus grande ampleur ou de nature diffĂ©rente (Ă©mission de radionuclĂ©ides Ă©metteurs alpha, accident de rĂ©acteur nuclĂ©aire Ă  l’étranger ou rĂ©sultant d’un acte de malveillance), afin de vĂ©rifier leur robustesse et d’y apporter si besoin les modifications nĂ©cessaires. 2. Premiers Ă©lĂ©ments de doctrine proposĂ©s par le CODIRPA 2.1 Phases de l’évĂ©nement, planification et rĂ©ponses associĂ©es Pour rĂ©aliser ses travaux, le CODIRPA a distinguĂ© trois phases dans le dĂ©roulement d’un accident nuclĂ©aire (Annexe 1) :

‱ la phase d’urgence, ‱ la phase post-accidentelle Ă  court terme dĂ©signĂ©e « phase de transition », ‱ la phase post-accidentelle Ă  long terme.

La phase d’urgence couvre la phase de menace qui prĂ©cĂšde la survenue des premiers rejets dans l’environnement, lorsqu’elle existe, et la phase de rejet accidentel qui provoque un panache radioactif se dispersant dans l’environnement. Elle se termine dĂšs que l’installation Ă  l’origine de l’accident est ramenĂ©e Ă  un Ă©tat sĂ»r ne risquant pas de produire de nouveaux rejets radioactifs dans l’environnement par la suite. Au cours de la phase d’urgence, les actions de protection des populations qui doivent ĂȘtre engagĂ©es (mise Ă  l’abri et Ă  l’écoute, prise d’iode stable, Ă©vacuation) visent Ă  limiter l’exposition immĂ©diate des personnes au panache radioactif ; elles sont organisĂ©es dans le cadre de plans de secours mis en Ɠuvre par les pouvoirs publics : les Plans Particuliers d’Intervention (PPI). Les recommandations du CODIRPA ne concernent pas cette premiĂšre phase mais tiennent compte des actions menĂ©es au cours de cette phase, par souci de continuitĂ© et de cohĂ©rence. La phase post-accidentelle est celle du traitement des consĂ©quences diffĂ©rĂ©es de l’évĂ©nement, notamment celles qui rĂ©sultent du dĂ©pĂŽt de substances radioactives. Elle commence dĂšs la fin des rejets par une phase dite de « transition », qui concerne la levĂ©e des actions de protection d’urgence, la caractĂ©risation de la contamination et l’engagement des premiĂšres actions de protection dans les territoires contaminĂ©s ainsi que la prĂ©paration des actions Ă  long terme. La phase post-accidentelle peut durer plusieurs mois ou annĂ©es en fonction de l’ampleur et de la persistance de la contamination radiologique des territoires. C’est alors une phase de gestion des consĂ©quences Ă  long terme, qui met en Ɠuvre le plan de gestion des consĂ©quences durables de l’évĂ©nement, Ă©laborĂ© avec l’ensemble des acteurs pendant la phase de transition. A chacune des trois phases du dĂ©roulement d’un accident correspondent :

‱ un stade de planification, correspondant Ă  la dĂ©finition et Ă  la prĂ©paration des actions Ă  mettre en Ɠuvre (« Ă  froid », en amont de toute situation accidentelle, mais aussi « Ă  chaud », au moment de l’accident) ;

‱ un stade de rĂ©ponse en temps rĂ©el, correspondant Ă  la mise en Ɠuvre effective des actions dĂ©finies et prĂ©parĂ©es au stade de la planification.

‱ un retour d’expĂ©rience pour l’évaluation des actions mises en Ɠuvre Les rĂ©flexions du CODIRPA portent sur les actions Ă  mener au cours de la premiĂšre annĂ©e aprĂšs l’accident, c’est-Ă -dire de la phase de transition et d’une partie de la phase post-accidentelle Ă  long terme.

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2.2 DĂ©limitation des zones d’intervention Le CODIRPA met en Ă©vidence la nĂ©cessitĂ© d’identifier, dĂšs le dĂ©but de la phase de transition, diffĂ©rentes zones Ă  l’intĂ©rieur desquelles des actions de protection ou de gestion seraient immĂ©diatement mises en place. En effet, afin de prĂ©venir les doses Ă  venir dues aux retombĂ©es au sol des substances radioactives rejetĂ©es lors de l’accident, les autoritĂ©s devraient, dĂšs la phase de transition, dĂ©cider d’actions de protection telles que l’éloignement de populations rĂ©sidant sur certains territoires, l’interdiction de la consommation des produits locaux et de la commercialisation des denrĂ©es agricoles ou encore certaines actions de rĂ©duction de la contamination. Ces zones, prĂ©sentĂ©es en Annexe 2, sont dĂ©finies Ă  partir de valeurs repĂšres, le plus souvent exprimĂ©es en dose prĂ©visible, utiles pour la prise de dĂ©cision ; il s’agit par exemple :

‱ de la zone oĂč serait demandĂ© l’éloignement immĂ©diat des populations aprĂšs la levĂ©e des actions de protection d’urgence ;

‱ au delĂ  de cette zone, des zones d’intervention des pouvoirs publics pour rĂ©duire la contamination dĂ©posĂ©e en milieu bĂąti ;

‱ de la zone d’interdiction alimentaire (ZIA) et des zones de surveillance (ZS) de la commercialisation des denrĂ©es agricoles ;

‱ des zones de gestion des dĂ©chets et notamment des dĂ©chets agricoles ; ‱ des zones oĂč l’exposition (ZE1 et ZE2) justifie un recensement et une surveillance sanitaire des

personnes ; Voir le schĂ©ma du zonage des territoires en phase de transition post-accidentelle en Annexe 3. L’ensemble de ces zonages sera pris en compte pour dĂ©terminer l’indemnisation. Les diffĂ©rentes zones ont Ă©tĂ© dĂ©finies en tenant compte des propositions des diffĂ©rents GT du CODIRPA. Par exemple, les zones pour la gestion des dĂ©chets sont basĂ©es sur celles dĂ©finies pour la gestion des denrĂ©es alimentaires, les zones oĂč le recensement des populations doit ĂȘtre effectuĂ© sont basĂ©es sur celles dĂ©finies pour la mise en Ɠuvre des actions de protection des populations (mise Ă  l’abri, Ă©vacuation, ingestion de comprimĂ©s d’iode stable, restrictions alimentaires). Cependant, une optimisation du nombre de zones Ă  retenir sera sans doute nĂ©cessaire pour faciliter la lisibilitĂ© et la comprĂ©hension des actions Ă  rĂ©aliser par les pouvoirs publics. 2.3 Organisation des pouvoirs publics En cas d’accident nuclĂ©aire, plusieurs fonctions essentielles seront Ă  assurer par les pouvoirs publics concernant la population, l’environnement, les activitĂ©s Ă©conomiques
 : protection, information et recensement, suivi sanitaire, relogement Ă©ventuel, nettoyage des zones contaminĂ©es et gestion des dĂ©chets, ravitaillement et prĂ©cautions alimentaires, suivi Ă©conomique, impact psychologique et sociĂ©tal, assurance et indemnisation
 L’organisation des pouvoirs publics sera liĂ©e au degrĂ© de gravitĂ© de l’évĂ©nement et dĂ©ployĂ©e en consĂ©quence au cours de la phase de transition. Trois niveaux de gravitĂ©s d’accident ont Ă©tĂ© proposĂ©s suite aux rĂ©flexions du GT7 pilotĂ© par le SGDN, avec une organisation Ă©volutive des pouvoirs publics (niveau gouvernemental et niveau local). Un accident de faible gravitĂ© serait traitĂ© par les structures existantes (administration centrale avec un Ă©ventuel renforcement au niveau local des missions en prĂ©fecture). Pour un accident de gravitĂ© moyenne, la notion de dĂ©lĂ©guĂ© interministĂ©riel, au vu de la grande diversitĂ© d’actions Ă  entreprendre, a Ă©tĂ© proposĂ©e au niveau gouvernemental. Cette solution pourrait ĂȘtre prolongĂ©e sur la durĂ©e. Une autre solution pourrait ĂȘtre de crĂ©er un Ă©tablissement public dĂ©diĂ© Ă  la gestion Ă  long terme de la phase post Ă©vĂ©nementielle. Cette Ă©tablissement aurait des antennes dĂ©localisĂ©es auprĂšs de la zone contaminĂ©e pour ĂȘtre au plus prĂšs des populations. Et pour un accident de forte gravitĂ©, la solution d’un ministĂšre dĂ©diĂ© permettant d’afficher une implication forte de l’Etat ainsi qu’une individualisation du sujet par un portage politique de haut niveau, a Ă©tĂ© proposĂ©e. Cette derniĂšre proposition pourrait se dĂ©cliner de deux façons. Le ministĂšre

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SynthĂšse des travaux CODIRPA (janvier 2008) 4

dĂ©diĂ© pourrait ĂȘtre une structure lĂ©gĂšre avec en charge la tutelle de l’établissement public dĂ©crit supra. Ou bien, ce ministĂšre pourrait ĂȘtre une structure plus complexe disposant de services spĂ©cifiques (notamment des services dĂ©concentrĂ©s dĂ©diĂ©s prĂšs des zones contaminĂ©es). L’une des principales missions des pouvoirs publics aux niveaux central et local pendant la phase de transition sera d’évaluer les consĂ©quences de l’évĂ©nement sur le long terme au niveau du suivi sanitaire des populations, de l’environnement, des activitĂ©s Ă©conomique, du possible risque de dĂ©sorganisation sociĂ©tale
 Un programme de gestion des consĂ©quences Ă  long terme de l’accident devra ĂȘtre rĂ©digĂ© Ă  partir de cette Ă©valuation, des recommandations techniques et des Ă©lĂ©ments de doctrine issus des travaux du CODIRPA, aprĂšs concertation avec les parties prenantes. Il s’agira en outre d’associer une reprĂ©sentation la plus exhaustive possible de l’ensemble des acteurs impliquĂ©s dans la rĂ©daction du programme pour la gestion Ă  moyen et Ă  long terme des consĂ©quences de l’accident (Ă©lus locaux, associations, parties prenantes, chambres consulaires, populations, commissions locales d’informations
). Ce programme devra ĂȘtre soumis pour validation Ă  l’ensemble des ministres concernĂ©s au sein du CICNR rĂ©uni et dirigĂ© par le Premier ministre. Pour les trois types d’accident, le CICNR pourrait se rĂ©unir Ă  intervalles rĂ©guliers pour suivre la mise en Ɠuvre et Ă©valuer les rĂ©sultats de la mise en application du programme de gestion Ă  long terme des consĂ©quences de l’évĂ©nement. 2.4 Principales recommandations du CODIRPA 2.4.1 LevĂ©e de la mise Ă  l’abri, Ă©loignement et retour Le CODIRPA propose des critĂšres d’apprĂ©ciation de l’exposition radiologique et des valeurs repĂšres (voir Annexe 4) pour dĂ©cider, au moment de lever la mise Ă  l’abri, du maintien sur place des populations ou de leur Ă©loignement et ensuite de la prolongation de l’éloignement ou du retour des populations :

- Si la dose efficace prévisible estimée pour le 1er mois, hors ingestion de denrées locales contaminées, est inférieure à 1 mSv, ou pour des communes non impactées par les rejets, le maintien sur place est préconisé.

- Si la dose efficace prĂ©visible estimĂ©e pour le 1er mois, hors ingestion de denrĂ©es locales contaminĂ©es, est supĂ©rieure Ă  1 mSv, mais infĂ©rieure Ă  10 mSv, une phase de concertation immĂ©diate entre les maires concernĂ©s et le prĂ©fet dĂ©terminerait l’option Ă  suivre : maintien sur place ou Ă©loignement. La dose efficace prĂ©visible estimĂ©e pour la 1Ăšre semaine fournira une information supplĂ©mentaire sur la cinĂ©tique d’évolution de l’exposition au cours du premier mois.

- L’éloignement immĂ©diat sera systĂ©matiquement prĂ©conisĂ© si la dose efficace prĂ©visible du 1er mois, hors ingestion de denrĂ©es locales contaminĂ©es, est supĂ©rieure Ă  10 mSv. 2.4.2 SĂ©curitĂ© sanitaire de l’alimentation Le CODIRPA propose que dĂšs la phase de transition, des arrĂȘtĂ©s prĂ©fectoraux instaurent les dispositions nĂ©cessaires Ă  la prĂ©vention du risque liĂ© Ă  la consommation de denrĂ©es contaminĂ©es et prĂ©cisent les zones dans lesquelles elles s’appliquent. Elles consistent Ă  restreindre ou interdire la consommation, la commercialisation et le transport des produits agricoles, des denrĂ©es auto-produites et des produits de la pĂȘche, la chasse et la cueillette, ainsi qu’à rĂ©glementer les mouvements des animaux d’élevage. Pour traiter du risque liĂ© Ă  la consommation de denrĂ©es contaminĂ©es par la population rĂ©sidant Ă  proximitĂ© du lieu de l’accident, le CODIRPA juge non pertinent le critĂšre du dĂ©passement des normes europĂ©ennes de contamination radioactive des aliments (niveaux maximaux admissibles NMA2), ou d’autres normes internationales de commercialisation, car ces normes sont Ă©tablies dans l’hypothĂšse de rations alimentaires comportant une faible part de denrĂ©es contaminĂ©es et pour des populations qui ne sont pas exposĂ©es Ă  d’autres sources de radioactivitĂ©.

2 Les NMA sont des niveaux prĂ©-Ă©tablis qui seraient mis en vigueur d’office par la Commission, en vertu du rĂšglement (Euratom) n° 3954/87 du Conseil du 28 dĂ©cembre 1987 modifiĂ© par le rĂšglement (Euratom) N° 2218/89 du Conseil du 18 juillet 1989, fixant les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive pour les denrĂ©es alimentaires et les aliments du bĂ©tail aprĂšs un accident nuclĂ©aire ou dans toute autre situation d’urgence radiologique.

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SynthĂšse des travaux CODIRPA (janvier 2008) 5

Il est proposĂ© un dispositif distinguant deux zones, fondĂ©es sur des valeurs repĂšres diffĂ©renciĂ©s, visant la protection Ă  la fois des populations proches de l’accident et de celles qui sont plus Ă©loignĂ©es pour lesquelles le critĂšre du dĂ©passement des normes redevient pertinent :

‱ Une zone d’interdiction alimentaire (ZIA), dĂ©limitĂ©e sur une valeur de dose, dont tous les produits sont dĂ©clarĂ©s non consommables, quel que soit leur degrĂ© de contamination par rapport aux NMA. Les produits issus de cette zone font donc l’objet d’interdiction de consommation et de commercialisation et leur transport ne peut ĂȘtre autorisĂ© qu’en vue de leur Ă©limination. La dĂ©limitation de la ZIA est Ă©tablie de façon Ă  ce que le total des doses efficaces prĂ©visibles estimĂ©es pour le 1er mois pour l’ensemble des voies d’exposition (y compris l’ingestion de denrĂ©es locales) demeure infĂ©rieur Ă  la limite adoptĂ©e pour le maintien sur place ou le retour des populations, c’est-Ă -dire dans la plage de valeurs repĂšres proposĂ©es par le CODIRPA [1 mSv et 10 mSv]. La ZIA Ă©volue en bloc ou progressivement vers le statut de zone de surveillance, selon des modalitĂ©s qui restent Ă  prĂ©ciser.

‱ Une zone de surveillance des produits et des denrĂ©es alimentaires (ZS) qui englobe les pĂ©rimĂštres de dĂ©passement prĂ©dictif des NMA pour chaque type de produits. Dans chaque pĂ©rimĂštre, le prĂ©fet prend par arrĂȘtĂ© des dispositions concernant la mise en marchĂ© des produits concernĂ©s :

- dans un premier temps, ce sont des interdictions de commercialisation par zone et par type de produit ;

- dans un deuxiĂšme temps, sont mis en place les dispositifs de contrĂŽle libĂ©ratoire permettant l’envoi dans les circuits industriels et commerciaux des seuls produits conformes aux NMA.

Le CODIRPA recommande que soient en outre largement diffusĂ©es, dans les deux zones et Ă  leur pĂ©riphĂ©rie, des recommandations d’alimentation afin que la population rĂ©sidente Ă©vite de se rapprocher de situations Ă  risque et modĂšre Ă  la fois l’autoconsommation et la consommation de denrĂ©es sensibles. 2.4.3 Actions Ă  conduire en milieu agricole Le CODIRPA appuie sa doctrine sur le Guide d’aide Ă  la dĂ©cision pour la gestion du milieu agricole en cas d’accident nuclĂ©aire (ACTA & IRSN, mai 2007). Pour chaque filiĂšre agricole traitĂ©e (troupeau laitier, troupeau allaitant, Ă©levages de porcs, volailles et veaux, cultures de plein champ et prairies, cultures sous abris, vignes et vergers), le guide apporte les Ă©lĂ©ments techniques nĂ©cessaires pour prendre des dĂ©cisions durant la phase d’urgence et le dĂ©but de la phase de transition, qui ne laissent que peu de place Ă  la concertation. Le guide expose, pour chaque production, les voies de contamination principales, la rĂ©partition saisonniĂšre du risque et la cinĂ©tique de la contamination. Il prĂ©sente les opĂ©rations possibles selon que le produit sera valorisĂ© ou non. Par exemple, il prĂ©cise les objectifs, l’efficacitĂ© et les Ă©ventuels contre-indications et effets nĂ©gatifs de l’abandon temporaire des cultures in situ ou du ramassage des parties aĂ©riennes contaminĂ©es en vue de leur destruction. Le CODIRPA recommande de :

- diffuser largement le guide, le maintenir à jour et en faire le support de formations ou d’exercices ;

- en cas de phase de menace longue, mener des actions simples de prévention des contaminations telles que rentrer les animaux et protéger les fourrages et les aliments stockés ;

- dĂ©cider et faire connaĂźtre le plus tĂŽt possible aprĂšs l’accident le devenir des productions agricoles touchĂ©es et les opĂ©rations Ă  conduire en fonction de la zone (produits commercialisables ou non) et de la saison.

2.4.4 RĂŽles des Ă©valuations prĂ©dictives dans la mise en place des zones d’intervention Afin de prĂ©venir les doses Ă  venir dues aux retombĂ©es au sol des substances radioactives rejetĂ©es lors de l’accident, les premiĂšres actions de protection devraient ĂȘtre mises en place dĂšs le dĂ©but de la phase de

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transition, sur des territoires dĂ©finis en fonction de l’étendue prĂ©sumĂ©e des retombĂ©es radioactives et des valeurs repĂšres retenues, Ă  ce moment, par les pouvoirs publics. Les zones d’application de ces actions de protection ont tous en commun le fait de reposer sur une projection temporelle nĂ©cessitant de recourir Ă  une modĂ©lisation. Ainsi, les Ă©valuations nĂ©cessaires Ă  la mise en place des premiĂšres actions de protection au dĂ©but de la phase de transition ne peuvent ĂȘtre fondĂ©es que sur un pronostic Ă©tabli par modĂ©lisation et tenant compte du diagnostic de la situation ; ce diagnostic peut lui-mĂȘme ĂȘtre consolidĂ© ou actualisĂ© Ă  l’aide des rĂ©sultats de mesures disponibles dans l’environnement. Les calculs prĂ©dictifs de doses et de contamination des composants de l’environnement impliquent :

- d’évaluer l’importance et les caractĂ©ristiques des retombĂ©es radioactives au sol, dans les zones bĂąties et les milieux agricoles en tous points du territoire concernĂ©, en termes d’activitĂ© surfacique et de dĂ©bit de dose ambiant, ainsi que leur Ă©volution au cours du mois Ă  venir (effet de la dĂ©croissance radioactive) ;

- de connaĂźtre les caractĂ©ristiques des productions agricoles ou d’origine naturelle, affectĂ©es par ces retombĂ©es radioactives, afin d’en dĂ©duire les niveaux de contamination susceptibles d’ĂȘtre observĂ©s dans ces produits en fonction du lieu et du temps aprĂšs l’accident ;

- de choisir des hypothĂšses sur les modes de vie et d’alimentation des personnes habitant sur les diffĂ©rentes parties du territoire concernĂ©, afin d’évaluer les doses engagĂ©es par les diffĂ©rentes voies d’exposition retenues.

Dans le contexte d’une crise nuclĂ©aire, il est pratiquement impossible de connaĂźtre les valeurs rĂ©elles de tous les paramĂštres influençant la contamination de l’environnement et des denrĂ©es ou l’exposition des personnes. Au stade de l’évaluation initiale dĂ©terminant les diffĂ©rentes zones en dĂ©but de phase de transition, il est proposĂ© de choisir des valeurs raisonnablement pĂ©nalisantes pour se prĂ©munir des incertitudes et prĂ©venir les risques de « rĂ©Ă©valuation Ă  la hausse » ultĂ©rieures. 2.4.5 RĂŽle des mesures de la contamination de l’environnement Le CODIRPA propose de diffĂ©rencier les mesures selon qu’elles ont un objectif d’expertise, visant Ă  rechercher des donnĂ©es pertinentes pour actualiser et prĂ©ciser le diagnostic des consĂ©quences radiologiques ou un objectif de contrĂŽle, visant Ă  vĂ©rifier la conformitĂ© d’une situation ou d’un produit en regard d’un rĂ©sultat attendu, d’un critĂšre de gestion ou d’une limite rĂ©glementaire (par exemple les NMA). Les conditions Ă  respecter, le choix des techniques et les contraintes de rĂ©alisation ne sont pas les mĂȘmes pour ces deux objectifs. Ainsi, la mission des Ă©quipes chargĂ©es de faire des prĂ©lĂšvements et mesures, le choix des moyens techniques, ainsi que les stratĂ©gies de mesure associĂ©es, devraient ĂȘtre dĂ©finis selon l’un ou l’autre de ces objectifs. Concernant les mesures destinĂ©es aux contrĂŽles, qui devraient ĂȘtre rĂ©alisĂ©es rapidement, en grand nombre et par de nombreux acteurs, il est recommandĂ© de :

- rĂ©aliser des mesures de contrĂŽles sur des indicateurs radiologiques simples, en nombre limitĂ© et facilement accessibles Ă  la mesure, dont le rĂ©sultat d’analyse peut ĂȘtre directement comparĂ© aux critĂšres de gestion dont on veut vĂ©rifier le respect ;

- privilégier des techniques de mesure dites « de tri » permettant de disposer de résultats dans un délai court ;

- fixer si possible une limite de dĂ©tection ayant le mĂȘme ordre de grandeur d’un laboratoire Ă  l’autre.

2.4.6 RĂ©duction de la contamination des zones bĂąties Le CODIRPA a distinguĂ© les actions de rĂ©duction de la contamination en milieu bĂąti selon la chronologie de leur mise en Ɠuvre et n’a dĂ©taillĂ© que les actions Ă  mettre en Ɠuvre trĂšs rapidement dans les 10 premiers jours de la phase post-accidentelle. Les actions de rĂ©duction de la contamination seront systĂ©matiquement engagĂ©es (moyens nationaux, rĂ©gionaux et locaux) dans les zones oĂč les populations seront autorisĂ©es Ă  sĂ©journer mais oĂč les doses efficaces prĂ©visibles du 1er mois dĂ©passent 1 mSv.

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Les modalitĂ©s opĂ©rationnelles de mise en Ɠuvre des actions de rĂ©duction de la contamination Ă  mener immĂ©diatement devront ĂȘtre dĂ©crites en dĂ©tail par chaque commune concernĂ©e dans un « plan de rĂ©duction de la contamination » qui pourra ĂȘtre inclus dans le plan communal de sauvegarde. 2.4.7 Recensement et surveillance sanitaire des populations Le CODIRPA recommande de rĂ©aliser, immĂ©diatement aprĂšs la levĂ©e du plan particulier d’intervention (PPI), un recensement des populations exposĂ©es, une estimation des doses reçues et la mise en place de dispositifs d’accueil du public (centres d’accueil et d’information sanitaire) :

‱ le recensement et suivi sanitaire des populations exposĂ©es : Pour les zones sur lesquelles des actions de protection des populations auront Ă©tĂ© mises en Ɠuvre (regroupĂ©es ici sous la dĂ©nomination ZE1), le CODIRPA recommande de procĂ©der au recensement actif exhaustif et Ă  l’identification, Ă  l’aide d’un questionnaire, des personnes exposĂ©es. Pour les communes sur lesquelles la dose prĂ©visible dans l’annĂ©e suivant l’accident dĂ©passe, en un point au moins, 1 mSv de dose efficace et 10 mSv de dose Ă©quivalente Ă  la thyroĂŻde (toutes voies d’exposition confondues), ainsi que pour toutes celles situĂ©es dans un rayon de 10 km autour de la centrale (ZE2), le CODIRPA prĂ©conise d’estimer le nombre de personnes exposĂ©es et de constituer de façon active un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de la population sur lequel faire des mesures anthropo-gammamĂ©triques et mettre Ă©ventuellement en place des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques. Le recueil de l’identitĂ© des personnes bĂ©nĂ©ficiant d’une prise en charge quelconque (remboursement, consultation mĂ©dicale, soins, assistance sociale) en rapport avec l’accident ou ses consĂ©quences doit ĂȘtre organisĂ© pour perdurer dans le temps, afin de permettre un suivi Ă©pidĂ©miologique et l’indemnisation des victimes. La mise en place du dĂ©pistage des troubles fonctionnels thyroĂŻdiens Ă©ventuels au sein de la population ayant pris un ou des comprimĂ©s d’iode stable dans le cadre de l’accident apparaĂźt essentielle.

‱ l’estimation des doses reçues : Le recueil de donnĂ©es individuelles devra ĂȘtre effectuĂ©, afin d’évaluer les doses reçues et de connaĂźtre leur distribution dans la population. Ainsi, Ă  l’issue de la phase d’urgence, le contrĂŽle de la contamination interne devrait ĂȘtre proposĂ© en prioritĂ© aux populations les plus affectĂ©es par les rejets (ZE1) mais aussi aux catĂ©gories de personnes les plus sensibles (enfants, femmes enceintes). Les mesures de la contamination interne rĂ©alisĂ©es en dĂ©but de phase post-accidentelle devraient privilĂ©gier la rapiditĂ© en se limitant Ă  quelques indicateurs de contamination pertinents (131I, 137Cs) sans chercher l’exhaustivitĂ©. Par ailleurs, les campagnes de mesures devraient ĂȘtre menĂ©es de façon Ă  permettre le dĂ©pistage des radionuclĂ©ides Ă  vie courte. En complĂ©ment, des mesures d’expertise pourraient ĂȘtre envisagĂ©es pour une caractĂ©risation plus complĂšte de la contamination interne, sur des personnes volontaires ou sur avis mĂ©dical. De telles mesures, qui devraient se rĂ©pĂ©ter dans le temps, seraient utiles pour suivre les personnes ayant une contamination interne particuliĂšrement Ă©levĂ©e mais aussi pour consolider l’évaluation des doses de groupes de population obtenues par des mĂ©thodes indirectes (approches scĂ©narisĂ©es).

‱ les Centres d’Accueil et d’Information Sanitaire Des points de regroupement devront ĂȘtre mis en place pourvus du personnel nĂ©cessaire pour procĂ©der au recensement des personnes, les informer, leur proposer une prise en charge psychologique, rĂ©aliser des mesures anthropo-gammamĂ©triques ; un centre d'appel tĂ©lĂ©phonique devra ĂȘtre mis en place pourvu du personnel nĂ©cessaire pour rĂ©pondre aux appels sur un numĂ©ro vert. Ces centres seront utiles aussi bien pour la prise en charge mĂ©dicale que pour la diffusion de l’information. 2.4.8 Indemnisation des victimes Le CODIRPA prĂ©conise l’instauration d’un guichet unique, dĂ©diĂ© au traitement de l’ensemble des problĂšmes relatifs Ă  l’indemnisation des dommages, aux aides et secours d’urgence, ainsi qu’à l’organisation opĂ©rationnelle de la gestion de l’indemnisation. En matiĂšre d’indemnisation et de prise en charge Ă©conomique des victimes, son attention a Ă©tĂ© attirĂ©e par le « guide mĂ©thodologique » Ă©tabli en 2002/2003 par le SecrĂ©tariat d’État aux droits des victimes, prĂ©conisant un dispositif pour la prise en charge des victimes d’accidents collectifs de grande ampleur. Il a tout particuliĂšrement rĂ©flĂ©chi Ă  l’adaptation de ce dispositif prĂ©conisant la constitution de « ComitĂ©s

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de Suivi » et Ă  la logique forfaitaire de l’indemnisation des accidents nuclĂ©aires mise en Ɠuvre par les conventions internationales et la lĂ©gislation française qui en dĂ©coule. Les travaux dans ce domaine se ramĂšnent Ă  trois problĂ©matiques, celles des lieux Ă  prĂ©voir, des textes normatifs Ă  prĂ©parer, et des structures Ă  mettre en place. Sur tous ces plans, la question de l’indemnisation des victimes a croisĂ© Ă  plusieurs reprises celle de l’organisation des pouvoirs publics et celle du suivi sanitaire des populations. La problĂ©matique des lieux concerne les trois occurrences suivantes :

- la distribution des aides d’urgence dans la toute premiùre phase d’urgence, mais aussi dans les premiers moments du post-accidentel ;

- le recueil des dossiers d’indemnisation, pour lesquels il parait important de prĂ©voir des lieux identifiĂ©s au prĂ©alable, dans un contexte oĂč les mesures de sauvegarde pourraient dĂ©sorganiser le fonctionnement habituel des assureurs ;

- l’expertise mĂ©dicale nĂ©cessaire Ă  l’indemnisation, telle que prĂ©vue par les textes en vigueur. On pourrait dĂšs lors rĂ©flĂ©chir Ă  des lieux de proximitĂ© polyvalents, de conseil et d’orientation ou de relais. Pour ce qui concerne les textes, il s’agit de prĂ©parer des maquettes qui pourraient rapidement ĂȘtre mises en Ɠuvre en cas de nĂ©cessitĂ©. Ces textes devraient concerner trois sujets :

- des conventions d’indemnisation type qui pourraient ĂȘtre proposĂ©es aux victimes, selon la mĂ©thode proposĂ©e par le guide mĂ©thodologique du SecrĂ©tariat d’État au droit des victimes ;

- le dĂ©cret prĂ©vu par l’article 10 de la loi du 30 octobre 1968 modifiĂ©e, qui permet de fixer une liste de maladies emportant prĂ©somption de contamination par l’accident nuclĂ©aire ;

- le dĂ©cret prĂ©vu par l’article 13 de la mĂȘme loi, relatif Ă  la rĂ©partition des sommes prĂ©vues par la loi pour l’indemnisation et au suivi sanitaire des populations.

En ce qui concerne les structures, les suivantes paraissent nĂ©cessaires : - une structure d’expertise permettant d’assurer la veille Ă©pidĂ©miologique indispensable pour

l’élaboration des textes prĂ©vus par la loi, mais aussi pour assurer la transparence de l’indemnisation ;

- un « guichet unique » proprement dit, mis en place en cohĂ©rence avec les termes prĂ©vus pour l’organisation des pouvoirs publics, permettant de gĂ©rer l’indemnisation sans rupture entre les diffĂ©rentes sources du financement de l’indemnisation prĂ©vues par les conventions internationales et la loi française : garantie financiĂšre des exploitants, fonds publics nationaux et internationaux.

- un « ComitĂ© de suivi », faisant suite au comitĂ© d’appui aux populations prĂ©vu par les plans d’intervention pour la gestion de l’urgence (Plans Particuliers d’Intervention).

2.4.9 Gestion des dĂ©chets Les principes de la gestion des dĂ©chets radioactifs sont prĂ©cisĂ©s dans le Plan national de gestion des matiĂšres et des dĂ©chets radioactifs (PNGMDR) de janvier 2007. La gestion des dĂ©chets en cas d’accident nuclĂ©aire devra nĂ©anmoins obĂ©ir Ă  d’autres principes spĂ©cifiques. Elle devra s’inscrire dans une logique globale de rĂ©duction de la contamination radiologique dans le milieu, en veillant Ă  limiter l’impact de cette gestion sur le public et les intervenants, notamment en limitant le transport de la contamination vers l’extĂ©rieur des zones contaminĂ©es lors de l’accident, donc en privilĂ©giant, si possible, la gestion de ces dĂ©chets au plus proche du lieu de l’accident. Dans un premier temps, il sera au moins nĂ©cessaire de disposer d’installations d’entreposage (parkings du CNPE impliquĂ©, par exemple), dans l’attente d’un traitement et/ou d’un stockage, pour les dĂ©chets ne nĂ©cessitant pas une stabilisation rapide. Les actions entreprises ensuite devront permettre une rĂ©duction du volume et une stabilisation du point de vue physico-chimique des dĂ©chets ultimes Ă  stocker, ce qui suppose le traitement des dĂ©chets primaires dans des installations existantes ou Ă  construire. Le CODIRPA a identifiĂ© les grands principes qui doivent guider la gestion des dĂ©chets en situation post-accidentelle nuclĂ©aire et commencĂ© l’étude des moyens Ă  mettre en Ɠuvre ainsi que l’organisation qui dĂ©coulent de ces principes.

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2.4.10 Information du public En phase post-accidentelle, une information rĂ©guliĂšre doit ĂȘtre diffusĂ©e. Elle devra ĂȘtre assurĂ©e par diffĂ©rents mĂ©dias, avec une grande rĂ©activitĂ© dans la mise Ă  jour des informations. Une structure de recueil et de rĂ©ponses aux questions du public devra ĂȘtre mise en place. 3. Principales actions Ă  anticiper dĂšs le stade de la planification Le CODIRPA propose d’anticiper dĂšs Ă  prĂ©sent, au stade de la planification, les actions suivantes : 3.1. PrĂ©ciser les modalitĂ©s pratiques de mise en Ɠuvre de l’éloignement ou du maintien sur place des

populations Dans le cas oĂč les autoritĂ©s seraient amenĂ©es Ă  recommander l’éloignement des populations, la question se pose de savoir si cette recommandation doit se traduire par une interdiction de la zone en question ou si la population peut dĂ©cider de suivre ou non la recommandation des pouvoirs publics :

- si certaines personnes dĂ©cident de rester malgrĂ© la recommandation d’éloignement, la question du maintien de certains services publics, qui ne paraĂźt envisageable qu’en dessous d’un certain seuil d’exposition, doit ĂȘtre planifiĂ©e ;

- si les pouvoirs publics dĂ©cident d’interdire la zone du fait du dĂ©passement du seuil d’exposition, le problĂšme des moyens nĂ©cessaires pour faire appliquer cette dĂ©cision doit ĂȘtre anticipĂ©.

En cas de sĂ©jour dans une zone contaminĂ©e, des modifications Ă  apporter au comportement quotidien (restrictions d’usage) seront Ă©ventuellement conseillĂ©es par les pouvoirs publics. Ces restrictions d’usage doivent ĂȘtre compensĂ©es par l’action des pouvoirs publics (approvisionnement, actions de rĂ©duction de la contamination, information
). Les restrictions d’usage conditionnant la possibilitĂ© du sĂ©jour sur place, de mĂȘme que les conditions d’éloignement des populations, doivent ĂȘtre prĂ©parĂ©es en amont de tout accident et en concertation avec les parties prenantes. 3.2. Organiser la gestion des denrĂ©es alimentaires Un plan d’intervention en cas de crise est Ă  dĂ©finir Ă  l’usage des services dĂ©concentrĂ©s pour le contrĂŽle et la gestion des produits issus des diffĂ©rentes filiĂšres agricoles. Des documents type, des procĂ©dures et des annuaires sont Ă  Ă©laborer pour diffuser rapidement auprĂšs des relais et de l’ensemble des acteurs de l’agriculture et de l’agro-alimentaire les dĂ©cisions relatives Ă  la ZIA, aux ZS et des informations dĂ©taillĂ©es sur les opĂ©rations Ă  conduire en milieu agricole. L’acceptabilitĂ© par le consommateur de denrĂ©es alimentaires non-contaminĂ©es, mais provenant de zones oĂč les mesures rĂ©alisĂ©es mettent en Ă©vidence un marquage significatif de l’environnement, ou de denrĂ©es faiblement contaminĂ©es, en-dessous des NMA, constitue une question importante. Pour progresser dans la rĂ©ponse Ă  y apporter, des travaux restent Ă  mener pour :

- évaluer, au stade de la planification, les motivations et les comportements des acteurs concernés (producteurs, industriels agroalimentaires, distributeurs, consommateurs) ;

- Ă©valuer l’opportunitĂ© et la faisabilitĂ© de la dĂ©finition d’un statut de « produit non contaminĂ© » (i.e. sans contamination mesurable) et de la crĂ©ation d’un « certificat de non-contamination » ;

- organiser la « transparence » pour l’information des consommateurs. Par ailleurs, le CODIRPA prĂ©conise de caractĂ©riser dĂšs Ă  prĂ©sent l’exposition des actifs agricoles et des intervenants dans la conduite des opĂ©rations de gestion post-accidentelle du milieu agricole. Enfin, pour faire face aux besoins post-accidentels de contrĂŽle radiologique des denrĂ©es alimentaires, il convient d'Ă©valuer la montĂ©e en charge possible des capacitĂ©s analytiques auxquelles la DGAL et la DGCCRF recourent aujourd'hui pour les plans de surveillance et les moyens supplĂ©mentaires nĂ©cessaires. La participation des laboratoires concernĂ©s Ă  des actions de prĂ©paration telles que dĂ©crites au paragraphe 3.4 ci-aprĂšs doit Ă©galement ĂȘtre prĂ©vue.

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3.3. Tester et consolider la capacitĂ© d’évaluation des consĂ©quences radiologiques et dosimĂ©trique Les premiĂšres actions de protection devront ĂȘtre mises en place dĂšs le dĂ©but de la phase de transition sur des zones dĂ©finies en fonction de l’étendue prĂ©sumĂ©e des retombĂ©es radioactives et des valeurs repĂšres retenues par les pouvoirs publics pour la protection de la population. Il convient dĂšs Ă  prĂ©sent de dĂ©velopper et de dĂ©montrer le caractĂšre opĂ©rationnel des mĂ©thodes et outils d’expertise de crise qui permettent d’estimer, dans la mesure du possible, avant la fin de la phase d’urgence, les doses prĂ©visibles servant Ă  la dĂ©finition de ces zones, quel que soit le scĂ©nario accidentel envisagĂ©. DĂšs le stade de la planification, un consensus large sur les hypothĂšses Ă  retenir concernant les groupes de rĂ©fĂ©rence qui vont servir aux calculs des doses prĂ©visibles doit ĂȘtre obtenu. Il importe que ce choix d’hypothĂšses soit connu et assimilĂ© par les parties prenantes concernĂ©es, ce qui incite Ă  engager une concertation prĂ©alable. Enfin, il convient de tester les dĂ©lais et les conditions opĂ©rationnelles de mise en Ɠuvre des mĂ©thodes par modĂ©lisation rĂ©trospective3 des dĂ©pĂŽts, en concevant un exercice de mise en pratique, qui pourrait ĂȘtre menĂ© entre acteurs spĂ©cialisĂ©s dans ce domaine (IRSN, MĂ©tĂ©o-France, exploitants
). 3.4. AmĂ©liorer la prĂ©paration des acteurs de la mesure Les Ă©quipes et matĂ©riels susceptibles d’ĂȘtre mobilisĂ©s pour rĂ©aliser des mesures de contamination de l’environnement dĂšs la fin des rejets nĂ©cessitent un dĂ©lai d’acheminement sur le terrain qui dans certains cas peut ĂȘtre long et des mĂ©thodes assurant la traçabilitĂ© et la restitution adĂ©quate des rĂ©sultats de mesure ; il faut pour cela dĂ©finir par anticipation les conventions de mobilisation des acteurs qui seraient chargĂ©s de rĂ©aliser ces mesures dĂšs le dĂ©but de la phase de transition ainsi que l’organisation et les mĂ©thodes opĂ©rationnelles associĂ©es Ă  leur intervention. Plusieurs limitations techniques ou logistiques affectant les laboratoires de mesure ont Ă©tĂ© mises en Ă©vidence, qui risquent de compromettre les performances des dĂ©marches analytiques engagĂ©es en situation post-accidentelle. Ainsi, la plupart des laboratoires n’ont actuellement pas la capacitĂ© de mettre en place une logistique d’accueil et de vĂ©rification d’un flux important d’échantillons destinĂ©s au contrĂŽle. Les laboratoires de mesure actuellement impliquĂ©s dans des contrĂŽles de routine ont pris l’habitude d’analyser des Ă©chantillons presque toujours dĂ©pourvus de radionuclĂ©ides artificiels, ils auraient de ce fait des difficultĂ©s Ă  interprĂ©ter les spectres complexes de radionuclĂ©ides qui seraient mesurĂ©s dans les Ă©chantillons contaminĂ©s par les rejets accidentels d’un rĂ©acteur nuclĂ©aire. Enfin, les dĂ©lais d’obtention des rĂ©sultats par les techniques de mesure de routine des radionuclĂ©ides Ă©metteurs alpha ou bĂȘta doivent ĂȘtre pris en compte dans les processus d’expertise et les actions de contrĂŽle en situation post-accidentelle. Face Ă  ces constats, des travaux Ă  visĂ©e pratique et opĂ©rationnelle doivent se poursuivre. D’ores et dĂ©jĂ , il paraĂźt nĂ©cessaire de dĂ©velopper des guides techniques spĂ©cifiques et des actions de formation et d’entraĂźnement des acteurs de la mesure (interprĂ©tation de spectres complexes, tests logistiques
). Il est Ă©galement recommandĂ© que soit rĂ©alisĂ©, au stade de la planification, un bilan des capacitĂ©s opĂ©rationnelles en matiĂšre de mesure, au regard des spĂ©cificitĂ©s techniques et des besoins propres aux mesures en situation post-accidentelle. 3.5. Modifier et enrichir le contenu des plans particuliers d’intervention et les plans communaux de

sauvegarde Deux enseignements peuvent dĂ©jĂ  ĂȘtre dĂ©gagĂ©s en ce qui concerne l’évolution de la doctrine en phase d’urgence : - identifier les situations oĂč l’évacuation en phase d’urgence pourrait se substituer Ă  la mise Ă  l’abri,

dans la mesure oĂč cela pourrait faciliter la mise en Ɠuvre de certaines actions pendant la phase de transition ;

3 Les mĂ©thodes rĂ©trospectives sont celles qui ne peuvent ĂȘtre utilisĂ©es qu’aprĂšs formation du dĂ©pĂŽt, par opposition aux

mĂ©thodes prĂ©dictives utilisĂ©es lors de la phase d’urgence pour pronostiquer les dĂ©pĂŽts avant la fin des rejets.

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- inclure dans les PPI les actions Ă  mettre en Ɠuvre dĂšs la phase d’urgence afin d’assurer la gestion correcte de la phase de transition (actions d’anticipation). Cela pourra par exemple consister Ă  identifier les zones possibles d’entreposage des dĂ©chets radioactifs en attente de traitement ou identifier les Ă©quipements et matĂ©riaux nĂ©cessaires Ă  la mise en exploitation des installations d’entreposage.

En outre, des « plans communaux de rĂ©duction de la contamination radiologique » devraient ĂȘtre inclus dans les plans communaux de sauvegarde (PCS) et donc rĂ©alisĂ©s au stade de la planification. 3.6. PrĂ©parer le recensement et le suivi sanitaire des personnes Le recensement des populations exposĂ©es doit ĂȘtre prĂ©parĂ© au stade de la planification dans un rayon de 10 km autour des Installations NuclĂ©aires de Base (INB). Les listes des entreprises, Ă©tablissements scolaires et universitaires, Ă©tablissements mĂ©dico-sociaux, Ă©tablissements de soins doivent figurer dans les PPI et un protocole de recensement des populations exposĂ©es doit ĂȘtre rĂ©digĂ©. Le recensement des populations doit ĂȘtre testĂ© dans le cadre d’exercices. Le protocole devra ĂȘtre soumis, au stade de la planification, Ă  la Commission Nationale Informatique et LibertĂ©s (CNIL). Par ailleurs, il serait souhaitable que la conception et le dĂ©veloppement d’un dispositif de recueil et de conservation centralisĂ©e des mesures d’exposition rĂ©alisĂ©es sur les personnes Ă  l’issue de la phase d’urgence soient rĂ©alisĂ©s en amont de toute situation de crise. Enfin, le CODIRPA recommande la mise en place d’un registre gĂ©nĂ©ral des cancers sur le territoire national. 3.7. PrĂ©voir l’indemnisation des victimes Des exercices pratiques incluant la question de l’indemnisation devront ĂȘtre rĂ©alisĂ©s. À cet Ă©gard, il serait essentiel que soient effectivement testĂ©s :

- le fonctionnement des « cellules de suivi de l’activitĂ© Ă©conomique et d’appui Ă  la population », prĂ©vues par les PPI, en rĂ©visant au besoin leur composition pour s’assurer qu’elles rĂ©pondent bien aux prĂ©conisations du CODIRPA;

- les modalitĂ©s d’indemnisation mises en Ɠuvre par les assureurs des exploitants : bureaux de rĂšglement, examen des demandes, durĂ©e de traitement des dossiers, modalitĂ©s d’expertise, piĂšces constitutives du dossier d’indemnisation, faisabilitĂ© d’une « plate-forme unique », etc ;

- les dispositifs d’aide d’urgence dont disposent certains exploitants. Il est indispensable d’effectuer une estimation chiffrĂ©e des indemnisations qui pourraient ĂȘtre servies sur la base du droit existant. De plus, le CODIRPA prĂ©conise de mettre en place les procĂ©dures financiĂšres et comptables publiques, de prĂ©parer les maquettes de textes rĂ©glementaires (notamment les dĂ©crets prĂ©vus par les articles 13 et 10 de la loi du 30 octobre 1968 relative Ă  la responsabilitĂ© civile dans le domaine de l'Ă©nergie nuclĂ©aire) et de conventions d’indemnisation, ce qui nĂ©cessite une concertation interministĂ©rielle. En ce qui concerne ces procĂ©dures, le versement des aides d’urgence prĂ©vues par les exploitants privĂ©s pourrait donner lieu Ă  la crĂ©ation d’un fonds de concours afin de permettre leur distribution par le canal des TrĂ©soriers Payeurs GĂ©nĂ©raux (TPG), si cette option est retenue. Enfin, la crĂ©ation d’un groupe permanent pour la dĂ©finition des pathologies attribuables aux rayonnements ionisants est recommandĂ©e. Ce groupe pourrait non seulement servir d’expert pour la prĂ©paration des dĂ©crets visĂ©s aux articles 10 et 13 de la loi, mais aussi encadrer l’expertise mĂ©dicale nĂ©cessaire Ă  l’organisme de « guichet unique » ou au « ComitĂ© de Suivi » qui serait mis en place aprĂšs un accident.

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3.8. Organiser l’information du public et la formation des intervenants Au stade de la planification, l’information du public est fondamentale. Elle pourrait ĂȘtre rĂ©alisĂ©e sous forme de documents distribuĂ©s dans des lieux adĂ©quats et Ă©galement lors de rĂ©unions permettant aussi de recenser les attentes et questions du public, ainsi que par une inscription dans les programmes scolaires. La formation au post-accident des acteurs de la crise doit ĂȘtre Ă©galement prĂ©vue. D’ores et dĂ©jĂ , il paraĂźt nĂ©cessaire de dĂ©velopper des guides techniques spĂ©cifiques et des actions de formation et d’entraĂźnement des acteurs de la mesure (interprĂ©tation de spectres complexes, tests logistiques
). Il est Ă©galement indispensable de former les professionnels des Cellules d’Urgence MĂ©dico-Psychologiques (CUMPS) Ă  la problĂ©matique de l’accident radiologique et de travailler avec eux Ă  l’organisation de moyens pertinents pour dĂ©pister et prendre en charge d’éventuels troubles psychologiques ainsi qu’à la validation de l’efficacitĂ© de ces mĂ©thodes de prise en charge. 4. Suite des travaux du CODIRPA

Un sĂ©minaire international consacrĂ© au post-accident nuclĂ©aire : La premiĂšre phase du CODIRPA s’est achevĂ©e avec le sĂ©minaire international consacrĂ© au « Post-accidentel nuclĂ©aire », organisĂ© par l’ASN les 6 et 7 dĂ©cembre 2007. Une cinquantaine d’intervenants venus de 18 pays ont dressĂ© un Ă©tat des connaissances sur des sujets aussi variĂ©s que la vie dans les territoires contaminĂ©s, la gestion des dĂ©chets, la commercialisation des denrĂ©es alimentaires ou encore le suivi sanitaire des populations Ă  la suite d’un accident nuclĂ©aire. PrĂšs de 250 personnes ont assistĂ© Ă  ces exposĂ©s. Ce sĂ©minaire a permis de confronter les premiers rĂ©sultats des travaux du CODIRPA aux expĂ©riences Ă©trangĂšres.

Poursuite des travaux des GT en 2008 et 2009 : Désormais, chaque groupe de travail doit poursuivre ses travaux en approfondissant plus particuliÚrement les questions qui nécessitent une anticipation pendant la phase de planification. De plus, de nouveaux scénarios seront étudiés :

- en 2008 , accident conduisant à un rejet de plutonium dans l’environnement et reconstitution de l’accident de Tchernobyl ;

- en 2009 : accident majeur de type S3 (fusion complĂšte du cƓur d’un rĂ©acteur et entrainant des rejets dans l’environnement sur 15 jours consĂ©cutifs).

DĂšs 2008, il faut engager la diffusion des travaux du CODIRPA et la concertation avec les parties prenantes.

La concertation avec les parties prenantes : La concertation avec des parties prenantes est possible au cours de la planification de toutes les phases. En revanche, au stade de la « rĂ©ponse en temps rĂ©el » en cas d’accident, la concertation avec des parties prenantes, notamment locales, ne serait possible que si les dĂ©lais de rĂ©action le permettaient. Au dĂ©but de la phase de transition, une implication des maires des communes visĂ©es par les actions de protection d’urgence sera cependant souhaitable en vue de lever ces actions. Plus tard au cours de la phase de transition et a fortiori en phase post-accidentelle Ă  long terme, la concertation devra ĂȘtre Ă©largie Ă  l’ensemble des parties concernĂ©es. Dans le but de confronter la doctrine Ă©laborĂ©e dans le cadre des travaux du CODIRPA avec les rĂ©alitĂ©s de terrain, il est dĂ©sormais nĂ©cessaire que les premiers Ă©lĂ©ments de doctrine du CODIRPA soient repris localement et affinĂ©s selon les contextes locaux, ruraux ou urbains. DĂšs le dĂ©but de l’annĂ©e 2008, la diffusion des travaux du CODIRPA et la concertation avec les parties prenantes devront dĂ©buter, notamment par la mise en place des actions suivantes :

- la mise en ligne des travaux du CODIRPA sur le site de l’ASN, dans une rubrique dĂ©diĂ©e au post-accidentel ;

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- dĂ©finition d’un plan et d’un calendrier de concertation des acteurs nationaux et locaux : l’ASN engagera une concertation avec les parties prenantes au niveau national (Office parlementaire d'Ă©valuation des choix scientifiques et technologiques, Haut ComitĂ© pour la transparence et l'information sur la sĂ©curitĂ© nuclĂ©aire, Centre opĂ©rationnel de gestion interministĂ©rielle des crises, État-major des exploitants) et local (PrĂ©fets, Ă©lus, services dĂ©concentrĂ©s de l’Etat) en associant les Commissions locales d’information (CLI) des sites nuclĂ©aires concernĂ©s,

- l’ASN pourra tester certains Ă©lĂ©ments de doctrine du CODIRPA lors des exercices nationaux d’urgence radiologique qu’elle organise mais aussi en favorisant la rĂ©alisation d’exercices locaux ;

- la formation des parties prenantes, par exemple le personnel des DDSV Ă  l’aide du Guide d’aide Ă  la dĂ©cision pour la gestion du milieu agricole en cas d’accident nuclĂ©aire.

Moyens nécessaire pour la poursuite des travaux

Les moyens nĂ©cessaires au bon fonctionnement du CODIRPA doivent ĂȘtre prĂ©cisĂ©s et renforcĂ©s. En termes de moyens humains, jusqu’à ce jour, l’essentiel des efforts a Ă©tĂ© apportĂ© par l’ASN, qui assure l’animation et la coordination des travaux et l’IRSN, qui assure le rĂŽle d’expert technique. D’autres partenaires ont Ă©galement Ă©tĂ© impliquĂ©s dans le pilotage de certains groupes de travail (Conseil gĂ©nĂ©ral de l'agriculture, de l'alimentation et de l'espace rural du MinistĂšre de l'agriculture et de la pĂȘche, Institut de Veille Sanitaire, Direction GĂ©nĂ©rale de l'Energie et des MatiĂšres PremiĂšres, SecrĂ©tariat GĂ©nĂ©ral de la DĂ©fense Nationale). Les structures impliquĂ©es ayant atteint leurs limites dans la configuration actuelle, un renforcement des moyens apparaĂźt dĂ©sormais nĂ©cessaire. Celui-ci passe notamment par la mobilisation des acteurs des filiĂšres professionnelles qui seraient impliquĂ©s dans la gestion post-accidentelle (professions agricoles, agroalimentaires, gestionnaires de dĂ©chets
). En ce qui concerne les crĂ©dits nĂ©cessaires Ă  la rĂ©alisation d’études, l’ASN ne peut supporter sur son budget la rĂ©alisation des Ă©tudes demandĂ©es par les groupes de travail et dont les sujets sont interministĂ©riels. La mise en Ɠuvre les actions proposĂ©es par le CODIR-PA, notamment celles devant ĂȘtre rĂ©alisĂ©es au stade de la planification, ne pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par les partenaires actuels avec les seuls financements ASN. Il pourrait ĂȘtre envisagĂ© d’inscrire la rĂ©alisation d’études pour le CODIRPA dans les missions des Ă©tablissements publics susceptibles d’ĂȘtre prestataires (ANDRA, BRGM
). La crĂ©ation d’un « fonds interministĂ©riel de prĂ©paration au post-accident » pourrait ĂȘtre une autre piste Ă  Ă©valuer ; ce fonds permettrait de financer des Ă©tudes rĂ©alisĂ©es par des prestataires privĂ©s mais aussi des prestations en matiĂšre de formation et d’information. La participation financiĂšre des exploitants nuclĂ©aires (en particulier d’EDF) au budget nĂ©cessaire au bon fonctionnement des travaux du CODIRPA devrait enfin ĂȘtre envisagĂ©e : abondement du fonds sus citĂ© et financement direct de certaines Ă©tudes ou campagnes d’information.

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Annexe 1 : Les trois phases du dĂ©roulement d’un accident nuclĂ©aire

Phase de menace

Phase de rejet

Phase post-accidentelle Ă  court terme (transition)

Heures/jours Jours/semaines/mois Semaines/mois/années

Phase d’urgence

Actions de protection d’urgence

LevĂ©e des actions de protection d’urgence

Court terme/ long terme

Phase post-accidentelle Ă  long terme

StratĂ©gies d’amĂ©lioration des conditions de vie/rĂ©duction de la contamination Ă  long terme Actions individuelles

Préparation des actions à long terme

Cf. travaux des GT du CODIR-PA

Pendant l’évĂ©nement AprĂšs l’évĂ©nement

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Annexe 2 : Les diffĂ©rentes zones proposĂ©es pour la protection des populations au cours d’un accident nuclĂ©aire

Zones Phase Indicateur Niveau d’intervention Actions

10 mSv Mise Ă  l’abri et Ă  l’écoute

50 mSv Evacuation PPI Urgence Doses efficace prĂ©visible jusqu’à la

maütrise des rejets dans l’environnement

100 mSv à la thyroïde Prise d’iode stable

< 1 msv Maintien sur place

1 mSv < DE < 10 mSv Marge d’apprĂ©ciation laissĂ©e au prĂ©fet en

fonction de la démographie, de la DE 1Úre semaine


PPI (zone de levĂ©e de la mise Ă  l’abri)

Post accidentelle Transition

Dose efficace (DE) prĂ©visible au cours du mois Ă  venir, toutes voies d’atteinte sauf ingestion d’aliments contaminĂ©s (en prenant en compte les actions de

nettoyage au-delà de la premiÚre semaine) > 10 mSv Eloignement Immédiat

< 1 mSv Maintien sur place ou retour des populations (évacuées ou éloignées)

1 mSv < DE < 10 mSv

Concertation Ă©largie avec les parties prenantes pour :

1) Le retour sur le territoire ou le prolongement de l’éloignement

2) L’éloignement diffĂ©rĂ© des populations ou leur maintien sur place

PPI (zone de retour ou d’éloignement)

ou au delĂ 

Post accidentelle Transition

et long terme

Dose efficace (DE) prĂ©visible du 2Ăšme au 13Ăšme mois suivant l’accident,

toutes voies d’atteinte sauf ingestion d’aliments contaminĂ©s (en prenant en compte les actions de nettoyage au-

delĂ  de la premiĂšre semaine)

> 10 mSV Prolongement de l’éloignement

Éloignement diffĂ©rĂ© de nouvelles populations

Doses efficaces prévisibles du 1er mois > 1 mSv Actions de réduction de la contamination

systématiques (moyens nationaux, régionaux et locaux)

A définir - Actions de réduction de la contamination conseillées (moyens régionaux et locaux)

Zones d’intervention des pouvoirs publics pour la rĂ©duction

de la contamination (au

delĂ  du PPI)

Post accidentelle Transition

A définir - Actions de réduction de la contamination possibles (moyens locaux)

Zone d’interdiction alimentaire (ZIA)

Post-accidentelle Transition

Dose efficace (DE) prĂ©visible incluant l’ingestion de denrĂ©es locales au cours < 1 mSv Consommation de denrĂ©es locales

autorisée

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Zones Phase Indicateur Niveau d’intervention Actions

1 mSv < DE < 10 mSv Marge d’apprĂ©ciation laissĂ©e au prĂ©fet

pour autoriser ou interdire la consommation de denrées locales

du 1er mois suivant l’accident

> 10 mSv Interdiction de consommation des denrées locales pendant le 1er mois

Zones de surveillance de la

commercialisation des denrées

agricoles (ZS)

Post-accidentelle Transition

et long terme

Activité massique ou volumique des denrées agricoles

NMA réglementaires par catégories de productions agricoles = ZS multiples

Interdiction de la commercialisation puis surveillance systĂ©matique des productions agricoles issues des territoires contaminĂ©s et destinĂ©es Ă  ĂȘtre commercialisĂ©es, afin

de respecter la réglementation

Zone d’interdiction alimentaire (ZIA)Post-accidentelle Transition en

l’absence de mesures de contamination

Zones de surveillance de la commercialisation des denrées

agricoles (ZS)

Toutes les denrées non protégées au moment de

l’accident et de toutes denrĂ©es produites dans cette zone

Déchets à prendre en charge comme des déchets radioactifs

Zone d’interdiction alimentaire (ZIA) Toutes les denrĂ©es produites dans cette zone

Zones de gestion des déchets alimentaires Post-accidentelle

Transition et long terme

Zones de surveillance de la commercialisation des denrées

agricoles (ZS)

Denrées dont la contamination est supérieure aux normes de commercialisation en vigueur

(NMA en Bq/g)

Déchets à prendre en charge comme des déchets radioactifs

Zone d’exposition de niveau 1 (ZE1)

Post-accidentelle Transition et long

terme

Zones concernĂ©es par les actions de protection d’urgence et ZIA -

Recensement actif exhaustif avec identification des personnes

ContrÎle anthroporadiamétrique systématique

Toutes les communes dans un rayon de 10 km autour du site accidenté -

Dose prĂ©visible > 1 mSv Zone d’exposition de niveau 2 (ZE2)

Post-accidentelle Transition

Dose Ă©quivalente Ă  la thyroĂŻde > 10 mSv

Recensement statistique ContrÎle anthroporadiamétrique sur

échantillon représentatif

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SynthĂšse des travaux CODIRPA (janvier 2008) 17

Annexe 3 : Schéma du zonage des territoires ruraux en phase de transition post-accidentelle

Zone 1 : éloignement immédiat de la population

‱ Indicateur : dose efficace 1 er mois toutes voies d’exposition sauf ingestion aliments

Zone 2 : interdiction de consommation des denrées locales (ZIA)

‱ Indicateur : dose efficace 1 er mois toutes voies d’exposition

Zone 3 : interdiction/surveillance des denrées commercialisées

‱ Indicateur : activitĂ© massique/volumique maximale par type de produit

CritÚre : risque de dépassement des

10 km

20 km

30 km

40 km

Direction

du

vent

Zone 3

Zone 2

Zone 1 10 km

20 km

30 km

40 km

Direction

du

vent

ZS

ZIA

Eloignement

Zone d’éloignement immĂ©diat de la population

‱ Indicateur : dose efficace 1 er mois toutes voies d’exposition sauf ingestion aliments

‱ Valeur repùre : 10 mSv

ZIA : interdiction de consommation des denrées locales

‱ Indicateur : dose efficace 1 er mois toutes voies d’exposition

‱

ZS: interdiction puis surveillance des denrées commercialisées

‱ Indicateur : activitĂ© massique/volumique maximale par type de produit

‱ CritĂšre : risque de dĂ©passement des NMA

Valeur repĂšre : 10 mSv

ZE1 : Zone de

recensement exhaustif de la population

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Annexe 4 : Logigramme décisionnel des actions de protection des populations en phase post-accidentelle

Dose 1Úre semaine (sans réduction de la contamination) Dose 1er mois (avec réduction de la contamination)

Dose 1 mois < 1 mSv (y compris communes non impactées)

Dose 1 mois > 10 mSv 1 mSv < Dose 1 mois < 10 mSv

Maintien sur place et restrictions d’usage si besoin

Concertation immĂ©diate prĂ©fecture – mairies

Éloignement immĂ©diat

Dose 1Úre semaine non prépondérante par rapport à la dose 1er mois

Dose 1Úre semaine prépondérante par rapport à la dose 1er mois

Estimation des doses prévisionnelles entre le 2Úme et le 13Úme mois (avec réduction de la contamination )

Maintien sur place Éloignement diffĂ©rĂ© long terme ou dĂ©finitif

Concertation Ă©largie Ă  l’ensemble des parties prenantes

Estimation de la dose 12 mois suivant le retour (avec réduction de la contamination)

dose 12 mois < 1 mSv

10 mSv < dose 12 mois et < quelques dizaines de mSv

1 mSv < dose 12 mois et < 10 mSv

Retour sur place Éloignement long terme ou dĂ©finitif

Dose 12 mois > dizaines de mSv

Interdiction formelle de séjour sur place

Concertation Ă©largie Ă  l’ensemble des parties prenantes

Dose 12 mois < 1 mSv

1 < dose 12 mois < 10 mSv

dose 12 mois > 10 mSv