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septembre 2013 - N° 801 nos rendez-vous inédits : préhistoire, À tABLe, Les CouACs de L’histoire, L’origine d’une expression… 3’:HIKPKG=\UZ\UY:?k@i@k@b@a"; M 05067 - 801 - F: 5,70 E - RD ALL 7,20 €/BEL 6,50 €/CAN 9,99 $CAN/DOM/S 6,70 €/ESP 6,70 €/GR 6,70€/ITA 6,70 €/PORT-CONT 6,70 €/LUX 6,70 €/MAR 60 DH/MAY 8,10 €/CH 11 FS/TOM/A 1570 XPF/TOM/S 880 XPF/TUN 6,80 TND ce jour-là 23 septembre 1913, roland Garros traverse la méditerranée • Comment il a rétabli les finances publiques • Le pionnier du «produire français» • Le grand initiateur de la recherche, de l’innovation et du luxe Le (vrai) ministre du red ressement productif CoLBert CoLBert Le (vrai) ministre du red ressement productif

Colbert. Le (vrai) ministre du Redressement productif

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Un dossier complet sur le parcours et l'oeuvre de ce grand commis de l'Etat signé des meilleurs spécialistes.

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septembre 2013 - N° 801

nos rendez-vous inédits : préhistoire, À tABLe, Les CouACs de L’histoire, L’origine d’une expression… 3’:HIKPKG=\UZ\UY:?k@i@k@b@a";

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ce jour-là 23 septembre 1913, roland

Garros traverse la méditerranée

• Comment il a rétabli les finances publiques• Le pionnier du «produire français»• Le grand initiateur de la recherche,

de l’innovation et du luxe

Le (vrai) ministre du redressement productifCoLBertCoLBert

Le (vrai) ministre du redressement productif

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4 historia septembre 2013

contributeurs

sommaire Septembre 2013

olivier pastréProfesseur d’économie à l’université Paris VIII, chroniqueur sur France Culture et Arte. On lui doit notamment La Méthode Colbert (Perrin, 2006).

martine acerraSon domaine de prédilection : la marine. Elle a dirigé en 2009 l’ouvrage Arsenal et patrimoine : l’Europe atlantique et Rochefort (éditions Les Indes savantes).

Lucien bélyProfesseur d’histoire moderne à la Sorbonne. Dernier ouvrage paru : Les Secrets de Louis XIV. Mystères d’État et pouvoir absolu (Tallandier, 2013).

Joëlle ChevéSpécialiste de l’Ancien Régime, elle a signé en 2012 Les grandes courtisanes aux éditions First.

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6 aCtUaLitÉsFrance-USA : l’amour amer

10 À La prÉhistoireLes premières femmes actives

13 pas si bête !Les oies du Capitole

15 À tabLeLe rat en chocolat d’Arras

16 L’art De L’histoireHubert Robert, la touche antique d’un rêveur poétique

19 Les CoUaCs De L’histoireLa dictée de Mérimée

20 L’iNÉDit DU moisLe bail de Thomas Jefferson à Paris

21 UN iLLUstre iNCoNNUJames Parkinson

22 UN mot, UNe eXpressioNAmasser un pécule

23 L’air DU tempsFleur de Paris

26 Ce JoUr-LÀ23 septembre 1913 : la première traversée aérienne de la Méditerranée

31 DossierColbert, le (vrai) ministre du Redressement productifRétablir les finances publiques, créer de la richesse et

produire français, tel est le tour de force relevé par le

« super- ministre ». Il régit tout, réforme tout. Une re-

lance à lui tout seul !

60 Les DessoUs De…Le siège de Dijon par les SuissesSeptembre 1513 : la cité, dernier rempart de la royauté

défendu par Louis de La Trémoille, guette l’arrivée des

forces coalisées du Saint Empire et des Helvètes.

66 spÉCiaL viLLeMeaux : l’esprit de toutes les réformesLe christianisme est imprimé dans la pierre meldoise. Et

l’histoire de la ville, centre d’humanisme réformateur

au XVIe siècle, se lit à travers le prisme de la religion.

76 À L’affiChe

84 Livres

91 mots CroisÉs

92 portraitGertrude Bell, « mère de l’Irak »Le destin du pays bascule après la Grande Guerre. En

partie grâce à cette femme, à qui revient la délicate mis-

sion de placer sur le trône un roi choisi par les Anglais.

98 iDÉe reçUePinochet a tué le président Allende

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septembre 2013 historia 5

rémi KaufferMembre du comité éditorial d’Historia, il a écrit, avec J. Guisnel et R. Faligot, Histoire politique des services secrets, de la Seconde Guerre mondiale à nos jours (La Découverte).

Laurent VissièreMembre du comité éditorial d’Historia. Dernier ouvrage paru : 1513. L’année terrible. Le siège de Dijon, en collaboration avec Alain Marchandisse et Jonathan Dumont (Faton).

amaury LorinDocteur en histoire (Sciences po Paris), il vient de publier, avec Christelle Taraud, une Nouvelle histoire des colonisations européennes (XIXe-XXe siècles) (PUF, 2013).

thierry sarmantConservateur du musée Carnavalet, auteur d’études sur Louis XIV et son temps, dont Régner et gouverner : Louis XIV et ses ministres (avec Mathieu Stoll, Perrin, 2010).

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Spécial ville : Meaux, p. 66L’esprit de toutes les réformes

Dossier : Colbert, p. 31Le (vrai) ministre du Redressement productif

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16 historia septembre 2013

l’art de l’histoire

octobre 1793 : Hubert Robert est arrêté. Les révolutionnai-res lui reprochent sa proximité avec

la famille royale. Le pein-tre n’a-t-il pas été chargé d’aménager le hameau de la reine au Trianon et de réaliser les décors d’un théâtre dans l’aile neuve du château de Versailles ? Il passe une dizaine de mois à la prison Sainte-Pélagie puis à celle de Saint-Lazare. Il doit son salut au zèle avec lequel il peint, sur des assiettes, des scènes de la vie carcérale.Jusqu’à cet épisode mal-heureux, Hubert Robert n’a-t-il pas occupé suc-cessivement les postes de dessinateur des jardins du roi, garde des tableaux du Roi, garde du Muséum et conseiller de l’Académie ? Il a portraituré les grands aristocrates français, mais aussi les princes russes et la famille impériale. Il a connu l’élite intellec-tuelle et artistique de son temps. Pour preuve, ses dessins délicats de la vie de Madame Geoffrin (1699-

1777), qui régnait sur un salon littéraire fréquenté, entre autres, par Diderot, Voltaire et d’Alembert. En témoignent également ses nombreuses représen-tations du Moulin-Joly et de son jardin baroque, propriété de Claude Henri Watelet (1718-1786), long-temps général des Finan-ces, dont il fit connais-sance lors de son séjour à Rome. Tout comme du jeune duc de La Rochefou-cauld, qui, à son retour, lui ouvre les portes des fameux « mercredis de La Rochefoucauld » – brillante assemblée main-tes fois représentée par l’artiste entre 1769 et 1780.Un monde disparu ? Peut-être, mais qui a contribué à asseoir la renommée de celui que Catherine II de Russie surnomma « Robert des ruines ». C’est effecti-vement en présentant un paysage de ruines réalisé à Rome qu’Hubert Robert fut reçu, à l’unanimité, mem-bre de l’Académie en 1756.Né à Paris, le 22 mai 1733, d’un père au service de François Joseph de Choi-

seul, marquis de Stain-ville, Hubert Robert a fait des études classiques chez les jésuites au collège de Navarre. Doué pour le des-sin, il suit d’abord l’ensei-gnement de Michel-Ange Slodtz, fervent admirateur des Italiens, avant de par-faire sa formation à Rome. Durant ce long séjour (onze ans), il subit l’influence des maîtres des paysages avec ruines romaines : Panini, professeur de perspectives à l’Académie, et Piranèse, architecte, archéologue et graveur. Il éprouve une passion quasi exclusive pour de ce type de sujet en visitant les grands sites archéologiques alors récemment redécouverts : Pompéi, Paestum, Hercu-lanum… Il est également impressionné par l’archi-tecture monumentale du Vatican et par la splen-deur des jardins des villas construites aux alentours – il les visite en compagnie de Natoire, Fragonard ou l’abbé de Saint-Non. Sa manière une fois trouvée, Hubert Robert la fera rela-tivement peu évoluer.

Ses paysages concilient la fantaisie poétique, la vivacité de la touche et un rendu vaporeux de l’atmo-sphère. Plus tard, il appli-quera sa technique sur cer-taines œuvres reflétant les transformations de Paris dans les dernières années du règne de Louis XVI. Et sa série de monuments parisiens « imaginés en ruines » remportera tous les suffrages. La peinture d’Hubert Robert propose une vision du sentiment de la nature, qui se développe dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Dans un savant agencement de bosquets et de charmilles, de temples antiques et de grottes, de ponts rustiques et de colonnes brisées, ses vues associent exactitude topographique et effets pittoresques de la scène de genre d’une part, détails réels et composition ima-ginaire d’autre part. Elles annoncent le romantisme, cette douce mélancolie qui marque la période post-révolutionnaire. LÉlisabeth Couturier

Une dizaine de tableaux de ce peintre peu connu orne jusqu’en octobre les salles du Petit Palais, à Paris. L’occasion de découvrir les ruines voluptueuses et vaporeuses de ce précurseur du romantisme.

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LE THÈME.� Le sujet de ce tableau est proche de celui de Nicolas Poussin intitulé Et in Arcadia ego. Les bergers, que l’on voit au premier plan, commentent pensivement l’inscription qu’ils lisent sur le tombeau : « Et ego pastor in Arcadia. » Le défunt fut lui aussi berger en Arcadie, terre de pâturages, symbole du paradis terrestre.

1 LA NATURE.� À la fois réelle et imaginaire, elle

occupe la majeure partie de la toile. Elle s’inspire autant des paysages situés en arrière-plan dans les peintures de la Renaissance italienne que de la végétation méditerranéenne luxuriante observée par l’artiste lors de ses nombreuses balades dans la campagne romaine. Elle renvoie également à une région montagneuse grecque et au fameux poème L’Arcadie, de Jacopo Sannazaro, publié en Italie en 1502.

2 LES VÊTEMENTS DES BERGERS.�

Située au centre de la Grèce, l’Arcadie tire son nom d’Arcas, fille de Zeus et de Callisto. Peintre à la formation classique, Hubert Robert représente les bergers et les bergères vêtus de toges. Un signe qui ne témoigne pas d’un souci de réalisme, mais d’un engouement, propre au XVIIIe siècle, pour le retour à l’antique dans l’art.

3 LE TOMBEAU.� Seul élément minéral,

en lutte avec les forces de la nature, la ruine représente toujours les traces d’un passé glorieux. Ici, elle est figurée par un tombeau, cette fois symbole e la mort d’un homme, et non d’une civilisation. Faut-il y voir la fin d’un modèle du bonheur à la veille de la Révolution ?

« Paysage de cascade avec les bergers d’arcadie », 1789. Huile sur toile d’Hubert Robert (1733-1808). • Musée de Valence.

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Dossier

« La gloire du roi et le bien de l’État » : voilà, résumée, la philosophie du « super-ministre » de Louis XIV. Pragmatique, il dresse l’état des lieux du royaume, traque la fraude, encourage l’esprit d’entreprise. Le nouveau mot d’ordre : créer de la richesse. Pour cela, il débauche artistes, savants, artisans… Concurrence déloyale ? Non, ambition nationale. Car là réside le génie de Colbert : se mettre au diapason

du Roi-Soleil pour remettre la France dans le jeu européen.

Le (vrai) ministre du Redressement

productif

Colbert

32Il centralise l’essentiel des pouvoirsFinances, justice, marine… Les principaux porte-feuilles de l’État lui sont confiés.Par Joëlle Chevé

39Il active recherche et innovationLa fuite des cerveaux avant l’heure – mais dirigée cette fois vers le territoire national. La créativité est à ce prix.Par Lucien Bély

42Il assure l’in­dépendance économiqueFreiner les importa-tions et produire – mieux – en France. Colbert y met le prix, et mission accomplie !Par Martine Acerra

48Il développe l’industrieIl fonde des compa g nies, finance l’im plan tation de fabriques, encourage les entrepreneurs… Autant de libéralités assorties d’une obli-gation de résultats.Par Olivier Pastré

53Il lance une politique de grands travauxBâtisseur, il laisse son empreinte sur le pays, notamment à Paris.Par Thierry Sarmant

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60 historia septembre 2013

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Jusqu’en 1512, la France se présente comme l’État le plus puissant d’Europe occi-dentale. Louis XII, qui adore l’Italie, a réussi à s’emparer

de Milan et Gênes dès le début de son règne, et il joue les arbitres de la péninsule. Mais, après une période faste, les nuages s’amoncel-lent. Le pape Jules II s’est juré de chasser tous les « barbares » d’Italie – le terme désigne avant tout les Français. En digne contemporain de Machiavel, le souverain pontife estime que, pour arriver à ses fins, tous les coups sont permis et il parcourt les routes d’Italie, en ar-mure, l’épée au côté. Du jamais-vu ! Cela dit, le personnage se révèle un général aussi médiocre qu’il est indigne comme pape, et ses armées subissent une série de défaites humiliantes entre 1510 et 1512. Diplomatiquement, en revanche, il tisse sa toile et parvient à fédérer, dans le cadre de la Sainte-Ligue, les Vénitiens, les cantons helvé-tiques, les Espagnols, les Anglais et les Impériaux. À l’été 1512, les Français doivent évacuer l’Italie du Nord, mais la guerre, qui pourrait s’arrêter là, continue de plus belle, parce que Louis XII rêve d’une re-vanche et que ses ennemis anglais et impériaux ont enfin arrêté une stratégie commune. Que Jules II soit mort entre-temps d’épuisement ne change rien à l’affaire…

cerNé de toutes parts par ses eNNemis En juillet 1513, Henri VIII d’Angle-terre débarque à Calais, possession anglaise, avec 35 000 hommes et une forte artillerie. Bien décidé à réédi-ter les exploits de ses prédécesseurs en France, il finance également les troupes de l’empereur Maximilien de Habsbourg, un personnage toujours à court d’argent et peu fiable, mais qui brûle de haine contre la France. Depuis Calais, les alliés sont censés fondre sur la Picardie en direction de Paris, tandis que les Suisses descendent de leurs montagnes pour attaquer la Bourgogne et le Dauphiné. Dédaignant la menace, Louis XII a préféré envoyer une armée dans le

Milanais, où elle subit une cuisante défaite infligée par les Suisses (le 6 juin) ; et il n’a désormais plus que des troupes réduites, qu’il masse tant bien que mal le long de la Somme. Curieusement, les Anglais et les Impériaux hésitent à les défier et choisissent de s’en prendre à Thérouanne, une cité française enclavée en territoire impérial. Celle-ci ne capitule qu’après un mois de siège très dur (le 23 août). Les deux souverains célèbrent leur victoire, mais sont incapables de s’entendre sur la garde de la cité, qu’ils se résignent du coup à raser… Peu satisfait de son allié, Maximilien abandonne ensuite le camp, et Henri VIII attaque Tour-nai, une autre cité enclavée, dont il s’empare le 23 septembre. La saison est désormais trop avancée pour continuer la guerre, et les Anglais rembarquent sans avoir rien accompli de remarquable. Malgré la perte de deux villes, les Français peuvent respirer.

eN bourGoGNe, La craiNte d’uNe iNsurrectioN En réalité, le destin du royaume se joue moins sur la frontière du Nord, où, malgré leur supério-rité numérique, les coalisés se révèlent incapables de mener une offensive réfléchie, qu’en Bour-gogne. Les enjeux locaux y sont cruciaux. Bien que le duché ait été annexé par Louis XI, en 1477, les Bourguignons restent attachés à l’ancienne maison ducale et, par voie de conséquence, aux Habs-bourg – Maximilien a épousé la fille unique du dernier duc, Charles le Téméraire. Ceux-ci ont d’ailleurs récupéré la Franche-Comté en 1493, et, de ce fait, toutes les familles de Bourgogne ont des parents de l’autre côté de la frontière. La région est ainsi devenue une plaque tournante de l’espionnage inter-national. Les gouverneurs royaux, comme Louis II de La Trémoille nommé en 1506, ont pour délicate tâche de maintenir la paix dans leur province et de faire accepter la domination française, mais ils se heurtent à l’hostilité sourde de la population, et craignent par-dessus

uNe importaNte armée heLvÈte, GoNfLée de coNtiNGeNts impériaux, s’apprête eN ce 8 septembre 1513 à mettre La cité à feu et à saNG. c’est compter saNs L’éNerGie désespérée du GouverNeur de bourGoGNe, uN certaiN Louis de La trémoiLLe.

PAr LAurENT VISSIèrE

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Gertrude bell, la « mère de l’irak »

Photographie de 1921, cinq ans avant sa mort.