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Nouveaux collectionneurs Collège Darius Milhaud 3ème D 2009 – 2010 Entre réalité et fiction

Collège Darius Milhaud 3ème D 2009 – 2010 Entre réalité et ... · Montant des acquisitions proposées par le collège Darius Milhaud pour ce thème : 10000 € Ces quatre œuvres

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Nouveaux collectionneursCollège Darius Milhaud

3ème D2009 – 2010

Entre réalité et fiction

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Nouveaux collectionneursArgumentaire de la collection

Les œuvres sélectionnées

AROMSI croisières fluviales, Jean Bellissen : 1750 €Mapping Journey #1 : 3750 €Sans titre (dit TGV), Maciek Stepinsky : 2000 €Woodlot Monuments, Luke Painter : 2500 €

Montant des acquisitions proposées par le collège Darius Milhaud pour ce thème : 10000 €

Ces quatre œuvres : les dessins de Luke Painter et de Jean Bellisen, la photographie de Maciek Stepinsky et la vidéo de Bouchra Khalili forment la collection «Entre Réalité et Fiction».

Les œuvres de Jean Bellisen et de Bouchra Khalili sont les deux œuvres qui sont les plus ancrées dans la réalité. Elles évoquent des espaces géographiques délimités par des frontières, elles font référence à la réalité en parlant de thèmes tels que l’économie du monde et les flux migratoires avec l’exemple des clandestins. Pourtant, nous allons voir que chacune d’entre elles porte sa part de fiction.

Par contre, les œuvres de Maciek Stepinsky et de Luke Painter sont vraiment ancrées dans l’idée de la fiction, de l’imaginaire, de l’irréel. Elles nous laissent construire une histoire et la façon de les percevoir dépend, donc, de notre imagination. Avec ces deux oeuvres, on a l’impression d’être dans un autre monde. Elles représentent toutes deux un paysage mais pas de la même façon car, d’un coté Maciek représente le vide alors que Luke occupe bien l’espace de la feuille de papier. Dans chacune des oeuvres un objet en particulier nous intrigue : la ligne du train et le ruban. Ils agissent comme une porte ouverte sur l’imaginaire. Rien ne nous aide à nous situer ni géographiquement ni dans le temps. Il y a cette solitude et cette attente qui apparaît dans les deux oeuvres.

Nous avons réuni ces quatre œuvres parce que nous pensons qu’elles ont un lien entre elles : bien que figuratives, ancrées dans le Réel parfois même dans l’actualité, elles laissent entrevoir d’autres perspectives, elles nous laissent imaginer des histoires.

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Jean BellissenAROMSI Croisières Fluviales 2000encre sur papier 75 x 110 cm 1750 €

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Jean Bellissen est né le 25 Mai 1936 à Marseille. Il a fait des études d’architecte et les Beaux Arts. Il a eu une vie mouvementée et a cessé son activité artistique jusqu’au milieu des Années 80.Plusieurs galeries marseillaises l’ont exposé tels que la Galerie Athanor, la Galerie du Tableau, la Galerie Sordini, la Galerie André Nègre, Le Palais des Arts, la Galerie Da Silva ...Il pratique essentiellement le dessin à la gouache, l’encre, le stylo à bille. Malgré son âge, il a gardé cette fraîcheur qui donne un petit aspect naïf à ses travaux. « Croisière fluviales » est une carte du monde remplie de flèches pointées dans diverses directions. Cela représente des croisières imaginaires sur des fleuves que sa pseudo-société, AROMSI (Axe Rhône Océan Méditerranée Sibé-rie) aurait créées.La vocation d’AROMSI est d’imaginer la construction de canaux fluviaux à travers le monde qui faciliteraient l’accès aux pays et le développement des échanges. Jean Bellissen est quelqu’un qui essaie de porter un regard singulier sur l’économie actuelle et les entreprises.

L’œuvre est très colorée, légèrement enfantine ; cet artiste ne cherche pas l’esthétique dans son œuvre. C’est une retranscription directe de son esprit sur la feuille de papier. L’œuvre a été incluse dans la collection car elle a un rapport direct avec notre thème qui est «Entre Réalité et Fic-tion» :

D’une part, il y raconte ses propres fantasmes, déjantés, des histoires amusantes et irréalisables. S’imaginer des croisières et des trajectoires dans le monde, c’est comme rêver et pouvoir accéder à ce que l’on souhaite. Mais on remarque, quand même, que le réel et l’imaginaire se confondent :

- La carte est plus ou moins exacte, avec des noms de villes bien placés. Son travail est nourri de faits réels et d’anecdotes empruntées à l’Histoire et la Science : tels que la Croisière Jaune, Hannibal - un homme politique et général Carthaginois (Tunisie) qui est né en 200 avant JC - les fleuves : le Rhône et le Rhin.

- Mais ce sous-bassement de vérité alimente un univers poétique et décalé qui vise à débusquer l’absurde dans notre société. Ainsi, par dessus la carte de notre monde actuel, il s’invente son propre monde utopique où les conti-nents sont rapprochés pour une meilleure communication. Par les canaux sont transportés différents types de pro-duits extraordinaires (des champignons hallucinogènes, des rhinocéros, des œuvres d’art ...). Bien que son monde soit quelque peu imaginaire, Jean Bellissen se fixe des règles et, sur chacune des cartes, on retrouve notamment une légende et le tampon de AROMSI qui signe son travail.

Explication de l’œuvre

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Bouchra KhaliliMapping Journey # 12008mono bande vidéo couleur sonore, 4 min5 exemplaires + 1eaexemplaire 2/53750 euros

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Bouchra Khalili est une artiste Franco-Marocaine, née en 1975 à Casablanca. Elle vit et travaille à Paris et elle est représentée par la galerieofmarseille.Bouchra Khalili travaille depuis longtemps sur le thème de l’immigration. Pour son âge, elle fait preuve d’une grande maturité artistique et a exposé ses œuvres dans des musées internationalement reconnus dans les pays suivants : Brésil, Espagne, Israël, Mali, Hollande, Nigeria, Allemagne, Palestine...

La vidéo « Mapping Journey # 1» suit le trajet d’un Algérien parti illégalement d’Annaba pour Marseille, en passant par la Sardaigne, Naples, Milan, Nice, et Paris. A Marseille, il n’a pas d’autre choix pour survivre que de vendre des cigarettes de contrebande. Il envisage de s’engager dans la Légion Étrangère en espérant régulariser sa situation ou bien, de reprendre la route mais cette fois-ci pour la Suède.

Cette œuvre de Bouchra Khalili a été intégrée à la collection « Entre Réalité et Fiction» car elle aborde, de manière subtile, ces deux thèmes : Dans cette vidéo, Bouchra Khalili illustre l’idée du voyage en montrant le périple effectué par un immigrant qui ne cherche qu’une vie meilleure, au bout de ce très long chemin. Ce récit est accompagné, sur l’écran, par sa main traçant son chemin sur une carte et on peut entendre, en voix-off, cet homme témoignant du voyage qu’il a parcouru pour arriver en France.Cette vidéo aurait pu ne pas exister car Bouchra est allée interroger une personne entrée en France illégalement et qui a pris un risque en témoignant car elle peut, à tout moment, se faire arrêter par la Police. C’est la raison pour laquelle elle garde l’anonymat.

Au-delà de cette vidéo montrant une image fixe (faisant penser à un documentaire), Bouchra veut nous faire com-prendre la difficulté qu’ont ces personnes pour venir dans un pays où depuis quelques années on lutte contre ce phénomène. Pourtant ces personnes ne sont qu’en quête d’une vie meilleure. Mais cette envie n’est qu’un fantasme (et rejoint ici le thème de la fiction) qui s’efface très vite dès leur arrivée car ils doivent affronter la vérité de ce pays (la vie clandestine, la misère, le chômage, la police qui va leur «courir» après pour les renvoyer dans leur pays).

Explication de l’œuvre

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Maciek StepinskySans titre (dit TGV)2007Photographie sous diasec5 exemplaires + 1eaexemplaire 4/580 x 80 cm2000 €

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Jeune artiste polonais, Maciek Stepinksy est né en 1972 à Varsovie. En 1999, il sort diplômé de l’Académie des Beaux Arts de Varsovie et de 2000 à 2002, il étudie à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie à Arles. Il travaille la photographie, la peinture et la vidéo.

Son style, très sobre, rend ses œuvres mystérieuses et nous emmène dans un monde fantastique.

« Je connais cet endroit. Le mur, les buissons et la poubelle. Pourtant quelque chose cloche. Quelque chose semble différent, étrange. »*

«Sans titre» (2007) est une photographie en couleur de format carré. La photo est bien cadrée, ce qui la rend assez «stricte», mais il y a quand même cette idée d’imaginaire, de fiction. La photo nous emmène dans un autre monde par sa sobriété et par les différentes interprétations que l’on peut en faire.On peut distinguer deux couleurs dominantes : le bleu et le vert. Elles sont séparées par une sorte de ligne blanche. Il y a un effet de lumière : un halo blanc, mais on ne sait pas d’où il vient. L’espace de la photographie est presque vide de présence humaine.

L’image n’est pas retravaillée du point de vue de la couleur mais simplement sur des détails. Ici, l’artiste a fait dis-paraître un poteau lumineux afin de brouiller les pistes et de rendre l’image plus énigmatique et fantastique. On pourrait croire qu’un ovni fait son apparition, on n’a plus l’impression d’être sur la Terre. La simplicité et l’austérité de la composition, les couleurs de cette photographie la rendent mystérieuse, inexplicable. Sur la droite, on voit un panneau « SORTIE » qui nous ramène à l’idée de voyage ; tout comme le fait, simple, que c’est une photo prise aux environs d’une gare TGV.

On voit un homme. Que fait-il ici ? Pourquoi est-il là ? Cette photographie mélange donc la fiction et le réel. La fiction n’est habituellement pas associée à la photographie puisque la photo est un signe du concret, qu’elle est censée représenter la réalité. Avec Stepinski, les bases de la photographie sont contournées, il nous apprend que la photographie peut devenir imaginaire, complètement mystérieuse et fantastique, fictionnelle.

* Adam Mazur, « Le document de l’étrange », in Loop Maciek Stepinski coédition Centrum Sztuki Wspotczesnej Zamek Uja-zdowski Warszawa et Galeria LETO Warszawa.

Explication de l’œuvre

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Luke PainterWoodlot Monuments2009Encre de chine sur papier encadrée125 x 90 cm2500 €

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Luke Painter est né le 29 novembre 1977 à Toronto. Il y vit toujours et y travaille. Il a fait plusieurs Écoles des Beaux Arts : à Toronto et en France, à Lacoste, dans le cadre d’un programme d’échanges mis en place avec le «Bard College» situé dans l’Etat de New York.

« Woodlot Monuments », forêt organique de Luke Painter est fait à l’encre de chine et à la plume. Ce dessin à la fois inquiétant et mystérieux semble nous raconter une histoire. Mais on ne la connaît pas encore, il faut se l’inventer en s’inspirant de sa vie. Ce dessin a été intégré à la collection «Entre Réalité et Fiction» car il est figuratif mais, en même temps, imaginaire.

Au centre : deux personnages sont debout sur des troncs de bois. Ils ont des visages impassibles. Les deux person-nages sont liés l’un à l’autre par un ruban, un sentiment : l’amour ? Ce tableau est intéressant par son contraste : le blanc (la vie) / le noir (la mort). On en vient à penser à la mort et à la vie car les arbres n’ont pas de feuilles ; l’absence de couleurs nous y fait penser aussi. Le ruban noir, nous amène aussi à penser ça car, souvent, il symbolise le deuil. Peut-être font-ils le deuil de leur relation à cause d’une séparation?

Cette forêt est inversée, les branches poussent vers le bas. Ces dernières nous font penser à des artères, donc à un cœur. Le tableau fait peur tout en étant très attractif un peu comme le fruit défendu.

Quand on regarde ce tableau une question se pose : Que font les deux personnes perchés sur ces troncs? On pense qu’ils se sont séparés parce qu’ils sont sur deux troncs différents. On en vient à penser ça car, s’ils étaient toujours en couple ils seraient sur le même tronc.

Ce tableau dégage également une idée de solitude : les deux personnages présents sur les troncs sont comme isolés de tout et bloqués par cette espèce de ruban qui les empêche d’aller où bon leur semble.

On pense qu’il représente un voyage personnel, sentimental, un voyage à deux. Par contre, il faut se l’inventer.

Explication de l’œuvre