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Commerce Intrabranche

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Page 1: Commerce Intrabranche

Glossaire d’économie internationale

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Commerce intra branche Dernière mise à jour le 5 décembre 2009

Le commerce intra branche est la partie des échanges internationaux de produits qui a lieu à l'intérieur d'une même branche de l'industrie ou des services. Bien que la définition de la branche soit arbitraire, on admet généralement que les produits d'une même branche ont des caractéristiques technologiques communes ou qu'ils satisfont le même type de besoins on distingue ainsi la branche automobile, la branche textile, etc. La théorie du commerce international n'a longtemps pris en compte que les flux d'échanges univoques. En effet, il semblait contraire à la logique de l'avantage comparatif que des produits appartenant à une même branche puissent être simultanément exportés et importés. Cependant, l'importance grandissante du commerce intra branche dans les échanges internationaux contemporains a obligé les théoriciens à élaborer des modèles nouveaux pour en rendre compte. Pour mesurer le commerce intra branche, on utilise fréquemment le coefficient de GRUBEL et LLOYD (GRUBEL et LLOYD, 1975), soit

où Xi représente les exportations du produit i et Mi les importations. Ce coefficient varie entre 0 (lorsqu'il n'y a pas du tout de commerce intra branche [Xi = 0 ou Mi = 0]) et 100 (dans le cas extrême où Xi = Mi).Le commerce intra branche est notable, même au niveau 5 de la Classification Type pour le Commerce International (CTCI), qui comprend plusieurs milliers de produits. Il représente, selon les pays, de 30% à plus de 80% du commerce total de produits manufacturés et il augmente significativement dans le temps et pour tous les pays. Il concerne plus particulièrement les produits différenciés et les produits manufacturés intermédiaires. Il est donc important d'essayer d'en déterminer les causes. Les principales explications du commerce intra branche peuvent être regroupées en 2 catégories selon qu'elles concernent les produits homogènes ou différenciés. BRANDER et KRUGMAN (1983) ont développé un modèle de dumping "réciproque" en équilibre partiel, qui montre comment l'ouverture à l'échange se traduit par un commerce intra branche de produits homogènes du simple fait de l'imperfection du marché et de la présence de coûts fixes. KRUGMAN (1979, 1980) a construit un modèle de concurrence monopolistique qui montre comment l'ouverture à l'échange se traduit par un commerce intra branche de produits différenciés du fait d'une « préférence pour la différence » (LASSUDRIE-DUCHENE, 1972) exprimée par les consommateurs, conjuguée à la présence de coûts fixes dans la production (voir le chapitre 4). Mais la diversité des produits envisagée par KRUGMAN (1979, 1980) est de type horizontale (l'apparence des produits change, mais non leur qualité). L'explication devait donc être élargie à la différenciation verticale (il existe différentes qualités d'un produit). C'est à LINDER (1961) que revient le mérite d'avoir évoqué la possibilité que des pays ayant des niveaux de produit par tête différents pouvaient produire des biens similaires mais de qualités différentes, engendrant ainsi un commerce intra branche. L'idée fut approfondie par LANCASTER (1980) qui appliqua sa théorie des caractéristiques au commerce international et démontra de façon rigoureuse l'intuition de LINDER. À ces théories contre intuitives du commerce intra branche, il convient d'ajouter les explications diverses habituelles qui flirtent avec le bon sens et dont raffolent journalistes, praticiens et conférenciers : ainsi, la mauvaise circulation de l'information, la proximité frontalière, la saisonnalité des productions et les coûts de transport constituent-ils des facteurs propices à l'existence d'un commerce intra branche résiduel (GRUBEL et LLOYD, 1972).

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