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Le Président 500 Avenue des Etats du Languedoc - CS 70755 - 34064 Montpellier cedex 2 téléphone : 04 67 20 73 00 - télécopie : 04 67 20 73 49 - courriel : [email protected] ROD2 - CAHM lettre recommandée avec A.R. Réf. : 146 / 034033 999 / 534 Le 16/05/2014 Monsieur le Président, Par envoi en date du 30 octobre 2013, la chambre a porté à votre connaissance son rapport d’observations définitives concernant la gestion de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée au cours des exercices 2006 et suivants. Votre réponse a été enregistrée au greffe dans le délai d’un mois prévu par les articles L. 243-5 et R. 241-17 du code des juridictions financières (CJF). A l’issue de ce délai, le rapport d’observations définitives retenu par la chambre régionale des comptes vous est à présent notifié accompagné de votre réponse écrite. En application des articles L. 243-5, R. 241-17 et R. 241-18 du CJF, l’ensemble devra être communiqué à votre assemblée délibérante dès sa plus proche réunion. Il devra notamment faire l’objet d’une inscription à son ordre du jour, être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donner lieu à un débat. Il vous appartient d’indiquer à la chambre la date de cette réunion. Après cette date, le document final sera considéré comme un document administratif communicable aux tiers, dans les conditions fixées par la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 modifiée. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée. Nicolas BRUNNER Monsieur le Président de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée Z.I. Le Causse 22 Avenue du 3ème Millénaire 34630 SAINT-THIBERY

COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION HÉRAULT MÉDITERRANÉE Rapport d’observations

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Rapport d’observations définitives n° 146/534 du 16/05/2014 COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION HÉRAULT MÉDITERRANÉE Rapport d’observations

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Le Président

500 Avenue des Etats du Languedoc - CS 70755 - 34064 Montpellier cedex 2 téléphone : 04 67 20 73 00 - télécopie : 04 67 20 73 49 - courriel : [email protected]

ROD2 - CAHM

lettre recommandée avec A.R.

Réf. : 146 / 034033 999 / 534

Le 16/05/2014 Monsieur le Président, Par envoi en date du 30 octobre 2013, la chambre a porté à votre connaissance son rapport d’observations définitives concernant la gestion de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée au cours des exercices 2006 et suivants. Votre réponse a été enregistrée au greffe dans le délai d’un mois prévu par les articles L. 243-5 et R. 241-17 du code des juridictions financières (CJF). A l’issue de ce délai, le rapport d’observations définitives retenu par la chambre régionale des comptes vous est à présent notifié accompagné de votre réponse écrite. En application des articles L. 243-5, R. 241-17 et R. 241-18 du CJF, l’ensemble devra être communiqué à votre assemblée délibérante dès sa plus proche réunion. Il devra notamment faire l’objet d’une inscription à son ordre du jour, être joint à la convocation adressée à chacun de ses membres et donner lieu à un débat. Il vous appartient d’indiquer à la chambre la date de cette réunion. Après cette date, le document final sera considéré comme un document administratif communicable aux tiers, dans les conditions fixées par la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 modifiée. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma considération distinguée.

Nicolas BRUNNER Monsieur le Président de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée Z.I. Le Causse 22 Avenue du 3ème Millénaire 34630 SAINT-THIBERY

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Rapport d’observations définitives n° 146/534 du 16/05/2014

COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION HÉRAULT MÉDITERRANÉE

Exercices 2006 et suivants

S O M M A I R E

1. Présentation de la CAHM ....................................................................................................... 5

2. La situation financière............................................................................................................ 5

2.1. La section de fonctionnement .......................................................................................... 5

2.1.1. L’augmentation des dépenses de fonctionnement ............................................... 5

2.1.2. Une progression moindre des recettes de fonctionnement ................................... 6

2.1.3. La capacité d’autofinancement ............................................................................. 7

2.2. Les dépenses d’investissement et leur financement ........................................................ 7

2.2.1. La section d’investissement ................................................................................. 7

2.2.2. L’endettement ...................................................................................................... 8

2.3. Approche consolidée ....................................................................................................... 9

2.3.1. Les budgets annexes ........................................................................................... 9

2.3.2. Les engagements financiers ................................................................................ 9

3. Les ressources humaines .................................................................................................... 10

3.1. L’évolution des effectifs ................................................................................................. 10

3.2. L’organisation mise en place pour la gestion des ressources humaines ........................ 10

3.3. L’absentéisme ............................................................................................................... 10

3.4. La gestion du temps de travail ....................................................................................... 11

3.4.1. La durée annuelle du temps de travail................................................................ 11

3.4.2. La durée effective du temps de travail ................................................................ 12

3.4.3. Les heures supplémentaires .............................................................................. 13

3.4.4. Les comptes épargne-temps .............................................................................. 13

3.5. L’avancement ................................................................................................................ 13

3.6. Les dépenses relatives aux frais de déplacement et de missions .................................. 14

3.7. Le versement d’une indemnité compensatrice en plus de l’indemnité spéciale allouée aux conservateurs des bibliothèques ............................................................................. 15

4. Le centre aquatique l’Archipel ............................................................................................. 15

4.1. Présentation du centre aquatique l’Archipel ................................................................... 15

4.2. Les modifications du projet ont entraîné des retards dans sa réalisation et la passation de nombreux avenants et marchés complémentaires .................................... 15

4.3. Le coût de l’opération .................................................................................................... 16

4.4. Le financement de l’opération ........................................................................................ 17

4.5. L’exploitation du centre aquatique ................................................................................. 17

4.5.1. La convention relative à la gestion du centre aquatique communautaire ............ 17

4.5.2. Les dépenses et recettes de fonctionnement ..................................................... 17

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4.5.3. Les premiers résultats de l’exploitation ............................................................... 18

5. Les dépenses de communication ....................................................................................... 18

5.1. Les axes de la communication de la communauté d’agglomération .............................. 18

5.2. Des moyens humains en progression sur la période ..................................................... 18

5.3. Le coût des structures et outils directement liés à la communication ............................. 19

6. L’exercice des compétences ............................................................................................... 20

6.1. Les principes généraux et la définition de l’intérêt communautaire ................................ 20

6.1.1. La définition de l’intérêt communautaire ............................................................. 20

6.1.2. Une mutualisation des moyens restreinte ........................................................... 21

6.2. Des compétences incomplètement exercées................................................................. 21

6.2.1. Les compétences obligatoires ............................................................................ 22

6.2.2. Les compétences optionnelles ........................................................................... 24

6.2.3. Des compétences supplémentaires nombreuses mais exercées inégalement ... 26

7. Le fonctionnement institutionnel et la gouvernance stratégique ..................................... 27

7.1. Le fonctionnement institutionnel .................................................................................... 27

7.1.1. Le règlement intérieur ........................................................................................ 27

7.1.2. Les instances ..................................................................................................... 27

7.2. La gouvernance stratégique .......................................................................................... 28

7.2.1. Le projet d’agglomération ................................................................................... 28

7.2.2. Les contrats territoriaux ...................................................................................... 29

7.3. L’évaluation des politiques et de la gestion communautaires ......................................... 29

LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES ..................................................................................... 31

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Aux termes de l’article L. 211-8 du code des juridictions financières « l'examen de la gestion porte sur la régularité des actes de gestion, sur l'économie des moyens mis en œuvre et sur l'évaluation des résultats atteints par rapport aux objectifs fixés par l'assemblée délibérante ou par l'organe délibérant. L'opportunité de ces objectifs ne peut faire l'objet d'observations ».

La chambre régionale des comptes a examiné la gestion de la communauté

d’agglomération Hérault Méditerranée pour les exercices 2006 et suivants.

SYNTHESE

Le résultat comptable et la capacité d’autofinancement de la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée se rétractent puisque par effet de ciseaux, les charges évoluent plus vite que les produits. L’établissement public intercommunal (EPCI) dégage moins de ressources pour financer son programme d’investissement. Toutefois, il n’a pas diminué son volume d’investissement et a fait appel de manière importante à l’emprunt en 2011 et 2012. N’ayant pas été confrontée à de réelles difficultés d’accès au crédit, la CAHM n’a pas initié à ce jour de mesures structurelles particulières. Toutefois l’incertitude sur le niveau de recettes à venir doit conduire l’EPCI à être vigilant sur le niveau de ses dépenses.

L’analyse de la gestion des ressources humaines a mis en exergue une augmentation

de 7 % des effectifs entre 2007 et 2011, un absentéisme important et coûteux pour la communauté d’agglomération, des conditions d’avancement très favorables ainsi qu’une inapplication de la législation sur le temps de travail. Le régime de temps de travail disparate, particulièrement généreux en termes de congés, entraîne un surcoût lié aux heures supplémentaires, en augmentation constante depuis 2007.

Par ailleurs, la chambre a examiné l’opération de construction du centre aquatique

l’Archipel. Le montant global (20,84 M€ fin 2012) a presque doublé par rapport aux prévisions initiales (11,63 M€ en 2006) et les nombreux avenants intervenus soulèvent la question de la définition préalable des besoins. L’activité balnéothérapie peine à se développer, faute notamment d’une stratégie commerciale efficace. La CAHM est donc contrainte de verser une subvention d’équilibre.

Concernant les compétences, la chambre note que la mutualisation des moyens est

limitée. De plus, l’intérêt communautaire n’ayant pas été défini de manière suffisamment explicite, les compétences sont parfois exercées dans un périmètre aux contours imprécis, aboutissant à des intégrations à la carte (offices du tourisme, médiathèques, etc.). D’autres compétences ne sont pas exercées alors qu’elles sont prévues dans les statuts de la CAHM. En outre, il apparaît que la lisibilité de l’action communautaire n’est pas facilitée en raison de la complexité de son articulation avec les différents projets de territoires dans lesquels la communauté est impliquée. De même, l’importance des compétences supplémentaires ainsi que certaines interventions de la communauté auprès des communes membres donne l’impression que l’EPCI accorde une place importante aux compétences supplémentaires et optionnelles au détriment de ses compétences obligatoires et des actions d’intérêt strictement communautaire.

Enfin, l'évaluation des politiques communautaires doit être mise en œuvre et construite

à partir d’une définition préalable d’objectifs précis.

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RECOMMANDATIONS

1. Mettre en place dans les meilleurs délais un plan pluriannuel d’investissement.

2. Mettre les dispositifs de congés actuels en conformité avec la durée légale du temps de travail.

3. Clarifier le périmètre des interventions communautaires pour toutes les compétences exercées par l’EPCI.

4. Définir clairement le dispositif d’évaluation de l’action de communautaire notamment par des objectifs préalables précis assortis d’indicateurs opérationnels.

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1. PRESENTATION DE LA CAHM

Créée autour des villes d’Agde et de Pézenas par arrêté préfectoral du 17 décembre

2002, la communauté d’agglomération Hérault Méditerranée (CAHM) regroupe 19 communes sur 371 km² et compte en 2012, 70 377 habitants permanents1 contre 60 258 habitants en 2006 soit une progression de 16,8 % en 6 ans. Par son positionnement géographique privilégié entre mer, vignes et coteaux, la CAHM a un attrait touristique indéniable.

Conformément aux dispositions de l’article L. 5216-5 du code général des collectivités

territoriales, la communauté d’agglomération exerce de plein droit, en lieu et place des communes membres, les compétences obligatoirement transférées que sont le développement économique, l'aménagement de l'espace communautaire, l'équilibre social de l'habitat sur l'espace communautaire et la politique de la ville. Elle exerce également des compétences optionnelles relatives à la voirie et aux parcs de stationnement, à la protection et à la mise en valeur de l'environnement et du cadre de vie2, aux équipements culturels et sportifs d'intérêt communautaire et enfin à l’élimination et à la valorisation des déchets ménagers. De plus, l’EPCI exerce onze compétences supplémentaires facultatives.

La CAHM, pour exercer une partie de ses compétences, adhère à cinq syndicats

mixtes (17 441 985 € de participations en 2011) qui recouvrent des périmètres différents. La simplification de la carte intercommunale n’apparaît donc pas clairement.

2. LA SITUATION FINANCIERE

2.1. La section de fonctionnement 2.1.1. L’augmentation des dépenses de fonctionnement D’un montant de 42,7 M€ en 2011, les dépenses de fonctionnement enregistrent une

hausse moyenne annuelle de 2,8% et une hausse globale de 8,6% entre 2008 et 2011 en raison de l’accroissement des charges financières (+ 10,2 %) et des charges de personnel (+ 14,1 %). Concernant ces dernières dépenses, l’intercommunalité n’a pas généré d’économies d’échelle, les charges de personnel des communes membres de l’EPCI étant en augmentation constante (sur la période 2006-2011, + 15,5 % pour les communes et + 27,6 % pour la CAHM).

Les frais de voyages, de missions et de réceptions sont en hausse. En effet, les

voyages et déplacements sont passés de 24 245 € en 2006 à 45 594 € en 2011 soit + 88 %. De

1 350 000 habitants pendant la saison touristique. 2 Lutte contre la pollution de l'air, lutte contre les nuisances sonores, soutien aux actions de maîtrise de la demande

d'énergie, collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés transférés depuis le 1er

juin 2003 au syndicat mixte intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères de Pézenas-Agde.

En milliers d'euros 2008 2009 2010 2011 Evolution TCAM

2008-2011

Total des charges réelles 39351 38655 43513 42738 8,6% 2,8%

dont :

- Charges de personnel 10555 10892 11002 12043 14,1% 4,5%

- Achats et charges externes 11263 8270 10825 9412 -16,4% -5,8%

- Charges financières 791 803 693 872 10,2% 3,3%

- Subventions versées 1758 1696 1454 1429 -18,7% -6,7%

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même, les dépenses de réceptions sont passées de 5 353 € en 2006 à 25 317 € en 2011 (+ 373 %).

En revanche, les dépenses d’achats et charges externes (- 16,4 %) comme les

subventions sont à la baisse (- 18,7 %). Les subventions de fonctionnement versées aux communes s’élèvent en moyenne à

162 484 € par an, la commune d’Agde en étant la principale bénéficiaire (146 899 € entre 2008 et 2011).

2.1.2. Une progression moindre des recettes de fonctionnement De 2008 à 2011, les produits de fonctionnement progressent de 6,6 %. Les recettes

proviennent principalement de la fiscalité (31 M€), de la DGF (8,2 M€) et des attributions de péréquation et de compensation (3,8 M€).

En milliers d'euros 2008 2009 2010 2011 Evolution 2008-2011

Ressources fiscales 25 709 27 625 29 284 31 071 20,9 % Dotation globale de fonctionnement 7 117 7 383 7 862 8 231 15,7 % Attributions de péréquation et de compensation 4 317 3 956 4 028 3 813 - 11,7 % Autres produits 5 018 2 329 4 694 1 822 - 63,7 % Total des produits de fonctionnement 42 161 41 293 45 868 44 937 6,6 %

Source : DGFIP - données consolidées

Alors que les ressources fiscales et la DGF progressent de façon continue entre 2008

et 2011 avec un taux d’évolution annuel respectif de 6,5 % et de 5 %, les attributions de péréquation et de compensation baissent sur la même période de 11,7 %.

Les ressources fiscales ont été modifiées par la réforme de la fiscalité locale qui a

entraîné la suppression de la taxe professionnelle en 2010 et son remplacement par la contribution économique territoriale (CET), composée d’une cotisation foncière des entreprises (CFE) et d’une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ainsi que par les impositions forfaitaires des entreprises de réseau (IFER), la taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties et la taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM). Par ailleurs, un principe de compensation intégrale des pertes de recettes liées à la suppression de la taxe professionnelle a été instauré par la loi de finances pour 2010 avec notamment la création d’un fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR) : ce fonds permet aux collectivités « perdantes » du fait de la réforme d’être compensées par le reversement d’un prélèvement sur les collectivités « gagnantes » ; la CAHM a abondé ce fonds à hauteur de 10,3 M€ en 2011.

En 2011, les ressources fiscales, hors taxes d’enlèvement des ordures ménagères, de

la CAHM s’élèvent à près de 17 M€ ; la CET y participe à hauteur de 10,26 M€ dont 7,88 M€ au titre de la CFE et 2,38 M€ pour la CVAE.

D’un montant de 16,12 M€ en 2011, le produit de la taxe d’enlèvement des ordures

ménagères (TEOM) constitue la recette la plus importante. Il est en progression de 22 % sur la période sous l’effet conjoint de l’accroissement des taux à partir de 2009 et de la population. La CAHM reverse le produit de la TEOM au SITCOM qui assure l’enlèvement et le traitement des

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ordures ménagères. Elle conserve toutefois une part de cette recette depuis qu’elle a repris, en juillet 2011, le service d’enlèvement des encombrants et de la collecte des cartons.

Enfin, avec un taux d’évolution moyen annuel de 5 %, la dotation globale de

fonctionnement (DGF) a augmenté de 15,7 % passant de 7,1 M€ en 2008 à 8,2 M€ en 2011. Sur la période, la CAHM a un coefficient d’intégration fiscale3 un peu plus élevé que celui de la moyenne des EPCI de même catégorie (0,35 en 2010 pour 0,32 pour la moyenne des groupements de même nature), ce qui peut expliquer pour partie l’augmentation de la DGF.

2.1.3. La capacité d’autofinancement Entre 2008 et 2011, les dépenses de fonctionnement ont évolué plus vite que les

produits de même nature (+ 8,6 % contre + 6,6 %), d’où une diminution de la capacité d’autofinancement brute (solde des charges et des recettes réelles de fonctionnement moins intérêt de la dette et solde des recettes et charges exceptionnelles). La CAF nette du remboursement en capital des emprunts, après une évolution moyenne annuelle de 14,8 % de 2007 à 2009, a baissé de 618 000 € entre 2009 et 2011.

2.2. Les dépenses d’investissement et leur financement 2.2.1. La section d’investissement Le volume des dépenses et recettes d’investissement est en nette progression depuis

2010, notamment en raison des travaux du centre aquatique et de la réhabilitation du théâtre de Pézenas.

Données consolidées en milliers d'euros 2008 2009 2010 2011 Evolution 2008-2011

Ressources d'investissement (A) 12 153 13 861 22 524 27 912 129,7 % dont : emprunts bancaires et dettes assimilés 3 200 500 8 400 9 700 203,1 % subventions reçues 1 295 2 860 1 760 3 950 205,0 % FCTVA 764 638 960 2 835 271,1 %

Emplois d'investissement (B) 15 147 13 884 23 491 27 500 81,6 % dont : dépenses d'équipement 8 067 6 193 12 873 17 777 120,4 % remboursement d'emprunts et dettes assimilées 1 307 983 1 025 1 271 - 2,8 %

Besoin de financement (B-A) 2 994 23 967 - 412 - 113,8 %

3 Le CIF mesure la part de fiscalité perçue et conservée, après déduction des reversements aux communes (comptes

739111 et 739112) par une communauté, rapportée au total de la fiscalité perçue par la communauté et ses communes-membres.

(en milliers d'euros) 2007 2008 2009 2010 2011

CAF brute 4 416 4 239 4 099 3 843 3 768

CAF nette du remboursement 2 365 2 932 3 116 2 818 2 498

en capital des emprunts

Source DGFIP

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L’actif immobilisé de la CAHM du budget principal est passé de 33,5 M€ en 2008 à 49 M€ en 2011, soit une augmentation de 47 %.

En 2011, les dépenses d’équipement s’élèvent à 17,7 M€ en 2011 (contre 8 M€ en

2008). Elles représentent 160 € par habitant et sont supérieures à la moyenne nationale des communautés d’agglomération qui est de 112 € par habitant.

Les subventions d’investissement versées ont également augmenté passant de

245 912 € en 2008 à 1 803 874 € en 2011. Pour cette dernière année, 58 % (1 045 508 €) des subventions d’investissement ont été allouées aux opérateurs pour la construction des logements sociaux et 19 % (341 750 €) aux communes membres pour leurs projets d’investissement. En effet, le règlement sur l’intervention financière de l’EPCI approuvé par délibération du 24 mai 2005 prévoit que les communes membres peuvent présenter des projets ayant un rayonnement communautaire pour la revalorisation des centres anciens et les entrées de ville4.

Par ailleurs, la chambre avait relevé, dans son précédent rapport, la faiblesse du taux

de réalisation des opérations d’équipement programmées au budget et invité la CAHM à veiller à l’amélioration de la programmation de ses investissements. Alors que ce taux était encore très faible en 2008 (38,7 %), il s’est nettement amélioré depuis 2010 et est passé à 75,3 % en 2011. Toutefois, la communauté envisageait d’établir un plan pluriannuel d’investissement (PPI) pour 2013-2015, ce plan est toujours en cours de réflexion.

Les dépenses d’équipement sont financées par l’emprunt à hauteur de 55 % en 2011

contre 40 % en 2008. La CAHM n’ayant pas de difficultés liées à l’accès au crédit, elle n’a pas réduit ses investissements en 2012. Toutefois, après les réalisations du centre aquatique d’Agde et du théâtre de Pézenas, elle exprime la volonté de retrouver un niveau d’investissement plus faible.

Recommandation

1. Mettre en place dans les meilleurs délais un plan pluriannuel d’investissement. 2.2.2. L’endettement Au 31 décembre 2011, l’encours de dette du budget principal s’élève à 24,9 M€ soit

77 % de l’encours total, l’endettement des budgets annexes étant de 7,3 M€.

Endettement (en €) 2008 2009 2010 2011 Evolution

2008-2011

Compte principal

Encours total au 31 décembre 12 256 494 12 245 580 16 520 712 24 949 924 103,56%

Annuité (hors ICNE) 1 691 579 1 560 178 1 588 334 1 884 676 11,42%

Compte consolidé

Encours total au 31 décembre 16 928 404 16 445 580 23 820 712 32 249 924 90,51%

Annuité (hors ICNE) 2 039 552 17 776 592 1 705 005 2 083 820 2,17%

Entre 2008 et 20011, l’encours de dette a plus que doublé (+ 104 % sur le budget

principal). Une part de cet encours (5,3 M€) concerne une dette récupérable sur la commune d’Agde au titre de la réalisation du centre aquatique. Parallèlement, l’annuité de la dette enregistre une augmentation de 11,4 % sur la période passant de 1,7 M€ en 2008 à 1,9 M€ en 2011.

4 Le montant de la participation de la CAHM est fixé à 35 % de la dépense hors taxes du projet, plafonné à 200 000 € HT soit une participation de la communauté de 70 000 € maximum.

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Au 31 décembre 2011, la dette est répartie entre 3 établissements bancaires : le Crédit Agricole (24 %), la Caisse d’Epargne (42 %) et Dexia (34 %). Au 31 décembre 2012, la durée résiduelle de la dette du budget principal est comprise pour 87,6 % de l’encours (21,2 M€) entre 10 et 15 ans et elle est inférieure à 10 ans pour 12,4 % (3 M€). Depuis plusieurs années, la CAHM a recours à un prestataire extérieur (Finance Active) pour la gestion de sa dette. Les contrats ne présentent pas de risque particulier au regard de la typologie « Gissler ».

2.3. Approche consolidée 2.3.1. Les budgets annexes La CAHM compte un budget principal et 13 budgets annexes dont le poids financier

n’est pas vraiment significatif. Le plus important est le budget transport qui ne représente que 5 % du budget consolidé. Les 12 autres concernent les parcs d’activité et leurs produits et charges n’en totalisent pas plus de 1 %.

Le budget annexe des transports et celui du parc d’activité économique de La

Capucière enregistrent des résultats déficitaires. Ainsi, malgré un report à nouveau au 31 décembre 2011 de 1 008 975 €, le résultat global du budget annexe transport est déficitaire de 449 962 € en 2010, première année d’exécution de la nouvelle délégation de service public et de 296 344 € en 2011. De même, le budget de La Capucière n’a pas encore fait l’objet d’une commercialisation, les résultats d’investissement sont par conséquents négatifs.

2.3.2. Les engagements financiers La CAHM a accordé sur la période contrôlée (exercices 2006 et suivants) sa garantie à

des emprunts contractés par l’office public de l’habitat de l’Hérault et FDI Habitat pour des opérations de construction de logements aidés par l’Etat. L’encours de ces emprunts au 31 décembre 2011 est de 6 739 384 € ; la durée résiduelle de ces emprunts varie entre 28 et 49 années.

Par ailleurs, des fonds de concours attribués à des tiers figurent en engagements hors

bilan pour un montant de 414 362 € en 2011. En outre, la CAHM détient des participations dans plusieurs organismes. Elle détient

notamment 11,55 % du capital social (2 494 440 €) de la SEBLI. Or, d’après la base Scores et Décisions, la situation financière de cette SEM présente un déficit d’exploitation et un endettement bancaire élevé. La CAHM participe également depuis 2011 au capital social de la SODEAL à hauteur de 5 %. Cette SEM d’exploitation créée en 1990 entre Agde, actionnaire majoritaire, et des organismes financiers ou consulaires, est aujourd’hui dotée d’un capital social de 228 750 €. Enfin, la communauté d’agglomération a également décidé, par délibération du 27 juin 2011, de participer à hauteur de 5,63 % au capital social (710 000 €) de la société publique locale d’aménagement « Territoire 34 ».

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3. LES RESSOURCES HUMAINES

3.1. L’évolution des effectifs Les effectifs en équivalents temps plein (ETP) de la communauté d’agglomération ont

augmenté de 7 % entre 2007 et 2011 passant de 344,65 à 370,31 agents en raison de la pérennisation d’une partie des emplois aidés, de l’intégration de nouvelles bibliothèques dans les compétences de l’EPCI et des recrutements supplémentaires pour les services propreté et espaces verts. 40 nouveaux postes de titulaires ont ainsi été pourvus entre 2006 et 2011 dont 8 agents dans la filière culturelle et 18 agents dans la filière technique qui représente désormais près de 60 % des effectifs.

Les agents contractuels représentent 4,8 % de l’effectif total mais leur nombre

progresse de 35,7 % sur la période passant de 14 agents en ETP en 2007 à 19 agents en 2011 dont 9 agents de catégorie A.

La répartition par catégorie est la suivante :

Catégorie A Catégorie B Catégorie C

2009 3,39 % 7,46 % 89,15 %

2011 4,00 % 9,00 % 87,00 %

Source : bilans sociaux

Les agents de catégorie C représentent près de 90 % des agents titulaires en raison

de la nature des compétences de la CAHM qui nécessitent des effectifs importants affectés aux missions d’entretien des espaces verts et de propreté des espaces publics.

La chambre relève que la structure des effectifs de titulaires, tel que présenté dans le

bilan social, n’est pas cohérente avec les données fournies par ailleurs par la communauté d’agglomération.

3.2. L’organisation mise en place pour la gestion des ressources humaines La direction des ressources humaines (DRH) est composée d’un responsable des

ressources humaines, rédacteur principal, et de trois agents de catégorie C. La DRH ne dispose pas d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Elle n’a pas élaboré d’outils de pilotage ou de mesure de la performance. Un contrôle sur les variables de paye est toutefois effectué de façon exhaustive tous les mois et un tableau des évolutions des dépenses est édité chaque mois après le traitement de la paye.

3.3. L’absentéisme Le nombre de jours d’absence pour les agents titulaires est en augmentation, il atteint

28 jours en 2011 (23,24 jours en 2009), dont 15,27 jours pour maladie ordinaire. Cette augmentation s’explique notamment par une augmentation de l’absentéisme pour longue maladie, qui est passé de 4,76 jours en 2007 à 8,38 jours en 2011. A titre comparatif, en 2011, le nombre moyen de jours d'absence pour raison de santé s'établit à 24,8 jours pour les agents titulaires et

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stagiaires au niveau national5. Les accidents du travail imputables au service peuvent représenter jusqu’à 3 jours d’absence par agent (en 2007).

Ratio nombre de jours d’absence en équivalent temps plein en 2011

Motif d'absence Titulaires

Toutes absences (hors « autres raisons ») 27,82 jours moyens / agent

Maladie ordinaire 15,27 jours moyens / agent

Effectifs (postes) 328

Nombre de jours maladie ordinaire 4 658 journées

Nombre de jours travaillés théoriques 229

Nombre de jours travaillés à la CAHM 223

Ratio postes/ nombre de jours de maladie ordinaire 21

Les jours de maladie ordinaire sur la base de jours travaillés représentent 21 postes

pour les titulaires et 0,1 poste pour les contractuels. La charge financière pour la communauté de ce type d’absentéisme est conséquente. Pour l’année 2011, les 21,1 agents en équivalent temps plein absents toute l’année génèrent un coût pour la CAHM de 651 083 € ce qui représente 5,4 % des charges de personnel (sur la base d’un coût moyen par agent de 30 857 €, calculé par la CAHM).

Par ailleurs, le nombre de journées de grèves est peu important sur la période (entre 0

et 2 journées par an), à l’exception de l’année 2010 où 110 jours de grèves ont été comptabilisés. Le jour de carence a été appliqué, dès la parution des textes réglementaires. La baisse

de l’absentéisme liée à la mise en place de ce jour de carence est inférieure à celle qui était attendue par l’EPCI.

Depuis fin 2006, la CAHM s’est engagée dans une démarche de prévention des

maladies et accidents professionnels et a nommé un chargé de mission prévention. Elle a revu sa politique de fournitures de protections d’équipement individuelles et diffusé des préconisations sur la prise en compte de la pénibilité dans le cadre de l’organisation du travail et de l’acquisition de nouveaux matériels (ex : chaussures de sécurité adaptées à chaque poste). Cette démarche préventive a fait l’objet de financement du fonds de prévention placé auprès de la CNRACL. 80 agents ont, par ailleurs, été concernés par une démarche d’aménagement des postes de travail informatiques et ont reçu une formation sur les postures corporelles à adopter.

3.4. La gestion du temps de travail 3.4.1. La durée annuelle du temps de travail Le cadre général du temps de travail des agents de la communauté d’agglomération

est formalisé dans un document intitulé « réglementation des congés » du 1er janvier 2010 qui définit principalement les congés annuels et les congés « évènementiels ». Ce document précise que le régime des congés annuels de la communauté d’agglomération est plus favorable à celui prévu par la réglementation.

5 Bulletin d’information statistique DGCL, janvier 2013.

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2007 2011

Durée légale CT Régime CAHM Durée légale CT Régime CAHM

Nombre de jours annuels 365 365 365 365

Jours de repos hebdomadaires 104 104 104 104

Jours fériés 9 9 8 8

Nombre de jours de congés annuels

25 29 25 29

Nombre de jours de congés hors période (conditionnels)

2 2 2 2

Nombre de jours de congés supplémentaires

0 2 0 1

Total jours non travaillés 138 144 137 142

Total jours travaillés 227 221 228 223

Le nombre de jours travaillés est, par conséquent, inférieur à la durée légale. En tenant

compte des jours fériés le nombre de jours travaillés pour les agents devait être de 228 jours en 2011, alors que les agents de la communauté ont travaillé 5 jours de moins, soit 223 jours, en raison de 4 jours de congés supplémentaires et d’une journée pour « le jour du maire » ou « les fête locales des communes ».

Les autorisations d’absence liées à des évènements familiaux n’appellent pas

d’observations particulières, sauf pour celles qui concernent la maladie très grave des parents, beaux-parents, ou toutes personnes apparentées vivant au foyer de l’agent. La communauté d’agglomération est plus généreuse puisque l’expression « maladie très grave » prévue réglementairement a été remplacée par « congés pour hospitalisation des parents ».

3.4.2. La durée effective du temps de travail Le dispositif d’aménagement et de la réduction du temps de travail résulte d’un

protocole qui détaille le dispositif des 35 heures par service. La durée hebdomadaire peut être de 35 heures ou de 37h30. En contrepartie des 37h30 il est accordé 15 jours de RTT.

Les agents de bureau, de la médiathèque et des espaces verts ainsi que les agents du

service propreté qui travaillent sur un rythme de 5 jours du lundi au vendredi ont, d’après une analyse portant sur les heures effectuées en 2011 une durée de travail annuelle inférieure respectivement de 46 heures et de 32 heures à la durée annuelle légale de travail (1607 heures).

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Recommandation

2. Mettre les dispositifs de congés actuels en conformité avec la durée légale du temps de travail.

3.4.3. Les heures supplémentaires En 2011, 12 027 heures supplémentaires représentant 7,5 ETP ont été payées par la

communauté d’agglomération pour un montant de 202 781 € alors que la majorité des agents ne remplissent pas leur obligation annuelle de temps de travail.

Par exemple, la CAHM compte 270 agents ayant effectué 46 heures de moins que la

durée légale de travail soit un volume global de 12 420 heures non réalisées qui est donc supérieur au volume total d’heures supplémentaires.

La communauté d’agglomération n’a pas mis en œuvre les moyens de contrôle

automatisé permettant de comptabiliser les heures réellement effectuées. Les services qui effectuent le plus grand nombre d’heures supplémentaires en 2011

sont le service de la propreté avec 6 580 heures supplémentaires et le service espaces verts avec 2 625 heures supplémentaires.

Enfin, la chambre relève une distorsion entre les heures supplémentaires indiquées

dans le bilan social, et le nombre d’heures supplémentaires extrait du logiciel RH, les données issues du logiciel indiquant 12 027 heures payées en 2011, alors que le bilan social ne mentionne que 7 878 heures. Selon ce document, les heures supplémentaires ont augmenté de 67 % entre 2007 et 2011.

3.4.4. Les comptes épargne-temps Les comptes épargne-temps (CET) ont été mis en place par une délibération du

22 février 2006. Fin 2011, 38 CET étaient ouverts, dont 25 au titre de cette dernière année. Il en résulte une forte augmentation du nombre de jours versés sur ces CET : 267 en 2011 contre 22 en 2009. En 2011 c’est la catégorie C qui verse le plus de jours, contrairement aux années antérieures. A la fin de cette année, le nombre total de jours accumulés est de 470 jours.

Une délibération du 18 juillet 2011 permet la monétisation des jours épargnés en

application du décret du 20 juin 2010. Toutefois, la CAHM a réalisé peu de paiement. En effet, il faut que les agents aient accumulé 20 jours pour pouvoir prétendre à la monétisation des jours épargnés.

La CAHM n’a pas constitué de provisions pour les CET, mais indique qu’une réflexion est en cours, compte tenu de l’augmentation du nombre de CET ouverts.

3.5. L’avancement Selon les dispositions de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984, l’avancement d’échelon à

l'ancienneté maximale est de droit et l’avancement à l'ancienneté minimale ne peut être accordé qu’au fonctionnaire dont la valeur professionnelle le justifie. Or, au sein de la communauté d’agglomération l’avancement d’échelon est accordé à l’ancienneté minimale sauf avis contraire du chef de service. Ainsi en 2009, 90 % des avancements ont été réalisés à l’ancienneté minimale

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(138 agents sur 153 agents ayant bénéficié d’avancements). Le constat est identique pour les années 2010 et 2011 (88 et 92 % des avancements).

Cette pratique est contradictoire avec la politique d’évaluation de la CAHM qui fait la

distinction dans son dispositif de notation, entre les agents très méritants qui pourraient bénéficier d’un avancement à la durée minimale, les autres agents, et enfin les agents peu motivés dont la note peut être maintenue, voire abaissée.

La communauté d’agglomération se prive d’un moyen de gestion dynamique de ses

agents dont nombreux se trouvent rapidement en situation de blocage, source de frustrations et d’incompréhensions. Enfin, l’avancement minimum a des conséquences budgétaires évidentes sur la masse salariale.

3.6. Les dépenses relatives aux frais de déplacement et de missions Les frais de déplacement avaient fait l’objet d’une observation lors du précédent

contrôle. L’observation était double. Elle portait sur l’imprécision des factures d’hôtel (absence du nom de l’agent ou de l’élu concerné) et sur les frais de déplacement payés au-delà des montants forfaitaires fixés par la réglementation.

Suite à ces observations, un règlement relatif aux frais de déplacement des agents a

été validé par le conseil communautaire du 20 décembre 2007 qui précise les montants des frais de restauration et d’hébergement appliqués aux agents de la CAHM. Ces montants sont conformes à la réglementation. Toutefois, le règlement de l’EPCI a prévu la prise en charge de l’ensemble des frais de déplacement sur la base des dépenses réellement engagées par l’agent sur présentation des justificatifs comptables correspondants en cas de participation à des salons, des foires et des congrès professionnels, à la demande expresse de la CAHM et en dehors du territoire de la région Languedoc-Roussillon. De même, certaines missions sur Paris font l’objet d’un défraiement différent de la base de remboursement réglementaire pour l’hébergement ou pour la restauration. La communauté d’agglomération doit s’attacher à respecter la réglementation.

Comme le précédent contrôle l’avait déjà relevé, les mesures dérogatoires prévues par

le règlement ne prévoient pas de plafonnement des dépenses. Ainsi, alors qu’elle devrait être remboursée forfaitairement 60 €, le coût moyen d’une nuit d’hôtel remboursé par la CAHM s’est élevé à 220 € en 2011.

De plus, l’examen des mandats 2010 a permis de constater qu’un grand nombre de

factures de restaurant sont payées sans que les convives puissent être identifiés. L’objet des repas est souvent imprécis (réunion de travail, CAHM, réunion appel d’offres). Le coût moyen d’un repas est de 37 €, un couvert coûtant entre 17 € et 67 € (mandat n°413, vœux du président). L’été, de nombreux repas sont pris dans les restaurants des plages privées du Cap d’Agde, le coût moyen d’un repas variant de 36,5 € à 67,63 €. Les frais relatifs aux repas sont imputés de façon variable au compte 6256 (missions), 6251 (voyages et déplacement), ou au compte 6233 (foires et expositions).

La CAHM, dans sa réponse, précise qu’elle fera évoluer le règlement relatif aux frais

de déplacement, et qu’elle donnera des instructions pour rappeler la nécessité de mieux préciser l’objet des repas. Elle s’engage également à mettre en place un plafonnement des dépenses. Et à harmoniser les imputations comptables. De même, la convention avec l’agence de voyages arrivant à échéance, l’EPCI envisage de faire jouer la concurrence en lançant une consultation. La chambre prend acte de ces engagements.

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Enfin, une délibération du 25 juillet 2010 délègue au président de la CAHM l’attribution des mandats spéciaux aux élus qui pourront être remboursés soit sur la base des frais réels, soit par le paiement direct à un prestataire de service. La chambre rappelle que la notion de mandat spécial, s’applique uniquement aux missions accomplies dans l’intérêt de l’EPCI et de son organe délibérant et avec l’autorisation de celui-ci. Un mandat spécial ne peut donc être confié à l’organe exécutif.

3.7. Le versement d’une indemnité compensatrice en plus de l’indemnité spéciale allouée aux conservateurs des bibliothèques

Cette indemnité compensatrice est allouée aux conservateurs des bibliothèques de 2ème classe sur la base du montant annuel moyen de 4 743 €, le montant maximum étant en 2009 de 5 266,66 €. La délibération du 9 novembre 2009 relative au régime indemnitaire des conservateurs des bibliothèques ne précise la nature et le fondement juridique de cette nouvelle prime. L’EPCI dans sa réponse, précise que cette indemnité sans fondement réglementaire, concerne la directrice des médiathèques intercommunales, et serait réduite au fur et à mesure de l’évolution indiciaire de l’intéressée.

4. LE CENTRE AQUATIQUE L’ARCHIPEL

4.1. Présentation du centre aquatique l’Archipel La communauté d’agglomération a décidé de réaliser un centre aquatique à Agde, sur

un terrain situé route de Rochelongue, proche du centre-ville d’Agde, de la station du Cap d’Agde et du Grau d’Agde. Il s’agit de la plus grosse opération d’investissement réalisée sur la période 2006 à 2012.

Cet équipement à vocation sportive, de loisirs, de détente et de remise en forme

(sauna, bains romains, massage, fitness) utilise l’énergie solaire pour la production d’eau chaude et un traitement de l’eau au chlore gazeux.

La maîtrise d’œuvre a été confiée sur concours à un cabinet d’architecte. Le projet

initial présenté par ce cabinet a évolué en fonction des choix effectués par les élus lors d’un comité de pilotage spécifique qui a décidé de créer un centre de ressources dédié aux activités de détente et de remise en forme ; d’opter pour l’énergie solaire pour la production de l’eau chaude sanitaire, pour l’inox comme matériau des bassins afin de réduire les coûts d’entretien et pour le chlore gazeux comme système de traitement de l’eau.

4.2. Les modifications du projet ont entraîné des retards dans sa réalisation et la passation de nombreux avenants et marchés complémentaires

Le projet architectural au stade de l’avant-projet sommaire (APS) proposé par

l’architecte et le paysagiste a été finalisé dès le début de l’année 2006. Le permis de construire a été accordé le 23 décembre 2008. Alors que le chantier était prévu pour 16 mois, il aura finalement duré 26 mois. Les travaux engagés au mois d'août 2009 ont été réceptionnés le 6 octobre 2011 et le centre aquatique a ouvert ses portes le 14 octobre 2011.

Diverses modifications du projet expliquent ces retards dans la réalisation du centre

aquatique. De nombreux avenants ont ainsi été conclus entraînant un bouleversement dans l’économie des marchés initiaux.

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La plupart de ces avenants sont liés à des modifications importantes demandées par la

communauté d’agglomération. Tout d’abord, elle a fait procéder à des corrections du plan masse et du paysage afin de faire glisser le bâtiment vers le Nord pour masquer les véhicules et permettre la présentation d’un paysage lisible de la voie d’accès. De plus, la réflexion engagée au début de l’année 2008 pour la conception des parkings a mis rapidement en évidence la faiblesse des choix altimétriques des seuils du bâtiment. Le relèvement du bâtiment s’est imposé afin de le protéger des pluies centennales. La CAHM a souhaité profiter du relèvement altimétrique du bâti pour augmenter la capacité d’évolution de l’équipement et créer une surface en sous-sol de près de 800 m² supplémentaires, modification qui s’est traduite par des avenants présentés en mai 2009. D’autres avenants ont également été conclus pour l’aménagement de ce sous-sol et pour la modification de l’aménagement de la tour balnéothérapie, de la zone sauna et du hammam.

L’extension importante du centre aquatique et la création d’un espace de

balnéothérapie décidées par la CAHM en cours de chantier n’ont fait l’objet d’aucune réflexion approfondie en amont ni d’une définition précise du besoin.

4.3. Le coût de l’opération Au stade de l’avant-projet sommaire le coût estimatif travaux s’élevait à

8 130 000 € HT, pour un montant global estimatif de 9 724 600 € HT (délibération du 26 juillet 2006). Par une délibération du 29 juin 2007, le montant prévisionnel de l’opération est porté à 12 879 558,80 € HT (11 598 050 € au titre des travaux et 1 281 508,80 € pour l’ingénierie). Le résultat de l’appel d’offres (AO) des entreprises en 2008 porte le projet à 13 671 015,52 € HT (12 258 506,72 € HT pour les travaux et 1 412 508,80 € HT pour l’ingénierie). Début 2013, l’opération n’était toujours pas soldée.

Fin 2012, son coût global ressort à 20 847 113 € TTC, soit 5 443 160 € de plus que le

montant prévisionnel initial, ce qui représente une augmentation de 35 % par rapport aux prévisions de 2007 (AO des entreprises).

Ecarts entre prévisions et réalisations en HT

Prévisions (en €)

Prévisions APS 2006

Prévisions initiale avant

marché 07/2007

2008 AO des entreprises

Total 2012 Total janvier

2013

Travaux 8 130 000 11 598 050 12 258 506,72 14 400 172,78

Ingénierie 1 594 600 1 281 508,80 1 412 508,80 2 420 932,73

TOTAL HT 9 724 600 12 879 558,80 13 671 015,52 16 821 105,51 17 430 697

Total TTC 11 630 621,60 15 403 952,32 16 350 534,56 20 118 042,19 20 847 113

A ce coût, il faut ajouter les honoraires de la mission d’études de conseil et

d’accompagnement à la conception d’un pôle « AQUA bien-être SPA » pour un montant de 23 860 € (contrat n°2009-03-35), les dépenses de communication pour un montant 91 761,96 € (2009 à 2011) ainsi que le coût des aménagements extérieurs de la zone dite des Rochers réceptionnés pour un montant de 2 713 612,58 € HT (ingénierie : 158 500,00 € HT et travaux : 2 555 112,58 € HT)6.

6 Le secteur d’aménagement de la zone des Rochers a concerné l’aménagement des espaces de stationnement périphériques au centre aquatique et des équipements hydrauliques de l’ensemble du bassin concerné.

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4.4. Le financement de l’opération L’opération est financée par des emprunts, des subventions et un fonds de concours. La CAHM a contracté en 2010 un emprunt de 1,50 M€ auprès de Dexia et en 2011,

deux emprunts de 2 M€ auprès de la Caisse d’Epargne pour les équipements du centre aquatique soit un total d’emprunts pour cette opération de 5,5 M€.

Les subventions s’élèvent à 5 357 078 €. Le conseil général de l’Hérault et le conseil

régional ont participé respectivement à hauteur de 2 157 902 € et de 2 M€, ce qui représente 78 % du montant total des subventions. Des subventions au titre des « capteurs solaires thermiques » ont également été obtenues pour 99 176 €.

En outre, un fonds de concours de 6,5 M€ est versé à la communauté d’agglomération

par la ville d’Agde à compter de 2009 jusqu’en 2025 (convention entre la ville et la CAHM du 16 novembre 2009). Les subventions et le fonds de concours portent ainsi le financement des partenaires institutionnels à 11 857 078 €.

4.5. L’exploitation du centre aquatique 4.5.1. La convention relative à la gestion du centre aquatique communautaire La CAHM a confié la gestion du centre aquatique à la commune d’Agde pour une

durée de quinze années par convention de gestion du 15 novembre 2012. Cette convention précise que la communauté d’agglomération reste propriétaire du bâtiment et qu’elle versera à la ville d’Agde une subvention d'équilibre correspondant au déficit de fonctionnement du centre aquatique.

4.5.2. Les dépenses et recettes de fonctionnement En 2011, les charges de personnel étaient de 385 769 € et représentaient 66 % du

budget d’exploitation. En 2012, l’organigramme du centre aquatique indique 29 agents (9 pour les fonctions dirigeantes, techniques, administratives et commerciales, 9 maîtres-nageurs, 4 agents d’accueil et 7 esthéticiennes).

En 2011, les charges à caractère général représentaient 34 % du budget d’exploitation

pour un montant de 192 033 €. Une partie des recettes provient de l’activité aquatique, de l’activité du SPA et de la

balnéothérapie. Deux catégories de tarifs ont été arrêtées pour l'espace aquatique (les tarifs publics et

les tarifs des activités paraquatiques). Une grille tarifaire particulière a également été fixée pour l'espace bien être. Afin de favoriser l'accès des habitants de l'agglomération, un tarif réduit leur est proposé sur présentation d'un « pass Archipel » délivré dans chacune des communes. Les tarifs étant relativement élevés, le centre aquatique ne dispose pas d’une réelle marge de manœuvre sur sa politique tarifaire.

Depuis octobre 2011, 150 000 personnes ont été accueillies par le centre aquatique.

Alors que les recettes liées aux activités aquatiques et paraquatiques sont supérieures aux

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prévisions (731 457,70 € pour 620 000 € de recettes prévisionnelles), les recettes du SPA sont en deçà (295 768,93 € pour 438 860 € de recettes prévisionnelles). En 2012, le centre aquatique a toutefois quasiment atteint le niveau des recettes prévisionnelles (1 027 226,63 € de recettes pour une prévision de 1 058 860 €).

La première année d’exploitation du SPA s’est avérée décevante, faute d’une stratégie

commerciale efficace. Une réflexion est en cours pour adapter les prestations à la demande et pour augmenter les ventes, en développant notamment un partenariat avec les hébergeurs locaux.

4.5.3. Les premiers résultats de l’exploitation Le résultat 2011 est déficitaire de 408 665 €. La participation 2011 de la CAHM d’un

montant de 429 401,53 € a été versée à la ville en 2012, conformément à ce qui avait été prévu pour cette première année d’exploitation. La subvention d’équilibre pour la gestion du centre aquatique était de 545 115 €. Au total la CAHM a versé à la ville 974 516,53 € pour les deux premières années d’exploitation du centre aquatique. Pour la seule année 2013, le budget annexe « centre aquatique » prévoit en recettes une participation de la CAHM de 831 193 € (compte 74751 « participation GFP de regroupement »). Or, en phase de projet, la CAHM avait estimé que le déficit d’exploitation du centre aquatique serait limité à 350 000 € environ. La collectivité indique, dans sa réponse que l’année 2012 a permis d’atteindre le petit équilibre de fonctionnement, à savoir 1 000 567 € de dépenses de personnel pour 1 053 108 € de recettes d’exploitation. Elle précise également que l’écart entre les prévisions et les réalisations provient d’une mauvaise estimation des charges de fluides par les bureaux d’étude. L’EPCI a mis en œuvre des actions pour réduire la consommation de gaz, mais indique qu’en matière d’électricité ses marges de manœuvre sont réduites.

5. LES DEPENSES DE COMMUNICATION

5.1. Les axes de la communication de la communauté d’agglomération Le service communication a organisé son action autour de trois axes majeurs : 1° La communication institutionnelle qui vise à affirmer l’identité graphique de la

communauté d'agglomération et à informer la population des actions réalisées et des services de proximité offerts.

2° La communication évènementielle dont l’objectif est d’animer et promouvoir le

territoire et ses acteurs par la mise en place de manifestations ciblées. Par exemple, l'agglomération organise chaque année le concours des maisons fleuries, des expositions métiers d'art, le forum de l'emploi et du travail saisonnier et depuis 3 ans, la manifestation Vinocap (22 484,02 € en 2010 et 37 567,13 € en 2011).

3° La communication « médias » qui porte sur la valorisation dans la presse de

toutes les opérations de communication institutionnelle ou évènementielle.

5.2. Des moyens humains en progression sur la période De 2006 à 2009, un seul agent rattaché à la direction générale des services a assuré

le fonctionnement et la gestion du service communication de l'agglomération Hérault Méditerranée.

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Fin 2009, un autre agent est venu renforcer administrativement le service (gestion des bons de commande en lien avec le budget, suivi administratif, etc.).

En 2010, le service communication est rattaché au cabinet du président. Un troisième

agent est recruté sur un poste d’infographiste, en vue de concevoir désormais tous les supports de communication.

5.3. Le coût des structures et outils directement liés à la communication Selon les données communiquées par la CAHM, les dépenses de communication sont

passées de 84 879 € en 2006 à 351 920 € en 2011 soit + 314 %. Parmi elles, les dépenses d’annonces et d’insertions sont les plus importantes et ont presque doublé entre 2010 et 2011. Les dépenses concernent essentiellement des insertions à visée promotionnelle.

En € 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Total des dépenses de communication 84 879,46 136 544,44 120 481,86 212 546,58 237 741,21 351 920,48

Charges de personnel 30 442,21 30 404,03 34 290,67 37 611,91 63 637,02 124 197,05

Charges à caractère général 54 437,25 106 140,41 86 191,19 174 934,67 174 104,19 227 723,43

Dont contrats et prestations de service 2 289,81 3 802,18 1 239, 22 34 835,83 50 552,35 22 937,34

Dont annonces et insertions 6 225,71 12 855,34 42 907, 33 33 222,39 66 888,63 130 909,51

Dont catalogues et imprimés 42 554,88 83 397,12 27 181, 67 103 029,80 52 058,75 62 796,20

Source : CAHM

Ainsi, la dépense publicitaire en 2011 a été de 100 737 € (« insertion centre

aquatique » : 35 793,34 €, cahiers berlinois juillet et août « spécial été » : 24 600 €, Vinocap : 32 861,61 € ; « insertion les estivales » : 2 292,75 € ; « insertion maisons fleuries » : 2 920,16 € ; « forum de l'emploi » : 2 269,15 €).

Un marché d’impression passé en 2010 et intitulé « supports de communication » a

conduit à des paiements intervenus en 2011 pour un montant de 51 271,36 € étant précisé que des dépenses hors marché de 5 168,92 € ont été payées au même prestataire pour des prestations similaires.

Les dépenses concernant le magazine d’information ont évolué de 19 % sur la période

passant de 39 318 € en 2006 à 46 766 € mais une publication annuelle supplémentaire a été réalisée entre 2006 et 2011.

En € 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Nombre de publications annuelles 3 3 1 2 4 4

nombre d'exemplaires 31 000 31 000 31 000 33 000 33 000 33 000

coût de la distribution 2 290 3 599 1 240 5 560 8 816 8 810

coût de la réalisation et de l'impression 37 028 35 848 11 986 22 431 42 624 37 956

accompagnement technique ESJ 0 0 0 27 807 0 0

Reportages photos pour le journal 0 0 0 1619 2 495 0

Nombre ETP affectés 1 1 1 1 2 2

Montant total par année 39 318 39 447 13 225 57 416 88 858 46 766

Source : CAHM

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Le coût de revient par exemplaire est pourtant en baisse. Alors qu’il était de 0,42 € en 2006, il est passé à 0,87 € en 2009 pour redescendre à 0,35 € en 2011. L’augmentation du coût de revient en 2009 est liée à la passation d’un marché avec un prestataire externe pour la rédaction et la conception du magazine. En 2010, la CAHM a procédé au recrutement d'un infographiste, seule l’impression étant désormais réalisée dans le cadre d’un marché.

2006 2007 2008 2009 2010 2011

Coût de revient par exemplaire 0,42 0,42 0,43 0,87 0,67 0,35

Enfin, de manière plus anecdotique, la chambre relève que la CAHM procède

régulièrement à des achats de livres pour des montants variant entre 1 000 et 2 800 € et que certains auteurs de ces ouvrages étaient alors des décideurs de l’EPCI et/ou de communes membres.

6. L’EXERCICE DES COMPETENCES

6.1. Les principes généraux et la définition de l’intérêt communautaire 6.1.1. La définition de l’intérêt communautaire La définition de l’intérêt communautaire est intervenue le 27 janvier 2003 et a été

réactualisée par une délibération du 30 juin 20067. L’intérêt communautaire a suivi les évolutions de la communauté d’agglomération.

Une mise en conformité de la rédaction des statuts concernant les compétences

supplémentaires a été réalisée par une délibération du 20 juillet 2009 en supprimant la référence à la notion « d'intérêt communautaire ». En effet, conformément à l'article L. 5216-5 du CGCT, certaines des compétences obligatoires, optionnelles et facultatives, font référence à la définition de l'intérêt communautaire et peuvent donc à ce titre évoluer en fonction des projets et des orientations de la CAHM. Les compétences supplémentaires, à l'inverse, ne peuvent pas faire référence à l'intérêt communautaire. Or, lors de la fusion des deux communautés de communes, l'intérêt communautaire a été repris dans ce bloc de compétence et par conséquent dans les statuts de la CAHM.

L’intérêt communautaire peut être défini au moyen de critères objectifs permettant de

fixer une ligne de partage stable entre les compétences communautaires. Selon la circulaire du ministre de l’Intérieur aux préfets du 15 septembre 2004, la définition de l’intérêt communautaire ne doit pas se réduire à une liste de zones, d’équipements ou d’opérations, mais doit aussi se fonder sur des critères tels que des éléments géographiques avec une définition détaillée de la localisation retenue, des éléments qualitatifs, sous réserve d’un énoncé précis et objectif.

Il ressort de l’analyse des délibérations que la définition de l’intérêt communautaire par

la CAHM n’est pas précise et correspond plutôt à une logique de liste, les éléments qualitatifs étant absents de cette définition.

Cependant, les modifications relatives aux choix des compétences intervenues entre

2006 et 2012 sont assez limitées. L’agglomération a pris les compétences supplémentaires suivantes : les coordinations, animations et études pour une gestion équilibrée de l’eau et des

7 La définition de l’intérêt communautaire devait intervenir avant le 18 août 2006, faute de quoi l’ensemble de la compétence pouvait être transférée à la communauté d’agglomération.

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milieux aquatiques sur le bassin versant du fleuve Hérault en cohérence avec le schéma d’aménagement de la gestion de l’eau (délibération du 15 mai 2007), l’archéologie préventive (délibération du 27 octobre 2008) et le haut débit (délibération du 31 mai 2010).

6.1.2. Une mutualisation des moyens restreinte La question de la mutualisation est à analyser au regard des caractéristiques et

particularités du territoire de la CAHM. En effet, celle-ci n’est pas constituée autour d’une ville centre importante qui serait alors le socle à partir duquel se développe l’intercommunalité et à partir duquel peut éventuellement se déployer une mutualisation plus aboutie.

La CAHM s’apparente davantage à un « réseau » de villes qui comprend deux villes

importantes et historiquement piliers de cette construction intercommunale – Agde et Pézenas – plusieurs communes moyennes et enfin quelques communes plus petites et rurales.

La problématique de la mutualisation n’a pas revêtue jusqu’à présent un caractère

central dans l’organisation du bloc intercommunal. Elle est néanmoins traduite sous différents formes. Ainsi, l’exercice par l’agglomération des deux compétences « entretien des espaces verts » et « propreté-voirie » entraîne une mise en commun interne des moyens (véhicules, engins et matériels), des locaux et des équipes. Les équipes « élagage » ou « entretien des espaces ruraux » sont mutualisées et interviennent sur tout le territoire. La gestion des médiathèques reconnues d’intérêt communautaire et l’animation du réseau de lecture publique qui en découle est bâtie sur le principe d’une mise en commun des moyens communautaires, les communes conservant la charge des locaux.

A un niveau plus symbolique, la CAHM peut parfois être un lieu de ressources pour les

communes membres en termes de recours et de conseil.

6.2. Des compétences incomplètement exercées Certaines des compétences prévues par les statuts sont incomplètement exercées. En

effet, les interventions de la CAHM sont assez inégales. Elle exerce prioritairement sa compétence « aménagement de l’espace communautaire » dans le domaine des transports publics et sa compétence « développement économique » dans la création, l’aménagement, l’entretien et la gestion de parcs d’activité économiques. Les compétences optionnelles principales concernent la construction et la gestion d’équipements culturels et sportifs ainsi que l’environnement et la propreté.

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Pour 100 € de dépenses, répartition des dépenses en 2010 du budget principal et des budgets annexes

La répartition des dépenses entre les blocs d’activités traduit l’importance des moyens

financiers consacrés au niveau des différentes compétences. En 2010, la compétence environnement, propreté et cadre de vie représente 23,76 % des charges et la compétence développement économique 9,5 %.

6.2.1. Les compétences obligatoires 1° Le développement économique La compétence développement économique englobe les parcs d’activités, l’activité

touristique, l’activité agricole, l’activité portuaire, et enfin les métiers d’art. Elle occupe une place prépondérante au sein des compétences obligatoires, mais s’exerce de façon variable selon les activités.

Dans le domaine de l’agriculture la CAHM a créé un hameau agricole sur Saint-

Thibéry, et a mis en place en 2009 une manifestation intitulée VINOCAP qui réunit au mois de mai une centaine de viticulteurs sur les quais du Cap d’Agde. De même, la CAHM intervient dans le développement des métiers d’art sur le territoire intercommunal y compris la création, l’aménagement, l’entretien et la gestion des locaux nécessaires à cette filière. Les dépenses de fonctionnement relatives aux maisons des métiers d’art représentent en moyenne 355 748 € par an entre 2006 et 2012 et ont un taux d’évolution moyen annuel de 2,07 %. Les dépenses d’investissement sont variables, elles se sont élevées à 804 371 € en 2012.

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Les actions de développement économique dans le domaine du tourisme sont développées par trois offices du tourisme et un office du tourisme intercommunautaire. Sans réelles justifications, l’office du tourisme intercommunautaire ne regroupe que seize communes sur dix-neuf, les offices du tourisme du Cap d’Agde, de Vias et de Portiragnes sont de la compétence communale. En effet, par une délibération du 29 mai 2008, la CAHM a retiré de sa compétence obligatoire en matière de développement économique d’intérêt communautaire le soutien à l’office du tourisme d’Agde, au motif que cette compétence qui avait été rajoutée dans les statuts de 2006 se révélait imprécise et peu fondée juridiquement.

Par ailleurs, la CAHM a reconnu d’intérêt communautaire le soutien au développement

et au fonctionnement de l’aéroport Béziers-Agde-Vias8. Elle en est propriétaire à hauteur de 32 %. Elle a ainsi participé à hauteur de 900 000 € aux travaux d’extension de la piste et a versé des subventions à la chambre de commerce et de l’industrie de Béziers - Saint Pons pour un montant total de 1 365 583 € entre 2006 et 2009. Depuis 2009, la CAHM verse des participations au syndicat mixte de l’aéroport Béziers-Cap d’Agde en Languedoc. Au total, le syndicat mixte aura bénéficié en 4 ans de 4 153 620 € de participation. Les participations à la CCI et au syndicat mixte ont enregistré entre 2006 et 2012 une progression moyenne annuelle de 45 %.

L’impact de l’aéroport sur l’économie locale est difficile à évaluer. Deux études sont

désormais disponibles : une étude relative à la clientèle de l’aéroport réalisée en 2011 à la demande du syndicat mixte ainsi qu’une étude réalisée en 2013 par la Région sur le transport aérien. Dans sa réponse, l’EPCI indique qu’en 2011 elle a investi 1 180 000 € pour 195 000 passagers, ceux-ci ayant généré 58,9 M€ de retombées économiques. Elle estime que chaque fois que la CAHM a investi 6,05 € d’argent public pour faciliter l’arrivée d’un passager nord européen, celui-ci a apporté 302 € au territoire et aux entreprises locales, soit 50 fois plus. Les conclusions de ces études sur les retombées économiques sont difficilement vérifiables. Le retour sur investissement d’un financement public dont le montant ne cesse de progresser reste à confirmer. En outre, le montage financier retenu (prise de participation dans un syndicat mixte) constitue une aide déguisée au profit d’un opérateur à but lucratif9.

2° L’aménagement de l’espace L’aménagement de l’espace englobe le schéma directeur et de secteur, la création et

la réalisation de ZAC d’intérêt communautaire ainsi que le transport urbain. En dehors des parcs d’activité, la CAHM n’a pas créé de ZAC.

Cette compétence aménagement de l’espace s’exerce dans le cadre de divers

partenariats. La CAHM adhère ainsi au syndicat mixte du schéma de cohérence territoriale du biterrois (SCOT) qui a été constitué par arrêté préfectoral du 11 juin 2003. Le SCOT comprend 87 communes, 8 communautés de communes et 2 communautés d’agglomération. La contribution de la CAHM à ce syndicat mixte en 2011 s’est élevée à 87 600 €. Alors que le syndicat mixte est chargé de définir les orientations générales d’aménagement du territoire sur le bassin de vie en intégrant le territoire de la CAHM dans son périmètre, cette dernière dans le cadre de sa compétence obligatoire aménagement de l’espace communautaire conserve une compétence en matière de schéma de cohérence territoriale et schéma de secteur. L’EPCI dans sa réponse,

8 Neuf destinations en 2013 sont desservies par des vols low cost : Paris (Beauvais), Düsseldorf (Weeze), Stockholm, Oslo (Rigge), Bristol, Londres, Southampton, Edimbourg et Manchester.

9 En 2012, l’aéroport a dépassé le seuil des 200 000 passagers visé par les lignes directrices européennes pour interdire le versement des aides à l’exploitation, des aéroports de plus de 200 000 passagers. Il a en effet enregistré 212 000 passagers contre 27 000 en 2007. Les perspectives pour 2013 seraient de 235 000 passagers. Le 24 septembre 2012 la CAHM a pris une motion visant à défendre les aéroports régionaux en réaction à ces lignes directrices européennes.

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précise qu’il a décidé d’exercer cette compétence dans un cadre plus large en se regroupant avec des territoires voisins au travers d’un syndicat mixte.

La compétence transport urbain a été déléguée à un prestataire externe. Par ailleurs,

la CAHM adhère au syndicat mixte des transports en commun de l’Hérault qui assure l’organisation des transports collectifs interurbains et des transports scolaires du département (798 742,96 € en 2011).

3° L’équilibre social de l’habitat Cette compétence s’exerce dans le cadre du programme local de l’habitat

intercommunal (PLHI) et de la délégation « des aides à la pierre » proposée par l’Etat qui donne une certaine autonomie sur le choix des orientations stratégiques du territoire, par la gestion de la production de logements et d’hébergements et des aides à octroyer en la matière.

La CAHM s’est attachée ces trois dernières années à rattraper le retard pris au niveau

de l’investissement pour l’habitat social, notamment en application de la loi mobilisation pour le logement et de lutte contre l'exclusion de mars 2009. Les dépenses de fonctionnement relatives à l’habitat sont ainsi passées de 293 898 € en 2006 à 517 339 € en 2012. De même, depuis 2010, les dépenses d’investissement oscillent entre 1,12 M€ et 1,36 M€.

4° La politique de la ville Elle vise les dispositifs de développement urbain, de développement local d’insertion

économique et sociale, ainsi que les dispositifs locaux de prévention de la délinquance. La lutte contre l'exclusion sociale et urbaine est mise en œuvre dans le contrat urbain

de cohésion sociale (CUCS) signé entre la CAHM, l'Etat, le conseil général, la caisse d'allocations familiales et la ville d'Agde. L'objectif est de développer des actions permettant de réduire les inégalités, favoriser la cohésion sociale, particulièrement dans le centre-ville d'Agde. De plus, la communauté d’agglomération pilote le plan local pour l'insertion et l'emploi (PLIE) financé à hauteur de 32 % par le fonds social européen. Son objectif est de faciliter l'accès ou le retour à l'emploi durable de personnes en difficulté en leur proposant un parcours d'insertion professionnelle adapté à leur situation.

Elle anime également le conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la

délinquance (CISPD) avec l'ensemble des acteurs locaux participant à la lutte contre l'insécurité. Ce conseil intercommunal s’est réuni 10 fois depuis 2006, soit moins de 2 réunions par an.

Les dépenses de fonctionnement relatives à la politique de la ville sur la période

s’élèvent en moyenne 456 237 € par an. 6.2.2. Les compétences optionnelles 1° la protection et la mise en valeur de l’environnement et du cadre de vie La compétence élimination et valorisation des déchets des ménages et déchets

assimilés a été transférée au 1er juin 2003 au SMICTOM de la région de Pézenas. Toutefois, depuis le 1er juillet 2011, la communauté a repris le service d’enlèvement des encombrants et la collecte des cartons. En 2011, la participation de la CAHM à ce syndicat s’élevait à 15,34 M€.

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Sur la période contrôlée, la CAHM n’a pas exercé ses compétences relatives à la lutte

contre les nuisances sonores. Entre 2006 et 2012 et hors participation au SMICTOM, les dépenses de

fonctionnement relatives à l’environnement connaissent une progression moyenne annuelle de 15,75 %, pour une dépense moyenne de 301 600 € par an (412 738 € en 2012). Les dépenses d’investissement ont une évolution erratique sur la période (2,2 M€ en 2006 et 464 806 € en 2012).

2° Création ou aménagement et entretien de la voirie d’intérêt communautaire :

une compétence au périmètre très limité Aucune voirie n’a été transférée à l’agglomération. Cette compétence ne concerne que

l’entretien de la voirie des parcs d’activité ou la voirie d’équipements construits par la CAHM. La CAHM n’exerce pas la compétence pourtant inscrite dans ses statuts relative à la

« création ou aménagement et gestion de parcs de stationnement d’intérêt communautaire », à l’exception de la création de la voirie ou d’un parc de stationnement pour un équipement d’intérêt communautaire, comme le centre aquatique.

3° Construction, aménagement, entretien et gestion d’équipements culturels et

sportifs d’intérêt communautaire La compétence au titre des équipements sportifs englobe le centre aquatique de

l’Archipel sur Agde, la piscine de Pézenas et le développement des animations autour du tambourin (32 500 € entre 2006 et 2011 au comité départemental du tambourin, compétence déclarée d’intérêt communautaire).

La chambre constate que l’EPCI gère la piscine de Pézenas mais pas le centre

aquatique d’Agde. Ce dernier ayant fait l’objet d’une convention de gestion avec la ville d’Agde, la compétence exercée par l’EPCI est purement patrimoniale, la CAHM ayant été le promoteur de l’investissement.

Par ailleurs depuis 2007, la CAHM verse des subventions à des clubs sportifs

(52 540 € entre 2007 et 2011). En dehors des subventions versées au comité départemental du tambourin, elle a versé 19 540 € à des clubs sportifs (16 040 € à des clubs agathois) dont l’intérêt communautaire n’est pas évident.

La gestion d’équipements culturels porte sur les onze médiathèques transférées à la

CAHM. La compétence concerne l’aménagement, l’entretien, ainsi que la gestion des bibliothèques médiathèques10. Curieusement, la bibliothèque d’Agde n’a pas été transférée à la CAHM et fait partie de « la maison des savoirs » gérée par la ville.

Les dépenses de fonctionnement concernant la médiathèque ont évolué de 51 % sur la

période 2006-2012. Cette évolution s’explique par l’intégration progressive de nouvelles bibliothèques. Les dépenses d’investissement sont mineures, la CAHM ayant dépensé en moyenne 7 500 € par an. En 2012 le coût de fonctionnement des médiathèques s’élève à 110 € par inscrit.

10

Les médiathèques enregistrent 5 462 inscrits qui représentent 22% de la population de ces communes, les onze communes totalisant 24 582 habitants.

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6.2.3. Des compétences supplémentaires nombreuses mais exercées

inégalement Parmi les nombreuses compétences supplémentaires, les compétences qui mobilisent

actuellement la CAHM sont la création, l’aménagement et la gestion d’aires d’accueil pour les gens du voyage11 ; le projet de haut débit (environ 5,3 M€ d’investissement entre 2013 et 2015) ; la gestion et la protection des espaces naturels ainsi que la propreté et les espaces verts, compétence centrale au niveau de la gestion.

Le service propreté voirie (390 km) est placé sous la responsabilité d’un coordonnateur

et comprend 80 agents. Les équipes intervenantes sur les communes du littoral sont renforcées en haute saison, du mois d’avril à septembre, par des agents saisonniers. Sur la période, les dépenses de fonctionnement relatives à cette compétence ont augmenté de 47 % passant de 4,2 M€ en 2006 à 6,2 M€ en 2012, les charges de personnel en représentant 59 % pour cette dernière année. Les dépenses d’investissement sont également en forte progression en raison du développement de la mécanisation (1,2 M€ en 2012).

La CAHM assure également l’entretien courant de tous les espaces verts situés sur le

territoire intercommunal et l’entretien des pelouses des stades. L’effectif est composé d’un coordonnateur assisté d’une personne pour les tâches administratives et de 120 agents. Sur les communes littorales, des agents saisonniers viennent renforcer l'effectif des agents permanents du mois d'avril au mois de septembre pour des périodes allant de 1 mois à 6 mois. Les dépenses de fonctionnement relatives aux espaces verts s’élèvent en moyenne sur la période à 4 351 239 € par an et ont un taux de croissance moyen annuel de 2 %. Les dépenses d’investissement oscillent entre 128 700 € en 2006 et 675 659 € en 2008.

L’importance des compétences supplémentaires ainsi que la diversité des interventions

de la CAHM qui se traduisent notamment par le versement d’aides aux associations et aux communes membres donnent l’impression que l’EPCI accorde une place importante aux compétences supplémentaires et optionnelles au détriment de ses compétences obligatoires et des actions d’intérêt strictement communautaire. La communauté devrait clarifier son champ d’intervention.

Recommandation

3. Clarifier le périmètre des interventions communautaires pour toutes les compétences exercées par l’EPCI.

11

Les aires d’accueil concernent les communes de Pézenas, Vias et Agde. L’aire d'accueil de Vias est dotée d'une capacité de 125 caravanes, celle d’Agde de 50 places. La CAHM est à la recherche d’une localisation pour la 3

ème aire

d’accueil. La CAHM a recruté un agent, spécialement chargé de l'accueil de l’aire de grands passages de Vias, placé au sein de l'équipe politique de la ville et travaillant en relation avec le chargé de mission CISPD du service.

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7. LE FONCTIONNEMENT INSTITUTIONNEL ET LA GOUVERNANCE STRATEGIQUE

7.1. Le fonctionnement institutionnel 7.1.1. Le règlement intérieur Conformément aux textes en vigueur, le règlement intérieur (RI) précise les conditions

d’organisation du débat d’orientation budgétaire (article 7.3 du RI), les conditions de consultation des projets de contrats ou de marchés par les membres de l’assemblée (article 6.3) ainsi que les règles de présentation et d’examen des questions écrites et orales (articles 7.4 et 7.5). Les points tenant à la convocation de l’assemblée, à la périodicité des réunions, au quorum ainsi qu’au vote n’appellent pas d’observations particulières. Toutefois, la chambre relève l’absence de dispositions relatives à la libre expression de l’opposition, ce qui est de nature à contrevenir aux garanties fixées par l’article L. 2121-27-1 du CGCT. L’EPCI dans sa réponse, indique qu’aucune demande n’a jamais été formulée pour la mise en place d’une « expression d’opposition » dans le bulletin d’information générale.

7.1.2. Les instances 1° Le conseil communautaire Le conseil communautaire de la CAHM est composé de 47 conseillers

communautaires. Les 19 communes ont chacune désigné leurs conseillers communautaires dont la représentativité varie en fonction du nombre d’habitants. Le mode de répartition des délégués se traduit par une surreprésentation des communes les moins importantes et par une inflation corrélative du nombre des membres des conseils de communauté.

Ainsi, 38 % des délégués sont élus des petites communes inférieures à 3 500

habitants représentant 26 % de la population. Les petites communes ont une surreprésentation du nombre de vice-présidents : il y a 6 vice-présidents sur 14 pour les communes inférieures à 3 500 habitants, soit 43 % des vice-présidents pour 26 % de la population.

2° Le bureau communautaire Le bureau de la communauté d'agglomération examine et valide les questions

préalablement étudiées en commissions. Il prépare également l'ordre du jour des conseils d'agglomération.

En 2011, il comprend 27 membres élus par l'assemblée délibérante : le président, 14

vice-présidents et 12 délégués communautaires. Tous les maires sont membres du bureau. Par conséquent, on retrouve au sein du

bureau communautaire une surreprésentation des petites communes. Sur les 27 membres, 17 appartiennent aux communes inférieures à 5 000 habitants (13 parmi ces derniers faisant partie de communes inférieures à 3 500 habitants), les membres des communes supérieures à 5 000 habitants ne sont que 10. Trois femmes sur vingt-sept sont membres du bureau.

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3° Les commissions de travail En 2011, 8 commissions thématiques sont chargées d’étudier les questions soumises

au conseil communautaire. L’article 12 du règlement intérieur dispose que chaque commune est représentée dans

chaque commission par au moins un délégué communautaire ou par un autre élu municipal compétent dans le domaine traité, ce qui conduit encore à une surreprésentation des petites communes.

4° Les indemnités et frais de mission des élus Le régime indemnitaire des élus de la CAHM prévoit des indemnités de fonctions pour

le président et pour les vice-présidents ainsi que pour un nombre restreints de conseillers communautaires.

RESULTATS BUDGET PRINCIPAL

2006 2007 2008 2009 2010 2011 Evol°

2006 / 2011 Evol° moy. Annuelle

Indemnités et frais maires et cons. (c/653)

211 636 210 982 246 071 266 144 277 406 287 789 36 % 6 %

Source : comptes administratifs 2006 à 2011

Les indemnités versées aux élus de la CAHM ont connu une augmentation de 36 %

sur la période 2006 à 2011, soit une croissance annuelle moyenne de 6 %. L’augmentation du nombre de vice-présidents (12 en début de période et 14 en fin de période) est une des explications de cette augmentation.

Le taux maximal en pourcentage de l'indice brut 1015 est de 110 % pour le président

et de 44 % pour les vice-présidents pour les communautés d’agglomération comprises entre 50 000 et 99 999 habitants. Sur la période le taux pour le président est voté à 97 % et le taux pour les vice-présidents est voté à 40 %. En 2012 le taux pour les vice-présidents a été ramené à 39,11 %.

7.2. La gouvernance stratégique 7.2.1. Le projet d’agglomération Le projet d’agglomération de la CAHM approuvé par une délibération en date du

7 novembre 2003 a servi de cadre à la signature des contrats territoriaux. La communauté d’agglomération devra veiller, comme prévu en 2013, à réactualiser son projet d’agglomération. Il conditionne notamment la signature d’un contrat d’agglomération.

Il n’existe plus de contrat entre l’EPCI et la région Languedoc-Roussillon. En effet,

cette dernière a décidé de ne pas reconduire ce dispositif et intervient au cas par cas. Cette décision de la région rend plus difficile l’accès aux fonds européens.

La convention d'objectif passée en 2009 entre l’Etat, la région, le département et

l’EPCI est le volet territorial du contrat de projet 2007-2013 (Etat-Région) et succède au volet territorial de la période 2004-2006.

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7.2.2. Les contrats territoriaux 1° Le contrat départemental de projets Le 28 décembre 2011, la CAHM a signé la programmation 2011 du contrat

départemental de projets, déclinaison de l'accord-cadre conclu avec le conseil général de l'Hérault en 2004 autour de quatre objectifs de développement durable du territoire.

Sur un total d'actions représentant un montant de 12 151 684 € HT, le conseil général

a alloué une subvention départementale de 1 615 128 € (700 800 € au titre des actions à maîtrise d'ouvrage intercommunale et 914 328 € au titre des actions à maitrise d'ouvrage communale et autres).

2° La convention d'objectif Etat-CAHM Par délibération du 2 février 2009, le conseil communautaire a autorisé la signature

d'une convention d'objectif représentant le volet territorial du contrat de projet 2007-2013 et liant la communauté d'agglomération, l'Etat, le département de l'Hérault.

Pour la période 2009-2013, les technologies de l'information et de la communication

ainsi que le développement culturel et touristique sont les deux thématiques ciblées au regard des enjeux issus du contrat de projet 2007-2013 et des besoins spécifiques du territoire Hérault Méditerranée.

Cette convention d'objectif se décline en programmations financières annuelles. En

outre, le 23 décembre 2011, la communauté d'agglomération a signé une convention relative à l'attribution d'une subvention de l'Etat au titre du Fonds national pour l'aménagement et le développement durable du territoire, volet littoral, pour les travaux de protection du littoral du Grau d'Agde. L'aide du FNADT s'élève à 486 619 € représentant 26 % de la dépense prévisionnelle (1 871 611 €).

7.3. L’évaluation des politiques et de la gestion communautaires L'exercice d'évaluation des politiques communautaires peut s’effectuer d'une part, par

l’intermédiaire de fiches action nécessaires au montage des programmations financières des contrats territoriaux et, d'autre part, grâce au processus d'évaluation développé dans le cadre de la démarche de développement durable type plan d'actions « Agenda 21 » engagée par la communauté d'agglomération. La chambre constate que ces fiches action sont davantage utilisées, pour le montage des projets, que pour conduire une évaluation des politiques menées.

Les évaluations de certaines politiques communautaires sont présentées au bureau communautaire, mais ne font toutefois pas l’objet d’une information systématique au sein du conseil communautaire. Les rapports d’activité annuels ne retracent pas suffisamment les évaluations des politiques communautaires qui ne sont pas uniformes selon les compétences, et ne s’appuient généralement pas sur les notions de performance et d’efficience.

Il conviendrait que la CAHM définisse clairement le dispositif d’évaluation de l’action

communautaire notamment par des objectifs préalables précis assortis d’indicateurs intégrant la notion d’efficience.

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Recommandation

4. Définir clairement le dispositif d’évaluation de l’action de communautaire notamment par des objectifs préalables précis assortis d’indicateurs opérationnels.

Délibéré à la chambre régionale des comptes de Languedoc-Roussillon le 17 octobre 2013.

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LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES

CAF capacité d’autofinancement

CAHM communauté d’agglomération Hérault Méditerranée

CCI chambre de commerce et d’industrie

CGCT code général des collectivités territoriales

CNRACL Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales

DGCL Direction générale des collectivités locales

DGF dotation globale de fonctionnement

DGFIP Direction générale des finances publiques

EPCI établissement public de coopération intercommunale

ETP équivalent temps plein

FCTVA fonds de compensation de la taxe sur la valeur ajoutée

HT hors taxes

ICNE intérêts courus non échus

M€ million d’euros

RH ressources humaines

RTT réduction du temps de travail

SEM société d’économie mixte

SITCOM Syndicat intercommunal de traitement et collecte des ordures ménagères

TTC toutes taxes comprises

ZAC zone d'aménagement concerté

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Réponse de l’ordonnateur aux observations définitives

en application de l’article L. 243-5 du code des juridictions financières

1 réponse enregistrée : - Réponse du 28 novembre 2013 du président de la communauté d’agglomération Hérault

Méditerranée

Article L. 243-5 du code des juridictions financières, 4ème alinéa : « Les destinataires du rapport d’observations disposent d’un délai d’un mois pour adresser au greffe de la chambre régionale des comptes une réponse écrite. Dès lors qu’elles ont été adressées dans le délai précité, ces réponses sont jointes au rapport. Elles engagent la seule responsabilité de leurs auteurs ».