Commune de

Le Bastit

Élaboration de la

Carte Communale

Le point de vue de l’État

Janvier 2016

Document réalisé par la Direction Départementale des Territoires - SPPDD-UPEPCité Administrative, 127 quai Cavaignac, 46009 Cahors Cedex - Téléphone 05 65 23 60 60

PREFET DU LOT

SOMMAIRE

Avant - Propos...................................................................................................3

Quelques éléments de contexte.........................................................................5

Une espace rural à préserver… un capital à bonifier....................................7

Un patrimoine bâti de caractère …des formes urbaines originelles..........................7

Une agriculture omniprésente à protéger................................................................10

Des espaces naturels riches en biodiversité.............................................................12

… Par un urbanisme de projet garant d’un gestion économe de l’espace.14

Un modèle de développement à repenser................................................................14

Une implication publique nécessaire pour concevoir les lieux à habiter................15

Les enjeux portés par l'État...........................................................................18

Avant - Propos

Le 8 décembre 2014, le conseil municipal a délibéré pour prescrire l’élaboration de la carte communale afin :

d’organiser le bâti sur le territoire communal ;

de répondre aux demandes aux demandes d’occupation des sols en délimitant les secteurs constructibles ;

de préserver les espaces agricoles, les zones naturelles et le patrimoine architectural bâti sur la commune.

Cette démarche doit être une opportunité pour fonder et valider un projet territorial ambitieux porté par le conseil municipal, partagé avec les acteurs locaux et la population et traduit dans le rapport de présentation de la carte communale.

Carte Communale de Le Bastit – Point de Vue de l’État 3

L’expression des principes de la loi et des politiques prioritaires de l’Etat

Pour favoriser l’émergence d’une démarche de projet

concerté

Des enjeux territorialisés et hiérarchisés

Une base pour les avis de l’Etat

et pour nourrir le débat avec la collectivité

Un document communicant

Selon l’article L132-1 du Code de l’Urbanisme, « l’Etat veille au respect des principes définis à l’article L101-2… ». Pour cela, le préfet porte à la connaissance de la collectivité le cadre législatif et réglementaire à respecter ; c’est principalement l’objet du porter à connaissance. En complément du porter à connaissance réglementaire, le point de vue de l’Etat est conçu comme le document de référence de ses attendus. Il est l’expression des principes de la loi et des politiques prioritaires de l’Etat appliqués au territoire du projet.

Outre la dimension régalienne de ce document et de l’association de l’Etat, l’objectif recherché est avant tout de favoriser l’émergence d’une démarche de projet concerté. La loi solidarité et renouvellement urbains a profondément réformé le contenu des documents d’urbanisme. Ainsi, les nouveaux documents d’urbanisme (SCOT et PLU) ont acquis une dimension transversale qui faisait défaut à leur prédécesseur. Pensés comme des boîtes à outils pour les collectivités, ils doivent leur permettre de concevoir un aménagement du territoire plus harmonieux et des lieux de vie de meilleure qualité, en phase avec les attentes de la population. Ainsi, un projet réussi est aussi le résultat d’une concertation fructueuse.

Cette note expose les enjeux du territoire du projet tels qu’ils sont appréhendés par l’Etat. Comme énoncé précédemment, ces enjeux sont tout d’abord une émanation du cadre législatif et réglementaire ainsi que des politiques de l’Etat. Les textes fixent le cadre à respecter (notamment articles L101-1 et L101-2 du Code de l’Urbanisme, article L110-1 du Code de l’Environnement). L’objectif de la note d’enjeux est d’éviter de paraphraser ces principes généraux et d’écarter les propos trop incantatoires. Les enjeux sont fondés sur la connaissance et l’expertise territoriale des services de l’Etat. Il s’agit, dans la mesure du possible, d’exprimer des enjeux propres au territoire en les hiérarchisant en fonction du contexte local.

La portée de cette note n’est pas anodine. Clairement, sont exprimés ici, les enjeux dont l’Etat considère la prise en compte nécessaire par le document d’urbanisme. Il en va de sa compatibilité juridique avec les textes en vigueur. Cette note servira donc de base à l’expression des avis émis par l’Etat au cours de la procédure. Il pourra s’agir d’avis informels lors de réunions de personnes publiques associées, d’avis formels intermédiaires et de l’avis du préfet sur le document soumis à l’enquête publique, puis sur la version pour approbation.

En proposant sa vision du territoire, l’Etat souhaite aussi interpeller les élus. Une association trop restrictive risque de cantonner l’Etat dans une posture purement défensive des principes législatifs et réglementaires, souvent vécue en opposition de la volonté des élus. Au contraire d’un tel scénario, il s’agit d’initier au travers de cette note un débat constructif avec la collectivité. Comme la concertation publique, l’association des personnes publiques associées, dont l’Etat, doit être pensée au bénéfice du projet.

Enfin, ce document se veut utile, accessible et convaincant. Il est donc synthétique, argumenté et illustré. Compte tenu des propos qui précèdent, il est évident qu’il n’est pas une fin en soi. Les services de l’Etat sont à la disposition de la collectivité pour leur présenter, pour répondre à leurs questions, pour expliciter, compléter et illustrer les propos...

Carte Communale de Le Bastit – Point de Vue de l’État 4

Quelques éléments de contexteLe village de Le Bastit se situe sur le causse de Gramat à 10km (13mn) au Sud-Ouest de Gramat, à 13 km (10mn) au Nord-Est de Labastide-Murat. Il est traversé par la route départementale 807 axe structurant du Département classé à grande circulation qui assure la liaison entre l’échangeur de Montfaucon sur l’autoroute A20 et Gramat. Il se situe à seulement 10km (11mn) de cet accès à l’autoroute.

Cette commune de 166 habitants (INSEE 2012) fait partie depuis le 1er janvier 2015 de la communauté de communes Causses et Vallée de la Dordogne. Cette dernière ayant désormais la compétence en matière de documents d’urbanisme, elle poursuivra la procédure d’élaboration de la carte communale. Ce document devra anticiper les réflexions qui pourront être menées dans le cadre d’un plan local d’urbanisme intercommunal.

Le Bastit fait aussi partie du Syndicat mixte du Pays de la vallée de la Dordogne « pôle territorial Gramat – Padirac » , un territoire composé de 85 communes en 2013, qui s’étend du Nord de la Bouriane jusqu’au Ségala. Les acteurs réunis autour de ce projet ont mis en place une réflexion dynamique en matière de développement économique, de protections environnementales et patrimoniales, mais aussi dans la promotion de l’identité locale et de tourisme. Ce même syndicat est porteur du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) du Pays de la Vallée de la Dordogne. Il a été prescrit le 8 janvier 2013.

Par ailleurs, Le Bastit fait partie du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy (PNRCQ). Ainsi, la planification territoriale de Le Bastit doit être réfléchie en considérant l’imbrication de ces différentes échelles d’appréhension du territoire et en prévision de l’évolution de ces territoires. En particulier, les orientations de la future carte communale devront être en cohérence avec celles du SCoT en cours d’élaboration ainsi que celles de la Charte du PNRCQ .

Carte Communale de Le Bastit – Point de Vue de l’État 5

Situation administrative de Le Bastit

Cette volonté commune de mettre en œuvre une politique concertée à l’échelle du Pays de la vallée de la Dordogne apparaît comme un moyen de favoriser la cohérence territoriale. Ainsi, pendant l’élaboration de la carte communale, il conviendra de tenir compte des orientations retenues dans ce cadre.

L’élaboration de la carte communale devra être l’occasion d’entamer une réflexion sur le devenir de la commune. Il apparaît indispensable que soit faite une analyse sur le devenir du bâti vacant sur la commune. La capacité des réseaux à proximité immédiate des secteurs déjà bâtis devra faire l’objet d’un examen afin d’évaluer les potentiels résiduels en présence et les possibilités d’évolution dont dispose la commune ou son concessionnaire. La prise en compte des dimensions environnementales et des risques naturels sera à examiner avec attention. Ces points revêtent une grande importance car ils pèseront sur les orientations générales et les choix de développement de l’habitat.

L’Etat veillera à la cohérence d’ensemble y compris dans le cadre du contrôle de légalité.

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Une espace rural à préserver… un capital à bonifierUn patrimoine bâti de caractère …des formes urbaines originellesLa commune de Le Bastit est largement identifiée à son patrimoine bâti et à ses formes d’urbanisation originelles des 18 et 19e siècles.

La qualité du bâti, son organisation particulière et homogène, la mise en scène des lieux ajoutent une dimension esthétique. La complémentarité entre les deux éléments espaces naturels et villages et hameaux est primordiale. Le village est caractérisé par la présence d’une prairie centrale bordée de murets de pierres sèches et de part et d’autre 2 secteurs bâtis denses. A l’Ouest, une combe naturelle (prairies) constitue une limite frange de l’habitat. A l’Est la RD807 route départementale de transit, bien que récemment aménagée dans la traverse, représente une coupure importante pour le village.

Carte Communale de Le Bastit – Point de Vue de l’État 7

Une forme urbaine traditionnelle…un espace public de grande qualité… … dans le village une présence quasi- gé-nérale de murets en limite d’un parcel-laire bien découpé…

Le village et plusieurs autres hameaux de la commune constituent autant d’ensembles bâtis remarquables. A titre d’exemple, les hameaux de Péchaud, Chalvet et Dagues sont particulièrement remarquables.

L’architecture vernaculaire de Le Bastit comme celle de nombreux villages et hameaux du Causse de Gramat se caractérise par une grande richesse des motifs architecturaux et une grande unité de volumes et de matériaux.

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La combe à l’Ouest du village… ... ce glacis offre une mise en scène de l’îlot Nord …

Le hameau de Dagues…harmonie entre couderc, lac Saint-Namphaise et bâti…

La silhouette de l’îlot Sud du village vue du Sud Ouest … une vue embléma-tique à préserver…

La silhouette de l’îlot Nord du village vue de l’Ouest … une autre vue emblématique à préserver…

Ensemble bâti du hameau de Péchaud

Espace commun et forme urbaine du ha-meau de Chalvet

Le petit patrimoine reste lui aussi largement présent sur la commune et on peut découvrir depuis l’espaces public nombre de calvaires, puits, fontaines, cazelles, et autres fournils … Il en résulte un paysage riche qui offre un cadre de vie de grande qualité.Ce patrimoine culturel est riche n’en reste pas moins menacé…

La collectivité doit s’impliquer dans une démarche volontaire pour défendre les enjeux d’identité de la commune. Une fine connaissance du patrimoine de la commune est impérative. Procéder au repérage des façades patrimoniales, des édifices ou ensemble d’édifices remarquables ainsi que le permet le règlement national d’urbanisme permettra d’envisager leur conservation pour favoriser leur conservation et leur mise en valeur. C’est à ce prix que l’attractivité du territoire peut être sauvegardée sur le long terme.

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Un patrimoine bâti de qualité exceptionnelle… …un petit patrimoine tout aussi intéressant …

Une agriculture omniprésente à protéger

Les terres agricoles occupent une grande part de la surface communale (carte ci-dessous). Les parcelles ayant fait l’objet d’une déclaration PAC représentaient 77 % de la superficie de la commune en 2014. En 2010, on recensait 13 exploitations agricoles (source Agreste 2010), principalement des élevages (majorité d’ovins, caprins, volaille). La surface agricole utile (SAU) moyenne par exploitation est supérieure à 150 hectares, parmi les plus élevées du département. Cela montre l’importance de ces dernières dans le territoire communal.

Au-delà de la valeur générée par cette activité, par leur action dans le territoire, les agriculteurs participent à la diversité des milieux et à la production de paysages ruraux appréciés. L’activité agricole reste essentielle sur le territoire communal. Elle s’impose comme un facteur majeur de la richesse patrimoniale en contribuant à la gestion des paysages où dominent les parcours. Les parcours boisés, au couvert végétal non négligeable, constituent un complément des surfaces fourragères appréciables pour les exploitations. D’autre part, ils permettent de disposer d’une production herbagère décalée et disponible en période de forte chaleur.

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Une occupation agricole quasi générale du territoire à préserver…

Pour protéger cette ressource, il faudra gérer le développement urbain de manière à ce qu’il soit économe en consommation d’espaces, en particulier agricoles. Ainsi, les nouvelles constructions devront en priorité participer à la consolidation des quartiers existants, participant à l’essor du village (recomposition, extension,...) au sein de limites clairement identifiées dans le rapport de présentation et retranscrites sur le plan des zones constructibles.

C’est la seule possibilité permettant à moyen ou long terme à des jeunes agriculteurs de s’installer et de trouver des espaces viables et exploitables.

A partir d'une analyse approfondie du territoire identifiant chaque siège d’exploitation et son terroir, la carte communale devra protéger les parcelles qui ont un potentiel agronomique, économique et biologique. Les conflits d’usage entre le nouvel habitat et les constructions agricoles doivent être anticipés au moyen d’un zonage adapté, en respectant les distances d’éloignement entre bâtiments d’élevages et zones constructibles.

La pérennité du système productif ovin nécessite le maintien de grandes superficies agricoles non fragmentées, et donc non constructibles. Il s’agit donc de lutter contre la régression des surfaces agricoles et de protéger leurs valeurs économiques, sociales et environnementales.

Avant l’enquête publique, le projet de carte communale fera l’objet d’un examen par la Commission Départementale de la Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers (CDPENAF) attentive à l’objectif de préservation de ce potentiel qui doit être une priorité du projet communal.

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Une agriculture essentielle pour le territoire…

Des espaces naturels riches en biodiversitéLe paysage sur la commune de Le Bastit est composé principalement de plateaux agricoles secs. La seule combe au relief bien marqué débute au Nord Ouest de la commune en amont du village pour rejoindre la combe de Gouny sur Carlucet. Elle draine la majeure partie du bassin versant du périmètre communal. Une grande partie des plateaux est boisée avec une végétation basse et des chênaies pubescentes. Ce vaste ensemble du Causse de Gramat à dominante de landes à genévrier et de pelouses sèches vivaces joue un rôle écologique important avec une présence d’une flore riche comprenant au moins 19 espèces d’orchidées et d’une avifaune nicheuse remarquable de milieux ouverts à semi-ouverts.

Le maintien de cette trame paysagère est un enjeu important afin de pérenniser l’identité de la commune. Ces espaces sont par ailleurs riches et sensibles sur le plan écologique.

Outre le fait de posséder des territoires aujourd’hui « labellisés » par le PNRCQ (site d’intérêt majeur), ou relevant d’initiatives de l’État (Réseau Natura 2000, ZNIEFF…), la nature dite « ordinaire » se doit d’être préservée de tentatives d’investissement par la construction pour assurer les connexions entre les réservoirs de biodiversité. C’est bien l’essence même de la définition de la trame verte et bleue (TVB) déjà définie par le PNRCQ.

Les pelouses sèches, les espaces boisés et les landes sont des habitats riches en faune et flore.

La géologie karstique de ces espaces rend très vulnérable la ressource en eau par les pollutions diffuses. Le maintien de la qualité des captages est primordial. Plus que jamais, la protection de la ressource en eau est un enjeu majeur dans un contexte de pression accrue en lien avec les changements climatiques.

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…les paysages naturels du causse de Gramat…

Préserver les espèces sauvages, c'est avant tout protéger et gérer les habitats essentiels à leur vie et à leur reproduction. Maintenir les habitats naturels, c'est promouvoir les activités humaines et les pratiques qui ont permis de les forger puis de les sauvegarder, en conciliant les exigences écologiques, économiques et sociales. C’est permettre à la faune et la flore de se maintenir dans leur biotope.

Plus largement, le maintien et la restauration de l’état naturel des zones humides, des talwegs, et dolines contribuent à limiter l’exposition des biens et des personnes à des risques naturels évitables.

La limitation de l’imperméabilisation des sols et de l’investissement des secteurs à fortes pentes sont des facteurs d’atténuation des conséquences de phénomènes météorologiques.

Les espaces boisés, particulièrement dans les versants en pentes, présentent un intérêt indéniable sur la stabilité et sur la tenue des terrains. Les secteurs à risques en milieux urbains doivent pouvoir trouver une place dans le projet de la commune afin d’accroître l’offre d’espaces de qualité (jardins familiaux, aires de jeux, belvédères, parcs, …).

Ces espaces naturels du territoire constituent un facteur d’attractivité résidentielle et touristique. Ils correspondent aussi aux lieux de pratique de nombreux sports de pleine nature. Ces espaces sont l’image et l’identité du territoire : le causse de Gramat.

Le rapport de présentation doit étudier la structure paysagère de la commune et identifier ses enjeux en prenant en compte les différents acteurs dans le territoire. Il doit repérer les secteurs où la sensibilité paysagère est de nature à motiver une interdiction ou des dispositions particulières d’aménagement afin de justifier la définition des zones constructibles.

Le rapport de présentation doit également tenir compte des réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques identifiés dans le schéma régional de cohérence écologique (SRCE), de la TVB définie dans les études réalisées par le PNRCQ qui sera reprise dans le schéma de cohérence territoriale (SCOT) en cours d’élaboration. Cette analyse doit permettre de définir les protections éventuelles et tenir compte des celle déjà recensées par le PNRCQ parallèlement à la carte communale. Quant aux zones constructibles, elles doivent être compatibles avec cet enjeu.

L’élaboration de la carte communale sera soumise à évaluation environnementale et relèvera également de l’évaluation liée au site Natura 2000. Elle devra démontrer la compatibilité du document avec la préservation de ces enjeux.

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« extrait du plan de la charte du PNRCQ »

… Par un urbanisme de projet garant d’un gestion économe de l’espace

Un modèle de développement à repenserDans le département du Lot, le développement résidentiel a généré un étalement urbain dont les nombreuses conséquences pénalisent le potentiel de développement et pèsent sur les deniers publics. Ces logiques d’urbanisation, peu soucieuses de l’intérêt général, répondent à des besoins individuels parfois incompatibles avec la vocation, la qualité paysagère, architecturale ou urbaine des lieux. Elles ont souvent conduit au grignotage des terres agricoles et au morcellement des espaces naturels.

De 1999 à 2014, la moyenne des logements autorisés sur la commune est de 1.75 par an. Le territoire rassemble un nombre important de résidences secondaire (37 % des logements en 2012 - source INSEE - 18.9 % dans le Lot). Il est à noter que 70 % des logements sont occupés par des propriétaires.

Cette dernière décennie le hameau du Coujet est celui qui a connu une forte dynamique de constructions. Situé à 1 km à l’Est du bourg, le lotissement porté par la commune sur le hameau du Coujet a permis la création organisée de huit lots.

Ailleurs, le mode de production des logements s’est développé selon un produit quasi unique : la maison individuelle en propriété. Les extensions urbaines qui en découlent, ignorent les principes qui prévalaient autrefois à l’aménagement de la commune. Les maisons s’implantent sur de grands terrains, éloignées du domaine public, en milieu de parcelle : s’ensuit une perte de cohérence, de hiérarchie et de sens...

De plus, le peu de logements locatifs induit un manque de mixité sociale. Le « tout propriété » n’est pas créateur de dynamique et entraîne à terme un vieillissement de la population, le renouvellement ne se faisant pas. Ce développement ne permet pas à des jeunes de pouvoir s’installer sur la commune comme locataires en attendant d’éventuellement se lancer dans un projet de construction.

Le nombre de logements vacants en 2012 est, quant à lui, conforme à la moyenne du Lot (9.9 %) avec 9,4 % (source INSEE) soit 11 logements. La résorption de la vacance et le réinvestissement du village et des hameaux sont néanmoins des objectifs attendus parmi les orientations générales du document d’urbanisme. Remettre des logements vacants sur le marché générera une nouvelle dynamique puisqu’ils se situent généralement dans des espaces en activité et en centre bourg. Cela impose un diagnostic précis.

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Perte de sens, perte d’identité

Les modes constructifs contemporains rompent avec les logiques du passé

Des implantations sans lien avec l’espace commun

Une implication publique nécessaire pour concevoir les lieux à habiterEn outre, l’étendue et le nombre d’extensions de l’urbanisation ne doivent pas répondre à une logique de « distribution » mais satisfaire à un véritable besoin en rapport avec l’économie générale du territoire. Sans document d’urbanisme, la commune a démontré avec le lotissement du Coujet qu’il était possible de passer d’une culture d’opportunité foncière à une culture de projet.

Outre la démarche de projet de territoire sous-tendue par l’élaboration de tout document d’urbanisme, une démarche parallèle est nécessaire afin de programmer sa mise en œuvre opérationnelle. Cela commence par une intervention foncière assurant la maîtrise de l’opération et se poursuit par une étude urbaine. Cette dernière pourrait s’inspirer de l’étude ECOBARRI lancée au sein même du parc naturel régional du Quercy (PNRCQ) notamment sur les communes de Lavergne et de Saint-Simon. Elle a permis de mettre en place une démarche de concertation avec les habitants et a proposé une analyse poussée des aménagements (schémas d’organisation urbaine) dans un objectif de développement durable.

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le hameau du Coujet… …un projet porté par la commune…

Il s’agit de proposer l’aménagement de greffes, avec un nombre limité de constructions en continuité du village ou des hameaux existants. Les propositions devront résulter d’une analyse globale des besoins locaux abordant les aspects économiques, sociaux et environnementaux. Ces quartiers devront s’inspirer des aménagements d’espaces communs traditionnels (formes, mutualisation des équipements, simplicité, diversité, matériaux), et les adapter aux usages d’aujourd’hui. Ils doivent émaner de l’analyse du contexte et de l’environnement (le site, les accès, les réseaux, le relief, le patrimoine végétal, le cheminement de l’eau, l’exposition, l’ensoleillement …) et permettre d’apporter des réponses plus affinées, plus directives de formes urbaines (densité et hauteur du bâti, alignement des constructions, organisation des espaces communs, renouvellement des îlots existants, traitement des interfaces urbaines et rurales …) au stade des autorisations d’urbanisme.

Ces principes évoqués restent tout aussi justifiés pour des projets individuels en dents creuses ou situés à l’interface entre la zone habitée et les secteurs déjà bâtis. Une attention particulière doit être apportée aux nouvelles constructions et un examen particulier doit être réalisé sur le traitement des limites séparatives et l’alignement avec l’espace public, sur l’organisation des volumes sur la parcelle, sur des rythmes et proportions des ouvertures, sur les teintes et traitement des façades et sur l’utilisation des matériaux.

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différents modes d’implantationrencontrés sur les villages et hameaux du Causse

profil caractéristique rencontré

matériaux et couleurs de toituresLes plus courants

couleurs de façadesLes plus courantes

intégration réussie d’une habitation récente dans le bourg …

Le tourisme lui aussi occupe une place importante, parfois prépondérante avec des impacts certains sur l’économie du territoire (économie, habitat, patrimoine). Il est à noter sur la commune la présence de nombreux gîtes et 3 chambres d’hôtes. Des projets dans ce domaine (habitats insolites, parcs résidentiels de loisir...) se multiplient dans ces territoires naturels de grande qualité. La viabilité économique semble parfois fragile dans un territoire qui ne génère pas une fréquentation massive. Il s’agit d’avoir une connaissance du potentiel local, d’identifier dans le territoire les équilibres en place, pour ne pas nuire à l’attractivité actuelle.

La présence d’un restaurant situé au centre du village n’est pas à négliger. Il contribue à favoriser un lien social dans ces territoires de faibles dynamiques économiques et démographiques.

Promouvoir des lieux agréables à habiter, fonctionnels et répondant aux besoins des habitants ne peut s’envisager que dans le cadre d’un projet de territoire partagé, ce qui nécessite une implication forte de l’équipe municipale. C’est l’occasion d’engager une étude urbaine afin de suppléer la carte communale qui ne peut répondre à elle seule aux exigences de ce territoire d’exception.

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Les enjeux portés par l'État

L’élaboration de la carte communale est pour la commune l’occasion d’affirmer ses éléments identitaires et de structurer son organisation territoriale en prenant en compte son environnement notamment supra-communal.

La carte communale se positionne comme un projet de territoire à un instant donné. Sa responsabilité est d’assurer le lien entre un héritage (le territoire, ses composantes, ses valeurs…) et un legs (le territoire que les acteurs d’aujourd’hui transmettront aux générations futures ). L’enjeu majeur du projet consiste à ne pas éroder le capital hérité mais également à l’enrichir.

Les enjeux de l’Etat décrits dans ce document sont regroupés sur deux chapitres et devront être pris en compte dans le cadre de la démarche de révision du document de planification :

Un espace rural préservé… un capital à bonifier

La bonne gestion de l’espace rural apparaît comme une évidence dans cette commune du Parc Naturel des Causses du Quercy (PNRCQ). Le maintien de la qualité paysagère et patrimoniale indéniable de ce territoire sera alors le meilleur indicateur de cette bonne gestion. Elle passe aussi par la pérennisation du potentiel agricole et forestier, l’identification et la préservation des trames naturelles. En effet, la ruralité est ici marquée par une forte emprise de l’agriculture, force de production économique, facteur de biodiversité, garante des équilibres naturels et aménageuse des paysages caussenards tant appréciés.

Un urbanisme de projet garant d’une gestion économe de l’espace

L’élaboration de la carte communale est l’occasion d’apporter une dimension de projet communal dont les fondements s’appuieront sur une gestion économe des sols. Le processus de diffusion résidentielle « au coup par coup » tend à banaliser ce territoire. L’habitat doit être circonscrit dans des limites précises. Les secteurs définis doivent constituer des lieux de vie durables, pour des habitants en cohérence et en harmonie du village et de ses hameaux. Enfin,

mettre en place les conditions d’un développement touristique pérenne et responsable compatible avec la charte du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy doit être une ambition permanente du projet au-delà de l’obligation légale qu’elle représente.

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