Compte rendu de mission - … · Compte rendu de mission ... Au palais de la culture Amadou Hampâté Ba : journée d’échange sur la pratique de l’excision ; au milieu Koudédia

Compte rendu de mission

Association loi 1901 siège : Poulfang 29300 Quimperlé Tél : 06 87 50 00 01 [email protected] Http://marcheencorps.wordpress.com 1/

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Marche Quimperlé-Bamako-Nara

De : Koudédia KEITA

Date : 12 décembre 2015

Destinataires : Membres de Marche En Corps et partenaires

Bénéficiaire : Marche En Corps

Nature de la mission : Sensibilisation pour l’abandon de la pratique de l’excision au Mali

Date : du 14 novembre au 2 décembre 2015

Durée : 15 jours continus au Mali

Lieu : Quimperlé, Bamako, Nara, Daraja / Ballé

Résumé :

L’objectif de la mission :

Aller à la rencontre de la population urbaine et tout particulièrement la population rurale

Echanger sur la pratique et les méfaits de l’excision,

Favoriser les rencontres, les témoignages, partager les expériences sur les questions

traitant de l’excision en utilisant le chant comme vecteur de transmission.

Aboutir à l’abandon de la pratique de l’excision

Promouvoir la protection des enfants, l’émancipation de la femme

Le sujet impliquait d’associer les structures locales travaillant sur la thematique. Parmi les

partenaires invités, Sini Sanuman association malienne de lutte contre l’excision et Bnce-Mali

(partenaire du réseau Bice Organisation de défense de la dignité et des droits de l’enfant), ont

pris part à l’organisation de la journée d’échanges sur l’excision au café des arts du palais

culturel d’Amadou Hampâté Bâ à Bamako.

mailto:[email protected]

http://marcheencorps.wordpress.com/



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Marche En Corps était représentée au Mali, par sa présidente Koudédia KEITA.

Les appuis locaux pour l’organisation de l’étape malienne : l’honorable député Mr Moussa

Badiaga, Mr Gabouné Keita président du collectif des associations du Sahel occidental, Mr

Youssouf Danthioko maire de Dogofry (sous-préfecture de Ballé), l’ADECNA, le lycée La

Lanterne de Bamako, Mr Sékou Diawara représentant local de la Diaspora naroise de France

et coordinateur principal de l’étape de Nara, Michel Dembélé Coordinateur National Bnce-

Mali et Alpha Boubeye coordinateur Sini Sanuman,

Résultats

L’étape malienne s’est déroulée dans un climat très particulier. Elle a été marquée

de Paris à Bamako par une série d’attentats.

1. 14 novembre 2015 à 16H: rassemblement et recueillement à Quimperlé dans le jardin de

l’hôtel de ville; Cette date marque le début de l’étape de la marche malienne en

présence de :

Mr Michaël Quernez, maire de Quimperlé,

Mme Pascale Douineau adjointe au maire de Quimperlé, en charge de l'égalité

Femmes- Hommes,

Mme Gaëlle Abily Vice-Présidente du Conseil Régional de Bretagne Adjointe au Maire

de Brest à la Culture Membre du Haut Conseil à l'égalité F/H et marraine de la marche

malienne Quimperlé-Bamako-Nara,

Yves Schryve Président du comité de jumelage Quimperlé-Nara,

Véronique Sacré présidente d’honneur et fondatrice de Marche En Corps,

la presse, la diaspora malienne, de nombreuses personnalités de la municipalité,

d’associations, de personnes anonymes et des membres et sympathisants de Marche En

Corps.

Ce Jour, lendemain de l’attentat meurtrier au Bataclan à Paris fut un jour de

recueillement et aussi de consternation et de tristesse.

2. 21-27 novembre, suite à l’état d’urgence établi après le drame de l’hôtel Radisson de

Bamako, s’en est suivi une modification du planning ; annulation de la marche prévue le 25

novembre à Bamako et mise en place d’un nouveau programme pour l’étape bamakoise

avec les partenaires locaux Alpha Boubeye Coordinateur Sini Sanuman et Michel

Dembélé Coordinateur National Bnce-Mali





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3. 28 au 30 novembre : Nara

L’organisation de l’équipe locale mise en place par la diaspora naroise de France a permis à

Marche En Corps de rencontrer des personnalités de la collectivité territoriale et coutumière : le

sous-préfet, le maire, le chef de village.

Marche En Corps leur présente ses objectifs et son projet en faveur de l’abandon de la pratique

de l’excision. Elle interroge chacune des autorités sur la pratique de l’excision et l’abandon de

celle-ci et leur demande de s’investir dans le projet.

28 novembre 2015, rencontre avec le chef du village de Nara

A gauche le chef du village de Nara Monsieur Gassiré KEÏTA à sa gauche son frère

Compte rendu du discours du chef de village : « Soyez les bienvenues à Nara. Nous sommes

heureux de vous accueillir. L’abandon de la pratique de l’excision ne peut pas se faire en un

jour. C’est un travail de longue haleine. Il faut sensibiliser surtout les jeunes et les femmes. Les

femmes ont la capacité et la facilité de convaincre d’autres femmes pour adhérer à leur cause;

c’est par elles qu’on arrivera à l’abandon de cette pratique. Pour le principe nous sommes avec

vous ».





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Rencontre avec le sous-préfet de Nara

Tout comme le chef de village le préfet a réservé un accueil

chaleureux à Marche En Corps. Il saisit cette rencontre pour

remercier le comité de jumelage Nara-Quimperlé et exprime

son soutien à la démarche de Marche En Corps.

*On retrouve l’interview du préfet, du maire, et du chef de village dans le DVD réalisé sur l’étape

malienne.

Rencontre avec le maire

Marche En Corps a eu des échanges très riches, vrai bouillon de culture sur les traditions

maliennes bambaras, avec Mr Bougary Diarra maire de Nara. Suite à notre démarche et nos

échanges, le maire s’est engagé à ne pas entreprendre de contre publicité à l’encontre de notre

projet d’abandon de la pratique de l’excision. Il insiste sur le volet culturel. Il nous demande de

prôner les valeurs culturelles maliennes et de rappeler les bienfaits de cette culture.

29 novembre 2015 à Nara, autour du petit déjeuner entre femmes et jeunes femmes

Points évoqués : types d’excision, l’âge à partir duquel la fille est excisée, l’origine, les raisons et les méfaits de la pratique.

Le rôle de l’homme dans la perpétuation de la pratique de l’excision. (* échanges intégrales dans le DVD de l’étape)





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29 novembre : la projection du DVD « Excision, à quand l’abandon de l’excision » au conseil

de cercle de Nara, a suscité de riches débats avec des enseignants des femmes des élèves

Clôture de la journée par un match de foot organisée par la jeunesse de Nara en soutien à

Marche En Corps. Ce match de foot, témoigne de l'implication de la jeunesse dans le projet

d’abandon de la pratique de l’excision à Nara

Les jeunes de Nara avant le coup d’envoi du match en soutien à Marche En Corps





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4. Arrivée à Daraja –Ballé

Ballé 3ème ville étape, est une des 3 sous-préfectures de Nara ; elle est située à 170km de

Nara et 130 km de Nioro du Sahel. Suite à l’état d’urgence sur l’étendue du territoire

malien, d’un commun accord avec le maire de Ballé Youssouf Dantioko et le député Moussa

Badiaga, cette étape a été reportée à une date ultérieure ; cependant, un des villages de la

sous-préfecture de Ballé, le village de Daraja (à 23 km de Ballé), a accueilli Marche En

Corps.

30 novembre 2015, accueil de Marche En Corps par les femmes de Daraja

Riches échanges culturels avec les femmes de Daraja ayant abouti à la décision d’abandon

de la pratique de l’excision. Les femmes de Daraja ont saisi cette rencontre pour s’exprimer

au-delà de l’excision sur leur vie quotidienne. Etant conscientes des méfaits de l’excision, et

maintenant du caractère non obligatoire de sa pratique, elles ont porté à la connaissance

de Marche En Corps, leur décision d’abandon de la pratique de l’excision. Elles demandent

de les assister à accéder à l’eau potable. La seule pompe qui fonctionne, ne couvre plus leur

besoin en eau. Elles puisent l’eau d’un puits à plus de 15 mètres de profondeur.





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5. Bamako capitale du Mali

Au café des arts du centre culturel d’Amadou Hampaté Ba : une journée d'échange et de

sensibilisation sur les méfaits de l’excision ; comprendre pourquoi la pratique perdure

encore au Mali et l’opinion des jeunes sur ce sujet.

Journée animée par Marche En Corps, Sini Sanuman et Bnce-Mali

On notera également la participation au débat du Collectif des associations du sahel

occidental, de l’association Cafo, de l’association pour la Défense des Droits des Femmes et

le lycée La Lanterne de Bamako

Les points forts de ce débat : -les lycéens et lycéennes disent être moins informé-e-s ou

pas du tout sensibilisé-e-s sur la pratique et ses méfaits ; -les hommes (enseignants et tous

corps professionnels confondus), invitent à renforcer la sensibilisation des hommes sur le

sujet; -l’engagement des personnels éducatifs à lever le tabou notamment cette éducatrice

d’une école maternelle, qui envisage de parler de l’excision depuis la maternelle.

Cet évènement a été couvert par la télévision et la presse maliennes.

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Au palais de la culture Amadou Hampâté Ba : journée d’échange sur la pratique de l’excision ; au milieu Koudédia

KEITA présidente de Marche En Corps et la jeunesse en soutien à Marche En Corps.





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6. Les points forts de l’étape malienne

A Nara, 28 novembre 2015, soutien inconditionnel de la jeunesse de plusieurs

personnalités comme le sous-préfet, le chef du village, des enseignants etc…

A Daraja-Ballé, 30 novembre 2015, soutien de Youssouf Dantioko maire de Dogofry,

déclaration officielle d’abandon de la pratique de l’excision par les femmes de Daraja

A Bamako : soutien du député Moussa Badiaga, de Gabouné Keita président du collectif

des associations du Sahel occidental, de l’ADECNA, des associations Sini Sanuman, Cafo,

Bnce-Mali et APDF représentée par Mme Diallo Wassa Yattara, du lycée La Lanterne de

Bamako, et plusieurs personnalités et anonymes.

7. Tâche à faire

TACHES A REALISER Date

prévisionnelle RESPONSABLE(S)

Marche à Ballé

Mars 2016 Daouda Keita

Koudédia

Montage du ou des dvd

de l’étape malienne

Mars 2016

Koudédia

8. Remerciements

Marche En Corps adresse ses remerciements à tous ceux et à toutes celles qui nous ont

soutenus à la réalisation de ce projet notamment :

Au Mali, la population malienne particulièrement la jeunesse, les autorités

administratives et coutumières de Nara et Ballé/Dogofry, le député Moussa Baliaga et les

femmes maliennes, les associations partenaires le Collectif des associations du Sahel

occidental, Sini Sanuman, Cafo, APDF, Bnce-Mali, ADECNA, Lagdaff Image

En France, le Conseil régional de la Bretagne, la municipalité de Quimperlé, Mme Gaëlle

Abily la marraine de l’étape malienne, le comité de jumelage Quimperlé-Nara, la presse

de Bretagne, Excisions–parlons–en, le GAM’S, APPN-Ouagadou, URBF Bacounou, la

diaspora malienne, l’Abri côtier, Nomadic’Motion, « Retour Image », « Atelier de

l’image », Dr Ghada HATEM-GANTZER chef de service maternité de l’hôpital de

Saint Denis, les membres et sympathisants de Marche En Corps.





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A quand l’abandon de la pratique de l’excision au Mali ?

J’ai appris que dans certaines traditions, l’homme ne doit pas être informé ni de la date de l’excision

ni des questions sur le sujet. S’il s’aperçoit de l’excision d’une fille le jour de l’acte, la fille meurt. Donc

la femme doit ou fait exciser l’enfant en « cachette ».

Mon interprétation : « l’homme doit être à l’abri de la pratique de l’excision, des responsabilités des

conséquences de l’acte qui ne peuvent être que néfastes dans tous les cas ».

Qu’est-ce que cette superstition peut bien signifier ?

Depuis ce voyage j’ai plus que jamais l’intime conviction que dans la situation actuelle, l’abandon

rapide de la pratique de l’excision ne pourra venir sans la participation des hommes.

La femme a besoin d’être soutenue et rassurée, qu’elle n’est pas seule à faire face aux sujets tabous

pour détruire la souffrance physique qu’elle s’inflige, sous le poids d’un « ordre » ou « devoir »

sacramental ou religieux ou …

Si la femme est soutenue et accompagnée sur des projets choisis par elle-même, cela renforce sa

prise de conscience rapide sur son rôle à jouer dans l’amélioration des conditions de vie d’elle-même

et de toute l’humanité.

Je retiendrai de ce voyage une véritable envie d’abandon de la pratique affichée ou sous-entendue

par la population que j’ai rencontré et observée; en même temps j’ai vu une grande gêne chez elle à

en parler. Pourquoi cette gêne ? Est-ce par pudeur, par peur ou par honte ? Impossible pour moi de

le discerner.

Cependant tous et toutes ont, sans exception, une réelle envie que ça s’arrête ; aucun(e) ne s’est

opposé(e) à l’abandon de cette pratique.

Il faut impliquer les hommes dans la sensibilisation pour l’abandon de la pratique de

l’excision. Les femmes de par les souffrances et les risques encourus, sont déjà

convaincues du bienfait de l’abandon de cette pratique ! Il faut les soutenir à oser !





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9. Annexe

29 novembre 2015 matin à Nara : jeune fille décrivant les types d’excision





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29 novembre 2015 à 16h à Nara : arrivée des joueurs sur le terrain de football





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30 novembre 2015 à Ballé, échanges avec le maire et le chef du village sur le report de l’évènement.

Ma cousine, la femme du milieu, pleure car je ne l’avais pas reconnue





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Chef de famille embarrassé par la question sur la pratique de l’excision





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Le chef de famille finit par s’exprimer sur le sujet

Il dit : «Par rapport à la religion les avis sont partagés, ce qui ne nous rend pas la tâche facile.

Cependant s’il s’avère qu’exciser a plus de méfaits que de bienfaits nous devons l’abandonner; mais

nous sommes bien embarrassés car nous ne sommes pas assez éclairés sur le sujet. »

01 décembre 2015 Bamako : café des arts au palais de la culture Amadou Hampâté Ba à Bamako : journée

d’échanges sur l’excision





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Et aussi cet arbre après avoir quitté Daraja. Bien après Alahina direction Sebabougou!

« Comme un cheveu dans la soupe » ! Seul, fleuri dans la forêt que nous traversons, forêt pas dense mais forêt tout de

même, même si c’est plus une prairie qu’une forêt ! Il joue à cache à cache ! Il apparait à peu près à tous les 10 km





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Parfois il s’isole !

Il se dresse, arbre rebelle, se met totalement à découvert ne gardant que ses fleurs peu soient-elles.

Propose –t-il ses fleurs à la fois pour afficher sa résistance et sa différence ? Dès fois ses branches

s’entrelacent avec celles d’autres espèces certainement ses protecteurs ou protectrices! Il affiche

cette force d’être soi-même où que l’on soit, rester debout et offrir /partager ce que l’on a de

bien/beau et mais surtout résister !

J’ai été saisie par la fraicheur de ses fleurs sous un soleil que je trouvais déjà si ardent !

Ah si seulement si je pouvais connaitre mieux l’espèce et surtout la protéger !



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