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Compte rendu réunion de permaculture Février 2017 1) Commande de calamondins 2) Récupérateur d'eau 3) Culture de champignons 4) Patates douces 5) Plantes comestibles de saison 1) Commande de calamondins: Les calamondins commandés lors de notre repas du 15 janvier dernier ont été remis en début de réunion, ce qui en a inspiré 14 pour une nouvelle commande (16 euros pièce et livraison gratuite). Outre son aspect très décoratif, le calamondins (citrus mitis) produit abondamment toute l'année des petits fruits de la moitié du diamètre d'une mandarine. Ils sont très acide, mais peuvent être préparés en confiture avec du sucre, ou pour faire de la limonade en laissant macérer avec du miel et du gingembre. Cette boisson tonique qui réveillerait un mort et l'ardeur des messieurs est un régal surtout en hiver.

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Compte rendu réunion de permaculture Février 2017

1) Commande de calamondins 2) Récupérateur d'eau 3) Culture de champignons4) Patates douces5) Plantes comestibles de saison

1) Commande de calamondins:Les calamondins commandés lors de notre repas du 15 janvier dernier ont été remis en début deréunion, ce qui en a inspiré 14 pour une nouvelle commande (16 euros pièce et livraison gratuite).Outre son aspect très décoratif, le calamondins (citrus mitis) produit abondamment toute l'année despetits fruits de la moitié du diamètre d'une mandarine.

Ils sont très acide, mais peuvent être préparés en confiture avec du sucre, ou pour faire de lalimonade en laissant macérer avec du miel et du gingembre. Cette boisson tonique qui réveilleraitun mort et l'ardeur des messieurs est un régal surtout en hiver.

Les fruits une fois à maturité se conservent très longtemps sans se dessécher sur l'arbuste qui atteint1 mètre de haut. Il faut veiller à garder le calamondin au dessus de 5 degrés Celsius, donc dans unepièce ou une serre chauffée, et surtout le confier à des amis ou voisins en cas d'absence en hiver. Il est facile à bouturer en août avec la méthode dite du bouturage à l'étouffée. On découpe unebouteille en plastique à mie hauteur, on remplit la partie inférieure de terreau ou de bonne terre, onplante une tige de 25 cm enfoncée à moitié, on arrose, et on referme la bouteille avec du scotch pouréviter l'évaporation. On place dans un endroit frais avec peu de lumière, et on pourra repiquer dansun pot au printemps. Laisser les pots à l’abri du gel et à la pénombre comme dans une cave avec unsoupirail, mais pas à l'intérieur car trop chaud. La bouture risque alors de moisir ou de se desséchersi la fermeture avec du scotch n'est jamais parfaite.

2) Récupérateur d'eau :C'est le moment de stocker l'eau de pluie qui tombe gratuitement du ciel. Le stockage d’eau de pluieest relativement simple à réaliser pour peu que l’on dispose de cuves de stockage à proximité d’unedescente d’eau pluviale. L’utilisation de cuves de 1000 litres est une solution technique etéconomique intéressante (20 à 50 euros sur leboncoin). Attention toutefois aux trop bonnes affaires,car récurer une cuve ayant contenu des produits douteux ou envahie par la vase et les algues peutreprésenter une grosse perte de temps.En surélevant la cuve de 3 ou 4 hauteurs de parpaing on obtient par gravité une pression de 0,1 à 0,2bar suivant le niveau de remplissage ce qui suffit à distribuer l’eau par tuyau d’arrosage si la distance n’est pas trop grande.Une solution bon marché pour se connecter sur la descente d'eau pluviale consiste à se procurerl'accessoire ici à droite. Attention à bien mesurer le diamètre de votre descente de gouttière. Il existedeux tailles standards 8 mm et 10mm.

On en trouve dans les magasins de bricolage ou ici :https://www.manomano.fr/adaptateur-pour-gouttiere/recuperateur-deau-de-pluie-pour-gouttiere-80mm-10332

Il faut toutefois surveiller un tel système de prêt pour éviter l'accumulation de vase, le gel de la cuveen hiver, et la formation d'algues en été. En permaculture, on préfère réfléchir un peu plus enamont, pour économiser beaucoup de temps par la suite. D'autant que les jours de forte gelée, lavie devient un peu plus compliquée (retard au travail etc) et purger la cuve pour l’empêcherd'éclater est alors le cadet de nos soucis. Voici donc un système plus abouti réalisé par Pierre àTroyes, et qu'il nous a présenté, qui ne nécessite rien de plus qu'une petite inspection annuelle,inspiré d'un article trouvé ici :http://aupetitcolibri.free.fr/SE_FORMER/IRRIGATION/Eau_de_pluie_et_irrigation_gravite_tres_basse_pression.pdf

Une grille dans la gouttière au niveau du chéneau retient les feuilles mortes. Toute la descente detube verticale permet de piéger les premières eaux en début de pluie qui lavent le toit des impuretésaccumulées et autres crottes d'oiseau. L'eau en provenance de la gouttière ne bifurque à droite dansla cuve qu'une fois que la colonne d'eau est pleine. Un bouchon démontable en bas de la colonnepermet de retirer la vase qui ne manquera pas de s'y accumuler. Un petit trou réalisé en bas à aumoins 50cm au dessus du bouchon permet de vider automatiquement la colonne d'eau souillée entrechaque grosse pluie. Sans cette astuce, il faudrait venir ouvrir le bouchon après chaque pluie. Letrou est tellement petit que la fuite en continue lors d'une pluie est négligeable. On enfile unebouteille en plastique vide juste au dessus du bouchon en bas pour éviter que le gel ne fasseexploser la parie sous le petit trou toujours pleine d'eau et de vase.

La cuve est placée dans le grenier ce qui limite les risques de gel et procure plus de pression :toujours essayer de stocker l'eau le plus haut possible pour pouvoir la distribuer par simple gravitésans pompe. Plusieurs cuves peuvent être couplées pour augmenter le volume stocké comme ici.

Attention cependant de ne pas en mettre trop et plutôt près des murs là où c'est le plus solide, carune cuve de 1000 litres pèse une tonne, et voir 4 ou 5 cuves traverser le plafond pour s'inviter aumilieu d'un repas entre amis fait toujours un peu désordre!

On peut encore parfaire ce système en remplaçant la grille difficile à nettoyer au niveau du toit parune grille inclinée à 45 degrés comme on en voit en Australie. L'eau en provenance du toit descendverticalement à travers la grille mais les particules et feuilles sont déviées et tombent le long de lagrille oblique qui est ainsi auto-nettoyante.

Si la cuve reste en extérieur, on doit prendre soin du gel et des algues. Pour les faibles gelées, unsimple bout de bois dans la cuve suffirait, mais pour être tranquille, il vaut mieux introduire unfagot du diamètre du trou en haut de la cuve (20cm) et de sa hauteur soit environ un mètre. L'eau engelant prend du volume, mais la pression créée s'exerce alors dans les interstices du fagot, au lieu defaire éclater la paroi. On confectionne un fagot en mettant en botte de petites branches ficelées tousles 30 cm.

Les cuves de 1000 litres de récupération ne sont pas conçues pour stocker de l'eau, car elles sonttransparentes, alors que les récupérateurs d'eau vendus à cet effet sont opaques. A nous donc demettre la cuve à l'abri de la lumière. On serait tenté de se précipiter pour acheter de la bâche noire etemmitoufler la cuve. Mais plus économiquement, on peut y verser quelques morceaux de charbon

de bois qui assainiront l'eau et empêcheront la formation d'algues. Le charbon de bois observé aumicroscope renferme des millions de micro cavités qui emprisonnent les corps étrangers contenusdans l'eau. L'eau du robinet est d'ailleurs filtrée avec du charbon actif, c'est à dire du charbonordinaire dont cette capacité a été améliorée. Ne pas utiliser de charbon vendu pour les barbecuesmais du vrai charbon de bois récupéré dans un poêle à bois ou chez des amis qui se chauffent aubois.

On peut aussi laisser faire la nature en repiquant quelques boutures de lierre normal à gauche oudécoratif à droite, qui ne tardera pas à coloniser toutes les parois de la cuve, bloquant ainsi lesrayons solaires.

Mais tant qu'à faire, autant utiliser une liane comestible telle la vigne. Les feuilles tombent en hiver,mais les algues ne se forment que dans l'eau chaude en été. On créé une synergie supplémentaire,car l'eau changeant de température beaucoup plus lentement que l'air, la vigne sera protégée par laproximité de cette grosse quantité d'eau contre les gelées tardives au moment de sa floraison sidévastatrices dans les vignobles. Les feuilles ne sont pas encore pleinement formées à cette époque,ce qui permet au soleil de réchauffer un peu l'eau en journée, et d'atténuer les gelées nocturnes parciel dégagé. L'armature de la cuve aide la vigne à tracer tout autour de la paroi.

Tout objet intégré dans un système de permaculture devant remplir au moins trois fonctions, nousen avons déjà trouvé deux pour notre cuve avec le stockage d'eau et le soutient à de la vigne. Loïcde Bréviandes en a trouvé d'autres. Il a choisi d'isoler le mur nord de sa maison en y empilant sonbois de chauffage comme chez moi ci dessous, et une cuve de chaque coté peut lui permettre destopper sa pile de bois de manière fiable sans s’embêter à devoir la finir en croisillons, ou del'entendre s'écrouler au milieu de la nuit !

De plus une épaisse couche d'eau ayant la propriété de stopper les ondes comme on l'a vu le moisdernier, il protège la chambre de sa fille de l'autre coté du mur contre le rayonnementélectromagnétique d'une antenne relais dans cette direction. Il avait identifié cette source depollution en empruntant le détecteur HF qui circule dans le groupe, et en étudiant la carte de Francezoomable des antennes relais (https://www.antennesmobiles.fr/). Une bonne couche de bois joueégalement un rôle protecteur.

3) Culture de champignons :a) Introduction:Nous avons la chance d'être dans une région très champignonneuse dont les comestibles les plusconnus sont: girolles, trompettes de la mort, ceps, bolets, morilles, mousserons, pieds bleus,coulemelles(mes préférées) et coprins.

La partie du champignon que l'on connaît tous avec le chapeau est en fait le fruit du mycélium, quiforme un réseau de filaments blancs très fins. On peut observer du mycélium en foret sous la couchede feuille, ou sur un tas de broyat en décomposition.

Ce mycélium constitue un véritable réseau Internet pour les plantes. En effet, on s'est renducompte que si un pommier dans un grand verger est attaqué par des insectes, il communique via lesracines et le mycélium cette info aux autres arbres à des dizaines de mètres à la ronde pour qu'ilsmodifient le tau de sucre de leurs feuilles du coup moins attractive pour les insectes. On aura donctout intérêt sur notre terrain à favoriser le développement du mycélium en faisant des apports de

matière ligneuse (broyat, branches mortes, feuilles mortes, cartons, journaux) dont il se nourrit, pourrenforcer la résilience de nos plantes.Les champignons comestibles complètent ou même remplacent avantageusement la viande, etnous allons le voir il est bien plus facile de produire un kilo de champignon qu'un kilo de viande. Ilssont riches en fibres, en protéines et en vitamines dont les vitamine D et B. Le shiitake en particulierest riche en vitamine B12 que les végétariens et végétaliens doivent trouver ailleurs que dans laviande. Il est très facile de conserver deux ans les champignons en les déshydratant.L'une des fonctions essentielles des champignons est de décomposer la lignine c'est à dire les fibresdu bois. Pour faire disparaître une souche d'arbre encombrante, au lieu de sortir la hache et lapioche, ou pire, de louer une mini pelleteuse, on peut tout simplement inoculer la souche avec dumycélium et tant qu'à faire d'un type de champignon comestible (shiitake sur chêne, boulot oucerisier/bigareautier et pleurote sur peuplier). La décomposition de la souche sera grandementaccélérée et sans effort. Les abeilles sont très friandes de mycélium comme on peut s'en rendre compte en plaçant du brfautour d'une ruche, et il semblerait que cela renforce leur système immunitaire. Elles en ont bienbesoin par les temps qui courent!Contrairement aux plantes, les champignons absorbent comme nous de l'oxygène, et rejettent du gazcarbonique. On gagne donc à en faire pousser dans une serre pour augmenter les rendements.

Pour toutes ces raisons et bien d'autres, les champignons sont les amis des permaculteurs.

La recommandation sur un terrain en permaculture étant d'y consacrer la moitié de la surfacecouverte en arbres, que l'on dispose d'un balcon, un petit ou un grand terrain, on verra tôt ou tardarriver les champignons sans rien faire. C'est le cas chez moi, mais pour en tirer une quantité denourriture significative, on gagne à les cultiver.

b) culture du shiitake en extérieur:Le shiitake également appelé lentin de chêne est un champignon d'origine Japonaise des plussavoureux. Tant qu'à faire, autant s'intéresser à ceux-là! Jean-Pierre nous en avait préparé au repasdu 15 janvier dernier. Inutile de perdre son temps avec les kits champignons pré inoculés sur unbloc de polystyrène que l'on trouve dans le commerce. Les chances de rentabiliser son kit enproduisant une vingtaine d'euros de champignon sont quasi nulles.

Le shiitake est fait pour pousser avant tout sur des branches de chêne , et à la rigueur sur dubouleau ou du cerisier, mais la production sera plus conséquente sur du chêne. On débite des boutsde 10 à 20cm de diamètre, et de 90cm de long, pas plus. Lors de mes premiers essais, je me suis faitavoir par un détail qui m'avait échappé. Les champignons décomposent la lignine, mais uniquement

sur les arbres morts. Tant qu'ils sont en forme, les arbres ont un mécanisme de défense qui lesprotègent des attaques prématurées de champignons. Il faut donc attendre trois mois avantd’inoculer du mycélium sur une branche qui vient d'être coupée sur un arbre saint. Et pasbeaucoup plus car alors, on risque de voir la branche colonisée majoritairement par d'autresmoisissures. Premier arrivé, premier servi. J'ai coupé des branches de chêne en Janvier quej'inoculerai en Avril. La meilleure période pour inoculer est en hiver entre Décembre et Avril.Compter alors une paire d'années après inoculation pour la première récolte. La nature n'est paspressée! On peut ensuite compter sur une récolte pendant 4 à 10 ans selon que l'on force ou non lafructification. Ne pas oublier donc de ré inoculer toutes les quelques années de nouvelles bûchespour ne pas attendre à nouveau deux ans.

La méthode la plus rependue pour introduire le mycélium est d'utiliser des chevilles en bois préinoculées, reconnaissables à leur aspect duveteux blanc :

On en achète un petit lot pré inoculé que l'on propage ensuite sur des chevilles en bois ordinairespour le bricolage, mais comme je l'ai déjà fait, nous ne devrions plus jamais avoir à acheter de lotsinoculés, et nous ferons en sorte que plusieurs personnes aient du mycélium propageable dansle groupe à tout moment. On trouve des sacs de 1000 chevilles bon marché vendus en ligne. C'estbeaucoup, mais on utilise facilement 50 chevilles par bûche de chêne.- bien se laver les mains pour ne pas contaminer les chevilles- prendre un grand bocal propre - pasteuriser une heure le lot de 1000 chevilles à la vapeur dans une cocote minute par exemple.- laisser refroidir

- transvaser en égouttant bien 3 louches de chevilles de la cocote minute vers le bocal vide- laisser tomber dans le bocal deux chevilles déjà inoculées en évitant de les toucher- recommencer 3 louches, 2 chevilles etc et remplir ainsi le bocal.

- poser un couvercle sur le bocal sans le visser (il faut un peu d'air mais empêcher le reste d'entrer)- placer le bocal loin de la lumière directe dans un lieu entre 15 et 25 degrés- attendre 3 semaines que le mycélium colonise tout le bocal.

Les mèches sont alors prêtes pour inoculer les bûches de chêne.- creuser des trous du diamètre des mèches en ligne espacés de 15cm - faire d'autres lignes pour couvrir tout le tour de la bûche- décaler le premier trou sur chaque ligne pour qu'ils soient en quinconce, et tous espacés de 15cm- enfoncer les mèches inoculées dans les trous avec un maillet- boucher les trous au pinceau avec de la cire d'abeille ou de la paraffine chauffée au bain marie

- la petite couche de cire empêche la contamination par des moisissures et l'évaporation- on peut aussi badigeonner à la cire les faces latérales des bûches pour éviter l'évaporation- placer enfin les bûches en croisillon à l'abri du soleil sous des arbres par exemple- ou encore en V sous une bâche- ou appuyés contre un mure nord ou sous un auvent.- ou à l'horizontal sur deux bouts de bois posés par terre pour éviter le contact direct avec la terre

Les bûches doivent rester humides en été, donc penser à les arroser de temps en temps. Unbrumisateur avec un timer fait aussi l'affaire, mais quelques bouteilles en plastique avec un petittrou en goutte à goutte accrochées au dessus d'une pile en croisillon (1ere exemple ci-dessus)suffisent comme l'a indiqué Simon dans la salle.Les limaces aiment aussi les champignons donc bien surveiller au moment de la fructification. Enlaissant faire la nature, on obtiendra une fructification par an, mais il est possible d'en provoquerune forcée toutes les cinq semaines pendant les mois assez chauds. Pour cela, on frappe les bûchesavec un grand coup de maillet puis on les plonge une nuit ou 24 heures totalement immergées dansun bac ou des bidons remplis d'eau froide.

Le mycélium pense alors que l'arbre sur lequel il est installé vient de tomber dans une zone humide.Toutes les conditions sont réunies pour qu'il démarre son festin.

c) culture du shiitake en intérieurOn peut aussi allouer un placard, un bout de garage ou de cave à la production de champignons. Ilfaut quand même un peu de lumière pour le shiitake ou la pleurote, donc veiller à ce que la porte duplacard reste entre ouverte, ou que la cave ait une lucarne. Si la température reste au dessus de 15degrés C, on pourra produire en continue toute l'année.On peut modifier la méthode précédente en réduisant le nombre, et la longueur des bûches à 30cmpour qu'elles soient plus adaptées à un espace restreint. L'empilement des bûches peut se faire dansun bac avec un goutte à goutte au dessus pour apporter de l'humidité.

Si on ne peut pas se procurer de bûches de chêne, on remplace par un substrat paille+sciure dechêne stérilisée (à tester), puis enfermé dans des sacs en plastique. Se référer au paragraphe« culture des pleurotes en intérieur » pour les détails.

d) culture des pleurotes en extérieurLes pleurotes se déclinent sous différentes couleurs et saveurs :

Les méthodes de culture décrite plus haut pour le shiitake fonctionne également pour les pleurotes,comme a pu le constater JP de Sainte Maure. On se procure dans ce cas des chevilles inoculées avecdu mycélium de pleurote que nous commençons aussi à propager dans notre groupe, et on remplaceles bûches de chêne par du peuplier. On peut aussi inoculer directement un tronc de peuplier coupéquelques mois auparavant. Là aussi, respecter la période d'au moins trois mois pour que lemycélium ne soit pas attaqué par les défenses de l'arbre.

e) culture de pleurote en intérieurOn peut aussi allouer un placard, un bout de garage ou de cave à la production de pleurotes, avecdes bûches courtes de peupliers comme ici :

Certains remplacent la méthode efficace mais un peu fastidieuse des mèches en bois, par de lasciure inoculée ou de la sciure+paille qu'ils forcent avec des doigts bien propres dans les trous.D'autres scient la bûche sur toute la longueur, déposent de la sciure inoculée au milieu, referment lesandwich puis ligaturent.

Nous avons projeté à la séance cette vidéo montrant la culture de pleurote en Afrique dans des sacsplastique, qui peut être reprise quasi intégralement chez nous en remplaçant les feuilles de bananierspar de la paille, et en adaptant le nombre de sacs à nos besoins.https://www.youtube.com/watch?v=D0RZ8HAC4jU

On voit bien comment la production à petite échelle de champignons comme la pleurote, mais aussila micro-verdure (cf compte rendu de décembre) peuvent fournir un moyen de subsistance auxpersonnes sans ressources, leur évitant ainsi de mendier une aide à l'état, mais aussi garantir unesource significative de nourriture pour toute la famille. L'apparente pénurie engendrée par le

système financier n'est qu'une illusion. Quelques précisions de langage pour cette vidéo:- marmelade = confiture (pour nourrir le mycélium avec du sucre)- lime = calcaire/craie (utilisable en option pour rendre le substrat alcalin propice aux champignons)- 25% = 25 degrésIls doivent humidifier les sacs avec un vaporisateur (pour laver les vitres) trois fois par jours. Cheznous, une fois suffit, à moins de vouloir le faire de manière commerciale, auquel cas, investir dansun brumisateur+timer.La stérilisation des sacs peut évidemment s'effectuer dans un ustensile plus petit comme unelessiveuse ou même une cocote minute.Certains on fait remarquer fort justement que chaleur + plastique + nourriture ne font pas bonménage. On peut effectivement stériliser la paille et les sacs séparément, puis transférer la pailledans les sacs une fois tiède, mais attention alors de respecter des conditions d'hygiène strictes.

Cette autre vidéo donne sur un ton plus comique des explications cependant très claires pour semettre en confiance et démarrer à toute petite échelle en intérieur la culture de pleurotes sur unsubstrat paille + marc de café :https://www.youtube.com/watch?v=9nJDlAFpy_sLe micro-onde que normalement tout le monde a jeté après le dossier du mois dernier sur les ondes(si si!) peut être remplacé par une cocote-minute ou un cuiseur vapeur.

Loïc nous a détaillé la méthode permettant de propager du mycélium de pleurote, et différentssubstrats/contenants utilisables.

f) Propagation de blanc de pleurotesOn utilise du carton pour propager le mycélium en grande quantité qui servira ensuite à inoculerbeaucoup de substrat pour la production de champignons. Attention aux cartons en provenanced'Asie qui sont souvent traités. Normalement, il n'y a pas de problème avec les cartons enprovenance d'Europe ou d'Amérique du Nord. On découpe le carton en petits carrés de quelquescentimètres que l'on stérilise à la vapeur pendant plus d'une heure. En théorie, on pourrait se passerde cette étape car sur du carton, pas grand-chose ne pousse à part le mycélium, auquel cas, onlaisserait seulement tremper le carton quelques heures dans l'eau pour qu'il se détache facilement.

On se lave abondamment les mains (certains disent à l'alcool), puis on sépare la partie alvéolée de lapartie plate des bouts de cartons qui contient souvent des inscriptions. Seule la couche médiane avecdes alvéoles sera utilisée par la suite. On lave des pots et on commence l'empilement alterné de

carton et de bouts de pleurotes achetés récemment au marché. On peut remplacer les bouts depleurotes par des bouts de cartons couverts de mycélium et ainsi propager à l'infini.

On ne visse pas les couvercles mais on les pose simplement sur les récipients pour laisser entrer unpeu d'air. On peut insérer une feuille de papier comme ci-dessous pour filtrer. Au bout de quelquesjours, le blanc colonise tout le carton. Penser à rajouter de l'eau s'il devient trop sec.

g) Différents substrats pour la culture proprement dite- bûches- paille seule- marc de café seul- paille + marc de café - paille + sciure- papier enroulé, vieux bottin, journaux- broyat (de chêne pour shiitake ou de peuplier pour la pleurote)- tiges ou cocotes de mais décortiquées.- roseaux- et bien d'autres combinaisons à découvrir en expérimentant

La paille est plus facile à manier si on la coupe en petits morceaux avec ciseaux/cisailles ou en lapassant au broyeur ou sous la tondeuse

h) différents contenants- sacs plastique transparents ou opaques- bocaux- bouteilles plastiques- pots- seaux- bacs

On ferme raisonnablement hermétiquement ces contenants pendant la phase de colonisation, quiprend environ trois semaines. Ensuite, une fois que les champignons apparaissent, leur croissanceest très rapide (4 jours environ). Après la récolte, le substrat est utilisé comme compost aujardin. Rien ne se perd!

i) seaux de mycélium liquide jetés en vracEt pour finir voici une méthode plus naturelle pour ceux qui appliquent la permaculture sur leurterrain depuis plusieurs années, avec donc beaucoup d'arbres pour faire de l'ombre et de broyat et oupaillage au sol pour retenir l'humidité. Comme c'est le milieu de prédilection des champignons dansla nature, on pourra se passer d'une bonne partie des manipulations décrites jusqu'à présent. On va jeter de grands seaux d'eau riches en mycélium de pleurote ou autre dans les endroitsombragés et paillés. Pour cela, on récupère quelques restes de pleurotes fraîches que l'on passe aumixer avec un peu de sciure et d'eau. On verse dans un seau rempli d'eau. On ajoute un peu deconfiture pour nourrir les spores, et on laisse entre une nuit et 24 heures les spores se multiplierdans le seau en laissant tremper au fond du seau un tube relié à un petit compresseur comme dansles aquarium. Les spores ont besoin d'oxygène. C'est la même méthode que pour confectionner ducompost liquide à partir d'une poignée de compost classique. On peut alors se servir d'un dixièmedu seau pour ensemencer un autre seau, et ainsi de suite à l'infini. Tout devient abondance à partirdu moment ou l'on favorise la vie au lieu de luter contre elle (pasteurisation).Plus question alors de perdre son temps à stériliser nos petits pots dans la crainte qu'une méchantemoisissure concurrente ne vienne réduire notre travail à néant! Si on prélevait une goutte du liquidedans le seau et qu'on la place sous un microscope, on verrait des millions de spores. En se tournantvers le seau, on imaginerait les milliards de gouttes similaires qu'il contient, et les dizaines de seauxduplicables sans effort. Même si un faible pourcentage de ces spores trouvent les conditions propices à former du mycéliumpuis des champignons, on sera quand même dans l'abondance comme le montre cette video d'unpermaculteur qui jette des seaux de mycélium de morille un peu partout sur son terrain. Ses enfantsvont ensuite à la chasse aux morilles façon « œufs de Pâques » :https://www.youtube.com/watch?v=lTFugHA2WaI

4) Patates douces:Normalement, il n'est pas possible de faire pousser des patates douces en pleine terre sous notre climat Aubois. Plusieurs mois chauds supplémentaires dans l'année seraient nécessaires pour les mener à maturité.

Toutefois, on peut contourner cette limitation même en l'absence d'une serre chauffée en lesdémarrant en intérieur des janvier/février.On immobilise la patate douce dans un vase avec des cures dents, pour qu'elle soit immergée àmoitié et on attend patiemment que de la verdure avec des germes se développent pour repiquer enpleine terre après les gelées. Placer un bout de charbon de bois dans le vase pour garder l'eaupropre. On voit ici les expérimentations de Loïc avec différents légumes racines (curcuma, patate doucerouge et patate douce blanche, oca du pérou, gingembre). Trois kilos de patates douces ont étédistribués dans la salle pour les esprits aventureux prêts à emboîter le pas. On en trouve entre autreà la scoop des Viennes à St André.

La récolte 2016 de Françoise et Pierre de Troyes à partir d'un pied acheté confirme que c'est faisable :

Cette année, ils essayent une autre méthode de propagation en ayant bouturé à l'automne un bout de tige dans un pot qui se porte plutôt bien :

Maryse a rassemblé une fiche pour la culture de patates douces disponible ici :https://amicale-sapeurs-pompiers-troyes.fr/perma/annexe/Cultiver%20des%20patates%20douces.pdfEt pour les pommes de terre :https://amicale-sapeurs-pompiers-troyes.fr/perma/annexe/Cultiver%20des%20pommes%20de%20terre.pdf

5) Plantes sauvages comestibles de saison :La mâche ou doucette devient bien charnue en février. Les feuilles de gui continuent de tomber aupied des peupliers et des pommiers qui en sont envahis. Les pâquerettes et les pissenlits sont deretour dans les parcs et gazons. Les feuilles de plantain bien charnues sont faciles à repérer aumilieu de l'herbe basse. Une assiette était à disposition à la séance pour goûter le mélange noix +chatons de noisetier, qui fournit une quantité significative de nourriture en hiver facile à seprocurer. Il contient des protéines, un peu de sucre avec le pollen sur les chatons, et de matièregrasse avec les noix. Ces noix permettent de faire passer un grand nombre d'aliments qui mangésseuls seraient peu attractifs.

C'est le moment de déterrer les racines de topinambours que l'on aura pas manqué d'implanter ici et là sur notre terrain ou sur le bord d'un chemin. Ils n'ont pas besoin de terre spécialement bien travaillée. Je connais un endroit où ils forment chaque année de grandes plaques dans un champ où ils sont abandonnés depuis plus de trente ans. On en plante un et on se retrouve avec plusieurs mètres carrés dix ans plus tard. Ils signalent leur présence en hiver grâce aux longs tubes desséchés de 2 à 3 mètres qui ne se décomposera pas complètement avant quelques mois. Les bulbes de topinambours ne se conservent pas et il vaut mieux les consommer dans la journée. Pas trop les cuire et ajouter une pincée de bicarbonate pour éviter les gaz. Les longues tiges fournissent de la matière pour pailler le jardin.

Les crosnes, même si elles sont originaires du Japon peuvent pousser en plein champ chez nous sans entretient, mais leurs tiges plus petites se désagrègent dès l'automne. On doit donc marquer

leur présence pour les retrouver. On les confine d'ailleurs souvent dans une baignoire ou un bac également pour ne pas être envahi. On ajoute alors du sable à la terre pour faciliter le nettoyage des bulbes à la forme bien tarabiscotée. Comme les topinambours, on les récolte au dernier moment avant de les manger cuites.

Bien cordialement

Michel