Concevoir des systèmes de culture agrumicoles agro …...Desmanthus virgatus Photos (F. Le Bellec) : Ces trois espèces végétales ouramment renontrées en vergers d’agrumes sont

De la théorie…

… à la

pratique.

Comment augmenter la biodiversité fonctionnelle au

sein des vergers pour assurer le service écosystémique de

régulation des bio-agresseurs ?

Illustration de la production fruitière intégrée (piégeage de masse des mouches des fruits).

Implantation d’une plante refuge pour les auxiliaires, ici Desmodium intortum, une Fabacée (autre service attendu : fixation d’azote).

Manipulation de la composition de la flore spontanée des enherbements grâce aux pratiques culturales (ici fauchage).

Ressource alimentaire pour les auxiliaires (ici syrphe consommant du pollen).

Haie composée d’espèces endémiques de la Réunion servant de refuge/nourriture aux auxiliaires.

La protection intégrée contre les bio-agresseurs combinée à l’augmentation, en quantité et en qualité, des habitats semi-naturels au sein des parcelles permet d’augmenter l’efficacité de la lutte biologique et de diminuer l’usage des pesticides.

Le projet AGRUM’AIDE propose des modes d’optimisation de la gestion des espaces enherbés des vergers d’agrumes pour qu’ils deviennent de véritables habitats favorables à la faune auxiliaire. Les producteurs sont au centre du projet et impliqués aux différentes étapes du processus d’innovation.

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Concevoir des systèmes de culture agrumicoles

agro-écologiques

Photos : F. Le Bellec (Cirad) sauf 1 et 5 (coccinelle) : A. Franck (Cirad)

Plus d’information : https://cosaq.cirad.fr/projets/agrum-aide

Equipes impliquées dans le projet : CIRAD : F. Le Bellec, A. Ratnadass, M. Rothé et R.M. Payet - INRA : C. Bockstaller - Toulouse INP-ENSAT : J.P. Sarthou - Montpellier SupAgro : S. Kreiter

Par la gestion dans le temps et dans l’espace d’habitats bénéfiques aux

auxiliaires des cultures.

Une histoire de temps

… et D’espaces.

Par la gestion d’habitats bénéfiques aux auxiliaires des cultures comme les

enherbements spontanés.

Comment augmenter la biodiversité fonctionnelle au sein des vergers pour assurer le service écosystémique de

régulation des bio-agresseurs ?

HIER : durant les années 1970 à 2000, les espèces végétales composant les enherbements spontanés des vergers étaient considérées comme des adventices et totalement détruites à l’aide d’herbicides. Cette gestion était peu propice à soutenir la lutte biologique contre les ravageurs des agrumes conduisant, dès lors, à des usages de pesticides importants.

Des enherbements en verger D’agrumes pour

soutenir la lutte biologique

AUJOURD’HUI : depuis les années 2000, les enherbements spontanés ne sont plus considérés comme nuisibles. Cependant, ils sont complètement et très régulièrement fauchés. Cette gestion limite l’impact de cet habitat pour la lutte biologique et conduit, de fait, à utiliser des pesticides pour lutter contre les ravageurs.

Enherbement spontané d’un verger d’agrumes

HYPOTHESE : Le maintien d’un habitat peu perturbé au sein d’un verger permet d’augmenter l’efficacité de la lutte biologique et de diminuer l’usage des pesticides.

la gestion De l’enherbement Des vergers

D’agrumes

DEMAIN : augmenter et maintenir une fonctionnalité permanente des enherbe-ments spontanés des vergers pour soutenir la lutte biologique sont les objectifs de la gestion de cet habitat. Le projet Agrum’Aide apporte des clés pour cette gestion de demain.

► L’approche fonctionnelle (étude des traits fonctionnels des espèces végétales de la flore spontanée) permet de prédire la composition des enherbements face à différents modes de gestion : donc de supprimer ou de favoriser des espèces végétales de ces communautés.

Les principaux résultats

du projet agrum’aiDe

► La diversité floristique contenue dans les enherbements –quel que soit le mode de gestion de l’enherbement - permet de porter en abondance des traits fonctionnels propices à la fourniture d’habitats et de nourriture à deux prédateurs généralistes (coccinelles et phytoséiides) susceptibles de réguler les ravageurs des agrumes.

► Pour garantir ce service écosystémique de bio-régulation des ravageurs en permanence, les tactiques de gestion doivent permettre de créer des habitats refuges de transition pour les auxiliaires. Ceci implique une différenciation dans le temps et dans l’espace des interventions de gestion des enherbements.

Photo : F. Le Bellec (Cirad)



Les espèces végétales composant les enherbements

spontanés des vergers d’agrumes à la Réunion sont-elles ou non des

adventices ?


La gestion des adventices* en verger : une

question de compromis

Une fourmi et une coccinelle se nourrissent de nectar extra-floral de Desmanthus virgatus

Photos (F. Le Bellec) : Ces trois espèces végétales couramment rencontrées en vergers d’agrumes sont souvent considérées comme des adventices alors qu’elles contribuent largement à l’hébergement et à la fourniture de nourriture aux auxiliaires des vergers.

tactiques De gestion De l’enherbement Des

vergers pour soutenir la lutte biologique

Oui, non, ça dépend… Pas simple de trancher ! Souvent envahissantes, ces

espèces végétales, pour la plupart exotiques, peuvent pourtant s’avérer très utiles

notamment pour la lutte biologique contre les ravageurs.

La pubescence modérée d’Ageratum conyzoides est particulièrement favorable aux acariens prédateurs de la famille des Phytoséiides.

Les syrphes affectionnent particulièrement le pollen des fleurs de Raphanus raphanistrum

Figure 1 : Période nécessaire à la floraison des différentes espèces étudiées (site CIRAD de St Pierre) en été et en hiver (en nombre de jours après intervention (JAI), après une fauche). Les espèces dont les barres ne sont pas représentées n’ont pas fleuri dans le temps de l’expérimentation. La ligne pointillée verticale simule une intervention de gestion sur le couvert à 60 jours. En été, dans ce cas, seules 2 espèces auraient eu le temps de fleurir, contre 4 espèces en hiver. Les espèces présentées sont (T.z.) Trichodesma zeylanicum ; (T.l.) Termanus labialis ; (S.a.) Sorghum arundinaceum ; (S.ac.) Sida acuta ; (M.p.) Melochia pyramidata ; (M.c.) Malvastrumcoromandelianum ; (I.o.) Ipomoea obscura ; (I.e.) Ipomoea eriocarpa ; (E.h.) Euphorbiaheterophylla ; (D.v.) Desmanthus virgatus ; (C.r.) Cyperus rotundus ; (C.h.) Cardiospermumhalicacabum; (B.p.) Bidens pilosa ; (B. d.) Boerhavia diffusa ; (A.v.) Amaranthus viridis ; (A.m.) Argemone mexicana. Résultats de la thèse de Marie Rothé (2017).

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Pour permettre à la flore spontanée d’assurer son rôle d’hébergement et de fourniture de nourriture aux auxiliaires des vergers, la fréquence d’entretien doit être réfléchie. La figure 2 représente les différentes zones dont la gestion doit être différenciée. Si les interventions sont trop fréquentes, la plupart des espèces n’ont pas le temps d’assurer le service demandé (voir figure 1).

Figure 2 : Les différentes zones enherbées d’un verger. La zone 1 correspond à l’aplomb de la frondaison de l’arbre, la zone 2 au rang (avec souvent un système d’irrigation en place) et la zone 3 à l’inter-rang et au pourtour de la parcelle.

Sous la frondaison, l’entretien est généralement manuel pour éviter toute compétition : ici les espèces sont considérées comme des adventices !

Sur le rang, entre les arbres, l’entretien est généralement mécanique. Des espèces peuvent aussi être semées (du trèfle ou de la luzerne par exemple).

Entre les rangs d’arbres, l’entretien est généralement mécanique. Pour permettre aux auxiliaires de bénéficier en permanence d’un habitat non perturbé, la fauche est décalée dans le temps d’un mois, un rang sur deux.

Fauchage de l’enherbementFauchage de

l’enherbement

*Adventices : se dit d’une plante poussant à l’état spontané dans une culture et entrant en compétition (pour l’eau, la lumière…) avec celle-ci.

Hiver

Eté

JAI JAI


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Concevoir des systèmes de culture agrumicoles agro …...Desmanthus virgatus Photos (F. Le Bellec) : Ces trois espèces végétales ouramment renontrées en vergers d’agrumes sont