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MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE MINISTÈRE DE LA COHÉSION DES TERRITOIRES CONCOURS PROFESSIONNEL DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR PRINCIPAL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE Session 2018 SPÉCIALITÉ : Techniques générales Durée : 2 heures – coefficient 3 Ce sujet comporte 1 page de garde, 1 page de sujet, 1 page de liste des documents, et 15 pages de documents. Concours professionnel TSPDD - session 2018 - page 1 sur 18

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MINISTÈRE DE LA TRANSITIONÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE

MINISTÈRE DE LA COHÉSIONDES TERRITOIRES

CONCOURS PROFESSIONNEL DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR

PRINCIPALDU DÉVELOPPEMENT DURABLE

Session 2018

SPÉCIALITÉ : Techniques générales

Durée : 2 heures – coefficient 3

Ce sujet comporte 1 page de garde, 1 page de sujet, 1 page de liste des documents,et 15 pages de documents.

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ATTENTION !

Lisez attentivement les instructions qui suivent avant de commencer l’épreuve.

Cette épreuve consiste à répondre aux quatre questions suivantes à partir des documents figurant dans le dossier joint. Ces questions sont de difficultés croissantes.

Une attention particulière sera portée au choix du vocabulaire et aux qualités orthographiques et grammaticales.

Question 1 : (entre 5 et 10 lignes)Rappelez ce qu'est un risque majeur. Indiquez certaines des conséquences induites par les risques majeurs sur l'activité économique et sociale.

Question 2 : (entre 5 et 10 lignes)Présentez les principaux objectifs de la politique de prévention des risques majeurs. Rappelez ce qu'est un plan de prévention des risques naturels (PPRN) et ses principales visées.

Question 3 : (entre 10 et 20 lignes)Expliquez quels rôles tiennent l’État et les collectivités territoriales dans la politique de prévention des risques majeurs. Donnez un exemple concret.

Question 4 : (entre 10 et 20 lignes)Le plan de prévention des risques naturels (PPRN) de la ville de A... est en cours de révision notamment suite à des épisodes de crues au cours des dernières années, ce qui va donner lieu à un nouveau zonage des risques. Le maire de cette commune souhaite avoir des informations sur les conséquences du classement en zones "d'aléa fort" sur l'urbanisation future de la commune. Votre chef d'unité vous demande des éléments en vue d'une réunion avec le maire de la commune de A... ainsi que quelques exemples de solutions d'aménagement déjà mises en œuvre pour limiter la vulnérabilité des constructions existantes.

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Ce dossier comprend 4 documents.

Document 1 : Extrait du guide général des Plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPRN) - 7 pages

Document 2 : Extrait du rapport "La démarche française - Prévention des risques majeurs" - 5 pages

Document 3 : Extrait du code de l'environnement - "Prévention des pollutions, des risques et des nuisances" - 2 pages

Document 4 : "Inondations, crues... Quel impact pour l'économie francilienne ? " - Article du journal "20 minutes" - 3 juin 2016 - 1 page

RAPPEL :Aucune signature ou signe distinctif ne doivent apparaître dans votre compositionsous peine d’exclusion du concours.

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5. Du zonage réglementaire « brut » au zonage réglementaireLa finalisation des études techniques se traduit par :� la superposition des aléas et des enjeux ;

� la réalisation du plan de zonage « brut » par l’application des principes de délimitation ;

� l’identification des points incontournables et la prise en compte du contexte local. Ces différentes étapes serviront de base de travail et de discussion pour l’élaboration du zonage réglementaire définitif.

5.1 Les principes de délimitation du zonage « brut »L’élaboration du zonage réglementaire doit se faire sous la responsabilité directe du service instructeur du PPRN, en collaboration étroite avec le bureau d’études qui a réalisé les études d’aléa.

Le plan délimite les zones dans lesquelles sont applicables des interdictions ou des prescriptions réglementaires homogènes sur les projets, et/ou des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde, ainsi que des mesures sur les biens et activités existants. Conventionnellement, ces zones sont définies sur des critères de constructibilité ou d’usage des sols, mais dans un second temps, elles peuvent l’être également sur des critères de danger. Ceci conduit à considérer deux types de zones, les unes inconstructibles, dites « rouges », les autres constructibles sous conditions, dites « bleues ». Dans chacune de ces zones, des mesures adaptées relatives à d’autres types d’occupation du sol, ou des mesures de prévention collective, pourront être prescrites.

5.1.1 Les principes générauxLa délimitation des différentes zones définissant le zonage brut s'appuie et se justifie par l'application des principes généraux suivants :

� Dans les espaces urbanisés :

� dans les zones d’aléa fort et très fort, en raison de la nature et de l'intensité de l'aléa, le principe consiste à interdire toute nouvelle construction, à l’exception des zones exposées aux séismes (hors zones de failles sismiquement actives débouchant en surface) et au retrait-gonflement des argiles pour lesquelles des prescriptions constructives permettront de limiter les dommages et les risques. Des constructions seront toutefois possibles à certaines conditions dans les centres urbains et les zones urbaines denses, sous réserve du respect de prescriptions ;� dans les zones d’aléa moyen et faible, les projets devront respecter des prescriptions. Il sera cependant possible selon le contexte local et les enjeux d’interdire certaines constructions.

� Dans les espaces non urbanisés exposés au risque et quelque soit le niveau d’aléa, le principe consisteà interdire les nouvelles constructions.

Par ailleurs, en application des articles L. 562-1-II-2° et R. 562-3 du code de l'environnement, on y ajoutera les zones non directement exposées, où certains aménagements ou constructions qui pourraient aggraver les risques feront l’objet d’interdictions ou de prescriptions, et qui devront in fine être classées en zones rouges ou bleues.

**********

4.3 Titre II - La réglementation des projetsArticle L. 562-1 du code de l'environnementII– Ces plans ont pour objet, en tant que de besoin :

1° de délimiter les zones [...], d'y interdire tout type de construction, d'ouvrage, d'amé-nagement ou d'exploitation agricole, forestière, artisanale, commerciale ou industrielle ou, dans le cas où des constructions, ouvrages, aménagements ou exploitations agricoles, forestières, artisanales, commerciales ou industrielles, notamment afin de ne pas aggraver le risque pour les vies humaines, pourraient y être autorisés, prescrire les conditions dans lesquelles ils doivent être réalisés, utilisés ou exploités ;

2° de délimiter les zones [...] et y prévoir des mesures d'interdiction ou des prescriptions telles que prévues au 1°.

Plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPRN) - Guide général - Extrait Document 1 - page 1 sur 7

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La notion de projet

La notion de projet renvoie essentiellement à tout projet nécessitant une déclaration préalable ou l’obtention d’un permis de construire. Elle désigne par conséquent :� les projets nouveaux, au sens de l’article L. 562-1-II-1° et 2° du code de l'environnement ;

� les projets d’extensions, de changement de destination, de démolitions/reconstructions ou dereconstruction après sinistre des biens existants.

Le règlement prescrit les conditions dans lesquelles les projets de construction, d’ouvrage, d’amé-nagement ou d’exploitation agricole, forestière, artisanale, commerciale ou industrielle doivent être réalisés, utilisés ou exploités.

Dans le cadre du PPRN, il est retenu que : � les conditions de réalisation se traduisent par la mise en œuvre de règles d’urbanisme et/ou deconstructions ;

� l’utilisation correspond à la destination, à la vocation (des sols par exemple). Il s’agit de règlesrelatives à l’affectation et aux différents usages possibles pour les constructions (ou parties) ;

� l’exploitation précise plutôt les conditions de fonctionnement d’une activité agricole, industrielle,commerciale ou touristique (période d’ouverture d’un camping par exemple). Il s’agit des règlesrelatives aux pratiques et à la gestion pour les différents usages possibles. Ainsi, le tracé desinfrastructures routières destinées à desservir l’urbanisation nouvelle doit être étudié de manière àréduire autant que possible leur vulnérabilité : imposer la mise en place de panneaux d’information oude systèmes permettant de fermer la voie en cas d’accident, réaliser des ouvrages de protection(murs en gabion, merlons, etc.).

Les règles applicables

Elles sont principalement de deux natures : les règles d’urbanisme et les règles de construction.

Les règles d’urbanisme

L’article L. 101-3 du code de l'urbanisme précise que « la réglementation de l’urbanisme régit l’utilisation qui est faite du sol, en dehors des productions agricoles, notamment la localisation, la desserte, l’implantation et l’architecture des constructions. »

Ces dispositions peuvent notamment se traduire par des mesures touchant la hauteur, le volume, l'emprise au sol, la densité des projets, leur mode d'implantation sur la parcelle (sens de l'écoulement des eaux par exemple), les clôtures, les stationnements, etc.

Les règles d'urbanisme visent aussi la destination des bâtiments.

Les règles de construction

Pour les PPRN, elles sont définies à l'article R. 126-1 du code de la construction et de l'habitation. Elles peuvent porter par exemple sur les fondations, la structure, les matériaux ou les équipements des constructions projetées. La responsabilité de leur mise en application relève de la responsabilité du maître d’ouvrage, du propriétaire, de l’occupant ou de l’utilisateur.

Article R. 126-1 du code de la construction et de l'habitation

Les plans de prévention des risques naturels prévisibles prévus par les articles L. 562-1 à L. 562-6 du code de l'environnement, ou les plans de prévention des risques miniers établis enapplication de l'article 94 du code minier, peuvent fixer des règles particulières deconstruction, d'aménagement et d'exploitation en ce qui concerne la nature et lescaractéristiques des bâtiments ainsi que leurs équipements et installations.

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Principes de réglementation

Afin de limiter les conséquences humaines et économiques des catastrophes naturelles pour la collectivité, le principe à appliquer est l'arrêt du développement de l'urbanisation dans les zones d’aléa fort et sa stricte limitation dans les zones d’expansion des crues. Les projets seront privilégiés en dehors des zones exposées aux aléas et, en cas d’impossibilité, ils ne pourront concerner que des zones d’aléa faible, voire moyen. Ces principes peuvent cependant être modulés en fonction du type d’aléa et du contexte local.

Dans les zones rouges « inconstructibles »

Le principe d’interdiction des nouveaux projets est justifié, lorsque :� l’aléa est fort ou très fort, la sécurité des personnes étant mise en jeu ;

� il existe des alternatives de développement sur d’autres parties du territoire ;

� il n'existe pas de mesure de prévention à prendre pour réduire la vulnérabilité des constructionsfutures ;

� le coût des mesures de prévention est excessif ;

� les projets ou les aménagements ont un impact sur le milieu naturel ou ils aggravent lesrisques. Ainsi, les champs d'expansion des crues, même si l'aléa est faible, seront préservés de touteurbanisation, afin de ne pas aggraver le risque dans le secteur concerné et en aval.

Photographie 13. Bassin de rétention de Saulx-les-Chartreux (Essonne)

Au nord de la commune de Saulx-les-Chartreux (91), un bassin de rétention de 50 hectares permet de protéger la com-mune de Longjumeau des crues de l'Yvette.Source : Géoportail IGN (http://www.geoportaiL. gouv.fr/)

Cependant, d’une façon générale, le PPRN ne doit pas empêcher une gestion raisonnable des zones rouges. Ces zones n’ont pas vocation à être abandonnées et à devenir des friches, mais au contraire à évoluer en tenant compte de leurs aléas et en adaptant les types d’occupation des sols : coulées vertes, terrains de golf, espaces récréatifs, terrains de sport dans les zones les plus inondables par exemple. Aussi, dans le respect des principes déjà énoncés, après concertation avec les acteurs locaux, élus, responsables économiques ou associatifs, certains aménagements pourront être envisagés :

� des projets dans les centres urbains existants, notamment dans les dents creuses, dans lamesure où ils n’exposent pas les personnes à des risques graves, afin de maintenir une viesociale et économique ;

� des projets dans les zones où le risque peut être totalement maîtrisé au préalable, sous réservede ne pas en provoquer de nouveaux et que les travaux correspondants soient clairementidentifiables. C'est le cas des cavités souterraines, lorsqu’elles sont connues et bien délimitées, quipeuvent être comblées ou confortées dans les règles de l'art. Le PPRN devra faire l’objet d’une révisionou d’une modification, après que les travaux aient été réalisés, pour transformer ces zones rouges enzones bleues constructibles ;

� les constructions, sans occupation humaine permanente et strictement nécessaires au maintiend’activités qui contribuent à la bonne gestion du territoire, spécialement les activités agricoles ouforestières, et les terrains de sport ;� certaines infrastructures (réseaux de desserte).

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Pour les constructions, équipements, exploitations déjà autorisés, le PPRN pourra prescrire des conditions de fonctionnement, en particulier des périodes d’ouverture (pour les campings par exemple). Mais rien n’interdit de refuser leur extension, bien que leur fonctionnement soit autorisé sous conditions.

Les conditions de modification de l’existant doivent également être précisées. Elles concernent notamment :

� les réparations ou reconstructions de biens sinistrés, sous réserve que la sécurité des occupantssoit assurée et que la vulnérabilité de ces biens soit diminuée ;

� les travaux et les aménagements du bâti et de ses accès permettant de réduire le risque ;

� la limitation des extensions mesurées.

Dans les zones bleues soumises à prescriptions

Des aménagements ou constructions y sont possibles, sous réserve de prendre des mesures adaptées au risque.

Il s’agit d'un espace urbanisé, où l’aléa, faible ou moyen, peut perturber le fonctionnement social et l’activité économique, ou d'un centre urbain avec un aléa quelquefois non négligeable.

C’est pourquoi il faut porter une attention particulière à ce qui est rendu possible (à adapter en fonction du type d’aléa) :

� aux établissements recevant du public et notamment des personnes à mobilité réduite, despersonnes âgées, des jeunes enfants, des malades ou des handicapés, et aux ouvrages souterrains, comme les parkings collectifs ou individuels, qui pourraient accroître la vulnérabilité des personnes ;

� aux activités industrielles ou commerciales avec un risque de perte d’exploitation importante, unrisque technologique ou de pollution ;

� aux réseaux divers (eau potable, électricité, etc.), bâtiments et centres opérationnels concourant àl’organisation des secours et à la gestion de la crise (hôpitaux, pompiers, centraux téléphoniques,systèmes d’alerte etc.), qui doivent continuer à fonctionner au mieux en période de crise.

Pour ces aménagements, les alternatives d’implantation en dehors des zones exposées seront autant que possible privilégiées.Lorsque les prescriptions portent sur les conditions de construction des ouvrages autorisés, le libellé des règles de construction ne doit pas entrer dans le détail de techniques à mettre en œuvre. Il serait de toute façon difficile de définir a priori les mesures constructives les plus adaptées, parce qu’elles dépendent du projet à réaliser et de bien d’autres facteurs.Ces règles de construction peuvent comprendre des études dont l’objet est de déterminer les conditions de réalisation, d’utilisation ou d’exploitation des projets autorisés (exemple : résistance au courant ou à l’affouillement de fondations pour les inondations).

Photographie 14. Surélévation d'un transformateur électrique à la cote de la zone inondable à Saint-Paul (Réunion

Source : Gérald Garry

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Conformément à l’article R. 563-8 du code de l'environnement, un PPRN prenant en compte le risque sismique « peut, compte tenu des valeurs caractérisant les actions de séismes qu’il retient, fixer des règles de construction mieux adaptées à la nature et à la gravité du risque que les règles définies par les articles R. 563-5 et R. 563-7, sous réserve qu’elles garantissent une protection au moins égale à celle qui résulterait del’application de ces dernières règles. Ces règles de construction concernent notamment la nature et lescaractéristiques des bâtiments, des équipements et des installations ainsi que les mesures techniquespréventives spécifiques ».

Dans le cas particulier des PPR sismiques établis sur la base d’un microzonage sismique (évaluation fine de l’aléa local intégrant les effets de site lithologiques et topographiques et les effets induits), l’objet principal du plan est de réduire la vulnérabilité aux séismes des nouvelles constructions, en prescrivant la prise en compte des spectres de réponse spécifiques issus du microzonage dans l’application des règles de construction parasismiques, en substitution des spectres de réponse de la réglementation nationale, définis par les arrêtés ministériels pris en application des articles R. 563-5 et R. 563-7 du code de l'environnement (et notamment pour les bâtiments, l’arrêté du 22 octobre 2010 modifié relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal »). En effet, le principe même de l’élaboration des spectres spécifiques dans un microzonage sismique est de mieux prendre en compte la réalité de l’aléa local qu’au travers des spectres forfaitaires de la réglementation nationale, qui n’intègrent pas, quant à eux, les effets de site spécifiques aux caractéristiques géologiques et topographiques de la zone d’étude.

Les prescriptions d’urbanisme devront être proportionnées au niveau de risque, réalisables sur le plan économique et technique par le pétitionnaire, et, dans la mesure du possible, rédigées de telle sorte qu’elles permettent pour les nouveaux projets de choisir la solution technique la plus adaptée vis-à-vis des orientations d’urbanisme retenues par les communes.

Exemples de prescriptions pour les inondations :� limiter l’emprise au sol des constructions, installations, stockages et dépôts de toute nature ;

� ne pas faire obstacle à l’écoulement des eaux : les clôtures pleines formant obstacle à l’écoulement des eaux ou les autres structures susceptibles de générer des embâcles peuvent être interdites ou leur construction encadrée ;� ne pas restreindre les champs d’expansion des crues : limiter les remblais, la superficie du bâtiment à construire, etc ;

� fixer une cote minimum pour le premier plancher utilisable d’une construction ;

� interdire les sous-sols ;

� implanter les constructions dans le sens de l’écoulement des eaux ;

� rendre obligatoire un accès utilisable en permanence à un espace refuge. Alors que les règles d’urbanisme font l’objet d’un contrôle de l’autorité compétente au titre de l’appli-cation du droit des sols, les règles générales de construction, y compris celles définies par un PPRN, sont mises en œuvre sous la responsabilité des maîtres d’ouvrage, qui s’y engagent lors du dépôt de demande de permis de construire, et des professionnels chargés de réaliser les projets. Il est donc indispensable de bien distinguer ces deux catégories de prescriptions dans le règlement.

**********

4.5 Titre IV – Mesures sur les biens et activités existantsArticle L. 562-1 du code de l'environnement

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II – Ces plans ont pour objet, en tant que de besoin : [...]4° de définir, dans les zones mentionnées au 1° et au 2°, les mesures relatives à l'amé-nagement, l'utilisation ou l'exploitation des constructions, des ouvrages, des espaces mis en culture ou plantés existants à la date de l'approbation du plan qui doivent être prises par les propriétaires, exploitants ou utilisateurs [...].V.- Les travaux de prévention imposés en application du 4° du II à des biens construits ou aménagés conformément aux dispositions du code de l'urbanisme avant l’approba-tion du plan et mis à la charge des propriétaires, exploitants ou utilisateurs ne peuvent porter que sur des aménagements limités.

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Article R. 562-5 du code de l'environnement

I.- En application du 4° du II de l’article L. 562-1, pour les constructions, les ouvrages ou les espaces mis en culture ou plantés, existant à sa date d’approbation, le plan peut définir des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde.

Toutefois, le plan ne peut pas interdire les travaux d’entretien et de gestion courants des bâtiments implantés antérieurement à l’approbation du plan ou, le cas échéant, à la publication de l’arrêté mentionné à l’article R. 562-6, notamment les aménagements internes, les traitements de façade et la réfection des toitures, sauf s’ils augmentent les risques ou en créent de nouveaux, ou conduisent à une augmentation de la popu-lation exposée.

II.- Les mesures prévues au I peuvent être rendues obligatoires dans un délai de cinq ans pouvant être réduit en cas d’urgence.

III.- En outre, les travaux de prévention imposés à des biens construits ou aménagés conformément aux dispositions du code de l'urbanisme avant l’approbation du plan et mis à la charge des propriétaires, exploitants ou utilisateurs ne peuvent porter que sur des aménagements limités dont le coût est inférieur à 10 % de la valeur vénale ou estimée du bien à la date d’approbation du plan.

Ces mesures sont très différentes en fonction du type d’aléa en présence. Elles peuvent être simples et peu onéreuses, mais elles sont quelquefois impossibles à mettre en œuvre dans les zones de forte sismicité par exemple, dans la mesure où elles demanderaient une reprise complète des bâtiments qui serait d’un coût exorbitant. Il faudra donc les identifier avec discernement, en tenant compte de la nature du risque, tout en gardant à l’esprit qu’elles doivent être pragmatiques, faciles à mettre en œuvre et d’un coût inférieur à 10 % de la valeur vénale ou estimée des biens. Dans certains cas, il sera possible de prescrire directement des mesures ; dans d’autres cas, il sera préférable de prescrire un objectif de performance à atteindre.

Ces mesures restent sous-utilisées aujourd’hui. Elles représentent pourtant un volet d’action important du PPRN pour lesquelles des financements via le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM) sont mobilisables. L’effort doit donc porter sur la définition de mesures adaptées au contexte pour les nombreux biens existants situés dans des zones exposées à des risques naturels.

Figure 9. Schéma relatif à un espace refuge

Zone refuge éventuellement couverte Accès aisé de l'exterieur

Zone refuge Issue de secours

Zone refuge interne au bâtiment

Zone refuge externe au bâtiment

Issue de secours

Accès aisé de l'intérieur

Cote de référence

Cote de référence

Cote de référenceZone refuge

Source : CEREMA

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Prescrire et hiérarchiser les mesures

Lorsque les mesures sont clairement identifiables, elles pourront être hiérarchisées en fonction de leur finalité :� la sécurité des personnes, comme la pose de volets sur les ouvertures des murs exposés auxavalanches ;

� la limitation des dommages aux biens.Dans le cas des inondations, on peut distinguer une troisième catégorie : le retour à la normale. Il peut être prescrit le recours à des matériaux faciles à nettoyer ou à remplacer.

Fixer l’objectif à atteindre plus que la solution techniqueL’hétérogénéité des biens existants ne permet pas toujours de prescrire des mesures identiques à l’échelle de la zone concernée permettant de réduire la vulnérabilité de façon efficace pour chacun des bâtiments. En zone inondable par exemple, les mesures pourront différer suivant la hauteur des bâtiments, leur implantation, les caractéristiques de leurs ouvertures. Aussi est-il, dans ce cas, préférable d’afficher un objectif de performance à atteindre vis-à-vis de la sécurité des personnes, voire de la préservation des biens. Il appartiendra alors à chaque propriétaire d’effectuer un auto-diagnostic du bâtiment, afin de définir les mesures les plus adaptées à l'aléa, telles que la mise en place de batardeaux, l'aménagement ou la création d’un espace refuge accessible de l’intérieur, etc. en fonction de la hauteur d'eau attendue en zone inondable.

Photographie 18. Batardeau

Le batardeau est un dispositif ancien pour se protéger des inondations dans les communes du GardSource : Gérald Garry

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i les événements à risques (séismes, cyclones, accidents, etc.) font régulièrement de nombreuses victimes dans le monde, les dommages restent de moindre importance sur le territoire français. Cependant, les événements que la France a connus

récemment (tempêtes Xynthia, inondations dans les Pyrénées, le Languedoc-Roussillon, le Var, la Somme, feux de forêt dans le Sud, explosion de l’usine AZF de Toulouse) montrent, qu’en de telles situations, les préjudices humains et matériels peuvent être considérables. Plus des deux tiers des 36 000 communes françaises sont exposés à au moins un risque naturel ; 1 Français sur 4 et 1 emploi sur 3 sont aujourd’hui poten-tiellement exposés aux inondations, principal risque majeur national au titre du nombre de personnes concernées et du coût économique des catastrophes. Le risque sismique est le risque le plus redouté en terme de nombre de victimes potentielles, notamment aux Antilles.

La politique française de gestion des risques majeurs vise à répondre à trois objectifs afi n de rendre les personnes et les biens moins exposés et moins vulnérables : prévenir les dommages, réduire leur ampleur et les réparer ; informer les citoyens afi n qu’ils deviennent acteurs dans

cette gestion ; gérer effi cacement les crises et les catastrophes quand

elles surviennent.

La prise en compte des risques dans la société est néces-saire à tous les stades et à tous les niveaux d’organisation. L’expérience de la France dans les domaines de la connais-sance des risques, de leur prévention et de la gestion des catastrophes lui permet, depuis plusieurs années, d’envisager différentes formes de co opération internationale pour répondre aux demandes d’appui ou d’intervention de la part de ses partenaires étrangers.

S

Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la MerMinistère de l’Environnement, de l'Énergie et de la Mer

PRÉVENTION DES RISQUES MAJEURS - LA DÉMARCHE FRANÇAISE

Extrait

Les risques sont regroupés en cinq grandes familles : les risques naturels : inondations, incendies de forêt, séismes,éruptions volcaniques, mouvements de terrain, submersionmarine, avalanches, cyclones, tempêtes ; les risques technologiques : risques industriels, ruptures debarrages et digues, risques nucléaires ; les risques de transports (collectifs et matières dangereuses)sont des risques technologiques. On en fait un cas particuliercar les enjeux varient en fonction de l’endroit où se déroulel’accident ; les risques de la vie quotidienne : accidents domestiques,accidents de la route... ; les risques liés aux confl its1.

Deux critères qualifi ent le risque majeur : une faible fréquence : l’homme et la société peuvent êtred’autant plus enclins à l’ignorer que les catastrophes sont peufréquentes ; une énorme gravité : nombreuses victimes, dommagesimportants aux biens et à l’environnement.

Le risque est la confrontation d’un aléa avec des enjeux. Par exemple, un aléa sismique en plein désert n’est pas un risque à la différence d’un séisme à San Francisco. Le risque majeur se caractérise par de nombreuses victimes, des dommages économiques importants ou par des conséquences néga-tives sur l’environnement et le patrimoine. La société comme l’individu doivent s’organiser pour y faire face. Une échelle

de gravité des dommages a été établie par le ministère du Développement durable. Le tableau ci-dessous répertorie les événements naturels en six classes, de l’incident jusqu’à la catastrophe majeure.

Tous ces risques peuvent survenir sur le territoire national.La prise en compte des risques majeurs implique l’étude des : événements susceptibles de se produire ; aléas et enjeux en présence ; mesures de prévention à mettre en œuvre ; comportements à tenir par les divers échelons de responsables ; procédures d’information des populations concernées.

La gestion des risques répond, ainsi, à une double logique : de prévention pour empêcher l’aléa ou réduire les effetsd’un possible événement sur les personnes et les biens. Cettelogique s’inscrit tout naturellement dans une démarche de déve-loppement durable puisque la prévention s’efforce de réduireles conséquences économiques, sociales et environnementalesd’un développement imprudent de la société, à la différence dela réparation qui, nécessairement, suit une crise ; d’intervention au moment où survient l’événement dom-mageable.Les deux logiques sont complémentaires, car si la préventionn’est pas suffi samment mise en œuvre ou n’est pas économi-quement viable, la société doit se résoudre à assurer la gestionde la crise, puis la réparation de dégâts parfois très importants,voire déplorer des pertes en vies humaines.

Qu’est-ce qu’un risque majeur ?

1 Seules les trois premières catégories de risques font partie de ce qu’on appelle le risque majeur et sont traitées ici. Les risques liés aux confl its sont seulement apparentés aux risques majeurs.

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Les sept principesde la politique de prévention

La connaissance des phénomènes, de l’aléa et du risqueUne connaissance approfondie des risques permet de mieux appréhender les conséquences des phénomènes et de mettre en place des parades appropriées en tenant compte de la vul-nérabilité du site considéré : la connaissance des événements passés, grâce auxrecherches historiques et à la constitution de bases de donnéesd’événements ou de sites, comme la base cavités souterraines,l’inventaire des repères de crues, la cartographie des surfacesinondables et des territoires à risque important d’inondation,l’enquête permanente sur les avalanches, la carte de localisationdes phénomènes avalancheux ou la base de données sur lesfeux de forêts ; les recherches menées par différents services de l’État,Météo-France et de nombreux laboratoires français et euro-péens en vue de percer les mécanismes des phénomènes etd’en prévoir les comportements, qu’il s’agisse des séismes, demouvements de terrains, de feux de forêts, d’inondations, deruptures d’ouvrages hydrauliques ou de phénomènes d’originetechnologique ; les études techniques qui permettent d’établir des cartesd’extension et d’intensité des phénomènes. Ces études per-mettent d’évaluer l’occurrence de certains aléas, voire deprévoir l’apparition d’autres phénomènes quelques heuresou quelques minutes avant qu’ils ne surviennent.

Il est primordial de développer ces axes de recherche et de mettre l’ensemble de cette connaissance à la disposition du plus grand nombre, via internet ou dans le cadre d’une coopération partenariale.

Depuis 2012, le ministère du Développement durable, la Caisse centrale de réassurance (CCR) et la Mission des sociétés d’as-surances pour la connaissance et la prévention des risques naturels (MRN), ont fondé ensemble l’Observatoire national des risques naturels (ONRN).

La surveillance, la prévision et l’alerte

La surveillance permet d’alerter les populations d’un danger par des moyens de diffusion effi caces et adaptés à chaque type de phénomène : la surveillance météorologique, par exemple, est un élé-ment essentiel du dispositif de prévision des orages, des tem-pêtes, des avalanches ou des incendies de forêts ; la surveillance géophysique est également très utile danscertaines zones géographiques. Les mouvements de terrainde grande ampleur et les phénomènes volcaniques sont, euxaussi, surveillés en permanence ; la surveillance hydrologique est indispensable pour anticiperles crues.

Les sites www.vigicrues.gouv.fr et vigilance.meteofrance.com sont les supports de la vigilance nationale. Le centre d'alerte aux tsunamis (CENALT) surveille les tsunamis survenant en Méditerranée occidentale et dans l’Atlantique nord-est.Un nouveau système d'alerte et d'information des populations (SAIP) est en cours de déploiement afi n de moderniser le sys-tème d'alerte actuel.

L’information préventive et l’éducation des populationsChacun concourt par son comportement à la sécurité civile. En France, de nombreuses informations sont accessibles aux citoyens : plusieurs documents sur la connaissance des risques majeurset leurs conséquences pour les personnes, les biens et l’environ-nement sont consultables dans les mairies et relayés sur internet.Ils informent aussi la population sur les mesures de sauvegardeet conduites à tenir. Le portail de la prévention des risquesmajeurs, www.prim.net met à la disposition de chacun desdossiers complets thématiques, l’état des risques majeurs pourchaque commune de France… Ce portail est complété par unsite de cartographie dynamique, www.georisques.gouv.fr ; l’information des citoyens passe également par l’entretien dela mémoire des événements passés. Depuis 2003, la pose et

PRÉVENTION DES RISQUES MAJEURS - LA DÉMARCHE FRANÇAISE Synthèse

Ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer

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l’entretien de repères de crues normalisés matérialisant les laisses de crues pour les débordements de cours d’eau ainsi que les laisses de mer pour les plus fortes submersions marines, pour conserver la mémoire des crues passées, sont obligatoires dans toutes les communes soumises aux inondations ; depuis 2006, la loi rend obligatoire l’information de l’ache-teur ou du locataire (IAL) de tout bien immobilier (bâti ou nonbâti), situé dans une zone d’insécurité ou dans le périmètre d’unplan de prévention des risques naturels ou technologiques ; une information spécifi que aux risques technologiques estégalement mise à disposition des citoyens.

Au titre de l’article 13 de la directive européenne Seveso 2, les industriels ont l’obligation de réaliser, pour les sites industriels à haut risque classés Seveso avec servitude, une action d’information des populations riveraines. Coordonnée par les services de l’État, cette campagne est entièrement fi nan-cée par le générateur de risque et renouvelée tous les cinq ans. À compter du 1er juin 2015, la directive Seveso 3 renforcera l’information du public avec l’obligation de diffuser, sur un site internet dédié, un certain nombre d’informations relatives à chaque site Seveso.

La loi du 30 juillet 2003 a renforcé l’information préventive et créé différentes instances locales, départementales et nationales de concertation. Au niveau national, le Conseil d’orientation pour la prévention des risques naturels majeurs (COPRNM) est chargé de donner des avis et de faire des propositions en matière de prévention des risques naturels. Il réunit des représentants des élus et des services de l’État, des experts, des personnalités qualifi ées de la société civile et des milieux associatifs. Au niveau départemental, les commissions dépar-tementales des risques naturels majeurs (CDRNM) réunissent les acteurs locaux.

Depuis 2004, la sensibilisation aux risques majeurs est offi -ciellement inscrite dans le code de l’éducation. Elle concerne les programmes scolaires des enseignements primaire et secon-daire et fait l’objet d’une validation. Le 13 octobre est la date de la Journée internationale de prévention des catastrophes qui donne lieu à différentes actions locales de sensibilisation.

La prise en compte des risques dans l’aménagement et l’urbanismeAfi n de réduire les dommages lors des catastrophes naturelles, il est nécessaire de maîtriser l’aménagement du territoire, l’utilisa-tion des espaces naturels ou ruraux et la valorisation des espaces

sensibles en milieu urbain, en évitant d’augmenter les enjeux dans les zones à risques et en diminuant la vulnérabilité des zones déjà urbanisées. Les plans de prévention des risques naturels majeurs prévisibles (PPRN) ont cette vocation.

Ce principe constitue le 2e défi de la stratégie nationale de ges-tion des risques d'inondation (SNGRI) adoptée en octobre 2014.Après enquête publique puis approbation préfectorale, les PPRN valent servitude d’utilité publique et sont annexés au plan local d’urbanisme (PLU), qui doit s’y conformer. Dès lors, l’aména-gement sur une commune ne pourra se faire qu’en prenant en compte ces documents ainsi que l'ensemble des connais-sances disponibles en matière de risques. La même démarche s’applique pour les risques technologiques (PPRT) et miniers.

Pour promouvoir la gestion intégrée des risques d’inondations, le plan de gestion des risques d'inondation (PGRI) à l'échelle de chaque grand bassin hydrographique à partir de décembre 2015 et la stratégie locale de gestion des risques d'inondation au niveau local pouvant être déclinée par un PAPI (programme d’actions de prévention contre les inondations), outil de contractualisation entre l’État et les collectivités, constituent des outils privilégiés en cohérence avec les politiques de préservation de l’environnement et d’aménagement du territoire.

La réduction de la vulnérabilitéL’objectif de la mitigation est d’atténuer les dommages en réduisant soit l’intensité de certains aléas (inondations, coulées de boues, avalanches, etc.), soit la vulnérabilité et l'exposition des enjeux (constructions, bâtiments industriels et commerciaux, monuments historiques, sites touristiques, réseaux de télécommunications, d’électricité, d’eau, de com-munication, etc.). La mitigation nécessite notamment la for-mation des différents intervenants (architectes, ingénieurs en génie civil, entrepreneurs, élus et services des collectivités, etc.) en matière de conception et de prise en compte des phénomènes climatiques et géologiques, ainsi que la défi -nition de règles de construction. La couverture des sinistres est comprise dans l’assurance dommage habitation, avec garantie de l’État. Par exemple, au titre du risque sismique aux Antilles françaises, un ambitieux programme de réduction de la vulnérabilité sismique du bâti existant est engagé, le plan séïsme Antilles.

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Annexe 3 Les responsabilités et obligations des acteurs de la prévention des risques naturelsLa responsabilité de l’état et/ou de la collectivité peut être engagée pour absence ou insuffisance de mesures de pré-vention, soit dans le cadre des activités de police générale, soit en matière d’urbanisme. Le tableau suivant précise la répartition de ces responsabilités et les obligations entre les principaux acteurs de la prévention des risques naturels.

Dispositifs de prévention

L’État par l’intermédiaire du préfet de département

La commune sous la responsabilité du maire

Les EPCI en application du principe de spécialité

Les autres collectivités territoriales Propriétaire/exploitant d’un établissement situé dans une zone à risque

Propriétaire/bailleur d’un bien immobilier situé

dans une zone à risqueLes départements La région

Connaissance et analyse du risque

L’État a le devoir d’informer les collecti-vités des risques majeurs présents sur le territoire, grâce au porté à connaissance (PAC).Art. 121-2 du Cu.

Pas d’obligation légale. Toutefois la com-mune ou l’EPCI peut engager des études, à son initiative, pour connaître et localiser les risques sur son territoire. Exception : le recensement et la localisation des cavités souterraines et des marnières sur la com-mune relève de l’obligation des maires.

Art. l 3-6 du CE. Pas d’obligation légale. Certains conseils généraux soutiennent des études et la surveillance des phénomènes.

Art. L3-6 du CE. Respecter les prescriptions du PLU, du PPR et les règles de construction parasismique.

Respecter les règles de construc-tion parasismique.

Gestion du territoire

Délimiter les zones à risque et définir les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde qui incombent tant aux collectivités qu’aux particuliers. Art. L 562-1 à 9 du CE.

Prendre en compte les risques naturels dans les documents de planification. Art. L 123-1 du Cu.

Gérer et entretenir les équipe-ments départementaux, notam-ment, les collèges et les routes départementales. Art. L 3213 du CgCT.

Respecter les prescriptions du PLU, du PPR et les règles de construction parasismique.

Respecter les règles de construc-tion parasismique.

Planification et gestion des événements

Le préfet est directeur des opérations de secours :

� si le maire fait appel au préfet ; � si le maire s’est abstenu de prendre les mesures nécessaires et après mise en demeure ;

� lorsque le problème concerne plusieurs communes ;

� lorsque l’événement entraîne le déclenchement du dispositif ORSEC (art. L 2215-1 du CgCT), préparer et organiser la mise en œuvre des mesures de sauvegarde au niveau départemental.

Décret n° 2005-1157 pris pour application de l’art. 14 de la loi du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile.

Le maire est le directeur des opérations de secours tant que le préfet ne prend pas cette direction. Art. L 2212-2 et 4 du CgCT. Art. 6 de la loi de modernisation de la sécurité civile.

Préparer et organiser la mise en œuvre des mesures de sauvegarde sur la com-mune. Décret n° 2005-1156 pris pour application de l’art.13 de la loi du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile.

Pas d’obligation légale mais possibilité de préparation et d’organisation de la mise en œuvre des mesures de sauvegarde au niveau intercommunal. Décret n° 2005-1156 pris pour application de l’art. 13 de la loi du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile.

Assurer la protection des per-sonnes, de l’environnement et des biens. Loi n° 96-369 du 3 mai 1996, rela-tive aux services d’incendie et de secours.

Bien que non obligatoire, certains conseils généraux soutiennent la réalisation d’un plan communal de sauvegarde (PCS).

Pas d’obligation légale mais pos-sibilité de préparation et d’organi-sation de la mise en œuvre des mesures de sauvegarde au niveau intercommunal. Décret n° 2005-1156 pris pour application de l’art. 13 de la loi du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile.

Information préventive

Informer les maires des communes dont le territoire est concerné par des risques naturels. Art. L 121-2 du Cu et R 125-11 du CE.

Arrêter la liste des communes soumises à l’obligation d’information des acquéreurs et locataires (IAL). Art. L 125-5 du CE.

Conduire l’information préventive des habitants de la commune, au moins une fois tous les 5 ans et tous les 2 ans pour les communes dotées d’un plan de pré-vention des risques naturels. Art. 125-du CE.

Mettre à disposition le dossier commu-nal d’information pour établir l’état des risques (IAL). Art. L 125-5 et R 125-24 et 25 du CE.

Inventorier et matérialiser les repères de crue. Art. L 563-3 du CE.

Pas d’obligation légale. Néanmoins, certains EPCI et conseils généraux sou-tiennent de nombreuses actions d’infor-mation préventive.

Pas d’obligation légale. Néanmoins, certains EPCI et conseils généraux soutiennent de nombreuses actions d’information préventive.

Procéder à l’affichage obligatoire s’il s’agit d’un camping ou d’un établissement accueillant plus de 50 personnes ou comportant plus de 15 logements.

Établir l’état des risques prescrit au titre de l’IAL et l’annexer au contrat de vente, ou au bail s’il s’agit d’une location (même saisonnière).

Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie

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Annexe 4 Les outils réglementaires de la prévention des risques naturelsAu-delà des responsabilités et obligations, des outils réglementaires sont à disposition de chacun pour mettre en œuvre les mesures de prévention des risques naturels.

Dispositifs de prévention

À l’échelle départementale sous la responsabilité du préfet

À l’échelle communale sous la responsabilité du maire

Connaissance et analyse du risque

� Réalisation de cartes d’aléas et définition du risque (plan de prévention de risques).

� Réalisation de cartes d’aléas pour intégration dans les PLU en l’absence de PPR.

Gestion du territoire � Élaboration du zonage réglementaire du plan de prévention des risques.

� Imposition de servitudes d’utilité publique. � A posteriori, contrôle de légalité sur les documents d’urbanisme.

� Expropriation/acquisition amiable de biens exposés à un risque majeur.

� Acquisition amiable de biens sinistrés par une catastrophe naturelle.

� Prise en compte des risques naturels dans le PLU (anciennement POS).

� Application du PPR sur la commune. � Délivrance de certificats d’urbanisme, permis de construire et permis d’aménager .

� Expropriation/acquisition amiable de biens exposés à un risque majeur.

� Acquisition amiable de biens sinistrés par une catastrophe naturelle.

Planification et gestion des événements

� Exercice du pouvoir de substitution du préfet. � Exercice du pouvoir de réquisition, si l’urgence le justifie.

� Élaboration du dispositif ORSEC et du plan rouge.

� Exercice du pouvoir de police du maire. � Exercice du pouvoir de réquisition, si l’urgence le justifie.

� Élaboration d’un plan communal de sauvegarde PCS.

Information préventive

� Élaboration du dossier départemental sur les risques majeurs (DDRM) et porté à connaissance auprès des communes concernées.

� Réalisation d’un document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM), de réunions publiques, de campagnes d’affichage.

� Organisation de la libre consultation du dossier communal d’information pour établir l’état des risques (informations acquéreurs/locataires) concernant les biens immobiliers objets d’une transaction.

� Utilisation du modèle plus hautes eaux connues (PHEC) pour matérialiser les repères de crue.

Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie

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Code de l’environnement

Extrait

Livre V – Prévention des pollutions, des risques et des nuisancesTitre VI – Prévention des risques naturels

Chapitre II : Plans de prévention des risques naturels prévisibles

Article L562-1-I.-L’État élabore et met en application des plans de prévention des risques naturels prévisibles tels que les inondations, les mouvements de terrain, les avalanches, les incendies de forêt, les séismes, les éruptions volcaniques, les tempêtes ou les cyclones.II.-Ces plans ont pour objet, en tant que de besoin :

1° De délimiter les zones exposées aux risques, en tenant compte de la nature et de l’intensité du risque encouru, d’y interdire tout type de construction, d’ouvrage, d’aménagement ou d’exploitation agricole, forestière, artisanale, commerciale ou industrielle, notamment afin de ne pas aggraver le risque pour les vies humaines ou, dans le cas où des constructions, ouvrages, aménagements ou exploitations agricoles, forestières, artisanales, commerciales ou industrielles, pourraient y être autorisés, prescrire les conditions dans lesquelles ils doivent être réalisés, utilisés ou exploités ;

2° De délimiter les zones qui ne sont pas directement exposées aux risques mais où des constructions, des ouvrages, des aménagements ou des exploitations agricoles, forestières, artisanales, commerciales ou industrielles pourraient aggraver des risques ou en provoquer de nouveaux et y prévoir des mesures d’interdiction ou des prescriptions telles que prévues au 1° ;

3° De définir les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde qui doivent être prises, dans les zones mentionnées au 1° et au 2°, par les collectivités publiques dans le cadre de leurs compétences, ainsi que celles qui peuvent incomber aux particuliers ;

4° De définir, dans les zones mentionnées au 1° et au 2°, les mesures relatives à l'aménagement, l’utilisation ou l'exploitation des constructions, des ouvrages, des espaces mis en culture ou plantés existants à la date de l’approbation du plan qui doivent être prises par les propriétaires, exploitants ou utilisateurs.

III.-La réalisation des mesures prévues aux 3° et 4° du II peut être rendue obligatoire en fonction de la nature et de l'intensité du risque dans un délai de cinq ans, pouvant être réduit en cas d’urgence. À défaut de mise en conformité dans le délai prescrit, le préfet peut, après mise en demeure non suivie d’effet, ordonner la réalisation de ces mesures aux frais du propriétaire, de l’exploitant ou de l’utilisateur.

IV.-Les mesures de prévention prévues aux 3° et 4° du II, concernant les terrains boisés, lorsqu’elles imposent des règles de gestion et d’exploitation forestière ou la réalisation de travaux de prévention concernant les espaces boisés mis à la charge des propriétaires et exploitants forestiers, publics ou privés, sont prises conformément aux dispositions du titre II du livre III et du livre IV du code forestier.

V.-Les travaux de prévention imposés en application du 4° du II à des biens construits ou aménagés conformément aux dispositions du code de l'urbanisme avant l’approbation du plan et mis à la charge des propriétaires, exploitants ou utilisateurs ne peuvent porter que sur des aménagements limités.

VI. ― Les plans de prévention des risques d’inondation sont compatibles ou rendus compatibles avec les dispositionsdu plan de gestion des risques d’inondation défini à l’article L. 566-7.

VII. ― Des décrets en Conseil d’État définissent en tant que de besoin les modalités de qualification des aléas et desrisques, les règles générales d’interdiction, de limitation et d’encadrement des constructions, de prescription de travauxde réduction de la vulnérabilité, ainsi que d’information des populations, dans les zones exposées aux risques définiespar les plans de prévention des risques naturels prévisibles.

Les projets de décret sont soumis pour avis au conseil d’orientation pour la prévention des risques naturels majeurs.

[…]Article L562-3-Le préfet définit les modalités de la concertation relative à l'élaboration du projet de plan de préventiondes risques naturels prévisibles.

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Sont associés à l’élaboration de ce projet les collectivités territoriales et les établissements publics de coopérationintercommunale concernés.

Après enquête publique réalisée conformément au chapitre III du titre II du livre Ier et après avis des conseilsmunicipaux des communes sur le territoire desquelles il doit s’appliquer, le plan de prévention des risques naturelsprévisibles est approuvé par arrêté préfectoral. Au cours de cette enquête, sont entendus, après avis de leur conseilmunicipal, les maires des communes sur le territoire desquelles le plan doit s’appliquer.

Article L562-4-Le plan de prévention des risques naturels prévisibles approuvé vaut servitude d’utilité publique. Il estannexé au plan local d’urbanisme, conformément à l’article L. 153-60 du code de l’urbanisme.Le plan de prévention des risques naturels prévisibles approuvé fait l’objet d’un affichage en mairie et d’une publicitépar voie de presse locale en vue d’informer les populations concernées.

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INTEMPERIES Transport fluvial et terrestre, agriculture, entreprises du BTP, plusieurs secteurs subissent les inondations en Ile-de-France…Publié le 03/06/16 à 13h00 — Mis à jour le 03/06/16 à 17h06

Paris, 2 juin 2016, la Seine est en crue. — TRISTAN REYNAUD/SIPA

Le manque à gagner n’est pas encore évalué, mais l’économie francilienne va subir des dégâts à cause des inondations dans la région. Avec un niveau de la Seine à presque 6 mètres, le premier secteur concerné est le transport fluvial, en pleine haute saison touristique.

« On a de la perte de chiffre d’affaires qui est liée à l’annulation à la fois des événements sur les embarcations, des promenades avec restauration. C’est un coup dur commercialement, d’autant plus que la crue fait suite aux attentats qui avaient entraîné une baisse d’activité entre 30 et 50 %. A Paris, on transporte chaque année huit millions de touristes sur nos bateaux. Le chiffre d’affaires généré sur la capitale dans la filière est de l’ordre de 500 millions d’euros par an, c’est une activité économique non négligeable », explique le président du Comité des armateurs fluviaux, Didier Léandri.

Des difficultés d’approvisionnementLe secteur du transport de marchandises est aussi impacté par la fermeture de la Seine à la navigation. Didier Léandri évoque notamment les matériaux de construction mais aussi des produits de la grande distribution, certains magasins Franprix, du groupe Casino, ayant recours aux approvisionnements par voie fluviale en région parisienne.

« Des entreprises se retrouvent face à des difficultés économiques en raison de l’enchaînement des événements », a-t-il ajouté, en évoquant les blocages et les difficultés d’approvisionnement en carburant liés aux mouvements sociaux de ces dernières semaines.

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Le trafic ferroviaire fortement impactéDes difficultés sur l’eau, et sur terre également. L’association des utilisateurs de transport de fret abonde : « C’est une accumulation, ces inondations viennent s’ajouter aux grèves et à la pénurie de carburant. Nos adhérents subissent ces préjudices, même si nous ne pouvons pas encore les chiffrer. Actuellement, autant dire que quand des communes sont sous 1,50 mètre d’eau, cela stoppe toute activité. » Le plus important dépôt fret d’Ile-de-France, situé à Valenton, est rendu inaccessible à cause d’inondations, « impactant le trafic ferroviaire de marchandises », explique la SNCF Réseau.

La Fédération française du bâtiment signale également des problèmes de routes coupées et des difficultés d’approvisionnement, notamment en Seine-et-Marne.

Le représentant local du BTP précise « qu’il n’y a rien de catastrophique pour les entreprises elles-mêmes, aucune n’est bloquée. Mais certains entrepôts ont été inondés, donc nous avons mis en place un numéro d’appel et plusieurs directeurs nous ont signalé être sur le qui-vive depuis cette nuit. »

Des entreprises métallurgiques à l’arrêtDans le même département, ce sont les entreprises de métallurgie qui inquiète. L’Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie de la Seine-et-Marne manque encore d’informations chiffrées, mais « plusieurs entreprises sont à l’arrêt à cause de l’eau qui s’est infiltrée dans les outils de production ».Enfin, toujours dans le 77, en alerte rouge jeudi et toujours en alerte orange ce vendredi, la Chambre de commerce et d’industrie a mis en place une cellule de crise « SOS Inondations » afin de venir en aide aux commerçants et restaurateurs sinistrés : « Nous aurons une vision plus claire des besoins et attentes des entreprises en début d’après-midi », indique l’organisme. La CCI duVal-de-Marne a également mis en place un dispositif d’urgence.

L’agriculture et l’élevage concernésLa Chambre interdépartementale d’Agriculture, la FDSEA et les Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France ont indiqué dans un communiqué que dans les grandes cultures de blé, d’orge ou d’avoine, « de nombreux hectares de céréales sont versés ». Le pois de printemps « est asphyxié et devient jaune », tandis que des maladies se développent notamment dans laféverole, selon la profession. Les producteurs situés dans les vallées de la Mauldre, de l’Yvette et de la Seine ont été lesplus touchés.

« Les arboriculteurs comme à Vernouillet, dans les Yvelines, subissent une perte totale de leur production », soulignent les organisations professionnelles. Enfin, les éleveurs subissent eux aussi les conséquences des intempéries avec de« fortes pertes de fourrages, des pâtures d’été aux foins de cet hiver », ce qui va les contraindre à acheter de la nourriture pour leurs bêtes.

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