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CONFERENCE OUEST AFRICAINE
SUR LA VIANDE DE BROUSSE
THEME : ABORDER LA CRISE DE LA VIANDE DE
BROUSSE EN AFRIQUE
22 – 24 FEVRIER 2005
ERATA HOTEL, ACCRA - GHANA
COMPTE RENDU DES
TRAVAUX DE LA CONFERENCE
PREPARE PAR
GHANA WILDLIFE SOCIETY
ORGANISATEURS : FAO, GHANA WILDLIFE SOCIETY,
CONSERVATION INTERNATIONAL-GHANA
SPONSORS : WWF INTERNATIONAL & FAO
2
Les appellations employées dans ce produit d'information et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les opinions exprimées dans la présente publication sont celles du/des auteur(s) et ne reflètent pas nécessairement celles de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Tous droits réservés. Les informations contenues dans ce produit d'information peuvent être reproduites ou diffusées à des fins éducatives et non commerciales sans autorisation préalable du détenteur des droits d'auteur à condition que la source des informations soit clairement indiquée. Ces informations ne peuvent toutefois pas être reproduites pour la revente ou d'autres fins commerciales sans l'autorisation écrite du détenteur des droits d'auteur. Les demandes d'autorisation devront être adressées au Chef du Service de la gestion des publications, Division de l'information, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie ou, par courrier électronique, à [email protected]
© FAO [2006]
3
TABLE DES MATIERES PAGE
1. CONTEXTE DE LA CONFERENCE 4
2. SÉANCE D’OUVERTURE ET INTRODUCTION GENERALE 5
3. INTRODUCTION GENERALE DES DIVERS ASPECTS DE
LA VIANDE DE BROUSSE 8
4. THEMES CENTRAUX 10
4.1 Viande de brousse et sécurité alimentaire 10
4.2 Commerce de la viande de brousse 12
4.3 Aspects socioculturels de la production et du commerce de la
viande de brousse 14
4.4 Education et sensibilisation 16
4.5 Identification et élimination des espèces menacées du commerce
de viande de brousse 17
5. SEANCE DE CLOTURE 20
5.1 Adoption du Plan d’action 20
5.2 Perspectives et mise en oeuvre des actions 20
5.3 Conclusions 21
ANNEXES 24
4
CONFERENCE OUEST AFRICAINE SUR LA VIANDE DE BROUSSE
22 – 24 FEVRIER 2005
1. CONTEXTE
Les animaux sauvages fournissent une partie très importante des protéines
consommées par les populations de la plupart des sous régions africaines.
Cependant, la mauvaise gestion de l’exploitation largement incontrôlée
d’animaux sauvages menace d’éradiquer cette ressource précieuse. Cette
extinction privera des millions de personnes, en particulier les populations
rurales pauvres, d’une source vitale de protéine animale. Elle finira également
par priver de leurs moyens de subsistance les personnes engagées dans le
commerce de viande sauvage communément appelée viande de brousse. Par
ailleurs, à plus long terme, l’extinction des espèces entraînera l’effondrement des
habitats, en particulier les écosystèmes forestiers.
Il existe en Afrique plusieurs initiatives qui traitent de ce qui est généralement
appelé « crise de la viande de brousse ». Au cours des quatre dernières années, la
FAO a publié des articles sur cette question et organisé des consultations et des
ateliers avec divers partenaires au développement et parties prenantes
nationales.
Afin d’attirer l’attention de la sous région sur la question de la viande de brousse
en Afrique de l’Ouest et de proposer des solutions efficaces à cette crise
croissante, une conférence a été organisée au Ghana, conjointement par la FAO,
WWF International, Ghana Wildlife Society et Conservation International-Ghana.
La tenue d’une conférence pour discuter de l’impact de la question de la viande
de brousse à travers toute la région de l’Afrique de l’Ouest visait à axer
5
l’attention sur ce problème à échelle régional et à rechercher des solutions. Les
représentants des Administrations publiques, des communautés locales et des
organisations de défense de l’environnement de 12 pays africains : Bénin,
Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée, Liberia, Niger, Nigeria,
Sénégal, Sierra Leone et Togo, se sont réunis pour débattre de cette grave crise
commune et élaborer des plans d’action pour parvenir à des solutions durables.
Dans le cadre des actions de suivi, des groupes de travail seront mobilisés à
travers la région afin de veiller à ce que la question de la viande de brousse soit
traitée simultanément dans chaque pays.
Il était prévu que la Conférence produise un Plan d’action et mette sur pied des
groupes de travail pour mettre en oeuvre ce plan d’action à travers la région. Les
co-sponsors soutiendront en outre ces groupes de travail en vue de s’assurer que
le plan d’action soit effectivement mis en œuvre sur le terrain. WWF et les
partenaires feront également du lobbying auprès des gouvernements de la région
en vue de s’assurer que le plan d’action sur la viande de brousse reçoive un
appui effectif de la part de tous les gouvernements. Aussi, l’objectif ultime de la
conférence était-il l’élaboration de programmes à long terme dans chaque pays
de l’Afrique de l’Ouest qui appliquera efficacement les stratégies de conservation
de la faune sauvage, améliorera les aires protégées, réduira de manière
considérable les activités de chasse illégale et gérera de manière durable
l’exploitation d’animaux sauvages.
2. SÉANCE D’OUVERTURE ET INTRODUCTION GENERALE
1. La Conférence Ouest Africaine sur la Viande de Brousse a été ouverte par le
Professeur D. Fobih, Ministre des Terres, de la Forêt et des Mines du Ghana,
après les allocutions de M. A.S.K. Boachie-Dapaah, Directeur exécutif de la
Commission des Forêts du Ghana, du Professeur Yaa Ntiamoa-Baidu,
6
Représentant de WWF, de M. Pape D. Koné, Représentant par intérim de la
FAO au Ghana, et de Mme Hannah Nyamekye, Vice-Ministre de
l’Agriculture chargée de l’Elevage. Les allocutions ont souligné l’importance
de la viande de brousse et ses caractéristiques en tant que réalité économique,
sociale et écologique. La viande de brousse a été reconnue comme source
d’alimentation, de médicament, de produits artisanaux et comme moyen
culturel. Elle contribue à l’ensemble de la production alimentaire et en
définitive à la sécurité alimentaire, et constitue une source de revenu pour les
populations qui l’exploitent.
2. M. Boachie-Dapaah a rappelé les objectifs de la Conférence, à savoir proposer
un ensemble de recommandations appropriées et de plans d’action concrets.
Il a souligné la nécessité de trouver des solutions à long terme aux questions
et problèmes relatifs aux ressources disponibles, à l’habitat de la faune
sauvage et à leur gestion durable.
3. Le Prof. Yaa Ntiamoa Baidu a présenté le programme à trois volets (Forêts,
Eau douce, et écosystèmes marins et côtiers) à partir duquel WWF considère
le travail en général et les actions par rapport aux questions et problèmes
concernant la viande de brousse. Elle a examiné un certain nombre d’actions
à travers lesquelles WWF soutient les pays en Afrique de l’Ouest et les
partenariats qu’ils développent. Elle a relaté l’origine de la Conférence,
depuis l’intérêt accru accordé au sujet ces dernières années et plus
spécifiquement les recommandations du Groupe de Travail sur
l’Aménagement de la Faune sauvage et des Aires protégées de la
Commission des Forêts et de la Faune sauvage pour l’Afrique à sa 15ème
session tenue à Accra, Ghana, en février 2004.
7
4. M. Pape D. Koné a insisté sur le rôle important de la viande de brousse dans
l’alimentation et en particulier l’apport en protéine dans les pays de la sous
région ouest africaine. Il a également souligné que c’est un actif économique,
générant un marché d’exportation qui apporte entre 150 et 160 millions de
dollars US par an. Il a soulevé un certain nombre de difficultés auxquelles la
production durable de viande de brousse est confrontée, notamment des
cadres de politique, législatifs et réglementaires, une utilisation sans risque
des produits et les risques pour la santé y relatifs. Il a mis l’accent sur les
aspects relatifs au soutien de la FAO au sujet généralement fondé sur la
contribution éventuelle de viande de brousse à la sécurité alimentaire et sur la
gestion durable des ressources disponibles.
5. Mme Nyamekye, Vice-ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture du
Ghana a souligné les liens entre la production alimentaire et la production de
viande de brousse. Elle insisté sur la nécessité d’une agriculture plus
productive, en particulier la performance du bétail pour alléger la pression de
l’utilisation de la viande de brousse comme principale source de protéine.
Elle a fait état des effets négatifs de certaines pratiques de production de
viande de brousse sur l’ensemble de la gestion des ressources forestières (par
ex. les incendies de forêt, l’empoisonnement des animaux, etc.). En
conséquence, elle a proposé des solutions alternatives positives, y compris la
domestication et l’élevage des espèces sauvages, soutenant l’élevage
d’agoutis comme celui d’autruches.
6. Dans son allocution d’ouverture, le Ministre Dominic Fobih s’est félicité de la
coopération et du partenariat qui se sont développés eu égard aux questions
relatives à la viande de brousse, en particulier la tenue de cette conférence. Il
a passé en revue les facteurs qui ont un effet sur la production et le commerce
de viande de brousse, y compris les forêts en déclin et la perte d’habitat, le
8
besoin de et le penchant pour la viande de brousse, la demande croissante,
l’importance économique et le développement spectaculaire du marché,
jusqu’au niveau international. Il a présenté un certain nombre d’éléments et
les voies à suivre pour formuler des politiques et stratégies, des législations et
règlements et améliorer l’application de la loi.
7. Il a indiqué que dans de nombreux cas, la viande de brousse est la source de
protéine la plus accessible, elle génère des revenus et constitue ainsi un
important facteur social et économique. Il a par conséquent proposé que les
approches devraient inclure la réduction de la concentration sur un nombre
limité d’espèces de viande de brousse, la recherche de solutions alternatives
durables, notamment une plus importante production d’animaux
domestiques, l’implication des communautés, la mise en place de zones
d’aménagement des ressources naturelles communautaires que le Ghana est
en train d’encourager. Il a exprimé sa satisfaction quant au format axé sur les
actions et les objectifs de la Conférence et a fortement encouragé les
participants à sortir de la conférence avec des résultats concrets, notamment
des recommandations et un plan d’action réalisables. Il s’est engagé à
examiner soigneusement et à faciliter le suivi des conclusions de la
Conférence.
8. Les allocutions résumées ci-dessus figurent en détail dans les annexes au
présent rapport.
3. INTRODUCTION GENERALE AUX DIVERS ASPECTS DE LA
VIANDE DE BROUSSE
9. Les thèmes de l’ordre du jour de la Conférence ont ensuite été introduits par
trois brèves communications qui ont exploré beaucoup d’autres aspects de la
9
viande de brousse. La première de ces communications a été faite par le Dr P.
J. Stephenson de WWF International, qui a traité des perspectives de WWF eu
égard au commerce de la viande de brousse en Afrique. Le Dr Stephenson a
qualifié la prétendue crise qui englobe la menace sur certaines espèces, les
questions sociales, économiques et culturelles, de marché important et de
pression sur les ressources. Il a également examiné dans sa communication
les approches et les éléments stratégiques en vue de nouvelles solutions
durables à long terme, notamment : i) reconnaître l’importance de la viande
de brousse et la nécessité de la gérer et non de l’interdire ; ii) éviter de tuer
les espèces menacées et garantir la durabilité des pratiques au niveau
mondial ; iii) formuler des politiques, des législations, des politiques
éducatives et renforcer les capacités ; iv) développer des partenariats entre les
organismes intéressés (Traffic, la CITES, la FAO, la BM, le secteur privé et les
ONG).
10. La seconde communication intitulée « La crise de la viande de brousse : A la
recherche d’action », a été introduite par Douglas Williamson, responsable de
la faune sauvage et des aires protégées de la FAO. Elle a couvert un certain
nombre d’aspects caractérisant et éclairant davantage les autres questions
pertinentes relatives à la viande de brousse. Elle met l’accent sur les vastes
aires concernées, le nombre de personnes intéressées, l’importante
contribution économique ainsi que sur les modes actuels d’exploitation peu
durables. Elle a présenté des options pour action à entreprendre, notamment :
i) rallier et renforcer le soutien politique ; ii) développer les alliances autour
de la gestion et de l’utilisation des ressources en se référant aux sociétés
forestières ; iii) établir des cadres institutionnels ; iv) définir des politiques,
des législations et renforcer les capacités.
10
11. La troisième communication a été introduite plus tard par le Dr Glyn Davies
de London Zoological Society. Elle a traité des options commerciales de la
viande de brousse en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le Dr Davies a
souligné la nécessité de : i) cataloguer toutes les formes de viande de brousse
afin de refléter la nature plurispécifique du commerce pour garantir une
gestion efficace ; ii) reconnaître que les animaux sauvages concernés sont
parfois tués, non seulement pour leur viande, mais aussi parce que ce sont
des animaux nuisibles ; iii) gérer les grandes espèces dans le commerce
différemment des petites espèces ; et iv) examiner la gestion de l’exploitation
de la viande de brousse génératrice de revenu.
4. THEMES CENTRAUX
12. La Conférence a par la suite procédé à la présentation et aux discussions des
thèmes centraux, notamment : la viande de brousse et la sécurité alimentaire,
le commerce de la viande de brousse, les aspects socioculturels, l’éducation et
la sensibilisation, la protection des espèces menacées. Les questions d’intérêt
dans chacun des domaines thématiques ont été expliquées dans les détails
pour obtenir des résultats qui appuieraient les recommandations pour des
actions et fourniraient des éléments pour un plan d’action.
4.1 Viande de brousse et sécurité alimentaire
13. Le thème a été introduit par Mme Lonneke Bakker, Expert Associé pour la
faune sauvage et les aires protégées au Bureau régional de la FAO pour
l’Afrique à Accra. Le thème principal de la présentation et les discussions qui
ont suivi concernaient les questions et les préoccupations majeures pour
savoir jusqu’à quel point la production, l’utilisation et le commerce de viande
de brousse pourraient contribuer à la sécurité alimentaire ; la viande de
11
brousse qui est l’aliment soutenu en qualité et quantité suffisante. Pour que la
viande de brousse devienne durable, saine, agréable au goût, facilement
disponible en tant qu’aliment, l’objectif final serait de garantir la disponibilité
soutenue de la ressource, d’utiliser des techniques d’exploitation et des
technologies d’utilisation appropriées.
14. Si la viande de brousse doit être une source durable pour la sécurité
alimentaire, les éléments suivants devraient être examinés et exécutés :
o Gestion et conservation des ressources disponibles (intégration de
l’habitat) ; gestion des ressources ; définition de codes de conduite
pour les multiples usagers, etc.) ;
o Maintien des ressources dans un système équilibré de
développement rural, avec une déprédation limitée ;
o Conception et mise en oeuvre de modes d’exploitation appropriés
dans le cadre des systèmes traditionnels et/ou modernes de
gestion des ressources ;
o Traitement des méthodes de chasse et d’exploitation
inappropriées ;
o Proposition de solutions alternatives pour l’utilisation principale
des ressources naturelles à travers la domestication d’animaux
sauvages, l’élevage, la domestication et la gestion avancées des
ressources communautaires ;
o Amélioration des récoltes, de l’élevage, de la production
halieutique et de l’accès à leurs produits.
15. La viande de brousse en tant qu’aliment sain pose également de grands défis
à travers le processus, notamment la chasse, la transformation, le transport et
le stockage des produits. La Conférence a identifié plusieurs types d’actions
qui assureraient une gestion durable :
12
o Identification et suivi des problèmes de santé, y compris animaux
sauvages/domestiques, santé humaine/animale ;
o Définition et application des normes ;
o Evaluation des pratiques et amélioration de l’hygiène à travers le
cycle de production ;
o Information, conseil et formation des opérateurs dans ce cycle.
16. Aspects commerciaux : accessibilité accrue, plus grande portée au fur et à
mesure que de nouveaux marchés se développent :
o Examen des pratiques commerciales locales et leur amélioration ;
o Evaluation et organisation des marchés locaux et nationaux ;
o Organisation du commerce sous régional et international ;
o Génération de revenu, lutte contre la pauvreté ;
o Elaboration de politiques habilitantes et création d’un
environnement juridique et institutionnel tenant compte du cadre
régional et sous régional ;
o Evaluation des capacités et aptitudes ; formation pour l’efficience.
4.2 Commerce de la viande de brousse
17. M. Julius Mbotiji a présenté une communication intitulée « Le commerce de la
viande de brousse provenant de l’Afrique de l’Ouest» Cet exposé bien
documenté examine les principales étapes à travers lesquelles la viande de
brousse destinée à la vente dans les marchés nord américains est gérée. Les
questions de transport, de traitement et d’hygiène, les pratiques illégales
d’introduction de produits ont été examinées. Les aspects économiques et
financiers, et la question des consommateurs ont également été examinés de
manière approfondie. Les débats lors des plénières et des sessions des
13
groupes de travail ont souligné la nécessité d’examiner la question du
commerce aux niveaux local, national et international ; le caractère le plus
informel et souvent illégal des circuits commerciaux du moment ; la nécessité
de distinguer les divers types et l’intérêt de la viande de brousse, alors que
son marché traverse ses frontières traditionnelles ; le contexte juridique et
réglementaire et plus important encore, les questions de santé et de sécurité.
Enfin, les questions ci-après ont émergé des débats :
18. Les questions relatives à l’approvisionnement durable et légal des marchés
locaux, nationaux et internationaux ont été examinées et il a été spécialement
fait référence aux questions ci-après :
o L’étude des conditions d’accès légal aux ressources et aux permis
de chasse, ainsi que la nécessité d’adapter/d’améliorer la
législation et les règlements ;
o Le contrôle et le suivi des produits le long des lignes commerciales
pour identifier et corriger les fautes professionnelles ;
o L’importance de disposer de statistique adéquate sur le commerce
et la nécessité de trouver des solutions réalistes à la production
continue d’informations et de données fiables ;
o L’identification d’espèces cibles pour un approvisionnement plus
soutenu ;
o L’étude de solutions alternatives à moyen et long terme à la mise à
mort, telles que la domestication, l’élevage ou l’exploitation de
gibier.
19. La santé, la sécurité et la qualité des produits sont des éléments
fondamentaux, en tenant dûment compte :
14
o Des risques pour la santé encourus au niveau local du fait du
partage du large écosystème avec des animaux cibles et de la
première transformation et de l’utilisation des produits ;
o La faisabilité du contrôle vétérinaire à tous les niveaux ;
o L’appui à la conservation du produit : la liaison de la réfrigération ;
o Les conditions appropriées d’exportation et de conformité avec les
barrières commerciales ;
o Les questions de définition et de classification.
20. Le marché croissant de viande de brousse et d’autres produits provenant de
ressources de la faune sauvage ont soulevé un certains nombre de
préoccupations, notamment : i) le fait de comprendre les marchés et les
circuits du marché ; ii) un secteur informel et libre contre un secteur
réglementé ; et iii) la nécessité d’examiner les questions de définition et/ou de
classification pour relever les nouveaux défis et satisfaire les besoins.
21. L’exploitation de la viande de brousse liée à des opportunités sociales et
économiques.
o L’appréciation du potentiel d’emploi relatif à la viande de brousse ;
o L’examen et la garantie de l’équité et de la répartition des profits
du commerce de viande de brousse ;
o L’organisation des principaux acteurs dans la mesure du possible.
4.3 Aspects socioculturels de la production et du commerce de viande de
brousse
22. Le thème a été introduit par M. Okyeame Ampadu, Directeur de
Conservation International - Ghana par le biais d’une présentation dans
l’utilisation, la signification et le rôle des totems dans la vie sociale et les
15
diverses représentations importantes au Ghana en particulier, en Afrique de
l’Ouest en général. Les totems sont considérés ici comme la représentation et
l’association symboliques avec les animaux dont les valeurs sont partagées
par les groupes ethniques ou les individus. Les groupes concernés ont
généralement des tabous absolus sur l’abattage ou la dépréciation des espèces
animales choisies. Cette importante valeur peut être utilisée pour renforcer
davantage la protection des espèces ou de leur habitat. A partir de cette
illustration pertinente, des séances plénières et groupes de travail ont
identifié les questions et recommandations suivantes pour action :
23. Utilisation de valeurs socioculturelles pour conservation : Un certain nombre
de pratiques et valeurs culturelles font tabou de tout acte destructeur relatif
aux espèces ou aux sites naturels. Ces valeurs peuvent être utilisées pour une
meilleure sensibilisation et disponibilité eu égard à la conservation des
ressources naturelles. Les valeurs relatives aux totems font partie de celles
utilisées pour la conservation de la faune sauvage. Il faudrait par conséquent
examiner ce qui suit :
o Développer davantage la connaissance des totems par le biais
d’inventaires et d’études des pratiques locales ;
o Renforcer les capacités des autorités locales et traditionnelles et leur
déléguer certaines prérogatives pour une meilleure gestion des
valeurs traditionnelles ;
o Utiliser avec souplesse les totems et les valeurs y relatives à des fins
de conservation : éducation, sensibilisation ; symboles et collecte de
fonds, etc.
24. Reconnaissance de la modification et / ou de la dégradation des valeurs et de
la nécessité de les réexaminer et de les régénérer dans la mesure du possible :
Les participants ont discuté de la dégradation des valeurs et des distorsions y
16
relatives et du fait que toutes les valeurs et pratiques traditionnelles ne sont
pas garantes de la bonne gestion des ressources naturelles. Les activités
devraient viser à surveiller et à suivre la situation dans les domaines
vulnérables, notamment :
o L’identification des valeurs et pratiques qui sapent la conservation
et découragent leur utilisation ;
o L’évaluation de l’évolution/dégradation et pollution des valeurs à
travers l’immigration et l’admission de nouvelles populations ;
o L’analyse des procédés débilitants des autorités traditionnelles et
leurs conséquences sur la gestion des ressources locales.
4.4 Education et sensibilisation
25. Le thème a été introduit par le représentant de Ghana Wildlife Society. Il
souligne la nécessité de disposer d’un programme d’éducation agressif. Les
débats autour du thème ont abouti aux observations et recommandations ci-
après :
26. L’éducation générale et la sensibilisation sont les piliers essentiels de la
conservation et de la mise en valeur des ressources fauniques. L’audience
cible, les principaux messages et les médias utilisés devraient être clairement
définis. Concernant la viande de brousse, les participants ont convenu que les
cibles sont les principaux partenaires, notamment les chasseurs et les
commerçants, les propriétaires de restaurant, les jeunes, les consommateurs,
les agents des parcs nationaux, des services forestiers et douaniers, les
politiciens et les décideurs. Les messages devraient aborder les
préoccupations ; la nécessité de comprendre les questions majeures,
l’éducation générale et la culture relative à la faune sauvage.
17
27. En principe, tous les médias sont appropriés pour servir l’éducation et la
sensibilisation sur les questions relatives à la viande de brousse. Cependant,
ceux qui s’adressent au premier niveau d’auditeurs dans les zones rurales
devraient tenir compte des technologies et de l’accessibilité. De nouvelles
approches, des outils et matériels doivent être conçues et utilisées afin
d’atteindre tous les acteurs dans les zones éloignées.
28. Les programmes d’enseignement devraient intégrer les valeurs et pratiques
traditionnelles favorables à une meilleure conservation des ressources, en
particulier les ressources végétales et fauniques. En effet, les systèmes
traditionnels, culturels et religieux peuvent avoir beaucoup à offrir en
atteignant les populations dans les zones rurales éloignées, en enrichissant les
messages ciblant toutes les couches de la société.
29. Dans l’éducation et la sensibilisation, il peut être utile et efficace d’organiser
et de participer à des campagnes et alliances dans lesquelles des
connaissances solides des questions devraient être intégrées, parfois pour
éviter les nombreuses assertions personnelles qui n’offrent pas de solutions
justes, réalistes et efficaces. Ceci aiderait à envoyer des messages corrects et
exacts sur les problèmes et opportunités relatifs à la viande de brousse dans
les pays producteurs et les milieux de la conservation à travers le monde
entier.
4.5 Identification et élimination des espèces menacées par la chasse et le
commerce de viande de brousse
30. Le Professeur Chris Gordon de l’Université du Ghana, Legon, a introduit le
thème. Il a passé en revue les questions relatives aux espèces menacées et en
18
danger et a présenté un certain nombre de cas spécifiques. Il a présenté des
approches très pratiques de l’évaluation des situations et politiques, stratégies
d’action, qui seraient bien ciblées pour aborder des problèmes bien identifiés.
Il a souligné la nécessité d’identifier clairement les objectifs et de bien définir
les voies vers des solutions envisagées.
31. La Conférence a largement débattu de cette importante question et est
parvenu à un certain nombre d’observations et de recommandations :
32. La connaissance de la biologie et de la taxonomie des espèces est essentielle à
l’identification et au suivi du degré de menace pesant sur les espèces
individuelles. Cette connaissance n’est pas adaptée dans plusieurs cas et la
Conférence a proposé une série de recommandations visant à l’améliorer, en
particulier, la partie relative aux espèces et à leur statut, à l’établissement de
systèmes continus de contrôle et de suivi. Les recommandations ci-après ont
été spécifiquement proposées :
• Identification et suivi des populations fauniques et caractérisation de l’état
de conservation des espèces ;
• Etablissement et examen périodique de la base de données et des listes
nationales des espèces menacées et en danger ;
• Amélioration des connaissances et de l’expertise du personnel des
organismes intéressés par les espèces, leur statut et produit ;
• Implication et mobilisation des institutions de recherche et du monde
universitaire dans les programmes de recherche traitant des besoins
susvisés ;
• Gestion appropriée des aires protégées et des autres ressources fauniques,
y compris les plans de gestion mis en œuvre avec des pratiques efficaces.
19
33. Les participants ont discuté du rôle important des lois et règlements mis à
jour ainsi que de la politique globale du secteur de la viande de brousse.
L’absence de politique globale dans le secteur perpétue le faible intérêt et le
bas niveau de l’information sur les espèces sauvages. Des activités
appropriées et parfois urgentes devraient traiter de la nécessité de :
• revoir la politique de chasse et de conservation de la faune sauvage, tenir
compte de la nécessité de protéger les espèces menacées et en danger ;
• actualiser la législation et la règlementation pour tenir compte de
l’exploitation croissante de la viande de brousse, des mesures de
protection nécessaires et examiner les dispositions prises pour mettre en
œuvre la CITES ;
• élaborer des dispositions légales et réglementaires spécifiques qui
intègrent des changements dans le statut des espèces.
34. La Conférence a également discuté des questions relatives à l’ensemble de la
documentation, des informations, de la sensibilisation et de la
conscientisation. Elle a noté les divers besoins y relatifs et dont les
administrateurs et utilisateurs devraient tenir compte. Elle a aussi souligné la
nécessité d’entreprendre des actions sur ce qui suit :
• La formation des agents d’organismes impliqués de sorte à renforcer la
capacité dans la reconnaissance des espèces menacées ou en danger et de
leurs produits dérivés ;
• Le renforcement des capacités et la sensibilisation eu égard aux lois et
règlements, du personnel adéquat grâce à la formation sur et à la
familiarisation avec les lois et règlements spécifiques protégeant les
espèces et les dispositions de la CITES ;
• La diffusion adéquate de l’information disponible pour les populations
cibles appropriées, en particulier les communautés locales et les
consommateurs au niveau national.
20
5. SÉANCE DE CLOTURE
5.1 Adoption du Plan d’action
35. Lors de sa dernière session, la Conférence a examiné et discuté de ses
principales conclusions et recommandations. Elle a entendu la présentation
d’un projet de Plan d’action préparé par le Secrétariat de la Conférence sur la
base du travail de la Conférence et en particulier sur les rapports des divers
groupes de travail qui ont débattu de chaque thème de manière plus
approfondie. Le Plan d’action a intégré les principales recommandations pour
action. Les participants ont largement discuté du projet et l’ont adopté en
principe. Le Secrétariat a intégré les ajouts et suggestions apportés aux
discussions dans une version définitive du Plan d’action jointe au présent
rapport.
5.2 Perspectives et mise en oeuvre des actions
36. La Conférence a pris un certain nombre de mesures pour finaliser et assurer
le suivi de son travail, notamment :
• La finalisation du projet de Plan d’action d’ici la fin mars, et faire circuler
les derniers commentaires ;
• La mise sur pied d’un groupe directeur pour assurer le suivi des
recommandations et de la mise en oeuvre du plan d’action. Ceci inclurait
les organisations ghanéennes hôtes, Ghana Wildlife Society, Conservation
International-Ghana, Ghana Forestry Commission, la FAO et WWF ;
• La création d’un bulletin électronique pour diffuser des informations sur
le suivi et sur les évènements et activités intéressant le Groupe ;
21
• Les participants à la Conférence ont décidé de constituer un réseau qui
serait ouvert à d’autres personnes. Ce réseau échangera des informations
par le biais du bulletin électronique ci-joint et par d’autres opportunités. Il
s’efforcera de suivre leurs recommandations et la mise en œuvre du Plan
d’action ;
• L’adoption de la version finale du Plan d’action pour la période 2005-2010,
avec une évaluation à mi-parcours en 2010.
• L’on saisira l’occasion de tenir des réunions pertinentes, notamment les
sessions du Groupe de travail sur la gestion de la faune sauvage et des
aires protégées de la Commission africaine sur les Forêts et la Faune
sauvage, organisées tous les deux ans, en 2006, 2008 et la biennale
suivante.
5.3 Conclusion
37. La Conférence a reconnu qu’en dépit du grand nombre d’ateliers et de
réunions ayant discuté de la question de la viande de brousse, il a été très
utile de tenir cette Conférence. La Conférence a examiné les questions
relatives à la viande de brousse débattues plus tôt, mais a ajouté d’autres
considérations dans un esprit pragmatique. Elle a noté le grand soutien
apporté par la forte présence du Gouvernement ghanéen à la séance
d’ouverture ainsi que sa promesse d’aider à la mise en œuvre des conclusions
de la Conférence.
38. La présence de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest, d’ONG africaines et
non africaines et d’organisations régionales et sous régionales, en particulier
l’UEMOA et l’Organisation pour la Conservation de la faune sauvage
africaine, a incité à l’appropriation de la crise de la viande de brousse au sein
des institutions africaines. Ceci mènera probablement à un intérêt plus grand
22
et à une volonté politique d’entreprendre des actions et d’ouvrir une ère
d’engagement réel à s’attaquer efficacement à la crise de la viande de brousse
en Afrique de l’Ouest concernant laquelle on est désormais bien informé.
39. Certains participants ont pris la parole pour remercier les organisateurs et
solliciter leur soutien continu. Des appels spécifiques ont été lancés au
Groupe de Travail sur la Faune sauvage de la Commission des Forêts pour
l’Afrique, à Conservation International-Ghana, à la FAO et à WWF pour
qu’ils continuent à soutenir et à promouvoir la mise en œuvre des
recommandations énoncées dans le plan d’action régional. La Conférence a
également recommandé que l’on profite de la disponibilité du Gouvernement
ghanéen, à travers son Ministère des Terres, des Forêts et des Mines, à
appuyer le Plan d’action qui naîtra de ses débats.
40. Les représentants des organisations sponsors – FAO et WWF – ont exprimé
leur satisfaction quant à l’organisation de la Conférence et ont indiqué leur
disponibilité à poursuivre et à élargir le partenariat. Ils s’attendent à ce qu’un
travail d’équipe efficace, y compris des efforts déployés par les pays
intéressés, et visant à fournir un appui et à continuer à aborder la crise de la
viande de brousse, puisse donner des résultats positifs autant que possible.
L’OCAW et l’UEMOA ont réitéré leur intérêt et leur engagement à continuer
à apporter leur soutien dans tout ce qui est en leur capacité ; pour l’UEMOA
en particulier, les questions relatives au commerce et à la réglementation. La
Conférence a demandé aux organisateurs et aux sponsors de rassembler plus
de soutien de la part d’autres acteurs, notamment les organisations des
Nations Unies (PNUE, PNUD, UNESCO, les secrétariats de la CITES et de la
CBD, etc.) et les principales ONG (UICN, Conseil International de la
Chasse…), en vue du suivi de cette Conférence, en particulier la mise en
23
œuvre du Plan d’action afin de s’attaquer à la Crise de la Viande de brousse
en Afrique de l’Ouest.
24
ANNEXE I
CONFERENCE OUEST AFRICAINE SUR LA VIANDE DE BROUSSE –
ALLOCUTION DE BIENVENUE PRONONCEE PAR M. A. S. K. BOACHIE-DAPAAH, DIRECTEUR GENERAL DE LA COMMISSION DES FORETS,
ERATA HOTEL, 22 – 23 FEVRIER 2005
Monsieur le Président,
Honorables Ministres d’Etat (MFLM, MOFA, MES),
Honorables Représentants de la FAO, de WWF, de CI,
Distingués participants de la sous région de l’Afrique de l’Ouest,
Mesdames, Messieurs les journalistes,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un insigne honneur de souhaiter la bienvenue à tous les
participants à cette importante Conférence ouest africaine sur la viande de
brousse.
Monsieur le Président, depuis des temps immémoriaux, les populations
autochtones de l’Afrique que l’Ouest et du Centre ont utilisé la viande des
animaux sauvages dans leur alimentation. Les sociétés des zones rurales comme
urbaines ont accepté la viande de brousse comme produit alimentaire légitime
sans se poser des questions sur sa source, les espèces et parfois les aspects
sanitaires liés à sa production et à son traitement.
Le marché de la viande de brousse est très dynamique et prêt à accepter toute
quantité produite. Dans des pays comme le Ghana où les habitants des zones
rurales ne disposent pas facilement d’autres types de viande, la viande de
brousse peut être la seule source de protéine animale abordable et pratique. Par
ailleurs, nos amis et parents qui ont émigré vers les pays développés, à la
25
recherche de pâturages plus verts, ont amené avec eux leur penchant pour la
viande de brousse, entretenant ainsi un éventuel marché international de la
viande de brousse.
Monsieur le Président, cette Conférence a pour objectif de discuter et de formuler
des stratégies visant à relever l’un des défis de taille auxquels la Commission des
Forêts et l’association de la conservation sont confrontées – « La consommation
de viande de brousse et son impact sur la conservation de la faune sauvage. » La
Commission des Forêts s’attend à ce qu’au terme des travaux de la Conférence, il
soit proposé des recommandations et des plans d’action appropriés visant à
aborder certains défis majeurs liés à la production de viande de brousse,
notamment :
a. l’exploitation non règlementée des animaux sauvages ;
b. la destruction de l’habitat par les chasseurs ;
c. la présence d’espèces en danger dans la production de
viande de brousse ;
d. la durabilité de la production de viande de brousse elle-
même ;
e. la compréhension de toute la dynamique du commerce
de viande de brousse ;
f. l’implication non coordonnée des nombreuses agences
dans le commerce de viande de brousse (CEPS, Aviation
civile, Ghana Export Promotion Council, Police, DAs,
etc.).
La Commission des Forêts est composé d’un nombre limité de membres, ce qui
entrave sa capacité à réglementer de manière adéquate l’exploitation d’animaux
sauvages et le commerce de viande de brousse. Une collaboration efficace avec
26
tous les partenaires est par conséquent très utile. Toute recommandation sur la
manière d’y parvenir serait la bienvenue.
La présence, parfois, d’espèces en danger et entièrement protégées, dans le
commerce de viande de brousse est due à la cupidité, à l’ignorance ou à d’autres
facteurs. L’on doit trouver la réponse pour traiter efficacement la question.
Monsieur le Président, la durabilité de la production de viande de brousse elle-
même est une question assez préoccupante. A partir des sources disponibles, la
base de ressource ne peut pas satisfaire les demandes actuelles et futures ; une
solution doit par conséquent être trouvée pour accroître la production dans le
cadre des mesures conservatoires mise en place.
Monsieur le Président, je voudrais saisir l’occasion qui m’est ainsi offerte pour
souhaiter chaleureusement la bienvenue à tous les participants à cette
Conférence ainsi que des travaux fructueux. Je vous invite à profiter de
l’hospitalité légendaire du peuple Ghanéen.
Je vous remercie, que Dieu vous bénisse tous.
27
ANNEXE II
ATELIER D’ELABORATION DE STRATEGIE SUR LA VIANDE DE
BROUSSE DE L’AFRIQUE DE L’OUEST
(Accra, Ghana 22 – 24 février 2005)
Déclaration du Fonds mondial pour la nature – WWF,
faite par le Prof. Yaa Ntiamoa-Baidu
(Directeur du Programme de WWF pour l’Afrique et Madagascar)
Monsieur le Président, Monsieur le Ministre des Terres et des Forêts, Honorables
délégués, chers collègues et amis, c’est pour moi un grand plaisir de pouvoir me
joindre à vous ici, aujourd’hui, et de participer aux délibérations sur une
question qui me préoccupe personnellement depuis plusieurs années. Au nom
du Dr Claude Martin, Directeur général de WWF, du Programme de WWF pour
l’Afrique et Madagascar et en mon nom propre, je voudrais saisir cette occasion
pour féliciter les institutions qui ont œuvré ensemble à l’organisation de cet
atelier.
Il y a exactement un an, la FAO organisait une réunion sur la Faune et les Forêts
africaines, accueillie par le gouvernement du Ghana, ici même au Ghana. Au
cours de la réunion, les délégués de divers organismes intéressés par la faune et
les forêts en Afrique ont mis l’accent sur les questions qu’ils considéraient
comme primordiales et qui ont un impact sur la conservation de la faune en
Afrique ; alors, la question de l’exploitation non durable de la viande de brousse
s’est posée comme une question très importante qui nécessitait qu’on s’y penche
d’urgence. Les délégués ont reconnu la nécessité d’une coopération sous-
régionale et d’actions concertées aux niveaux local et national pour traiter la
question de la diminution des ressources fauniques en Afrique de l’Ouest, suite à
une surexploitation et à la dégradation de l’habitat. Ils ont également reconnu la
28
nécessité d’établir des partenariats entre les organes gouvernementaux, les ONG
nationales et internationales, les entreprises privées et les communautés locales
afin de s’attaquer de façon efficace à la question de la viande de brousse. Ils ont
également requis le soutien des organisations internationales. La tenue de
l’atelier de cette semaine résulte des discussions tenues il y a un an. Je me réjouis
de la collaboration et du partenariat établis entre la Commission des Forêts du
Ghana (par le biais du Département de la Faune sauvage), la FAO, le WWF,
Ghana Wildlife Society et Conservation International-Ghana pour faire venir des
délégués de tant de pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, afin de faire avancer
le débat sur la viande de brousse et de faire des propositions concrètes en vue
d’une action de suivi.
Le WWF articule son programme de conservation mondial autour de trois
biomes prioritaires : la forêt, l’eau douce, les écosystèmes marin et côtier et
autour de deux questions globales : le changement climatique et les produits
chimiques toxiques, en se concentrant sur un choix d’écorégions importantes au
plan mondial pour la promotion des stratégies de conservation à grande échelle.
La conservation des espèces est un aspect clé du travail de WWF qui touche les
différents biomes et accorde une attention particulière aux espèces phares et aux
espèces dont la conservation est une préoccupation générale. En Afrique, WWF
investit quelque 35 à 40 millions de dollars US par an dans des projets et
programmes de conservation, allant de la protection du site et des espèces aux
promotions de l’utilisation durable des ressources naturelles grâce à des projets
de gestion des ressources naturelles communautaires.
La survie des espèces végétales et animales est au Coeur des activités essentielles
du WWF. Cependant, WWF reconnaît également la valeur et l’importance de la
viande de brousse en Afrique. Nous reconnaissons que la viande de brousse est
une source importante de protéines animales, particulièrement pour les
29
populations des communautés rurales qui ne peuvent pas accéder à, ou ne sont
pas en mesure de disposer d’autres formes de protéines animales. Dans certains
cas, même lorsque les populations ont accès à d’autres formes de protéines
animales, la viande de brousse peut être le choix privilégié. La viande de brousse
peut également constituer un ingrédient essentiel sans lequel certains
évènements culturels et rituels entre plusieurs communautés africaines ne
peuvent pas se réaliser. La viande de brousse contribue de manière significative
aux économies familiales et nationales, puisqu’elle représente une bonne partie
des revenus des ménages dans les zones rurales. Au marché Atwemonom de
Kumasi, au Ghana, on trouve la quatrième génération de marchands de viande
de brousse et de femmes qui ont pris en charge l’éducation de leurs enfants
jusqu’au niveau universitaire, grâce aux recettes provenant du commerce de
viande de brousse.
WWF ne plaide donc pas en faveur d’une interdiction de la consommation de
viande de brousse. Nous sommes préoccupés par le rythme actuel d’exploitation
de la viande de brousse qui est manifestement insoutenable. Les populations de
la plupart les groupes d’espèces de la sous région ouest africaine sont très peu
nombreuses, beaucoup d’espèces de singes sont menacées de disparition, nous
constatons actuellement des disparitions locales de plusieurs espèces et les
normes traditionnelles qui encourageaient la bonne pratique dans l’exploitation
des ressources fauniques ont complètement disparu ou sont totalement ignorées.
Si les espèces d’animaux sauvages exploitées pour leur viande de brousse sont
toutes anéanties, ce sont les personnes vivant dans les zones rurales et qui sont
souvent les plus désavantagées qui souffriront le plus de l’impact de la
diminution des ressources fauniques. Le WWF plaide donc en faveur de la
gestion et de l’exploitation durables des ressources fauniques et des stratégies à
long terme qui garantiraient la sécurité alimentaire dans l’Afrique rurale et
assureraient des moyens de subsistance aux nombreuses personnes qui comptent
30
sur ces ressources. Les espèces vulnérables à l’exploitation doivent être
conservées, celles menacées doivent être reconnues, leurs populations suivies et
des sources de subsistance de rechange doivent également être fournies en vue
de réduire la pression exercée sur les ressources fauniques.
Nous encourageons cette réunion à produire des plans d’action concrets axés sur
le terrain ainsi que des programmes de politique, de plaidoyer et de
sensibilisation du public susceptibles d’être mis en oeuvre pour s’attaquer à la
question de la viande de brousse. En ce qui le concerne, WWF soutiendra vos
efforts et vous aidera à mobiliser des actions nationales et sous-régionales en vue
de veiller à la gestion durable des ressources fauniques dans cette région.
Nous souhaitons plein succès à votre atelier.
31
ANNEXE III
CONFERENCE OUEST AFRICAINE SUR LA VIANDE DE BROUSSE
(Accra, Ghana, 22 – 24 février 2005)
DECLARATION DE M. PAPE DJIBY KONÉ,
REPRESENTANT a.i. DE LA FAO AU GHANA
Monsieur le Président,
Monsieur le Professeur Dominic Fobih, Ministre des Terres, des Forêts et des
Mines
Monsieur le Directeur de la Commission des Forêts du Ghana
Mme Yaa Ntiamoa Baidu, Directrice du Programme du WWF pour l’Afrique de
l’Ouest et du Centre,
Distingués délégués,
Chers participants,
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un honneur et réel plaisir de représenter Monsieur Oloche Anebi
Edache, Directeur général adjoint et Représentant régional de la FAO pour
l’Afrique, à la cérémonie d’ouverture de cette importante conférence organisée
en partenariat avec WWF International, Ghana Wildlife Society et le Bureau du
Ghana de Conservation International. Nous sommes profondément
reconnaissants à nos partenaires pour leur excellente collaboration qui a permis
de réaliser ce projet.
32
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, comme nous le savons, sans nul
doute, en Afrique, les animaux sauvages ont toujours contribué de manière
considérable à la satisfaction des besoins en protéines des populations,
particulièrement dans les zones rurales où la viande de brousse représenterait
jusqu’à 75% de l’apport en protéines dans la plupart des pays de l’Afrique de
l’Ouest humide. Les communautés de cette région, comme celles de la plupart
des régions d’Afrique, ont, de temps immémorial, compté sur les ressources
biologiques disponibles au niveau local pour l’alimentation, la médecine et les
matériaux servant à la construction d’abris.
En Afrique de l’Ouest et dans de nombreuses régions d’Afrique centrale, la faune
subit une pression non seulement en raison la demande croissante en viande de
brousse par la population rurale, mais encore de la diminution et de la
dégradation des zones où la majeure partie de la faune peut survivre
confortablement. L’Afrique de l’Ouest a perdu 60% ou plus de ses zones
forestières en 1980, accélérant par conséquent la baisse extraordinaire des
populations fauniques. La pression exercée sur la faune varie en fonction des
pays et des zones écologiques.
Depuis la période coloniale, dans la plupart des pays francophones et
anglophones de l’Afrique de l’Ouest, des politiques et législations relatives à la
faune ont été pour la plupart orientées vers la conservation avec, en particulier,
la création de Réserves et de Parcs nationaux et vers la chasse au gibier dans des
zones spécifiques. Seule la chasse à des fins de subsistance était autorisée aux
communautés locales. Toutefois, à partir des années 70 à 80, le commerce de la
viande de brousse s’est développé en même temps que l’urbanisation et la
dégradation des conditions de vie dans les zones rurales.
33
Au cours des dernières décennies, la demande concernant cette denrée a, dans de
nombreux pays, dépassé la capacité des ressources fauniques à s’adapter
durablement au niveau d’exploitation. Cette situation a amené les
gouvernements à adopter une politique et des cadres réglementaires qui
orientent l’utilisation et le commerce de la viande de brousse. Dans certains cas,
l’utilisation et le commerce de la viande de brousse sont officiellement interdits
ou limités ; l’efficacité de ces mesures est souvent entravée, entre autres, par le
manque d’éducation en matière d’information et la responsabilité des
populations locales qui sont les premières utilisatrices de cette ressource dont
elles dépendent.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, la viande de brousse
exclusivement réservée à la consommation locale est malheureusement, jusqu’ici,
très faiblement documentée. Aussi le rôle joué par la viande sauvage dans la
lutte directe contre l’insécurité alimentaire n’est pas, à mon avis, bien connu. En
Afrique de l’Ouest, le commerce de la viande de brousse, conformément à la
Publication de la FAO de 2000, est une entreprise informelle qui garantit des
moyens de subsistance à un nombre important de personnes. Les transactions
commencent par le chasseur et concernent les intermédiaires et les commerçants
de divers marchés. L’un des principaux débouchés pour la viande de brousse
sont les restaurants et les ‘’chop bars’’ qui sont des endroits où l’on mange et boit
et qui se trouvent dans divers endroits généralement près des marchés ruraux et
/ou centres commerciaux.
Il a été rapporté, ces dernières années, que le commerce de la viande de brousse
devient également de plus en plus internationalisé. L’étude effectuée par la FAO
en 2000 a estimé que rien qu’en Afrique de l’Ouest, le commerce extérieur de la
viande de brousse se chiffrait entre 150 et 160 millions de dollars EU par an,
34
compte non tenu du revenu des exportations tiré des trophées des animaux
sauvages et qui sont pris en compte dans le Produit intérieur brut.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, l’on ne peut pas réaliser une
analyse approfondie sur la viande de brousse, essentiellement en Afrique de
l’Ouest et du Centre, sans tenir compte des aspects liés à la santé publique et à la
sécurité alimentaire.
Deux raisons principales sont à la base de cette préoccupation majeure eu égard
à la santé publique et à la consommation de viande de brousse, à savoir : la
consommation de viande de brousse polluée par des pesticides et d’autres
produits chimiques dangereux utilisés pour la chasse et le contact avec des
agents zoopathogènes.
En ce qui concerne ces derniers, la fièvre Ebola en Afrique centrale, la fièvre de la
vallée du Rif en Afrique de l’Ouest et la fièvre virale hémorragique de Congo
Crimée en Afrique de l’Est, témoignent du risque encouru. La recherche
commence à montrer des formes de séroprévalence et à confirmer les relations
qui existent entre les souches de primate humain et non humain de diverses
maladies virales. Ces indications exigent une étude plus poussée pour révéler les
risques d’éclosion, les mécanismes de résistance ou les deux à la fois selon les
changements économiques et écologiques au niveau des communautés humaines
à l’étude.
Je suis très content d’apprendre que ces questions figurent également à l’ordre
du jour de cette conférence et je ne doute pas que les éminents experts et
personnes ressources réunis autour de cette table leur accorderont toute
l’attention requise.
35
Mesdames et Messieurs, la FAO s’est engagée dans de nombreuses activités
visant à s’occuper de ce que l’on appelle communément “la crise de la viande de
brousse”, particulièrement en Afrique de l’Ouest et du Centre. Mon organisation
a commandé deux études sur “La viande de brousse et la sécurité alimentaire” et
“La consommation et le commerce de viande de brousse en Afrique de l’Ouest”,
respectivement en 1997 et 2000. La FAO a également pris part, en collaboration
avec d’autres partenaires, à des enquêtes sur la viande de brousse dans quelques
pays de l’Afrique de l’Ouest. Elle a également apporté son concours à
l’organisation d’ateliers et de consultations d’experts en Afrique centrale.
Le Groupe de travail africain sur la Gestion de la Faune et des Aires protégées de
la Commission des forêts et de la faune sauvage pour l’Afrique a inscrit la viande
de brousse à l’ordre du jour de ses 14ème et 15ème sessions en 2002 et 2004
respectivement et la Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique tenue à
Johannesburg en mars 2004 a examiné un document sur “La crise de la viande de
brousse en Afrique : concilier la sécurité alimentaire à la conservation de la
biodiversité”.
C’est là un signe manifeste de l’intérêt et de l’engagement de notre Organisation
à s’occuper des divers aspects de la question de la viande de brousse qui entrent
dans le cadre de son mandat international. A cet égard, nous avons établi un
partenariat solide avec les institutions sous-régionales et régionales, les
organisations non gouvernementales et les organisations privées concernées par
la question de la viande de brousse. Cet atelier fait partie des différentes
initiatives de collaboration soutenues par la FAO.
Mesdames et Messieurs, des pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre ont diverses
formes de législation et de politiques relatives à la chasse et au commerce de
viande de brousse. Il est important de souligner qu’en dépit du fait que certaines
36
politiques nationales reconnaissent bien que les populations fauniques subissent
une grave diminution (par exemple les politiques appliquées au Ghana et en
Guinée), aucune législation en Afrique de l’Ouest ne s’occupe spécifiquement du
problème de la viande de brousse en soi.
Au cours de la Conférence ministérielle sur “l’Application de la Législation sur
les Forêts et la Gouvernance en Afrique (AFLEG)” tenue à Yaoundé, Cameroun,
en novembre 2003, les Ministres africains ont publié une déclaration demandant
l’élaboration de mécanismes visant à financer l’appui aux initiatives
d’application de la loi et de gouvernance en vue de traiter, entre autres questions,
celle de la gestion durable de la faune. Je saisis l’occasion pour encourager cette
conférence à faire, à cet égard, aux gouvernements africains, des
recommandations concrètes et applicables.
Il conviendrait également de noter que la demande de viande de brousse aux
niveaux national et international, offre des créneaux commerciaux permettant
d’exploiter les principales espèces fauniques par la domestication et l’élevage.
Cela contribuerait à la lutte contre la pauvreté et à l’amélioration de l’accès aux
produits alimentaires tout en préservant la diversité biologique. A cet égard, les
expériences des voisins de l’Afrique australe et de l’Est peuvent être
avantageusement empruntées et adaptées au contexte de l’Afrique de
l’Ouest. Même ici, en Afrique de l’Ouest, l’on a réussi à domestiquer et à
commercialiser l’Agouti et la pintade. Au Ghana, les élevages d’autruches ont
généré un certain nombre de produits que l’on peut trouver dans les
supermarchés.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, je voudrais, pour conclure ce
discours, remercier le Gouvernement de la République du Ghana, le Fonds
mondial pour la nature et le Bureau du Ghana de Conservation International ; en
37
effet, sans leur coopération et leur soutien, la tenue de cette conférence n’aurait
pas été possible. Je remercie également Ghana Wildlife Society pour les
dispositions minutieuses prises en vue de faciliter la bonne tenue de cette
conférence.
Je souhaite plein succès à la réunion et vous remercie de votre attention.
38
ANNEXE IV
ALLOCUTION DE MONSIEUR LE MINISTRE DE L’ALIMENTATION ET
DE L’AGRICULTURE PRONONCEE LE 22 FEVRIER 2005, A L’OCCASION
DE LA CONFERENCE OUEST AFRICAINE SUR LA VIANDE DE BROUSSE
Professeur Owusu Bennoah, Directeur général du CSIR,
Monsieur le Président de l’Atelier,
Professeur Fobih – Ministre des Terres, des Forêts et des Mines,
Chers Invitées,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très honoré de l’invitation qui m’est faite de prendre la parole à une
réunion aussi importante d’experts et d’autres partenaires ici rassemblés pour
examiner l’impact des questions relatives à la viande de brousse sur l’ensemble
de notre sous région.
Monsieur le Président, l’un des défis majeurs auquel les pays de notre sous
région sont confrontés est celui de trouver les moyens de nourrir leurs
populations et d’alléger la pauvreté rurale. Je crois que la gestion adéquate et
l’exploitation durable de certaines de nos ressources fauniques ont un rôle
primordial à jouer dans notre sécurité alimentaire.
Bien que l’importance des protéines animales dans la nutrition humaine soit bien
reconnue, au Ghana, il n’a pas été accordé toute l’attention requise à l’élevage. La
contribution du sous-secteur de l’élevage à la sécurité alimentaire par la
fourniture d’une partie des calories quotidiennes et l’apport en protéines
nécessaires à l’adéquation nutritionnelle n’a pas été impressionnante.
39
La baisse de la consommation de produits animaux, tel qu’indiqué par le faible
apport en calories et en protéines, donne à penser que la fourniture de produits
animaux locaux et importés n’a pas suivi le rythme de la demande croissante.
Cette situation est en partie due à la croissance de la population et à
l’urbanisation accrue. C’est dans ce contexte que cette conférence revêt un grand
intérêt pour la nation en général et le Ministère de l’Agriculture en particulier. Il
faudrait donc lui accorder toute l’attention requise pour assurer la contribution
adéquate de la faune à la sécurité alimentaire de la nation dans des conditions
plus durables et plus respectueuses de l’environnement que celles que nous
connaissons actuellement.
Monsieur le Président, au Ghana, la croissance de l’élevage des ruminants
domestiques a été entravée par de nombreuses contraintes, notamment l’absence
de reproducteurs, des réserves d’eau inadéquates et des systèmes de
commercialisation faibles. En dépit de cela, l’évolution récente de l’industrie du
bétail montre que le pays a les capacités d’accélérer la relance du commerce de la
viande de bétail et de produire de la viande et du lait de bonne qualité pour
satisfaire une plus grande partie des exigences en protéines animales du pays.
Je dois toutefois admettre que le pays est loin de satisfaire la demande en
protéines animales de sources locales dans les prochaines années. Nous n’avons
donc aucun choix, sinon continuer à utiliser une partie importante des rares
devises pour importer chaque année du bétail, de la viande et des produits
laitiers en grande quantité pour compléter la production locale.
Je voudrais reconnaître l’effet complémentaire de la faune pour la sécurité
alimentaire du pays. Il est de notoriété publique que la viande de brousse a, au fil
des ans, grandement contribué à l’apport global en protéines animales pour les
ghanéens et en particulier pour ceux des zones rurales. Toutefois, l’Agriculture a
40
expérimenté certains effets négatifs de l’exploitation, par ex. la faune. Les
dommages occasionnels causés à l’exploitation rationnelle des arbres ont été
imputés à certains gros animaux, alors que l’on sait que les rongeurs ont causés
d’énormes dommages à diverses cultures. Dans leurs tentatives de satisfaire
leurs exigences nutritionnelles, les oiseaux occasionnent d’énormes pertes aux
récoltes de riz.
Nous ne devrions cependant pas sous-estimer les nombreux effets bénéfiques de
la faune pour l’agriculture, tel que démontré par le rôle des insectes volants et
des chauves-souris dans la pollinisation. Nous devons donc trouver les moyens
appropriés d’optimiser les avantages des effets symboliques de l’agriculture et
de la faune en renforçant la sécurité alimentaire.
Monsieur le Président, bien que les feux de brousses soient parfois le fait des
brûlis incontrôlés, pratiqués après les récoltes pour enlever les mauvaises herbes,
la plupart des feux de brousse pourraient être imputés à la chasse aux animaux
sauvages. Les dommages causés par ces feux aux pâturages naturels qui assurent
la subsistance des ruminants et à la majeure partie de notre faune sont très
importants. C’est ce qui fait du feu de brousse un important facteur contributif et
un obstacle de taille au développement de notre cheptel national. C’est
également la cause d’un taux de mortalité élevé de la faune et il est courant de
constater qu’une bonne partie de la faune est brûlée, notamment les escargots,
suite aux feux de brousse.
A l’heure actuelle, la majeure partie de la viande d’agouti trouvée sur le marché
provient d’activités de groupements de personnes et d’individus qui chassent ces
animaux en mettant le feu à la brousse, particulièrement pendant la saison
sèche ou en utilisant des pièges, voire du poison chimique pour prendre au piège
ces animaux. Aucune de ces méthodes n’est louable et elles devraient toutes être
41
découragées en raison de leurs effets néfastes sur l’environnement et sur les
consommateurs.
L’on peut donc se demander comment nous pouvons continuer à savourer la
viande d’agouti que nous aimons tant. Compte tenu des circonstances
susmentionnées, il nous faut choisir entre deux options – changer nos habitudes
alimentaires (ce que nous ne pouvons pas faire) ou trouver un moyen durable de
produire la viande que nous aimons le plus. Cette dernière option qui est plus
progressiste, durable et respectueuse de l’environnement garantira
l’approvisionnement, durant toute l’année, en cette viande tant appréciée par les
ghanéens.
Pour ce faire, Monsieur le Président, le Ministère de l’Alimentation et de
l’Agriculture, en collaboration avec l’Institut de recherche animale du Conseil
pour la Recherche scientifique et industrielle et quelques ONG ont commencé la
domestication et le programme d’élevage de l’agouti ainsi que des services de
vulgarisation pour intéresser le maximum de personnes possible à la production
d’agouti. Le passé récent a été témoin de l’émergence de l’élevage d’autruche
avec des populations qui ont progressivement augmenté au cours des cinq
dernières années.
En tant que Ministère, nous envisageons de renforcer la domestication de
l’agouti, non seulement pour résoudre le problème de la viande de brousse, mais
également en tant qu’activité génératrice de revenu. Les résultats de nos essais
ont été encourageants et, en conséquence, le besoin de poursuivre le programme
se fait sentir.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, j’espère que les conclusions de la
conférence permettrons de créer les conditions nécessaires à la mise en oeuvre de
42
programmes efficaces et durables pour la gestion et l’exploitation de la faune
dans la sous région ouest africaine, au profit de notre sécurité alimentaire.
Je vous souhaite plein succès dans vos délibérations et j’attends avec impatience
vos recommandations à soumettre à la réflexion du Ministère de l’Alimentation
et de l’Agriculture pour l’amélioration et la durabilité de la faune.
Je vous remercie.
43
ANNEXE V
DISCOURS PRONONCE PAR LE PROFESSEUR DOMINI FOBIH,
MINISTRE DES TERRES, DES FORETS ET DES MINES,
A LA CEREMONIE D’OUVERTURE DE LA CONFERENCE OUEST
AFRICAINE SUR LE COMMERCE DE LA VIANDE DE BROUSSE,
TENUE LE MARDI 22 FEVRIER 2005
AU ERATA HOTEL, ACCRA, GHANA.
Monsieur le Président et cher Collègue Ministre d’Etat,
Messieurs les Représentants de la FAO, de WWF, et de CI-Ghana,
Honorables Délégués,
Monsieur le Directeur exécutif a.i. de Ghana Wildlife Society,
Monsieur le Directeur de la Commission des Forêts,
Mesdames et Messieurs les Chefs des Institutions des Forêts et de la Faune
sauvage,
Niimei, Naamei, Nananom,
Chers invités,
Mesdames, Messieurs les membres des médias,
Mesdames, Messieurs,
Je me sens très honoré par l’invitation qui m’a été faite de participer à la
cérémonie d’ouverture de la Conférence ouest africaine sur la viande de brousse
organisée par le Ghana, probablement pour la première fois, et de prononcer le
discours programme marquant le début des travaux.
Au nom de Son Excellence le Président de la République et du peuple du Ghana,
je voudrais vous souhaiter la bienvenue au Ghana et à cette importante
44
conférence organisée sous l’égide des institutions forestières et fauniques de la
sous région.
Je suis heureux d’exprimer ma profonde gratitude aux organisateurs de cette
conférence, à savoir : WWF-International, la FAO, CI-Ghana et Ghana Wildlife
Society, pour cette noble initiative et pour avoir choisi de la tenir au Ghana.
Madame la Présidente, tout comme les partenaires, vous conviendrez avec moi
qu’aujourd’hui, dans le monde entier, et particulièrement en Afrique où le
niveau de pauvreté est élevé, les ressources forestières et fauniques diminuent à
un rythme plutôt plus rapide qu’elles ne se reconstituent ou ne se régénèrent.
Cette situation pourrait constituer une sérieuse menace pour le patrimoine
économique, social et biologique de nombreux pays, particulièrement des pays
en développement dont les moyens de subsistance dépendent le plus des
ressources forestières et fauniques.
Si j’ai bien compris, le principal centre d’intérêt de cette Conférence sera
l’élaboration d’un Plan d’Action, la mise sur pied d’un Groupe de travail chargé
de la mise en oeuvre de ce plan d’action à travers la sous Région en vue de
trouver une solution à ce qu’il est convenu d’appeler la crise de la viande de
brousse.
En d’autres termes, la Conférence va relancer un processus visant :
la mise en oeuvre efficace des stratégies de conservation de la faune;
l’amélioration de la gestion des aires protégées ;
la réduction considérable de la chasse illégale ; et
la gestion durable de l’exploitation des animaux sauvages.
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Je pense que les objectifs de la conférence sont essentiels au développement
socioéconomique de nos pays respectifs et c’est sous cet angle que je juge la
conférence comme un événement opportun et une initiative très importante pour
traiter la question de la crise de la viande de brousse qui s’amplifie en Afrique en
général et dans la sous région en particulier.
Madame la Présidente, les animaux sauvages fournissent une part importante
des protéines consommées par les populations de la plupart des pays africains.
Toutefois, la mauvaise gestion de l’exploitation largement incontrôlée des
animaux sauvages menace la durabilité de cette précieuse ressource naturelle.
Cette situation est susceptible de priver des millions de personnes,
particulièrement les paysans pauvres, d’une source vitale de protéines animales.
Elle finira également par priver les personnes concernées par le commerce de la
viande de brousse de leurs moyens de subsistance et, à long terme, elle
entraînera l’effondrement des habitats, particulièrement des écosystèmes
forestiers.
Au Ghana, l’exploitation, le traitement et le commerce de la viande de brousse
apportent le revenu du ménage à un grand nombre de familles, ce qui est très
important pour les économies locales et nationales.
Le revenu et les moyens de subsistance de la famille d’un nombre important de
personnes, notamment les chasseurs, les femmes actives, les exploitants de ‘’chop
bar’’ (Restaurant traditionnel du Ghana) ainsi que l’ensemble des aides
dépendent de la durabilité de la production de viande de brousse.
Des études récentes menées par la Division de la faune de la Commission des
forêts indiquent que le volume annuel de viande de brousse exploitée par les
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chasseurs au Ghana est estimé à 225 000 tonnes, représentant une valeur
d’environ 350 millions de dollars EU.
Le commerce concerne plus de 300 000 personnes au niveau des zones rurales
dont environ 270 000 chasseurs “professionnels” indépendants (dont certains
ont formé des associations) qui fournissent de la viande de brousse par le canal
d’un réseau de commerçants et de propriétaires de ‘’chop bar ‘’.
Madame la Présidente, les dossiers de la Division de la faune indiquent
également que le commerce de la faune a dépassé les frontières du marché local,
urbain et régional pour intégrer la scène internationale. Cela s’est traduit par un
accroissement considérable de l’exploitation de la ressource sous ses diverses
formes. La situation rend obligatoire le contrôle et la réglementation du
commerce pour le plus grand avantage de la conservation de la faune, de la
sécurité des moyens de subsistance et de l’intégrité de l’environnement.
Un défi majeur qui se pose à nous, gestionnaires de ressources, consiste à
introduire une structure plus formelle pour le commerce de la viande de brousse
par la création d’associations reconnues de chasseurs et de commerçants
capables de régir leurs propres membres et de garantir une utilisation plus
durable en vue de protéger les ressources.
Madame la Présidente, la gestion et la conservation des ressources fauniques du
Ghana relève de la responsabilité de la Division de la faune de la Commission
des forêts. L’utilisation de ces ressources fauniques est régie par de nombreux
règlements et législations.
La législation en vigueur classe par catégories les animaux sauvages selon leur
statut quant à la conservation, fournissant ainsi une protection juridique aux
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espèces en danger à travers le pays. Les aires protégées sont des zones
principales servant à la protection des rares espèces en danger de la faune du
Ghana et la chasse n’y est normalement pas autorisée.
En dehors des aires protégées, les ressources fauniques sont soumises à diverses
dispositions législatives visant à garantir une utilisation durable. La loi exige
aux chasseurs une licence de chasse qu’ils ne peuvent se procurer que pendant
une saison de chasse donnée. Ils sont également tenus de respecter la période de
fermeture annuelle (1er août à décembre). La période de fermeture est
généralement précédée par des programmes d’éducation et de sensibilisation
généralement dispensés sous forme de débats radiodiffusés – télévisés, de
déclarations à la presse, de publicités et de tenue de ‘’durbars’’ dans les zones où
l’exploitation de la viande de brousse est endémique. Honorables Députés, les
Services de Sécurité et les Assemblées de District jouent un rôle important dans
la réduction du commerce de viande de brousse.
En sus de cette législation, le Ghana est partie à toutes les conventions
internationales relatives à la biodiversité, notamment :
la Convention sur la biodiversité ;
la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de
flore sauvages menacées d’extinction (CITES) ;
la Convention Ramsar (Convention relative aux zones humides
d’importance internationale particulièrement comme habitat de la
sauvagine), et
la Convention sur les Espèces migratrices d’animaux sauvages.
Madame la Présidente, en vue de promouvoir la participation de la communauté
à la conservation des ressources fauniques, le Ministère des Terres, des Forêts et
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des Mines a adopté, par le biais de la Division de la faune de la Commission des
Forêts, une nouvelle approche dénommée Concept de Gestion des Ressources
communautaires. Ce concept cherche à transférer à nouveau la propriété et la
responsabilité de gestion aux communautés rurales, en se basant sur la création
de Zones de gestion des ressources communautaires (CREMA).
Le but visé est d’encourager les agriculteurs à intégrer la gestion de la faune
dans les systèmes de production et de gestion des terres, à s’approprier et avoir
autorité sur la faune qui peut se trouver sur leur terre. Le concept de CREMA est
actuellement piloté dans les communautés qui entourent deux aires protégées au
Sud-ouest du Ghana, mais objectif visé est de le reproduire partout où c’est
possible.
Madame la Présidente, je suis tout à fait persuadé que les différentes délégations
composées de fonctionnaires ou représentants de la communauté, de chefs
traditionnels, d’environnementalistes, de négociants de viande de brousse
contribueront à rehausser le débat sur des questions essentielles et le
foisonnement des idées concernant la manière de relever effectivement et
efficacement les nombreux défis qui se posent au secteur de la faune en Afrique
et dans la sous région. J’ai également bon espoir que les leçons tirées des
expériences de gestion durable des ressources seront partagées.
Nous avons tous la responsabilité collective de promouvoir le commerce durable
de la viande de brousse dans la sous région en vue d’améliorer la situation
socioéconomique et les moyens de subsistance de nos paysans.
Je voudrais assurer les organisateurs que mon Ministère oeuvrera en étroite
collaboration avec eux, les ONG et tous les autres partenaires clés pour rétablir
un certain équilibre dans le commerce/la crise de la viande de brousse. Nous
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allons également mettre en œuvre des plans d’action crédibles pour protéger les
ressources en tenant compte des besoins sanitaires de nos populations ainsi que
des sources de moyens de subsistance.
Madame la Présidente, la coopération sous régionale a souvent été victime de
l’inaction et de l’absence de leadership. Mon souhait le plus ardent est que cette
initiative ne subisse pas le sort de leur coopération ou activités de réforme.
J’attends avec impatience de recevoir votre Communiqué ou rapport pour action
appropriée.
Madame la Présidente, Honorable délégués, Mesdames et Messieurs, le plaisir
me revient à présent de déclarer officiellement ouverte la Conférence ouest
africaine sur la viande de brousse.
Je souhaite plein succès à vos délibérations et vous invite à profiter de votre
séjour au Ghana pour apprécier l’hospitalité légendaire de ce pays.
Je vous souhaite également un bon retour dans vos pays respectifs.
Je vous remercie de votre patience et de votre attention, que Dieu vous bénisse.
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ANNEXE VI
LISTE DES PARTICIPANTS Nom des participants Pays Organisation Adressse 1 OUDE Assogba Pascal Bénin DFRN/MAEP 01 BP 393, Cotonou [email protected] 948925/452125
2 Yembodo Namoano Burkina Ministère de l’Environnement BP 7044, Ouaga [email protected] 22650-35
3 Hachimou Issaka Burkina UEMOA BP 543, Ouaga Dougou [email protected] 226 503188
4 Julius Mbotiji Cameroun BDCP 6733 New Hampshire, Ave, APT 902N Takoma Park MD 20912 [email protected] 2404176551
5 Philemon Selebangue Cameroun OCFSA OCFSA BA 7104 [email protected] 231 3740 (237) 6 Roger Fotso Cameroun WCS BP 3055, Nessa, Yaoande [email protected] 7 Amani Denis Kouame Côte d'Ivoire CI 20 BP 1561, Abide 20 [email protected] 241 840036 8 M. Herve Ndong Allogho Gabon Parks Gabon (CNPN) BP 546, Gabon PN Monts De Cristal [email protected] 9 Gytha Nuno Ghana Forestry Commission Box 30420, KIA, Accra [email protected] 233 21 230283
10 Erasmus Owusu Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 233 21 665197 11 Okyeame Ampadu-Adjei Ghana CI-Ghana Accra 277571773 12 David Kpelle Ghana CI-Ghana Accra 13 Gerard Osei Boakye Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 233 21 665197 14 Pape Kone Ghana FAO FAO [email protected] 021 675000 15 Lonneke Bakker Ghana FAO FAO [email protected] 16 Kwesi Orgle Ghana WWF West Africa PM 545, [email protected] 021 518710 17 Isaac Olesu-Adjei Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 021 665197 18 Chris Gordon Ghana University of Ghana Legon, Accra [email protected] 00224 260113 34 Julia Trillwich Ghana WAPCA [email protected] 518395 35 Sonja Woetes Ghana WAPCA Box 2988 Accra 734069/929828 36 Frank Adomako-Kwabia Ghana GACON Box 12705 Kumasi [email protected] 234 23198394 37 Paddy Richard Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected]
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38 Samuel Adu Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 6333380/8210101 39 Belloc Reginald Anim Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 6534180 40 Naa Adorkor Saka Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 8241411 41 Richard Adjei Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 242036 42 Emmanuel Eshun Ghana GWS Box 13252, Accra [email protected] 43 Daryl Bosu Ghana A Rocha-Ghana Box 61 DM, Damango [email protected] 44 Shawn Rbertson Ghana USAID Independent Ave. [email protected] 228 221 4029 46 Fernando Salinas Ghana FAO Box 1628 , accra [email protected] 0044 02074496201 47 Atse Yapi Ghana FAO Box 1628 , accra [email protected] 48 Francisca Penuku Ghana FAO Box 1628 , accra [email protected] 021-675000 49 Afia S. Asamoa Owusu Ghana Box 800 Madina-Accra [email protected] 244729116 45 Mrs. Ada Ndeso-Atanga Ghana FAO Box 1628 , accra [email protected] 46 Mamadou Dia Guinée Ministère de l’Agriculture BP 624, [email protected] 5163146 47 Jangar S. Kamara Liberia FDA FDA, Mon. [email protected] 244692273 48 Salaou Barmou Moussa Niger DFPP BP 721 Niamey [email protected] 244653658 49 F. O. Omeni Nigeria Wildlife Department PMB 468, Garki, Abuja [email protected] 244370535 50 Douglas Williamson Rome FAO FAO, Rome [email protected] 244703593
51 Papa Alassane Diop Sénégal Ministère de l’Environnement BP 831 [email protected] 21665197
52 Ndèye Sène Thiam Sénégal Direction des Parcs Nationaux DPN 5135 [email protected] 208168202
53 El-Hadji Sène Sénégal Facilitateur BP 45054, Dakar-Fann [email protected] 244108434 54 Hassan Richard Stevens Mohamed Sierra Leone Ministère de l’Agriculture MAFPS, Freetown [email protected] 244311932
55 Yaa Ntiamoa-Baidu Suisse WWF International Avenue du mont, Blanc 1196CH, GLAND [email protected] 233 208 175 145