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Conference sur l’eau douce en Méditerranée, Sciences Po/UNESCO, Paris, 29 mai 2008
Changements Climatiques et gestion de l’eau en
Méditerranée
Stéphane SIMONET
Conseil Mondial de l’Eau
2/25
Plan de l’intervention
1. Enjeux de développement liés au stress hydro-climatique dans les PSEM (pays arabes)
2. Adaptation et gestion des risques
3. Financement de l’adaptation
4. Conclusion sur le rôle de l’UE
3/25
1. Risques socio-économiques liés au stress hydro-climatique
dans les pays arabes
4/25
Sécheresse accrue, pluviométrie plus aléatoire
Irrigation commence à décliner en Egypte
PIB affecté par des évéments extrèmes plus fréquents
Diminution des précipitations de ≤ 40% au Maghreb
Période de croissance végétale raccourcie
Inondation de plus de 50% des activités industrielles et de services à Alexandrie
155-600 millions de personnes supplémentaires affectées par le stress hydrique
Diminution de près de 15% des rendements en maïs en Af. du Nord
~2-7% de perte de PIB en Af. du Nord et au Moyen-Orient
Le changement climatique menace directement la réalisation des ODM au Sud et à l’Est de la Méditerranée
Eau
Sécurité alimentaire
Pauvreté
2020 2050 2100
5/25
Les stratégies de développement ne tiennent pas suffisamment compte des risques hydro-climatiques
• Variation in GDP and Precipitation, Morocco
% deviation in precipitation
% growth in GDP
Maroc
6/25
Les politiques d’aide à destination des PSEM sont fortement vulnérables aux risques climatiques
Une aide accrue est nécessairepour réaliser les ODM
Une aide de plus en plus menacée par le CCEntre 2001 et 2005, augmentation >200% dans les secteurs sensibles
La proportion de l’APD potentiallement à risque est importante~17-41% au total
Millions (US$) par an
(Source Frankel-Reed & Simonet, 2007, d’après statistiques OCDE)
Environnement
Agriculture/foret
Transport
Energie
AEP et Assainissement
Reconstruction
Urgence et humanitaire
Tourisme
Aide alimentaire
Santé
0 200 400 600
APD vers les pays arabes dans des secteurs climato-sensibles
(moyenne annuelle 2001-2005)
Total = 1.6-2.1 $Mrds/an~17-41% aide totale
432 M$
133 M$
Quel est le degré de résilience des investissements liés à l’eau ?
7/25
2. Adaptation et gestion des risques
8/25
La gestion des risques climatiques: une approche à deux niveaux
La GRM : réduire les risques posés par les CC sur le secteur de l’eau à travers des politiques et des pratiques de gestion climato-compatibles.
Emissions de GES
Risques climatiques
Actions humaines
Adaptation
Atténuation
Réduire les émissions, reduire l’ampleur des CC
Réduire la vulnérabilité aux impacts, réduire les pertes et les dommages
Adaptation et atténuation sont deux stratégies complémentaires
9/25
Definitions de l’adaptation
• L'ajustement des systèmes naturels ou humains en réponse à des stimuli climatiques présents ou futurs ou à leurs effets, afin d'atténuer les effets néfastes et d'exploiter des opportunités bénéfiques (GIEC, 2001)
• Ensemble des mesures concrètes visant la protection des pays et de leurs populations contre les perturbations et dommages pouvant résulter des effets du changement climatique (Site de la CCNUCC)
• Ajuster et renforcer les politiques et pratiques de développement actuelles afin d’assurer la réalisation des ODM en dépît des changements climatiques et de leurs impacts (PNUD, 2006)
10/25
L’adaptation vise à accroître le domaine de viabilité socio-climatique des usages de l’eau
• Au cours de l’histoire:– Les sociétés humaines ont du s’adapter à la variabilité climatique
‘’historique’’, inter-saisonnière ou inter-annuelle– Dans un régime climatique stable, les seuils critiques sont dépassés de
manière exceptionnelle et ponctuelle
• Changement climatique:– Les seuils sont dépassés de manière plus fréquente, plus intense– …et parfois de manière permanente (marges pré-sahariennes)
• L’adaptation vise à accroître le domaine de tolérance climatique des systèmes de gestion et d’exploitation des ressources en eau
(Brooks, 2007 ; Source: From Jones and Mearns (2005) - APF Technical Paper 7: Assessing future climate risks)
11/25
Finalité de l’adaptation du secteur de l’eau dans les PSEM
• FinalitéSécuriser la disponibilité et la qualité de l’eau douce dans un contexte d’aridification croissante en agissant de manière durable et responsable sur l’offre et la demande.
• Objectif immédiat Réduire la vulnérabilité à la sécheresse et au manque d’eau et développer les capacités des acteurs à anticiper et répondre aux effets du changement climatique sur les ressources et leurs usages
12/25
Un changement de paradigme est necessaire
prévention
ad hoc volontariste
réaction
Expérience historique
Gestion des crises
Gestion adaptative
Gestion adaptative et préventive de l’eau• L’adaptation nécessite le passage d’une logique de réaction • …à une approche volontariste et préventive, basée sur l’anticipation et la
prospective
13/25
temps
Dis
poni
bilit
é en
eau
par
per
sonn
e Bulletin d’alerte, rationnement,
stock de nourriture
Mesures de gestion conservatoire de l’eau,
Changement de variétés culturales
Réorganisation du secteur, activités
alternatives
Sécheresses saisonnières,
pénurie alimentaire ponctuelle
Pénurie d’eau (structurelle)
Aridité extrème, agriculture rendue
impossible
2010 2020 2030
Réaction Anticipation
Ris
qu
es
G
est
ion d
u r
iisque
L’adaptation nécessite une vision prospective
(Source: Brooks, 2007)
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Les bonnes pratiques de résilience climatique concernent
• La planification et la définition des politiques publiques (y-compris les processus budgétaires et législatifs)
• Le fonctionnement institutionnel
• Les modes de prise de décision en matière de choix des investissements et des infrastructures
• La sensibilisation et le renforcement des capacités des acteurs du secteur
• La gestion et la valorisation de l’information climatique (ex. SAP, scenarii et prévisions à court, moyen et long terme, …)
• Les pratiques, régles et mesures de gestion de la ressource et de ses usages.
Réussir l’adaptation du secteur de l’eau va donc au-delà
des réponses purement techniques et englobe un ensemble
de stratégies complementaires
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STRATEGIES GESTION DE L’OFFRE GESTION DE LA DEMANDE
Court terme Long terme Court terme Long terme
Répartir les risques
• Assurances • Diversification des sources d’approvisionnement
Accepter les risques (‘’ne rien faire’’)
• Lorsque que les dommages ne peuvent être évités (disparition de certains aquifères côtiers, zones humides, zones d’agriculture pluviale)
Prévenir les conséquences: technologies et infrastructures (‘’Hard’’)
• Augmenter le nombre et la capacité des retenues•Augmenter les transferts inter-bassins
• Eaux non conventionnelles•Dessalement•Eaux virtuelles
• Améliorer l’éfficacité des systèmes d’irrigation, des réseaux d’AEP et d’assainissement
• Changements de modes de production et d’usages
Prévenir les conséquences: réponses politiques, réglementaires et institutionnelles (‘’Soft’’)
•Plans de gestion de la sécheresse• Subventions
• Modifications des critères de dimensionnement et de fonctionnement des ouvrages
• Rationnement• Ajustement de la tarification de l’eau• Normes réglementaires
• Relocalisation des activités et des populations
Recherche, Valorisation de l’information climatique
• Améliorer les capacités de modélisation et de prévisions climatiques saisonnières, inter-annuelles et inter-decennales• Développer des outils d’aide à la décision et améliorer les méthodes d’évaluation des risques au niveau des bassins et sous-bassins (couplage modèles climato/hydro)• Définir des indicateurs pertinents de vulnérabilité et d’adaptation• Mettre en place des systèmes d’alerte précoce
Renforcement des capacités et éducation
• Elargir les horizons de planification des décideurs• Renforcer les capacités techniques des professionnels du secteur en matière de GRM• Sensibilisation et éducation citoyenne
Principales stratégies d’adaptation dans le secteur de l’eau
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Certains obstacles freinent l’adaptation du secteur
1. Absence d’un environnement institutionnel et politique adéquat
2. Intégration inter-sectorielle et coordination entre bailleurs insuffisantes
3. Attitudes politiques face aux incertitudes relatives aux effets des CC
4. Information climatique peu disponible ou peu valorisée/utilisée pour éclairer les choix politiques et techniques
5. Antagonisme entre les exigences d’adaptation à long terme et celles de développement à court terme
6. Faibles capacités nationales et faible participation en matière d’évaluation des risques et de conception et mise en oeuvre de mesures d’adaptation
7. Ressources budgétaires limitées
17/25
Promouvoir l’adaptation au niveau national
3. Piloter et généraliser des mesures d’adaptation concrètes
sur le terrain
1. Incorporer les risques climatiques dans les stratégies et
programmes d’assistance des bailleurs (‘’Climate proofing’’)
2. Intégrer les risques climatiques dans les politiques publiques de
l’eau
• SEA• Cadre politique de
l’adaptation (PNUD)• Communications
Nationales (CCNUCC)
• ‘’Climate risks screening tools’’
• ‘’Adaptation tool kits’’ (GEF, UNFCCC, bilatérales)
• Plateformes et réseaux (ALM)
Points d’entrée Outils
• Projets pilotes• Programmes
d’investissements
• Politiques, législations et plans sectoriels
• Schéma de gestion des bassins
• UNDAF• Stratégies ‘’Pays’’
des agences de développement
3 niveaux d’intervention stratégiques
18/25
Exemples d’initiatives pilotes dans la région
Maroc:• Stratégie Nationale
d’adaptation• Projet Adaptation et
GIRE (PNUD)• Projet CBA-Oasis
(PNUD)• Projet Gestion des Risques Climatiques
(BM)
Tunisie:• Stratégie nationale
d’adaptation dans l’agriculture et les
écosystèmes
Egypte:• Projet d’adaptation
du bassin du Nil (PNUD/PNUE/FAO/IFAD/UNESCO)
• Projet gestion des risques climatiques
(BM)
Palestine:• Stratégie et plan d’action nationaux pour l’adaptation
Jordanie:• Projet
d’adaptation du bassin de la Zarka (PNUD/FAO/UNESC
O)
19/25
3. Financement de l’adaptation
20/25
Estimation du coût de l’adaptation pour le secteur de l’eau
Investissements et flux financiers nécessaires en 2030 (en Md$/an)
Régions Scenario A1b
Afrique 3
Moyen-Orient 2
Mondial 11
(Source UNFCCC, 2007)
21/25
70 Md$/an
Un déficit de financement pour l’adaptation
100 M$/an
10-100 Md$/an
Financement disponible (Millions $)
CCNUCC, 200750-170 Md$/an
WB, 2007
Stern, 200615-150 Md$/an
Total Cum. 480 M$
Bilateral, 2007150 M$
Bilateral*, 2000-595 M$
Multilateral, 2002-7235 M$
Besoin en financement (Milliards $)
*(Jennifer Frankel-Reed, 2006)
(Source PNUD, 2007)
Comment combler le déficit ?
22/25
Augmenter/réorienter les financements publics et exploiter le potentiel
des mécanismes de financement innovantsOption Revenue
(US$)Notes
Insurance 70 billion Annual average
Application of levy similar to 2% share of CDM proceeds
10-50 millionDepends size of carbon markets post-2012
Annual average 2008-2012Any estimate for post-2012 requires assumptions about future commitments
Auction of allowances for international aviation & marine emissions
10-25 billion (air)10-15 billion (sea)
Annual average rises from 2010 to 2030
International air levy travel 10-15 billion $6.50 per passenger per flight
Funds to invest foreign exchange reserves
Up to 200 billion
Voluntary allocation of up to 5% forex reserves to fund to invest in adaptation projects
Debt-for-efficiency swap Further research needed
Creditors cancel portion of non-performing foreign debt in exchange for debtor gov’t commitment to invest in adaptation
Tobin tax 15-20 billion 0.01% tax on wholesale currency transactions
Donated special drawing rights
18 billion initially
Special drawing rights are form of inter-governmental currency from IMF. Some could be donated to Convention.
Source: UNFCCC, 2007(Source CCNUCC, 2007)
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4. Conclusion
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L’UE à un rôle stratégique à jouer
1. Réduire la vulnérabilité des PSEM aux effets du CC en veillant à une plus grande prise en compte des risques climatiques dans les politiques d’aide et progammes d’investissements de l’UE et dans ceux émanant de ses pays membres
2. Renforcer la capacité d’adaptation des pays-tiers en les aidant à mettre en place des cadres politiques et des stratégies d’adaptation intégrées, qui ne soient pas uniquement centrées sur des réponses d’ordre technique visant la maximisation de l’offre sur le court terme
3. Intervenir comme ‘’catalyseur’’ afin: • d’assurer une plus grande coordination entre les bailleurs (ex: BM vs
fonds CCNUCC)• d’assurer une plus grande mutualisation et efficacité des ressources
financières disponibles• de mobiliser des ressources complémentaires (ex: élargissement de la
ligne de financement adaptation, Fonds Adaptation, financements innovants)
4. Faciliter la coopération régionale dans le domaine de l’adaptation et accompagner la mise en place d’instances régionales de concertation et d’outils de prediction et d’aide à la décision (ex: SEMIDE, MEDA ?)
5. Aider à la résolution des questions transfrontalières (Nil)
6. Favoriser la recherche et le transfert de savoir faire en matière de compréhension des phénomènes climatiques et de technologies pour l’adaptation
7. Promouvoir une position euro-méditerranéenne commune sur l’adaptation dans les négociations internationales sur le climat (COP).
25/25
Merci de votre attention
www.worldwatercouncil.orghttp://www.worldwaterforum5.org/