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1 CONSEIL SUPERIEUR DE LA COOPERATION ----------- Délégation interministérielle à l'innovation sociale et à l'économie sociale RAPPORT DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA COOPERATION POUR 1999 sur l'état des activités coopératives au 31 décembre 1998 DIES/14 mars 2000

CONSEIL SUPERIEUR DE LA COOPERATION --------- … · objet de présenter les traits principaux de la situation des sociétés coopératives en 1998, ... Non délocalisables, les coopératives

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CONSEIL SUPERIEUR DE LA COOPERATION -----------

Délégation interministérielle à l'innovation sociale et à l'économie sociale

RAPPORT DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA COOPERATIONPOUR 1999

sur l'état des activités coopératives au 31 décembre 1998

DIES/14 mars 2000

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PREAMBULE

L'article 1er du décret n°76-356 du 20 avril 1976 relatif au Conseil Supérieur de la coopération, dans sarédaction issue du décret n°97-228 du 11 mars 1997, prévoit que le Conseil supérieur de la coopération élaborechaque année un rapport sur l'état des activités coopératives.

Les trois premiers rapports, ont été adoptés par le Conseil, les 19 décembre 1996, 6 février 1998 et le 8mars 1999.

Le rapport annuel 1999, réalisé en étroite collaboration avec le Groupement national de la coopération etles organisations nationales des différentes activités coopératives, a comme les années précédentes pourobjet de présenter les traits principaux de la situation des sociétés coopératives en 1998, sur les planssociaux et économiques.

Rapport d'actualité, il donne des informations sur l'évolution des sociétés coopératives en France, enprocédant à un rassemblement ordonné des chiffres des divers mouvements coopératifs présentés parleurs organisations nationales.

Son ambition est :

• de proposer un document d'information sur la coopération ouvert à un large public;

• d'inciter les organisations représentatives à se doter d'instruments de mesure de l'activité coopérative;

• enfin de contribuer au sein des mouvements coopératifs à une réflexion commune sur l'identitécoopérative au delà des particularismes historiques et sociologiques.

Les données statistiques sur l'activité des sociétés coopératives doivent être interprétées avec une certaineprudence.

A l'exception de la coopération agricole qui prend en compte les travaux du Service Central d'Enquêtes etEtudes Statistiques du ministère de l'agriculture et de la pêche, les données rassemblées dans ce documentproviennent des fichiers dont disposent les organisations nationales de la coopération. Ces données nesont pas toujours exhaustives et procèdent parfois par approximation, en raison, notamment, de ladifficulté d'opérer une distinction entre filiale et société coopérative mère, ou entre les différentescatégories de groupements. Elles permettent, néanmoins, de dresser un tableau du mouvementcoopératif, et des principales caractéristiques de son évolution.

Le rapport annuel 1999 s'efforce, enfin, de proposer une approche qualitative de la réalité coopérativefondée sur une analyse des principaux événements qui ont marqué l'actualité des mouvements coopératifset de leur contribution à l'innovation dans les domaines, notamment, économiques et sociaux.

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SOMMAIRE

RAPPORT DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA COOPERATION

POUR 1999

sur l'état des activités coopératives au 31 décembre 1998

Pages

• Avis du Conseil Supérieur de la Coopération4 - 5

• Titre I. Les faits marquants au sein des mouvements coopératifs et leurscontributions à l’innovation sous toutes ces formes 6 -26

• Titre II. Les caractéristiques des sociétés coopératives27 - 34

• TITRE III. Le mouvement coopératif, présentation générale des institutionscoopératives

( Données générales sur l’activité des coopératives en 1998 )35 - 107

• Les organisations coopératives non financières35 - 81

• Les organisations coopératives de crédit82 - 107

Annexe

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AVIS DU CONSEIL SUPERIEUR DE LA COOPERATION

Présentes dans la quasi-totalité des activités économiques françaises, les coopératives prennent en compte,dans leurs domaines respectifs, les transformations de leur environnement, engagent régulièrement denouvelles initiatives pour répondre aux besoins de leurs sociétaires.

En effet, associations de personnes, les coopératives ont pour priorité de créer de la valeur pour leurscoopérateurs, qu’ils soient clients, salariés ou entreprises associés. Cette internalisation des profitsbénéficie nécessairement au territoire sur lequel la coopérative se développe et aux hommes et femmesqui y habitent. C’est pourquoi les coopératives sont des acteurs incontournables du développement localet de l’ancrage d’activités créatrices d’emplois.

Il ne faut pas pour autant confondre finalité et impact, la finalité de la coopérative est et resteral’amélioration du rapport coût/efficacité du produit ou du service rendu à son sociétaire, et c’est en celaque c’est d’abord une entreprise, mais une entreprise un peu particulière puisqu’elle est conduite parnature à se préoccuper de l’environnement social, économique et culturel de son activité et dès lors, elleest condamnée à innover pour ne pas se banaliser.

C’est pourquoi le Conseil supérieur de la coopération a décidé de mettre en évidence cette capacitéinnovatrice dans la présent rapport.

Image sans doute réductrice d’une réalité plus riche, le bilan établi par les organisations nationales de lacoopération témoigne néanmoins de la vitalité des coopératives qu’elles rassemblent et d leur attentionportée aux questions de développement local, d’environnement et de solidarité. Il met en évidence le rôleimportant que jouent les fédérations à la fois pour accompagner leurs adhérents dans leur adaptation àleur environnement économique, pour défricher de nouveaux champs et pour faire mieux connaître etreconnaître, par les pouvoirs publics et les parlementaires, leurs réalisation.

On constate que :• Toutes les coopératives, chacune dans leur secteur et leurs métiers, se dotent des outils techniques,

des compétences commerciales comme des produits adaptés ou nouveaux qui répondentrégulièrement aux besoins des sociétaires et des clients, dans un contexte de concurrence où ellesnouent des partenariats avec des acteurs économiques qui partagent leur vision et se dotent, lorsquec’est nécessaire, de structures complémentaires (filiales) pour consolider leur assise, dans le cadre dugrand marché européen et de la mondialisation. Dans certains secteurs, le regroupement entrecoopératives s’accélère considérablement pour optimiser le service aux associés. Toutes cesévolutions leur permettent de répondre à un des défis qui leur est propre : conjuguer proximité etpuissance.

• En matière sociale, la plupart des organisations coopératives ont anticipé sur l’application de la loiAubry et de nombreux accords dynamiques d’ARTT ont été signés. Celles-ci ont parallèlement mis enœuvre des politiques de formation actives. Dans beaucoup de coopératives, la priorité est donnée àl’emploi des jeunes et plusieurs secteurs coopératifs ont développé des démarches innovantesd’intégration et de formation en alternance vis-à-vis des jeunes embauchés. Cette politique d’accueildes jeunes se traduit aussi par des actions importantes de soutien à l’installation des jeunesprofessionnels dans des secteurs d’activité comme la pêche ou l’agriculture notamment.

• le territoire d’implantation des coopératives demeure le lieu privilégié de leurs innovations. Lesactions des coopérations agricoles en sont l’illustration ; qu’il s’agisse de l’exercice de leurs activités debase, de leurs engagements dans les nouveaux contrats territoriaux d’exploitation (CTE) initiés par lelégislateur, de leurs investissements dans les programmes d’ »agriculture raisonnée » ou les outils dequalité, tels qu’ » Agri-confiance ». Cette implication dans « le développement local » est une forcepour la France au sein de l’Union européenne. Non délocalisables, les coopératives constituent descentres d’activités économiques capables de fixer la valeur ajoutée et l’emploi, idée novatrice en soi, sil’on met en parallèle le comportement de certaines grandes entreprises dont la valeur monte enbourse lorsque sont annoncées des suppressions d’emplois ou des délocalisations.

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• Au-delà du champ de l’économique, les coopératives, dans des démarches citoyennes souventoriginales, suscitent et soutiennent les initiatives individuelles ou associatives de lutte contrel’exclusion, de renforcement de la cohésion sociale et de valorisation du patrimoine.

Tous les groupes coopératifs bancaires font de l’innovation dans ce domaine un axe essentiel de leurstratégie de développement : leurs sociétaires, particuliers ou entreprises, ne peuvent rester indifférents auchômage et à l’appauvrissement et à l’exclusion qui en résultent. Ils sont fortement impliqués dans desactions concrètes de soutien à la vie locale dans ses aspects économiques et culturel. Ces réseaux mettenten œuvre des actions et des outils innovants pour les structures d’insertion par l’économique. Ilsconçoivent et gèrent des produits de placement dits « solidaires » assortis du label « Finansol », adaptésaux organismes sans but lucratif pour améliorer leur collecte de fonds.

Enfin, les organisations coopératives font acte de propositions pour organiser et pérenniser des activitéset des emplois dans de nouveaux secteurs émergents dont la rentabilité commerciale n’est pas aujourd’huiacquise. Dans ce but, elles font la promotion d’une forme coopérative nouvelle ouverte à différentspartenaires qui s’engagent dans une dynamique de projet local. Elles rejoignent ainsi les préoccupationsexprimées par la ministre de l’emploi et de la solidarité et étudiées par Alain Lipietz dans le cadre del’entreprise à but social.

La capacité d’innovation des coopératives réside tout particulièrement dans leur organisation fondée sur lenon-centralisme, l’exercice des responsabilités et la pratique de la démocratie, la constitution d’unpatrimoine collectif. Aux tenants de la démutualisation, elles répondent que c’est un leurre économique etun facteur d’appauvrissement et d’inéquité vis-à-vis de la collectivité.

Cette position a été récemment confirmée par le Conseil Supérieur de la Coopération et le Parlement quia écarté toute mesure allant dans ce sens. Pour autant ce risque de banalisation est réel et la vigilance nedoit pas se relâcher, tant dans le contexte français qu'européen.

C’est pourquoi, si les coopératives doivent rester vigilantes et toujours améliorer leurs pratiquescoopératives, la puissance publique quant à elle doit reconnaître sans ambiguïté la légitimité du statutcoopératif en refusant de se prêter au jeu de la banalisation rampante mais en promouvant les adaptationsjuridiques nécessaires à une meilleure prise en compte des évolutions de l’environnement. Les institutionseuropéennes, tout particulièrement la Commission, doivent mettre en œuvre une politique qui respecte etencourage le mode coopératif d’entreprendre.

Dans ce but, le Conseil supérieur de la coopération invite le Gouvernement à proposer au Parlement lesmodifications législatives attendues par certaines organisations coopératives pour faire face aux nouvellesréalités de la mondialisation. Le projet de loi sur les nouvelles régulations économiques qui va êtreprochainement débattu pourrait en être le support.

Enfin, le Conseil supérieur de la coopération recommande également au Gouvernement de faire connaîtresa volonté d’achever et de publier le Livre Blanc sur les coopératives dont la Commission européenne apris l’initiative.

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I. Les faits marquants de l'évolutiondes sociétés coopératives de consommation

Depuis la fin des années 1980, les coopératives de consommation ont dû faire face à une situationéconomique difficile liée à des causes internes - notamment la crise de l'été 1985 - et à des causes externes- essentiellement marquées par une agressivité commerciale renforcée par le mouvement de concentrationsans précédent des entreprises du secteur et une évolution rapide des comportements des consommateursface à la crise économique. Les coopératives de consommateurs ont mis en œuvre, pour assurer leurdéveloppement durable, une politique radicale de restructuration et de partenariat avec d'autres grossistes,basée sur l'initiative locale.

Aujourd'hui, organisées de manière professionnelle, dotées de structures d'approvisionnement et deventes rajeunies, les coopératives de consommateurs continuent de mettre l'accent sur la qualité desproduits et de leurs services, la protection de l'environnement et l'information des utilisateurs.

Par ailleurs, elles entendent maintenir leur présence, souvent plus que centenaire, chaque fois quepossible, au plus près des consommateurs tant dans les quartiers des villes que dans le milieu rural.

• L'année 1998 a été marquée par une politique de développement menée par de nombreux groupescoopératifs : Le Groupe COOP ALSACE a acquis, ainsi, l'hypermarché d'AUCHAN deSCHILTIGHEIM. Les coopérateurs de Normandie - Picardie ont créé un réseau de magasins àl'enseigne "Le Mutant", véritable maxi - discompte à la française, permettant de sauvegarder uneprésence coopérative dans un secteur où le petit supermarché allait disparaître.

• A la fin de l'année 1998, avec l'apport des 50 unités des coopérateurs de Champagne et d'unedouzaine de Coopératives d'Alsace, on compte plus de 220 magasins "Le Mutant" en France.

Au nombre des difficultés rencontrées par les sociétés coopératives de consommation dans leurdéveloppement, notons :1. en premier lieu la modification de la loi ROYER en 1996 faisant obligation de demander une

autorisation pour toutes créations à partir de 300 m² de surface de vente nouvelle ou pour toutes lesextensions de magasins existants. Cette mesure a non seulement contribué à ralentir le rythme desadaptations nécessaires et modernisations du réseau coopératif existant, mais également limité lespossibilités d'acquisition par un renchérissement important de la valeur des fonds de commerce.

2. Au titre des obstacles au développement, figurent également : l'impossibilité pour les coopératives deconsommateurs de bénéficier des dispositions fiscales et sociales de la loi sur la ville ou ledéveloppement rural, le seuil du nombre de salariés étant apprécié non pas par établissementconcerné, mais par rapport à l'ensemble de la société ; la taxe d'équarrissage dont le déclenchementest lié également au chiffre d'affaires boucherie de l'ensemble de la société.

• L'emploi

En 1997, la FNCC a pris l'initiative de proposer aux partenaires sociaux de moderniser la conventioncollective nationale du 25 avril 1955 et d'engager, sans attendre l'adoption du projet de loi d'incitation à laréduction du temps de travail, l'examen des possibilités d'application anticipée de la RTT au sein de labranche.

La FNCC considère que la réduction du temps de travail doit avoir des effets bénéfiques sur la créationd'emploi ou à défaut son maintien et, par l'augmentation du temps libre ainsi dégagé, permettre auxsalariés des coopératives de consommateurs d'obtenir une nouvelle qualité de vie et une amélioration deleurs conditions de travail. Par accord du 6 février 1998, signé par la FNCC et quatre organisationssyndicales représentatives, les partenaires sociaux ont fixé le cadre de l'ensemble de cette négociation.

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A l'automne 1998, un projet de protocole d'accord cadre d'application de la loi du 13 juin 1998 a étésoumis à la signature des organisations syndicales. Pour l'essentiel, ce protocole prévoit :

• la réduction du temps de travail sans aucune baisse de salaire, mais assortie d'une modérationsalariale durant trois ans ;

• la recommandation aux Sociétés coopératives d'utiliser le volet offensif de la loi (6%d'embauche) ; les nouveaux embauchés bénéficieront de la même grille de salaires que lessalariés présents au moment de la signature de l'accord ; les salariés à temps partielbénéficieront des mêmes propositions que les salariés à temps complet de la RTT avec lapossibilité de leur accorder, chaque fois que possible, une augmentation de leur horaire detravail ; de dispositions spécifiques à l'encadrement dont l'horaire est difficilementcontrôlable.

Le maintien et la modernisation d'un réseau de magasins de proximité passe nécessairement pour lescoopératives de consommateurs par un équilibre des forces de vente et notamment un réseaud'hypermarchés et de grandes surfaces répondant bien aux besoins nouveaux des consommateurs etd'intégration au tissu local ou régional.

Au plan social, les coopératives consacrent des moyens importants pour animer la vie coopérative, laformation de plusieurs milliers de consommateurs - coopérateurs bénévoles en vue de leur permettre departiciper à la vie associative locale.

Outre ces aspects traditionnels de la vie coopérative, ces efforts de formation doivent permettre lerenouvellement des générations au sein des conseils d'administration des coopératives.

Le Groupe CAMIF

L'année 1998 est marquée par une croissance forte, voisine de 10 %, qui devrait porter le C.A. à 6milliards de francs pour 1998.

• Les faits marquants du Groupe :Le Groupe CAMIF : En 1999, la CAMIF décidait de s'ouvrir au grand public afin de donner uneimpulsion significative à un développement devenu nécessaire face à une concurrence toujours plusforte. Sa campagne s'appuyait sur les valeurs fondatrices de la coopérative qui sont l'esprit desolidarité et le respect du consommateur. L'objectif visait à réduire son déficit de notoriété tout enréaffirmant son attachement à l'éthique de l'économie Sociale.

L'Association CAMIF : Plus que jamais en 1999, l'Association CAMIF Solidarité a transformé enréalisations concrètes les dons des sociétaires récoltés lors de la vente des "produits partage" proposésdans le catalogue général de la CAMIF. Cette année, plus de 50 opérations ont été menées à travers laFrance pour l'aménagement de logements d'insertion ou de centres d'accueil d'urgence, pour unmontant de plus de 1 millions de francs.

• CAMIF Catalogues Création de nouveaux magasins : Après Marseille et Eragny en régionparisienne en 1988, St Herblain, près de Nantes, et Cournon d'Auvergne, près de Clermont Ferrand,accueillent la chaîne CAMIF les Maisonnables, dédiée au Jeune Habitat. La CAMIF accueille la MAIF: Début septembre, un point contact MAIF a été inauguré dans le magasin CAMIF Les Maisonnablesd'Eragny. Cette initiative marque la volonté des deux organisations de développer des synergiesnouvelles.

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II. LES SOCIÉTÉS COOPÉRATIVES D'HLM

En 1998, le nombre de sociétés coopératives HLM s'élève à 157, dont 124 sociétés de production (contre122 SCP en 1996 ) et 33 SCLA ( 35 sociétés de location attribution en 1996 ), dont 2 issues, en 1997, dela transformation de SCLA en SCP. Quarante sociétés de production (SCP) sont dotées de l'extension decompétence locative.

Les années 1992-1998 ont été marquées par une évolution des activités des sociétés coopératives

• gestion immobilière : Une dizaine de coopératives ont accru leur portefeuille de gestion immobilièreen développant une activité d'administrateurs de biens ;

• le locatif : au 31 décembre 1997, 40 coopératives sont dotées de l'extension de compétence au titredu locatif.

En terme quantitatif, sur la période 1996 - 1998, la production a progressé de plus de 37 %,

( 2 980 en 1998 contre 2 174 en 1996 ). Sur le plan qualitatif, on note :

• une progression de la production locative. Le patrimoine progresse à un taux annuel de 10 %depuis 4 ans. Désormais quarante sociétés disposent de la compétence locative. Chaque année, cenombre progresse. Deux compétences locatives ont été obtenues au cours de chacune des années1996 et 1997. Ce remaillage du locatif HLM en coopérative permet aux sociétés de développer unedémarche spécifique en direction des locataires, qui est caractéristique du mouvement coopératif ausein de la famille HLM : le locataire est sociétaire et participe au fonctionnement de la coopérative.Certaines coopératives initient des modes innovants d'association du locataire à la gestion des chargesde son immeuble, voire à la réalisation de son logement.

• une progression de l'accession groupée qui correspond mieux que toute autre forme d'accession àune maîtrise d'ouvrage forte, urbaine, concertée avec les collectivités locales. Parmi ces opérations, lapart des opérations dites 'd'accession très sociale" progresse. L'accession très sociale concerne desopérations destinées à des ménages modestes réalisées par les coopératives HLM en partenariat avecles collectivités locales qui apportent leur contribution au financement du foncier. Ainsi, lesopérations se situent de 10 à 20 % en moyenne en-dessous des prix du marché, sans pour autantbaisser la qualité des logements.

• un dispositif de sécurisation. Les coopératives qui se positionnent comme un laboratoireexpérimental ont initié au cours des deux dernières années des opérations pour lesquelles les ménagesaccédants se voient offrir un filet de sécurité. En effet, la mise en place de la réforme du financementde l'accession en octobre 1995 devait être accompagnée d'un dispositif de sécurisation des ménagesqui n'a jamais vu le jour. Néanmoins, les besoins existent, d'autant plus que les ressources desménages accédants sont faibles et que la situation économique de certaines régions est incertaine.

• L'accession sociale sécurisée offerte par certaines coopératives est un service particulier destiné àdes catégories de ménages fragiles :

- rachat du logement et maintien dans les lieux avec un nouveau statut de locataire en cas d'échec ;

- allongement et modulation des durées de prêts en cas de difficulté ;

- offre d'une assurance couvrant une éventuelle dévaluation du bien en cas de revente.

Chaque année, une centaine de logements sont construits par les coopératives HLM en accession trèssociale en partenariat avec les collectivités locales. Opérations "jeunes budgets", démarche maisonéconomique, renouveau de l'apport travail, maison "agrandissable", dispositifs d'insertion ou de formationqualifiante, location-accession.... ; les formules sont très diverses et témoignent du dynamisme coopératif.

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III. EVOLUTION DE LA COOPERATION AGRICOLE

A. La loi d'orientation agricole

La loi d'orientation agricole du 9 juillet 1999, à la préparation de laquelle la CFCA a participéactivement, a apporté plusieurs modifications au statut des coopératives agricoles, répondantainsi à des demandes et propositions formulées à plusieurs reprises par la CFCA.

Ces mesures sont les suivantes :

1. Article 60 - Admission d'associés coopérateurs situés dans un autre Etat membre de l'Unioneuropéenne. Cet article comporte une disposition pour les coopératives et une autre pour les Unions.Il introduit ainsi dans leur statut particulier la prise en compte de la dimension européenne del'activité agricole.

• Pour les coopératives : la liste des associés coopérateurs autorisés à adhérer à une coopérativeagricole française est élargie : désormais, les coopératives agricoles dont la circonscriptionterritoriale est située dans une zone touchant une frontière pourront recevoir comme associétoute personne physique ou morale ayant la qualité d'agriculteur ou de forestier et dont lesiège de l'exploitation ou le domicile est situé dans une zone contiguë à celle de lacirconscription territoriale de la coopérative.Cette disposition concerne les coopératives dont la circonscription est limitrophe de l'un despays suivants : Espagne, Italie, Allemagne, Luxembourg, Belgique.Sont exclues celles qui touchent les frontières de la Suisse et de la Principauté d'Andorre.

• Pour les Unions : Cette disposition est l'équivalent de celle adoptée pour les coopératives.Mais dans le cas présent, il s'agit davantage d'une clarification. En effet, dans les débatsparlementaires de la loi du 27 juin 1972, il avait été clairement dit par le Ministre del'Agriculture de l'époque que les unions de coopératives pourraient bien sûr recevoir commeassociés des coopératives ou unions situées dans un autre Etat membre de l'Unioneuropéenne. Malgré cela , des contestations avaient lieu ici ou là, notamment à l'occasion decontrôles fiscaux. C'est pourquoi il a paru préférable de l'inscrire explicitement dans le textede loi.

2. Article 61 - Extension de la provision pour investissement aux parts sociales de coopératives agricoles

• Cette nouvelle disposition permet aux agriculteurs d'utiliser la déduction pour investissementprévue à l'article 72 D du Code général des impôts "pour la souscription de parts sociales desociétés coopératives agricoles visées à l'article L.521-1 du code rural, dans la limite desinvestissements nouveaux réalisés par elles, et dont elles peuvent justifier à la clôture del'exercice et au prorata du capital souscrit par les coopérateurs dans le financement de cetinvestissement". Cette mesure complète les possibilités de la déduction déjà ouverte auxexploitations agricoles dans cet article 72 D du Code général des impôts. Les bénéficiairessont les exploitants agricoles imposés d'après un régime réel. Cette mesure concerne lesnouvelles adhésions entraînant de nouvelles souscriptions ou des souscriptionscomplémentaires faites dans le cadre d'augmentations de capital collectives ou individuelles lecas échéant.

Le régime fiscal de la coopérative n'est pas affecté par cette disposition qui concerne celui desagriculteurs eux-mêmes.

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3. Article 62 - Consolidation des comptes dans les groupes coopératifs

Les groupes coopératifs qui atteignent les seuils prévus par l'article D.2465-14 du décret du 23 mars1967 sont tenus de consolider leurs comptes : ces seuils sont de 200 MF de chiffre d'affaires, 100MFde total de bilan et 500 salariés. Dès que deux de ces trois seuils sont atteints, le groupe coopératifdoit consolider ses comptes. Cette mesure s'applique également aux unions dès lors qu'ellescontrôlent des filiales.

Ces comptes peuvent être certifiés par deux Fédérations de Révision ou deux commissaires auxcomptes inscrits ou une Fédération de Révision et un commissaire aux comptes inscrit. En revanche,si la coopérative fait appel public à l'épargne, ses comptes consolidés doivent être certifiés par aumoins un commissaire aux comptes inscrit.

Cette disposition est applicable au premier exercice ouvert après la promulgation de la loi. Un décretprécisera, en tant que de besoin, les conditions particulières applicables aux coopératives agricoles.

4. Article 63 - Création d'un Conseil supérieur d'orientation de la Coopération agricole

Celui-ci remplace le Conseil supérieur de la Coopération agricole dont le fondement juridique n'étaitque réglementaire et élargit ses missions à "la conciliation de l'adaptation de la Coopération agricoleaux évolutions économiques avec les préoccupations liées à l'aménagement du territoire".

Il doit notamment favoriser les synergies entre les coopératives, mettant ainsi l'accent sur lesregroupements en vue d'une meilleure efficacité économique.

Un décret en cours d'élaboration précise sa composition et ses modalités de fonctionnement. Commepour le CSC, est prévue l'existence d'un Bureau présidé par un représentant des organisationscoopératives. Plus généralement, la loi d'orientation agricole a reconnu et renforcé les moyens del'organisation économique des producteurs qui fonde l'action des coopératives agricoles.

B. Les coopératives agricoles novatrices : elles valorisent leurs territoire

Pour les coopératives agricoles, il ne saurait y avoir de développement durable des territoire sans un projetéconomique capable d'y fixer de la valeur ajoutée et de l'emploi : cette conviction est à sa manièrenovatrice dans la mesure où elle rompt avec une vision manichéenne qui tend à se répandre et qui opposed'un côté la sphère de l'économie régie par la mondialisation et de l'autre la sphère du social destinée àpanser les plaies qu'inflige cette globalisation aux hommes et aux territoires.

• Le projet des entreprises coopératives est tout autre : sociétés de personnes, elles sont doublementliées au territoire par leurs sociétaires et l'origine de leurs capitaux mais aussi par la nature de leursactivités et la provenance de la matière première agricole qu'elles collectent, transforment etcommercialisent.C'est en réussissant à valoriser les produits de leurs adhérents sur des marchés de plus en plusconcurrentiels, c'est en développant des outils industriels et commerciaux performants que lescoopératives pérennisent l'activité de leurs adhérents dans leurs bassins de productions, qu'ellesaccompagnent l'installation de jeunes agriculteurs et qu'elles sont des acteurs majeurs de l'activitésociale et économique des territoires.

PME ou grands groupes, elles constituent un maillage économique dans l'ensemble de zones ruralesoù elles s'avèrent bien souvent un employeur de premier plan dans la commune ou dans ledépartement et parfois le seul rempart à la désertification.

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Chaque année, plus de 10 milliards de francs sont investis par les entreprises coopératives, avec deseffets d'entraînement sur des secteurs d'activités aussi variées que le bâtiment le transport, lemachinisme, l'entretien, les services...

Leur rôle dans la vie quotidienne des agriculteurs et des habitants des zones rurales est essentiel :centres de collecte, libres services agricoles, structures de proximité animé par un réseau de salariésdisponibles et compétents... autant de lieux animant la vie sociale.

• Dans les années à venir, les coopératives se doivent plus que jamais d'exercer vis-à-vis deleurs territoires une double responsabilité :

• La première, c'est d'y créer toujours plus de richesse, et pour cela d'innover, de saisir lesopportunités qui permettront de construire des projets économiques crédibles pour lesagriculteurs, pour la coopérative et pour sa région.

L'excellence sur le métier de base reste, bien entendu, le premier impératif : c'est un socleindispensable pour étayer les projets de diversification et de transformation des produits agricoles; projets porteurs de valeur ajoutée au bénéfice de nos adhérents, au bénéfice aussi del'investissement et de l'emploi salarié.

Créer de la richesse, c'est aussi très souvent agir en partenariat avec d'autres acteurs, soit pourpartager le savoir faire, soit pour assurer de la solidité financière du projet, c'est donc s'impliquercomplètement dans l'économie locale et régionale.

• La deuxième responsabilité des coopératives vis-à-vis de leur territoire, c'est de le protéger, dele respecter en particulier dans sa dimension environnementale. On ne peut plus aujourd'huiproduire sans se préoccuper des conséquences sur les milieux naturels. Elles ont là uneresponsabilité en tant qu'entreprise mais aussi auprès de leurs adhérents pour lesquels ellesjouent un rôle précieux de conseil et de préconisation.

En devenant des partenaires incontournables pour la protection de l'environnement, lesentreprises coopératives confortent vis-à-vis de la société leur légitimité et leur crédibilité d'acteuréconomique.

C. Pour accompagner les coopératives dans cet engagement, la CFCA se mobilise et propose,elle aussi, des projets novateurs.Elle conduit une action déterminante pour que les Contrats territoriaux d'exploitation intègrent lesdémarches de filière et le nécessaire lien au marché et pour faire reconnaître le rôle majeur descoopératives dans l'élaboration de projets collectifs locaux.

Les coopératives sont en effet bien placées pour accompagner les agriculteurs, et leurs adhérents enpremier lieu, dans l'élaboration et la mise en œuvre d'un projet global d'exploitation qui associeétroitement création de valeur ajoutée, emploi et respect de l'environnement.

Dans la réflexion sur les premiers CTE, certaines coopératives ont joué un rôle déterminant et n'ontpas hésité à être novatrices dans leurs propositions. Par ailleurs, la CFCA a agi pour que les textesréglementaires d'application donnent toute leur place aux coopératives en tant que porteurs de projetscollectifs, en particulier sur les filières territorialisées et pour qu'ils reconnaissent la nécessité del'organisation économique.

Innover, c'est aussi l'action en matière d'environnement. Les coopératives sont en effet bien placéespour accompagner les agriculteurs, et leurs adhérents en premier lieu, dans l'élaboration et la mise enœuvre d'un projet global d'exploitation qui associe étroitement création de valeur ajoutée, emploi etrespect de l'environnement.

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Précurseurs dans le développement de l'agriculture raisonnée, les coopératives ont investi dans larecherche et l'expérimentation pour créer des outils de rationalisation des pratiques agricoles ; ellesont mis en place des réseaux de conseil performants afin de développer auprès du plus grand nombred'adhérents ces pratiques respectueuses de l'environnement

Avec l'opération "agriculture raisonnée ; la preuve sur le terrain ", la CFCA a organisé tout au long del'année une série de visites illustrant cette implication dynamique des coopératives.

Est précurseur également, l'introduction du volet vert dans notre outil d'assurance "qualité Agri"Confiance qui va permettre d'assurer aux clients des coopératives, respect de l'environnement etrespect de la qualité, dès le premier maillon de la chaîne agro - alimentaire.

Novatrice enfin, la CFCA l'est en proposant aux coopératives de réfléchir à une nouvelle démarche ;le bilan sociétal. Il a pour but de porter une appréciation sur l'action globale d'une entreprise en ne selimitant plus à ses seuls résultats comptables et financiers.

Le projet qui va être testé dès 2000 auprès d'une cinquantaine de coopératives pilotes est organiséautour d'une évaluation qui porte sur cinq domaines liés aux spécificités coopératives : lefonctionnement coopératif et la promotion des hommes y tiendront une place importante. L'actionde la coopérative pourra ainsi évaluer son impact sur l'activité et les emplois locaux, sur l'installationdes jeunes agriculteurs, sa participation à la vie locale et à la création de lien social, ses relations avecle monde éducatif, son rôle dans les opérations environnementales et dans la valorisation despaysages.

Cette évaluation est un gage de la volonté de coopérateurs de progresser sans cesse pour faire vivrel'originalité et les spécificités du statut coopératif ; elle sera également un outil précieux pour enrichirle dialogue que la coopération agricole entend conduire avec tous les acteurs qui font vivre lesrégions.

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IV. EVOLUTION DE LA COOPERATION ARTISANALE

1998-1999

Les faits marquants (coopératives adhérentes de la CFCGA)

Croissance du volume de chiffre d'affaires (de 10 à 22 % de 98 à 99 selon les branches), croissance dunombre de coopératives (12 % pour les coopératives d'achats du bâtiment) évolution du nombred'entreprises adhérentes des coopératives (jusqu'à 15 % de 98 à 99 et de ceux des entreprises adhérentes(6 % en moyenne) la coopération artisanale ne dément pas cette année encore son rôle de structurationdes entreprises du secteur, ce phénomène de croissance étant par ailleurs confirmé par le nombre desdemandes d'informations transmises à la CFCGA par les porteurs de projets coopératifs durant cettemême période.

La progression constatée au niveau quantitatif recouvre en réalité une progression en terme qualitatifcommune à l'ensemble des branches constituant la coopération artisanale. Les principaux axes dedéveloppement tracés par les coopératives d'artisans durant la période ont porté sur :

• La poursuite des démarches qualité (traçabilité des produits pour le secteur des métiers de la boucheen réponse aux attentes des consommateurs en matière de sécurité alimentaire, adaptation des outilsde l'Agence Qualité Construction aux coopératives artisanales du bâtiment et généralisation de leurutilisation dans l'ensemble des coopératives via Internet).

• La formation des hommes à tous les niveaux : formations techniques spécifiques pour les entreprisesadhérentes des coopératives, formation des directeurs (animation, gestion, management) et desadministrateurs sur leurs fonctions et leur rôle dans les structures coopératives.

• -Le renforcement de la communication avec la mise en place de deux nouveaux sites Internet pour lesbranches du bâtiment (coopératives de construction et coopératives d'achat du bâtiment).

• La diversification des services tels que l'amélioration du référencement des produits, la mise en placed'outils méthodologiques de gestion de projets coopératifs, l'appui technique informatique...

La période 98-99 aura été marquée par des discussions entre la Direction générale des impôts et laConfédération française des coopératives et groupements d'artisans ayant pour objet de mettre un terme àdes divergences d'interprétation relatives aux conditions auxquelles est soumis le statut fiscal dérogatoiredes coopératives artisanales.

Trois catégories de coopératives étaient concernées : les coopératives d'achat du secteur de la boucherie,les coopératives d'achat de la mécanique agricole et celles des plombiers-chauffagistes, le principal motifde disqualification ayant trait à la qualité des artisans membres des coopératives ou à la qualification deleur activité. Ce dossier, dans lequel la CFCGA s'est grandement impliqué, est en voie de progression etdevrait déboucher prochainement sur la publication d'une instruction fiscale.

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V. Faits marquants des entreprises coopératives

de transports de marchandises en 1999

La représentation d'UNICOOPTRANS s'est développée au regard de la croissance du nombred'adhérents et d'associés - coopérateurs, et par voie de conséquence de la progression du nombre desalariés et de véhicules, au niveau des adhérents pris individuellement.

La lettre Circulaire, qui sous certaines conditions, octroie des aides financières aux entreprises detransports qui souhaitent se regrouper a été prorogée..

Pour 1999, UNICOOPTRANS est plus que jamais convaincu que le groupement d'entreprises est l'undes moyens s'offrant aux entreprises de transport pour se pérenniser, se moderniser, respecter laréglementation transport, maintenir et créer des emplois, s'organiser de façon plus rationnelle et efficace,donc mieux négocier avec leurs chargeurs.

UNICOOPTRANS a une année de plus porté son action sur la promotion des groupements etl'ingénierie.

Pour 2000, la politique en faveur des groupements ayant été reconduite par le prorogation de la LettreCirculaire pour une année de plus, UNICOOPTRANS va accentuer la promotion des groupements afinde démontrer si besoin en était, aux différents partenaires l'intérêt d'un groupement et faire connaître lesdifférents formes de groupement.

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VI. Evolution du mouvement de la Coopération Maritimeen 1998 et 1999

Le secteur de la coopération maritime se trouve au centre d'une logique contradictoire. Les points derepères habituels s'estompent. Il est en effet assez remarquable de constater que toutes les activités où seplace la Coopération Maritime ( l'économie alimentaire, l'approche des ressources naturelles, les échangesinternationaux, la banque ou la finance ) connaissent en même temps de profondes mutations.

Les grands dossiers - Agenda 2000, Horizon 2002, pour n'en citer que deux- se projettent tous fortementdans l'avenir. C'est maintenant que se décide très largement ce que seront la pêche et la conchyliculturedes dix ou vingt prochaines années. Ces dossiers conditionnent l'exercice futur de nos métiers.

• Une pêche, une conchyliculture artisanale, à base familiale, ne peut survivre et prospérer qu'avecl'arrivée régulière de jeunes entrepreneurs, motivés et formés. A défaut elle périclite très vite. Cesjeunes sont appelés à vivre dans un monde différent. Ils arrivent avec leurs talents et leurs aspirationspropres. Les aider dans leur projet, c'est d'abord leur donner une image claire du secteur, une visionglobale, cohérente de la possibilité pour eux de s'y investir avec tout l'enthousiasme nécessaire à leurréussite.

1. les faits marquants

Les années 98 et 99 sont déterminantes pour le renouvellement de la flotte de pêche française et par voiede conséquence le renouvellement des entreprises de pêche artisanale.L'origine en est le POP (Plan d'Organisation Pluriannuel). Le fondement juridique du POP apparaît dansle seul article 11 -titre II- qui assigne à la flottille des objectifs quantitatifs en tenant compte de l'article 1du même règlement.Le régime "POP" est donc bien conçu comme un complément à celui du "Quotas". Il ne s'agit qued'améliorer en quelques lignes le régime CEE des gestion des ressources, considéré comme un"instrument efficace". Le POP, ainsi défini par la Commission doit viser l'équilibre durable entre lesressources et leur exploitation. Mais la dérive du POP apparaît pratiquement dès l'origine. Il devient unmécanisme "en soi", détaché du système originel avec la gestion des ressources. Le POP ne prend pas encompte un phénomène pourtant essentiel pour la bonne gestion des ressources : la modération ou aucontraire l'intensification de l'effort de pêche.

Il ne fait aucun doute que le système intensif puisse dégager une rentabilité nettement accrue. Trèsnaturellement les ressources dégagées se dirigent vers des nouvelles acquisitions ( nouveaux bateaux ),mais aussi nouveaux "hectares de mer" spéculatifs. Concentration des Armements et Intensification desjours de pêche se nourrissent ainsi l'une de l'autre. Moins les navires seront nombreux, meilleure sera pourchacun d'eux la part de cette rente. C'est un point que la coopération défend dès l'origine, puisqu'enfavorisant les armements concentrateurs, on enlève toute possibilité pour un jeune d'accéder à lapropriété.

2. Les années 98 et 99 ont donc donné la priorité à l'installation des jeunes.Préserver l'activité, l'emploi et la pêche raisonnée durable sur nos côtes, c'est favoriser l'installation desjeunes. Ce thème est la priorité structurelle majeure à prendre en compte.Pour cela il faut :• Combattre l'inflation du coût des navires, qui provient de la mise aux enchères ponctuelle sur un

marché international spéculatif. Il faut restaurer les micro marchés portuaires ou régionaux ourégionaux, gérer et lisser dans le temps.

• Combattre les concentrations, en rétablissant pour les jeunes entrepreneurs une égalité des chances.C'est la condition de survie de la pêche ou de la conchyliculture artisanale, cœur de notre système deproduction et garantie d'activités durables sur le littoral.

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• Combattre l'intensification, c'est garantir la diversité des métiers, le savoir-faire, l'entreprisefamiliale, gestion de l'environnement, dans le cadre de règles de modération et de pêche raisonnée.

• Le projet d'une Charte de l'Installation, en complément de la loi d'Orientation, permettrait aux jeunespêcheurs -comme aux jeunes agriculteurs- de retrouver espoir et égalité des chances. Ce projet doitcomporter un volet formation (les actuels modules -essentiellement techniques- ne préparant pas auxfonctions de Chef d'Entreprise), un volet financier (comparable à la Dotation Jeune Agriculteur).Mais il doit surtout exprimer une volonté politique forte et définir une mobilisation des moyensexistants pour faire obstacle à une évolution actuelle de concentration et de délocalisation qui ne peutmener qu'au déclin l'ensemble des activités du littoral.

• Parallèlement au projet d'une Charte de l'Installation, le Crédit Maritime a pu négocier lesaménagements souhaitables au niveau des crédits, afin d'allonger la durée en fonction de l'espérancede vie nettement accrue des navires modernes et obtenir les moyens d'une politique de relance.

• Dans le même temps, sont recherchés de nouveaux modes d'accession à la propriété, telle la"transmission - parrainage", dont les modalités financières ont été définies et qui fait l'objetactuellement de premières expérimentations. La transmission - parrainage met en rapport le jeunecandidat à la pêche et le patron en fin de carrière et se gère sur 2 à 5 ans. Un second parrain peut-êtrechoisi, parmi les patrons en pleine activité, pour conseiller et soutenir le projet.

• Les Sofipêches. : C'est un pur produit de la confédération, qui en a défendu le principe, la conception,puis la forcément laborieuse mise au point. Elles doivent permettre de "titriser" en partie le risque del'installation sur un marché de proximité, grâce à un avantage fiscal appréciable au niveau despersonnes ou des sociétés qui investissent. Elles sont réservées exclusivement à l'accompagnementminoritaire, pour une durée d'au moins cinq ans, de l'installation d'un jeune pêcheur. Pour 1999, 3 à 5projets seront réalisés. L'an 2000 sera sans doute l'occasion de progresser encore, dans le cadre d'unprojet étendu à l'ensemble du Crédit Maritime.

• Les Sofipêches doivent contribuer à maintenir un "flux minimum" indispensable de constructionneuves. Le marché du neuf doit rester la référence structurelle principale. S'il disparaît le marché del'occasion devient non maîtrisable, s'aligne sur le neuf, voire le dépasse... Ce qui est le comble del'aberration du système. Préserver un marché du neuf, même faible a donc un effet psychologique dedéflation sur le marché de l'occasion, dans la mesure où il permet de conserver un référentiel.

3. Les principales innovations des sociétés coopératives dans le domainejuridique et social.

• dans le domaine juridique

La Confédération a entrepris en 1999, une réflexion sur l'évolution de la répartition du capital dans lessociétés coopératives. L'évolution du nombre de professionnels de la pêche réduit sensiblement lenombre de sociétaires possibles dans les sociétés coopératives.

Dans certaines sociétés coopératives, un nombre important de sociétaires n'exerce plus d'activitéprofessionnelle, et dans certains cas les parts ont été transmises à des héritiers qui n'entrent pasnécessairement dans les catégories de sociétaires prévues par la loi sur les coopératives maritimes. Cessociétés coopératives sont donc confrontées, d'une part, à une répartition de leur capital qui ne répondpas aux conditions fiscales de l'exonération, d'autre part, à des difficultés pratiques importantes relatives àl'organisation des assemblées générales. Il paraît donc nécessaire de faire évoluer la réglementation pourpermettre aux sociétés coopératives de s'adapter à cette situation.

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Actuellement, la réglementation applicable aux sociétés coopératives maritimes ne leur permet pas d'avoirun capital social inférieur à la moitié du capital social le plus élevé jamais atteint. Ce seuil est dérogatoiredu droit commun des société coopératives, tel qu'il résulte de la loi de 1947, qui interdit à l'ensemble descoopératives d'avoir un capital social inférieur au quart du capital le plus élevé jamais atteint. Plusieurssolutions ont été envisagées, mais aucune pour le moment n'a fait l'unanimité.

• en matière sociale

Une réflexion a été menée afin de favoriser la mise en place dans les coopératives de la loi sur la réductiondu temps de travail. De très nombreuses coopératives n'atteignent pas le seuil des 20 salariés, et doncn'entrent pas dans le champ d'application des 35 heures. Les coopératives d'Avitaillement quicommercialisent du matériel de pêche aux professionnels, ont été souvent crée un "comptoir" quicommercialise du matériel au grand public. Ces deux entités ont joué la carte de l'Unité Economique etSociale. Cette "Unité" (Coopérative + Comptoir) a pu ainsi entrer dans le champ de la loi sur la réductiondu temps de travail, et développer des embauches adaptées à des rythmes professionnels ou saisonniers(Grand public).

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VII. Les Coopératives de commerçants

L'Union fédérale des coopératives de commerçants comprend 55 coopératives, regroupant 9 983adhérents, réalisant un chiffre d'affaires ( hors taxe ) de 52 milliards de francs en 1998.

L'action de l'union fédérale en 1998 a porté principalement sur le renforcement des liens avecl'Association des centres Leclerc, l'adaptation du droit de la concurrence aux spécificités coopératives, lamodernisation des statuts coopératifs.

• Comité de liaison UFCC et ADLEC

Un comité de liaison entre l'UFCC et l'association des Centres Leclerc a été créé afin de lancer deuxateliers, l'un sur les questions relatives à l'applicabilité des lois de la concurrence au sein des groupementsde commerçants et l'autre portant plus spécifiquement sur l'évolution du statut coopératif.

• Adaptation du cadre juridique : Le développement des coopératives de commerçants nécessiteune adaptation de son cadre juridique. Une proposition de loi a été déposée sur le bureau del'Assemblée Nationale par le Député de la Meuse, Monsieur jean Louis DUMONT, cosignée par 154députés du Groupe socialiste, en vue de moderniser la loi du 11 juillet 1972 relative à l'objet et aufonctionnement des coopératives de commerçants.

Cette proposition de loi s'articule autour de deux priorités :

- permettre aux coopératives de commerçants de bénéficier de l'égalité des chances avec les autresformes de commerce, notamment sur le plan promotionnel et publicitaire ;

- assurer la pérennité des réseaux coopératifs en renforçant les liens entre la coopérative et sesassociés afin d'assurer une meilleure cohésion de l'ensemble du groupe sur les plans financier etcommercial.

• Droit de la concurrence : L'UFCC a été très impliquée dans l'activité déployée par l'UGAL, tout aulong de l'année à BRUXELLES, pour une meilleure prise en compte des groupements decommerçants par le futur règlement d'exemption relatif aux pratiques verticales de concurrence.

• Modernisation et innovation : Les coopératives membres de l'UFCC se sont appropriées lesinnovations technologiques utiles à leur développement dans un secteur très concurrentiel. Présentessur Internet, elles disposent par ailleurs d'un Intranet leur permettant d'optimiser les différentesliaisons entre la coopérative et ses associés : descriptions de produits, remontées de données,commandes..

L'UFCC a poursuivi en 1998 son effort en faveur de la formation :

• coordination du programme de formation "Europrise", cofinancé par la commissioneuropéenne dans le cadre du programme Leonardo da Vinci, dont le but était de mettre enplace un produit de formation transnational à la transmission des entreprises destiné àpermettre au successeur de reprendre l'entreprise dans les meilleurs conditions. Celui-ci aainsi donné lieu à la création de neuf modules de formation à destination des futursrepreneurs d'entreprises associées ;

• programme de formation de formateurs EURO ;

• animation de groupes de travail sur l'euro, sur l'introduction de l'euro et les relations avec lesbanques, l'adaptation des terminaux points de vente, les conséquences du passage à l'euro surla consommation et le comportement des consommateurs..

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VIII. Les Sociétés Coopératives Ouvrières de ProductionLes faits marquants de l'évolution et de l'activité

• La mise en œuvre de la Charte pour l'action "Citoyens dans l'entreprise, acteurs dans lacité".

Le congrès de LILLE, à travers l'adoption de la Charte pour l'action, a confirmé,dans ses septorientations, la double vocation du Mouvement SCOP et de ses acteurs :

A continuer à parfaire le fonctionnement citoyen au sein de l'entreprise comme atout majeur desa performance économique, d'une part,A s'engager délibérément, au sein de la cité, à apporter son savoir faire et ses compétences à larésolution d'un certain nombre de problèmes économiques et sociaux, tant au plan régional quenational, européen ou international, d'autre part.

Le préambule de la Charte précise qu'au delà des missions et des actions de base du Mouvementdestinées à conforter l'efficacité entrepreneuriale des SCOP, les orientations nouvelles doiventpermettre de développer et d'inventer les réponses coopératives sur les trois champs de responsabilitédu coopérateur : salarié, entrepreneur, citoyen.

• Un premier bilan quantitatif et qualitatif : A ce jour : 37 actions ont été sélectionnées,ressortissant de cinq grands chantiers-projets dont toutes les unions régionales et fédérations ouservices du siège confédéral sont acteurs et/ou auteurs à un titre ou à un autre. Sur ces 37 actions,24 ont connu au moins un début d'exécution, et certains (ARTT, nouvelles formes d'emploi …)sont très avancés, voire en voie d'achèvement.Sur le plan financier, l'allocation globale a été faite par la création d'un fonds spécifique, le FED,doté de 7,8 MF. A ce jour, 4 chantiers-projets sont les plus avancés : Nouvelles formes d'emploi,à travers les travaux et partenariats développés autour des coopératives d'activité et d'emploi, puisdes SCIC ( Sociétés coopératives d'intérêt collectif ), Appui aux SCOP ( sur la veille stratégique ),le Chantier création de SCOP et ARTT( Aménagement et réduction du temps de travail ).

La campagne ARTT-SCOP( Aménagement et réduction du temps de travail ) a été lancé dès lepremier trimestre 1998. Elle a enregistré des résultats quantitativement considérables sur deux années.Il reste que l'effort engagé nécessite un suivi plus qualitatif pour aider à concilier l'aménagement et laréduction du temps de travail et la dynamique coopérative.

Cette campagne a permis de faire émerger une attente des SCOP en matière d'appui à la gestion desressources humaines, appui que l'actuelle révision coopérative ne peut prendre seule en compte et quidevrait à terme pouvoir relever d'un "Pôle Ressources humaines" à la disposition des SCOP.

Le lancement d'un laboratoire ARTT-SCOP, a permis la diffusion de nombreuses fiches pratiques, deguides méthodologiques, de monographies, des textes des accords d'entreprises conclu, mais aussi lapublication régulière de statistiques, une diffusion qui a été réalisée par le canal du site de travailWWW.Resoscope.org/att .

Cet ensemble d'actions a généré des résultats déterminants en comparaison des statistiques nationalesde l'ARTT pour des entreprises de taille équivalente. En décembre 1999, 28 % des salariés de SCOPseront concernés par l'ARTT ( au lieu de 12 % pour la moyenne nationale des entreprises de moinsde 500 salariés ). A fin 1999, près de 200 SCOP auront conclu un accord bénéficiant à près de 8.500salariés et générant plus de 710 créations d'emplois. Un score d'autant plus élevé qu'il doit être mis enrelation avec le chiffre de plus de 750 SCOP qui, en décembre 1999, préparaient la conclusion d'unaccord d'entreprise dans le cadre de la loi AUBRY 2.

S'agissant des chantiers "Nouvelles formes d'emploi", l'action "Coopératives d'activité et d'emploi" adonné des résultats significatifs. Cinq coopératives d'activités et d'emploi sont actuellement enactivité. L'ensemble des projets est mis en réseau au sein d'une Union d'économie sociale

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VIII. LES BANQUES COOPERATIVES

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I. LE CREDIT AGRICOLEEN 1998 ET 1999

Dans un environnement international contrasté en 1998, le Crédit agricole a poursuivi sondéveloppement et conforté ses positions commerciales en France.

Les comptes de l'exercice 1998, comme d'ailleurs ceux du 1er semestre 1999, reflètent une croissantesoutenue de l'ensemble des activités et une solidité financière renforcée avec des résultats en forteprogression.

Dans le même temps, le groupe a continué d'adapter ses structures aux évolutions des marchés et desmétiers : fusions de certaines Caisses régionales, regroupements informatiques, fusion de ses trois sociétésde bourse, cette restructuration se faisant sans incidence défavorable sur l'emploi.

Le Crédit agricole a par ailleurs poursuivi sa politique de croissance externe tant en France qu'à l'étranger.

• En France, pour renforcer ses positions sur le marchés de proximité, il a acquis SOFINCO qui figureparmi les premiers établissements de crédits à la consommation. Il a également pris une participationde 10 % dans le capital du Crédit lyonnais dans le cadre du groupe d'actionnaires partenaires.

• En Europe, il a participé activement à la constitution de Banca Intesa et, plus récemment, à sonrapprochement avec la Banca Commerciale Italiana (Comit), contribuant à la formation d'un groupebancaire qui se classe parmi les 10 premiers en Europe par la capitalisation boursière.

• En Amérique latine, il a pris le contrôle de Banco Bisel, troisième banque privée d'Argentine.

Sur le plan domestique, le Crédit agricole reste proche des préoccupations de ses clients et soutient lesinitiatives favorisant le développement économique local.

• Principal banquier de la création et de la reprise d'entreprise, il a adhéré l'année dernière à l'association"Entreprendre en France" dans le but d'apporter une meilleure aide aux créateurs et repreneurs dansla réalisation de leur projet.

• Rappelons également que la Fondation Crédit Agricole "Pays de France" a fêté ses vingt ans en avril1999. Avec le concours des Caisses régionales, elle apporte son appui à des projets destinés à valoriseret restaurer le patrimoine bâti, à sauvegarder le patrimoine culturel et artistique et à relancer lestraditions artisanales. Elle contribue ainsi depuis 20 ans à la revitalisation du milieu rural.

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II. LE CREDIT MUTUELEvolution 1998-1999

En 1998, le Crédit Mutuel a continué d'affirmer son dynamisme. Poursuivant sa stratégie de croissancerentable, il a gagné des parts de marchés et amélioré sa productivité tout en créant des emplois. Enacquérant 67 % du capital de l'Union Européenne de CIC, il est devenu un acteur majeur de la banque enFrance.

Dégageant un résultat net bancassurance de 3,4 milliards, en hausse de 3,9 % (sans l'impact del'investissement de 16 milliards dans le CIC, cette progression aurait été de 12,4 % ). Ses fonds propress'élèvent à 53,1 milliards.

Cette performance est d'autant plus remarquable qu'elle a été obtenue sur le marché domestique en dépitde la baisse du taux des crédits, amplifiée par les renégociations et les remboursements anticipés, en dépitaussi du coût élevé des ressource, du fait notamment du niveau excessif des taux administrés.

• Le Crédit Mutuel doit ces bons résultats à la pertinence de sa stratégie fondée sur la proximité, labancassurance, les services de haute technologie et le mutualisme. Croissance, rentabilité,productivité, emploi ; c'est le projet mis en œuvre depuis plusieurs années par le Crédit Mutuel. C'estle "carré magique" qu'il entend réaliser également pour le CIC. Il se donne ainsi les moyens de "bâtirensemble" en toute indépendance un groupe financier à la dimension des enjeux européens.

• 5ème groupe français avec une part de marché globale de 12 % en France, le nouvel ensemble a lesmoyens de relever les défis de la concurrence et de la rentabilité comme de répondre aux attentes deses 11 millions de clients. Sa force tient en quelques chiffres : le groupe Crédit Mutuel - CIC, avec ses47 500 collaborateurs, gère 1 143 milliards d'épargne ; son encours de crédit s'élève à 618 milliards ilaffiche 61 milliards de fonds propres et un total de bilan de 1 588 milliards ; il est le 2ème en Francepour le réseau ; 4900 guichets ; le 2ème pour le financement de l'habitat et de la consommation ; le2ème pour la monétique ; le 1er pour la bancassurance Iard.

L'alliance de deux groupes de taille comparable offre des possibilités de synergies et de croissancefacilitées par de nombreuses complémentarités de clientèles, d'implantations, de métiers et de savoir-faire.Elle est favorisée par une même organisation décentralisée et une même conception du métier debanquier ; être au service de ses clients et développement régional, dans une relation d'intermédiationdans laquelle la banque assume sa part de risque.

Le Crédit Mutuel affirme ainsi sa capacité de développement dont l'objectif propre est d'atteindre,partout, au moins 10 % de part de marché.

• Cette stratégie de développement est aussi une stratégie pour l'emploi, notamment des jeunes. Aucours des cinq dernières années, le groupe Crédit Mutuel - CIC a procédé à 5 400 embauche et accruses effectifs de 9 %. Il a été la première banque à s'engager en 1998 en faveur de la réduction et del'aménagement du temps de travail selon le dispositif AUBRY.

Aménagement du temps de travail : 1743 emplois créés d'ici l'an 2000L'année 1998 a été marquée par la mise en place des accords Robien signés l'année précédente dans 5Fédérations régionales - Angers, Brest, La Roche-sur-Yon, Marseille et valence - débouchant sur uneréduction généralisée du temps de travail de 10 % et la création de plus de 700 emplois en CDI. Ce sonten majorité de jeunes diplômés (26 ans d'âge moyen) de formation égale ou supérieure à Bac +4 pourmoitié, à Bac + 2/3 pour l'autre moitié.

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Le Crédit Mutuel a été la première banque à s'engager en 1998 sur les 35 heures, anticipant sur la loiAUBRY applicable aux entreprises de plus de 20 salariés à partir du 1er janvier 2000 ; onze accords signésen 1998 et au premier semestre 1999 sont déjà effectifs dans les Fédérations de Caen, Laval, Orléans,Annecy, Bordeaux, Nantes, Strasbourg, Lyon, Lille et Toulouse, permettant la création de plus de 1000emplois.

Au total, seize Fédérations ont signé des accords d'ARTT aidés depuis 1997 - dispositifs Robien et Aubry- permettant de recruter 1743 nouveaux salariés d'ici l'an 2000. Les emplois créés sont dans leur grandemajorité des postes commerciaux.

L'aménagement du temps de travail répond simultanément à plusieurs enjeux ; le développementéconomique, l'amélioration de la productivité et de la qualité du service aux clients, le renouvellement descompétences et des âges par l'embauche de jeunes diplômes tout en satisfaisant une large aspiration dessalariés à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

Les nouvelles organisations ont été déterminées par les équipes de travail des Caisses locales et du siègede manière participative, au plus près du terrain. Elles se traduisent dans les Caisses locales par unassouplissement des organisations visant à mieux répondre aux besoins des clients en matière d'horairesd'ouverture et services. Ainsi, en fonction de leur marché et de leur projet de développement, les Caisseslocales peuvent travailler autrement ; faire la journée continue, ouvrir 6 jours sur 7, plus tard l'après-midipar exemple.

Au-delà des contraintes qu'il implique, le passage aux 35 heures est une opportunité pour repenser lesorganisations avec un triple objectif : améliorer la qualité du service rendu à la clientèle, développerl'entreprise et renforcer sa compétitive.

A l'heure de l'euro et de la restructuration du système bancaire français, le nouvel ensemble est déterminéà tenir sa place dans l'environnement européen et mondial.

• Innovation pour les emplois de proximitéLe Crédit Mutuel a mis en place en 1998 un partenariat avec Chèque Domicile, filiale de ChèqueDéjeuner, pour distribuer le Titre Emploi Service. Ce nouveau moyen de paiement émis par un organismequalifié permet à un particulier, avec l'aide financière d'une collectivité (comité d'entreprise, caisse deretraite, mutuelle...), de régler une prestation de service fournie par un organisme professionnel(association ou entreprise). Il constitue à ce titre un instrument majeur de développement des emplois deproximité.

Le titre Emploi Service peut être utilisé par les comités d'entreprise pour des actions à caractère social oufamilial, par les collectivités locales pour aider les personnes en situation difficile ou par les caisses deretraite pour développer le soutien aux personnes âgées.

• Monétique et télématique bancaire : une banque de pointeL'expertise technologique est au cœur du développement du Crédit Mutuel. Associées aux différentsoutils de banque à distance, elle contribue, sur tous ses marchés, à la proximité et la qualité du service auxclients au meilleur coût. Depuis janvier 1999, l'offre monétique et télématique du groupe estopérationnelle en euros. En monétique, le Crédit Mutuel a conforté en 1998 sa deuxième place nationaleavec 15 % du marché ainsi que son premier rang pour les paiements par cartes chez les commerçants avec22 % du marché.

A la pointe de l'innovation dans le domaine de la banque à distance, le Crédit Mutuel propose à saclientèle de particuliers et de professionnels un ensemble complet de prestations à partir du téléphone, duMinitel, du fax, et bien sûr, d'Internet. Le groupe a fait figure de pionnier dès 1995 en matièred'applications bancaire sur "le réseau des réseaux" : aujourd'hui, le Crédit Mutuel y dispose de l'offre laplus complète de services financiers avec Cyber MUT, Cmb.fr et Domisurf, services sécurisés debancassurance en ligne.

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Cette offre télématique à la carte permet au client de choisir en fonction de son équipement, de sesbesoins et de son goût dans ses relations avec la banque. Le groupe conduit par ailleurs des expériencesinnovantes en matière de visiobanque et de téléphonie mobile ; il est en pointe dans les projets français deporte-monnaie et de commerce électroniques.

Leader sur le marché de la monétique : activité des porteurs de cartes, utilisation des guichetsautomatiques et transactions par cartes chez les commerçants : ces trois paramètres qui définissent la partde marché monétique ont tous progressé en 1998. Avec 15 % de part de marché, le Crédit Mutuel semaintient au deuxième rang au plan national.

Le groupe à émis fin 1998 un total de 4,8 millions de cartes, en progression de 7,1 % ; il est le troisièmeémetteur de cartes interbancaires en France avec 3,7 millions de porteurs (+8,3 %), dont 3,5 millions decartes internationales (3,1 millions pour Master Card et 340 000 pour Visa). Il reste le 2ème émetteur decartes de retrait internationales Cirrus avec 640 000 détenteurs (+4,2 %), soit près de 30 % de marché.

Les retraits aux distributeurs et guichets automatiques ont été élevés : en nombre, ils ont atteint 116millions (+7,3 %) pour un montant de près de 50 milliards (+8,7 %). Les 2 990 automates du groupe (+ 6%), qui représentent plus de 10 % du parc français, sont multifonctions.

Le Crédit Mutuel reste la première banque avec 22 % du marché pour les paiements par carte chez lescommerçants ; 572 millions d'opérations (+11,9 %). le nombre de commerçants affiliés a, lui, augmentéde 7,6 % à 83 000.

Seule banque française à exporter sa monétique, le Crédit Mutuel est présent dans une dizaine de pays,notamment en Europe et en Amérique. En Russie, il assure le recouvrement et le règlement detransaction faites par les cartes Eurocard-MasterCard. En Allemagne, sa participation dans la sociétéFiducia-Cash l'associe à la gestion des moyens de paiement électroniques des banques coopérativesallemandes et à l'expérience du porte-monnaie électronique " Geldkarte". L'expertise monétique dugroupe en fait le partenaire de grandes entreprises françaises comme France Télécom, la RATP, le groupePinault-Printemps-Redoute ou des sociétés d'autoroutes pour le traitement de leurs opérations par cartesbancaire. Pour ces dernières, il gère à lui seul près de 80 % des paiements en euros réalisés en France pardes particuliers depuis le 1er janvier 1999.

• Porte-monnaie électronique : le Crédit Mutuel en bonne place

Le Crédit-Mutuel est l'un des onze membres de la société financière du porte-monnaie électronique ; il estpartie prenante, seul ou en partenariat, dans deux des trois projets de porte-monnaie en cours en France.

L'acquisition en octobre 1998 par la banque Fédératives du Crédit Mutuel (BFCM) de 51 % de lafranchise de Mondex France-droits exclusif pour la France, va permettre au groupe d'être le seul àproposer un PME en francs et en euros.

Le Crédit Mutuel participe par ailleurs avec le CIC, aux côtés du crédit Agricole et de la BNP, du CCF,des Banques Populaires et du Crédits Lyonnais à l'expérience Monéo (technologie franco-allemandeGeldkarte) menée à Tours à partir d'octobre 1999.

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III. Le GROUPE BANQUES POPULAIRES

• Les facteurs de développement

Le développement commercial du groupe Banques Populaires a été marqué par une augmentation de laclientèle, celle de l'audience, sur tous les marchés. Progressivement, en conjuguant croissance interne,croissance externe et partenariats, le Groupe s'est donné une nouvelle dimension. Il a élargi son fonds declientèle et étendu son réseau international, tout en conservant son identité première.

Le statut coopératif, avec l'organisation fédérative, demeure en effet la base de l'ensemble. Les sociétaires,au nombre de 1 922 000, auxquels appartiennent les Banques Populaires, en élisent les Conseilsd'administration. Ils contribuent fortement à l'enracinement régional et à la proximité avec les clientèle,deux des facteurs fondamentaux du dynamisme, donc du succès.

La clientèle des particuliers a sensiblement progressé, pour approcher, en milieu d'année,4 810 000. Résultat des actions menées par le réseau pour accroître l'équipement, le nombre de clientsactifs, c'est-à-dire utilisateurs de leur compte à vue, a augmenté de plus de 4 %.

Le Groupe parvient ainsi, année après année, à l'élargissement de son fonds de clientèle, axe essentiel desa stratégie de développement. Il y consacre les moyens nécessaires : augmentation du nombre decommerciaux et des points de vente, utilisation des nouveaux canaux de distribution, actions decommunication et de promotion auprès de clientèles ciblées telles que les étudiants. Dans le cadre de lastratégie de présence du Groupe auprès des jeunes, un accord national a été signé en avril avec la premièremutuelle étudiante. Le partenariat a été relayé par vingt-cinq Banques Populaires. Il prévoit des actionscommunes lors des résultats du baccalauréat et des inscriptions universitaires. L'offre "Spécial Etudiant",créée à cet effet, comprend notamment un produit innovant : l'avance sur les bourses d'enseignement. Afin 1998, le bilan auprès des jeunes s'élevait à 280 000 conventions "Spécial Etudiant" et 320 000 livretsjeunes.

Les performances sont supérieures aux progressions du marché. Les crédits aux particuliers ont enregistréune croissance marquée de 12, 5 %. Les dépôts monétaires ont augmenté de 6,2 % et le total de l'épargnegérée de 7,3 %. La collecte d'épargne financière a connu aussi une forte croissance, avec une progressiondes encours de 12,4 %.

• Les principales innovations

1. Dans le domaine socialL'augmentation des effectifs de 1,9 % à périmètre constant, est due, pour l'essentiel, à la volontédu Groupe de renforcer ses forces de vente. Celle-ci se traduit par la poursuite d'ouverturesd'agences et par le développement des plates-formes téléphoniques.

Les actions de communication menées pour le recrutement ont tout naturellement été orientéesvers les métiers du réseau. Le Groupe s'est doté d'un nouvel outil afin de favoriser la mobilité3614 BP Emploi, un serveur Minitel recensant les offres d'emploi et accessible à tous lescollaborateurs.

Il a maintenu une présence active sur les forums des grandes écoles et des universités et rajeunison image institutionnelle en créant un nouveau visuel et un nouveau slogan : "Banquier, unmétier pour ceux qui ont des projets". Banque des apprentis, le Groupe accueille régulièrementdes jeunes pour un contrat d'apprentissage : 226 en 1998 après 180 en 1997.

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Les réflexions conduites en vue de la réduction du temps de travail avec la loi Aubry ontprovoqué une accélération du dialogue social qui a abouti à la signature d'un accord en avril 1999.Face à une concurrence toujours plus vive, la volonté du groupe était de préserver un équilibreentre les impératifs économiques et sa politique sociale.

2. Dans le domaine technologique.

L'avènement de nouvelles cartes à puces va bouleverser le monde de la monétique. Le Groupes'est organisé pour affronter les prochaines évolutions technologiques et définir les axes dedéveloppement commercial. Il s'est engagé dans une expérience avec le Groupement Carte Bleueet Visa. L'objectif est de tester la multi - application, notamment pour les services aux entreprises.

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IV. GROUPE DU CREDIT COOPERATIF

En 1998, le Groupe du Crédit Coopératif a participé à l'ensemble des évolutions qui ont structuré cesdernières années le paysage bancaire français et marqué l'avancée des Banques coopératives en particulier.

Ses progrès, réalisés notamment au cours des trois derniers exercices, s'inscrivent dans une dynamique etune stratégie continues. Les fruits en sont tout à fait apparents, fondés sur des bases fortes :

• l'approfondissement constant de la relation avec les entreprises d'économie sociale quiconstituent la clientèle d'élection du Groupe ;

• l'élargissement de sa base opérationnelle aux PME/PMI par des opérations de croissance externe ;• le développement des partenariats susceptibles de conforter l'un et l'autre ;• la mise au service de cette politique de moyens, technologiques et surtout humains pour assurer avec

efficacité et productivité la qualité des services dus à ses clients - sociétaires.

Les résultats ne doivent rien à des opérations financières ou à des activités sur l'étranger, mais audéveloppement, sur le marché domestique, réalisé dans tous les domaines.

Vingt septième par le total de son bilan, le groupe est au 13ème rang par le volume des opérations traitéeset constamment dans les 5 premiers en terme de qualité sur le Système d'échange Interbancaire avec unratio de solvabilité à 11,1 % et un bénéfice net rapporté aux fonds propres de 8,30 %.

Ces chiffres reflètent la bonne santé du Groupe en adéquation avec sa taille de banque moyenne et sesobjectifs qui privilégient l'efficacité et le développement dans la sécurité de ses engagements et la rigueurde sa gestion.

1998 a été marqué par ::

• la reprise des activités de la Banque de l'Entreprise et de Pommiers-Finindus. Les résultats de cesopérations sont conformes aux prévisions en terme de collecte, de crédits et de chiffres d'affaires,

• la reprise de trois nouveaux établissements qui viennent accroître la gamme des services :Créditfrance Factor, BTP Capital Investissement et BTP Capital Conseil, ainsi que la société deDéveloppement Régional du Nord - Pas-de-Calais. Cette dernière acquisition vient renforcer laprésence du Crédit Coopératif dans une grande région économique. L'action au sein de cette SDRrepose sur un partenariat avec la Région et les Unions Professionnelles au services des PME de ceterritoire.

Parallèlement, les partenariats se sont développés avec les établissements de crédit affiliés à la CaisseCentrale qui constituent un réseau de 38 affiliés, comptant 2 300 collaborateurs et 170 agences,représentant un bilan de 50 milliards de francs, des fonds propres de l'ordre de 3,5 milliards de francs etun bénéfice d'environ 150 millions de francs.

C'est l'ensemble du réseau, établissements affiliés compris, qui a travaillé de façon intense pour mener àbien les chantiers et renforcer les partenariats avec les sociétaires et les clients.

Banque de l'entreprise quelle qu'en soit sa forme juridique, le Groupe du Crédit Coopératif, fidèle à savocation de "banque pour entreprendre ensemble", a multiplié les initiatives en faveur de ses sociétairesclients. Vis-à-vis des nouvelles clientèles de PME, une approche partenaire est mise en place, prenantappui sur les organisations professionnelles. Le redémarrage de BTP Banque en liaison avec lesFédérations est de ce point de vue une réussite.

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Son savoir faire se retrouve dans le développement de fonds de garanties professionnelles destinés àfaciliter l'octroi de concours ainsi pour le fonds de garantie des Associations Sanitaires et Sociales, duTourisme social ou encore au niveau des régions, comme celui encore récemment créé en Lorraine.

Le Crédit coopératif a développé une politique d'innovation notamment dans le domaine du crédit, par lamise au service des Associations de concours sophistiqués comme "les prêts long cours" qui nécessite unevéritable ingénierie financière, et dans la mise au point de savoir faire en faveur des concours bancairesaux entreprises culturelles.

Innovation dans le développement d'un savoir faire dans les concours bancaires vis-à-vis des entreprisesculturelles où le Crédit Coopératif occupe un rang tout à fait enviable.

Banque des solidarités, le Groupe du Crédit Coopératif est naturellement partie prenante aux côtés deceux et de celles qui luttent contre l'exclusion. Il a ainsi innové en matière de développement d'outilsd'épargne et de crédit, là aussi en nouant de nouveaux partenariats ou en renforçant son action là où ilétait déjà présent, qu'il s'agisse de la NEF, de l'accord national passé avec l'ADIE, du renforcement deson action avec le Réseau France Active ou son implication dans l'aide à la création de très petitesentreprises.

Après avoir innové en créant des fonds de partage, puis les produits solidaires, le Crédit Coopératifcontinue d'innover dans le registre qui est le sien, avec le lancement d'une des toutes premières SICAVéthiques du marché.

Banque coopérative , le Crédit Coopératif s'efforce de mettre en pratique au quotidien les valeurs d'unstatut porteur d'avenir, auquel il entend rester fidèle. C'est ainsi que le développement de son activité apermis le maintien de près de 400 emplois, soit + 40 % des effectifs du Groupe par rapport à 1993.

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TITRE II

LES CARACTERISTIQUES DES SOCIETES COOPERATIVES

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TITRE II . LES CARACTERISTIQUES DES SOCIETES COOPERATIVES

1. La naissance de la coopération en France

En France et en Angleterre, les premières sociétés coopératives ont été créées dans les années 1830-1850,sur des règles communes qui, aujourd'hui, servent encore de fondement aux sociétés coopératives. Ils'agit, notamment, des règles suivantes :

- La double qualité : associés - usagers et réciproquement- Adhésion libre- Pouvoir démocratique : un homme, une voix- Répartition des excédents entre les membres au prorata de leurs opérations avec la société- Taux limité de l'intérêt servi sur le capital versé

Les statuts des différentes catégories de coopératives (statuts sectoriels) ont été élaborés dans

la période suivante (1890-1920), notamment, par les lois du 10 décembre 1915 relative aux sociétéscoopératives de production, du 13 mars 1917 concernant les Banques Populaires, du7 mai 1917dont l'objectif est l'organisation du crédit aux coopératives de consommation et du 5 août 1920sur les coopératives agricoles et le crédit mutuel agricole.

Les principales caractéristiques de ces différentes lois sont les suivantes :

• elles définissent l'objet de ces institutions et leur sociétariat. Elles posent le principe de double qualitéd'associé ou d'utilisateur régissant les relations entre le groupement de personnes et l'entreprise ausein de la société coopérative ;

• elles posent également le principe de la "ristourne" dont bénéficient les associés en général, lesassociés employés et les employés non associés pour les SCOP ;

• les lois sectorielles ne font aucune référence aux autres règles ou principes coopératifs : l'unicité desvoix ou l'égalité des personnes associées, la limitation de l'intérêt du capital, "l'impartageabilité" desréserves. La loi du 10 décembre 1915 pour les SCOP, celle de 1917 pour les coopératives deconsommation , ainsi, ne mentionne pas la règle "un homme - une voix". La loi du 13 mars 1917 (etses décrets d'application de 1918 et de 1936) autorisait explicitement les Banques Populaires àproportionner les voix aux nombre d'actions.

2. La Loi du 10 Septembre 1947

La loi n°47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération rassemble dans un texte uniquel'ensemble des règles communes aux différentes institutions coopératives. Elle pose les principesdéfinissant les coopératives par rapport aux sociétés classiques et établit de manière très générale leursmodalités de fonctionnement.

Les principales caractéristiques de ce texte sont les suivantes :

• il traduit pour la première fois en droit français les principes coopératifs dégagés depuis le début dusiècle par l'Alliance Coopérative Internationale, et appliqués par la coopération bien avant qu'ils soientconsacrés dans le droit positif.

• la loi de 1947, venant après les lois particulières, réserve la possibilité pour celles-ci de déroger auxrègles générales qu'elle institue ;

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Cette loi donne

• une définition générale des sociétés coopératives dans son article 1er : "Les coopératives sont dessociétés dont les objets essentiels sont :

1. de réduire, au bénéfice de leurs membres et par l'effort commun de ceux-ci, le prix derevient et, le cas échéant, le prix de vente de certains produits ou de certains services,en assurant les fonctions des entrepreneurs ou intermédiaires dont la rémunérationgrèverait ce prix de revient,

2. d'améliorer la qualité marchande des produits fournis à leurs membres ou de ceuxproduits par ces derniers et livrés aux consommateurs et plus généralement decontribuer à la satisfaction des besoins et à la promotion des activités sociales etéconomiques de leurs membres ainsi qu'à leur formation. Les coopératives exercentleur action dans toutes les branches de l'activité humaine".

• elle fixe les règles de base auxquelles sont soumises les sociétés coopératives :

- la coopérative est une personne morale dont les membres ont la double qualité, d'une part,d'associés et, d'autre part, de travailleurs ou d'apporteurs de travail, de fournisseurs de produits, deservices ou d'utilisateurs ;

- les membres disposent de droits égaux dans la gestion ;

- les coopératives (à l'exception des coopératives agricoles qui ne sont des sociétés ni civiles nicommerciales, article L.521-1 du code rural) sont des sociétés civiles ou commerciales selon leur objetou leur forme. Leur capital peut être fixe ou plus généralement variable. Les parts en sontnominatives et cessibles. Enfin, la règle d'appropriation collective des bénéfices réinvestis dans lesactivités de l'entreprise a pour conséquence, en cas de liquidation, une dévolution désintéressée del'actif net, soit à d'autres coopératives ou unions de coopératives, soit à des œuvres d'intérêt généralou professionnel.

• elle donne un premier cadre juridique aux coopératives qui n'avaient pas (ou n'avaient pas encore) destatut particulier ou de référence : les commerçants par exemple ;

• elle constitue le cadre de référence à partir duquel les statuts particuliers ont été, soit élaborés(commerçants : loi du 11 juillet 1972 ; artisans, transporteurs, marins pêcheurs, loi du 20 juillet 1983,par exemple), soit modernisés (les sociétés coopératives de production : loi du 19 juillet 1978 et lessociétés coopératives agricoles par la loi, notamment, du 27 juin 1972 ) ;

• elle forme, enfin, le statut de base des coopératives sans statut particulier tel que le Crédit

Mutuel.

Le choix du législateur d'un droit coopératif fondé sur des lois particulières à chaque famille

coopérative a permis l'instauration d'une réglementation prenant en compte les besoins de

chaque secteur. La coexistence d'un statut général ouvert aux exceptions des lois spéciales (article 2 de laloi du 10 septembre 1947) et dans celles-ci, le développement de solutions juridiques les plus diverses,donnent à l'ensemble ainsi constitué un manque d'homogénéité. Ainsi, la règle de l'exclusivisme, qui faitobligation à la coopérative de n'intervenir qu'en faveur de ses associés, et le principe de la double qualitéont des applications très différentes d'une famille à l'autre.

3. LES ADAPTATIONS DES STATUTS DES SOCIETES COOPERATIVES

Les statuts des sociétés coopératives et la loi du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération ontfait l'objet de modifications importantes au cours de la dernière décennie,

dans le but d'adapter les règles coopératives aux exigences économiques modernes ( notamment en faveurde la collecte des capitaux propres), tout en renforçant la cohésion du mouvement coopératif.

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- La loi du 3 janvier 1983 autorisant les coopératives à émettre des titres participatifs ;

- La loi n° 83-657 du 20 juillet 1983 relative au développement de certaines activités d'économiesociale, mise en œuvre par le décret 84-1027 du 23 novembre 1984. Ce texte dote d'un véritablestatut les coopératives d'artisans, de bateliers et de transporteurs. Il rénove le statut descoopératives maritimes et d'intérêt maritime. Il donne aux coopératives d'habitations à loyermodéré les moyens d'un nouvel essor de leur activité. Il institue, sous le nom de révisioncoopérative, une procédure d'audit périodique des entreprises coopératives 1;

- La loi du 12 juillet 1985 sur les Unions d'économie sociale : Les Unions d'économie sociale,instituées par l'article 19 bis de la loi du 10 septembre 1947 (loi 85-703 du 12 juillet 1985), sontdes coopératives qui peuvent admettre comme associées des personnes physiques ou moraleset ont pour objet la gestion des intérêts communs des associés et le développement de leursactivités. Dans ces Unions, 65 % au moins des droits de vote doivent être détenus par descoopératives, des mutuelles ou des associations.;

- La loi n°87-416 du 17 juin 1987 améliore l'accès des sociétés coopératives au marché financier,en prévoyant la possibilité pour les coopératives (sauf disposition contraire des loisparticulières) d'émettre des certificats coopératifs d'investissement représentatifs de droitspécuniaires attachés à une part du capital, dans la limite de 50 % du capital constaté à laclôture de l'exercice précédent l'émission ;

- La loi 92-643 du 13 juillet 1992 comporte plusieurs dispositions (de caractère optionnel)destinées au renforcement des fonds propres des sociétés coopératives, à favoriser leurdéveloppement ou à prévenir les difficultés des entreprises. On se limitera à l'énumérationdes principales dispositions de ce texte :

- ouverture du capital à des personnes n'ayant pas d'intérêt direct aux services de lacoopérative. Par dérogation aux principes coopératifs, cette catégorie d'associés disposed'une part des voix proportionnelle au capital détenu, dans la limite d'un plafond (35 %) ;

- création de nouvelles catégories de parts représentatives du capital social : parts conférantdes avantages particuliers réservés aux associés ; parts à intérêt prioritaire souscrites par lesassociés ou par des tiers non associés, sans droit de vote ;

- incitation à la souscription au capital : par incorporation des réserves au capital ou parattribution à l'associé qui quitte la coopérative d'une part de la réserve spécialementconstituée à cet effet ;

- amélioration de la rémunération du capital, dans la limite du taux fixé par les statuts qui estau plus égal au taux du loyer de l'argent à long terme.

- enfin, une procédure de sortie administrative du statut est prévue lorsque la survie del'entreprise ou les nécessités de son développement l'exigent.2

1 Brochure d'information sur la révision coopérative disponible à la DIES2 Brochure d'information sur l'autorisation administrative de sortie du statut coopératif disponible à la DIES

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IV. LA CLASSIFICATION DES SOCIETES COOPERATIVES

Pour une présentation d'ensemble, les institutions sont en général regroupées en deux sous-

ensembles : Les coopératives non financières ( les coopératives d'utilisateurs ou d'usagers, - lescoopératives d'entreprises, les coopératives de production et coopératives de main d'œuvre ) et lesétablissements de crédit.

A. Les coopératives non financières

Ce sous-ensemble regroupe, selon l'ordre chronologique d'adoption de leur statuts légauxactuels :

• Les coopératives d'utilisateurs ou d'usagersles sociétés coopératives de consommation (1917) ;les sociétés coopératives de logement (1971) ;

• les coopératives d'entreprisesles sociétés coopératives d'agriculteurs (1972) ;les sociétés coopératives d'artisans (1983) ;les coopératives de transport (1949) ;les coopératives maritimes et d'intérêt maritime (1983) ;les coopératives de commerçants détaillants (1972) ;les autres entreprises coopératives (1983).

• Les coopératives de production et de main d'œuvreles coopératives ouvrières de production(1978) ;

B. Les Unions d'économie sociale

C. Les établissements de crédit

Il s'agit, notamment, des établissements suivants :Le crédit Agricole Mutuel, les Banques Populaires, le Crédit Mutuel, le Crédit Coopératif, leCrédit Maritime Mutuel, les sociétés de caution mutuelle et les sociétés coopératives debanque, sans omettre les Caisses d'épargne et de prévoyance.

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V. CHRONOLOGIE DES PRINCIPAUX TEXTES RELATIFS A LA COOPERATION

• 1867 : loi du 24 juillet 1867 sur les sociétés,sociétés à capital variable.

• 1917 :- loi du 13 mars 1917 ayant pour objetl’organisation du crédit au petit et moyencommerce, à la petite et à la moyenneindustrie.

• loi du 7 mai 1917 ayant pour objetl’organisation du crédit aux sociétéscoopératives de consommation.

• 1920 : loi du 5 août 1920 sur le Crédit Mutuel etla coopération agricole

• 1947 : Statut général, Loi n° 47-1775 du 10septembre 1947 portant statut de lacoopération.

• 1949 : coopératives de transport : Loi n°49-874du 5 juillet 1949 relative à certainesdispositions d’ordre économique (art.7)

• 1971 : Coopératives de construction et deproduction HLM : loi n°71-379 du 16 juillet1971. ;

• loi n°72-516 du 27 juin 1972 relative auxsociétés coopératives agricoles

• 1972 : loi n°72-652 du 11 juillet 1972 relativeaux coopératives de commerçants.

• 1978 : Sociétés coopératives de production : loin°78-763 du 19 juillet 1978.

• 1983 : Coopératives maritimes et d’intérêtmaritime, et coopératives artisanales : loin°83-657 du 20.07.1983

• 1984 : Coopératives de crédit : loi n° 84-46 du24 janvier 1984

• 1991: Coopération agricole : Loi n°91-5 du 3janvier 1991.

• 1992 Loi n°92-643 du 13 juillet 1992 relative à lamodernisation des entreprises coopératives.

Titre III modifié par les lois n° 67-559 du12.07.1967 et n°81- 1162 du 30 décembre 1981

Modifiée notamment par les lois du 31 décembre1953, du 24 janvier 1984, du 31décembre 1989 et du13 juillet 1992.

Modifiée par les lois du 3 juillet 1925, du 15 mars1944, du 13 juillet 1992 et du 27 janvier 1993.

Décret du 9 février 1921. Textes modifiés etcodifiés au Livre V du Code Rural (art.L 614 à L652 et L 697 à L 746)

Modifiée en dernier lieu par la loi 92-643 du 13juillet 1992.

Décret n°49-1473 du 14 novembre 1949. Loimodifiée, notamment, par les lois du 13 juillet1992 et du 29 janvier 1993.

Modifiée et codifiée: articles L231-1 à L 432-2 etL422-5 à L457-7 du Code de la Construction et del’Habitation.

Codifiée : Titre II du Code Rural, modifiéenotamment par la loi 91-5 du 3 janvier 1991.

Modifiée par les lois du 8 juillet 1977, du 31décembre 1989, et du 13 juillet 1992.

Modifiée par les lois du 9 juillet 1984, du 12 juillet1985, du 5 janvier 1988 et 13 juillet 1992.

Cette loi comporte également des mesuresd’adaptation des autres statuts coopératifs.

Egalement : loi 85-695 du 11 juillet 1985 portantdiverses mesures d’ordre financier, et loi 93-980du 4 août 1993 relative au contrôle de la Banquede France.

……Révision du statut général de 1947

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VI. LES INSTITUTIONS CHARGEES DU DEVELOPPEMENT ET DE LA PROMOTION DES SOCIETES COOPERATIVES

Les institutions chargées du développement du mouvement coopératif se composent, d'une part, de laDélégation Interministérielle à l'Innovation Sociale et à l'économie Sociale, d'autre part, d'un organeconsultatif, le Conseil Supérieur de la Coopération.

- La Délégation Interministérielle à l'Innovation Sociale et à l'économie Sociale a pour missionde proposer et de coordonner les mesures destinées à favoriser le développement des coopératives,des mutuelles et des associations ayant des activités économiques" (Décret du 28 octobre 1981).Rattachée au Ministère du Travail et des Affaires Sociales, elle dispose en province de correspondantsrégionaux, placés sous l'autorité des Préfets de région.

- Le Conseil Supérieur de la Coopération a été créé par le décret N°76-356 du 20 avril 1976. CeConseil est composé de 30 membres, dont dix huit représentent les différents secteurs de lacoopération. Il a pour mission d'étudier les questions intéressant la coopération, de donner son avissur les textes législatifs ou réglementaires concernant son domaine de compétence, de proposer lesmesures utiles au développement de la coopération. Il est, en outre, consulté obligatoirement sur lesdemandes d'autorisation de sortie du statut coopératif, déposées dans le cadre de l'article 25 de la loidu 10 septembre 1947.

- Les fédérations et les confédérations de coopératives se sont rassemblées au sein d'uneassociation, créée en 1968, le Groupement National de la Coopération. Les missions du GroupementNational de la Coopération sont les suivantes :

défendre et promouvoir les principes fondamentaux de la coopération ;assurer les échanges d'information et d'expériences entre les différentes organisations nationales ;organiser et encourager les actions de développement décidées par ses membres.

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TITRE II

LES CARACTERISTIQUES DES SOCIETES COOPERATIVES

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TITRE II . LES CARACTERISTIQUES DES SOCIETES COOPERATIVES

1. La naissance de la coopération en France

En France et en Angleterre, les premières sociétés coopératives ont été créées dans les années 1830-1850,sur des règles communes qui, aujourd'hui, servent encore de fondement aux sociétés coopératives. Ils'agit, notamment, des règles suivantes :

- La double qualité : associés - usagers et réciproquement- Adhésion libre- Pouvoir démocratique : un homme, une voix- Répartition des excédents entre les membres au prorata de leurs opérations avec la société- Taux limité de l'intérêt servi sur le capital versé

Les statuts des différentes catégories de coopératives (statuts sectoriels) ont été élaborés dans

la période suivante (1890-1920), notamment, par les lois du 10 décembre 1915 relative aux sociétéscoopératives de production, du 13 mars 1917 concernant les Banques Populaires, du7 mai 1917dont l'objectif est l'organisation du crédit aux coopératives de consommation et du 5 août 1920sur les coopératives agricoles et le crédit mutuel agricole.

Les principales caractéristiques de ces différentes lois sont les suivantes :

• elles définissent l'objet de ces institutions et leur sociétariat. Elles posent le principe de double qualitéd'associé ou d'utilisateur régissant les relations entre le groupement de personnes et l'entreprise ausein de la société coopérative ;

• elles posent également le principe de la "ristourne" dont bénéficient les associés en général, lesassociés employés et les employés non associés pour les SCOP ;

• les lois sectorielles ne font aucune référence aux autres règles ou principes coopératifs : l'unicité desvoix ou l'égalité des personnes associées, la limitation de l'intérêt du capital, "l'impartageabilité" desréserves. La loi du 10 décembre 1915 pour les SCOP, celle de 1917 pour les coopératives deconsommation , ainsi, ne mentionne pas la règle "un homme - une voix". La loi du 13 mars 1917 (etses décrets d'application de 1918 et de 1936) autorisait explicitement les Banques Populaires àproportionner les voix aux nombre d'actions.

2. La Loi du 10 Septembre 1947

La loi n°47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération rassemble dans un texte uniquel'ensemble des règles communes aux différentes institutions coopératives. Elle pose les principesdéfinissant les coopératives par rapport aux sociétés classiques et établit de manière très générale leursmodalités de fonctionnement.

Les principales caractéristiques de ce texte sont les suivantes :

• il traduit pour la première fois en droit français les principes coopératifs dégagés depuis le début dusiècle par l'Alliance Coopérative Internationale, et appliqués par la coopération bien avant qu'ils soientconsacrés dans le droit positif.

• la loi de 1947, venant après les lois particulières, réserve la possibilité pour celles-ci de déroger auxrègles générales qu'elle institue ;

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Cette loi donne

• une définition générale des sociétés coopératives dans son article 1er : "Les coopératives sont dessociétés dont les objets essentiels sont :

3. de réduire, au bénéfice de leurs membres et par l'effort commun de ceux-ci, le prix derevient et, le cas échéant, le prix de vente de certains produits ou de certains services,en assurant les fonctions des entrepreneurs ou intermédiaires dont la rémunérationgrèverait ce prix de revient,

4. d'améliorer la qualité marchande des produits fournis à leurs membres ou de ceuxproduits par ces derniers et livrés aux consommateurs et plus généralement decontribuer à la satisfaction des besoins et à la promotion des activités sociales etéconomiques de leurs membres ainsi qu'à leur formation. Les coopératives exercentleur action dans toutes les branches de l'activité humaine".

• elle fixe les règles de base auxquelles sont soumises les sociétés coopératives :

- la coopérative est une personne morale dont les membres ont la double qualité, d'une part,d'associés et, d'autre part, de travailleurs ou d'apporteurs de travail, de fournisseurs de produits, deservices ou d'utilisateurs ;

- les membres disposent de droits égaux dans la gestion ;

- les coopératives (à l'exception des coopératives agricoles qui ne sont des sociétés ni civiles nicommerciales, article L.521-1 du code rural) sont des sociétés civiles ou commerciales selon leur objetou leur forme. Leur capital peut être fixe ou plus généralement variable. Les parts en sontnominatives et cessibles. Enfin, la règle d'appropriation collective des bénéfices réinvestis dans lesactivités de l'entreprise a pour conséquence, en cas de liquidation, une dévolution désintéressée del'actif net, soit à d'autres coopératives ou unions de coopératives, soit à des œuvres d'intérêt généralou professionnel.

• elle donne un premier cadre juridique aux coopératives qui n'avaient pas (ou n'avaient pas encore) destatut particulier ou de référence : les commerçants par exemple ;

• elle constitue le cadre de référence à partir duquel les statuts particuliers ont été, soit élaborés(commerçants : loi du 11 juillet 1972 ; artisans, transporteurs, marins pêcheurs, loi du 20 juillet 1983,par exemple), soit modernisés (les sociétés coopératives de production : loi du 19 juillet 1978 et lessociétés coopératives agricoles par la loi, notamment, du 27 juin 1972 ) ;

• elle forme, enfin, le statut de base des coopératives sans statut particulier tel que le Crédit

Mutuel.

Le choix du législateur d'un droit coopératif fondé sur des lois particulières à chaque famille

coopérative a permis l'instauration d'une réglementation prenant en compte les besoins de

chaque secteur. La coexistence d'un statut général ouvert aux exceptions des lois spéciales (article 2 de laloi du 10 septembre 1947) et dans celles-ci, le développement de solutions juridiques les plus diverses,donnent à l'ensemble ainsi constitué un manque d'homogénéité. Ainsi, la règle de l'exclusivisme, qui faitobligation à la coopérative de n'intervenir qu'en faveur de ses associés, et le principe de la double qualitéont des applications très différentes d'une famille à l'autre.

3. LES ADAPTATIONS DES STATUTS DES SOCIETES COOPERATIVES

Les statuts des sociétés coopératives et la loi du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération ontfait l'objet de modifications importantes au cours de la dernière décennie,

dans le but d'adapter les règles coopératives aux exigences économiques modernes ( notamment en faveurde la collecte des capitaux propres), tout en renforçant la cohésion du mouvement coopératif.

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- La loi du 3 janvier 1983 autorisant les coopératives à émettre des titres participatifs ;

- La loi n° 83-657 du 20 juillet 1983 relative au développement de certaines activités d'économiesociale, mise en œuvre par le décret 84-1027 du 23 novembre 1984. Ce texte dote d'un véritablestatut les coopératives d'artisans, de bateliers et de transporteurs. Il rénove le statut descoopératives maritimes et d'intérêt maritime. Il donne aux coopératives d'habitations à loyermodéré les moyens d'un nouvel essor de leur activité. Il institue, sous le nom de révisioncoopérative, une procédure d'audit périodique des entreprises coopératives 3;

- La loi du 12 juillet 1985 sur les Unions d'économie sociale : Les Unions d'économie sociale,instituées par l'article 19 bis de la loi du 10 septembre 1947 (loi 85-703 du 12 juillet 1985), sontdes coopératives qui peuvent admettre comme associées des personnes physiques ou moraleset ont pour objet la gestion des intérêts communs des associés et le développement de leursactivités. Dans ces Unions, 65 % au moins des droits de vote doivent être détenus par descoopératives, des mutuelles ou des associations.;

- La loi n°87-416 du 17 juin 1987 améliore l'accès des sociétés coopératives au marché financier,en prévoyant la possibilité pour les coopératives (sauf disposition contraire des loisparticulières) d'émettre des certificats coopératifs d'investissement représentatifs de droitspécuniaires attachés à une part du capital, dans la limite de 50 % du capital constaté à laclôture de l'exercice précédent l'émission ;

- La loi 92-643 du 13 juillet 1992 comporte plusieurs dispositions (de caractère optionnel)destinées au renforcement des fonds propres des sociétés coopératives, à favoriser leurdéveloppement ou à prévenir les difficultés des entreprises. On se limitera à l'énumérationdes principales dispositions de ce texte :

- ouverture du capital à des personnes n'ayant pas d'intérêt direct aux services de lacoopérative. Par dérogation aux principes coopératifs, cette catégorie d'associés disposed'une part des voix proportionnelle au capital détenu, dans la limite d'un plafond (35 %) ;

- création de nouvelles catégories de parts représentatives du capital social : parts conférantdes avantages particuliers réservés aux associés ; parts à intérêt prioritaire souscrites par lesassociés ou par des tiers non associés, sans droit de vote ;

- incitation à la souscription au capital : par incorporation des réserves au capital ou parattribution à l'associé qui quitte la coopérative d'une part de la réserve spécialementconstituée à cet effet ;

- amélioration de la rémunération du capital, dans la limite du taux fixé par les statuts qui estau plus égal au taux du loyer de l'argent à long terme.

- enfin, une procédure de sortie administrative du statut est prévue lorsque la survie del'entreprise ou les nécessités de son développement l'exigent.4

3 Brochure d'information sur la révision coopérative disponible à la DIES4 Brochure d'information sur l'autorisation administrative de sortie du statut coopératif disponible à la DIES

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IV. LA CLASSIFICATION DES SOCIETES COOPERATIVES

Pour une présentation d'ensemble, les institutions sont en général regroupées en deux sous-

ensembles : Les coopératives non financières ( les coopératives d'utilisateurs ou d'usagers, - lescoopératives d'entreprises, les coopératives de production et coopératives de main d'œuvre ) et lesétablissements de crédit.

D. Les coopératives non financières

Ce sous-ensemble regroupe, selon l'ordre chronologique d'adoption de leur statuts légauxactuels :

• Les coopératives d'utilisateurs ou d'usagersles sociétés coopératives de consommation (1917) ;les sociétés coopératives de logement (1971) ;

• les coopératives d'entreprisesles sociétés coopératives d'agriculteurs (1972) ;les sociétés coopératives d'artisans (1983) ;les coopératives de transport (1949) ;les coopératives maritimes et d'intérêt maritime (1983) ;les coopératives de commerçants détaillants (1972) ;les autres entreprises coopératives (1983).

• Les coopératives de production et de main d'œuvreles coopératives ouvrières de production(1978) ;

E. Les Unions d'économie sociale

F. Les établissements de crédit

Il s'agit, notamment, des établissements suivants :Le crédit Agricole Mutuel, les Banques Populaires, le Crédit Mutuel, le Crédit Coopératif, leCrédit Maritime Mutuel, les sociétés de caution mutuelle et les sociétés coopératives debanque, sans omettre les Caisses d'épargne et de prévoyance.

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V. CHRONOLOGIE DES PRINCIPAUX TEXTES RELATIFS A LA COOPERATION

• 1867 : loi du 24 juillet 1867 sur les sociétés,sociétés à capital variable.

• 1917 :- loi du 13 mars 1917 ayant pour objetl’organisation du crédit au petit et moyencommerce, à la petite et à la moyenneindustrie.

• loi du 7 mai 1917 ayant pour objetl’organisation du crédit aux sociétéscoopératives de consommation.

• 1920 : loi du 5 août 1920 sur le Crédit Mutuel etla coopération agricole

• 1947 : Statut général, Loi n° 47-1775 du 10septembre 1947 portant statut de lacoopération.

• 1949 : coopératives de transport : Loi n°49-874du 5 juillet 1949 relative à certainesdispositions d’ordre économique (art.7)

• 1971 : Coopératives de construction et deproduction HLM : loi n°71-379 du 16 juillet1971. ;

• loi n°72-516 du 27 juin 1972 relative auxsociétés coopératives agricoles

• 1972 : loi n°72-652 du 11 juillet 1972 relativeaux coopératives de commerçants.

• 1978 : Sociétés coopératives de production : loin°78-763 du 19 juillet 1978.

• 1983 : Coopératives maritimes et d’intérêtmaritime, et coopératives artisanales : loin°83-657 du 20.07.1983

• 1984 : Coopératives de crédit : loi n° 84-46 du24 janvier 1984

• 1991: Coopération agricole : Loi n°91-5 du 3janvier 1991.

• 1992 Loi n°92-643 du 13 juillet 1992 relative à lamodernisation des entreprises coopératives.

Titre III modifié par les lois n° 67-559 du12.07.1967 et n°81- 1162 du 30 décembre 1981

Modifiée notamment par les lois du 31 décembre1953, du 24 janvier 1984, du 31décembre 1989 et du13 juillet 1992.

Modifiée par les lois du 3 juillet 1925, du 15 mars1944, du 13 juillet 1992 et du 27 janvier 1993.

Décret du 9 février 1921. Textes modifiés etcodifiés au Livre V du Code Rural (art.L 614 à L652 et L 697 à L 746)

Modifiée en dernier lieu par la loi 92-643 du 13juillet 1992.

Décret n°49-1473 du 14 novembre 1949. Loimodifiée, notamment, par les lois du 13 juillet1992 et du 29 janvier 1993.

Modifiée et codifiée: articles L231-1 à L 432-2 etL422-5 à L457-7 du Code de la Construction et del’Habitation.

Codifiée : Titre II du Code Rural, modifiéenotamment par la loi 91-5 du 3 janvier 1991.

Modifiée par les lois du 8 juillet 1977, du 31décembre 1989, et du 13 juillet 1992.

Modifiée par les lois du 9 juillet 1984, du 12 juillet1985, du 5 janvier 1988 et 13 juillet 1992.

Cette loi comporte également des mesuresd’adaptation des autres statuts coopératifs.

Egalement : loi 85-695 du 11 juillet 1985 portantdiverses mesures d’ordre financier, et loi 93-980du 4 août 1993 relative au contrôle de la Banquede France.

……Révision du statut général de 1947

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VI. LES INSTITUTIONS CHARGEES DU DEVELOPPEMENT ET DE LA PROMOTION DES SOCIETES COOPERATIVES

Les institutions chargées du développement du mouvement coopératif se composent, d'une part, de laDélégation Interministérielle à l'Innovation Sociale et à l'économie Sociale, d'autre part, d'un organeconsultatif, le Conseil Supérieur de la Coopération.

- La Délégation Interministérielle à l'Innovation Sociale et à l'économie Sociale a pour missionde proposer et de coordonner les mesures destinées à favoriser le développement des coopératives,des mutuelles et des associations ayant des activités économiques" (Décret du 28 octobre 1981).Rattachée au Ministère du Travail et des Affaires Sociales, elle dispose en province de correspondantsrégionaux, placés sous l'autorité des Préfets de région.

- Le Conseil Supérieur de la Coopération a été créé par le décret N°76-356 du 20 avril 1976. CeConseil est composé de 30 membres, dont dix huit représentent les différents secteurs de lacoopération. Il a pour mission d'étudier les questions intéressant la coopération, de donner son avissur les textes législatifs ou réglementaires concernant son domaine de compétence, de proposer lesmesures utiles au développement de la coopération. Il est, en outre, consulté obligatoirement sur lesdemandes d'autorisation de sortie du statut coopératif, déposées dans le cadre de l'article 25 de la loidu 10 septembre 1947.

- Les fédérations et les confédérations de coopératives se sont rassemblées au sein d'uneassociation, créée en 1968, le Groupement National de la Coopération. Les missions du GroupementNational de la Coopération sont les suivantes :

défendre et promouvoir les principes fondamentaux de la coopération ;assurer les échanges d'information et d'expériences entre les différentes organisations nationales ;organiser et encourager les actions de développement décidées par ses membres.

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A. LES ORGANISATIONS COOPERATIVES NON FINANCIERES

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I. DONNEES GENERALES SUR L'EVOLUTIONDES SOCIETES COOPERATIVES NON FINANCIERES

Les sociétés coopératives ont été soumises au cours des années 1990 à 1997, notamment, auxdifficultés économiques et financières auxquelles toutes les entreprises industrielles oucommerciales ont été confrontées. Ni leur statut, ni leur mode d'organisation ne les prémunissentdes conséquences de la libéralisation des échanges, de la concurrence ou d'une situationéconomique déprimée. Cependant, la nature particulière de la société coopérative, associationfondée sur des valeurs d'égalité des sociétaires dans le gouvernement de l'entreprise et desolidarité, constitue un avantage à la fois moral et matériel qui lui ont permis de se développerdans une période de crise économique.

Le mouvement coopératif rassemble autour d'une philosophie et de règles communes dessecteurs d'importance variable.

• La Coopération agricole, avec un chiffre d'affaires global d'environ 400 milliards de francs,regroupe 90 % des exploitations agricoles et représente près de 30 % de parts de marché del'industrie agro - alimentaire. Les transformations de l'agriculture française au cours de laseconde partie du XX° siècle ont eu des conséquences directes sur les entreprisescoopératives agricoles : diminution du nombre d'exploitations (680 000 en 1997 contre unpeu plus de 2,3 millions en 1955), concernant plus particulièrement les exploitations demoins de 10 hectares (244 000 contre 1,3 millions en 1955) ; diminution qui profiteessentiellement aux exploitations de plus de 50 hectares ( 192 000 en 1997 contre 95 000 en1955).

• Avec un poids économique bien plus modeste, les coopératives maritimes ont dans leursecteur spécifique de la pêche et des cultures maritimes une importance comparable pour lesartisans pêcheurs, dont les adhérents représentent environ 70 % de la pêche française.

• Les coopératives de commerçants ou de l'artisanat représentent une part plus modeste deleur secteur professionnel (1 % du chiffre d'affaires et 0,5 % de l'effectif salarié pour lescoopératives artisanales selon les données disponibles pour l'année 1993, et 6,5 % de part demarché du commerce de détail pour les coopératives de commerçants adhérentes de l'UFCCen 1998).

Toutefois ces secteurs, caractérisés par un taux important de renouvellement des sociétés,progressent en chiffre d'affaires comme en nombre de sociétés depuis 1990, ce mouvementtraduisant le besoin pour les professionnels d'un regroupement de leurs entreprises et d'unrenforcement du partenariat face à un environnement très concurrentiel. Ces tendances sontégalement sensibles pour les coopératives de transport terrestre dont le nombre progresse de 50% sur la période 1990-1997 et dont la part dans le chiffre d'affaires total des entreprises detransport a plus que doublé (1,2 % en 1990 et 3 % en 1997).

Dans le domaine de l'emploi, les coopératives de production ont perdu plus de 5000 emplois (passant de 34 108 dans 1363 SCOP à 28 999 dans 1 291 SCOP ) sur la période 1987 - 1993.Cette variation correspond à une perte brute de 13 000 emplois ( dont plus de la moitié dans les

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SCOP du bâtiment, 4 650 dans la métallurgie et 1 750 dans l'ameublement). Depuis cette date, lesemplois dans les coopératives oscillent de manière sensible

1994 1995 1996 1997 1998Effectif total 29 186 29 776 29 220 29 069 29 615Nombre de SCOP 1 367 1 426 1 434 1 456 1 497Effectif moyen 21 21 20 20 19,6

Globalement, le secteur coopératif non financier compte environ 180 600 salariés en 1996. Entre1980 et 1996, ce secteur aurait perdu environ 17% de ses effectifs.

I. Données économiques

Secteur Nombre de coopératives Chiffre d'affaires1994 1997 1998 1994 1997 1998

consommation 88 865 18,5 18,7Agricoles6 3 800 (2600) 335,6 420Transport 22 33 33 1 5 5Maritimes 137 161 163 10,2 7,45 7,5Artisanales --- 8007 6 2,9Commerciales 39 54 55 28,4 47,5 51,9HLM 164 157 157 …8

SCOP 1 426 1 456 1 497 12 12 12,4

II. Données SocialesSecteur Emplois ( ETP )des coopératives Adhérents ( en milliers)

1994 1997 1998 1994 1997 1998consommation 18 500 17 500 1 500 1 450Agricoles 114 000 110 000 1 300 1 300Transport 7 300 4 180 4 180 0,6 0,8 0,8Maritimes 3 500 2 800 2 500 15 17 17Artisanales 4775 113Commerciales 4 277 4 944 5 446 7,8 9,5 9,9HLM 881 700 700 80 65 65SCOP 29 186 29 069 29 615 19,4 19,2 19,3

5 Dont 5 sociétés régionales6 données issues de la note du ministère de l'agriculture et de la pêche, Direction de la production et des échanges : "Lacoopération agricole en France 1998". Ces données, qui prennent en compte l'ensemble des coopératives, unions et SICA, sontsensiblement différentes des données de l'enquête AGRESTE - IAA 1999.7 Selon l'INSEE, le nombre de coopératives s'élève à environ 1306 sociétés y compris les unions, cité par l'étude "Nouveauxmodes de coopération inter-entreprises - mai 1999 ( Secrétariat aux PME - MEFI)8 En 1998, le patrimoine locatif des sociétés coopératives HLM s'élève à 10 701 logements (contre 9 650 en 1997). Elles assurentla gestion de 38 000 logements en location-attribution.

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I.-LES COOPERATIVES D'UTILISATEURS OU D'USAGERS

1.1.- LES COOPERATIVES DE CONSOMMATEURS

• PRESENTATION GENERALE

TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES APPLICABLES AUXSOCIETES COOPERATIVES DE CONSOMMATION

• Code de la Consommation (articles L.411-1 et L.412-1)• Loi du 7 mai 1917 ayant pour objet l'organisation du crédit aux sociétés

coopératives de consommation, modifiée en dernier lieu par la loi 93-121 du 27janvier 1993.

• Décret du 12 novembre 1938 tendant à transformer les groupements deconsommateurs en sociétés coopératives.

• Décret du 10 janvier 1939 relatif à la transformation des groupements deconsommateurs en sociétés coopératives.

1. Définition

Les coopératives de consommateurs sont constituées par le regroupement de certaines fonctionsmarchandes, non par des producteurs (ce sont alors des coopératives d'approvisionnement oud'entrepreneurs individuels), mais par les ménages pour la satisfaction de leurs besoins familiaux.L'activité de référence est celle de l'ensemble des entreprises du commerce de détail.

2. Les règles juridiquesL'article 1er de la loi du 7 mai 1917 ayant pour objet l'organisation du crédit aux sociétéscoopératives de consommation prévoit que :"Les sociétés coopératives de consommation sont des sociétés à capital et personnel variables,constituées conformément au titre III de la loi du 24 juillet 1867, par des consommateurs, dans lebut :

de vendre à leurs adhérents les objets de consommation qu'elles achètent ou fabriquentdoit elles mêmes, soit en s'unissant entre elles ;

de distribuer leurs bénéfices entre leurs associés au prorata de la consommation dechacun ou d'en affecter tout ou une partie à des œuvres de solidarité sociale dans lesconditions déterminées par leurs statuts..."

Elles peuvent ne pas vendre exclusivement à leurs membres. "Elles sont alors tenues d'admettreau sociétariat tous ceux qu'elles ont déjà admis comme clients habituels, pourvu qu'ils s'engagentà remplir les obligations statutaires" (article 2).

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3. L'organisation

La structuration de l'ensemble des coopératives de consommation est réalisée autour de troistypes de groupements :

Les groupements des sociétés locales ou régionales, chacune disposant à la fois d'entrepôts etd'un réseau de magasins (Elles réalisent environ 90 % des ventes au détail de l'ensemble) ;

Les instances nationales qui jouent un rôle politique et de représentation (la Fédération Nationaledes Coopératives de Consommation, ayant le statut associatif)

Des organisations spécialisées, à statut divers, constituées à la fois par des sociétés régionales etles instances nationales : services aux sociétés (révision comptable) ; services aux magasins .

4. DONNEES SOCIALES ET ECONOMIQUES SUR LES SOCIETESCOOPERATIVES DE CONSOMMATION

(Source : Groupement National de la Coopération et DIES)

Evolution du nombre de coopératives, de l'effectif salarié et du chiffre d'affaires

années Nombre de sociétés nombre de salariés C.A.en milliards de francs

1978 242 43 000 15,5

1995 88 sociétés locales5 sociétés régionales

18 500 18,5

1996 85 sociétés locales5 sociétés régionales

17 800 19

1997 81 sociétés locales5 sociétés régionales

17 500 18,7

Données sociales

Exercice Nombre de sociétaires Nombred'administrateurs

Structures coopératives

1995 1.500.000 900 93

1996 1.460.000 860 90

1997 1.450.000 810 86

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1.2.- LE GROUPE CAMIF

Distributeur multispécialiste, constitué en 1947 sous la forme de société coopérative deconsommation, le Groupe CAMIF est organisé autour de 6 pôles d'activités.

1. le pôle personnes physiques, comprenant des sociétés coopératives de VPC généraliste :CAMIF Catalogues, MNH Catalogue, MFP Catalogue, MDCM catalogue, PRIVIMA ; et uneS.A. " APPARTENANCE".

2. le pôle CAMIF collectivités entreprises

3. le pôle Habitat

4. le pôle produits et vins fins ( avec notamment le SAVOUR CLUB ET Léon FARGUESS.A).

5. le pôle développement comprenant SPDS, DELACHAUX ET NIESTLE, MAGNETCAMIF, VARILEGES et MAGIE BLEUE.

6. Pôle financier avec C2C et CAMIFRE ( Sociétés anonymes).

Résultats économiques

Le chiffre d'affaires consolidés du Groupe CAMIF s'établit à 4 952,9 millions de francs ( dont3,2 % à l'exportation ) pour 1998 contre 4 409 millions de francs pour l'exercice 1997.

L'année 1998 est marquée par une stagnation du marché de la vente à distance. Dans ce contextedifficile, la CAMIF a néanmoins réussi à faire progresser son chiffre d'affaires de 7,1%, soit unmontant estimé de 5 304 millions de francs hors taxe.

La part réalisée par l'activité vente par correspondance représente 92 % du chiffre d'affaires.

Ventilation du C.A. économique par pôle d'activité en millions de francs

1997 1998 1999

Pôle personnes physiquesPôle collectivités-entreprisesPôle habitatPôle produits et vins finspôle développementpôle groupe CAMIF

Pôle financier, marge bancaire

3 103,6649,5203,2

35080,15,8

NC

3 340,7727,7331,6

447, 8100,4

4,9

31,1

3 374844459492131

4

NC

Groupe CAMIF consolidé 4 392,3 4952, 2 5 304

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1.3.- LES COOPERATIVES D'HABITATION H.L.M

PRESENTATION GENERALE

TEXTES APPLICABLES AUX SOCIETES COOPERATIVES D’H L M

Code de la construction et de l’habitation :• Articles L.422-5 à L.422-12, L.423-1 à L.423-12, L.443-1 à L.443-6 et L. 451-1 à L.

457-7• Articles R.422-16 et R. 422-17, R.423-1 et R.423-1-1, R.423-68 à R.423-84et R.433-1 à R.433-19, R.461-1 à R.461-30.

• CARACTERES GENERAUX

Depuis la réforme de 1971, il convient de distinguer les Sociétés Anonymes Coopératives deproduction d' H.L.M (S.C.P) et les Sociétés Coopératives de Location-attribution d'H.L.M(SCLA).

Les Sociétés Coopératives de Production ont pour objet :• l'accession à la propriété des ménages à ressources modestes, en habitat ancien et neuf, la

coopérative intervenant comme constructeur, prestataire de services ou maître d'ouvrage ;• la prestation de services au bénéfice des personnes publiques, des organismes de l'économie

sociale et des sociétés civiles coopératives de construction ;• la réalisation de lotissements ;• la réalisation de logements locatifs, pour les coopératives agréées ou celles de droit local

(Alsace-Moselle) ;• le syndic de copropriété et l'administration des biens ;• la gestion des prêts d'accession à la propriété (plus de cinq milliards de francs d'encours).

Les Sociétés coopératives de location-attribution n'ont plus d'activité de constructeur. Ellesgèrent leur patrimoine jusqu'à complète extinction.

2 ETAPES HISTORIQUES 9

Les principales étapes historiques de ce mouvement coopératif sont données dans le tableausuivant :

DATE Evolution législative Principales dispositions

9 Source : " La place de la forme coopérative dans le secteur de l'habitat en France" Fédération nationale des sociétéscoopératives d'HLM, Août 1998, étude réalisée sous l'égide du Ministère de l'équipement, des transports et du logement.

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30 novembre 1894 loi relative aux habitations à bon marché,dite loi "Siegfried".

encouragement à la création de sociétés de constructionde logements économiques à profit limité.

12 avril 1906 Loi "Strauss " Cette loi fixe le cadre d'activité des sociétéscoopératives HLM

3 septembre 1947 Loi n 47-1686 modifiant la législation desHBM et instituant un régime provisoire deprêts

rénovation du cadre d'activité des organismes HBM, dontles coopératives.

10 septembre 1947 loi n 47-1775 portant statut dela coopération

Cette loi fixe le cadre d'activité des sociétés coopératives etnotamment des coopératives HLM

22 novembre 1965 Décret n 65-1012 relatif aux sociétéscoopératives HLM

- interdiction de la construction et de la gestion locativesimple,- spécialisation des sociétés coopératives HLM, soit dans lalocation-attribution, soit dans la location coopérative.

16 juillet 1971 Loi n 71-579 relative à diverses opérations deconstruction

Création de la société civile coopérative de construction

16 juillet 1971 Loi n 71-580 relatives aux habitations à loyermodéré modifiant le code de l'urbanisme

Cette loi supprime les sociétés coopératives de locationcoopérative, met fin à l'activité des sociétés coopératives delocation-attribution, prévoit la création des sociétéscoopératives de production.

27 décembre 1975 Loi n 75-1256 relative aux opérationsd'accession à la propriété réalisées par lesorganismes d'HLM

- autorisation durant une période d'un an de transformationdes SCLA en SCP,- autorisation pour les SCP de recourir à la vente enétat futur d'achèvement sous conditions.

20 juillet 1983 Loi n 83-657 relative au développement decertaines activités de l'économie sociale

Cette loi prévoit l'extension de compétence locative, sousréserve d'un agrément, le recours à la vente en état futurd'achèvement élargi, la compétence de lotisseur, l'obligationde révision coopérative.

13 juillet 1992 loi n 92-643 relative à la modernisation desentreprises coopératives.

Assouplissement du régime juridique applicables auxcoopératives HLM.

21 juillet 1994 Loi n 94-624 portant modification dessociétés c. coop. de construction sous l'égided'un organisme HLM

2 juillet 1998 Loi n 98-546 DDOEF Cette loi prévoit :- la suppression de l'agrément préalable pour latransformation d'une SCLA en SCP ;- la simplification de la procédure d'agrément pour laconstruction et la gestion de logements sociaux ;- la possibilité d'une organisation en directoire et conseil desurveillance ;- l'intégration des SCP dans le mécanisme de la loi MEYER( prise à bail de logements vacants ) ;- la possibilité d'intervention comme syndic sur lespropriétés dégradées désignées par le préfet.

3 LA REFORME DE 1992

Le régime juridique applicable aux coopératives d'HLM a été assoupli en 1992, afin de faciliterleur développement, sans porter atteinte aux principes coopératifs : les utilisateurs sontcoopérateurs pour la durée de leur accession à la propriété (durée fixée dans les contrats) ou deleur bail ; ils disposent chacun d'une action et d'une voix .

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Disposition de la loi n 92-643 du13 juillet 1992

Application pour les coopérativesHLM

Capital minimum : le capital minimum des sociétésanonymes coopératives est porté à la moitié du montantprévu pour les SA de droit commun ( 125 KF )Associés extérieurs et droit de vote, ouverture du capital àdes associés non coopérateurs :- les droits de vote du collège coopérateur incluant lessalariés de la coopérative doivent être au moins de51 % ;- les droits de vote des personnes morales, réparties auprorata du capital détenu peuvent aller jusqu'à : 35 % pourun organisme non coopératif ou non HLM, 49 % pour unorganisme coopératif ou HLM ;

les organismes HLM sont assimilés à descoopératives et peuvent bénéficier en fonction deleur participation au capital, dans la limitemaximale de 49 % des droits de vote.

Rémunération des parts socialesLe plafond est le taux moyen semestriel de rendement brutdes obligations des sociétés privées, publiées par le ministèredes finances.

Les SCP et les SCLA sont soumises à un régimeparticulier : les parts sociales ne peuvent êtrerémunérées à un taux supérieur à celui du livret A,majoré au maximum de 1,5.

Sortie du Statut coopératifl'autorisation est donnée par le ministre compétent, si lasurvie de l'entreprise ou son développement l'exige, aprèsavis du Conseil supérieur de la coopération et du Conseilsupérieur des HLM ( pour les coopératives HLM).

En cas de sortie du statut coopératif, les réservesexistant au jour de la transformation sont régiespar la législation HLM.Les SCP sont autorisées à transférer leurs réserves,uniquement à d'autres SCP, après avis du Conseilsupérieur de la coopération.Les SCLA sont autorisées à transférer leur réserveà tout organisme HLM.

Nouveaux instruments financiersles coopératives sont autorisées à émettre des parts socialeset des parts à intérêt prioritaire sans droit de vote.

4. LES STRUCTURES NATIONALES DU MOUVEMENT

Les structures d'appui national aux sociétés coopératives sont gérés en partenariat avec d'autresfamilles HLM, la Caisse des Dépôts et Consignations, le monde coopératif.Il s'agit des organismes suivants :

La FEDERATION NATIONALE DES SOCIETES COOPERATIVES D'HABITATIONS A LOYERMODERE (14 rue Lord Byron - 75008 PARIS), fédère 156 sociétés coopératives d'HLM. Moinsd'une dizaine de sociétés coopératives d'HLM ne sont pas affiliées à cette fédération (sociétés delocation-attribution n'ayant plus d'activités réelles).

Ses principales missions sont :- la représentation des sociétés coopératives d'HLM au niveau national ;- la promotion d'une politique coopérative en faveur de l'habitat social ;- l'assistance aux sociétés coopératives dans le développement de l'œuvre qu'ellespoursuivent.

Pour ce faire, la Fédération Nationale s'appuie sur son personnel propre et sur les servicescommuns de l'Union Nationale des Fédérations d'Organisme d'HLM.10

10Les ressources de la fédération sont constituées, d'une part, du produit des cotisations versées par ses adhérents ( 2 999 574 Fen 1997 et 3 236 784 F en 1998 ), et, d'autre part, des subventions diverses ( 1 000 000 F, en 1997 et 428 297 en 1998).

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Afin d'assurer le développement des sociétés coopératives adhérentes, la Fédération dispose dedeux structures associées :

La Société pour le développement de l'habitation coopérative (SDHC), Société anonymecoopérative à capital variable, ayant pour but à l'origine, le cautionnement des engagements vis àvis des tiers. Elle intervient par la prise de participation au capital des coopératives HLM activesmais qui souffrent d'un manque de fonds propres. Une société d'investissement à capital variable( Sicav ) dénommée Coop Monétaire investie sur le marché monétaire, lui procure ses ressourcespar un partage des frais de gestion.

Si la prise de participation de la SDHC au capital peut être modeste, l'implication de cet outil fédéraldans le développement des sociétés est un moyen de provoquer un "effet de levier" et d'apporter lacaution fédérale aux projets stratégiques des coopératives concernées vis-à-vis des autres partenairesinvités à entrer au capital.

A.RE.COOP, l'association pour la révision, l'assistance et la garantie des sociétés coopératives,association de la loi de 1901, a deux missions : la révision coopérative et la formation professionnelle.

La révision coopérative, qui est une obligation légale depuis 1983, renforcée en 1992, est uneprocédure originale qui est mise en œuvre tous les cinq ans. Elle permet de mener une analysefinancière pointue avec projection à moyen terme, d'assurer un audit d'organisation des secteursopérationnels et fonctionnels ainsi que des procédures de contrôle interne et d'engager avec ladirection et le conseil d'administration, une réflexion à caractère stratégique.

A.RE.COOP. organise également des stages de formation professionnelle à l'attention desadministrateurs et du personnel des sociétés coopératives d'HLM. A ce titre, A.RE.COOP.propose des formations à la carte, adaptées aux préoccupations spécifiques des coopérativesd'HLM.

5. EVOLUTION DU SECTEUR COOPERATIF D'HABITATION HLM 11

Les sociétés coopératives interviennent dans l'ensemble des domaines de l'activité de l'habitatsocial :- la construction de logements en accession sociale à la propriété ;- la construction et la gestion de logements locatifs sociaux ;- la gestion de coopératives

En 1998, on compte 157 sociétés coopératives, dont 124 sociétés de production ( contre 122SCP en 1996 ) et 33 SCLA (35 sociétés de location attribution en 1996 ), dont 2 issues, en 1997,de la transformation de SCLA en SCP ; 40 sociétés de production (SCP) sont dotées del'extension de compétence locative.

La mise en œuvre de la loi n 92-643 du 13 juillet 1992 a permis le développement de nouvellesformes de partenariat, notamment, avec des offices d'HLM ou des sociétés de crédit immobilier.

Actionnaires des 157 sociétés coopératives d'HLMen 1996 12

% de parts

11 Source : Fédération nationale des sociétés coopératives d'HLM (1999).

12 Source : "La place de la forme coopérative dans le secteur de l'habitat en France", F.N.C. HLM, août 1998.

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Sociétés coopératives 35

S.A. d'HLM et OPAC 26

C.I.L. ( présents dans 58 coopératives ) 16

Collectivités locales 7

Associations 3

CAF 3

Divers 10

6. Evolution des Sociétés coopératives

année Nombre decoopératives

Dont sociétés coopératives deproduction

Dont sociétés coopératives delocation-attribution

1988 166 102 64

1994 164 120 44

1995 164 120 44

1996 157 120 37

1997 157 122 35

1998 157 124 33

1999 156 129 27

Les dix dernières années ont été marquées par une évolution sensible des activitéscoopératives :

- gestion immobilière, une dizaine de coopératives ont accru leur portefeuille de gestionimmobilière en développant une activité d'administrateurs de biens ;

- le locatif, au 31 décembre 1998, 44 sociétés coopératives d'HLM sont dotées de l'extension decompétence locative. De 1992 à 1998, le nombre de logements locatifs sociaux mis en chantier chaqueannée est passé de 143 à 1.213.

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7. Données sur le sociétariat

1994 1996 1997 1998

nombre d'associés coopérateurs 80 000 70 000 65 000 ......

associés non coopérateurs ..... 1 50013 1 800 ......

répartition du capital :- part du capital détenu par desassociés- part du capital détenu par des tiers

60 %

40 %

........... .......... ........

8. Activité des sociétés coopératives

nature de l'activité 1989 1994 1996 1997 1998

1.Gestion copropriété( nombre de logements)

36.385 37.000 37.000 37.500 37.500

2.Production de logements- en accession- en lotissements

1.18682

1.285148

1.319176

1.539121

1.68978

3.Production de logementslocatifs

31 643 679 1.073 1.213

Total 2 + 3 1.329 2.076 2.174 2.733 2.980

Les sociétés coopératives d'HLM gèrent 42.000 lots en copropriétés ainsi que 80.000 prêts enaccession à la propriété ( données 1997 ).

9. Indicateurs financiers des société coopératives 14

Indicateurs 1990 1993 1994 1995 1997 1998

fonds propres par société enMF

6,4 7 7,9 8,8 9,5 9,8

marge d'auto-financement----------------------produits de gestion

24 % 19 % 28 % 21 % 19 % 20 %

13 dont 1.200 personnes physiques et 300 personnes morales

14 Source : FNSC HLM, sur la base d'un échantillon de 78 sociétés coopératives de production ( 1990-1992), 110 sociétés (1993-1996), 119 sociétés ( 1997).

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La période 1995-1998 est caractérisée par une évolution positive :

- des fonds propres des sociétés, en constante progression, principalement du fait de l'exploitation ( à 77 % ) et des apports externes ( 23 % ).

- de la marge d'autofinancement qui demeure à un niveau élevé.

La structure des produits de gestion est marquée en 1996 par une baisse sensible desproduits de placement, largement compensée par une progression de la marge locative ( + 24 %de 1993 à 1996) et, dans une moindre mesure, par une augmentation des produits de promotion (+13% ).

LES CHIFFRES CLES DES COOPERATIVES HLM

EN 1996 / 1997 / 1998

nombre desociétés

coopératives

Nombred'associés

nombre desalariés

nombre delogementsgérés enlocation -

attribution

patrimoinelocatif en

nombre delogements

1996 157 70.000 .... ... 7.824

1997 157 65.000 700 38.000 9.650

1998 157 65.000 700 .... 10.701

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1.4. L'Association Nationale de la Copropriété Coopérative ( ANCC )

L'Association Nationale de la Copropriété Coopérative , membre du Groupement Nationale dela Coopération, a le statut d'association de la loi de 1901.

Ces adhérents sont des syndicats de copropriété ( Groupements régis par la loi du 10 juillet1965) ou des "Associations syndicales libres" ( Groupements régis par la loi du 26 juin 1865)gérés directement par des représentants élus des copropriétaires. En ce qui concerne lesSyndicats de copropriété, le syndic est donc un copropriétaire élu par l'Assemblée générale (petites copropriétés ) ou un Président-syndic élu par le Conseil syndical du Syndicat coopératifparmi ses membres ( moyennes et grandes copropriétés).

Actuellement l'ANCC regroupe 1 100 syndicats de copropriétés ou ASL représentant environ70.000 logements. La moitié de ses adhérents sont dans les huit départements de la région Ile deFrance, les autres sont répartis sur l'ensemble du territoire y compris dans les DOM.

Le montant des dépenses de gestion et des gros travaux des adhérents de l'ANCC s'élève àenviron 1 milliard 8 millions de francs par an. Sept mille bénévoles participent à la gestioncoopérative de syndicats de copropriété. Les emplois salariés directs s'élèvent à environ 720.

Les missions de l'ANCC sont les suivantes :

• Représentation auprès des différences instances nationales ( Groupement national de lacoopération, Groupe d'étude de la copropriété, Conventions collectives des gardiensconcierges ) ainsi que du Parlement et des Ministères concernés : Justice, Logement, Financeset Affaires Sociales.

• Information : édition d'un bulletin trimestriel ( 12.000 exemplaires ) et de guides pratiques.

• Formation : organisation de séminaires.

• Conseils : pour la gestion de copropriétés.• Assistance pour l'adoption du système de gestion coopératif, la création d'Union de

Syndicats, ou, la passation de contrat de prestations de services avec une société coopérativeH.L.M.

• Contrat-Groupe en matière d'assurance, de gestion de trésorerie et de financement.

L'ANCC participe également à des actions de redressement de copropriétés en difficulté.

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LES COOPERATIVES D'ENTREPRISES

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2.1.- LES SOCIETES COOPERATIVES AGRICOLES

1. PRESENTATION GENERALE

TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES APPLICABLES AUX SOCIETESCOOPERATIVES AGRICOLES

1.Coopératives agricoles : Titre II du Livre V du Code Rural (articles L.521-1 à L.529-11 et R. 521-1 à R.529-2 du Code Rural)

2.Sociétés d’intérêt collectif agricole : Titre III du Livre V du Code Rural(articles L.531-1 à L.535-5 et R. 531-1 à R. 535-1 du Code Rural)

1.1 HISTORIQUE

Les principales étapes du développement des entreprises coopératives agricoles s'inscrivent dansl'histoire des évolutions de l'économie agricole française, des crises et des adaptations qu'elle a connuesdepuis la fin du XIX siècle.

Période de référence

1880 création des syndicats agricoles dont certains se transformeront progressivement en coopératives ;

1890 création des premières coopératives laitières ;

1904 la grande crise vinicole est à l'origine des coopératives vinicoles ;

1920 loi du 5 août 1920 sur le crédit mutuel et la coopération agricole ;

1945 création d'unions nationales de coopératives agricoles ;

1967-1992 une ordonnance du 26 septembre 1967 crée à côté des coopérativesagricoles civiles de forme traditionnelle, des coopératives à formecommerciale. Cette ordonnance, dont la mise en œuvre se heurtera àl'opposition de la profession, sera modifiée, successivement, par laloi 72-516 du 27 juin 1972, puis par les lois N 85-703 du 12 juillet1985, N 91-5 du 3 janvier 1991 et N 92-643 du 13 juillet 1992.

1999 loi n°99-574 du 9 juillet 1999 d'orientation agricole qui comportenotamment des mesures en faveur de l'organisation des producteurset des filières, la rénovation du Conseil Supérieur de la coopérationAgricole, l'admission d'associés coopérateurs situés dans un autreEtat membre de l'U.E., la création du titre emploi simplifié,l'extension de la provision pour investissement aux parts sociales decoopératives agricoles ( A. 72 D du CGI )...

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1.2 OBJETLes coopératives agricoles ont pour objet "l'utilisation en commun par des agriculteurs de tousmoyens propres à faciliter ou à développer leur activité économique, à améliorer ou à accroîtreles résultats de cette activité" ( article L.521.1 du code rural).

1.3. STATUTLe statut des entreprises coopératives agricoles repose sur les principales règles du droitcoopératif : la libre adhésion, la solidarité, la gestion démocratique et l'exclusivisme.

Les coopératives agricoles sont des coopératives d'entrepreneurs individuels (les exploitantsagricoles). Dotées de la personnalité morale, les sociétés coopératives agricoles forment unecatégorie spéciale de sociétés, distinctes des sociétés civiles et des sociétés commerciales.

Les coopératives agricoles sont obligatoirement à capital variable. Elles peuvent se grouper enUnions dont le régime juridique est soumis aux mêmes dispositions que les sociétés coopératives.Elles sont régies par le titre II du Livre V du Code Rural, et, sous réserve qu'elles ne lui soientpas contraires, aux dispositions de la loi du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération etau titre III de la loi du 24 juillet 1867 sur les sociétés.

1.4. DEFINITIONSelon l'article L.521-3 du Code Rural, sont des sociétés coopératives agricoles ou des Unions desociétés coopératives agricoles, les sociétés dont les statuts prévoient :

• l'obligation pour chaque coopérateur d'utiliser les services de la société pour une duréedéterminée et, corrélativement, de souscrire une quote-part du capital en fonction de cetengagement d'activité,

• l'obligation pour la société de ne faire d'opérations qu'avec ses seuls associés coopérateurs,

• la limitation de l'intérêt versé au capital souscrit par les associés coopérateurs à un taux auplus égal " au taux moyen de rendement des obligations des sociétés privées publié par leministre chargé de l'économie" (article 14 de la loi du 10 septembre 1947),

• la répartition des excédents annuels disponibles entre les associés coopérateursproportionnellement aux opérations qu'ils ont réalisées avec leur coopérative lors del'exercice,

• le remboursement des parts sociales à leur valeur nominale ainsi qu'en cas de liquidation, ladévolution de l'actif net à d'autres coopératives ou à des œuvres d'intérêt général,

• un droit égal de vote pour chaque coopérateur aux assemblées générales ; pour l'exercice dece droit, lorsqu'un groupement agricole d'exploitation en commun adhère à une sociétécoopérative, tous les membres du groupement considérés comme chefs d'exploitationagricole sont réputés associés coopérateurs, sans que les chefs d'exploitation membres d'unmême groupement puissent en cette qualité détenir plus de 49 % des voix."

1.5. LES ASSOCIES• Les associés coopérateurs

L'article 522-1 du code rural énumère les personnes physiques ou morales susceptibles d'êtreassociées coopérateurs d'une société coopérative agricole. Il s'agit des personnes suivantes :

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toute personne physique ou morale ayant la qualité d'agriculteur ou de forestier dans lacirconscription de la société coopérative ; toute personne physique ou morale possédantdans cette circonscription des intérêts agricoles qui correspondent à l'objet social de lasociété coopérative et souscrivant l'engagement d'utiliser ses services ; tout groupementagricole d'exploitation en commun de la circonscription ; toute association et syndicatd'agriculteurs ayant avec la coopérative agricole un objet commun ou connexe ; d'autressociétés coopératives agricoles, Unions de ces sociétés et sociétés d'intérêt collectifagricole, alors même que leurs sièges sociaux seraient situés en dehors de lacirconscription de la société coopérative agricole.

En vertu de l'article 60 de la loi n°99-574 du 9 juillet 1999 d'orientation agricole " toute personnephysique ou morale ayant la qualité d'agriculteur ou de forestier, ressortissant d'un Etat membrede la Communauté européenne et dont le domicile ou le siège est situé hors du territoire de laRépublique française dans une zone contiguë à la circonscription de la société coopérativeagricole." Des dispositions similaires sont prises pour les unions de coopératives ( para. II dumême article ).

Les associés coopérateurs d'une Union de sociétés coopératives sont les sociétés coopératives etleurs unions et toutes autres personnes morales intéressées par l'activité de l'union. Ces dernièresne peuvent détenir plus du cinquième des voix en assemblée générale.

Les associés coopérateurs doivent en permanence détenir plus de la moitié du capital de lacoopérative ou de l'union.

• Les associés non coopérateurs

L'article L.522-3 du code rural précise que les statuts des sociétés coopératives agricoles et deleurs unions peuvent autoriser l'admission en qualité d'associés non coopérateurs :

d'anciens associés coopérateurs, des salariés de la coopérative, de ses filiales et desorganismes coopératifs agricoles auxquels elle adhère, des associations, fédérations ousyndicats agricoles, des établissements de crédit et leurs filiale ayant pour objet deprendre des participations, des caisses mutuelles d'assurance sociale ou de réassuranceagricole, des chambres régionales ou départementales d'agriculture, des organismes dedroit privé à caractère professionnel ou interprofessionnel intervenant dans l'orientationdes productions agricoles et habilités par leur statut à prendre des participations encapital, des groupements d'intérêt économique professionnels ou interprofessionnels àvocation agricole, - dans certaines conditions des fonds communs de placementd'entreprise.

Le capital détenu par les établissements de crédit et leurs filiales spécialisées de participation nepeut excéder 20 % du capital social.

Les parts des associés non coopérateurs ne bénéficient pas des ristournes annuelles sur leséléments d'activité, mais elles ouvrent droit à un intérêt dont les statuts peuvent fixer le taux àdeux points au-dessus de celui des parts des associés coopérateurs.

Les associés non coopérateurs ne peuvent détenir ensemble plus d'un cinquième des voix enassemblée générale. Aucun d'entre eux ne peut détenir à lui seul plus de 10 % des voix.

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1.6. DEROGATION A L'EXCLUSIVISMELorsque les statuts le prévoient, des tiers non coopérateurs peuvent être admis à bénéficier desservices d'une société coopérative ou d'une union dans la limite de 20 % de son chiffre d'affaires.Ces opérations doivent faire l'objet d'une comptabilité spéciale. Les excédents provenantd'opérations avec des non associés ne peuvent être distribués à titre de ristournes aux associés etsont mis en réserve après avoir supporté l'impôt sur les sociétés.

1.7. LES SOCIETES D'INTERÊT COLLECTIF AGRICOLE (SICA)Elles ont pour objet " de créer ou de gérer des installations et équipements ou d'assurer desservices soit dans l'intérêt des agriculteurs d'une région rurale déterminée, soit de façon plusgénérale dans celui des habitants de cette région sans distinction professionnelle."Les sociétés d'intérêt collectif agricole ont le statut de société coopérative et sont régies par la loidu 10 septembre 1947 (articles L.531-1 à L.535-5 et articles R.531-1 à R.535-1 du code rural).

Conçues à l'origine comme complémentaires des coopératives agricoles, les SICA se distinguentde ces dernières par la possibilité d'effectuer des opérations avec des personnes autres que leursassociés agricoles et l'obligation d'avoir des adhérents non agricoles.

1.8. LES CUMA 15

TEXTES DE REFERENCE : Livre V du titre II du Code rural.

Objet : Les coopératives d'utilisation en commun de matériel agricole ( C.U.M.A. ) sontrégies par le Livre V du titre II du code rural et ont pour objet de fournir à leurssociétaires et pour l'usage exclusif de leurs exploitations agricoles et forestières, tousservices nécessaires à ces exploitations, notamment en mettant à leur disposition dumatériel, des machines agricoles, des moyens d'entretien, de réparation deperfectionnement technique, de formation...Nombre de CUMA (données 1997, métropole): environ 13 40016. En 1997, 226 nouvellesCUMA ont été créées.Nombre d'adhérents : 240.000En 1997, on dénombre 4.550 salariés, dont 1.350 permanents.Le chiffre d'affaires moyen des CUMA est de 195.000 F, en progression, représentant auniveau national 2,6 milliards de F de CA total.

L'activité principale reste la récolte. Elles sont également très présentes dansl'irrigation ( 500 ), l'entretien des forêts, le drainage. De nouvelles activités sedéveloppent : les CUMA Intégrales ( Est et Nord du bassin Parisien ) qui possèdentl'ensemble de la chaîne de mécanisation....Typologie : CUMA de services : principalement dans le secteur du matériel agricole ;CUMA entreprise et CUMA spécialisée, notamment dans les secteurs de leconservation et du conditionnement ; CUMA intégrale où l'ensemble du matérielagricole des exploitations adhérentes est détenu et géré par la coopérative.

15 Source : Fédération Nationale des CUMA, 49 avenue de la Grande Armée - 75116 Paris. mai 1999.

16 on note une forte progression du nombre de CUMA sur la période 1984 ( 10.000) à 1994 ( 13.146), puis une stabilisationrelative 13.570 en 1996 et 13.400 en 1997.

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2. DONNEES ECONOMIQUES SUR LA COOPERATION AGRICOLE (ensemble des coopératives)

Les données statistiques suivantes sont extraites de l'enquête annuelle d'entreprises pour 1997du Service Central des Enquêtes et Etudes statistiques du Ministère de l'Agriculture et de laPêche.17

Les organismes coopératifs concernés sont les entreprises coopératives de 10 salariés et plus,coopératives, Unions et SICA.Jusqu'en 1992, l'enquête annuelle d'entreprise, sur la base d'un questionnaire sommaire, intégraitles entreprises coopératives de moins de dix salariés.L'enquête concernant les entreprises de moins de dix salariés étant devenue triennale, lesdernières données relatives à ces entreprises concernent l'année 1995 et ont été publiées dansl'enquête annuelle de 1997 ( IAA n 68 - juin 1997). 18

2.1.- Tableau de bord de la Coopération agricole en 1995Ensemble des coopératives (moins de 10 salariés et 10 salariés et plus)

Nombre d'entreprises effectif salariémoyen

Chiffre d'affairesnet HT en million de F.

Secteur d'activité coop. unions SICA Total

Total alimentation 1289 71 95 353 26 412 65 484

Ensemble IA et CG. 2190 194 302 2686 71914 265301

Adhérents descoopératives (inscrits)

Industriealimentaire

157261 commerce 1113201 Ensemble : 1174774

Effectif salarié Industriealimentaire

32625 commerce 39289 Ensemble : 71914

Chiffres d'affaires netHT en million de francs

Industriealimentaire

77072 Commerce

188229 Ensemble : 265 301

2.2.- Principaux résultats de l'enquête annuelle d'entreprise 1997

En 1997, les organismes coopératifs ( coopératives, unions, SICA ) de 10 salariés ou plus, dontl'activité relève de la transformation ou du commerce de gros de produits agricoles ont employé62.000 salariés, réalisé un chiffre d'affaires de 253 milliards de francs et une valeur ajoutée de 20milliards.

17 Données Chiffrées IAA n° 86 - février 1999, Ministère de l'Agriculture et de la pêche, Service Central des Enquêtes etEtudes Statistiques, Sous-direction des statistiques des industries agricoles et alimentaires, SCEES TOULOUSE- Complexeagricole d'Auzeville - BP 88 -31326 CASTANET TOLOSAN Cedex

18 voir le rapport du Conseil supérieur de la coopération de 1997, annexe I.

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Entreprises coopératives ( coopératives, unions, SICA ) de 10 salariés ou plusNombre d'entreprises

coopérativesEffectif salarié

Moyen 93- 96-97Chiffre d'affaires

net HTen millions de F.

Secteurd'activité

1993 1996 1997 1993 1996 1997 1993 1996 1997

Evolution93/96 et93/97 en %

- 3,5 - 5,3 - 13,9 - 17,7 - 3,6 + 6,6

EnsembleI.A. et C.G.

871 840 825 74.918 64.502 61.652 237.301 245.947 253.076

Industrie alimentaire

Ind. desviandes

54 49 43 8.492 6 851 6.943 19.885 17.964 16.249

Lnd. laitière 85 62 62 15.424 6 627 6.492 38.803 19.589 19.336

alim. pouranimaux

60 52 51 2.968 3 006 2.865 8.982 9.106 8.990

Autresindustriesaliment.

43 7 7 8.100 1 926 1.966 10.268 5.027 4.978

Boissons 143 160 160 3.892 4 159 4.166 8.655 9.334 10.214

Evolution93/96-96/97

- 8,3 -2,8 - 32 - 0,3 - 24 - 1

Totalalimentation

385 353 343 38.877 26 412 26.325 86.593 65.484 64.799

commerce de gros

Totalcommercede gros

486 487 482 36.042 36.090 35.327 170.706 180.463 188.277

Sur l'ensemble de la période 1993 - 1997, le nombre d'organismes coopératifs ( coopératives,unions et SICA et le nombre de salariés accusent une baisse sensible, dans l'ensemble dessecteurs de la transformation ou du commerce.Ce mouvement est plus particulièrement sensible dans les industries alimentaires où ils'accompagne d'une réduction du chiffre d'affaires global ( - 25 % sur la période 93/97).

Par rapport à l'exercice 1996, le chiffre d'affaires des coopératives laitières est demeuré stable. Lefléchissement du chiffre d'affaires de l'industrie des viandes provient de la modification de sixentreprises à statut coopératif ( SICA ) en sociétés anonymes, dont deux de taille importante.C'est le C.A. des coopératives vinicoles qui a le plus progressé.

En 1993, au sein du secteur de l'industrie agro-alimentaire, deux activités (l'industrie des viandeset de la laiterie) réalise 67 % du chiffre d'affaires et regroupe 44,7 % des établissements et 61 %des salariés du secteur.

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Pour le commerce de gros, 83 % du chiffre d'affaires est réalisé par trois domaines d'activités : lecommerce des céréales et de l'alimentation du bétail, des animaux vivants, et de la laiterie. Cetensemble regroupe 69 % des établissements, 84 % du C.A. et 79 % de l'effectif total des salariésau 31 décembre 1993.En 1997, on note une évolution très sensible de la répartition de l'activité :La part des industries des viandes et de la laiterie, dans l'ensemble de l'industrie alimentaire,régresse pour ne représenter plus que 55 % du chiffre d'affaires des industries alimentaires, etregroupe 30 % des établissements et 51 % des salariés du secteur.Le secteur de l'industrie des boissons progresse, sa part dans le chiffre d'affaires total de cesecteur passant de 9,9% à 15,7%.La répartition de l'activité au sein du secteur du Commerce de gros ne subit pas de modificationaussi importante : le commerce des céréales et de l'alimentation du bétail, des animaux vivants,et de la laiterie. Cet ensemble regroupe 66 % des établissements, 82 % du CA ( HT) et 75 % del'effectif total des salariés au 31 décembre 1997.

PRINCIPALES DONNEES DE STRUCTURES ( au 31.12.1997 )

Secteur d'activité nombred'entreprises

Nombre moyen desalariés

Chiffre d'affairesnet

En million defrancs

Industrie alimentaire

industrie des viandes 43 6.943 16.248

I. des fruits et légumes 19 3.855 ...

I. laitière 62 6.492 19.335

travail grain 1 38 ...

aliments pour animaux 51 2.865 8.990

autres industries alim. 7 1.966 4.977

boissons 160 4.166 10.214

total industries alim. 343 26.325 64.799

Commerce de gros

céréales, alim. p. bétail 191 17.885 88.488

animaux vivants 86 6.069 39.134

produits laitiers 44 2.501 27.350

Engrais 31 1.461 11.250

fruits et légumes 88 4.888 8.211

Autres 42 2.523 13.844

Total commerce degros

482 35.327 188.277

----------------------------

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2.2.- COOPERATIVES D'ENTREPRISES DE TRANSPORTET COOPERATIVES ARTISANALES DE TRANSPORT FLUVIAL

1. PRESENTATION GENERALE

TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRESAPPLICABLES AUX COOPERATIVES DE TRANSPORT

ET COOPERATIVES ARTISANALES DE TRANSPORT FLUVIAL

• Loi n° 49-874 du 5 juillet 1949 relative à certaines dispositions d'ordre économique,• Loi n° 82-1153 du 30 décembre 1982 d'orientation des transports intérieurs,• Loi n° 83-657 du 20 juillet 1983 relative au développement de certaines activités

d'économie sociale,• Décret n° 49-1473 du 14 novembre 1949 relatif à la coordination et à l'harmonisation

des transports ferroviaires et routiers,• Décret n° 63-94 du 8 février 1963 relatif à la coopération dans les transports publics

routiers de marchandises, modifié en dernier lieu par le décret n 86-567 du 14 mars1986,

• Décret n° 84-139 du 24 février 1984 relatif au conseil national des transports et auxcomités régionaux et départementaux des transports,

• Décret n° 85-891 du 16 août 1985 relatif aux transports urbains de personnes et auxtransports routiers non urbains de personnes, modifié en dernier lieu par le décret n94-788 du 2 septembre 1994,

• Décret n° 86-567 du 14 mars 1986 relatif aux transports routiers de marchandises.

Dispositions communes aux coopératives artisanales, de transport et maritimes :

• Décret n° 84-205 du 23 mars 1984 relatif aux justifications à fournir par les sociétéscoopératives artisanales ou de transport ou par leurs unions,

• Décret n° 84-251 du 6 avril 1984 relatif à la valeur minimale des parts sociales et àl'organisation des sections des sociétés coopératives artisanales, de transport etmaritimes.

1. DEFINITION

Les coopératives de transport routier sont réglementées par le décret n 63-94 du 8 février 1963,modifié en dernier lieu par le décret n 86-567 du 14 mars 1986, relatif à la coopération dans lestransports routiers de marchandises.

"Les Sociétés Coopératives ayant pour objet le transport public routier de marchandises peuventêtre constituées sous les deux formes suivantes :a) sociétés formées par des personnes physiques en vue de l'exploitation en commun d'un fondsde commerce de transport routier de marchandises ; ces sociétés sont dites sociétés coopérativesde transport routier de marchandises ;b) sociétés formées par les entreprises de transport routier de marchandises en vue de constituer,pour l'exploitation de tout ou partie de leurs fonds de commerce, une agence commune traitantavec la clientèle et, accessoirement, de leur fournir des services facilitant leur activitéprofessionnelle; ces sociétés sont dites sociétés coopératives d'entreprises de transport routier demarchandises."

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Selon l'article 2 du décret du 8 février 1963, les sociétés coopératives de transport routier demarchandises, visées au (a), sont soumises aux dispositions législatives et réglementairesapplicables aux Sociétés Coopératives Ouvrières de Production, notamment celles du livre III,titre II, du Code du Travail.

Le statut des sociétés coopératives d'entreprises de transport routier de marchandises a étéréaménagé, comme type particulier de coopérative artisanale, par le titre II de la loi du 20 juillet1983, portant statut des coopératives de transports et des coopératives artisanales de transportfluvial.

L'article 35 de la loi du 20 juillet 1983 précise : "Les sociétés coopératives d'entreprises detransport ont pour objet l'exercice de toutes les activités des entreprises de transports publics demarchandises et de voyageurs, à l'exception de celles formées par les personnes physiques en vuede l'exploitation en commun d'un fonds de commerce de transport routier de marchandises et devoyageurs régies par la loi du 10 juillet 1978 portant statut des sociétés coopératives ouvrières deproduction...."

"seuls peuvent être associés les chefs d'entreprises, personnes physiques, individuelles oumorales, exerçant la profession de transporteur public routier et dont l'effectif permanentn'excède pas quinze salariés..."

2 LES COOPERATIVES DE TRANSPORT FLUVIAL

"Ces dispositions s'appliquent aux sociétés coopératives formées par des entreprises de transportfluvial inscrites au registre de la chambre nationale de la batellerie artisanale. Ces sociétéscoopératives prennent la dénomination de sociétés coopératives artisanales de transport fluvial"(article 35 de la loi du 20 juillet 1983).

3 CHIFFRES CLES DES COOPERATIVES DE TRANSPORTEURS ROUTIERS DE MARCHANDISES

Les données statistiques présentées ci-après sont issues des enquêtes de la ConfédérationNationale des Coopératives et Groupements de Transport (UNICOOPTRANS).

Les groupements de transporteurs routiers représentent une part limitée du poids économique del'ensemble des entreprises de transport. Au cours des quatre dernières années, dans un secteurdominé par les petites entreprises, les groupements constitués sous diverses formes juridiques(Association, G.I.E., Coopérative, SARL ou SA) ont vu leur part de marché progresser demanière significative. Le tableau ci-dessous illustre cette évolution.

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Totalentreprises

1992

Coopérativesen 1992

Part descoop.

/ total en1992

TotalEntreprises

1995

Coopérativesen 1995

Part descoop.

en 1995

Coopérativesen 1997

Nombre degroupements

18 27 33

Nombred'entreprises

38.894 535 1,4% 40.000 675 1,7% 810

dont moins de10 salariés

33.499 350 1% 34.000(85%)

410 1,2% ensemble :4.180

dont 10-49salariés

4.667 178 3,8% 5.000 248 5%

dont 50-199salariés

644 7 1,1% 900 17 1,9%

dont + de 200salariés

84 0 0 100 0 0

Chiffred'affaires desentreprises

145.094 1723 1,2% 155.000 4.127 2,7% 5 000

Parc tracteur 169.000 175.000 4.900 2,8% 5 000Effectif salariés 283.805 5.300 1,9% 285.000 8.700 3,1% 4 000

Les données statistiques sur l'activité des sociétés coopératives de transport présentées ci-dessus,issues d'une étude commandée en 1998 par UNICOOPTRANS, doivent être prises en compteavec circonspection. Ces données ne correspondent pas aux informations - elles mêmesfragmentaires - communiquées par le Service Economique et Statistique du Ministère del'équipement, des transports et du logement, Direction des affaires économiques etinternationales.

Selon le fichier SIRENE de l'INSEE, 220 entreprises de transport routier entrent dans lacatégorie juridique des coopératives en 1996. Ce nombre est à rapporter aux 38 155 entreprisesde transport routier de marchandises répertoriées la même année.L'enquête annuelle d'entreprise, gérée par le Service Economique et Statistique du Ministère del'équipement, des transports et du logement, est effectuée par sondage pour les entreprises demoins de vingt salariés, selon un sondage stratifié par activité principale exercée par l'entreprise.La catégorie juridique de l'entreprise n' y est pas prise en compte.

Un comptage issu de l'EAE de l'année 1996 évalue à 174 les entreprises entrant dans la catégoriedes coopératives sur le champ SIRENE, dont seulement 96 ont pu être prises en compte dansles résultats de l'enquête, en raison de leur durée d'exercice et de leur statut.Les données suivantes constituent une estimation tirées des entreprises ayant effectivementrépondu aux questionnaires ( 33 sur 96).

nombred'entreprises

C.A. net( MF )

nombre desalariés

total 96 1 409 884

Une démarche statistique portant sur l'activité des entreprises coopératives de transport devraitêtre entreprise dans le cadre du prochain rapport du Conseil supérieur de la coopération, d'unepart, sur la base du fichier SIRENE, qui permet le repérage des coopératives dans tous lessecteurs et la disponibilité de l'effectif au niveau de l'entreprise, d'autre part, pour des donnéesfinancières, à partir de la base SUSE 19 ( Système unifié de statistiques d'entreprises ) géréeégalement par l'INSEE. 19 élaborée à partir, notamment, des BIC.

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Chiffres clés pour 1999

Source UNICOOPTRANS

Nombre decoopératives

nombred'entreprises

nombre desalariés

35 950 4 500

_____________

______

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2.3.- COOPERATIVES ARTISANALES

TEXTES PARTICULIERS APPLICABLES AUX COOPERATIVES ARTISANALES

• Loi n 83-657 du 20 juillet 1983 relative au développement de certaines activités d'économiesociale (art.1 à 34) ;

• Code des marchés publics (art.69 à 74, 143, 163 à 166, 266 à 271, 327 et 339).• Décret n 83-487 du 10 juin 1983 relatif au répertoire des métiers (art.1 à 21).

1. STATUT JURIDIQUE ET FORME DES COOPERATIVES ARTISANALES

Le chapitre I de la loi du 20 juillet 1983 définit l'objet et la forme juridique des coopérativesartisanales.Définition :• Article 1er: "les sociétés coopératives artisanales ont pour objet la réalisation de toutes

opérations et la prestation de tous services susceptibles de contribuer, directement ouindirectement, au développement des activités artisanales de leurs associés ainsi que l'exerciceen commun de ces activités... Par la souscription ou l'acquisition d'une part sociale, l'associés'engage à participer aux activités de la société coopérative ; les statuts peuvent déterminer lenombre de parts à souscrire ou à acquérir par chaque associé en fonction de son engagementd'activité."

• Les sociétés coopératives artisanales sont des sociétés à capital variable constituées sousforme de sociétés à responsabilité limitée ou de sociétés anonymes. Elles doivent êtreimmatriculées au registre du commerce et des sociétés.

• Constitution de la société coopérative artisanale (article 6) : "Seuls peuvent être associésd'une société coopérative artisanale :

1. les artisans, personnes physiques ou morales, immatriculés au répertoire des métiers ou auregistre tenu par les chambres des métiers d'Alsace et de Moselle,

2. les personnes qui ont été admises comme associés au titre du 1 ci-dessus, mais qui neremplissent plus les conditions fixées dans cet alinéa par suite de l'expansion de leurentreprise, à la condition que l'effectif permanent de celle-ci soit inférieur à cinquantesalariés,

3. les personnes physiques ou morales dont l'activité est identique ou complémentaire à celledes personnes mentionnées au 1 ci-dessus, lorsque l'effectif permanent des salariés qu'ellesemploient n'excède pas cinquante. Toutefois, le montant total des opérations réalisées avecune société coopérative par les associés de cette catégorie ne peut dépasser le quart du chiffred'affaires annuel de cette coopérative,

4. les personnes physiques ou morales intéressées à l'objet des sociétés coopératives artisanales,mais n'exerçant pas d'activité identique ou complémentaire à celles-ci. Ces associés sont ditsassociés non coopérateurs. Ils ne peuvent ni participer aux opérations ni bénéficier desservices mentionnés au premier alinéa de l'article 1 ). Ils jouissent de tous les autres droitsreconnus aux associés coopérateurs....Le nombre des associés des catégories 2, 3 et 4 ne peutexcéder le quart du nombre total des associés de la société coopérative. "Les statuts peuventprévoir que, par dérogation aux dispositions du deuxième alinéa de l'article 1 ) et pour lesparts de cette seule catégorie d'associés, il sera fait application des dispositions de l'article 14de la loi 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération ;

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5. D'autres coopératives artisanales et leurs unions. Le nombre des associés ne peut êtreinférieur à sept si la société est constituée sous forme de société anonyme et il ne peut êtreinférieur à quatre, ni supérieur à cinquante, si la société coopérative est constituée sous formede société à responsabilité limitée.

• Autres dispositions :(art.9) : l'associé qui se retire ou qui est exclu, a droit, s'il y a lieu, au remboursement de sesparts à leur valeur nominale et en outre, si les statuts le prévoient et en faveur de l'associésortant pouvant justifier de cinq ans d'ancienneté révolus, en proportion de sa part de capitalsocial et dans la limite du barème en vigueur fixant le taux de majoration applicable auxrentes viagères, à une part de la réserve constituée à cet effet ;(art.10) : elles peuvent admettre des tiers non associés à bénéficier de leurs services dans lalimite de 20 % au maximum de leur chiffre d'affaires ;(art.11) : le capital social est représenté par des parts nominatives. L'article 11bis de la loi du10 septembre 1947 n'est pas applicable (parts à intérêt prioritaire) ;(art.14 ) : chaque associé dispose d'une seule voix dans les assemblées ;(art.25) : la part de l'excédent net de gestion résultant des opérations effectuées avec les tiersnon associés est portée en totalité à un compte de réserve. Cette réserve ne peut être nirépartie entre les associés, ni incorporée au capital social ;(art 23) : l'excédent net de gestion est réparti en tenant compte des règlessuivantes :• une fraction au moins égale à 15 % du résultat des opérations avec les associés est

affectée à la constitution d'un compte spécial indisponible ; il ne peut ni être partagéentre les associés, ni faire l'objet de remboursement en cas de départ d'un associé, ni êtreincorporé au capital ;

• les reliquats sont répartis entre les associés à titre de ristournes,proportionnellement aux opérations qu'ils ont réalisées avec la société. Préalablement à ladistribution des ristournes, il y a lieu de doter la réserve prévue à l'article 18 de la loi du10 septembre 1947 et/ou de servir l'intérêt aux parts sociales qui y donnent droit, selonl'option des statuts.

(art.26) : l'assemblée des associés peut décider la transformation en parts sociales de tout oupartie des ristournes distribuables aux associés.

Les coopératives artisanales, en contrepartie d'avantages fiscaux20 s'engagent à ne pas dépasserun seuil de vente de produits destinés à la revente en l'Etat par les entreprises membres et sontastreintes à un cadre restrictif en matière de revente et d'exportation.Les coopératives artisanales sont astreintes à la procédure de la révision coopérative, qui doitintervenir une fois au moins tous les cinq ans.

2. DONNEES STATISTIQUES SUR LES COOPERATIVES ARTISANALES

Les données statistiques présentées ci-dessous sont issues d'une étude réalisée à la demande duMinistère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, Direction des Entreprises, duCommerce, de l'Artisanat et des Services ( Convention d'étude n° 982500045 ) 21.

20 article 207-1-3° du CGI : exonération de l'IS et de la TP ; - article 207-1-3° du CGI - article 223 septies du même code :exonération de l'imposition forfaitaire annuelle - article 224-2° du CGI : exo. de la taxe d'apprentissage - article 1454 du CGI :exonération de la taxe professionnelle.21 PARTITION, 8 rue LINNE - 75005 PARIS ( 1999 )

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2.1.- Les secteurs d'activité

La coopération dans l'artisanat couvre un ensemble de secteurs d'activité représentant environ500.000 entreprises, dont 90 % ont moins de 20 salariés.

Secteursd'activité

Répartition en % nombred'entreprises

0 à 5 salariés 6 à 9 salariés 10 à 19 salariés 20 et plus

Boulangerie 82 13 4 1 100 33.573

boucherie 93 4,5 1,7 0,8 100 19.710

bâtiment 86,5 6,5 4 3 100 308.299

rép. auto. 86,9 8,5 3 0,7 100 34.967

fleuristes 93,5 3,8 2 0,7 100 15.046

teinturiers 94,5 3,3 1,5 0,7 100 10.961

coiffeurs 93 5 1,6 0,4 100 57.711

moyenne 90 6,5 2,5 1 100 480.267

2.2.- Données sur la coopération artisanale

Les coopératives artisanales sont répertoriées par l'INSEE sous deux codes de statut juridiques :SARL coopérative artisanale et SA coopérative artisanale, auxquels il faut ajouter les Unions decoopératives artisanales, les coopératives de commerçants détaillants et les "coopératives autres".

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Evaluation du nombre de coopératives : source INSEE ( 1998 )

Statut Code INSEE nombreSARL - Coopérative artisanaleSA - Coopérative artisanaleSARL - Union de sociétés coopérativesSA - Union de sociétés coopérativesSA- Coopératives de commerçantsdétaillantsSARL - Coopérative "autre"SA - Coopérative "autre"

5453555354595559555254605560

230133152475

419410

Ensemble 1.306

2.3.-L'organisation du mouvement coopératif artisanalLe mouvement de la coopération artisanale est représenté au niveau national pa la ConfédérationFrançaise des Coopératives et Groupements d'Artisans.La confédération s'appuie sur un double niveau d'organisation établi en 1991.

a) Les fédérations régionales 22

Les fédérations régionales, à l'exception de celles d'Aquitaine et de Basse Normandie,n'ont plus d'activité d'animation interprofessionnelle. Les fédérations régionalesremplissent principalement une fonction de représentation au niveau régional.

b) Les Fédérations de BRANCHE ( Fédération des coopératives d'achats et Fédérationsdes coopératives de construction, boucherie, boulangerie, artisans ruraux ).

NOM, branche professionnelle nombre d'adhérents, nombre d'entreprises parcoopérative, chiffre d'affaires des coopératives

GPB France, Union Nationale des Groupements etCoopératives de Boulangers - Pâtissiers de France*Boulangerie, fédération créée sous le statut fédéralen 1998,

18 adhérents1.924 entreprises adhérentesPoids économiques 115 MF

COOBOF, Fédération Nationale des Groupements etcoopératives de la Boucherie Charcuterie Artisanale,

39 coopératives,4.500 adhérents270 MF de CA

Fédération de Branche Interprofessionnelle,domiciliée à la CFCGA.Les coopératives non adhérentes d'une fédération debranche, fédération dite interprofessionnelle, sansexistence réelle.

10 coopérativesC.A. : 233 MFnombre d'adhérents : 26.714

FNAC B, Fédération Nationale des ArtisansCoopérateurs du Bâtiment,( constructions, TP ),

62 coopératives430 entreprises adhérentes,Poids économiques : 491 MF

22 FRCGA d'Aquitaine, de Basse Normandie, de Bretagne, de Languedoc-Roussillon, de Midi-Pyrénées, PACA, Pays de Loire,La Réunion.

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ORCAB, Organisation des Coopératives d'Achats pourles Artisans du Bâtiment,( bâtiment), politique d'essaimage, accompagnement desprojets d'entreprise

22 coopératives,1 611 adhérents des coopératives,Poids économiques : 955 MF

UCAR ( artisans ruraux ) Union des Coopérativesd'Artisans Ruraux

6 ( SCAR ) coopératives de mécanique agricole436 entreprises adhérentes ( + 20% depuis 1994).Poids économique 411 MF ( CA) contre 199 en 1994

Les branches professionnellesEvolution de leurs adhérents ou de leurs activités sur la période récente :

Nombre decoopératives

adhérents decoopératives

salariés decoopératives

salariés desadhérents decoopératives

évolution duCA

Organisation des Coopératives d'Achats pour les Artisans du Bâtiment1995 15 1140 227 4475 5571998 22 (+ 47 %) 1611 (+ 41%) 397 (+75%) 6440 (+44%) 955 (+71%)

Fédération Nationale des Artisans Coopérateurs du Bâtiment1995 5651998

Nombre deconstruction 806 ( + 43 % )

Union des Coopératives d'Artisans Ruraux1995 2981998

Chiffred'affaires 411 ( + 38 % )

CHIFFRES CLES

Nombre degroupementsetcoopératives

Nombre decoopératives

Adhérents de laCFCGA

Nombre desalariés descoopératives

C.A desentreprisesadhérentes

Chiffred'affaires desgroupements

1998 800 328 157 coopératives 23

------- 2,9milliards

8,5milliards

--------------------------------------------

23 représentant 37000 entreprises adhérentes

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2.4.- SOCIETES COOPERATIVES MARITIMES ET D'INTERÊT MARITIME

1. PRESENTATION D'ENSEMBLE

TEXTES PARTICULIERS APPLICABLES AUX COOPERATIVES MARITIMESET D'INTERÊT MARITIME

• Loi n° 83-657 du 20 juillet 1983 relative au développement de certaines activitésd'économie sociale ;

• Décret n° 85-416 du 4 avril 1985 relatif au contrôle des coopératives maritimes, descoopératives d'intérêt maritime et de leurs unions, modifié par le décret n 87-368 du1 juin 1987 ;

• Décret n° 87-368 du 1 juin 1987 relatif à l'agrément et au contrôle des coopérativesmaritimes, des coopératives d'intérêt maritime et de leurs unions.

1.1 STATUT ET FORME JURIDIQUE DES SOCIETES COOPERATIVESMARITIMES

L'objet et les conditions de constitution des coopératives maritimes sont définis par les articles37 et 38 de la loi n 83-657 du 20 juillet 1983 :

DEFINITION

• (article 37) :"les sociétés coopératives maritimes ont pour objet la réalisation detoute opération susceptible de permettre le maintien ou de favoriser ledéveloppement de la pêche maritime...; la fourniture de services répondant auxbesoins professionnels individuels ou collectifs de leurs associés... . Par lasouscription d'une part sociale, l'associé s'engage à participer à l'activité de la sociétécoopérative ; les statuts peuvent déterminer le nombre de parts à souscrire... parchaque associé en fonction de son engagement."

• (art.38) : "Seuls peuvent être associés d'une coopérative maritime :1. les marins de la marine marchande, les personnes physiques pratiquant à titre

professionnel les cultures marines...;2. les personnes ayant cessé d'exercer les activités ci-dessus, retraitées ou ayant, pour

cause d'incapacité physique, cesser d'exercer leur profession ;3. après le décès des personnes visées aux a et b ci-dessus, leurs ascendants, leur

conjoint et, jusqu'à la majorité du plus jeune, leurs enfants ;4. les sociétés n'ayant comme associés que les personnes mentionnées ci-dessus ;5. les personnes morales pratiquant, à titre principal ou accessoire, la pêche maritime ou

les cultures marines ;6. d'autres sociétés coopératives maritimes et leurs unions ;7. les salariés des sociétés et des personnes visées aux a, d, e et f ;8. toute personne physique ou morale apportant à la coopérative un appui moral et

financier. "Les membres des catégories définies aux a, b, c et d ci-dessus, doivent représenter aumoins les deux tiers du nombre des associés de la coopérative."

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AUTRES DISPOSITIONS

Les dispositions qui suivent sont identiques à celles prévues pour les coopératives artisanales

(articles 4, 10, 11, 14, 23, 25 et 26) par la loi du 20 juillet 1983 :

• (art.48) : l'associé qui se retire ou qui est exclu, a droit, s'il y a lieu, au remboursement de sesparts à leur valeur nominale et en outre, si les statuts le prévoient et en faveur de l'associésortant pouvant justifier de cinq ans d'ancienneté révolus, en proportion de sa part de capitalsocial et dans la limite du barème en vigueur fixant le taux de majoration applicable auxrentes viagères, à une part de la réserve constituée à cet effet ;

• (art. 39) : elles peuvent admettre des tiers non associés à bénéficier de leurs services dans lesconditions prévues par la loi du 10 septembre 1947 ;

• (art.44) : le capital social est représenté par des parts nominatives. L'article 11 bis de la loi du10 septembre 1947 n'est pas applicable (parts à intérêt prioritaire) ;

• (art. 46) : chaque associé dispose d'une seule voix dans les assemblées ;

• (art.53) : la part de l'excédent net de gestion résultant des opérations effectuées avec les tiersnon associés est portée en totalité à un compte de réserve. Cette réserve ne peut être nirépartie entre les associés, ni incorporée au capital social ;

• (art 51) : l'excédent net de gestion est réparti en tenant compte des règles suivantes :

1 ) une fraction au moins égale à 15% est affectée à la constitution d'un compte spécialindisponible; il ne peut ni être partagé entre eux, ni faire l'objet de remboursement en casde départ d'un associé, ni être incorporé au capital ;

2 ) les reliquats sont répartis entre les associés à titre de ristournes, proportionnellementaux opérations qu'ils ont réalisées avec la société et au service de l'intérêt aux partssociales qui y donnent droit ;

• (art.54) : l'assemblée des associés peut décider la transformation en parts sociales de tout oupartie des ristournes distribuables aux associés.

1.2. FONCTION ECONOMIQUE DES COOPERATIVES MARITIMES

Exerçant son travail en mer, le marin pêcheur a besoin de services à terre pour soutenir sonentreprise. C'est donc autour du bateau que s'organisent les services de la coopération maritime.Le sociétaire, grâce au mouvement coopératif, peut disposer d'un outil financier pourl'acquisition de son navire, de mutuelles d'assurances pour garantir son avenir, de coopérativespour l'avitaillement et la gestion du bateau et pour la commercialisation de la pêche.

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2. DONNEES STATISTIQUES SUR LES COOPERATIVES MARITIMESde 1990 à 1998

Activités Nombre de coopératives Chiffre d'affairesen milliards

1990 1998 1999 1990 1998 1999

Avitaillement 45 45 45 630 0,6 0,8

mareyage - pêche 31 20 20 6.700 1 1

Organisations deproducteurs

14 14 .... 3 2,8

Groupement de gestion 40 38 36 2.600 2,8 2,8

Armement 20 18 20 300 ---

Culture marines 16 20 20 22 0,02 0,02

assurances .... 8 10 .... 0,08 0,09

TOTAL 152 163 165 10 252 7,5 7,51

Source : CCMM 1990-1998 ( C.A.hors taxe )

CHIFFRES CLES DE LA COOPERATION MARITIME

Nombre decoopératives

nombre desociétaires

part du capitaldétenu par les

sociétaires

chiffre d'affairesH.T., en

milliards de F.

nombre desalariés

1996 161 17 000 7,5 3 000

1997 161 17 000 7,45 2 800

1998 163 17 000 7,5 2 500

----------------------------

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2.5.- LES COOPERATIVES DE COMMERCANTS DETAILLANTS

1. PRESENTATION D'ENSEMBLE

TEXTES APPLICABLES AUX COOPERATIVESDE COMMERCANTS DETAILLANTS

• Loi n 72-652 du 11 juillet 1972 relative aux sociétés coopératives de commerçants,

• Loi n 72-651 du 11 juillet 1972 relative aux magasins collectifs de commerçants indépendants,

• Loi n 47-535 du 2 avril 1947 relative au statut des entreprises de groupage et de distributionde journaux et publications périodiques, modifiée en dernier lieu par la loi n 67-17 du 4janvier 1967.

1.1 DEFINITIONLe statut des coopératives de commerçants détaillants a été profondément réformé en 1972. Lapremière loi sectorielle relative aux coopératives de commerçants détaillants, la loi du 2 août1949, limitait d'une part, la création de sociétés coopératives aux personnes exerçant une mêmeactivité commerciale, d'autre part, l'objet de ces sociétés à la fonction de centrale d'achat.

La loi n 72-652 du 11 juillet 1972, qui abroge la loi du 2 août 1949, a élargi l'objet descoopératives de commerçants détaillants et adapté leur réglementation.• Aux termes de l'article 1er de la loi du 11 juillet 1972 : "les sociétés coopératives de

commerçants détaillants ont pour objet d'améliorer, par l'effort commun de leurs associés, lesconditions dans lesquelles ceux-ci exercent leur profession commerciale."

• "A cet effet, elles peuvent exercer pour le compte de leurs associés, les activités suivantes :a) fournir en totalité ou en partie à leurs associés les marchandises, denrées ou services,l'équipement et le matériel nécessaires à l'exercice de leur commerce, notamment par laconstitution et l'entretien de tout stock de marchandises, la construction, l'acquisition ou lalocation ainsi que la gestion de magasins et entrepôts particuliers, l'accomplissement dansleurs établissements ou dans ceux de leurs associés de toutes opérations, transformations etmodernisations utiles ;b) regrouper dans une même enceinte les commerces appartenant à leurs associés, créer etgérer tous services communs à l'exploitation de ces commerces, construire, acquérir ou louerles immeubles nécessaires à leur activité ou à celle des associés, et en assurer la gestion, letout dans les conditions prévues par la loi n 72-651 du 11 juillet 1972 relative aux magasinscollectifs de commerçants indépendants ;c) dans le cadre des dispositions législatives concernant les activités financières, faciliterl'accès des associés et de leur clientèle aux divers moyens de financement et de crédit ;d) exercer les activités complémentaires à celles énoncées ci-dessus, et notamment fournir àleurs associés une assistance en matière de gestion technique, financière et comptable ;e) acheter des fonds de commerce dont, par dérogation aux dispositions de l'article 4 de la loin° 56-277 du 20 mars 1956, la location gérance sera concédée dans un délai de deux mois

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un associé et qui, sous les sanctions prévues aux deuxième et troisième alinéas de l'article 17devront être rétrocédés dans un délai maximum de sept ans ;f) mettre en œuvre les moyens nécessaires à la promotion des ventes des associés ou de leurentreprise, notamment par la mise à disposition d'enseignes ou de marques dont elles ont lapropriété ou la jouissance."

1.2 - LA LEGISLATION

Les sociétés coopératives de commerçants détaillants sont des sociétés anonymes à capitalvariable constituées et fonctionnant conformément aux dispositions du titre III de la loi du 24juillet 1867. Elles sont régies par la loi n 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de lacoopération, par la loi n 72-652 du 11 juillet 1972 relative aux sociétés coopératives decommerçants et, pour le surplus, par la loi du 24 juillet 1966 sur les sociétés commerciales.

La loi n'impose aux coopératives aucune limitation de nature territoriale (elles peuvent avoir unressort local, régional ou national) ou relative à l'activité exercée par les adhérents.

Le nombre des associés n'est pas limité ; cependant s'agissant de sociétés anonymes, elles doiventcomporter au minimum sept associés. Les membres sont des personnes physiques ou moralesexerçant "le commerce de détail", les sociétés coopératives de commerçants, ainsi que lesentreprises immatriculées à la fois au répertoire des métiers et au registre du commerce. Lescoopératives peuvent également admettre en qualité d'associés des personnes "intéressées parleur activité et compétentes pour en connaître".

Les sociétés coopératives de commerçants détaillants ne peuvent admettre à bénéficier de leursservices des tiers non associés. Une seule dérogation au principe d'exclusivisme est prévue enfaveur des coopératives de pharmaciens d'officine, en cas d'urgence. En vertu de l'article 3 bis dela loi du 10 septembre 1947, modifié par la loi du 13 juillet 1992, les coopératives peuventadmettre, désormais, des associés non clients, intervenant uniquement comme investisseurs.Ceux-ci disposent, si les statuts le prévoient, d'un droit de vote au prorata du capital dans lalimite d'un plafond légal : les droits de vote des investisseurs ne peuvent dépasser 35 %, ou, dansle cas où des coopératives figurent au nombre des investisseurs, 49 %.

Une proposition de loi "relative aux sociétés coopératives de commerçants" a été déposée sur lebureau de l'Assemblée Nationale, le 16 juin 1999, par Jean-Louis Dumont, député de la Meuse,ainsi que par de nombreux députés du groupe socialiste, en vue de modifier du statut légal descoopératives de commerçants ( loi du 11 juillet 1972 ). cette proposition de loi vise à :• permettre aux sociétés coopératives de commerçants de bénéficier de l'égalité de traitement

avec les autres formes de commerce par une évolution du droit de la concurrence,• à assurer la pérennité des réseaux coopératifs de commerçants.

1.3.-- L'ORGANISATION

L'Union Fédérale des Coopératives de Commerçants réunit, au 1er janvier 1999, 35 groupementsnationaux et 55 sociétés en incluant les sociétés régionales, 12 826 magasins, réalisant un chiffred'affaires de 138,8 milliards de francs, soit 6,5 % du commerce de détail français. Cette parts'élève à plus de 13 % en incluant les centres E.Leclerc. Le chiffre d'affaires des 35 groupementsatteint 51,9 milliards de francs.

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L'évolution des groupements membres de l'UFCC en 1998 a été tout à fait positive, avec uneévolution du chiffre d'affaires points de vente de 6,8 %, ce qui implique que les coopératives decommerçants ont continué d'augmenter leur part de marché et de créer des emplois.A ce sujet, il convient de noter que la création d'emplois nette a été de près de 6 000 personnesen 1998, ce qui, au regard de notre part de marché dans le commerce de détail, est trèsimportant.

Par ailleurs, le phénomène d'accélération des transmissions d'entreprises s'est accentué au coursde cette année. Aussi les coopératives ont elles du parfaire une ingénierie financière adaptée afinde faciliter ces transmissions. Cette ingénierie financière est d'autant plus complexe que lesvaleurs des entreprises de commerce se sont élevées au cours de cette année. Enfin, au cours desderniers mois, quatre groupements ont rejoint l'UFCCl.Il s'agit de :

• CAMARA , depuis le 1er août 1998. Camara est une coopérative, créée en 1979, qui réunit190 associés représentant 265 points de vente, spécialisés dans le secteur de la photo-vidéomltimédia.

• PASSION BEAUTE, depuis le 1er janvier 1999. La coopérative Passion Beauté, créée en1997, représente un nouveau secteur non encore présent au sein de l'Union, la parfumerie.Elle regroupe 73 associés parfumeurs en France pour 125 points de vente.

• UFEM - MONSIEUR MEUBLE, depuis le 1er avril 1999. La coopérative UFEM arejoint l'UFCC. Elle compte 176 adhérents spécialistes du meuble et 184 points de vente.

• SOGIPHAR, depuis le 1er avril 1999. Créé en 1975, Sogiphar est un établissementpharmaceutique ayant le statut de fabricant, de dépositaire et de grossiste vétérinaire. Cettesociété coopérative constitue l'outil économique et logistique au service exclusif du réseaud'officines Giphar (existant depuis 1968) qui rassemble 1 350 associés pharmaciens sur toutle territoire français.

2. DONNEES STATISTIQUES2.1.- DONNEES SUR LES EFFECTIFS SALARIÉS DU COMMERCE

1991 1992 1993 1994 1995 1996

Commerce de gros 938,9- 0,3

917,2- 2,3

891,2- 2,9

879,7- 1,3

874,2- 0,6

871,2- 0,3

Grandes surfacesAlimentaires

333+ 7,5

356,5+ 7

372,2+ 4,4

379,9+ 2,1

389,4+ 2,5

397,5+ 2,1

Petites surfaces alimentaires 186,8- 8,3

161,3- 13,7

144,3- 10,5

142,2- 1,5

134,3- 5,6

129- 4

Autres commerces de détail 711- 1

698,1- 1,8

690,6- 1,1

696,3+ 0,8

722,6+ 3,8

748+ 3,5

Total commerce de détail 1 230,8- 0,1

1 251,9- 1,2

1 207- 0,7

1 218,4+ 0,9

1 246,3+ 2,2

1 274,4+ 2,2

Commerce et réparation auto. 370 366,2- 1

365,7- 0,1

369,2+ 1

371,4+ 0,6

371,5

Total commerce 2 539,6 2 499,2- 1,6

2 463,7- 1,4

2 467,1+ 0,1

2 492+ 1

2 517,1+ 1

Données issues du rapport du Conseil Economique et Social, M. Charles URBAIN, La situation du Commerce en France.

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2.2. Les sociétés coopératives de commerçants ( adhérents UFCC )

Les tableaux suivants donnent des indications sur les principaux aspects de l'évolution de secteurcoopératif.

A. EVOLUTION DE L'EFECTIF DES SOCIETES COOPERATIVES 1996 - 1998Source : UFCC, Champ : ensemble des coopératives adhérentes de l'UFCC

Secteurs Nombre de coopératives Nombre d'adhérents Nombre de magasins1998 1997 1996 1997 1998 1997 1998

Alimentation 4 4 4 818 801 848 822Automobile 4 4 4 850 850 1000 1000Bijouterie horlogerie 2 2 3 277 272 344 363Chaussure 1 1 2 480 473 1000 1000Equipement du foyerbricolage

13 13 13 2079 2082 2754 2827

Jouet puériculture 3 3 3 500 530 558 575Optique photo 7 6 6 2018 2289 2637 2998Papeterie librairiedisque

5 5 5 758 739 914 895

Parfumerie 1 0 0 0 73 0 125Pharmacie 12 12 12 763 850 762 850Sport 2 2 2 804 794 920 911Tourisme 1 1 1 222 230 426 460Total non alimentaire 51 49 51 8750 9182 11315 12004Total général 55 53 55 9568 9983 12163 12826

Les variations constatées dans le secteur de la bijouterie et de la chaussure sont dues d'une part, àla disparition de la coopérative de bijouterie "Club ORCO", et, d'autre part, au rachat par leGroupe GARANT de la coopérative UCF-NWR.

B. DONNEES SOCIALES : Evolution de l'effectif employé 1997 - 1998

Secteurs CENTRALES MAGASINS EFFECTIFTOTAL

1998 1997 Evolution1998/1997

1998 Evolution1998/1997

1998

Alimentation 3375 3000 12,5 28506 18,8 31881Automobile 30 30 0 20000 0 20030Bijouterie horlogerie 54 54 0 1443 12,5 1497Chaussure 16 16 0 1850 0 1866Equipement du foyerbricolage

773 743 4 24806 5 25579

Jouet puériculture 43 41 4,9 2141 11,2 2184Optique photo 397 317 25,2 9047 9,2 9444Papeterie librairiedisque

459 452 1,5 7660 -5,8 8119

Parfumerie 6 0 - 525 - 531Pharmacie 48 41 17,1 3825 9,3 3873Sport 213 219 - 2,7 4200 2,4 4413Tourisme 32 31 3,2 1500 7,1 1532Total non alimentaire 2071 1944 6,5 76997 3,9 79068Total général 5446 4944 10,2 105503 7,6 110949Evolution 1998/1997 en %

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C. DONNEES ECONOMIQUES par secteur d'activité en millions de francsEvolution 1998 - 1997

Secteurs Chiffre d'affaires coopératives Chiffre d'affaires adhérents1997 1998 Evolution

1998/19971997 1998

Alimentation 27268 30100 10,4 50600 54815Automobile 150 190 26,7 10000 10000Bijouterie horlogerie 435 478 9,9 1278 1308Chaussure 364 455 25 2100 2400Equipement du foyer bricolage 9450 9900 4,8 32555 33467Jouet puériculture 888 920 3,6 2470 2450Optique photo 2414 3037 25,8 7514 8933Papeterie librairie disque 2141 2183 2 8751 8390Parfumerie 0 190 … 0 419Pharmacie 166 213 28,3 4700 5270Sport 1840 2224 20,9 4520 5000Tourisme 2413 1969 -18,4 5523 6344Total non alimentaire 20262 21760 7,4 79411 83980Total général 47530 51860 9,1 130011 138795

C. Evolution de quelques données socio-économiques 1985-1998

secteur adhérents Magasins paradhérent

Salariésdes centrales

Chiffred'affairescentrales

Chiffred'affairesmagasins

Part demarché %

Alimentaire 4020 1,18 1344 20510 37000 6,91985Non alim. 7469 1,10 2747 8662 33065 8Alimentaire 2070 1,06 2672 13049 41566 4,61990Non alim. 8337 1,19 1514 25318 32500 6,5Alimentaire 837 1,03 2798 25197 45300 5,21995Non alim. 6946 1,27 1725 15592 53912 7,5Alimentaire 818 1,04 3000 27268 50600 6,21997Non alim. 8750 1,29 1944 20262 79411 7,4Alimentaire 801 1,03 3375 30100 54815 6,11998Non alim. 9182 1,31 2071 21760 83980 7,9

CHIFFRE CLES DES COOPERATIVES DE COMMERCANTS1er JANVIER 1998 ET 1997

Nombre decoopératives

Nombred'adhérents

C.A.coopération( Hors Taxe)

C.A. total Part de marchéen %

1998 55 9983 51,9 138,8 6,51997 54 9568 47,5 130 6,5

Chiffre d'affaires en milliards de francs

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3.- LES COOPERATIVES OUVRIERES DE PRODUCTION

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LES COOPERATIVES OUVRIERES DE PRODUCTION

TEXTES PARTICULIERS APPLICABLES AUXCOOPERATIVES DE PRODUCTION

• Loi n° 78-763 du 19 juillet 1978 portant statut des sociétés coopératives ouvrières deproduction, modifiée en dernier lieu par la loi 92-643 du 13 juillet 1992.

• Décret n° 79-67 du 18 janvier 1979 relatif aux parts sociales émises par les sociétéscoopératives ouvrières de production.

• Décret n° 79-558 du 27 juin 1979 relatif à l'application du titre II, chapitre III de la loin° 78-763 du 19 juillet 1978 portant statut des sociétés coopératives ouvrières deproduction.

• Décret n° 87-544 du 17 juillet 1987 fixant les conditions d'application de l'ordonnancen° 86-1134 du 21 octobre 1986 relative à l'intéressement et à la participation dessalariés aux résultats de l'entreprise et à l'actionnariat des salariés.

• Arrêté du 29 mars 1989 relatif aux règles particulières de la procédure de révisioncoopérative dans les sociétés coopératives ouvrières de production.

• Décret n° 93-1231 du 10 novembre 1993 relatif à la reconnaissance de la qualité desociété coopérative ouvrière de production.

1 PRESENTATION GENERALE

1.1 DEFINITIONLes coopératives de production sont des groupements de personnes constituant une entrepriseen vue de réunir les moyens d'exercer en commun leur activité professionnelle.

1.2 LEGISLATIONLes Sociétés Coopératives Ouvrières de Production (SCOP) sont régies par la loi 78-763 du 19juillet 1978. Ce texte est l'aboutissement d'une longue série de textes législatifs concernant cesecteur. Il s'agit en particulier du titre III de la loi du 24 juillet 1867, puis de la loi du 18 décembre1915 dont les dispositions furent incorporées en 1927 dans le Code du Travail (pour en êtredisjointes en 1978).

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La loi du 19 juillet 1978 a défini un statut unique de la Société Coopérative Ouvrière deProduction. Les SCOP couvrent désormais toutes les activités professionnelles et prennent encompte toutes les catégories de travailleurs. Selon la loi n 78-763 du 19 juillet 1978 (article 1er),"les Sociétés Coopératives Ouvrières de Production sont formées par des travailleurs de toutescatégories ou qualifications professionnelles, associés pour exercer en commun leurs professionsdans une entreprise qu'ils gèrent directement ou par l'intermédiaire de mandataires désignés pareux et en leur sein.

Les Sociétés Coopératives Ouvrières de Production peuvent exercer toute activitéprofessionnelle, sans autres restrictions que celles résultant de la loi. "Les associés se groupent etse choisissent librement". "Les sociétés coopératives ouvrières de production peuvent prendrel'appellation de sociétés coopératives de travailleurs ou de sociétés coopératives de production,lorsque leurs statuts le prévoient".

L'article 3 de la loi du 19 juillet 1978 prévoit, en second lieu, que: "Les Sociétés Coopératives deProduction sont des sociétés à capital variable constituées sous forme soit de sociétés àresponsabilité limitée, soit de société anonyme." Enfin, selon l'article 3 bis:" Par dérogation autroisième alinéa du I de l'article 25 de la loi n 47.1775 du 10 septembre 1947, les réserves qui, à ladate de l'autorisation, ne sont pas distribuables aux sociétaires ou incorporables au capital envertu des dispositions législatives, réglementaires ou statutaires, conservent ce caractère."

1.3 ORGANISATION JURIDIQUE

Sur quatre points, le statut particulier des SCOP fait des règles générales posées par la loi du 10septembre 1947, une application originale :

1. Liberté d'adhésion, porte ouverte et double qualité : la coopérative laisse les travailleursemployés en son sein, libres de solliciter ou non leur adhésion à la qualité d'associés. La loi de1978 ne limite pas le nombre ou le pourcentage des employés non associés. Mais elle ainstitué des mécanismes liant étroitement emploi et association : admission à la majoritésimple et non qualifiée de l'assemblée générale, ou admission automatique, ou obligation desolliciter l'admission pouvant être prévue dans les contrats de travail, et la perte corrélative dela fonction d'employé et de la fonction d'associé en cas de renonciation volontaire à l'une desdeux, ou de licenciement,

2. Conséquences de la double qualité : les statuts peuvent également imposer aux associésemployés des contributions obligatoires au capital social par retenues pouvant aller jusqu'à 10% des rémunérations,

3. L'intéressement aux résultats : la ristourne dite "répartition au travail", qui doit être d'aumoins 25 % des résultats nets, n'est pas réservée aux associés employés, mais répartie entretous les employés, associés ou non. Cette répartition peut être affectée, dans le cadre d'unaccord de participation, à une" réserve spéciale de participation" qui contribue, par sonblocage durant cinq ans, au renforcement des capitaux permanents,

4. La rémunération du capital : elle est facultative. La règle de la limitation des intérêts se traduitpar la limitation de la masse de ceux-ci qui ne peut excéder ni la "répartition au travail", ni lesdotations aux réserves,

5. Propriété collective : Ouverte par la loi de 1992, la faculté d'incorporer les réserves au capitalreste interdite aux coopératives de production, et les réserves demeurent entièrementimpartageables même après transformation éventuelle de la SCOP en une société de droitcommun (§ article 25 de la loi de 1947).

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2. Evolution des sociétés coopératives de production - Source CGSCOP.21.- Nombre de coopératives 24

ACTIVITE 1999en valeurabsolue

1998en valeurabsolue

1998 en %

1997 en valeurabsolue

1997en %

BTP 479 478 31,9 % 476 32,7 %Livre 100 6,7 % 101 6,9 %Métaux 162 10,8 % 166 11,4 %Bois, Carton, Verre 41 2,7 % 42 2,9 %Alimentation,Agriculture,Horticulture

62 4,1 % 63 4,3 %

Cuirs, Etoffes 34 2,3 % 33 2,3 %Divers

377

33 2,2 % 6 0,4 %Serv. Intellectuels 379 25,3 % 363 24,9 %Serv. Matériels 650 208 13,9 % 206 14,1 %

TOTAL 1 506 1.497 100 % 1.456 100 %

2.2.- ACTIVITE DES SCOPeffectif - chiffre d'affaires en 1998 : en millions de francs-

Activité Nombre deSCOP

SCOPRépartition en

%

Effectif Répartitiondes emplois

C.A.* C.A%

1.BTP 478 31,9 10 675 36,0 362.Liv. 100 6,7 1 852 6,2 7,53.Mét. 162 10,8 4 853 16,4 22,64.Bois, Cart.,Ver.

41 2,7 1 028 3,5 3,6

5.Alim, Agri.,Hort.

62 4,1 858 2,9 2,8

6.Cuir, Etoffes 34 2,3 992 3,4 2,37.Serv. int. 379 25,3 3 710 12,53 10,58.Serv. mat. 208 13,9 5 404 18,3 12,99.divers 33 2,2 243 0,8 0,5TOT. 1 497 100 29 069 100 12 475 100

Trois secteurs, quelque soit le critère considéré, demeurent prédominants dans l'activité desSCOP : il s'agit du BTP, du Livre et des Services qui représentent 71 % des emplois, environ 70% du chiffre d'affaires et près de trois coopératives sur quatre (75 %) soit une situation prochede celle constatée en 1979 (77 % des entreprises).

2424 Source CGSCOP nombre de coopératives et répartition par type d'activité en %.

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2.3.- LE SOCIETARIAT EN 1998 et 1997

ACTIVITE Effectif EffectifSalariés/sociétaires

Répartition dessociétaires/salariés

1998 1997 1998 1997 1998 1997

BTP 10 675 10 963 6 554 6 712 61,4% 61 %

Livre 1 852 1 927 1 439 1 480 77,7% 76,8 %

Métallurgie -indust..

4 853 4 851 3 926 3 816 80,9% 78,6 %

Bois, cartonVerre

1 028 1 079 748 823 72,7% 76,3 %

AlimentationAgri. Hortic.

858 819 582 597 67,8% 72,9 %

Cuir Etoffe 992 1 071 771 800 77,7% 74,7 %

ServicesIntellectuel.

3 710 3 288 2 185 2 094 58,9% 63,7 %

ServicesMatériels

5 404 5 037 2 898 2 886 53,6% 57,3 %

Divers 243 34 197 25 81% 73,5%

TOTAL 29 615 29 069 19 300 19 233 65,2% 66,1 %

2.4. TAILLE DES SCOP SELON LES EFFECTIFS EMPLOYES (au 31.10.1998 et 1997 )

TAILLE NOMBRE DECOOPERATIVES

REPARTITION(en %)

1998 1997 1998 1997

Inférieur ou égal à 9salariés

890 831 59 % 57 %

de 10 à 50 pers. 508 517 34 % 36 %

Supérieur à 50personnes

114 108 8 % 7 %

TOTAL 1 497 1 456 100% 100 %

La taille moyenne des SCOP est d'environ 19 salariés ( 20,8 en 1996), soit une diminution notablede la moyenne salariale constatée en 1980 (37 personnes employées). La dispersion demeuretoujours importante, puisque plus de 59 % ( contre 56 % en 1996 ) des entreprises occupentmoins de 10 salariés.

La répartition par taille en 1999 ( fin octobre) est la suivante :

Moins de 10 salariés De 10 à 50 Plus de 50

829( taille moyenne 4,5)

505 ( taille moyenne 22 )

109( taille moyenne 129 )

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2.5. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE DES SCOP EN 1998 et 1997

(PAR UNION REGIONALE Métropole)

UNIONSREGIONALES

Nombrede

SCOP

Répartition(en %)

Nombre desalariés

1998 1997 1998 1997 1998 1997

1.Paris

2.Nord-Picardie

3.BourgogneFranche Comte

4.Est-Champagne

5.Sud-Est:Rhône-Alpes...

6.Provence

7.Sud-Ouest

8.Aquitaine

9.Centre:Limousin - Berry

10.Atlantique:Poitou Charentes

11.Ouest

12.Auvergne

271

84

60

83

180

185

144

92

47

70

237

35

256

95

59

76

181

181

148

86

48

66

225

35

18,2

6,1

4,2

5,5

12,1

12,4

9,7

6,2

3,2

4,7

15,9

2,4

17,6

7,5

4,0

5,2

12,4

12,4

10,1

5,9

3,3

4,5

15,5

2,4

9 982

1 779

1 238

1 600

3 146

1 841

1 577

1 217

638

1 397

4 482

352

9 929

1 880

1 233

1 562

3 086

1 787

1 567

1 213

665

1 353

4 426

368

TOTAL 1 488 1 456 100 100 29 249 29 069

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2.6.REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES SCOP PAR SECTEUR D'ACTIVITEAU 31.10.1998 (métropole)

U.R. B.T.P. Servicesintellec.matériel

Livre Mécan.Electr.

BoisMatérVerre

Alim.Agric.Hortic

Textil.Cuir

Div. Total

Paris 74 136 17 29 1 5 4 5 271Nord - Picardie 30 39 4 4 3 2 3 84Bourgogne 20 10 9 16 2 1 - 2 60Est - Champ. 35 27 1 7 3 3 - 7 83Rhone - Alpes 40 72 18 25 5 8 8 4 180Provence 54 86 9 15 4 12 - 5 185Sud-Ouest 40 65 9 13 4 8 4 1 144Aquitaine 29 28 9 15 6 3 - 2 92Limous - Berry 17 16 1 5 4 4 - - 47PoitouCharentes

35 15 3 6 2 1 6 3 70

Ouest 92 77 13 20 6 15 8 6 237Auvergne 5 18 1 7 1 2 1 - 35Total 471 589 93 162 39 64 30 38 1 48825

SOURCE : CG SCOP selon la nomenclature suivante : Bâtiment et travaux publics, servicesintellectuels et matériels, livre, mécanique, électricité, bois - matériaux - verre, alimentation -agroalimentaire - horticulture, textile et cuir, divers.

La répartition géographique des SCOP permet d'isoler trois groupes de régions :• un groupe de tête comprenant Paris et l'Ouest représentant un tiers des entreprises et 51 %

des emplois, dont l'activité est centrée sur le BTP (37 % des SCOP) et le Livre (34,9 %).• un groupe intermédiaire : Rhône - Alpes, Provence et Sud-Ouest, concentrant un tiers des

entreprises, et 21 % des emplois, dans les secteurs d'activité du BTP (28 %), des services (40%) de la mécanique- électricité (35 %).

• les sept autres régions regroupant moins de 10 % des entreprises et des emplois.

LES CHIFFRES CLES DES SOCIETES COOPERATIVES DE PRODUCTIONEN 1998 ( données provisoires 1999)

Nombre decoopératives

Nombre desalariés

Nombre desalariés

sociétaires

Part dessalariés dans le

sociétariat

Chiffre d'affaires

en millions defrancs

1.497 29.615 19.300 65,2% 12.475

Fin octobre 1999

1.506 ……… …… …… ………

25 Dom et Tom non compris

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B.- LES ORGANISATIONS COOPERATIVES DE CREDIT

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TEXTES APPLICABLESAUX ETABLISSEMENTS COOPERATIFS DE CREDIT

Dispositions générales :• Loi n° 84-46 du 24 janvier 1984 relative à l’activité et au contrôle des

établissements de crédit ;• Loi n° 85-695 du 11 juillet 1985 portant diverses mesures d’ordre économique et

financier (art.3) ;• Loi n°92 -643 du 13 juillet 1992, relative à la modernisation des entreprises

coopératives (art.60) ;• Loi n° 93-1278 du 3 décembre 1993 relative au statut de la Banque de France et à

l’activité et au contrôle des établissements de crédit (art 1er à 22 et 32 à 35)

Dispositions particulières :

• Crédit Mutuel :Ordonnance n°58-966 du 16 octobre 1958 (art.5)Loi de finances rectificative pour 1967 n° 67-112 du 22 décembre 1967 (art.22)Loi de finances rectificative pour 1975 n° 75-1242 du 27 décembre 1975Loi de finances rectificative pour 1982 n° 82-1152 du 30 décembre 1982 (art.24)

• Crédit Coopératif :Loi de finances rectificative pour 1974 n° 74-1114 du 27 décembre 1974(art.16)Loi n° 75-628 du 11 juillet 1975 relative au crédit maritime mutuel (art.7)Loi n°77-1397 du 21 décembre 1977 portant règlement définitif du budget de 1975Loi n°92-643 du 13 juillet 1992 relative à la modernisation des entreprisescoopératives (art.62)

• Crédit Maritime Mutuel : Loi n°75-628 du 11 juillet 1975 relative au créditmaritime mutuel

• Crédit Agricole : Code Rural, Livre V (art. 614 à 652 et 697 à 746 ), Loi n° 88-50 du18 janvier 1988 relative à la mutualisation de la Caisse Nationale du CréditAgricole

• Banques Populaires et Sociétés de caution mutuelle : Loi du 13 mars 1917 ayantpour objet l’organisation du crédit au petit et moyen commerce, à la petite etmoyenne industrie.Lois du 7 août 1920, du 24 juillet 1929 et du 17 mars 1934, complétant et modifiantla loi du 13 mars 1917, sur l’organisation du crédit au petit et moyen commerce, àla petite et à la moyenne industrie. Loi du 13 août 1936 tendant à modifier et àcompléter l’organisation du crédit au petit et moyen commerce, à la petite etmoyenne industrie. Loi n° 785 du 18 août 1942 relative aux Banques Populaires

• Sociétés coopératives de banque : Loi n° 82-409 du 17 mai 1982 portant statut dessociétés coopératives de banque, modifiée en dernier lieu par la loi n° 93-121 du27 janvier 1993.

PRESENTATION D'ENSEMBLE1. Définition

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Les organismes coopératifs de crédit sont des établissements de crédit, personnes morales,qui effectuent à titre de profession habituelle des opérations de banque. Ces opérations debanque comprennent la réception des fonds du public, les opérations de crédit ainsi que lamise à la disposition de la clientèle ou la gestion de moyens de paiement.

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2. Evolution législativeA l’origine, le système coopératif de crédit impliquait la double qualité de déposant etd’emprunteur. C’est le principe même du Crédit Mutuel.Lors de leur fondation, ces organismes sont soit spécialisés dans un secteur déterminé(caisses de crédit agricole, coopératives de crédit maritime), soit généralistes : Caisses decrédit Mutuel, sociétés de caution mutuelle et Banques Populaires. La Caisse Centrale deCrédit Coopératif, qui constitue une union de coopératives, étend ses opérations à toutes lescoopératives non agricoles.Aujourd’hui, en vertu de la loi 84-46 du 24 janvier 1984, les établissements coopératifs decrédit sont des banques universelles ; elles peuvent recevoir des dépôts de toute personnephysique ou morale et admettre des tiers non sociétaires à bénéficier de leurs concours ou deleurs services dans les conditions fixées par leurs statuts.3. Les principaux organismesA l’exception d’une société coopérative de banque “non affiliée” à un organe central, lesbanques mutualistes ou coopératives appartiennent à l’un des quatre réseaux suivants :•• LLeess BBAANNQQ UUEESS PPOO PPUULLAAIIRREESS ffééddéérrééeess ppaarr uunnee CChhaammbbrree ssyynnddiiccaallee,, lleeuurr oorrggaannee cceennttrraall,, eett

ddoonntt ll’’oorrggaanniissaattiioonn cceennttrraallee,, bbaannccaaiirree eett ff iinnaanncciièèrree eesstt llaa CCaaiissssee CCeennttrraallee ddeess BBaannqquueessPPooppuullaaiirreess..

•• LLee CCRREEDDIITT AAGGRRIICCOOLLEE ddoonntt ll’’oorrggaanniissaattiioonn rreeppoossee ssuurr ddeess ccaaiisssseess llooccaalleess eett ddeess ccaaiisssseessrrééggiioonnaalleess dduu ccrrééddiitt aaffff iilliiééeess àà llaa FFééddéérraattiioonn NNaattiioonnaallee dduu CCrrééddiitt AAggrriiccoollee,, eett uunnee CCaaiisssseeNNaattiioonnaallee dduu CCrrééddiitt AAggrriiccoollee ;;

•• LLee CCRREEDDIITT MMUUTTUUEELL,, eennsseemmbbllee ddee ccaaiisssseess llooccaalleess oorrggaanniissééeess eenn ffééddéérraattiioonnss rrééggiioonnaalleess dduuCCrrééddiitt MMuuttuueell aaff ff iilliiééeess àà uunnee CCoonnffééddéérraattiioonn NNaattiioonnaallee dduu CCrrééddiitt MMuuttuueell eett aaddhhéérreenntteess ddee llaaCCaaiissssee CCeennttrraallee dduu CCrrééddiitt MMuuttuueell ;;

•• LLee CCRREEDDIITT CCOOOO PPEERRAATTIIFF,, ccoommpprreennaanntt llaa CCaaiissssee CCeennttrraallee ddee CCrrééddiitt CCooooppéérraattiiff eett 2255ééttaabblliisssseemmeennttss aaffff iilliiééss..

4. La situation d’ensemble des banques coopérativesDeux grandes tendances peuvent être dégagées de l’évolution récente des banquescoopératives. D’une part, la réduction du nombre des établissements et des guichets traduitun effort de rationalisation commun à l’ensemble des institutions financières.26 D’autre part,les banques coopératives voient leur part de marché progresser.La rationalisation des structures du système bancaire français, engagée depuis 1988 pourrépondre à la montée de la concurrence et à l’ouverture du marché unique, a égalementaffecté les groupes bancaires coopératifs, qui poursuivent un mouvement de regroupementdes établissements appartenant à leur réseau.Le recul du nombre d’établissements de crédit a concerné majoritairement les banques ( - 24), notamment les établissements bancaires à vocation générale.Comme en 1997, la population des réseaux mutualistes et coopératifs n’a pas connu devariations significatives, à l’exception du Crédit agricole mutuel qui a perdu troisétablissements en raison du regroupement de certaines Caisses.

26 Les données rassemblées dans ce chapitre sont issues du rapport de la commission bancaire pour 1998. En 1998, le nombred'établissements de crédit en France s'élève à 1237 contre 1299 l'année précédente.

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92

EVOLUTION DU NOMBRE DESETABLISSEMENTS DE CREDIT 1997-

1998 Etablissements de crédit

nombre d’établissements

31.12.1993 31.12.1997 31.12.1998

Banques Populaires 32 32 32

Crédit Agricole 74 57 54

Crédit Coopératif 11 11 1127

Crédit Mutuel 28 26 26

Sociétés coopératives de Banques 1 1 1

Ensemble banques coopératives oumutualistes

146 127 124

Banques /////// 406 382

Caisses d’épargne et de prévoyance /////// 34 34

Caisses de crédit municipal et assimilées /////// 21 22

Sociétés financières /////// 682 649

Institutions financières spécialisées /////// 29 26

Ensemble des établissements de crédit /////// 1.299 1.237

Evolution du réseau de guichets permanentsMétropole - DOM

31.12.97 31.12.98 Variation

Banques.................................

Banques mutualistes et coopératives Banques Populaires Crédit Agricole Crédit Coopératif et Crédit maritime mutuel Crédit mutuel et Crédit mutuel agricole etrural

Sous-total........................................

Caisses d’épargne et de prévoyanceCaisses de Crédit municipal

Total .................................................

10 309

10 8561 7875 7191643 186

21 165

4 22079

25 464

10 138

10 9881 8325 7541713 231

21 126

4 21785

25

- 171

+ 132+ 45+ 35+ 7+ 45

- 39

- 3+ 6

- 36

Le nombre de guichets bancaires a légérement diminué en 1998.Contrairement aux banques, dont le nombre de guichets diminue (-171), les établissementsmutualistes et coopératifs ont renforcé leur réseau avec une augmentation de leurs guichets de132 unités.

27 Rapport Commission bancaire pour 1998, page 28

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5. Les parts de marché ( au 31 décembre de l’année )

Situation Dépôts

1997. 1998 +/- 1997. 1998 +/- 1997. 1998 +/-

Banques AFBBanques coop. mutualistesCaisses d’épargneCaisses de C. MunicipalSociétés financièresInstitutions spécialisées

Ensemble des établissements

54,318,88,70,112,16,0

100,0

54,119,29,20,111,55,9

100,0

- 0,2 0,4 0,5-- 0,6- 0,1

-

38,839,120,90,11,00,1

100,0

38,439,620,50,11,30,1

100,0

- 0,40,5-0,4-0,3-

-

44,427,77,00,18,612,2

100,0

43,529,17,40,28,511,3

100,0

- 0,91,40,40,1- 0,1- 0,9

-

L’étude de marché en fonction des catégories juridiques montre la prééminence desétablissements collecteurs de dépôts qui au 31.12.1998, étaient à l’origine de 82,5% du totalde la situation, de 98,5% des dépôts et de 80% des crédits.

Les banques mutualistes et coopératives ont au sein de groupe renforcé leur position. Enmatière de crédits à l’équipement, les banques mutualistes ou coopératives demeurent lespremiers acteurs de ce marché ( 34 % au 31.12.1998, contre 28% aux Banques AFB).

66.. SSiittuuaattiioonn ddeess bbaannqquueess ccooooppéérraattiivveess ppaarr rraappppoorrtt àà ll’’eennsseemmbbllee ddeess ééttaabblliisssseemmeennttss ddee ccrrééddiitt

Le total de la situation globale de l’ensemble des établissements de crédit ( comptes sociauxmétropole, DOM, TOM y compris les agences de l’étranger) a atteint, au 31.12.1998, 20 021milliards (19 894 milliards au 31 décembre 1997). L’augmentation annuelle s’est nettementralentie en 1998, soit + 0,6 % ( contre + 8,7 % en 1997, supérieure à celle constatée en 1996 (+ 6 % en variation brute).

L’amélioration des résultats des banques mutualistes et coopératives repose essentiellementsur la hausse des produits d’exploitation bancaire. Le produit net bancaire et le produit globald’exploitation ont augmenté respectivement de 5,9 % et de 6,8 %. Les opérations detrésorerie et interbancaires ont généré un produit net de 12,8 milliards de francs, en hausse de8,8 %.

Les banques mutualistes ou coopératives ont maitrisé leurs frais généraux, lesquels ontprogressé modérément ( + 2,8% ), au vu de la hausse du produit global d’exploitation ( + 6,8% ).

Le résultat brut d’exploitation a atteint 33,9 milliards de francs, le résultat net devant s’éleverà près de 15 milliards de francs.

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7. DONNEES GENERALES SUR LES QUATRE BANQUES COOPERATIVES

AAuu 3311..1122..11999988

•• LLee rréésseeaauu -- lleess eeffffeeccttiiffss ddee ssaallaarriiééss•• En nombre Nombre de caisses

régionalesNombre de caisseslocales

effectif salarié

Crédit agricole 53 2 773 86 100

Crédit mutuel 18 1880 26 300

Banques populaires 30 banques régionales 31 755

Crédit coopératif 38 établissements de crédit 2 300

Chiffres clésen milliards de francs Total du Bilan Capitaux propres Bénéfice net

Crédit agricole 2 563 179,9 12,3

Crédit mutuel28 848 53,1 3,4

Banques populaires 1 069 58,2 3,4

Crédit Coopératif 50 3,5 0,15

28 périmètre bancassurance ( source rapport annuel 1998 )

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II.. LLEE CCRREEDDIITT AAGGRRIICCOOLLEE MMUUTTUUEELL

•• PPRREESSEENNTTAATTIIOONN GGEENNEERRAALLEE

TEXTES PARTICULIERS APPLICABLES AU CREDIT AGRICOLE

• Livre V du code Rural : art.614 à 652 et 697 à 746 ;• Loi n°88-50 du 18 janvier 1988 relative à la mutualisation de la Caisse Nationale de

Crédit Agricole ;• Décret n°60-223 du 7 mars 1960 relatif au contrôle de la Caisse nationale de crédit agricole ;• Décret n° 62-1038 du 27 août 1962 relatif à la circonscription des caisses régionales

de crédit agricole mutuel ;• Décret n° 62-1113 du 21 décembre 1962 relatif au crédit agricole mutuel dans les

départements d’outre-mer ;• Décret n° 67-1097 du 18 décembre 1967 relatif à la Caisse nationale de crédit

agricole, modifié par les décrets n°79-416 et 79-1127 des 28 mai et 26 décembre 1979 ;• Décret n° 68-446 du 13 mai 1968 portant règlement d’administration publique relatif

aux modalités d’attribution et de remboursement des avances de la Caisse nationalede crédit agricole aux caisses régionales de crédit agricole mutuel ;

• Décret n° 79-417 du 28 mai 1979 relatif aux interventions des caisses de créditagricole mutuel en faveur des bénéficiaires qui ne peuvent être sociétaires.

11..11.. OO RRGGAANNIISSAATTIIOONN DDUU GGRROO UUPPEE CCRREEDDIITT AAGGRRIICCOOLLEE

Le crédit agricole mutuel exerce l’ensemble des activités bancaires. Longtemps cantonné auseul milieu rural, le champ de ses interventions n’est plus limité par la réglementation depuis1991.Son organisation repose à la base sur les caisses locales du Crédit Agricole, au nombre de 2773, qui rassemblent 5,5 millions de sociétaires porteurs du capital social. Créées par la loi du5 novembre 1894, les caisses locales ont été les premières coopératives de crédit. Elles sesont ensuite regroupées en caisses régionales de Crédit Agricole (Loi VIGER de 1899).Sociétés civiles coopératives à capital variable, les Caisses Régionales, au nombre de 53fin 1998 (contre 68 en 1994 ), ont le statut d’établissement de crédit (Loi du 24 janvier 1984).Unies au sein du Groupe Crédit Agricole, les Caisses Régionales sont des banques régionalesautonomes, totalement responsables de leur gestion et de leur développement. Elles assurenttoutes les fonctions commerciales et financières de la banque d’aujourd’hui : la collecte desressources et la distribution des crédits, la gestion des moyens de paiement, les interventionssur les marchés financiers ou encore la distribution de produits d’assurance-vie etd’assurances dommages.

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Aux côtés de ces structures régionales et locales, deux instances nationales complètentl’édifice du Crédit Agricole : Il s’agit, d’une part, de la Caisse Nationale de crédit agricoleet, d’autre part, de la Fédération Nationale du Crédit Agricole.

• La Caisse Nationale du Crédit Agricole (CNCA), est la banque centrale et l’organecentral du groupe. Créée par la loi du 5 août 1920 sous forme d’établissement publicplacé sous le contrôle de l’Etat, la Caisse Nationale a été transformée en société anonymepar la loi de mutualisation du 18 janvier 1988. Son capital est détenu à 90 % par lescaisses régionales.

Organe central du Crédit Agricole, en application de la loi bancaire de 1984, la CaisseNationale veille à la cohésion du réseau du Crédit Agricole et au bon fonctionnement desétablissements qui le composent, les caisses régionales. Elle garantit la liquidité et lasolvabilité du groupe.

Banque centrale du Crédit Agricole, elle centralise et organise la péréquation d’une partiedes ressources d’épargne collectées. Elle est responsable des filiales spécialisées duCrédit Agricole : Ucabail (crédit bail), Union d’études et d’investissements (sociétéd’investissements), Unifica (immobilier), Indocam ( gestion des valeurs mobilières ),Cedicam (gestion des moyens de paiement), Predica (assurances-vie), Pacifica(assurances dommages), SOFINCO ( crédit à la consommation ) et enfin Crédit agricoleIndosuez (international et grandes clientèles).

•• AAssssoocciiaattiioonn ddeess CCaaiisssseess rrééggiioonnaalleess,, llaa FFééddéérraattiioonn NNaattiioonnaallee dduu CCrrééddiitt AAggrriiccoollee eesstt ll’’iinnss ttaanncceeppoolliittiiqquuee eett pprrooffeessssiioonnnneell llee aauu sseeiinn ddee llaaqquueellllee ssoonntt ddéébbaattttuueess lleess ggrraannddeess oorriieennttaatt iioonnss dduu ggrroouuppee..

•• LLeess CCaaiisssseess RRééggiioonnaalleess,, rreepprréésseennttééeess ppaarr lleeuurr PPrrééssiiddeenntt eett lleeuurr DDiirreecctteeuurr GGéénnéérraall,, yy ddiissppoosseenntt dd ’’uunnlliieeuu dd’’éécchhaannggee pprriivviillééggiiéé.. EEllll ee eesstt ééggaalleemmeenntt lleeuurr ssttrr uuccttuurree ddee rreepprréésseennttaattiioonn aauupprrèèss ddeess ppoouuvvooiirrssppuubblliiccss eett ddeess oorrggaanniissaattiioonnss pprrooffeessssiioonnnneellllee ss ttaanntt ddaannss llee ddoommaaiinnee bbaannccaaiirree qquuee ddaannss llee mmoonnddeeaaggrriiccoollee eett aauupprrèèss ddeess pprrooffeessssiioonnss ddoonntt llee CCrrééddiitt AAggrriiccoollee eesstt llee ppaarrtteennaaiirree..

•• LLaa FFééddéérraattiioonn rreemmpplliitt aauussssii ddeess mmiissssiioonnss ddee cchhaammbbrree pprrooffeessssiioonnnneell llee ppoouurr lleess ccaaiisssseess rrééggiioonnaallee ss ddaannssddeess ddoommaaiinneess tteellss llaa ggeessttiioonn ddee llaa ccoonnvveennttiioonn ccoolllleecctt iivvee dduu ppeerrssoonnnneell,, llee ccoonnsseeii ll eett ll’’eexxppeerrttiissee ffii ssccaallee,,llaa ccoooorrddiinnaattiioonn eenn mmaattiièèrree ddee ssééccuurriittéé bbaannccaaiirree,, llaa tteecchhnnoollooggiiee..

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11..22.. RREEPPAARRTTIITTIIOONN DDEESS CCAAIISSSSEESS RREEGGIIOONNAALLEESS SSEELLOONN LL’’IIMMPPOORRTTAANNCCEE DDEE

LLEEUURR BBIILLAANN ((aauu 3311..1122..11999988))

Le tableau, ci-après, donne un classement des caisses régionales en fonction du montant deleur bilan, en millions de francs au 31 décembre 1998, et l’indication du nombre de leurs

guichets permanents.

CAISSES REGIONALES TOTAL BILANMF

Nombre de guichetsPermanents

PARIS ILE DE FranceCENTRE-ESTNORD-ESTCENTRE-FranceALPES PROVENCEDES SAVOIESUD RHONE ALPESCENTRE-LOIREFINISTEREMIDICH.MME DEUX SEVRESNORDTOURAINE ET POITOUANJOU-MAINEPYRENEES-GASCOGNELORRAINENORMANDVAL DE FranceILLE ET VILAINECHARENTE-PERIGORDLOIRE ATLANTIQUEBRIEFRANCHE-COMTEPAS DE CALAISQUERCY ROUERGUEMORBIHANCOTES D’ARMORTOULOUSE ET MIDI TOUL.LOIRE HTE LOIRESUD ALLIANCEALSACEOISEALPES MARITIMESHAUTE NORMANDIESOMMECENTRE OUESTGIRONDEVENDEESUD MEDITERRANEEGARDAUBE-HTE MARNEEURECOTE D’ORSARTHESUD OUESTCALVADOSYONNELOT ET GARONNEREUNIONCANTALCORSEVOSGESGUADELOUPEMARTINIQUE

81 89468 07251 84847 29441 21343 14037 17837 49233 44433 75531 51832 32530 13746 67030 75827 66928 44725 00426 60923 50524 18923 66524 63225 70623 73122 66323 63923 67624 24220 70219 85720 93843 08218 49518 95018 92222 26618 54416 49916 80214 78614 38013 07313 00111 89711 96810 79211 45910 7479 5397 0466 3216 3395 958

29836316320520514918713413416212813312521313615111711010013310090

12510785

1018594

12292

12488

20083607998

11282625948596342635055232823413229

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1.3. EFFORT DE RATIONALISATIONLa période récente a été marquée par un effort de rationalisation des structures du Créditagricole. Alors qu’en 1987, le Crédit Agricole regroupait 3.039 caisses locales et 94 Caissesrégionales (chiffres stables depuis 1978), il compte, en 1998, 2 773 caisses locales et 53Caisses régionales, soit une diminution de 8,7% et de 44 % respectivement du nombre desinstitutions locales et régionales constituant le Crédit Agricole. Cette évolution ne s’est pasopérée au détriment de l’emploi dans la mesure où les effectifs “équivalents temps plein” sontpassés de 64.788 en 1994 à 65.414 en 1998.L’effectif de l’ensemble du groupe (Caisses régionales, Caisse nationale et filiales ) atteint86.100 personnes à fin 1998 contre 85.250 fin 1997.

Caisses régionales 1985 1994 1998

Effectif 68.599 64.788 65.414

IIII..-- AACCTTIIVVIITTEESS EETT MMAARRCCHHEESS

Banques de proximité par excellence, le Crédit Agricle est devenu la première banque desménages, mais aussi un partenaire bancaire de référence pour tous les acteurs dudéveloppement économique : agriculteurs, entreprises et collectivités locales, professionnels(commerçants, artisans, professions libérales).

22..11.. AAGGRRIICCUULLTTUURREECréé pour répondre aux besoins de financement des agriculteurs, le Crédit Agricole estdevenu le partenaire naturel de l’agriculture, l’accompagnant dans son développement et samodernisation grâce à des produits et des services spécifiques. C’est ainsi qu’après les prêts àcourt terme pour lesquels il avait été créé, il a proposé des prêts aux coopératives, des prêtsfonciers, des prêts aux jeunes agriculteurs et, plus généralement, toute une gamme de prêtsbonifiés ou non bonifiés et de services bancaires complets. Le Crédit Agricole assureaujourd’hui plus de 80 % des financements de l’agriculture. Il est également la premièrebanque des coopératives et des industries agro-alimentaires.

22..22 MMEENNAAGGEESS EETT HHAABBIITTAATTLe Crédit Agricole a pris auprès des ménages une place de premier plan, puisqu’il est lebanquier d’un français sur trois. Grâce au réseau des Caisses régionales, il est le banquierd’un français sur trois. Il recueille plus de 20 % du total de la collecte d’épargne desparticuliers. Il est le premier réseau distributeur de produits de placement. Première banquepour les crédits à l’habitat, il finance un logement sur quatre en France et propose à ses clientstoute une gamme de services et de produits adaptés aux besoins de chacun. Avec l’acquisitionde la Banque SOFINCO, l’offre du Crédit agricole de développe dans le secteur du crédit à laconsommation.

22..33.. EENNTTRREEPPRRIISSEESS EETT PPRROOFFEESSSSIIOONNNNEELLSSActeur majeur du financement de l’économie locale, il est devenu le banquier de près d’untiers des commerçants, artisans et professions libérales. Ses financements et ses services auxentreprises en font la banque d’une PME sur quatre. Le marché des entreprises (descoopératives agricoles aux grandes entreprises) bénéficie d’une attention particulière avec lamise en place par les Caisses régionales des agences entreprises.

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Pour répondre aux exigences des entreprises, les Caisses régionales s’appuient également surles filiales spécialisées du Crédit Agricole : Ucabail, Union d’études et d’investissements,ainsi que sur le réseau international développé par la Caisse Nationale de Crédit Agricoleauquel s’ajoute désormais celui de Crédit Agricole Indosuez.

22..44.. CCOOLLLLEECCTTIIVVIITTEESS PPUUBBLLIIQQUUEESSAu centre de la vie locale, le Crédit Agricole accompagne le développement des collectivitéspubliques, jouant un rôle important dans l’aménagement du territoire. Il est le partenairenaturel des communes rurales, dont 8.000 maires ou conseillers municipaux sontadministrateurs de Caisses locales. Il est présent aussi auprès des autres collectivitéspubliques, villes petites ou moyennes, grandes villes, départements ou régions, où les Caissesrégionales participent au financement d’équipements collectifs.III.- DONNEES CHIFFREES SUR LE CREDIT AGRICOLE MUTUEL33..11..-- DDoonnnnééeess GGlloobbaalleess

En milliards de francs 31.12.1998 31.12.1997- Total du bilan- Capitaux propres- Bénéfice net (part dugroupe)

2 563179,912,3

2 5151669,9

En nombre 1996 1997- Caisses régionales- Caisses locales- Agences(1)- Sociétaires- Administrateurs- Effectif salarié- Cartes bancaires- Automates bancaires

582.7737 9585.575 38236.42586 1009,9millions7 500

562 7758 1665 524 28636 74584 6709,4millions6 700

3.2.- STRUCTURE DU BILANen millions defrancs

1997 1997 en %

1998 1998en %

ACTIFdont :-Opération.trésorerie- Crédit clientèle- Port.titres- Divers

668 5001287200381 400177 800

26 %51%15%8%

648 2001 367800346 900199 600

25,353,313,57,9

TOTAL ACTIF 2 514 900 100% 2 562 500 100 %PASSIFdont :- Opérationtrésorerie- Dépôts clientèle- Oblig.et titres- Fonds propres- Divers

451 2001 427 900283 500166 000186 300

18%57%11%7%7%

374 1001 571 800251 300179 900185 400

14,661,39,877,3

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TOTAL PASSIF 2 514 900 100 % 2 562 500 100 %

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101

33..33..-- EEVVOOLLUUTTIIOONN DDEESS RREESSUULLTTAATTSS CCOONNSSOOLLIIDDEESS

millions de francs 1997montant

1998montant

Variation en %98 / 97

Produit net bancaireCharges de fonction.dont :Frais de personnelRésultat brutd’exploitationRésultat net

81 47552 540

29 95228 9359 860

83 22454 192

30 66429 03212 325

2,13,1

2,40,325

Les opérations réalisées avec la clientèle conservent une place prépondérante. Les crédits etles dépôts représentent environ 50 % du total de la situation. La part importante des dépôtsdans les ressources, très supérieure à celle des autres établissements de la catégorie, reflète laspécificité du réseau. Elle résulte de l’importante capacité de collecte induite par un maillagedense de guichets ( bureaux permanents ). Le Crédit Agricole dispose de 7 958 agences, soiten moyenne 150 par caisse régionale.3.4.- REPARTITION DES CREDITS

aauu 3311..1122..11999988 sseelloonn llaa dduurrééee eett ppaarr ddeessttiinnaattaaiirree

Duréé 1998millions defrancs

% Destinataires 1998millions defrancs

%

Court terme 456 800 33 Ménages 552 900 40

Moyenterme

520 000 38 Agriculture 161 100 12

Long terme 391 000 29 Collectivité locale 92 400 7

Société et entreprisesindividuelles

265 600 19

International 295 800 22

Total 1 367 800 100 Total 1 367 800 100

3.5.- REPARTITION DES DEPÔTS PAR CATEGORIESCatégories 1997 1998

Millions defrancs

% millions defrancs

%

Comptes créditeurs ordinaires 345 000 24 365 500 23Comptes créditeurs à terme, Livrets,bons...

462 000 32 554 000 35

Comptes spéciaux29 623 000 44 654 000 42Total 1 430 000 100 1 573 500 100

29 dont épargne logement : 376 000 et 408 500 millions de F. respectivement en 1997 et 1998.

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102

22..33.. LLEE CCRREEDDIITT MMUUTTUUEELL

II.. PPRREESSEENNTTAATTIIOONN DD’’EENNSSEEMMBBLLEE

TEXTES PARTICULIERS APPLICABLES AU CREDIT MUTUEL

• Ordonnance n° 58-966 du 16 octobre 1958 (art.5) ;

• Décret n° 67-1035 du 26 novembre 1967 relatif au régime des caisses de crédit

mutuel soumises aux dispositions de l’article 5 de l’ordonnance du 16 octobre 1958 ;

• Loi de finances rectificative pour 1967 n°67-112 du 22 décembre 1967 ( art.22) ;

• Loi de finances rectificative pour 1975 n°75-1242 du 27 décembre 1975 ;

• Décret n°76-79 du 26 janvier 1976 fixant les conditions d’application de l’article 9 de

la loi n°75-1242 du 27 décembre 1975 ;

• Loi de finances rectificative pour 1982 n°82-1152 du 30 décembre 1982 (art.24) ;

• Décret n°85-351 du 19 mars 1985 relatif aux réseaux du crédit mutuel et rural, du

crédit agricole mutuel et du crédit coopératif.

11..11 SSIITTUUAATTIIOONN DDUU CCRREEDDIITT MMUUTTUUEELL

Le fait marquant de l’exercice a été l’acquisition du CIC : la banque fédérative du CréditMutuel agissant pour le compte de l’ensemble du Crédit Mutuel, s’est portée acquéreur de 67% du capital de l’Union européenne du CIC dans le cadre de sa privatisation.Dans le contexte du passage à l’Euro et de la restructuration du secteur financier, cet achatconstitue une étape stratégique pour le Crédit Mutuel. Dans ses deux composantes, avec uneorganisation mariant proximité de compétences et de décentralisation, la dynamique dedéveloppement s’est poursuivie. Le groupe a ainsi conforté sa place de cinquième banquefrançaise.Le Crédit Mutuel se situe au cinquième rang des banques françaises par l’importance de sesdépôts. Classé au 6ème rang en 1978, il a durant la dernière décennie augmenté de manièresignificative ses parts de marché tant en collecte d’épargne qu’en crédits. Restant prêteur netsur le marché interbancaire, sa stratégie de développement a fait progresser rapidement sonencours de crédits.Le Crédit Mutuel occupe aujourd’hui une place de leader en matière de nouveaux moyens depaiement, de monétique et de télématique bancaires. Par ailleurs, il est devenu le premier “bancassureur” français avec la distribution des produits d’assurance de ses filiales. Banquemutualiste et coopérative, il compte actuellement 26.300 salariés et 27.000 administrateursbénévoles.

11..22.. SSTTRRUUCCTTUURREE DDUU CCRREEDDIITT MMUUTTUUEELL

Il se compose de trois niveaux :•• PPrreemmiieerr ddeeggrréé ddee llaa ssttrruuccttuurree dduu CCrrééddiitt MMuuttuueell,, lleess 11 888800 ccaaiisssseess llooccaalleess ssoonntt ddeess ssoocciiééttééss

ccooooppéérraattiivveess ddee ccrrééddiitt àà ccaappiittaall vvaarriiaabbllee rrééggiieess ppaarr llaa llooii ddee 11994477 eett ll’’oorrddoonnnnaannccee dduu 1166ooccttoobbrree 11995588..

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103

•• BBéénnééffiicciiaa nntt dd ’’uunn aaggrréémmeenntt ccoolllleeccttiiff eenn qquuaall iittéé dd ’’ééttaabblliisssseemmeenntt ddee ccrrééddiitt aavveecc llaa ccaaiissssee ffééddéérraallee ddoonntteelllleess ssoonntt ssoocciiééttaaiirree ss,, lleess ccaaii ssssee ss llooccaalleess ssoonntt jjuurr iiddiiqquueemmeenntt aauuttoonnoommeess eett ccoolllleeccttiivveemmeenntt ssoolliiddaaiirreess aauunniivveeaauu rrééggiioonnaall.. CChhaaqquuee ccaaiissssee llooccaallee ddiissppoossee dd ’’uunn ccoonnsseeiill dd ’’aaddmmiinniissttrraattiioonn eett dd ’’uunn ccoonnssee iill ddeessuurrvveeiill llaannccee,, ccoommppoossééss ddee mmeemmbbrreess éélluuss ppaarr lleess ssoocciiééttaaiirreess eenn aasssseemmbbllééee ggéénnéérraallee sseelloonn llaa rrèèggllee:: ““uunnhhoommmmee,, uunnee vvooiixx””.. AAuu 3311 ddéécceemmbbrree 11999988,, lleess ccaaiisssseess llooccaalleess ccoommppttaaiieenntt 55,,66 mmiilllliioonnss ddee ssoocciiééttaaiirreess eett2277 000000 aaddmmiinniissttrraatteeuurrss .. LLeess ccaaiisssseess llooccaallee ss ccoolllleecctteenntt ll’’ééppaarrggnnee,, ddiissttrriibbuueenntt lleess ccrrééddiittss ee tt pprrooppoosseennttll’’eennsseemmbbllee ddeess sseerrvviicceess bbaannccaaiirreess..

•• AAuu ddeeuuxxiièèmmee ddeeggrréé ssee ssiittuuee uunnee oorrggaanniissaatt iioonn rrééggiioonnaallee ccoonnssttii ttuuééee dd’’uunnee FFééddéérraattiioonn rrééggiioonnaallee eett dd ’’uunneeCCaaiissssee ffééddéérraallee.. LLeess ccaaiisssseess llooccaalleess ssoonntt aaffffiill iiééeess àà llaa FFééddéérraattiioonn rrééggiioonnaallee.. EElllleess ssoonntt ssoocciiééttaaiirreess ddee llaaCCaaiissssee FFééddéérraallee.. LLeess FFééddéérraattiioonnss RRééggiioonnaalleess ssoonntt ddeess aassssoocciiaatt iioonnss qquuii eexxeerrcceenntt,, ppaarr ddééllééggaattiioonn ddee llaaCCoonnffééddéérraattiioonn nnaattiioonnaallee,, ll ee ccoonnttrrôôllee ddeess ccaaiisssseess llooccaallee ss,, ffaavvoorriisseenntt lleeuurr ddéévveellooppppeemmeenntt eett aassssuurreenntt lleeuurrrreepprréésseennttaattiioonn.. LLeess CCaaiisssseess ffééddéérraalleess ssoonntt ddeess ééttaabblliisssseemmeennttss ddee ccrrééddiitt qquuii aassssuurreenntt llaa ccoommppeennssaattiioonneennttrree lleess ccaaii ssssee ss llooccaalleess,, ggèèrreenntt ll eeuurrss eexxccééddeennttss ddee ttrrééssoorreerriiee eett eeffffeeccttuueenntt ll eess ooppéérraattiioonnss qquuii ppaarr nnaattuurreeddééppaasssseenntt lleeuurrss ccaappaacciittééss .. FFééddéérraattiioonnss eett CCaaiissssee ss FFééddéérraalleess ssoonntt aaddmmiinniissttrrééeess ppaarr ddeess ccoonnsseeiillss éélluuss ppaarrlleess ccaaiisssseess llooccaallee ss.. AAuuxx ddiixx hhuuiitt FFééddéérraattiioonnss rrééggiioonnaalleess ss’’aa jjoouuttee llaa FFééddéérraattiioonn dduu CCrrééddiitt MMuuttuueellAAggrriiccoollee eett RRuurraall àà vvooccaattiioonn nnaattiioonnaallee,, ccee qquuii ppoossiittiioonnnnee llee CCrrééddiitt MMuuttuueell ccoommmmee llee ddeeuuxxiièèmmeeppaarrtteennaaiirree ddee ll’’aaggrriiccuullttuurree..

•• AAuu ttrrooiissiièèmmee ddeeggrréé,, llee nniivveeaauu nnaattiioonnaall eesstt oorrggaanniisséé ssee lloonn lleess mmêêmmeess pprriinncciippeess qquuee llee nniivveeaauu rrééggiioonnaall:: llaa CCoonnffééddéérraattiioonn NNaattiioonnaallee dduu CCrrééddiitt MMuuttuueell,, aassssoocciiaattiioonn dduu rrééggiimmee ddee llaa llooii ddee 11990011,, ccrrééééee ppaarrll’’oorrddoonnnnaannccee dduu 1166 ooccttoobbrree 11995588,, iinnvveessttiiee dd ’’uunnee mmiissssiioonn ddee sseerrvviiccee ppuubblliicc,, rreeggrroouuppee ll’’eennsseemmbbllee ddeessFFééddéérraattiioonnss rrééggiioonnaalleess.. EEllllee eexxeerrccee llee ss ffoonnccttiioonnss dd ’’oorrggaannee cceennttrraall dduu rréésseeaauu aauuxx tteerrmmeess ddee llaa llooiibbaannccaaiirree ddee 11998844.. LLeess 1199 FFééddéérraattiioonnss (( ddoonntt uunnee ffééddéérraattiioonn aaggrriiccoollee )) eett llaa CCaaiissssee cceennttrraallee dduu CCrrééddiittMMuuttuueell eenn ssoonntt mmeemmbbrreess..

•• CChhaarrggééee ddee llaa rreepprréésseennttaattiioonn dduu CCrrééddiitt MMuuttuueell aauupprrèèss ddeess ppoouuvvooiirrss ppuubblliiccss,, llaa CCoonnffééddéérraattiioonnNNaattiioonnaallee aassssuurree,, eenn oouuttrree,, llee ccoonnttrrôôllee aaddmmiinniissttrraatt iiff,, tteecchhnniiqquuee eett ffiinnaanncciieerr ssuurr ll’’oorrggaanniissaa ttiioonn ddeecchhaaccuunnee ddeess ccaaiisssseess ddee CCrrééddiitt MMuuttuueell eett ddeess ccaaiisssseess ddee CCrrééddiitt MMuuttuueell AAggrriiccoollee eett RRuurraall.. EEllllee pprreennddttoouutteess lleess mmeessuurreess nnéécceessssaa iirreess aauu bboonn ffoonnccttiioonnnneemmeenntt,,àà ll’’oorrggaanniissaa ttiioonn eett aauu ddéévveellooppppeemmeenntt dduu CCrrééddiittMMuuttuueell eett dduu CCrrééddiitt MMuuttuueell AAggrriiccoollee eett RRuurraall.. LLee ccoonnsseeiill dd ’’aaddmmiinniissttrraattiioonn ddee llaa CCoonnffééddéérraattiioonn eett ssoonnpprrééssiiddeenntt ssoonntt éélluuss ppaarr ll’’aasssseemmbbllééee ggéénnéérraallee ddeess FFééddéérraattiioonnss..

•• LLaa CCaaiissssee cceennttrraallee dduu CCrrééddiitt MMuuttuueell eesstt uunnee ssoocciiééttéé aannoonnyymmee ccooooppéérraattiivvee àà ccaappiittaall vvaarriiaabbllee,, UUnniioonn ddeeccooooppéérraattiivveess,, ééttaabblliisssseemmeenntt ddee ccrrééddiitt.. EEllllee ggèèrree lleess ffoonnddss qquuee lleess ccaaiisssseess ffééddéérraalleess ppllaacceenntt aauupprrèèss dd ’’eellllee..EEllllee aassssuurree ppaarr ssoonn ffoonnddss ddee ggaarraannttiiee llaa ssééccuurriitt éé ddeess ddééppôôttss ddeess ssoocciiééttaaiirreess eett cclliieennttss dduu ccrrééddiitt mmuuttuueell..

•• LLee CCrrééddiitt MMuuttuueell ddiissppoossee ddee sseerrvviicceess ccoommmmuunnss àà ll’’eennsseemmbbllee ddeess ffééddéérraattiioonnss::•• llee CCeennttrree nnaattiioonnaall ddeess mmooyyeennss ddee ppaaiieemmeenntt,, ddaannss llee ddoommaaiinnee ddee llaa mmoonnééttiiqquuee (( ttéé llééccoolllleeccttee,, ggeessttiioonn

ddeess ffrraauuddeess eett iimmppaayyééss,, rroouuttaaggee ddeess ttrraannssaaccttiioonnss ddee mmooyyeennss ddee ppaaiieemmeenntt)).. LLee ggrroouuppee dduu CCrrééddiitt MMuuttuueellccoommpprreenndd eennffiinn ddee nnoommbbrreeuusseess ffiilliiaalleess ssppéécciiaall iissééeess,, iinntteerrvveennaa nntt ppoouurr llee ccoommppttee ddee pplluussiieeuurrss ggrroouuppeessrrééggiioonnaauuxx ddaannss ddeess ddoommaaiinneess dd ’’aaccttiivviittééss ddiivveerrss :: ccrrééddiitt aauuxx eennttrreepprriisseess,, ccrrééddiitt bbaaiill,, ccaappiittaall rriissqquuee,,.. ....

11..33.. LL’’EEFFFFOORRTT DDEE RREESSTTRRUUCCTTUURRAATTIIOONNLes structures du groupe, au cours de la dernière décennie, ont fait l’objet d’un effort derationalisation marqué par un mouvement de concentration des groupements régionaux et descaisses locales, commun à l’ensemble des institutions bancaires du secteur.

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104

EVOLUTION DE LA STRUCTURE DU CREDIT MUTUEL30

1978 1990 1995 1996 1997 1998

Nombre de caisses locales 3.071 2.085 1 861 1 858 1 850 1880

Nombre de groupesrégionaux

20 21 18 18 18 18

Effectif 13.300 22 324 22 300 22 700 23 700 2630031

Nombre de guichets 3.700 3.575 3 585 3 505 3 500 3500

L’effort d’adaptation est particulièrement net au niveau des caisses locales, dont le nombre aété réduit de 39 % sur la période de référence, traduisant néanmoins un nombre important defusions et de création.Le nombre de bureaux permanents diminue sur l’ensemble de la période de 200 unités (- 80entre 1995 et 1996). Entre 1990 et 1998, les effectifs du personnel du Crédit Mutuel ontsensiblement progressé.

ORGANIGRAMME DU CREDITMUTUEL

1880 CAISSES LOCALES

5,6 MILLIONS DE SOCIETAIRES

3.500 GUICHETS

18 GROUPES REGIONAUX

FEDERATIONS REGIONALES ET CAISSESFEDERALES

1 FEDERATION AGRICOLE

CONFEDERATION NATIONALE

CAISSE CENTRALE DU CREDIT MUTUEL

30 source Crédit Mutuel

31 chiffre incluant les salariés des assurances du Crédit Mutuel

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Le pouvoir d’organisation de l’activité bancaire se structure principalement au niveau du grouperégional. Les fédérations régionales centralisent, en effet, les ressources des caisses locales etnormalisent leur fonctionnement.

IIII.. DDOONNNNEEEESS SSUURR LLEE GGRROO UUPPEE CCRREEDDIITT MMUUTTUUEELL

1.1. STRUCTURE DU CREDIT MUTUEL PAR FEDERATIONS REGIONALES AU31.12.1998 (en millions de francs)

Fédération Nombre de guichets Dépôts Crédits clients Effectifs1. CENTRE EST EUROPE Strasbourg

1.369 191.021 132.510 2.724.811 8.491

2. BRETAGNE, Brest 479 129.408 72.849 1.484.962 5.0433. NORD DE LA France Lille 231 60.400 25.731 894.090 2.5134. LOIRE ATLANTIQUE ET CENTRE OUEST,Nantes

191 39.944 15.433 638.251 1.562

5. MAINE ANJOU ETBASSE-NORMANDIE, Laval

320 33.717 14.800 512.716 1.447

6. OCEAN, La Roche sur Yon 229 31.688 15.750 474.616 1.4137. ILE DE FRANCE, Paris 115 29.677 11.775 315.065 9218. CENTRE, Orléans 115 23.162 14.233 306.309 9339. MEDITERRANEENMarseille

70 19.040 12.294 280.717 980

10. SUD-EST, Lyon 110 16.266 13.628 264.579 76211. ANJOU, Angers 120 13.342 6.607 242.126 70812. SUD-OUEST, Bordeaux 66 13.486 4.778 184.962 61513.DAUPHINE VIVARAISValence

51 12.285 5.335 170.329 512

14.NORMANDIE, Caen 50 8.520 5.138 159.935 44415.MIDI-ATLANTIQUEToulouse

56 8.690 5.572 140.862 449

16.SAVOIE / MONT - BLANCAnnecy

54 6.687 3.873 114.777 355

17.ANTILLES GUYANEFort de France

15 2.822 2.170 126.033 178

18.MASSIF CENTRAL,Clermont-Ferrand

17 3.254 1.411 47.741 135

SSoouurrccee :: CCrrééddiitt MMuuttuueell

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2.2.- ACTIVITE DU CREDIT MUTUEL32

A.- STRUCTURE DU BILAN DU CREDIT MUTUEL 1995-1998

ACTIFEn millions de francs

1998 1997 1996 1995

Opérations de trésorerie 292 679 40,7 % 258 516 40% 227 655 39,5% 220 608 41,5%

Opérations clientèle 295 690 41,1% 264 290 40,9% 236 896 41,1% 208 772 39,3%

Opérations sur titre 104 866 14,6% 107 359 16,6% 96 639 16,8% 89 502 16,8%

Valeurs immobilisées 26 571 3,7% 15 887 2,5% 14 785 2,6% 12 897 2,4%

Total actif 719 806 100% 646 053 100% 575 975 100% 531 779 100%

PASSIFen millions de francs

1998 1997 1996 1995

Opérations de trésorerie 158 272 22% 135 554 21% 108 607 18,9% 93 891 17,7%

Opérations clientèle 400 324 55,6% 379 247 58,7% 351 739 61,1% 331 472 62,3%

Opérations sur titre 102 069 14,2% 79 042 12,2% 64 304 11,2% 58 634 11%

Valeurs immobilisées 55 333 7,7% 48 775 7,5% 47 648 8,3% 45 661 8,6%

autres 3 807 0,5 % 3 435 0,5% 3 678 0,6% 2 121 0,4%

Total actif 719 806100%

646 053100%

575 975100%

531 779100%

B.- ANALYSE DES CREDITS PAR DESTINATAIRES AU 31.12.1998

en milliards defrancs

Sociétés

Entrepr.individuels

Particuliers

Coll.LocalesEt autres

total total%

Créancescommerciales

1,1 0,2 0,0 0,1 1,4 0

Crédits àl’exportation

0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0

Crédits detrésorerie

2,7 4,9 38,0 0,3 45,9 16

Crédits àl’équipement

24,9 19,1 0,2 12,5 56,6 19

Crédits à l’habitat 6,9 20,3 135,7 0,6 163,5 56 Autres créditsclientèle

10,8 5,4 4,9 4,4 25,5 9

Total créditsclientèle

46,5 49,8 178,7 17,9 292,9 ---

Total en % 16 % 17 61 6,9 100 100 32 Source : Crédit Mutuel ( BAFI 4000)

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108

D. ANALYSE DES DEPÔTS PAR CATEGORIE au 31.12.1997

TYPE 1997en milliards de

francsen %

Compte créditeurs ordinaires 64,4 16,2Compte d’épargne à régimespécial

308,9 77,7

Compte créditeurs à terme 19,5 4,9Bons de caisse et d’épargne 3,8 1autres sommes dues 0,7 0,2

TOTAL des dépôts 397,3 100

DDEEVVEELLOO PPPPEEMMEENNTT DDEESS MMOOYYEENNSS DDEE GGEESSTTIIOONN EETT DDEE PPAAIIEEMMEENNTT

1998 1997 1996 1995 1994Nombre de cartes33

bancaires...

Nombre d’automatesBancaires

Nombre de guichets...

Nombre de terminaux,Points de vente

4,8

2 990

3 500

78 970

4,5

2 820

3 500

69 385

4,1

2 656

3 500

63 700

3,7

2 400

3 600

59 450

3,5

2.094unités

3.600unités

48.700unités

33 en millions d'unités , source Com. Bancaire.

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2.4.- LES BANQUES POPULAIRES

I.- PRESENTATION D’ENSEMBLE

TEXTES PARTICULIERS APPLICABLES AUX BANQUES POPULAIRES• Loi du 13 mars 1917 modifiée, ayant pour objet l’organisation du crédit au petit et moyen

commerce, à la petite et à la moyenne industrie ;• Décret du 31 janvier 1918 portant règlement d’administration publique pour l’application de

la loi du 13 mars 1917 (art.1 et 2) ;• Loi du 7 août 1920 complétant et modifiant la loi du 13 mars 1917 ayant pour objet

l’organisation du crédit au petit et moyen commerce, à la petite et à la moyenne industrie ;• Loi du 24 juillet 1929 portant modification de la loi du 13 mars 1917 ;• Loi du 17 mars 1934 modifiant et complétant la loi du 24 juillet 1929 sur l’organisation du

crédit au petit et moyen commerce, à la petite et moyenne industrie ;• Loi du 13 août 1936 tendant à modifier et à compléter l’organisation du crédit au petit et

moyen commerce, à la petite et moyenne industrie ;• Décret du 21 décembre 1936 relatif à l’organisation du crédit au petit et moyen commerce, à

la petite et moyenne industrie ;• Loi n°785 du 18 août 1942 relative aux Banques Populaires.

1.- SITUATION DES BANQUES POPULAIRESPar leurs activités, les Banques Populaires appartiennent aux grandes banques de dépôts. Elles se situentau 5ème rang des principaux établissements financiers français.Avec un coefficient d’engagements(rapports entre les crédits et les dépôts) de 1,17 l’activité du réseau desbanques populaires se différencie peu de celle des banques traditionnelles.

2.- LA STRUCTURE DU GROUPEL’organisation du groupe comprend deux degrés :• Au premier degré se situent les Banques Populaires qui ont une compétence géographique, à

l’exception de la Caisse d’aide sociale de l’Education Nationale (Casden-Banque Populaire) quiest sectorielle et dessert ses sociétaires, membres des personnels de l’éducation nationale, de la cultureet de la recherche, par le réseau des banques populaires régionales. Les 30 banques régionales sontdes sociétés primaires dont les agences et les bureaux sont dépourvus de la personnalité juridique. Cesont des sociétés coopératives de crédit qui accordent des prêts à leurs sociétaires, sans restrictiond’accès à cette qualité.

• Au deuxième degré, se situent : d’une part, un organe central : la Chambre Syndicale des BanquesPopulaires à laquelle sont affiliées les Banques Populaires. Elle exerce les fonctions de représentation,de contrôle et de tutelle. La Chambre Syndicale assure l’inspection des banques régionales, contrôleleur fonctionnement, approuve la nomination de leurs présidents et vice-présidents ainsi que leurs

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directeurs généraux. Elle peut retirer à ces personnes son agrément. Elle gère un fonds collectif degarantie, expression de la solidarité financière du groupe.

• D’autre part, la Caisse Centrale des Banques Populaires est l’organisme central bancaire etfinancier du groupe. Son capital est détenu par les Banques Populaires. La Caisse Centrale assume lacompensation comptable des opérations réciproques des Banques Populaires et gère leurs excédentsde fonds. Dans le domaine du crédit, elle complète leur action en accordant directement des concoursou en partageant certains financements importants. Elle émet des emprunts et gère les produits deplacements offerts par le groupe à sa clientèle. Elle assure les relations avec l’étranger.

• Sont également incluses dans cet ensemble 104 sociétés de Caution mutuelle régies par la loi du 13mars 1917, agréées par la Chambre Syndicale. Elles ont pour vocation de garantir les engagements deleurs sociétaires, artisans, commerçants, professions libérales, fonctionnaires.

• Enfin, le groupe comprend plusieurs établissements qui sont des filiales des Banques et /ou de laCaisse Centrale : notamment, un holding, Banques Populaires Ingénierie S.A., qui regroupe les filialesspécialisées en ingénierie financière (SPEF), ingénierie sociale (Interépargne, Prospérité), ingénierieinternationale et patrimoniale.

• On trouve également un pôle assurance avec Assurance Banque Populaire ( vie, prévoyance,dommage et courtage ), un pôle gestion patrimoniale avec Banque Populaire ASSETMANAGEMENT, les filiales de crédit-bail ( Bail Banque Populaire ), d’affacturage ( Factorem ), debanque à distance ( S.B.E. ), de bourse ( Xéod Bourse ), ainsi que la Banque NATEXIS, issue de lafusion du Crédit National et de la BFCE, dédiée aux moyennes et grandes entreprises.

1.3.- LA CLIENTELELes Banques Populaires peuvent exercer toutes les opérations bancaires sans aucune limite juridique. Ellessont soumises aux mêmes normes que les institutions bancaires non coopératives, notamment en matièrefiscale. Elles ne détiennent aucun monopole ou privilège. En raison de leur structure, de la composition deleurs Conseils d’administration et de leur implantation régionale, les Banques Populaires sontprincipalement orientées vers la clientèle des petites et moyennes entreprises, des professionnels et desparticuliers.

II. CHIFFRES CLES DES BANQUES POPULAIRES au 31.12.1998Banques Populaires(selon le siège social)

Totaldubilan

Total desdépôts

Total descrédits

Fondspropres

Résultatnet

Sociétaires(unités)

Effectifs Agences

N° de colonne 2 3 4 5 6 7 8 9ALBI - Banque Populairedu Tarn et de l’Aveyron

8 000 6 546 5 492 648 44,8 24 079 506 46

ANGERS - BanquePopulaire Anjou Vendée

6 230 4 906 3 991 453 30,0 18 416 439 34

BESANCON - BanquePopulaire de Franche-Comté, du Mâconnais etde l’Ain

17 804 14 325 12 297 1 300 91,5 58 352 920 82

BORDEAUX - BanquePopulaire du Sud-Ouest

11 280 9 037 7 529 795 48,1 28 497 645 64

CAHORS - BanquePopulaire du Quercy etde l’Agenais

6 528 5 154 4 236 498 34,3 15 618 430 40

CLERMONT-FERRAND - BanquePopulaire du MassifCentral

12 323 9 865 8 365 1 014 74,7 28 504 749 78

DIJON - BanquePopulaire de Bourgogne

10 976 8 587 7 457 820 68,1 31 430 627 67

GRENOBLE - BanquePopulaire du Dauphiné etdes Alpes du Sud

7 946 6 619 5 688 584 48,1 8 449 500 42

LILLE - BanquePopulaire du Nord

14 751 9 711 8 879 1 235 70,1 38 046 852 61

LIMOGES - BanquePopulaire du Centre

7 332 5 820 4 705 634 35,3 23 978 475 52

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111

LYON - BanquePopulaire de Lyon

11 227 8 828 7 559 869 45,3 23 784 663 56

MARSEILLE - BanquePopulaire Provençale etCorse

7 647 6 324 4 327 488 33,2 25 046 533 50

METZ - BanquePopulaire de Lorraine

22 679 16 922 15 838 1 785 100,1 87 251 875 87

MONTROUGE - BICS -Banque Populaire

24 939 19 902 16 712 2 126 96,8 121 552 1 910 87

MULHOUSE - BanquePopulaire du Haut-Rhin

9 131 6 291 5 636 835 38,6 23 085 518 44

NANTES - BanquePopulaire Bretagne-Atlantique

14 630 10 878 9 291 1 481 103,9 25 869 825 67

NICE - BP. de la Côte-d’Azur

16 414 12 755 9 077 852 26,0 25 929 846 65

NIMES - BanquePopulaire du Midi

7 572 5 845 5 402 579 74,3 20 950 473 44

NIORT - BanquePopulaire Centre -Atlantique

5 733 3 686 3 605 413 27,9 28 897 310 36

PERPIGNAN - BanquePopulaire des PyrénéesOrientales, de l’Aude etde l’Ariège

13 259 11 531 8 237 975 61,8 49 035 952 57

RENNES - BanquePopulaire de l’Ouest

19 413 15 084 13 763 1 673 100,2 44 484 1 330 115

LA ROCHE/FORONBP Savoisienne

11 582 9 017 8 945 880 45,1 55 560 684 73

SAINT-DENIS B.P. de larégion Nord de Paris

11 492 8 637 7 391 766 56,4 27 581 715 64

SAINT-ETIENNE - BPde la Loire

7 098 5 341 4 347 462 28,4 8 089 378 19

STRASBOURG - B.P. dela Région Economiquede Strasbourg

11 758 9 259 8 313 1 009 59,5 37 729 797 49

TOULOUSE - BanquePopulaire Toulouse-Pyrénées

14 832 12 110 8 601 973 90,5 37 262 937 87

TOURS - B.P. Val deFrance

11 954 9 837 9 025 1 049 63,2 28 799 776 84

TROYES B.P. deChampagne

5 583 4 341 3 708 537 39,1 24 603 337 36

VERSAILLES - BPROPBanque Populaire

17 420 13 330 11 434 1 846 102,9 28 003 1 052 77

BRED - BanquePopulaire

184 151 60 812 25 688 4 502 250,3 136 038 2 715 208

CASDEN BANQUEPOPULAIRE

23 654 7 940 14 604 4 311 180,4 764 129 352 1

CAISSE CENTRALEDES BANQUESPOPULAIRES

518 295 30 476 19 526 29 393 677,4 302 1 488 1

GROUPE BANQUESPOPULAIRES

1 068831

423 134 496 877 58 225 3 360,7 1 899 346 31 755 2 009

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------( colonnes 2 à 6 en millions de francs ) - TOTAL DU BILAN : Total du bilan consolidé pour les banques assujetties àconsolidation ( en millions de francs ) ; DÉPÔTS CLIENTÈLES : Dépôts clientèles + total des titres de créances négociables ;TOTAL DES CRÉDITS : Le total des crédits du Groupe Banques Populaires inclut, outre les crédits des Banques Populaires,les créances douteuses et les valeurs non imputées, ainsi que les crédits des filiales spécialisées ( NATEXIS inclus ) ; FONDSPROPRES : Total des fonds propres globaux ( avant déductions et après répartition) des Banques populaires et des sociétésde caution mutuelle ( SCM ) affiliées au Groupe au 31 décembre 1998. Le total Groupe inclut les fonds propres des SCM

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112

“mutibanques” et le fonds de réserve net du fonds collectif de garantie et le fonds de réserve de la Chambre syndicale desBanques Populaires. Le total Groupe est compensé de la part du capital de la C.C.B.P. ( hors parts gratuites ) détenue par lesBanques Populaires. EFFECTIF : Effectif inscrit convention collective C.D.I. au 31 décembre 1998. L’effectif total inclut,outre les Banques Populaires, les autres organismes du Groupe et les filiales d’intérêt national à statut bancaire ( NATEXISinclus ). AGENCES : Guichets permanents et guichets périodiques. Le total groupe inclut les guichets de la SBE et deNatexis. RESULTAT NET : Résultat consolidé (part du Groupe) pour les Banques assujetties à consolidation. Le totalGroupe inclut le résultat net des SCM, du FCG et de la CSBP. GROUPE BANQUES POPULAIRES : Total Groupeconsolidé.--------------------------------------------------------------------------------------Le tableau ci-dessus donne pour chaque établissement du groupe le total du bilan 1998, lemontant des fonds propres, des dépôts, des crédits, le résultat net, le nombre de sociétaires, leseffectifs et le nombre d’agences.Le total du bilan des 30 banques régionales, au 31décembre 1998, s’élève à 532 milliards defrancs, et 1 069 milliards de francs après inclusion du bilan de la Caisse centrale et de laCASDEN Banque Populaire. Le bilan moyen des banques régionales s’établit à 17,7 milliardsde francs.

Les écarts entre ces établissements demeurent importants : les 7 premières banques, classéespar ordre d’importance de leur bilan, ont un bilan supérieur à 16 milliards et représententensemble 57 % du bilan total des Banques régionales. Les quatre établissements ayant leursiège en région Ile de France représentent 45% de ce total.Le rapport entre les crédits et les dépôts se situe dans la moyenne des institutions bancaires,soit à un niveau proche de 1,17. Ce ratio varie dans des proportions importantes selon lesétablissements : de 0,42 (BRED-BP) et 1,84 pour la CASDEN.Le mouvement de concentration, déjà signalé pour les autres institutions financièrescoopératives, a également marqué l’histoire récente du Groupe Banques populaires. LesBanques régionales au nombre de 37 avec 1740 agences en 1978, comptent 30 établissementset 1971 agences en 1998, soit une moyenne de 66 agences par banque régionale actuellement(contre 47 en 1978 ).La nouvelle organisation est donc fondée sur un double mouvement de concentration duniveau régional et de développement des unités locales de proximité ( les guichets).

IIIIII..-- SSIITTUUAATTIIOONN CCOONNSSOOLLIIDDEEEE DDUU GGRROO UUPPEESituation compensée des opérations réciproques, incluant les bilans consolidés des BanquesPopulaires assujetties à en établir, la situation globalisée des sociétés de caution mutuelleassociées au Groupe, les bilans de la Chambre syndicale des Banques Populaires et du FondsCollectif de Garantie.

ACTIF 31.12.97hors Natexis

31.12.98Natexis inclus

Evolution

millions de F Millions Euros en % 98/97hors Natexis

Trésorerie etinterbancaire

75 013 114 706 17 487 52,9 - 3,5

Opérations sur titres 236 974 310 150 47 282 30,9 8,7Crédits 302 379 496 877 75 748 64,3 10,8Autres opérations (3) 31 440 123 396 18 812 ns -11,8Valeurs immobilisées 20 063 23 702 3 613 18,1 10,1

Total Actif 665 869 1 068 831 162 942 60,5 7,3

31.12.97hors Natexis

31.12.98Natexis inclus

Evolution Evolutionhors Natexis

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113

Millions de francs MillionsEuros

98/97

Dépôtsclientèles

303 779 328 552 50 087 8,2 2,8

TCNfinanciers

43 215 94 582 14 419 118,9 9,5

Autresopérations

64 787 184 310 28 098 ns ns

Capital 11 224 11 653 1 776 3,8 NsRéservesavantrépartition

15 531 22 382 3 412 44,1 Ns

FRBG 3 540 4 001 610 13 NsTSR etcomplémentaires

9 303 17 341 2 644 86,4 Ns

Résultat net 2 363 3 624 553 53,4 28,3Dont part duGroupe

2 225 3 361 512 51,1 34,4

Total Passif 665 869 1 068 831 162 942 60,5 7,3

IV.- EPARGNE GEREE ET CREDITS

31.12.97 31.12.1998 Evolution 1998/1997en

milliardsde Francs

Euros % %Hors

NatexisDEPOTS DE LACLIENTELEDépôts à vueEpargneComptes à terme et bonsde caisseTCN clientèleautres dépôts de laclientèle

303 779104 754150 28023 055

23 6911 999

328 552111 843160 04523 379

14 84118 444

50 08717 05024 3993 564

2 2632 812

8,26,86,51,4

-37,4 x par 9

2,86,86,51,4

-37,414

EPARGNEFINANCIEREOPCVM court termeOPCVM long termeFCP épargne salarialeAssurance-Vieautre épargne financière

265 93557 91456 53639 81676 85834 811

342 30891 98373 60448 63887 75440 329

52 18514 02311 2217 415

13 3786 148

28,758,830,222,214,215,9

12,44,4

16,722,214,23,2

Total de l'épargne gérée 569 714 670 860 102 272 17,8 7,3

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31.12.97 31.12.1998 Evolution 1998/1997en milliards de F. Euros % %

Hors NatexisCrédits aux particuliers

ConsommationLogement

123 884

27 94695 937

139 950

30 965108 985

21 335

4 72116 615

13

10,813,6

12,5

10,413,2

Crédits aux entreprises

TrésorerieEquipementAutres crédits

178 495

47 41596 62634 455

356 927

119 328155 05182 548

54 413

18 19123 63712 584

100

151,760,5

139,6

9,6

14,38,85,3

Total des crédits 302 379 496 877 75 748 64,3 10,8

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2.5.-LE CREDIT COOPERATIF

II.. PPRREESSEENNTTAATTIIOONN DD’’EENNSSEEMMBBLLEE

TEXTES APPLICABLES AU CREDIT COOPERATIFEETT AAUU CCRREEDDIITT MMAARRIITTIIMMEE MMUUTTUUEELL

• Loi de finances rectificative pour 1974 n°74-1114 du 27 décembre 1974 (article16)• Loi n°75-628 du 11 juillet 1975 relative au Crédit Maritime mutuel• Loi n°77-1397 du 21 décembre 1977 portant règlement définitif du budget de 1975 (art.15),

modifiée par la loi de finances rectificative pour 1989 (article 50)• Loi n°92-643 du 13 juillet 1992 relative à la modernisation des entreprises coopératives (article

62 )• Décret n°76-1011 du 19 octobre 1976 modifié relatif au Crédit Maritime mutuel• Décret n° 82-232 du 27 février 1982 relatif à l’organisation et au fonctionnement de la Caisse

centrale de Crédit Coopératif, modifié• Décret n°85-351 du 19 mars 1985 relatif aux réseaux du Crédit Mutuel agricole et rural, du

Crédit Agricole mutuel et du Crédit Coopératif•• AArrrrêêttéé dduu 55 ddéécceemmbbrree 11999911 rreellaattiiff àà ll’’oorrggaanniissaattiioonn eett aauu ffoonnccttiioonnnneemmeenntt dduu ffoonnddss ddee ggaarraannttiiee

dduu CCrrééddiitt MMaarriittiimmee mmuuttuueell..

Le réseau du Crédit Coopératif comprend un ensemble de 38 établissements de crédit quisont les partenaires financiers des entreprises et organismes de l’économie sociale et de leursadhérents, qu’il s’agisse de personnes physiques ou morales : coopératives (deconsommateurs, de production, artisanales, maritimes, de commerçants détaillants, detransporteurs, etc...), PME adhérentes de groupements, associations, mutuelles, fondations,syndicats professionnels, organismes de construction de logements sociaux, collectivitéspubliques, comités d’entreprises...Le Réseau du Crédit Coopératif est constitué de :11.. llaa CCaaiissssee CCeennttrraallee ddee CCrrééddiitt CCooooppéérraattiiff ((CCCCCCCC)),, uunniioonn ddee ssoocciiééttééss ccooooppéérraattiivveess àà ccaappiittaall ffiixxee,, qquuii

eesstt ll’’oorrggaannee cceennttrraall ,, aauu sseennss ddee llaa llooii bbaannccaaiirree,, ddee ll’’eennsseemmbbllee ddeess ééttaabblliisssseemmeennttss qquu ii lluuii ssoonntt aaffffiilliiééss eettqquuii ddééttiieennnneenntt ssoonn ccaappiittaa ll ssoocciiaall..EEllllee eenn aassssuurree llaa ssuurrvvee iillllaa nnccee eett llee ccoonnttrrôôllee,, ll eeuurr aappppoorrttee sseess sseerrvviicceess tteecchhnniiqquueess,, jjuurriiddiiqquueess eett ffiinnaa nncciieerrsseett lleess rreepprréésseennttee ddaannss llee ss ddiifffféérreenntteess iinnssttaanncceess ddee llaa pprrooffeessssiioonn..

EEllllee nn’’aaccccoorrddee pplluuss ddiirreecctteemmeenntt ddee ccoonnccoouurrss nnoouuvveeaauuxx àà ll’’ééccoonnoommiiee mmaaiiss aassssuurree llee rreeffiinnaanncceemmeenntt ddeessééttaabblliisssseemmeennttss qquuii lluuii ssoonntt aaffffiilliiéé ss eett ggèèrree lleess iinnssttrruummeennttss ccoollll eeccttiiffss ddee ccoolllleeccttee ddee ll’’ééppaarrggnnee..

22.. sseepptt ééttaabblliisssseemmeennttss aaff ff iilliiééss,, ggéérrééss ppaarr llaa CCaaiissssee CCeennttrraallee,, qquuii ccoonnssttii ttuueenntt aavveecc eellllee llee GGrroouuppee dduuCCrrééddiitt CCooooppéérraattiiff ::•• llaa BBaannqquuee FFrraannççaaiissee ddee CCrrééddiitt CCooooppéérraattiiff ((BBFFCCCC)) ,, ssoocciiééttéé aannoonnyymmee ccooooppéérraattiivvee àà ccaappiittaall

vvaarriiaabbllee ssoouussccrriitt ppaarr sseess cclliieennttss ssoocciiééttaa iirreess ((ssoocciiéé ttééss ccooooppéérraattiivveess,, mmuuttuueelllleess ,, aassssoocciiaatt iioonnss eettcc.... .. eettlleeuurrss aaddhhéérreenntt ss)) aauuxxqquueell ss eellllee ooffffrree ll’’eennsseemmbbllee ddeess pprroodduuiittss dd ’’ééppaarrggnnee eett ddee ccrrééddiitt.. LLaa BBFFCCCCddiissppoossee ddee 5555 ddiirreeccttiioonnss rrééggiioonnaalleess,, aaggeenncceess oouu aanntteennnneess rreeggrroouuppééeess eenn 77 ddééllééggaattiioonnss ggéénnéérraalleess((PPaarriiss,, BBaassssiinn ppaarriissiieenn--NNoorrdd,, LLyyoonn,, BBoorrddeeaauuxx,, MMaarrsseeiillllee,, NNaannccyy,, OOuueesstt )) ;;

•• LLaa BBaannqquuee dduu BBââttiimmeenntt eett ddeess TTrraavvaauuxx PPuubblliiccss (( BBTTPP--BBaannqquuee eett ssaa ffiilliiaallee BBTTPP--iinnvveesstt iisssseemmeennttss )) rreepprriissee llee 11eerr jjuuii lllleett 11999966 ppaarr llaa BBFFCCCC,, ccoonnttiinnuuee dd’’aappppoorrtteerr uunnee ggaammmmee ddeepprroodduuiittss eett ddee sseerrvviicceess aaddaappttééss aauuxx pprrooffeessssiioonnnneell ss dduu BBââttiimmeenntt eett ddeess ttrraavvaauuxx ppuubblliiccss ppaarrll’’iinntteerrmmééddiiaaiirree ddee sseess 3333 aaggeenncceess ;;

• La Banque Pommier Finindus , reprise le 1er avril 1998 par la BFCC34, permet deconsolider le développement du Groupe dans le secteur des PME-PMI et desparticuliers par l’intermédiaire de ses 9 agences ;

34 fusionné le 1er octobre 1999

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• trois établissements spécialisés dans le crédit-bail ( Inter-Coop et Sicomi-Coop pourle crédit-bail immobilier, Coopamat pour le crédit-bail mobilier) ;

• Un établissement spécialisé dans l’affacturage ( CREDI FRANCE Factor) quipermet d’élargir la gamme de services offerts aux sociétaires du Groupe.

L’exercice 1998, marqué par une conjoncture en nette amélioration et une extrêmeconcurrence entre établissements de crédit, a enregistré une croissance significative de lacollecte de ressources par le Groupe qui, OPCVM inclus, atteignent 34 milliards de F. à la finde l’exercice (+ 7,3%) et une reprise de l’activité crédits avec une progression des versementsà moyen et long terme ( + 8%) et des concours à court terme ( +23,7 %).3. vingt neuf autres établissements affiliés, non gérés par la Caisse centrale, à savoir :

• 17 sociétés financières qui pratiquent, notamment, le cautionnement mutuel en faveur deleurs sociétaires, principalement des PME ou PMI :Coopération d’intérêt maritime (IDIMAR ) ;Coopération de commerçants détaillants (Socorec, Gedex-Distribution);Coopération de PMI (Somudimec, Sofinel, Nord-financement, Somupaca, Sofigard,Sofivo, Sofindi, Sofisem 77 ) ;Coopération ouvrière de production (Sofiscop ouest, Sofiscop sud-est) ;Secteur associatif et du crédit solidaire (Société financière de la nouvelle économiefraternelle et la Caisse Solidaire du Nord-Pas de Calais) ;Développement régional ( SDR du Nord-Pas de Calais et sa filiale de crédit bailimmobilier batinorest).le crédit maritime mutuel : 11 Caisses régionales de crédit maritime mutuel représentéespar 147 agences locales ;la Société centrale du Crédit Maritime Mutuel ( SCCMM ), Union d’économie sociale,qui assiste et contrôle les caisses régionales par délégation partielle de la Caisse Centraledu Crédit Coopératif, centralise leurs ressources financières, gère leur trésorerie, assureleur refinancement, gère le fonds de garantie et les SICAV. Elle met en commun lesmoyens de gestion (assurance, monétique, informatique...).Centrale de développement,elle conduit la politique d’image du Crédit Maritime, la promotion des produits communs,et définit les objectifs des caisses régionales.

Ces établissements, ainsi que Ufidecom qui prend les participations dans les coopérativesmaritimes et leur accorde les prêts participatifs, sont regroupés au sein de la Fédérationnationale du Crédit Maritime Mutuel. Celle-ci arrête les grands choix de la politiquegénérale, définit la politique sociale de l’ensemble, gère la convention collective et assure laformation des élus et du personnel.La Confédération de la coopération, de la mutualité et du crédit maritime représente,anime et assure la défense de l’ensemble des organismes qui interviennent dans le domainedes pêches maritimes (coopératives, mutuelles d’assurance, établissements de crédit).Les établissements de crédit maritime mutuel couvrent la quasi totalité de l’activité dusecteur de la pêche artisanale. Depuis 1995, ils ont apporté, en association avec l’Etat et lescollectivités locales, leur contribution à la mise en place des mesures arrêtées dans le cadre duplan pêche et accentué les réformes entreprises en matière de développement et deproductivité en poursuivant la mise en commun de leurs moyens.Le Crédit Maritime et le Crédit Coopératif, à l’issue de travaux approfondis, ont signé fin1997 un protocole d’accord prévoyant en particulier la mise en commun de plusieursfonctions opérationnelles et l’utilisation de produits de crédits communs.

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Les 38 établissements du Réseau du Crédit Coopératif assurent le dialogue avec leurssociétaires au sein de leurs assemblées générales,de commissions ou d’associationssectorielles d’usagers et de comités départementaux ou régionaux.Le Conseil National du Crédit Coopératif (CNCC) qui regroupe par collège les Mouvementspartenaires, les établissements de crédit affiliés, les comités régionaux des sociétaires et desmembres associés, a pour rôle de se prononcer sur les modalités essentielles defonctionnement du Crédit Coopératif, d’étudier les solutions aux problèmes communs et defaire connaître ses positions aux pouvoirs publics.

II. BILAN DU GROUPE DU CREDIT COOPERATIF AU 31.12.1998

ACTIF 1998 1997 PASSIF 1998 1997En milliards de francs

Opérations interbancaires ettitres de placement

9,7 7,6 Opérationsinterbancaires

4,5 2,7

Crédits clientèle 22,1 20,3 Dépôts clientèles 15,6 13,6Divers 1,5 1,3 Emprunts obligataires 8,9 9,8Valeurs immobilisés 0,7 0,6 Divers 2,7 1,7

Fonds propres 2,3 2Total 34 29,8 Total 34 29,8

III. RESULTAT DU GROUPE DU CREDIT COOPERATIF AU 31.12.1998( en millions de francs ) 1998 1997

Produit net bancaireRésultat brut d'exploitationRésultat net

1.093263104

946,9198,779,7

IV. CHIFFRES CLES DU CREDIT MARITIME MUTUEL AU 31.12.1998

( en millions de francs ) 1998 1997Total du bilanProduit net bancaireRésultat brut d'exploitationRésultat net

11.81252613022

11.50051111627

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ANNEXEAu rapport du Conseil supérieur de la coopération

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La coopération scolaire dans l'économie sociale"une histoire d'avenir"

L'apparition des courants coopératifs, mutualistes, associatifs, fondements de ce que l'onappelle actuellement "l'économie sociale", marque la fin du XIXème siècle. C'est toutnaturellement dans cette mouvance que le coopération scolaire va, au fil des ans, trouver saplace. Les années qui suivent la promulgation des lois Jules FERRY déclarant l'école publiquelaïque et gratuite voient naître les premiers essais de coopératives scolaires. 35

En 1989, un appel lancé en faveur de la coopération scolaire dans l'almanach de laCoopération Française la fait reconnaître.

Le vote de la loi dite de "1901" va officialiser le droit de s'associer et favoriser l'essor desassociations "à but non lucratif".

En 1922, alors que le mouvement associatif scolaire est essentiellement représenté par la liguede l'Enseignement fondée par Jean MACE, une Commission Nationale de l'Enseignement dela Coopération est créée par la Fédération Nationale des Coopératives deConsommation.

Deux courants s'opposent alors :• Emile BUGON, fondateur des "Coopératives de Lorraine" sous l'impulsion de Charles

GIDE, pensait utiliser les coopératives scolaires pour pallier les insuffisances économiquespour améliorer les conditions "matérielles" de l'enseignement.

• Barthélemy PROFIT, sans rejeter les idées de son collègue inspecteur de l'enseignementprimaire, souhaitait leur donner une part d'autonomie par rapport à la Fédération Nationalede Coopératives de Consommation et voyait dans la coopération un remarquable "outiléducatif". Il qualifiait la coopérative scolaire de "petite république". 36

1. Coopérative scolaire et Coopérative à l'Ecole : les étapes essentiellesLes racines de la coopérations sont bien ancrées, il reste à leur donner un statut officiel.

• 1928 voit la création d'un Office Central des Coopératives Scolaires, devenu en 1929,l'Office Central de la Coopération à l'Ecole. C'est une association nationale régie par la loi de1901, dont le président, le premier de l'OCCE sera Emile BUGNON. Les successeurs de cesdeux pionniers de la coopération scolaire surent allier ces deux tendances ; l'entreprise deproduction marquée par l'initiation aux problèmes économiques et "l'école organiséesocialement" en y ajoutant avec l'apport de Célestin FREINET, une troisième dimension : la

35les premières activités qui devaient conduire à de véritables coopératives scolaires sont apparues, semble-t-il, en liaison avec le fonctionnementdes mutuelles scolaires. M.COLOMBAIN rapporte "qu'en 1898, un directeur d'école primaire de Breuillet (Essonne) imagina de faire éleverquelques lapins, puis des abeilles, puis de faire fabriquer des cornets en papiers par ses élèves pauvres afin qu'ils puissent payer leur cotisation à lasociété de secours mutuels". Guide de la Coopération scolaire OCCE (1955) Au XIVème Congrès Nationale de l'union des coopératives dessociétés françaises de consommation, un instituteurs de Carcassonne signale "la fourniture de cahiers scolaire de secours mutuels et, en outre,d'organiser des excursions dans les localités avoisinantes, comme aussi d'assurer des suppléments de nourriture aux enfants malheureux." Compterendu des XIIIème et XIVème Congrès de l'union coopérative des sociétés françaises de consommation (1912) (Cité dans Guide de laCoopération scolaire)36 La Coopération scolaire est "une association d'enfants que, sous l'égide de personne amies, travaillent eux- mêmes à améliorer le milieu moralqui conditionne leur action. Distinguons-la de toutes les autres sociétés qui gravitent autour de l'école et dans le fonctionnement desquellesl'enfant n'a aucun rôle à jouer, ou comme dans la mutualité scolaire, ne joue qu'un rôle insignifiant." PROFIT la coopération scolaire française,Paris Nathan 1932

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transformation de l'école traditionnelle en une école moderne où les valeurs pédagogiquesprennent toute leur importance. 37

37 Les élèves de la première classe de garçon d'une école des Vosges, rédigeant les statuts de la coopérative scolaire, avaient "décidé d'apprendre àse gouverner eux-même, sous la direction et avec les conseils de leurs maîtres, afin de savoir faire usage de leur liberté et de devenir plus tard descitoyens conscients et éclairés..."

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Notons que la première section départementale adhérente de l'OCCE fut celle de l'Indre etLoire, en 1930, suivie par la Seine, les Ardennes, la Creuse, l'Yonne, la Haute-Savoie et laHaute-Vienne.

• En 1936, Jean ZAY, ministre de l'Instruction Publique du Front Populaire, adresse aux instituteurs unecirculaire pour recommander la coopération scolaire dans les classes primaires.

• L'OCCE, qui comptait, en 1939, 45 "sections départementales", sort exsangue du second conflit mondial.Seuls quelques départements réussissent à garder le contact. Mais les intérêt pédagogique de la CoopérationScolaire n'échappe pas au Directeur de l'Enseignement du Premier degré (M. BESLAIS) qui n'hésite pas àle rappeler dans une note du 1er Avril 1945. Dès l'année suivante, une trentaine de sections se manifestentà nouveau. C'est un nouveau départ.

• Pour ses 20 ans, en 1948, le congrès de Tours fait sienne la définition de Jean de Saint AUBERT, vice-président de l'OCCE : "Dans l'enseignement public, les coopératives scolaires sont des sociétés d'élèvesgérées par eux avec l'aide des maîtres en vue d'activités communes. Inspirées par un idéal de progrèshumain, elles ont pour but l'éducation morale, civique et intellectuelle des coopérateurs par la gestion de lasociété et le travail de ses membres."

• 1957 voit la naissance de "AMIS COOP" un journal destiné aux enfants, le pendant de la "Revue de laCoopération Scolaire" destinée aux adultes.

• 1961 sera marqué par l'organisation du premier congrès des jeunes coopérateurs. Au cours des annéessoixante, par le biais d'échanges de jeunes et d'enseignants coopérateurs, l'OCCE prend une dimensioninternationale.38

• 1968 Reconnaissance d'utilité publique de l'Office de la Coopération à l'Ecole.• 1976 Création du bimestriel pédagogique "Animation & Education". Il compte aujourd'hui plus de 50 000

abonnés.• 1978 Déclaration d'Evry : "La coopération est une association d'enfants, d'adolescents et de membres de

l'enseignement public coopérant à l'entreprise éducative avec les parents, les femmes et les hommes quiconstituent l'environnement social de l'école."

• 1988 Changement de statuts. L'Office Central de la Coopération à l'école devient une Fédération. Les 100associations départementales deviennent désormais des entités juridiques.

• 1992 Agrément auprès de Secrétariat d'Etat Jeunesse et sport au titre de "association de Jeunesse etd'Education Populaire".

2. Aujourd'hui : Réaffirmer l'idéal de la Coopération scolaire

L'OCCE compte aujourd'hui plus de 4 000.000 d'adhérents répartis dans environ 50 000coopératives, regroupées au sein de 100 associations départementales. 39 Ces chiffres à euxseuls témoignent de la place tout à fait significative que tiennent, dans les établissements dupremier et du second degré, les coopératives scolaires. Malheureusement, face àl'accroissement considérable du coût de l'école, lié à son ouverture vers l'extérieur d'une partet à l'augmentation des besoins matériels d'équipement d'autre part, les coopératives scolairessont parfois détournées de leur objet éducatif au seul profit d'un intérêt gestionnaire etfinancier dont les élèves sont complètement écartés (si ce n'est pour transmettre les demandesde participation financière aux familles). Si ce détournement de la coopérative scolaire n'estpas nouveau40, il n'en est pas moins préoccupant. Depuis quelques années, l'Office Centralde la Coopération à l'Ecole multiplie les actions d'information auprès de ses adhérents pourrappeler les règles statutaires et les principes qui doivent régir le fonctionnement descoopératives scolaires. Des actions en partenariat avec les principales organisations syndicales

38 Depuis la création de l'association Eurélem 2000 et grâce au travail du groupe fédéral "Mission Europe", l'OCCE contribue, au travers desprojets européens et des réseaux d'échange mis en place, à la diffusion des valeurs et des pratiques de la Coopération scolaire.39 1920-1921 : 175 coopératives scolaires ; 1926-1927 : 6 381 ; 1950-1951 : 12 80640 "Il arrive souvent qu'avec une égale bonne fois, maîtres et élèves croient faire vivre une coopérative scolaire en veillant simplement à ce quequ'une cotisation hebdomadaire, bimensuelle, soit acquittée régulièrement par l'ensemble de la classe. La perfection de cet impôt scolaire, nouvelleformule, semble être tout à la fois le moyen et le fin uniques des coopératives" . Jean de SAINT AUBERT Les caricatures de lacoopération scolaire OCCE 1955.

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enseignantes et les fédérations de parents d'élèves, autour du problème de la gratuité scolairesont à l'étude.

De nombreuses actions de formulation sont organisées avec l'aide de l'Education Nationalepour promouvoir auprès des enseignants la doctrine pédagogique de l'OCCE.

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Face à un enseignement caractérisé par la compétition, la sélection, l'individualisme, lacoopération scolaire, s'appuyant sur la solidarité, l'entraide, le travail en petits groupes, desinstitutions démocratiques... nous semble plus que jamais représenter un réelle alternativeéducative. "On n'est intelligent qu'à plusieurs" disait EINSTEIN. Il nous semble urgent quel'éducation Nationale se pose la question du développement effectif de cette intelligence.

3. Perspectives : Retisser des liens avec "l'économie sociale"L'OCCE a gardé tout au long de son histoire ses attaches avec les mouvements coopératifs.Ses représentants continuent à siéger au Groupement National de la Coopération et auConseil Supérieur de la Coopération. Mais les liens se sont depuis quelques années distendus.Convaincus que la Coopération représente plus que jamais la seule alternative au libéralismeet à la compétition qui conduit, comme le dit Albert JACQUARD "l'humanité toute entière àsa perte", les enseignants militants de l'OCCE souhaitent rétablir le contact avec leurs"grandes sœurs" mutuelles ou coopératives afin d'envisager avec elles les conditions d'unnouveau partenariat indispensable au développement de leurs idéaux..

CHARTE DE LA COOPERATION A L'ECOLEDe la coopérative de la classe à la classe coopérative

1. L' Ecole, de la Maternelle à l'Université, a pour finalités le développement de la personneet la formation du citoyen. Dans cette perspective, l'épanouissement de la personne et lespouvoirs réels du citoyen dépendront, non seulement de la nature des savoirs et savoir-faire,mais également de la façon dont ils auront été construits.2. La citoyenneté concerne la personne dans toutes ses dimensions. Le citoyen est conscientde ses droits et de ses devoirs, s'implique dans la vie de la cité et coopère avec d'autres auxtransformations nécessaire de la société.3. L'Ecole doit prendre en compte ces finalités, en développant la participation réelle desélèves à toutes les instances de gestion et de concertation. La citoyenneté doit se construirepar la pratique, dès l'école maternelle. La démarche coopérative considérant les enfants, lesjeunes et les adultes en formation comme des partenaires actifs, associés à toute les décisionsqui les concernent, et se référant à un certain nombre de valeurs comme l'école, le respect del'autre, le partage, l'entraide, la solidarité, la responsabilité, l'autonomie, la coopération, permetcette construction.4. La réalisation de projets coopératifs finalisent et donnent du sens aux apprentissages et àl'école, favorise les interactions et donc l'acquisition des compétences.5. Il ne peut pas y avoir d'apprentissages sans évaluations. La démarche coopérative permetla mise en place d'une véritable évaluation formative permanente, dans la mesure où elles'appuie sur des contrats, instaure des pauses méthodologiques et des moments coopératifsde réflexion. Autant de pratiques qui, en excluant toute forme de compétition individuelle,visent à la réussite de tous.6. L'organisation coopérative des apprentissages prend appui sur :• Un Projet Coopératif, élaboré avec les élèves, pour répondre à la question : "Comment allons-nous vivre, travailler et apprendre ensemble ?"• Un conseil de coopérative, lieu de parole, structure de gestion, instance de décision, d'évaluation et régulation.• La mise en place de groupes modulables favorisant l'individuation, la socialisation, l'expression personnelle, la communication et la réalisation collective de projets.• Des enseignants garants des objectifs éducatifs.7. L'organisation coopérative d'une école ou d'un établissement scolaire s'articule autour :d'un projet d'école, ou d'établissement, impliquant tous les élèves, d'un conseil des délégués,d'une équipe d'enseignants mettant en application les principes et les valeurs auxquels elle se

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réfère et capable de coopérer avec les parents et d'autres partenaires, d'une façon pertinente etcohérente.L'école peut ainsi devenir, pour et avec les élèves, un lieu de vie démocratique ouchacun pourra s'épanouir, apprendre, se former et réussir.