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Paris, le 18 juillet 2017
LETTRE CIRCULAIRE N° 02/2017
- Aux Secrétaires de syndicat - Aux Membres du Bureau - Aux Membres de la CE
CONTRE LA LOI TRAVAIL XXL
CONTRE SES ORDONNANCES – EXPLIQUER POUR MIEUX MOBILISER Cher(e)s Camarades,
Le BSF Assurances s’est réuni le 17 juillet 2017.
A cette occasion, concernant le projet de loi d’habilitation et des ordonnances qui en découleront,
les débats ont permis de réaffirmer la nocivité des orientations développées par le gouvernement
Macron dont les premières attaques se dirigent clairement contre le Code du Travail. Tout indique
(que ce soit le projet de loi voté en première lecture par l’Assemblée aux ordres ou les discours du
Président et du Premier Ministre) que cela aura pour conséquence d’accentuer les effets
destructeurs de la loi « travail » version EL KHOMRI, dont nous demandons toujours
l’abrogation.
Mais le programme gouvernemental va beaucoup plus loin. C’est en effet, l’ensemble du système
social et droits collectifs qui sont en danger (destruction des syndicats, remise en cause des IRP et
de leurs prérogatives ; attaques en règle contre les branches, leurs prérogatives dans le cadre de
la hiérarchie des normes et du principe de faveur, les CCN…). Mais au-delà, c’est aussi la fonction
publique garante de l’égalité entre tous les citoyens et partout en France qui est encore attaquée,
mais également, bien sûr, la Sécurité Sociale qui est en danger. L’annonce par le gouvernement
de la disparition des cotisations sociales et de leurs transfert vers la CSG soit vers un impôt,
change la nature profonde du financement de la Sécurité Sociale, donc son fonctionnement et son
but….
Le BSF des assurances, conformément à sa résolution du 19 juin 2017, se félicite et soutien la
position de notre organisation qui, exprimée à l’occasion des dernières résolutions des deux
instances confédérales (CCN du 06 et 07 avril, CE du 15 juin) déclarent que l’organisation réclame
toujours l’abrogation de la loi « travail », rejette les ordonnances annoncées dont les premiers
objectifs sont de détruire le Code du Travail, les branches porfessionnelles et les Conventions
Collectives Nationales, ainsi que de remettre en cause les Instances représentatives du
personnels et les syndicats et appelle à la préparation de ma mobilisation des salariés.
Section fédérale des Assurances
Vous trouverez, ci-joint, le tract de L’UD FO du 75, avec lequel nous sommes en parfait accord et
qui propose une analyse des articles du projet de loi d’habilitation qui ne laisse pas de doute quant
aux effets destructeurs du programme gouvernemental.
Le projet de loi d’habilitation cadre clairement les orientations destructrices choisies par Macron et
son gouvernement, seules manquent les modalités précises de leurs applications que nous ne
connaitrons qu’en septembre. Mais ce ne sont pas des mesures de mise en œuvre qui changeront
la philosophie du programme du président de la république et de son gouvernement.
Donc d’ores et déjà, et à chaque fois que cela sera possible expliquons, par tous les
moyens, aux travailleurs les conséquences d’un tel projet et préparons la riposte.
Amitiés syndicales.
Georges DE OLIVEIRA
Secrétaire Fédéral
RÉSOLUTION
BUREAU SECTION FÉDÉRALE DES ASSURANCES
19 JUIN 2017
Le Bureau de la Section Fédérale des Assurances de la FEC-FO, réuni le lundi 19 juin
2017, rappelle que le combat qui a été mené par la Confédération FO reste d’actualité
pour l’abrogation de la loi travail.
Le BSF estime, comme l’a dit la résolution de la CE Confédérale du 15 juin 2017, qu’il faut
combattre une loi travail XXL.
La BSF se félicite de la résolution de la CE confédérale et considère nécessaire de
préparer la mobilisation sur la base des revendications qui restent les nôtres :
Abrogation de la loi de la Loi Travail,
Rejet des ordonnances.
Dès à présent, le BSF des Assurances invitent ses syndicats et militants à participer aux
actions, mobilisations proposées tant par les unions départementales, fédérations que par
la Confédération, préparant la riposte, y compris par la grève interprofessionnelle.
Adoptée à l'unanimité des présents
LOI TRAVAIL ET ORDONNANCES
Section Fédérale des Assurances
L’UD FO 75 alerte les salariés :
Que contient la loi d’habilitation contre le code du travail
et les droits des salariés ?
Que signifient les annonces qui se multiplient ?
Avec la loi d’habilitation, le gouvernement entend passer à
la hussarde, par la procédure des ordonnances, pour
« réformer » le code du travail. Les visées de ce projet ne
sont que la transposition des revendications du MEDEF.
C’est Pierre GATTAZ qui déclarait il y a peu qu’il « était
sur un petit nuage » Les dispositions que s’apprête à
prendre le gouvernement portent toutes le sceau de
l’orientation qui était déjà contenue dans la loi El Khomri,
inverser la hiérarchie des normes, produire du « droit
local » et toujours à l’initiative de l’employeur. Tout devrait
y passer !
La loi n’est pas encore adoptée, mais il est à craindre que le
projet final ne soit pas très différent de celui présenté au
Parlement et dont nous exposons ci-dessous quelques
analyses et commentaires.
Dans cette situation, l’Union départementale FO de Paris,
après en avoir débattu, se prononce en accord complet avec
la déclaration de la commission exécutive de la
Confédération FO en date du 15 juin qui stipulait :
« En 2016, FO a combattu la loi travail, sur la méthode et
sur le fond, en demandant son retrait puis son abrogation.
En 2017, FO reste fidèle à ses positions et à son
comportement de syndicat réformiste militant, libre et
indépendant.
Face aux ordonnances annoncées et à la concertation
entamée, FO, dans l’attente de textes précis de la part du
gouvernement, rappelle aux pouvoirs publics ses analyses,
ses revendications et ses lignes rouges, fondées sur la
liberté de négociation, la liberté syndicale et le respect des
principes républicains.
Il appartient au gouvernement et au président de la
République de savoir s’ils en tiennent compte. Si tel
n’était pas le cas, FO n’hésiterait pas, comme l’a décidé le
dernier CCN, à mobiliser contre ce qu’elle considèrerait
comme une loi travail XXL. »
Les premiers signes donnés par le gouvernement ne peuvent
qu’inquiéter quand on lit :
Article 1 : La négociation à la carte dans les entreprises
« Attribuer une place centrale à la négociation collective
d’entreprise en élargissant ses champs de compétence ».
Contrat de travail, durée de travail, santé et sécurité, salaires
et emploi... seront désormais au menu des négociations,
entreprise par entreprise, et pourraient déroger au Code du
travail et aux accords de branche et conventions collectives.
Dans tous ces domaines, les accords d’entreprise
pourraient, et ce serait la volonté de tous les patrons, être
en–dessous des accords collectifs. C’est cela le contenu de
« l’inversion de la hiérarchie des normes » !
Article 2 : la fusion des mandats étendant la délégation
unique « Fusionner en une seule instance les délégués du
personnel, le comité d’entreprise et le CHS-CT (…)
limiter le nombre maximum de mandats des membres
de l’instance ainsi que le recours à une expertise. » En clair, il s’agit de créer une fonction unique de
responsable syndical, qui passerait la plus grande partie de
son temps avec les experts de la direction, il serait donc seul
face à celle-ci et de plus en plus éloigné des salariés qui le
mandatent.
D’ailleurs l’alinéa 3 de cet article 2 précise « Déterminant
les conditions dans lesquelles les représentants du
personnel peuvent être mieux associés aux décisions de
l’employeur dans certaines matières ». Ce n’est plus tout
à fait la valeur première d’un représentant syndical dont la
mission est de défendre les intérêts matériels et moraux,
collectifs et individuels des salariés. Il s’agit plus d’une
structure d’accompagnement des décisions du patron !
D’ailleurs la presse indique que : « Depuis de longues
années, le Medef a demandé d'autoriser la négociation
avec des élus sans étiquette. » Est-il besoin de commenter ?
Le MEDEF rêve depuis toujours d’avoir à sa disposition un
« syndicat maison ». Un « représentant du personnel » new-
look qui représenterait en fait la volonté de l’employeur ! Ce ne serait plus le syndicat es-qualité qui négocierait !
C’est l’existence du syndicat, qui plus est un syndicat libre
et indépendant, qui est menacée. Et si cela ne suffit pas,
l’employeur pourrait organiser un referendum d’entreprise
pour passer par-dessus les oppositions ou réticences et
imposer ses vues.
Jean-Claude Mailly, a d’ailleurs estimé (Le Figaro du 11
juillet) que la volonté du gouvernement d'autoriser la
négociation dans les PME en dehors des syndicats était un
"point de désaccord" qui revenait à "court-circuiter" les
organisations syndicales.
Article 3 : le plafonnement des indemnités en cas de
licenciement abusif, extension du contrat de chantier. Si, malgré toutes ses embûches, le salarié avait toujours de
velléités d’aller aux prud’hommes, alors il est prévu de
fixer « des planchers et des plafonds des dommages et
intérêts fixés par ce même code pour sanctionner ». Et
enfin pour ceux qui ne seraient pas découragés, l’alinéa 6
prévoit de réduire « les délais de recours en cas de
rupture du contrat de travail ». Plus grave encore, une nouvelle disposition non annoncée
au préalable fait son apparition dans le texte soumis au
Parlement. Il s’agit de l’extension du contrat dit de chantier.
Cette disposition qui existait déjà dans le secteur du
bâtiment et des sociétés d’études serait largement étendue.
De quoi s’agit-il. On signe un CDI, mais borné dans le
temps, ce qui revient très exactement à un CDD. On est
embauché pour un projet, pour 6 mois, 1 an voire 2, puis le
contrat arrive à son terme, en même temps que le projet. On
n’a même pas à être licencié, le contrat s’achève, un point
c’est tout !
Article 4 : favoriser la possibilité pour l’employeur de
faire valoir son opposition à l’extension de l’accord de
branche … s’il en reste un.
Article 5 : revenir sur les critères de pénibilité. Le port de charges lourdes, le travail sur des machines
vibrantes (marteau piqueur, …), le contact des produits
chimiques ne seraient plus considérés comme des facteurs
de pénibilité. Autant dire que, dès lors, rien ne pourrait être
considéré comme pénible.
Article 7 : l’extension du travail du dimanche et de nuit Cet article a pour but de proroger les dispositions
transitoires prévues dans la loi Macron du 6 août 2015,
notamment en matière de travail du dimanche, de nuit, mais
également de d’Uberisation des transports en commun.
Article 9 : report du prélèvement à la source Cette réforme est un vrai danger pour l'impôt progressif et
les cotisations sociales. Ce report, pour des raisons soi-
disant techniques, est en réalité destiné à réaliser la fusion
de l'IR et de la CSG et le transfert de toutes les cotisations
sociales sur l'impôt. C'est la disparition et le vol pur et simple du salaire différé.
Personne n’est épargné :
Hausse de la CSG pour les retraités Et comme si ça ne suffisait pas, les retraités seront taxés à hauteur de 1.7 % via une augmentation de la CSG. Pas tous les
retraités, ceux que le Président considère comme aisés, …. à partir de 1200 € par mois !
Cela s’ajouterait à l’absence de revalorisation des pensions et des retraites de base et complémentaire depuis 2013 (si ce n’est
l’aumône de 0.1 % en octobre 2015 pour les retraites de base).
Les fonctionnaires à nouveau attaqués Les annonces du gouvernement sont malheureusement assez claires. Dès maintenant le point d’indice serait gelé, le jour de
carence en cas d’arrêt maladie rétabli. Dès la prochaine loi de finance, les 120 000 suppressions de postes dans la fonction
publique seraient programmées à partir de 2018.
Casse de l’assurance chômage Le gouvernement veut remplacer le financement de l’assurance chômage. Actuellement assuré par les cotisations sociales sur
les salaires, il serait financé à l’avenir par la CSG qui serait augmentée. Ce nouveau financement permettrait aux patrons de se
désengager du financement de l’assurance chômage. Celui-ci serait exclusivement financé par l’impôt : CSG qui concerne tous
les salariés ainsi que les retraité(e)s dont plus d’un million vivent déjà sous le seuil de pauvreté.
Pour l’UD FO 75, face à cette avalanche d’annonces, et en l’attente des textes définitifs il
convient de rappeler nos revendications :
Non aux ordonnances,
Non à la casse du code du travail,
Maintien de la liberté de négociation,
Maintien de l’assurance chômage,
Non à la hausse de la CSG, revalorisation des pensions, retraites et minimas sociaux,
Non au blocage du point d’indice dans la Fonction publique,
Non au jour de carence.
Non à la fusion Impôt sur le Revenu / CSG
Si le gouvernement maintenait ses visées, franchissait « les lignes rouges » selon l’expression consacrée,
alors avec FO, les salariés seraient en droit de revendiquer l'abandon et le retrait de toutes les mesures.
Nous resterons donc vigilants durant tout l’été. Régulièrement, FO s'engage à informer les salariés de
l’état d’avancement des « discussions » et annonces gouvernementales.