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IFPEK, Institut de Formation en Pédicurie-podologie, Ergothérapie, Masso- Kinésithérapie 12 rue Jean-Louis Bertrand, 35000 Rennes Neuromusicothérapie : une utilisation neurobiologique de la musique dans la rééducation de la fonction motrice de l’Accident Vasculaire Cérébral MUSSET Elise Mémoire d’initiation à la recherche en Masso-kinésithérapie Formation en Masso-kinésithérapie Sous la direction de : Marie-Laure Desrez Promotion 2017-2021 Session Juin 2021

Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

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Page 1: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

IFPEK, Institut de Formation en Pédicurie-podologie, Ergothérapie, Masso-

Kinésithérapie 12 rue Jean-Louis Bertrand, 35000 Rennes

Neuromusicothérapie : une utilisation neurobiologique de la musique dans la rééducation de la fonction motrice de

l’Accident Vasculaire Cérébral

MUSSET Elise

Mémoire d’initiation à la recherche en Masso-kinésithérapie Formation en Masso-kinésithérapie

Sous la direction de : Marie-Laure Desrez

Promotion 2017-2021

Session Juin 2021

Page 2: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

PRÉFET DE LA RÉGION BRETAGNE

DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS

ET DE LA COHÉSION SOCIALE

Pôle formation-certification-métier

ATTESTATION SUR L’HONNEUR, FRAUDES ET PLAGIAT, CODE DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE

Diplôme d’Etat de Masseur-kinésithérapeute

Travaux de fin d’études : Neuromusicothérapie : une utilisation neurobiologique de la musique dans la rééducation de la fonction motrice de l’Accident Vasculaire Cérébral.

Page à insérer par l’étudiant après la 1ère page de couverture de son travail de fin d’études

Conformément à l’article L 122-4 du code de la propriété intellectuelle du 3 juillet 1992 : « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque ».

J’atteste sur l’honneur que la rédaction des travaux de fin d’études, réalisée en vue de l’obtention du diplôme d’Etat de Masseur-kinésithérapeute est uniquement la transcription de mes réflexions et de mon travail personnel.

Et, si pour mon argumentation, je copie, j’emprunte un extrait, une partie ou la totalité de pages d’un texte, je certifie avoir précisé les sources bibliographiques.

Le 17/02/2021

Signature de l’étudiant :

Fraudes aux examens : CODE PENAL, TITRE IV DES ATTEINTES A LA CONFIANCE PUBLIQUE CHAPITRE PREMIER : DES FAUX Art. 441-1 : Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques. Le faux et l’usage de faux sont punis de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende. Loi du 23 décembre 1901, réprimant les fraudes dans les examens et concours publics. Art. 1er : Toute fraude commise dans les examens et les concours publics qui ont pour objet l’entrée dans une administration publique ou l’acquisition d’un diplôme délivré par l’Etat constitue un délit.

Page 3: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise
Page 4: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

RÉSUMÉ : Neuromusicothérapie : une utilisation neurobiologique de la musique dans la rééducation de la fonction motrice de l’Accident Vasculaire Cérébral. CONTEXTE : La rééducation du déficit de la fonction motrice après un Accident Vasculaire Cérébral est essentiellement sensorimotrice. La musicothérapie s'avère efficace dans plusieurs domaines en lien avec l'état de bien-être général, mais peut-elle avoir des effets bénéfiques sur la fonction motrice ? OBJECTIF : Le but de cette étude est de déterminer si la Neuromusicothérapie (NMT) peut être un outil thérapeutique pour la réadaptation des fonctions motrices post d'un AVC. MÉTHODE : 526 études ont été identifiées et sélectionnées à partir de bases de données (Cochrane, PubMed, Google Scholar, PEDRO) d'avril à juin 2020. La qualité des essais a été évaluée par l'échelle PEDro et la qualité des revues systématiques par l'échelle R-AMSTAR. Les critères d'inclusion comprenaient les patients victimes d'accidents vasculaires cérébraux, la date de publication entre 2010 et 2020. Les essais cliniques et les revues systématiques sont sélectionnés en priorité. RÉSULTATS : Au total, 16 articles (10 essais cliniques critiques et 3 revues systématiques et 3 revues systématiques avec la méta-analyse) ont été inclus dans cette étude. On constate une amélioration significative de l'échelle Berg Balance et des paramètres de la marche (vitesse de marche, longueur de la foulée). De plus, la NMT a tendance à améliorer la fonction de la main et la fluidité du mouvement. CONCLUSION : la NMT peut être bénéfique pour la rééducation de la fonction motrice après un accident vasculaire cérébral. Néanmoins, plusieurs limites sont à considérer, telles que le nombre restreint d’études et la faible qualité méthodologique des revues systématiques. En effet, nous avons besoin de plus d'études sur le sujet pour avoir des résultats plus significatifs. Mots clés : Thérapie musicale, accident vasculaire cérébral, fonction motrice, thérapie assistée par la musique, mouvement basé sur la musique, feedback musical, paramètres de marche ABSTRACT: Neuromusicotherapy: a neurobiological use of music in the rehabilitation of the motor function of stroke BACKGROUND: The rehabilitation of motor deficit in stroke patients is primarily sensory motor. Music therapy has been shown to be effective in several areas related to the overall state of well-being, but can it have beneficial effects on motor function? OBJECTIVE: The purpose of this study is to determine if Neuromusic Therapy (NMT) can be a therapeutic tool for the rehabilitation of motor function in stroke patients. METHOD: 526 studies were identified and screened from electronic databases (Cochrane, PubMed, Google scholar, PEDRO) from April to June 2020. The trial quality was evaluated by the PEDro scale and the systematic reviews quality by R-AMSTAR scale. The inclusion criteria included stroke patients, date of publication between 2010 and 2020, clinical trials and systematic reviews are selected in priority. RESULTS: A total of 16 articles (10 critical trials et 3 systematic reviews and 3 systematic reviews with the meta-analysis) were included in this study. There is significant improvement on Berg Balance scale and gait parameters (walking speed, stride length). Moreover, NMT has a tendency to improve hand function and fluidity of movement. CONCLUSION: NMT may be beneficial for the rehabilitation of stroke motor function. However, there are a lot of limitations in my studies. Nevertheless, there are several limitations to consider, such as the small number of studies and the low methodological quality of systematic reviews. Indeed, We need more studies about the subject to have more significant results. Key Words: Music therapy, stroke, motor function, music-supported therapy, music-based movement, music motor feedback and walking patterns

Page 5: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

Remerciement

En tout premier lieu, je remercie Mme DESREZ Marie-Laure, enseignante-formatrice

à l’Institut de Formation de Masso-Kinésithérapie de Rennes (IFMK), et directrice de mémoire,

pour son encadrement et ses recommandations tout en m’ayant laissé une liberté dans

l’élaboration de ce mémoire. Je remercie également toute l’équipe pédagogique de l’IFMK

pour ces quatre années de formation et leur suivi pédagogique qui m’ont permis de découvrir

le merveilleux métier de kinésithérapeute.

Merci à ma famille, Claudie et Rémi pour m’avoir soutenue dans mes études et dans

la réalisation de ce mémoire.

Merci à mes amis pour ces quatre années à leurs côtés.

Page 6: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

Table des illustrations (figure) Figure 1 : Le système nerveux central selon Braillon (2002) ................................................... 2

Figure 2 : Anatomie du neurone du SNC ................................................................................. 3

Figure 3 : Anatomie fonctionnelle du cervelet (Betts, J. Gordon et al., 2017) ......................... 4

Figure 4 : Morphologie externe de la moelle épinière (Outrequin et al., 2020) ........................ 6

Figure 5 : Anatomie de la moelle épinière sur coupe horizontale selon Braillon (2002) .......... 6

Figure 6 : Schéma de la planification de l'action selon Bouliac (2014) .................................... 7

Figure 7 : Schéma expliquant le rôle des 3 composantes intervenant dans la réalisation de

l'acte moteur ............................................................................................................................ 8

Figure 8 : Représentation schématique des niveaux de contrôle de la performance motrice

selon Paillard (1982) ................................................................................................................ 9

Figure 9 : Le contrôle du mouvement selon Bernstein (1967) ............................................... 10

Figure 10 : Anatomie fonctionnelle du cortex moteur ............................................................ 12

Figure 11: Coupe de la moelle spinale .................................................................................. 13

Figure 12 : la voie pyramidale selon Le Carvozin (2007) ..................................................... 14

Figure 13 : Schématisation de l'unité motrice ........................................................................ 14

Figure 14: Carte somatotopique du cortex moteur primaire selon Penfield et Rasmussen

(1950)(Schott, G.D., 1993) ..................................................................................................... 15

Figure 15: Organisation fonctionnelle des noyaux gris centraux, selon Le Cavorzin (2007) . 17

Figure 16: Modèle hypothétique de récupération après un accident vasculaire cérébral avec

calendrier des stratégies d'intervention selon Langhorne (Langhorne, Peter, Coupar, Fiona et

al., 2009) ................................................................................................................................ 21

Figure 17: modèle explicatif de l'implication du système auditif dans le système moteur ..... 24

Figure 18: Critères d'inclusion et de non-inclusion ................................................................ 29

Figure 19: Logigramme Prisma .............................................................................................. 30

Figure 20: Box and Block Test ............................................................................................... 47

Figure 21: Nine Hole Peg Test ............................................................................................... 48

Figure 22: Tapis de marche GAIT Rite .................................................................................. 49

Figure 23: Composantes de l'EBP ......................................................................................... 65

Page 7: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

Table des illustrations (tableau)

Tableau 1 : tableau récapitulatif des signes cliniques selon la Fondation suisse de Cardiologie

(Fondation suisse de cardiologie, 2000) ................................................................................ 20

Tableau 2: Mots clés .............................................................................................................. 26

Tableau 3: tableau PICO ....................................................................................................... 27

Tableau 4: Evaluation des ECR selon la grille PEDro ........................................................... 31

Tableau 5: Evaluation des méta-analyse et revues systématique selon la grille AMSTAR-R

(Institut National d’Excellence en Santé et en Services Sociaux, 2015) ............................... 33

Tableau 6 : synthèse des ECR, protocole et étude prospective ............................................ 37

Tableau 7: Synthèse des revues systématiques et méta-analyses ....................................... 40

Tableau 8: Classification des études en fonction du stade d'AVC et du critère d'évaluation 41

Tableau 9: outils de mesure du la fonction motrice du membre supérieur ............................ 46

Tableau 10: Outils de mesure des paramètres spatio-temporels de la marche et de la fonction

motrice des membres inférieurs ............................................................................................. 49

Tableau 11: Résultats bruts du groupe SAR-TT concernant la vitesse, la cadence et la

longueur de pas ..................................................................................................................... 51

Tableau 12: Résultats bruts concernant la longueur de pas, la diminution de l'asymétrie de pas

et la précision du pas ............................................................................................................. 52

Tableau 13: Résultats bruts des différents paramètres de marche ....................................... 52

Tableau 14: Biais des différentes études ............................................................................... 57

Page 8: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

Table des graphiques Graphique 1: Proportion des deux différents type d'AVC selon l'INSERM (2019) ................. 19

Graphique 2: Représentation des différentes modalités d’interventions pour la fonction de la

marche. Comparaison des études selon la durée, des séances, le nombre de séance par

semaine, ainsi que du nombre total de séances. .................................................................. 44

Graphique 3: Représentation des différentes modalités d’interventions pour la fonction motrice

du membre supérieur. Comparaison des études selon la durée, des séances, le nombre de

séance par semaine, ainsi que du nombre total de séances. ................................................ 45

Graphique 4: Résultats bruts des différents critères d'évaluations de la fonction motrice des

membres supérieurs .............................................................................................................. 54

Page 9: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

Index des abréviations

• Alpha-MN : Alpha-Motoneurone

• AMSTAR : A Measurement Tool to Assess Systematic Reviews (Evaluation de la

qualité des revues systématiques)

• ARAT : Action Research Arm Test

• AVC : Accident Vasculaire Cérébral

• BBT : Box and Block Test

• BI: Indice de Barthel

• EBP: Evidence Based Practice

• ECR : Essai Contrôlé Randomisé

• FMA-UE : Fulg-Meyer-Assessment-Upper Extremity

• FMS: Fulg Meyer score

• GS: Gait Speed

• IEB: Instrumental Evaluation of Balance

• IFMK : Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie

• LOC : Locomètre

• MRS : Modified Rankin Score

• MST : Thérapie Soutenue par la Musique

• NHPT : Nine Hole Peg Test

• NMT : Neuromusicothérapie

• OMS : Organisation Mondiale de la Santé

• R-AMSTAR : Revised-AMSTAR (AMSTAR révisée)

• SAR : Stimulation Auditive Rythmique

• SNC : Système Nerveux Central

• WMFT : Wolf Motor Function Test

• 3MWT: 3 Minutes Walk Test

Page 10: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

Table des matières

INTRODUCTION ..................................................................................................................... 1

1 CADRE THEORIQUE ....................................................................................................... 2

1.1 NEURO-ANATOMIE DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL ....................................................... 2 1.1.1 Le cerveau ........................................................................................................... 3 1.1.2 Le cervelet ............................................................................................................ 4 1.1.3 Le tronc cérébral .................................................................................................. 5 1.1.4 La moelle épinière ................................................................................................ 5

1.2 NEUROPHYSIOLOGIE DU MOUVEMENT ............................................................................ 7 1.2.1 Les mécanismes d’apprentissage de l’acte moteur ............................................. 7 1.2.2 Organisation fonctionnelle de la motricité .......................................................... 11

1.3 LES VOIES DESCENDANTES MOTRICES DU SYSTEME NERVEUX CENTRAL ....................... 12 1.3.1 La voie pyramidale ............................................................................................. 13 1.3.2 Le système extra-pyramidal ............................................................................... 16

1.4 NEUROPATHOLOGIE .................................................................................................... 18 1.4.1 Syndrome moteur central ................................................................................... 18

1.5 L’ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL .......................................................................... 19 1.5.1 Etiologie ............................................................................................................. 19 1.5.2 Epidémiologie ..................................................................................................... 20 1.5.3 Facteurs de risques ............................................................................................ 20 1.5.4 Manifestations cliniques ..................................................................................... 20

1.6 PRISE EN SOIN KINESITHERAPIQUE DE LA FONCTION MOTRICE ...................................... 21 1.7 LA MUSICOTHERAPIE ................................................................................................... 22

2 PROBLEMATISATION ................................................................................................... 24

2.1 INTERCONNEXION CORTEX MOTEUR ET VOIES SENSITIVES AFFERENTES. ...................... 24 2.2 QUESTIONNEMENT : DE MUSICOTHERAPIE A NEURO-MUSICOTHERAPIE ......................... 25

3 METHODOLOGIE ........................................................................................................... 26

3.1 MOTS CLEFS .............................................................................................................. 26 3.2 FORMULATION DE LA QUESTION CLINIQUE : TABLEAU PICO ......................................... 26 3.3 BASES DE DONNEES ................................................................................................... 27 3.4 EQUATIONS DE RECHERCHE ........................................................................................ 27

3.4.1 Pubmed .............................................................................................................. 27 3.4.2 PEDro ................................................................................................................. 28 3.4.3 Google Scholar .................................................................................................. 28

Page 11: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

3.4.4 Cochrane ............................................................................................................ 28 3.5 CRITERES D’INCLUSION ET DE NON-INCLUSION ............................................................. 29

4 RESULTATS ................................................................................................................... 30

4.1 LOGIGRAMME PRISMA ................................................................................................. 30 4.2 ÉVALUATION ............................................................................................................... 31

4.2.1 Évaluation des ECR ........................................................................................... 31 4.2.2 Evaluation des revues systématiques et des méta-analyses ............................. 32

4.3 RESULTATS BRUTS ..................................................................................................... 34 4.4 TABLEAUX SYNTHETIQUES DES ETUDES ....................................................................... 34

4.4.1 Synthèse des ECR, protocole et étude prospective. .......................................... 34 4.4.1 Synthèse des revues systématiques et méta-analyses ..................................... 37

5 ANALYSE ....................................................................................................................... 40

5.1 ANALYSE DES INTERVENTIONS ET DE LA POPULATION ................................................... 40 5.1.1 La population choisie ......................................................................................... 40 5.1.2 Le type d’intervention de neuromusicothérapie ................................................. 42 5.1.3 La réalisation de l’intervention ............................................................................ 43 5.1.4 Modalités des interventions ................................................................................ 44

5.2 LES OUTILS D’EVALUATION DES CRITERES D’INTERETS ................................................. 46 5.3 ANALYSE DES RESULTATS DES ETUDES ....................................................................... 50

5.3.1 Analyse des effets sur les paramètres de marche ............................................. 50 5.3.2 Analyse des effets sur la fonction du membre supérieur ................................... 54

5.4 VALIDITE INTERNE DES ARTICLES – BIAIS ..................................................................... 57 5.5 ANALYSE DES REVUES SYSTEMATIQUES ET META-ANALYSES ........................................ 58

6 DISCUSSION .................................................................................................................. 60

6.1 LES LIMITES ET POINTS FORTS DE L’ETUDE .................................................................. 60 6.2 REPETITION, RYTHME ET APPRENTISSAGE MOTEUR ...................................................... 61 6.3 RETROACTION ET APPRENTISSAGE MOTEUR ................................................................ 62 6.4 STIMULI, FEEDBACK AUDITIF ET ADHESION DU PATIENT ................................................. 63 6.5 NEUROMUSICOTHERAPIE ET REEDUCATION DE LA FONCTION MOTRICE CHEZ L’AVC ...... 64 6.6 LES INTERETS EN PRATIQUE POUR LA KINESITHERAPIE ................................................. 64

6.6.1 Pratique basée sur les preuves .......................................................................... 64 6.6.2 Musique et motivation ........................................................................................ 65 6.6.3 Musique et bien-être psychologique .................................................................. 66 6.6.4 La musique autonomiser, notion de patient-acteur ............................................ 67

7 CONCLUSION ................................................................................................................ 68

Page 12: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................. 69

ANNEXE ................................................................................................................................... I

Page 13: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

1

Introduction

On définit les troubles neurologiques par des atteintes du système nerveux central

et du système nerveux périphérique, regroupant un large panel de pathologies touchant

plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde (OMS, 2016).

On retrouve parmi les pathologies les plus fréquentes causant ou pouvant causer

des troubles neurologiques les maladies cérébro-vasculaires incluant les Accidents

Vasculaires Cérébraux (AVC).

Bien souvent, ces troubles neurologiques s’accompagnent d’un déficit de motricité

ainsi que d’une atteinte de la coordination.

La prise en soin kinésithérapique du déficit moteur est principalement sensori-

motrice (HAS, 2012). Tout d’abord motrice car on va pouvoir stimuler et améliorer la

qualité de la commande motrice par le mouvement et le geste. Puis sensitive car certains

moyens de rééducation peuvent faire appel aux sens, notamment par le toucher au

travers de la main du kinésithérapeute ou de l’environnement du patient, mais aussi avec

la vision, par exemple en utilisant un miroir.

En m’interrogeant davantage sur le terme « sensoriel » je me suis demandé si

l’audition pouvait jouer un rôle dans la rééducation motrice. En effet on assiste

aujourd’hui à l’essor d’une nouvelle discipline : la musicothérapie. La musicothérapie a

fait ses preuves dans plusieurs domaines se rattachant à l’état de bien-être global de la

personne. Mais peut-elle avoir des effets bénéfiques sur des résultats thérapeutiques

plus spécifiques ? Est-ce que l’audition peut être un des sens utilisé pour la rééducation ? Existe-il un lien entre le fait de percevoir un son et de créer le mouvement ? Et si oui, est-ce que le fait d’être soumis à un rythme auditif facilite l’apprentissage moteur en conséquence ?

Page 14: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

2

1 Cadre théorique

1.1 Neuro-anatomie du système nerveux central

Le système nerveux central (SNC) est constitué :

- D’une part de l’encéphale comprenant trois entités : le cerveau, le tronc cérébral

en dessous du cerveau, et le cervelet en arrière du tronc cérébral.

- D’autre part de la moelle épinière qui fait suite au tronc cérébral (Braillon,

Georges, 2002).

Le SNC est chargé d’assurer le fonctionnement des différents appareils de

l’organisme par le biais des nerfs crâniens (12 paires de nerfs) et des nerfs rachidiens

(31 paires de nerfs).

L’unité fonctionnelle du SNC est le neurone. Il comprend un corps cellulaire avec

plusieurs prolongements : des dendrites et un axone. Les corps cellulaires représentent

la substance grise, et les prolongements la substance blanche. Généralement, le trajet

de l’influx nerveux se fait des dendrites vers l’axone d’un premier neurone. L’axone de

ce premier neurone est en contact avec les dendrites d’un second neurone formant une

synapse au niveau de laquelle l’information est transmise par des médiateurs chimiques.

Figure 1 : Le système nerveux central selon Braillon (2002)

Page 15: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

3

La figure ci-dessus représente l’anatomie du neurone avec en (1) son corps cellulaire,

en (2) une dendrite, en (3) l’axone, en (4) le noyau cellulaire, en (5) la gaine de myéline,

en (6) des collatérales de l’axone et en (7) la synapse (Tardif, Éric et Doudin, Pierre-

André (éd.), 2016).

1.1.1 Le cerveau

Le cerveau est constitué de deux hémisphères cérébraux reliés entre eux dans

sa partie médiane. Ces deux hémisphères sont eux-mêmes individualisés en lobes par

des sillons plus ou moins profonds à leurs surfaces. Chaque hémisphère contient ainsi

4 lobes : frontal, pariétal, temporal et occipital (Braillon, Georges, 2002).

On retrouve en interne :

- Les cavités ventriculaires

- La substance grise répartie en deux territoires : une fine couche périphérique

formant le cortex cérébral et des formations plus profondes formant les noyaux

gris centraux (qui sont le thalamus, le noyau caudé et le noyau lenticulaire).

- La substance blanche qui comprend d’une part les axones unissant les

hémisphères cérébraux à la moelle, et d’autre part les axones reliant les deux

hémisphères entre eux.

Figure 2 : Anatomie du neurone du SNC

Page 16: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

4

1.1.2 Le cervelet

Le cervelet apparaît comme une petite masse formée de deux hémisphères

latéraux et d’un élément médian appelé le vermis. La surface des hémisphères est

parcourue de sillons permettant d’isoler un certain nombre de lobes : le lobe antérieur

(en violet sur l’image), le lobe postérieur (en vert sur l’image), et le lobe flocculo-nodulaire

formé du nodulus et des deux flocculus (en orange sur l’image) (Braillon, Georges,

2002).

Figure 3 : Anatomie fonctionnelle du cervelet (Betts, J. Gordon et al., 2017)

Le cervelet est divisé en plusieurs unités fonctionnelles : cervelets médian,

intermédiaire, latéral et le lobe flocculo-nodulaire.

Le cervelet médian (cortex du vermis et noyau fastigal) assure le contrôle des

muscles axiaux et des muscles proximaux des membres. Le cervelet intermédiaire (situé

entre les cervelets médian et latéral) contrôle les mouvements volontaires des membres.

Le cervelet latéral (cortex de la partie latérale de l’hémisphère cérébelleux) reçoit surtout

des afférences corticales. Sa fonction est la programmation du mouvement.

Le lobe flocculo-nodulaire reçoit essentiellement des afférences vestibulaires et

assure le contrôle de l’équilibre axial (Vuillier, F., Medeiros de Bustos, É. et Tatu, L.,

2011).

Page 17: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

5

1.1.3 Le tronc cérébral

Le tronc cérébral est situé entre le cerveau en haut, la moelle épinière en bas, et

le cervelet en arrière. Il comprend de bas en haut le bulbe rachidien, la protubérance

annulaire et les pédoncules cérébraux. Au niveau de ces deux pédoncules cérébraux,

naissent les paires de nerfs crâniens, à l’exception des deux premières (nerfs auditif et

olfactif).

La partie postérieure du tronc cérébral est constituée du quatrième ventricule. De

part et d’autre de ce ventricule des cordons nerveux unissent le tronc cérébral au

cervelet (Braillon, Georges, 2002).

1.1.4 La moelle épinière

La moelle épinière fait suite au tronc cérébral. Elle mesure environ 45 centimètres

de long pour un centimètre de diamètre. Elle chemine dans le canal vertébral formé par

les vertèbres, et se termine environ au niveau de la deuxième vertèbre lombaire et

continue vers le bas par un cordon fibreux d’environ 25 centimètres de long, appelé le

filum terminal. Elle contient deux renflements : un à la partie haute (renflement cervical),

et l’autre à la partie basse (renflement lombaire).

Page 18: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

6

Figure 4 : Morphologie externe de la moelle épinière (Outrequin et al., 2020)

Sur une coupe horizontale, on peut voir un sillon médian postérieur (9) avec de

chaque côté un sillon collatéral postérieur (8), et un sillon antérieur (2) avec de part et

d’autre de ce sillon un sillon collatéral antérieur (3). De chaque sillon collatéral sortent

les racines nerveuses antérieures (4) et postérieures (6) (on a de chaque côté 31 racines

antérieures et 31 racines postérieures). Chaque racine postérieure forme un renflement

appelé ganglion spinal (6), puis s’unit à la racine antérieure correspondante formant un

nerf rachidien (5).

Figure 5 : Anatomie de la moelle épinière sur coupe horizontale selon Braillon (2002)

1 2 3 4

5

6

7 8 9 10

11

Page 19: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

7

La moelle épinière est formée d’une partie centrale en forme de H constituée de

substance grise (10), et d’une partie périphérique de substance blanche (11). En son

centre, la moelle épinière contient un canal rempli de liquide céphalo-rachidien appelé

le canal de l’épendyme (1). La substance grise comprend de chaque côté une corne

antérieure, une zone péri-épendymaire et une corne postérieure. Quant à la substance

blanche, elle contient trois cordons : antérieur, latéral et postérieur (Braillon, Georges,

2002).

1.2 Neurophysiologie du mouvement

Il serait intéressant de se demander comment s’élabore le mouvement. Qu’est

ce qui est à l’initiative du mouvement ? Comment s’organise la fonction motrice en

fonction du but qui est à atteindre ?

Figure 6 : Schéma de la planification de l'action selon Bouliac (2014)

La réalisation d’un mouvement volontaire fait appel à des mécanismes

neuronaux complexes, impliquant les structures nerveuses de la motricité fonctionnant

en circuits ou réseaux. On peut parler alors de planification de l’action, résumée dans la

figure 6.

Lors de l’initiation du mouvement, entrent en jeu plusieurs processus internes

sensorimoteurs et cognitivo-comportementaux, dans un contexte motivationnel, et

associés à des programmes moteurs dont le rôle est le rétrocontrôle (ou feedback) grâce

à des indices externes.

1.2.1 Les mécanismes d’apprentissage de l’acte moteur

La motricité est définie par « l’ensemble des fonctions qui assurent les

mouvements » (Rey, Alain, Rey-Debove, Josette et Robert, Paul (éd.), 2014).

Page 20: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

8

L’acte moteur est la résultante de l’association de trois ensembles : le système nerveux,

le système musculosquelettique et le monde extérieur (Massion, Jean, 1997).

Figure 7 : Schéma expliquant le rôle des 3 composantes intervenant dans la réalisation de l'acte moteur

La figure représente les trois partenaires de l’acte moteur avec les flèches indiquant les

interactions entre ces différentes composantes. L’environnement induit des forces

externes (par exemple la gravité) qui sont captées par les neurorécepteurs du système

musculosquelettique. Ces informations sont couplées à des forces internes provenant

des mécanorécepteurs informant in fine un positionnement articulaire. Le système

nerveux est informé de l’état des deux autres systèmes (monde extérieur et

musculosquelettique), puis réajuste en fonction de ces données les composantes

nécessaires à la réalisation de l’action (but ou objectif fixé).

A force d’expérience, les interactions entre ses structures peuvent entraîner des

modifications des liens synaptiques inter-neuronaux, mettant à profit les mécanismes

d’apprentissage dans les différents circuits neuronaux et ainsi diriger le comportement

moteur final (Chéron, G., 2011).

D’après ce constat, on peut se dire que ces interactions pourraient être alors à

l’origine de combinaisons de mouvements illimités, constituant une demande de

ressources considérable pour le traitement de l’information. Pour contrer ces degrés de

liberté, l’organisme a mis en place des stratégies neuromotrices.

Il peut par exemple, selon les théories cognitives du contrôle moteur, mobiliser un

programme moteur stocké dans la mémoire possédant une représentation interne du

mouvement. Dans ce cas-ci, les mouvements seraient réalisés en comparant le geste

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9

effectué à une référence en mémoire perfectionnée par les expériences antérieures

(Adams, Jack A., 1976; Adams, Jack A., 1984).

L’organisme peut aussi utiliser les synergies reliant certains degrés de liberté

entre eux, amenant l’émergence d’une trajectoire. Ce concept fait partie des théories

dynamiques disant que le comportement moteur est conçu comme un phénomène

émergeant d’un réseau de contraintes liées soit à la tâche, soit à l’organisme, soit à

l’environnement (Delignières, Didier, 2008). Ainsi, il n’y a pas besoin de contrer un

certain nombre de degrés de liberté, mais des synergies fonctionnelles spécifiques où

les segments des membres sont momentanément couplés pour la réalisation de la tâche

à effectuer.

Enfin, une autre façon de réduire la complexité de ce système consiste à

hiérarchiser ses instances de contrôle. Cette solution hiérarchique des structures de

contrôle est illustrée par le modèle de Paillard ci-dessous.

Figure 8 : Représentation schématique des niveaux de contrôle de la performance motrice selon Paillard (1982)

Paillard distingue quatre niveaux hiérarchiques d’opérations. Le premier niveau est le

niveau segmentaire ou servo-moteur dont l’unité principale est le muscle. Le second est

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10

ce que Paillart appelle le niveau des « programmes câblés » avec ses circuits de servo-

assistance fonctionnant en boucles de rétroaction proprioceptives. Le troisième niveau

est le niveau des processus adaptatifs (par exemple sensorimoteur) qui assure une

recalibration automatique des programmes câblés. Enfin, le dernier niveau est l’auto-

organisation par les processus cognitifs et les stratégies choisies (Paillard, Jacques,

1982).

Ainsi l’organisme dispose de plusieurs stratégies d’adaptation du mouvement

afin de simplifier la multitude d’interconnexion et donc de comportements moteurs

possibles. Néanmoins, l’organisme doit également s’adapter en fonction des contraintes

extérieures pouvant venir de l’environnement.

Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur le modèle de Bernstein (1967), qui revient à

calculer l’erreur entre le mouvement qui est programmé et celui qui est réellement

exécuté.

`

Dans ce schéma circulaire, nous retrouvons un comparateur (4) qui va comparer une

valeur à atteindre Sw répertoriée dans le système de commande (2), à une valeur

réellement produite Iw. L’élément moteur (1) (ou effecteur) réalise le mouvement en

fonction de paramètres prédéfinis dans le système de commande. Le récepteur (3)

mesure ce qui est réellement produit par le système et adresse cette information au

comparateur (4) qui va calculer l’écart entre ce qui est attendu et ce qui est produit et

adresse cette valeur à l’enregistreur (5). Cet enregistreur informe ensuite le régulateur

Figure 9 : Le contrôle du mouvement selon Bernstein (1967)

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11

des corrections à apporter pour qu’il puisse en conséquence modifier le fonctionnement

de l’effecteur (Bernstein, N., 1967).

Les théories d’Adams et de Bernstein s’appuient sur un contrôle rétroactif («

feedback »), aussi appelé contrôle en boucle fermée, utilisant des récepteurs

périphériques et les informations sensorielles extérieures, permettant de mettre en place

une correction de l’acte moteur.

Il existe également des modèles s’appuyant sur un contrôle en boucle ouverte

(« feedforward ») comme par exemple le modèle de Schmidt de 1975, qui postule que

le système nerveux utiliserait des programmes moteurs déjà organisés à l’avance pour

des mouvements rapides (ou balistiques) (Schmidt, Richard A., 1975). Autrement dit, il

y aurait dans le cerveau des schémas moteurs représentant la forme générale de l’action

qui serait adapté en fonction de la situation.

Dans la pratique, le système nerveux central utilise ces deux modèles. On peut

l’expliquer très facilement à l’aide de l’exemple suivant : lors d’un mouvement de

pointage le système nerveux central exploite le contrôle en boucle ouverte, mais un

contrôle rétroactif permet un ajustement final en augmentant la précision (Le Cavorzin,

Philippe, 2007).

1.2.2 Organisation fonctionnelle de la motricité

Chaque structure nerveuse impliquée dans l’acte moteur répond à une

organisation hiérarchique tout en étant en constante interaction grâce à une organisation

parallèle et à des boucles de rétroaction (Chéron, G., 2011).

La structure principalement représentée au sommet de la pyramide est le cortex

cérébral. On peut diviser le cortex cérébral en aires de projection corticale (Rohkamm,

Reinhard, 2007). L’aire motrice primaire ou cortex moteur primaire (aire 4) est impliquée

dans le contrôle des mouvements fins et distaux. L’aire motrice secondaire (aire 6) se

décompose en deux parties : aire motrice supplémentaire et cortex-prémoteur. Le cortex

pré-moteur, intervenant dans le traitement et la coordination de l’information, jouerait un

rôle important dans la programmation des mouvements requérant une prise

d’information sensorielle. L’aire motrice supplémentaire joue un rôle de contrôle des

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12

mouvements utilisant les deux mains ainsi que des mouvements programmés depuis

longtemps (Vandermeeren, Y. et al., 2003; Le Cavorzin, Philippe, 2007).

En dessous du cortex cérébral, se trouvent des structures sous corticales de

régulation et d’intégration qui sont les noyaux gris centraux, le tronc cérébral et le

cervelet.

Les noyaux gris centraux sont représentés fonctionnellement par le striatum, le pallidum,

les noyaux sous thalamiques et la substance noire. Ces structures sont reliées à la

moelle épinière par des voies motrices descendantes et des voies sensitives

ascendantes permettant de renvoyer aux centres nerveux supérieurs des informations

sur la réalisation de l’acte moteur.

Des motoneurones reçoivent des informations proprioceptives provenant des récepteurs

musculaires (organe tendineux de Golgi et faisceau neuromusculaire), des structures

articulaires, ainsi qu’une commande motrice qui sera alors adaptée à la situation par les

structures supra-spinale via des voies motrices descendantes.

La moelle épinière est donc à la fois un centre de relais pour les commandes en

provenance des centres supérieurs, mais aussi un centre d’intégration pour les

informations sensorielles.

1.3 Les voies descendantes motrices du système nerveux central

Fonctionnellement, on distingue deux grands systèmes moteurs :

- Un système latéral : qui regroupe la voie pyramidale (ou tractus cortico-spinal) et

la voie rubrospinale, impliquées dans la motricité fine distale des membres

Figure 10 : Anatomie fonctionnelle du cortex moteur

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13

- Un système ventromédian formé des voies vestibulo-spinale, tecto-spinale et

réticulo-spinale formant en grande partie le système extrapyramidal, impliqué

dans la motricité posturale.

Figure 11: Coupe de la moelle spinale

1.3.1 La voie pyramidale

Le faisceau pyramidal prend naissance au niveau de l’aire 4 de Brodmann du

cortex, traverse la corona radiata, la capsule interne, et se dirige vers le tronc cérébral

pour se terminer au niveau de la moelle épinière. En 1850, Ludwig Türk donne la

description complète du faisceau pyramidal croisé (Jeannerod, Marc, 2009). En effet, au

niveau de la partie inférieure du bulbe du tronc cérébral, 75% des fibres décussent, c’est-

à-dire croisent la ligne médiane, pour rejoindre le cordon antéro-controlatéral de la

moëlle (Bioulac, B. et al., 2004). La majeure partie des fibres pyramidales font relais

avec un interneurone (ou neurone intermédiaire) au niveau de la moelle spinale,

seulement une minorité de fibres atteignent directement la corne ventrale de la moelle :

on les appelle les alpha-motoneurones (alpha-MN).

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14

La commande motrice est transmise aux muscles striés squelettiques par les

axones moteurs des alpha-MN. Ces motoneurones innervent les fibres musculaires ;

leur association constitue une unité fonctionnelle : l'unité motrice qui regroupe un alpha-

MN et toutes les fibres musculaires sous sa dépendance.

Figure 13 : Schématisation de l'unité motrice

Figure 12 : la voie pyramidale selon Le Carvozin (2007)

Page 27: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

15

L’unité motrice regroupe l’ensemble des fibres musculaires innervées par le

même motoneurone. Les unités motrices sont regroupées en fonction de leurs propriétés

structurales et fonctionnelles (contraction, composition enzymatique et résistance à la

fatigue). Deux types de fibres ont pu être identifiés : les fibres lentes (type I) qui

présentent une vitesse de conduction lente et une résistance élevée à la fatigue, et les

fibres rapide (type II) qui produisent un niveau de force important mais qui se fatiguent

rapidement (Hug, François, 2018). Les unités motrices sont recrutées de manière

ordonnée suivant le principe « de taille » de Henneman (Henneman, E., 1957). Ce

principe admet que le recrutement des motoneurones se fait en fonction de leur diamètre

et de leur excitabilité. Par conséquent, ce sont les unités motrices lentes (plus petites et

plus excitables) qui sont mises en jeu avant les unités motrices rapides (diamètre plus

élevé) (Hug, François, 2018).

En 1870, en plus de la découverte du cortex moteur, on démontre que la réponse

sera différente en fonction de la localisation de la stimulation, on parle alors

d’organisation topographique de la réponse, ou encore de somatotopie (Jeannerod,

Marc, 2009). Cette organisation est décrite en 1937 par Penfield et schématisée par son

homonculus (Penfield, Wilder et Boldrey, Edwin, 1937).

Figure 14: Carte somatotopique du cortex moteur primaire selon Penfield et Rasmussen (1950)(Schott, G.D., 1993)

En effet les fibres cortico-spinales provenant de la partie médiane sont impliquées dans

la motricité des membres inférieurs jusqu’au plexus lombaire. En ce qui concerne le

versant controlatéral, il est à l’origine, dans son segment supérieur, de la motricité des

membres supérieurs et se termine au niveau du plexus cervical. Les fibres qui naissent

dans le segment inférieur de la portion latérale sont liées à la motricité cervico-faciale,

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16

s’articulant avec les noyaux moteurs des nerfs crâniens qui naissent dans le tronc

cérébral.

D’autre part, le neurologue John Hughlings découvre que la représentation du

corps est proportionnelle de telle façon que les parties les plus importantes

fonctionnellement sont les plus étendues, ou autrement dit, la substance grise corticale

ne varie pas en fonction de la taille du muscle de la région du corps mais en fonction du

nombre de mouvements effectués par partie.

En effet, une étude réalisée sur 69 espèces de mammifères et utilisant un indice de

dextérité digitale a montré que celui-ci est corrélé avec la densité des terminaisons

cortico-spinales dans les cornes antérieures de la moëlle (Heffner, Rickye et Masterton,

Bruce, 1975). Le système pyramidal est donc impliqué dans la motricité des

mouvements très différenciés, notamment l’activité motrice volontaire des mouvements

fins des doigts (Recondo, Jean de, 1997).

L’autre voie motrice faisant partie du système latéral avec le système pyramidal

est la voie rubro-spinale. Ce tractus croise la ligne médiane juste après le noyau rouge

pour faire relais avec des motoneurones via des interneurones. La voie rubro-spinale

intervient essentiellement en activant les muscles fléchisseurs et en inhibant les muscles

extenseurs (Rohkamm, Reinhard, 2007).

1.3.2 Le système extra-pyramidal

Le système extrapyramidal prend naissance au niveau des aires 6,8,1-2,3-5 et 22

de Brodmann. Il regroupe les connexions cortico-ponto-cérébelleuses, ainsi que les

voies qui se dirigent du cortex vers les noyaux gris centraux et le tronc cérébral.

(Rohkamm, Reinhard, 2007). Rappelons que les noyaux gris centraux sont formés :

- Du striatum

- Du pallidum

- Du thalamus moteur

- De certaines formations sous-thalamiques tels que le noyau sous thalamique et

le locus niger (ou susbstance noire, composé de la pars reticulata et de la pars

compacta fonctionnellement séparées) (Recondo, Jean de, 1997).

Page 29: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

17

Le rôle fonctionnel des noyaux gris centraux concerne globalement la

programmation motrice et classiquement en priorité celle des mouvements réalisés en

boucle ouverte, où la programmation motrice fait appel à des schémas internes stockés

(cf modèle d’Adams). Ainsi, à partir de schémas moteurs pré-intégrés dans le striatum,

le pallidum adresse au cortex, via le thalamus, la commande des mouvements

proximaux automatiques accompagnant le mouvement volontaire.

Les noyaux gris centraux fonctionnent comme une boucle de rétroaction positive

sur le cortex cérébral dans la boucle cortico-striato-pallido-thalamo-corticale. Le cortex

envoie des projections excitatrices vers les différentes régions du striatum qui lui-même

va envoyer des projections inhibitrices sur le pallidum. Ceci va empêcher le pallidum

d’inhiber le thalamus, qui va donc envoyer des projections excitatrices sur le cortex

cérébral. La voie de sortie est représentée par la voie motrice descendante pyramidale

(Tardif, Éric et Doudin, Pierre-André (éd.), 2016).

Figure 15: Organisation fonctionnelle des noyaux gris centraux, selon Le Cavorzin (2007)

Page 30: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

18

Il existe d’autres boucles de régulation :

- La boucle nigro-striée qui contrôle l'activité du striatum ;

- La boucle pallido-luysienne (circuit pallido-sous thalamo-pallidal) permet un

contrôle de l'activité du pallidum, le noyau sous thalamique recevant des

projections corticales directes.

On rajoute à ces deux boucles des projections du pallidum sur la substance noire, les

noyaux moteurs du tronc cérébral. Ces formations sont à l'origine des voies

extrapyramidales qui contrôlent le tonus postural et participent à la motricité des

membres.

1.4 Neuropathologie

1.4.1 Syndrome moteur central

1.4.1.1 Syndrome pyramidal

Le syndrome pyramidal correspond à « l’ensemble des symptômes et signes

résultant de l’atteinte de la voie cortico-spinale (faisceaux pyramidal), support de la

commande motrice volontaire » (Rohkamm, Reinhard, 2007).

L’atteinte de la voie pyramidale se caractérise par l’association de signes déficitaires

(perturbation de la commande motrice, paralysie) et de signes de spasticité avec une

libération d’activités réflexes. Les réflexes ostéo-tendineux et cutanés sont abolis, mais

l’existence du signe de Babinski (flexion dorsale de cheville et extension du gros orteil

produite par la stimulation de la partie externe de la plante du pied) (Barraquer-Bordas,

L., 1998) permet d’affirmer l’origine centrale (Recondo, Jean de, 1997).

Les différentes formes topographiques en fonction de la localisation de la lésion de la

voie pyramidale sont présentées en annexe I (Farge et Deranlot, 2018).

1.4.1.2 Syndrome extrapyramidal

L’atteinte du système extrapyramidal correspond à une lésion des noyaux gris

centraux. La destruction des cellules pigmentées dans la boucle nigro-striée est le

principal mécanisme des syndromes extrapyramidaux. Il en résulte une perturbation de

l’activité des neurones dopaminergiques par une diminution de la synthèse de

dopamine, troublant ainsi la régulation des mouvements volontaires.

Page 31: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

19

Le syndrome parkinsonien est la forme clinique la plus courante des syndromes

extrapyramidaux, et se caractérise par la triade parkinsonienne constituée d’un

tremblement de repos, d’une hypertonie spastique et d’une akinésie.

On peut retrouver d’autres signes à l’examen clinique, dans des proportions variables,

affectant la motricité et la posture tels que : les anomalies de la statique et de la marche,

une atteinte de la musculature bucco-phonatoire, l’atteinte de l’écriture, des troubles

cognitifs, un syndrome dépressif (Recondo, Jean de, 1997).

1.5 L’Accident Vasculaire Cérébral

Selon l’INSERM (2019), l’accident vasculaire cérébral (AVC) correspond soit à

l’obstruction, soit à la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau, entraînant un arrêt

de la circulation sanguine dans une du cerveau, provoquant des lésions du cortex

cérébral, pouvant affecter à terme les voies motrices.

1.5.1 Etiologie

Il existe deux types d’AVC : les infarctus cérébraux (ou AVC ischémique) et les

AVC d’origine hémorragique.

Chez l’adulte, dans 80% des cas, il s’agit d’un accident ischémique avec l’occlusion

d’une artère par un caillot sanguin (thrombus) qui réduit la lumière de l’artère et empêche

le sang de circuler, et donc d’oxygéner le cerveau. Les 20% restant constituent donc les

AVC d’origine hémorragique, que l’on peut diviser en hémorragies cérébrales (15%) et

hémorragie méningée (5%). L’AVC hémorragique est la conséquence de la rupture d’un

vaisseau et est globalement plus grave que les accidents ischémiques avec une

mortalité de 40 % à la phase aiguë (Bezanson, 2016; INSERM, 2019).

Graphique 1: Proportion des deux différents type d'AVC selon l'INSERM (2019)

Page 32: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

20

1.5.2 Epidémiologie

En France, il y a un cas d’AVC toutes les 4 minutes, soit environ 140 000

nouveaux cas par an. L’AVC représente la première cause de handicap physique chez

l’adulte, ainsi que la deuxième cause de démence. Il constitue également la deuxième

cause de mortalité avec 20% de personnes qui décèdent dans l’année suivant l’AVC.

L’âge moyen de survenue est de 74 ans, bien que 25% des patients aient moins de 65

ans et 10% moins de 45 ans (HAS, 2016; INSERM, 2019).

1.5.3 Facteurs de risques

La fréquence des AVC augmente avec le vieillissement du système artériel et du

cerveau. Il existe de nombreux facteurs de risque à l’origine du vieillissement prématuré

du système artériel dont les plus importants sont l’hypertension artérielle, le tabagisme,

le diabète, l’obésité, l’hypercholestérolémie, la sédentarité, la contraception orale, les

malformations artérielles, les traitements anticoagulants (HAS, 2014; Bezanson, 2016;

INSERM, 2019).

1.5.4 Manifestations cliniques

Les signes d’un AVC sont très variables, en lien avec sa cause, selon l’ampleur

de l’ischémie ou de l’hémorragie, mais aussi de la localisation de l’atteinte (HAS, 2009).

Lésion hémisphérique gauche Lésion hémisphérique droite

Aphasie - Non fluente (de broca) - Fluente (de Wernicke) - Aphasie de conduction

Agraphie Alexie

- Anosognosie - Héminégligence corporelle

spatiale et négligence spatiale unilatérale

- Troubles mnésiques et troubles de l’affect et de l’humeur - Baisse de vigilance, somnolence - Dysarthrie - Apraxie - Hémianopsie Latérale Homonyme (HLH), déficit monoculaire, déficits

homonymes, quadranopsies homonymes - Troubles sensitivo-moteurs

Tableau 1 : tableau récapitulatif des signes cliniques selon la Fondation suisse de Cardiologie (Fondation suisse de cardiologie, 2000)

Page 33: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

21

Les paralysies et les troubles de la sensibilité (anesthésie, hypoesthésie)

surviennent lors des lésions du cortex, des voies cortico-spinales et des voies sensitives

afférentes du côté opposé. Comme vu précédemment, la localisation et la gravité de ces

troubles dépendent de la région corticale qui a été touché.

Un autre signe, si ce n’est le plus fréquent, est le syndrome pyramidal, où la commande

motrice est perturbée et s’accompagne d’une hémiplégie controlatérale, d’un déficit

moteur, de syncinésies, ou encore d’hypo-extensibilité controlatérales à la lésion (Mattle,

H., 2000).

Une lésion hémisphérique cérébelleuse ou des voies cérébelleuses du tronc cérébral

peut causer des troubles de la coordination, une ataxie des extrémités et à la marche.

1.6 Prise en soin kinésithérapique de la fonction motrice

Figure 16: Modèle hypothétique de récupération après un accident vasculaire cérébral avec calendrier des stratégies d'intervention selon Langhorne (Langhorne, Peter, Coupar, Fiona et al., 2009)

Page 34: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

22

La récupération motrice après un AVC se divise en trois phases. Ces différentes

phases sont les phase aiguë (J0 à J 15), subaigüe (J 15 à 6 mois) et chronique (6 mois

et plus). Elles se caractérisent par une approche médicale et kinésithérapique différente

ainsi qu’un pronostic de récupération qui évolue en fonction de ces phases et de la

qualité de la rééducation.

En 2012, la Haute Autorité de Santé donne les recommandations concernant la

rééducation de la fonction motrice des patients ayant fait un accident vasculaire cérébral

(Haute autorité de Santé, 2012).

D’après la HAS, il est important de commencer la rééducation le plus tôt possible, ne

pas se limiter à une seule approche (grade AE).

De plus, à la phase aigüe de l’AVC, chez le patient ne présentant pas d’activité

motrice, il est recommandé de stimuler la fonction sensitive (garde AE) bien que l’état

actuel des connaissances ne permette pas de conclure que la rééducation de la

sensibilité influe sur la récupération et la qualité de la fonction motrice des AVC.

À la phase sub-aiguë de l’AVC, la rééducation par tâche orientée de la marche est

recommandée (Grade B).

Enfin, à la phase chronique, la rééducation par tâche orientée de la marche est

recommandée (Grade B), mais son intérêt dans la rééducation motrice du membre

supérieur n’a pas encore été démontré.

L’efficacité reste à montrer pour :

- La répétition de tâches pour le membre supérieur à la phase chronique de l’AVC.

- La répétition de tâches à la phase aigüe de l’AVC sur la fonction motrice.

Le concept de répétition de la tâche fait donc partie des techniques de prise en soin d’un

patient ayant eu un AVC. De plus, les recommandations préconisent une stimulation

sensorielle sensitive, qu’en est-il d’une stimulation sensorielle auditive ?

1.7 La musicothérapie

La musicothérapie fait partie de ce que l’on appelle les art-thérapies. Elle existe

depuis l’Antiquité et est pratiquée dans toutes les cultures. En France, depuis les années

1970, la musicothérapie s’est largement développée, partant du milieu associatif, puis

des structures psycho-éducatives et psycho-sociales, pour avoir sa place de nos jours

Page 35: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

23

dans de nombreux établissements de soins et de santé. Un des premiers

développements de la musicothérapie a été réalisé dans le domaine psychiatrique vers

la deuxième moitié du XIXème siècle. Vers 1950, la musicothérapie a suscité l’intérêt

d’une reconnaissance scientifique, s’en est alors suivi la création de diplômes et la mise

en place de méthodes expérimentales dans un but de validation de la pratique (Lecourt,

E., 2011).

La musicothérapie est un processus relationnel reliant trois pôles définis par : le

patient, le thérapeute et la musique qui joue un rôle central (Dupont, Judith, 2010).

Selon le Centre International de la Musicothérapie, la musicothérapie est « l’utilisation

de la musique et du son dans un but thérapeutique pour accompagner, soulager,

améliorer ou maintenir l’état physique et/ou émotionnel du patient. ». Dans cette

discipline, la musique est utilisée comme un support psychothérapeutique ou rééducatif,

ne demandant au patient aucune prédisposition musicale pour commencer une thérapie

(del Alamo, Simona, 2013).

Il existe deux approches :

- La musicothérapie réceptive : le patient est passif et écoute un programme

sonore dans un but de stimuler l’imagination et d’augmenter les performances

mnésiques, mais aussi de se recentrer sur soi-même et d’explorer ses émotions.

- La musicothérapie active : elle est davantage centrée sur la production de son

que ce soit avec des instruments ou simplement avec la voix. Elle facilite et

favorise l’expression de soi en valorisant l’improvisation instrumentale et/ou

gestuelle, la composition de chansons, ou encore l’exécution de mouvements au

rythme de la musique (Centre International de musicothérapie, 1968) (del Alamo,

Simona, 2013).

La musicothérapie induit des effets bénéfiques dans de nombreuses fonctions : humeur,

anxiété, douleur, qualité du sommeil, état social et état comportemental. Toutes ces

fonctions se rattachent à l’aspect cognitif de la personne. Qu’en est-il pour la fonction

motrice ?

Page 36: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

24

2 Problématisation

2.1 Interconnexion cortex moteur et voies sensitives afférentes.

Vers le début des années 1800, les chercheurs ont commencé à faire la

distinction entre nerfs moteurs et nerfs sensitifs. Néanmoins, en plus d’être en étroite

relation avec les structures sous corticales, le cortex moteur primaire fait partie d’un

ensemble d’aires interconnectées, dont le cortex sensitif (Jeannerod, Marc, 2009).

L’importance du système auditif dans le contrôle moteur est très peu pris en

compte dans la théorie de recherche du contrôle moteur. Cependant, Pieter-jan Maes

ainsi que Michael H. Thaut affirment un lien causal entre la reconnaissance auditive et

l’exécution du mouvement (Maes, Pieter-Jan et al., 2014; Thaut, Michael et al., 2015).

En effet, il a été démontré que les signaux auditifs rythmiques entraînent une réponse

motrice. Ce phénomène s’explique par la propriété du rythme à créer des références

internes permettant d’initier et de réguler le mouvement (les modèles internes permettent

aux affluences sensorielles perçues d’être transférées dans les commandes motrices

correspondantes).

D’un point de vue physiologique, le système auditif émet de nombreuses

collatérales vers les centres moteurs de la moelle, le tronc cérébral, la corticale et la

sous-corticale notamment par le système réticulo-spinal. Cette implication des voies

réticulo-spinales dans la commande motrice confirme que les signaux sonores

rythmiques peuvent stimuler et dynamiser l’activation musculaire.

Figure 17: modèle explicatif de l'implication du système auditif dans le système moteur

Rythme auditif

(message afférent

sensoriel)

Neurone auditif

Neurones moteurs

Système moteur

Cortex moteur

Collatérales (voies

réticulo-spinales)

Page 37: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

25

2.2 Questionnement : de musicothérapie à neuro-musicothérapie

Ce mémoire vise à déterminer si les études sont en faveur d’une rééducation

motrice incluant un rythme auditif (que ce soit produire un son en suivant un rythme ou

réaliser un mouvement en suivant un rythme sonore) chez des patients après un

Accident Vasculaire Cérébral.

A travers la revue de la littérature, nous avons pu expliquer la neuro-anatomie ainsi que

la neurophysiologie du système nerveux central dans la commande motrice, et de

manière plus précise les structures impliquées. Ces notions de base nous permettent de

comprendre et d’argumenter la physiopathologie d’une atteinte nerveuse centrale, telle

que celle qui est retrouvée dans l’AVC.

Le rôle de la musicothérapie a évolué dans un contexte thérapeutique depuis les

années 1990, notamment avec l’essor de la recherche des liens entre la musique et les

fonctions cérébrales, on nomme cette discipline la neuromusicothérapie (NMT).

M.Thaut (2019) définit dans un premier temps les règles élémentaires pour

concevoir des stratégies thérapeutiques en rééducation motrice. Parmi ces règles

élémentaires nous retrouvons : la rétroaction, l’orientation vers la tâche, l’apprentissage

actif, la validité écologique, l’adaptation, la motivation et la répétition. La neuro-

musicothérapie se décompose en plusieurs concepts Le premier concept est la

Stimulation Auditive Rythmique (SAR) où la musique est utilisée dans un contexte neuro-

pathologique pour le traitement des déficits de motricité. L’idée de base du traitement

par RAS est qu’un signal sensoriel auditif et répétitif peut entraîner et faciliter les

mouvements rythmiques. Le deuxième concept est la thérapie assistée par la musique

(MST) où cette fois-ci on utilise un instrument pour produire des sons de manière

répétitive (Thaut, Lioba, Grand, Maël et Hoemberg, Volker, 2019)

En ce qui concerne la rééducation de la fonction motrice en masso-

kinésithérapie, les dernières recommandations de la HAS sorties en 2012 conseillent

une stimulation précoce des fonctions sensitives précoce. La thérapie par répétition du

geste est également recommandée pour plusieurs aspects de la fonction motrice, bien

qu’elle reste encore à être démontrée à la phase chronique pour la fonction du membre

supérieur.

Ainsi, en prenant en compte les différentes composantes de notre questionnement,

nous pouvons arriver à la problématique suivante : La neuro-musicothérapie (NMT) peut-elle être un outil thérapeutique pour la rééducation de la fonction motrice chez le patient ayant fait un AVC ?

Page 38: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

26

3 Méthodologie

3.1 Mots clefs

Anglais Français

Music therapy, stroke, motor function,

music-supported therapy, music based

movement, music motor feedback,

walking patterns

Musicothérapie, accident vasculaire

cérébral, fonction motrice, rétrocontrôle

auditif, feedback auditif

Tableau 2: Mots clés

3.2 Formulation de la question clinique : Tableau PICO

L’outil PICO est l’outil le plus connu permettant de formuler une question clinique. Les

acronymes de ce modèle se traduit de la manière suivante :

- P (population/patient/problème) : Cet item montre quelle est la population choisie

avec ses caractéristiques les plus importantes.

- I (intervention) : représente l’élément que l’on souhaite évaluer.

- C (comparateur) : permet de comparer l’intervention.

- O (outcome ou critère d’évaluation) : Ces critères permettent de comparer

l’intervention et le comparateur et sont évalués grâce à des indicateurs de suivi

(comme par exemple des tests). (Pallot, Adrien, 2019)

Mot anglais Mesh Mot français Mesh Synonyme anglais Synonyme français

P Stroke,

cerebrovascular

accident

Accident vasculaire

cérébral, AVC

Brain vascular

accident, cerebral

stroke, hemiplegia

Accident cérébro-

vasculaire,

accident

ischémique

cérébral

I Music therapy,

periodicity,

rhythm,

Musicothérapie,

périodicité, rythme,

stimulation

acoustique

Rhythmicity,

auditory stimulation

Thérapie par la

musique,

rythmicité,

stimulation auditive

Page 39: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

27

Tableau 3: tableau PICO

3.3 Bases de données

Les bases de données utilisées pour la recherche d’articles sont Pubmed, Google Scholar et Cochrane et PEDro.

3.4 Equations de recherche

3.4.1 Pubmed

((((((((((((stroke[MeSH Terms]) OR stroke[Text Word]) OR cerebrovascular

accident[MeSH Terms]) OR cerebrovascular accident[Text Word]) OR brain vascular

accident[MeSH Terms]) OR brain vascular accident[Text Word]) OR cerebral

stroke[MeSH Terms]) OR cerebral stroke[Text Word]) OR hemiplegia[MeSH Terms]) OR

hemiplegia[Text Word])) AND ((((((((((((music therapy[MeSH Terms]) OR music

therapy[Text Word]) OR periodicity[MeSH Terms]) OR periodicity[Text Word]) OR

rhythm[Text Word]) OR acoustic stimulation[MeSH Terms]) OR acoustic stimulation[Text

Word]) OR rhythmicity[MeSH Terms]) OR rhythmicity[Text Word]) OR music-supported

therapy[Text Word]) OR music based movement[Text Word]) OR music motor

feedback[Text Word])) AND ((((((((((((((((movement[Text Word]) OR coordination[Text

Word]) OR coordination impairment[MeSH Terms]) OR coordination impairment[Text

Word]) OR walking[MeSH Terms]) OR walking[Text Word]) OR walking patterns[Text

Word]) OR motion[MeSH Terms]) OR motion[Text Word]) OR locomotion[MeSH Terms])

acoustic

stimulation,

C Experimental and

control group

Groupe contrôle et

intervention

Comparison music

therapy and other

intervention

Comparaison

neuro-

musicothérapie et

autre intervention

O Movement,

Coordination

impairment,

walking

Mouvement,

Fonction motrice,

déficit de

coordination,

marche à pied

Motion, locomotion,

Psychomotor

performance,

ambulation,

walking, gait

Locomotion,

Performance

psychomotrice,

déambulation

Page 40: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

28

OR locomotion[Text Word]) OR psychomotor performance[MeSH Terms]) OR

psychomotor performance[Text Word]) OR ambulation[MeSH Terms]) OR

ambulation[Text Word]) OR gait[Text Word]).

En ajoutant à cette équation de recherche le critère “date de publication d’au plus 10

ans”, nous arrivons à 260 articles.

3.4.2 PEDro

Sur la base de données PEDro, nous avons effectué une recherche simple qui est la

suivante: “music AND stroke”. Nous avons 16 résultats. Un article était indisponible :

ALA-RUONA, E. Active music therapy for post-stroke recovery. Current Clinical Trials

(ISRCTN03493594). Retrieved from http://www. controlled-trials.

com/ISRCTN03493594, 2009.

3.4.3 Google Scholar

L’équation de recherche est la suivante : "music therapy" and "stroke" and "motor

function" and "rehabilitation" de 2016 à 2020 nous avons 539 résultats. Néanmoins, nous

nous arrêtons à la page 5 et retiendrons pour le moment 50 articles, la pertinence des

articles diminuant au fil des pages.

3.4.4 Cochrane

Avec l’équation de recherche “music therapy and stroke”, nous avons 200 résultats avec

50 revues Cochrane et 150 essais cliniques.

Page 41: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

29

3.5 Critères d’inclusion et de non-inclusion

Figure 18: Critères d'inclusion et de non-inclusion

Les articles évalueront l’efficacité de la neuro-musicothérapie dans la prise en

charge motrice de l’AVC. Il est donc plus pertinent de sélectionner des études contrôlées

randomisées (ECR), des revues systématiques, ainsi que des méta-analyses, puisqu’ils

permettent de comparer une méthode définie, ici la neuro-musicothérapie, à une autre.

La population devra avoir été victime d’un AVC, quelle que soit la phase de récupération,

avec un déficit de la fonction motrice du membre supérieur ou de la marche. Elle devra

également ne pas avoir de déficits cognitifs impactant la compréhension des consignes

de l’exercice.

En ce qui concerne l’intervention, sont exclus les articles utilisant d’autres méthodes

utilisant la musique que dans la neuro-musicothérapie (par exemple écouter de la

musique ou danser).

De plus les articles ne doivent pas être trop anciens, c’est pour cela que sont inclus

uniquement les articles d’après 2011. D’autre part, les articles avec un score PEDro

inférieur à 5 sont exclus.

choix des articles

critères d'inclusion

Date de publication l'article: entre 2010 et 2020

Types: revue systématique, ECR, méta-analyse (à prioriser)

Patient ayant subi un AVC

critères de non inclusion

Score PEDro < 5

Une autre méthode d'utilisation de la musique que dans la

NMT

Patients avec des troubles cognitifs

Page 42: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

30

4 Résultats

La sélection d’article pour cette revue systématique a été réalisée à l’aide du site

internet Covidence. Il s’agit d’un outil facilitant extraction de données et la synthèse des

données probantes.

La sélection des articles et l’extraction des données ont été réalisées par une seule

personne car le sujet n’a pas été exploité par un autre étudiant.

4.1 Logigramme Prisma

Figure 19: Logigramme Prisma

La première étape a été de supprimer les doublons voire les triplons, ce qui a

permis d’enlever 51 articles. Suite à la lecture du titre des 475 études restantes, 380 ont

été enlevées car soit le titre ne présentait aucuns mots clefs, soit il ne répondait pas du

tout à la problématique. Enfin, 79 études ont été retirées suite à la lecture de leur résumé

pour les raisons indiquées dans le logigramme ci-dessus : langue non maîtrisée,

population non conforme (exemple : hémiplégie infantile, autres pathologies du système

nerveux central), article non disponible, design non conforme, critères d’intérêts non

Page 43: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

31

conformes (exemple : le bien être, qualité de vie), ou encore la même étude mais plus

récente. Au final, il nous reste 16 études à évaluer.

4.2 Évaluation

4.2.1 Évaluation des ECR

L’échelle PEDro permet d’identifier les essais cliniques potentiellement ou

réellement randomisés susceptibles d’avoir une bonne validité interne. La validité interne

est un indicateur qui permet au chercheur d’évaluer la certitude/fiabilité d’une étude. Par

exemple, une validité élevée indique que la ou les conclusions de l’étude analysée

s’avèrent très fiables. Cette échelle permet aussi de savoir si l’étude contient

suffisamment d’informations statistiques pour interpréter correctement les résultats. Le

premier critère de l’échelle est retenu dans l’échelle PEDro mais n’est pas retenu pour

comptabiliser le score final (Pallot, Adrien, 2019).

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Total

(Cha, Yuri et al.,

2014) oui oui oui oui non non non oui oui oui oui 7/10

(Mainka, Stefan et

al., 2018) oui oui oui oui non non oui non non oui oui 6/10

(Muto, Takeshi et

al., 2012) oui oui non oui non non non oui oui oui oui 6/10

(Nikmaram, Nikou et

al., 2019) oui oui non oui non non non oui oui oui oui 6/10

(Scholz, Daniel S. et

al., 2016) oui oui non oui non non non oui oui oui oui 6/10

(Suh, Jee Hyun et

al., 2014) non oui oui oui non non non oui non oui oui 6/10

(Tong, Yanna et al.,

2015) oui oui oui oui non non non oui oui oui oui 7/10

(Shin, Jin et al.,

2017) oui oui oui oui non non non oui oui oui oui 7/10

Tableau 4: Evaluation des ECR selon la grille PEDro

Page 44: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

32

Légende :

1. Critère d’éligibilité 7. Évaluateur en aveugle

2. Répartition aléatoire 8. Suivi adéquat

3. Assignation secrète 9. Intention de traiter l’analyse

4. Similarité de base 10. Comparaison statistiques intergroupes

5. Sujets aveugles 11. Estimation des effets de variabilité

6. Thérapeutes en aveugles

4.2.2 Evaluation des revues systématiques et des méta-analyses

La grille AMSTAR, (A MeaSurement Tool Assess systematic Reviews), créée en

2007, est une grille d’analyse recommandée par les sociétés savantes internationales

pour l’analyse critique des méta-analyses (Delafontaine, Arnaud et al., 2019). En effet

cette grille est un outil unidimensionnel confirmé, avec une excellente cohérence interne

(Brosseau, Lucie et al., 2017). Elle comprend 11 items portant sur l’objectif de la revue,

la stratégie de recherche documentaire, le processus de sélection des études, les

caractéristiques des études retenues, l’évaluation de la qualité des études, la

méthodologie employée pour la synthèse des résultats (HAS, 2014). Cependant, la grille

AMSTAR n’est pas une échelle d’évaluation aboutissant à un score, mais plutôt une

sorte de « check-list » permettant de savoir si la revue systématique remplit tel ou tel

critère. Pour obtenir des cotations, il faut utiliser ses variantes telle que la AMSTAR

révisée (aussi appelée AMSTAR-R). Une étude comparant la qualité méthodologique

des deux échelles affirme que les outils AMTAR et AMSTAR-R sont de qualité

comparable (Dosenovic, Svjetlana et al., 2018).

Ainsi AMSTAR-R reprend les 11 items de la grille AMSTAR, mais cette fois-ci un score

de 1 à 4 est attribué en fonction des critères de chaque item. La somme des scores

constitue le score de qualité global de la revue systématique. Le score maximal est de

44.

Les revues systématiques retenues sont au nombre de trois (Magee, Wendy L.

et al., 2017) ; (Moumdjian, Lousin et al., 2017) et (Sihvonen, Aleksi J. et al., 2017). Nous

noterons ces revues respectivement de 1 à 3. De plus, trois articles sont des revues

systématiques-méta-analyses (Šuriņa, Sanita et al., 2019) ; (Zhang, Yingshi et al.,

2016) et (Yoo, Ga Eul et al., 2016), que nous chiffrerons respectivement de 4 à 6.

Page 45: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

33

Article (n°)

Items

1 2 3 4 5 6

1. Un plan de recherche établi a priori est-il fourni ? 3 3 3 3 4 3

2. La sélection des études et l’extraction des données

ont-ils été confiés à au moins deux personnes ?

4 1 2 1

4 1

3. La recherche documentaire est-elle exhaustive ? 4 2 2 3 2 4

4. La nature de la publication (littérature grise, par

exemple), était-elle un critère d’inclusion ?

3 2 1 3 1 1

5. Une liste des études (incluses et exclues) est-elle

fournie ?

4 2 2 1 2 2

6. Les caractéristiques des études incluses sont-elles

indiquées ?

4 4 4 4 4 4

7. La qualité scientifique des études incluses a-t-elle

été évaluée et consignée ?

3 4 2 3 4 4

8. La qualité scientifique des études incluses dans la

revue a-t-elle été utilisée adéquatement dans la

formulation des conclusions ?

3 2 2 2 2 3

9. Les méthodes utilisées pour combiner les résultats

des études sont-elles appropriées ?

4 1 1 4 4 4

10. La probabilité d’un biais de publication a-t-elle été

évaluée ?

3 1 1 1 2 1

11. Les conflits d’intérêts ont-ils été déclarés ? 3 2 3 2 2 3

Score 38 24 23 27 31 30

Tableau 5: Evaluation des méta-analyse et revues systématique selon la grille AMSTAR-R (Institut National d’Excellence en Santé et en Services Sociaux, 2015)

Page 46: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

34

L’étude réalisée par Morichon et Pallot a classé, selon une échelle ordinale, les scores

possibles de la grille RAMSTAR en quartile (Morichon, Aurélie et Pallot, Adrien, 2014):

• 1er quartile de 11 à 18 : qualité méthodologique insuffisante,

• 2ème quartile de 19 à 27 : qualité méthodologique faible,

• 3ème quartile de 28 à 35 : qualité méthodologique moyenne,

• 4ème quartile de 36 à 44 : qualité méthodologique bonne.

4.3 Résultats bruts

Les articles sélectionnés sont principalement des ECR ainsi que des méta-

analyses d’essais comparatifs randomisés. Ce choix s’explique par la qualité des

articles. En effet ces études présentent un niveau de preuve scientifique élevé,

permettant de renforcer la pertinence scientifique de cette revue de la littérature.

En résumé, 6 méta-analyses et revues systématiques, 8 ECR, une étude d’intervention

prospective randomisée et un protocole.

4.4 Tableaux synthétiques des études

4.4.1 Synthèse des ECR, protocole et étude prospective.

Étude Participant Intervention Résultats

n(Cha, Yuri et al., 2014)

N=20 ECR

Groupe intervention (GI) (n=10) : entraînement intensif à la marche avec stimulation auditive rythmique (SAR).

Groupe contrôle (GC) : entraînement intensif à la marche.

Intervention de 6 semaines (30 min/jour, 5 jours/semaine)

La vitesse de marche, la cadence, la longueur de foulée du côté atteint et la période de double appui du côté atteint se sont améliorées de manière significative dans les deux groupes, avec cependant de meilleurs résultats pour le groupe intervention.

(p < 0,05).

n(Mainka, Stefan et al., 2018)

N=35

ECR

Intervention à 3 bras :

Groupe RAS-TT : tapis de marche + SAR

Le fast gait speed test montre une amélioration significative de la vitesse de pas et de la cadence pour le groupe RAS-TT par rapport aux groupes TT et NDT (p ≤ 0,001).

Page 47: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

35

Groupe TT : tapis de marche

Groupe NDT : approche Bobath = groupe contrôle

Intervention de 4 semaines, 5 séances par semaine.

Le three-minutes walk test (3MWT) montre une amélioration significative du groupe RAS-TT par rapport aux deux autres (p< 0,001).

n(Muto, Takeshi et al., 2012)

N=16 ECR

GI (n=8) : rééducation de la marche avec retour auditif (utilisation du « Walk-Mate »).

GC (n=8) : groupe contrôle

10 sessions (2 sessions par jour pendant 5 jours). Les sujets doivent marcher sur une piste circulaire de 20 mètres, côté atteint à l’extérieur du centre.

Amélioration non significative de l’asymétrie entre le moment avant l’entrainement et pendant l’entraînement, mais cette différence ne perdure pas dans le temps.

Amélioration significative de la cadence de marche (p<0,001).

n(Nikmaram, Nikou et al., 2019)

N=40 ECR

GI (n=21) : thérapie conventionnelle + thérapie par sonification

GC (n=19) : thérapie conventionnelle + thérapie par sonification fictive

Séance de 30 minutes tous les jours pendant 15 jours.

Les scores obtenus sur tests FMA (FM.A-D, FM.H, FM.I, FM.J), Box and Block Test (BBT), le Nine-Hole Peg Test (NHPT) ainsi que certaines parties du Stroke Impact Scale (1,2,3,4,5,6,7,8,9) ne montrent pas de différences significatives entre le GI et le GC.

n(Raghavan, Preeti et al., 2016)

N=13 Étude d’intervention prospective

Intervention de 45 minutes 2 fois par semaine pendant 6 semaines, par groupe de 3.

Evaluation avant, après, ainsi qu’un an après l’intervention.

Amélioration significative de la déficience motrice sur le FMS (p = 0,021), de la déficience sensorielle sur le test de discrimination à deux points (p = 0,002), de l'incapacité sur la Modified Rankin Scale (MRS) (p= 0,002) immédiatement après l'intervention. Ces améliorations se sont maintenues au suivi de 1 an. Il n'y a pas eu de différences significatives entre la post-intervention et le suivi à un an.

Pas de différences significatives pour le SIS entre le pré et le post intervention mais augmente significativement entre la post intervention et le suivi à 1 an.

Page 48: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

36

n(Scholz, Daniel S. et al., 2016)

N=25 ECR

GI (n=15) : thérapie par sonification musicale

GC (n=10) : thérapie par sonification simulée

Intervention de 30 minutes tous les jours pendant 10 jours.

Diminution significative des douleurs articulaires (p<0,001).

Tendance à l’amélioration de la fonction de la main et de la fluidité du mouvement.

n(Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017)

N=17 ECR

Les sujets ont reçu pour consigne de marcher sur un tapis roulant :

- Avec retour visuel et SAR (VF+SAR)

- Avec retour visuel (VF) - Sans rien (GC)

Les sujets marchent pendant 5 minutes avec un repos de 30 minutes entre chaque modalité.

La longueur de pas du membre parétique et le rapport d’asymétrie sont significativement améliorés dans le groupe VF+SAR par rapport aux groupes VF et GC (p<0,05).

La précision du membre parétique et du membre non parétique a été plus significativement augmentée dans le groupe VF+SAR que dans le groupe VF.

n(Suh, Jee Hyun et al., 2014)

N=16 ECR

GI (n=8) : entraînement à la marche avec SAR

GC (n=8) : entraînement à la marche classique

Les sessions durent 15 minutes, 5 fois par semaine pendant 3 semaines. Les deux groupes ont reçu également une thérapie selon le concept de Bobath à raison de 30 minutes par jour, 5 fois par semaine pendant 3 semaines.

Les mesures avant et après les tests ont montré une amélioration significative dans le groupe GI pour l’indice de stabilité globale (p=0,006), l’indice antéro-postérieur (p=0,016), la vitesse de marche (p=0,012), la longueur de foulée (p=0,03) et la cadence (p=0,012), par rapport au GC.

n(Tong, Yanna et al., 2015)

N=30 ECR

GI (n=15) : musique audible

GC (n=15) : musique muette

Intervention individuelle sur 4 semaines avec 5 sessions par semaine de 30 minutes.

Tous les participants ont montré une amélioration significative après 4 semaines de traitement, mais les sujets du groupe GI ont montré une amélioration plus importante.

Page 49: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

37

n(Ko et al, 2016)

N=15 Protocole

Pour chaque sujet, 5 tempos ont été calculés à partir de leur marche confort donnant 5 stimulations auditives rythmiques différentes. Les sujets doivent marcher au rythme d’un des 5 tempos pendant 10 minutes. Un essai pour chaque tempo est réalisé. Intervalle de 10 minutes entre chaque essai.

Amélioration significative de la vitesse, de la cadence, la longueur du pas des deux côtés, et la durée du cycle de marche (p<0,05).

Tableau 6 : synthèse des ECR, protocole et étude prospective

4.4.1 Synthèse des revues systématiques et méta-analyses

Étude Participant Intervention Résultats

(Magee, Wendy L. et al., 2017)

29 études

N=775

-utilisation d’instruments de musique

-pratique active de la musique

- utilisation RAS combiné au jeu d'instrument.

-rééducation soutenu par la musique

-utilisation de faux d’instruments versus vrais instruments

-utilisation musique réceptive

Les interventions musicales utilisant le rythme peuvent être bénéfiques pour améliorer la marche chez les personnes victimes d'un AVC. Les interventions musicales peuvent être bénéfiques pour améliorer la vitesse des mouvements répétitifs des bras.

Les interventions musicales qui utilisent un rythme fort dans la musique peuvent être plus efficaces que les interventions où un rythme fort est utilisé sans musique.

Le traitement dispensé par un musicothérapeute qualifié peut être plus efficace que celui dispensé par d'autres professionnels.

Moumdjian, Lousin et al., 2017

19 études dont 14

avec pop. AVC

N=327 (dont 278 AVC)

-utilisation d’un piano

-thérapie supportée par la musique

-entraînement sur un rythme

-utilisation feedback musical

-écoute passive

Les effets des interventions montrent une amélioration dans les domaines évalués. Les données les plus probantes sont celles qui concernent l'amélioration de la motricité lors des accidents vasculaires cérébraux. D'autres études sont justifiées. Les interventions musicales utilisant des instruments peuvent améliorer la dextérité de la motricité fine et les fonctions de la motricité globale. Les interventions musicales basées sur le rythme peuvent améliorer les

Page 50: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

38

paramètres de vitesse et de cadence de la marche.

Sihvonen, Aleksi J. et al., 2017

16 études

N= 610

-sonification du mouvement

-stimulation auditive rythmique versus autre intervention

-chanter, jouer d’un instrument de musique

Huit études ont fait état d'une meilleure récupération motrice :

Quatre de ces études ont examiné l'utilisation de la RAS et ont constaté que l'intervention améliorait davantage les paramètres de la marche que l'entraînement à la marche sans aucun support musical après 3-6 semaines par rapport à un entraînement classique.

La thérapie par la musique semble efficace pour la rééducation de la parésie du membre supérieur avec amélioration significative au bout de trois semaines par rapport à la physiothérapie conventionnelle. Mais une autre étude comparant l'entraînement bilatéral avec la stimulation auditive rythmique à des exercices thérapeutiques adaptés n’a pas montré de différences significatives.

La thérapie par sonification du mouvement a amélioré la fluidité du mouvement plus que la thérapie du mouvement sans son. La rétroaction auditive retardée dans le cadre d'une thérapie assistée par la musique pourrait être aussi efficace que la thérapie auditive immédiate traditionnelle

(Šuriņa, Sanita et al., 2019

20 études

N= 385

-déambulation combinée à la stimulation auditive rythmique

-rééducation du membre supérieur avec un rythme auditif

-utilisation d’un piano, utilisation d’instrument de musique

Selon les résultats de la méta-analyse, les exercices de marche, combinés à une stimulation auditive rythmique, apportent une amélioration statistiquement significative, par rapport aux exercices de marche seuls. En ce qui concerne l'utilisation de la stimulation auditive rythmique et d'autres interventions de musicothérapie pour la rééducation des fonctions du bras, aucune amélioration statistiquement significative n'a été détectée.

Page 51: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

39

(Zhang, Yingshi et al., 2016

10 études

N=358

-utilisation d’un piano

-thérapie supportée par la musique

-entraînement sur un rythme

-utilisation feedback musical

Les études qui ont évalué l'effet de la thérapie par la musique à l'aide du test Peg 9 trous n'ont révélé aucune différence significative entre les deux bras avec une faible hétérogénéité. Cependant, l'intervalle de confiance n'exclut pas la possibilité d'un effet positif, ce qui signifie que la musique peut avoir une tendance positive à ajuster la fonction motrice.

Quatre analyses ont rapporté l'effet du Box and Block Test (BBT), et le résultat fusionné a montré non seulement un effet positif significatif de la thérapie soutenue par la musique mais aussi aucune hétérogénéité parmi les études incluses.

Deux essais présentent une différence significative concernant le Arm Paresis Score (APS), mais pas pour l'Action Research Arm Test (ARAT).

Une thérapie soutenue par la musique pourrait être bénéfique pour améliorer la fonction motrice totale, bien qu'aucune différence significative n'ait été constatée entre les deux groupes.

Les résultats du FMA, du WMFT et du temps WMFT ont révélé que le groupe de thérapie soutenue par la musique a obtenu de meilleurs effets curatifs que le groupe de contrôle.

Les résultats concernant la longueur de foulée sont en faveur du groupe de thérapie soutenue par la musique. Quant à la vitesse de marche, aucune diférence significative n'a été trouvée.

La thérapie par la musique est une intervention viable pour améliorer la fonction motrice chez les patients souffrant d'accidents vasculaires cérébraux chroniques.

Yoo, Ga Eul et al., 2016

10 études

N=356

-synchronisation intentionnelle de mouvements ciblés avec des signaux auditifs rythmiques.

L'analyse des effets des signaux auditifs rythmiques sur les fonctions des membres supérieurs a révélé une différence significative.

Page 52: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

40

-traitement traditionnel combiné à des signaux auditifs rythmiques.

Les patients victimes d'un accident vasculaire cérébral ont montré une vitesse de marche, une cadence et une longueur de foulée significativement plus élevées après une intervention avec des signaux auditifs rythmiques.

Tableau 7: Synthèse des revues systématiques et méta-analyses

5 Analyse

5.1 Analyse des interventions et de la population

5.1.1 La population choisie

Pour cinq études, les participants se trouvaient à la phase chronique de leur AVC

(> 6 mois post AVC) lors des interventions, dont trois études qui ont pour critère d’intérêt

principal la fonction du membre supérieur (Tong, Yanna et al., 2015; Ko, Byung-Woo,

Lee, Hwi-Young et Song, Won-Kyung, 2016; Raghavan, Preeti et al., 2016) et les deux

autres la marche (Cha, Yuri et al., 2014; Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017). D’autre part,

une étude évaluant la marche (Mainka, Stefan et al., 2018) et deux études évaluant la

fonction du membre supérieur (Scholz, Daniel S. et al., 2016; Nikmaram, Nikou et al.,

2019) ont inclus une population exclusivement à la phase subaiguë (entre 2 semaines

et 6 mois post-AVC) de leur rééducation. Enfin, les population de deux études évaluant

la marche (Muto, Takeshi et al., 2012; Suh, Jee Hyun et al., 2014) incluaient des

participants à la fois en phase chronique et à la fois en phase subaiguë. Aucun

participant ne se trouvait dans la phase aiguë (0-2 semaines) lors des interventions.

Page 53: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

41

Phase AVC

Critère d’évaluation

Phase subaiguë

Phase chronique

Fonction membre supérieur n(Scholz, Daniel S. et

al., 2016)

n(Nikmaram, Nikou et

al., 2019)

n(Tong, Yanna et al.,

2015)

n(Ko et al, 2016)

n(Raghavan, Preeti et

al., 2016)

Fonction de la marche n(Mainka, Stefan et al.,

2018)

n(Shin, Jin et Chung,

Yijung, 2017)

n(Cha, Yuri et al., 2014)

n(Suh, Jee Hyun et al., 2014)

n(Muto, Takeshi et al., 2012)

Tableau 8: Classification des études en fonction du stade d'AVC et du critère d'évaluation

Pour les études évaluant la fonction de la marche, les sujets sont soit

- Capables de se déplacer sans aide technique (Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017),

- Capables de se déplacer de manière autonome avec ou sans aide technique

sans temps précisé (Muto, Takeshi et al., 2012; Raghavan, Preeti et al., 2016),

- Capables de se déplacer pendant trois minutes avec ou sans aide technique

(Mainka, Stefan et al., 2018),

- Capables de se déplacer sur 10 mètres avec ou sans aide technique (Suh, Jee

Hyun et al., 2014),

- Capables de marcher sur 10 mètres indépendamment (Ko, Byung-Woo, Lee,

Hwi-Young et Song, Won-Kyung, 2016).

Pour les autres études qui s’intéressent à la fonction du membre supérieur, la

population, peut avoir une altération modérée de la fonction motrice des membres

supérieurs (Tong, Yanna et al., 2015; Scholz, Daniel S. et al., 2016), ou peut effectuer

des mouvements globaux avec le membre supérieur atteint (Nikmaram, Nikou et al.,

2019).

Page 54: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

42

Dans l’étude (Cha, Yuri et al., 2014), il n’y a pas de mention sur l’état de la fonction

motrice mais on nous indique un niveau de spasticité sur l’échelle de Brunnstrom côté à

III ou IV.

5.1.2 Le type d’intervention de neuromusicothérapie

Toutes les interventions sont tirées des principes de neuromusicothérapie.

Dans la Stimulation Auditive Rythmique, le sujet est amené à produire du

mouvement en rythme avec un signal sonore. C’est la technique que l’on retrouve le plus

et exclusivement dans les études évaluant la marche (Muto, Takeshi et al., 2012; Suh,

Jee Hyun et al., 2014; Cha, Yuri et al., 2014; Ko, Byung-Woo, Lee, Hwi-Young et Song,

Won-Kyung, 2016; Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017; Mainka, Stefan et al., 2018).

Bien que les protocoles des études s’appuient tous sur les mêmes principes, les

modalités d’exécution et les moyens mis en œuvre diffèrent. En effet, le rythme peut être

produit à l’aide d’un métronome et de cassettes musicales rythmiques basées sur les

goûts musicaux des sujets (Cha, Yuri et al., 2014), ou encore par des objets

électroniques tels que le portable (Ko, Byung-Woo et al., 2016) ou le « Walk-Mate »

(Muto, Takeshi et al., 2012). Dans un autre article, les groupes intervention et

comparateur ont reçu en plus de l’intervention, une rééducation selon le concept Bobath

(Suh, Jee Hyun et al., 2014). Enfin, dans les deux derniers articles qui n’ont pas encore

été abordé, la rééducation à la marche est faite sur un tapis de marche (avec ou sans

SAR selon le groupe) et en plus un troisième bras d’étude. Dans l’étude de Stefan

Mainka, les trois groupes sont :

- Groupe 1 : tapis de marche + SAR ;

- Groupe 2 : tapis de marche ;

- Groupe 3 : rééducation selon le concept de Bobath (Mainka, Stefan et al., 2018).

Tandis que dans l’étude de Jin Shin, les trois groupes sont :

- Groupe 1 : tapis de marche + SAR + retour visuel ;

- Groupe 2 : tapis de marche + SAR ;

- Groupe 3 : tapis de marche (Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017).

Une autre méthode que l’on appelle « Thérapie Supportée par la Musique » (MST)

ou encore sonification, se base sur un autre principe où cette fois-ci c’est le mouvement,

toujours fait de manière répétitive et suivant un rythme, qui produit un son. Quatre étude

évaluant la fonction du membre supérieur utilisent cette méthode (Tong, Yanna et al.,

Page 55: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

43

2015; Scholz, Daniel S. et al., 2016; Raghavan, Preeti et al., 2016; Nikmaram, Nikou et

al., 2019).

Pour deux des articles, le signal sonore est produit à l’aide d’instrument de musique :

Dans le premier, un musicothérapeute fournit un cadre musical en jouant au

piano et un ergothérapeute aidait les participants au bon maintien et au bon usage des

instruments. Les sujets sont amenés à jouer librement, mais en rythme, avec un ou des

instruments divers choisis en fonction du mouvement à traiter (amplitude, fluidité) et de

leurs capacités motrices (Raghavan, Preeti et al., 2016).

Dans le second article, les instruments de musique sont exclusivement des

instruments à percussion. Ceux destinés au groupe contrôle ressemblent aux vrais

instruments du groupe intervention mais sont faits en éponge, ne produisant donc aucun

son. Dans cette étude, en plus de l’intervention, les sujets reçoivent une thérapie

conventionnelle basée sur le concept Bobath et de l’ergothérapie (Tong, Yanna et al.,

2015).

Pour les deux derniers articles, du matériel permettant la sonification des

mouvements est utilisé : les sujets sont assis le près possible d’un bureau sur lequel est

posé un « cadre spatial » en trois dimensions, adapté en fonction de leurs besoins

individuels. Un système de sonification tridimensionnel permet, lorsque les participants

bougent leur membre supérieur lésé dans la boîte, de produire un effet sonore

correspondant au positionnement du membre supérieur.

5.1.3 La réalisation de l’intervention

Pour deux articles (Muto, Takeshi et al., 2012; Raghavan, Preeti et al., 2016) il

est mentionné que les participants n’ont pas eu besoin de formation nécessaire ou

d’expérience en musicothérapie. De plus, l’étude de Preeti Raghavan est la seule étude

où l’intervention est menée par un musicothérapeute et un ergothérapeute. C’est aussi

la seule étude où l’intervention est réalisée en groupe (Raghavan, Preeti et al., 2016).

Pour les autres études, toutes sont menées par des kinésithérapeutes et les participants

réalisent l’intervention seuls.

Page 56: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

44

5.1.4 Modalités des interventions

Pour la fonction de la marche :

Graphique 2: Représentation des différentes modalités d’interventions pour la fonction de la marche. Comparaison des études selon la durée, des séances, le nombre de séance par semaine, ainsi que du nombre total de séances.

Pour des raisons de lisibilité, les modalités d’un des articles (Muto, Takeshi et

al., 2012) sont indiquées ci-après : il s’agit d’une intervention de 5 jours à raison de 2

sessions par jour. Le temps de la séance n’a pas été mentionné puisqu’il est participant

dépendant, les sujets devant marcher le long d’une piste de 20 mètres.

Pour deux articles (Ko, et al., 2016; Shin, Jin et al., 2017), il n’y a eu qu’une seule séance,

mais la durée de la séance est plus longue allant de 30 minutes jusqu’à 1 heure en plus

par rapport aux autres interventions.

Mis à part pour ces trois articles cités précédemment, les sessions étaient au nombre

de 1 par jour et pas plus de 5 fois par semaine.

Page 57: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

45

Les trois derniers articles qui n’ont pas encore été mentionnés sont ceux qui se

ressemblent en termes de modalités, avec une durée des séances comparables et un

temps d’intervention qui s’étale sur plusieurs semaines (Suh, Jee Hyun et al., 2014; Cha,

Yuri et al., 2014; Mainka, Stefan et al., 2018). Bien que le nombre des séances et la

durée de l’intervention soient inférieurs pour l’article de Suh, les séances étaient plus

longues de 15 minutes par rapport aux deux autres.

Pour la fonction du membre supérieur :

Graphique 3: Représentation des différentes modalités d’interventions pour la fonction motrice du membre supérieur. Comparaison des études selon la durée, des séances, le nombre de séance par semaine, ainsi que du nombre total de séances.

Les protocoles d’intervention sont, comme pour ceux sur la fonction de la

marche, très disparates avec une hétérogénéité sur l’étendue des séances au cours de

l’intervention. En effet bien que la durée des séances soit comparable, la durée des

interventions varie d’une dizaine de jours (Scholz, Daniel S. et al., 2016) à 6 semaines

(Raghavan, Preeti et al., 2016).

Tout d’abord, pour deux articles les interventions n’ont duré que 10 et 15 jours, à raison

d’une séance par jour (Scholz, Daniel S. et al., 2016; Nikmaram, Nikou et al., 2019).

Page 58: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

46

Le nombre d’interventions est le plus bas (12 interventions) dans l’article où l’intervention

dure le plus longtemps (6 semaines), tandis que pour le dernier article (Tong, Yanna et

al., 2015), l’intervention dure moins longtemps avec 5 séances par semaine (20 séances

en 4 semaines).

5.2 Les outils d’évaluation des critères d’intérêts

Les outils d’évaluation de la fonction motrice sont nombreux, comprenant des

échelles, des tests fonctionnels attribuant un score final, mais aussi des instruments

électroniques tels que des capteurs positionnés de manière à pouvoir mesurer les

différents paramètres voulus.

(Nik

mar

am, N

ikou

et

al.,

2019

)

(Ton

g, Y

anna

et a

l.,

2015

)

(Rag

hava

n, P

reet

i et

al.,

2016

)

(Sch

olz,

Dan

iel S

. et

al.,

2016

)

Fulg-Meyer-Assessment-Upper Extremity (FMA-UE) n n n n

Action Research Arm Test (ARAT) n n

Wolf Motor Function Test (WMFT) n

Box and Block Test (BBT) n n

Nine-Hole Peg Test (NHPT) n n

Barthel Index (BI) n

Test de discrimination en deux points n

Modified Rankin Scale (MRS) n

Tableau 9: outils de mesure du la fonction motrice du membre supérieur

Le Fulg-Meyer-Assessment Test (FMA) est un test de référence conçu pour

évaluer la fonction motrice. Il se compose de deux sous échelles pouvant être utilisée

séparément, une traitant le membre supérieur (FMA-UE) et une traitant le membre

inférieur (FMA-LE). Le FMA-UE renferme plusieurs items comme les réflexes, les

synergies de flexion et d’extension, les mouvements combinés, la dextérité grossière, la

dextérité fine et la coordination et dont le score total est sur 66.

Page 59: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

47

Pour l’Action Research Arm Test (ARAT), il s'agit d'une mesure de 19 items

divisée en 4 sous-tests (préhension, prise, pincement, mouvements globaux du membre

supérieur). La performance de chaque item est évaluée de 0 à 3 points, pouvant donner

une notre maximale de 47.

Dans le Wolf Motor Function Test (WMFT), on réalise une mesure quantitative

de la capacité motrice (force, dextérité) des membres supérieurs à travers des tâches

temporelles et fonctionnelles. Il est constitué de 21 items composés de 3 parties pouvant

donner un score maximal de 75.

Le Box and Block Test (BBT) mesure la dextérité manuelle grossière unilatérale.

Ce test est composé d’une boîte en bois divisé en deux compartiments par une cloison

et de 150 blocs. La consigne donnée au patient est de bouger, un par un, un nombre

maximum de blocs d’un compartiment de la boîte à l’autre de taille égale pendant 60

secondes.

Figure 20: Box and Block Test

Le Nine Hole Peg Test (NHPT) a été développé pour mesurer la dextérité

manuelle fine. Il est composé d’une planche carrée avec 9 chevilles. À une extrémité de

la planche, il y a des trous dans lesquels insérer les chevilles et à l’autre extrémité, un

récipient rond peu profond pour ranger les chevilles. Il est demandé au patient de

prendre les chevilles dans le récipient une par une et de les placer dans les trous sur la

planche aussi vite que possible. Les patients doivent ensuite retirer les chevilles des

trous une par une et les replacer dans le récipient.

Page 60: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

48

Figure 21: Nine Hole Peg Test

L’indice de Barthel (BI) mesure l’étendue du fonctionnement indépendant et de

la mobilité dans les activités de la vie quotidienne. La forme originale du BI comporte 10

items incluant : se nourrir, prendre un bain, soins personnels, s’habiller, continence

intestinale, continence vésicale, faire sa toilette, transfert à partir d’une chaise, marcher

et monter les escaliers. Les items sont notés en termes de performance de l’individu.

Ainsi, le score est respectivement de 10, 5 ou 0 pour une activité exécutée de manière

indépendante, avec un peu d’assistance ou est de manière dépendante à l’assistance.

L’étude de Raghavan est la seule utilisant les trois outils suivants :

Le test de discrimination en deux points qui est un test sensible pour la sensibilité tactile,

et s'est avéré prédictif de la dextérité des membres supérieurs après un accident

vasculaire cérébral (Meyer, Sarah et al., 2014) ;

La Modified Rankin Scale (MRS) est une échelle à un seul item permettant de

catégoriser le niveau d’indépendance fonctionnelle du patient dans ses activités de la

vie quotidienne ; L’évaluation s’effectue en interrogeant le patient sur ses activités de la

vie quotidienne, incluant les activités extérieures.

Page 61: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

49

(Cha

, Yur

i et a

l.,

2014

)

(Mai

nka,

Ste

fan

et a

l.,

2018

)

(Mut

o, T

akes

hi e

t al.,

20

12)

(Shi

n, J

in e

t al.,

, 20

17)

(Suh

, Jee

Hyu

n et

al.,

20

14)

(Ko,

Byu

ng- W

oo e

t al

., 20

16)

GAITRite n

Gait Speed test (GS) n

Locomètre (LOC) n

3MWT n

Instrumental Evaluation of Balance (IEB) n

10 meter-walk n

Autres outils de mesure n n n n

Tableau 10: Outils de mesure des paramètres spatio-temporels de la marche et de la fonction motrice des membres inférieurs

Nous pouvons remarquer qu’aucune des études n’a utilisé les mêmes outils de mesure.

Dans l’étude de Cha, les paramètres spatio-temporels de la marche ont été

mesurés grâce au GAITRite, un tapis monocouche sensible à la pression permettant

d’analyser plusieurs cycles de marche à la fois.

Figure 22: Tapis de marche GAIT Rite

Page 62: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

50

Dans son étude, Mainka évalue les critères d’intérêt à l’aide de 4 outils. Le

premier étant le Gait Speed test (GS), qui est un test servant d’indicateur de déclin de la

mobilité fonctionnelle. Ce test est couplé au 3 Minutes Walk Test (3MWT) qui est

également un test d’évaluation fonctionnelle de la marche. L’analyse de la marche a

quant à elle été mesurée à l’aide du locomètre (LOC), et l’équilibre postural par une

plateforme de pression et de force (Instrumental Evaluation of Balance).

Pour les études suivantes, la mesure des paramètres de la marche a été effectuée

de plusieurs manières :

- Soit à l'aide de capteurs d'accélération fixés aux chevilles des sujets. Ainsi, les

instants de contact pied-sol ont été identifiés sur la base des données et

transmises en temps réel toutes les 10 millisecondes (Muto, Takeshi et al., 2012).

- Soit à l’aide d’un module d'analyse de la marche (Reoambulator®)(Shin, Jin et

Chung, Yijung, 2017). Ou encore lors du 10 meter-walk test (Suh, Jee Hyun et

al., 2014).

D’autre part, pour estimer l’évolution de l'équilibre debout, Suh vérifie la stabilité dans

les différents axes en utilisant la plateforme Biosway® (Biodex, New York, USA).

Enfin, pour évaluer leurs critères d’intérêts, Ko emploie plusieurs instruments.

Tout d’abord des capteurs IMU (Shimmer 3, Shimmer) pour la détection des coups de

talon et connectés à l’application qui envoyait la RAS par un dispositif de détection

inertielle sans fil validé (G-WALK).

5.3 Analyse des résultats des études

5.3.1 Analyse des effets sur les paramètres de marche

L’étude de Cha compare la SAR à un entraînement intensif à la marche. Les

résultats montrent une augmentation significative des différents paramètres de marche

dans les deux groupes. Cependant, la comparaison entre les deux groupes montre une

amélioration significative plus importante dans le groupe intervention (p<0,05) (Cha, Yuri

et al., 2014).

On note également une augmentation significative de la Berg Balance Scale

(BBS) (p<0,001). Il s’agit d’une échelle mesurant l’équilibre statique et dynamique du

Page 63: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

51

patient. Elle se compose de 14 épreuves donnant un score final pouvant aller jusqu’à

56. Un score inférieur à 41 indique un risque de chute (CNFS, 2018).

Le tableau ci-dessous montre les résultats bruts de l’étude de Mainka (Mainka,

Stefan et al., 2018). Pour rappel, c’est une étude à trois bras comparant la SAR associée

au tapis de marche (SAR+TT), au tapis de marche seul (TT), et à la méthode Bobath

(NDT). Dans ce tableau, seules les données du groupe SAR-TT par rapport aux deux

autres sont inscrits.

Outcome Vitesse Cadence Longueur du pas

FGS + + NS

LOC NS +* NS

Tableau 11: Résultats bruts du groupe SAR-TT concernant la vitesse, la cadence et la longueur de pas

+ : différence significative en faveur de la SAR-TT par rapport à TT et NDT (p<0,05) NS : pas de différence significative en faveur de la SAR-TT par rapport à TT et NDT * : Différence significative seulement par rapport au groupe NDT.

Pour les trois critères d’évaluation présentés dans ce tableau, le groupe SAR présentait

une différence significative pré-post test. Néanmoins, la comparaison inter-groupe

indique une différence significative en faveur de SAR-TT seulement pour la cadence et

la vitesse si on prend les mesures du FGS, et une différence significative uniquement

pour la cadence selon le Locomètre.

En ce qui concerne l’endurance calculée à partir du 3MWT, le groupe intervention montre

une différence significative par rapport au groupe TT (p=0,033), mais pas par rapport au

groupe NDT (p=0,104). De même, l’IEB permettant de mesurer la stabilité posturale ne

montre pas de différence significative. `

Page 64: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

52

On peut retrouver une étude à trois bras dans un second article (Shin, Jin et al.,

2017), comparant la stimulation auditive rythmique associée à un retour visuel

(RAC+VF) d’une part, et un retour visuel seul (VF) d’autre part, à un groupe contrôle

(GC). Chaque intervention est réalisée sur tapis de marche.

Critères d’intérêts RAC+VF VF Longueur du pas (cm) <5 5

Diminution asymétrie de pas (ratio) <5 NS

Précision du pas (%) < NS Tableau 12: Résultats bruts concernant la longueur de pas, la diminution de l'asymétrie de pas et la précision du pas

< Différence significative par rapport au groupe VF (p<0,05) 5Différence significative par rapport au groupe GC (p<0,05) NS : pas de différence significative

Le tableau ci-dessus représentant les résultats de cette étude démontre une

amélioration significative des critères d’intérêts lorsque la stimulation auditive rythmique

est employée lors d’une rééducation classique à la marche.

La Stimulation Auditive Rythmique semble également efficace d’après les

résultats de l’étude de Ko (Ko, Byung-Woo et al., 2016). Dans cette étude ont été

comparés les critères d’intérêts lors de la marche dite de confort (appelée baseline) de

chaque sujet sans RAS, à ceux lors de la marche à différentes cadences calculées en

fonction de cette baseline (5 tempos en tout, en % de la baseline) avec SAR. Une autre

comparaison a été faite après l’entraînement.

Pour notre étude, nous regarderons seulement les résultats après l’entraînement, car ici

nous ne nous intéressons non pas au protocole d’étude et sa pertinence, mais aux effets

de la RAS sur les paramètres de marche. Ainsi les résultats sont les suivants :

Critères d’intérêts Vitesse (m/min)

Cadence (pas/min)

Longueur de foulée (m)

Durée d’un cycle (s)

Longueur de pas (m)

Symétrie du pas (ratio)

Baseline 70,53 51,89 1,37 1,18 0,69 1,04

Après RAS 79,53* 53,30* 1,50* 1,15* 0,74* 1,02

Tableau 13: Résultats bruts des différents paramètres de marche

* Différence significative (p<0,05)

Page 65: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

53

On peut donc voir que mise à part la symétrie de pas, suite à un entraînement avec la

SAR on peut s’attendre à une amélioration significative de la marche.

Si maintenant on s’intéresse à l’article de Suh (Suh, Jee Hyun et al., 2014) :

Il n'y avait pas de différence significative dans la cadence, la vitesse de marche et la

longueur de foulée entre le groupe SAR et le groupe de contrôle avant l'entraînement et

après l'entraînement (p>0,05). Cependant, les résultats de l'essai clinique ont montré

des améliorations significatives de la vitesse de marche (P = 0,012), de la longueur de

la foulée (P = 0,03) et de la cadence (P = 0,012) dans le groupe expérimental par rapport

au groupe de contrôle.

Par ailleurs dans le groupe SAR, la comparaison des paramètres d'équilibre entre les

pré et post-formations a révélé des améliorations significatives de l'indice global (P =

0,040) et de l'indice médiolatéral (P = 0,007). Ceci n’étant pas le cas pour le groupe

contrôle.

De plus, la différence des paramètres d'équilibre entre le groupe SAR avant et après la

formation montre des améliorations beaucoup plus importantes de l'indice de stabilité

global (P = 0,043), de l'indice médiolatéral (P = 0,006) et de l'indice antéro-postérieur (P

= 0,016) que le groupe témoin.

La dernière étude à analyser s’est intéressée plus particulièrement à l’asymétrie

du pas et à la fluctuation du temps de contact pied/sol pendant la durée d’un cycle de

marche (Muto, Takeshi et al., 2012).

Les résultats de l’étude montrent tout d’abord que l'asymétrie a été améliorée de manière

significative, mais que ce résultat n'a pas été conservé après l'entraînement. Enfin en ce

qui concerne la fluctuation du temps de contact pied/sol, il a été démontré pour le groupe

avec SAR une amélioration significative entre pendant et avant l’entraînement (côtés

parétique et non parétique : p<0,001), mais aussi entre après l’entraînement et avant

l’entraînement (côté parétique p<0,007 et côté non parétique p<0,01).

Page 66: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

54

5.3.2 Analyse des effets sur la fonction du membre supérieur

Les histogrammes ci-dessous représentent les résultats bruts de l’étude de Raghavan

(Raghavan, Preeti et al., 2016).

= : différence significative par rapport à pré-intervention (p<0,05)

5 : différence significative par rapport à post-intervention

Seize sujets ont été inscrits. Parmi eux, treize sujets ont terminé l'intervention et

dix sont revenus pour un suivi à un an.

Pour les sujets qui ont subi les trois évaluations, des améliorations significatives de la

déficience motrice ont été notées sur le Fulg-Meyer Score (FMS) (p global = 0,021), le

test de discrimination à deux points (p global = 0,002), l'incapacité sur la MRS (p global

= 0,002) immédiatement après l'intervention et ont été maintenues pendant la période

précédant l'intervention jusqu'au suivi d'un an.

Il est intéressant de noter que les scores SIS pour les activités de la vie quotidienne n'ont

pas changé de manière significative entre la pré-intervention et la post-intervention (p =

=

20

25

30

35

40

45

50

Fulg-MeyerScore

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

ModifiedRankinscore

20

30

40

50

60

70

80

SIS:Activitiesofdailyliving

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

3,5

Two-pointdiscriminationscore

=

=

5

= =

=

Graphique 4: Résultats bruts des différents critères d'évaluations de la fonction motrice des membres supérieurs

Page 67: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

55

0,79), mais ont augmenté de manière significative entre la post-intervention et le suivi

d'un an.

Cette étude a permis de tester l'hypothèse selon laquelle une intervention musicale de

groupe (la Music Upper Limb Therapy-Integrated), qui combine la musicothérapie et

l'ergothérapie, peut entraîner une réduction des troubles moteurs des membres

supérieurs et des limitations d'activité après l'intervention, et que cette amélioration

persisterait après un an de suivi.

Dans l’étude évaluant la thérapie supportée par la musique (MST) (Tong, Yanna

et al., 2015), tous les participants des deux groupes ont montré des améliorations

significatives des fonctions motrices des membres supérieurs après 4 semaines de

traitement. Au total, 30 patients ont suivi l'ensemble du programme de traitement et

d'évaluation. Des troubles proprioceptifs ont été constatés dans 26 cas sur 30 (87%) lors

de l'examen physique.

Des différences significatives ont été constatées entre les deux groupes pour le WMFT

(WMFT-quality : p=0,025 ; WMFT-time : p=0,037), mais pas pour le FMA (p=0,448). La

fonction motrice des sujets du groupe Intervention semble s'être améliorée de façon plus

significative, surtout pour le WMFT (P <0,05), bien qu'aucune différence significative n'ait

été constatée en FMA du membre supérieur (P=0,054).

Lorsque l’on compare les données entre les personnes ayant des troubles proprioceptifs

et celles sans troubles, les résultats restent similaires.

Les deux derniers articles à analyser étudient l’impact de la sonification sur la

fonction motrice du membre supérieur après un AVC et utilisent quasiment tous les deux

les mêmes outils d’évaluation (Un outils en plus pour l’article de Scholz) (Scholz, Daniel

S. et al., 2016; Nikmaram, Nikou et al., 2019)

Pour un des deux articles (Scholz, Daniel S. et al., 2016), les patients du groupe

intervention montrent une tendance à retrouver une meilleure fonction de la main. De

plus la fluidité des mouvements avant et après l'intervention s'est avérée nettement

meilleure.

En effet, la comparaison des résultats des deux groupes montre qu’il n’y a pas de

différence significative pour ARAT, BBT et NHPT et FMA (sauf pour l’item FM.J qui

concerne la douleur).

Page 68: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

56

Par rapport à l’échelle Scroke Impact Scale, la valeur totale du SIS était significativement

plus élevée pour la MG par rapport à la CG, après la formation (p = 0,0445). La sous-

échelle SIS.7 (qui concerne la fonction de la main côté parétique) a montré une tendance

(p = 0,0552) vers une meilleure fonction des mains des patients MG après la formation.

Toutes les autres comparaisons du groupe ANCOVA n'étaient pas significatives.

En ce qui concerne la fluidité du mouvement, la régularité de la trajectoire a été calculée

au jour 1, au jour 5 et au dernier jour de leur entraînement. Les tests statistiques non

paramétriques montrent une différence significative entre les jours d'entraînement (p =

0,0445), et une régularité de mouvement significativement plus élevée au dernier jour

par rapport au premier jour d'entraînement (p = 0,037). Mais après application de la

correction de Bonferroni-Holms (méthode statistique permettant de corriger le seuil de

significativité lors de comparaisons multiples), cet effet n'était plus significatif (p = 0,074).

Pour le deuxième article (Nikmaram, Nikou et al., 2019), il n'est pas clair si

l'entraînement à la sonification musicale est efficace. En effet, les tests moteurs et

l'échelle de déficience des accidents vasculaires cérébraux n'ont pas fourni de preuves

en soutenant un effet supplémentaire du traitement (pas de différences significatives).

Néanmoins, la sonification a révélé une tendance à l’amélioration de la fluidité des

mouvements du groupe intervention.

Page 69: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

57

5.4 Validité interne des articles – Biais

Un biais est une erreur méthodologique non aléatoire ayant comme conséquence

systématique de produire des estimations supérieures ou inférieures à la valeur réelle des

paramètres étudiés. (Pallot, Adrien, 2019)

Biai

s d’

allo

catio

n

Biai

s de

recr

utem

ent

Biai

s d’

attri

tion

Biai

s de

repo

rt

Biai

s de

dét

ectio

n

Biai

s de

sél

ectio

n

(Cha, Yuri et al., 2014) n n n n n n

(Mainka, Stefan et al., 2018) n n n n n n

(Muto, Takeshi et al., 2012) n n n n n n

(Nikmaram, Nikou et al., 2019) n n n n n n

(Raghavan, Preeti et al., 2016) n n n n n n

(Scholz, Daniel S. et al., 2016) n n n n n n

(Shin, Jin et Chung, Yijung, 2017) n n n n n n

(Suh, Jee Hyun et al., 2014) n n n n n n

(Tong, Yanna et al., 2015) n n n n n n

(Ko, Byung-Woo et al., 2016) n n n n n n

Tableau 14: Biais des différentes études

n Peu de risque de biais

n Risque de biais incertain

n Haut risque de biais

Page 70: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

58

Biais d’allocation

Les procédures de répartition aléatoire des sujets dans les groupes n’ont pas été

respectées, ainsi que de l’aveuglement des séquences de randomisation. Il peut résulter

aussi d’un petit échantillon.

Biais de recrutement

Lorsqu’il y a un risque d’inclusion d’une sous-population (proportion erronée des

différentes catégories de sujets au sein d’un échantillon par rapport à une population

cible).

Biais d’attrition

Quand des sujets sortent de l’essai au cours du temps.

Biais de report

Se retrouve plus particulièrement dans les études en cross-over. C’est lorsque le premier

traitement persiste après l’arrêt de son administration et pendant qu’un deuxième est

administré.

Biais de détection

Peut être présent lorsqu’il y a eu des différences entre les groupes dans la manière dont

les critères d’évaluation ont été mesurés ou récoltés.

Biais de sélection

Quand l’échantillon n’est pas représentatif, c’est-à-dire que les caractéristiques de la

population de l’échantillon ne sont pas les mêmes que les caractéristiques de la

population cible.

5.5 Analyse des revues systématiques et méta-analyses

D’après la grille AMSTAR-R, une revue systématique possède un score indiquant

une bonne qualité méthodologique (Magee, Wendy L. et al., 2017). Les autres articles

ont soit un score de qualité moyenne (Yoo, Ga Eul et Kim, Soo Ji, 2016; Zhang, Shuai

Page 71: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

59

et al., 2017), soit un score de qualité faible (Moumdjian, Lousin et al., 2017; Sihvonen,

Aleksi J. et al., 2017; Šuriņa, Sanita, Duhovska, Jana et Mārtinsone, Kristīne, 2019).

Nous pouvons conclure après analyse des revues systématiques et méta-

analyses que les interventions basées sur la musique appliquées aux patients souffrant

d’un AVC conduisent à des résultats positifs concernant la rééducation de leur fonction

motrice. En effet, les études corroborent globalement des effets bénéfiques des signaux

auditifs rythmiques en montrant des améliorations dans la majeure partie des domaines

évalués et une meilleure récupération motrice.

Trois études montrent que les interventions musicales basées sur le rythme

peuvent améliorer davantage les paramètres de la marche que l'entraînement à la

marche sans aucun support musical. Dans l'ensemble, des améliorations significatives

ont été observées au niveau de la vitesse de marche, de la longueur de foulée, de la

longueur de contact du pied avec la surface, de la cadence et de la symétrie après 3 à

6 semaines de stimulation auditive rythmique par rapport à un entraînement classique

sans stimulation auditive rythmique. (Moumdjian, Lousin et al., 2017; Sihvonen, Aleksi

J. et al., 2017; Šuriņa, Sanita et al., 2019).

Par ailleurs, les interventions musicales assistées par des instruments peuvent

améliorer la dextérité de la motricité fine et les fonctions de la motricité globale lors d'un

accident vasculaire cérébral (Moumdjian, Lousin et al., 2017).

La thérapie par sonification du mouvement, dans laquelle le mouvement brut est

transformé en son fournissant un feedback continu, améliore la fluidité du mouvement

du membre supérieur plus que la thérapie du mouvement sans son (Sihvonen, Aleksi J.

et al., 2017). Cette même étude montre qu’au bout de trois semaines de thérapie par la

musique, les capacités motrices ont été améliorées de manière significative par rapport

à la physiothérapie conventionnelle. Aussi, la stimulation auditive rythmique a été

combinée à de la thérapie par le mouvement, les patients victimes d'un AVC ont montré

une amélioration des mouvements du bras après 8 semaines d'intervention.

Néanmoins une autre étude n’est pas de cet avis et conclut que l'utilisation de la

stimulation auditive rythmique et d'autres interventions de musicothérapie pour la

rééducation des fonctions du membre supérieur n’amène pas d’amélioration

statistiquement significative (Šuriņa, Sanita et al., 2019).

Page 72: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

60

La stimulation auditive rythmique faite par un musicothérapeute a entraîné une

plus grande amélioration par rapport à la stimulation par un thérapeute non musicien

(Sihvonen, Aleksi J. et al., 2017).

Les deux dernières revues systématiques et méta-analyses concluent une

amélioration moyenne de la démarche dynamique et une amélioration de la cadence de

marche. De plus, les interventions musicales peuvent être bénéfiques pour améliorer la

synchronisation de la fonction des membres supérieurs après un accident vasculaire

cérébral. Cependant, la majorité des études incluses présentaient un risque élevé de

biais, par conséquent la qualité des preuves est faible (Magee, Wendy L. et al., 2017;

Zhang, Shuai et al., 2017).

6 Discussion

Le système nerveux central joue un rôle dans la programmation, l’initiation ainsi que

la coordination motrice chez l'homme. Dans ce mémoire nous nous sommes intéressés

à l’impact que pourrait avoir un signal sonore rythmique sur la réalisation de mouvement,

et s’il est possible de l’employer chez les personnes présentant un déficit de la

commande motrice, telle qu’une population post AVC.

6.1 Les limites et points forts de l’étude

Il convient de noter que malgré l'augmentation du nombre d'essais ces dernières

années consacrés à l'utilisation de la neuromusicothérapie, celui-ci, ainsi que le nombre

de participants sont encore considérés comme relativement faibles. Par conséquent, on

peut critiquer le faible nombre d’études inclues dans ce mémoire, diminuant sa qualité

méthodologique.

De même le score R-AMSTAR attribué aux revues systématiques indique une

qualité méthodologique faible ou moyenne pour 5 revues systématiques, et une qualité

méthodologique bonne pour une revue. Les principaux items faisant défaut étant

l’extraction des données, la possibilité d’un biais de publication, ainsi que le niveau de

preuve des études incluses.

Page 73: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

61

Par ailleurs, les articles inclus dans ce mémoire présentent une grande

hétérogénéité dans le choix des critères d’évaluation pour un même paramètre, que ce

soit pour le membre supérieur ou pour la marche. De plus, aucune étude n’a employé le

même mode opératoire, c’est-à-dire que toutes n’ont utilisé ni un protocole ni une

méthode d’intervention semblables (fréquence des séances, la durée des séances,

durée totale du traitement).

D’un point de vue méthodologique, on peut critiquer le fait que l’extraction des

données ainsi que l’évaluation de la qualité des articles n’ont été effectué que par une

seule personne. Ensuite, les articles sélectionnés ont de nombreux biais. Les biais

principalement retrouvés sont les biais d’allocation, d’attrition, et de report.

Néanmoins, le score PEDro des essais cliniques révèle qu’ils sont de bonne

qualité avec un score de 6/10 pour cinq d’entre eux et 7/10 pour les trois autres. Ces

scores sont supérieurs par rapport à la moyenne du score de tous les articles répertoriés

sur le site PEDro, qui est de 5,1. Par ailleurs, on considère que les essais ont un niveau

modéré ou élevé avec un score ≥ 6/10 (Statistiques de PEDro., 2021).

Les résultats de ce mémoire apportent de nouvelles perspectives et des preuves

supplémentaires des effets des interventions basées sur la musique dans la rééducation

de la fonction motrice des personnes post AVC. En effet, ils permettent de rendre compte

de la diversité d’emploi que le rythme auditif apporte : la composition, la sonification de

mouvement, le feedback auditif. La musique utilisée dans les interventions

thérapeutiques peut également être adaptée en variant ses composantes, tant il existe

des types de sons différents (Schneck, D.J., 2006).

6.2 Répétition, rythme et apprentissage moteur

Dans un cerveau sain, les connexions neuronales sont continuellement

remodelées par l'expérience et par l'exécution de mouvements spécifiques, intensifs et

complexes utilisés pour résoudre des problèmes moteurs et atteindre des objectifs. Les

mouvements pratiqués tout au long de la vie deviennent ceux qui sont le plus

représentés dans le cerveau. Même la simple répétition d'un mouvement peut induire de

l'acquisition de compétences motrices, où l'apprentissage moteur est un facteur

préalable impliquant la plasticité dans le cortex moteur primaire

On suppose aujourd’hui que la stimulation auditive rythmique influence la

programmation neuro-motrice du fait de l’excitabilité des motoneurones spinaux par des

Page 74: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

62

motifs sonores. En effet, si on compare une population de musiciens à une population

de non-musiciens, ainsi qu’une population d’apprenants à une population de non-

apprenants de la musique, l’apprentissage moteur, le réajustement neuronal et la

plasticité cérébrale sont plus affectés dans les populations en lien avec la musique

(Fukui, Hajime et Toyoshima, Kumiko, 2008).

Ainsi la répétition du geste et l’implication d’un motif sonore ont un rôle dans la

programmation motrice chez l’individu sain. Qu’en est-il d’une population post AVC ?

Une étude récente de 2017 souligne un aspect controversé de l’efficacité de la

répétition de la tâche dans la population AVC, avec une qualité de preuve faible pour la

fonction des membres supérieurs et inférieurs, bien que des améliorations aient été

maintenues jusqu’à six mois après l’intervention (Thomas, Lois H. et al., 2017).

Néanmoins la répétition du geste semble rester un des facteur principal dans la

rééducation de la fonction motrice. En effet, les interventions de réadaptation doivent

être spécifiques à la tâche, avec des mouvements répétitifs et une notion de défi

(Belagaje, Samir R., 2017). De même, la pratique des tâches répétitives à haute intensité

pourrait être le principe le plus efficace lorsqu'il s'agit de promouvoir la récupération

motrice après un accident vasculaire cérébral (Langhorne, Peter, Coupar, Fiona et

Pollock, Alex, 2009).

6.3 Rétroaction et apprentissage moteur

En 2013, Roland Sigrist s’intéresse à la rétroaction unimodale et multimodale dans

le cadre des théories de l'apprentissage moteur. L’intérêt de l’utilisation de la rétroaction

multimodale est qu’elle permet d’exploiter plusieurs modalités telles que les repères

spatiaux avec les feedback visuels, et les repères temporels avec les feedback sonores

et/ou haptiques. La recherche sur le feedback multimodal dans l'apprentissage moteur

complexe en est encore à ses débuts, car peu d'étude n’a été rapporté. Jusqu'à présent

ce sont plutôt des tâches de travail de faible dimension et simples qui ont été étudiées,

même si, dans la vie réelle la plupart des tâches motrices sont multidimensionnelles et

complexes (Sigrist, Roland et al., 2013).

Ainsi l’utilisation d’une rétroaction multimodale semble plus pertinente. Par

exemple, nous obtenons de meilleurs résultats lorsque la stimulation auditive rythmique

est associée à un autre stimulus, plutôt que lorsqu’elle est employée seule (Shin, Jin et

Chung, Yijung, 2017).

Page 75: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

63

Ces résultats soutiennent l’idée de l’importante du choix de la rétroaction. On

pourrait également se demander s’il existe une rétroaction plus efficace qu’une autre, et

qu’en est-il de la rétroaction auditive ?

6.4 Stimuli, feedback auditif et adhésion du patient

Contrairement aux stimuli visuels, la musique possède la capacité de conduire un

comportement moteur rythmé et organisé de façon métrique. Par exemple, il est naturel

de taper du pied sur un rythme musical, mais pas à un événement visuel rythmé, tel

qu'un rebondissement de la balle. Ceci suggère un lien privilégié entre l'audition et les

systèmes moteurs.

L’intégration sensori-motrice peut être réalisé de deux manières : soit par

feedback, soit par feedforward. Dans les interactions de type feedforward, c'est le

système auditif qui influence principalement le moteur, souvent de manière prédictive.

Dans les intégrations de type feedback, c’est le mouvement qui amène à la production

de son, comme nous pouvons le retrouver dans les études sur la fonction motrice du

membre supérieur incluses dans ce mémoire.

Une analyse plus approfondie de l'influence du type de signal sur l'effet de

l'intervention a montré que l'utilisation d'un signal rythmique musicalement adapté (c'est-

à-dire l'utilisation combinée de musique préenregistrée) contribuait davantage à

l'amélioration de la vitesse de marche que l'utilisation unique d'un métronome. Ceci qui

indique que les aspects musicaux peuvent améliorer les résultats de la réadaptation

(Yoo, Ga Eul et Kim, Soo Ji, 2016).

Bien que la stimulation auditive rythmique et la thérapie musicale impliquent toutes

deux un couplage auditif-moteur, l'incorporation d'un stimulus musical peut améliorer

l'effet thérapeutique en raison de la valeur motivationnelle et personnelle de la musique

(Sihvonen, Aleksi J. et al., 2017).

On retrouve cette notion de motivation dans ce que l’on appelle le feedback

autocontrôlé, où le patient décide lui-même de quand et à quelle fréquence il réalise le

mouvement à travailler. Ici, la maîtrise de sa propre rééducation semble renforcer la

motivation de l'apprenant, entraînant un traitement plus approfondi de l'information

(Wulf, Gabriele, 2007)

Néanmoins, une rééducation utilisant exclusivement en feedback autocontrôlé

peut ne pas être optimale. En effet l'auto-estimation par les apprenants de leurs

Page 76: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

64

performances peut être erronée, ne disposant pas de l'expertise du rééducateur qui sait

quelles actions sont nécessaires pour progresser. Une solution pour surmonter la

stagnation de l'apprentissage consiste à surveiller le processus d'apprentissage et à

modifier le retour d'information en conséquence (Sigrist, Roland et al., 2013).

On peut donc se demander si l’efficacité de la stimulation auditive rythmique n’est

pas dépendante des compétences et formations des intervenants. En effet, dans une

des revues systématiques qui a été analysée, on constate que lorsque que l’intervention

a été réalisée par un musicothérapeute, elle a entraîné une plus grande amélioration par

rapport à la stimulation par un thérapeute non musicien (Sihvonen, Aleksi J. et al., 2017).

6.5 Neuromusicothérapie et rééducation de la fonction motrice chez l’AVC

Ainsi, il reste encore beaucoup de questions et de paramètres non encore

exploités permettant de comprendre précisément les différents facteurs impliqués dans

l’intégration sensori-motrice. Ce manque de connaissances dans les neurosciences

ressort dans les essais cliniques au travers des disparités que l’on peut retrouver dans

les protocoles.

Néanmoins, la neuromusicothérapie ne semble pas un outil thérapeutique à

exclure. En effet, pour la majorité des résultats, l’utilisation de la neuromusicothérapie a

contribué à une amélioration plus importante de la fonction motrice que les soins

standards. Compte tenu des tendances positives observées et du nombre limité d'essais

réalisés jusqu'à présent, d'autres essais avec un nombre plus élevé de participants

pourraient fournir une réponse plus précise sur l'utilisation de la neuromusicothérapie

dans la rééducation des fonctions motrice du membre supérieur et de la marche chez

les patients victimes d’AVC.

6.6 Les intérêts en pratique pour la kinésithérapie

6.6.1 Pratique basée sur les preuves

La kinésithérapie est une discipline qui se veut de plus en plus basée sur les

données probantes. On parle d’Evidence Based Practice, ou de pratique fondée sur les

preuves (Veras, Mirella, Kairy, Dahlia et Paquet, Nicole, 2016). Ainsi, grâce à cette

évolution dans la profession, la recherche scientifique permet au praticien d’orienter ses

Page 77: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

65

stratégies rééducatives en fonction des outils thérapeutiques les plus adaptés pour le

patient.

Dans le modèle original de la pratique fondée sur les preuves, on retrouve trois

composantes fondamentales :

- Les données probantes issues de la recherche scientifique ;

- L’expertise clinique du praticien ;

- Les valeurs du patient (préférences, croyances, attentes) (Physiopedia

contributors, 2019).

-

6.6.2 Musique et motivation

La prise en soin kinésithérapique post AVC est généralement longue voire à vie

pour certains patients, le but étant d’améliorer ou de maintenir les capacités

fonctionnelles.

L’hospitalisation, une position réduite au sujet de patient, la déresponsabilisation,

le manque d’activité soudaine. Tous ces facteurs environnementaux constituent un

bouleversement amenant à une modification des habitudes de vie. Ces facteurs peuvent

être à l’origine d’une baisse de la motivation des patients (Holmqvist, L.W., 2001). Or

nous savons désormais que les résultats de la prise en soin post-AVC dépendent de ce

degré motivationnel. Ainsi, bien que l’intervention détienne une part importante dans la

stratégie de rééducation, la psychologie du patient n’est pas à négliger. En effet elle peut

impacter négativement les résultats, altérant l’efficacité de l’intervention, bien qu’elle ait

fait ses preuves dans les essais cliniques.

Expertise clinique

Valeurs et attentes

du patientDonnées probantes

EBP

Figure 23: Composantes de l'EBP

Page 78: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

66

La musique peut être utilisée pour entretenir la motivation lors de l’exercice. En

effet, plusieurs éléments inhérents à la musique permettent de prédire ses effets dans

l’activité physique :

- La réponse rythmique (tempo)

- La musicalité (harmonie et mélodie)

- L’impact culturel dans la société

- Les associations extra-musicales (par exemple une musique associée à la gloire)

Ces facteurs contribuent à la qualité motivationnelle de la musique (Karageorghis,

Costas I. et Priest, David-Lee, 2012).

Il semblerait également qu’une playlist synchronisée et choisie par le patient

augmenterait l’adhésion du patient (Alter, David A. et al., 2015), mais aussi les

performances lors de la pratique d’une activité physique (Nakamura, Priscila M. et al.,

2010).

Ainsi bien que les mécanismes ne soient pas encore totalement compris, les

systèmes auditif et moteur entretiennent une relation très étroite pouvant augmenter les

capacités et performances motrices (Schaffert, Nina et al., 2019). Le côté motivationnel,

dépendant de plusieurs facteurs, pourraient être à l’origine et expliquer l’apport

bénéfique de la musique dans la rééducation. Son utilisation dans le contexte d’une

atteinte neuro-centrale et plus particulièrement en post AVC semble donc pertinente au

vu de la baisse de motivation que l’on peut rencontrer dans cette population.

6.6.3 Musique et bien-être psychologique

De même qu’une perte de motivation, un patient ayant subi un AVC est, quel que

soit le stade, plus à risque de faire une dépression (Hackett, Maree L. et al., 2005). Le

bien-être psychologique est donc un paramètre que le praticien doit prendre en compte

dans la rééducation.

La musique est une activité qui fait appel à de nombreux processus émotionnels

et cognitifs. Les études montrent qu’une écoute quotidienne de la musique peut

améliorer la mémoire auditive et verbale ainsi que la concentration et l'humeur,

impliquant ainsi des changements structurels de la matière grise au début de la phase

post-AVC (Särkämö, Teppo et Soto, David, 2012).

L’impact d’une composante musicale pourrait donc orienter les kinésithérapeutes

et les encourager à adapter leur prise en soin en y introduisant une dimension cognitive

qui prendrait en compte l’aspect émotionnel et cognitif.

Page 79: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

67

6.6.4 La musique autonomiser, notion de patient-acteur

Les objectifs de rééducation sur le long terme doivent être établis en vue d’une

pérennisation des résultats. Pour ce faire, l’éducation du patient et la promotion de son

implication dans la gestion de sa pathologie sont indispensables (HAS, 2012).

Les études sont en faveur d’une rééducation à domicile précoce. En effet, un

programme précoce à domicile dans les six premiers mois suivant l’AVC entraîne, par

rapport aux soins habituels, une amélioration plus rapide des fonctions, une réduction

des handicaps et une amélioration de la qualité de vie (Chaiyawat, Pakaratee et

Kulkantrakorn, Kongkiat, 2012). Mais alors quels sont les facteurs à l’origine de cette

différence de résultats ? Que retrouve-t-on en plus à domicile par rapport au centre de

rééducation ou l’hôpital ? Ce même essai a montré que 94 % des participants ont

amélioré de manière significative leur indépendance et leur qualité de vie, ceci quelle

que soit la gravité de leur handicap. Le soutien familial, l'environnement proche, un

programme personnalisé et un suivi étroit sont à l’origine de la plus-value d’une

rééducation à domicile. Le succès de la réadaptation dépend également de facteurs

personnels comme l'âge, l'éducation, le statut socio-économique, les antécédents

médicaux et les relations familiales (Chaiyawat, Pakaratee et Kulkantrakorn, Kongkiat,

2012).

La neuromusicothérapie fait partie des thérapeutiques de choix pour une

rééducation à domicile et en autonomie. Bien que l’on retrouve dans les études qui

traitent des effets de la NMT sur la fonction membre supérieur des outils d’évaluations

complexes, la méthode d’intervention reste très facile. En effet, si l’on ne s’attarde pas

sur un protocole particulier, la NMT demande peu de matériel : un métronome ou bien

une playlist musicale. On pourrait également ajouter un repère visuel à atteindre pour

les mouvements du membre supérieur.

Par ailleurs, du fait du peu de matériel qu’elle demande, son faible coût pourrait

être un critère favorisant son utilisation.

La NMT est donc accessible facilement à tous, que ce soit pour le praticien qui

peut apporter des pistes d’amélioration en modulants les composantes de la rétroaction

(fréquence, répétition, vitesse d’exécution…), ou pour le patient qui peut auto-moduler

sa rééducation.

Page 80: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

68

7 Conclusion

Les résultats des études sont en faveur de l’utilisation de la musique dans un

contexte de rééducation motrice post AVC. Cependant, du fait du nombre d’étude peu

élevé et de leur qualité méthodologique, on ne peut pas conclure que la

neuromusicothérapie soit plus efficace statistiquement qu’une autre méthode de prise

en soin classique.

Et demain ?

Les interventions kinésithérapiques doivent rester globales et ne doivent pas se

limiter à une seule stimulation. Bien que les niveaux de preuves ne soient pas élevés et

que les mécanismes physiologiques ne soient pas encore bien connus, la musique

semble tout de même impacter le système moteur. En effet la musique peut agir de

manière directe grâce aux connexions neuronales entre les systèmes auditif et moteur,

mais aussi de manière indirecte de par ses effets sur les processus cognitifs (motivation,

bien-être psychologique).

Il y a un côté très personnel et subjectif dans la musique qui est propre à chacun

(d’où les goûts musicaux). Ainsi une même musique pourra entraîner des effets

différents en fonction de la personne qui l’écoute (par exemple faire éprouver des

émotions, donner envie de danser…). Il faut donc considérer, au-delà du fait que les

articles ne soient pas unanimes statistiquement, quel pourrait être l’impact clinique de la

musique sur le patient.

Les techniques rééducatives ne doivent pas être choisies au hasard par le praticien.

En effet, comme vu précédemment, les preuves scientifiques et l’expertise clinique, mais

aussi les besoins et la satisfaction du patient comptent. En dépend la qualité du soin.

Ainsi, dans un modèle EBP, la neuromusicothérapie peut tout à fait être une thérapie

proposée au patient, si celle-ci répond aux objectifs de rééducation et s’avère bénéfique

pour le patient.

Page 81: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

69

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I

I

Annexe

Annexe 1: Topographie du déficit moteur en fonction de la localisation de la lésion du système

pyramidal ................................................................................................................................. II

Annexe 2: Échelle PEDro ....................................................................................................... III

Annexe 3: Échelle R-AMSTAR ............................................................................................... IX

Page 89: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

II

II

Annexe 1: Topographie du déficit moteur en fonction de la localisation de la lésion du système pyramidal

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III

III

Annexe 2: Échelle PEDro

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IV

IV

Page 92: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

V

V

Page 93: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

VI

VI

Page 94: Copie de FINAL MIRMK-MUSSET-Elise

VII

VII

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VIII

VIII

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IX

IX

Annexe 3: Échelle R-AMSTAR