Corpus Hermeticum

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Corpus Hermeticum, Pymandre.Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 1 : Un jour que je rflchissais aux choses essentielles et que mon coeur slevait dans les hauteurs, toutes mes sensations corporelles sengourdirent compltement comme celui qui, aprs une nourriture exagre ou cause dune grande fatigue physique, est surpris par un profond sommeil.Superbe synthse en trs peu de mots que mon cur slevait dans les hauteurs toutes mes sensations corporelles sengourdirent compltement . Comme le dit si bien la Tabula Smaragdina : tu spareras le subtil de lpais Deux mondes magnifiquement dcrits le fixe et le volatil des alchimistes, lesprit et le corps uni dans laction physique, spars lorsque lesprit prend son envol vers ses sphres thriques. Sans compter lexaltation de cet esprit dans son tat le plus appropri : le profond sommeil Toute la mystique sotrique est dj l. Cest vrai que nous sommes dentre de jeu placs la croise de lespace/temps et de lternel Moment Prsent, sur lesquels il y a tant dire. Lun lunivers temporel et organique comme il est dailleurs si simplement suggr dans ce texte lgant, et lautre celui qui souvre sur les immuables et grandioses Principes de la Divine Providence. Avec en prime une indication pour le lecteur auquel ce texte sadresse savoir : que rflchir aux choses essentielles dune part, lve le coeur, qui ici nest pas autre chose que le coeur conscience spirituel, et non le bas morceau de triperie qui sert de pompe la circulation sanguine ; et dautre part, que cette lvation aux choses essentielles se fait en dehors des cinq sens organiques (sensations corporelles), et par voie de consquence ceci implique lactivation de sens diffrents d'une nature que ceux de l'appareil organique et ncessairement suprieurs pour cause d'intemporalit... Cest ce qui sera largement expliqu dans le Grand uvre dHerms Trismgiste. Le sommeil auquel il est fait rfrence dans cet extrait, est celui dun tat de conscience en rapport avec la grande fatigue physique. Nous pourrions donc dire, que ce sommeil est loccultation de la conscience gotique (identification une forme) au profit de la Conscience de lme-de-vie, cette puissance intermdiaire entre les deux grands courants de la Cration, les deux serpents du Caduce dHerms, que sont la Providence et le Destin.

Dans ce premier verset, il est donc, dans une simplicit presque parfaite et difficilement galable, plant le dcor de la pice qui va se jouer en 17 livrets. La Providence, et les choses essentielles ; la Conscience qui peut slever jusqu ses Lumires pour peu quelle fasse leffort de le faire, o descendre au fond des tnbres, le Destin et sa sphre de causalits organiques et temporelles, lattracteur cupide dune Conscience ignorante et succombant ses dsirs et passions. La Conscience est cette boucle temporairement finie, sur la corde infinie de lespace et du temps. Conformment laxiome des Tablettes de Thoth qui veut : que lhomme ne devient que ce quil pense, cette Conscience est dans le Corpus Hermeticum, ce qui est capable de "rflchir des choses essentielles" dans le sens du miroir voquez si habilement; mais aussi dans le sens dtre capable de penser ..., dans les limites de ltat de dveloppement de cette Conscience et de sa capacit recevoir ces penses. Dans les deux cas, aussi brillant quil sera donn dtre cette Conscience, elle ne sera jamais que le ple reflet de la lumire qui lclaire, juste un reflet. Car, et cest aussi un des enseignements de ce verset, la Conscience ne cre rien, elle reoit des hauteurs tout ce qui lui est ncessaire son lvation, comme le prcise le verset 3 sans quivoque, et la condition quelle active sa facult volitive dans ce sens.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 2 : Il me sembla alors voir un tre immense, dune ampleur indtermine, qui mappela par mon nom et me dit :Ltre et le non-tre rsums dans cet tre immense, mais indtermin (sans forme), et qui appelle la Conscience par son Nom. Comment ne pas comprendre que le Verbe de cette Puissance Divine ne soit pas le plus sacr qu'il soit... Lorsque ce Verbe Crateur nomme, en mme temps il consacre, et cette conscration ne peut avoir lieu qu' la condition que l'veil de cette Conscience soit en mesure d'en percevoir et discerner le caractre sacr. Ce Lien sacr du Nom qui unit le Crateur qui le prononce et la crature qui en comprend l'importance, se trouve cet instant ractiv par la volont sanctificatrice du Divin Crateur.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 3 : " Que veux-tu voir et entendre et que dsires-tu apprendre et connatre en ton coeur ?

Cette formulation correspond aux prmices du sermon sur la Montagne : demande et tu recevras, frappe et lon touvrira. Il dcoule aussi de cette subtile formulation que la Providence ne s'impose jamais, mais demande une adhsion volontaire et clairement manifeste. Celui qui veut Connatre, ne doit pas attendre que cela lui arrive tout rti dans le bec, mais il doit pralablement faire l'effort de se mettre en condition de recevoir en son coeur. Cela suppose aussi que pour recevoir ces Connaissances, il faut tre en mesure d'une part, de les comprendre (Connaissances), et d'autre part, de les contenir (amplitude du champ de Conscience), deux conditions pralables qui demandent une longue initiation avant que d'tre effectivement oprationnelles.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 4 : Qui es-tu " lui dis-je. Face la Connaissance Absolue, lignorant se manifeste, mais l'intelligence de la question engendrera l'intelligence de la rponse, l encore la Justice Divine n'accordera que selon les mrites Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 5 : Je suis Pymandre, rpondit-il, le Nos, ltre qui se suffit luimme. Je sais ce que tu dsires et je suis partout avec toi. Attention, ici cest du trs fin et trs subtil, le Nos (prononcez No-us) lessence du Divin Crateur celui qui se suffit lui-mme, la Vrit Absolue, lomniscient qui sait, et qui est partout avec sa crature. La part dternit et dimmortalit en chacun dentre nous En si peu de mots l'essence et la substance, un dfit pour les philosophes purement raisonneurs et intellectuels... Je suis... Est un prsent, car il ne peut pas tre celui qui a t et celui qui sera, puisqu'Il est l'ternel Moment Prsent. L'tre qui se suffit lui-mme... Dans cette courte formulation, il y a la Quintessence de la plus haute ide qu'il soit possible de se faire du Divin Crateur. L'tre qui se suffit lui-mme n'a donc pas besoin de qui que ce soit, ou de quoi que ce soit d'autre. Il n'attend rien de personne, jamais ! Puisqu'Il se suffit lui-mme, sa Divine Cration n'a pas pour objet de lui procurer la moindre satisfaction... Alors pourquoi la fait-il ? Est manifestement la question que l'on peut se poser, et la seule rponse qui soit crdible, cohrente, Juste et harmonieuse est : par Amour Absolu, celui qui donne sans jamais rien attendre en retour.

Il dcoule tout naturellement de cette sublime formulation que si le Divin Crateur se suffit lui-mme, et il ne peut pas en tre autrement, alors, tous les dieux qui exigent soumission, servitude et rtributions sont ncessairement de visions dformes de la sublime ralit Divine. Bon, je lavoue, je suis un inconditionnel du magistral Corpus Hermeticum, je le dguste depuis des annes, et chaque fois jy dcouvre de luxuriantes arborescences nouvelles. Cest lgant, clair, profond, Juste et dune mystique indicible qui parle directement lme-de-vie, condition d'avoir activ sa facult intuitive spirituelle, sans quil soit ncessaire de passer par lintellect pur et dur Ce texte comporte une magie particulire que lon retrouve que rarement, il parle directement la Conscience, et sa richesse est si dense quelle ne spuise pas, mme aprs moult mditations Mais je vous lai dit, je ne suis pas objectif, puisque je suis un adepte inconditionnel de la Sapience d'Herms

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 6 : Je lui dis : Je dsire tre instruit des choses essentielles, saisir leur nature et connatre Dieu. Oh ! Comme je dsire comprendre ! Nous assistons la premire manifestation du libre arbitre sur le plan suprieur et subtil Je dsire tre instruit des choses essentielles . Le Nos nimpose rien il attend dtre sollicit (la Providence l'inverse du Destin se reoit par adhsion volontaire), par l il dmontre le caractre majeur du libre arbitre et de la facult volitive ; si Celui qui peut tout, simpose cette rgle du respect du libre arbitre de ses cratures, alors il confirme en mme temps que les lois de la Cration simposent au Crateur, et comment pourrait-il en tre autrement sans remettre en cause son Absolue perfection Contrairement aux enseignements religieux, la loi universelle nest pas que nous fassions la volont du Divin Crateur, asservissement contraire au libre arbitre, et comment Celui qui se suffit lui-mme pourrait-il dpendre de cette longue attente , mais bien que les lois de la cration sont l pour permettre la ralisation de tous les champs du possible que doit pouvoir emprunter le libre arbitre lorsqu'il active sa facult volitive Ce passage du Corpus Hermeticum renferme un arcane majeur que je traduirais par : Que notre volont soit faite !Et suivant le langage des oiseaux, il est permis dentendre : Que notre volont soit fte !

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 7 : Il rpondit : Garde bien dans ta conscience ce que tu veux apprendre et je tinstruirai. Petite indication subtile, mais extraordinairement puissante : Garde bien dans ta conscience. Pour accder la Connaissance des choses suprieures, la frivolit et le papillonnage ne sont pas de mise, il y faut constance, efforts, persvrance, obstination, dtermination, rgularit, autant dattributs propres au libre arbitre. Ce n'est que lorsque la volont du Roi se manifeste qu'il peut esprer devenir matre de son royaume. Il en est ainsi de la conscience qui doit d'abord se librer de ses chaines des servitudes gotiques du Destin. De surcrot, l'invitation qui est faite de garder dans sa Conscience, implique l'activation d'une facult suprieure qui est la Mmoire. Pas la mmoire organique et prissable, qui chaque rincarnation fait d'abord un plongeon dans le fleuve Lthe, celui de l'oubli, mais bien cette Mmoire qui centralise les expriences et les preuves de toutes les incarnations, pour en constituer le prcieux patrimoine karmique. Ce verset nous renseigne sur cette action d'apprendre qui consiste garder dans sa Mmoire imprissable une si prcieuse et intemporelle Connaissance. La Conscience ne peut s'largir qu'avec l'accumulation de ces Connaissances et donc, par l'accroissement de cette Mmoire suprieure. Connatre c'est ncessairement se souvenir, et retrouver son tat suprieur spirituel, c'est retrouver sa propre Mmoire.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 8 : ces mots, il changea daspect et, linstant, tout me fut dcouvert ; jeus une vision infinie ; tout devint une seule lumire, sereine et joyeuse, dont la contemplation me donna une flicit extrme.Cette volont adamantine du libre arbitre ouvre la vision sur les plans suprieurs, et ce verset du Corpus Hermeticum le dfini admirablement sans quil soit ncessaire de n'en rien y ajouter si ce n'est : ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut comme ce qui est en bas ; pour raliser les miracles dune seule chose. Dans ce verset rside une subtilit sur laquelle j'attire votre attention, et qui est que l'alignement de son niveau vibratoire (sa forte lvation) sur celui de la Divine Providence, ouvre le champ de sa propre Conscience sur les Lumire de la Vrit Absolue. Il est encore trop tt pour dvelopper cet important aspect de la Haute Magie.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 9 : Peu de temps aprs, dans une partie de cette lumire, des tnbres effrayantes et lugubres descendirent et tournoyrent en spirales sinueuses semblables un serpent, me sembla-t-il. Puis ces tnbres se transformrent en une nature humide et indiciblement trouble, do sleva une fume comme un feu, tandis quelle faisait entendre un bruit pareil un gmissement indescriptible.Trs grande richesse que cet verset 9, que je nai pas lintention dpuiser compltement, tant il y a darborescences possible. La lumire, qui est lessence du Nos, contient les tnbres, voil une indication qui rpond une longue et ancienne question de lhumanit, donc les tnbres sont les fruits de la lumire Effrayantes et lugubres, et comment nen serait-il pas ainsi Ces tnbres, matrice de la Cration, vont fconder dans lobscurit et les profondeurs du chaos d'un inconscient collectif, tout le devenir de la cration, de chaque crature, comme le fait lhiver dans les profondeurs de la terre, le ftus dans les profondeurs du ventre maternel Les alchimistes disent fort justement que la pierre slabore labri de la lumire qui lui serait dfinitivement mortelle Luvre au noir Les tnbres , sont aussi ce puissant courant dnergie ngative, le fameux Serpent de la cration que lon retrouve dans toutes les grandes traditions initiatiques ; cest la Vouivre qui circule dans les courants telluriques, cest cet Orouboros des gyptiens, serpent qui en se mordant la queue va crer les cycles infinis des rincarnations et de la rgnration de la matire. Les tnbres , la Lune pour les alchimistes est bien la voie humide, et la prcision : et indiciblement trouble , reste conforme ltat instinctif qui est celui de la voie humide et de la Lune. Nous constatons que la naissance des choses (la Gense), comme toutes naissances, comporte son lot de mystres, de troubles, de gmissements (souffrances, douleurs), lloignement progressif de la Lumire du Nos, qui est comme une lente sortie du jardin dden Bon jarrte l, mais ce n'est pas parce quil ny a plus rien dire, comme le dmontrera la suite des prochains articles

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 10 :

Enfin, un cri fit cho, sortant de la nature humide, un appel inarticul, que je comparai la voix du feu, alors que de la lumire une parole sainte se rpandait sur la nature humide et quen jaillissait un feu pur, subtil, vhment et puissant. Suivant l'tude prcdente des versets de ce livre premier du Corpus Hermeticum, des tnbres, le chaos de l'infini des principes indiffrencis sans les formes, l'ocan primordial de la Matrice originelle de cette nature humide et fcondante, sort un cri en cho du gmissement indescriptible qui s'est manifest dans le verset 9. Ce cri est un appel inarticul qui est comparable la voix du feu, nous indique cet extrait, dont la description voque une vibration d'une si haute intensit qu'elle n'est comparable rien qui soit intelligible aux capacits de la nature humaine. Nous sommes sur le plan le plus grandiose que l'on puisse imaginer du Macrocosme, probablement l'poque de ce que la science d'aujourd'hui qualifie si improprement de Big Bang. Difficile pour notre entendement d'imaginer ce que peut tre un gmissement indescriptible provenant des tnbres effrayantes, et du cri qui en rsonne en cho ce gmissement. Seule la voix d'un feu puissant et cosmique peut tre compare analogiquement l'intensit vibratoire de ce cri de la Naissance dune Cration sortant de la Nature humide de la Vierge ternelle. De la Lumire sereine et joyeuse du verset 8, une parole sainte, le Verbe Crateur en action (la plus puissante des vibrations), vient fconder la Matrice originelle et ce qu'elle contient en contingence d'tre. Et ses cratures auxquelles Elle donne naissance, sont d'abord des feux purs, l'image des cellules embryonnaires d'un ftus, et qui possdent de si tranges facults, puisqu'elles sont capables, ces cellules, dans leur tat de puret embryonnaire, de construire un tre complet suivant une architecture infiniment complexe, alors que lorsqu'elles ne seront plus dans cet tat de puret embryonnaire, elles ne seront cantonnes que dans des fonctions terriblement subalternes et incomparablement plus limites celles de leur tat embryonnaire protiforme et omniscient. Ce feu pur est subtil, ceci nous renvoie la Table d'meraude, car qu'y a-t-il de plus subtil que les Lumires de la Divine Providence, dont le Feu qui est ici la Force Vertueuse, se rpand avec la vhmence et la puissance ncessaire l'accomplissant des desseins du Verbe Crateur issu dune pense absolument Juste et vertueuse.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 11 : Lair, par sa lgret, suivait le souffle du feu ; de la terre et de leau, il slevait jusquau feu de sorte quil y paraissait suspendu.

l'image des Tables de la Loi du Spher de Mose, et de sa Gense, dont ce texte sublime est une variante plus potiquement accessible aux faibles facults d'une nature humaine encore si peu dveloppe, nous avons dans ce Pymander la description de l'acte Crateur universel. Aprs le Grand Tout dans son ampleur infinie d'une immuable Vrit Absolue, qui se manifeste par une blouissante Lumire sereine, joyeuse, et induisant pour celui qui la reoit, une flicit extrme, elle se dvoile l'entendement de celui qui accde cette Connaissance, et parvient s'approcher le plus de cette Vrit Absolue ; l'ternel Acte Crateur, qui se perptue, par dclinaison successive, sur tous les plans, et pour chaque manifestation. Cet Acte Crateur constant est constitu par le germe d'une pense Juste et lumineuse qui contient tout en simultan dans le point central d'un ternel Moment Prsent (le Germe), et qui se divisera en une multitude de phnomnes temporels successifs produisant les arborescences luxuriantes d'une manifestation spcifique. L'Univers est construit selon cette architecture, l'arbre sur le plan terrestre respecte le mme processus, l'tre humain aussi. Ceci fait que dans l'ternel Moment Prsent, le processus de la Cration devient permanent et infini. Ainsi dans ce verset 11, nous assistons la sparation des quatre lments, ainsi qu' la subordination des trois l'autorit du Feu, l'lment primordial duquel tout est issu. J'ai dj eu l'occasion de le dire lors de prcdents articles, mais je crois utile de le souligner encore une fois, tant cette vidence n'est pas la plus universellement partage, que l'Art de la science originelle est un Art de transmutation permanente de lnergie primordiale, c'est--dire rien d'autre qu'une Alchimie. C'est pour cette raison parfaitement objective, que la Science Hermtique est ncessairement celle de l'Alchimie, quel que soit le plan o elle est pratique. Le Premier et le plus grand de tous les Matres de cet Art majeur quest lAlchimie, est le Divin Crateur, le Nos, Lui-les-Dieux.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 12 : La terre et leau restaient o elles taient, si troitement mles quon ne pouvait les percevoir sparment, et continuellement mues par le souffle de la parole qui planait au-dessus delles.La Terre, qui n'est pas proprement parler un lment spcifique, n'est en ralit qu'une Eau forte densit. Ces deux lments qui se distinguent par sdimentation, se trouvent tre anims par le souffle de la parole qui seul contient l'nergie vitale qui a le pouvoir de venir animer les diffrents aspects que prendront les combinaisons possibles de ces lments. Si nous additionnons l'ensemble des lments qui se sont manifests dans les versets prcdents, nous avons donc le Feu, l'Air, l'Eau, la Terre et le Souffle vital, ce qui nous amne

la quintessence qui est l'origine de tout ce qui s'anime et se manifeste dans la sphre temporelle.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 13 : Pymandre me dit : as-tu compris ce que signifie cette vision ? La question pourrait paratre incongrue venant de la part de celui qui sait tout en temps rel... Mais en ralit, pour en comprendre l'extrme subtilit, il convient de percevoir que cette question n'est pas celle que se pose Pymandre Luimme, mais en l'exprimant, il invite son interlocuteur se la poser afin qu'il puisse y apporter sa propre rponse, qui sera une indication de la faon dont il est parvenu recevoir et assimiler les Lumires de cette Connaissance ultime. Le verset suivant nous indique que l'blouissante Lumire ne produit qu'un bien ple reflet, et si nous considrons que Pymandre ne s'adresse pas n'importe qui, mais l'un des plus grands initis de la famille humaine (Herms lui-mme), nous ne pouvons que constater avec le minimum d'humilit requise, la distance qui nous spare d'Herms, et qui plus est celle qui nous spare de Pymandre.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 14 : Je vais lapprendre, rpondis-je.Comme ce cher Pymandre est infiniment charitable, et connat manifestement les limites de nos faibles facults, il pose une judicieuse question qui va permettre son interlocuteur, (chaque lecteur de ce Corpus Hermeticum), de manifester son besoin d'tre davantage clair pour sortir des tnbres de son ignorance. Et ce cher Pymandre, va avoir la bont d'essayer de rendre intelligible notre faible entendement la sublime perfection de l'immuable Vrit Absolue ; si j'en crois mon exprience concernant les ractions ce gnial Corpus Hermeticum, je crains qu'il n'y soit pas encore totalement parvenu... Mais n'avons-nous pas l'ternit pour essayer de comprendre, enfin pour ceux qui le souhaitent et font l'effort ncessaire, car pour les autres qu'ils sachent que lorsqu'on ne cherche rien, on ne trouve pas autre chose que Rien!...

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 15 : Alors il me dit : Cette lumire, cest moi, Nos, ton Dieu, celui qui existait avant la nature humide issue des tnbres. La Parole

lumineuse qui mane du Nos, cest le Fils de Dieu. Nous retrouvons dans ce verset 15, le ternaire Divin : le Pre le Nos, ltre qui se suffit Lui-mme ; la Mre , la matrice universelle, la nature humide, les tnbres, et le Fils La Parole Lumineuse, le Logos, le Verbe fcondant. Cette Lumire originelle correspond celle de Lui-les-Dieux dans les Tables de la Loi du Spher de Mose, celle de lIntelligence Absolue qui contient Tout en contingence dtre, sans pour autant tre la moindre partie de ce Tout. Ce Nos est ce qui prcde toute existence cest de Lui que provient la Lumire de lintelligence qui est un des aspects de la Force du Feu qui se manifeste lorsque cette Intelligence sincarne dans la sagesse ; sagesse qui est lintelligence en action (mouvement), gnratrice dnergie cintique (chaleur), ceci nous renvoie l'tude dans le Grand uvre dHerms Trismgiste sur les deux ternits. Le Nos (prononcer No-us) est la puissance que Fabre dOlivet qualifie de Divine Providence, celle qui ne simpose pas et qui se reoit par adhsion volontaire, comme le manifeste Herms dans les premiers versets de ce Pymandre du Corpus Hermeticum. Prcieuse indication que nous donne cet extrait, Nos, la Providence, nest pas la Nature, cest ce qui existe avant la Nature, avant toute manifestation, avant que les cycles de la sphre temporelle senclenchent. Cette Lumire de lIntelligence de laquelle tout provient, est aussi celle qui contient tout dans un ternel Moment Prsent dune immuable Vrit Absolue. Ce que nous retrouvons dans le principe du Mentalisme du Kybalion, sujet trait dans le Grand uvre dHerms Trismgiste. Le Nos est ici subtilement qualifi : dtre qui se suffit Lui-mme. Cette indication si simplement nonce renferme pourtant un enseignement dune extraordinaire importance, et dun occultisme extrme. Celui qui se suffit Luimme nattend donc rien, jamais, de personne, et encore moins de ses crations et de ses cratures. Comme Il se suffit Lui-mme, tout ce quIl donne est donc un acte dAmour Absolu, celui dune gnrosit totale qui nattend rien en retour. Cette information subtile sur lessence du Nos, est aussi la rponse la question que beaucoup se sont poss, et se posent encore savoir : pourquoi Dieu cre quelque chose plutt que de se complaire dans cette immuable Vrit Absolue qui est la sienne?... La Rponse nous est donne par lindication : quil se suffit Lui-mme, la Raison des raisons de cette cration est la manifestation de son Amour Absolu, rien d'autre ! Ce rappel d'une ralit prcdemment nonce se justifie tant elle implique de consquences dans l'laboration d'une pense juste en vertus. En outre, cette prcieuse indication nous claire trs fortement, peut tre mme trop pour certains esprits tnbreux qui s'en trouveront aveugls, sur le fait que

si le Nos nattend rien, jamais de qui ou quoi que ce soit, alors toutes les doctrines, philosophies ou dogmes religieux qui prtendent, parlant au nom dun Dieu de bien mdiocre condition, quIl attendrait ou exigerait de nous un service, une astreinte, des obligations, ou des servitudes, dmontrent par ce genre daffirmations quils servent un dieu despote, qui ne se suffisant pas Lui-mme, attend tant de choses de ses supposes cratures... Lide que se font ces proslytes dun tel dieu , est tout sauf la plus haute ide quil soit possible davoir du Divin Crateur. La pense des zlateurs dun dieu tributaire de ses cratures, est forcment une pense injuste et qui plus est, peu vertueuse. Ce manque de vertu finit dailleurs toujours par des dvoiements de cette chimre qui leur sert de divinit, au point quelle manifeste invariablement les vices des cratures qui lui donnent vie au travers dun monstrueux eggrgore, qui deviendra rapidement ingouvernable par ceux qui lui ont donn naissance, au point de dvorer ses propres enfants. Ce petit enseignement, dapparence si banale et si insignifiante, quest : il se suffit Lui-mme, nous dit encore une chose dune trs grande importance. Si le Divin Crateur qui par essence est parfait, donne quoi que ce soit une crature, Il ne lui donne pas au compte-gouttes, en attendant quil vienne chercher le reste de ce qui doit le faire devenir la plus haute ide que ce Divin Crateur se fait de lui, en change de je ne sais trop quoi de pacotille qui ne lui serait d'ailleurs daucune utilit... Ce petit commerce mdiocre, si contraire au principe de lAmour Absolu, est celui de quelquun qui donne, mais qui attend un retour pour ce don. Ce principe tant rdhibitoire avec lattribut divin : quil se suffit Lui-mme, quil en devient antinomique. Alors, il va falloir que nous nous fassions cette ide nouvelle et rvolutionnaire, nous navons plus rien attendre du Nos, le Divin Crateur, ce quil devait nous donner, nous lavons intgralement reu, nous de chercher tous les colis qui renferment l'intgralit de notre dotation, et surtout nous douvrir tous ses paquets-cadeaux. Essayons, pour illustrer concrtement ce propos, de prendre un peu de recul sur la situation et imaginons que nous soyons capables (jai dit, imaginons, on peut toujours rver) dun acte dAmour Absolu, cest--dire de donner intgralement quelque chose de complet quelquun comme une voiture, et que nous constations, passs quelques jours, quil vient sonner notre porte pour nous dire quil faudrait que nous lui donnions des roues ; puis quelques jours encore, et le voil qu'il vient nous demander un moteur ; puis quelque temps aprs, la cl de contact... Autant de choses quil a dj reu, mais que par ignorance, paresse et aveuglement il na pas su ou fait l'effort de trouver, nous ferions une drle de tte et serions en droit de nous interroger, sur les capacits du bnficiaire se servir utilement de notre don... Cest ici, analogiquement, la mme chose qui doit se produire en haut, lorsque nous formulons en bas des prires ou des invocations, pour rclamer quoi que ce soit ce Divin Crateur qui se suffit

Lui-mme, et qui ne peut pas donner plus que tout... Alors, pour ceux qui ont limpression quil leur manque ce quelque chose quils aimeraient tant avoir, je leur conseille de chercher dans leur dotation de base, ils finiront par trouver par eux-mmes, ce que le manque de vigilance a dissimul leur attention. La Mre , la matrice universelle, la nature humide, les tnbres... Si la Lumire du Nos est lexpression du Feu de lintelligence, ce Feu produit invariablement une Nature humide en se manifestant... Par dclinaison simpliste, mais qui permettra de concrtiser cette abstraction, je ferai l'analogie avec ce principe lmentaire de chimie : lorsque lon mlange un atome dhydrogne avec deux atomes doxygne, cest le feu qui transforme ces atomes en molcules deau... Ceci nous renvoie au verset 9 de ce Corpus Hermeticum et ltude de ce dernier dans larticle lui correspondant. La Mre, la Nature est aussi la puissance de cristallisation de la Lumire Divine, que nous avons identifi sous lappellation du Destin, sa sphre de manifestations organiques et temporelles. Le Fils La Parole Lumineuse, le Logos, le Verbe fcondant... Magnifique de prcision ce verset pourtant dapparence un peu simpliste... La parole lumineuse, si je men tiens la loi de Mat, ne peut venir que dune pense parfaitement juste en Vertus, et cette parole devient alors le Verbe Vivant, celui dun Verbe fcondant, comme nous le retrouvons dans les Tables de la Loi du Spher de Mose, par le pouvoir du sceptre reu par Adam dans sa forme glorieuse, et qui lui permet, par la Magie de son verbe, de donner des Noms aux cratures, et par ces Noms il leur permet de se manifester. Redoutable pouvoir du Mage ayant accd la matrise de la Haute Magie, dont il est ici beaucoup trop tt pour en parler davantage. Ce Fils quest cette Parole lumineuse, reprsente la Conscience et sa facult volitive. Car pour parvenir cette Parole Lumineuse, il y faut la pleine Conscience de pratiquer une pense juste en Vertus, ce qui passe obligatoirement par le parcours du jardin du Bien et du Mal et de ses cycles de perfectibilit, et laccession la Connaissance. Tant que celui qui a tout reu en hritage nest pas capable den matriser les mcanismes (facults), il ne pourra devenir lexpression de la Parole lumineuse, ni celui du Verbe Vivant, mais sera uniquement celui du verbe mort produisant d'une faon frntique un verbiage creux. Les propos dune chef dtat ont de plus lourdes consquences, que ceux dun simple consommateur du caf du commerce, mme s'il leur arrive de dire rigoureusement la mme chose au mme moment... Nous ne faisons quentrer dans le Corpus Hermeticum, et dj il contient des richesses si luxuriantes pour qui en fait une lecture et une mditation srieuse, quil serait dommage, pour ceux qui ont eu la chance de lavoir, ne serait-ce

quune seule fois entre les mains, d'tre pass ct du prodigieux Enseignement quil contient. Celui qui ne prend pas la peine d'ouvrir le paquet-cadeau, ne saura jamais ce qu'il contient rellement... chacun selon ses mrites !

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 17 : "Comprends-le. Ce qui en toi voit et entend, cest la parole du Seigneur, et ton Nos est Dieu le Pre ; ils ne sont pas spars lun de lautre, car leur unit est vie." Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 18 : " Je te remercie," dis-je. Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 19 : " lve ton coeur vers la lumire, et connais-la."Lors du prcdent article sur le Corpus Hermeticum, nous avons tudi le lien qu'il y a entre la lumire et le Nos, l'tre qui se suffit Lui-mme et qui existait avant la nature humide issue des tnbres. la suite de cette explication de Pymandre, Herms pose la question de savoir ce que cela signifie... La rponse du verset 17, toujours dans une lgante simplicit, renferme nanmoins pour le lecteur, la quintessence d'une Connaissance ultime. Il est trs subtilement indiqu dans ce verset si puissant que : ce que Voit et entend Herms, est la parole du Seigneur... Mystrieuse formulation pour dfinir la "parole", car s'il est ais de comprendre qu'elle peut s'entendre, il l'est dj beaucoup moins pour ce qui est de la voir... Ici nous atteignons les limites du langage conventionnel, qui ne permettra plus de pntrer les richesses de l'enseignement que renferme le Corpus Hermeticum si bien nomm. Seul le langage analogique va nous permettre de poursuivre le cheminement auquel nous invite ce texte majeur de la Science Hermtique. Mais reprenons le fil de l'histoire qui nous est conte. Pymandre dit Herms : ce qui en toi voit et entend; dans l'tat de mditation profonde qui est celui d'Herms (reprendre si besoin l'histoire ses dbuts), ce qui voit et entend en lui n'est plus ce qui fait appel aux sens organiques aux capacits si limites, mais

bien ce qu'il voit et entend par ses sens suprieurs que sont la clairvoyance et la clairaudience. Il voit d'abord la lumire de l'Intelligence universelle qui se manifeste son entendement dans sa majestueuse et redoutable puissance du Feu, source d'nergie primordiale de toutes choses. De ce Feu, niveau vibratoire infini qui en est sa parole (voix), jaillit des feux subtils des puissances diffrencies de l'universel. Ce que doit voir et entendre Herms, n'est pas perceptible par les sens de la nature animale de l'tre humain, mais uniquement par le sens de sa nature divine. Ce sont ces sens qui lui permettront de comprendre ce qu'il doit en ralit voir et entendre. Nous pouvons relever dans cette prcieuse indication, que lors de sa mditation, Herms qui a pralablement manifest le dsir de s'ouvrir aux lois de la Providence, reoit de celle-ci la mesure de ce qu'il mrite. Et compte tenu de la trs haute lvation des enseignements qui lui sont transmis, dans leur puret originelle et intemporelle, il est facile d'en dduire que notre Herms est un initi de trs haut rang. Mme si cela peut paratre comme une vidence flagrante, il me semble bon de la souligner afin de situer Herms la place qui est celle qu'il doit occuper dans le rcit du Corpus Hermeticum. Accessoirement, il peut tre tout aussi intressant de dduire de ce prcdent petit constat, que si Herms, par son lvation spirituelle et le trs haut niveau de ses Connaissances, peut recevoir les enseignements d'une si puissante intensit vibratoire, c'est qu'il est en mesure de les mriter et de pouvoir les supporter, et d'autre part, d'en apprcier la valeur par sa capacit comprendre, ce qui implique attention, coute attentive, effort, discernement et intense concentration. Ici, nous avons l'expression de l'Amour Absolu qui se manifeste par le don de la Lumire de Connaissance et d'Intelligence, de la part de celui qui se suffit Lui-mme, et l'acte d'Amour le plus lev que peut atteindre une Conscience dans sa forme la plus glorieuse et est celui de savoir recevoir avec humilit et une dignit en rapport du prestige de ce qu'il reoit, et de qui il reoit. Aimer pour les Consciences diffrencies de l'Universel, commence donc par savoir recevoir ; condition premire sans laquelle il ne sera pas possible de donner. Si c'est vrai, pour ce grand Initi qu'est Herms recevant le Corpus Hermeticum, combien cela doit l'tre au moins autant, pour la lectrice et le lecteur de ce Corpus... Que ceux qui ont des oreilles pour entendre, entendent! ... cest la parole du Seigneur... Ce que nous indique Pymandre, doit toujours se COMPRENDRE, comme il invite Herms le faire, dans le sens du langage le plus universel qui soit, je veux bien videmment parler de l'analogie. Croire que le Seigneur ait une parole au sens vocal du terme, comme nous pourrions l'entendre dans le sens profane, serait un paradoxe rapidement ingrable. Cela supposerait un organe spcifique cette parole, ce qui ne peut se faire que dans la sphre des manifestations ncessairement limites et prissables, et remettrait en cause le statut de ce Divin Seigneur. Et quand bien mme nous ferions

l'impasse sur l'organe qui doit tre l'origine de toutes expressions vocales, nous serions quand mme confronts, dans le cas de cette parole dans le sens profane, une obligatoire tessiture, registre sur lequel se situerait cette parole et qui la diffrencierait des autres... Le Tout dans sa forme d'expression, se retrouverait forcment limit et distingu, par sa parole, du reste de la Cration dont il ne serait plus qu'une partie... La seule faon de concevoir cette parole du Seigneur, sans que cela soit rapidement paradoxal, c'est sous la forme vibratoire d'une pense dont le niveau infini parviendrait contenir tous les autres dans leurs manifestations finies. L'exemple nous en est d'ailleurs donn dans les versets prcdents par : l'appel inarticul de la nature humide (notons l'adjectif inarticul, qui nous dispense d'avoir l'assimiler une vocalise), qui est compar la voix du Feu... La parole, ou les paroles du Seigneur, les fameux Logos l'origine de toutes crations, ne sont donc que des penses qui varient et se distinguent les unes des autres par leur niveau vibratoire. Et comme j'ai eu l'expliquer lors des derniers articles dans l'e Grand uvre d'Herms Trismgiste, chaque pense, qui est une me, est aussi un ou des Nombres sacrs, et possde sa correspondance gomtrique dans l'univers des formes. La parfaite cohrence de la Divine Cration se retrouve dans le moindre dtail, comme dans le TOUT. Rien de ce qui existe ne peut tre tranger au Divin Crateur, le seul qui possde cette facult de cration. Lorsque l'intelligence, la clairvoyance, la clairaudience d'une Conscience s'ouvrent sur les lois de la Divine Providence, elles peroivent des penses de plus en plus puissantes, de plus en plus lumineuses, et de plus en plus proches du Verbe Divin. Ceci nous renvoie au dbut de l'vangile le plus sotrique du Nouveau Testament, celui de "selon Saint-Jean" :

1.1 Au commencement tait la Parole, et la Parole tait avec Dieu, et la Parole tait Dieu. 1.2 Elle tait au commencement avec Dieu. 1.3 Toutes choses ont t faites par elle, et rien de ce qui a t fait n'a t fait sans elle. 1.4 En elle tait la vie, et la vie tait la lumire des hommes.... et ton Nos est Dieu le Pre ; ils ne sont pas spars lun de lautre, car leur unit est vie... Donc, si rien ne peut tre tranger au Divin Crateur, alors tout ce qui existe a pour origine, essence, Gense, une de ses paroles (pense) qui est la source de toute vie et forcment indissociable de cette vie. Il dcoule de ce petit constat, simpliste en apparence, que ce qui vit n'est pas ce qui se manifeste dans une forme limite et qui nat, croit et meurt, mais est cette parole/pense (Logos) qui en est le feu nergtique et le coeur battant, ayant la proprit d'tre protiforme, selon son intensit vibratoire. Ce qui nat crot et meurt, n'est que la forme, mais jamais la parole/pense animatrice pour la simple et bonne raison,

que venant, comme l'indique le Corpus Hermeticum, du Seigneur, celui qui se suffit Lui-mme dans son ineffable perfection, il ne saurait produire des paroles/penses mortelles qui seraient des imperfections parfaitement contraires son statut. La Perfection mme de "Dieu le Pre", se transmet dans la moindre de ses paroles/penses, et acquiert par l mme une irrductible immortalit. La Conscience sera donc l'expression de la Parole/Pense Divine sans laquelle elle ne pourrait exister, c'est pour cette incontournable raison que ce verset 17, prcise que cette Parole du Seigneur est insparable de ce quoi elle donne vie, quelle que soit la forme de cette vie. Ce verset exprime l'infinie esprance que doit avoir cette vie lorsqu'elle prend Conscience de ce don d'Amour Absolu qu'elle a reu de la Parole du Divin Crateur, et qui lui permet d'tre ce qu'elle dsire tre, sans jamais perdre le privilge de sa filiation naturellement divine. Sublime cadeau que celui-ci non?... Bon, je m'avance tmrairement, lorsque je qualifie de Sublime cadeau, cette Parole de vie dont nous hritons tous, car, comme le prcise Pymandre dans le verset 19, pour apprcier ce cadeau sa juste et inestimable valeur, encore fautil que la Conscience qui l'a reu, lve son coeur vers la lumire, pour la connatre cette valeur... Je terminerai cette petite tude par le constat que si la Parole Divine a toujours une inestimable valeur. Pour rendre cette parole prestigieuse, il faudra que le coeur de la Conscience qui la recevra, se tourne vers la lumire qui la fera briller de ses mille feux chatoyants. La Noblesse de l'oeuvre, requiert la noblesse de l'oeuvrant.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 20 : ces mots, il me regarda quelque temps en face de faon si pntrante que je tremblai son aspect. Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 21 : Puis, quand il releva la tte, je vis dans mon Nos la lumire, compose de forces innombrables, devenue un monde rellement illimit, tandis que le feu, investi et subjugu par une force toute puissante, tait ainsi parvenu lquilibre. Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 22 :

Je distinguai tout ceci dans ma vision, grce la Parole de Pymandre. Comme jtais tout entier hors de moi, il me dit encore : Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 23 : "Tu as vu dans le Nos la belle forme originelle de lhomme, larchtype, le principe originel antrieur au commencement sans fin." Ainsi me parla Pymandre.Le regard de Pymandre qui pntre au coeur de la Conscience d'Herms est de mme nature que la Lumire qui irradiait Mose lorsqu'il tait en contact avec l'ternel. Seul un Initi de trs haut rang peut supporter ce regard pntrant sans subir une destruction totale. Et mme dans le cas de cet Initi, la puissance considrable qu'il peroit dans l'change de ce regard (vision spirituelle), ne peut que lui faire sentir l'insignifiance qui est la sienne, et qu'il suffirait d'une infime variation dans le subtil dosage de la densit vibratoire, pour qu'il se volatilise compltement. Il faut une Foi ardente dans l'Amour infini de cette Puissance ultime, pour que notre grand Initi, conscient de la faiblesse de sa condition, tremble seulement devant cette ralit, sans pour autant cder la peur panique. Par cette indication, le Corpus Hermeticum nous informe du niveau d'lvation qui est celui d'Herms, et de la matrise des vertus qu'il pratique, et qu'il n'est pas raisonnable d'esprer croiser le regard de Pymandre sans avoir atteint les conditions qui permettent de survivre cette preuve. Cette redoutable preuve est donc ncessairement l'indication d'un degr initiatique auquel le disciple peut esprer parvenir. Notons au passage, que le Corpus Hermeticum, comme le font les Tables de la Loi du Spher de Mose, part du point le plus lev de l'volution, pour descendre les chelons de l'involution. Puis, quand il releva la tte... La transmission de la Connaissance se fait par la Lumire pntrante du regard du Divin Crateur. Celui qui se trouve en situation de pouvoir l'accueillir, reoit une nergie considrable celle des Penses les plus Justes en vertus qui puisse exister. Et comme cette nergie est diffuse en fonction des capacits du contenant les recevoir, lorsque le "plein" est fait, dpasser les capacits du contenant deviendrait forcment dommageable pour lui, c'est pourquoi aprs quelque temps d'un regard pntrant, ce croisement de visions doit s'arrter, ce que signifie : Puis, quand il releva la tte... ... je vis dans mon Nos la lumire, compose de forces innombrables, devenue un monde rellement illimit... Pymandre, le Nos, la parole lumineuse, vient de transmettre lune des prognitures du Divin Crateur, la rvlation de sa filiation divine et des pouvoirs qui sont les siens, dont celui de la Vision globale qui est celle de l'me-de-vie parvenue se rendre aveugle toute illusion,

comme j'ai eu l'occasion d'en indiquer les principes dans l'article de la VOIX du SILENCE dans le Grand uvre d'Herms Trismgiste. L'me-de-vie (la Conscience, le Nos individuel) a la facult de s'harmoniser avec l'me du Monde, celle du Kosmos si cher Pythagore. Elle en a la facult parce qu'elle est de mme nature, comme il est d'ailleurs clairement indiqu, dans les Tables de la Loi du Spher de Mose concernant Adam dans sa forme la plus glorieuse : qu'il est capable de lire dans les Penses de Lui-les-Dieux. Le dbut du Corpus Hermeticum ne nous dit pas autre chose, car comme il le prcise plus avant : seul le semblable connat le semblable. La Vision spirituelle globale d'Herms lui fait dcouvrir l'Univers des forces innombrables qui sont autant d'Intelligences divines, comme j'ai eu l'expliquer dans l'article concernant les Vers Dors de Pythagore. Et le monde illimit est celui qui n'a pas de dbut ni de fin, c'est--dire celui de l'intemporalit et de l'immortalit. ...tandis que le feu, investi et subjugu par une force toute puissante, tait ainsi parvenu lquilibre... Difficile avec les mots d'un langage triqu de donner ne serait-ce qu'une vague ide de l'amplitude de la Vision d'Herms et des manifestations du Feu Cosmique. Pour vous permettre d'approcher, mme modestement ce qui est voqu dans cet extrait du Corpus Hermeticum, comme d'ailleurs dans les Vers Dors de Pythagore, le livre d'Enoch, la Voix du Silence, les Tablettes de Thoth et tant d'autres textes sotriques au langage volontairement hermtique, je vous propose une lecture attentive sur l'aperu qui suit, du Trait du Feu Cosmique que nous devons un grand Initi Tibtain : "Le corps thrique, qui est une rplique exacte de sa contre-partie dense, est l'organe du feu actif ou radiant, et, comme c'est bien connu, le vhicule du prana. Sa fonction est d'emmagasiner la lumire et la chaleur rayonnante reues du soleil, et de les transmettre, via la rate, toutes les parties du corps physique. En consquence, on s'apercevra l'avenir, que la colonne vertbrale et la rate sont de la plus grande importance pour la bonne sant physique de l'homme, et que lorsque la rate est dcongestionne et saine, il y aura peu d'ennuis dans le corps physique dense. Lorsque le foyer physique brle avec clat, et lorsque le combustible du corps (rayons praniques) est bien assimil, le corps humain fonctionne correctement. La fusion de ces deux feux, qui est complte chez la personne normale et en bonne sant, devrait retenir l'attention du mdecin moderne. Il s'appliquerait alors faire disparatre toute congestion matrielle ou nerveuse, afin de laisser un libre canal la chaleur intrieure. Cette fusion, qui est maintenant naturelle et habituelle chez tout tre humain, tait l'un des signes de ralisation ou d'initiation dans le systme solaire prcdent. De mme que l'initiation et la libration sont marques dans notre systme solaire par la fusion des feux du corps, du mental et de l'Esprit, de mme dans un cycle antrieur, la ralisation

tait marque par la fusion des feux latents de la matire avec les feux actifs ou radiants, puis par leur union avec les feux du mental. Dans la priode prcdente, les effets de la Flamme divine taient si lointains et profondment cachs, qu'ils taient peine perceptibles, bien qu'obscurment prsents. On peut observer la correspondance chez le rgne animal, o l'instinct maintient l'intuition l'tat latent, et ou l'Esprit adombre faiblement. Et pourtant, tout cela fait partie d'un tout divin. Le sujet de la chaleur radiante des systmes macrocosmiques et microcosmiques sera tudi en dtail plus loin. Maintenant, nous ne traiterons que du feu intrieur latent : a. du Soleil, b. de la Plante, c. de l'Homme, d. de l'Atome. Il faut se souvenir que dans les vhicules astral et mental, se trouve la contrepartie des centres situs dans le corps physique. Ces centres concernent la matire et son volution. Une dclaration fondamentale peut tre faite au sujet des feux internes du soleil, de la plante, de l'homme et de l'atome : Il existe dans le Soleil, dans la plante, dans l'homme et dans l'atome, un point central de chaleur ou (si lon peut employer un terme aussi impropre et restrictif, une caverne centrale de feu, ou noyau de chaleur, et ce noyau central atteint les limites de sa sphre d'influence, son cercle infranchissable par un canal triple). L'essence divine qui pntre l'univers entier, compos de millions de systmes solaires, est capte par notre soleil et transmise sous forme manifeste jusqu'aux limites extrmes de notre systme solaire, afin que cette essence manifeste soit le sol de base pour la croissance, l'entretien et la destruction de nos mondes : cette essence divine est simplement le Nadam de notre philosophie yoguique : ce Nadam ou OM se manifeste ensuite en sept courants. Le non-manifest est manifest ou port par les ramifications subsquentes. Ces courants sont les sept voyelles ou les sept notes. Ces sept voyelles ou notes doivent avoir une corrlation avec les sept mtres vdiques, puisque dans le Vishnu Purana, Parasara dcrit les mtres vdiques comme les coursiers de l'essence solaire. Some Thoughts on the Gita. p. 74.) 1. Dans le Soleil Dans le soleil, tout fait au coeur de celui-ci, se trouve un ocan de feu ou de chaleur, mais pas un ocan de flammes. C'est une distinction qui peut-tre, ne signifiera rien pour certains. C'est le centre de la sphre, le point de combustion interne le plus ardent, mais il n'a gure de relation avec les flammes ou gaz

incandescents (quel que soit le terme employ) qu'en gnral lon suppose exister, quand on pense au soleil. C'est le point d'incandescence le plus ardent, et la sphre objective de feu n'est que la manifestation de cette combustion interne. Cette chaleur centrale s'irradie dans toutes les parties du systme au moyen d'un canal triple, ou par ses "Rayons d'approche" qui dans leur totalit expriment pour nous l'ide de "chaleur du soleil". 1. L'akasha, matire vitalise, ou substance anime par la chaleur latente. 2. Electricit, substance polarit unique, recevant l'nergie d'un des trois aspects logoques. Pour exprimer ceci de manire plus occulte, substance rvlant la qualit du Seigneur cosmique dont elle est l'nergie. 3. Rayons de lumire d'aspect pranique, dont certains sont maintenant reconnus par le savant moderne. Ils ne sont que des aspects de la chaleur latente du soleil s'approchant de la Terre, par une ligne particulire de moindre rsistance. Lorsque le terme "canal ou Rayon d'approche" est employ, il signifie cheminement de la radiation solaire du centre vers la priphrie. Ce qui est rencontr pendant cette approche tel un corps plantaire, par exemple sera affect de quelque manire par un courant akashique, un courant lectrique, ou un courant pranique, mais tous ces courants ne sont que les feux internes du systme si on se place un point de l'espace universel, et non de l'espace solaire. Il est donc vident que cette question du feu est aussi complexe que celle des rayons. Les feux internes du systme solaire deviennent externes et rayonnants si on les considre du point de vue d'une plante, tandis que les feux internes de la plante seront ressentis par l'tre humain comme un rayonnement, exactement comme les manations praniques de son corps thrique seront ressenties, par un autre corps physique, comme un rayonnement. Ce qu'il faut saisir c'est que tous ces aspects ont trait la matire ou la substance, et non au mental ou l'Esprit. 2. Dans la Plante Tout au coeur de la Plante d'une plante telle que la Terre par exemple existent des feux internes qui occupent la sphre centrale, ou cavernes centrales qui tant pleines d'un feu incandescent rendent possible la vie sur le globe. Les feux intrieurs de la Lune sont presque teints et, en consquence, elle ne brille pas, si ce n'est par rflexion, n'ayant pas de feu interne susceptible de se mler, de se fondre la lumire extrieure. Ces feux internes de la terre agissent, comme pour le soleil, par trois voies principales. 1. La substance productive, ou matire de la plante, vitalise par la chaleur.

Cette chaleur et cette manire jouent ensemble le rle de mre pour tout ce qui germe, et de protecteur de tout ce qui vit dans ou sur cette matire. Cela correspond l'akasha, la matire active vitalise du systme solaire, qui nourrit tout, ainsi qu'une mre. 2. Le fluide lectrique, un fluide qui est latent dans la plante mais encore peu connu. Le terme "magntisme animal" le dcrirait peut tre mieux. C'est la qualit spcifique de l'atmosphre plantaire, ou son cercle infranchissable. C'est le ple oppos du fluide lectrique solaire, et le contact de ces deux fluides, ainsi que leur manipulation correcte est le but peut-tre encore non reconnu de tout l'effort scientifique actuel. 3. L'manation de la plante que nous pourrions appeler Prana Plantaire. C'est cela que l'on fait allusion lorsqu'on dit que Mre Nature donne la sant, et c'est ce que recouvre le cri du mdecin moderne, lorsqu'il dit avec sagesse "Retourner la Terre". C'est l'manation fluidique de ce prana qui agit sur le corps physique, mais dans le cas prsent, pas par l'intermdiaire du corps thrique. Il est simplement absorb par la peau, et les pores sont sa ligne de moindre rsistance. 3. Dans l'Homme Au bas de l'pine dorsale sont cachs les feux du systme humain, ou feux internes du Microcosme. Ce centre est plac cet endroit, et de l, ses radiations partent par trois canaux que l'on peut distinguer le long de l'pine dorsale. 1. La chaleur du corps, canal suivant lequel la chaleur est irradie, et qui a pour but de rchauffer la structure physique. Cette vitalisation de la matire dense trouve sa correspondance dans l'akasha systmique, et dans la substance productive plantaire. 2. Rceptivit Nerveuse. C'est le fluide vitalisant tnu qui s'applique stimuler les centres nerveux, et engendre une raction lectrique de contact entre les nerfs et le cerveau. Il faudrait, l'heure actuelle, tudier ce fluide de plus prs. Il correspond l'lectricit systmique, et l'lectricit plantaire. 3. Emanation Pranique. L'manation qui, par le canal du corps thrique, correspond chez l'homme au prana solaire et au prana plantaire. Elle apparat surtout dans l'aura de sant, et n'a rien voir avec des qualits magntiques, telles qu'on les interprte habituellement, lorsqu'il s'agit de la personnalit ou de l'homme envisag comme unit. Je rpte ceci car il est absolument indispensable qu'aucune confusion intellectuelle n'existe entre le magntisme

d'une part, qui est une manation spirituelle, et d'autre part cette manation qui est purement animale. Il serait sage de faire remarquer ici que cette triple manifestation est prsente aussi dans le corps astral et mental, en rapport avec la substance de ces corps. Nous pourrions dire que ce feu, dans sa triple manifestation, reprsente la totalit du feu essentiel, ou vie active du troisime Logos. Il faut garder soigneusement l'esprit, que la manifestation du travail des trois Logo, est l'expression du mental de quelque Entit Cosmique. De mme, les sept Entits plantaires, les sept Hommes Clestes, sont sept Logo (aussi des Etres cosmiques) qui, dans Leur totalit, forment le corps du triple Logos. Nous avons donc : 1. Le Logos indiffrenci Entit cosmique. 2. Le Logos dans sa triple manifestation : a. Le Seigneur cosmique de la Volont Pouvoir b. Le Seigneur cosmique de l'Amour-Sagesse c. Le Seigneur cosmique de l'Intelligence Active 3. Le triple Logos, septnaire dans sa manifestation, c'est--dire les sept Logo plantaires" Je distinguai tout ceci dans ma vision, grce la Parole de Pymandre. Comme jtais tout entier hors de moi, il me dit encore... Remarquons dans cette formulation l'indication prcise qui nous est donne d'une vision spcifique qui provient de la Parole de Pymandre, et qui positionne l'me-de-vie au dehors de ce "moi" qui n'est rien d'autre que la prison des cinq sens de l'ego de la nature humaine organique. Petite lapalissade qui me semble-t-il a sa raison d'tre : si Herms peroit la Parole de Pymandre, hors du "moi", c'est qu'il utilise des facults "d'audition" qui sont ncessairement d'une autre nature que l'audition sensorielle. En vrit, ce passage du Corpus Hermeticum nous informe qu'Herms en utilisant ses facults spirituelles suprieures est en tat de supraconscience, tat qui lui permet d'avoir accs la vision spirituelle et l'entendement de la Parole de Pymandre, le Logos de la Cration dont je donnerai prochainement quelques explications. "Tu as vu dans le Nos la belle forme originelle de lhomme, larchtype, le principe originel antrieur au commencement sans fin." Ainsi me parla Pymandre... Que dire aprs une telle description si profonde, si simple et si riche ? Beaucoup de choses en ralit, tant cette formulation est si riche d'un Enseignement occulte. Mais cet article a dj dpass les limites que je m'impose pour ne pas rendre sa lecture trop fastidieuse. Je laisse donc chacun

le soin de se laisser pntrer intuitivement par les lumires de ce dernier extrait, j'aurai l'occasion, lors de prochains articles d'approfondir d'une manire ou d'une autre la sophistication qui se dissimule dernire une trop grande simplicit qui pourrait le rendre par trop ordinaire et sans grand intrt.

Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 24 : "Do sont donc venus les lments de la nature ?" demandai-je. Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 25 : Il me rpondit : " De la volont de Dieu qui, ayant reu en elle la parole et contempl larchtype du monde dans sa beaut, faonna sur ce modle un monde ordonn partir des lments propres ce monde et des mes nes de Dieu. Livre I dHerms Trismgiste, Pymandre, verset : 26 : Dieu, lEsprit, en lui-mme masculin et fminin, source de la lumire et de la vie, engendra dune parole un second tre spirituel, le Dmiurge qui, en tant que Dieu du feu et du souffle, cra sept recteurs pour entourer de leurs cercles le monde sensible et le diriger par ce quon nomme le Destin.Relevons qu'Herms, bien avant l'toile Flamboyante, pose la question de la Gense de la Nature, cette question est naturellement celle se trouvant en tte de la liste de toutes les questions les plus sotriques. Si en partant d'un point de vue trs gotique nous pouvons nous demander : qui sommes-nous, invariablement pour esprer rpondre plus ou moins bien cette question, nous devrons d'abord passer par d'o venons-nous. La Matrice de la Nature est bien videmment la rponse, et par Nature nous devons, comme l'ont fait les alchimistes, considrer qu'elle est essentiellement compose de ces fameux quatre lments, qui en se croisant dans un savant et subtil dosage, donneront une infinit de manifestations tangibles. Reste alors connatre l'origine de ces quatre lments sans lesquels la Nature ne pourrait accomplir son oeuvre fconde... La rponse que donne Pymandre Herms, est certes nigmatique, mais elle est aussi d'une parfaite rigueur d'un point de vue purement scientifique, que ce soit celui de la science matrialiste, ou celui de la Science Hermtique. Par cette rponse, Pymandre subordonne le cr l'incr, la forme l'esprit, l'nergie

source la Pense Divine. Lors de prcdents articles dans le Grand uvre d'Herms Trismgiste, j'ai eu l'occasion d'expliquer et de dmontrer que d'une part, il n'y avait qu'un Seul Crateur, capable de faire natre de rien, un univers, et d'autre part, que la ncessaire cohrence qui maintient la cohsion d'un bout l'autre de cet univers, implique un Lgislateur Unique et particulirement comptent, qui impose l'ensemble des Lois Principes sans lesquelles le Chaos ne sortirait jamais de ses tnbres infinies. Il n'y a donc qu'un unique et Divin Crateur, les lois qui sont les Siennes sont si parfaites qu'elles s'imposent Luimme avant que de s'imposer sa Cration, comme j'ai dj eu l'occasion, l encore, de le dmontrer antrieurement ; il dcoule de ce postulat incontournable, que les lments constitutifs de la Nature, ne peuvent venir que de la manifestation de ces Lois et Principes, dclinaisons de la volont de ce Divin Crateur. ...qui, ayant reu en elle la parole et contempl larchtype du monde dans sa beaut... Cette formulation, selon la tradition de la Science Hermtique, renferme sous une forme condense, une mine d'enseignements de premire importance. Si nous devons considrer que le Divin Crateur est la Vrit Absolue et immuable, il est donc difficile d'imaginer, ce qui deviendrait un paradoxe rapidement ingrable, qu'Il puisse intervenir (avoir une forme de mobilit) pour oeuvrer au sein du processus cratif permanent. La Gense des Tables de la Loi du Spher de Mose, nous renseigne d'ailleurs fort justement sur cet pineux problme, par l'exemple du couple divin d'Adam et Eve, l'me-devie et sa facult volitive. Ce que l'un est l'ternel Moment Prsent, l'autre l'est la sphre temporelle dans laquelle elle a la facult d'voluer sans qu'il y ait le moindre conflit entre deux tats incompatibles de par leurs natures. Le Divin Crateur, que le Corpus Hermeticum qualifie de "Dieu" ne faonne rien, Il pense la Perfection Absolue et par ses Penses Lui donne l'nergie vitale ncessaire sa manifestation. Sa Volont, qui est ici analogiquement semblable celle d'Adam, celui qu'Il a fait en ombre-ntre (ce que certains trs rustiquement appellent son "image"), possde cette particularit de pouvoir se mouvoir dans le Temporel, sans pour autant remettre en cause l'immuabilit de sa Divine Perfection dans cet infini Eternel Moment Prsent. Cette Volont, comme le signalent les Tables de la Loi du Spher de Mose, a lu dans la Pense de Luiles-Dieux, car elle a cette extraordinaire capacit de pouvoir recevoir sans dformation la Lumire originelle, cette lmentisation intelligible, comme le traduit si finement et si justement Fabre d'Olivet dans le verset 3, du Spher de Mose. Cette Volont a donc la capacit de contempler l'archtype du monde dans sa beaut immuable, elle a aussi reu la parole (le Logos), la facult vibratoire qui sera le vritable pouvoir de manifestation, celui qui fait passer ce qui est en contingence d'tre, l'tre. Ceci permet encore une fois d'clairer le verset 1, de

l'vangile selon Saint-Jean : 1.1 Au commencement tait le Verbe et le Verbe tait avec Dieu et le Verbe tait Dieu Tant que le Verbe ne se manifeste pas il est avec Dieu, et il est Dieu, ce n'est que lorsqu'il se manifeste qu'il devient la Volont de Dieu, pour devenir Lui-mme un dieu. ... faonna sur ce modle un monde ordonn partir des lments propres ce monde et des mes nes de Dieu. Subtile distinction entre cette Volont qui a le pouvoir de manifester une cration et le Crateur lui-mme. Cette Volont a le pouvoir de faonner selon l'archtype d'une immuable Vrit Absolue, une sorte de copie de ce monde parfait. Cette Volont qui n'a pas de pouvoir Crateur, ne peut le faire que selon et avec les lments de ce monde modle la beaut parfaite. Mais ces lments ne sont que des puissances aveugles rgies par un champ d'actions possibles, gouvern par les lois de Causalit du Destin, avec comme parcours programm celui de la naissance, de l'apoge et du dclin inluctable. Ces lments sont donc soumis la domination d'une volont, et cette volont est ncessairement l'expression d'une me-de-vie, d'o la ncessit pour qu'une forme se manifeste, qu'elle soit associe une me-de-vie ne de la Pense du Divin Crateur, ce fameux joyau dans le lotus que j'ai prcdemment voqu. Dieu, lEsprit, en lui-mme masculin et fminin, source de la lumire et de la vie, engendra dune parole un second tre spirituel... Voil ici condens dans une formulation synthtique, l'ensemble de mes commentaires ci-dessus. L'Esprit source de la Lumire et de la Vie nous le retrouvons dans cette sentence de Lao Tseu qui par sa rsonance s'harmonise si bien avec ce trait majeur de la Science Hermtique qu'est le Corpus Hermeticum : Le Tao est le vide, mais le vide est inpuisable. C'est un abme vertigineux. Insondable. De lui sont sortis tous ceux qui vivent. ternellement, il mousse ce qui est aigu, dnoue le fil des existences, fait jaillir la lumire. Du rien, cre toute chose. Sa puret est indicible. Il n'a pas de commencement. Il est. Nul ne l'a engendr. Il tait dj l quand naquit le matre du ciel.

Notons la distinction que fait ce verset 26, lorsqu'il dit que Dieu engendra d'une parole le second tre spirituel, alors que dans le verset 25, il est dit que la Volont faonna suivant un modle. Ce que l'Un fait dans l'ternel Moment Prsent par la simple Pense en mode simultan, le deuxime doit le faire suivant un modle ordonn, c'est--dire en mode successif qui est le propre de la temporalit. La parole qui est engendre est une cration ex nihilo, elle n'est pas la parole manifeste, mais le principe mme qui rend cette parole possible. Parole qu'il conviendrait mieux d'entendre par puissances vibratoires, pour ne pas tomber dans le rductionnisme qui ramenait cette notion de parole, celle du verbiage creux de l'tre humain parlant d'insignifiances. ... le Dmiurge qui, en tant que Dieu du feu et du souffle, cra sept recteurs pour entourer de leurs cercles le monde sensible et le diriger par ce quon nomme le Destin... Je n'entrerai pas pour le moment dans la complexit des sept Recteurs qui forment les cercles (cycles) qui entourent le monde sensible, celui des sens ; je m'arrterai juste sur ce Dmiurge qui en tant que dieu du Feu et du souffle est celui qui mettra en mouvement les cercles de sa manifestation. Concernant un commentaire des Stances de Dzyan, H.P. Blavatsky nous indique dans sa Doctrine Secrte : 9. La Lumire est la Flamme Froide, et la Flamme est le Feu, et le Feu produit la Chaleur qui donne lEau lEau de la vie dans la Grande Mre . Il faut se rappeler que les mots "Lumire", "Flamme" et "Feu" ont t adopts par les traducteurs du vocabulaire des vieux "Philosophes du Feu", afin de rendre plus clairement la signification des termes et symboles archaques employs dans loriginal. Sinon, ils auraient t entirement incomprhensibles au lecteur europen. Pour un tudiant de lOcculte, cependant, ces termes seront suffisamment clairs. La "Lumire", la "Flamme", le "Froid", le "Feu", la "Chaleur", l "Eau" et l "Eau de Vie" sont tous, sur notre plan, les rejetons ou, comme dirait un Physicien moderne, les corrlations de lELECTRICITE. Mot puissant, et symbole encore plus puissant ! Gnrateur sacr dune progniture non moins

sacre : du Feu, crateur, conservateur, destructeur de la Lumire, essence de nos anctres divins de la Flamme, me des choses. Llectricit, cest--dire la VIE Unie, sur lchelon le plus lev de ltre, et le Fluide Astral, lAthanor des Alchimistes, sur le plus bas ; DIEU et le DIABLE, le BIEN et le MAL... Pourquoi, maintenant, appelle-t-on dans les STANCES, la Lumire la "Flamme Froide" ? Parce que, dans lordre de lvolution Cosmique (comme lenseignent les Occultistes), lnergie qui actionne la matire, aprs sa primitive formation en atomes, est gnre sur notre plan par la Chaleur Cosmique : et parce que, avant cette priode, le Kosmos, pris au sens de matire dissocie, ntait pas. La premire Matire primordiale ternelle, coexistante lEspace, "qui n'a ni commencement ni fin, n'est ni chaude ni froide, mais possde une nature propre spciale", dit le Commentaire. La chaleur et le froid sont des qualits relatives, et appartiennent au domaine des mondes manifests, qui procdent tous de lHyl manifest ; ce dernier, dans son aspect absolument latent, est dsign sous le titre de "Vierge-Froide", et, lorsquil est rveill la vie, reoit le titre de "Mre". Les anciens mythes des cosmogonies occidentales disent quau commencement il ny avait que le brouillard froid (le Pre) et la boue prolifique (la Mre, Ilus ou Hyl), do sortit le Serpent du Monde (la Matire). La Matire Primordiale, donc, avant quelle sorte du plan de ce qui ne se manifeste jamais, et quelle se rveille laction vibratoire sous limpulsion de Fohat, nest quun "rayonnement froid, sans couleur, sans got, dpourvu de qualit et daspect". Et ses premiers-ns sont de mme les "Quatre fils" qui "sont Un, et deviennent Sept" les Entits dont les qualifications et les noms servirent aux anciens Occultistes orientaux pour nommer quatre des sept "Centres de Force" primaires, ou atomes, qui se dveloppent plus tard en les grands "lments" Cosmiques actuellement rpartis dans les soixante-dix et quelques sous-lments connus de la Science moderne. Les quatre "Natures Primaires" des premiers Dhyn-Chhans sont appeles (faute de meilleurs noms) Akshique, Ethre, Aqueuse et Igne, expressions correspondant, dans la terminologie de lOccultisme pratique, des dfinitions scientifiques de gaz qui pour tre compris la fois des Occultistes et du public ordinaire doivent tre nomms Parabydrogniques, Paraoxycrniques, Oxyhydrogniques et Ozoniques ou peut-tre Nitrozoniques (qui sont, en Occultisme, supra-sensibles, quoique atomiques), qui possdent

leur maximum dactivit lorsquelles oeuvrent sur le plan dune matire plus grossirement diffrencie. Ces lments sont, la fois, lectropositifs et lectrongatifs. (Chacun deux, et bien dautres encore, sont probablement les liens manquants de la Chimie. Dans lAlchimie et chez les Occultistes pratiques, ils sont connus sous dautres noms. Cest en combinant et recombinant, ou dissociant les "lments" laide du Feu Astral, quon produit les plus grands phnomnes.) Je croise volontairement les diffrentes sources d'enseignements spirituels, afin de permettre aux lecteurs de ces articles, de percevoir que derrire les multiples habillages il y a une origine manifestement commune. Comme le disait si bien Koot Hoomi Lal Singh : la philosophie hermtique est l'ocan infini de la Vrit, le point central vers lequel coulent et o se rencontrent toutes les rivires et tous les fleuves. Qu'ils aient leur source l'Est, l'Ouest au Nord ou au Sud.