CORRECTION BACCALAUREAT PREMIERE S – SESSION 2012

La politique nazie d'asservissement et d'extermination

Après avoir situé le document dans son contexte, montrez son apport pour la connaissance de la politique nazie d'asservissement et d'extermination.

Contexte du discours

Ce texte est un discours d'Himmler prononcé devant des dignitaires nazis, à

Posen, ville polonaise occupée par les Allemands, en octobre 1943. A cette date,

Himmler est le chef des S.S. (Sections Spéciales), une organisation militaire chargée par

Hitler, le Führer, de mener à son terme la Solution finale qui prévoit l'extermination des

Juifs. En effet, depuis 1933, le parti nazi est au pouvoir en Allemagne. Après avoir exclu

les Juifs de la société allemande (Lois de Nuremberg de 1935), les avoir placés dans des

camps de concentration aux côtés d'autres dissidents (communistes, homosexuels,...),

Hitler décide de mettre en œuvre la Solution Finale (Conférence de Wannsee en 1942)

afin de les exterminer. Le discours prononcé par Himmler est privé, secret car il précise :

« nous n'en parlerons jamais en public ».

Dans quelle mesure ce discours rend-il compte de la politique nazie

d'asservissement et d'extermination ?

Le nazisme : une idéologie raciste fondée sur l'exclusion, l'asservissement et l'extermination des peuples considérés comme inférieurs.

Ce discours démontre, dans un premier temps, que l'idéologie nazie est une

idéologie profondément raciste. En effet, l'idéologie nazie n'admet pas l'égalité des

peuples et repose sur une hiérarchie des races, une sorte de pyramide au sommet de

laquelle se trouve la race aryenne considérée par les Nazis comme pure. Himmler évoque

« les gens de [son] sang », le « sang de bonne qualité, de même nature que le [sien] »

pour désigner les Aryens. Au bas de la hiérarchie, se trouvent les peuples jugés comme

inférieurs : les Slaves et les Juifs qui doivent être, selon lui, réduits en esclavage ou

exterminés.

Dans un second temps, Himmler détaille « les plans » des S.S. Il s'agit tout d'abord

d'agrandir le lebensraum, l'espace vital de l'Allemagne nazie, en « enle[vant] les enfants

présents sur ces territoires et en réduisant en esclavage les peuples qui y vivent. Il s'agit

des peuples slaves (Russes, Tchèques) : « ces peuples nous sont nécessaires comme

esclaves de notre culture ». Himmler explique ainsi que la puissance et la prospérité de

l'Allemagne nazie ne sont possibles que si les peuples considérés comme inférieurs sont

asservis : « Que dix mille femmes russes crèvent en creusant un fossé anti chars, cela

m'est totalement indifférent, pourvu que le fossé soit creusé pour l'Allemagne ». Cette

phrase traduit bien le fait que ces peuples sont les esclaves des Nazis. Ils sont considérés

comme des choses, comme des objets au service du Reich, et non plus comme des êtres

humains qu'il convient de respecter. Le vocabulaire employé par Himmler et la violence

de ses propos montrent combien les Nazis sont xénophobes mais également antisémites.

En effet, Himmler poursuit son discours en évoquant la politique d'extermination

mise en place depuis 1942, lors de la Conférence de Wannsee. Il confirme par ces mots

le génocide juif : « le peuple juif est en train d'être exterminé ». Dans la hiérarchie établie

par Hitler, dans Mein Kampf, les Juifs sont décrits comme des sous-hommes, dangereux

qui menaceraient la race aryenne. Himmler, dans son discours, fait donc l'apologie de

l'extermination des Juifs. Selon lui, c'est « une page de gloire de l'histoire [allemande] »,

qu'il faut toutefois garder secrète : « une page non écrite, et qui ne sera jamais écrite ».

Les Nazis ont cherché à dissimuler l'extermination des populations juives. A la libération,

ils ont cherché à détruire les preuves de l'existence des camps, en enterrant à la hâte les

cadavres dans des charniers ou en conduisant des « marches de la mort » pour

exterminer les derniers survivants.

Ce discours permet donc de connaître précisément les « plans » c'est à dire

l'idéologie antisémite et xénophobe menée par les Nazis. Cette « page non écrite » a pu

donner lieu à des attitudes négationnistes, après la guerre. Il est donc du ressort des

historiens d'écrire cette page de l'histoire pour que le travail de mémoire puisse avoir lieu.

CORRECTION BACCALAUREATPREMIERE S – SESSION 2012

Les mutations de la population active en France de 1850 à nos jours

Introduction

➔ Phrase d'accroche : ✗ Si, en 1850, la France est majoritairement rurale et paysanne, il n'en est plus

de même au début du XXIème siècle. La France s'est urbanisée et est devenue une puissante économie tournée vers le tertiaire.

➔ Définition des termes du sujet :✗ Mutations : Évolutions, transformations, changements profonds qui

peuvent être d'ordre économique et social. ✗ Population active : C'est à la fois la population qui possède un emploi et

celle qui en cherche un. C'est la population en âge de travailler. Traditionnellement, la population active est divisée en trois catégories : le secteur primaire (agriculture), le secteur secondaire (industrie), le secteur tertiaire (services).

➔ Définition des bornes chronologiques :✗ « De 1850 à nos jours » : C'est un sujet qui englobe un temps très long :

près de 150 années. ✗ « 1850 » : Début de la Révolution industrielle en France. La France est alors

très rurale, dominée par le mode de vie paysan. ✗ « A nos jours » : Nous connaissons aujourd'hui une société très tertiarisée,

post-industrielle, plus du tout marquée par le mode de vie paysan. ✗ « De 1850 à nos jours » : Il y a donc eu des bouleversements considérables

entre ces deux bornes chronologique➔ Problématique :

✗ Dans quelle mesure la population active française a-t-elle été le reflet des bouleversements économiques et sociaux depuis 1850 ?

➔ Choix du plan : ✗ Plusieurs types de plan sont possibles. ✗ Le plan chronologique permet d'identifier clairement les moments

charnières durant lesquels les mutations ont lieu.✗ Le plan thématique permet, quant à lui, de distinguer les différents types de

mutations (facteurs et rythmes différents,...)✗ Le plan le plus efficace est sans doute celui qui mêle la dimension

chronologique (pour le découpage des grandes parties) à la dimension thématique (pour le découpage des sous-parties).

➔ Annonce du plan : ✗ De 1850 à 1945, on étudiera comment le monde paysan s'est

progressivement effacé devant le monde ouvrier naissant. ✗ Il faudra ensuite analyser la mise en place et le fonctionnement d'une

société industrielle, au moment des Trente Glorieuses. ✗ On analysera enfin comment la société industrielle a progressivement laissé

la place à une société post-industrielle, tertiarisée, à partir des années 1970.

1°/ La « fin des paysans » et la naissance du monde ouvrier (1850-1945)

A partir de 1850, la population active augmente : on passe de 15 millions à 20 millions d’actifs entre 1850 et 1910 (aujourd'hui : 28 millions). Comment s’est effectué le passage d’une France rurale à une société industrielle entre 1850 et 1945 ?

A. Le déclin du secteur agricole

➔ 1850 : le secteur primaire (paysans) regroupe la majorité (56%) de la population active. (1975 : 10%)

➔ 1945 : 6 millions de paysans en France (1968 : 3 millions) ➔ Lent déclin dû à la Révolution industrielle : la paysannerie s’est transformée,

entraînant l’exode rural des paysans vers les villes. ➔ Dans un premier temps, les ouvriers agricoles travaillent l’été dans les champs et

l’hiver dans les usines en ville. Puis lorsque leurs emplois dans les champs sont remplacés par des machines, ils s’installent définitivement comme ouvriers dans les villes.

➔ 1939 : la France bascule d’une société rurale et agricole à une société urbaine et industrielle

B. L'industrialisation et l'urbanisation progressive de la France

➔ 1850 : 26% de la population active travaille dans le secteur secondaire. Métiers diversifiés : beaucoup de petits ateliers ; naissance des premières usines. (1975 : 40%)

➔ Industrialisation est très liée à la modernisation de l'agriculture : mécanisation dans les campagnes libère de la main d'œuvre. Exode rural pour espérer un meilleur salaire et de meilleures conditions de vie.

➔ Uniformisation des lieux de production : le travail en atelier disparaît progressivement pour laisser place au travail à l'usine

➔ Transformation des modes de production. Standardisation. menée par des ouvriers spécialisés (O.S.) : taylorisme (Organisation Scientifique du Travail) et fordisme.

➔ Naissance de grandes villes autour des usines. Croissance urbaine. En 1939, la France devient majoritairement urbaine.

➔ Recours à l'immigration lors des périodes de croissance : main d'oeuvre très importante dans le bâtiment, l'automobile, l'industrie lourde...En période de crise (années 1930), les immigrés sont victimes de xénophobie.

C. La naissance du secteur tertiaire

➔ 1850 : 18% de la population active (1975 : 50%)➔ L’industrialisation provoque le développement de nouveaux métiers qui lui sont

liés (banques, assurances, commerces, administrations,...). ➔ La révolution des transports permet aussi le développement de nouveaux services

(guichetiers, contrôleurs dans les compagnies de chemin de fer ou dans les Postes...)

➔ Développement du salariat (employés dans les grands magasins, enseignants de l'école de la IIIe République,...)

➔ Accès à l'enseignement permet l'élévation du niveau moyen de formation : des personnels plus qualifiés apparaissent (futurs cols blancs).

Transition : Entre 1850 et 1945, la population active a augmenté et s'est transformée. Le monde paysan s'est progressivement effacé devant le monde ouvrier naissant. Comment cette société industrielle s'affirme-t-elle au cours des Trente Glorieuses ?

2°/ L'affirmation d'une société industrielle au temps des Trente Glorieuses (1945-1973)

Les mutations entamées avant la Seconde Guerre mondiale se poursuivent durant la période des Trente Glorieuses tandis que d'autres voient le jour.

A. La poursuite des mutations amorcées avant la Seconde Guerre mondiale

➔ De 1945 aux années 1970, la population active en France augmente. ➔ On assiste progressivement à ce qu’un sociologue a appelé La Fin des paysans

(Henri Mendras, 1967). C’est un livre un brin provocateur pour expliquer cette évolution de la paysannerie. Selon Mendras, ce qui explique le recul et la fin de la paysannerie, c’est la mort de nombreux paysans sans successeurs, l’exode rural, ou encore la mécanisation. Changement de statut : les paysans deviennent des agriculteurs (intégrés à des filières agroalimentaires).

➔ Progression du secteur secondaire : besoin d'ouvriers pour reconstruire la France détruite par la guerre.

➔ Essor du secteur tertiaire avec la mise en place de la société de consommation.

➔ Besoins des Français en augmentation : croissance démographique car naissance des baby-boomers.

B. Un nouveau contexte économique et social

➔ Féminisation progressive de la population active : Image célèbre de la secrétaire et de sa machine à écrire. La femme a plus de temps pour travailler : l'électroménager la libère des tâches domestiques. Contexte d'affirmation de la femme comme individu autonome (conquête des droits politiques : droit de vote, 1944). Mise en place d'un État-Providence qui aide les ménages (crèches,...)

➔ Mise en place d'une société de consommation et de loisirs : essor du crédit, congés payés, augmentation du niveau de vie, peu de chômage (plein emploi).

C. Le recours à une immigration de travailjusqu'en 1974

➔ Besoin d'une main d'œuvre importante pour reconstruire la France et pour soutenir la forte croissance économique des Trente Glorieuses.

➔ L’Office National de l'Immigration signe des accords avec les pays émetteurs de main d'œuvre, pour le compte de l'État. Campagnes de recrutement organisées dans les pays traditionnellement pourvoyeurs de main d'oeuvre : Espagne, Portugal, Italie,...

➔ Diversification des pays d'origine : les populations maghrébines (Algériens, Tunisiens, Marocains) sont de plus en plus nombreuses à arriver en France. Maghrébins : 1946 : 2% des étrangers de France → 1970 : 30%

➔ Immigrés sont surtout de jeunes hommes actifs : c'est une immigration de travail.

➔ Alors que les Trente Glorieuses sont une période de pleine croissance pour la société française, les conditions de vie des immigrés ne s’améliorent pas. Effectuent des travaux pénibles et sous-payés dans l’industrie. Vivent dans des logements insalubres (bidonvilles, foyers) car l’on considère que leur installation est provisoire. Sont parfois maltraités car mal acceptés par la population française (contexte de décolonisation et guerre d’Algérie).

Transition : Entre 1945 et 1973, la société industrielle est à son apogée. La période de croissance économique qui suit le second conflit mondial accélère les mutations de la population active. A partir de 1973, la crise économique qui frappe la France bouleverse profondément le fonctionnement de la société française. Comment la société industrielle a-t-elle cédé la place à une société post-industrielle ?

3°/ Depuis les années 1970, l'apparition d'une société postindustrielle

A. Une société tertiarisée

➔ Tertiarisation de l'emploi se poursuit (80% de la population active en 2008) et apogée du salariat (90% des actifs)

➔ Baisse du nombre d'ouvriers qui ne représentent plus que 20% des actifs. Avec la mise en place de la robotisation dans les usines, le travail de production s'est mué en travail de surveillance pour les ouvriers.

➔ La société industrielle est donc remplacée par une société post-industrielle. 2/3 des ouvriers travaillent dans le tertiaire (transformation du poste d’ouvrier en employé). C'est ce qu'Alfred Sauvy appelle la théorie du déversement : le transfert d’emplois du secteur secondaire au secteur tertiaire.

➔ Effondrement du secteur agricole : 4% des actifs français

B. Une population active confrontée à la crise économique et au chômage

➔ 1973 : 1er choc pétrolier. Ralentissement de la croissance économique.

➔ 1979 : 2e choc pétrolier. Effondrement de la croissance économique.

➔ Hausse du chômage car moins besoin de main d'œuvre : crise + robotisation et automatisation des chaînes de montage. Également désindustrialisation liée à la concurrence des pays du Sud, plus compétitifs. Délocalisations dans un contexte de mondialisation.

➔ Chômage devient structurel (autour de 10% de la population active) : fin du plein emploi

➔ Taux de chômage plus important chez les femmes que chez les hommes : plafond de verre.

➔ Taux de chômage très important chez les immigrés. Montée de la xénophobie.

C. Une société de plus en plus inégalitaire

➔1974 : Arrêt de l'immigration de travail. Seule l'immigration pour le regroupement familial est autorisée. Difficultés d'insertion pour les immigrés. Multiplication des travailleurs sans papiers qui demandent des régularisations.

➔Paradoxe : Fracture sociale entre une population très aisée (emplois très qualifiés de cadres dans la finance ou l'informatique, qui voyage, fait des études longues) et une population qui vit dans la précarité (emplois peu qualifiés et mal payés) et est touchée par le chômage.

➔2005 : Crise des banlieues est aussi une crise de l'emploi : certains quartiers ont un taux de chômage qui grimpe à 40%.

Conclusion

➔ De 1850 à nos jours, la population active en France a connu des mutations très profondes au gré des bouleversements économiques et sociaux de son histoire.

➔ D'une France paysanne et rurale, on est passé progressivement à une société industrielle et urbaine puis post-industrielle dès lors que la France est entrée dans l'ère de la mondialisation.

➔ Aujourd'hui, la France doit faire face à de nouveaux défis pour réduire les inégalités en son sein : favoriser l'intégration des populations immigrées présentes sur son territoire et résoudre le problème du chômage de masse.

CORRECTION BACCALAUREATPREMIERE S – SESSION 2012

La guerre d'Algérie

Introduction

➔ Phrase d'accroche : ✗ En 2010, le Conseil Constitutionnel a ordonné que soit versée aux Harkis,

soldats algériens qui ont combattu aux côtés des Français, une « allocation de reconnaissance ». Depuis près de cinquante ans, les Harkis demandaient cette reconnaissance à l’État qu'ils avaient choisi d'aider au moment de la guerre d'Algérie (1954-1962). La difficulté à obtenir cette reconnaissance s'explique par le fait que l'Algérie et la France entretiennent des relations très complexes et douloureuses depuis la guerre qui les a opposées entre 1954 et 1962.

➔ Définition des termes du sujet : ✗ La guerre d'Algérie est le conflit qui a opposé durant huit années, la France,

puissance coloniale à l'une de ses colonies, l'Algérie. Ce conflit, commencé en 1954, s'est achevé en 1962 par l'indépendance de l'Algérie.

➔ Définition des bornes chronologiques : ✗ Aucune borne chronologique n'est donnée dans le sujet. Cela signifie qu'il

faut que le candidat les détermine et les justifie. ✗ Il ne faut pas se contenter de raconter le déroulement du conflit qui a eu

lieu entre 1954 et 1962. ✗ Il faut également interroger la période d'avant-guerre, source de tensions

entre Français et Algériens (1945-1954) et analyser les conséquences, pour l'Algérie, de la déclaration d'indépendance dans la période qui suit (1962-1970).

➔ Problématique : ✗ Dans quelle mesure les modalités de la décolonisation algérienne ont-elles

conduit à une guerre d'une violence extrême ? ➔ Choix du plan :

✗ Le sujet se prête bien à un plan chronologique. ➔ Annonce du plan :

✗ Dans un premier temps, on analysera les origines du conflit et son déclenchement.

✗ Puis, on étudiera comment l'enlisement du conflit a conduit à une crise politique en France, nécessitant le retour de De Gaulle au pouvoir.

✗ Enfin, il faudra analyser le règlement de la guerre, voir comment il a eu des répercussions en métropole et a redéfini le rôle de l'Algérie sur la scène internationale.

1°/ Aux origines du conflit

Pour comprendre les origines de la guerre d'Algérie, il faut revenir sur le fonctionnement de la société algérienne après la Seconde Guerre mondiale et comprendre les difficultés dans les relations entre colonisateur et colonisé.

A. L'Algérie, une colonie ancienne au statut spécifique dans l'Empire français

➔ Colonie française depuis 1830. Elle est divisée en trois départements et dépend du Ministère de l'Intérieur.

➔ Seule colonie de peuplement de la France➔ 1954 : Algérie compte 9 millions d’Arabes et de Kabyles, 150 000 Juifs, 1 million

de Pieds-Noirs (Français installés en Algérie).➔ C’est une société très inégalitaire :

✗ Les Pieds-noirs : pendant longtemps seuls bénéficiaires de la citoyenneté française ;

✗ Les Juifs : citoyenneté française depuis 1870 (décret Crémieux) ;✗ Les Musulmans : citoyenneté française depuis 1944.

➔ Le droit de vote est exercé de manière inégalitaire. Un statut de 1947 permet aux Pieds-Noirs d'élire autant de députés que les Musulmans alors qu'ils sont beaucoup moins nombreux.

➔ Les anciens combattants algériens souffrent aussi d'un manque de reconnaissance à la fin des guerres mondiales : ils n'ont pas les mêmes primes que les anciens combattants français. Une injustice qui ne sera réparée qu'en 2010 (alignement des pensions de retraite des anciens combattants africains sur celle des anciens combattants français)

➔ Il y a donc beaucoup de tensions entre les deux communautés, les Musulmans d'un côté et les Français de l'autre.

B. La naissance des mouvements nationalistes algériens

➔ Années 1930-1940 : deux mouvements nationalistes sont nés : ✗ UDMA (Union de défense du manifeste algérien) dirigé par Fehrat Abbas :

ce mouvement ne demande pas l’indépendance mais exige une participation plus démocratique des Algériens au pouvoir.

✗ MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) dirigé par Messali Hadj : ce mouvement veut le départ des Français et réclame l’indépendance.

➔ 8/05/1945 : Une manifestation nationaliste est violemment réprimée à Sétif et Guelma dans le Constantinois : les manifestants demandent l'indépendance. Répression très dure de la police et de l'armée. Des scènes de reddition collective sont organisées.

C. La Toussaint Rouge ou le début d'une guerre qui ne dit pas son nom

➔ 1/11/1954: Un groupe de 6 dissidents, dirigés par Ahmed Ben Bella appartenant au MTLD fonde le FLN, le Front de Libération Nationale, qui déclenche une vague d’attentats dans toute l’Algérie : c’est « la Toussaint rouge ». C’est le début de la guerre d’Algérie.

➔ Le F.L.N. est doté d'une organisation militaire, l'A.L.N (Armée de Libération Nationale). Le F.L.N. est aidé par l'Égypte et l'U.R.S.S.

➔ 1954 : Le Président du Conseil, Pierre Mendès-France, propose alors des réformes mais qui sont rejetées par l’Assemblée Nationale

➔ 1956 : Le gouvernement de Guy Mollet reçoit des « pouvoirs spéciaux » votés par l’Assemblée Nationale. La France double alors les effectifs militaires : 400 000 militaires sont en Algérie.

➔ On parle alors d’« opérations de maintien de l’ordre » et la presse évoque « les évènements d’Algérie ». Le gouvernement tente de minimiser la crise en déclarant la guerre aux fellaghas et non aux Algériens.

Transition : Le conflit trouve donc ses origines dans le fonctionnement même de la société algérienne, très inégalitaire. Le manque de reconnaissance, les injustices à répétition alimentent le désir d'indépendance des membres des mouvements nationalistes. Le contexte de l'après-Seconde Guerre mondiale est donc propice à l'éclatement d'un conflit entre la métropole et sa colonie. Voyons comment l'enlisement du conflit à conduit une grave crise politique en France.

. 2°/ Un conflit qui s'enlise et qui engendre une grave crise politique en France.

A. La Bataille d'Alger et le retour au pouvoir de De Gaulle

➔ 01/1957 : « Bataille d'Alger ». Le Général Massu reçoit tous les pouvoirs pour abattre les membres du F.L.N. La ville est quadrillée, des arrestations arbitraires sont menées, des meurtres sont maquillés en suicide et les soldats français se livrent à la torture sur la population algérienne pour obtenir des renseignements. La guerre s’enlise.

➔ 13/05/1958 : Une grave émeute éclate à Alger. Les Français d’Algérie se révoltent contre leur gouvernement qui, selon eux, ne réagit plus. Cela provoque une grave crise politique en métropole.

➔ Le Président, René Coty, ne sachant plus comment gérer la « crise », rappelle alors le Général de Gaulle au pouvoir. La « crise algérienne » fait alors chuter la IVe République.

B. Du droit à l'autodétermination à l'ouverture des négociations

➔ 16/09/1959 : Contre toute attente, De Gaulle reconnait aux Algériens le droit à l’autodétermination. Il consulte les Algériens par référendum sur le statut à accorder à l'Algérie (sécession, francisation ou association avec la France).

➔ Janvier 1961 : Une large majorité de Français et d’Algériens (75%) se disent favorables à la fin de la guerre.

➔ Début des négociations avec Fehrat Abbas qui dirige le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA)

C. Une crise franco-française

➔ La guerre d'Algérie provoque aussi une crise entre Français, que ce soit en France ou en Algérie.

➔ Février 1961 : Le début des négociations entraîne des réactions très violentes de certains partisans de l’Algérie française en Algérie. Ces Français d'Algérie créent l'O.A.S. (Organisation de l'Armée Secrète), une organisation terroriste clandestine, qui fomentent des attentats contre les musulmans en Algérie.

➔ Avril 1961 : Tentative de putsch mené par quatre généraux français à Alger pour tenter de sauver l'Algérie française.

➔ Opinion publique française longtemps indifférente devient de plus en plus hostile :

✗ Les Français sont réquisitionnés pour aller en Algérie, notamment les jeunes pour effectuer leur service militaire.

✗ La presse commence à révéler les exactions des militaires français. ✗ 17 octobre 1961 : Manifestation à Paris des Algériens de France pour

protester contre le couvre-feu imposé dans le cadre de l'état d'urgence. Cette manifestation est très violemment réprimée par la police (dizaines de morts). L'opinion publique est choquée.

➔ Le gouvernement doit donc affronter les différents points de vue que peuvent avoir les Français sur la question de l'avenir de l'Algérie.

Transition : L'enlisement du conflit a conduit au renversement de la IVe République. Le retour de De Gaulle au pouvoir signe le début des négociations avec les nationalistes algériens. Il faut trouver une issue rapide au conflit car la question de l'Algérie suscite de vifs débats et engendre des violences extrêmes.

3°/ Le règlement du conflit et ses répercussions en métropole

A. Des accords d'Evian à l'indépendance : le début d'une guerre algéro-algérienne

➔ 18/03/1962 : Accords d’Evian entre le gouvernement français et le FLN, ratifiés

par référendum en France et en Algérie (respectivement 91% et 99,7%). ➔ 5/07/1962 : Proclamation de l’indépendance de l’Algérie. Ahmed Ben Bella,

ancien chef du FLN, devient le 1er Président de l’Algérie indépendante.➔ Le même jour, à Oran, des dizaines de Pieds-Noirs sont assassinés. Campagne

d’élimination des harkis, ces 300 000 soldats algériens qui avaient combattu au côté des Français. (10 000 à 70 000 sont massacrés selon les sources).

➔ Dans la précipitation, les pieds-noirs et les harkis fuient l’Algérie (près de 900 000 au total) et trouvent refuge en France.

➔ Août 1962 : Attentats organisés par l'O.A.S. contre le général de Gaulle. L'O.A.S. considère que de Gaulle a trahi la France en accordant l'indépendance à l'Algérie.

B. L'Algérie, nouveau porte-parole du Tiers-Monde

➔ En devenant indépendante en 1962, l'Algérie devient le porte-parole de ces nouveaux pays indépendants qui constituent le Tiers-Monde (terme inventé par Alfred Sauvy).

➔ 1982 : L'Algérie accueille à Alger une conférence internationale pour demander une aide économique aux anciens pays colonisateurs, dont la puissance économique a longtemps reposé sur leurs colonies.

C. Un travail de mémoire difficile pour une « sale guerre » qui ne dit pas son nom

➔ Pendant longtemps, une sorte de loi du silence a régné concernant la guerre d'Algérie. La torture, pratiquée par les Français, a longtemps été passée sous silence.

➔ Les acteurs se sont livrés à une guerre des mots, à une guerre rhétorique : ✗ Côté français, on a mis du temps à parler de « guerre ». On évoquait les «

évènements », les « troubles », la « crise » mais pas la « guerre » car cela aurait signifié que l'on reconnaissait que la question algérienne relevait du domaine de la politique extérieure, et non intérieure, de la France. Autrement dit, que l'Algérie n'appartenait pas au territoire français.

✗ De même, côté français, on parlait de « fellaghas » ou de « terroristes », alors que, côté algérien, on parle de « moudjahidines » et de « martyrs de la révolution ».

✗ Les Français parlent désormais de la « guerre d’Algérie » quand les Algériens parlent de la « guerre de libération ou d’indépendance »

➔ Ils se sont aussi livrés à une guerre des chiffres car le nombre de victimes est aussi un sujet de polémiques :

✗ Selon les sources officielles françaises, il y aurait eu 24 600 soldats tués, 141 000 dans les rangs du F.L.N., et 60 000 victimes civiles tuées (dont 49 000 Algériens).

✗ Les sources algériennes dénombrent beaucoup plus de victimes civiles soit

1 à 1,5 millions. ✗ Les historiens estiment aujourd'hui que la guerre d'Algérie aurait fait 430

000 morts.

Conclusion

En conclusion, la guerre d'Algérie a comporté trois guerres en une. La première, la guerre franco-algérienne trouve son fondement dans l'inégalité de la société algérienne. Elle a donné lieu à des violences extrêmes (torture, arrestation, traumatisme...) et engendré une grave crise politique en France. La seconde a été une guerre franco-française. Les Français n'avaient pas tous le même point de vue sur la question de l'avenir de l'Algérie et l'ont exprimé à leur gouvernement, parfois par la violence (O.A.S.). Enfin, une guerre algéro-algérienne a été menée lors de l'accès à l'indépendance. Les règlements de comptes et la recherche des « traîtres » ont poussé sur les routes les Pieds-Noirs et les Harkis.

Cette guerre, qui n'a, jusqu'en 1999, pas dit son nom, a donc marqué pour des décennies l'histoire des relations franco-algériennes et ce, dans la douleur. Aujourd'hui encore, les politiques cherchent un terrain d'apaisement et de réconciliation qui permettrait de rapprocher les deux peuples. Ex : Au mois d'octobre 2012, reconnaissance par François Hollande, Président de la République, de la sanglante répression menée à Paris le 17 octobre 1961 contre les manifestants algériens qui protestaient contre le couvre-feu imposé par le gouvernement français. Ces reconnaissances officielles permettent aux peuples d'engager une réconciliation mémorielle.

Ànnexe 2 - Fond de carte destiné à la réalisation du croquis.

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CO RRECTION BACCALAUREATPREMIERE S - Session 2012

L'organisation des téseaux de transports en Franceméftopolitaine et leurs connexions avec I'Europe et le

teste du monde

L0/ Des territoires inégalement connectés

Des territoires très bien connectés à la ville mondiale de Paris et

à La mégaLopole européenne.

Des terdtoires bien connectés à Patis mais éloignés de lamégalopole européenne.

, --"

I Des territoires isolés et très peu connectés.

20/ Un réseau de transport centralisé, au service des métropoles françaises

Autoroutes

Lignes à Gtande Vitesse

Patis

Métropoles régionales

30/ Assurer une meilleure connectivité de la France à I'Europe et âu reste dumonde

t Aéroports

t Ports

---à Autoroutes de la mer

:':.f i Mégalopole européenne

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