Cours 1er quadrimestre

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TRAN-B-110 Histoire gnrale des socits occidentales Didier Viviers, Jean-Marie Sansterre, Michle Galand, Pieter LagrouPlan gnral du cours 1. Priodisation en histoire 2. Exercice du pouvoir 3. Religions et socits 4. Pnurie et abondance 5. Horizons mouvants 6. Circulation des savoirs

1. Priodisation en histoire A) L'antiquit 0) Introduction : L'Occident et l'antiquit 0.1. LES GRANDS HERITAGES de LANTIQUITE Lorsqu'on parle de l'antiquit, on parle essentiellement de la Grce et de Rome pour toutes les matires suivantes qu'ils nous ont apport : l'criture la monnaie les concentrations de populations (les villes) la pense rationnelle (en histoire, en philosophie) la vie politique, les rgimes politiques le sport certaines formes d'art (posie, thtre, architecture, ) Exemple : Du Parthnon au Walhalla

0.2. LA RECUPERATION DE LANTIQUITE De nos jours, nous avons beaucoup rcupr des ces civilisations mais en leur faisant parfois dire des choses qu'elles ne disent pas. Exemple : aux Jeux Olympiques, il existe deux mythes le mythe de l'amateurisme le mythe de la participation

Carrire de Markos Aurlios Asclpiads (fin II P.C.) => cette rcupration est l'origine des grandes priodes qui ont t donnes cette partie de l'histoire. poque mycnienne 1500 A.C. - 1200/1150 A.C. ges obscurs 1150 A.C. - 800 A.C. poque archaque 800 A.C. - 508 A.C. poque classique 508 A.C. - 323 A.C. poque hellnistique 323 A.C. - 31 A.C. poque impriale 31 A.C. - 476 P.C. I) L'apparition de socits de l'crit (XVe VIIIe A.C.) I.1. L'criture est ne au Proche-Orient (3200-3400 A.C.) Les premiers crits taient des comptes. Plus de 5000 tablettes en terre cuite on t retrouve Uruk, en territoire sumrien. Il s'agissait d'une criture pictographique qui a ensuite t remplace par le cuniforme.

Tablette assyrienne en criture cuniforme (ca 865-860 a.C.)

I.2. Les premiers crits en Occident Les premiers crits occidentaux proviennent de la Grce mycnienne. Trois palais ont t fouills (Mycnes, Pylos et Tirynthe) o l'on a retrouv des tablettes d'argile cuites suite la destruction de cette civilisation par les incendies comportant une crite appele le linaire B (criture en syllabes).

La Crte minoenne (2100-1400 a.C.)

Tablette en linaire B (Pylos)

I.3. Les ges obscurs : disparition de l'criture (XIe IXe A.C.) L'criture disparat mais on trouve de la cramique dite gomtrique.

Cramique gomtrique

I.4. Le VIIIe sicle A.C. : La Renaissance L'criture rapparait sous la forme d'un alphabet. Le premier alphabet grec est inspir de celui des Phniciens. la posie apparat avec Homre : 750 Illiade 700 Odysse

Homre

C'est l'apparition des cits : villes de petite taille, situes prs de la mer le long des ctes, sans roi, avec un culte commun et des murailles. C'est le dbut de la colonisation. II) L'unification culturelle de la Mditerrane II.1 La colonisation grecque (VIIIe IVe A.C.) Les grecs fondent des cits sur tout le pourtour de la Mditerrane pour deux raisons fondation de comptoirs de commerce recherche de terres inoccupes pour palier au manque de terres grecques.

Cette colonisation se fait en mme temps que celle des Phniciens ( l'origine de la cration de la ville de Carthage). Les grecs colonisent principalement le nord de la Mditerrane tandis que les phniciens se concentrent au sud avec toutefois deux points problmatiques, la Corse et la Sicile.

II.2. Le modle de la cit petite taille communauts hirarchises par les statuts de droit communauts diriges par une lite (oligarchie), les citoyens (dmocratie) communauts urbanises communauts disposant de lois crites Le plein panouissement de la cit se fait de 500 300 A.C. Les cits ont le got de l'indpendance. C'est pourquoi elles se sont allies lors des guerres mdiques en 490, 480 et 478 (envahisseur perse).

II. 3. Les conqutes d'Alexandre Philippe II de Macdoine russit former un royaume de Macdoine uni. Son fils Alexandre le Grand poursuivit son uvre en conqurant la Grce entire, l'Empire Perse dirig par Darius III, l'gypte et l'Indus. Il fondit de nombreuses cits pour asseoir son autorit. Il meurt en 323 A.C.

La Macdoine de Philippe II

Lempire dAlexandre le Grand

III) L'unification politique de la Mditerrane (IIIe A.C. - Ve P.C.) III. 1. Les principaux royaumes hellnistiques A la mort d'Alexandre le Grand en 323 A.C., ses gnraux perpturent son uvre. Des guerres de succession clatent entre les dia-doctes d'abord puis les pigones. Trois grands royaumes sont alors crs : l'Antigonide (Macdoine), la Sleucide (Proche-Orient) et la Lagide ou Ptolmaque (gypte). Ces grands royaumes sont caractriss par leur grandeur et les cits qui ne jouent aucun rle dans la vie internationale. Il s'agit de l'idal des royaumes donn par Alexandre.

III. 2. La conqute romaine La conqute romaine est un processus de long terme (500 A.C. - IIIe P.C.) qui se droule en trois phases : - la conqute de l'Italie (Ve - 250 A.C.) - lutte contre les carthaginois : 3 guerres puniques - 264 - 241 A.C. pour le contrle de la Sicile - 218 - 201 A.C. Hannibal attaque Rome - 149 - 146 A.C. sac de Carthage - la conqute de la Mditerrane orientale (IIIe A.C. - 31 A.C. bataille d'Actium) Conclusion On date la fin de l'Antiquit en 476 P.C., date qui correspond la chute de l'Empire romain d'Occident. L'Empire romain d'Orient ne chutera lui qu'en 1453. Rappel des grands points : - panouissement d'un type d'tat : la cit - la cit est un instrument d'unification culturelle - le terreau culturel commun permet l'imprialisme (Alexandre puis Rome)

- Rome est un tat gigantesque aux pratiques culturelles et politiques communes avec des cits et une prsence militaire - les cit grecques sont exclusives en opposition avec les cits romaines qui sont incluses dans l'Empire (ide de cit mourante) B) Le Moyen-Age 1. Le Moyen ge 1. Un ge mpris entre Antiquit et Renaissance. Toujours mpris sauf au 18me sicle (romantisme) 2. Une priode conventionnelle. 3. Sans nette csure chronologique avec lAntiquit et les Temps modernes. 4. Des dates symboliques pour le dbut et la fin : 395, 476, 1453, 1492 2. Des tendances majeures 1. Un monde mditerranen partag. 2. Des centres de gravit en Europe au-del de lespace mditerranen. 3. La religion comme facteur identitaire. 4. Tensions entre la recherche dune unit politico-religieuse lchelle dun monde et dautres ralits ou aspirations. 3. L Empire romain au IVe sicle 1. vnement majeur, lEmpire passe au christianisme : ( l'attraction augmente car il s'agit d'un appui et la rpulsion et le danger diminuent avec le temps) conversion de Constantin (aprs 312) le christianisme religion de ltat sous Thodose Ier (380) le reste des religions deviennent illgales 2. Fondation de Constantinople (330) [Byzance, Istanbul]. 3. 395 : partage de lEmpire la mort de Thodose Ier: Orient (Arcadius) ; Occident (Honorius). 4. LEmpire byzantin Dfinition : lappellation Empire byzantin est une cration occidentale du XVIe sicle. Il sagit dune appellation conventionnelle consacre par lusage. Elle vient du nom de Byzance, le nom de la cit sur lemplacement de laquelle Constantinople sera fonde. Ceux que nous appelons les Byzantins se dsignaient officiellement par le nom de Romains et ils appelaient leur tat lEmpire des Romains. 1. Continuation de lEmpire romain en Orient. 2. Chrtien ; de langue grecque ; centr sur Constantinople. La nouvelle Rome est Jrusalem 3. VIIe sicle : Syrie, Palestine et gypte conquises par les Arabes. 4. Une grande puissance jusquau XIIe sicle inclus (apoge vers 1025). 5. 1453 : Constantinople prise par les Turcs.

5. Le monde chrtien orthodoxe Dfinition : lusage sest tabli dappeler orthodoxe le christianisme byzantin et catholique le christianisme occidental depuis leur sparation au XIe sicle. Cest une ncessaire convention. Chacun se considre la fois comme catholique ( universel ) et orthodoxe (ayant la foi droite ). 1. Distanciation progressive des chrtients byzantine et occidentale pour en arriver au schisme. 2. Christianisation byzantine des Bulgares, Serbes et Russes (IXe-Xe sicles) qui cre une civilisation byzantine. 3. Un idal commun dappartenance politico-religieuse et ses limites. 6. Le monde musulman 1. Mohammed: La Mekke ; lHgire (622); mort en 632. Hgire : lHgire est l expatriation de Mohammed Mdine en raison de lhostilit quil rencontrait La Mekke (quil soumit en 630). Cest la date du dbut du calendrier musulman, un calendrier lunaire. 2. Lexpansion musulmane (trs rapide car il s'agit d'une communaut politique et religieuse). 3. Juifs et chrtiens en terre dIslam. Ceux-ci sont en infriorit mais ils ne doivent pas se convertir mais ils doivent par contre payer une taxe spciale. 4. Islamisation et arabisation. 5. Lunit entre ralit et rve: Le calife. Celui-ci est refus par certain au VIIe sicle (ils ne sont pas les descendants d'Ali, frre de Mohammed) Calife : le calife tait le successeur de Mohammed, le successeur -khalifat- de lEnvoy de Dieu et donc, au moins en principe, le chef de la communaut politico-religieuse musulmane. sunnites et chiites. Sunnites : les sunnites taient les tenants de lIslam officiel, dit traditionnel . En rupture avec celui-ci, les chiites affirmaient que seuls les descendants dAli, cousin et gendre de Mohammed, avaient droit la direction de la communaut musulmane. Ils formrent ds lors une communaut dissidente qui se ramifia rapidement en plusieurs tendances. des califes rivaux (Xe sicle). 7. La fin de lEmpire romain en Occident 1. Fin IVe-Ve sicle : migration de peuples germaniques entre violence et installation lgale. 2. Formation de royaumes romano-germaniques. Germains minoritaires : royaut et pouvoir militaire. Appui sur les lites romaines. Sparation, puis fusion. 3. 476 : dposition du dernier empereur romain, Romulus Augustule.

8. LEurope carolingienne 1. Dilatation du royaume des Francs sous les Carolingiens, sous Charlemagne en 800. 2. 800 : Charlemagne empereur. 3. LEmpire : une ide vague. Un facteur dunit phmre sous Louis le Pieux. 4. 843 : partage de lEmpire carolingien Verdun en 3.

5. Sa dislocation. 6. 962 : Otton Ier empereur du Saint Empire (royaumes de Germanie et dItalie [septentrionale]). 9. Entre deux prtentions lhgmonie 1. Le roi-empereur = chef de lglise impriale. 2. 1075 : le pape Grgoire VII rclame lindpendance de lpiscopat par rapport aux pouvoirs lacs. 3. Le conflit au sommet (jusque 1122) perte de sacralit pour lEmpire; le pape vrai chef de lglise occidentale. 4. La thocratie et sa finalit : une socit chrtienne homogne sous lautorit du pape. 5. Son chec face au roi de France (vers 1300). 10. Laffirmation des royaumes 1. Le Saint Empire aprs 1250 : une coquille vide. 2. De multiples tats. 3. Les principaux royaumes : la France et lAngleterre. 4. La Guerre de Cent ans (XIVe-XVe sicles) : des monarchies branles puis renforces. 11. Un facteur dunit chancelant 1. La papaut dchire : le Grand Schisme dOccident (Rome & Avignon). 2. De nouvelles contestations au sein du christianisme.

C) Les Temps Modernes - dbut : 1492, dcouverte de lAmrique ? (vision europenne sur l'autre) - fin : 1789, fin de la priode ? (Rvolution franaise dont les principes se sont trs vite rpandus partout) Les grandes tendances 1. L ouverture sur le monde, le commerce et la colonisation 1. Le contournement de lAfrique par les Portugais

Une liaison commerciale avec l'Asie tait de ce temps trs importante notamment pour le commerce des pices et de la soie. Cette liaison est associe au dveloppement d'un tat, ici en l'occurrence le Portugal et l'Espagne. En effet, l'Espagne veut atteindre l'Asie par l'ouest. Elle mandate un explorateur, Christophe Colomb pour russir cette mission. Celui-ci par donc par l'ouest et arrive aux Antilles. 2. La dcouverte de lAmrique par les Espagnols En 1506-1507 on parle ds lors d'un Nouveau Monde appel "America".

3. Les deux premiers empires coloniaux Commence alors la rivalit entre l'Espagne et le Portugal qui aboutit au final au partage des mers entre ces deux-ci.

Le premier tour du monde est effectu en 1519 par Magellan. Ds lors, les Philippines revinrent l'Espagne. 4. Lexpansion de la colonisation en Asie et en Amrique au 17e sicle Deux types de colonisation sont observables cette poque : - les portugais instaurent une thalassocratie base sur de nombreux comptoirs. Thalassocratie : pouvoir sur la mer fond sur la possession dune flotte maritime (militaire ou marchande) importante, la matrise des routes commerciales et le contrle de quelques points stratgiques sur terre. (comptoirs portugais en Afrique et en Asie partir du 16 sicle, comptoirs hollandais dans les mmes rgions partir du 17 sicle). - les espagnols quant eux forment des colonies d'exploitation. Celles-ci impliquent une occupation permanente et sont un choc terrible pour les populations indignes (beaucoup de morts dus aux maladies importes, aux travaux forcs, ...) Colonie dexploitation : la colonie d'exploitation implique la conqute militaire d'un territoire en vue d'en exploiter les richesses naturelles, dans l'intrt de la mtropole. Dans ce type de colonisation, les colonisateurs fournissent les cadres et les indignes y sont les excutants. (colonies espagnoles d'Amrique

centrale et du Sud). Au 17 sicle mergent de nouvelles puissances : la France, l'Angleterre et les Provinces-Unies qui obtiennent trs vite la matrise des mers. 5. La traite ngrire et lesclavage Ds lors, ces trois nouvelles grandes puissances installent des plantations de caf, de canne sucre, ... qui ncessitent des esclaves. Un systme est mis en place de cette manire : 1. transport de marchandises de l'Europe vers l'Afrique 2. transport des esclaves au dpart de l'Afrique vers l'Amrique 3. transport des produits coloniaux d'Amrique vers l'Europe Colonie de plantation : la colonie de plantation est une colonie dans laquelle la population venue de la mtropole est charge de l'encadrement, mais o les excutants sont principalement des esclaves. (colonies franaises et anglaises aux Antilles, colonie portugaise du Brsil, certaines colonies anglaises d'Amrique du Nord). 2. Les divisions religieuses 1. Les rformes protestantes La Rforme protestante se met en place pendant cette priode avec plusieurs chefs de file comme Martin Luther, Ulrich Zwingli et Jean Calvin. Protestantisme : ensemble des doctrines religieuses et des glises issues de la Rforme. Celle-ci est ne de la redcouverte de l'importance dcisive de l'criture pour l'glise. Les deux doctrines matresses de la Rforme : - autorit de l'criture - salut par la grce seule Le salut de l'homme est un don totalement gratuit de la grce divine ; il ne peut tre reu que dans la foi. De mme, se dveloppe en Angleterre l'anglicanisme sous Henri VIII. Anglicanisme : doctrine, principes et institutions de l'glise officielle d'Angleterre, ne de la politique religieuse d'Henri VIII, la suite d'un profond dsaccord avec la papaut. En 1534, l'Acte de suprmatie stipula que le roi devait tre regard comme chef suprme de l'glise d'Angleterre. La Rforme anglicane apparat comme une voie moyenne entre le catholicisme dont elle conserve la hirarchie et les formes extrieures du culte, et le protestantisme dont elle a adopt les grands principes doctrinaux. 2. Les guerres et paix de Religion - Le Saint-Empire et le compromis confessionnel (1517-1555) la paix dAugsbourg 1555 = religion du prince - Les guerres de Religion en France (1562-1598)

ldit de Nantes (1598) = tolrance religieuse - L'glise d'tat en Angleterre et les dissidences la Glorieuse Rvolution (1688) = tolrance de culte - La rvolte des Pays-Bas (1566-1581) la naissance des Provinces-Unies, une rpublique pluriconfessionnelle - La guerre de Trente Ans et les confessions (1618-1648) la Paix de Westphalie (1648) = paix entre les tats 3. La formation des tats modernes Les grands tats : Empire ottoman, Angleterre, France, Empire de Charles Quint (prince catholique)

On dcouvre galement la diplomatie. 1. Lchec de la monarchie universelle 2. La guerre, moteur dexpansion 3. Le contrle des territoires et des populations 4. Une socit essentiellement rurale 1. Lvolution de la population europenne lpoque moderne Les rendements sont faibles, mdiocres. Tout se concentre autour d'un noyau : la famille. Il y a un taux trs fort aussi bien de natalit que de mortalit

2. La monte en puissance des villes Les principales villes europennes en 1500

Les principales villes europennes en 1800

5. De la Rpublique des Lettres la Rpublique des Sciences 1. Lhumanisme et la Renaissance cration d'un rseau (correspondances et voyages)

2. Les progrs des sciences et des techniques aux 17e et 18e sicles - acadmies (gographie, astronomie, physique, math, ...) - science exprimentale Progrs techniques au niveau de l'agriculture, des industries. Invention de la machine vapeur. 6. Lumires et Rvolutions 1. Les principes des Lumires Les Lumires : mouvement intellectuel, culturel et scientifique du 18e sicle, dimension europenne, aux formes trs diverses, se rfrant la Lumire, cest--dire au passage de l'obscurantisme la connaissance rationnelle. Primaut de la raison, de la libert de pense, de la recherche du bonheur sur terre, foi dans le progrs de la science. 2. La fin de lAncien Rgime Remise en cause de la socit d'Ancien Rgime, la fois dans les domaines politiques, sociaux, conomiques et religieux : - Voltaire (1694-1778) admire la monarchie parlementaire anglaise. - Montesquieu (1689-1755), dans De l'esprit des lois, institue le principe de la sparation des pouvoirs lgislatif, excutif et judiciaire. - Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) propose le modle dune socit dmocratique fonde sur un contrat social , garantissant lgalit et la libert entre tous les citoyens. La souverainet ne viendrait plus de Dieu, mais du peuple. Certains souverains se tournent alors vers le despotisme clair Le despotisme clair : doctrine politique inspire des ides des philosophes du sicle des Lumires, qui sest dveloppe durant la seconde moiti du 18e sicle. Dans ces rgimes, le pouvoir est exerc par des souverains dont les dcisions sont guides par la raison et qui se prsentent comme les premiers serviteurs de ltat, sans pour autant renoncer aux principes de labsolutisme.

D) poque contemporaine 1. Le long XIX sicle, 1789-1914. De la Rvolution Franaise la Grande Guerre 1. Le sicle rvolutionnaire 1. Histoire Moderne, Histoire Contemporaine 1. Des priodisations en histoire Histoire contemporaine > 1789 Histoire moderne > 1492 = l'Ancien rgime Histoire mdivale > 476 Histoire de lantiquit > - 3000 Prhistoire 2. Priodisation et rupture La modernit de 1492 : Rupture pistmologique (magistre glise/critures saintes) centralisation Transformation socio-conomique: villes et fodalit Une nouvelle doctrine politique: absolutisme et administrative Guerres de religion, guerres dynastiques Rvolution industrielle & proto-industrielle La modernit politique: nous sommes tous les contemporains de la rvolution franaise 3. 1789 politique: le peuple - Rvolution copernicienne de la doctrine souverain - Le contrat social et le refus de la reprsentation - Rvolution politique: constitution, destitution, dcapitation - Tabula rasa Un processus de radicalisation : - 1789: nationalisation des proprits de lglise - 1790: suppression des ordres religieux migration de laristocratie Hostilit des puissances Europennes - 1791: fuite du roi - 1793: excution du roi & tablissement de la Rpublique - Guerre civile & terreur - 1794 Robespierre guillotin - 1794-1799: directoire, guerres rvolutionnaires, Bonaparte => stabilisation avec Napolon Bonaparte => dfaite Waterloo en 1815 => restauration

Napolon

2. 1776 ou 1789, Philadelphia ou Paris ? 1. Une nouvelle socit de colons - loignement du centre du pouvoir - galitarisme de fait - Dissidence religieuse 2. Une socit coloniale - Indignes, frontier - Esclaves (diffrent du statut de droit) 3. Une rvolution franaise ou universelle ? Declaration of hgmonie franaise - La France contre lEurope, La France pour lEurope : - la leve en masse - le parti de ltranger (Boulainvilliers, Sieys, le Tiers tat ?") - LEurope napolonienne : - libralisme, nationalisme - collaboration , rsistance ? - Dclaration des Droits de lHomme et du Citoyen vs. independence - Les Lumires: intellectuels, cosmopolitisme,

"Quest-ce que

2. Le sicle bourgeois 1. Quest-ce la bourgeoisie ? - Ni le peuple, ni laristocratie - Distinction et conformisme vs. opulence ostentatoire - Un statut non hrditaire qui fonctionne par lignage et gnrationnelle - Un capital financier, capacitaire, symbolique - Stratgies de transmission dans la tourmente 2. Les clivages politiques du XIXe sicle 1. Le conflit Rvolution - Raction 2. Le conflit anticlricaux - clricaux Libraux - conservateurs 3. Le conflit intrts agricoles industriels 3. La question du suffrage Une nation de contribuables : no taxation without representation, no representation without taxation vs. One man, one vote : suffrage universel uninominal - Suffrage censitaire - Suffrage capacitaire (li l'alphabtisation) - Suffrage familial - Suffrage universel plurinominal

accumulation

- Suffrage masculin 4. La question des partis politiques - Partis de notables - Conservateurs (rural, clrical, protectionniste) - Libraux (urbain, lac, libre change) - Partis de Masse - Partis socialistes / ouvriers : - Labour Party - Sozial Demokratische Partei Deutschlands (SPD) - Parti Ouvrier Belge (PoB) - L'utopie du suffrage universel 3. Le sicle des nationalismes 1. La question de la souverainet du peuple - Le couple tat-Nation et la gnralisation des rvolutions nationales bourgeoises - Quelles frontires gographiques pour la dmocratie? - La coexistence de l'tat-Nation et de lEmpire 2. Les 3 mouvements de lmergence de l'tat Nation - Premire dcolonisation : - 1776-1825: lindpendance des tats amricains. - Mouvement de sparatisme & recul des Empires : - 1830: Belgique, Grce - 1878: Bulgarie, Roumanie, Serbie - Mouvement dunification : - 1861: Italie - 1871: Allemagne 3. Faire la Nation, produire du citoyen - Les cercles concentriques de la nation - La longue dure de la fabrique du citoyen - Les outils de l'tat bourgeois libral 4. Le sicle du colonialisme 1. Dcolonisation ou indpendance des colons ? - La fin de la domination et de lexploitation dun pays par un autre (Boston Tea Party) - Indpendance des colons ? tats Unis Amrique Latine Afrique du Sud / Rhodsie Isral Algrie

- Indpendance des indignes?

Lindpendance des colons 2. La mission civilisatrice : un devoir dingrence ? 1. Exploration et conqute - Socits gographiques et congrs de Berlin, 1885 - La course imprialiste : Les leaders : UK : Inde + Chine France : Algrie, Sngal, Indochine Pays-Bas : Indonsie Les retardataires : 1885 : Belgique - Congo 1898 : tats Unis - Philippines, Puerto Rico Allemagne ; Italie Les exceptions : 1791 : rvolution de SaintDomingue Le Japon 2. Le court XXe sicle, 1914-1989. De la Grande Guerre la Chute du Mur 1. Lre des masses 1. La Grande Guerre et lmancipation des masses 1. La Grande Guerre en chiffres - 70.000.000 hommes mobiliss - 9.000.000 morts - 3.000.000 veuves - 10.000.000 orphelins

2. La conscration de la fabrique du citoyen - Patriotisme - Impt du sang 2. La fin dun monde 1. La fin de 4 Empires : Allemand, Russe, Austro-Hongrois, Ottoman

La fin des Empires en Europe 2. La fin dun monde bourgeois et libral 3. La fin de la civilisation, la brutalisation ? 3. Le Printemps de Rpubliques 1. Le triomphe du suffrage universel (masculin) 2. La reprsentation proportionnelle 3. Lexportation dun modle constitutionnel - Parlement > excutif - Centralisme > fdralisme 4. Le difficile apprentissage de la dmocratie de masse 1. Les espoirs, les dfis, les moyens 2. Dfaillances systmiques

- Nouveaux pays, minorits nationales - Fragmentation politique 3. Lattrait et lhorreur des alternatives : 1917 4. La crise de 1929 2. Lge des extrmes 1. Rinventer la politique lre des masses 1. Le parlementarisme peut digrer les masses 2. Restaurer les lites et faire marche arrire 3. La dmocratie politique est un leurre sans dmocratie conomique 4. Les masses ont besoin dtre encadres : la rvolution de lOrdre 2. Les enfants de la Grande Guerre 1. Effondrement de lordre et virginit politique 2. Guerre civile et dsir dordre 3. Expriences formatrices 3. Idologie et mouvement 1. Une idologie se dote dune organisation politique 2. Une organisation politique se dote dune idologie 3. Orthodoxie, Htrodoxie, Syncrtisme 4. Violence et consentement 1. Totalitarisme 2. Violence 3. Consentement 4. Chiasme russo-italien 3. Lnigme de la paix europenne 1. Deux aprs-guerres - Pourquoi 1945 ne rdite pas 1918? - Les limites explicatives de la brutalisation - Trois piliers de lordre daprs-guerre Systme politique national Organisation socio-conomique Ordre europen 2. Le parlementarisme rinvent - Sdentariser llectorat - Rinventer le parti de masse - Le pluralisme centriste 3. L'tat Providence 1. Comparaisons dsavantageuses - Planification et conomie tatise

URSS Italie Allemagne New Deal - Droits sociaux et autoritarisme Bismarck et les origines de ltat-Providence Le modernisme du nazisme et ses politiques Vlkisch William Beveridge, 1942 : Warfare State to Welfare State 2. Un consensus Europen : un ordre nouveau, 1938-1948 - Le consensus de 1940-1941 - Corporatisme et socialisme national - tat autoritaire/excutif fort - Anti-parlementarisme - Le consensus de 1943-1946 - Pas de libration nationale sans libration sociale - Welfare State - Planification conomique 4. Lordre europen - Le double mensonge de Versailles, 1919 et Rome, 1957 - Une Europe Amricaine (Plan Marshall) ? - Une Europe des perdants - Un tat Providence Europen - Charbon, Acier - Agriculture - Une exprience indite 4. 1989 et la fin de lhistoire 1. 1989 et lchec des sciences sociales 2. 1989, une clture 3. 1989, une re nouvelle ?

2. Exercice du pouvoir A) Antiquit Le pouvoir - Dfinition du pouvoir : action accomplie sur demande - Pouvoir dinjonction >< Pouvoir dinfluence ordonner peser sur un comportement - De la sphre prive la sphre publique - Pouvoir fond sur lusage ou sur la loi - quilibre des pouvoirs, sparation des pouvoirs Les citoyanes ont le pouvoir. Inspiration issue de l'Antiquit 1. Linvention de la politique 1. Le principe du pouvoir politique Critres de dfinition du pouvoir politique : - Un pouvoir tournant - Un pouvoir exerc collectivement - Un pouvoir rserv aux dtenteurs du droit de cit - Un pouvoir fond sur la conscience dune chose publique. - Un pouvoir exerc dans le dialogue 2. Royaut, tyrannie et rgimes politiques Les traces les plus anciennes sont la royaut avec par exemple Rome de 753 A.C. 509 A.C. (7 rois lgendaires dont le fondateur Romulus et les trois derniers qui n'taient pas romains mais trusques). C'est en 509 A.C. que dbute la Rpublique romaine et en 508 A.C. la dmocratie athnienne. Pour chaque rgime il existe une version naturelle et une version dgnre L VE R S I O N P N O E A U S T V R U O E R G I M ES S P O L I T I Q D DS U E I V G I D E E U N E R E L L E V E R S I O N I R U A N U S X E U L A II N D M

1 L. E Ro y a 2 L. E A r i s t o u

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ochlocratie : mouvements de foule Polybe a crit dans son livre "Histoire" un schma des rgimes politiques : "La forme primitive, spontane et naturelle de gouvernement, cest le gouvernement dun seul,la royaut. Celle-ci se transforme ensuite en un rgime de mme nature, mais abtardi, le despotisme. Puis, sur les ruines de lun et de lautre, sinstaure laristocratie qui, par une loi de nature, dgnre en oligarchie. Puis, quand la colre du peuple a puni les abus des dirigeants, nat la dmocratie. Enfin, avec le temps, sous laction dune licence effrne et du mpris des lois, sinstaure, au terme de la srie, lochlocratie." "On passe de la dmocratie au rgime de la violence et de la force brutale. () Le peuple institue le rgime de la force brutale, se rassemble, massacre, proscrit, redistribue les terres, jusqu ce quil retombe au niveau de la bte froce et retrouve un matre et un monarque." Bons tyrans et mauvais tyrans : - PISISTRATE (Athnes) - PHALARIS (Agrigente) - PERIANDRE (Corinthe) Il existe aussi des mlanges des diffrents types de rgimes tels qu' Sparte qui combinait royaut (une dyarchie (deux dynasties ; les Agiades et les Eurypontides) => chefs de guerre, prtres, domaine royal, avantages fiscaux) et dmocratie (- magistrats (phores) => surveillent le fonctionnement de la cit, pouvoir lgislatif, collge - assemble des citoyens => lit les magistrats, vote les lois, fait la guerre - conseil des anciens => nomms vie, tribunal suprme, pouvoir lgislatif (veto) )

3. La naissance de la dmocratie et de la rpublique Dmocratie : : le peuple - : commander, diriger, gouverner Il s'agit du gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple Le terme "dmocratie" apparat pour la premire fois dans "Les suppliantes" d'Eschyle. C'est en 508 qu'apparat en Grce la dmocratie, plus prcisment Athnes avec les rformes de Clisthne : - cration de l'ostracisme - dcoupage du territoire - systme institutionnel => assemble & conseil des 500 (permanence) => tribunaux : Aeropage & Hlie => 700 magistrats par an dont 10 stratges lus avec une charge militaire Pour la Rpublique romaine, il s'agit d'un roi remplac par deux consuls lus.

2. Droits et devoirs des citoyens 1. Les obligations militaires du citoyen-soldat A Rome, tout citoyen g de 17 45 ans a l'obligation de servir pendant 10 ans dans l'arme. En Grce, il existe un groupe de citoyens en arme, les phalanges

2. Les droits politiques et judiciaires - voter et bnficier de la loi pour le citoyen - droit de vote - charges publiques 3. Le droit de possder la terre des Anctres Ce droit est rserv aux citoyens En Grce, il est rserv aux autochtones B) Le Moyen-Age 1. La seigneurie et la fodalit 1. Institutions caractristiques du Moyen ge central en Occident (XIe-XIIIe sicle) avec des variantes selon les pays. 2. Ici : le royaume de France (surtout au Nord de la Loire). 3. Contexte : dabord grande fragmentation du pouvoir, puis reprise en mains par les autorits suprieures (d'abord princes territoriaux puis roi de France). 2. La seigneurie et le seigneur 1. La seigneurie est la structure de base dencadrement de la population paysanne. La seigneurie : ensemble de droits et de prrogatives sur des biens (des terres) et des personnes qui permettent lexercice du pouvoir dans un espace dune tendue variable. 2. Le seigneur cumule le plus souvent deux types de droit. droits lis la possession de la terre => redevances et corves. droit de ban => amendes et services. Droit de ban : pouvoir de juger et donc de punir, de commander et de contraindre ; cest lexercice de la puissance publique. 3. En outre, taxes pour lutilisation des quipements 4. Protection, mais domination lourde 3. La seigneurie : la force militaire 1. Des guerriers cheval : les chevaliers. 2. Remarques : le seigneur est lui aussi un chevalier ; progressivement le statut de chevalier fut valoris et fut monopolis par la noblesse.

3. Un chteau : dabord une motte, terre et bois

puis donjon et enceintes maonns

puis plan plus complexe.

4. La fodalit (1) 1. Fodalit, vassalit, fief Fodalit : nologisme form au XVIIe sicle sur le mot latin feodum (fief). Il dsigne les pratiques institutionnalises rgissant les relations entre le vassal et son seigneur, les relations fodo-vassaliques. Certains historiens emploient le terme au sens large pour dsigner le type de socit du Moyen-Age central, ce quon appelle aussi la socit

fodale . Vassalit : relation bilatrale, de nature contractuelle, entre deux individus libres (et, au Moyen-ge central, appartenant dordinaire laristocratie) qui sont en principe dingale puissance. Elle voit lun, le vassal, se soumettre de faon rituelle au plus puissant, le seigneur, et tenir de lui un fief en change dun certain nombre de services. Fief : terre tenue dun seigneur par un vassal. 2. La seigneurie : le plus souvent exerce sur un fief => sintgre dans la fodalit. 3. Le fief est hrditaire, mais appartient au seigneur => lhritier doit devenir son vassal. 4. Rituel : hommage Hommage : acte rituel par lequel le vassal fait don de lui-mme au seigneur ; il marque sa soumission. baiser sur la bouche serment de fidlit investiture du fief (en remettant un objet symbolique). 5. La fodalit (2) 1. Relation contractuelle => obligations rciproques. 2. Seigneur : concession du fief, loyaut et protection. 3. Vassal : fidlit passive et obligations positives : conseil, aide (militaire et financire). 4. Flonie si les obligations ne sont pas remplies. Se rgle souvent par les armes. 5. Vassal de plusieurs seigneurs => hommage lige. Hommage lige : hommage suprieur que le vassal prte au seigneur choisi ou impos comme le premier parmi tous ceux dont il dpend. Le vassal doit servir en priorit son seigneur lige mme contre ses autres seigneurs. 6. Hirarchisation de laristocratie et pyramide fodale. 6. Les villes : aperu gnral 1. Essor urbain en Europe occidentale (surtout XIe-milieu XIVe sicle). 2. Phnomne toutefois limit dans un monde essentiellement rural. 3. Deux exceptions (plus grande densit urbaine): Flandre ; Italie du Nord et du Centre. 4. Les villes tendent se gouverner elles-mmes en restant soumises une autorit suprieure (Flandre, France, Allemagne...) en se rendant indpendantes : cits-tats italiennes (chacune : ville + territoire rural).

7. Les cits-tats italiennes. Patriotisme urbain et communication politique 1. Vif sentiment dappartenance la cit. 2. Mais lintrieur de la ville : autres facteurs dappartenance et concentration de rivalits. 3. En raction, communication politique (surtout XIIIe - premire moiti XIVe sicle) base sur le patriotisme urbain. 4. Ses thmes : bien commun, paix, concorde entre les citoyens, libert contre la tyrannie . 5. Thmes diffuss de multiples faons. 8. Le Bon gouvernement . Fresques du Palazzo pubblico de Sienne 1. Sous le gouvernement des Neuf : popolo grasso (haute bourgeoisie). 2. Nouveau palais communal. 3. Dcor signification politique de la salle de runion, de promulgation et de rception : Ambrogio Lorenzetti (1337-1340). 4. Proclamer les vertus du gouvernement des Neuf et montrer les dangers dun changement de rgime (tyrannie). 5. Allgories du Bon et du Mauvais Gouvernement et peintures de leurs effets en ville et dans la campagne.

C) Temps Modernes Un modle d'tat lpoque moderne : la monarchie absolue 1. La monarchie absolue en France 1. Lordre monarchique Les jalons vers labsolutisme : - les guerres de Religion (1562-1598) - les rvoltes populaires - la Fronde (1648-1653) - la guerre et la survie de ltat => deux objectifs principaux de la politique intrieure : - faire rgner lordre - percevoir largent Le royaume de France : - un pays trs peupl entre 16 et 20 millions dhabitants au 16e sicle - une socit trs hirarchise : trois ordres - le clerg : le service de Dieu - la noblesse : la dfense de la

socit - le tiers-tat : le travail => au sommet : le roi (lhomme choisi par Dieu, le premier des guerriers, le pre de tous ses sujets) Le roi de France : - le roi est un chef de guerre - un roi dans un tat de Droit => la loi salique organise la succession au trne => la couronne est inalinable => le roi doit respecter des principes fondamentaux (ex. la proprit) - le roi nintervient pas dans les affaires de droit priv sauf si elles troublent lordre public. Le pouvoir du roi nest absolu que dans la sphre publique (ltat, le gouvernement), mais la monarchie est contrle par les cours de justice (les Parlements) => conflits frquents - le roi gouverne sans tre oblig de consulter les assembles reprsentatives - le roi est indpendant du pape et de lempereur 2. Le dveloppement de ladministration L'tat remplit une fonction de contrle et darbitrage des groupes sociaux et des entits et administrations locales. => Ce contrle ncessite de mettre en place une bureaucratie et de lui donner des moyens de connatre les territoires administrs (statistiques, cartographie). La direction du Royaume : Le Conseil du Roi, organis en plusieurs sections Ladministration centrale : Les ministres (Secrtariats dtat la Guerre, la Marine, aux Affaires trangres, le Contrle gnral des finances) Les relais du pouvoir central dans les provinces : Les Intendants Intendant : commissaire royal tabli dans une gnralit (circonscriptions financires tablies partir du 15e sicle) pour y exercer des pouvoirs en matire de justice, de police et de finance. A partir du 17e sicle, les intendants, devenus administrateurs et plus seulement inspecteurs, furent les principaux agents du pouvoir central dans les provinces. Ils ont jou un rle unificateur par lexercice de leurs pouvoirs de justice et de police.

3. La mise en scne de la puissance du souverain

Louis XIV en Apollon, 1668

Fondation de lAcadmie des Sciences, 1666

4. La propension lexpansion Ltat sappuie sur : - une volont hgmonique en Europe - le dveloppement commercial et maritime - la colonisation => Il faut donc dsormais entretenir une arme permanente et perfectionner larmement.

Construction d'un systme de dfense pour les villes

Montmdy

Lille

La marine royale 5. Une pression fiscale accrue La puissance de la monarchie franaise repose sur la fiscalit bien organise : 1. impts directs, prlevs par ladministration royale 2. impts indirects, afferms (= donns en bail) 3. autres prlvements Les dpenses : - dpenses pour la Cour - la politique trangre (ambassades, arme) - les comptants , soit les dpenses du roi sans autre prcision : pensions attribues aux allis remboursements des prts => importance des dpenses lies la guerre. Le cot de cet tat ncessite la qute de nouvelles ressources. On passe donc dun tat justicier un tat financier. 6. Le contrle de lconomie Cette forme dtat centralis permet de prendre des mesures pour encourager le dveloppement conomique, grce au contrle des frontires et des flux commerciaux. Mercantilisme : thorie conomique du 16e et du 17e sicle, qui considrait que les mtaux prcieux constituent la seule richesse vritable dun tat. Cette thorie prconisait une politique protectionniste. Le gouvernement devait donc favoriser les exportations et limiter les importations par une politique de production nationale. Cette politique, encourage par Colbert en France, y est appele colbertisme.

7. La politique religieuse Une politique de contrle religieux Rvocation de ldit de Nantes (1685) : Ldit de Nantes fut rvoqu en 1685 aprs de nombreuses tracasseries infliges aux huguenots (dragonnades). L'dit de rvocation autorisait les protestants rester en France, mais ordonnait la dmolition de tous leurs temples, dfendait l'exercice du culte protestant, prescrivait que les enfants fussent levs dans la religion catholique. 2. La remise en cause de labsolutisme : deux autres modles dtat au 17e sicle 1. La rpublique des Provinces-Unies

Les ProvincesUnies au 17e sicle

Un pays tourn vers la mer. Les sept provinces ont un haut degr d'autonomie : elles disposent chacune de leurs propres institutions, et dune assemble lgislative, les tats provinciaux. Les institutions centrales doivent tenir compte de cette autonomie : Les tats-Gnraux, assemble permanente depuis la fin du 16e sicle, se runissaient La Haye et conduisaient la politique extrieure de la rpublique fdrale. Le Grand Pensionnaire tait le chef de ladministration fdrale et il dirigeait la diplomatie. Le Stadhouder commandait larme.

=> Hsitations entre la lgitimit des armes (Stadhouder) et celle des dirigeants municipaux (tats). 2. La monarchie parlementaire anglaise Le 17e sicle anglais est marqu par une tension permanente entre le roi et le Parlement. => des actes fondamentaux, concernant les droits individuels : - La Ptition des Droits 1628 => Les onze articles de ce texte manant du Parlement garantissent la fois des principes de libert politique (respect des droits du Parlement) et de libert individuelle (scurit du peuple). Nul ne peut tre arrt sans que le mandat indique les motifs de larrestation. Le texte rappelle la proprit absolue des biens et conclut quaucun impt ni aucune taxe ne peut tre lev sans laccord du Parlement. - LHabeas Corpus 1679 => La procdure d'habeas corpus garantit la libert individuelle contre les risques d'arrestations et de rpressions arbitraires. Lacte de 1679 fut rdig sous le rgne de Charles II par les membres du Parlement. Il dnonce les abus et numre des rgles prcises concernant le respect des droits des accuss et des prisonniers. - Le Bill of Rights 1689 => Impose par le Parlement anglais la future reine Marie (fille de Jacques II) et son poux Guillaume d'Orange, la Dclaration des Droits (Bill of Rights) fait suite la Rvolution anglaise de 1688 et met fin l'absolutisme royal. Il s'agit, pour la premire fois, d'un vritable contrat tabli entre les souverains et le peuple, lui-mme souverain. Ce contrat met fin au concept de royaut de droit divin.

John Locke (1632-1704) Un des principaux prcurseurs des Lumires Il jette les bases de la dmocratie librale, fonde sur lindividualisme et la proprit prive.

D) poque Contemporaine 1. Nation et Empire 1. Rupture : Modernit vs. Ancien Rgime Souverainet : citoyens vs. sujets Le citoyen fonde la nation (contrat social) Critre individuel vs. collectif (tats, rgions, religions) Symtrie vs. Asymtrie Dpartementalisation vs. provincialisme : administratif & identitaire Sparation glise/tat, mancipation des juifs Empires continentaux, Empires coloniaux 2. Coexistence et continuit : LEmpire continue lAncien Rgime Coexistence citoyens - sujets Rgimes collectifs et statuts personnels (taxation, juridiction, code civil, libert de mouvement) Asymtrie Dpendance directe de lexcutif - Statuts personnels : citoyennet et code de lindignat - lexemple de lAlgrie Franaise 1830: conqute franaise 1848: annexion et dpartementalisation Colonie de peuplement ? Franais, Espagnols, Italiens : europaniser la colonie (1889) 1870: dcret Crmieux et mancipation des juifs code de lindignat pour les musulmans, 1946, de fait 1962 Saint Louis du Sngal et Gore, 1833 - Structures impriales : Empire Britannique : colonies, dominions, crown colony Dominion Office, Colonial Office, Commonwealth Office Empire Franais : Algrie : dpartements => Ministre Intrieur Tunisie - Maroc : Protectorat => Ministre Affaires trangres reste: Ministre des colonies 3. Nations are good at equality, Empires are good at tolerance ? 2. La fabrique du citoyen 1. Les trois outils de la III Rpublique 1. cole (suffrage capacitaire) 2. Service Militaire : limpt du sang (suffrage censitaire) 3. Suffrage universel masculin

2. Les cercles concentriques de la Nation 1. Bourgeois, proltaires, ruraux 2. Citadins, provinciaux, indignes 3. Les horizons du projet national : espace, temps 3. manciper le peuple, nationaliser les masses 3. Dmocratie bourgeoise, dmocratie de masse 1. Dmocratie bourgeoise 1. Le suffrage : censitaire, capacitaire, plurinominal 2. Les partis : notables, de masse 3. Les clivages : lagenda politique du XIXe sicle Rvolutions nationales Conflit tat-glise Conflit Centre-priphrie Rvolution industrielle Conflit primaire/secondaire (agraire/industriel) Conflit capital/travail 2. Lre des masses 1. La Grande Guerre et lmancipation des masses 2. La fin dun monde 1. La fin de 4 Empires : Allemand, Russe, Austro-Hongrois, Ottoman

2. La fin dun monde bourgeois et libral 3. La fin de la civilisation, la brutalisation ? 3. Le Printemps de Rpubliques 1. Le triomphe du suffrage universel (masculin) 2. La reprsentation proportionnelle 3. Lexportation dun modle constitutionnel Parlement > excutif Centralisme > fdralisme 4. Le difficile apprentissage de la dmocratie de masse 1. Les espoirs, les dfis, les moyens 2. Dfaillances systmiques Nouveaux pays, minorits nationales Fragmentation politique 3. Lattrait et lhorreur des alternatives: 1917 4. La crise de 1929 5. Chronologie des sortants 1. Hongrie, 1919 : Bela Kun => Amiral Horty 2. Italie, 1922 : Benito Mussolini 3. Espagne, 1923 : Primo de Rivera (1931: Rpublique ; 1936-1939 : Guerre Civile) 4. Portugal, 1926 : Carmona; 1932: Salazar 5. Pologne, 1926 : Pilsudski 6. Albanie, 1928 : roi Zog 7. Yougoslavie : 1929 : roi Alexandre 8. Annes 1930 : pays Baltes, Roumanie, Bulgarie 4. Lage des extrmes 1. Rinventer la politique lre des masses Le parlementarisme peut digrer les masses Restaurer les lites et faire marche arrire La dmocratie politique est un leurre sans dmocratie conomique Les masses ont besoin dtre encadres : la rvolution de lOrdre 2. Les enfants de la Grande Guerre A window of opportunities Effondrement de lordre et virginit politique Guerre civile et dsir dordre Expriences formatrices

3. Idologie et mouvement Une idologie se dote dune organisation politique Une organisation politique se dote dune idologie Orthodoxie, Htrodoxie, Syncrtisme 4. Violence et consentement Totalitarisme Violence Consentement Chiasme russo-italien (il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger ) Un tat contre son peuple ? Domination et rsistance : La terreur et le dsarroi (Werth) Utopie, ingnierie sociale, violence Larchipel du Goulag : 24m./3m. Politiques et droits communs : 1/6 La dkoulakisation, 1932-33 La Grande Terreur, 1937-1938 Asociaux et ethniquement suspects Totalitarisme ? Dsarroi, archasme, poids des campagnes : Smolensk under Soviet Rule (Merle Fainsod, 1958) La politique des nationalits Le consentement des gagnants : citadins, ouvriers, apparatchiks La NEP de Lnine La Grande Guerre Patriotique et lmergence de lgitimits alternatives La sortie du Stalinisme, 1953-1956 Violence et consentement 1919-1922 : saisir le pouvoir Benito Mussolini et la Guerre Effondrement dell Italia Risorgimentale Une mthode : la violence paramilitaire 1922-1926 : tablir la dictature Le premier gouvernement Mussolini Les lections de 1924 : 403-106 1925 : suppression de lopposition Consentement et violence 1926-1935 : contrle et consensus 1929 : Concordat avec le Vatican Politiques scolaires, dopolavoro Grands Travaux

1935-1945 : Radicaliser le rgime : 1935 : conqute coloniale 1936 : Guerre Civile Espagnole Lalliance avec lAxe : 1938-1943 La Repubblica di Salo : 1943-1945 5. Lnigme de la paix europenne 1. Deux aprs-guerres - Pourquoi 1945 ne rdite pas 1918 ? - Les limites explicatives de la brutalisation - Trois piliers de lordre daprs-guerre Systme politique national Organisation socio-conomique Ordre europen 2. Le parlementarisme rinvent Sdentariser llectorat => liminer les extrmes Lpuration Un fascisme de rgime Un fascisme de collaboration - puration judiciaire - puration administrative - puration professionnelle - Innere Emigration Lanticommunisme Italie, France : triangolo, cintura Allemagne, Pays-Bas : Berufsverbot Rinventer le parti de masse Le parti, du berceau la tombe La famille politique : syndicat, mutuelle, cooprative, associations culturelles, sportives, vacances, mouvements de jeunesse, maternits et maisons de retraite Le parti, premier guichet de ltat Providence : argent public, gestion prive : pluralisme tatis Spoils-system, ou politique de quotas fonctionnaires et nominations politiques Mobilisation culturelle : pacte culturel 1972 (historiographie : reprsentation proportionnelle du pass) tangentopoli : reprsentation proportionnelle et marchs publics Le pluralisme centriste 6. 1989 et la fin de lhistoire 1. 1989 et lchec des sciences sociales Modles interprtatifs Totalitarisme (polycratie, consentement, Eigensinn) Orientalisme et pdigre dmocratique Modles prescriptifs Une transitologie normative : la socit civile introuvable et lOstalgie La myopie de la transitional justice

La thrapie de choc : le stalinisme des Chicago boys Exporter un modle en crise ? 2. 1989, une clture, une re nouvelle ? Une clture? 1. La crise du suffrage universel 2. La crise de l'tat Providence 3. La crise de la Construction Europenne Une re nouvelle ?

3. Religions et socits A) Antiquit Dfinir la religion Le mot "religion" vient du latin "religare" qui signifie "relier " De ce fait, on a "religio, le fait de s'occuper d'une nature suprieure que l'on appelle divine et de lui rendre un culte" (Cicron, De l'invention oratoire, II, 53) Les diffrences entre polythismes et monothismes - en matire de DOGME : le monothisme est une religion du livre, base sur des crits (Bible, Tora, Coran) - en matire dIMAGE DU DIEU : les dieux sont figurs l'image des hommes dans les polythismes - en matire de PLACE DU DIEU DANS LE PROCESSUS DE CREATION DU MONDE : pour le monothisme, il sagit d'un seul dieu organisateur 1. Religions du mythe 1. Religions du Livre, religions du mythe Il s'agit de la parole rvle de Dieu. Mythe : le mythe n'est pas li aux textes. un ensemble de rcits qui concernent les dieux et les hros ( Jean-Pierre Vernantles) Les fonctions du mythe : - fonction idologique - fonction historique - fonction thique/morale - fonction tiologique 2. Mythes et mythologie Le mythe de Penthe Aprs un long voyage jusquen Inde, Dionysos revient Thbes, accompagn de mnades asiatiques, pour sy faire reconnatre. Le roi Penthe rsiste au nouveau culte que le dieu, dguis, lui propose, et le fait arrter ainsi que son cortge. Dionysos se libre, embrasant le palais, et semant la folie parmi les femmes de Thbes, dont Agav, mre de Penthe et tante de Dionysos, qui s'gaillent sur les pentes du Cithron. Penthe se laisse tenter par le spectacle de l'"autre scne" (les femmes dans leur relation d'intimit la nature) et, travesti, va espionner les femmes du haut d'un pin. Aveugles par le dieu, les mnades prennent Penthe pour un animal sauvage et sa propre mre Agav le met en pices et ramne sa tte au bout de son thyrse, croyant que c'est celle d'un lion. La tragdie se termine sur l'effroi d'Agav reconnaissant son fils mort, la fuite de Cadmos et la victoire de Dionysos.

Dionysos et deux Satyres

Dionysos et deux Mnades

Le dmembrement de Penthe

Le mythe de la fondation de Rome La fondation de Rome serait l'oeuvre d'un descendant d'Ene et de son fils Ascagne Iule, tous deux s'tant enfui de Troie lors de sa destruction par les grecs la fin de la guerre de Troie et tant parvenu dans le Latium o il furent acceuilli par le roi de l'poque qui donna Ene sa fille en mariage. Ene fondit en l'hommage de sa femme Lavinia la ville de Lavinium. Plus tard, la lgende raconte : le roi d'Albe-la-Longue avait deux fils : Numitor et Amulius. A la mort de leur pre, l'hritage fut partag parts gales : l'an, Numitor, obtint le trne, tandis qu'Amulius, le cadet, rcupra les richesses et l'argent paternel. Du par le partage, Amulius dtrna son frre et tua tous les descendants mles de ce dernier, commencer par son neveu Lausus. Afin d'tre sr que la ligne de Numitor disparaisse, il fit galement de sa nice, Rha Silvia, une vestale dont le sacerdoce l'obligea rester vierge tout au long de sa vie. Nanmoins, le dieu Mars tomba fou amoureux de la jeune fille qui accoucha de jumeaux : Romulus et Rmus. Amulius fit alors emmurer la vestale et condamna les nourissons tre jets dans le Tibre. Les enfants furent abandonns dans une fondrire, sur les rives du fleuve en crue par les serviteurs chargs d'excuter la sentence. Ils furent alors receuillis par une louve qui les allaita dans la grotte du Lupercal, au pied du Palatin. Par la suite, le berger Faustulus, tmoin de ce prodige, receuillit alors les jumeaux au pied du Ficus Ruminalis (figuier sauvage) situ l'entre de la grotte et les leva en compagnie de son pouse Acca Larentia. Cette dernire aurait t une prostitue que les bergers des environs auraient surnomme "lupa" (louve). La lgende de la louve allaitant les jumeaux tirerait peut-tre son origine de ce surnom. Devenus adultes, Romulus et Rmus dcidrent de fonder une ville. N'arrivant pas dpartager celui des deux qui donnerait son nom la ville nouvelle, ils s'en remirent aux augures. Rmus ut le premier voir six vautours voler dans le ciel. Aussitt aprs, Romulus vit douze vautours. Rmus avcait donc pour lui la primaut alrs que Romulus avait le nombre le plus important. Ce fut Romulus qui finalement fut dsign. Alors qu'il trace le pomoerium, sillon sacr dlimitant la ville, soulevant l'araire pour mnager des portes, son frre Rmus, pour se moquer de la faiblesse de la ville nouvelle, franchit d'un pas ce rempart symbolique. Aussitt, Romulus le tua en songeant l'adage "insociabile regnum" (le pouvoir ne se partage pas) marquant ainsi tout aussi symboliquement l'intransigeance sourcilleuse de Rome devant toute incursion malveillante. Ce rite fondateur est suivi de divers vnements qui concourrent au peuplement initial de Rome : enlvement des Sabines, guerre contre les sabins,... La date de la fondation de Rome est estime 753 A.C.

Le dbarquement d'Ene et Ascagne dans le Latium

2. La reprsentation des dieux 1. Lanthropomorphisme anthropomorphisme : tendance donner des objets ou des animaux des caractristiques propres l'espce humaine. therianthropie, zooanthropie 2. Corps des hommes et corps des dieux 3. Panthons 3. Des dieux organisateurs du monde 1. Dieu dmiurge et dieux organisateurs pas de date de naissance 2. Cosmogonies et thogonies Au commencement du monde, trois personnages : le Chaos, Gaia et Eros. Chaos a deux enfants : Erebe et Tnbres. Erebe a lui mme deux enfants : Ether et Jour. Le cycle jour/nuit est donc instaur. Eros est le principe de gnration du monde. Gaia a 3 enfants : le ciel, les montagnes et la mer. La topographie de la terre est installe. Gaia s'accouple ensuite avec son fils le ciel, Ouranos. Ensemble ils ont les 12 titans, les 3 cyclopes et les 3 cent-bras. Les 12 titans se marient entre eux. L'un deux, Cronos mascule son pre qui les retenait prisonni par peur d'tre renvers. Le sang qui s'coule donne naissance des puissances malfiques lorsque les gouttes touchent le sol. Cronos, mari sa soeur Rha, engendre la gnration des Olympiens. De mme que son pre avant lui, Cronos ne veut pas tre renvers par un de ses enfants, c'est pourquoi il avale ses enfants. Rha en ayant marre, elle cache un de ses enfants, Zeus. Celui-ci devenu grand, dtrne son pre en lui tranchant galement ses attributs masculins. Les gouttes de sang tombant dans la mer donnent naissance Vnus, desse de la beaut. Il dlivre ainsi ses frres et soeurs pour former le panthon des olympiens. Avec le olympiens au pouvoir, l'ordre s'tablit. Les dieux sont donc responsables de l'ordre du monde.

La naissance de Vnus

La chute des titans

4. Rites et pratique cultuelles 1. Religions thiques et religions ritualistes Il y a perptuation du monde l'identique. Les religions sont l pour apporter des messages moraux. - Religions thiques orthodoxie : ide ou opinion exacte, conforme. - Religions ritualistes orthopraxie : excution correcte des rites prescrits. 2. Les formes du culte ; le sacrifice Sacrifices, prires, processions, rites des pisodes/vnements de la vie La prire pour protection ou en remerciement ; les offrandes sont de diffrentes formes selon la fortune ; libations ; sacrifices animal/vgtal, chtonien (sol) => eschara : autel bas ; la nuit ; holocauste / olympien (haut/tte). Sacrifice suovetaurile (cochon, mouton, taureau) en guise de purification uniquement avec des animaux domestiques. Le sacrifice ultime est l'hcatombe (sacrifice de 100 boeufs). Processions Lors des sacrifices, la fume tait pour les dieux (graisse + os brls). Il y avait partage entre les dieux et les hommes. 3. Lomniprsence du religieux Il y avait des rituels pour tout tous les niveaux. Il existait des divinits polyades, honnores par toute la cit. Il existait galement des cultes mystres avec des secrets et une conception de l'au-del. La religion n'avait pas d'intriorit propre, elle tait collective. 4. Sanctuaires et temples sanctuaire : espace sacr dlimit. temple : maison du dieu ou de la desse honor(e).

B) Moyen-Age 1. Le monachisme : essor 1. Rupture avec le monde, prire, ascse pour se rapprocher de Dieu et se donner plus de chances dobtenir le salut. 2. Essor partir du IVe sicle : nostalgie de lpoque des martyrs et raction contre un christianisme favoris et install. 3. Rupture dans le genre de vie et rupture spatiale (clture, lieu isol). 4. Vivre seul en ermite ou en groupe dans un monastre. 5. Trois vux pour devenir moine ou moniale dans un monastre : pauvret (individuelle), obissance la rgle et labb ou labbesse, chastet. 6. Dabord peu de moines prtres, puis forte augmentation de leur nombre. 2. Le monachisme : fonction sociale 1. Nombreux contacts avec le monde malgr lidal de sparation. 2. Le monachisme apparat utile la socit : croyance en lefficacit de la prire des moines. 3. Prires pour la collectivit et, plus particulirement, pour les fondateurs et bienfaiteurs des monastres => fondations et donations de terre = investissement dans lau-del pour faire son salut. 3. Le culte des saints : essor 1. Vnration, puis culte (ensemble de pratiques religieuses) des martyrs. 2. Fts et pris comme des intercesseurs auprs de Dieu et comme des patrons protecteurs (glise, monastre, cit). 3. Le culte stend des saints vques et de saints moines. 4. Il rpond aux besoins des paens convertis. 5. Promotion par les vques, en soulignant que les saints tiennent leur pouvoir de Dieu. 4. Le culte des saints : importance 1. Les saints : indispensables intermdiaires entre les hommes et Dieu. 2. Protections contre le dmon, les malheurs. 3. Gurisons considres comme miraculeuses. 4. Surtout auprs des reliques : le saint vit au ciel et est prsent dans ses reliques (corps entier ; fragments) + pouvoir des objets ayant t en son contact. 5. Recherche effrne de reliques ; prestige et retombes conomiques pour glises et les monastres qui orchestraient leur culte. 5. tre chrtien : une appartenance ncessaire 1. Lappartenance et les obligations religieuses sont aussi sociales. 2. Premire obligation : le baptme, sacrement qui fait entrer dans la communaut chrtienne et dans la socit. 3. Exception : juifs et, en Espagne chrtienne, les musulmans (mais en tat dinfriorit). 4. Dautres obligations, dont : - connatre le Notre Pre et le credo - ne pas travailler le dimanche + messe dominicale - respecter le calendrier chrtien (ractualise lhistoire du Christ et clbre les saints) - respecter les rgles du mariage chrtien.

Sacrements : Rites qui confrent ou augmentent la grce divine, c.--d. laide surnaturelle que Dieu accorde aux hommes pour leur permettre darriver au salut (chapper la damnation ternelle, lenfer, et obtenir la vie ternelle, le paradis). Credo : Profession de foi ( je crois ) numrant les dogmes chrtiens. Elle remonte au IVe sicle. 6. Lglise matresse du salut Les trois significations du mot glise/glise : Il dsigne le btiment (dans ce cas on lcrit avec une minuscule) ; la communaut des croyants, le peuple chrtien dans son ensemble ; la part institutionnelle de la communaut, cest--dire le clerg (dans les deux derniers cas on met une majuscule). Cest ici de linstitution dont il sagit. Elle est compose de clercs hirarchiss en plusieurs degrs. Les principaux clercs sont les prtres (les suprieurs des simples prtres, lvque, larchevque et le pape tant prtres eux aussi). Eucharistie : Sacrement par lequel le pain et le vin, aux paroles prononces par le prtre la messe lors de la conscration, sont transforms en vrai corps et vrai sang du Christ. La prsence relle du Christ dans le pain et le vin aprs la conscration fut dabord une doctrine discute. Communier : Recevoir en nourriture le corps et, pour le prtre clbrant, le sang du Christ. La communion est donne aux lacs sous la forme dune hostie - petite rondelle de pain sans levain consacre). Extrme-onction : Sacrement donn aux mourants et destin effacer les derniers pchs. 7. Insatisfactions, dissidences et rpression 1. XIe XIIIe sicle : contexte de croissance et essor des villes. Mentalit plus individualiste. 2. Recherche dune vie religieuse plus personnelle. Certains lacs ne veulent plus tre les objets passifs de lenseignement et de linstruction des prtres. 3. Critiques dun clerg trop riche et puissant en opposition avec les exemples de lvangile et de lglise primitive. 4. Dissidences : refus de reconnatre lautorit de clerg et parfois un christianisme fort diffrent. 5. Intolrable pour lglise, qui veut une socit chrtienne homogne. Elle montre une svrit croissante lgard de lhrsie, en exagrant le danger pour renforcer son emprise. 6. Un redoutable instrument de rpression cr au XIIIe sicle: linquisition. Hrsie : Doctrine, opinion, en rupture avec ce qui est considr comme lorthodoxie ( la foi droite ), en loccurrence le catholicisme. Inquisition : Tribunal ecclsiastique spcial charg dextirper lhrsie. Les

inquisiteurs relvent directement du pape, ils enqutent doffice, la procdure est secrte, la torture peut tre utilise. Si ceux qui sont reconnus coupables se repentent, ils subissent diverses peines selon la gravit. Sils refusent de se convertir ou reviennent sur cette conversion, ils sont livrs au bras sculier (les autorits laques) et envoys au bcher. 8. Les ordres mendiants 1. Une ncessit : reprendre en main les lacs et tcher de rpondre leur aspiration. 2. La papaut favorise la cration au XIIIe sicle des ordres (grands groupements bien structurs) de religieux mendiants. 3. Comme les moines, les frres font vux de chastet, de pauvret et dobissance, et vie en groupe (dans des couvents), mais, contrairement aux moines, un idal douverture au monde. 4. Prcher dans les villes par la parole (discours reconnaissant une valeur aux lacs et leurs activits), et par lexemple dune humilit et dune pauvret allant jusqu mendier pour vivre. 5. Les deux premiers et principaux ordres mendiants : dominicains fond par un prtre espagnol Dominique ( 1221) et des franciscains fond par un lac italien Franois ( 1226). 9. Franois dAssise 1. Franois (fin 1181 ou dbut 1182 - 1226) fils dun riche marchand dAssise (Ombrie). Jeunesse dore. 2. Changement radical : charit et baiser aux lpreux, renonciation ses biens. 3. Prche dans la joie en exhortant mener une vie chrtienne. 4. Petite fraternit itinrante et pauvre dans laquelle clercs et lacs se trouvent sur un pied dgalit. 5. Mouvement vanglique suspect. Franois demande lapprobation du pape qui donne un accord verbal. 6. Accroissement considrable du nombre de frres (vers 1220, dj entre 3500 et 5000). 10. La normalisation : lordre franciscain 1 Transformation du mouvement vanglique en ordre religieux, que la papaut veut mettre son service. 2. Franois proclam saint aprs sa mort. Construction dune grandiose basilique en contraste avec son message de pauvret. 3. Mendicit moins humiliante et plus institutionnalise. 4. Les prtres instruits majoritaires et prpondrants dans lordre. 5. Des franciscains deviennent vques et inquisiteurs et donc des hommes de pouvoir. 6. Opposition dune minorit prnant le retour une pauvret totale. Elle fut marginalise.

C) Temps Modernes Lglise dans la ville aux Temps modernes : le cas de Bruxelles 1. Entre Rforme protestante et Rforme catholique (16e et 17e s.) 1. Le Concile de Trente Concile : Assemble dvques et de thologiens qui dcide des questions de doctrine et de discipline ecclsiastique. Le Concile sest runi Trente, en Italie du Nord, de 1545 1563, avec de longues interruptions en raison des guerres qui ravageaient lEurope. Il fut suivi dune renaissance de lEglise catholique : la Contre-Rforme, ou Rforme catholique. 2. Les troubles dans les Pays-Bas

Iconoclasme : Doctrine sopposant ladoration et au culte des images saintes

3. La rforme catholique dans les Pays-Bas mridionaux

Les Archiducs Albert et Isabelle (1598-1621) 2. Les institutions religieuses Bruxelles 1. Le cadre de vie quotidien : la paroisse

Les paroisses de Bruxelles laube des Temps modernes

Le dveloppement des paroisses Bruxelles aux Temps modernes 2. Les fondations religieuses Tables du Saint-Esprit : distribution des aumnes, dans les paroisses Maisons des orphelins et coles des pauvres, dans les paroisses Fondations particulires pour lducation dun certain nombre denfants de lun ou lautre sexe Hpitaux, les uns pour les vieillards, les autres pour les vielles femmes Fondations particulires pour la distribution des aumnes

tablissements religieux Bruxelles au milieu du 18e sicle

Le grand bguinage de Bruxelles (gravure du 17e sicle)

Le soin des malades

L'enseignement 3. Vivre et manifester sa foi Monuments funraires dans les glises

Les processions

Char de triomphe excut en 1770 par les coliers du collge des Jsuites, loccasion de la cavalcade organise en commmoration du 400me anniversaire du miracle du Saint-Sacrement Bruxelles. 3. Le processus de scularisation au 18e sicle 1. La politique religieuse sous le rgime autrichien

lexception de quatre objets (la prdication de lvangile, lexercice du culte, ladministration des sacrements et la discipline intrieure de lglise), il ny a donc aucune sorte dautorit, aucune prrogative, aucun privilge, aucun droit quelconque en un mot, que le clerg ne tienne uniquement de la volont libre et arbitraire des princes de la terre Extrait dun mmoire du chancelier Kaunitz (juin 1768)

Scularisation : Transfert l'tat des biens ecclsiastiques ou exercice par l'tat de fonctions prcdemment rserves au clerg (tat civil, assistance publique, enseignement). L'anticlricalisme : L'anticlricalisme est une raction de dfense contre la prtention des clercs rgenter la socit civile. Cette raction, amplifie par les effets de la Contre-Rforme, nimplique cependant pas labsence de religion. Lanticlricalisme soppose lultramontanisme, cest--dire la volont de dfendre la position traditionnelle de lglise catholique italienne (pouvoir absolu du pape). 2. Les dbuts dun enseignement officiel en 1773 1773 : suppression de la Compagnie de Jsus. Dans les Pays-Bas, les 17 collges jsuites sont remplacs par des collges royaux : dbut de lorganisation dun enseignement officiel. 3. La suppression des couvents inutiles en 1783 1783 : suppression des couvents dits inutiles , qui ne se livraient ni l'enseignement, ni la bienfaisance. 15 couvents supprims Bruxelles, 161 dans lensemble des Pays-Bas autrichiens. Objectif : mieux utiliser ces ressources pour lencadrement paroissial, les soins aux malades et lenseignement. D) Epoque contemporaine 1. Introduction 1. Socits industrielles et pr-industrielles Ernest Gellner, Nations and Nationalism (1983) La socit pr-industrielle : spcialisation et cloisonnement Horizontal : - Clercs - Guerriers - clerge Gelding (castration) Eunuchs, esclaves, juifs Jannissaires, mamluks, gardes suisses, zouaves clibat

Vertical : cloisonnements gographiques, linguistiques, confessionnels La socit industrielle : homognisation, mobilit, formation gnraliste Son organisation : lEtat Nation 2. Une particularit chrtienne : linquisition - 1492 et la Reconquista - Linquisition, lobsession des conversos, la naissance de labsolutisme - Cuius regio eius religio: guerre des 80 ans, guerre des 30 ans

- Le modle ottoman 3. LEtat-Nation et la rligion Etat-Nation et laicit : - Vivre avec la diversit confessionnelle: lEtat neutre - LEtat contre lEglise: Kulturkampf (Robbespierre, Jules Fry, Otto von Bismarck, Giuseppe Mazzini, Theodore Herzl, Kemal Mustapha) 2. Trois villes au XX sicle 1. Thessalonique - 1912: Thessalonique devient grecque - Le feu de 1917 et le plan Hbrard - Lexpulsion des musulmans de 1923 - La dportation des juifs de 1943 2. Vilnius 1. < 1916: ville tsariste 2. 1916-1923: dispute entre Polonais et Lituaniens 3. 1923-1939: ville polonaise 4. Sept 1939 juin 1941: RSS Lituanie 5. 1941-1944: Reichskommissariat Ostland 6. 1944-1989: ville sovitique 7. 1991 < : capitale de la Lituanie 3. Jrusalem, capitale conteste - Sionisme, Tel Aviv, Jrusalem - Une ville orientale, mais trs peu juive - La guerre de six jours, 1967 et la conqute militaire - La re -construction du quartier juif sur les combles du quartier marocain : un Disneyland biblique - Archologie sioniste 3. De lEmpire Ottoman lEtat-Nation turc 1. Un modle ottoman ? (millet) - Nations opprimes? Grecs, Bulgares, Serbes, Montngrins - Le Millet - Tolrance religieuse : musulmans, juifs ( espagnols ), chrtiens, syncrtisme - Rle des convertis dans ladministration et larme - Constantinople, Damas, Jrusalem, Alexandrie, Salonika 2. Leffondrement de lEmpire 1. Pertes territoriales (voir cartes)

1878

1912

2. Expulsions et ingnrie dmographique

Les Balkans en 1914 3. LEmpire et la guerre totale La bote de Pandore du nationalisme : - Le Tsar et le Sultan - Lawrence of Arabia et Lord Balfour - Sikes-Picot et la rvolution Bolchvique

L'accord de Sikes-Picot, 1916

- Lhumiliation de Svres

La Turquie du Trat de Svres, 1920 4. Question armnienne et Grand Jeu 1. Gnocide en 1915 - 2m., dont 1,5m dports, dont 1m meurent - Hommes, femmes, enfants hommes en ge de combattre - modernit du gnocide : nationalisme thocratie 2. Un contexte dintervention extrieure - Contrle des Dardanelles pour les Russes - La route des Indes pour les Britanniques - Duplicit armnienne ? 3. Un effet domino ? - La Guerre de Crime 1853-1856 (2m.) - La Crise orientale 1878 - Les guerres des Balkans, 1912-1913 5. La question des orthodoxes - Et pourquoi pas les Grecs? - Megali Idea: Eleuterios Venizelos et lexpdition de Smyrne, 1918 : occupation et discrimination - Loffensive de juillet 1921 - Contre-offensive Kemaliste et retraite grecque sur terre brle - Septembre 1922 : la catastrophe de Smyrne - Juillet 1923 : Trait de Lausanne : 1,2m. Grecs contre 350.000 Turcs

Formation de la Grce moderne

Le Trat de Lausanne, 1923

6. La rvolution Kmaliste

Kemal Mustafa, dit Atatrk 1. Crise politique : - Tanzimat (Odile Moreau-Richard) - Ottomanisme vs. Millet - 1908 : Rvolution des Jeunes Turcs 2. La Rvolution Kmaliste - Salonika, 1881 - Gallipoli, 1915 - Smyrne, 1919 Rformes Kmalistes - 1922 : abolition du Sultanat - 1923 : Fondation de la Rpublique Turque - 1923 : Trait de Lausanne - 1925 : imposition du mariage civil et abolition de la polygamie - 1928 : suppression de la religion dtat - 1934 : droit de vote fminin (15 ans avant la Belgique) - Introduction de lalphabet romain - Turcification des noms : Constantinople -> Istanbul ; Angora -> Ankara (capitale) ; Smyrne -> Izmir