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Cours 4 Les interactions humaines et le droit 1

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Cours 4

Les interactions humaines et le droit

1

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Rappel du cours 3: La rationalité et l’efficience

La rationalité

L’efficience

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Les problèmes d’interaction (ou relationnels) Définition: Il y a un problème d’interaction lorsqu’au moins l’un des

acteurs rationnels qui participe à une interaction adopte un comportement qui mène à un résultat indésirable ou non optimal sur le plan social

“To explain a phenomenon (an explanandum) is to cite an earlier phenomenon (the explanans) that caused it” Jon Elster, Explaining social behavior : more nuts and bolts for the social sciences, New York, Cambridge University Press, 2007 à la page 7

Ma thèse personnelle: La cause du droit = les problèmes d’interaction

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Les problèmes d’interaction – suite Résultat indésirable ou non optimal = conséquences:

L’attention ici est tournée vers les conséquences causées par l’action de l’individu, car la désirabilité et le caractère optimal d’un comportement sont toujours jugés en fonction des effets. Ex. Le fait de poignarder un autre individu est un comportement indésirable, car cela a pour effet de causer des blessures et des traumatismes psychologiques. Notre raisonnement serait certainement différent si ce même geste est commis pour tuer l’ennemi du peuple

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Les problèmes d’interaction – suite Comment détermine-t-on si un comportement engendre ou

non un problème d’interaction? La désirabilité ou non d’un comportement = jugement de

valeur

1. Il y a des comportements qui sont quasi universellement reconnus comme étant indésirables. Ex. Le fait de poignarder une autre personne avec l’intention de causer des blessures corporelles

2. D’autres comportements font l’objet au contraire d’une acceptation généralisée. Ex. Le fait de donner de l’argent aux pauvres

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Les problèmes d’interaction – suite 3. Entre les deux, les comportements sont jugés par les

membres de la société désirables ou non en fonction d’une multitude de facteurs, notamment la culture, la position géographique, l’histoire, la langue, la religion, les normes éthiques, les normes juridiques, les conséquences économiques, les conséquences institutionnelles, etc. Ex. Le port du voile chez les femmes (France–Pakistan– Canada)

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Les problèmes d’interaction – suite Le caractère non optimal d’un comportement = gaspillage

de ressources et de temps. Ex. Le problème des intersections routières

La plupart du temps, le comportement indésirable n’est pas optimal et vice versa

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Les problèmes d’interaction – suite Vide juridique (la situation qui précède l’intervention de l’autorité

publique): Certains individus vont profiter de ce vide pour adopter des comportements nuisibles socialement. Ex. Le fait de fumer dans les endroits publics

Intervention de l’autorité publique: Le fait de créer un régime d’incitation ne règle pas tout car:1. Certains individus ne vont pas adapter leur comportement2. Cela crée souvent d’autres opportunités pour adopter des comportements nuisibles socialement. Ex. Le principe absolu de la force obligatoire du contrat, sans possibilité de faire réviser son contrat en cas de crainte, de dol ou d’erreur- Il faut dans certains cas créer des régimes juridiques complémentaires ou alternatifs pour réglementer ces nouveaux problèmes d’interaction

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Les problèmes d’interaction – suite Quand doit-on réglementer un problème d’interaction?

La décision appartient aux décideurs politiques et judiciaires

AED = il faut tenir compte des coûts liés à une intervention, notamment:

- Le coût de formulation d’une règle

- Le coût lié au risque que la solution soit inadaptée, qu’elle engendre d’autres coûts supplémentaires

- Le coût d’opportunité AED = une intervention est économiquement justifiable si elle

engendre un bénéfice net au niveau de la société

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Les problèmes d’interaction – suite Analyse institutionnelle: Analyse comparative entre une

solution privée et une solution étatique

Problème d’interaction de peu d’importance: Dans ce cas, il est probable que la réglementation ne soit pas la solution à privilégier. Ex. Le dolus bonus (ou bon dol): l’achat de mes nouveaux patins durant la période des fêtes

Problème d’interaction d’une certaine importance: La solution étatique est une option à considérer

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Les problèmes d’interaction – suite La raison d’être des institutions juridiques = changer la structure des

coûts et des bénéfices de l’interaction afin d’inciter les décideurs à choisir une option qui ne cause pas de problème d’interaction ou une autre option qui cause un problème d’interaction de moindre importance

Comment faire pour découvrir le problème d’interaction réglementé?

- À partir de la règle juridique:

1. Identifier s’il s’agit d’une solution à la marge, une interdiction ou une permission

2. S’il s’agit d’une solution à la marge, alors il faut se demander quel risque de dérapage il y aurait s’il y avait une permission totale d’agir ou s’il y avait une interdiction. Ex. art. 992 C.c.Q.

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Les problèmes d’interaction – suite

3. S’il s’agit d’une interdiction, alors il faut se demander quel pourrait être le risque de dérapage s’il y avait une permission totale d’agir. Ex. Règle américaine et française en matière d’empiètement

4. S’il s’agit d’une permission, alors il faut se demander quel serait le risque de dérapage s’il y avait une interdiction. Ex. L’article 987 C.c.Q.

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Les problèmes d’interaction – suite La modification des règles du jeu peut avoir pour effet de

changer la structure incitative de l’interaction = une interaction réussie

Ex. Deux chameaux

dans le désert

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La théorie des jeuxAppellation- Théorie des interactions stratégiques

- TDJ et le choix rationnel: Le décideur fait face à un adversaire intelligent (plutôt que seulement faire face à la nature)

Les objectifs principaux TDJ:- Modéliser les interactions humaines: Quelle stratégie je vais adopter

face à une personne intelligente: Ex. Parent vs enfant - Montrer dans quelles circonstances l’individu rationnel va tendre à

adopter une solution qui conduit à l’optimum social et dans quelles circonstances cet optimum social ne sera pas atteint

- Le droit et la TDJ: Le droit a pour objectif de réglementer les problèmes d’interaction . La TDJ met en évidence certains problèmes d’interaction récurrents

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L’ordre spontanéTDJ et l’ordre spontané: Savoir si l’ordre spontané est possible

Définition: Il s'agit des structures de coopération qui s'établissent dans le cours des interactions entre les humains sans avoir été planifiées par personne

Pourquoi la découverte de l'ordre spontané est utile pour comprendre le droit?

- Met en évidence les solutions adoptées par les décideurs privés à des problèmes d’interaction sans avoir été planifiées par une autorité externe

- Le droit planifié vs le droit naturel: -- Le droit peut tirer sa source dans les solutions adoptées par des décideurs privés-- Le droit existerait dans certains cas avant même qu’il ait été

déclaré par l’autorité publique

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Types de jeuxJeux de conflit pur: Des situations d’opposition complète

d’intérêts, sans terrain d’entente visible : la guerre totale

Jeux de coordination: Cas où chacun a intérêt pour éviter le conflit et à adopter la conduite des autres

Jeux mixtes: C'est le cas où la coopération est avantageuse, mais où il est encore plus avantageux de tromper l'autre joueur, dans la mesure où ce dernier n'en fait pas autant, car il y aurait alors fin de la coopération, ce qui engendre la ruine collective

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Les jeux de coordination: L’exemple de la simple coordination

La simple coordination:

- Le cas de figure: Les participants sont indifférents à l'option privilégié, mais où chacun a intérêt à ce que son comportement soit adopté par les autres

- Ex. Conduite automobile: Gauche ou droite? Quel est le côté à privilégier?

-- Le processus d’imitation

-- Il suffit d’un léger déplacement de préférences pour qu’une des règles prenne le dessus et s’impose progressivement comme la norme

- La force exécutoire de la norme: Une fois établie, la norme fournit une solution prévisible aux interactions, personne n’a d’intérêt à la violer

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La simple coordination – suite

Droite

Gauche

Droite Gauche

1

1

1

1

JOUEUR I

JOUEUR II

-1

-1

-1

-1

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Les jeux de coopération

- Ressemblance avec les jeux de coordination: La coopération est avantageuse et préférable au refus des joueurs de coopérer

- Différence avec les jeux de coordination: La présence d’un élément stratégique

- Si l’un des joueurs adopte une position de coopération, l’autre, sachant cela, a intérêt à tricher (ne pas coopérer), ce qui est alors encore plus payant que de coopérer

- Si les deux joueurs trichent, alors les gains de la coopération s’évaporent

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La propriété

Le cas où il y a une compétition entre deux joueurs pour l’obtention d’une ressource ou d’un avantage particuliersEx. Le cahier de coloriage: 2 enfants se chicanent à propos d’un cahier de coloriage

- Cette situation, connue dans la théorie des jeux comme le jeu du poltron, jeu du trouillard ou jeu du faucon et de la colombe Ex. La crise des missiles à Cuba

La distinction des rôles: Plusieurs chercheurs soutiennent que la nature a programmé dans plusieurs espèces animales un engagement irrévocable de défendre le territoire- Proposer le partage = L’autre va tirer- Engagement irrévocable de tirer = L’autre est mieux de céder

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La propriété – suite

Joueur II

Joueur I

(Tirer)

(Proposer partage) 1

1

2

0

0

2

-2

-2

C

D

C D

(Proposer partage)

(Tirer)

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Conclusion: un squelette du droit de la propriété Rôle du droit de la propriété

- Départager les droits - Comment départager les droits? Souvent la réponse provient des interactions elles-mêmes. Des conventions peuvent avoir émergé, le rôle du droit est alors de publiciser ces conventions. Sugden: On attribue une ressource à la personne qui y est déjà ou d’une quelconque façon, associée le plus près (premier occupant) et l’appropriation par le travailEx. Common law: Possession is nine points of the law; Droit civil: La prescription acquisitive et dans l’importance de la possession en matière de meubles

- Le droit de mettre en place des règles afin de réduire les coûts associés à l’exclusivité

- Prévenir la violence: En faisant respecter les droits de propriété à l’encontre de ceux qui sont tentés de transgresser les conventions

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Les règles de réciprocité

L’émergence des règles de coopération alors que la tricherie est avantageuse

Ex. Dilemme du prisonnier:

(SilenCe)

(Délation)

C

D

C D

-1 -3

0 -2

-2

0-1

-3

JOUEUR I

JOUEUR II

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Solutions au dilemme du prisonnier

- La concertation

- Le contrat: Ex. Je désire commander un produit d’un vendeur que je ne connais pas. Nous savons tous les deux qu’il est peu probable que nous allons contracter à nouveau à l’avenir. Je suis réticent à lui envoyer mon paiement, car le vendeur peut choisir de tricher, car il maximise alors ses gains. Ce genre de doute aurait pour effet de ralentir les échanges. Comment faire afin de dissiper ce doute?

- La solution offerte par le droit des contrats: Les dommages-intérêts ou autres pénalités payables par celui qui ne respecte pas le contrat ont pour effet de diminuer et même d’annuler les gains réalisables par la tromperie

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Solutions au dilemme du prisonnier – suite

(SilenCe)

(Délation)

C

D

C D

-1

(0-2) -2

-2

-1

(-3+2)

JOUEUR I

JOUEUR II

-2

-1

(0-2)

-2(-3+2)-1

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Les jeux de longue haleine

Axelrod cherche à construire une théorie de la coopération. Le jeu se poursuit indéfiniment

Tournois informatisés d’Axelrod:

- La stratégie la plus performante est le Tac-au-Tac: Cette stratégie consiste à collaborer au départ. Si l’adversaire joue défection, on répond, au prochain jeu, par la défection. Si l’adversaire revient alors à collaborer, on revient, au prochain jeu, également à collaborer. Si, au contraire, il persiste à jouer la défection, on en fait autant. Ex. Adopter cette stratégie dans les rapports avec des collègues de travail

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Les jeux de longue haleine – suite La solution coopérative: Les humains vont adopter la stratégie

coopérative lorsque la relation entre deux personnes est susceptible de continuer à l'avenir. La solution coopérative est stable dans la mesure où le gain de la coopération future est supérieur au gain à court terme qu'une partie pourrait engendrer en jouant une stratégie non coopérative. Ex. Les contrats de longue durée

La solution non coopérative: Cette stratégie est invitante lorsque les gains de l’avenir sont réduits par certains facteurs ou lorsque la relation est unique ou de courte durée. Ex. Quelqu’un qui voit sa santé péricliter

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Un squelette du droit des contrats

Le dilemme du prisonnier met en évidence deux concepts clés dans l’étude du droit des contrats: La coopération vs la tricherie

Rôle du droit des contrats = inciter les parties à coopérer plutôt qu’à tricher. Comment? En décourageant la tricherie par le biais de sanctions juridiques. Ce que l’on cherche est de réduire ou complètement anéantir les gains qu’une partie pourrait réaliser en trichant

Contenu minimal droit des contrats

- Répression de la fraude et de la violence;

- Possibilité de mettre de côté des mésententes,

- Sanction de l’engagement rompu par l’exécution forcée ou par des dommages-intérêts qui compensent le dommage subi, mais sans plus

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Le dilemme du prisonnier et l’impossibilité de contracter Si c’est impossible de contracter, le droit devrait-il imposer une sanction

juridique pour inciter les décideurs à préférer la solution coopérative plutôt que la tricherie?

Les gains de la coopération: Comme c’est illustré dans le dilemme du prisonnier, la coopération a pour effet d’entraîner un gain net pour les joueurs par rapport à la tricherie

La responsabilité civile: Si les parties avaient pu contracter, quelle solution aurait été privilégiée?

- L’arrangement: Chacun prend des préventions raisonnables pour éviter l’accident, si l’accident survient quand même, alors chacun supporte ses pertes

- Le droit sanctionne celui qui ne prend pas les préventions raisonnables en lui faisant supporter le coût de l’accident = incitation à la prévention

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L’action collectiveLe problème de l’action collective: - Nombreux joueurs sont en cause- Objectif commun dans lequel chacun a un intérêt- Conduite individuelle qui va à l’encontre du but commun- Paradoxe: Le paradoxe de l’action collective provient de ce que des individus

rationnels ne parviennent pas à coopérer dans la poursuite de leur intérêt commun

Trois différences avec les jeux à deux joueurs:- Dommage diffus- La surveillance est difficile à faire, donc plus facile de tricher- La sanction doit provenir de tous les joueurs pour être efficace. Ex. Les sanctions

économiques contre l’Iran et la Chine

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L’action collective – suite Exemples Les banlieusards : Chacun arrive plus vite au travail en

prenant l’auto, mais si tous font cela, chacun y arrive moins vite que si tous empruntent les transports publics.

Les soldats : Chacun améliore ses chances de survie s’il se retourne et fuit, mais si tous font cela, plus de soldats seront tués que si aucun ne le fait.

Les pêcheurs : Il est intéressant pour chacun de prendre un peu plus de poissons, mais cela est désastreux pour chacun si tous réagissent ainsi.

Les paysans : Chacun souhaite avoir plus d’enfants, mais, lorsque la terre est surpeuplée, cela est désastreux si tous réagissent ainsi

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Les problème de l’action collective: Le resquillage et le bastionEx. Histoire de la ruée vers l'or en Californie

- Début = Petits groupes de mineurs-- Mise en commun des efforts et de l’or-- Assurance contre les imprévus, les accidents et

contre les groupes rivaux- Arrivée massive de prospecteurs

-- Au début, intégration des nouveaux venus dans les groupes existants-- Éclatement des groupes

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Les problème de l’action collective: Le resquillage et le bastion – suite

Le resquilleur: Du fait que la surveillance est pratiquement impossible, le lien entre l’effort et la rémunération est rompu. Chacun est alors tenté de resquiller (free ride), c’est-à-dire de vivre du travail de ses partenaires

Le bastion: C’est un comportement stratégique qui consiste à suspendre son assentiment à la décision collective jusqu’à ce qu’on ait obtenu un avantage particulier, au risque de faire échouer la décision. Ex. L’expropriation

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Le problème des biens collectifs Définition: Il existe des biens qui, sans être divisés, peuvent être

consommés également par tous les intéressés- Ex. La défense nationale, l’ordre public ainsi que la justice

Deux caractéristiques:- Il est difficile, une fois le bien disponible, d’exclure un individu de sa consommation; - Il est difficile de diviser le bien (en vue d’en attribuer des parties aux intéressés)

Souvent les biens collectifs sont pris en charge par l’État- Ex. Le transport, les communications et les services d’utilité publique

 

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Le problème des biens collectifs – suite Tragedy of the commons (tragédie de la vaine pâture): Les bénéfices

d’une exploitation supplémentaire sont pleinement internalisés alors que les coûts liés à cette exploitation sont assumés par la collectivité. Ex. Les stocks de morue sur la côte est du Canada

Une ressource en accès libre: Lorsque nous ne disposons pas de moyens pour assurer une exclusivité minimale. Il s’ensuit une surconsommation et un sous-investissement de la ressource laissée en accès libre

Illustration des avantages à long terme de la coopération vs les désavantages de la surexploitation rationnelle fondée sur une perspective à court terme

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Les solutions: Le dirigeantSa tâche est de surveiller les autres et de prendre les décisions essentielles sur

lesquelles on n’arrive pas à s’entendre en groupe: Contrer le resquillage et éviter le bastion

Nomination: Par la force ou par l’accord du groupe

Comment s'assurer que le dirigeant s'occupe correctement de sa tâche? Faire dépendre sa rémunération des résultats du travail de groupe

Problème d’agence (agency en anglais) lié à la solution du dirigeant- Le dirigeant surveille imparfaitement ses agents- Le principal ne peut pas faire coïncider complètement ses propres

intérêts et ceux de son interlocuteur

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Les solutions: Le dirigeant – suite Résultats: Les agents peuvent poser des gestes qui vont à l’encontre des

intérêts du dirigeant

Ex. Travailler moins fort que convenu- Se servir de l’équipement de bureau ou d’informations professionnelles à des fins personnelles- Fournir des informations incomplètes ou biaisées- Cacher les erreurs

La surveillance à bon compte: Le dirigeant s’engage dans une certaine mesure de surveillance, la mesure dépendant du coût de la surveillance et du coût des comportements indésirables qu’une surveillance accrue permet d’éviter

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Les solutions: La propriétéHistoire de la ruée vers l'or en Californie

- Division des lots entre les mineurs

Les effets de la propriété: Résoudre le problème de l’action collective- Le propriétaire fait face aux conséquences de ses propres décisions- Donc, cela permet de responsabiliser le propriétaire

Problème lié à la solution de la propriété: Assurer l’exclusivité

Quand la solution de la propriété est viable? L’intérêt de la propriété privée correspond aux avantages que le titulaire compte en retirer, déduction faite des frais de l’exclusivité qu’il doit engager ainsi que des pertes occasionnées par les failles de celle-ci

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Les solutions: Les communautés et les clubs3. Communauté et les clubs: Sous certaines conditions, les communautés

comportent elles-mêmes des solutions aux problèmes d’action collective:

- Un bien ne peut être produit que grâce à la contribution d’un grand nombre d’individus, mais où l’on peut interdire sa consommation à ceux qui font défaut de contribuer. Ex. Club sportif

- Il reste des situations où des communautés réussissent à créer et à maintenir des biens collectifs qui ne se prêtent pas aussi facilement à l’exclusivité. La communauté y arrive à trois conditions selon Taylor:

1. Les individus membres partagent certaines valeurs et croyances2. Les individus entretiennent entre eux des rapports directs 3. Il y a une certaine forme de réciprocité (assurance)- En cas de resquillage: Sanctions privées

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Au prochain coursPublic choice et le marché noir Public choice

- Met en doute la vision angélique de l’État- Le comportement type des décideurs rationnels sur la scène politique

-- Le citoyen-- Le politicien-- L’administration-- Les groupes d’intérêt

Le marché noir (fonctionnement, légitimité des interdictions et rôle de l’État)

Synthèse: Vidéo sur la prohibition de la marijuana et un débat

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