COURS Droit Des Assurances

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DROIT DES ASSURANCESRattrapage : - lundi 25 fvrier 14h 18h amphi 2A- lundi 5 Avril 12h30 14h30 amphi 2AExamen : crit avec quelques questions de cours et des petits cas pratiquesINTRODUCTION- Dveloppement des assurances pour prvenir les coups du sort- Indemnisation des victimes- Conscration de nouvelles charges pesant sur les entrepreneurs lies aux proccupations actuelles en matire d'environnement, a conduit presque mcaniquement au dveloppement d'assurances dites environnementales Dveloppement des assurances la suite des transformations de notre socit.Le droit des assurances est un droit d'une activit. Ensemble des notions fondamentales qui vont tre ncessaires pour tudier ce droit. Le droit des assurances ne doit pas tre isol des autres matires : il apporte ncessairement un clairage sur les autres matires et leur comprhension : - droit de la scurit sociale- droit de la responsabilit civile (art. 1382 C.civ) qui a pu voluer grce au dveloppement des assurances. Il est bon de pouvoir indemniser la perte de la victime. 2 phases : prvention et indemnisation. Le souci d'indemnisation est devenu presque le souci unique du lgislateur et le juge quitte objectiver la faute/la responsabilit (se moquer qu'il y ait une faute ou non) et ne se soucier que de l'lment moral voire de se limiter qu'une implication de la personne qui a caus un dommage (Loi Badinter sur les accidents de la circulation). Possible de culpabiliser des personnes qui n'avaient rien fait de mal, c'est parce que s'est dveloppement les mcanismes d'indemnisation : personne n'est pas ruine + "deep pocket" cd qqn qui a de l'argent ce qu'a permis le phnomne de l'assurance.Il y a une diffrence entre diffrentes institutions possibles en droit pour obtenir une compensation : - l'assurance- la responsabilit- d'autres mcanismes de socialisation telle que la scurit sociale. Tous ces mcanismes rpondent du point de vue de la victime, une mme finalit. Tous ces mcanismes sont sous-tendus par des philosophies diffrentes mais il y a toujours une dcision politique derrire eux. On ne peut donc pas dissocier l'tude de l'assurance du droit de la responsabilit civile ou du droit financier : articulation et distinction possible entre tous.

SECTION 1 - LA PRESENTATION DE L'OPRATION D'ASSURANCE

L'opration d'assurance rsulte de la combinaison de 3 lments : - une donne psychologique : besoin de scurit face aux alas/risques/incertitudes d'une vie l'ala constitue le 1er lment qui permet de caractriser l'assuranceEX : risque de voir voiture/maison dtruite risque de mourir : aide aux familles risque que par une activit, cause dommage autrui= Multitude de risques, les individus souhaitent gnralement conjurer le sort : prendre toutes les mesures possibles pour limiter les csqs regrettables. Pour dompter cet ala : le contrat (acte de prvision/ moyen de maitriser l'avenir). Par la conclusion du contrat d'assurance : en contrepartie d'une prime/d'une cotisation, un assureur garantit que des prestations seront fournies un bnficiaire si cet ala vient se raliser. Prestation peut tre pcuniaire (forfait ou indemnit), en nature (rapatriement mdical).Ce type de contrat dont l'une des prestations dpend d'un vnement incertain/d'un ala : "contrat alatoire" (art. 1964 C.civ). distinguer de la condition : ralisation d'une condition dpend la vigueur du contrat (pas simplement une prestation).L'ala est le 1er lment de qualification du contrat d'assurance. - pour que l'assureur ne perde pas d'argent et pour que l'assur paie moins que sans assurance : la mutualisation des risques : consiste pour l'assureur conclure un mme titre de contrat avec le + gd nb de personnes qui souhaitent se mettre l'abri d'un mme risque. L'opration d'assurance dpasse les contrats. Cette mutualisation des risques va permettre l'assureur de financer la prestation qu'il devra au bnficiaire de l'assurance pour qui ce risque s'est ralis, l'aide des primes qui ont t verses par l'ensemble des souscripteurs d'assurance y compris ceux pour lequel le risque ne s'est pas ralis. EX : en matire d'assurance automobile, l'indemnisation de la victime d'un accident corporel grave correspond en moyenne au cumul de 3 000 primes. Plusieurs formes de mutualisation :

- mutualisation des risques de mme nature

- diversification des risques : dans un mme contrat multirisque : EX : vol, risque d'habitation raison d'lments climatiques exceptionnels= Seule chose importante pour l'assurance est de dgager un solde global positif

EX : 1999 les assurances ont dgag un solde dficitaire cause de la tempte- l'assureur va utiliser des instruments mathmatiques, pour arriver dgager un solde positif : le calcul de probabilit. Les assureurs exploitent les statistiques de sinistres de mme nature produits dans le pass. Ils exploitent ces statistiques pour valuer la frquence de la survenance de ces sinistres pour l'avenir ainsi que leur cot moyen. A partir de ces analyses, l'assureur va dterminer les risques qu'il va couvrir et le prix des primes qu'il va faire payer au souscripteur.

EX : les statistiques rvlent que les conducteurs ayant leurs permis depuis -1 an ont + d'accidents que ceux ayant leurs permis depuis +10 ans donc ils doivent payer une prime + leve. Ceux qui font les analyses "les actuaires".C'est une donne essentielle de l'assurance car c'est cette utilisation qui assure la viabilit des assurances. Dpend des sinistres de mme nature qui ont pu se produire dans le pass. Certains risques pour lesquels il n'y a pas encore de nb suffisant de donnes sont impossibles ou difficiles assurer.

EX : risques pesant sur les satellites sont difficiles assurer

risques lis la nature (tempte)

dveloppement de l'hyper terrorismeParfois l'analyse des statistiques des assureurs sont prises dfaut en raison de l'volution de l'tat du droit. C'est ainsi que la jurisprudence Perruche a failli faire disparatre l'assurance en matire de gyncologie obsttrique -> ne motive pas les tudiants en mdecine se spcialiser dans ce secteur. Loi Kouchner est venu cantonner cet effet.L'hypothse des actions de groupe viendrait compltement modifier le monde de l'assurance en droit franais. L'importance de ces instruments mathmatiques a conduit les pouvoirs publics faire une classification lie au type de risques issus de ces probabilits. Classification R. 321-1 C.ass distingue 26 branches d'assurances :

- accidents (y compris pro) branche 1

- responsabilit automobile branche 10

- incendie et lments naturels branche 8Cette classification a essentiellement une incidence en matire de contrle prudenciel : contrle que l'Etat exerce sur les entreprises d'assurance (solvabilit et gouvernance) afin d'assurer leur prennit. Cette classification est l'une des classifications possible.

SECTION 2 - LA PRESENTATION DES PRINCIPAUX TYPES DE CONTRAT D'ASSURANCE

1 : les assurances maritimes

Distinction car pdt longtemps hostilit par rapport l'opration d'assurance...Aprs la rvolution les assurances ont t rgies par le Code de commerce qui reprenait l'ordonnance de Colbert, rform en 1967 et intgr dans un titre particulier du Code des assurances. 2 : les assurances terrestres

En matire d'assurances terrestres, distinction traditionnelle entre les assurances dites "dommages" (les assurances non life en anglais) et les assurances de personnes (Health ou life en anglais). Cette distinction se retrouve dans le C.ass, son livre I est divis en plusieurs titres : - Titre 1 : rgles communes pour les assurances de personnes et de dommages- Titre 2 : rgles spcifiques des assurances de dommages- Titre 3 : rgles propres aux assurances de personnes et oprations de capitalisation

A. Les assurances de dommagesLes assurances de dommages ont pour fonction d'assurer son bnficiaire sur les consquences d'un sinistre sur son patrimoine. Ce sont des assurances qui ont par principe un caractre indemnitaire en ce sens qu'elles doivent se contenter de compenser la totalit ou une partie des pertes pcuniaires subies. Ces assurances ne doivent tre en aucun cas pour le bnficiaire de s'enrichir. Au sein de cette catgorie des assurances de dommages, on distingue deux types d'assurances :1. Les assurances de biens (property)

Elles ont pour objet l'indemnisation d'un dommage subi par l'assur qui rsulte de la destruction/dgradation ou de la disparition d'un bien/d'un actif de son patrimoine.

EX : les assurances incendies, vols, dgts des eaux, catastrophes naturelles ...Elles permettent galement de garantir non pas la perte du bien lui-mme mais les csq pcuniaires indirectes de cette perte.

EX : une entreprise peut s'assurer c/les pertes d'exploitation conscutives l'incendie de son usine.

On rattache cette catgorie les assurances de protection juridique ou de garanties d'assistance. Les assurances de protection juridique garantissent l'assur des prestations d'aides juridiques ou une assistance juridique devant un tribunal.

Les garanties d'assistance sont des contrats qui prvoient des services pour venir en aide l'assur lorsqu'il rencontre des difficults.

EX : le rapatriement mdical, le dpannage d'un vhicule. 2. Les assurances de responsabilit (casualty)

Elles ont pour objet l'indemnisation d'un dommage/risque subi par l'assur qui rsulte de l'obligation dans laquelle il se trouve de rparer les dommages qu'il a caus des tiers. L'assureur va payer les dettes de responsabilit de son assur. C'est par rapport un risque de passif. Ce type d'assurance est particulier car il va mettre en prsence 3 voire 4 personnes :

- l'assur

- son assureur de responsabilit

- le tiers au contrat d'assurance (victime du dommage)

- parfois l'assureur de bien de la victime : il est subrog dans les droits de la victime= configuration + complexe pose des pb de relativit du contrat, procdure civile/pnale.

L'admission de ce type de contrat en droit franais est rcente, milieu XIX. On voit une certaine correspondance entre l'admission de la validit de ce type de contrat & les phnomnes d'objectivisation de la faute et de la responsabilit. Tardif car pendant longtemps on estimait qu'il tait immoral de ne pas avoir supporter les csqs de ses fautes.

EX : les assurances de responsabilit civile-exploitation garantissent la responsabilit dlictuelle ou quasi dlictuelle lie l'exploitation d'une entreprise jusqu' la livraison du bien et l'exclusion de la responsabilit contractuelle de l'entreprise vis--vis de ses clients.

EX : les assurances de responsabilit civile aprs livraison ("RC produit") garantissent la responsabilit dlictuelle ou contractuelle de l'entreprise rsultant des dommages causs aux clients et aux tiers soit par les marchandises soit par les travaux effectus.

EX : les assurances de responsabilit civile professionnelle qui garantissent des responsabilits qui rsultent des dommages subis par l'ouvrage ou les produits aprs leur ralisation/leur livraison/leur service. B. Les assurances de personnesLes assurances de personne taient inhrentes aux risques de la vie humaine : mort, accidents corporels, maladies. Il y a une volution de l'esprit de ce contrat. l'origine, dans sa forme pure, il n'y avait qu'un risque assur : le dcs (et non pas la vie comme aujourd'hui) que si dcs de l'assur, l'assureur devait verser.

Dans les annes 1970, l'assurance vie a t dnature par la cration de nouveaux produits d'assurance. Ces nouveaux produits d'assurance sur la base du contrat d'assurance vie, avait davantage comme fonction de constituer une pargne (et non d'assurer un risque) qui tait toujours verse par l'assureur soit au souscripteur (si toujours en vie) soit un bnficiaire dsign dans le contrat. Il y a une absence totale d'ala : la prestation de l'assureur ne va pas changer suivant ce qu'il advient. Question s'est pose de savoir la requalification en contrat de capitalisation. Le contrat d'assurance vie a plein d'avantages : c'est un moyen de transmission du patrimoine avec une fiscalit intressante qui permet de contourner certaines rgles hrditaires. C'est un instrument trs apprci des franais.

Cass. Chambre mixte 2004 : tranche en faveur de la qualification de contrat d'assurance. Ces assurances de personnes sont en principe des assurances caractre forfaitaire (non pas indemnitaire) : il s'agit de payer le prix inscrit dans le contrat (et non de payer le prix d'une vie). Ce qui entraine plusieurs csqs sur le rgime juridique de ce contrat d'assurance.

SECTION 3 - LES SOURCES DU DROIT DES ASSURANCES

1 : les sources classiquesA. Les sources franaises

1. L'apport de la jurisprudence

Rle essentiel de la JP dans la construction de la "protodroit" (un avant droit) des assurances entre 1804 et la loi fondamentale du 30 juillet 1930 qui cr le droit des assurances terrestres. Elle continue encore aujourd'hui intervenir dans les interstices de la loi. Les juges ont extrmement bien agi dans leurs fonctions.

EX : la lecture de la CK de l'art. 1121 C.civ relative la stipulation pour autrui. L'art. 1119 C.civ : on ne peut stipuler que pour soi-mme. L'art 1121 C.civ prvoit deux exceptions : - possible de stipuler pour autrui si stipulation est la condition d'une donation faite une autre personne- possible de stipuler pour autrui si stipulation est la condition d'une autre stipulation que l'on fait pour soi-mme : JP jusqu'au XIX : stipulation pour autrui possible si la personne avec qui on contracte verse une somme autrui + une somme pour vous -> peu propice la validit du contrat d'assurance sur la vie en cas de dcs. Ce contrat est conclu entre le preneur/souscripteur d'assurance avec l'assureur. Ce contrat prvoit que moyennant le versement d'une prime par le souscripteur l'assureur paiera un capital au dcs du souscripteur le + souvent ou d'une autre personne une autre personne qui est dsigne dans le contrat et que l'on appelle le bnficiaire. Il ne s'agit pas de faire une donation l'assureur. La 1re exception pose ne fonctionne pas. Il ne s'agit de verser un capital qu'au bnficiaire et non au souscripteur (qui en gnral est mort). La 2me exception ne fonctionne pas non plus. Avec cette lecture classique, ces contrats d'assurance-vie se trouvaient privs d'effets. C'est pcq ces contrats semblaient socialement utiles que la JP a fait voluer son interprtation de l'art. 1121 C.civ en admettant que l'intrt que le souscripteur peut avoir la conclusion de ce contrat ne se limite pas seulement au versement d'une somme d'argent. EX : la JP a cr une action directe au profit de la victime d'un dommage. Cette action directe va permettre la victime d'agir directement c/l'assureur de l'auteur du dommage alors mme qu'il n'existe aucun lien contractuel entre eux. La JP a reconnu trs tt sur des fondements textuels un peu artificiels, que la victime pouvait agir directement c/l'assureur pour obtenir cette somme. Traduction par le juge du souci d'indemnisation des victimes, cette solution a t retranscrite par le lgislateur par la loi du 13 juillet 1930 puis par la loi du 17 dcembre 2007 qui ajoute l'alina 3 L. 124-3 C.ass. EX : Esprit dans lequel les juges abordent le droit des assurances dans les relations entre le souscripteur et l'assureur. Depuis longtemps, les juges l'abordent avec cette ide d'une protection d'une partie faible dans un contrat structurellement ingalitaire. En quelque sorte, la JP en droit des assurances est le prcurseur du droit de la consommation. Elle le fait en exploitant au mieux les rgles que le droit des obligations lui offrent ou en suggrant des nouvelles rgles au lgislateur (information/consultation/mise en garde que la jp fait peser sur l'assureur et d'autres professionnels, que le lgislateur est venu consacrer). L'uvre JP est intressante en droit des assurances. 2. Les sources crites

Le lgislateur franais a t trop discret voire distant rglementer l'assurance : quelques lois ponctuelles fin XIX dbut XX (loi 1889 accorde un droit de prfrence sur l'indemnit au crancier privilgi et hypothcaire de l'assur -> question ponctuelle et marginale ; loi de 1904 vient prohiber l'assurance en cas de dcs pour lesquels l'assur serait un enfant de -12 ans). Mais sinon pratiquement rien dans le corpus lgislatif franais.

Les assureurs ont profit de leur puissance conomique. Les juges ont ragi mais vite apparu insatisfaisant donc le lgislateur est intervenu dans les annes 1930. Il y a deux textes fondamentaux : - une loi du 13 juillet 1913 rdige par Henri Capitant et Joseph Hmart : loi qui offre une rglementation complte du contrat d'assurance- un dcret-loi du 14 juin 1938 complt le 20 dcembre 1938 : n'est pas venu aborder la question du contrat d'assurance mais vient poser le statut des entreprises d'assuranceCes textes posent la structure d'un droit moderne des assurances, ont t plusieurs fois complts. La loi Brgovoy du 31 dcembre 1989 a t particulirement importante puisqu'elle a rnov en profondeur le droit des assurances.Des dispositifs ont t mis en place et des comits ont t institus :

- le comit consultatif de la lgislation et de la rglementation financire (CCLRF)

- le comit consultatif du secteur financier (CCSF)Le CCLRF doit en vertu de L. 614-2 du Code montaire et financier mettre des avis sur tout projet de lois ou ordonnances ou toutes propositions de rglements ou de directives communautaires avant son examen par le conseil de l'UE chaque fois qu'il traite d'assurance. Le CCSF doit en vertu de l'art L.614-1 du CMF tudier les questions relatives aux relations entre les entreprises d'assurance et leurs clientles et doivent proposer toutes les mesures appropries dans ce domaine soit sous forme d'avis ou de recommandations. Il existe depuis un dcret du 16 juillet 1976 un Code des assurances qui rsulte d'une codification droit constant. Il est divis en 3 parties :

- une partie lgislative (L)

- une partie rglementaire (D)

- une partie dont les articles sont issus d'un arrt (A)Chacune de ces parties est divise selon un mme plan compos de 5 livre :

- Livre I : relatif au contrat d'assurance (articles commenant par 1..)

- Livre II : consacr aux assurances obligatoires : automobile (articles commenant par 2..)

- Livre III : aborde les entreprises d'assurance

- Livre IV : traite des organisations et les rgimes particuliers d'assurance

- Livre V : consacr aux intermdiaires d'assurance (personnes capitales)Ces textes sont impratifs. Il n'y a que qqes exceptions prvues l'article L. 111-2 C.ass. Soit la disposition qu'on souhaite carter est mentionn dans cet article est mentionn, donc OK sinon impossible. La jp restreint ces exceptions le plus possible. C'est un droit d'OP/impratif. Ce C.ass est extrmement prcieux pour naviguer dans le droit des assurances.

B. Les sources de l'UE

Il est aujourd'hui trs dvelopp, ojd +30 de directives qui concernent les assurances. Aprs avoir fait preuve d'une certaine rticence la transposition des directives, la France a dsormais intgr la plupart des directives dans son droit des assurances.

L'attitude des instances europennes a volu. L'assurance aidant l'activit conomique, normal que ces instances se penchent dessus. Le projet initial des instances de l'UE tait d'uniformiser le droit matriel de l'assurance. Cette ide a t assez vite abandonne car il existe des traditions diffrentes dans les diffrents pays de l'UE.

EX : traditionnel en droit franais distinction assurance de personnes et de dommages, cette distinction avec diffrents effets n'est pas connue du droit belge. La volont de l'UE d'effacer tout particularisme, n'a pas cd et selon une mthode connue auj, un groupe d'expert s'est runi pour crer "un 28me droit optionnel" : choix entre le droit national et le 28me droit. Ce projet n'a pas encore abouti mais il y a encore des vellits d'uniformiser les droits d'assurance.

L'essentiel de la production normative europenne a surtout consist assurer l'existence d'un marche unique de l'assurance (et non d'uniformiser les contrats) en garantissant les liberts fondamentales prvues par le trait de Rome propos des activits de service. Il y a deux liberts qui ont intress particulirement les instances de l'UE :

- la libert d'tablissement

- la libre prestation de servicePlusieurs directives ont t prises en matire d'assurance, on distingue 3 gnrations de directives tendant tablir un march unique de l'assurance : - 1re gnration : la directive relative la libert d'tablissement pour l'assurance "non-vie" (directive du 24 juillet 1973) + directive relative la libert d'tablissement pour l'assurance vie (directive du 5 mars 1979)- 2me gnration : s'est concentre sur la libre prestation de service (directive LPS en assurance non-vie du 22 juin 1988 + directive LPS en assurance vie du 8 novembre 1990)- 3me gnration : les directives non-vie du 18 juin 1992 + directive vie 10 nov. 1992 (amlioration des directives prcdentes) transposes dans notre code par une loi du 4 janvier 1994 **

Ce dispositif a pour objectif de garantir les liberts fondamentales et plus prcisment la libert d'tablissement et la libre prestation de service (LELPS). Ces deux liberts sont senses permettre aux diffrentes entreprises d'assurances de choisir deux modalits pour distribuer des assurances dans les autres tats membres :

- 1re modalit : l'assureur dcide de le faire par le biais d'un tablissement/d'une succursale/d'une agence (cd d'une prsence dans les EM).

quelles conditions, l'Allemagne va admettre l'tablissement de cette succursale ? PB de libert d'tablissement

- 2me modalit : l'assureur peut dcider de garder une seule implantation dans un son tat d'origine et partir de son tat d'origine de vendre des produits d'assurance des personnes qui seraient dans d'autres tats membres -> exercice de leur libre prestation de service.

La libert d'tablissement : il faut comprendre que tout le monde ne peut pas se livrer l'activit d'assurance car pour exercer cette activit il faut obtenir un agrment des autorits publiques et subir un contrle. C'est une activit rglemente. Le danger pour la constitution d'un march unique de l'assurance tait que sous couvert de cette rglementation ou de ce contrle, un tat membre restreigne l'accs son march aux entreprises d'assurance ayant leur sige social dans les autres tats membres. En mme temps, l'UE reconnaissait l'utilit de ces contrles.

- On a uniformis les modalits de contrle : donc contrle suffisant pas besoin que l'assureur d'un de ces tats s'implante dans un autre tat.

- On a permis aux assureurs pour l'ensemble des activits dans les diffrents tats membres, d'obtenir devant l'autorit de son pays d'origine, une licence unique dlivre sous la forme d'agrment et la seule obligation qu'avait l'assureur, tait d'en informer les autorits des tats d'accueil.

La libre prestation de services: possibilit de distribuer des prestations dans un Etat sans y tre tabli L. 361-1 Code des assurances en ce qui concerne la libre prestation des assurances en France.

L. 361-2: Contrle effectu par lautorit de contrle de lEtat dorigine dlivrance dune licence unique qui permet de stablir librement sans avoir besoin dune autre autorisation = centralisation du ctrl par lautorit de lEtat dorigine MAIS effets de ce dispositif dcevants: seules les grandes entreprises vont sassurer dans des socits tablies dans dautres EM, les particuliers prfrent une proximit gographique Principale modalit est la libert dtablissement plutt que la libre prestation de servicesRle de la CJCE:

CJCE 1er mars 2011 relatif lapplication de la directive 2004/113/CE (effectivit du pcpe dgalit qui interdit toutes les discriminations fonde sur le sexe not.): invalidation de la prise en compte du sexe dans le calcul des primes dassurance, alors mme que cest le cur du principe assurantiel de prendre en compte des donnes statistiques relatives la ralisation des risques (contrairement au juge franais) 2 : les sources exotiquesA. Comitologie (processus lamfalussy)

Source spcifique au domaine de lassurance et du droit financier

Processus Lamfalussy = processus utilis par lUE pour concevoir les rglementations du secteur de la finance et qui a t tendu au domaine des assurances

Deux aspects:

Tentative de trouver un quilibre entre lgitimit politique et lgitimit technique de lassurance pbm est dassurer la conciliation des comptences de ces deux types dorganes Tentative de trouver un quilibre entre contrle de la rglementation en vigueur et rechercher de nouvelles rgles

Objectif: permettre la mise en place dun cadre rglementaire et prudentiel efficace et assurer une adoption rapide et souple des nouvelles rgles et une meilleure convergence des pratiques prudentielles

Processus 4 niveaux:

Niveau 1 = Dtermination des grands principes: consultation des politiques puis propositions de directive ou de rglement par la commission puis discussion de ces propositions par le parlement et le conseil = procdure de co-dcision

Niveau 2 = Dtermination des mesures dexcution des grands principes: cration de comits pour les diffrents secteurs CEAPP: Comit europen des assurances et des pensions professionnelles

Consultation du comit de niveau 2 puis commission demande avis du comit de niveau 3 pour les questions techniques puis commission fait une proposition au comit de niveau 2 aprs lavis du 3

Niveau 3 = Dtermination des interprtations communes de lignes directrices cohrentes et de standards communs/ Organisation dvaluations rciproques et compares des pratiques rglementaires pour assurer application et mise en uvre cohrente des textes / Rglement des diffrents et coopration entre les diffrents EM AEAPP: Autorit europenne des assurances et des pensions professionnelles (ex-CECAPP jusquen 2009: Comit europen des contrleurs des assurances et des pensions professionnelles) Niveau 4 = Vrification par la Commission du respect de la lgislation UE par les EM, avec ventuellement action c/ les EM qui ne respectent pasProcessus mis en uvre actuellement pour tenter de mettre en place la directive Solvabilit II = version europenne de la CV Baal III)B. Codes de dontologie tablis par les associations professionnellesOrganisations prsentes lorsquune profession connait une certaine organisation (peuvent prendre la forme dordres souvent, ex ordre des mdecins)Parmi les diffrentes missions: changements relatifs la dontologie de la profession, not. par ladoption de codes de bonne conduite contenant un certain nb dengagements (ex bonne conduite quant aux informations relatives ltat de sant des personnes collectes en vue de souscription dun contrat dassurance, engagement relatif la commercialisation des assurances de personnes, etc.)

Objectifs:

Communication lgard du public

Complter le dispositif lgal ou rglementaire en vigueur: ex code de conduite du 14 mai 2009 de la chambre syndicale des courtiers dassurance regroupant les courtiers grossistes qui prcise les conditions dans lesquelles les obligations d'information et de conseil sont satisfaites dans le processus de commercialisation mlant un courtier direct et un courtier grossiste pour pallier labsence de distinction entre courtier direct et courtier grossiste (qui nest pas en contact direct avec lassur) dans la loiValeur des codes de dontologie: valeur juridique proprement parler puisque les associations professionnelles ne sont pas des organes des pouvoirs publics MAIS certaine valeur nanmoins pcq:

Associations peuvent prvoir des sanctions disciplinaires lencontre des adhrents

Juge peut prendre en compte les codes pour caractriser ou non une faute du professionnel Pouvoirs publics peuvent homologuer les codes de conduite qui deviennent donc du droit dur

L. 611-3 CMF: le ministre charg de lEconomie peut, la demande dorganisations reprsentatives de professionnelles du secteur, homologuer par arrt les codes de conduite quelles ont labors pour certains types de contrat, et not. les assurances sur la vie

SECTION 4 - LES PROTAGONISTES DE L'ASSURANCE

1: Les professionnels de lassurance

A. Les socits ou entreprises dassurance

L. 322-1 C.ass.: Les socits dassurance doivent prendre la forme soit dune socit anonyme

dune socit mutuelle dassurance (statut fix par la loi Brgovoy) dune socit europenne

L. 310-1 C.ass.: Contrle de lEtat dans lintrt des assurs cad des souscripteurs du contrat et des bnficiaires du contrat 1er temps du contrle: obtention dun agrment demand par branche dassurance (dfinies selon les risques couverts R. 321-1 C.ass.) = contrle en amont

sige social en France: demande auprs de lautorit de contrle prudentiel (ACP) sige dans un Etat membre UE: demande de la licence unique auprs de lorganisme de contrle du pays dorigine

Contrle tout au long de lanne par lACP: partir des infos fournies par les socits, de contrles sur place dysfonctionnements: ventail de sanctions pouvant tre prononces par lACP (avertissement, blme, retrait de lagrment, transfert de portes-feuille de contrats dassurance, sanctions pcuniaires) MAIS sanctions susceptibles de recours devant le CESi infractions pnales: transmission du dossier au procureur de la Rpublique

Contrle porte sur 3 volets: provisions techniques (R. 331-1 et s. C.ass.): Ensemble des engagements financiers de lentreprise dassurance lgard des assurs ou des bnficiaires de lassurance environ 65 90% des primes perues aprs dduction des impts et taxes selon les branches marge de solvabilit: Montant minimal de fonds propres dont doit disposer lentreprise dassurance pour exercer son activit placement des primes (R. 332-2 et s. C.ass.): Sommes doivent tre places moins de 65% en actions ou parts de fonds communs de placement; moins de 40% en immobilier; moins de 10% en prt Entreprises dassurance doivent par ailleurs cotiser un fonds de garantie pour prserver les assurs dune ventuelle faillite de lentreprise (ex Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages)

Rgles dorigine nationale mais quand mme Directive Solvabilit qui a 3 piliers: Pilier I: nouvelles normes quantitatives pour les provisions techniques et les fonds propres

Pilier II: modalits du contrle prudentiel

Pilier III: lments dinfo que les entreprises dassurance doivent fournir aux autorits de ctrlB. Les intermdiaires dassuranceL. 511-1 C.ass.: Toutes les personnes qui, contre une rmunration, prparent, proposent, ou aident conclure, ou aident la prparation de la conclusion dun contrat dassurance ou de rassuranceStatut modifi par une directive du 9 dcembre 1992 transpose par une loi de 2005 Nouveauts:

Doivent simmatriculer sur un registre unique tenu par lorganisme pour le registre des intermdiaires dassurance (ORIAS)

Doivent fournir au souscripteur, avant la conclusion du contrat, certaines infos sur lui (L. 530-1) ainsi que sur les exigences du souscripteur

Doivent tre couverts par une assurance de responsabilit civile professionnelle (L. 512-6) et bnficier dune garantie financire sous forme de caution (L. 512-7)

6 catgories dintermdiaires:

Courtiers en assurance ou de rassurance: Personnes physiques ou socits immatricules au registre du commerce pour lactivit de courtage dassurance

Agents gnraux dassurance: Personnes physiques ou morales titulaires dun mandat ou charges titre provisoire pour une dure de 2 ans max (non renouvelable) des fonctions dagent gnral dassurance

Mandataires dassurance

Mandataires dintermdiaires dassurance

Intermdiaires enregistrs sur le registre dun autre EM de lUE ou de lEEE

1. Agents gnraux dassuranceImplants essentiellement en province pour soccuper des particuliers et des PME = statut assez proche de celui des salaris pcq souvent moyen dexternalisation utilis par les socits dassurance

R. 512-9 et s. C.ass.: Agent gnral doit rpondre certaines exigences professionnelles pour exercer cette professionPeuvent tre personne physique, SCA, SARL mais il sagit dune activit civile (mme si exerce par une socit commerciale par nature)

Agents gnraux lis aux socits dassurance par un Contrat dagence ou contrat de nomination = selon la JP: mandat ayant pour objet, soit la souscription soit la gestion de contrats dassurance au nom et pour le compte des socits dassurance Agents ont une obligation dexclusivit lgard de lassureur dont ils sont mandataires selon le statut fix par dcret en 1966(MAIS agent gnral est parfois le mandataire de lassur qui a un besoin particulier)

Responsabilit de lassureur et de lagent gnral

L. 511-1-II C.ass. avec renvoi lArt 1384 C.civ.: Faute de lagent gnral dans le cadre de son mandat peut engager la responsabilit de lassureur selon le modle de la responsabilit du commettant pour le fait de ses prposs fautes susceptibles dengager la responsabilit de lassureur sont celles qui vont priver lassur de sa garantie ou de la meilleure garantie (ex absence de transmission dune demande dextension dassurance)Cass. Assemble plnire. 19 mai 1988: Exonration seulement si abus de fonction cad si agent gnral a agi sans autorisation et des fins trangres ses attributions

Particularit: dans certaines hypothses, lassur peut attaquer lassureur et lagent de faon cumulative et lassureur peut se retourner contre lagent2. Courtiers dassurance

Rle: Mise en relation assureur/assur en vue de la conclusion dun contrat dassuranceL. 121-1 CCom: Courtier = commerant pcq activit de courtage = activit commerciale par nature

Courtier est mandataire de lassur en principe MAIS il peut tre mandataire de lassureur en cas de mandat de souscription, mandat de collecte des primes ou mandat de gestion OU dans certains cas selon la thorie du mandat apparent courtier nest pas mandataire de lassureur DONC il nengage que sa propre responsabilit en cas de faute, et non pas celle que lassureurC. Types dorganisation des assurancesLes entreprises dassurance vont parfois avoir recours des techniques en raison de limportance du risque quils doivent assurer1. La co-assuranceDf = Contrat unique entre, dune part plusieurs assureurs qui sengagent chacun pour un % dtermin de la valeur assure (en principe sans solidarit), et dautre part le souscripteur

Bureau centraux de rpartition (BCR): Effectuent la compensation des primes et des indemnits de sinistres entre les co-assureurs

Directive du 20 mai 1978: Principe de libre prestation en matire de co-assurance MAIS pas de rglementation spcifique en France do limportance des codes de conduite

Lapriteur/socit apritrice: Un des co-assureurs va ngocier les clauses et les conditions de la police dassurance cad le contrat de dassurance et grer le contrat ainsi conclu (rcolter les primes, recevoir les dclarations de sinistres, verser les indemnits) en tant que mandataire de lensemble des co-assureurs

En principe: solidarit entre les co-assureurs MAIS

lassur peut engager la responsabilit de lapriteur sil ne reoit pas une quote-part qui lui est due par un des co-assureurs

lassur peut demander paiement intgral aux co-assureurs de faon solidaire en cas de faute de lapriteur ou de dfaillance dun des co-assureurs2. La rassuranceDf = Opration par laquelle une socit dassurance (la socit cdante) se rassure contre les risques quelle garantit auprs dun rassureur, lequel peut tre une socit dassurance ordinaire (assureur direct) ou une socit spcialise en rassurance

Contrat dune dure dun an en rgle gnrale avec effet au 1er janvier

Contrat de rassurance pas rgi par le Code des assurances, si ce nest L. 111-3 C.ass.: Assureur qui se rassure reste seul responsable vis--vis de lassur (effet relatif des contrats) action directe de lassur contre le rassureur

Le rassureur suit le sort ou la fortune de la cdante cad ne suit pas individuellement les relations entre la socit cdante et ses assurs, il se fie la socit cdanteOrdonnance du 13 juin 2008 (transposition dune directive de 2005): inspire des rgles dassurance mais inadapte aux spcificits de la rassurance

nouvelle Ordonnance du 30 janvier 2009: contrle assur par lACP

Modalits de souscription: Traits de rassurance obligatoire: engagement de lassureur cder une partie des risques quil a souscrits et du rassureur les accepter sans les slectionner Traits de rassurance facultatif: assureur et rassureur sont de cder/accepter ou non les risques Traits de rassurance facultatifs obligatoires: assureur est libre de cder un risque ou non alors que le rassureur est tenu daccepter de couvrir le risqueModalits dindemnisation

Rassurance proportionnelle: la part que rembourse le rassureur est une fraction du remboursement total gale la fraction de la prime que lassureur lui a cde

= indemnisation fonde sur le risque couvert

Rassurance non proportionnelle: le rassureur sengage prendre en charge la part des sinistres dpassant un certain seuil fix pralablement, soit sinistre par sinistre soit par ensemble de sinistres = indemnisation fonde sur le montant du sinistre

2. Les autres acteurs de lassurance

A. Le souscripteur (ou le preneur) dassurance

Df = Personne par qui le contrat dassurance est conclu et qui sengage payer les primes dassurance MAIS le souscripteur nest pas ncessairement lassur1. Capacit de souscription des personnes physiquesContrat dassurance = acte dadministration ( acte de disposition) peut tre conclu au nom et pour le compte du mineur par son reprsentant lgal sans autorisation particulire; de mme pour le tuteur (Art 505 C.civ.) MAIS la personne en curatelle peut souscrire seule (Art 467 al. 1 C.civ.)Contrat dassurance en faveur dautrui, not. assurance vie = acte de disposition

reprsentant lgal du mineur doit obtenir une autorisation du juge des tutelles et tuteur doit obtenir celle du conseil des familles ou du jugeL. 132-3-1 C.ass.: dispositions spcifiques pour lassurance-vie MAIS abrogation en 2007

L. 132-4-1 C.ass.: souscription du contrat dassurance-vie et dsignation du bnficiaire par un majeur plac sous tutelle ne peuvent tre accomplies quavec lautorisation du conseil des familles ou dun juge

Art 1422 C.civ.: Assurance-vie souscrite au profit dun tiers par un poux est subordonne lobtention de lautorisation du conjoint pcq acte de disposition et non dadministration2. Capacit de souscription des personnes moralesPersonnes publiques: Etats ou CT peuvent souscrire des contrats dassurancePersonnes prives: contrats dassurance peuvent tre conclus par le reprsentant lgal qui a le pouvoir dengager la socit (a dpend du type de socit)B. LassurDf = Personne garantie par lassureur, qui peut tre le souscripteur ou un tiers dsign par le souscripteurParticularit terminologique pour lassurance-vie:

Souscripteur: celui qui paye la prime

Assur: celui dont la vie est assure cad dont la mort entraine le versement de lindemnisation

Bnficiaire: celui qui reoit lindemnisation

C. Le tiers bnficiaire dune assurance pour compte dautrui (L. 112-1 al. 2 C.ass.)Df = Contrat en vertu duquel une personne (le stipulant = souscripteur) obtient dune autre personne (le promettant = assureur) quelle sengage effectuer une prestation envers une troisime personne (le bnficiaire = assur)

Souscripteur est seul tenu au paiement des primes et la dclaration des circonstances du risqueLassureur est seul dbiteur de la garantie dassurance envers le bnficiaire Bnficiaire a une action directe contre lassureur quil acquiert ds la conclusion du contrat dassuranceRejet de la stipulation pour autrui en droit franais pour les assurances groupe (L. 141-1 et s. C.ass)Assurance groupe: Contrat dassurance conclu entre un souscripteur qui peut tre soit une personne morale soit un chef dentreprise (L. 141-1 C.ass.) et un assureur en vue de ladhsion dun ensemble de personnes qui rpondent des VS dfinies dans le contrat pour la couverture dun risque particulier

Ex employeur qui propose ses salaris dadhrer une assurance souscrite par lui (les salaris seront les adhrents); banquier qui propose ses emprunteurs dadhrer une assurance souscrite par lui; en ayant la carte neige, on devient adhrent une assurance en responsabilit civile souscrite par un groupement dexploitants de stations de skis

On pourrait analyser cette opration comme un contrat dassurance stipul pour autrui: le souscripteur serait le stipulant, lassureur serait le promettant, les adhrents seraient les tiers bnficiaires

= analyse retenue dans un premier temps par la Cour de cassation (ex Cass.civ 1re, 7 juin 1989) pour permettre au souscripteur dexiger de lassureur lexcution de ses prestationsMAIS analyse partiellement rejete aujourdhui en raison de la rdaction retenue pour L. 141-6 C.ass. par la loi du 26 juillet 2005: dfinition du souscripteur incompatible avec la stipulation pour autrui puisque qualification de mandataire pcq cela permet que lassureur continue dtre tenu envers les adhrents mme si le souscripteur fait faillite (mandataire est un intermdiaire transparent non tenu par le contrat alors que le stipulant reste tenu par le contrat)

Analyse du mandataire peut couvrir des risques lis la vie humaine, la maternit, linvalidit, lincapacit de travail, le chmage MAIS L. 141-6 al. 2 C.ass.:

Pour les contrats dassurance en cas de vie souscrits par les entreprises au profit de leurs salaris et dont les prestations sont lies la cessation de lactivit professionnelle, la stipulation pour autrui reste le seul mcanisme contractuel qui permet de conserver

action directe de ladhrent contre lassureur

opposabilit ladhrent par lassureur des exceptions qui taient opposables au souscripteur

Pour les assurances de groupe souscrites par un tablissement de crdit en garantie de remboursement dun emprunt

Dans certains cas, le bnficiaire est dtermin par la loi et non pas par le contrat:L. 124-3 C.ass.: Tiers ls a une action directe contre lassurance de responsabilit du responsable

L. 121-13 C.ass.: Crancier muni dune sret sur la chose assur a un report de son droit de prfrence sur lindemnit que doit payer lassureur lorsque la chose vient prirPARTIE 1. Rgles communes tous les contrats dassuranceINTRODUCTION. Le contrat dassurance dans les grandes classifications Chapitre 1. Classifications du Code civil

Contrat unilatral/synallagmatique (Art 1102 C.civ.)Le contrat dassurance est un contrat synallagmatique

PCQ il y a des obligations la charge de chacune des parties au contrat et ces obligations sont rciproques et interdpendantes (paiement dune prime/versement dune indemnit)

Csqs:

Sur la dtermination de la cause objective de lobligation: cause = obligation de lautre partie

Sur certains mcanismes rservs ce type de contrats: exception dinexcution, rsolution pour inexcution, thorie des risques

Contrat titre onreux/ titre gratuit (Art 1106 C.civ.)

Le contrat dassurance est un contrat titre onreux

Csqs:

Sur lapprciation de la capacit conclure un tel contrat: on nest plus exigent pour les libralits pcq appauvrissement sans contrepartie

Sur la fiscalit: droits de mutation titre gratuit plus important

Sur lapprciation de la responsabilit: plus rigoureux pour les contrats titre onreux

Seuls les contrats titre onreux peuvent tre des contrats commerciaux

Contrat commutatif/alatoire

Le contrat dassurance est un contrat alatoire

PCQ contrat commutatif: valeur des prestations quivalentes, de telle manire quen prsence dun dsquilibre trs important, on peut annuler le contrat avec le mcanisme de la lsion alors que dans le contrat alatoire: valeur des prestations nest pas ncessairement quivalente, cela dpend de la survenance ou non du risque

Csqs: Mcanisme de la lsion pas applicable

Chapitre 2. Classifications commerciales

L. 110-2 5 C.com.: Contrat dassurance maritime = contrat commercial par natureContrat dassurance terrestre pas cit dans larticle = pas commercial par nature dpend de la qualit des parties (commerants ou non):

Assureur nest commerant que sil a pris la forme dune socit anonyme; pas commerant sil sagit dune socit mutuelle pcq objet non commercial cad pas dintention spculatives

Souscripteur est commerant si le contrat est conclu pour les besoins dun commerce; pas commerant sil est conclu par un particulier pour des besoins personnels

Contrat commercial si conclu entre deux commerant; mixte si un commerant/un non

Csqs:

Preuve: par tous moyens pour les contrats commerciaux

Comptence juridictionnelle: tribunal de commerce

TITRE 1. Lvolution du contrat dassuranceChapitre 1. Formation du contrat dassurance

Section 1. Les modalits lies la conclusion du contrat dassurance1. Obligations dinformation et de conseil pr-contractuellesPhase pr-contractuelle cruciale pour les parties pcq phase pdt laquelle elles vont dcider si elles vont contracter et quelles conditions (= contenu du contrat) parties doivent avoir une conscience suffisante de ce sur quoi elles sapprtent contracter afin que leur consentement soit clair et (pour lassureur) conomiquement rationnel

Art 1108 et s. C.civ. traitent des vices du consentement (erreur, dol, violence) MAIS dispositif nintervient quune fois le contrat conclu = dispositif seulement curatif JP et lgislateur ont pens que ce ntait pas suffisant en matire de contrats pour lesquels il y a de faon gnrale une asymtrie dinformation entre les parties, not. contrats qui lient un professionnel et un non professionnel: dvlpt dobligations pr-contractuelles dinformation, de mise en garde, voire de conseil pour sassurer de la qualit du consentement ou de la rationalit conomique du contrat en amont de la conclusion du contrat cad par un dispositif prventifA. Obligations la charge des professionnels de lassuranceTrois niveaux dobligation:

Obligation dinformation = Donner les spcificits objectives du contrat, qui sont valables pour nimporte qui

Devoir de mise en garde = Sintresser la situation particulire du co-contractant potentiel pour sassurer de ladquation entre lopration juridique propose et la situation particulire

Devoir de conseil = Se soucier des exigences du co-contractant potentiel et lui conseiller la meilleure opportunit par rapport ces exigences1. Conscration de ces obligations

Obligations pas prvues dans la grande loi des assurances de 1930 JP du milieu du XXme sicle a tent de dvlper une obligation dinformation la charge des professionnels

Premire loi qui consacre une telle obligation: Loi de 3 juillet 1972 sur le dmarchage financiera. Obligations dinformation et de conseil des diffrents professionnels de lassurance pour les diffrents types de contrats dassurance

i. Socits dassurance

Loi du 31 dcembre 1989 (Loi Brgovoy): Obligation dinformation introduite L. 112-2 C.ass.

La socit doit fournir au souscripteur potentiel

une fiche dinformation surle prix, les garanties quil est susceptible doffrir

un exemplaire du projet de contrat et de ses pices annexes ou une notice dinformation sur le contrat qui va dcrire prcisment les garanties, les exclusions de garanties, les obligations qui pseront sur lassur

une indication sur la loi applicable si ce nest pas la loi franaise

les modalits dexamen des rclamations que lassur pourra formuler sur le contrat

ladresse du sige social et ventuellement de la succursale concerne par le contrat

une fiche dinformation particulire pour les assurances de responsabilit dcrivant les modalits dapplication dans le temps de ces garanties (trs important pcq sengager assurer pdt trop longtemps nest pas conomiquement viable)MAIS plusieurs dispenses:

assurances vacances dune dure infrieure 3 mois

grands risques selon la dfinition de L. 116-1 C.ass.: cas o le souscripteur ventuel est un professionnel qui connait bien le risque et qui est suppos sinformer lui-mme (ex transport de marchandises)

Loi du 15 dcembre 2005: Obligation dinformation spcifique lassurance-vie L.132-5-2 C.ass.

Ordonnance du 30 janvier 2009: Devoir de conseil pour lassurance lassurance-vie

Loi du 26 juillet 2005 concernant lassurance groupe: obligation dinformation pse en plus sur le souscripteur lgard des adhrents potentiels le souscripteur doit remettre ladhrent potentiel une notice qui lui a t remise par lassureur

ii. IntermdiairesLoi du 15 dcembre 205 modifie par lordonnance du 30 janvier 2009: introduit L. 520-1 C.ass. qui cr pour les intermdiaires une obligation dinformation et un devoir de conseil

Contenu de lobligation dinformation:

Sur le contrat propos, cf. L. 112-2 C.ass.

Sur les relations existantes entre lintermdiaire et les assureurs dont il propose les produits (ex clause dexclusivit?)JP a gard un rle important en ce quelle dfinit le contenu des obligationsb. Obligations supplmentaires en cas de contrat souscrit distanceDir. 2002/65/CE relative la commercialisation distance de services financiers transpose par une ordonnance du 6 juin 2005 que lon trouve dans le Code de la Consommation et aux L. 112-2-1 C.ass et R. 112-4/5 C.ass.

Champ dapplication:

si lintgralit du processus de commercialisation sest droul laide des techniques de communication distance sans quil y ait au moindre instant de contact face face

commercialisation organise par un assureur ou un intermdiaire dassurance

souscripteur doit tre un consommateur cad celui qui va conclure le contrat pour des besoins en dehors de ses activits professionnelles obligations supplmentaires ne valent que la souscription initiale et non pas pour les modifications et le renouvellement du contrat

Si les conditions ne sont pas runies, on retombe dans le droit commun de L. 112-2 C.ass.Contenu des obligationssupplmentaires :

nom de lentreprise dassurance

modalits de conclusion du contrat

existence dun droit de renonciationModalits de cette obligation: informations doivent tre runies dans un document unique transmis sur un support papier ou un support durable (CD-ROM ou e-mail); aprs la conclusion du contrat, souscription peut demander de recevoir les informations contractuelles sur support papier

2. Rgime applicable ces obligations

a. Preuve de lexcution

Cass.civ 1re, 9 dcembre 1997: preuve pse sur lassureur/sur lintermdiaire cad s/ le professionnel

Moyen de preuve: preuve de la remise lassur de la notice explicative

b. Prescription de laction en cas de manquement ces obligations

Droit commun de la prescription tel quil rsulte de la loi du 18 juin 2008 Art 2224 C.civ.: 5 ans

Cass.civ 1re, 30 janvier 2001: L. 114-1 C.ass. qui prvoit une prescription de deux ans ne sapplique pas pcq cette action nest pas une action drivant du contrat dassurance

c. Sanction en cas de manquement

i. Pas de sanction prvue dans la loi Brgovoy

Certains auteurs proposent de retenir la nullit du contrat pour vice du consentement cad anantissement de lacte juridique cad aucune des parties nest plus lie par le contrat restitution des primes dassurance? Pas satisfaisant pcq lassur souhaitait tre indemnis et non rcuprer ses primes qui ne correspondent pas forcment au montant du dommage et mme parfois pas encore de dommage survenu

Certains auteurs proposent de retenir linopposabilit lassur des lments qui nont pas t communiqus lassur et de maintenir le reste du contrat = rsultat plus satisfaisant

Certains auteurs proposent dengager la responsabilit dlictuelle de lassureur fautif selon les rgles gnrales de la responsabilit civile de lArt 1382 C.civ.: indemnisation par rapport ce que le contrat aurait du couvrir mais parfois seulement perte de chance et en plus, cette solution fait endosser la responsabilit dlictuelle un rle quasi-contractuelii. Sanction en matire dassurance-vie

L. 132-5-2 al. 4 C.ass.: Prorogation de la facult de renonciation offerte L. 132-5-1 C.ass. jusqu la remise effective des informations manquantes (dans une limite de 8 ans) MAIS solution pas transposable aux autres assurances pcq elles noffrent pas de facult de renonciationB. Dclaration initiale du risqueLassureur ne peut pas valuer lui-mme le risque quil lui est demand de garantir, il doit donc gnralement se fier aux dclarations de lassur. Lassur doit dclarer le risque avant le contrat mais aussi tout au long du contrat si les circonstances changent

1. Contours de lobligation de dclaration du risque

a. Objet de la dclaration

Toutes les circonstances susceptibles davoir une influence sur lopinion du risque par lassureur cas tous les lments qui auraient pu conduire lassureur demander une prime plus leve, limiter la garantie, voire refuser de garantir, soit en raison de la probabilit de la survenance du sinistre, soit en raison de son cot

Pouvoir dapprciation souverain des JDF pour apprcier quels taient les faits devant faire lobjet dune telle dclaration JP pas trs unitaire MAIS deux observations communes:

Assur na dclarer que les circonstances dont il a connaissance et pas de prsomption de connaissance du fait Circonstances dordre objectif (ex situation du bien) et subjectif (ex perte du permis de conduire dj arrive)

b. Modalits de la dclarationInitialement: systme de dclaration spontane (ex Cass.civ 1re, 3 dcembre 1974) cad que lassur devait rvler spontanment lassureur tous les lments qui lui paraissaient pertinentsMAIS en ralit, lassur nest en mesure de dterminer ce qui est pertinent ou non

Loi Brgovoy, L. 113-2 2 C.ass.: systme de la dclaration provoque cad que lassur doit rpondre exactement aux questions poses par lassureur assur ne peut tre sanctionn que lorsquil na pas rpondu loyalement lune des questions poses mais il ne peut plus tre sanctionn pour une omission

L. 112-4 C.ass.: assureur ne peut se prvaloir du fait quune question exprime en termes gnraux na reu quune rponse imprcise Cass.civ 1re, 27 janvier 2004: lnonc de la question ne doit laisser aucun doute quant la rponse donner MAIS Cass.civ 2me, 15 fvrier 2007: a admis des questions formules de manire implicite = sanction dun assureur pour navoir pas rpondu correctement des questions qui auraient du conduire une rponse particulireMAIS pour les risques importants (risques industriels not.), lassureur peut envoyer sur place un inspecteur vrificateur pour parfaire lanalyse du risque2. Sanction en cas de manquementMmes sanctions que pour les sanctions en cas de manquement en cours de contrat

L. 113-8/9 C.ass.: Sanctions MAIS JP admet que lassureur puisse renoncer ces sanctions, soit expressment dans le contrat, soit tacitement (continue de percevoir les primes ou rgle lindemnit dans sa totalit alors quil a connaissance du manquement)

a. Mauvaise foi du souscripteur (L. 113-8)L. 113-8 C.ass.: Hypothses de rticence ou de fausse dclaration intentionnelle de la part de lassur annulation du contrat: anantissement rtroactif du contrat DONC indemnisation du dommage survenu et des dommages futurs ventuellement remboursement lassureur dindemnits reues pour des sinistres antrieurs assureur conserve les primes payes titre de DI MAIS en matire dassurance-vie, lassureur doit restituer la provision mathmatique cad les sommes pargnes son profit= pas de retour au statu quo ante (qui le principe de la nullit)

nullit opposable toute personne cad galement la victime du dommage, qui ne pourra donc pas se retourner contre lassureur

Si la fausse dclaration a t souffle par un agent gnral, alors la faute de lagent engage lassureur qui devra indemniser lassur

Preuve: prsomption de bonne foi; preuve par tous moyens (premier lment est les rponses au questionnaire); apprciation souveraine des JDF mais ils doivent caractriser llment intentionnel et constater linfluence de lomission ou du mensonge sur lopinion du risque

b. Bonne foi du souscripteur (L. 113-9)L. 113-9 C.ass.: Lorsque le souscripteur navait aucune intention de tromper lassureur juges prennent en compte la capacit du souscripteur saisir la porte des questions qui lui ont t poses; linfluence de lomission/de linfo inexacte sur lopinion du risque de lassureur (al. 1) Pas de nullit du contrat dassurance:

Sort du contrat: Option de lassureur (al. 2) Rsilier le contrat

Continuer le contrat moyennant une augmentation de la prime dassurance pour les sinistres venir souscripteur peut refuser: assureur peut rsilier le contrat Montant de lindemnit: Rduction proportionnelle de lindemnit (ou rgle proportionnelle de prime) cad montant de lindemnit rduit proportionnellement la diffrence qui existe entre le taux de prime effectivement pay par le souscripteur et le taux de prime qui aurait du tre pay si lassureur avait eu la bonne information dans la dclaration du risque (al. 3)

Calcul: Indemnit = (dommage subi taux de primes payes) / taux de primes dues

Cass. civ. 3me, 22 septembre 2004: Rduction proportionnelle opposable au souscripteur et aux tiers disposant dune action directe contre lassureur (sauf disposition contraire dans le contrat) PCQ droits des victimes c/ lassureur dcoulent du contrat dassurance2. Documents obligatoires au regard de la grille de lecture classique de la rencontre des consentements A. Valeur juridique des documents changs lors du processus de formation du contrat dassurancePcpe: contrat dassurance = contrat consensuel contrat forme particulire impose par la loi1er document: la notice dinformation = document par lequel lassureur va fournir au souscripteur les informations imposes par L. 112-2 C.ass. valeur juridique dans le processus dchange des consentements, seulement valeur juridique au regard de lobligation lgale dinformation2me document: la proposition dassurance = document par lequel le souscripteur informe lassureur sur le risque quil souhaite garantir L. 112-2 al. 4: proposition dassurance ne vaut pas engagement; JP: proposition dassurance vaut offre de contracter Pour quil y ait contrat: il faut que lassureur accepte loffre du souscripteur potentiel et ne remette pas en cause les lments essentiels du contrat, sinon cest une contre-offre qui demande une acceptation par le souscripteur potentielCass.com., 7 janvier 1981: Moment de la formation du contrat semble tre le moment de lmission de lacceptation Cass. civ. 1re, 18 octobre 1989: JP reprise pour le contrat dassurance3me document: la note de couverture(ou lettre de couverture ou attestation ou certificat dassurance)

= contrat dassurance provisoire permettant de couvrir le risque pendant la priode ncessaire au processus de formation du contrat dassurance principal = couverture temporaireL. 112-2 al. 4 C.ass: Seule la police ou la note de couverture constatent leur engagement rciproque Il faut un crit ad probationem avec accord des parties sur la garantie, dure de la garantie, montant de la prime (souvent par renvoi la police type de lassureur)

MAIS mentions obligatoires de L. 112-4 C.ass. ncessairesB. Rgles spciales en raison des modalits particulires de formation du contrat dassurance (contrat distance, dmarchage domicile)

1. Souscription distance

Directive UE transpose aux articles L. 112-2-1 et R. 112-4/5 C.ass.

Obligations dinformation particulires, cf. plus haut page 19

L. 112-2-1: Droit de rtractation (ou de renonciation) dans le cas du contrat souscrit distance, sans avoir donner de justification ni payer de pnalit.

Pour les contrats dassurance non-vie: dlai de 14 jours compter de la conclusion du contrat ou compter du jour o le souscripteur reoit les informations si lassureur navait pas fourni toutes les infos obligatoires

Pour les contrats dassurance vie: dlai de 30 jours compter du jour o le souscripteur est inform que le contrat est conclu ou compter du jour o il reoit les conditions contractuelles et les infos obligatoires

ATTENTION: cest un dlai de rtractation et non un dlai de rflexion L. 121-20-13 C.ass: excution du contrat distance peut commencer ds sa conclusion sous rserve de laccord du souscripteur cad souscripteur commence payer les primes et lassureur couvrir les sinistres qui surviennent pendant cette priode

EXEPTIONS: assurances de voyage, de bagages, etc. < 1 mois; assurance auto obligatoire; contrat excuts intgralement par les deux parties la demande expresse du souscripteur cad lorsque le souscripteur demande la prise deffet immdiate du contrat

2. Dmarchage domicilei. Avant la loi Chtel du 3 janvier 2008

L. 132-5-1 C.ass.: Priode de 30 jours compter de la date de rception des documents dassurance mentionnant la conclusion du contrat pour se rtracter pour les assurances vie

JP sur le fondement de L. 121-5 C.conso.: Dlai de rtractation des consommateurs pour les assurances non vieii. Depuis la loi Chtel du 3 janvier 2008

L. 112-9 C.ass.: Dlai de 14 jours compter de la conclusion; rtractation par LRAR rdige sur un modle qui doit avoir t propos dans la proposition dassurance

MAIS ce texte est souvent cart au profit de L. 132-5-1 est plus favorable (30 jours)

Exceptions: assurances voyage et bagages; contrats dune dure max de 2 moisC. Distinction entre le moment de formation du contrat et le moment de la prise deffet du contrat dassurance

Contrat consensuel application de la thorie de lmission = le contrat est conclu ds que lassureur accepte la proposition dassuranceLexistence dune signature est en gnral indiffrente pour la JP JP prendra davantage en considration les manifestations indirectes de la volont des parties pour dterminer le moment de la formation du contrat: ex Cass.civ. 1re, 21 mars 1978: encaissement de la prime ou dun acompte par lassureur vaut acceptation de la proposition dassurance du souscripteur; encaissement dune prime suprieure celle prvue par la note de couverture vaut aussi conclusion du contrat principalDroit commun des obligations: contrat prend effet ds lchange des consentements cad ds la conclusion du contrat MAIS parties peuvent retarder la date de prise deffet du contrat par une stipulation contractuelle, frquente en droit des assurances: Clause de prise deffet date dtermine, not. si le risque nexiste pas encore (ex assurer une voiture dj achete alors que le permis de conduire nest pas encore obtenu) Clause type de prise deffet retard Clause imposant un dlai dattente, frquent en matire dassurance maladie pour viter des fraudes de personnes qui sassurent une fois quelles tombent maladesSection 2. La preuve du contrat dassurance

1. Les moyens de preuve

Preuve rapporte par un tiers au contrat (victime du dommage): Preuve par tous moyens, y compris prsomptions ou tmoignages

Preuve rapporte par une des parties: Preuve ncessairement par crit, en toutes circonstances cad quel que soit le montant en question (L. 112-3 C.ass. 1341 C.civ. qui demande crit si > 1500 )

MAIS tempraments cette obligation: impossibilit morale, impossibilit matrielle, etc. cad mmes exceptions que celles prvues par le C.civ.

Contrat conclu sous forme lectronique: respect des articles 1369-1 1369-11 C.civ.2. La police dassurance

L. 112-2 al. 4: la police dassurance constate lengagement rciproque des parties au contrat dassurance = preuve du contrat dassuranceL. 112-3 al. 1: la police dassurance doit tre rdige par crit en caractres apparents et normalement en franais (sauf L. 181-1/3 C.ass. pour les assurances offertes en libre prestation de services)

L. 112-4: mentions obligatoires devant figurer dans la police dassurance

date dtablissement de la police

nom et domicile des parties

chose ou personne assure

nature du risque garanti

moment partir duquel le risque est garanti

dure de la garantie

montant de la garantie et montant de la prime

ventuellement loi trangre applicable au contrat

adresse de lassureur et de la succursale

coordonnes des autorits charges du contrle de lassureur

= lments sur les parties, lobjet du contrat et sur le contentieux ventuel

L. 112-4: Clauses qui prvoient des nullits, des dchances et des exclusions de garanties ne sont valables que si elles sont rdiges en caractres trs apparents (gras, encadrs, couleurs, etc.)

Police rdige en deux parties:

1re partie: conditions gnrales = fascicule imprim remis tous les assurs un mme risque qui numre les garanties, les exclusions types, les conditions dassurance (ex existence et dclenchement dune alarme), modalits de versement de primes, etc. 2me partie: conditions particulires du contrat = tout ce qui est particulier au contrat dassurance concern cad nom de lassur, adresse, dure du contrat, date de conclusion, date de prise deffet, montant de la prime, extensions de garanties ventuellement, etc.Chapitre 2. Modifications du contrat dassurance

Contrats dassurance stendent souvent sur une priode assez longue souvent modifications en cours de contrat, le plus souvent sur la prime dassurance, ladjonction dune garantie nouvelle, la suppression dune exclusion conventionnelle, la dure du contrat, etc.Section 1. Le rgime gnral de la modification du contrat dassurance

1. Modification du contrat par les parties

Droit commun des obligations: modification du contrat peut intervenir par un nouvel accord de volont des parties au contrat, sans formalits particulires

Manifestations expresses: lettre, e-mail, entretien tlphonique

Manifestations tacites: paiement spontan dune prime majore

Nouvelles volonts des parties doivent tre prcises et concordantes: le souscripteur ne peut pas se contenter de dire quil souhaiterait modifier le contrat sans prciser quelle nouvelle garantie il souhaiterait obtenir ou quelle prime il souhaiterait payer

Cas particulier des risques de masse de particuliers: assureur ne peut pas ngocier individuellement avec lensemble des assurs (trop couteux) envoi dune circulaire tous les assurs qui prcisent les nouvelles conditions qui seront applicables la prochaine chance MAIS JP: de telles circulaires sont en principe inopposables aux assures, sauf si la police initiale contient une clause dadaptation automatique du montant de la prime et des garanties selon des indices et barmes prvus dans les conditions particulires de la police dassurance

L. 112-3 al. 5: toute addition ou modification au contrat dassurance primitif doit tre constat par un avenant sign des parties = crit une condition de preuve mais pas une preuve de validit de la modification du contrat MAIS Cass.civ. 2me, 21 avril 2005: les nouvelles conditions gnrales dun contrat primitif sont inopposables lassur ds lors que lavenant ne comporte pas la signature du souscripteur; Auteurs considrent que lavenant doit respecter les formalits de L. 112-4 C.ass.2. Modification du contrat par la loi

Modification de lconomie du contrat dassurance par de nouvelles circonstances (L. 113-4 C.ass.)

Aggravation du risque: assureur peut imposer une modification du contrat lassur et lassur a une alternativeentre acceptation des nouvelles conditions et rsiliation du contrat

Diminution du risque: assur peut demander une diminution des primes et lassureur a une alternative entre acceptation de la diminution des primes et rsiliation du contrat

Modification de la dure du contrat (L. 113-15 al. 2): les parties peuvent stipuler une clause de reconduction tacite des contrats conclus pour une dure dtermine (1 an en gnral) volont de reconduire le contrat dduite du silence des parties pdt un certain dlai prvu par le contrat

En matire dassurance de groupe (L. 141-4 C.ass.): le souscripteur doit informer les adhrents des modifications apportes leurs droits 3 mois avant la date prvue de leur entre en vigueur

ladhrent peut accepter les modifs ou dnoncer son adhsion (sauf assurance obligatoire)

A dfaut dinformationpar le souscripteur: modifs sont inopposables aux adhrentsRemarque: Assurances de groupe des emprunteurs ont un rgime spcial (L. 312-9 C.conso.)Section 2. Modification du contrat par le silence de lassureurDroit commun des obligations: silence du destinataire dune offre ne vaut pas acceptation

EXCEPTION L. 112-2 al. 5 C.ass.: Est considr comme accepte, la proposition, faite par LR, de prolonger ou de modifier un contrat, ou de remettre en vigueur un contrat suspendu, si lassureur ne refuse pas cette proposition dans les 10 jours aprs quelle lui est parvenue

Applicable aux contrats dassurance individuels et aux contrats dassurance de groupe MAIS dispositif exclu pour les contrats dassurance-vie (L. 112-2 al. 6)

1. Lobjet de la propositionProlongation du contrat ( renouvellement qui intervient par reconduction tacite)

Modif du contrat (ex augmentation de la garantie du risque initial, adjonction dun nouveau risque)

Remise en vigueur dun contrat suspendu (L. 121-11 C.ass.)2. Lauteur de la propositionProposition doit maner du souscripteur: assureur reste soumis au droit commun et accord de lassur est toujours ncessaire; adhrents dune assurance groupe ne peut pas proposer de modif sauf pour les modifications qui concernent les particularits de son adhsion (ex dsignation dun bnficiaire, montant des capitaux assurs)3. La forme de la propositionProposition doit tre suffisamment claire et prcise pour constituer une offre susceptible daboutir un accord MAIS il nest pas ncessaire quelle prcise le montant des primes souhaites

Proposition par LR mais cest une condition de preuve et non une condition de validit si assureur ne conteste la rception dune lettre simple ou un fax, alors a suffitProposition doit tre adresse lassureur ou toute personne ayant le pouvoir de le reprsenter (agent gnral ou courtier sil a reu un mandat de gestion)Dlai de 10 jours commence courir compter du jour de la rception de la proposition ( conclusion du contrat qui suit la thorie de lmission de puis Cass.com. 1981) Modification prend effet 00h00 du 10me jour aprs la date de rception (JP a admis une modification rtroactive au jur de la rception de la proposition si le dommage survient pendant le dlai de 10 jours et que lassureur na pas rpondu lissue du dlai)Chapitre 3. Extinction du contrat dassurance

Section 1. Extinction indpendante de la volont des parties

1. Arrive du terme du contrat

Contrat dassurance = contrat excution successive

A. La dure du contratAucune dure impose par la loi Parties peuvent convenir dune dure dtermine ou convenir quil sagira dun contrat dure indtermine SAUF L. 113-12 al.1 C.ass.: En matire dassurance-vie, la police doit fixer la dure du contrat, et cela en caractres trs apparents (L. 113-15 C.ass.) Sanction = inopposabilit de la clause lassur donc contrat considr comme un CDICDI: Assur peut rsilier le contrat selon les rgles gnrales (L. 113-12 al. 2)

CDD Dure > 3 ans (A 113-1 C.ass.) REVOIRCDD Dure < ou = 1 an: contrat prend fin larrive du terme et parties ne peuvent pas rsilier le contrat avant larrive du terme

CDD Dure > 1 an: souscripteur et assureur peuvent rsilier le contrat tous les ans, au moyen dune LR au moins 2 mois avant la date anniversaire (L. 113-12) SINON contrat se poursuit jusquau terme prvu dans la police dassurance MAIS certains contrats dassurance sont exclus de cette possibilit (al.3): assurance vie; on peut aussi exclure conventionnellement ce dispositif pour les contrats individuels dassurance maladieB. La clause de reconduction tacite

Clause quasiment gnralise pour les contrats conclus pour 1 an permet un renouvellement automatique du contrat en l de manifestation contraire dune des parties

L. 113-15 al. 2: conditions de validit de la clause

clause mentionne dans la police

reconduction d1 an maximum (mme si le contrat initial tait dune dure > 1 an)

Cass.civ. 1re, 2 dc. 2003: reconduction donne lieu la naissance dun nouveau contrat (permet par exemple dviter lapplication de la rgle de la survie de la loi ancienne lorsque la relation dassurance se prolonge aprs le contrat initial et quune nouvelle loi est intervenue entretemps)MAIS L. 113-15 ne sapplique pas aux assurances vie, aux assurances de groupe, aux assurances de risques professionnels, aux assurances souscrites par des professionnels

L. 113-15-1: assureur doit informer lassur de la possibilit de rsilier le contrat au moins 15 jours avant la date dchance, sans quoi lassur peut rsilier le contrat sans frais tout moment compter de la date reconduction par LR envoye lassureur. A partir du jour o lassur reoit linfo, il lui reste 20 jours pour rsilier2. Autres causes dextinction

L. 113-6 al.2: retrait dagrment ou liquidation judiciaire de lassureur (sauf pour assurance vie selon L. 362-12) contrat prend fin et assur a droit au remboursement de la fraction de la prime quil a dj paye pour le temps o lassurance ne courra plus

L. 121-9: perte de la chose assure la suite dun vnement non prvu par la police dassurance

contrat cesse de plein droit et assureur devra restituer la fraction de la prime pour la priode o cette couverture devient inutile puisque le risque nest plus couru, la chose tant dj dtruiteSection 2. Extinction dpendantes de la volont des parties: la rsiliation

1. Facults de rsiliation de lassureur

A. Rsiliation aprs sinistreR. 113-10: assureur peut stipuler dans la police une clause qui lui donne la facult de rsilier le contrat aprs un sinistre de son assur (clause utilise dans presque tous les contrats dassurance, notamment les assurances de biens)Facult accorde aux assureurs pcq:

Statistiquementplus de chance davoir des sinistres lavenir lorsquun sinistre est survenu

Multiplication des sinistres est souvent le rsultat dune fraude mais preuve difficile apporter donc on permet lassureur de sortir du contrat sans avoir apporter cette preuve

En matire dassurance automobile obligatoire, facult limite 3 hypothses:

Si le sinistre est intervenu en tat divresse

Si le sinistre a autoris une dcision de suspension de permis dau moins 1 mois

Si le sinistre a donn lieu une dcision dannulation du permis

Mais comme cest une assurance obligatoire, un assureur est dsign pour conclure un contratB. Autres facults de rsiliationL. 113-9 : en cas domission ou de dclarations inexactes de la part de lassur, lassureur peut rsilier le contrat dans les 10 jours aprs notification adresse lassur par LR (ou maintenir le contrat en augmentant le montant de la prime)L.113-4 : en cas de nouvelles circonstances aggravant le risque, dans les mmes conditions (ou maintenir le contrat en augmentant le montant de la prime)L. 113-3: en cas de dfaut de paiement de la prime dans les 10 jours compter du dbut de la suspension de la garantie = sorte de rsiliation pour inexcution2. Facults de rsiliation de lassurR. 113-10: lorsque lassureur se rserve une facult de rsiliation dans la police, il doit aussi prvoir une clause qui permet lassur de rsilier tous ses contrats avec lassureur lorsque ce dernier met en uvre sa facult de rsiliationL. 113-4 al.4: lassur peut rsilier le contrat si lassureur refuse de diminuer le montant de la prime alors que le risque est rduit en cours de contrat

3. Facults de rsiliation ouvertes la fois lassureur et lassur

A. Les contrats de longue dureL. 113-12 al.2: CDI ou CDD dune dure > ou gale 1 an sont rvocables chaque anne dans le respect dun dlai de pravis de 2 mois avant la date dchance de la prime (sauf assurance vie: police rsiliable tout instant selon L. 113-12 al.3 et contrats individuels dAM et contrats garantissant des risques dentreprises) non respect du dlai de pravis = contrat toujours en vigueur = assureur devra indemniser lassur en cas de sinistreB. Modification de la situation de lassurL. 113-16: le souscripteur et lassureur peuvent rsilier le contrat en cas de changement de domicile, de situation, de profession, de rgime matrimonial, de retraite professionnelle ou de cessation dfinitive dactivit professionnelle, la condition que le contrat ait pour objet la garantie de risques en relation directe avec la situation antrieure et qui ne se retrouvent pas dans la situation nouvelle

(ne marche pas pour les assurances vie). Rsiliation dans les 3 mois aprs la modif par un LRAR

Rsiliation prend effet 1 mois aprs que lautre partie ait reu la notificationC. Alination de la chose assure ou dcs de lassur

L. 121-10: En cas de dcs de lassur ou dalination de la chose assure, lassurance continue de plein droit au profit de lhritier ou de lacqureur, charge pour celui-ci dexcuter toutes les obligations dont lassur tait tenu vis--vis de lassureur en vertu du contrat = transfert du contrat de plein droit lacqureur ou lhritier (ces derniers peuvent bien sr rsilier le contrat par la suite)Exceptions: de transfert des contrats dassurance de personnes et des contrats dassurance automobile (suspension du contrat de plein droit jusqu acquisition dun nouveau vhicule)

Conclusion. Sort du contrat en cas de procdure collective lencontre du souscripteurLoi du 25 janv. 1985: contrat dassurance soumis un rgime drogatoire au DC = contrat dassurance continuait de plein droit (L. 113-6-1)

Loi de 2005: seul ladministrateur judiciaire a la facult de rsilier le contrat sil estime que cest ncessaire la poursuite de lactivit (L. 622-13 al.1 Ccom) Chapitre 4. Le risque garantiPas de dfinition claire du contrat dassurance dans le Code des assurancesArt 1964 C.civ.: Contrat alatoire est une convention rciproque dont les effets, quant aux avantages et aux pertes, soit pour toutes les parties, soit pour lune ou plusieurs dentre elles, dpendent dun vnement incertain

Art 1104 C.civ.:

Contrat dassurance = CV par laquelle lassureur sengage envers lassur une prestation en cas de ralisation dun vnement alatoire, le risque

Risque = lment essentiel pour la qualification du contrat dassurance mais cest aussi une condition de validit du contrat dassurance sur le fondement de L. 121-15: Lassurance est nulle si, au moment du contrat, la chose assure a dj pri ou ne peut plus tre expose au risque = ce texte semble ne concerner que les assurances de dommages MAIS JP a considr que ce texte avait une porte gnrale pour tous les contrats dassurance

Ctrl Cass sur la caractrisation de lala par les JDF plusieurs prcisions:

Apprciation de lexistence de lala au moment de la conclusion du contrat

Un contrat dassurance, par nature alatoire, ne peut garantir un risque que lassur sait dj ralis (Cass.civ. 1re, 4 nov. 2003)

Caractristiques de lala

Ala indpendant de la volont de lassur: impossibilit dassurer une faute intentionnelle, un suicide dans lanne qui suit la conclusion du contrat Ala licite: impossibilit de garantir des amendes pnales ou des activits professionnelles interdites Ala incertain: impossibilit de garantir lusure normale de la chose

Ala futur: mais cela nempche pas de sassurer c/ les csqs dun dommage caus un tiers qui na pas encore agi en rparation Un risque putatif est suffisant

Section 1. Dtermination du risqueSous-section 1. Les exclusions de garantie

1. Exclusions conventionnelles de garantie

Deux sortes de dispositions pour dlimiter les risques garanties:

Dlimitation positive: dlimitation des risques effectivement garantis

Dlimitation ngative: exclusions de garantie

A. La formulation des exclusions de garantiesL. 112-4: Clauses dexclusion de garantie doivent tre rdiges dans le contrat en caractres trs apparents, sous peine de nullit de la clause

L. 113-1: Clause dexclusion doit tre formelle et limite, sous peine de nullit de la clause

ex interdiction dutiliser des critres imprcis ou de citer des listes non exhaustives = VS qui permet dassurer que le souscripteur soit en mesure de comprendre dans quels cas il est garanti et dans quels cas il ne lest pasMAIS JP nen dduit pas que la clause doit tre expresse, elle peut se dgager implicitement de la volont des parties cad tre des exclusions indirectes, par analogie ou par des raisonnements a contrario: ex exclusion des accidents par bicyclette avec ou sans moteur vaut aussi pour les accidents de scooters contentieux trs fourni

1. Annulation des clauses dexclusion imprcises

Clauses avec des listes non limitatives ou contenant une collection dexemples nulles2. Refus de tout effet des clauses qui supposeraient une interprtationCass.civ; 1re, 4 juillet 1995: Interprtation des termes ambiges ou quivoques des clauses dexclusion relve de lapprciation des JDF

Cass.civ. 1re, 22 mai 2001: REV. ds lors quune clause ncessite dtre interprte, alors elle ne rpond pas lexigence de formelle et limite et est donc nulle (sur le fondement de L. 113-1)B. Charge de la preuve des exclusions de garantieCharge de la preuve dpend de la qualification donne la clause: clause dexclusion de garantie ou conditions de garantie?1. La preuve des exclusions de garantieCass.civ. 1re, 15 oct. 1980: la preuve des faits constitutifs dune hypothse faisant lobjet dune exclusion de garantie doit peser sur lassureur (sur le fondement de lArt 1315 C.civ. qui dispose que la personne qui dit avoir excut son obligation doit le prouver) = Clause dexclusion nest pas lexcution dune obligation mais souci de protection de la partie faible et souci de faire peser la charge de la preuve de la clause sur celui qui y a intrt2. La preuve des conditions de garantiePour contourner cette JP svre leur gard, les assureurs insrent dans la police dassurance des mesures de prvention que lassur doit respecter (ex obligation dinstaller une alarme dans la voiture et de la dclencher ds que lon quitte la voiture) assur doit prouver quil a bien respect ces obligations OR la preuve est difficile apporter pour lassur (ex si la voiture a t vole, on ne peut plus prouver si lalarme tait enclenche ou non) = contournement de la charge de la preuve

Par ailleurs: Conditions de garantie pas rgies par L. 113-1, ni L. 112-4 = besoin de respecter lobligation de caractre formel et limit et de caractres trs apparents

Cass.civ. 1re, 26 nov. 1996: La clause qui prive lassur du bnfice de la garantie des risques en considration de circonstances particulires de ralisation du risque sanalyse en une clause dexclusion de garantie; une mesure qui serait particulire au sinistre, comme lenclenchement dun systme antivol, constitue non pas une condition de garantie mais une exclusion de garantie; en revanche, une mesure permanente de prvention des risques, comme linstallation dun systme dantivol, peut tre qualifie de condition de garantieC. Effets des clauses dexclusion de garantie

Lorsque les faits correspondent ceux dcrits dans une clause dexclusion de garantie non-assurance cad assureur ne sera pas tenu dassurer ni lassur ni les tiers victimes pcq lassur ntait en fait pas assur pour le risque qui sest ralisNon-assurance dchance de garantie qui est une sanction que lassureur peut parfois prvoir contractuellement, par ex en cas de dclaration tardive dun sinistre (L. 113-2) et qui fait perdre lassur le droit la garantie pour laquelle il tait effectivement couvert mais qui ne perturbe pas les droits des tiers victimes contre lassureurCritre de distinction entre les hypothses de non-assurance et les hypothses de dchance

Cass.civ. 3me, 17 oct. 2007: critre temporal clause dexclusion lorsque le comportement prvu devait avoir lieu antrieurement au sinistre (ex enclenchement dun antivol / clause de dchance lorsque le comportement prvu devait avoir lieu postrieurement au sinistre (ex dclaration du sinistre) = critre simple MAIS fondement incertain donc un peu arbitraire pcq

la loi ne dit pas quon ne peut pas prvoir une dchance pour des faits antrieurs au sinistre L. 113-2: prvoit expressment que les parties peuvent stipuler une dchance pour des faits antrieurs au sinistre (ex dclaration daggravation du risque)

Cass. 10 avril 2008: qualification de clause de dchance une clause qui imposait lassur de prvoir le gardiennage du local assur alors quil sagissait donc de faits antrieurs au sinistre

= Cass. semble parfois elle-mme scarter de sa solution 2. Exclusion lgale de la garantie de la faute intentionnelle de lassur REVOIRL. 113-1 al.2: Lassureur ne rpond pas des pertes et dommages provenant dune faute intentionnelle ou dolosive de lassur = disposition imprative cad laquelle les parties ne peuvent pas droger conventionnellement + il nest mme pas besoin de le prciser dans la police

Raison de cette exclusion: contrat dassurance se caractrise par la ralisation dun vnement incertain la ralisation du risque garanti ne doit pas dpendre de la volont des parties

Temprament: en matire dassurance vie, suicide, mme sil dpend bien de la volont de lassur, nest pas exclu de la garantie sil a lieu plus d1 an aprs la conclusion du contrat pcq la ralisation du risque ntait pas prvue lors de la conclusion du contrat (L. 132-7)

A. Notion de faute intentionnelle au sens de L. 113-1 C.ass. Faute intentionnelle = dommage ou sinistre volontaire cad lassur devait avoir voulu laction ou lomission gnratrice du dommage mais aussi le dommage qui en a rsult

faute intentionnelle si lintention na port que sur laction ou lomission gnratrice du dommage (ex personne qui veut se suicider en rentrant dans un camion veut rentrer dans le camion mais ne veut pas causer la mort du chauffeur du camion ni les dommages matriels du camion na pas agi selon une faute intentionnelle)

= notion restrictive de la faute intentionnelle = plus grande indemnisation des victimes

= solution largement partage dans le JP franaise (Cass.civ. 2me, 23 sept. 2004)MAIS Cass moins exigeante ces dernires annes

Notion qui diffre selon les types dassurance

Assurance de biens ou de personnes: faute intentionnelle = volont de nuire lassureur en provocant volontairement le sinistre

Assurance de responsabilit: faute intentionnelle = volont de nuire la victime du dommage

Assurance de responsabilit professionnelle: faute intentionnelle particulirement difficile caractriser pcq il sagit le plus souvent de dsinvolture ou ngligence que dune vritable volont de nuire au cocontractant (ex avocat qui fait perdre un recours son client pcq il a dpass les dlais de recours)Contrle Cass sur la qualification de faute intentionnelle a t hsitant

A lorigine: contrle rgulateur pour garantir une dfinition uniforme de cette notion lgale

Mais gnration dun trs gros contentieux sur la notion de faute intentionnelle

Cass.civ. 2me, 22 sept. 2005: REV. contrle rgulateur pcq Cass pas en mesure de grer tout le contentieux gnr par la question de la notion de faute intentionnelle dfinition devenue donc assez disparateB. Limites de cette exclusion lgaleL. 121-2: faute intentionnelle de lassur est exclue MAIS pas celle des personnes dont lassur est civilement responsable (toutes les responsabilits du fait dautrui: commettant/prpos; parents/enfants; artisan/apprenti; de faon gnrale selon Cass.Ass.pl, 29 mars 1991 Blieck) pcq dans ce cas, lala ressurgit puisque la ralisation ne dpend plus de la volont de lassur

Cela peut mener des distinctions subtiles: ex pre de famille qui souscrit une assurance multirisque habitation et dont lenfant met le feu limmeuble. Quel recours pour les autres habitants? Action c/ lenfant pour son fait personnel: assur ayant caus intentionnellement le dommage exclusion lgale va jouer indemnisation par lassureur

Action c/ les parents pour le fait commis par leur enfant: assur nayant pas caus le dommage exclusion de garantie indemnisation par lassureurLimitation lexclusion lgale = disposition imprative = assureurs ne peuvent pas lcarter conventionnellement MAIS assureurs y parviennent de faon dtourne en limitant les conditions objectives du risques: ex exclusion des csqs des dommages causs dans lexercice dune activit professionnelle dans le cadre dune assurance responsabilit dun chef de famille = de facto exclusion de la responsabilit du commettant du fait de ses prposs juges vont parfois carter ces clauses de dlimitation du risqueEx lorsque la police dassurance prcise que lassureur ne couvre que les dommages rsultant daccidents causs aux tiers, on retient en gnral comme dfinition de laccident un vnement soudain imprvisible et extrieur la victime et la chose endommage donc un vol ne peut pas tre assimil un accident lorsque lassur cause un dommage un tiers loccasion dun vol, lassureur pour opposer cette clause dexclusion la victime; en revanche, certains arrts considrent que cette clause nest pas opposable lorsquelle est destine rgir les comportements des personnes dont lassur est civilement responsable pcq viction indirecte de L. 121-2Sous-section 2. Les prsomptions lgales1. Prsomptions lgales de garantie (3 exemples)

Garantie des catastrophes naturelles (L. 125-1 et s.)Pendant longtemps: les assureurs ont refus ont refus dassurer les csqs de catastrophes naturelles MAIS Loi du 13 juillet 1982: obligation de garantir les catnat dans la plupart dans des contrats dassurances portant sur des biens meubles et immeubles Extension obligatoire de garantie contrat dassurance obligatoire (ex responsabilit automobile): on considre que les assurances de biens assurent les catnat en plus du risque con