Cours droit Pénal Eco

Embed Size (px)

Citation preview

INTRODUCTIONIl nest pas vident dtudier le contenu de cette matire et on pourrait tudier toutes les infractions du droit pnal gnral en se rfrant aux mobiles de linfraction (les violences conomiques pour empcher de faire baisser les prix). Question du choix des critres pour limiter la matire Il ny a pas de rel critre dterminant pour dlimiter la matire. Le droit pnal conomique regroupe tout ce qui attrait aux activits de production, de distribution et de consommation des richesses. Le droit pnal intervient dans ce domaine pour faire la rpression des abus les plus graves constats dans lexercice de ces activits. Une dfinition des infractions conomiques nous est donne par la jurisprudence. Chambres runies, 1 aot 1949 : les infractions conomiques sont celles qui se rapportent notamment la production, la rpartition, la circulation et la consommation des denres et marchandises ainsi quaux moyens dchanges consistant essentiellement dans la monnaie sous ses diffrentes formes et qui portent une atteinte directe lconomie de lEtat . Cette dfinition fait apparatre les notions de : 1consommation : notion importante en droit pnal de lconomie. 2denres et marchandises : notion limite cause des prestations de services qui sont inclure. 3porter atteinte directement lEtat : notion limite car il relve aussi des infractions du droit pnal conomique les infractions lis aux relations prives (cf. concurrence dloyale). Comment cerner les contours de la matire ? Certains articles du Code de procdure pnale sont intressants : art 704 705-2. Ils ont une origine rcente (loi du 6 aot 1975 modifie le 1 fvrier 1994 et le 9 mars 2004, Perben II). Ces textes instaurent une juridiction spcialise en matire conomique et financire. Dans chaque ressort de CA, il y a un ou plusieurs TGI spcialement dsign pour suivre les enqutes, linstruction et les jugements des infractions conomiques. Lart 704 du Code de procdure pnale numre les infractions qui relvent des juridictions spcialises. Ces infractions ont t regroupes en 3 rubriques : 1les infractions lies la protection du consommateur (partie 1); 2les infractions lies la protection des entreprises entre-elles (partie 2); 3les infractions lies la protection des intrts conomiques de lEtat (partie 3). Section 1. Le particularisme des infractions du droit pnal conomique. I.Le droit pnal A.Les principes applicables aux infractions Les infractions se composent de 3 lments et la runion de ces lments est primordiale pour constater linfraction. 1.Llment lgal a.Rappel des principes En droit franais, il existe un principe fondamental : la lgalit des infractions et des peines (article 111-3 du Code pnal). Ce texte montre que le principe sapplique aussi bien aux infractions quaux peines prvues pour ces infractions. Le principe de la lgalit sapplique sur la dfinition de linfraction avec la distinction des articles 34 et 37 de la Constitution et il en fait de mme pour les peines.

Ce texte signifie que nul ne peut tre puni pnalement que si au moment o le fait a t commis, ce fait tombait sous le coup dun texte pnal particulier. Lintress ne peut tre galement puni que par les peines qui existaient au moment des faits. Deux consquences du principe de la lgalit des infractions et des peines : 1La non-rtroactivit de la loi pnale : Un texte pnal nouveau ne peut pas sappliquer, en principe, des faits antrieurs non dfinitivement jugs lors de la promulgation du nouveau texte. Exception : les lois nouvelles plus douces. 2Linterprtation stricte de la loi pnale : Le juge pnal ne peut retenir lexistence de linfraction pnale que si le fait poursuivi correspond exactement celui prvu dans le texte. Il ne peut rsonner par analogie. Ex : en matire dabus de confiance, il faut un bien dtermin (bien matriel) et non fongible (prt dargent). Le problme est que le juge pnal a quand mme le pouvoir dinterprtation de la loi qui aboutit parfois des extensions : la frontire est dlicate manier. Le principe de lgalit implique quil existe un texte et que ce texte dfinisse de manire claire et prcise les lments de linfraction. Cest une exigence pose en Droit International par la CEDH qui exige la prcision des textes rpressifs (arrts des 25 Mai 1993 et 15 Novembre 1996). Il sagit dun principe valeur constitutionnel : arrt du 18 Janvier 1985. La Chambre Criminelle de la Cour de Cassation le rappelle galement priodiquement, comme dans larrt en date du 1er Fvrier 1990 : Toute infraction doit tre dfinie dans des termes claires et prcis pour exclure larbitraire et permettre au prvenu de connaitre exactement la nature et la cause de laccusation portes contre lui.. Cette exigence impose par la CEDH et le Conseil Constitutionnel entraine que la jurisprudence a le pouvoir dcarter lapplication dun texte lorsquil nest pas conforme aux exigences du principe de la lgalit. Il sagit dune volution importante du fonctionnement de la justice depuis 40 ans : les textes nationaux sont appliqus sous le contrle des textes internationaux. b.Particularits du Droit Pnal Economique au regard du principe de lgalit. Le principe de lgalit sapplique au droit pnal conomique doivent tre dfinies par un texte, mais, en la matire il y a quelques particularits. 3Une extrme disparit des textes applicables. Il nexiste pas de code du DPEco. De ce fait, il ny a pas dunit de la matire. De plus, il y a des textes non codifis qui prvoient des infractions rattachables au DPEco. Cette disparit nuit lhomognit de la matire mais galement sa rpression car les textes doivent tre connus. Plus les textes sont disperss, plus ils ont tendances tre ignors, moins ils sont appliqus. Autre inconvnient : la juxtaposition de textes inutiles. Ex : dni dopposition fonction : une trentaine de textes prvoit cette infraction, ce qui est inutile. 4Des infractions rdiges en des termes vagues ou confus ou sous forme de renvoi dautres textes. Ex : dlit de tromperie est rdig de manire vague. Le texte ne dit pas quels sont les faits qui incriminent une tromperie. La jurisprudence illustre le caractre vague de cette infraction : lauteur des faits emploie des manuvres frauduleuses, la tromperie peut tre caractrise par le mensonge. Le problme est que le mensonge peut tre effectu par action ou par omission au regard de la jurisprudence. La CEDH dit que lexigence de prcision rsulte de la conjonction du texte et de la jurisprudence.

Ex : pratiques frquentes du DPEco : 1Dire dans un texte rprim pnalement toute violation des obligations imposes. Ce style de rdaction laisse une grande imprcision sur le type de violation. 2Dire que linfraction sera punie par les peines prvue pour une autre infraction. Ex : publicit comparative trompeuse de lArt L 121-15-3 Code de la Consommation : peine prvue par les Art L121-1 L121-7. Si on regarde ces textes en question, le L121-6 renvoie lArt L213-1 qui est le texte de la tromperie. Il sagit dune source de complexit et derreur. 5Lincidence du Droit Europen. Il y a deux principes de primaut du Droit Europen sur le Droit National : 1Le texte de Droit Europen est suprieur au texte de Droit National. 2Le Droit Europen est dapplication directe dans les Etats-membres. Incidence : mme si un texte national dfini clairement une infraction, il suffit quil soit contraire au Droit Europen pour que le juge rpressif puisse en carter lapplication. Chambre Criminelle, 5 Mai 1986 et 14 Mars 1996 : Il appartient au juge rpressif dcarter lapplication dun texte dincrimination de Droit interne lorsque ce dernier est contraire au Droit Communautaire ou la CEDH. Cela perturbe lapplication du principe de la lgalit. 2.Llment matriel a.Rappel des principes Cest le fait ou lacte commis par une personne et qui lexpose lapplication dune peine. Laction doit tre consomme ou tente. La tentative suppose un commencement dexcution et une impossibilit de parvenir au rsultat par suite de circonstances indpendantes de la volont du dlinquant. Elle est toujours punissable en matire criminelle, pour les dlits, elle nest punissable que si le texte la prvoit. Lorsque la tentative est punissable, elle expose son auteur aux mmes peines que si linfraction tait consomme. b.Spcificit du DPEco Assez frquemment, le DPEco incrimine comme infractions de simples omissions : cest--dire le fait de ne pas accomplir ce que la loi commande de faire. 3.Llment moral Cest la fait que lauteur ait commis une faute, il ne suffit pas que lacte ait t matriellement commis. a.Rappel des principes La rgle de principe cest quil ny a infraction pnale que si lauteur a commis volontairement les faits qui caractrisent linfraction (cette rgle na pas sappliquer pour les contraventions, llment matriel suffit). Ce principe est vis lArt 121-3 al 1 du Code pnal : il ny a point de crime ou de dlit sans intention de le commettre. Lintention est caractrise lorsque lauteur a la conscience de commettre un acte illicite avec la volont de laccomplir et la volont de raliser le dommage susceptible den dcouler. Ex : lauteur veut tuer la victime : runion des trois circonstances : cest un meurtre. Il existe 3 catgories de faute involontaire : 1la faute volontaire simple, limprudence, la ngligence, linobservation des lois et des rglements ; 2la faute dimprudence renforce : il y a un manquement dlibr une obligation de prudence ou de scurit ; 3la mise en danger dlibr de la personne dautrui. b.Particularits du DPEco Normalement, les textes doivent prciser si linfraction require une faute intentionnelle ou

une faute non-intentionnelle : sciemment, volontairement, de mauvaise foi. En DPEco, cest la jurisprudence qui, au cas par cas, prcise si linfraction se satisfait dune faute non-intentionnelle ou si la faute intentionnelle est ncessaire. Ex : publicit qui induit en erreur : le texte date de 1973 et la jurisprudence a dit que cest une infraction pour laquelle une faut dimprudence ou de ngligence suffit pour incriminer son auteur. En principe, cest la partie poursuivante dapporter la preuve de la mauvaise foi ou de la faute du prvenu. Dans certaines matires on trouve une double particularit : 1Parfois la faute est prsume : lauteur ne peut sexonrer quen prouvant sa bonne foi. Il y a inversion de la charge de la preuve. 2Parfois, la faute na pas tre prouve en des termes particuliers : cette prsomption dcoule des circonstances de linfraction et de la personnalit de lauteur. Ex : le dlit de tromperie commis par un professionnel est astreint une obligation de surveillance et de scurit. Ex : un garagiste qui vend une voiture doccasion quil a achet en mauvaise tat, dans laquelle il a fait des rparations sans dire au client que la voiture avait un antcdent. Dans ce cas, il commet dlibrment une tromperie. Cependant, si le garagiste achte une voiture quil ne savait pas accidente et quil la revend, commet-t-il une faute ? En principe, non car il faut une mauvaise foi du garagiste. Mais, la jurisprudence considre que le professionnel a une obligation particulire de vrification, dfaut il prend dlibrment le risque de vendre un vhicule ayant un antcdent. Ici, la mauvaise foi est tablie pour la jurisprudence. B.La responsabilit pnale des personnes 1.La responsabilit pnale des personnes physiques. a.Rappels des principes Une personne physique peut tre responsable pnalement un triple titre : 1acteur : celui qui accomplit matriellement les faits constitutifs de linfraction. 2coauteur : cest hypothse o plusieurs personnes accomplissent simultanment les actes constitutifs de linfraction. 3complice : celui coopre la commission de linfraction sans commettre matriellement celle-ci. Pour quil y ait complicit punissable, 3 conditions doivent tre runies : 1il faut quil y ait un fait principal punissable : il faut que linfraction principale ait au moins t tente ; il faut que linfraction ne soit pas couverte par la prescription ou une amnistie ; il nest pas ncessaire que lauteur soit effectivement puni. 2il faut un acte caractrisant la complicit : une intervention du complice dans la prparation ou la commission de linfraction (complicit par provocation, par aide ou assistance, dans la fourniture de moyens ou instructions de donnes). 3il faut chez le complice un acte intentionnel : le complice savait quau moment o il est intervenu quil sassociait la ralisation dune infraction. b.Spcificits du DPEco Les principes gnraux ont tendance sappliquer, cependant il y a deux particularits : 1Tendance tendre la notion dauteur au dtriment de celle de complice : Ici, le droit pnal considre comme auteurs principaux des infractions, les personnes qui nont pas matriellement commis les faits caractrisant linfraction. Juridiquement se devrait tre des complices, mais la jurisprudence pour les chefs dentreprise va considrer quils sont auteurs principaux de linfraction commise par un subordonn. Ex : lacte de dmarchage domicile irrgulier est commis par le salari, mais cest le dirigeant qui sera pnalement responsable en qualit dauteur principal et non de complice (idem pour la publicit trompeuse). 1Tendance tendre le domaine de complicit

en principe, la complicit suppose une action du complice et non une omission. Mais, en DPEco, cest parfois linaction dune personne qui sera retenue comme fait de complicit. Ex : 1douanier qui ne dit rien sur les agissements de fraudeurs connus de lui ; 2expert comptable ou notaire qui laisse accomplir par son client une fraude fiscale dont il a connaissance. Cest une forme particulire de complicit par inaction : se sera une complicit au regard de la fonction ou de la profession de la personne. 2.La responsabilit pnale des personnes morales. a.Champ dapplication Le droit pnal franais connait depuis 1992 une responsabilit pnale des personnes morales : il sagit dune innovation majeure. Avant, il nexistait que des formes particulires de responsabilit avec des effets limits. Ex : mcanisme de solidarit pour les personnes morales de participer au paiement des amendes mises la charge des personnes physiques. Il fallait rechercher, lorsquil y avait une infraction dans un groupement, quelle personne physique tait poursuivable. Ex : accident corporel du travail. Or, dans certains cas, il tait difficile de savoir quelle personne physique est responsable et la personne morale est plus simple poursuivre. Dans la version dorigine de Mars 1994, il ny avait pas de responsabilit gnrale pnale des personnes morales : il ny a pas de responsabilit pour toutes les infractions. Il fallait se rfrer aux textes rpressifs pour savoir, au cas par cas, quand la responsabilit des personnes morales tait engageable. Au dpart, il nexistait quun nombre assez limit de textes. Dans les dix ans qui ont suivi, il y a eu une multiplication des textes qui ajoutaient les cas de responsabilit pnale des personnes morales. La loi du 9 Mars 2004 a supprim le principe de spcialit et instaur la gnralisation de la responsabilit pnale des personnes morales. Cette loi est applique depuis le 31 Dcembre 2005. b.Conditions dapplication Lart 121-2 al 1 du Code pnal nonce que les personnes morales, lexclusion de lEtat, sont responsables pnalement des infractions commises pour leur compte par leur organe ou leur reprsentant. 2Certaines personnes morales ne peuvent pas tre poursuivies pnalement : 1lEtat, 3les collectivits territoriales lorsque linfraction concerne une activit qui ne peut pas faire lobjet dune dlgation de service public. 3Pour les autres personnes morales, certaines sanctions ne sont pas applicables. Ex : un syndicat professionnel ne peut pas faire lobjet dune peine de dissolution. 3La responsabilit pnale dune personne morale suppose que linfraction ait t commise pour son compte, par ses organes ou ses reprsentants. 1Pour son compte : il ny a pas responsabilit pnale de la personne morale lorsque le membre du groupement agit dans un intrt strictement personnel. Ex : ABS. 2Par les organes ou reprsentants : limite de la responsabilit de la personne morale au cas o une infraction est commise par un des ses dirigeants. 4La responsabilit pnale de la personne morale nest pas exclusive de celle des personnes physiques ayant agi pour elle. Une poursuite pnale la fois contre le dirigeant et la personne morale est possible. Cest un systme de responsabilit qui, par sa mise en uvre peut connaitre des difficults, mais cest galement un systme de nature amliorer lefficacit de la rpression pour certaines infractions. Ex : accident mortel du travail dun employ dune multinationale, avec diffrents degrs de direction : la personne morale est plus facile incriminer.

C.Les sanctions 1.Rappel des principes. Le principe de la lgalit sapplique aux incriminations et contraventions (Art L 111-3 du Code pnal). La sanction est prvue par la loi pour les crimes et dlits, alors quelle est prvue par le rglement pour les contraventions. Avant le nouveau Code pnal, il y avait trois catgories de sanctions. 1Les peines principales Ce sont celles spcialement prvues par chacun des textes dfinissant linfraction. Gnralement, les peines principales sont les peines de dtentions et/ou damende : dtention, rclusion (crimes) et emprisonnement (dlits). Le nouveau de Code pnal a supprim les peines demprisonnement pour les contraventions. 2Les peines complmentaires Ce sont les peines qui sajoutent aux peines principales qui permettent de complter la rpression dune infraction. Elles ne sont encourues que si elles sont prvues par un texte. Lancien code pnal distinguait les peines complmentaires obligatoires et les peines complmentaires facultatives. Aujourdhui, les peines complmentaires sont toujours facultatives pour le juge. 3Les peines accessoires Cest une variante de peines complmentaires mais, leur diffrence, ce sont des peines encourues automatiquement ds lors que certaines condamnations sont prononces. Cest une entorse au principe de la lgalit. Le nouveau Code pnal a supprim les peines accessoires de lancien Code pnal ; nanmoins il subsiste des peines prvues par des textes particuliers antrieurs au nouveau Code pnal. On trouvera des peines accessoires donc dans ces textes particuliers. 2.Prcisions. 4pour les personnes physiques : le lgislateur a voulu limiter le recours aux courtes peines demprisonnement. A cette fin, le Code pnal prvoit que le juge peut les substituer par des mesures alternatives aux courtes peines demprisonnement. Ces peines de substitutions ne concernent que les dlits. Art 43-1 et suivant NCPP. Ex : travaux dintrts gnraux pour les tagueurs. 5pour les personnes morales : Le lgislateur a du imaginer des sanctions particulires : 1les peines damende, 2la dissolution (impossible pour les syndicats ou partis politiques, mais jamais appliqu), 3linterdiction dexercer certaines activits, 4le placement sous surveillance judiciaire (exclu pour les partis politiques), 5la fermeture dtablissement. Comment savoir les sanctions encourues ? Il faut se reporter chaque texte qui prvoit une infraction pour savoir quelles sont les peines applicables aux personnes morales. Le problme cest que la loi Perben II du 9 mars 2004 a gnralis la responsabilit pnale des personnes morales. La difficult est que la responsabilit est encourue alors quavant 2004, pour certaines infractions il ny avait pas de sanction prvue par le texte. Pour toutes ces infractions qui ne prvoyaient pas avant 2004 la responsabilit des personnes morales, seule une peine damende est encourue. II.La procdure pnale

A.La recherche et la constatation des infractions Si on prend le droit commun, cest le travail de la Police judiciaire et de la Gendarmerie. Ces services peuvent intervenir avec des prrogatives plus ou moins importantes selon le cadre de leur saisine. Cest la distinction faire avec lenqute prliminaire et lenqute de flagrance. Le fait dtre dans le cadre de la flagrance donne la Police et la Gendarmerie des pouvoirs plus importants : perquisition et saisines des documents sans le consentement des personnes intresses. Le mandat de perquisition nexiste pas en droit franais, dans le cadre de la flagrance et dans le respect des temps (de 6h 21h). Les prrogatives sont moindres dans le cadre de lenqute prliminaire : il ny a pas de perquisition sans le consentement des personnes intresses. Particularits des infractions de DPEco, les officiers de Police judiciaire ont des pouvoirs denqute, mais ici la caractristique cest quil y a des pouvoirs denqute comparable dautres services que le service de Police ou de Gendarmerie. On voit apparatre soit dautres fonctionnaires dautres administrations (douane, services fiscaux, DGCRF), soit des reprsentants dautorits administratives indpendantes (rapporteur du Conseil de la concurrence) pour des faits qui revtent une connotation pnale. Lorsque des pouvoirs sont attribus dautres personnes que les officiers de police judiciaire, il faut se rfrer aux textes qui prcisent les attributions confies aux administrateurs. Globalement, ces enquteurs ont les pouvoirs : 6de se faire communiquer tous documents utiles et entendre toutes personnes qui a des informations. Trs souvent, les textes sanctionnent pnalement le fait de ne pas dfrer la demande et de ne pas communiquer les pices. 7De perquisition ou de saisie, mais gnralement, ce pouvoir est subordonn lautorisation pralable dun juge et seffectue sous le contrle permanent du juge ou dun reprsentant. Dans certains contentieux, ce pouvoir de perquisition ne peut pas sexercer au domicile priv du contrevenant. Parfois, les procs verbaux tablis ont une valeur particulire. Classiquement, pour les officiers de Police judiciaire, les procs verbaux ont une valeur de renseignement. Mais, ici, en droit pnal conomique le pouvoir des douanes, les procs verbaux font foi jusqu inscription de faux . Ils ont une valeur suprieure ceux tablis par les officiers de police judiciaire. B.La poursuite des infractions 1.Rappel des principes Elle incombe, en principe, au Procureur de la Rpublique. Cest un magistrat qui, dans chaque TGI, supervise les enqutes pnales. Il dpend du Procureur Gnral qui exerce ses fonctions au prs de la CA et qui relve du Ministre de la Justice. Le Procureur de la Rpublique centralise toutes les plaintes dposes, PV et rapports pnaux. En Droit Franais, il existe le principe de lopportunit des poursuites. Le Procureur apprcie librement sil y a lieu ou non dengager des poursuites pour une infraction. Il soppose au principe de la lgalit des poursuites : toute infraction constate doit donner lieu poursuite, qui nexiste pas en Droit franais. Concrtement, le Procureur a le pouvoir de classer sans suite ce qui lui est rapport, peu importe quel motif et mme si linfraction est caractrise (ex : on ne connat pas lauteur). Il a un pouvoir dopportunit : ne pas donner un motif particulier pour justifier sa dcision. Aujourdhui, quand une infraction est tablie et que lauteur est identifi, le Procureur peut demander lauteur dindemniser la victime : si lindemnisation est verse, il ny aura pas de poursuite, dans le cas inverse, lauteur sera poursuivi. Ou encore, en cas de cure de dsintoxication par exemple. Un Procureur peut dcider de ne pas poursuivre pour certains types dinfractions. Ex : si ce nest pas une rcidive, dlivrance dun avertissement. Ce genre de prrogatives peut causer un prjudice la victime : le Droit Franais prvoit que la victime peut faire reconsidrer le classement sans suite ou encore dexercer elle-mme laction publique avec constitution de partie civile. Normalement, en procdure pnale franaise, une plainte pralable de la victime nest pas

ncessaire pour quune infraction soit poursuivie. En sens inverse, ce nest pas parce quune plainte aura t dpose quune poursuite sera exerce. Si la plainte est dpose, que laction pnale est enclenche, mais que, au cours de la poursuite, avant le jugement, la victime retire sa plainte, cela naura pas dinfluence sur lexercice de laction publique : un tribunal peut condamner malgr le retrait de la plainte. 2.Particularit du DPEco En principe, les rgles de Droit Commun sont applicables, mais il existe deux types de particularits : 1Une plainte pralable Dans certains cas, la Procureur ne peut exercer daction publique sans plainte pralable. Principale domaine : la fraude fiscale, la poursuite pnale est subordonne la plainte pralable de lAdministration fiscale : Art 1741 Code Gnral des Impts. Toute poursuite pnale engage sans plainte pralable de lAdministration fiscale serait entache de nullit. Si la plainte est dpose, laction engage, mais que la plainte est retire avant le jugement, laction publique est alors teinte. 2Lavis pralable dun organisme ou dune administration Dans dautres cas, le Procureur ne peut exercer laction publique sans lavis pralable dun autre organisme ou dune administration. 1Cest le cas en matire boursire et plus particulirement pour le dlit diniti : exploitation abusive dinformations dtenues par des initis. En ltat actuel des choses, il peut faire lobjet dune poursuite pnale, mais le procureur doit obtenir un avis pralable de lAutorit des marchs financiers (AMF). Sil ne lobtient pas, les poursuites seront entaches de nullit. 2Dans le domaine des pratiques anticoncurrentielles, avant lordonnance du 1er dcembre 1986, ces pratiques taient des infractions pnales : entente illicite et abus de position dominante. Si la Commission de la concurrence (aujourdhui, appel Conseil de la concurrence) estimait que le dlit tait caractris, elle donnait son avis au Ministre de lconomie qui avait une prrogative : il disposait dune option. Soit le Ministre sanctionnait lui-mme la pratique illicite par une sanction pcuniaire (ressemble une amende pnale); soit le Ministre transmettait le dossier au Procureur pour quil engage les poursuites pnales. Maintenant, il y a une trs large dpnalisation des pratiques anticoncurrentielles. La rpression appartient au Conseil de la concurrence qui est une AAI et non une juridiction de 1 instance. Ces pratiques restent des comportements illicites, et dans de trs rares cas, ce peut tre une infraction pnale. C.Linstruction et le jugement des affaires. Linstruction : hypothse o laffaire est confie pour enqute supplmentaire au juge dinstruction. Cas o infractions du droit pnal conomique sont souvent dune complexit particulire, il est donc apparu ncessaire de crer des juridictions spcialises. Ide relve dune loi du 6 aot 1975 modifie par la loi du 9 mars 2004 (art 704 et suiv Code de procdure pnale). Il existe 35 tribunaux spcialiss qui ont comptence pour juger les infractions du droit pnal conomique prvues aux art 704 et suiv du Code de procdure pnale. Il ny a pas dinstauration dun mcanisme de comptence obligatoire pour ces juridictions. Leur saisine est laisse lapprciation de la juridiction non-spcialise initialement saisie. Pourquoi cette rforme ? Pour des raisons budgtaires. Il y a eu un concours daide par assistants spcialises pour les juges. Le systme est bon dans son principe car, dans le dernier texte, il y a une cration dun degr de spcialisation complmentaire : pour les affaires dune trs grande complexit : il y a 8 juridictions spcialises en France. Une comptence particulire : TGI Paris : seul comptent pour les infractions concernant la rglementation des marchs boursiers : Art 704-1 CPP. Section 2. La place de la dlinquance conomique devant la justice pnale

Ces infractions ont une place limite dans la pratique des tribunaux. I.Le constat Des infractions conomiques peuvent faire partie de celles causant les dommages les plus importants la socit. Par ex, la fraude fiscale reprsenterait 14 % dimpt sur le revenu et 10 % de TVA, en 1991, le montant de la fraude fiscale slevait un peu moins de 140 milliards de Francs, soit lquivalent du dficit budgtaire de lEtat. La mme anne, le cot des vols taient de 3, 5 milliards de Francs. En 1998, la fraude fiscale slevait 225 milliards de Francs. On constate quentre 1999 et 2003, il y a en moyenne 860 condamnations au pnal pour fraude fiscale / an ; alors que la moyenne des condamnations pnales tait > 30 000. Toujours pour la mme priode, en droit de la consommation, il y a eu 3 300 condamnations / an et pour les infractions sur le prix (droit de la concurrence) 600 condamnations / an. Donc les infractions conomiques et financires ne reprsentent que 2,5 % des condamnations prononces par les tribunaux correctionnels. II.Les causes possibles du constat A.La technicit des matires de droit pnal conomique Les affaires du DPEco sont dune grande complexit technique, ce sont souvent des infractions commises par des professionnels disposant des comptences et des moyens pour dissimuler leurs infractions. De plus, les enquteurs et les magistrats ne disposent pas ncessairement des moyens matriels et techniques pour apprhender ces difficults. Donc ils vont faire traiter par priorit la dlinquance plus voyante qui cause des dommages immdiats la scurit des personnes, et ils laisseront au 2nd plan, les infractions dont on naperoit pas immdiatement le dommage. B.Limportance des circuits de drivation Beaucoup dinfractions du DPEco ne viennent pas la connaissance des tribunaux. Ex : 3les pratiques anticoncurrentielles : depuis lordonnance du 1er dcembre 1986, elles ne sont plus, en principe, des infractions pnales mais relvent du Conseil de la concurrence. 4Domaine de la fraude fiscale, le pouvoir est reconnu ladministration de slectionner les affaires qui auront une plainte. Lessentiel des fraudes fiscales est trait par ladministration qui ne dpose pas plainte, va transiger avec le contribuable. Ex : redressement. Donc le fair de ne pas dposer plainte fait que cette infraction est peu connue devant les tribunaux. C.La volont de dpnaliser le droit des affaires. Le 20 Fvrier 2008, il y a eu un rapport sur la dpnalisation du droit des affaires. Il y a une volont du gouvernement de donner suite ce rapport : 1Dpnalisation dune quarantaine de dlits considrs comme mineurs ou tombs en dsutude. 2Refonte des dlais de prescription au jour de la commission de linfraction + allongement du dlai (ex : ABS : 3 7 ans) 3Prconisation des actions collectives : introduire en droit franais les actions de groupe.

1re PARTIE : LE DROIT PENAL DE LA CONSOMMATIONLe droit pnal de la consommation est un droit rcent qui a connu son dveloppement depuis les annes 1970. Sa conscration a eu lieu en 1993 avec la cration du Code de la consommation (code droit constant). En ralit, la situation nest pas simple pour 2 raisons : 1Des dispositions pnales de droit communs peuvent sappliquer aux relations professionnels/consommateurs : escroquerie ou abus de confiance. Ce sont des infractions qui existent dans le CP depuis lorigine (1810). 2Certaines dispositions existent depuis une date ancienne : le dlit de tromperie date de la loi du 1er Aout 1905. Jusqu lintroduction du Code de la consommation, ce dlit tait poursuivi sur le fondement de cette loi, qui a t reprise par la loi du 3 Janvier 2008. La protection du droit de la consommation a t dabord assure par des dispositions pnales qui figuraient dans la loi de 1905. Aujourdhui, cest devant les juridictions civiles, mais lorigine, la conception avait t effectue sous un angle pnal. Mme si aujourdhui les infractions du code de la consommation ne reprsentent pas lessentiel de la protection du consommateur, elles sont toujours une importance certaine. I.La finalit de la protection pnale du consommateur Certaines de ses composantes tendent la protection dautres intrts. Par exemple, les dispositions attaches au droit pnal de la consommation visent assurer la protection des consommateurs et le principe de loyaut dans les relations avec les entreprises commerantes. Loi du 3 Janvier 2008 incrimine les pratiques commerciales dloyales : les pratiques commerciales trompeuses et les pratiques commerciales agressives. Globalement, le droit pnal de la consommation se rattache 2 grandes prrogatives accordes au consommateur : droit linformation (A) et droit la scurit (B). A.Le droit linformation Le droit linformation fait parti des droits reconnus aux consommateurs depuis une rsolution du 9 avril 1985 prise par lONU. Il il existe diverses dispositions du droit communautaire qui imposent aux Etats membres dassurer une protection effective du droit linformation du consommateur (constitue le droit positif). Dans le droit franais, la protection du droit linformation du consommateur a t assure dans un premier temps par la jurisprudence avec une obligation gnrale dinformation la charge des professionnels. A partir de cette jurisprudence et dun ensemble de dcisions illustrant cette obligation, il y a eu une conscration lgislative larticle L 111-1 du Code de la consommation qui sapplique ceux qui vendent des biens et ceux qui fournissent des prestations de service. Il existe des textes particuliers qui prvoient cette obligation dans des relations spcifiques et un certain nombre dinfractions pnales qui sanctionnent un manquement du professionnel son obligation dinformation. Cest galement un droit qui vise assurer la scurit du consommateur. B.Le droit la scurit du consommateur Lide de la protection du consommateur contre la diffusion de produits dangereux est lie au dveloppement de notre socit de consommation, mais galement lvolution des mentalits car les citoyens acceptent de moins en moins la fatalit comme explication de certains types daccidents et dommages. Le dveloppement de la socit de consommation cre galement des risques considrables. Dans le cadre de lUE, entre 25000 et 30000 personnes sont mortes du fait daccidents de produits dangereux. Cest un problme important et lide de la protection du consommateur lie sa scurit est apparue. Mais ce nest pas une scurit absolue qui peut tre mise en

place et le consommateur doit tout de mme faire preuve dun certain discernement. Enfin, il ne faut pas supprimer les risques de dveloppement et dinnovation : la scurit ne doit pas empcher la crativit et la mise sur le march de produits utiles dont on ne connait pas les effets. Position de la jurisprudence : linnovation doit trouver sa limite chaque fois que la sant des consommateurs est en danger. TPI, 30 Juin 1999 : les exigences lies la protection de la sant publique doivent se voir reconnaitre un caractre prpondrant par rapport aux exigences conomiques. Cette dcision illustre pour le mieux le principe de prcaution qui, dans le droit actuel, va permettre la prminence des intrts de scurit sur les intrts conomiques des oprateurs. Arrt CE, 24 Fvrier 1999 se rfre expressment au principe de prcaution pour valider un dcret destin protger la population contre la maladie dite de la vache folle. LArt L 231-1 du code de la consommation prvoit la scurit des consommateurs et mettant la charge des producteurs et distributeurs une obligation gnrale de scurit. II.Les particularits du droit pnal de la consommation Les principes fondamentaux sont bien videmment applicables. A.Les rgles pnales de fond Mme si, dans la pratique des juridictions, le droit pnal de la consommation occupe une petite place, cest un droit de la rigueur. 1.Les incriminations 1Il existe en droit pnal de la consommation de nombreuses contraventions. Les peines encourues ne sont que des peines damende. Mais ce sont des infractions punissables en absence de faute, peu importe la bonne foi de la part du contrevenant qui ne peut prouver quun cas de force majeur. (en ralit, il ne peut jamais le prouver) Ce nest pas parce que le montant nest pas lev que la sanction financire est lgre car il ny a pas application du principe de non cumul des peines. Il existe un cumul des sanctions en matire de contravention. Ex : si 10 000 consommateurs se plaignent dun dlit demploi de la langue franaise, le montant slvera 10 000 x 750 !! 2Le fait que certains dlits ne ncessitent pas la justification dun prjudice fait que lon incrimine le fait que le consommateur peut encourir un risque. Ex : publicit trompeuse, abus de confiance. Cest un signe de rigueur du droit pnal de la consommation. 3Pour les dlits du droit pnal de la consommation, un certain nombre dentre eux ne ncessitent pas dlment intentionnel, ex : publicit trompeuse. Ou encore, il existe des dlits qui, en principe, ncessitent la mauvaise foi de leur auteur, mais, on va considrer que limprudence ou la ngligence du professionnel suffit caractriser sa mauvaise foi. 2.La responsabilit pnale Particularit du droit pnal de la consommation : en principe, il concerne des professionnels. Difficult : le texte nouveau de la loi du 31 Janvier 2008 ne concerne que les professionnels. B.Les rgles de procdure 1.La prescription de laction publique En droit pnal de la consommation, la prescription de laction publique est de : 43 ans en matire de dlit 51 an en matire de contravention La particularit tient au point de dpart du dlai et, pour certaines infractions, le point de dpart est le jour o linfraction a pu tre constate. (et non le jour de la dcouverte de linfraction)

2.Possibilit de prendre des mesures conservatoires au cours de lenqute Lorsquune information judiciaire est mene par un juge dinstruction, il dispose de pouvoirs originaux pour le droit pnal de la consommation. Le code de la consommation donne au juge dinstruction la possibilit dordonner la suspension de la commercialisation dun produit en application des Art L 216-2 et L223-2 du code de la consommation. Il peut galement ordonner la cessation dune pratique commerciale trompeuse : Art L 121-3 de la loi du 31 Janvier 2008. 3.Laction civile Elle tend la rparation du dommage caus par linfraction. En droit commun, elle nest ouverte qu la personne qui est la victime directe de linfraction : Art 2 Code de la procdure pnale. Le droit pnal de la consommation applique la rgle de larticle 2 mais a largi le cercle de ceux qui peuvent agir en rparation : association de consommateurs, syndicat professionnels : Art L421-1 Code de la consommation. Intrts de ces actions : permettre ces groupements dagir chaque fois quune infraction porte atteinte aux intrts collectifs des consommateurs.

TITRE 1. LE DROIT PENAL DES PRATIQUES COMMERCIALES ET DE LA PUBLICITE.CHAPITRE 1. LES PRATIQUES COMMERCIALES DELOYALES Cest une nouveaut dans le droit franais introduite par la loi du 3 janvier 2008 pour le dveloppement de la concurrence au service des consommateurs. Avant cette loi, ce principe napparat que dans des dispositions particulires : textes de droit civil ou de droit pnal. Larticle 1116 du Code civil et larticle 1134 alina dernier du Code civil. Ces dispositions sanctionnaient un manquement au devoir de loyaut : larticle L. 212-1 du code de consommation sur les tromperies et les fraudes, larticle L. 121-1 du code de la consommation a incrimin la publicit trompeuse. Lensemble de ses dispositions particulires faisait rfrence des notions de loyaut. Il y a eu une rforme cause de la directive europenne du 11 mai 2005 qui devait tre transpose avant le 31 dcembre 2007 et dicter un principe gnral dinterdiction des pratiques commerciales dloyales. La loi du 3 janvier 2008 a eu pour objet de trop se poser en droit franais des dispositions du droit europen. La particularit de la loi de 2008 et quel est intervenu sur amendement parlementaire et sans expos des motifs du texte. Il introduit larticle L. 120-1 du code de la consommation qui pose le principe gnral dinterdiction des pratiques commerciales dloyales. La dloyaut sapprcie au regard de deux critres cumulatifs. Le premier critre est que le manquement est contraire aux exigences de la diligence professionnelle. La diligence professionnelle suppose que le commerant soit de bonne foi et quil ait comptence suffisante pour satisfaire les attentes du consommateur. Le second critre est quil faut que la pratique ait altr ou risqu daltrer substantiellement le comportement conomique du consommateur. Section 1. Dfinition. Il existe deux formes de pratiques commerciales dloyales interdites : les pratiques commerciales trompeuses et les pratiques commerciales agressives. I.Les caractristiques communes. A.Champ dapplication des infractions. Elles sappliquent aux relations entre les professionnels et les consommateurs. La notion de consommateurs et celle du droit europen : une personne physique qui nagit pas dans le cadre de son activit commerciale, industrielle, artisanale ou librale. Il existe une

double caractristique de cette dfinition. 3Elle exclut de cette notion des personnes morales. Or, en France, la Cour de Cassation a eu loccasion de juger que le droit franais peut tendre le champ dapplication de la loi, en transposant une directive des personnes morales : Civile 1re, 15 mars 2005. Il est donc possible que, dans le futur, le champ dapplication soit tendu aux personnes morales. Pour le dlit de publicit trompeuse, il nexiste plus. Il est absorb dans la pratique dloyale trompeuse. Avant cela, la Cour de Cassation avait annonc que le droit franais pouvait accorder une protection aux consommateurs plus larges que celles nonces par la directive. 4Le consommateur peut tre un professionnel, lorsquil est victime des pratiques commerciales dloyales qui intervient dans un secteur distinct de sa spcialit. B.Lincrimination des pratiques commerciales. Avant la loi du 3 janvier 2008, les faits incrimins taient mieux circonscrits : publicit trompeuse. Aujourdhui on incrimine les pratiques commerciales trompeuses. La directive de 2005 a dfini ce quon entendait par des pratiques commerciales : elle vise toute action, omission, conduite, dmarche aux communications commerciales y compris la publicit et le marketing de la part dun professionnel en relation directe et que la promotion, la vente ou la fourniture de produits aux consommateurs . Cette dfinition prsente plusieurs caractristiques : 5Actions ou omissions : on pourra sanctionner le manquement des professionnels son obligation dinformation du consommateur. 6Elle vise aussi bien les publicits commerciales de professionnels que les autres modes dintervention de professionnels auprs du consommateur. Ex : le dmarchage industriel pourra constituer une pratique commerciale dloyale. 7Les faits reprochs aux professionnels doivent tre accomplis par celui-ci pour assurer la promotion, lavande, la fourniture dun produit au consommateur. Le problme est quil ny a pas dvocation des prestations de services. 8Les faits incrimins peuvent tre commis loccasion dun contrat ou en dehors de toute relation contractuelle entre les parties. Cest une notion de pratiques commerciales trs gnrale. Le nouveau texte laisse subsister des incriminations cures peut tre intgr au nouveau dispositif malgr le caractre trs gnral. Par exemple, le dlit de tromperie subsiste. Cela pour problme ne serait-ce que parce que son champ dapplication risque diffrent de celui des pratiques commerciales dloyales : entre professionnels, professionnels et consommateurs, entre consommateurs. II.Les rgles propres chaque infraction A.Des pratiques commerciales trompeuses. Article L. 121-1 du code de la consommation, auparavant, incriminait la publicit trompeuse. Aujourdhui, il est absorb dans un dlit plus large de pratiques commerciales trompeuses. Cela pose entre une application de la loi dans le temps. Il y a deux formes de pratiques commerciales trompeuses : laction et lomission. 1.Les actions trompeuses. Larticle L. 121-1 1 du code de la consommation pose trois formes daction trompeuse incrimine. 1La pratique commerciale qui cre une confusion avec un autre bien ou service, une marque, un nom commercial ou un autre signe distinctif du concurrent. On rige en infraction des faits qui, auparavant, constituaient des fautes civiles de concurrence dloyale ou parasitaire. Cette incrimination vise galement des faits qui pleuvent, par ailleurs, constitue un dlit de contrefaon. Ex : confusion avec une marque. Le dlit de la contrefaon du code de la proprit

intellectuelle subsiste ce qui peut poser des problmes futurs. 2La pratique commerciale qui repose sur des allgations, indications ou prsentations fausses ou de nature induire en erreur. Elle correspond lancien dlit de publicit trompeuse avec un domaine dapplication plus large. Les faits ne sont punissables que si la tromperie ne porte que sur un lment numr par le texte. Si rien nest prvu et ce quil ny a pas de dlit ? Cela est thorique quun des lments numrs sont conus de faon suffisamment large. Ex : action trompeuse qui tend faire croire quune construction dimmeubles comportera une piscine ou un tennis. Si ce nest pas le cas essayait une action trompeuse. Ex : action trompeuse qui tend tromper le consommateur sur la composition dun produit. Ex : action trompeuse qui tend tromper le consommateur sur le prix rel dun bien ou dun service. Un seul lment constitue une nouveaut : dans la liste, il est indiqu que peut-tre incrimine laction trompeuse portant sur le traitement des rclamations et les droits des consommateurs. 3La pratique commerciale dont on constate que la personne, pour le compte de laquelle il est mis en uvre, nest pas clairement identifiable. Lide est que le consommateur doit savoir qui est le professionnel qui sadresse lui. Cela incrimine une mission trompeuse. 2.Les omissions trompeuses. Article L. 121-1 2 du code de la consommation : les omissions sont incrimines quand elles sont de nature induire en erreur le consommateur. Deux observations : 1)On incrimine dsormais pnalement des faits qui constituaient, pour lessentiel, des fautes civiles. Ex : manquements dans professionnels son obligation dinformation. 2)Une pratique commerciale peut tre incrimine ce titre si elle runit deux conditions cumulatives. 4Une omission fautive. Il existe deux formes de missions fautives incrimines : 1Lomission ou la dissimulation dinformation. 2Linformation fournie de faon inintelligible, ambigus ou contretemps . 5Lomission se rapporte une information substantielle. Cest--dire lorsquelle porte sur une circonstance, un fait, de nature dterminer le consentement du consommateur. Ex : omission qui concerne les caractristiques principales du bien ou du service, lidentit et adresse du professionnel, le prix des prestations et conditions de paiement. B.Pratiques commerciales agressives. Article L. 122-11 du code de la consommation. Cette expression nouvelle rappelle les dispositions du Code civil sur la violence et la contrainte, qui peuvent constituer un vision consentement au sens des articles 1111 et 1112 du Code civil. Lobjet est de lutter contre toute forme de contrainte dans les relations commerciales entre professionnels et consommateurs. Art L 122-11 Code de la consommation : Une pratique commerciale est agressive lorsque du fait de sollicitations rptes et insistantes ou de l'usage d'une contrainte physique ou morale : 1 Elle altre ou est de nature altrer de manire significative la libert de choix d'un consommateur ; 2 Elle vicie ou est de nature vicier le consentement d'un consommateur ; 3 Elle entrave l'exercice des droits contractuels d'un consommateur. 1Les conditions 6Une contrainte imputable professionnelle. Elle peut prendre deux formes :

1Des sollicitations rptes et insistantes. Objet : rprimer toute forme de harclement du professionnel envers le consommateur. 2Une contrainte physique ou morale. 7Laltration de la libert dapprciation du consommateur. Ex : selon la directive : donner limpression au consommateur qui ne pourra pas quitter les lieux, sans quun contrat ne soit conclu. Ex : effectuer des visites rptes au domicile des consommateurs en ignorant les demandes de quitter les lieux . Ex : le harclement tlphonique du consommateur Ex : sabstenir systmatiquement de rpondre aux crits et appelle un consommateur qui manifeste lintention dexercer ses droits Section 2. La rpression. I.La rpression des infractions. A.Les pratiques commerciales trompeuses. Pour les peines, il faut se rfrer au dlit de tromperie de larticle L. 213-1 : emprisonnement de deux ans maximum et/ou une amende de 37 500 . Lamende peut tre porte 50 % des dpenses de publicit ou de la pratique constituant le dlit. Ex : une campagne publicitaire qui a cot 100 000 , lamende peut aller jusqu 50 000 . En cas de condamnation, le tribunal ordonne la publication du jugement et peut ordonner la publication dannonces rectificatives. (Article L. 121-4 du code de la consommation). Cest le mcanisme qui tait mis en uvre en cas de publicit trompeuse. Il sagit dune sanction complmentaire obligatoire pour la publication du jugement. B.Les pratiques commerciales agressives. Article L. 122-12 du code de la consommation dispose : Le fait de mettre en uvre une pratique commerciale agressive est puni d'un emprisonnement de deux ans au plus et d'une amende de 150 000 euros au plus. Une interdiction dexercer une activit commerciale peut tre prononce contre toute personne physique coupable du dlit. Cest une peine complmentaire facultative qui peut tre prononce pour une dure maximum de cinq ans. II.Les rgles de poursuite. A.Les personnes responsables. Ce sont des professionnels. Il peut sagir de personnes physiques qui encourent alors un emprisonnement et une interdiction dexercer lactivit professionnelle. Quid des personnes morales ? Rponse affirmative pour les pratiques commerciales agressives quun article L. 122-14 du code de la consommation le dit expressment et prcise que les peines applicables sont celles de larticle 131-39 du code pnal. Quid des pratiques commerciales trompeuses ? Aucun texte ne prvoit la responsabilit de la personne morale. Depuis la loi du 9 mars de Mickey, il y a un principe gnral de responsabilit pnale des personnes morales. Il nest donc pas ncessaire quun texte prvoit expressment et on peut leur appliquer les pratiques commerciales trompeuses. B.Les modalits procdurales diverses. 1.Pour les pratiques commerciales trompeuses. Les textes prvoient que la cessation de la pratique commerciale trompeuse peut tre ordonne par larticle L. 121-3 du code de la consommation. Ce texte prcise que cette cessation peut intervenir deux niveaux : 8Par le juge dinstruction, sil est saisi dune information judiciaire pour cette infraction. La mesure cesse de produire effet en cas de non-lieu ou de relaxe. 9La cessation de la pratique commerciale trompeuse peut tre ordonne par le tribunal. Elle apparat alors comme une peine complmentaire facultative.

2.Pour les pratiques commerciales agressives. Article L. 122-15 du code de la consommation dispose : Lorsqu'une pratique commerciale agressive aboutit la conclusion d'un contrat, celui-ci est nul et de nul effet.. Cest en quelque sorte la sanction dun vice du consentement. Le texte ne dtermine pas clairement le rgime juridique de cette nullit : nullit relative ou absolue ? seul le consommateur peut sen prvaloir ou le juge pour nous prononcer sur la demande du consommateur ? La nullit est en cours de plein droit ou doit-elle tre prononc par le juge, et, dans ce cas, cest le juge pnal qui la prononce ou en jugement civil ? On ne sait pas. C.Laction civile. Laction en rparation du dommage caus par infraction aboutit gnralement lallocation de dommages-intrts. En principe, selon larticle deux du code de procdure pnale, laction civile est ouverte toute personne qui a subi personnellement un prjudice directement caus par infraction. Ici, le consommateur est celui qui subit laction directe, donc tout consommateur peut exercer laction civile. Il nest pas oblig davoir effectivement subi de prjudice. Tout consommateur potentiel peut exercer laction civile. Il y a une possibilit dexercer laction civile par dautres catgories de victimes que le consommateur. Les principales catgories de personnes pouvant agir : les associations de consommateurs qui, ds lors quelles sont agres, peuvent agir comme partie civile pour les faits qui portent atteinte aux intrts collectifs quelles dfendent et que latteinte en question est directe ou indirecte aux intrts collectifs des consommateurs. De mme, il est probable quelles soient ouvertes aux concurrents des auteurs des pratiques commerciales dloyales les syndicats professionnels sont admis agir chaque fois quil sera port atteinte aux intrts collectifs quils dfendent. CHAPITRE 2. LES PUBLICITES REGLEMENTEES. Elles sont nombreuses et prvues par des textes divers. Ces infractions peuvent se rattacher des ides : lide de protection de linformation du consommateur et lide de protection de la loyaut des informations. Section 1 : La protection de linformation du consommateur I.Les infractions prvues dans le Code de commerce : Art L441-2 Elle vise les produits de premire ncessit et concerne un public mritant une protection particulire. Ces dlits sont exclusivement punissables dune amende de 15 000 . A.Les publicits portant sur des produits alimentaires prissables. Larticle L. 441-2 alina 1 du code de commerce dispose : Toute publicit l'gard du consommateur, diffuse sur tout support ou visible de l'extrieur du lieu de vente, mentionnant une rduction de prix ou un prix promotionnel sur les produits alimentaires prissables doit prciser la nature et l'origine du ou des produits offerts et la priode pendant laquelle est maintenue l'offre propose par l'annonceur Ils portent sur les produits alimentaires prissables uniquement et toute forme de publicit est incrimine : radio, affichage et support visible du lieu de vente. B.Les publicits concernant les fruits et lgumes. Toute publicit portant sur la vente de fruits ou lgumes frais et subordonner lexistence dun accord professionnel quitterait tre conclu dans les conditions prvues par larticle L. 632-1 du code rural et doit prciser la priode o une telle annonce est possible et ses modalits. II.Les infractions prvues par le code de la consommation. Il existe des condamnations contraventionnelles pour les infractions des professionnels leurs obligations dinformation.

Ex : A chaque fois quune rglementation dtermine des mentions apportes sur les emballages des produits. Cest gnralement une amende de 750 par infraction, mais les peines se cumulent. Par exemple, si 10 000 produits ne contiennent pas des mentions obligatoires, condamnations de 10 000 x 750 Certaines infractions concernent des publicits doprations commerciales rglementes. Il sagit dune infraction dlictuelle prvue par larticle L. 121-15 du code de la consommation. Lamende est de 37 500 maximum en principe, mais le texte prcise quon peut porter le montant maximum de lamende 50 % des dpenses consacres la publicit illgale. Le tribunal peut galement ordonner la cessation de la publicit illicite. 10Les ventes en solde ou sur liquidation. Elles ne peuvent avoir lieu que sur autorisation administrative pralable. Linfraction prvue nest pas de procder la vente sans lautorisation du code de commerce mais le fait de faire les publicits sur lopration ralise illgalement. 11Les ventes ralises par des magasins le dimanche. On ne peut employer des salaris le dimanche que sur autorisation administrative pralable. Sil ny a pas dautorisation, cela relve du code du travail, mais le fait de raliser une publicit pour une opration commerciale effectue de manire irrgulire est incrimin par le code de la consommation. 12Les salons professionnels. Ils ne peuvent avoir lieu que sur dclaration de larticle L. 740-2 du code de commerce. Ce quun criminel article L. 121-5 du code de la consommation et le fait de faire de la publicit sur le salon professionnel qui ne se tient pas rgulirement. Section 2. La protection de la loyaut des informations La publicit comparative. Lobjet est de promouvoir les mrites dun produit ou dun service. La particularit est quelle sattache seulement aux produits ou de services, en situant ses mrites par rapport ceux des concurrents. Avant 1992, la publicit comparative tait frquemment sanctionne par les tribunaux, sur le fondement de la concurrence dloyale de larticle 1382 du Code civil. Dans dautres pays, la publicit comparative tait rpandue, celle-ci pouvait tre utile pour le dveloppement de la concurrence entre les entreprises. Elle a t lgalise sous les conditions de la loi du 18 janvier 1992 et des textes L. 121-8 L. 121-14 du code de la consommation. I.Les conditions de la licit de la publicit comparative. La rglementation ne sapplique pas aux essais comparatifs raliss par des tiers indpendants (association de consommateurs). Des essais comparatifs peuvent tre raliss par des annonceurs. La licit nest pas en principe mais est rgi par larticle L. 121-8 du code de la consommation, qui pose des conditions cumulatives. A.La publicit ne doit pas tre trompeuse. Toute publicit qui serait de nature induire en erreur le consommateur ne peut servir de base une publicit comparative licite. Crim., 4 mai 1984 : concerne une publicit sur les prix de diffrents produits qui indiquaient faussement quils avaient t contrls par huissier. Ce nest pas une publicit licite car elle est trompeuse et relve de larticle L. 121-8 du code de la consommation. B.La comparaison doit tre porte sur des biens ou services rpondant aux mmes besoins ou ayant les mmes objectifs. Il nest pas ncessaire que les biens ou services compars soient strictement identiques. Ils peuvent tre diffrents mais ils doivent rpondre aux mmes besoins ou avoir les mmes objectifs. Ex :nb comparaison de vins : est licite une comparaison de vins qui relvent de la mme

appellation dorigine contrle. Article L. 121-10 du code de la consommation. C.La comparaison doit porter sur des caractristiques essentielles des biens ou services. La comparaison, pour tre licite, ne peut pas porter sur des dtails du bien ou du service mais seulement sur les caractristiques essentielles. Ex : la publicit comparative peut porter sur le prix, le confort, llment de scurit des vhicules automobiles mais pas sur le volume du cendrier. Pour le mode de conditionnement dans produits, cest un lment de comparaison licite si cest important pour la conservation. Crim., 2 octobre 1996 : le parfum dun produit nettoyant est une caractristique pouvant faire licitement lobjet dune comparaison. Les caractristiques cites doivent tre vrifiables. Crim., 9 mai 2007 : une publicit propose par un centre Leclerc qui avait dispos lentre du magasin de chariots de marchandises dont lun tait compos de marchandises de Leclerc et lautre de produits leader price, avec pour publicit STOP inutile de chercher des prix plus bas, valeur de caddie leader price : 68, valeur de caddie Leclerc : 52 . la Cour de Cassation a considr que la publicit ntait pas licite car on ne pouvait pas vrifier que les produits en cause prsentaient les mmes caractristiques essentielles. Cest lannonceur dapporter la preuve est souvent elle ne le peut pas. Crim., 18 dcembre 2007 : action civile engage par une radio contre une autre qui avait diffus une publicit qui prtendait tre la premire radio dans deux tranches dge. La Cour de Cassation a considr que la publicit comparative ntait pas licite car on ne pouvait pas vrifier les caractristiques qui faisaient le jeu de la publicit comparative. Le problme est que cela nest pratiquement jamais possible de vrifier. D.La comparaison doit tre objective. 1.Sur la forme Comme la comparaison doit tre objective, cette exigence tend rduire la libert de lannonceur quant la forme de son message publicitaire. Il est vrai que la publicit comparative saccommode mal avec loutrance ou lexagration dans le contenu du message. 2.Sur le fond Cette condition dobjectivit impose des contraintes sur le fond du message publicitaire. Il faut que les donnes compares soient exactes. Ce qui limite la possibilit dexpression des publicitaires en sabstenant de toute forme dexagration ; ils doivent sassurer de lexactitude des mentions du message publicitaire. II.Les sanctions de la publicit comparative illicite. 13Une action civile peut tre envisage : En paiement de dommages-intrts et en cessation de la diffusion de la publicit en cause. 14La publicit comparative illicite constitue une infraction pnale prvue par larticle L 121-14 du Code de la consommation. Cet article renvoie aux articles L. 121-1 . L. 121-7 qui se rfrent larticle L. 133-1 du code de la consommation. Ainsi, le texte renvoie soit aux peines du dlit de tromperie : 2 ans et 37500 damende, soit aux peines prvues par la contrefaon de marque (article L 716-9 L 716-12 du Code de la proprit intellectuelle). La responsabilit de linfraction est celle de lannonceur pour le compte duquel infraction est prononce. Il y a des cas dans lesquels la publicit visera au-del des produits compars : les entreprises qui distribuent ou fabriquent ces produits. On peut aussi faire application des peines de la diffamation (articles 29 et 32 de la loi du 29 juillet 1881). Il faut, pour appliquer ce texte,

quau-del du produit concurrent soit vis le concurrent lui-mme.

TITRE 2. LE DROIT PENAL DES CONTRATSCHAPITRE 1. LES OPERATIONS DE CREDIT. Pourtant ncessaire, les oprations de crdit peuvent tre dangereuses pour le consommateur car, si elles ne sont pas ralises de manire loyale, elles peuvent donner lillusion dune possibilit dachat ou de financement, ou dune acquisition. Section 1. Lusure Lusure est un dlit ancien. Elle existait dj au Moyen ge et tait lillustration du diable. Cette profession, tait interdite aux gens de tradition catholique. A lpoque ctait une profession pour les gens en marge de la socit avec un relent de racisme. Cest une incrimination ancienne qui a t remanie par lordonnance du 23 mars 2006 et qui est nonc larticle L. 313-3 du code de la consommation. I.Conditions de linfraction. A.Le prt. Il vise incriminer toutes oprations de prt consenti par un prteur un taux excessif. Il importe peu de la qualification donne par le prteur la convention quil propose. Le but nest pas de le prsenter comme un prt. Le juge a le pouvoir et le devoir de rechercher la vritable qualification de la convention en cause. Linfraction est applicable aux prts conventionnels et aux ventes temprament. Daprs la jurisprudence, cela couvre galement les oprations de dcouvert bancaire : chambre commerciale, 12 avril 1988. Ce dlit sapplique galement lescompte pratique par des professionnels : chambre commerciale, 6 mai 1964. Il est admis que le dlit dusure ne concerne pas certaines oprations particulires telles que le crdit-bail est, depuis 2003, les prts accords une personne morale qui se livrait une activit professionnelle. Lide est de faciliter laccs au crdit des entreprises dont lactivit prsente un risque pour le prteur et pour compenser le risque par des taux dintrt levs. B.Le taux dintrt excessif. Larticle L 313-3 du Code de la consommation nonce que constitue un prt usuraire (3) tout prt conventionnel consenti un taux effectif global (1) qui excde, au moment o il est consenti, de plus du tiers, le taux effectif moyen (2) pratiqu au cours du trimestre prcdent par les tablissements de crdit pour des oprations de mme nature comportant des risques analogues 1.Le taux effectif global. Le TEG doit comprendre le taux dintrt du prt et les frais ncessaires lobtention du crdit. Ex : les frais de dossier, la commission due aux prteurs sou un intermdiaire qui a facilit la ralisation des oprations. 2.Le taux effectif moyen. 1le calcul du TEM est fix priodiquement par la Banque de France et sa publicit est assure par la publication dun dcret au Journal officiel. 2le TEM diffre selon la catgorie de prts qui sont rpartis en 3 catgories : les prts immobiliers, les prts personnels au particulier, les prts aux entreprises. 3.Lapprciation du caractre usuraire du prt. Le problme est que le prteur emploi des stratagmes pour dissimuler le taux rel des prts. Cependant, il doit mentionner dans le contrat le taux effectif global, en vertu de larticle L. 313-2 du code de la consommation. Lemprunteur peut donc connatre le taux. Dans le cas o

il ny aurait pas de mention, le prteur sexposait une contravention. Toujours pour assurer linformation, les prteurs doivent porter la connaissance des emprunteurs les seuils de lusure correspondant au prt propos. Mais, les taux diffrent. Ex : au 1 juillet 2005, les seuils de lusure taient de 6, 03 % pour les prts immobiliers taux fixe ; pour les dcouverts bancaires, les seuils taient de 16, 77 % ; pour les prts la consommation infrieure ou gale 1524 , les seuils taient de 19, 87 %. C.Lintention coupable. En vertu de larticle L 313-5 du Code de la consommation, le dlit dusure est une infraction intentionnelle. ( sciemment) Ainsi, une personne qui participerait de bonne foi llaboration dune convention usuraire chapperait la rpression. La mauvaise foi sera plus facilement retenue pour un prteur professionnel, dautant que les taux de rfrence sont rgulirement publis au J.O. II.Rpression de linfraction. A.Les personnes responsables : Article L 313-5 Code de la Consommation. Ne le code de la consommation incrimine auteur du prt usuraire. Lauteur de linfraction nest pas ncessairement professionnel car le champ dapplication est potentiellement large. Et considr galement comme auteur de linfraction de celui qui apporte son concours lobtention dun prt usuraire : formule large qui englobe les intermdiaires. Elle pouvait tre retenue contre lemprunteur lui-mme la lecture de larticle. La lgislation a volu et le but est de protger lemprunteur. B.Les rgles de poursuites. Cette infraction peut tre dfre la juridiction spcialise en matire conomique et financire. Article L 313-5 du code de la consommation : la prescription de laction publique est de 3 ans ds la consommation de linfraction. Le point de dpart nest pas le jour de la conclusion du contrat, mais court compter du jour de la dernire perception dintrt ou de capital. Cela allonge considrablement le dlai de prescription. C.Les sanctions pnales. Emprisonnement de 2 ans maximum et une amende de 45 000. 2 peines complmentaires : 1la publication et laffichage de la dcision de la condamnation ; 2la fermeture provisoire ou dfinitive de lentreprise. 1 peine accessoire automatique : Lorsque la peine principale prononce par le tribunal est au minimum 3 mois de prison sans sursis, alors la condamnation entrane automatiquement une interdiction dexercer une activit commerciale : sanction prvue larticle L 128-1 du Code de commerce. Section 2. Les infractions concernant le crdit la consommation. Pour protger le consommateur, le lgislateur est intervenu par la loi du 10 janvier 1978 prvoyant une meilleure information et une meilleure protection du consommateur. I.Champ dapplication des infractions. La loi du 10 janvier 1978, (articles L311-1 et suivant) na pas vocation rgir toutes les oprations de crdit. Elle sapplique aux oprations de crdit consenties titre habituel des personnes physiques ou morales que ce soit titre onreux ou titre gratuit. La condition d habitude est trs importante, le texte ne sapplique pas aux oprations de prt ponctuels. La loi sapplique, en principe, toutes les oprations de crdit consentis par des professionnels : les tablissements de crdit. Mais le texte nouveau au dollar car il vise des

crdits consentis titre onreux est gratuit. Ainsi, la loi sapplique toute personne ds lors quelle consent habituellement des crdits. En principe, la loi sapplique toutes les formes dopration de crdit : prt dargent, vente avec paiement chelonn du prix, location-vente. Certaines oprations de crdit en sont exclues : 1Prts consentis en la forme authentique (cest--dire par notaire). 2Prts consentis pour le financement dactivits professionnelles. II.Les infractions. Larticle L 311-34 du Code de la consommation prvoit de nombreuses infractions contraventionnelles. Larticle L 311-35 du Code de la consommation, quant lui, prvoit des infractions de nature dlictuelle. 1Article L 311-35, 1 : incrimine le prteur (ou vendeur) qui rclame ou reoit de lemprunteur (ou lacheteur) un paiement avant la conclusion du contrat, puisquon est ici dans la phase des ngociations. Cette infraction punit dune amende de 30 000 . Crim., 12 dcembre 1991 : constitue le paiement interdit, la remise dun chque notamment titre de caution. Normalement cest interdit mme si cest une pratique courante des affaires. 2Article L 311-35, 2 Incrimine le fait de faire signer aux consommateurs des formules de prlvement sur le compte bancaire qui autorise le prlvement immdiat, avant signature du contrat. 3Le fait de faire signer des lettres de change des billets ordre. 4Plus grave est le fait de ne pas restituer lemprunteur les fonds quil a verss lorsque, finalement, son prt ne lui est pas accord. Ou encore le fait de ne pas restituer lacqureur les fonds, lorsquil a exerc sa facult de rtractation. 5Le fait denregistrer sur un fichier le nom des personnes qui usent de leur facult de rtractation. III.La rpression. Il sagit dun dlit et lamende est donc de 30 000 . Laction civile peut tre exerce par le consommateur ls et/ou par une association de consommateurs. Section 3. Les infractions concernant le crdit immobilier. La loi du 13 juillet 1979 prvoit linformation et la protection du consommateur dans le domaine du prt, du crdit immobilier. Cette loi est insre aux articles L 312-1 et suivants du Code de la consommation. I.Champ dapplication des infractions. La loi de 1979 est applicable aux prts consentis de manire habituelle par toute personne physique ou moral en vue dune acquisition immobilire. 2 exclusions du champ dapplication de la loi : 1les prts consentis aux personnes morales de droit public ; 2les prts consentis des professionnels pour les besoins de leurs acticits. II.Les infractions. Article L 312-32 et suivants du code de la consommation : dlits passibles de 30 000 : 1Le fait de raliser une publicit irrgulire concernant un prt immobilier : ne pas mentionner le dlai de rflexion laisse lemprunteur, ni la dure et le cot du prt, ou nindique pas lidentit relle du prteur. 2Infraction qui punit le prteur qui fait souscrire un prt sans respecter le dlai de rtractation laisse par la loi lemprunteur de 10 jours : article L. 312-33 du code de la consommation. 3Infraction qui consiste pour le prteur de demander ou dobtenir un paiement avant

lacceptation de loffre. 4Lorsque le prt nest pas obtenu par lemprunteur, la non restitution des fonds verss est une infraction vise par larticle L. 312-35 du code de la consommation. CHAPITRE 2. LES CONTRATS DE VENTE. Section 1. Le refus de vente Le refus de vente existait dans la lgislation de 1945 et, jusquen 1986, le refus de vente en produits ou de la fourniture dun service tait punissable, quil soit commis lgard de consommateurs ou de professionnels. Lordonnance du 1er dcembre 1986, sur la libert de la concurrence, a dpnalis le refus de vente entre professionnels. Le refus de vente entre professionnels peut constituer une faute relevant de larticle 1382 du Code civil. Il constitue une infraction pnale dans les rapports entre professionnels et consommateurs, infraction qui relve de larticle L. 122-1 du code de la consommation. I.Les conditions de linfraction. A.Les personnes en cause. Lauteur est ncessairement un professionnel. Un simple particulier ne peut pas tre poursuivi pour refus de vente. La victime ne peut plus tre un professionnel pour les besoins de son activit mais est ncessairement un consommateur. Ce peut tre un professionnel dans sa vie de tous les jours sil ny a pas de rapport avec son activit professionnelle. B.La pratique incrimine. Le fait incrimin est le refus de vendre des produits ou des prestations de service. Le refus peut tre exprs ou implicite (pour une demande sans rponse). Cest la victime dapporter la preuve de la ralit du refus. Il y a des cas o le refus peut tre considr comme lgitime : larticle L 122-1 du code de la consommation (auf motif lgitime). 1hypothse de lindisponibilit du produit ou de limpossibilit dexcuter le service ; 2le caractre anormal de la demande ; 3la mauvaise foi de lacheteur : son insolvabilit manifeste par exemple. Certains motifs de refus ne sont pas lgitimes. Crim., 21 octobre 1998 : ne constitue pas un motif ou refus lgitime les convictions personnelles dun pharmacien refusant de vendre des produits contraceptifs un consommateur. De mme, un refus de vente dun article expos en vitrine au motif de la dsorganisation de ltalage. II.La rpression. En principe, le refus de vente dans la lgislation actuelle, constitue une simple contravention dont la sanction est prvue larticle R 121-3 du Code de la consommation et la peine damende encourue est de 1 500 . Il nest pas ncessaire de constater la mauvaise foi de lauteur : le fait matriel suffit caractriser linfraction. Cest lauteur de linfraction de tenter de sexonrer par des circonstances de forces majeures. Le principe de non-cumul des peines ne sapplique pas : il y aura autant de peines que de consommateurs viss par un refus illgitime. Dans certains cas, le refus de vente va se fonder sur lun des motifs de discrimination (article 225-1 du Code pnal). Linfraction est alors punissable par le Code pnal larticle 2252. Ces peines sont un emprisonnement de 3 ans et/ou une amende de 45 000 . Section 2. Les ventes interdites ou rglementes. I. Les ventes interdites.

Le code de la consommation interdit un certain nombre de ventes. A.La vente la boule de neige : article L. 122-6 du code de la consommation. Elle consiste offrir une marchandise au public en lui faisant esprer soit lobtention de ces marchandises titre gratuit soit une rduction du prix mais en subordonnant loctroi de lavantage la collecte dadhsions ou dinscription dautres personnes. Chaque souscripteur doit recruter de nouveaux adhrents et ainsi de suite. Cette pratique est interdite car au bout dun certain temps, le recrutement de nouveaux adhrents devient impossible et lavantage promis devient illusoire. Auparavant, elle tait souvent poursuivie au titre de lescroquerie. Lauteur de linfraction encourt un emprisonnement d1 an et/ou une amende de 4 500 (domaine des dlits). B.La vente subordonne : article L. 122-1 du code de la consommation. Ce texte prvoit galement le refus de vente au consommateur. Cest un procd qui consiste subordonner la vente dun produit lachat dune quantit impose, ou lachat concomitant dun autre produit ou service. Ce texte est donc galement applicable aux prestations de services. Ex : le fait pour une compagnie dassurances de subordonner loctroi de la garantie responsabilit civile la souscription de garanties de protection juridique. Ex : le fait de subordonner lachat d1 m de tissu au monde entier. Il y des attnuations cette interdiction de vente subordonne lorsquon peut se prvaloir de pratiques commerciales constantes : Crim. 29 octobre 1984 : constitue un seul produit, plusieurs units de la mme marchandise runies dans un conditionnement unique, conformment aux pratiques commerciales instaures dans lintrt des consommateurs. Lamende est de 1 500 , cest donc une contravention de 5me classe. C.La vente avec prime : article L. 121-35 du code de la consommation. Le principe de linterdiction concerne les ventes ou les offres de prestation de services avec prime, peu importe que la prime offerte soit remise immdiatement ou de manire diffre. La prime peut consister en un produit ou un en service. Le procd de la vente avec prime est illicite que sil est commis par un professionnel lgard dun consommateur. La prime est illicite que si elle est lie une vente ou une offre de prestations de services. En revanche, les primes sans obligation dachat sont licites. Ex : le transport gratuit de la clientle vers le magasin, sil ny a pas dobligation dachat dans ce magasin est une prime licite : Crim. 14 mars 1979. La prime nest illicite que si elle est de nature diffrente du produit ou de la prestation vendue. Ex : le 13 la douzaine est permis, ainsi que 2 produits pour le prix dun. Ex : Crim., 16 mai 1973 : le fait de proposer un cyclomoteur pour lachat dune voiture est une prime illicite. Ex : Crim., 5 avril 1995 : la Cour de cassation a considr que le fait doffrir une montre pour lachat dune batterie de cuisine est illicite, car la prime est de nature diffrente du produit dachat. Il y a des cas dans lesquels, mme si la prime est dune nature diffrente de celle de lobjet principal, il ny a pas infraction car on exclut de la prohibition et les menus objets, les services de faible valeur et les chantillons noncs larticle L. 121-35 du code de la consommation. En revanche, ne sont pas considrs comme prime : 1le conditionnement habituel du produit ; 2les biens ou services indispensables lutilisation du bien ou du service vendu ; 3les prestations de service aprs vente, les facilits de stationnement offertes par le commerant ses clients. Cest une contravention punissable dune amende de 1 500 .

D.La vente sans commande pralable : article L122-3 du code de la consommation. Cest le fait dadresser une personne, sans demande de celle-ci, un objet quelconque et dont lenvoi est accompagn dune correspondance qui indique que lobjet est soit accept contre paiement du prix soit renvoy. Larticle prohibe les envois forcs. Ce texte est galement applicable aux offres dabonnement certaines revues. Peu importe que lon puisse renvoyer lobjet sans frais. Il sagit dune contravention de 1500 damende. II.Les ventes rglementes. A.Le dmarchage domicile : article L. 121-21 et suivants du code de la consommation. Procd de vente qui a fait lobjet de lintention du lgislateur car le consommateur est sollicit son propre domicile. Cest un type de vente qui peut se rvler agressif. 1.Le champ dapplication de la rglementation. La rglementation sapplique au dmarchage domicile des personnes physiques. Le dmarchage peut tre ralis leur domicile ou sur leur lieu de travail. Peu importe que le dmarcheur se prsente doffice ou sur demande pralable de lacheteur. La rglementation sapplique lorsque lobjet du dmarchage est de proposer une montre un contrat assimil et lorsque le dmarcheur cherche acheter. Le dmarchage peut porter sur les biens mobiliers ou immobiliers ainsi que sur des prestations de services. Ex : Crim., 2 octobre 2007 : la souscription de contrats dassurance est en principe soumise cette lgislation de dmarchage domicile. Crim. 26 septembre 2006 : la question tait de savoir si la lgislation sur le dmarchage pouvait sappliquer aux initiatives prises par une association. Il sagissait dune association qui proposait lassistance et la dfense des accidents de la circulation. Elle propose des contrats dassistance qui affichait un but non lucratif mais, il y avait dans le contrat propos, une clause dhonoraires de rsultats. La Cour de Cassation a considr quil fallait appliquer la lgislation sur le dmarchage ce procd, car lassociation proposait des prestations de services. Il existe des oprations exclues du champ dapplication de la rglementation de prendre le dmarchage soumis des dispositions spcifiques. Ex : de dmarchage en matire bancaire, la prospection commerciale par Internet. Il existe des dmarchages licites en vertu dusage constant : dtourner pour la vente de denres ou produits frais par un professionnel, dans lagglomration o il est tablit ou proximit : article L. 121-22 du code de la consommation. 2.Les formalits accomplir : article L. 121-23 L. 121-26 du code de la consommation. Le dmarcheur doit remettre aux clients un crit qui comporte certaines mentions obligatoires prvues par ces textes. Cet crit doit comporter une facult de rtractation de sept jours et un formulaire dtachable renvoy par le client. Il est interdit de recevoir le moindre paiement, raconte, ou engagement, durant ce dlai de sept jours. Peu importe que ce soit le client qui veuille payer tout de suite. Tentative de dtournement : Civile 1re, 17 janvier 2008 : le professionnel est un prestataire de services quils proposent aux clients de diffuser leurs annonces de vente sur diffrents supports. Le cot de la prestation tait important car le prestataire offrait galement un crdit au client pour le prix de la prestation (sans doute une vente immobilire). Au jour o le dmarcheur se prsentait, il faisait signer au client un document autorisant le prestataire se faire payer, lors de la vente ralise, directement par le notaire. Il ne reoit aucun paiement mais a obtenu un engagement ds la signature du contrat en ce qui est illicite. 3.La rpression pnale. Infraction prvue par larticle L 121-28 du Code de la consommation et elle est constitue par

toute violation des dispositions prises pour assurer la protection du consommateur. Cest un dlit passible dune peine principale d1 an de prison et/ou 3 750 damende. Il existe des sanctions aggraves prvues par larticle L 122-8 du Code de la consommation : 5 ans de prison et / ou de 9 000 lorsque le dmarchage saccompagne de labus de faiblesse ou de lignorance de la personne visite. La faiblesse ou lignorance peut rsulter de lge, de ltat de sant ou de la mconnaissance de la langue franaise. Ex : Crim., 26 octobre 1999 : des dmarcheurs ont fait souscrire un contrat dassurance une personne ge, en recevant immdiatement des fonds et sans dlivrer de reus pour les fonds verss. Crim., 1 fvrier 2000 : une dmonstratrice de produit vend une personne ge pour 8 000 frs de produits pour soulager des rhumatismes. Crim., 19 avril 2005 : le dmarchage en exploitant le sentiment de protection et dinscurit : le fait de faire souscrire des engagements de crdit pour un systme de scurit dun cot exorbitant et dune utilit douteuse envers une personne ge son domicile. 4.Les rparations civiles. La victime directe de linfraction et le consommateur sollicit par le professionnel dmarcheur. Ainsi laction civile peut tre exerce par la victime ou par une association de consommateurs. La victime peut demander le remboursement des sommes verses et des dommages-intrts : Crim. 4 avril 2006. La victime galement le droit de demander devant une juridiction civile lannulation dun contrat conclu avec un dmarcheur. B.Les ventes distance. Fut un phnomne qui sest considrablement dvelopp : la vente par correspondance, tlphone, Internet, la tlvision (tlachat). Il a fallu transposer en droit franais une directive du 20 mai 1997. La rglementation actuelle se situe principalement aux articles L. 121-16 et suivants du code de la consommation. 1. Le champ dapplication de la rglementation. Il sagit de relations professionnelles de consommateurs, pour les contrats de vente portant sur des biens et des services, sans la prsence physique simultane des parties quutilisent les techniques de communication distance. 2.La prescription de la loi. Le professionnel doit prsenter aux consommateurs une offre de contrat qui doit comporter un certain nombre dindications : 1Lidentit du vendeur, 2Le prix, 3le produits ou les services, 4La dure de loffre, 5Le droit de rtractation du consommateur. Le consommateur de recevoir une confirmation crite de cette offre. Le consommateur dispose dun dlai de rtractation de sjour qui na pas besoin dtre motiv et qui ne peut donner lieu lapplication de pnalit. Si le professionnel a reu des fonds, il doit les restituer. La commande doit tre excute dans les 30 jours de la rception de la commande par le professionnel. 3.La rpression pnale. Toute violation dune des prescriptions constitue une contravention de 1500 damende : article R. 121-1 du code de la consommation. CHAPITRE 3. LA TROMPERIE La tromperie et parent avec le del civile. Elle est dfinie comme toute action de mauvaise foi accomplie envers une partie un contrat, qui on communique des informations de nature

induire en erreur, sur ce que le contractant peut attendre du contrat. Le vice permet dobtenir lannulation du contrat et le paiement de dommages intrts par une incrimination civile. Mais le lgislateur a pens que certaines tromperies revtaient un caractre tel quelles justifiaient une condamnation pnale. Auparavant il sagissait dune incrimination de droit commun descroquerie. Le problme est que cela suppose de manuvres frauduleuses. Mais, souvent, la tromperie commise par un simple mensonge ne permet pas dtre qualifie descroquerie. La loi du 1er aot 1905 rprimer. La premire fois le dlit de tromperie. Elle concernait les tromperies portant sur des biens de nature mobilire. La loi du 10 janvier 1978 a tendu le dlit de tromperie aux prestations de services. En 1993, elle est codifie larticle L. 213-1 du code de la consommation. Section 1. Les lments constitutifs. I.Le contrat. A.La ncessit dun contrat. Le fait de tromper un consommateur en dehors de lhypothse de la conclusion ou de lexcution dun contrat ne peut pas constituer le dlit de tromperie. Ex : la publicit trompeuse est un dlit de pratiques commerciales trompeuses mais qui ne sexerce pas dans le cas dun contrat il ny a donc pas de dlit de tromperie. Ne la victime de linfraction doit tre contractant, mais il nest pas ncessaire que lauteur soit parti ce contrat. Loriginalit de linfraction et que le texte nimpose pas la condition dun contrat professionnel consommateur. Il peut sagir de contrats entre professionnels ou entre particuliers. Il sagit dune autonomie par rapport la loi du 3 janvier 2008 qui prvoit uniquement le cas dun contrat conclu entre professionnel et un consommateur. B.Les types de contrats en cause. Le domaine dapplication est doublement limit par le naturel objet du contrat. 1.La nature du contrat. Le dlit de tromperie est caractris lorsquil est commis loccasion de la formation de lexcution dun contrat de vente. Lobjet du dlit tait, en 1905, uniquement cible sur la vente. En 1978, let y a une substitution du mot contrat au mot de vente. La jurisprudence considre que le dbit sapplique aux contrats titre onreux et seulement ceci. Le dlit ne sapplique pas lorsquil sagit dun contrat titre gratuit pour la jurisprudence. Crim. 8 mars 1990, un type de publicit : une entreprise de vente par correspondance qui avait diffus une campagne de publicit pour annoncer aux destinataires quils avaient gagns des lots suite une loterie gratuite. Soit les lots nexistait pas soit ils avaient une valeur symbolique qui ne correspondait pas la publicit. Il y a poursuite pour tromperie et publicit mensongre : la Cour de Cassation approuve la relaxe prononce pour tromperie car il ny a pas de contrat de vente ou dautres contrats titre onreux, mais elle approuve le dlit de publicit mensongre. 2.Lobjet du contrat. Le domaine de la tromperie ne concerne pas tous les contrats titre onreux mais seulement deux types. a.Le contrat portant sur des biens de nature mobilire. Cest une interprtation du texte de manire constante par la jurisprudence, qui sest fonde sur le fait que le contrat dise les marchandises, les choses qui font lobjet du contrat et des prestations de services. Ex : les denres alimentaires, appareils dusage domestique, ordinateurs, les produits sanguins : Crim. 22 juin 1994 : le dlit de tromperie pour la contamination par le virus du sida par des produits sanguins aux malades.

Sont donc exclus les contrats qui portent sur des immeubles. Deux prcisions : seuls sont exclus les immeubles par nature et non par destination. Ex : le fait de vendre un immeuble qui a une surface infrieure celle annonce nest pas constitutif du dlit de tromperie. Il peut y avoir un contrat de prestation de services relatifs un immeuble et, dans ce cas, le dlit de tromperie est applicable. b.Depuis la loi du 10 janvier 1978, le contrat portant sur des prestations de services. Cest une extension assez significative du domaine de linfraction qui a permis de condamner des pratiques rprhensibles qui ne le pouvaient pas avant. La location saisonnire dun appartement entre-t-elle dans le dlit de tromperie ? il sagit dune location de biens immobiliers mais, Crim. 17 mai 1993 considrer que le dlit de tromperie pouvait tre retenu ds lors que la location dimmeubles ntait quun des lments de la prestation de services assurs par le prvenu. En lespce, lauteur du dlit tait une agence de voyage qui proposait la location est organis le voyage. Cette jurisprudence ne pourrait pas sappliquer pour la location dun appartement par un particulier pour les vacances, par exemple. Crim. 25 novembre 1998 : un service de restauration prsent comme une ferme-auberge (on est cens manger ce qui est produit par la ferme.). Mais, en lespce, 80 % des produits ne provenaient pas de la ferme en question. II.La tromperie. Larticle ne dfinit pas ce que recouvre cette notion de tromperie. A.Les formes de la tromperie. La jurisprudence les a prciss, il y a trois formes punissables. 1.Des manuvres frauduleuses. Les manuvres frauduleuses sont celles que lon peut considrer comme tant la plus grave car elle suppose de vritables mises en scne de la part de lauteur pour tromper sa victime. Dans ce cas, linfraction se rapproche le plus de linfraction de droit commun quest lescroquerie. Ex : le fait de truquer un compteur kilomtrique de vhicules pour faire apparatre un kilomtrage infrieur la ralit ; le fait pour un marchand duvres dart dapposer sur un tableau, quil met en vente, la fausse signature dententes reconnues. 2.Le mensonge. Texte de larticle 213 : le dlit peut tre commis par un simple mensonge qui peut tre crit ou verbal. Ex : vendre comme fermier un poulet lev industriellement, vendre comme neuf un vhicule doccasion, fait de facturer une pice en appareil qui na pas t fourni Vendre une marchandise un prix suprieur sa valeur relle nest pas constitutif du dlit de tromperie. 3.La rticence. Il sagit des cas dans lesquels lauteur des faits passe sous silence une circonstance qui, si elle avait t connue par le contractant, laurait dissuad de contracter. Le dlit de tromperie est alors commis par omission. La jurisprudence admet depuis toujours les mensonges par omission. Ex : le fait de vendre un produit alimentaire sans mentionner les traitements chimiques quil a subis et qui aurait d tre port la connaissance de lacqureur ; le faire par le vendeur dautomobiles de ne pas mentionner laccident antrieur subi par le vhicule On peut considrer que le professionnel doit rpondre de son obligation dinformation du consommateur : article L. 111-1 du code de la consommation. Lomission peut tre reproche galement en particulier chaque fois quil sagit de circonstances quil connaissait, quil