b) Les fluctuations de la croissance : 

La croissance comporte de fortes variations dans le temps et des disparités dans l’espace. La période 1850-1939 est en situation médiane entre deux moments de forte croissance : son intensité, bien qu’importante (2% en moyenne), est moins soutenue qu’avant 1850 et surtout lors de la période des Trente glorieuses, il atteint des taux supérieurs à 5% dans la plupart des pays occidentaux, voire près de 10% au Japon (taux atteint fin XXe-début XXIe siècles par la Chine).

La croissance est cyclique      :   - Des périodes de forte croissance et de prospérité      :  

Entre 1850 et le début des années 1870 : forte croissance qui coïncide avec le décollage industriel des EU et du Japon ;

1896 à 1914 : importants flux migratoires, commerciaux et financiers : 1ère mondialisation dominée par l’Europe (42% du PNB mondial) : Belle époque. Années 20 : retour de la prospérité

1945 à 1973 : les Trente Glorieuses : Jean Fourastié : taux de croissance de 5% par an voire 6 en RFA ou 9 au Japon ; chômage faible (1,3% au Japon ; 1,8% en France) ; élévation du niveau de vie (x 2,5 entre 51 et 79 en Europe, EU et Japon) et naissance d’une société de consommation (/ des salaires et Etat –providence).

1990 à 2008 : croissance forte avec nouvelle mondialisation : nouvelle DIT ; augmentation des flux de marchandises et de capitaux qui profitent à de nouveaux pays émergents. La croissance du PIB mondial reste assez nettement positive : 3%/ an en moyenne entre 73 et 98 ce qui est > à la période 1913,50 avec des taux records en Chine (8%/an en moyenne au début des années 90) mais dans un contexte de croissance ralentie. Le taux de chômage augmente considérablement : 12% en 93 en France et 10% en Allemagne et en Italie .

- Des accidents économiques majeurs      :  Sur le long terme, la production croît régulièrement, les prix baissent, les produits sont plus nombreux et plus accessibles aux consommateurs, mais la croissance est affectée de phases de crises °les crises  mettent en lumière les limites du capitalisme qui s’étend à l’échelle du monde entier : Ces retournements de la conjoncture qui interrompent la phase de croissance éclatent dans la sphère financière : les cours en bourse s’effondrent, les banques sont mises en difficulté, de nombreuses entreprises font faillite et le chômage augmente. Elles sont assez régulières dont 3 grandes :1857 ;1866; 1873 ;1882 ;1900 ;1907 ;1913 ;1921 ;1929, 1973 ;et 2008.

°Si les crises sont des événements ponctuels, elles entrainent des dépressions :  mouvements de longue durée avec un ralentissement de la croissance, une contraction du commerce international et la montée du chômage de masse:

1873      et la Grande dépression    : krach à la Bourse de Vienne et baisse des prix agricoles, conséquence de l’irruption sur les marchés des productions agricoles des pays neufs (EU, Canada ; Australie). Elle résulte surtout de l’épuisement du système technique de la vapeur et du charbon et dure jusqu’en 1896 avec la généralisation du nouveau système basé sur le moteur thermique et l’électricité.

1929 et la dépression des années 30      :   Dossier p 20 et 21 : Le krach boursier d’octobre 1929 à New York marque la fin d’une période de forte croissance de l’économie américaine et sanctionne les dérives de la spéculation boursière. L’effondrement de la 1ère économie mondiale entraîne la dépression des années 30. La crise est une crise de surproduction industrielle mais aussi de la demande. Elle touche en quelques années tous l es pays surtout l’Allemagne. Conséquences : sociales 25% de chômeurs aux EU et politiques (Hitler en Allemagne)

1973 Depuis le milieu des années 70, on assiste à plusieurs récessions (1974 ,75 ; 1982) Les crises qui sont survenues depuis le milieu des années 1970, après le premier choc pétrolier, ne remettent pas en cause fondamentalement la croissance mais entraine une irrégularité. Quelques caractères communs (saturation des marchés, épuisement du système fordiste ; fin de l’ordre monétaire stable et spéculations boursières, financiarisation de l’économie, etc.) Innovations de la 3ème RI et moindre intervention de l’Etat.

° 2008 ; 2014 : une crise financière dite des subprimes : crise du crédit liée à des dettes publiques et privées non remboursées ; faillites d’entreprises et de banques ; chômage ( 2008 : http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES438D.pdf )

Axe chronologique où les périodes de croissance et de dépression apparaissent :