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Bienvenue dans l’univers de la Croix-Rouge suisse (CRS)!

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RepoRtAGe – Epopée de la transfusion sanguine 4 Aussi vermeil que le sang 8 Un cadeau pour la vie

12 RÉALItÉS – Système d’alarme Croix-Rouge Un ange gardien au poignet

14 RÉALItÉS – Service de transfusion sanguine en Erythrée L’assurance-qualité au secours de vies en danger

18 CoNVICtIoN – Transfusion sanguine Un geste de routine, pourtant peu anodin

20 RÉALItÉS – Interview «Quand je donne, je me sens bien.»

22 eNGAGeMeNt – Franziska Keller et Heinz Hofmann Une expérience des plus précieuses

25 tÉMoIGNAGe – Le Dr Martin Weber Avec courage, humour et force de conviction

29 pÊLe-MÊLe Une mystérieuse cuisinière page jeux/caricature

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ImpressumHumanité, 1re édition 2011 Février 2011

ISSN 1664-2015

Photo de couverture: Caspar Martig

Editeur: Croix-Rouge suisse, Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 BerneTéléphone 031 387 71 11, [email protected] www.redcross.ch

Dons: CP 30-9700-0

Notification de changement d’adresse: par courriel à [email protected] ou par téléphone au 031 387 71 11

Adresse de la rédaction: Croix-Rouge suisse, Rédaction Humanité, Case postale, 3001 Berne, [email protected], www.magazine-humanite.ch

Rédaction: Tanja Pauli (rédactrice en chef), Urs Höltschi (Levée de fonds), Hana Kubecek (Santé et intégration), Isabelle Roos (Partenariat avec le secteur privé), Christine Rüfenacht (Secrétariat national des associations cantonales), Karl Schuler (Coopération internationale)

Contributions à la présente édition: Mario Böhler, Heinz Jehle, Markus Mader, Marco Ratschiller, Lucy Schweingruber, Prof. Dr. Andreas Tobler, Beat von Burg

Abonnement: L’abonnement coûte 6 CHF par an et est offert aux donateurs de la CRS.Parution: trimestrielleLangues: français et allemandTirage: 124 300 exemplairesCopyright sur toutes les photos sans indication: Croix-Rouge suisse

Traduction: Service de traduction CRSMaquette: Effact AG, Zurich Graphisme et impression: Vogt-Schild Druck AG, Derendingen

Prochaine édition: Juin 2011

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Le sang, ce prodigieux liquide

éditorial

Chère lectrice, cher lecteur,

Le thème vedette du présent numéro d’Humanité m’inspire. D’article en article, je m’extasie sur cette merveille qu’est le sang. Saviez-vous que, mis bout à bout, les vaisseaux sanguins de notre corps ont une longueur deux fois et demie supérieure à celle de la circonférence de la Terre? Que, dans les plus fins d’entre eux, les globules rouges ne peuvent circuler qu’en file indienne? Que, pour propulser le sang dans les artères, le cœur a besoin d’autant de force qu’une main qui serrerait fortement une balle de tennis 70 fois par minute? Je suis fasciné et tenté de dire qu’en qualifiant le sang de «suc tout particulier», Goethe était en deçà de la vérité. Notons toutefois à sa décharge qu’on était loin de se douter, il y a deux siècles, de la complexité des fonctions assurées par le précieux liquide et, a fortiori, de l’existence de différents groupes sanguins.

L’étonnante épopée de la transfusion sanguine est retracée à partir de la page 4. On y découvre combien la recherche a tâtonné jusqu’à ce que la pratique soit mise en œuvre sans risque. Moins d’un siècle s’est écoulé depuis l’ouverture, en 1921 à Londres, d’un premier Service de transfusion sanguine par une section de la Croix-Rouge britannique. Aujourd’hui, la transfusion fait partie intégrante du quotidien hospitalier. La compétence du Service de transfusion sanguine de la CRS et la bonne foi des donneurs sont les meilleurs gages d’une sécurité transfusionnelle maximale.Un grand merci à tous ceux qui, en donnant leur sang, accomplissent un geste salva-teur et irremplaçable. Car, à ce jour, le sang artificiel n’a guère d’utilité, si ce n’est sur les plateaux de tournage.

Je vous souhaite, chère lectrice, cher lecteur, d’aller comme moi d’étonnement en émerveillement au fil de ces pages.

Markus MaderDirecteur de la Croix-Rouge suisse

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reportage

Les hommes ont toujours su que le sang était un fluide vital et se sont dès lors

adonnés à des pratiques effroyables et des expériences cruelles. On procédait à des sacrifices humains pour s’attirer la bienveillance des dieux ou pour utiliser le liquide vermeil comme «remède». En 1492, les médecins firent boire le sang de trois garçons de 10 ans au pape Innocent III sur son lit de mort, tentative qui se solda par le décès des enfants et celui du souverain pontife. Cet exemple montre que le fluide était d’abord consi-déré comme une substance thérapeutique et rajeunissante.

Recherches et expériences farfeluesEn 1628, le médecin anglais William Harvey posa un jalon dans l’histoire de la médecine en décrivant la circulation sanguine. Sa découverte sans précédent inspira Richard Lower qui pratiqua en 1666 en Angleterre la première transfu-sion réussie entre des chiens. Dans les

décennies qui suivirent, les expériences les plus farfelues furent réalisées – injec-tions de bière, de vin, de mercure, etc. – avec des conséquences souvent mor-telles. Du sang de mouton fut administré aux criminels afin de les rendre doux comme des agneaux. Comme on peut l’imaginer, les transfusions de sang ani-mal à l’être humain échouèrent pour la plupart et firent de nombreuses victimes,

ce qui mena à leur interdiction dans maints pays.Au début du XIXe siècle, le médecin an-glais James Blundell procéda à la pre-mière transfusion sanguine d’homme à homme. Sa méthode très rudimentaire consistait à inciser l’artère du donneur, à recueillir son sang dans un récipient puis à le faire couler par un tuyau dans la veine du receveur. Elle ne fut que ra-

rement couronnée de succès du fait de la coagulation du sang avant son intro-duction dans l’organisme du patient. Pendant longtemps, les transfusions san-guines furent considérées comme des pratiques risquées puisque moins de la moitié des receveurs y survivaient. L’on ignorait pourquoi il en était ainsi.

travail de pionnier et solution de l’énigmeCe n’est qu’au début du XXe siècle que la découverte des groupes sanguins par Karl Landsteiner permit de comprendre la raison de ces échecs. Le médecin viennois démontra en 1901 qu’il exis-tait différents groupes sanguins et défi-nit, huit ans plus tard, le classement A, B, O et AB encore utilisé aujourd’hui, ce qui lui valut le Prix Nobel de méde-cine en 1930. Sa carrière de chercheur n’avait pourtant pas encore atteint son apogée. Ses hypothèses sur la nature des antigènes et des anticorps posèrent les fondements théoriques de la vaccina-

premier service de transfusion sanguine fondé par la Croix-Rouge britannique

Aujourd’hui, seul du matériel stérile à usage unique est utilisé pour les prélèvements.

Karl Landsteiner, lauréat du prix Nobel de

médecine en 1930

Nécessité d’expérimenter oblige, on a transfusé du sang animal à l’être humain.

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tion contre la poliomyélite et, en 1940, il découvrit, avec d’autres savants, le facteur Rhésus. Ces percées scientifiques contribuèrent à améliorer la sécurité des transfusions sanguines et ouvrirent la voie à une nouvelle discipline, l’immuno-hématologie. En 1914, la découverte que le citrate de sodium empêchait le sang de coa-guler à l’extérieur du corps marqua une avancée dans la conservation du pré-cieux fluide. L’année suivante, on assista à la première transfusion réussie de sang conditionné dans des flacons de verre. Et en 1921, le premier service de transfu-sion sanguine fut fondé à Londres grâce à la contribution de donneurs volontaires et non rémunérés et au rôle pionnier de la Croix-Rouge. La division Chamberville de la Croix-Rouge britannique à Londres reçut un appel du King’s College Hos-pital, qui recherchait urgemment une personne disposée à donner son sang à un patient gravement malade. Percy Oli-ver, secrétaire bénévole de la division, et

six autres collaborateurs offrirent spon-tanément leur concours. L’un d’eux était heureusement du bon groupe sanguin. Afin de mieux anticiper de tels cas de figure à l’avenir, Percy Oliver fonda le premier service de transfusion sanguine et y fixa déjà alors la condition que

le don de sang devait se faire sur une base volontaire et ne pouvait être rému-néré.

Mythes et médecineDes transfusions sanguines furent réali-sées pour la première fois à large échelle durant la guerre civile espagnole et la Seconde Guerre mondiale. Dans les an-nées 1950, le flacon en verre fut rempla-cé par la poche en plastique, récipient encore utilisé actuellement et qui pré-sente de nombreux avantages. Le sang conservé peut depuis lors être fractionné en ses différentes composantes dans des conditions stériles. Ainsi, le donneur a l’assurance que sa contribution sera utili-sée au mieux, puisqu’une unité de sang total permet de générer maints produits de grande valeur thérapeutique et donc d’aider plusieurs patients.Les transfusions sanguines sont considé-rées aujourd’hui comme sûres et sauvent quotidiennement des vies humaines. Ce qui n’empêche pas les mythes de conti-nuer à hanter l’imaginaire contempo-rain, loin de toute réalité scientifique. Les vampires assoiffés de sang font grim-per les ventes de livres, remplissent les

salles de cinéma et s’érigent en héros dans les séries télévisées. Le sang n’en a décidément pas fini de fasciner et d’inspirer tant les conteurs que les scien-tifiques.

➥ transfusion.ch

Depuis les années 1950, les produits sanguins sont conservés dans des poches en plastique.

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qu’elle a vécu à l’été 2006. Même si, au-jourd’hui, mère et enfant se portent bien, le stress consécutif à cet accouchement laisse un souvenir durable.

1200 prélèvements de sang nécessaires chaque jourSimone R. est loin d’être un cas isolé. Pas moins de 1200 culots globulaires sont nécessaires chaque jour pour secourir des malades et des accidentés, dont la survie dépend souvent d’une transfusion.

La naissance de mon premier enfant a été suivie de complications: du fait d’ad-

hérences à la paroi utérine, le placenta ne pouvait être expulsé. A l’hôpital, comme les efforts de la sage-femme pour provo-quer son décollement restaient vains, j’ai été transportée au bloc opératoire et mise sous anesthésie générale. A ce moment-là, j’avais déjà perdu beaucoup de sang. Aussi m’a-t-on transfusé deux culots glo-bulaires.» C’est par ces mots que Simone R., une Bernoise de 28 ans, résume ce

un cadeau pour la viedon du sang

Chaque jour, des malades et des accidentés ont besoin d’une transfusion sanguine. Leur survie dépend de la disposition d’autres personnes à donner de leur sang de façon volontaire et non rémunérée. Le Service de transfusion sanguine de la Croix-Rouge suisse (CRS) veille à un approvisionnement suffisant et sûr en produits sanguins.

TEXTE: BEAT VON BURG PHOTOS: MICHAEL STAHL

Si un ou deux culots suffisent à la plupart d’entre eux, il en faut parfois plus: une opération cardiaque requiert ainsi géné-ralement trois à cinq unités, et jusqu’à 60 voire davantage peuvent être administrées lors de polytraumatisme compliqué.La mission première du Service de trans-fusion sanguine CRS consiste à approvi-

sionner en permanence les hôpitaux en produits sanguins de façon à ce que les établissements puissent faire face à de telles urgences. Le sang est une matière tellement complexe qu’on ne sait toujours pas le fabriquer artificiellement. Toute personne bien portante, âgée de 18 à 65 ans et satisfaisant aux critères d’aptitude, peut donner de son sang.

Dix minutes sans douleurLe don du sang est moins contraignant qu’on ne le pense souvent. L’acte lui-même dure dix minutes. Si l’on y ajoute la préparation, le repos suivant le pré-lèvement et la collation, le donneur doit prévoir en tout quelque 45 minutes. Le don du sang n’est pas non plus doulou-reux. La petite piqûre dans la veine est à peine perceptible et le prélèvement de près d’un demi-litre est indolore.

Une opération cardiaque requiert trois à cinq unités de sang. en cas de polytrauma-tisme compliqué, cette quantité peut être plus que décuplée.

Simone R. a eu besoin d’une transfusion après la naissance de son enfant.

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Cellules souches hématopoïé-tiques – un don particulierEn Suisse, 800 nouveaux cas de leucé-mie sont diagnostiqués chaque année. Le seul espoir des malades repose souvent sur une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Or, pour qu’ils puissent en bénéficier, un don-neur compatible doit être identifié dans un registre mondial. En Suisse, la ges-tion du registre national incombe au Service de transfusion sanguine CRS et à ses antennes régionales. La détermi-nation du groupe tissulaire se fait en la-boratoire au moyen d’un procédé com-plexe et coûteux. La Fondation suisse Cellules souches du sang fait appel à la générosité du public pour financer cette opération, dont le coût atteint 300 CHF par échantillon. Sa certification par la ZEWO est le gage d’une affectation consciencieuse des dons recueillis. ➥ sbsc.ch/fr/

à propoS

Que se passe-t-il après le prélèvement?Les transfusions de sang total sont deve-nues rares. En principe, le patient ne reçoit que les composantes du sang dont il a urgemment besoin du fait de son état ou de sa maladie. Grâce à des opérations de centrifuga-tion ou de filtration, différents produits peuvent être obtenus à partir du sang pré-levé: concentré globulaire, plaquettes et plasma. Les globules blancs, auxquels se lient souvent des agents infectieux, sont détruits.

La transfusion comportant un risque de transmission de maladies graves, une recherche de pathogènes tels que VIH, VHB, VHC, etc. est simultanément effec-tuée sur chaque prélèvement. Qui reçoit le sang d’un autre peut avoir l’assurance que toutes les mesures ont été prises pour éliminer ce risque infectieux. A cet égard, le donneur est investi d’une grande res-ponsabilité: malgré l’existence de tests de dépistage ultrasensibles, le VIH par exemple ne peut être décelé que dans un délai de 14 jours après l’infection. Aussi les candidats au don doivent-ils fournir des réponses fiables à toutes les questions qui leur sont posées.

pourquoi le don du sang n’est-il pas rémunéré?Le principe de la non-rémunération s’ins-crit dans l’intérêt des donneurs comme dans celui des receveurs. Des études internationales montrent qu’il est l’un des meilleurs gages de l’innocuité du sang. Si son geste n’est pas dicté par l’appât

d’un gain financier, le candidat au don est plus susceptible de remplir le ques-tionnaire en toute bonne foi. Il ne serait pas non plus défendable du point de vue éthique que des publics en proie à la pré-carité recourent au don du sang comme

à un moyen de se sortir d’une mauvaise passe financière.Dans un souci de sécurité également, il importe que la démarche soit volontaire: une personne qui se sent contrainte – ne serait-ce qu’indirectement, par exemple sous la pression de ses collègues de tra-vail – à donner de son sang est moins encline à déclarer un comportement à risque. Aussi tous les Services de trans-fusion sanguine de la Croix-Rouge ap-pliquent-ils le principe du don volontaire et non rémunéré.➥ transfusion.ch

Indolore, le prélèvement lui-même ne dure que dix minutes.

Recueil d’échantillons en laboratoire

Le high-tech au service du dépistage

Dans le monde entier, seul le don volontaire et non rémunéré est admis à la Croix-Rouge.

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L’argent fait le bonheur (N°15). L’argent fait le bonheur si on peut être pré -

sent pour les autres. Swisscanto a ainsi lancé le Swisscanto Swiss Red Cross Charity

Fund en coopération avec la Croix-Rouge suisse (CRS). En investissant dans ce fonds,

vous faites don de la moitié des revenus qu’il génère pour plus d’humanité. Vous

bénéficiez dans le même temps d’un investissement en obligations axé sur la sécurité.

Vous obtiendrez des informations détaillées auprès de votre conseiller à la clientèle

de la Banque Cantonale ou sur le site www.redcross.ch ou www.swisscanto.ch/15.Les informations publiées dans ce document ne constituent pas une offre. Elles ont un but uniquement informatif. Mise à disposition gratuite du prospectus de vente, du prospectus de vente simplifié, du rapport semestriel et du rapport annuel auprès des Banques Cantonales, de Swisscanto Asset Management SA, Nordring 4, 3000 Bern 25 ou sur le site www.swisscanto.ch.

En coopération avec

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rubrikréalitéS

un ange gardien au poignetSystème d’alarme Croix-rouge

Maria Schöni, 69 ans, n’est jamais à l’abri d’un malaise. Atteinte au cerveau, elle doit pouvoir compter sur quelqu’un pour l’aider. En principe, c’est l’affaire de son mari. Mais il lui arrive de s’absenter. C’est pourquoi Maria Schöni possède un autre fidèle compagnon: son système d’alarme Croix-Rouge. Depuis dix ans, il ne la quitte plus.

TEXTE: CHRISTINE RüFENACHT PHOTOS: CASPAR MARTIG

Werner et Maria Schöni apprécient l’indépendance que leur confère le système d’alarme.

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réalitéS

Maria Schöni n’a pas encore 60 ans lorsqu’une tumeur envahit sournoise-

ment son cerveau. Elle est alors opérée à deux reprises. Depuis, elle est tourmentée par des vertiges et de violents maux de tête. Maria Schöni, grand-maman de sept petits-enfants, ne peut plus sortir seule. Et même entre ses quatre murs, à Langenthal (BE), elle n’est jamais sûre de ne pas se sen-tir mal au point d’avoir besoin d’assistance.

L’autonomie pour elle et luiEtre seule à la maison est inconcevable pour Maria Schöni. Heureusement, son mari est aux petits soins pour elle.

24 heures sur 24, 365 jours sur 365? «Non», répond l’épouse du tac-au-tac. Werner Schöni, retraité depuis quatre ans mais toujours responsable de la concier-gerie de son immeuble, fait régulièrement des sorties avec ses copains. C’est un passionné de randonnée. «Il est important que mon mari puisse se consacrer à ses loisirs. Et puis, en étant séparés, on a des choses à se raconter le soir», commente Maria Schöni, tout sourire. «Dans notre cas, un téléphone portable ne servirait à rien. Même si mon épouse était en mesure de m’appeler, je ne

pourrais pas être suffisamment vite à ses côtés pour l’aider», explique le Bernois.

Jamais sans son systèmeMaria Schöni est abonnée au système d’alarme depuis dix ans. Son groupe d’entraide le lui avait suggéré à l’époque. S’il devait lui arriver un pépin en l’ab-sence de son époux, elle pourrait appe-ler de l’aide par une simple pression de la touche qu’elle porte à son poignet. En moins de deux, une infirmière du service privé d’aide et de soins à domicile, voire une ambulance, serait à son chevet. Ce scénario s’est déjà produit à plusieurs re-prises, surtout à l’époque où Werner Schö-ni, aujourd’hui âgé de 68 ans, travaillait encore dans une entreprise au coin de la rue. «Il m’est arrivé d’avoir mal à la tête au point de crier et de ne pas avoir la force de prendre les médicaments moi-même», se souvient avec effroi Maria Schöni. Une fois l’alerte donnée, la centrale a pu mobiliser rapidement une infirmière pour lui administrer ses antidouleurs. Maria Schöni préfère ne pas imaginer combien de temps elle aurait dû endurer ses souf-frances si elle n’avait pu prévenir personne avant le retour de son mari. Mais même lorsque tout va bien, le couple est heureux d’avoir un ange gardien électronique qui leur permet de vivre l’esprit plus tranquille, puisqu’ils savent que quelqu’un viendra les secourir en cas d’urgence. ➥ systeme-alarme.ch

Grâce à son fidèle adjoint, le système d’alarme Croix-Rouge, Werner Schöni peut s’absenter de la maison sans soucis.

en sécurité à la maison et à l’extérieur

La Croix-Rouge suisse s’engage pour que les personnes âgées, malades et handicapées puissent vivre là où elles se sentent bien. Lorsqu’elles souhaitent rester à domicile, le sys-tème d’alarme assure leur sécurité en leur garantissant une aide en cas d’urgence et leur permet ainsi de res-ter autonomes plus longtemps. Leurs proches aussi sont rassurés.Le dispositif est simple: il suffit de pres-ser la touche alarme portée au poi-gnet, après une chute par exemple, pour déclencher l’alerte auprès d’une centrale opérationnelle 24 heures sur 24. Cette dernière dispose des coordonnées de personnes à prévenir (idéalement trois) pour chacun de ses abonnés. Elle prend contact immédia-tement avec les personnes indiquées, soit des proches, soit du personnel médical, afin d’organiser des secours. Désormais, ce système peut non seulement être utilisé à domicile, mais aussi à l’extérieur. L’abonné est alors relié à la centrale par le biais d’un téléphone portable ou d’un autre appareil spécifique. A ce jour, 11 500 personnes utilisent le système Casa. Grâce aux dons, la Croix-Rouge peut faire en sorte que même les budgets les plus modestes bénéfi-cient de cette prestation.

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Doris Rispo de la Croix-Rouge bernoise donne des explications à Maria Schöni, cliente du système d’alarme.

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au départ. Depuis 1999, la CRS aide le ministère de la santé érythréen à doter le pays d’un dispositif transfusionnel natio-nal. La Suissesse Sylvia Froehlicher, qui intervient depuis quatre ans sur le terrain

en tant que déléguée de la CRS, revient sur les défis de sa mission: «Il a d’abord fallu convaincre les habitants de donner leur sang. Auparavant, le don de sang familial était la règle dans les hôpitaux.»

Les membres de la famille du malade étaient ainsi appelés à donner leur sang si une transfusion s’imposait. Une pratique souvent à l’origine de complications. Le don du sang volontaire et non rémunéré, désormais appliqué dans 80% des cas, est beaucoup plus sûr. «La solidarité fait partie des valeurs d’une société où il est d’usage de partager le peu que l’on a. Mais il a fallu et il faut encore interpeller les habitants sur les besoins en sang et sur la possibilité qu’a chacun de secourir son prochain en devenant donneur.» Pensive, Sylvia Froelicher fait aussi observer que nombre de jeunes Erythréens ne satisfont

Le temps presse, car Nazret Samuel doit regagner son poste de travail. Aussi

notre entretien avec cette Erythréenne de 21 ans démarre-t-il pendant qu’on mesure sa tension. Notre interlocutrice donne son sang par conviction: «Tra-vaillant moi-même à l’hôpital, je suis le témoin direct des miracles de la trans-fusion sanguine, ce qui m’a amenée il y a plus de deux ans à me présenter à mon tour au don du sang.» A la plus grande satisfaction du Service érythréen de transfusion sanguine (NBTC), sis à Asmara, la capitale: parce qu’elle est du groupe sanguin O négatif, Nazret fait partie des donneurs dits «universels», qui sont très recherchés. Les personnes du groupe O négatif peuvent en effet donner à toutes les autres; il n’y a pas d’incompatibilité. Mais elles ne peuvent recevoir que le sang de donneurs du même groupe. Nazret Samuel est convoquée trois fois par an au don du sang pour aider le NBTC à répondre aux besoins des hôpi-taux érythréens.

Respecter la tradition en garantissant la qualitéGarantir un approvisionnement suffisant et sûr en sang dans un pays d’Afrique orientale n’avait pourtant rien d’évident

Nazret Samuel sacrifie sa pause de midi pour donner de son sang, un geste qui ne lui vaut aucun dédommagement.

La consécration pour Amina Nurhussien, ministre de la santé, et Sylvia Froelicher, déléguée de la CRS

La sécurité transfusionnelle, tout sauf une évidence dans un pays pauvre

Etat d’Afrique orientale ouvert sur la mer Rouge, l’Erythrée est limitée au nord-ouest par le Soudan, au sud par l’Ethiopie et au sud-est par Djibouti. Longtemps province de l’empire éthio-pien, elle devient colonie italienne avant d’être placée sous administration britannique en 1941. Réunie en tant qu’Etat fédéré à l’Ethiopie en 1952, elle est annexée par celle-ci en 1962. Elle sera le dernier pays africain à accé-der à l’indépendance en 1993. D’une superficie de 121144 km2 (soit trois fois supérieure à celle de la Suisse), son territoire est peuplé de 4,7 millions d’habitants environ. L’Erythrée est l’un des pays les plus pauvres d’Afrique.

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Tsepa Caine a eu la vie sauve grâce à une transfusion sanguine.

pas à l’un des principaux critères d’apti-tude au don, à savoir un poids minimum de 50 kg. A en juger par ses contacts avec les colla-borateurs locaux et la population, Sylvia Froehlicher, âgée de 58 ans, est maintenant comme chez elle en Erythrée. Un pays dont, à l’évidence, elle aime la culture. Cela trans-paraît lors des festivités auxquelles donne

lieu l’obtention par le Service érythréen de transfusion sanguine de la certification ISO, qui atteste de la conformité de ses pro-cessus avec des normes de qualité interna-tionales. Une cérémonie très solennelle, à laquelle assiste la ministre de la santé en personne. Pour cette occasion particulière, la déléguée de la CRS arbore le costume et la coiffure érythréens traditionnels.

Le NBTC est l’une des premières ban-ques de sang du continent noir à s’être soumise avec succès à la procédure de certification ISO. L’on est fier de cet acquis, qui est la consécration des efforts déployés. Une réussite rendue possible par la CRS, qui a encadré toute la démarche. Grâce aux processus d’as-surance-qualité nouvellement définis, les produits sanguins du NBTC répondent désormais aux normes internationales, gages d’une sécurité transfusionnelle sans faille. La certification de la banque de sang nationale ouvre la voie à la prochaine phase: la mise en place de six antennes régionales, qui assureront à l’avenir la desserte de l’ensemble du territoire. L’une d’elles sera justement ou-verte à Mendefera, la prochaine étape de notre voyage. L’approvisionnement de tout un pays en sang de qualitéNous avons la confirmation, lors de notre passage à Mendefera, de l’importance comme de la difficulté de sécuriser l’ap-provisionnement en sang d’un pays aux prises avec la pauvreté: les quantités fournies par la banque de sang centrale ne suffisant pas toujours, l’hôpital n’a parfois d’autre solution que de recourir au don de sang familial, ce malgré les risques qu’il comporte. Agée de 35 ans et admise dans l’établissement la veille de notre visite suite à une hémorragie post-partum, Tsepa Caine a eu de la chance.

Elle ne doit son salut qu’à la transfusion dont elle a bénéficié.Défi audacieux que la mise sur pied d’un dispositif transfusionnel dans un pays lami-né par la pauvreté, ignorant de la démocra-tie et de la liberté d’expression. Mais il en faudrait plus pour avoir raison de l’opiniâ-treté de Sylvia Froehlicher, qui ne voit pas non plus de contradiction dans son enga-gement: «L’enjeu de la vie et de la santé prime sur toute autre considération. Le sang ne connaît ni religion ni politique ni race. Il n’obéit qu’à un seul principe: la vie. C’est pourquoi j’aime travailler pour la CRS.» ➥ redcross.ch/erythree

«Le sang ne connaît ni religion ni politique ni race. Il n’obéit qu’à un seul principe: la vie.»

Le Service érythréen de transfusion sanguine à l’heure de la sécurité transfusionnelle

egypte: le service de transfusion sanguine fait ses preuves Depuis dix ans, le service de transfu-sion sanguine égyptien s’est moder-nisé sous la supervision de la Croix-Rouge suisse (CRS) et grâce au soutien financier du SECO. Alors que les émeutes ont fait de nombreux blessés, les hôpitaux ont eu des besoins accrus en sang. Ömer Güven, délégué CRS au Caire, est impressionné par la solidarité des habitants: «Nous avons lancé un appel via les médias exhor-tant la population à venir donner son sang. Dans les villes, les volontaires ont répondu en masse.» Il est aussi fier de ce qu’accomplit le personnel des 20 centres du pays. La crise égyp-tienne est un test pour le nouveau ser-vice national de transfusion sanguine qui peut s’appuyer sur les compé-tences spécialisées de la CRS.

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Ömer Güven, délégué CRS, et la directrice adjointe du service de transfusion sanguine du Caire

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Voyage de donateurs au Laosavec la Croix-Rouge suisse et Kuoniavec la Croix-Rouge suisse et Kuoni

La République démocratique populaire lao est un pays enclavé limi-trophe de la Chine, du Vietnam, du Cambodge, du Myanmar et de la Thaïlande. La Croix-Rouge suisse (CRS) intervient depuis 1983 dans plusieurs de ses provinces pour améliorer la santé des habi-tants.

La CRS propose à ses donateurs un aperçu authentique et uni-que de son travail sur le terrain. Ce voyage se conçoit comme une immersion dans le quotidien des habitants, la culture du pays et la réalité de l’action humanitaire. De village en village,

les participants pourront mesurer la contribution de l’équi-pement en puits et en latrines à une promotion durable de

la santé. Rendez-vous compte par vous-même de l’affec-tation concrète de vos dons!

Ce voyage est en outre une occasion privilégiée de découvrir une destination exotique. Son point de départ est Luang Prabang, la cité religieuse du nord

du Laos, dont les nombreux temples et monastères ne manqueront pas de vous éblouir. Vous aurez la possibilité d’y assister

au rituel du tak bat, la quête matinale des bonzes. Pendant votre séjour dans le nord du pays, vous pourrez visiter les grottes calcaires de Pak Ou, qui abritent des centaines de statues du Bouddha. La croisière prévue sur le Mékong vous réserve des impressions inoubliables.

Un voyage particulier, destiné au donateur engagé que vous êtes!

Dates du voyage: du 23 au 29 octobre 2011, vol au départ de Zurich avec Thai Airways via Bangkok

Coût: 2880 CHF (par personne sur la base d’une réservation en chambre double; petit-déjeuner et un repas par jour inclus, bois- sons non comprises)

Option de prolongation en Thaïlande, au Vietnam ou au Cambodge moyennant supplément de prix. Kuoni offre volontiers un conseil personna-lisé (Tél. 044 277 41 51). Prière de préciser qu’il s’agit du voyage de donateurs CRS.

Le voyage aura lieu à partir d’un nombre minimum de 15 inscrits, le nombre maximum de participants étant de 24. Commandez sans engagement notre documentation par courriel à [email protected] ou renseignez-vous par téléphone au 031 387 73 68.

Le voyage est encadré par la CRS et organisé conjointement avec Kuoni.

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de sang ou plus – un accidenté grave jusqu’à 50!Mais, plus important encore, le sang n’est pas un produit au sens habituel du terme: il n’est pas disponible dans les rayons de magasins spécialisés. A l’ori-gine de chaque poche de sang adminis-trée à un patient, il y a une démarche: celle d’une personne qui a donné une partie d’elle-même de façon volontaire et non rémunérée.A l’origine de chacune de ces poches de

sang, il y a une personne qui a pensé à d’autres qu’à elle-même, qui a servi d’autres intérêts que les siens propres. Une personne solidaire des malades et des accidentés. Un donneur conscient de l’importance vitale d’un geste irrem-plaçable. Car, à ce jour, le précieux liquide ne peut être fabriqué artificielle-ment.Aussi, pour banal que soit le recours à la transfusion et pour nombreuses que soient les ressources de la médecine de pointe, n’est-il pas inutile de rappeler ces quelques faits essentiels.

ConviCtion

Une pratique ancrée de longue date dans le quotidien hospitalier qui n’a

rien de sensationnel ni n’occasionne de problèmes majeurs. Bien sûr, il faut veiller à la compatibilité des groupes sanguins et au facteur Rhésus. Bien sûr, les produits sanguins doivent être soumis à toute une

batterie de tests de dépistage. Pourtant, la transfusion est un geste de routine, au même titre que la réfection d’un panse-ment ou l’administration d’un médicament.Pourquoi alors consacrer du temps et une réflexion à une pratique aussi banale?Parce qu’il n’empêche qu’elle ne va pas de soi.

Parce qu’entre la décision de recourir à une transfusion et sa mise en œuvre, nombre de conditions en amont doivent être réunies.D’abord, ce geste constitue un défi logis-tique pour le Service de transfusion san-guine de la CRS: d’une part, les produits sanguins ont une durée de vie limitée et, de l’autre, la décision de pratiquer une transfusion intervient souvent dans l’ur-gence. Il arrive qu’un même patient ait besoin à très court terme de dix poches

L’administration de produits sanguins, un geste de routine à l’hôpital

L’histoire du patient est aussi spécifique que celle de chaque don de sang.

Chaque unité provient d’une personne qui a donné son sang de façon volontaire et non rémunérée.

pr andreas toblerDepuis 2003 directeur médical et suppléant du président de la direction de l’Hôpital de l’Ile/Hôpital universi- taire de Berne, il est en outre profes- seur ordinaire de médecine interne spécialisé en hématologie à la Faculté de médecine de l’Université de Berne, dont il est membre de la direction.

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réalitéS

«Quand je fais un don, je me sens bien.»

interview

réseau mondial. Elle est rattachée au Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et ses collaborateurs obéissent aux sept Prin-cipes fondamentaux de la Croix-Rouge. Digne de confiance, la CRS garantit que l’aide profite aux plus démunis et que les fonds sont utilisés de façon judi-cieuse.

La CRS est-elle indépendante?La CRS est totalement autonome, confor-mément au Principe fondamental d’indé-pendance. Comme beaucoup d‘œuvres

Pourquoi faire un don?En Suisse, la majorité de la population jouit de conditions de vie bien meilleures que la plupart des habitants de notre pla-nète. Par solidarité, toutes les personnes qui peuvent se le permettre devraient sou-tenir ceux qui ont moins de chance.

Les œuvres d’entraide sont nombreuses. En quoi la CRS est-elle différente des autres? Organisation humanitaire la plus an-cienne de Suisse, la CRS peut s’appuyer sur un très vaste savoir-faire et sur un

Urs Höltschi est un expert en collecte de fonds, au bénéfice d’une expérience éprouvée. Il dirige le service Levée de fonds de la Croix-Rouge suisse (CRS). Nous lui avons posé les questions qui reviennent le plus fré-quemment dans les messages de nos donatrices et donateurs.

INTERVIEW: TANJA PAULI PHOTOS: CASPAR MARTIG

d’entraide, nous avons conclu des conven-tions de prestations et des mandats de projets avec des tiers, dont la Direction du développement et de la coopération (DDC) pour des programmes sanitaires de longue haleine. Toutefois, le soutien financier dont nous bénéficions ainsi ne couvre que 50% des coûts environ. Pour l‘autre moitié des frais, nous dépendons des dons.

Que puis-je faire concrètement, lorsque je fais un don, pour réduire les frais administratifs?Utilisez un bulletin de versement orange, qui peut être traité automatiquement. En outre, mieux vaut faire un don impor-tant par an à quelques organisations de confiance triées sur le volet plutôt que plu-sieurs petits versements éparpillés.

Pourquoi les appels aux dons sont-ils souvent accompagnés de cadeaux? Cela occasionne tout de même des frais. Ces petits objets sont là pour remercier nos donateurs de leur soutien indis-

pensable et précieux. Nous veillons à toujours envoyer des cadeaux utiles. Etant donné que nous commandons en grande quantité, nous obtenons des rabais et la dépense est toujours propor-tionnée à la plus-value que ces objets

«La CRS est une organisation indépendante.»

Urs Höltschi est lui-même un donateur convaincu.

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réalitéS

génèrent en matière de dons. Vous pou-vez accepter ces cadeaux la conscience tranquille.

Puis-je choisir la cause à laquelle je souhaite que la CRS affecte mon don? Bien sûr. Vous pouvez spécifier quel pro-jet vous souhaitez financer. Toutefois, les dons sans affectation spécifique, qui sont injectés là où la détresse est la plus criante, engendrent moins de frais admi-nistratifs.

Pourquoi la CRS consacre-t-elle 7,2% de son budget total à la levée de fonds? Le travail humanitaire de la CRS doit être financé. Nous devons donc œuvrer

activement à la collecte de dons et nous imposer dans un milieu où certaines organisations n’hésitent pas à réali-ser des campagnes d’appel aux dons agressives. Ces 7,2% sont inférieurs à la moyenne. En règle générale, les œuvres d’entraide importantes, telles que la CRS, consacrent un pourcentage moins élevé à la levée de fonds que les organi-sations plus petites.

Ne vaut-il pas mieux verser des dons destinés à un enfant spécifique? Les dons à des particuliers créent des iné-galités. Imaginez ce qui se passe au sein d’une famille ou d’un village lorsqu’un enfant reçoit des contributions d’une orga-nisation humanitaire alors que les autres ne reçoivent rien. Dans la pratique, ce modèle ne fonctionne pas et peut engendrer des tensions.

Est-ce pour cette raison que la CRS ne propose pas de parrainages d’enfant? Oui, nous sommes convaincus que les programmes d’aide qui s’adressent à l’ensemble de la population sont plus effi-caces et durables. Par ailleurs, les direc-tives ZEWO proscrivent les parrainages individuels, pour des motifs compréhen-sibles.

Puis-je savoir ce qu’il advient de mon don?Ce magazine est un bon moyen d’en savoir plus sur ce que nous faisons de vos dons. Il informe les lecteurs des mis-sions accomplies par la CRS et des défis qu’elle doit relever. Vous trouverez éga-lement de nombreux renseignements sur notre site Internet, qui comporte aussi bien des informations de fond que les nouvelles les plus récentes. A mon avis, les donateurs doivent savoir ce qu’il ad-vient de leur argent; cela les intéresse à juste titre.

Et vous-même, êtes-vous donateur? Oui, je fais régulièrement des dons. Et pas seulement en faveur de la CRS. J’ai aussi rédigé un testament dans lequel figurent des organisations humanitaires. Je m’implique totalement dans la levée de fonds et suis un donateur convaincu. Pas

de «Faites ce que je dis, pas ce que je fais» chez moi. Et puis, je me sens bien quand je finance des organisations aux-quelles je crois.

Quelque chose à ajouter?Prenez le temps de réfléchir à vos prio-rités: Quels objectifs souhaitez-vous atteindre? Quels thèmes vous tiennent à cœur? A quels problèmes êtes-vous confronté personnellement? Les dons ré-fléchis vous feront du bien à vous aussi. Comme pour toute œuvre d’entraide, la levée de fonds est une source essentielle de financement pour la CRS. Sans nos donateurs, nous ne pourrions pas accom-plir notre travail humanitaire en Suisse et à l’étranger.

Pour en savoir plus sur les dons: ➥ zewo.ch

«J’ai rédigé un testament dans lequel figurent des organisations humanitaires.»

Approvisionnement en eau potable au Cambodge: un exemple parmi d’autres de l’utilisation de vos dons

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Franziska Keller ne supporte pas la vue du sang et Heinz Hofmann se

sent déjà mal lorsqu’on lui relate une opération dans le détail. Les deux sama-ritains ne semblent pas avoir le profil idéal pour porter secours à de grands blessés. Et pourtant, en situation d’ur-gence, ils sont capables de réagir avec le même professionnalisme qu’un pilote aguerri par des années d’entraînement: avec rapidité et assurance, en suivant un protocole précis. Le simulateur de vol est au pilote ce que le mannequin de réanimation et les jeux de rôle sont aux samaritains. L’entraînement de longue haleine s’avère payant. Franziska Keller constate: «S’engager au sein d’une sec-tion de samaritains pour un an ou deux n’apporte pas grand-chose, car alors la routine fait défaut. Dans l’urgence, on n’a pas le temps de réfléchir! Parfois les gens ne nous prennent pas au sérieux: ils ne se rendent pas compte que nous sommes appelés à nous perfectionner en permanence.» Heinz Hofmann résume les choses à sa façon: «L’expérience est irremplaçable, et on ne peut pas la stoc-ker sur une clé USB!»

passés à l’épreuve du feuAucun des deux n’a regretté le temps investi bénévolement dans leur formation de samaritain, même les années où leurs vies étaient déjà bien remplies. Heinz Hofmann s’est engagé alors qu’il éle-

vait seul ses deux enfants et exerçait en indépendant son métier d’ingénieur élec-tricien. Franziska Keller, mère de deux adolescents, travaille dur dans sa ferme, tout en occupant un emploi à temps par-tiel dans un bureau.«Lorsque les enfants sont nés, je voulais être sûre de ne pas perdre tous mes moyens en cas d’incident grave. J’ai appris tant de choses qui me donnent de l’assurance! Aujourd’hui, je sais exac-tement quand il faut conduire un enfant chez le médecin. Je distingue les diffé-rents degrés de brûlures et j’ai appris à réanimer un nourrisson grâce au cours Urgences chez les petits enfants.»

«tout ce que j’ai appris m’a donné de l’assurance!»

Franziska a démontré qu’elle était ca-pable de faire preuve d’une grande maî-trise lorsque la situation l’exigeait. Il y a six ans, elle a trouvé son fils inanimé dans l’étable après avoir été attaqué par une vache, qui l’avait écrasé contre la barrière de la stalle. «J’ai eu les bons réflexes. Lorsqu’on s’entraîne pendant des années, les automatismes sont bien en place.»

Un sentiment réconfortantHeinz Hofmann sait aussi d’expérience que ses automatismes sont rodés. Il réus-sit ainsi à garder la tête froide lorsqu’il doit assurer les premiers secours à un blessé qui saigne beaucoup. «Je peux me concentrer totalement sur ma tâche et prodiguer les soins requis sans m’éva-nouir!» Il a néanmoins été très affecté par des situations où il s’est retrouvé impuis-sant. Dans ces moments douloureux, Heinz Hofmann préfère garder le silence et s’isoler quelques minutes. «Je ne suis pas croyant, je considère la question d’un point de vue plutôt philosophique. L’être humain ne peut pas tout faire seul, il est tributaire des autres.» La volonté d’aider son prochain constitue pour lui

Rompus aux premiers secours, les samaritains savent exactement ce qu’il faut faire en cas d’urgence.

une raison d’investir bénévolement du temps dans la formation continue. Grâce à son brevet CPR (réanimation cardio-pulmonaire), il peut plonger seul avec sa fille. Il considère son engagement avec détachement: «Le fait de pouvoir aider les gens est très gratifiant, mais on ne doit pas attendre trop de recon-naissance. Il faut avoir une autre moti-

vation.»Franziska Keller livre son point de vue: «Avoir régulièrement la confirmation que ce qu’on fait est juste est pour moi inestimable. Pour rien au monde, je ne renoncerais au sentiment d’assurance que j’ai acquis. Nous avons en outre une super section; nous organisons des sorties communes, et notre équipe est très soudée. En cas de besoin, nous pouvons toujours compter les uns sur les autres.» Heinz Hofmann approuve: «C’est vrai, ce sentiment est très récon-fortant. Et on ne traverse pas l’existence en aveugle!»➥ redcross.ch/benevolat

«Nous sommes tributaires de l’aide d’autrui.»

engageMent

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en bref

Après les inondations de l’été dernier, les habitants du nord du pays sont retournés dans leurs villages, pour la plupart détruits. Dans quatre localités du district de Charsadda, la Croix-Rouge suisse (CRS) aide 1500 familles de paysans à rebâtir leur existence bri-sée. Avant de reconstruire les maisons, il faut évacuer les déblais. Les paysans se voient remettre du bétail ainsi que des semences pour la culture du hari-cot et du maïs. Dans le sud, les eaux ne

se sont pas encore entièrement retirées. Dans le district de Dadu, 1500 familles sans abri bénéficieront dorénavant d’une habitation en dur financée par la CRS. Sous la conduite de spécialistes, elles accompliront en grande partie les travaux elles-mêmes. En collaboration avec le Croissant-Rouge pakistanais, la CRS mettra sur pied des services de san-té aussi bien à Charsadda qu’à Dadu.➥ redcross.ch/pakistan

rebâtir l’existence des paysans pakistanais

La Croix-Rouge suisse (CRS) gère des bou-tiques seconde main dans plusieurs villes. Certaines ne proposent pas que des vête-ments, mais ont élargi leur assortiment aux articles ménagers, jouets, meubles, etc. N’hésitez pas à apporter des articles en bon état à nos magasins qui les revendront à un prix à la portée de toutes les bourses. Les boutiques Croix-Rouge contribuent également à la réinsertion professionnelle de personnes en recherche d’emploi. Vous trouverez sur le lien suivant la liste de toutes nos boutiques seconde main: ➥ redcross.ch/secondhand

boutiques Croix-rouge

gala de bienfaisance

Comment fonctionne une caisse-maladie? De quelles assurances ai-je besoin? Com-ment rester en bonne santé? Le Guide de santé pour la Suisse répond à ce type de questions et permet aux personnes vivant en Suisse de mieux comprendre le système de santé de ce pays. Dans un langage simple, il renseigne sur les soins médicaux, sur les droits et les devoirs des patients ainsi que sur les assurances sociales. Le Guide de santé pour la Suisse a été éla-boré par la Croix-Rouge suisse sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique. Disponible en 18 langues, il peut être com-mandé gratuitement par téléphone au 031 960 75 75 ou via le site Internet suivant: ➥ migesplus.ch

guide de santé

Le 22 janvier 2011 s‘est tenu à l’aéro-port de Bâle-Mulhouse le Gala de la Croix-Rouge en faveur du programme Victimes des catastrophes oubliées. Les recettes de l’événement vont au profit de personnes dont la détresse n’est plus relayée par les médias. Plusieurs cen-

taines d’hôtes ont répondu à l’invitation de la banque Sarasin et de JetAviation, principaux sponsors du gala, et se sont montrés très généreux. Placée sous le thème Country & Western, la soirée a été animée par le groupe «Texas Light-ning».

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téMoignage

maines dans le grand hôpital de toile éri-gé à Carrefour. A l’époque déjà, Martin Weber avait alerté sur le risque épidé-mique auquel l’environnement insalubre du bidonville exposait ses habitants, insistant – comme à chaque mission – sur l’importance de la prévention et de l’accès à l’eau potable. Le fait d’avoir dû retourner en Haïti la même année suite à la flambée de choléra le laisse songeur. En outre, le collaborateur de la

Croix-Rouge est hanté par l’idée que de nombreux habitants des zones rurales meurent faute de parvenir à temps dans le dispensaire le plus proche. Selon lui, les taux officiels de morbidité et de mortalité sont en deçà de la réalité. Les enfants en bas âge infectés par le cho-léra, surtout, sont à ce point affaiblis qu’ils décèdent à la maison, sans que personne outre leur famille ne s’enquiert de leur mort silencieuse.

La discipline instillée avec humourEn raison des pertes hydriques impor-tantes provoquées par la diarrhée et les vomissements sévères dont ils souffrent, les malades doivent bénéficier d’une

réhydratation intraveineuse prolongée. Les enfants, surtout, doivent faire l’objet d’une surveillance de tous les instants. L’abord veineux étant chez eux souvent difficile, la perfusion est pratiquée par voie intra-osseuse à l’aide d’une aiguille spéciale introduite dans le tibia. Une stratégie thérapeutique nouvelle pour le personnel soignant haïtien. «Une prise en charge efficace du choléra passe par une

Entre deux missions médicales en Haïti, le Dr Martin Weber, âgé de

62 ans, passe le Nouvel An dans les paysages hivernaux de sa Suisse natale. Une trêve qui lui permet de récupérer de sa fatigue et de se ressourcer avant son prochain départ dans la zone sinis-trée. En décembre, il a ouvert et dirigé le centre de traitement du choléra de Grand-Goâve, dans le sud-ouest de l’Etat insulaire. Il y a travaillé avec Augusta Theler, sa compagne, qui est infirmière et sage-femme. Ce début d’année, ils interviendront de nouveau ensemble 24 heures sur 24 dans la structure pour y soi-gner les malades et former le personnel local. Les praticiens doivent veiller à ne pas contracter eux-mêmes le choléra, qui est très contagieux. «L’observation scru-puleuse des règles d’hygiène – notam-ment le lavage régulier des mains avec une solution chlorée – doit devenir un réflexe pour le personnel médical local», déclare Martin Weber.

Un pays en proie à toutes les catastrophesHaïti n’est pas une terre inconnue pour le praticien chevronné. Suite à la désas-treuse saison cyclonique 2008, il y était intervenu dans une clinique mobile. Au lendemain du séisme du 12 janvier 2010, il était resté mobilisé plusieurs se-

La perfusion, mesure salvatrice pour des patients très déshydratés et épuisés

Les jeunes médecins haïtiens profitent de la longue expérience du Dr Martin Weber.

«Une prise en charge efficace du choléra passe par une procédure systématique.»

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téMoignage

procédure systématique. L’improvisation étant un mode de vie en Haïti, je dois marteler ce principe incontournable.» Comme Martin Weber a le don de dif-fuser ses messages sérieux avec humour, ceux-ci passent bien auprès des collabo-rateurs haïtiens. Calvin, Narcisse et Dixon: tels sont les prénoms des trois médecins autochtones encadrés par Martin Weber. La pers-pective de les revoir prochainement le réjouit. Celui qui a été confronté il y a 25 ans à la réalité du choléra dans un camp de réfugiés au Soudan est familier des modalités diagnostiques et thérapeu-tiques de la maladie. Rien d’étonnant à ce que les jeunes médecins et infirmières haïtiens, qui n’ont aucune expérience de ce fléau, soient dépassés. Aussi, dans les trois tentes de la clinique de toile éri-gée par la CRS et Médecins du Monde Suisse, Martin Weber leur inculque-t-il l’essentiel, à savoir l’importance de sur-veiller et de changer les perfusions ainsi que de donner suffisamment à boire aux patients. «Former, former, former», tel était déjà son crédo lors des missions de longue durée qu’il a assurées dans des villages africains et sur les hauts plateaux tibétains.

Wilson, symbole de vieParcouru de collines, le sud-ouest haïtien n’est desservi que par des sentiers. Pour les habitants, le centre n’est donc acces-sible qu’au prix de longues marches. Agé de 15 ans et atteint du choléra, Wilson n’est parvenu à Grand-Goâve que grâce à son frère aîné, qui l’a porté dans ses bras pendant plusieurs heures. Sans

connaissance à son arrivée, il n’a été ramené à la vie que par les soins inten-sifs qui lui ont été prodigués pendant de longues heures par Martin Weber et son équipe. Quand il a enfin reconnu son frère, Wilson l’a remercié et lui a pré-

senté ses excuses pour l’embarras qu’il lui avait causé. Leur mère, qui les avait accompagnés, a été témoin de l’impor-tant dispositif déployé au chevet de celui qu’elle croyait perdu.L’équipe de la CRS et de Médecins du Monde a été si profondément marquée

par cette expérience qu’elle a décidé de baptiser Wilson son centre de traite-ment du choléra. Le prénom du rescapé comme symbole de vie. Quand Martin Weber relate cette histoire poignante, une chose est sûre: le fait de côtoyer de si près la souffrance humaine n’a en rien émoussé sa sensibilité ni altéré sa capaci-té d’empathie. «Calvin, Narcisse et Dixon m’attendent, et je n’ai pas le droit de décevoir mes jeunes confrères haïtiens. Des interventions comme le sauvetage de Wilson sont pour moi la preuve de l’utilité de notre travail», affirme Martin Weber avec conviction avant de partir pour sa 71e mission humanitaire sous la bannière de la Croix-Rouge.➥ redcross.ch/haiti-news

La gratitude des patients, une vraie motivation

De beaux adieux: le garçonnet, guéri, peut rejoindre sa famille.

Augusta Theler, Martin Weber (2e et 3e en partant de la gauche) et leur équipe

«Je n’ai pas le droit de décevoir mes jeunes confrères haïtiens.»

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Croix-Rouge suisse, Rainmattstrasse 10, 3001 Berne, tél. 031 387 71 11 [email protected], www.redcross.ch, CP 30-9700-0

Votre don de bijoux permet de prévenir la cécité.

Les recettes provenant des dons de vieil or permettent d’organiser des contrôles de la vue dans les écoles. Ainsi, les maladies oculaires peuvent être dépistées et la cécité évitée. Envoyez vos bijoux en or et en argent ainsi que l’or dentaire à la Croix-Rouge suisse avec la mention «Redonner la vue». Merci d’avance.

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Zigni (ragoût à la mode érythréenne)Pour 4 personnesIngrédients: 3 c. à s. d’huile d’ara-chide, 2 gros oignons émincés, 2 c. à s. de gingembre frais râpé, 600 g de viande de bœuf coupée en cubes, 4 grosses tomates (ou 1 boîte de tomates pelées) coupées en petits dés, 1 c. à s. de berberé (pâte d’épices, voir enca-dré), 2 c. à s. de concentré de tomates

Chauffez l’huile et faites revenir les oignons et le gingembre. Ajoutez la viande de bœuf et saisissez-la briève-ment avant d’ajouter la pâte d’épices et les tomates. Laissez mitonner à petit feu pendant une heure. Salez et poivrez.Pour une variante végétarienne, il suffit de remplacer la viande par des légumes ou du tofu. Adaptez alors le temps de cuisson en fonction des légumes choisis.

Le berberé – une pâte d’épices riche en saveursSpécialité d’Afrique orientale, le ber-beré est une pâte à base de piment et de diverses épices. Chez nous, seuls quelques rares commerces spécialisés en proposent. Au rayon épicerie fine de grands magasins, nous avons trou-vé un produit similaire nommé «Mama Africa», dont la composition se rap-proche de celle du berberé. Vous pou-vez aussi préparer vous-même cette pâte d’épices en suivant la recette publiée sur notre site Internet.➥ magazine-humanite.ch/recettes

Après un travail intense au siège du Service de transfusion sanguine

érythréen situé dans la capitale, à As-mara, j’étais content de faire une petite pause. «Allons boire une tasse de thé à la cantine», me suggère en souriant Syl-via Froelicher, la déléguée de la CRS en Erythrée. Mû par cette perspective réjouissante, je lui emboîte le pas sans hésiter alors qu’elle se dirige vers l’ar-rière-cour. Je suis quelque peu perplexe lorsque nous nous arrêtons devant un vieux conteneur maritime. En riant, Sylvia m’in-forme que nous sommes arrivés. Sous une bâche tendue entre ledit conteneur et un mur, je découvre en effet divers

sièges plus ou moins accueillants qui attendent le client. Assise sur une banquette fatiguée qui semble provenir d’un vieux bus se trouve une mystérieuse cui-sinière, tout occupée à émin-cer une montagne d’oignons. «Vous préparez une soupe à l’oignon?» Ma question suscite l’hilarité générale, et j’apprends que le précieux bulbe constitue l’un des principaux ingrédients du zigni (ou zegni), le plat natio-nal érythréen.

Coutumes culinaires érythréennesMon accompagnatrice m’ex-plique qu’il s’agit d’une sorte de ragoût auquel on ajoute sou-

vent un autre légume et qui se mange en général avec du riz ou de la purée de pommes de terre. Dans la plupart des familles, un grand plat unique est posé sur une table basse, dans lequel tout le monde pioche en s’aidant d’un morceau de galette. On se sert toujours de la main droite, l’usage de la main gauche étant tabou. Chaque repas débute et se termine par la cérémonie de lavage des mains. Fervent amateur de mets d’ail-leurs, j’ai suivi de près la préparation du zigni. D’une simplicité déconcertante, cette spécialité érythréenne n’en a pas moins séduit des convives exigeants lors d’un dîner concocté à mon retour en Suisse.

reCette

à propoS

une mystérieuse cuisinière La vie nous réserve parfois des surprises savoureuses. Une simple pause-café se mue en excursion passionnante dans une cantine d’un genre particulier avec, en prime, la découverte d’un plat simple, mais des plus goûteux.

ragoût érythréen

TEXTE: URS HÖLTSCHI PHOTO: CASPAR MARTIG

Cette cuisinière nous a dévoilé la recette du plat national érythréen.©

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Karma, alias Marco Ratschiller, est caricaturiste et rédacteur en chef du magazine satirique «Nebelspalter».

labyrintheTracez le chemin qui va de l’entrée à la sortie de ce labyrinthe tortueux. Si vous le faites correctement, une figure apparaîtra.

4 0 0 2 2 0 5( C ) C o n c e p t i s P u z z l e s

pÊle-MÊle

HUMANITé 4/2010Solution des derniers mots croi-sés: DeUX FoIS NoeL

Bravo aux heureux gagnants:Bernard Decarli, ChavornayDidier Laville, La Chaux-du-MilieuRegina Gassmann, BreitenbachMichelle Gillioz, VenthôneCarlo Pedrazzini, Päffikon

Solutions aux autres jeux de la dernière édition:

Vous trouverez les solutions du sudoku, des mots cachés et du labyrinthe dans la prochaine édition et sur la page Internet.➥ magazine-humanite.ch

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ARGILESTUPEUR

Mots cachés Découvrez les 20 mots qui se cachent dans cette grille, que ce soit à l’horizontale, à la verticale ou en diagonale. Les lettres peuvent servir à créer plusieurs mots.

Cinq stations météorologiques en métal arborant l’emblème de la Croix-Rouge sont à gagner par tirage au sort parmi les bonnes réponses des mots croisés. Ce joli petit cube, qui trouve sa place sur le bureau, affiche l’heure, la tem-pérature ainsi que le degré d’humidité de l’air. Envoyez-nous la solution correcte et votre adresse par courriel à [email protected] ou sur une carte postale à:

Croix-Rouge suisseMagazine «Humanité»Case postale, 3001 Berne

Délai d’envoi des réponses: 31 mars 2011

Sudoku

Remplissez la grille de sudoku de manière à ce que chaque chiffre de 1 à 9 ne se trouve qu‘une seule fois sur chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque petit carré de trois cases sur trois.

2

5

3

8

4

8

3

4

9

2

98

54

1

7

6

1

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78

9

7

8

7

6

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5

2

1

4

C o n c e p t i s P u z z l e s 06010010915

2

9

5

7

97

1

34

4

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9

8

2

5

3

86

3

52

2

9

1

7C o n c e p t i s P u z z l e s 06010014205

À GAGNER

Humanité 1/2011 31

Page 32: CRS Magazine Humanité 1/2011

Sang, temps ou argent: des dons pour un monde plus humain.

notre aide ne se conçoit pas sans votre générosité.Compte postal 30-9700-0