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Bienvenue dans l’univers de la Croix-Rouge suisse (CRS)!

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RepoRtage – De l’eau potable à Tentayape 4 Un regard tourné vers l’avenir 8 terre de contrastes 9 Un climat devenu imprévisible

12 eNgageMeNt – Service des transports Un merci pour un trajet

14 tÉMoIgNage – Ömer Güven Un bon géant au service de la Croix-Rouge

17 CoNVICtIoN – Le plus grand réseau humanitaire au monde pour un monde plus digne

20 RÉaLItÉS – Nouvelle structure de formation de la SSS «La formation de base convient à tous»

22 RÉaLItÉS – Moldavie Sans père ni mère, mais pas orphelins

26 RÉaLItÉS – Aide aux proches soignants «Madame von Däniken, restez donc jusqu’au soir!»

29 pÊLe-MÊLe La salteña, délice à la bolivienne page jeux/caricature

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neutralImprimé

No. 01-11-302371 – www.myclimate.org© myclimate – The Climate Protection Partnership

ImpressumHumanité, 2e édition 2011 Juin 2011

ISSN 1664-2015

Photo de couverture: Federico Orozco

Editeur: Croix-Rouge suisse, Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 BerneTéléphone 031 387 71 11, [email protected] www.redcross.ch

Dons: CP 30-9700-0

Notification de changement d’adresse: par courriel à [email protected] ou par téléphone au 031 387 71 11

Adresse de la rédaction: Croix-Rouge suisse, Rédaction Humanité, Case postale, 3001 Berne, [email protected], www.magazine-humanite.ch

Rédaction: Tanja Pauli (rédactrice en chef), Urs Höltschi (Levée de fonds), Hana Kubecek (Santé et intégration), Isabelle Roos (Partenariat avec le secteur privé), Christine Rüfenacht (Secrétariat national des associations cantonales), Isabel Rutschmann (Communication), Karl Schuler (Coopération internationale)

Contributions à la présente édition: Wanda Arnet, Caterina Castelli, Mario Böhler, Markus Mader, Marco Ratschiller, Sabine Rempert, Lucy Schweingruber, Christina Williamson, Julia Zurfluh

Abonnement: L’abonnement coûte 6 CHF par an et est offert aux donateurs de la CRS.Parution: trimestrielleLangues: français et allemandTirage: 120 300 exemplairesCopyright sur toutes les photos sans indication: Croix-Rouge suisse

Traduction: Service de traduction CRSMaquette: Effact AG, Zurich Graphisme et impression: Vogt-Schild Druck AG, Derendingen

Prochaine édition: Août 2011

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rubrik

Le vrai luxe

Éditorial

Chère lectrice, cher lecteur,

Notre douche quotidienne est un luxe. Cela vous étonne? Alors songez qu’en l’espace de quelques minutes, je consomme chaque matin plus d’eau que ne le fait en un jour entier une personne qui n’a pas accès à l’eau potable! Plus d’1,1 milliard d’êtres humains doivent vivre au quotidien avec 10 litres d’eau ou moins. Alors que la plupart d’entre nous ont plus de deux robinets à la maison, les régions les plus pauvres du monde n’en comptent même pas un par village. Presque toujours, ce sont des femmes qui, jour après jour, marchent des heures durant pour ramener de l’eau d’un puits ou d’un fleuve éloignés. Eau et hygiène forment un couple inséparable. Elles sont la condition sine qua non de la santé et du développement, entre autres économique, d’une région.

Ma consommation d’eau matinale est un privilège que j’apprécie d’autant plus que je sais que la CRS est en mesure d’œuvrer à un accès à l’eau potable pour les plus démunis. Certes, ce ne sont pas quelques puits qui vont résoudre la pro-blématique de l’eau dans le monde, mais c’est là un premier pas important. Car chaque puits alimente au moins une famille entière. Et ce liquide qui pour nous n’a absolument rien de luxueux revêt une valeur inestimable aux yeux de certains, comme la fière Bolivienne Toribia Terceo, dont nous vous parlons en page 6.

Aidez-nous à donner à des familles et des villages entiers ce à quoi tout être humain a droit: un accès à l’eau potable. Je vous remercie de votre générosité et vous souhaite un très bel été.

Avec mes meilleures salutations,

Markus MaderDirecteur de la Croix-Rouge suisse

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reportage

Si tous les chemins mènent à Rome, un seul conduit à Tentayape qui, en

guarani, veut dire «la dernière maison». D’ailleurs, ce chemin relève du par-cours du combattant. Après avoir suivi la route naturelle sinueuse et étroite en surplomb du Rio Picomayo, il faut encore venir à bout des six derniers kilomètres, qui passent à travers un lit de ruisseau. Soudain alors, le panorama s’ouvre sur

une vaste étendue cultivée de plantes de maïs encore vertes. Après 18 mois de sécheresse, les premières averses ont fait revivre le paysage en quelques jours à peine. Mais les conséquences ont été catastrophiques pour les petits paysans boliviens.

Quand le climat se détraqueDeux arbres soto, majestueux, de chaque côté du chemin symbolisent le seuil de la communauté. Guirandiyu Guiraibi interrompt brièvement son tra-vail des champs pour nous raconter que ces derniers temps, le climat était devenu «loco», fou. L’an passé, la sécheresse

persistante avait réduit en poussière la récolte de maïs et de haricots. Comme à l’accoutumée, les graines ont été se-mées en mars pour la récolte de mai. Or l’absence de pluie a fait périr les fleurs de maïs. Elle laisse derrière elle la triste image d’un paysage calciné. «En juillet, il a même neigé, ce qui n’était pas ar-rivé depuis mon enfance!», s’étonne ce paysan de 50 ans. Absence de récoltes, incendies de forêt, manque d’eau et dépérissement du bétail, telles sont les conséquences directes de ces conditions météorologiques extrêmes. La région la plus reculée du monde commence elle aussi à subir les effets du changement climatique.

Forages de pétrole? Non merci!«Nos forêts sèches de palmeraies abritent des pumas et des perroquets. Nous ne voulons pas que ce biotope protégé soit détruit», déclare le «Capitán Grande» indien Guayari Bacuire, d’un ton calme mais ferme. Environ 600 personnes vivent à Tentayape, une communauté appartenant au peuple guarani. Oubliée du monde pendant longtemps, elle a aussi été négligée par le pouvoir poli-tique. Mais la reconnaissance expresse

des populations indigènes par la consti-tution bolivienne et la représentation au parlement de la minorité guaranie ont marqué le début d’une ère nouvelle. Le revers de la médaille, c’est qu’il semble-rait que Tentayape, dont la superficie égale celle du canton de Zoug, regorge de gisements pétrolifères. La communau-té s’oppose, avec succès jusqu’à présent, aux forages du conglomérat espagnol

Cette région reculée a longtemps été oubliée.

A la fois bus, camion et ambulance – le véhicule de la CRS est le seul moyen de transport de Tentayape.

Pour la première fois de sa vie, cette femme de 65 ans dispose de l’eau courante.

Le hamac traditionnel protège et apaise.

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reportage

Repsol. D’autant que les expériences dans d’autres régions de la Bolivie ont montré que l’exploitation inconsidérée des ressources naturelles du sous-sol s’ac-compagne surtout de préjudices pour la population locale: par exemple, les pipe-lines défectueux ne cessent de polluer l’eau et les sols. De l’eau potable pour survivreL’arrivée d’une équipe médicale de la Croix-Rouge, au début des années 1990 après la survenue du choléra, a marqué le lancement d’un programme de déve-loppement sur le long terme. Les agents de santé autochtones formés à l’époque poursuivent leur action aujourd’hui encore. «Nous respectons les particula-rités culturelles de cette petite commu-nauté. Les habitants ont leur mot à dire et une forte conscience de soi», indique Eduardo Lambertín, le coordinateur de la CRS. Le résultat visible de cette colla-boration fructueuse: une conduite d’eau de 18 km. Aujourd’hui, les 120 maisons de cette communauté à l’habitat dispersé sont raccordées à l’eau potable. C’est la CRS qui a financé le forage pour cap-ter la source ainsi que le matériel des-tiné aux conduites. Un travail harassant exécuté par des bénévoles. Sandro Tilcara, petit paysan, a été formé par un hydraulicien. Il est aujourd’hui respon-sable du nettoyage du réservoir de se-cours et de la maintenance du système.

«La sécheresse de l’an passé nous a permis de nous rendre compte à quel point l’alimentation en eau est essen-tielle à notre survie!», souligne le jeune homme.

Le potager de doña toribiaLa sécheresse est sur toutes les lèvres, car même si, à première vue, la pluie a permis à la végétation de reprendre vie, la catastrophe a laissé des traces pro-

fondes. Les habitants ne sont plus auto-suffisants en maïs et en haricots. Jusqu’à la prochaine récolte au début de l’été, ils dépendent des rations et des semences distribuées par la Croix-Rouge. Ces der-nières années, les femmes ont cultivé des potagers pour diversifier l’alimentation. Toribia Terceo, veuve de 65 ans, nous montre fièrement l’«aji» (paprika) planté dans son jardin, qu’elle arrose tous les jours pendant la saison aride. «Avant la sécheresse, je faisais aussi pousser des tomates et des oignons, mais mainte-nant, le jardin doit se refaire une santé», dit-elle avec confiance. Elle veut nourrir sainement ses trois petits-enfants; ils sont l’avenir de Tentayape, cette communauté consciente de sa valeur et soucieuse de ses traditions.

Les hommes ont œuvré d’arrache-pied pour raccorder la communauté à l’eau.

Des réservoirs vitaux: Sandro Tilcara (à gauche) se charge bénévolement d’entretenir la citerne de la CRS, qui contient 20 000 litres.

Walter Lüthi

Walter Lüthi, 46 ans, est depuis 2010 responsable de programme de la CRS pour la Bolivie, l’Equateur et le Para-guay. Avant d’assumer cette tâche, il a vécu et travaillé trois années durant en Bolivie.

pourquoi la CRS s’engage-t-elle à long terme en Bolivie?Dans les régions rurales, les soins de santé sont encore très lacunaires. Nous pouvons y apporter notre expérience et améliorer sensiblement la situation sa-nitaire grâce à des mesures efficaces. Mais nous ne pouvons y parvenir sans l’implication des organisations et de la population indigènes. C’est justement ce point qui fait notre force, et au fil des ans, nous avons établi un rapport de confiance.

Comment choisissez-vous les régions?La collaboration résulte souvent de la demande d’aide d’une organisation locale. Nous nous concentrons sur les régions rurales et pauvres, surtout peu-plées d’indigènes qui ont été oubliés du pouvoir étatique pendant des décennies.

Quelle est l’action concrète de la CRS?Nous mettons en place un système de soins pouvant fonctionner de manière autonome. Nous recourons également à la médecine traditionnelle, à laquelle la population est habituée. Nos efforts portent aussi sur l’enrayement de ma-ladies infectieuses telles que la tuber-culose, la dengue ou le VIH/sida. En outre, nous voulons amener les organi-sations paysannes à revendiquer leurs droits face aux services publics et à prendre elles-mêmes des initiatives. Les programmes entrepris jusqu’à présent portent leurs fruits, et c’est pourquoi nous poursuivons notre tâche pour amé-liorer les conditions de vie d’encore plus d’habitants.➥ redcross.ch/bolivie

trois Questions

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pays sont blancs ou métisses. Le phéno-mène d’urbanisation a pris de l’ampleur. Ainsi, on dénombre 1,3 mio d’habitants à Santa Cruz de la Sierra, la ville la plus peuplée, et 900000 habitants à La Paz et à El Alto, dans l’Altiplano. Bien que

La Paz abrite le siège du gouvernement, Sucre, une ville de moindre taille, est la capitale constitutionnelle de la Bolivie. Il a fallu attendre 1995 pour que la diver-sité ethnique soit reconnue constitutionnel-lement. Fin 2005, après des décennies d’instabilité politique, un représentant d’un peuple indigène – Evo Morales – est élu pour la première fois à la présidence du pays; il sera confirmé dans ses fonc-

Le mont Sajama, point culminant de la Bolivie, s’élève à 6542 m au-dessus

de la mer. La majorité de la population vit sur l’Altiplano entre 3000 et 4000 m d’altitude, ce qui correspond à la hauteur du Jungfraujoch, qui héberge la gare la plus élevée d’Europe (3500 m). Plus de la moitié des Boliviens travaillent dans l’agriculture et vivent sous le seuil de pau-vreté. L’exploitation du zinc et de l’étain est tributaire des larges fluctuations des cours sur le marché mondial. Toutefois, la Bolivie demeure un fournisseur important de gaz naturel pour l’Argentine et le Bré-sil, pays voisins.Les Quechuas (30%) et les Aymaras (25%) constituent les principales communautés indigènes alors que les Guaranis ne re-présentent que 2% de la population. Près de la moitié des 10 mio d’habitants du

terre de contrastesbolivie

La Bolivie, pays enclavé d‘Amérique du Sud, se distingue par une topographie alliant les extrêmes: basses terres du Chaco, paysages escarpés de la Cordillère des Andes, régions vallonnées et forêt amazonienne.

TExTE: KARL SCHULER PHOTO: FEDERICO OROZCO

tions en août 2008 par une majorité de l’électorat. Morales provient du mouve-ment de cultivateurs de coca. En Bolivie, cette plante peut être consommée sous la forme de feuilles à mâcher ou de tisane – mate de coca – et est aussi conditionnée en produits cosmétiques. Les communautés indigènes bénéficient aujourd’hui de davantage de droits et d’une représentation équitable au Parle-ment. La reconnaissance de leur justice traditionnelle préconisant les châtiments corporels demeure cependant probléma-tique. Il est important de relever les efforts soutenus de l’Etat bolivien en matière de santé, de formation et d’investissements publics. Ces dernières années, le gouver-nement a fait face à une forte opposition, notamment de la part des régions les plus riches à l’est du pays.

La majorité de la population vit à plus de 3000 m d’altitude.

Ces jeunes paysans guaranis portent le couvre-chef traditionnel: une combinaison d’un chapeau et d’un turban.

En rouge: domaines d’activités de la CRS

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Seiler, géographe allemand qui étudie le changement climatique en Bolivie sur le long terme, confirme cette observation. «Suite au réchauffement de la planète, on peut constater, ici comme ailleurs, une hausse des températures. Dans les basses terres du sud, les précipitations se sont raréfiées durant la saison sèche entre mai et septembre. En revanche, elles se sont intensifiées durant la saison des pluies entre décembre et février.» Les extrema évoluent et les événements climatiques exceptionnels se multiplient. A l’échelle mondiale, un quart du gaz

En 2010, les basses terres du Chaco n’ont pas reçu une goutte de pluie. La

sécheresse persistante y a considérable-ment appauvri les récoltes de maïs, alors que des précipitations violentes et inces-santes ont causé de graves dommages dans les Andes boliviennes et les pays voi-sins. Sécheresses et inondations alternent et constituent les phénomènes extrêmes d’un climat devenu imprévisible. «Les pluies se font attendre, mais quand elles arrivent enfin, elles sont d’autant plus violentes», nous a expliqué un agriculteur du sud de la Bolivie (page 6). Christian

un climat devenu imprévisible

sécheresses et inondations

Les paysans boliviens se plaignent de phénomènes météorologiques extrêmes. Ont-ils raison ou sont-ils victimes d’une illusion? Un géographe allemand, qui étudie le changement climatique en Bolivie, apporte quelques éclaircissements.

TExTE: KARL SCHULER PHOTOS: FEDERICO OROZCO

à effet de serre dans l’atmosphère pro-vient du déboisement. Rien qu’en Bolivie, 300 000 hectares de forêt sont défri-chés annuellement, notamment afin de cultiver le soja destiné à la fabrication de produits alimentaires industriels et de carburants pour le marché international.

De plus en plus d’incendies volontaires détruisent des forêts et des champs en-tiers. Les cours des denrées de base ont fortement augmenté en Bolivie ces der-nières années. Par exemple, le prix d’un kilo de maïs a doublé en un an. Cette majoration affecte en premier lieu les plus démunis. «Un kilo de maïs coûte quatre bolivianos (l’équivalent de 60 ct), plus qu’un litre d’essence», déplore une ménagère inquiète. La dégradation de l’environnement repré-sente un défi pour la Croix-Rouge. Outre l’aide d’urgence apportée lors de séche-resses ou d’inondations, la prévention des catastrophes devient toujours plus essen-tielle.A long terme, il s’agit de rendre la popula-tion rurale moins vulnérable et de garantir son accès à des ressources vitales telles que l’eau potable et l’alimentation. ➥ redcross.ch/bolivie

en une année, le prix du kilo de maïs a doublé.

En période de sécheresse, la rivière est réduite à un simple filet d’eau.

Christian Seiler, géographe allemand travaillant en Bolivie

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en bref

La Croix-Rouge suisse (CRS) vit avec son temps et fait en sorte que donner soit simple comme bonjour. Aucun obstacle ne devrait barrer la route de quiconque veut faire un geste. Aussi la CRS propose-t-elle deux nou-velles possibilités de se montrer solidaire:

Faire un don aux distributeurs de billets CFF: dans le menu principal du distributeur, sélectionnez «Autres billets/offres», puis «Faire un don», et suivez les instructions. Plusieurs moyens de paie-ment sont acceptés: espèces, cartes de crédit et de débit ou chèques Reka.➥ cff.ch/dons

Depuis le tremblement de terre dévastateur et les catastrophes qui en ont résulté, la Croix-Rouge japonaise intervient sans relâche au-près de la population meurtrie. Au nombre de 600, les équipes médicales suivent les malades et les blessés dans les centres d’ac-cueil et se rendent dans les villages isolés. La Croix-Rouge a distribué de grandes quanti-tés de couvertures et de vêtements. Elle four-

nit également des ustensiles de cuisine aux 70000 familles qui recevront une maison du gouvernement. Les 120000 autres fa-milles sans abri se verront verser 4000 CHF en espèces. La Croix-Rouge suisse participe financièrement à cette aide à la survie pour les victimes de la catastrophe et s’engagera également dans la reconstruction. ➥ redcross.ch/japon

faire un don – facilement, partout, n’importe quand

une aide rapide grâce à l’Allianz Helpbox

aide de la Croix-rouge après le séisme au Japon

Lors de la première année d’activité, le Dr Mamadou Adama Togo, ophtalmologue, a déjà suivi 4693 patients et opéré 850 cataractes dans la clinique ophtalmique de Tombouctou (nord du Mali). Sans inter-vention chirurgicale, cette maladie oculaire conduit à la cécité. Auparavant, les pa-tients devaient se rendre dans la capitale, Bamako, pour se faire opérer, soit un trajet de près de 1200 km. Grâce à la CRS, ils peuvent aujourd’hui être soignés dans leur région. McOptik soutient financièrement ce combat contre la cécité liée à la pauvreté. ➥ redcross.ch/ophtalmologie

Faire un don par SMS: écrivez un SMS en indiquant «Don» suivi du mon-tant souhaité (p. ex. «Don 25» pour un don de 25 CHF), puis envoyez-le au 464. Vous recevrez un accusé de ré-ception. Le montant du don est reporté sur votre facture téléphonique ou pré levé sur votre avoir en cas d’abonnement prépayé. Vous pouvez faire un don par SMS de n’importe quelle somme jusqu’à 99 CHF maximum. Le SMS envoyé au n° 464 de la CRS coûte le même prix que n’importe quel autre texto en Suisse.➥ redcross.ch/sms-f

850 personnes sauvées de la cécité

Depuis la mi-mai de cette année, Allianz Suisse propose un système automatique d’appel d’urgence pour ses clients privés. L’Allianz Helpbox, un boîtier discret à la pointe de la télématique installé dans le véhicule, déclenche automatiquement l’alerte à un centre d’appel d’urgence en cas de grave accident de la circulation. Si les passagers ne sont plus en mesure de ré-pondre, les sauveteurs sont immédiatement alarmés et informés par GPS du lieu de l’ac-cident. Des secondes précieuses qui peuvent sauver la vie. A titre de partenaire officiel de la CRS, Allianz Suisse lui reverse 10 CHF pour chaque Allianz Helpbox vendue.➥ allianz-suisse.ch

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Le sourire d’Ursula Sägesser est cor-dial, accueillant. En toute humilité, elle

parle de son engagement bénévole. Elle inspire une confiance rassurante, qualité essentielle des conducteurs de la Croix-Rouge. Depuis deux ans, au volant de sa propre voiture, elle roule pour le compte

un merci pour un trajetservice des transports

Quelque 7000 conducteurs bénévoles sillonnent le pays pour le compte du service des transports de la Croix-Rouge suisse (CRS). Ursula Sägesser en fait partie. Les remerciements et les conversations avec ses passagers sont sa récompense pour les milliers de kilomètres parcourus.

TExTE: TANJA PAULI PHOTOS: ANDRI POL

engagement

du service des transports de la CRS dans la région de Winterthour, permettant ain-si à des personnes malades ou infirmes de se déplacer. L’emblème de la Croix-Rouge bien visible sur le pare-brise, elle est sur les routes trois à cinq fois par semaine. Mais son action bénévole ne

se passe pas seulement derrière le vo-lant. Ursula Sägesser simplifie à maints égards la vie des clients qui recourent à cette prestation: elle accompagne les personnes handicapées jusqu’au véhi-cule, les aide à prendre place et à s’atta-cher, porte parfois un bagage, ouvre une

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engagement

lourde porte et attend souvent que son passager puisse rentrer chez lui après un rendez-vous.A la question de savoir si elle aime conduire, elle répond en souriant: «Oui, j’aime conduire. Après mon départ à la retraite, je voulais me rendre utile. Cette activité m’a attiré, et comme je remplis-sais toutes les conditions pour devenir conductrice Croix-Rouge, je me suis proposée.» A l’instar de tous les conduc-teurs bénévoles, Ursula Sägesser a suivi

une formation de base d’un jour. La CRS organise en outre des cours de perfec-tionnement ainsi que des rencontres pour les conducteurs. Les stages de conduite en font bien sûr partie. «Chacun s’estime bon conducteur», rappelle Ursula Säges-ser en clignant de l’œil. Sa récompense, c’est certes la gratitude des passagers, mais aussi les agréables conversations qu’elle a avec eux. «Cer-tains me racontent leur destin tragique, malgré lequel ils conservent un état d’esprit positif. Ça me fait réfléchir, et ça m’aide à rester optimiste.»C’est le cas par exemple de sa nou-velle cliente, Trudi Waser, l’ancienne patronne du restaurant Rössli Seen à Winterthour. La vieille dame de 91 ans est pleine de joie de vivre, comme une jeune fille amoureuse au printemps. Dans la cafétéria de l’EMS, elle se déplace aussi rapidement que si elle devait servir les repas entre la cuisine et la salle. C’est son rythme normal. «Comme quoi, quand on est patronne d’un restaurant, c’est pour la vie! Per-sonne de mon âge ne veut se promener avec moi, je marche trop vite!» Trudi Waser est très satisfaite de sa conduc-trice. «Oui, vraiment très satisfaite! Et même, on devrait donner des médailles à tous les conducteurs de la Croix-Rouge. Je suis cliente du service des transports depuis 1996 et tout a toujours marché comme sur des roulettes. TOUJOURS!», souligne-t-elle.Ursula Sägesser trouve que sa cliente, comme d’habitude, est vêtue avec goût.

Le service des transports de la CRSLes personnes très âgées, handicapées et malades doivent souvent faire appel à un conducteur, par exemple pour se rendre chez le médecin ou parce qu’elles doivent suivre une longue thé-rapie. Le service des transports de la Croix-Rouge est là pour elles. Grâce à des dons et au soutien d’Allianz Suisse Assurances, les passagers ne paient qu’une indemnité kilométrique. Ainsi, recourir à cette prestation est à la portée de toutes les bourses. Pour beaucoup de personnes qui doivent régulièrement se rendre chez le méde-cin ou en thérapie, le service des trans-ports est souvent la seule solution sup-portable financièrement pour soulager leurs proches, quand ils en ont. La CRS organise les trajets, forme et suit les conducteurs bénévoles. Pour parvenir à couvrir ces frais, elle fait appel à la générosité des donateurs.

à propos

Ursula Sägesser conduit sa cliente en thérapie une fois par semaine.

Le véhicule privé servant aux trajets

Trudi Waser, 91 ans, fait appel au service des transports de la CRS depuis 15 ans déjà.

Elle la complimente. «Il faut bien porter les vêtements qu’on a. A mon âge, on ne sait jamais quand ils vont atterrir à la bro-cante», argumente la vielle dame avec humour. «Et vous savez, j’ai toujours été de nature joyeuse. Même le matin, je ne faisais jamais la tête. Et quand quelque chose me chagrinait, je ne le montrais à personne. La semaine prochaine, je dois aller à l’hôpital à cause de mon pied. On verra bien ce qu’ils veulent faire», dit-elle impassible. Je comprends ce qui motive Ursula Sägesser, et nous échan-geons un sourire complice. Tant de cou-rage, c’est contagieux.➥ redcross.ch/servicedestransports

«on devrait donner des médailles à tous les conduc-teurs de la Croix-Rouge.»

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tÉmoignage

17 exactement, où le pays des Pharaons a écrit l’Histoire, le délégué CRS a vu com-ment des centaines de milliers de manifes-tants, au Caire et dans d’autres villes, ont su forcer le président Moubarak à passer la main, le 11 février 2011. «Ce qui m’a le plus impressionné, c’est le calme et la

détermination avec lesquels les opposants sont parvenus à leurs fins.» Calme et détermination, deux qualificatifs qui s’appliquent aussi parfaitement à notre homme. Né suisse d’un père turc, Ömer Güven est en effet la sérénité incarnée. Au-diteur attentif, le regard vif, ce bon géant

Je suis très fier du peuple égyptien. Jamais je n’aurais cru que les gens auraient

la force de renverser le pouvoir, encore moins avec des moyens pacifiques.» C’est les yeux brillants qu’Ömer Güven se remé-more les événements du début d’année. Témoin privilégié de ces quelques jours,

un bon géant au service de la Croix-rouge

Ömer güven

Ömer Güven s’engage de tout son cœur: au sens propre en tant que donneur de sang, mais aussi au figuré, en mettant son expérience du management au profit d’une organisation en laquelle il croit. Il nous parle avec passion de son travail de délégué de la Croix-Rouge suisse (CRS) en Egypte et nous raconte sa vision des événements du début de l’année au Caire.

TExTE: KATHARINA SCHINDLER

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Ömer Güven se sent bien au Caire. Au second plan, les bus du don de sang, qui s’arrêtent sur les places publiques et incitent en particulier les étudiants à donner leur sang.

Ömer Güven (à gauche) évalue la campagne en faveur du don de sang . . .

. . . et montre l’exemple au service de transfusion du Caire.

tÉmoignage

aide d’urgence à la frontièreLe conflit qui fait rage en Libye a des répercussions en Egypte, entre autres sur le travail d’Ömer Güven. On voit parfois arriver dans la région fron-talière jusqu’à 4000 réfugiés par jour. La CRS aide le Croissant-Rouge égyptien à subvenir à leurs besoins. Ömer Güven est responsable de cette action d’aide d’urgence. La CRS four-nit le nécessaire aux réfugiés, mais s’occupe également de l’hébergement et du ravitaillement des bénévoles du Croissant-Rouge, lesquels affrontent dans les camps des conditions de tra-vail difficiles.

à propos

d’1,95 m a toujours un petit sourire sur les lèvres. En un mot, Ömer semble être né pour l’humanitaire. Pourtant, sa vocation aura mis un temps certain à se dessiner. Malgré ses 45 ans, Ömer Güven n’a rejoint la CRS qu’il y a deux ans, après avoir d’abord étudié aux Etats-Unis puis travaillé dans le conseil en entreprise, pour enfin se voir nommer responsable du développement de l’en-treprise à l’Hôpital universitaire de Bâle. «Je suis très heureux d’avoir pu me lan-

cer ainsi sur le tard dans la coopération au développement. Financièrement, j’y perds, mais sur tous les autres plans, je suis largement gagnant.»Ömer Güven est un ambassadeur plus que convaincu de la Croix-Rouge: «C’est une grande fierté pour moi que de tra-vailler pour une organisation qui repré-sente d’aussi nobles principes et défend partout dans le monde la cause humani-

taire.» Ces sept Principes fondamentaux sont d’ailleurs le fil conducteur de son travail en Egypte, où la CRS et le minis-tère de la santé assurent depuis dix ans la modernisation du service national de transfusion sanguine et la formation du personnel local dans le cadre d’un pro-gramme financé par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). Ömer met ici à pro-fit tant son savoir-faire technique que ses longues années d’expérience en matière de gestion du changement. Les troubles du début d’année ont per-mis de vérifier le bon fonctionnement du service de transfusion: alors que l’appel du ministère de la santé, redoutant une escalade de la violence, avait été très lar-gement suivi, le personnel a passé ce test avec succès, gérant l’afflux de donneurs avec calme et efficacité. «Je suis ravi que les Egyptiens aient affiché une telle soli-darité, se félicite en outre le délégué de la CRS. C’est là en bonne partie le résultat de nos campagnes en faveur du don de sang.»Ömer lui-même montre l’exemple et est devenu depuis son arrivée en Egypte un

«Nos campagnes en faveur du don de sang ont des résultats.»

donneur régulier. A l’heure de la révolte, comme beaucoup d’autres, il a lui aussi donné son sang au service du Caire: «Cela aura été ma modeste contribution à l’Histoire», sourit-il. ➥ redcross.ch/egypte

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Croix-Rouge suisse, Rainmattstrasse 10, 3001 Berne, [email protected], www.redcross.ch/benevolat

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Allianz Suisse soutient le service de transport de la Croix-Rouge et remercie tous les chauffeurs volontaires.

Allianz Suisse est le partenaire officiel de la CRS.

«J’offre de la mobilité aux personnes tributaires d’une aide.»Bénévole Croix-Rouge, Ursula donne de son temps en conduisant des personnes chez le médecin, à l’hôpital ou à leur thérapie. Quelque 7000 conduc teurs bé névoles parcourent chaque année plus de 12 millions de km, soit 300 fois le tour de la terre.

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ConviCtion

pour un monde plus dignele plus grand réseau humanitaire au monde

Il n’est pratiquement pas un pays qui ne dispose de «sa» Croix-Rouge. Les 186 Sociétés nationales s’engagent sur leur propre territoire, mais interviennent aussi partout dans le monde en cas de catastrophe. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), quant à lui, veille au respect du droit international huma-nitaire et assume de délicates missions dans le cadre des conflits armés.

TExTE: MARKUS MADER

C’est un réseau pour le moins impres-sionnant: sur 193 Etats, tous sauf

sept disposent de leur Société nationale de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge. Chaque citoyen de la planète, même au Liechtenstein ou à Monaco, a donc «son» organisation nationale, elle-même affiliée à la Fédération interna-tionale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Celle-ci coor-donne le travail de ses 186 membres,

lesquels doivent respecter les sept Principes fondamentaux de la Croix-Rouge et poursuivent tous les mêmes objectifs prioritaires: protéger la vie, la santé et la dignité humaine, mais aussi atténuer la souffrance des personnes en détresse. Il ne peut y avoir qu’une Société nationale de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge par pays, et elle doit être re connue par le gouvernement. Etonnamment, chacun

de ces relais étatiques est non seulement toléré, mais aussi officiellement reconnu même par des régimes instables et non démocratiques, qui le laissent travailler de manière autonome.A l’image de la Croix-Rouge suisse (CRS), les Sociétés nationales se consacrent à la promotion de la santé dans leur pays, soutiennent les plus démunis et repré-sentent de par leurs nombreuses pres-tations un recours indispensable pour

La Croix-Rouge est respectée dans le monde entier.

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ConviCtion

gagent dans des pays pauvres, parfois sur le long terme. La CRS œuvre ainsi dans 26 pays en faveur de la prévention sanitaire et de l’accès aux soins médi-caux de base.Et le CICR dans tout cela? S’il a son siège à Genève, ville natale d’Henry Dunant, le Comité international de la Croix-Rouge n’est pour sa part lié à aucun Etat. Il a pour mission de veiller au respect des Conventions de Genève, donc du droit international humanitaire, partout dans le monde. Le CICR joue le rôle de médiateur entre les belligé-rants, protège les populations civiles, assure les soins aux blessés et visite prisonniers de guerre et détenus poli-tiques. En tant que délégué du CICR, j’ai visité des centaines de prisonniers,

souvent plusieurs fois, je les ai enre-gistrés, j’ai examiné leurs conditions de détention – et suis intervenu au be-soin –, j’ai pris contact avec les familles

«la Croix-rouge peut intervenir rapidement»

gestion de catastrophes suisse

Josef Reinhardt est à la tête du secteur Gestion de catastrophes Suisse de la Croix-Rouge suisse (CRS). Même si, à ce jour, le pays a été largement épargné par les catastrophes d’envergure, la CRS entend étudier les possi-bilités de se préparer mieux encore à différents types de scénarios.

INTERVIEW: TANJA PAULI

Depuis le séisme, la Croix-Rouge japonaise est sur tous les fronts. En Suisse, la CRS interviendrait-elle aussi en cas de catastrophe?Oui, c’est certain. Nous disposons dans notre entrepôt de quelques centaines de tentes familiales, de couvertures en laine ainsi que de sets de cuisine, de réchauds à gaz et de déshumidificateurs de chan-tier. Nous pouvons y recourir à tout moment et demander à nos magasins à l’étranger de nous fournir d’autres biens de secours. Notre fonds d’aide d’urgence

pour la Suisse nous permet également d’apporter un soutien financier aux vic-times, rapidement et sans paperasserie.

Il serait donc possible de tirer des leçons des expériences faites à l’étranger?Tout à fait. D’ailleurs, mon service est rat-taché à l’aide internationale en cas de catastrophe de la CRS.

D’autres Sociétés nationales de la Croix-Rouge nous proposeraient-elles aussi leur aide?

les personnes en détresse. En cas de catastrophe, elles interviennent en mobi-lisant leurs nombreux bénévoles, comme récemment en Haïti et au Japon. Dotée d’un secteur «Gestion de catastrophes

Suisse» (cf. page 18), la CRS dépêche également au besoin des équipes à l’étranger. Car en cas de crise, les Socié-tés nationales de la Croix-Rouge doivent pouvoir compter les unes sur les autres et soutenir les pays durement éprouvés sans considération d’ordre religieux ou politique. Dans le cadre de la coopéra-tion au développement, nombre d’entre elles, issues d’économies fortes, s’en-

Josef Reinhardt devant les tentes familiales empilées dans l’entrepôt de la CRS à Berne

La CRS est la Société nationale Croix-Rouge de la Suisse.

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ConviCtion

markus maderDirecteur de la CRS, a été délégué du CICR au Sri Lanka, au Pérou, au Pakistan et en Afghanistan de 1990 à 1995.

Oui, dans tous les cas. Nous entretenons déjà des contacts avec nos voisins alle-mand et autrichien à ce propos. Si, par exemple, une catastrophe naturelle devait frapper Bâle, la Croix-Rouge allemande, dans un esprit de solidarité, serait certai-nement très vite sur les lieux.

Dans un pays relativement sûr, est-il vraiment nécessaire de se préparer aux catastrophes?Quand la mer est calme, la question se pose évidemment. Mais s’il se passe quelque chose, tout le monde se deman-dera: «Pourquoi n’était-on pas mieux préparés?» La «préparation aux catas-trophes», c’est aussi être sur le qui-vive.

En cas de catastrophe, quels défis les communes devront-elles relever?Outre le choc en soi et le chaos, les épreuves seront aussi d’ordre organisa-tionnel. Comme en 2005, après les inon-dations. A l’époque, des centaines de personnes avaient appelé spontanément pour aider à déblayer; la coordination de ces bénévoles pourrait par exemple incomber à la CRS.

Existe-t-il une équipe spécialisée for-mée à l’aide d’urgence et qui pourrait intervenir?

Une équipe formée de volontaires, ça s’entretient. Et ça coûte de l’argent, même si elle n’intervient pas pendant des an-nées. C’est pourquoi cette question doit être examinée avec soin, ce que nous faisons en ce moment même. Nous dis-posons déjà des prestations habituelles de la CRS, auxquelles nous pouvons faire appel en cas d’urgence. Par exemple, le service des transports est intervenu lors des catastrophes qui se sont produites dans l’Oberland bernois. De plus, la CRS compte dans ses rangs des organisations de sauvetage compétentes telles que l’Al-liance suisse des samaritains, REDOG, le Service Croix-Rouge et la REGA.

En période calme, en quoi consiste votre travail?La Chaîne du Bonheur nous a mandatés pour répartir équitablement les dons dans certains cantons. C’est beaucoup de tra-vail, dans la mesure où chaque demande est soigneusement examinée pour savoir si le sinistre n’est pas déjà couvert par une assurance. Ces dernières années, ce sont les inondations de 2005 et de 2007 qui nous ont le plus occupés. Les catas-trophes naturelles touchent durement les communes de montagnes financièrement faibles, que je me réjouis particulièrement de pouvoir soutenir. Je suis également res-

ponsable de 2 x Noël, une action menée en collaboration avec SRG SSR et La Poste Suisse, qui vient aussi en aide aux familles qui sont dans le besoin en Suisse.

Quelles sont les compétences clés de la CRS sur le plan de l’aide d’ur-gence?En cas de catastrophe, la CRS sait de quoi les personnes qui se retrouvent sans abri ont besoin au plus vite et peut le leur fournir depuis son entrepôt. Et nos logis-ticiens font preuve d’expertise lorsqu’il s’agit de distribuer de manière coordon-née des biens de secours dans des cir-constances chaotiques.

Un délégué du CICR explique le droit interna-tional humanitaire aux combattants de l’Armée de libération du Soudan.

Thomas Büeler, logisticien de la CRS, sur le terrain en Haïti

et j’ai maintenu ce lien jusqu’à leur libé-ration. Il va de soi que, malgré leurs attributions différentes, les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et le CICR travaillent main dans la main dans les régions touchées simul-tanément par des catastrophes et des conflits. Je pense ici au Sri Lanka, où, après le tsunami, la CRS a pu profiter de la longue expérience du CICR dans le nord et l’est du pays, déchirés par la guerre. Ou encore à cette spécialiste du Service de recherches CRS, mise à la disposition du CICR au printemps à la frontière libyenne afin de l’aider à mettre en contact les milliers de réfugiés avec leurs proches. Car l’ensemble du Mouve-ment international de la Croix-Rouge et

du Croissant-Rouge, soit aujourd’hui la plus grande organisation humanitaire au monde, poursuit bien les mêmes objec-tifs, basés sur la vision forgée par Henry Dunant il y a 150 ans.➥ icrc.org

➥ ifrc.org

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«la formation de base convient à tous»

nouvelle structure de formation de la sss

Vous vous êtes donc entièrement mis à l’écoute des besoins des parti-cipants?Oui, cela a même été un facteur décisif. Mais l’idée de départ provient de notre étroite collaboration avec des asso-ciations sportives ou professionnelles, comme la police ou le corps enseignant, qui réclamaient à cor et à cri des mo-dules adaptés à leur secteur particulier. Ce qui est nouveau également, c’est que les modules de base abordent la préven-tion de manière encore plus différenciée qu’auparavant. La prévention occupe

Quoi de neuf dans le nouveau système de cours?Chaque participant peut adapter sa formation exactement à ses besoins spécifiques. Une grand-mère qui va à la piscine avec ses petits-enfants, par exemple, n’a pas besoin de la même formation que la personne qui nage sou-vent en eaux non surveillées: le module Brevet de base pool suffira amplement. Il sert aussi d’introduction au Brevet plus pool et aux modules lac ou rivière pour les personnes qui souhaitent se spécia-liser.

Les objectifs de la Société Suisse de Sauvetage sont les mêmes depuis 78 ans: sécurité, protection et sauvetage de la vie humaine dans et autour de l’eau. La nouvelle structure de formation facilite-t-elle leur réalisation? Réponse avec Bea Möller, directrice de cours de la section Schaffhouse, qui s’exprime aussi sur d’autres questions.

INTERVIEW: ISABEL RUTSCHMANN

une place prépondérante dans le nou-veau système de formation.

Qu’en attend la SSS?Avec ce nouveau système, nous espé-rons sensibiliser une grande partie de la

population aux facteurs de risque dans et autour de l’eau. Et comme corollaire, bien sûr, nous espérons voir diminuer le nombre d’accidents en relation avec l’eau, nombre qui s’élève actuellement à 1000 accidents aquatiques par an, dont 50 mortels. Comme le nouveau système de cours a revu les exigences un peu à la baisse pour les participants, nous souhai-tons vraiment toucher et motiver toute la

«Une grand-mère qui va à la piscine avec ses petits-enfants n’a pas besoin de la même formation qu’une personne qui nage en eaux non surveillées.»

Les nouveaux cours visent à prévenir des situations à risque comme celle-ci.

Bea Möller, 48 ans, cheffe de cours de la section Schaffhouse, est instructrice depuis 1997.

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La Société Suisse de Sauvetage SSS est membre de la Croix-Rouge suisse. Elle est la plus grande organisation de Suisse pour la sécurité aquatique. Avec 27500 membres actifs bénévoles dans tout le pays, elle travaille en accord avec l’esprit de la Croix-Rouge et pro-meut le sport pour tous ainsi que les activités jeunesse.

à propos

population, quelle que soit sa condition physique, afin que personne ne soit privé de la formation de base.

Donc les parents devraient également être nageurs sauveteurs?Disons que cela signifierait que tous les parents maîtrisent au moins un style de nage. Il va sans dire que la responsabi-lité parentale est primordiale, car l’inat-tention est la première cause de noyade. Plusieurs maîtres-nageurs en savent hélas quelque chose. Les accompagnants qui comprennent les dangers sont plus à même de juger la situation de façon réa-liste, de faire un bon travail de prévention en amont et d’agir avec discernement.

Quelles sont les chances d’atteindre votre objectif?Ce sont surtout les sections et les chefs de cours qui sont sollicités, car ils sont chargés du recyclage des instructeurs et

de l’information de la population. Nous travaillons avec le système des modules depuis cinq mois seulement et certains ro-dages sont encore nécessaires. Mais notre objectif est déjà bien défini, car dès 2012, toutes les sections de la SSS proposeront des modules issus de la nouvelle structure de formation. A l’heure actuelle, nous ap-pliquons encore des solutions transitoires.

Je suis maman et vais souvent à la piscine avec mes enfants et leurs camarades. Que dois-je faire?Les conseils relatifs à ce cas de figure sont tous étudiés en modules. De fait, il existe une offre taillée sur mesure pour ce type d’accompagnants. La première mesure consiste à mettre en place un dispositif de sécurité avant même d’aller nager: il faut par exemple définir un point de ralliement, ou encore repérer les zones à risque, notamment les différences de niveau dans la piscine.

Et tous doivent respecter les règles établies au préalable. Ainsi, il faut toujours sécuri-ser les zones à risque, toujours s’annoncer quand on s’absente du groupe et quand on y revient. Il est primordial que tout le monde se tienne à ces règles, parce que c’est une garantie de sécurité supplémentaire. Vous trouverez notre offre de cours sur Internet.➥ sss.ch

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sans père ni mère, mais pas orphelins

moldavie

Peu de gens le savent, mais la Moldavie est l’un des pays les plus pauvres d’Europe. Hors des villes règne la détresse sociale: enfants abandonnés, vieillards sans assistance ... Dans ces villages marqués par la pauvreté, la Croix-Rouge suisse (CRS) a choisi de soutenir les jeunes et d’encourager l’aide entre voisins.

rÉalitÉs

TExTE ET PHOTOS: KATHARINA SCHINDLER

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Dans la grisaille de ce mercredi après-midi, le foyer du home pour

enfants «Amic», dans le village de Larga, résonne d’un joyeux vacarme. Le responsable de cette agitation est un baby-foot, reçu récemment dans le cadre de l’action 2 ✕ Noël de la CRS: tous les enfants se sont attroupés autour du «terrain», ceux qui ne jouent pas encouragent les autres, à l’image

d’Andrej, quatre ans, juché sur une chaise pour mieux suivre l’action. «Ça fait plaisir de les voir s’amuser comme ça. Le reste du temps, ils rient très peu, ils ont l’esprit encombré d’idées sombres», me glisse la directrice Elena Iacubenco. Et pour cause. La plupart de ces enfants vivent coupés de leurs parents, contraints de s’expatrier pour espérer gagner leur vie. Si certains ont dans un premier temps été recueillis par des voisins ou des proches, ceux-ci ont vite eu du mal à assumer cette responsabilité supplémen-taire.«Le cœur du problème, c’est le chô-mage. Faute de perspectives, certains

Le baby-foot de l’action 2 × Noël est la grande attraction du foyer.

Elena Iacubenco, directrice du foyer pour enfants «Amic», avec quelques-uns de ses petits protégés

L’amitié fait la force – Angela et Eugenia se sont connues au foyer.

villages ont perdu la moitié de leur population adulte en âge de travailler», explique Lina Langer, déléguée CRS en Moldavie. Restent les enfants et les per-sonnes âgées, bien souvent livrés à eux-mêmes.

Comme des orphelinsxenia, 14 ans, se tient le plus souvent à l’écart. Ce qui frappe chez la belle ado-lescente, c’est la gravité de son visage. Sa mère est en Russie, elle ne l’a plus vue depuis deux ans. Son père? Elle ne sait pas où il est. Elle dit souhaiter une chose par-dessus tout: le retour de sa mère. L’histoire d’Angela est tout aussi caractéristique du destin de nombreuses familles: alors que ses parents sont en Italie, où sa mère s’occupe de personnes âgées pour un salaire de misère, sa grand-mère se plaint de devoir vivre seule et sans argent. Au début, cette der-nière a pourtant pris soin de ses petits-enfants, mais avec le temps, elle n’en a plus eu la force. Placés en foyer, Angela et les autres ont au moins un toit au-dessus de la tête. Pour autant, le quotidien n’est pas rose. Les homes publics manquent de moyens, l’argent suffit à peine pour les repas et l’habillement. Les activités de loisirs sont insuffisantes. Or, insiste Lina Langer, «les

«Les enfants rient très peu, ils ont l’esprit encombré d’idées sombres.»

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enfants doivent pouvoir occuper intelli-gemment leur temps libre, sinon, ils sont vite exposés à des influences négatives. L’alcool, notamment, est un problème majeur.»

La prévention par les loisirsEn partenariat avec une organisation locale, la CRS propose régulièrement dans une dizaine de homes des après-midi bricolage, des tournois divers et des concours de dessin. Les enfants abordent de manière ludique les problèmes qui ternissent le quotidien: alcoolisme, pau-

vreté, ou encore violence domestique. Ils sont également sensibilisés à la traite des êtres humains et à la menace de ces passeurs qui viennent toujours plus nom-breux tenter d’attirer les jeunes femmes dans leurs filets. Les dessins des enfants sont utilisés pour des campagnes de prévention du taba-gisme ou de la violence. Le papier et les crayons de couleur destinés à ces programmes créatifs – également menés dans les écoles – proviennent de l’action 2 ✕ Noël, organisée chaque année par

la CRS en collaboration avec la Poste et SRG SSR.

La solitude des grands-parentsTout comme leurs petits-enfants, les per-sonnes âgées ont besoin d’être aidées. Dans ces villages où aucun foyer ou presque ne bénéficie de l’eau courante, il faut par exemple aller s’approvision-ner à la fontaine. Mais pour Mihaela, 75 ans, diabétique, la tâche est désor-mais insurmontable. En l’absence de ses enfants, depuis longtemps partis et dont elle n’a que de rares nouvelles, elle dépend entièrement de sa voisine Lilian: «Sans elle, je serais perdue.» Désireuse d’encourager cette solidarité entre voisins, la CRS met sur pied une

sorte de service d’aide et de soins à domicile au profit des personnes âgées. Des cours permettent de préparer les bénévoles aux importantes tâches qui les attendent. «Elles n’y acquièrent pas seulement le savoir-faire nécessaire, mais puisent également dans le groupe reconnaissance et soutien, souligne la déléguée CRS. L’aide entre voisins est le ciment de ces villages.»➥ redcross.ch./moldavie

«Sans ma voisine Lilian, je serais perdue.»

Xenia aspire à revoir un jour sa mère. Elle recherche ici la compagnie de la déléguée CRS Lina Langer.

A l’image de Mihaela, beaucoup de personnes âgées vivent dans la solitude et la pauvreté.

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Page 25: CRS Magazine Humanité 2/2011

en bref

La CRS souhaite davantage sensibiliser les jeunes à l’action humanitaire, et a lancé à cette fin «Action positive – à l’école de l’humanité». Ce projet scolaire n’a pas seulement pour vocation de transmettre de la théorie pure et dure, mais aussi de moti-ver les élèves à être eux-mêmes acteurs. Pendant une journée ou une semaine, les classes montent leur propre projet social. Une initiative qui doit rapprocher les

jeunes du bénévolat et de l’engagement humanitaire. «Action positive – à l’école de l’humanité» s’adresse en premier lieu aux écoles du niveau secondaire I. Le pro-jet peut cependant être adapté aux écoles primaires ou de niveau secondaire II. Vous trouverez sur Internet de plus amples infor-mations ainsi qu’un manuel pédagogique pour les enseignants. ➥ redcross.ch/ecoles

a l’école de l’humanité

Coca-Cola offre des moments de bonheur

Tamara Matovic (14 ans) et Ramona Iuffrida (13 ans) voulaient récolter de l’argent pour une bonne cause. «Parce que nous allons bien pendant que d’autres souffrent», disent les deux élèves pour expliquer leur initiative. Elles ont décidé d’elles-mêmes de reverser les gains de leur fête de bienfaisance au Ser-vice ambulatoire pour victimes de la torture et de la guerre (afk) de la CRS. Et les deux jeunes filles s’entendent pour dire: «Les per-sonnes traumatisées par la torture ou par la guerre ont vraiment besoin de notre aide.»

une fête de bienfaisance organisée par des élèves

merci aux bénévoles

Coca-Cola fête ses 75 ans de présence en Suisse, qui coïncident avec ses 125 ans

La 10e édition du Bal de la Croix-Rouge a eu lieu le 28 mai 2011 en Suisse romande sur le thème des «Swinging Sixties». Cet événement de bienfaisance s’est établi comme l’un des plus importants de Suisse et a rapporté près de 7 millions de CHF en faveur du programme de la CRS «Victimes des catastrophes oubliées». Ces dernières années, la présence, notamment, de Zuc-chero, Ronan Keating, Patricia Kaas et Va-nessa Mae a constitué des moments forts de la manifestation. Des personnalités telles que son Altesse le Maharaja de Jodhpur,

le bal de la Croix-rouge fête ses 10 ans

d’existence. Afin que cet événement procure aussi des moments de bonheur aux personnes défavorisées, la célèbre marque a fait un don de 50000 CHF à la CRS. Markus Mader (à droite), directeur de la CRS, se félicite de ce chèque que lui a remis Flavio Calligaris, CEO de Coca-Cola Suisse: «Coca-Cola fête son anni-versaire en faisant un geste de solidarité. Je me réjouis que l’action «Des moments de bonheur avec Coca-Cola» aide la

L’Année européenne du volontariat 2011 est l’occasion pour la CRS de remercier ses bénévoles en leur organisant une fête le 27 août 2011. Ce jour-là, les collabo-rateurs de la CRS seront mis à contribu-tion en dehors de leur temps de travail et à titre gracieux. Des membres du Conseil de la Croix-Rouge jusqu’à la rédactrice d’Humanité, tous donneront volontiers de leur temps pour ces invités qui s’engagent sans compter pour un monde meilleur.

CRS à offrir aux plus démunis des instants de joie. En Suisse et à l’étranger, la CRS prête son assistance à ceux dont la vie ou la santé sont menacées. Ce don de Coca-Cola nous permettra d’atténuer leur détresse». Au début de l’année, Coca-Cola Company à Atlanta a annoncé un partenariat avec la Croix-Rouge interna-tionale. En Suisse, Coca-Cola est depuis longtemps partenaire de la CRS.

Shania Twain ou Naomi Campbell, en ré-pondant à l’invitation, ont fait preuve de leur solidarité avec la CRS et son programme. ➥ redcross.ch/catastrophesoubliees

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«madame von däniken, restez donc jusqu’au soir!»

aide aux proches soignants

Peter Marrer, 85 ans, était devenu dépendant de l’assistance d’autrui pour les soins et la gestion du quotidien. Menant de front travail et famille, sa fille n’avait guère de temps à lui consacrer. Pour elle et son père, le service d’aide de la Croix-Rouge suisse (CRS) était dès lors la solution idéale.

TExTE: SABINE REMPERT PHOTOS: ROLAND BLATTNER

Ruth von Däniken, 52 ans, est à l’écoute de ses clients.

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rÉalitÉs

La CRS soulage les prochesEncadrer un membre de la famille tri-butaire de soins constitue une lourde charge, généralement sous-estimée. La CRS prodigue soutien et conseils pro-fessionnels aux proches soignants. Les coûts sont assumés par la famille ou la personne elle-même, les tarifs variant d’une région à l’autre. L’offre recouvre aussi un service de visite et d’accom-pagnement, un service des transports et un système d’alarme. Les offres dis-ponibles dans votre région peuvent être consultées sur Internet.

à propos Assis dans son fauteuil, Peter Marrer écoute la radio. Cela lui arrive sou-

vent quand il est seul. Parfois, il va prendre son repas de midi dans le home pour per-sonnes âgées près de chez lui. Mais pour le reste, il ne faut surtout pas lui parler de l’EMS. Lui, il se sent très bien à la maison.

Une aide bienvenueJusqu’il y a quelques mois, le vieil homme passait le plus clair de ses journées seul chez lui. Silvana Fasano, sa fille, a son propre cabinet et peu de temps à consa-crer à son père. «Il a commencé à se replier sur lui-même, raconte-t-elle, n’allait plus régulièrement manger à l’EMS et

m’appelait souvent pendant la journée parce qu’il avait besoin de parler.» En outre, il avait toujours plus de peine à s’occuper du ménage. La baisse de l’ouïe et de la vue ne faisait qu’ajouter à ses difficultés. «J’avais constamment mau-vaise conscience. Mais je ne pouvais tout de même pas déserter mon cabinet pour aller m’occuper de lui.» Depuis qu’elle recourt au service d’aide aux proches soignants de la Croix-Rouge soleuroise, Silvana Fasano peut à nouveau respirer: «Mon père revit depuis qu’il reçoit les visites régulières de l’auxiliaire de santé CRS. Et moi, j’ai enfin une interlocutrice

compétente à qui confier mes soucis et demander conseil pour les soins.»

Le temps passe plus viteRuth von Däniken travaille depuis long-temps à l’EMS. Elle aime être au contact de personnes âgées. Depuis décembre 2010, elle s’occupe de Peter Marrer deux matins par semaine à raison de quatre heures. Quand elle arrive, à 9 heures, il a déjà mis la table du petit déjeuner. Autour d’un café, ils parlent de choses et d’autres puis se partagent la vaisselle. «J’essaie de tenir compte de ses habitudes et de ses besoins. Mais s’il veut retourner au lit après le café, j’y oppose mon véto!» dit-elle en riant. Il suffit généralement d’un petit massage du dos ou de l’application d’un baume sur ses mains pour motiver le vieil homme à faire une promenade. En rentrant, ils écoutent de la musique ou jouent à un jeu de société, se-lon l’envie du moment. En lui proposant des activités physiques et une stimulation intel-lectuelle, l’auxiliaire de santé CRS contribue à promouvoir l’autonomie de son client. Ruth von Däniken s’occupe également de deux femmes âgées qui, autrement, seraient elles aussi laissées à elles-mêmes toute la journée. Pour préserver la mobilité de l’une, elle l’emmène le plus souvent en balade. Atteinte d’une maladie irréver-sible du système nerveux, l’autre aînée doit entraîner sa mémoire et a besoin de quelqu’un à qui se confier.Lors des visites à domicile, Ruth von Däniken tient non seulement compagnie

à ses protégés, elle leur prodigue aussi des soins de base: «Dans les trois cas, mon expérience à l’EMS m’est très utile, tout comme les connaissances acquises dans le cadre de la formation d’auxiliaire de santé CRS suivie à la Croix-Rouge soleuroise.» Et de disparaître aussitôt à la cuisine, car il est midi et grand temps de songer au repas, qui sera pris en com-mun. «Je suis si heureuse que quelqu’un s’occupe de mon père pendant que je tra-vaille», se réjouit Silvana Fasano, visible-ment soulagée. Son père n’est pas moins ravi: «Avec Madame von Däniken, le temps passe bien plus vite. Si seulement elle pouvait rester jusqu’au soir!»➥ redcross.ch/servicessociaux

auparavant, peter Marrer passait le plus clair de son temps seul chez lui.

La fille de Peter Marrer apprécie les conseils de l’auxiliaire de santé. Exercices d’autonomie

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Page 28: CRS Magazine Humanité 2/2011

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unité(s) bouteille d’eau CRS à 25 CHF nité(s) bouteille d’eau CRS à 25 CHF unité(s) ours à 30 CHF unité(s) ours à 30 CHF unité(s) ours à 30 CHF unité(s) seau de craies de trottoir à 15 CHF * Frais d’emballage et de port 8 CHF, délai de livraison d’environ 7 jours ouvrés, dans la limite des stocks disponibles

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Envoyer le coupon à: Croix-Rouge suisse, Rainmattstrasse 10, 3001 Berne

Laisser libre cours à sa créativité en plein air. Pour chaque seau de craies vendu, 5 CHF sont reversésau parrainage pour les enfants en détresse.

Ours en peluche

Craies de trottoir multicolores

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Bouteille SIGG Design de 0,6 l enaluminium, 100% recyclable, fabri-quée en Suisse. (Taille réduite)

25 CHF

10 CHF par bouteille sont

reversés au parrainage de la

CRS pour un accès à l’eau

Edition limitée!

L’eau, c’est la vieL’eau est la source de toute vie. Dans de nombreuses régions du monde, elle est encore diffi cilement accessible, très pol-luée, voire contaminée. Des régions où la Croix-Rouge suisse intervient depuis de nombreuses années, comme au Ban-gladesh, au Cambodge, au Mali et au Népal. Son engagement va bien au-delà de l’aide d’urgence, puisqu’elle œuvre durablement à une amélioration des conditions de vie. Vous trouverez de plus amples informations à ce propos sur www.redcross.ch.

30 CHF

15 CHF

Les bouteilles SIGG sont de toutes les occa-sions: randonnées, sport, sorties ou événe-ments. En partenariat avec SIGG, nous pro-posons à nos donatrices et donateurs une offre exclusive: une bouteille SIGG «L’eau, c’est la vie» spécialement conçue pour la Croix-Rouge. Pour chaque bouteille vendue, 10 CHF sont reversés au parrainage de la CRS pour un accès à l’eau.

L1912-11 Inserat Humanité Promotionsartikel fr.indd 1 16.05.2011 16:59:22

Page 30: CRS Magazine Humanité 2/2011

Karma, alias Marco Ratschiller, est caricaturiste et rédacteur en chef du magazine satirique «Nebelspalter».

labyrintheTracez le chemin qui va de l’entrée à la sortie de ce labyrinthe tortueux. Si vous le faites correctement, une figure apparaîtra.

pêle-mêle

HUMANITé 1/2011Solution des derniers mots croi-sés: aNNÉe DU BÉNÉVoLat

Bravo aux heureux gagnants:Evelyne Barbier, CressierJolanda Dubach, KriensGertie König-Carteus, WittenbachVincent Perret, Le Mont-sur-LausanneAndré von Steiger, Therwil

Solutions des autres jeux de la dernière édition:

Vous trouverez les solutions du sudoku, des mots cachés et du labyrinthe dans la prochaine édition et sur la page Internet.➥ magazine-humanite.ch

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pêle-mêle

mots croisés

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ASPER-GÉES

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CONTE

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TALENT

MARIE

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mots cachés Découvrez les 20 mots qui se cachent dans cette grille, que ce soit à l’horizontale, à la verticale ou en diagonale. Les lettres peuvent servir à créer plusieurs mots.

Parmi toutes les solutions correctes envoyées du mot croisé, nous offrons cinq clepsydres par tirage au sort. Cette horloge hydraulique, d’un design moderne, fonctionne sans piles. Il suffit de remplir le réservoir d’un peu d’eau de temps à autre pour voir l’heure s’afficher. Envoyez-nous la solution correcte et votre adresse par courriel à [email protected] ou sur une carte postale à:

Croix-Rouge suisseMagazine «Humanité»Case postale, 3001 Berne

Délai d’envoi des réponses: 8 juillet 2011

sudoku

Remplissez la grille de sudoku de manière à ce que chaque chiffre de 1 à 9 ne se trouve qu‘une seule fois sur chaque ligne, dans chaque colonne et dans chaque petit carré de trois cases sur trois.

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À GAGNER

Pour d’autres articles: ➥ redcross.ch/shop

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Page 32: CRS Magazine Humanité 2/2011

l’accès aux soins est un droit universel. la Crs s’attache à le faire respec-ter jusque dans les régions les plus reculées.

nous avons besoin de votre soutien. Compte postal 30-9700-0