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N° 1 1/2010 Un cours pour acquérir des réflexes de pro Soigner à domicile La reine secrète du Swaziland Au service de l‘humanité Les jeunes gardent la tête froide Prévention de la violence Santé au Sud-Soudan Premiers pas

CRS Magazine Humanité

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CRS Magazine Humanité

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N° 1 1/2010

Un cours pour acquérir des réflexes de pro

Soigner à domicile

La reine secrète du Swaziland

Au service de l‘humanité

Les jeunes gardent la tête froide

Prévention de la violence

Santé au Sud-Soudan

Premiers pas

Chère lectrice, cher lecteur,

Bienvenue dans l’univers de la Croix-Rouge suisse (CRS)! Vous tenez entre vos

mains notre nouveau magazine Humanité.

Ce premier numéro vous emmène en voyage au Soudan, où on assiste à

l’ébauche d’un système de soins. A l’opposé, les travaux de reconstruction après

le tsunami qui a frappé l’Asie du Sud sont achevés. Les expériences acquises à

cette occasion sont maintenant utilisées en Haïti, où nous aidons la population

à surmonter les conséquences du séisme qui a secoué l’île et planifions les efforts

de reconstruction. En Suisse, nous soutenons le bénévolat. La jeune étudiante

Thuy-Van Nguyen montre comment on peut mettre utilement à profit son temps.

Il n’empêche que les cas de violence juvénile ne cessent de se multiplier. Ici, la

prévention est essentielle. Saviez-vous que la CRS offre un programme de gestion

constructive des conflits à l’intention des écoles? Un article y est consacré dans

cette édition.

Humanité vous invite à mieux connaître les multiples facettes du travail de la CRS.

Une diversité qui reflète celle des personnes qui s’engagent à nos côtés en faisant

preuve d’initiative et de générosité, comme l’a montré l’élan de soutien spontané

en faveur des victimes du séisme en Haïti. Un grand merci pour votre aide! Avec

votre don, vous contribuez à un monde plus humain.

Je vous souhaite une bonne lecture!

Markus Mader

Directeur de la Croix-Rouge suisse

Humanité raconte l’action au plus près de l’humain

éditoriAL

2 Humanité 1/2010

Impressum

Humanité édition 1Février 2010

Photo de couverture: patiente au Sud-Soudan,Fabian Biasio pour la CRS

Editeur: Croix-Rouge suisse,Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 BerneTéléphone 031 387 71 11, [email protected],www.redcross.chDons: CP 30-9700-0

Notification de changement d’adresse: par e-mailà [email protected] ou par téléphone au031 387 71 11

Adresse de la rédaction: Croix-Rouge suisse,Rédaction Humanité, Case postale, 3001 Berne,[email protected], www.magazine-humanite.ch

Rédaction: Tanja Pauli (Rédactrice en chef),Marcel Friedli (Communication), Urs Höltschi(Levée de fonds), Hana Kubecek (Santé etintégration), Ludger Philips (Web-office),Christine Rüfenacht (Secrétariat national desassociations cantonales), Karl Schuler(Coopération internationale)

Contributions à la présente édition: Pr Pierrede Senarclens, Heinz Heer, Maria Katulu,Markus Mader, Marco Ratschiller, KatharinaSchindler, Rita Schwab

Abonnement: L’abonnement coûte 6 CHF par anet est offert aux donateurs de la CRS.Parution: trimestrielleLangues: français et allemandTraduction: Service de traduction CRSTirage: 107100 exemplairesCopyright sur toutes les photos sans indication:Croix-Rouge suisse

Conception graphique: effact AG, ZurichImpression: Vogt-Schild Druck AG, Derendingen

Prochaine édition: juin 2010

RepoRtAGe – Santé au Sud-Soudan

4 premiers pas8 entretien – «Les mesures sont connues»9 Guerre et paix au Soudan

12 RÉALItÉS – Soigner à domicile

Un cours pour acquérir des réflexes de pro

14 tÉMoIGNAGe – Au service de l‘humanité

La reine secrète du Swaziland

16 CoNVICtIoN – Le premier Principe de la Croix-Rouge

L’humanité – une construction toujours en chantier

18 RÉALItÉS – Prévention de la violence

Les jeunes gardent la tête froide

22 eNGAGeMeNt – Thuy-Van Nguyen, bénévole

S’engager de tout son être

25 RÉALItÉS – Cinq ans après le tsunami

La deuxième vie des familles de pêcheurs

29 pÊLe-MÊLeRepas de fête swazilandaispage jeux / Caricature

12

14

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25

4

IMO-COC-025036

Humanité 1/2010 3

rePortAge

Premiers pasSanté au Sud-Soudan

Des familles de huit personnes vivent dans ces huttes rondes en torchis dont les toits de paille tressée retom-bent gracieusement sur le sol. Ce tableau pittoresque d’un village du Sud-Soudan cache une triste réalité:les maladies infectieuses et le paludisme font des ravages dans cette région qui se relève péniblement d’uneguerre civile. Aujourd’hui, on assiste aux premiers pas vers une prévention sanitaire de base.

4 Humanité 1/2010

Humanité 1/2010 5

Savoir ancestral et médecineclassique: un même combatAu petit matin, le soleil d’un rouge ardentse pointe à l’horizon et une brise apportede la fraîcheur dans la savane soudanaise.C’est un des moments les plus agréablesde la journée. Il suffit de quelques heurespour que la chaleur devienne insuppor-table et que les habitants se mettent àl’affût de la moindre parcelle ombragée.Peu avant midi, nous arrivons au dispen-saire de la Croix-Rouge dans le village deDabual. Une douzaine d’accoucheuses tra-ditionnelles se sont installées sous un arbre

à la frondaison généreuse pour échangerleurs expériences, recevoir des conseils dela sage-femme Roda Makuak et se per-fectionner. Certaines ont marché près dedeux heures pour assister à la réunion.Ces femmes ont appris leur métier de leursmères.

Les villageois font confianceaux accoucheuses tradition-nelles pour toutes les ques-tions relatives à la santé.

Dans les villages éloignés, elles sont sou-vent les seules à prodiguer des soins auxmalades. Un enfant sur cinq meurt avantl’âge de cinq ans et une parturiente surneuf périt pendant ou après l’accouche-ment. Depuis deux ans, la CRS met surpied une desserte médicale de base dansle comté de Mayendit, qui compte 50000habitants. Les accoucheuses traditionnellesy jouent un rôle primordial.La Croix-Rouge leur a dispensé des coursde médecine classique et fourni les instru-ments obstétricaux essentiels. «A présent,nous n’utilisons plus de brin de paille pourcouper le cordon ombilical du nouveau-né,ce qui pouvait entraîner des infections»,

explique Elisabeth Nwamay. La jeunefemme âgée de 30 ans a survécu à laguerre civile qui a secoué le Sud-Sou-dan pendant plusieurs décennies et s’estachevée il y a cinq ans, ainsi qu’auxinondations, sécheresses et épidémiesqui ont frappé le pays. La joie de vivrequi l’anime malgré tout est une énigmedont elle seule détient la clé. Elisabeth estfière de pratiquer les techniques tradition-nelles d’accouchement et d’enseigner enoutre les manières de se prémunir contrela dysenterie et le paludisme, deux mala-dies évitables qui coûtent la vie à de nom-breux enfants.

Eau potable puisée à 50 m deprofondeurLes cocotiers élancés forment un con-traste agréable dans ce paysage platparsemé de broussailles et d’herbes. Lebétail est l’unique source de richessedu peuple Nuer qui habite cette région.

Dans le comté de Mayendit, région particulièrement défavorisée, la Croix-Rouge suisse (CRS) met sur pied,depuis deux ans, une desserte médicale de base. Elle assure l’accès à l’eau potable, distribue des mousti-quaires, forme des bénévoles et gère des dispensaires. L’organisation humanitaire a recours aux accoucheusestraditionnelles, qui jouissent de la confiance de la population.Texte: Karl Schuler

Photos: Fabian Biasio

La sage-femme Roda Makuak forme les accoucheuses.

Elisabeth Nwamay (à gauche), accoucheuse traditionnelle, rencontre ses collègues.

reportage

6 Humanité 1/2010

L’alimentation de base se compose de

lait de vache et de chèvre ainsi que de

mil et de maïs. Mais la guerre civile,

les sécheresses et les inondations ont

détruit l’équilibre économique et social.

Rien que l’an dernier, près de 2000

déplacés sont revenus à Mayendit alors

que la reconstruction a à peine commencé.

Les bénévoles formés veillentà long terme à ce que lesvillageois sachent commentprévenir les maladies.

Les dispensaires financés par la CRS font

partie des rares nouveaux bâtiments.

Deux des six édifices prévus sont achevés

et quatre autres verront le jour ces deux

prochaines années. Quelque 24 nou-

veaux puits assortis de pompes manuelles

ont été forés: les premiers sont déjà en

activité. L’eau potable y est puisée à 50

mètres de profondeur. Permettre cet accès

est prioritaire puisque la population, ex-

trêmement démunie, souffre de maladies

infectieuses propagées par l’eau polluée.

Formation et confiance en soiL’établissement d’une desserte médicale

performante dans un contexte si difficile

est un travail de longue haleine. Adele

Beerling, responsable du programme de

la CRS au Soudan depuis de nombreuses

années, décrit la situation: «Après deux

ans, nous n’en sommes encore qu’aux

prémices. Notre premier objectif est que

les habitants retrouvent confiance en eux.

Par ailleurs, nous mettons sur pied dans

les villages un réseau de bénévoles

formés en matière de santé. C’est aussi

important que de construire des dis-

pensaires, des puits et des latrines,

tâches auxquelles la population participe

activement.» Le Croissant-Rouge local

et les autorités sanitaires font en sorte

que chaque centre de santé bénéficie

de la présence d’une sage-femme et

d’un infirmier. Quelque 220 bénévoles

se chargent de distribuer des mous-

tiquaires dans les villages et de donner

des informations sur les questions d’hy-

giène et d’alimentation. L’enthousiasme

qui habite Elisabeth Nwamay, Thomas

Gai Dhoal et les autres bénévoles

est encourageant, tout comme l’enga-

gement des membres du comité de

l’eau potable. Ceux-ci sont responsables

de l’entretien des nouveaux puits dans les

villages et s’assurent que tous les

habitants puissent disposer d’eau propre

à long terme. Promouvoir la santé des

plus pauvres en posant des fondations

solides – un investissement qui en vaut

la peine.

� www.redcross.ch > Etranger > Pays

Ce dispensaire construit par la CRS dessert toute la région.

En distribuant des moustiquaires, Thomas Gai Dhoal permet aux habitants de se prémunir contre le paludisme.

reportage

Humanité 1/2010 7

«Les mesures sont connues»

Quelles sont les maladies les plusrépandues dans le monde?Dr Thomas Achard: Il existe un profond

fossé entre le Nord riche et le Sud pauvre.

Chez nous, il s’agit surtout de maladies

de civilisation comme le diabète, l’hyper-

tension, l’obésité et le cancer, tandis que

les pays pauvres restent principalement

touchés par des maladies infectieuses

comme le paludisme, la dysenterie et les

affections des voies respiratoires.

Peut-on lutter efficacement etavec peu de moyens contre cesinfections?Oui, il serait facile de les combattre.

Exemple: jusqu’au début du XXe siècle, la

mortalité liée au paludisme était aussi éle-

vée en Italie méridionale qu’aujourd’hui

en Afrique. S’il est important de traiter les

malades, la prévention est primordiale:

disposer d’eau salubre, boire suffisam-

ment en cas de diarrhée, dormir sous une

moustiquaire et traiter sans tarder les pa-

tients atteints de cette parasitose ou de

pneumonie. Les mesures sont connues

mais, souvent, il manque les moyens et

les structures de soins. Il a aussi fallu exer-

cer une pression considérable pour que

les antirétroviraux soient produits dans les

pays en développement à des coûts bien

inférieurs à ceux pratiqués chez nous. Là,

le fort engagement d’organisations non

gouvernementales s’est révélé payant.

Quelles sont les priorités dela CRS pour ses programmesmondiaux de santé?La majorité optimise la fourniture de soins

aux plus démunis et contribue à la préven-

tion de maladies à travers l’accès à de

l’eau salubre. Nous travaillons en général

avec les sociétés Croix-Rouge locales et

leurs bénévoles, qui encadrent la popula-

tion et la soutiennent dans l’aménagement

de latrines ou la désinfection de l’eau de

boisson avec du chlore. Les bénévoles

incitent les mères à faire vacciner leurs

enfants. Dans plusieurs pays d’Asie et

d’Afrique, nous contribuons à la préven-

tion de maladies oculaires et au traite-

ment de la cécité liée à la pauvreté.

dr thomas AchardPédiatre, spécialiste enmédecine tropicale et conseillermédical de la CRS depuis 12ans. Il s’est rendu au Cambodgeet au Népal pour le compte dela CRS et de la DDC. Il pratiquela médecine et œuvre aussicomme chargé de cours.

La moustiquaire – une protection efficace qui ne coûte que huit francs suisses.

entretien avec le dr thomas Achard, conseiller médical de la CrS

Le Dr Thomas Achard, spécialiste expérimenté en médecine tropicale, évoque les épidémies les plus fréquentes.Il explique pourquoi une lutte efficace passe avant tout par une bonne prévention.

rePortAge

8 Humanité 1/2010

Combattre le paludismeLe paludisme est une maladie infec-

tieuse parasitaire qui touche chaque

année plus de 300 millions de per-

sonnes et fait au moins un million de

victimes. Il s’accompagne généra-

lement de fièvre, de maux de tête et

des membres ainsi que de diarrhée.

Non traitée, cette maladie devient

vite fatale. Les enfants de moins de

5 ans sont les plus exposés car ils ne

disposent encore d’aucune immunité.

Les moustiquaires imprégnées offrent

la meilleure protection contre les pi-

qûres de moustique. Chaque année,

des bénévoles de la Croix-Rouge dis-

tribuent des centaines de milliers de

ces toiles protectrices et informent les

populations des risques d’infection et

des moyens de s’en prémunir. Une

moustiquaire coûte huit francs. Les

patients reçoivent des soins médicaux

dans des dispensaires. La Croix-Rouge

suisse (CRS) lutte contre le paludisme

au Sud-Soudan, au Togo, au Mali, au

Népal, au Laos et dans d’autres pays

fortement touchés.

Texte: Karl Schuler

Guerre et paix au Soudan

Les habitants du Sud-Soudan assistent à un renouveau prudent après de longues années de guerre.

Le plus grand pays d’Afrique, dont la su-

perficie équivaut à celle de l’Europe de

l’Ouest, compte 38 millions d’habitants.

Le Soudan est un Etat déchiré, marqué

depuis des décennies par des conflits

armés. Dans la province occidentale

du Darfour, deux millions de personnes

vivent dans des camps de réfugiés, vic-

times de la guerre qui oppose depuis plus

de six ans le gouvernement militaire et

différents groupes rebelles. Pendant plus

de vingt ans, le nord et le sud du pays se

sont livré un combat acharné qui a fait plus

de 2 millions de morts. Depuis l’accord de

paix conclu en janvier 2005, des négo-

ciations sont en cours sur le futur tracé des

frontières et la répartition des ressources,

principalement du pétrole. La situation

politique et militaire demeure instable.

Le sud du pays est régulièrement le

théâtre de violences. Il s’agit souvent de

conflits locaux suscités par la raréfaction

de l’eau et des terres arables causée par

la sécheresse.

Les huit millions d’habitants du Sud-

Soudan seront appelés à décider de la

sécession de leur région lors d’un référen-

dum en 2011. La présence de pétrole dans

la zone frontalière entre le nord et le sud

est plutôt une malédiction qu’une bénédic-

tion pour les populations locales. L’exploi-

tation des gisements d’or noir par des

multinationales chinoises et autres nuit

fortement à l’environnement. Sans oublier

que le Sud-Soudan n’a encore nullement

Sur le terrain

pansé les plaies laissées par la longue

guerre. Les infrastructures ainsi que de

nombreux villages ont été dévastés, et

l’instauration d’une administration auto-

nome est un travail de longue haleine. Le

système de soins a été particulièrement

mis à mal, ce qui a incité la Croix-Rouge

suisse à mener un programme de santé à

long terme dans l’Etat du Bentiu, dans le

Sud-Soudan (voir carte).

Etat multiethnique, le Soudan est un pays déchiré. Après une longue guerre civile, une paix fragile règne dans le sud depuis cinq ans. La population appauvrie du Sud-Soudan nécessite d’urgence des soins médicaux.

À PROPOS

REPORTAGE

© Mapquest

Bentiu

Humanité 1/2010 9

Veuillez m’envoyer la brochure sur les testaments.

Merci de prendre contact avec moi.

CommandeCroix-Rouge suisse, Eliane Boss, Rainmattstr. 10, 3001 Berne

courriel : [email protected]

Compte postal 30-9700-0, www.redcross.ch

Nom

Prénom

Rue/n°

NPA/localité

Tél. Date de naissance

En rédigeant un testament, vous avez l’assurance que votre patrimoinesera réparti selon vos dernières volontés et que vos valeurs vous sur-vivront. La brochure sur les testaments éditée par la Croix-Rouge suissevous aidera dans cette démarche.

Votre derNiere VoLoNte PeUtetre UN geSte PoUr L’AVeNir.

eN BreF

Musée dunant honoréLe musée Henry Dunant à Heiden (AR) a

reçu de la part du Japon une copie de

la «cloche de l’angélus», qui tomba du

clocher de la plus ancienne église chré-

tienne du Japon en 1945, lors du bom-

bardement atomique de Nagasaki. Elle

fut retrouvée par la suite quasi intacte

dans les décombres de la cathédrale. De-

puis 1988, des reproductions sont cou-

lées et offertes à des lieux touchés par des

graves conflits armés ou des catastrophes

naturelles. A titre très exceptionnel, la cé-

lèbre cloche de la paix a été remise au

musée Henry Dunant pour honorer la mé-

moire du fondateur du Mouvement de la

Croix-Rouge. Elle a été réceptionnée par

une délégation d’honneur du musée.

� www.dunant-museum.ch

©D

unant

-Mus

eum

Que faire lorsqu’un fils harcèle sa mère

âgée pour lui extorquer de l’argent? Ou

que l’hygiène d’un résident d’EMS est

négligée? Si aucune solution ne peut

être trouvée par le dialogue, les seniors

concernés peuvent compter sur l’Office

indépendant de plainte pour personnes

âgées (OIPA). Spécialisé dans le conseil

aux aînés, celui-ci cherche à aider les

plaignants à résoudre les conflits par la

médiation. Soutenu par la Croix-Rouge

suisse, l’OIPA travaille avec des seniors

hautement qualifiés et bénévoles. Pour

l’instant, il n’est actif qu’en Suisse aléma-

nique. A noter qu’il collecte également

des données sur la maltraitance des per-

sonnes âgées – un thème encore peu étu-

dié en Suisse.

� www.oipa.ch (uniquement en

allemand) ou tél. 058 450 60 60

résoudre les conflits des aînés

Au cours de la première semaine après la

catastrophe, la Croix-Rouge suisse (CRS)

a expédié 60 tonnes de biens de pre-

mière nécessité en Haïti par avion cargo,

dont des tentes et des bâches destinées

à la construction d’abris provisoires pour

quelque 13000 personnes. Son équipe

logistique coordonne les livraisons des

biens de secours de l’ensemble des organi-

sations Croix-Rouge sur place. L’unité d’in-

tervention d’urgence de la CRS est arrivée

à Port-au-Prince le 16 janvier, quatre jours

après le séisme dévastateur. Douze per-

sonnes, logisticiens et personnel médical,

sont mobilisées en permanence par pé-

riodes de trois semaines. Les médecins et

infirmiers prodiguent des soins aux blessés

et aux malades dans des cliniques mobiles

et un hôpital de campagne. Dès les pre-

mières heures, des bénévoles de la Croix-

Rouge locale ont recherché des survivants

dans les décombres; depuis, ils s’engagent

sans relâche pour sauver les innombrables

blessés et sans-abri. La CRS mènera des

travaux de reconstruction à long terme.

Dans la prochaine édition d’Humanité,

vous en apprendrez plus sur la gestion de

catastrophes de la CRS et la façon dont

elle emploie vos dons dans des projets du-

rables, à la lumière de son action en Haïti.

� Dons pour Haïti: Compte postal

30-9700-0 mention «Haïti»

Haïti – mission d’urgence dans des conditions dramatiques

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Humanité 1/2010 11

Une situation inhabituelle pour des non-professionnels: donner à manger à un adulte

Un cours pour acquérirdes réflexes de pro

Soigner à domicile

Si un cas de grippe survient malgré toutes les précautions, l’entourage est fortement mobilisé. Or il suffitsouvent de peu pour que la prise en charge des malades soit moins lourde. Mais comment procéder?texte: Marcel Friedli

réALitéS

12 Humanité 1/2010

«Soins à domicile en cas de risque de contagion»: tel est l’intitulé officiel d’un cours conçu par les associations canto-nales de la Croix-Rouge et dispensé en maints endroits par les samaritains. Les participants y apprennent comment inter-venir auprès de leurs proches ou de leurs voisins en cas de maladie contagieuse telle que la grippe.

L’hygiène, un impératif absolu«La grippe tue 1200 personnes chaque année, rappelle Horst Heinel, moniteur de cours. Elle est donc loin d’être une maladie anodine. Les notions que nous transmettons peuvent servir à ceux qui doivent s’occuper d’un malade à domici-le.» Un scénario évitable, mais qui a tôt fait de devenir réalité, comme Horst en fait la démonstration: il tousse, se cou-

vre la bouche avec la main avant de la tendre de façon ostentatoire à l’un des participants. Des rires fusent. «Les mains, précisément, sont de puissants vecteurs de propagation. D’où l’importance d’une hygiène rigoureuse pour réduire le risque de contamination.»Au lavabo, Horst revient sur un geste ap-paremment banal: le lavage des mains. Il enduit copieusement ses pouces et ses

paumes de savon et les frotte par mouve-ments circulaires, sans oublier les espaces interdigitaux. Pendant ce temps, l’eau coule. «Quel gaspillage!», s’indigne une participante. Horst poursuit sa démons-tration, imperturbable. Il se sèche les mains soigneusement et ferme le robinet – avec un essuie-main à usage unique: «J’évite ainsi tout contact avec des ger-mes restés sur la surface.» Il alerte aussi sur le danger que comportent les poig-nées de portes. «Je ne les touche qu’avec du papier. La poubelle doit idéalement se trouver devant la porte, pas dans la pièce», précise le moniteur.Il se frictionne de nouveau les mains, cette fois avec une solution hydro-alcoolique. «Cette torture est fatale à 90% des bactéries. Si ces mesures ne peuvent éliminer le risque, elles permettent de

le réduire considérablement. C’est déjà beaucoup.»

Nourrir l’autre, bouchée par bouchéeUne grippe peut affaiblir celui qui en souffre au point de le clouer au lit. «Il s’agit en outre de vaincre ses réticences en mettant aussitôt en pratique ce que l’on nous a montré», explique l’infirmière Olivia Jordi. Expérience passe science. Le proverbe vaut aussi à l’heure des repas. Mainte-

nant, les participants se donnent mutuel-lement la becquée. Se prêtant de bon cœur à l’exercice, ils étalent de la nourri-ture autour de la bouche de leur vis-à-vis avant de la ramasser à la cuillère. «Pour désagréable qu’il soit, ce type d’interven-tion est fréquent. Il s’agit de res-pecter le rythme de l’autre, de le laisser déglutir et de s’abstenir de lui parler, vu qu’il ne peut pas répondre.» � www.samaritains.ch

«Je me lave régulièrement les mains, mais souvent à la va-vite. A présent, je prendrai le temps de le faire minu- tieusement, comme on nous l’a montré.» Manuela Wegmüller, 18 ans

Se protéger soi-même et les autres: le port du masque

Lavage des mains: mode d’emploi. Un geste qui prend du temps.

RÉALITÉS

«Si ma femme était alitée, je saurais quoi faire. En tant qu’ancien sanitaire de la protection civile, la plupart de ces gestes me sont familiers. Mais un rappel n’est jamais inutile.»Ernst Kobel, 78 ans

Humanité 1/2010 13

Maria Katulu, ou l’amour du prochain

La reine secrète duSwaziland

Au service de l‘humanité

Après avoir été infirmière en chef de salle d’opération, sage-femme, directrice d’un service de soins etl’une des forces vives de la nouvelle construction de l’Hôpital des femmes de Berne, c’est en fin de carrièreque Maria Katulu a trouvé sa véritable vocation: elle gère le programme sida de la Croix-Rouge suisse (CRS)au Swaziland.texte: Katharina Schindler

téMoigNAge

14 Humanité 1/2010

«Bonjour Make Dlamini», lancent les en-

fants lorsque Maria Katulu visite un vil-

lage. La déléguée de la CRS, qui gère

depuis cinq ans le programme sida au

Swaziland avec force enthousiasme, peut

être fière de son surnom: car Make signifie

mère et Dlamini est le nom de la dynastie

royale de ce petit Etat d’Afrique australe.

L’accueil chaleureux réservé à Maria

Katulu ne doit rien au hasard. «Le sort

des enfants me tient particulièrement à

cœur», dit-elle. Les protéger contre le

sida a d’ailleurs marqué le début de son

engagement au Swaziland.

Un triste record du monde:près de 30% de la populationest séropositive.

Dans ce pays qui détient le triste record

du monde du plus grand nombre de séro-

positifs – près de 30% de la population

est infectée –, la CRS a ciblé son action

sur la prévention de la transmission du

VIH de la mère à l’enfant. Jusque-là, les

antirétroviraux étaient inconnus en de-

hors de la capitale.

Construction de trois cliniquesMaria Katulu a été chargée par la CRS

d’aménager une clinique et d’instaurer

un vaste programme sida dans la zone

rurale de Sigombeni. Infirmière et sage-

femme de formation, elle a exercé pen-

dant longtemps des fonctions de con-

duite à l’Hôpital des femmes de Berne et

avait déjà travaillé comme déléguée de

la Croix-Rouge en Angola. Son grand

savoir et son bagage professionnel font

d’elle la personne idéale pour ce poste

exigeant. Sous sa conduite clairvoyante,

la Croix-Rouge a bâti trois cliniques qui

traitent actuellement 700 sidéens avec

des antirétroviraux.

Des milliers de bébés de mère séroposi-

tive sont nés en bonne santé. Et un nom-

bre croissant d’hommes atteints du sida

s’annoncent pour une thérapie. Maints

patients n’auraient pas survécu longtemps

sans traitement, en laissant des orphelins

derrière eux. La Croix-Rouge les soutient

dans leur quotidien difficile, par exemple

en distribuant des semences pour assurer

leur subsistance.

«Tout cela aurait été impossible sans une

équipe formidable», souligne Maria Ka-

tulu. Pour motiver ses collaborateurs et

assurer leur perfectionnement, elle met

régulièrement sur pied des formations

continues, avec le concours de la Croix-

Rouge locale.

Ses proches africains lui ontbeaucoup apprisMaria Katulu est heureuse de pouvoir

conclure son parcours professionnel

sur une expérience aussi enrichissante:

«Tout ce que j’ai appris au cours de ma

vie, je peux l’utiliser ici en faveur des plus

nécessiteux», dit-elle.

Son vécu, notamment son mariage de

longue date avec un Congolais, lui est

d’une grande utilité. «Grâce à la famille

de mon époux, je n’ai éprouvé aucune

difficulté à comprendre les traditions et

les tabous de la société swazilandaise»,

déclare cette mère d’une fille adulte.

Elle aurait volontiers partagé cette nou-

velle aventure professionnelle en Afrique

avec son mari. Malheureusement, celui-ci

est décédé subitement peu après son en-

trée en fonction au Swaziland.

De nombreux Swazilandais sont très re-

connaissants envers Maria Katulu qui est

restée malgré tout et qui consacre désor-

mais toute son énergie à la lutte contre le

sida. Grâce à sa personnalité rayonnan-

te et à ses compétences, elle motive les

sidéens à se battre contre la maladie et

à ne jamais abandonner, même dans les

conditions les plus éprouvantes.

� Découvrez à la page 29 une recette

culinaire de Maria Katulu.

«tout ce que j’ai appris aucours de ma vie, je peuxl’utiliser ici en faveur desplus nécessiteux.»

La probabilité de voir naître des enfants en bonne santé a fortement augmenté.

Discussion du traitement antirétroviral avec un patient et sa mère

téMoigNAge

Humanité 1/2010 15

CONVICTION

L’humanité – une construction toujours en chantier

Réflexion sur le premier Principe de la Croix-Rouge

© IF

RC

16 Humanité 1/2010

«Le pouvoir de l’humanité , tel est le mot

d’ordre qui inspire les conférences inter-

nationales du Mouvement de la Croix-

Rouge et du Croissant-Rouge. Hélas, on

doit aussi admettre que les individus sont

des créatures complexes, capables du

meilleur et du pire. Il existe des crimes con-

tre l’humanité dont les acteurs ne viennent

pas de la planète Mars et l’histoire, aussi

bien que notre actualité, nous le rappelle

constamment.

Les individus sont des créa-tures complexes, capables dumeilleur et du pire.

L’engagement humanitaire est motivé du

point de vue psychologique par le méca-

nisme de l’identification. Nous portons

secours aux êtres vulnérables parce que

nous sommes capables de comprendre

ce qu’ils éprouvent, de nous identifier à

leur détresse. Si nous sommes humains,

normalement constitués, nous pouvons

en effet nous représenter ce que ressen-

tent les gens qui sont victimes d’une ca-

tastrophe naturelle ou d’un conflit armé,

les souffrances de l’exil, de la maladie,

de la perte d’un enfant et de toute autre

personne aimée. Cette compassion dé-

termine l’assistance humanitaire. Est-elle

suffisante?

La compassion déterminel’assistance humanitaire.

Il existe aujourd’hui des millions de

personnes qui vivent dans un dénue-

ment presque absolu, confrontées à

l’effondrement des institutions et des con-

ditions socioéconomiques leur permettant

de vivre dignement. Les humanitaires ne

peuvent donc plus se limiter aux situa-

tions d’urgence; ils doivent aussi assu-

mer des tâches de reconstruction et par-

ticiper aux activités de développement.

Mais comment peuvent-ils assumer ces

devoirs tout en restant fidèles aux autres

principes de l’action humanitaire, ceux

de l’impartialité, de la neutralité, et de

l’indépendance à l’égard des pouvoirs

publics et des partis politiques? Il n’existe

pas de réponse simple à cette question.

L’humanité est une construc-tion toujours en chantier.

Cependant, si l’on reconnaît que

l’humanité n’est pas un idéal abstrait,

mais une construction toujours en chan-

tier, alors on doit aussi reconnaître que

cette interrogation doit rester au cœur des

réflexions sur l’engagement humanitaire.

CoNViCtioN

Le Principe d’humanité fonde le Mouvement de la Croix-Rouge. Il détermine ses finalités et les modalitésde son engagement. Il commande en particulier de «prévenir et d’alléger en toutes circonstances lessouffrances des hommes» et «de faire respecter la personne humaine». On associe ce principe à l’idéequ’il existe une humanité qui est commune à tous les êtres humains et qu’il s’agit de contribuer à sadéfense universelle.texte: pr pierre de Senarclens, Dr sc. pol.

Pr Pierre de Senarclens,dr sc. pol.Membre du Conseil de laCroix-Rouge depuis plus de10 ans et vice-président dela Fédération internationaledes Sociétés de la Croix-Rougeet du Croissant-Rouge

Humanité 1/2010 17

Pour Georgia, Ramon et Leonardo, la gestion de conflits n’a plus de secrets.

Les jeunes gardent latête froide

Prévention de la violence

Georgia, Ramon et Leonardo savent répondre à la provoc’: sans violence, en s’armant de bon sens. Les troisados se sont entraînés à adopter le bon comportement en classe, sous la conduite d’un animateur de laCroix-Rouge suisse (CRS). Depuis dix ans, celle-ci propose des ateliers de gestion des conflits dans les écoles.Texte: Christine Rüfenacht

réaLités

18 Humanité 1/2010

Y a-t-il plus ou moins de violencequ’autrefois? La question divise expertset population. Pour Peter Locher, ani-mateur à la Croix-Rouge argovienne,une chose par contre est sûre: «Le seuild’inhibition baisse – les coups pleu-vent immédiatement et on n’hésite pasà s’acharner sur une victime sans dé-fense.» Les jeunes n’osent pas dire stop,regrette-t-il. La CRS a reconnu très tôtla nécessité d’agir contre la violence.Il y a dix ans, elle s’est lancée dans laprévention.

Les conflits sont inévitables,mais on peut les gérer demanière pacifique.

Depuis, elle apprend aux écoliers, mêmeaux plus petits, comment gérer leurs con-flits de manière constructive. Le nom deson programme: chili. En référence àcette épice rouge qui pimente nos mets,tout comme les conflits pimentent nosvies. L’important n’est pas d’éviter lesdisputes, mais d’y faire face en gardantla tête froide.

Bonnes habitudesA l’instar de 5000 autres jeunes, les élè-ves de la classe R1a de Berikon ont goû-té au chili l’an dernier. Ces ados argo-viens n’ont pas de problèmes particuliers,si ce n’est les soucis qui caractérisent

cette tranche de vie: Robin, 13 ans, nese souvient même pas de s’être disputédernièrement. Gabrielle, 12 ans, se cha-maille sans cesse avec sa petite sœur. Ellevient de déménager et a du mal às’acclimater. Ramon, lui, doit faire faceaux attaques verbales d’un élève qui l’apris en grippe. Pourquoi, dès lors, faireparticiper cette classe pépère à un ate-lier chili? «Nous voulons la sensibiliseret l’habituer à adopter d’office les bonscomportements», confie l’enseignanteClaudia Polyik qui tient beaucoup à ceque les enfants se traitent mutuellementavec respect. De mauvaises expériencesfaites par le passé, comme la formationde clans, ont incité cette école argo-vienne à organiser des ateliers chili.

Les jeunes doivent saisirl’importance que revêt lerespect d’autrui.

En deux jours, l’animateur Peter Locher afait comprendre à la classe de ClaudiaPolyik que la violence n’était pas accep-table. Avec beaucoup de patience et unedose mesurée d’autorité, il a expliquél’importance du respect d’autrui, montrécomment surgit la discorde et appris auxenfants, par des exercices pratiques, àchercher une issue pacifique aux conflits.Avec succès. Robin, en tous cas, a toutcompris: «Il faut essayer de ne pas péter

Peter Locher, animateur chili, illustre ses propos par des exemples concrets.

les plombs, de parler ouvertement d’unproblème et de ne pas blesser l’autre.»� www.redcross.ch > Formation/Cours

> chili

Mark Streit soutient chiliCapitaine de l’équipe suisse dehockey, Mark Streit est aussi l’undes meilleurs défenseurs de la NHL.Ce qui ne l’empêche pas de passerà l’offensive, par exemple en tantqu’ambassadeur de chili. Un rôlequi lui va comme un gant. Non seu-lement en raison de son nom, qui si-gnifie «dispute» en allemand, maisaussi parce que les gosses lui tiennentà cœur. «Pour le bien de nos enfants,on n’a pas le droit de rester les brascroisés», dit-il. Ce Bernois de 32 ansfait carrière dans un sport réputédur, ce qui pourrait être en contra-diction avec son engagement. Il fautgarder à l’esprit que les règles, surla glace, sont claires: il n’y a pas deplace pour la violence gratuite. PourMark Streit, le plus important est dese maîtriser et de respecter les autresjoueurs.

À PROPOS

RéalitéS

Humanité 1/2010 19

Croix-Rouge suisse, Rainmattstrasse 10, 3001 Berne, tél. 031 387 71 11, [email protected], www.redcross.ch, CP 30-9700-0, mention «Redonner la vue»

La Croix-Rouge suisse aide partout où elle le peut. Elle a besoin de votre soutien. Envoyez vos vieux bijoux et toutautre objet en métal noble à: Croix-Rouge suisse, Redonner la vue, Rainmattstrasse 10, 3001 Berne. Leur vente permet à laCroix-Rouge de prévenir et de guérir la cécité liée à la pauvreté. Plus d’informations sur notre site www.redcross.ch.

Le vaste travailde préventionpermet de diag-nostiquer lesinfections ocu-laires suffisam-ment tôt.

Grâce aux lunet-tes fournies parla CRS, les élèvesmalvoyants réus-sissent mieux àl’école.

Partout dans lemonde, la CRSaide des per-sonnes qui ontperdu la vue parpauvreté.

Des bijoux pour redonner la vue.

Grâce aux dons,la CRS lutte contrela cécité liée à lapauvreté en Afri-que et en Asie.

Avec 50 francs,la CRS peut re-donner la vue àun aveugle.

©CRS,TextBildW

erkStatt,

Hilde

Eberhard,U

znach

L’Asie a été frappée par des séismes etdes ouragans en automne 2009. La Croix-Rouge suisse (CRS) a fourni une aide d’ur-gence aux victimes. Sur l’île indonésiennede Sumatra, où un puissant tremblementde terre a dévasté des villages entiers le30 septembre 2009, elle a aidé la Croix-Rouge locale à ériger des abris de for-tune pour près de 1000 familles. Les ma-tériaux de construction ont été achetés surplace. Aux Philippines, pays particulière-ment touché, 300 familles ont rebâti leurs

maisons avec son appui. Au Vietnam, lesintempéries ont anéanti une large partiedes récoltes. Outre des bâches et des bat-teries de cuisine destinées aux logementsprovisoires, la CRS a distribué du riz etde l’huile à quelque 12000 personnes.Avec le soutien de la Chaîne du Bonheur,la CRS a consacré environ 1 million defrancs à l’aide d’urgence et à la recons-truction dans ces trois pays asiatiques.

Reloger les victimes de catastrophes en Asie

EN BREF

©IF

RC

Le Service Croix-Rougeà la rescousseAfin de pouvoir parer à une flambée del’épidémie de grippe A (H1N1), l’armée aconvoqué, en novembre et en décembre,davantage de militaires astreints au ser-vice et les a formés en conséquence. Desmembres du Service Croix-Rouge (SCR)ont également été sollicités pour faire bé-néficier les soldats des formations d’hô-pital et sanitaires de leurs connaissanceset de leur savoir-faire. Ainsi, à la mi-dé-cembre, quelque 5500 employés de laConfédération, 3100 membres de l’ar-mée ainsi que 1450 diplomates et autrespersonnes avaient pu être vaccinés grâceà l’aide du SCR.

Depuis fin 2009, Christina Surer estambassadrice de la Croix-Rouge suisse(CRS). C’est au Cambodge, où l’organi-sation œuvre en faveur de la santé deshabitants, que la pilote automobile etprésentatrice a effectué son premier dé-placement. «Mes animaux en pelucheont réjoui des enfants malades le tempsd’une visite. Mais l’impact de l’action dela CRS, lui, s’inscrit dans la durée, cequi est bien plus important. Je suisimpressionnée par le soin dont s’entoure

l’organisation à l’heure d’investir sesfonds et par sa collaboration étroite avecla population.» Soucieuse de soutenir unacteur dont elle était vraiment convain-cue, Christina Surer s’est renseignée defaçon précise sur la CRS avant d’endos-ser son nouveau rôle. «J’ai été agréable-ment surprise par la diversité des activitésde la CRS en Suisse et à l’étranger. Le sé-rieux conféré par un engagement de plu-sieurs décennies a fortement pesé dansma décision.»

Acquise à la cause humanitaire

L’Union européenne a proclamé 2010Année de lutte contre la pauvreté et l’ex-clusion sociale. La Croix-Rouge suisse(CRS) s’engage pour le respect de ladignité humaine et lutte de diverses ma-nières contre l’exclusion et la discrimina-tion. Lors de la Journée mondiale de laCroix-Rouge, le 8 mai, elle lancera un ap-pel à respecter la dignité des personnesdéfavorisées. A l’automne, elle publieraun recueil de photos et tiendra une confé-rence sur le thème de la pauvreté, del’exclusion sociale et de l’inégalité deschances en matière de santé.� www.redcross.ch > Intégration

Contre la pauvretéet l’exclusion sociale

Humanité 1/2010 21

eNgAgeMeNt

S’engager de tout son êtrethuy-Van Nguyen, bénévole à la Croix-rouge fribourgeoise

22 Humanité 1/2010

Thuy-Van a une méthode bien à elle. Ses

gesticulations semblent traduire l’exer-

cice d’une autorité formelle sur son jeune

élève. Suad, lui, garde son calme. C’est

que le tandem est rodé: Thuy-Van fournit

au garçon des mots-clés qu’il interprète

comme des indices pour trouver la so-

lution. Le plus souvent, il y arrive par

lui-même, si bien qu’il s’agit pour l’es-

sentiel de contrôler ses réponses et de

le rassurer.

«Si l’on en a la possibilité,il faut s’engager!»

Mais il y a eu des périodes plus labo-

rieuses, notamment lorsqu’il a fallu com-

bler les lacunes en français de Suad qui,

à la maison, parle le macédonien. Né en

Macédoine, il a trouvé refuge à

Fribourg avec sa mère après la

guerre des Balkans.

Donner de son tempsL’amélioration des résultats sco-

laires de Suad est patente ces derniers

temps. Sa tutrice, une étudiante en géo-

graphie de 25 ans, n’y est pas étrangère,

puisqu’elle suit la scolarité du garçon

dans le cadre de son activité bénévole

auprès de la Croix-Rouge fribourgeoise

depuis une année.

Une fois par semaine, Thuy-Van rend vi-

site à Suad, à Nedime, sa mère, ainsi

qu’à Fisnik, son petit frère de quatre ans.

Parallèlement au suivi scolaire de Suad,

elle rédige des lettres à l’attention des au-

torités, passe des appels et organise des

sorties avec la famille, par exemple à la

ludothèque, au musée d’histoire naturelle

ou encore au cortège du carnaval.

Elle prête une oreille attentive aux préoc-

cupations de Nedime. Bien qu‘elles se

vouvoient, les deux femmes ont dévelop-

pé une relation empreinte de cordialité et

de confiance. «C’est une marque de res-

pect. Mais il arrive qu’un tutoiement nous

échappe», confie-t-elle en souriant.

Bien que le français ne soitpas sa langue maternelle,Suad a maintenant de bonnesnotes à l’école.

Thuy-Van est née en Suisse de parents

d’origine vietnamienne. Ses racines sont

un plus dans son travail: «Je comprends

le point de vue et les inquiétudes de

Nedime et sais que les enfants sont la

priorité du couple. Son mari est souvent

fatigué par le dur labeur sur le chantier.

Tout comme mon père, qui est ouvrier

dans une usine.»

Pour Nedime, Thuy-Van est devenue

une amie, pour les garçons, une per-

sonne de référence. «Je me concentre

sur les enfants, et quand Nedime me

parle de son quotidien, je l’écoute.

Je raconte peu de choses à mon

sujet, car là n’est pas la priorité»,

explique Thuy-Van. Et de poursuivre:

«Je suis d’avis que si l’on en a la pos-

sibilité, il faut s‘engager. C’est la rai-

son pour laquelle j’ai décidé de

donner de mon temps et de mettre

à profit mes compétences. C’était

sans compter sur un retour d’une

telle richesse.»

S’engager pour unmonde meilleurL’engagement de Thuy-

Van ne se résume pas au

contact avec cette famille.

Thuy-Van Nguyen est bénévole à la Croix-Rouge fribourgeoise. Elle assure le suivi scolaire de Suad,un Macédonien de neuf ans, et conseille sa mère sur les questions du quotidien. Une expérience riched’enseignements pour l’étudiante.Texte: Marcel Friedli

Le soutien scolaire dispensé par Thuy-Van Nguyen se révèle payant.

ENGAGEMENT

Humanité 1/2010 23

Elle a participé à l’encadrement de plus

de 300 jeunes représentant plus de 150

Sociétés nationales de la Croix-Rouge lors

de la marche reliant Solférino à Genève

qui a été organisée l’été dernier pour

commémorer les 150 ans de la bataille

de Solférino – l’événement qui inspira à

Henry Dunant l’idée de créer la Croix-

Rouge. «Je suis fascinée par la manière

dont la vision d’Henry Dunant continue

d’enthousiasmer les jeunes du monde en-

tier et par leur engagement, chacun à sa

manière, pour un monde meilleur.» Elle

a été particulièrement impressionnée par

la mentalité africaine: «De nature stres-

sée, j’ai été séduite par la zénitude des

Africains. Je vais essayer d’en prendre de

la graine.»

Thuy-Van a également pris part aux céré-

monies du centenaire de la Croix-Rouge

fribourgeoise. A cette occasion, elle s’est

rendue dans des écoles pour présenter

avec ferveur l’action du Mouvement de

la Croix-Rouge.

«Le camp d’accueil des en-fants qui ne sont jamais partisen vacances: une expérienceinoubliable!»

Enfin, elle était aux premières loges

lorsque la Croix-Rouge fribourgeoise a

organisé un camp à l’attention de 50

enfants qui n’étaient jamais partis en

vacances et, de fait, n’avaient jamais

pris de distance avec leur quotidien.

«Les enfants ont tous pleuré à la fin du

camp, tristes sans doute de devoir re-

trouver leur cadre de vie habituel.»

eNgAgeMeNt

Le jeu et les sorties: deux autres éléments clés de l’intégration

Faire du bénévolat en SuissePrès de 50000 bénévoles soutiennent

les organisations de la Croix-Rouge

suisse (CRS) et l’aident chaque jour

à venir en aide aux plus nécessiteux.

Dans le cadre de leur engagement

auprès des associations cantonales

de la CRS et des organisations de

sauvetage, leur activité consiste par

exemple à:

– conduire des personnes âgées,

malades ou handicapées chez le

médecin

– donner des cours d’appui à des

enfants

– intervenir comme samaritains

lors de manifestations sportives et

culturelles

– assurer la sécurité des baigneurs.

La CRS remet le dossier bénévolat,

qui contient des attestations du temps

consacré au travail bénévole et peut

être annexé à un dossier de candida-

ture pour documenter l’accomplisse-

ment d’un engagement social.

� www.redcross.ch > Activités

> Bénévolat

À ProPoS

24 Humanité 1/2010

La deuxième vie des famillesde pêcheurs

Cinq ans après le tsunami – Inde méridionale

Sur la côte méridionale de l’Inde, la Croix-Rouge suisse (CRS) a aidé les familles de petits pêcheurs à rebâtirleur existence au sein des nouveaux villages. Les femmes, responsables de la vente du poisson, ont amélioréleurs revenus grâce à des microcrédits.Texte: Vijay Srinivas / Karl Schuler

réaLItés

Humanité 1/2010 25

Lorsque le ciel se couvre et que la mer

gronde sur la côte de Karaikal dans l’Etat

indien de Pondichéry, le pêcheur Singa-

ravelu se rappelle ce matin funeste du

26 décembre 2004. «J’ai eu l’impression

que le diable s’était réveillé au fond de

la mer pour submerger le pays de ses

vagues destructrices hautes de plusieurs

mètres», raconte-t-il.

Le jour du tsunami a marqué un tournant

décisif dans la vie de Singaravelu et des

autres survivants. D’un côté, il leur a in-

fligé la douleur liée à la perte de leurs

proches et leurs biens; de l’autre, il leur a

offert le cadeau d’une deuxième vie dans

des conditions souvent bien meilleures.

Au cours des cinq dernières années, la

CRS a travaillé en étroite collaboration

avec la population et les organisations

de développement locales. Dans les Etats

méridionaux de Pondichéry et de Tamil

Nadu, cinq nouveaux villages comptant

près de 2000 maisons ont été cons-

truits. Les familles de pêcheurs ont vu leur

vie transformée grâce au remplace-

ment des infrastructures détruites et à

l’instauration de microcrédits pour les

femmes. «Le programme de reconstruc-

tion est un exemple frappant de la façon

dont une catastrophe peut devenir une

chance», déclare Amitabh Sharma, re-

présentant local de la CRS.

Faire beaucoup avec desmicrocréditsIl était primordial d’améliorer la vie des

villageois de façon durable. Les femmes

ont joué un rôle central dans ce proces-

sus. Plus de 1200 d’entre elles ont reçu

une aide financière de la CRS de 3000

roupies indiennes, l’équivalent de 60 CHF,

un tiers sous forme de don, deux tiers sous

forme d’un microcrédit remboursable.

Cette somme leur a permis de redémarrer

une activité de vente de poisson, de créer

un atelier de couture ou d’ouvrir un petit

snack.

Les crédits sont accordés à des taux

d’intérêt bas et gérés par des groupes

d’entraide de femmes, au nombre de 34 à

ce jour. L’argent remboursé est ainsi prêté

à d’autres. «Grâce aux microcrédits,

les femmes gagnent à nouveau leur vie,

explique Amitabh Sharma. Par ailleurs,

il est important d’empêcher que les per-

sonnes les plus pauvres ne tombent entre

les griffes d’usuriers cupides.» Aupara-

vant, seuls les hommes avaient accès aux

crédits. «Le fait que les femmes puissent

contracter un crédit leur donne un pouvoir

de codécision, tant pour leur budget que

dans la vie du village», déclare Paulraj

Vanaja, directrice de l‘organisation lo-

cale Sneha (Social Need Education and

Human Action), partenaire de la CRS.

«Les femmes assument leurs responsabi-

lités et sont plus sûres d’elles.»

Un avenir pour les pêcheurs?Dans les villages de pêcheurs du sud de

l’Inde, les rôles sont clairement distribués

entre les sexes. Les hommes s’occupent de

la pêche tandis que les femmes nettoient

le poisson et le vendent, frais ou séché.

Les cinq nouveaux villages ont été dotés

d’un chantier naval, de bateaux à moteur

et de filets, ce qui a amélioré le quotidien

des pêcheurs. Avec les fonds de la CRS,

les groupes de femmes ont acheté des ré-

frigérateurs pour conserver le poisson et

un véhicule commun pour le transporter.

Grâce aux nouveaux entrepôts de sécha-

ge, le poisson est de meilleure qualité, ce

qui se répercute sur le prix de vente.

Les prises ont cependant diminué sur la

côte méridionale de l’Inde au cours des

dernières années, ce qui affecte le reve-

Comme ce pêcheur qui ravaude son filet, nombreux sont ceux qui vivent de la pêche traditionnelle.

La reconstruction est unexemple frappant de lafaçon dont une catastrophepeut devenir une chance.

Le tsunami représente untournant décisif.

Les microcrédits offrentaux femmes un pouvoir decodécision et sont employésà bon escient.

réALitéS

26 Humanité 1/2010

nu des pêcheurs. «Nous devons naviguer

de plus en plus loin pour assurer notre

pêche quotidienne», explique Singarave-

lu. Malgré cela, les pêcheurs de Karaikal

n’ont aucune envie de se reconvertir, ils

tiennent à leur indépendance. Et surtout,

ils n’ont pas d’alternative.

Le gouvernement est tenu de mieux con-

trôler la pêche industrielle qui dépeu-

ple les fonds marins. Les petits pêcheurs

aussi doivent observer la période an-

nuelle de fermeture de la pêche, afin

que les poissons puissent se reproduire.

L‘organisation Sneha, avec le soutien de

la CRS, s’engage également pour le res-

pect de cette réglementation.

Un bilan réjouissantCinq ans après le tsunami, la recons-

truction des zones côtières du sud de

l’Asie est achevée. Que ce soit dans la

province d’Aceh en Indonésie, en Inde

méridionale ou au Sri Lanka, le bilan

de la CRS est réjouissant.

Au Sri Lanka, 7000 familles dépouil-

lées de tout par la catastrophe béné-

ficient aujourd’hui d’un nouveau lo-

gement. Trois hôpitaux et deux écoles

ont été construits. Dans la province

indonésienne d’Aceh, 1300 jeunes

fréquentent les écoles primaires et

secondaires érigées par la CRS. La

construction de neuf dispensaires et la

formation de sages-femmes ont permis

d’améliorer la couverture médicale

dans les régions rurales. En Inde, quel-

que 10000 personnes peuplent cinq

nouveaux villages de l’Etat de Pondi-

chéry. Nombre d’entre elles doivent à

la CRS un toit mais aussi de meilleures

conditions de vie dans leur quotidien

de pêcheur.

Ces projets ont pu être menés grâce à

l’extraordinaire élan de générosité de

la population suisse après le tsunami

du 26 décembre 2004. Au total, la

CRS a dépensé plus de 90 millions de

CHF pour la reconstruction des ré-

gions frappées par le tsunami, dont

une grande part provient de la Chaîne

du Bonheur.

Paulraj Vanaja (à droite) de l’organisation Sneha, partenaire de la CRS, conseille une vendeuse de poisson.

Des enfants devant l’école rebâtie par la CRS

Les petits pêcheurs doiventaussi respecter la périodede fermeture de la pêche.

À ProPoS

réALitéS

Humanité 1/2010 27

Les enfants sont particulièrement vulnérables dans les situations de catas-trophes et de conflits armés. Avec 1 CHF par jour, vous pouvez contribuerà offrir un avenir aux plus démunis et à leurs mères à travers la fournitureciblée de nourriture, de soins médicaux, d’infrastructures scolaires et d’unencadrement bienveillant. Aidez-nous à alléger leur souffrance en assu-rant un parrainage de la Croix-Rouge suisse. Les enfants vous en seronttrès reconnaissants.

Prénom/nom

Rue/n°

NPA/localité

Tél. Date de naissance

Courriel

Signature

Oui, je souhaite assurer un parrainage CRS pour des enfantsen détresse. Je verse CHF par mois (min. 30 CHF)

Veuillez m’envoyer plus d’informations.

Je souhaite bénéficier d’un conseil. Merci de m’appeler.

oFFreZ UN AVeNir AUXeNFANtS

A retourner à :Croix-Rouge suisse, Madame Eliane Boss,

Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 Berne

www.redcross.ch, [email protected]

«Indigenous Chicken» avecdu pap1 poulet frais1 gros oignon1 petite tomateSel et poivre noirPiment (gousse) à volonté2 cs de beurre d’arachide(variante «Crunchy» si disponible)Farine de maïs blanc pour le pap(se prépare comme la polenta)

Couper le poulet en morceaux et faire

dorer dans une marmite. Ajouter du

sel, l’oignon tranché en rondelles et

la tomate coupée en dés. Epicer à

volonté avec du piment. Ajouter de

l’eau jusqu’à recouvrir légèrement

le poulet. Faire cuire lentement à feu

moyen en rajoutant de l’eau de temps

en temps pour éviter que le tout n’at-

tache au fond. Une fois le poulet cuit,

il ne devrait rester que peu de liquide.

Ajouter une cuillère à soupe de beurre

d’arachide ou de cacahuètes moulues

pour obtenir une sauce crémeuse.

Réchauffer le tout brièvement à grand

feu avant de servir.

«Cela s’est passé lors d’un de mes pre-

miers week-ends au Swaziland. Je ve-

nais de commencer comme déléguée au

programme VIH/sida de la Croix-Rouge

suisse (CRS) et je ne connaissais quasi

personne. J’avais acheté des spaghettis

dans la capitale Mbabane, avec l’idée

de profiter de ces deux jours libres pour

rédiger quelques rapports. Mais le ciel

en avait décidé autrement. Un orage vio-

lent s’était abattu sur la ville le samedi,

provoquant une coupure d’électricité. A

mon grand dam, impossible d’écrire, de

préparer un thé, de manger chaud ou

d’écouter de la musique. Dehors, il pleu-

vait, tandis qu’à l’intérieur, il faisait froid

et lugubre. En fin d’après-midi, l’auxiliaire

de santé frappa à ma porte, me deman-

dant si j’avais faim. Elle repartit avec la

promesse de revenir avec quelque chose

à manger. Après une journée aussi en-

nuyeuse, je me réjouissais moins à l’idée

du repas que de sa compagnie. Peu de

temps après, la voilà de retour avec deux

casseroles brûlantes d’où s’échappait un

fumet fort appétissant. «Indigenous Swazi

Chicken», me dit-elle, soit du poulet sauce

arachide apprêté à la mode indigène.

Ce soir-là, nous avons savouré un véri-

table repas de fête. Elle avait tout cuit à

feu ouvert sous l’avant-toit de son garage.

Ce plat, que j’ai appris à préparer par la

suite, est l’un de mes préférés de la

cuisine swazilandaise. Mais il n’a plus

jamais été aussi bon que cette première

fois.»

repas de fête swazilandaisMaria Katulu nous présente sa recette préférée du Swaziland. En accompagnement, on sert du «pap»,aliment de base apprêté avec de la farine de maïs blanc, en vente dans les magasins asiatiques et africains.Récit d’une rencontre.

Meulage traditionnel du maïs blanc destiné à la préparation du «pap»

Maria Katuludéléguée de la CRS au Swaziland(cf. rubrique «Témoignage»,page 14)

Pour vos invités

À ProPoS

PÊLe-MÊLe

Humanité 1/2010 29

SudokuRemplissez la grille de sudoku de manière

à ce que chaque chiffre de 1 à 9 ne se

trouve qu‘une seule fois sur chaque ligne,

dans chaque colonne et dans chaque pe-

tit carré de trois cases sur trois.

LabyrintheTracez le chemin qui va de l’entrée à la sortie de ce labyrinthe tortueux. Si vous le faites

correctement, une figure apparaîtra.

2

5

1

48

75

1

4

1

9

3

9

563

7

2

4

8

4

8

13

69

7

3

8

6

2

419

31

8

2

48

3

6

9

6

25

9

8

64

625

1

5

PÊLe-MÊLe

SoLUtioNSVous trouverez les solutions du sudoku,

des mots cachés et du labyrinthe

dans la prochaine édition et sur la

page Internet.

� www.magazine-humanite.ch

Karma, alias Marco Ratschiller, est caricaturiste et rédacteur en chef du magazine satirique «Nebelspalter».

30 Humanité 1/2010

Mots croisés

MURMURER

...DE SANTÉÀ L’HÔPITAL

VERS

PAPILLONDE NUIT

MINE

ENNUYA

NOMMEZ

ILS ATTI-RENT

GARDES

DIEUSOLAIRE

MODÉRÉ

OPUS

NAÏVE

APPORTELES PRE-MIERS

SECOURS

PREMIÈRESPAGES

TALENT

GREFFER

ATTACHE

POISSONSPRONOM

PETIT PAYSD’AFRIQUE

ÉCOLE

MÈRE DEZEUS

FILTRE

DIVINIT�ANGOIS-

SER

FAITS ÉPOQUE

11

1 15

16 14 18

19 6 13

17 7 12

584

10 2

3

9

Solution:

Mots cachésDécouvrez les 20 mots qui se cachent dans cette grille, que ce soit à l’horizontale,

à la verticale ou en diagonale. Les lettres peuvent servir à créer plusieurs mots.

PÊLe-MÊLe

À gAgNerCinq porte-clés keymail sont à gagner

par tirage au sort. Munis de cette pla-

quette, près de 97% des trousseaux

perdus sont retrouvés et restitués à leur

propriétaire.

Envoyez-nous la solution correcte des

mots croisés et votre adresse sur une

carte postale ou par e-mail à:

Croix-Rouge suisse

Magazine «Humanité»

Case postale

3001 Berne

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Humanité 1/2010 31

Sud-SoudanUne mère radieuse avec ses enfants en bonne santé et une sage-femme. C’est un premier pas.

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