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‘‘ L ’apprentissage interculturel, voilà une notion qui se situe au cœur du projet éducatif d’AFS Vivre Sans Frontière. C’est à cette thématique fondamentale que nous avons choisi de consacrer ce deuxième numéro de Cultures Sans Frontière. Notre invitée Dominique Groux, professeure d’éducation comparée à l’Université Catholique de Paris rappelle d’ailleurs la pertinence des programmes de mobilité internationale pour les collégiens et lycéens d’aujourd’hui : « Ils permettent aux élèves de connaître le monde, de rencontrer des gens différents, de parler avec eux, de les comprendre et de travailler avec eux à changer le monde, et enfin, de se sentir citoyen du monde. Être ouvert à d’autres systèmes de pensée, à d’autres logiques, à d’autres concepts, à d’autres choix, accepter les différences, les comprendre... tout cela est essentiel dans le contexte actuel. » L’actualité d’AFS de ces derniers mois sera l’occasion de revenir sur le cadre d’orientation pédagogique proposé aux participants aux programmes d’immersion d’AFS, ainsi que sur l’événement européen de l’association cet été : la 4e édition du Volunteer Summer Summit. Au sommaire également, retour sur un phénomène de société et l’enthousiasme massif suscité par la parution de l’ouvrage Indignez-vous ! de Stéphane Hessel, ainsi qu’un regard sur le retour médiatique du concept de morale dans le discours politique français. Enfin, adeptes de littérature, ne manquez pas notre rubrique A découvrir : la nomination d’Amin Maalouf à l’Académie française nous permet d’aborder un ouvrage majeur de ce grand écrivain franco-libanais : Les identités meurtrières. Ces contributions seront, je l’espère, source d’enrichissement ou de questionnement pour tous les passionnés de l’interculturel. Anne COLLIGNON Présidente d’AFS Vivre Sans Frontière EDITO janv. 2012 02 Entretien avec... DOMINIQUE GROUX L’école devra développer les connaissances des élèves sur le monde Spécialiste en éducation comparée, elle enseigne à l’Université Catholique de Paris. CULTURES SANS FRONTIÈRE LA REVUE INTERCULTURELLE D’AFS 2 DOSSIER THÉMATIQUE Qu’est-ce que l’apprentissage interculturel ? 5 DÉBAT Indignez-vous ! Engagez- vous ! Retour sur un phénomène de société 6 ENTRETIEN Dominique Groux 8 ACTUALITÉS AFS à l’international AFS en France Zoom sur A découvrir ’’ © Max Imbert

Cultures Sans Frontière n°2

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L’apprentissage interculturel, voilà une notion qui se situe au coeur du projet éducatif d’AFS Vivre Sans Frontière. C’est à cette thématique fondamentale que nous avons choisi de consacrer ce deuxième numéro de Cultures Sans Frontière.

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‘‘L’apprentissage interculturel, voilà une notion qui se situe au

cœur du projet éducatif d’AFS Vivre Sans Frontière. C’est à cette thématique fondamentale que nous avons choisi de consacrer ce deuxième numéro de Cultures Sans Frontière.

Notre invitée Dominique Groux, professeure d’éducation comparée à l’Université Catholique de Paris rappelle d’ailleurs la pertinence des programmes de mobilité internationale pour les collégiens et lycéens d’aujourd’hui : « Ils permettent aux élèves de connaître le monde, de rencontrer des gens diff érents, de parler avec eux, de les comprendre et de travailler avec eux à changer le monde, et enfi n, de se sentir citoyen du monde. Être ouvert à d’autres systèmes de pensée, à d’autres logiques, à d’autres concepts, à d’autres choix, accepter les diff érences, les comprendre... tout cela est essentiel dans le contexte actuel. »

L’actualité d’AFS de ces derniers mois sera l’occasion de revenir sur le cadre d’orientation pédagogique proposé aux participants aux programmes d’immersion d’AFS, ainsi que sur l’événement européen de l’association cet été : la 4e édition du Volunteer Summer Summit.

Au sommaire également, retour sur un phénomène de société et l’enthousiasme massif suscité par la parution de l’ouvrage Indignez-vous ! de Stéphane Hessel, ainsi qu’un regard sur le retour médiatique du concept de morale dans le discours politique français.

Enfi n, adeptes de littérature, ne manquez pas notre rubrique A découvrir : la nomination d’Amin Maalouf à l’Académie française nous permet d’aborder un ouvrage majeur de ce grand écrivain franco-libanais : Les identités meurtrières.

Ces contributions seront, je l’espère, source d’enrichissement ou de questionnement pour tous les passionnés de l’interculturel.

Anne COLLIGNONPrésidente d’AFS Vivre Sans Frontière

EDITO

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n°02Entretien avec...DOMINIQUE GROUX L’école devra développer les connaissances des élèves sur le monde

Spécialiste en éducation comparée, elle enseigne à l’Université Catholique de Paris.

CULTURESSANS FRONTIÈRELA REVUE INTERCULTURELLE D’AFS

2 DOSSIER THÉMATIQUE Qu’est-ce que l’apprentissage interculturel ?5 DÉBAT

Indignez-vous ! Engagez-vous ! Retour sur un phénomène de société

6 ENTRETIEN Dominique Groux8 ACTUALITÉS AFS à l’international AFS en France Zoom sur A découvrir

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© Max Imbert

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DOSSIER THÉMATIQUE

La notion d’apprentissage englobe trois dimensions  : cognitive, émotionnelle et

comportementale. Le terme interculturel quant à lui, traduit cette idée d’interaction entre les cultures. Que se passe-t-il lorsque plusieurs cultures diff érentes se confrontent ? Quels sont les opportunités et les risques de dérives ? Comment tirer profi t de ces rencontres ?

QU’EST-CE QUE L’APPRENTISSAGE INTERCULTUREL ?

Réorienter le curseur vers soi

La confrontation à la diff érence permet de mettre à jour nos valeurs, nos croyances

ou encore nos comportements qui pouvaient jusqu’alors sembler universels. En eff et, pourquoi ne vais-je pas tolérer telle attitude ? Être enthousiasmé par tel nouveau courant de pensée ? Considérer que tel raisonnement est injuste ou cruel ?

Les réactions que provoque la diff érence, pouvant aller de la curiosité, à la méfi ance ou au rejet, ont la vertu de permettre l’émergence d’un questionnement. Cette prise de conscience de notre propre socle culturel est une étape indispensable de l’apprentissage interculturel.

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La diversité est constitutive de la nature de l’homme et la reconnaissance de sa propre diversité est une des conditions pour pouvoir reconnaître la diversité de l’Autre. Celui qui n’est pas capable de voir la multiplicité de son être et sa richesse intérieure ne peut pas avoir accès à la richesse de l’Autre.Martine Abdallah-PretceilleL’éducation interculturelle, 2005

2 - JANV 2012 - N°2 I CULTURES SANS FRONTIÈRE

« Dans l’apprentissage interculturel, les individus prennent conscience de leur orientation culturelle lorsqu’ils se trouvent confrontés à des normes diff érentes. Parce qu’ils doivent vivre avec deux types d’orientations, les individus vont alors élargir la gamme de leurs comportements et leurs habitudes de manière à englober les deux orientations culturelles. Selon les situations, ils vont alors disposer de davantage d’options. »

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L’enjeu de ce travail sur le regard réside essentiellement dans la relation à l’autre

dans une optique de cohésion. En eff et, pour limiter les échecs de communication avec l’autre, il n’est pas suffi sant de comprendre ses mots. L’apprentissage linguistique doit être considéré comme un outil nécessaire, mais non pas comme un objectif en soi dans un processus de communication.

Les programmes de l’Éducation nationale refl ètent cette nécessité d’articuler ces deux apprentissages : «  La langue est imprégnée de culture et les savoirs linguistiques ne s’acquièrent pas hors contexte. Ils prennent leur sens dans un va-et-vient entre nécessité de communiquer et désir de comprendre l’autre dans toutes ses dimensions personnelles, sociales et

culturelles. Ces savoir-faire de la rencontre, qui contribuent à la construction d’une compétence interculturelle, s’appuient nécessairement sur un ensemble de connaissances et de repères (littéraires, artistiques, historiques, géographiques ou scientifi ques…) représentatifs de la variété humaine et linguistique du ou des pays dont on apprend la langue. »12

L ’ a p p r e n t i s s a g e i n t e r c u l t u r e l e t l’apprentissage linguistique doivent donc être combinés dans une approche éducative plus globale qui permet de construire et de diversifi er nos grilles de lecture en valorisant au mieux les opportunités d’enrichissement culturel qu’off rent les sociétés actuelles.

2 Programme d’enseignement des langues vivantes en classe de seconde générale et technologique, Bulletin offi ciel spécial n°4 du 29 avril 2010

L’art de vivre ensemble

Ce questionnement et cette prise de conscience favorisent ainsi le développement de compétences en termes de savoir, de savoir-faire et de savoir-être, ainsi que l’élargissement de notre gamme de perception et de nos grilles de lecture. Aussi, pour appréhender positivement la diff érence culturelle à un niveau individuel, il est ainsi nécessaire d’entamer un travail sur soi et d’éduquer notre propre regard, non seulement pour mieux comprendre l’autre, mais aussi dans une démarche d’enrichissement personnel : « L’apprentissage interculturel est une remise en question de notre propre identité, mais cela peut aussi devenir un mode de vie et un moyen d’enrichir sa propre identité »1

1 Martine Abdallah-Pretceille, L’éducation interculturelle, Que sais-je ? 2005

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Tkit Apprentissage Interculturel N°4, Éditions du Conseil de l’Europe, 2001

Pour aller plus loin

L’apprentissage interculturel par l’immersion : une méthode éducative

S’il est clair que les concepts de culture et de nationalité ne doivent pas être confondus, l’immersion dans un autre pays reste un moyen spectaculaire de se confronter aux

diff érences culturelles. Cette immersion est en eff et l’occasion d’un processus d’apprentissage multidimensionnel basé à la fois sur l’expérience, la réfl exion et l’émotion. Nouveau quotidien, nouvelle langue, nouveaux codes de conduite, la perte de repères oblige à mettre en œuvre des compétences de compréhension pour pouvoir communiquer et interagir.

Cette expérience entraîne également un bouleversement émotionnel, pouvant provoquer deux types de réactions : refus, défense et repli sur soi ou bien prise de confi ance et d’assurance.Pour faciliter cette deuxième option, l’accompagnement pédagogique joue un rôle primordial pour guider la réfl exion et la prise de recul, et donner ainsi toute son envergure au processus d’apprentissage.

Martine Ahballah-Pretceille nous met en garde contre un risque de dérive de l’expérience d’immersion : «  De nombreuses études ont démontré que les échanges ne réduisent pas systématiquement les stéréotypes et les préjugés. Au contraire, l’expérience sert aussi à renforcer des idées et des représentations fausses au nom du « vécu » (« j’ai vu », «  j’y étais »). Il n’est pas rare de revenir d’un échange, d’un voyage avec plus d’idées xénophobes qu’au départ. […] Pour que l’expérience soit fructueuse, elle doit être précédée et accompagnée d’une éducation. »

La défi nition d’objectifs éducatifs en amont de l’expérience, s’inscrivant dans un projet pédagogique plus large, permet ainsi de donner toute son ampleur au processus d’apprentissage par l’expérience que représente l’immersion à l’étranger.

‘‘To u t c o m m e l e s d i s c i p l i n e s d’enseignement (philosophie, histoire, littérature, langues, etc.) les échanges ne sont que des instruments au service de l’éducation. La demande des jeunes n’est pas seulement une demande instrumentale, mais au contraire, une demande de meilleure compréhension du monde.Martine Abdallah-PretceilleL’éducation interculturelle, 2005

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4 - JANV 2012 - N°2 I CULTURES SANS FRONTIÈRE

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Cultures Sans Frontière ne pouvait manquer de revenir sur le vent

d’indignation et de changement qui a souffl é sur l’année 2011, et qui a mené au réveil des peuples aux quatre coins de la planète, sonnant le glas de l’indiff érence et annonçant le retour d’un citoyen acteur.

Un exemple  ? L’enthousiasme et le débat suscité par la parution de l’essai de Stéphane Hessel fi n 2010, Indignez-vous  ! Cet essai, vendu à plus de 2 millions d’exemplaires, encourage le lecteur à manifester son indignation face aux réalités sociales contemporaines. Un message largement salué, critiqué, et qui a fait d’Hessel, 94 ans, fi gure de la Résistance et diplomate émérite, l’un des personnages marquants de cette année toute juste achevée.

Personne ne pourra nier que l’indignation est devenue une composante de l’air du temps.

Co m me nt a l o r s e t pou rquo i s’indigner ?

Il s’agit, dit Stéphane Hessel, d’entrer en résistances, de faire un premier pas «  vers plus de justice, plus de liberté ». Un processus positif et non-violent qui naît « moins d’une émotion que d’une volonté d’engagement  ». Voilà qui fait écho à bien des égards à l’engagement quotidien des plus de 40 000 bénévoles AFS dans le monde

dont plus de 500 en France, célébrés à l’occasion de la Journée Mondiale du Bénévolat, le 5 décembre dernier.

En philosophie, «  l’individu [en s’engageant,] assume les valeurs qu’il a choisies et donne, grâce à ce libre-choix, un sens à son existence »1.L’engagement bénévole est ainsi au cœur du projet associatif d’AFS depuis sa création et le volontariat des jeunes ambulanciers de l’American Field Service deux guerres mondiales durant, jusqu’à l’implication des bénévoles sur le terrain aujourd’hui. Ces derniers oeuvrent au quotidien pour rapprocher les cultures, développer les échanges interculturels, accompagner les apprentissages multiples d’une expérience de vie unique, tant pour les participants de ces programmes que pour les familles et les écoles qui les accueillent.

C’est ce courage qu’invoque et salue Hessel dans son essai, encourageant ce modèle de citoyen aux prises avec les réalités du quotidien au niveau local, pourtant conscient d’une appartenance plus large, et qui participe, apprend, transmet, partage, agit à son niveau, et devient force de proposition, facteur d’un changement dont les répercussions se lisent dans le temps, et bien au-delà de ses propres frontières.

1 Défi nition donnée par le dictionnaire Larousse, 2011.

En faisant le pari des échanges interculturels et du bénévolat, AFS, au travers de sa mission éducative, affi rme ainsi un engagement social qui a su créer en près d’un siècle un réseau mondial fait de liens solides et de meilleure compréhension mutuelle. Son projet et ses actions en font l’exemple même d’une réponse engagée, riche et constructive, aux «  indignations  » individuelles et collectives inhérentes à la gestion des diff érences culturelles dans nos sociétés mondialisées.

DÉBAT

INDIGNEZ-VOUS ! ENGAGEZ-VOUS !DE STEPHANE HESSEL AUX BENEVOLES AFS

Raymond Aubrac, Contacts Sans Frontière, n° de sept.-oct.-nov. 2007

Luc Ferry, L’Homme-Dieu ou le sens de la vie, Éditions Grasset, 1996

Stéphane Hessel, Indignez-vous !, Indigène Éditions, 2010

Stéphane Hessel, Engagez-vous ! Entretiens avec Gilles Vanderpooten, Éditions de l’Aube, 2011

Edgar Morin, La Voie. Pour l’avenir de l’humanité, Éditions Fayard, 2011

Mieux connaître Stéphane Hessel

Ses détracteurs ont parfois dit de lui que sa biographie était plus riche de contenu que son essai « Indignez-vous ! ».À 94 ans, Stéphane Hessel a traversé l’Histoire. Né en 1917 à Berlin, il est déporté à Buchenwald en 1944, puis participe après-guerre à la commission chargée d’élaborer la Déclaration universelle des droits de l’Homme (1948).

Indigné, engagé et militant, il prend position au sujet des sans-papiers, du confl it israélo-palestinien, et du développement durable. Il est devenu, en 2008, le parrain du collectif Résistants d’hier et d’aujourd’hui, aux côtés notamment de Raymond Aubrac, autre grande fi gure de la Résistance, et personnage emblématique de l’histoire d’AFS Vivre Sans Frontière.

Pour aller plus loin

CULTURES SANS FRONTIÈRE I N°2 - JANV 2012 - 5

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ENTRETIEN AVEC...

DOMINIQUE GROUX

Claire Rozier : En tant que professeur des universités en éducation comparée, pouvez-vous nous donner quelques précisions sur les origines de cette discipline et ses enjeux à l’heure actuelle ?

Dominique Groux : l’éducation comparée est une spécialité qui permet, en relation avec des champs disciplinaires variés, d’approcher des réalités éducatives internationales ou nationales, de les étudier par le biais de la comparaison, dans leur contexte global, à des fi ns cognitives, mais aussi pragmatiques, pour tenter de comprendre les problèmes rencontrés, mais aussi d’améliorer l’existant. Elle est essentielle dans la mise en place des politiques éducatives, mais aussi dans la prise de conscience individuelle, grâce aux échanges internationaux, des diff érences éducatives, culturelles et éthiques.

Quant à l’origine de cette discipline, on peut dire qu’elle est née en 1817 avec l’Esquisse et vues préliminaires d’un ouvrage sur l’éducation comparée, de Marc-Antoine Jullien de Paris. Elle connaît aujourd’hui un développement considérable incontestablement lié à l’ampleur du mouvement de mondialisation qui gagne tous les domaines : économie, médias, tourisme, politique, sport... et au développement des échanges internationaux qui l’accompagne.En ce qui concerne les enjeux de l’éducation comparée, il s’agit de former des citoyens du monde lucides, d’en faire des acteurs conscients et responsables pour transformer le monde en un

monde plus humain, plus juste, plus équitable. L’école devra donc proposer une double approche, heuristique et éthique*.

C.R. : Pourquoi les échanges éducatifs sont-ils nécessaires et qu’apportent-ils aux individus qui vivent l’expérience ?

D.G. : Ils permettent aux élèves de connaître le monde, de rencontrer des gens diff érents, de parler avec eux, de les comprendre, de travailler avec eux à changer les choses. Cela leur permet de se sentir citoyens du monde. Être ouvert à d’autres systèmes de pensée, à d’autres logiques, concepts ou choix, accepter les diff érences, les comprendre... tout cela est essentiel dans le contexte actuel.

Les échanges éducatifs sont nécessaires en ce sens qu’ils proposent une ouverture sur les cultures, une réfl exion sur l’interculturalité, un dépassement de soi-même, un abandon de l’ethnocentrisme et l’ouverture sur le monde.

Pour que les échanges éducatifs soient réussis, l’école devra développer les connaissances des

Professeure d’éducation comparée à l’Université Catholique de Paris, agrégée de lettres et chercheur, Dominique Groux a enseigné à tous les niveaux

du système éducatif en France et à l’étranger. Directrice de collection chez L’Harmattan, elle est également Présidente de l’Association Française d’Éducation Comparée et des Échanges éducatifs (AFDECE). La didactique des langues et des cultures est un de ses thèmes de prédilection. ©

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‘‘Les échanges éducatifs permettent comme disait Montaigne, de « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ».’’

* Clés de lectureHeuristique : ici dans le sens d’accompagnement à la compréhension du monde, de fournir des clés d’analyse.Éthique : relatif au respect et à la tolérance.

élèves sur le monde1, encourager leur goût pour les langues (apprentissage linguistique) et les cultures étrangères (apprentissage interculturel) et leur donner les moyens de les maîtriser. L’école devra travailler à partir des valeurs inhérentes à une société et des concepts d’identité et d’altérité.

C.R. : Comment développer ces apprentissages ?

D.G. : On peut développer les échanges éducatifs à l’intérieur et à l’extérieur de l’école et travailler sur l’ouverture interculturelle et l’éducation comparée par la correspondance scolaire, l’écriture collective de textes, par des recherches et des exposés sur d’autres façons de voir les choses, d’autres cultures, à partir de thèmes universels, par un travail sur les diff érences (mise au jour des stéréotypes, travail sur les représentations et sur la transformation des représentations).

Par exemple, on peut travailler à partir du concept d’universel-singulier et décliner certains universaux en les illustrant selon des réalités spécifi ques, comme le thème de l’enseignant, de l’élève, de la vie scolaire…

1 Il s’agit de développer la culture générale des enfants et leur connaissance du monde par l’histoire, la géographie, la littérature (contes et textes venus d’ailleurs), les fi lms (reportages et fi lms étrangers) et d’organiser des activi-tés autour de ces textes, de ces fi lms et d’en discuter.

6 - JANV 2012 - N°2 I CULTURES SANS FRONTIÈRE

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On peut également entrer dans des projets solidaires de sensibilisation aux disparités nord-sud en matière d’éducation et apporter sa contribution à l’amélioration de l’éducation dans une école de ces pays.

C.R. : Comment diff érencier apprentissage linguistique et apprentissage interculturel, et comment doivent-ils s’articuler ?

D.G. : L’apprentissage linguistique et l’apprentissage culturel sont indissociables. En eff et, on sait bien que l’on ne peut pas prétendre à la compréhension d’une culture si l’on ne connaît pas la langue des représentants de cette culture.

Aujourd’hui, on sait que pour un apprentissage linguistique performant on doit passer par un apprentissage des langues étrangères dès la maternelle, une première langue étrangère à 3 ans, une seconde dès le CE2.De son côté, l’apprentissage interculturel suppose lui , «  l ’échange, l ’enrichissement mutuel, entre les individus, entre les systèmes, entre les générations, entre les pays ».

L’apprentissage linguistique ainsi que l’apprentissage interculturel et l’éducation à l’altérité sont les éléments constitutifs de l’éducation comparée. Elle développe chez les élèves la curiosité intellectuelle et le désir de connaître des réalités diff érentes de la sienne. Elle transmet aux apprenants ce goût d’aller vers les autres et de découvrir d’autres cultures pédagogiques et anthropologiques. Elle s’appuie sur les échanges éducatifs et les correspondances de classe pour développer l’intérêt des élèves et leur proposer une éducation comparée vivante, quotidienne, épanouissante. Elle s’appuie sur la connaissance des langues et des cultures étrangères pour faciliter la rencontre avec les autres. Elle se confond avec l’éducation à l’altérité pour que l’enfant intériorise réellement les valeurs de générosité, de respect et d’humanité.

C.R. : Les salles de classe françaises sont aujourd’hui représentatives de la diversité de la société française, sans compter sur les centaines de jeunes étrangers scolarisés dans le cadre de leur programme

d’immersion. Comment tirer profi t de cette diversité pour sensibiliser le plus grand nombre aux thématiques de l’altérité et de l’identité ?

D.G. : On peut sensibiliser les enfants aux langues et aux cultures de l’autre1. Un véritable apprentissage interculturel ne peut pas faire l’économie d’une réfl exion sur les concepts d’identité et d’altérité.

En réfl échissant avec les élèves sur les éléments constitutifs de leur identité et en leur montrant combien nos identités sont plurielles, nous pourrons aborder le concept d’altérité. Nous travaillerons sur la patrimonialisation et l’ internationalisation et nous montrerons que ces notions ne sont pas antithétiques, mais complémentaires et que, pour aller vers l’autre, il faut savoir qui l’on est et se sentir bien dans sa peau. Nous montrerons également que le concept d’altérité est productif dans la mesure où il transcende les diff érences et s’attache à ce qui est commun chez tous les hommes, à savoir leur humanité.

C.R. : Les enseignants sont-ils eux-mêmes suffi samment armés pour aborder les questions liées à l’altérité et comment les soutenir dans cette ambition ?

D.G. : Il serait intéressant de proposer un enseignement d’éducation comparée aux jeunes enseignants, dès la formation initiale, comme cela se fait dans de nombreux pays anglo-saxons en particulier. Il permettrait aux enseignants de se décentrer et d’aborder les problématiques éducatives d’un point de vue autre que franco-français. Ils pourraient ainsi se former aux échanges éducatifs et réfl échir à la mise en place, au sein de la classe, d’une véritable éducation interculturelle.Il importe que toutes ces questions qui constituent des enjeux planétaires débouchent sur des actions communes et sur des solutions acceptables pour tous. Les institutions scolaires, par le biais des enseignants, ont le devoir d’aborder ces questions.

Dominique GrouxPropos recueillis par Claire Rozier

1 Projet du Conseil de l’Europe sur l’Enseignement précoce des langages modernes par des contenus à découvrir sur eplc.ecml.at.

Pour aller plus loin

Dominique Groux et Richard Etienne, Échanges éducatifs internationaux  : diffi cultés et réussites, Éditions L’Harmattan, 2002.

Dominique Groux et Louis Porcher, L’éducation comparée, Éditions Nathan, 1997. Dominique Groux, S. Perez, L. Porcher, N. Tasaki, V. Rust, Dictionnaire d’éducation comparée, Éditions L’Harmattan, 2003.

Dominique Groux et Louis Porcher, L’altérité, Éditions L’Harmattan, 2003.

Lou i s Porcher, L’éducat ion comparée : pour aujourd’hui et pour demain, Éditions L’Harmattan, 2008.

Quels outils pour les enseignants ?

Mettre en place une coopération planétaire en éducation qui s’appuierait sur les thèmes suivants :• La violence ;• L’extension du droit ;• La coexistence des

générations ;• Les transformations de la

culture ;• Les comportements à

l’égard du vieillissement et de l’enfance ;

• Les inégalités sociales ;• La connaissance et la

protection du patrimoine national ;

• L’histoire des religions ;• La relation à la mort (y

compris l’euthanasie) ;• Les impérialismes

subsistants ;• Les relations à la nature ;• Les droits de l’homme.

CULTURES SANS FRONTIÈRE I N°2 - JANV 2012 - 7

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Sommet d’été européen des bénévoles AFS

ACTUALITES

AFS À L’INTERNATIONAL

Après le succès des trois rencontres précédentes organisées en France, en Turquie et en Hongrie, cette quatrième édition du Volunteer

Summer Summit (VSS), organisée par EFIL (European Federation for Intercultural Learning) en collaboration avec les bénévoles et salariés d’AFS Portugal, a réuni, du 20 au 25 juillet, plus de 160 bénévoles originaires de 29 pays diff érents, dans la ville de Zambujeira do Mar, au Portugal. Retour sur les séances de formation au programme.

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Perfectionner son action bénévole au sein d’AFSPlusieurs ateliers proposaient des activités liées aux missions clés du bénévole AFS  : organiser une orientation, inclure et motiver les bénévoles, développer l’activité d’une association locale, etc. Outre ces temps structurés de formation, le VSS est également une occasion unique d’échanges et de partage d’expériences entre bénévoles du réseau AFS européen ce qui permet d’enrichir les pratiques.

Découvrir ou développer des compétences personnellesEn complément des formations spécifi ques à l’activité d’AFS, les participants ont eu l’occasion de s’initier au théâtre, à l’hydrogymnastique, à la photographie ou encore de découvrir ou redécouvrir l’intelligence émotionnelle et l’art de la médiation.

Réfl échir au multiculturalisme en EuropeLa thématique centrale de cette 4e édition du VSS reposait sur le multiculturalisme en Europe. Ce fut un temps de réfl exion sur les questions de gestion des minorités et des droits de l’homme dans nos sociétés multiculturelles.

Le site d’EFIL : http://efi lsummersummit.org/2011

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Pour aller plus loin

8 - JANV 2012 - N°2 I CULTURES SANS FRONTIÈRE

Page 9: Cultures Sans Frontière n°2

Accompagner l’expérience des jeunes AFSers

Accompagner et guider le processus d’apprentissage

Synonymes de convivialité, ces rassemblements riment également avec activités pédagogiques. Au terme du séjour en France, elles sont centrées sur le bilan de l’expérience et le processus

de réadaptation à venir dans leur pays d’origine. À l’arrivée, les ateliers mis en place sont, quant à eux, destinés à mettre en lumière les attentes des participants ainsi qu’à transmettre les stratégies à mettre en œuvre pour réussir son séjour.

Les programmes d’immersion dans un pays étranger sont en eff et une formidable opportunité d’apprentissage interculturel par l’expérience. Toutefois, pour mener à bien les ambitions éducatives du projet AFS, l’expérience doit être accompagnée de temps de réfl exion pour permettre aux participants et aux familles qui les accueillent de partager leurs observations et leur ressenti, et de les aider à conceptualiser et à verbaliser ce qui est expérimenté.

AFS EN FRANCE

En juillet dernier, avant de repartir pour leur pays d’origine, les lycéens étrangers ayant passé un semestre ou une année scolaire en France avec AFS Vivre Sans Frontière ont été réunis

à l’occasion de « l’orientation de retour ». Début septembre, c’était au tour de leurs successeurs de participer à « l’orientation d’arrivée », avant de rejoindre leur famille d’accueil et de vivre leur première rentrée des classes française.

Le cadre d’orientation AFS Ces rencontres locales ou nationales s’inscrivent dans le cadre d’orientation

d’AFS, partagé par l’ensemble des partenaires AFS du réseau international.

Ce cadre défi nit le cycle de formation des participants dans le pays d’accueil et se décline en cinq temps forts : un week-end d’orientation d’arrivée organisé au niveau national, trois week-ends d’activités organisés au niveau local (week-end de début de séjour, de mi-séjour et de fi n de séjour) et enfi n un dernier week-end national avant le retour dans le pays d’origine.

Ce cadre d’orientation a pour ambition de préciser les objectifs pédagogiques de chaque rencontre pour soutenir au mieux les participants et leur famille dans les diff érentes étapes de leur expérience interculturelle.

Orientationd’arrivée

Orientation de fi n de

séjour

Orientation de mi-séjour

Orientation de début de séjour

Orientation deretour

CULTURES SANS FRONTIÈRE I N°2 - JANV 2012 - 9

Page 10: Cultures Sans Frontière n°2

ZOOM SUR

Le 31 août dernier, dans les colonnes du Parisien, Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, revendiquait le retour de la morale à l’école. À son retour de New York, Dominique Strauss-

Khan reconnaissait sur le plateau de TF1 avoir commis une « faute morale ». Quelques semaines plus tard, c’était au tour de François Fillon d’accuser l’opposition de « faute morale » dans l’aff aire Karachi.Au-delà du phénomène médiatique et de l’utilitarisme politique, il est intéressant d’interroger ce concept pour en mesurer la pertinence face aux défi s que représentent la crise des valeurs et le rapport à l’autre dans les sociétés modernes.

Morale et crise des valeurs

Crise des valeurs :le retour médiatique du concept de morale

L’équation unité/diversité toujours en question

Le rapport à l’autre reste ainsi au centre du sujet. En eff et, si l’on considère que la défi nition de valeurs communes est nécessaire à toute vie en société, dans une démarche de cohésion et

d’unité, il faut alors envisager l’articulation entre les valeurs liées aux cultures individuelles, et les valeurs de vie en société (telle que le respect des biens et des personnes, le respect de l’autre, de ses opinions, etc.).La diffi culté de cette articulation réside précisément dans l’importance de ne pas porter atteinte à la liberté de l’autre (principe sur lequel se base la construction de la République) comme le ferait par exemple l’imposition par l’Institution, quelle qu’elle soit, de valeurs dites morales, tout en garantissant pour autant le maintien de valeurs communes nécessaires à toute cohésion de groupe.

Pour le Larousse, la morale correspond à un ensemble de règles de conduite, considérées comme bonnes de façon absolue

ou découlant d’une certaine conception de la vie. Ces règles de conduite que l’on appelle valeurs morales diff èrent des normes qui ont un caractère d’obligation, et combinent à la fois une dimension individuelle et collective  : quelles sont mes valeurs et comment s’articulent-elles avec les nécessités de la vie en société ?

Longtemps, la morale en France a été l’apanage de l’Église, chargée de défi nir le bien et le mal, et le modèle d’une vie vertueuse. L’avènement de la laïcité a eu pour conséquence directe d’imposer une morale laïque, basée essentiellement sur les valeurs de la République et de la démocratie, telles que l’égalité, l’universalité, la fraternité ou encore la solidarité. Les leçons de morale à l’école ont laissé place aux cours d’instruction civique, limitant ainsi la transmission de valeurs de l’institution à l’individu aux devoirs du citoyen, et laissant les valeurs morales au cercle privé.

Aujourd’hui, la mondialisation et l’amplifi cation des interdépendances et des fl ux d’informations brouillent les pistes de ce socle de valeurs commun et off rent un panel plus large de choix possibles à l’individu. Ce glissement et cette confusion, qui ne sont pas caractéristiques de notre époque, mais simplement accentués par les phénomènes représentatifs des sociétés modernes, peuvent être assimilés à une crise des valeurs.

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10 - JANV 2012 - N°2 I CULTURES SANS FRONTIÈRE

Page 11: Cultures Sans Frontière n°2

Amin Maalouf, Les Identités meurtrières, Éditions Grasset, 1989

Amin Maalouf, Léon l’Africain, Éditions Jean-Claude Lattès, 1986

Site offi ciel de l’écrivainwww.aminmaalouf.org

Commission européenne, Le défi salutaire. Comment la multiplicité des langues pourrait consolider l’Europee c . e u r o p a . e u / l a n g u a g e s /documents/report_fr.pdf

A DÉCOUVRIRLittérature et rapprochement des cultures

Michel Borgetto, «  Crise des valeurs et fonctionnement social, Informations sociales 8/2006 (n° 136).

Norbert Elias, La civilisation des mœurs. Éditions Pocket Agora, 1969 (traduction 1973).

Comment garantir cette combinaison de manière pacifi que et bénéfi que pour tous ? Voilà tout l’enjeu que soulève la question de la morale. Les valeurs fondamentales mises en avant dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen sont un exemple de tentative d’affi rmation de valeurs communes, comme la dignité et l’égalité inhérentes à tous les êtres humains. Elle reste à ce jour un outil, certes perfectible, mais utile pour procurer les bases d’un ensemble de valeurs communes à l’ensemble de l’humanité et off rir une alternative aux valeurs mises en avant par certains dogmes religieux ou politiques.

Le 23 juin dernier, les Immortels ont élu Amin Maalouf à l’Académie française. L’occasion d’un retour sur Les Identités meurtrières, l’un de ses ouvrages de référence.

S’inscrivant dans la lignée de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, disparu l’an dernier, et honoré du prix Goncourt en 19931, l’écrivain et sociologue franco-libanais a consacré son œuvre au rapprochement des civilisations, abordant les thèmes de l’exil et de l’identité de manière récurrente.

Dans Les Identités meurtrières, c’est la question du « qui suis-je ? », autant que du vivre-ensemble qui est posée, interrogeant les passions et les confl its souvent ravageurs qui naissent au nom de l’identité. Une identité souvent perçue comme unique, qui limiterait la défi nition que se propose l’individu de lui-même, de son lien à l’Autre, autre soi ou étranger.

Pour Amin Maalouf, l’être humain est traversé d’une multitude d’identités, nées de ses expériences sociales et individuelles, de sa trajectoire de vie. L’identité n’est donc pas l’essence indivisible de l’individu, mais bien un processus en perpétuelle évolution. C’est l’exemple du voyageur, qui, en découvrant une nouvelle culture, s’imprègne de celle-ci et, bien loin de réduire son regard sur lui-même et sur l’Autre, l’enrichit et l’alimente, réévalue ses savoirs et valeurs, et complexifi e sa vision de lui-même et de l’altérité, en un processus dense et mouvant.

Comme l’explique Amin Maalouf, c’est notre regard qui souvent enferme les autres dans leurs appartenances, et c’est donc notre regard qui peut les en libérer. Parce qu’il refuse que l’affi rmation de soi devienne synonyme de négation de l’autre, et suscite tensions et violences, qu’elles soient religieuses, ethniques ou historiques, Amin Maalouf off re au lecteur ses Identités meurtrières, essai sur la tolérance et la compréhension de soi et de l’autre, porteur d’un regard à la fois lucide, plein d’espoir et de sagesse.1 Il obtient le prix Goncourt pour son roman Le Rocher de Tanios, paru en 1993 aux Éditions Grasset.

Mieux connaître Amin Maalouf

Amin Maalouf, né en février 1949 au Liban, est journaliste avant de devenir écrivain après un exil forcé en 1976, qui l’amène à Paris. Voyageur infatigable, il a présidé pour l’Europe un groupe d’études sur le multilinguisme, qui a abouti à un rapport : Le défi salutaire. Comment la multiplicité des langues pourrait consolider l’Europe.

Pour aller plus loin

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CULTURES SANS FRONTIÈRE I N°2 - JANV 2012 - 11

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Directrice de la publication : Anne CollignonRédactrice en chef : Claire RozierRédaction : Maud Jouffl ineau, Claire Rozier.Coordination éditoriale : Natacha Sengler, Myrtille NuryMaquette : François-Xavier Bonnot-Yvernay

Cultures Sans Frontière est une revue trimestrielle électronique gratuite éditée par AFS Vivre Sans Frontière, association de loi 1901, reconnue d’utilité publique.

AFS Vivre Sans Frontière46 rue du Cdt Jean Duhail94 132 Fontenay-sous-Bois CedexFranceTél. : 01 45 14 03 10Fax. : 01 48 73 38 32Email : [email protected] : afs-fr.org

Publication

Pourquoi partir à l’étranger  ? Quelles compétences cette expérience permet-

elle de développer ? Quels sont les risques et les dérives, les pièges à éviter ? Comment s’articulent les objectifs pédagogiques de l’expérience AFS avec ceux de l’Éducation nationale?

Vos contributions et réactions sont précieuses pour faire de Cultures Sans Frontière une vraie plate-forme d’échange et de discussions. N’hésitez pas à transmettre vos propositions d’articles à Maud Jouffl ineau.maud.jouffl [email protected]

Dans le n°3 deCultures Sans Frontière :

Les bénéfi ces de l’expérience d’immersion dans une autre culture

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