DAK ART 08

Le rendez-vous de la Biennale de Dakar permet aux artistes du continent afri-cain de présenter leurs nouvelles productions. Lieu des échanges artistiques incontournable, dak‘art traduit les tendances et donne le poul de la création. Conformément à ses engagements, la fondation Blachère était présente pour désigner avec la complicité de critiques indépendants, cinq lauréats et remet-tre un prix à un artiste émergeant:

NGOOR (PEINTRE – SÉNÉGAL)YOKO BREEZE (VIDÉASTE – AFRIQUE DU SUD)SAMBA FALL (PLASTICIEN – SÉNÉGAL)TCHALÉ FIGUEIRA ( PEINTRE – CAP-VERT)TOURÉ MANDEMORY (PHOTOGRAPHE – SÉNÉGAL)

L’exposition qui se déroule du 29 octobre 2009 au 17 janvier 2010est le résultat de ces choix. Elle offre l’opportunité d’une visibilité pour les ar-tistes consacrés.

ART CONTEMPORAIN AFRICAIN

LE PRIX DE LA DÉCOUVERTE DE LA FONDATION BLACHÈRE

NGOOR Un surgissement, une peinture hurlante sans référence classique. Enfi n, de l’ombre encore et encore, puis des éclats vifs, souvent ensanglantés.

De son vrai nom Abdoulaye Niokhor, Ngoor est né en 1973. Artiste plasticien basé à Dakar, il est diplômé de l’Ecole Normale supérieure d’Education Artistique et a été professeur d’éducation artistique à Thiès. Il a exposé au Sénégal, en Allemagne et en Espagne.

Son œuvre ne lui appartient pas. Elle est à celui qui la regarde et la ressent. Ses toiles ne sont jamais titrées pour ne pas fausser la rencontre. Né Abdoulaye Niokhor, il signe ses toiles, Ngoor, signifi ant le bonhomme en wolof pour ne pas marquer sa présence devant la toile. Délestée des oripeaux de l’individu pour tendre vers l’humain, sa peinture ne revendique rien de son identité et de ses référents culturels. En quête de lumière, Virginie Andriamirado

SAMBA FALL : Il fl irte avec le dessin au crayon et le dessin électronique sans complexe car ce qu’il nous dit avec toute cette grammaire graphique est animée par une angoisse jubilatoire .

Né en 1977 à Dakar, Samba Fall est diplômé de l’Ecole Nationale des Arts du Sénégal et a suivi une formation en Multimédia et Art Vidéo à Dakar puis en Norvège où il vit. Peintre et vidéaste prometteur, il fait partie de la génération d’artistes pluridisciplinaires qui ont une parfaite maîtrise des outils de l’Art numérique. Samba Fall a participé à plusieurs grandes expositions au Sénégal, en Europe et aux USA, notamment à la Galerie F20, à Amsterdam, Galerie Kriss, à Oslo, National Black Art Show, à New York… L’essentiel de son travail est une réfl exion axée sur le comportement et l’aliénation de l’homme au sein de la société.

Les nouvelles technologies ne l’intimident pas. Elles sont le véhicule qui porte le message qu’il souhaite adresser à la société, le medium à travers lequel il joue son rôle d’artiste. « Mes vidéos et dessins questionnent l’existence humaine » affi rme-t-il. Lorsque je lui demande de parler de son expérience d’artiste africain en Occident, il déclare : « je vois mon rôle comme celui d’un es-pion ! EN Occident, j’observe pour mon peuple. Car mon peuple ne connaît pas plus l’Occident que ce dernier ne connaît l’Afrique. Alors je suis là pour éduquer les deux communautés ».Questionner l’existence humaine, Raphaël Chikukwa

TCHALE FIGUEIRA Un parfum de comédie humaine mâtée de douceur du Cap-Vert sur un rythme mélancolique.

Peintre né à Sao Vicente au Cap-Vert le 2 octobre 1953, Tchalé Figueira réside et travaille à Mindelo. Périodiquement, il écrit et publie des textes poétiques, notamment Todos os naufragios do Mundo en 1992 Onde os sentimentos se encontram (1998) et O azul e la luz (2001). En 2005, sortent ses romans Solitario et Ptolomeu Rodrigues. En 2007, il publie une anthologie de contes cap-ver-diens, Tchuba na Desert. Il est en couverture de la Revue Noire de septembre 1993 et a exposé en de maintes occasions en Suisse, au Portugal, en France, en Espagne, en Allemagne, en Autriche, aux Etats-Unis, au Sénégal et au Cap Vert.

L’homme à la tête d’un grand chef indien qu’aurait buriné le soleil des océans. Ajoutez que ce per-sonnage de légendes, s’il n’était d’aujourd’hui, est un peintre qui se double d’un musicien et vous comprendrez que son aura, pour qui l’aborde, a de quoi remuer les méninges.La tête dans les étoiles, Roger Pierre Turine

BOUBACAR TOURE MANDEMORY Mer, ciel, barque, rue, il y a de l’air dans les photographies de Mandémory, les ciels sont im-menses, les perspectives à bout de souffl e et les habitants de ces images semblent des ac-teurs volontaires de son scénario.

Né en 1956 à Dakar Boubacar Touré Mandémory se classe comme « Photodidacte ». Sa première exposition a lieu en 1986 à Gorée sur le thème des « fous de Dakar ». D’abord photographe de rue, il s’intéresse aux travaux industriels puis se lance en 1992 dans le grand reportage auprès de groupes ethniques du Sénégal (Bassaris, Bédik, Diolas) et de Sierra Léone (Timinis). Outre de multiples expositions à Dakar, Saint-Louis, Bamako et dans divers lieux parisiens, il colla-bore à des journaux (Libération, Télérama). La photo de presse est son support de référence. Il a créé le service photo de l’Agence panafricaine de presse et l’a dirigée pendant un an. Il aime les angles de prise de vues inhabituels, dégageant des plans aux perspectives contradic-toires. Il en résulte une image dynamique qui donne le meilleur de l’information dans son aspect anecdotique ou essentiel.

Un visage fi nement taillé et une petite constitution trahissent les origines métisses : Haoussa (Nigériane), Malienne et Sénégalaise de notre artiste. À l’âge de douze ans déjà, il s’amusait avec son premier appareil photo : un gadget de format 6X9.Vers 1974, il passe à l’Instamatic, une sorte d’appareil populaire avec un fi lm en noir et blanc ; ensuite ce fut le tour du refl ex, puis du 6X6 de la toute dernière génération. Aujourd’hui, il fl irte avec un NIKON D 300, une des plus récentes innovations technologiques de l’industrie photographique japonaise. C’est un féru de mécanique, le LEICA et le HASSELBLAD n’ont pas de secret pour lui.Un regard de photographe, Ndeye Rokhaya Gueye

BREEZE YOKOImpossible d’échapper à l’histoire de ce pays, il est l’enfant avec une grande mémoire qui n’en fi nit pas de se souvenir.

Acteur, réalisateur, Vidéaste, artiste graffi ti et slammer, Breeze Yoko obtient un diplôme en anima-tion de CityVarsity, école de média et d’arts créatifs au Cap (Afrique du Sud) en 2002. Sa fi lmographie comprend :

- Biko’s children (2007), réalisateur et producteur. Documentaire /art vidéo commémorant le trentenaire du décès de Steve Bicko (1946-1977)- Ateliers du Koala Group (2006), cadreur. Documentaire sur une série d’ateliers autour du Sida dans le monde de l’entreprise- Daily Silence (2005) réalisateur et coproducteur. Documentaire sur la mort en détention dans les années 1960 et 1970 en Afrique du Sud

Pure Monate Show (2003 2005), assistant réalisateur. mission humoristique télévisée.

Près de quinze ans après les premières élections démocratiques, l’apartheid semble être un lointain chapitre dans l’histoire de la jeune démocratie Sud-Africaine. Pour la génération née au moment de la libération de Mandela (1990), la ségrégation est une histoire d’antan. D’aucuns ne manquent de relever l’amnésie dont souffre aujourd’hui l’Afrique du Sud ; qu’il s’agisse de ceux qui se défi lent en face de l’évocation de leur passivité à l’égard du précédent régime, ou d’anciens activistes qui n’ont aujourd’hui pour seules valeurs que celles du capitalisme.Steve Bicko : icône d’une jeune génération engagée ? Christine Eyene

EXPOSITION29 OCTOBRE 2009 AU 17 JANVIER 2010DU MARDI AU DIMANCHE DE 14H À 18H30ENTRÉE GRATUITECATALOGUE 2 EUROS

VERNISSAGEJEUDI 29 OCTOBRE À PARTIR DE 18H30EN PRÉSENCE DES ARTISTES

CONTACT PRESSE:STÉPHANIE HUGUES

fondation@blachere-jp.frtel: 00 33 (0)4 32 52 06 15

DAK ART 08