Dans la même collection :

Les Bruyères-Saint-Julienn°1

Décors et Urbanismeà travers la rive sud

n°2

Gratuit, ne peut être vendu.

Imprimé sur papier recyclé

De Malaunay à l’île LacroixLa ligne 16 de la TCAR

n°3

Saint RomainDe la légende… à la foire

n°4

Le parlement de Normandie1499-1790

n°5

Et la Seine devint maritime…n°6

Rouen, lieu d’histoire maritimen°8

DE L’ÎLE LACROIX À LA BOUILLE

Col lec t ion h is to i re(s) d’agg lo

Jérôme Decoux

n°7

PORT DE ROUENLE

Composition du groupe Histoire :- Alain Alexandre - Jérôme Chaïb - Olivier Chaline - Frédéric David - Jérôme Decoux - François Foutel - Fanny Germain - Daniel-Odon Hurel - Claude Lainé - Serge Martin-Desgranges - Jean Maurice - Jean-Yves Merle - Pierre Olingue - Jean-François Paux - Jean-Robert Ragache - Philippe Renault - Cécile-Anne Sibout - Charles Théron.

Coordonnateur : Loïc Vadelorge

Conception, réalisation et suivi : Service Vie Culturelle du District de l’agglomération rouennaise

Serge Martin-DesgrangesJean-François PauxDavid OlszewskiFrancis GravignyCarole Boudjerou

Maquette et mise en page : Stéphanie Marc

Contact :Service Vie CulturelleDistrict de l’agglomération rouennaise32, rue de l’Avalasse, BP 58976006 Rouen CedexTél : 0235526960

Ce projet est à l’initiative de la Commission Vie Culturelle du Districtde l’agglomération rouennaise présidée par Jean-Yves Merle.

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Chère Madame, Cher Monsieur,

L'agglomération rouennaise possède un patri-moine remarquable par sa richesse et sa diversité.Ces fascicules de la collection "histoire(s) d'agglo"se proposent de vous en faire découvrirquelques aspects. Comme vous pourrez le cons-tater, chaque quartier mérite un regard attentiftoujours source d'enrichissement et souvent deplaisir esthétique. Ce qui fait notre environnement d'aujourd'huidoit plus à la volonté des hommes qu'au hasard.Construire l'avenir en inscrivant notre agglomé-ration dans la modernité se fera d'autant mieuxque nous aurons une meilleure connaissance deson passé. En revenant sur notre passé, le DISTRICT pré-pare donc aussi l'avenir.

Président du District de l’agglomération rouennaise

Au cœur de l'agglomération rouennaise, dont il est un élément éco-nomique essentiel, le Port autonome de Rouen est aujourd'hui undes premiers ports d'Europe. Accueillant plus de trois mille navirespar an, il réalise un trafic qui dépasse 21 millions de tonnes. Né au carrefour de routes terrestres et fluviales, et à un point où le flotde marée est encore important, le site, point de rupture de chargeobligé entre les secteurs maritime et fluvial, est naturellement favo-rable à l'activité portuaire. La Seine a aussi offert à ses riverains uncadre de loisirs et de détente : la construction navale et la navigationmaritime ont côtoyé la baignade ou le canotage, le tourisme et lavillégiature. Dès le Moyen Âge, les différents ports de l'agglomération ont forméun ensemble homogène autour de Rouen, La Bouille et Canteleuservant d'avant-ports, tandis qu'Amfreville-la-Mivoie et Cléonaccueillaient la batellerie. Fortement aménagé à partir du XIXe siè-cle pour s'adapter aux nouvelles possibilités navales et industrielles,le port a évolué en aval de Rouen jusqu'aux terminaux actuels qui s'é-tendent sur les deux rives de la Seine entre Rouen et l'estuaire.

I N T R O D U C T I O N

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es traces et les vestigesdes activités et des tech-niques passées (bassin, quai,hangar, maison d'armateurou œuvre d'art) forment unpatrimoine technique, sou-vent humble et peu specta-culaire, familier et pourtantméconnu. Il ne s'agit pas icidans ce fascicule de retracerl'histoire d'un des plusimportants et des plusanciens ports d'Europe,mais de proposer des arrêtschoisis sur certains de ces"lieux de mémoire " quitémoignent du riche patri-moine maritime et portuairede notre agglomération.

■ LE PORT INDUSTRIEL

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7Le cheminement choisisuit le cours de la rivière àla recherche des vestigesdes ports anciens, entreRouen et La Bouille.

En guise de premièreétape, une visite au muséedes Beaux-Arts s'impose,afin de voir le port des siè-cles passés à travers lesœuvres de Claude deJongh, Pierre-DenisMartin, Camille Corot,Albert Lebourg ou encoreRaoul Dufy. S'y trouventaussi ces hauts reliefs deDavid d'Angers quiornaient l 'hôtel desDouanes détruit en 1944.De même, le Musée desAntiquités conserve desverrières du XIIIe siècleoffertes par les débardeurs

du port, ainsi que les basreliefs dit de la barge et del'Hôtel de l'Île du Brésil.

Enfin, on peut voir dans lacathédrale Notre-Dameplusieurs traces de la vieportuaire rouennaise : laverrière du miracle deSaint-Romain montre leport du Moyen Âge ; lesfers de la grille de la cha-pelle Saint-Nicolas où seréunissait la confrérie desmariniers évoquent lagaffe des bateliers; et, surle mur du déambulatoireNord sont gravés des graf-fiti de bateaux qu'ilconvient de respecter.

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La batellerie a long-temps joué un rôleprimordial dans l'éco-nomie du port deRouen. Son port d'at-tache se situe autourde l'île Lacroix (voirHistoire(s) d'agglon° 3). Le club nau-tique et la piscine y

perpétuent une tradi-tion de loisirs surl'eau. A la pointe avalde l'île, derrière lepont Corneille, setrouve la Bourse de labatellerie édifiée aprèsguerre.

9Jusqu'à la Seconde guerremondiale, le port s'esttrouvé au cœur de la ville.Mais lors de laReconstruction, la moder-nisation des infrastructuresamèna l'abandon du siteancien. Malheureusement,la construction de quaishauts coupe la ville de sonfleuve et entraîne la démoli-tion de l'ancienne Bourse,des immeubles du front deSeine et des cafés de laPetite Provence, haut lieu dela vie rouennaise. Sur la rivegauche, le quartier des dockset entrepôts a lui aussi étéreconstruit.

Sur le quai du Havre, plu-sieurs immeubles (n° 67-80) témoignent de l'en-semble du front de Seinebâti au début du XIXe siè-cle et détruit par les bom-bardements ou lors de laReconstruction. À l'extré-mité Ouest de cet ensembleprotégé au titre desMonuments Historiques,l'Hôtel des Sauvages estorné de consoles sculptéesreprésentant des bustesd'hommes sauvages (n°80).

LE QUAI DE LA BOURSE

u-delà du boulevarddes Belges et du pontGuillaume le Conquérant(à l'emplacement du pontTransbordeur détruit en1940) commence le portproprement dit. Il a étéconstruit à partir desannées 1880, en aval de laville, sur un terrain neufgagné sur la Seine et lesîles. Il s'étend entre leMont-Riboudet et les prai-ries Saint-Gervais sur larive droite, et en arrièredes île Elie et Rollet sur larive gauche.

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■ LE PONT TRANSBORDEUR

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Transport, est construit vers1919 en brique sur un planen L. Il se signale par undôme ovoïde. En vis-à-vis,au n° 24, l'Office de navi-gation date de 1914.C'est l'œuvre de l'ar-chitecte PierreLefèbvre, qui ledessine à lademande de l'ar-mateur Jules Roy.La façade estornée de sculptu-res : Mercure,rostre, armoiriesde Rouen,globe terrestre.

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Dès sa création, ce nouveauquartier portuaire attirearmateurs et compagniesmaritimes qui s'installentdans des immeubles édifiéset décorés spécialement,comme l'Hôtel des Sirènes,au n° 38 de l'avenueGustave Flaubert, construitau XIXe siècle par l'archi-tecte Ernest Lebrun. Safaçade est ornée d'uneproue de navire entouréepar une sirène et un triton.Mais c'est sur le front deSeine que se trouvent lesbatîments les plus presti-gieux. Aux n° 18-22 duquai Gaston Boulet, l'im-meuble de la CompagnieCharbonnière deManutention et de

■ LA COMPAGNIE CHARBONNIÈREDE MANUTENTION ET DE TRANSPORT

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Les rues adjacentes sontd'abord occupées par lesentreprises de manuten-tion, les remises, les entre-pôts, les bars à matelots etles hôtels. Au cœur duquartier, la chapelle Saint-Olaf, remarquable par sondôme couvert de cuivre,(16 et 16 bis Rue DuguayTrouin) est située à côté duFoyer international desmarins. Elle a été cons-truite en 1926 par laMission norvégienne pouroffrir un lieu de culte pro-testant luthérien auxmarins scandinaves desbateaux chargés de bois duNord. Ouverte en 1928,elle est dédiée à saint Olafen 1937.

■ L’OFFICE DE NAVIGATION

13En arrière du secteur por-tuaire, près de l'avenuePasteur, la nouvelle facultéde Droit occupe désormaisl'emplacement de l'ancienChamp-de-Foire-aux-Boissons. La vétusté desbâtiments a entraîné ladémolition des loges desmarchands de vin, les plusanciens entrepôts portuai-res encore existants.

Le long de la Seine, lesquais du port de commerce(Gaston Boulet, Ferdinandde Lesseps, de Boisguilbert,et Jean de Béthencourt), édi-fiés entre 1885 et 1914, sontdotés d'un équipement demanutention moderne :grues, hangars et voies fer-rées font leur apparition,dessinant un nouveau pay-sage portuaire.

■ LE CHAMP-DE-FOIRE AUX BOISSONS

'est à ce moment quele port adopte un systèmede manutention original,la grue hydraulique. Lestrois tours des quais deBoisguilbert et Ferdinandde Lesseps (rive droite) etJean de Béthencourt (rivegauche) sont les dernierstémoins de cet équipe-ment.

Conçus en 1885, les accu-mulateurs apportent uneréponse simple et origi-nale aux inconvénientsdes grues à vapeur (coût,délai de chauffe, et for-mation des mécaniciens). Installée dans une usinehydraulique (celle de la

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rive droite a été détruite en1944, mais celle de la rivegauche abrite aujourd'huiles Ateliers du Port auto-nome), une machine àvapeur met sous pressionl'eau qui circule dans unréseau de canalisation.Pour conserver cette pres-sion, les tours abritent uncylindre de fonte desoixante tonnes guidé pardeux rails verticaux. Parsimple inertie, cette chargemaintient la pression dansles canalisations. En boutde course, l'eau agit sur unpiston qui guide le mouve-ment de la flèche desgrues.

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Les deux tours de la rivedroite ont fait l'objet d'unsoin particulier. Hautes devingt mètres, elles sontconstruites par l'architecteLucien Lefort : leur déco-ration mêle la brique et lesparements (silex et cal-caire) avec un toit d'ardoiseen pavillon. En 1893, onprofite de la visibilité de latour de la rive droite pour yinstaller une horloge et unmarégraphe indiquantdirectement aux navires lahauteur d'eau disponible.La tour d'aval en est équi-pée dès sa construction en1901 sur le quai Ferdinandde Lesseps. De là vient leurnom courant, exact maisincomplet, de marégra-phes. Ces deux éléments dupatrimoine portuaire rouen-

■ LE MARÉGRAPHE

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nais sont protégés au titredes MonumentsHistoriques.

Derrière la ligne de grue,les quais sont longés parune rangée de hangarsqui permettent l'abri et letri des marchandises. Lesquatre premiers hangarspublics ouverts en 1885sont complétés dans l'en-tre-deux-guerres par deshangars fermés, réaliséssur une structure de por-tique métallique en tra-vée. Malgré leur forme etleur taille différentes, ilssuivent un parti décoratifhomogène privilégiant labrique rouge ornée debrique blanche. Les tré-mies permettent

aux grues d'accéder àl'intérieur tandis que lesauvents facilitent letransit vers les camionset les trains. En vis-à-vissur les deux rives, leshangars 3 et 106 sontd'excellents témoins dece type de constructiondu début du siècle.

Près de la tour hydrau-lique d'aval, le hangar 13a été construit en 1926par l 'entrepreneurMasson pour l'armementCharles Schiaffino &Worms. Il sert au transitdes frets d'Afrique duNord (vin et agrumes) etabrite désormais les col-lections du MuséeMaritime, Fluvial etPortuaire de Rouen.

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17Le village noir

Sur l'autre rive, lesdeux îles Rollet et Elieont été rattachées à laterre ferme au début duXXe siècle. La pre-mière accueille le "village noir " quiregroupe les installa-tions industrielles liéesau port au charbon,encore actif aujourd'-hui. Le bassin auxbois, aménagé dès

1891 entre la rive etl'île, dessert les quaisaux bois de la rive gau-che. L'autre a d'abordabrité le premier bas-sin aux pétroles duport de Rouen.

LES QUAIS AUX CHARBONS

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Vers la terre, de l'autre côtédu boulevard Ferdinand deLesseps, à proximité deshangars de séchage des scie-ries autrefois approvision-nées par le fleuve en bois du

Nord, se trouventdeux bâtimentsimportants du port.Le premier est l'en-semble de laCompagnie des dockset entrepôts réels deRouen, à usage d'entre-pôts et de douane. C'estune des premières cons-

tructions réalisées en préfabri-qués béton. Achevé en 1957,il remplace les anciens docks-entrepôts détruits pendant laguerre.

Sur le plus grand entrepôt,flanqué par un quai dechargement, on notera laprésence de l'escalier exté-rieur en vis. À côté, se trouve l'an-cienne centrale électriqueconstruite par laCompagnie Centrale d'É-nergie Électrique deRouen vers 1902 pour ali-menter les premièresgrues électriques du port.La construction, remar-quable, mêle brique etparements de silex, surune structure métalliqueportant un toit en verrière.Acquis ensuite par le port,le bâtiment abrite untemps une balance de pré-cision qui se trouveaujourd'hui dans le hall dela Direction du Port auto-nome (n° 34, quai deBoisguilbert).

■ LA COMPAGNIEDES DOCKSET ENTREPÔTS RÉELS

19Cette balance Schopper encuivre construite en 1926servait à mesurer le poidsspécifique des échantillonsde grains en provenanced'Amérique du Sud. Dès 1935, la SociétéFranco-Algérienne deStockage construit un pre-mier chai de vrac près dumôle central du bassin. Sacontenance correspond àcelle du BACCHUS et duSAHEL, les navires citernespinardiers qui le ravitaillent.Cette innovation qui évitel'important maniement desfûts du transport traditionnelest suivie après-guerre par laconstruction du chai à vinpublic de la Chambre decommerce. Commencé en1949, inauguré le 15 décem-bre 1950, ce dernier estconçu par l'architecte rouen-

nais Pierre-MauriceLefèbvre (auteur du chaide Nantes). C'est alors leplus grand chai d'Europe(100 000 hl). Construit enbrique et béton, il comprendtrois étages de cuves recou-vertes de plaques de verre.Ces cuves sont reliées pardes canalisations aux quaisdu bassin Saint-Gervais etdu fleuve, ainsi qu'aux chaisprivés. La tuyauterie et lesvannes représentaient 70tonnes de cuivre et 35 ton-nes de bronze. Fermé en1981, il sert de salle de spec-tacle avant d'être pillé et van-dalisé vers 1990. Le chai,élément architectural fort ettémoin d'une activité impor-tante du port, attend mainte-nant un hypothétique réem-ploi, gage de sa conserva-tion.

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Le bassin Saint-Gervais

Plus en aval, le bassinSaint-Gervais, creuséentre 1920 et 1927 sousla direction de PaulBarrillon, est le seulbassin de la rive droite.Son ouverture a coupéle boulevard qui reliaitRouen et Croisset etqui se termine désor-mais par le tronçon duboulevard EmileDuchemin. Sur le terre-plein qui sépare le bas-sin Saint-Gervais de laSeine, en arrière de larangée des hangars, setrouvent le Bureau cen-tral de la main d'œuvre,le foyer des dockers et

le chai à vin. Tous troissont construits dans unstyle proche qui rep-rend et renouvelle leparti décoratif des han-gars voisins.Le Bureau central de lamain d'œuvre a étéconstruit en 1957 pourpermettre aux dockerset affréteurs d'établir lesbordées journalières.Le foyer des dockers,inauguré en 1961, offreun lieu de détente et unrestaurant aux équipessur leur lieu de travail.

LE CHAI À VIN

Le dock flottant n° 1

En face du chai, dansla darse Charles Babindu bassin Saint-Gervais, le dock flot-tant n° 1 est le dernierdes quatre docks livrésà Rouen parl'Allemagne au titredes réparations de lapremière GuerreMondiale. Construit àHambourg, il estinstallé en 1928 dansla darse des docks dePetit-Couronne etagrandi en 1932 parles Chantiers deNormandie.

Long de 180 m, ledock a une section enU, composée d'unradier (fond) et dedeux bajoyers (flancs)divisés en comparti-ments étanches. Deuxgrues couvrent la zonede travail et les passe-relles mobiles permet-tent le passage entreles ponts latéraux.

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COUPE D’UN DOCK FLOTTANT

Les silos céréaliersÀ partir de l'extrémitédu bassin Saint-Gervais, les siloscéréaliers marquentfortement le paysageportuaire moderne desdeux rives. La pointeaval de la presqu'îleElie en est équipée dès1962. Une tour cen-trale de 55 mètres dehaut abrite les organesde manutention desdeux groupes de dix-huit silos cylindriques.La capacité totale estde 200 000 quintaux.Depuis, deux autresgroupes de silos sontinstallés en amont.

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à coque acier. Les Chantiersde Normandie s'installentainsi en 1894 à Grand-Quevilly. Ils ferment en 1986après avoir construit 350navires en près d'un siècle. Le bâtiment de la laDirection, érigée en 1938 etsymbole de la puissance del'entreprise, a été détruite en1997. Avec le garage et leposte de garde qui balisentl'entrée de l'usine, les longsbâtiments en sheds visiblesdepuis le boulevard deStalingrad sont les dernierstémoins. Les Ateliers Réunisdu Nord et de l'Ouest(A.R.N.O.) y continuent laréparation navale. DansGrand-Quevilly, cités et jar-dins ouvriers créés par lesChantiers de Normandiepour leur personnel, donnentla mesure de l'importance dela construction navale dansla vie de la commune.

LE PORT INDUSTRIELEn aval du bassin Saint-Gervais et de la presqu'îleElie, la configuration du sites'impose à l'infrastructure por-tuaire. Sur la rive droite, entreCanteleu et Val-de-la-Haye,la falaise abrupte limite laplace disponible en arrière duquai : les silos s'installent audébouché des valleuses. Enrevanche, sur la rive gauche,les vastes terrains bordant laSeine ont pu recevoir, dès lafin du XIXe siècle, les pre-miers sites industriels " piedsdans l'eau " : charbon,engrais, pétrole, produits chi-miques permettent alors auport de regagner le premierrang des ports français. À la même période, la crois-sance du port entraîne l'ins-tallation de chantiers navalscapables de construire etréparer les nouveaux bateaux

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Taillées dans la falaise calcaire,les quarante cinq caves deDieppedalle ont servi jusqu'auXVIIIesiècle à l'entrepôt du selde la Gabelle. Derrière le cou-vent Sainte-Barbe, l'une d'ellesa été aménagée en chapelletroglodytique. On y trouve deremarquables graffiti de navi-res. À la fin du XIXe siècle, cescaves servent un temps d'abriaux fûts de pétrole qui desser-vent les usines de l'aggloméra-tion, dont la Lucilline, fondéeen 1862 par Deutsch de laMeurthe. C'est la première raf-finerie française. Elle est d'a-bord installée sur la rive gau-che, près du bassin aux pétro-les. En 1928, le bassin aux

hydrocarbures est creusé àPetit-Couronne et les raffine-ries s'installent à proximité, tel-les la Société des PétrolesJupiter puis la Shell après laseconde guerre mondiale.

Sur la rive droite, le village duVal-de-la-Haye a été long-temps un petit port-relais de laSeine. Un port de plaisance y amême été projeté vers 1930, àl'abri de l'île aujourd'hui ratta-chée à la terre ferme.Capitaines et marins y habi-taient, comme en témoigne lamaison de famille du capi-taine du Télémaque (voirHistoire(s) d'agglo n° 8).Comme à Sainte-Barbe, onpeut voir des graffiti debateaux gravés sur le mur Estde l'ancienne église Saint-Jean-Baptiste.Sur le quai de Sainte-Vaubourg, en aval du village,

la Colonne Napoléon fut éri-gée en 1844. C'est à cet endroitque les cendres de l'Empereurramenées de Sainte-Hélèneont été transbordées de laBelle-poule sur la Dorade, le10 décembre 1840. L'aigle dela colonne, les ailes baissées,tourne le dos à l'Angleterre. En quittant le Val-de-la-Hayevers l'aval, on gagne la tête duméandre où se trouve le bac deSahurs qui permet de traverserla Seine et d'atteindre LaBouille. Marquant la limiteadministrative du port actuel,ce bourg a lui aussi été long-temps un des avant-ports deRouen. Les voiliers y atten-daient vents et marée favora-bles pour gagner le port. Le Grenier à sel bâti en pierre deCaumont rappelle l'importancepassée du quai de La Bouillequi a longtemps commandél'approvisionnement en sel duplateau du Neubourg.

Sur le quai Hector-Malot, lebureau du "maître-port " cons-truit en 1929, indiquait auxnavires les places disponiblesdans le port de Rouen. Dansl'église paroissiale dédiée àsaint Pierre, patrondes pêcheurs, setrouvent destableaux votifsofferts par un capi-taine au début dusiècle. Cestableaux témoi-gnent de fortu-nes de mer évitées. Le village doit aussi sa prospé-rité à sa liaison par bateau avecRouen. À la fin du siècle der-nier, il devient ainsi un lieu devillégiature et de vacancesrecherché par des artistescomme le peintre AlbertLebourg. Il attire la bourgeoi-sie rouennaise et parisiennequi s'installe dans les villas

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■ GRAFFITI MARINS

Ce trajet, que l'on peut faire évidem-ment dans l'autre sens, en remon-tant la Seine à partir de La Bouille,emprunte pour une bonne part l'iti-néraire de la ligne de bus n° 9. Salongueur raisonnable (et sur terrainplat !) en fait une occasion de prome-nade en vélo idéale. La superficiedes terres-plein du port (du moinsdans la partie comprise en amont dubassin Saint-Gervais), se prêted'ailleurs bien à ce mode detransport. Il convient de longer avecles précautions requises les secteursportuaires en activité. On peut aussichoisir la visite en vedette (s'adres-ser à l'Office du tourisme de Rouen).

Jérôme Decoux

Ce fascicule a été tiré à 20000 exemplaires sur les presses de l’imprimerie E.T.C à YvetôtDépôt légal : juillet 1999. N°ISBN 2 - 9511925-8-4© District de l’agglomération rouennaiseCollection histoire(s) d’agglo - N°ISSN 1291-8296

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BassinSt-Gervais

Dockflottant

Chaide vrac Hôtel

des douanes

BalanceSchopper

ChapelleSt-Olaf

Champ de foireaux boissons

Immeuble de lacompagnie charbonnière

Chai à vin

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ROUEN

PETIT-QUEVILLY

DARSE PAUL DARILLON

DARSE CHARLES BABIN

BASSIN AUX BOIS

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Photographies :

© Inventaire général

Pour en savoir plus :

Jérôme Decoux,Rouen. Le port. Coll. Itinéraires du patrimoine, 16 pages, 1997.

Jérôme Decoux,Rouen, port de mer. Coll. Images du Patrimoine, 88 pages, 1999.

Frédéric David,Et la Seine devint maritime, collection Histoire(s) d’agglo n° 6, 1999.