167
1 Explication de la divine Liturgie dite de saint Germain de Paris Les symboles Les origines des textes Les attitudes

data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

1

Explication de la divine Liturgie dite de saint Germain de Paris

Les symboles

Les origines des textes

Les attitudes

Père Bernard Paroisse Saint Athanase et Saint Amand (Lillois)

Page 2: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

2PréambuleCe travail a été présenté aux paroissiens de la paroisse Saint Athanase et

saint Amand en 4 sessions de conférences. Il nous a semblé important de donner à tous une explication des textes, des gestes, des attitudes à avoir lors de la célébration de la divine Liturgie.

Comprendre les gestes et les symboles des actes liturgiques, nous permet de rentrer plus profondément dans la divine liturgie et de la vivre plus intensément.

Merci à Monseigneur Grégoire notre évêque pour les précisions et corrections apportées à ce travail

P. Bernard

Page 3: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

3

Introduction

Maxime Kovalevsky qui était le frère de Monseigneur Jean et un grand Liturgiste et musicien écrivait : « Le christianisme n'est ni une philosophie, ni une doctrine dans le sens scolaire du terme. C'est l'annonce d'une possibilité de vie nouvelle, fondée sur des bases essentielles pour l'acquisition desquelles il nous faudra non seulement faire un effort d'écoute et d'acceptation, mais également de réflexion profonde et de méditation personnelle. L’enseignement du Christ et de l'Eglise est une semence et non une doctrine. »

Cela veut dire que comme la semence elle va croitre suivant la façon dont nous allons préparer la terre.

Un des actes les plus catéchétique de l’Eglise est la Liturgie parce que c'est par le rite, par la liturgie (en prenant le mot "liturgie" dans le sens le plus large) que se manifeste la vie intérieure de l'Église.

Quand nous voulons suivre l'apprentissage qu'est la catéchèse, il faut avant tout savoir pourquoi on est venu, et être totalement présent à l'enseignement; de même la pédagogie fondamentale apportée par la Liturgie est elle aussi, surtout et avant toute autre, la catéchèse la plus efficace.

Dans la liturgie, on célèbre tous les mystères, la révélation de Dieu dans le Logos, le verbe incarné pour opérer le salut de l’humanité. On célèbre l’avènement du Christ ; on ne raconte pas les événements de la vie de Jésus mais c’est l’action du Christ actualisée dans sa dimension historique et temporelle, pour nous faire entrer dans l’intemporel. Aujourd’hui, en devenant témoin de cet événement, nous nous engageons en fonction de cet événement.

La célébration répétée des liturgies dans le temps et l’espace ne renouvelle, ni ne pluralise le sacrifice du corps du Christ qui est unique et non réitérable, mais il l’actualise pour moi aujourd’hui. Dans une liturgie, le Christ et l'Eglise s'unissent dans le mystère du salut. La messe ou la liturgie est ainsi une action sacrée que l'homme accomplit extérieurement, mais que le Christ, par l'intermédiaire des prêtres, réalise intérieurement en chacun de nous. Cette action s'appelle encore les Saints Mystères.

Il y a des «constantes» dans la liturgie qui défient les caprices des «modes» successives.

Page 4: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

4

En 1968 un rapport de la commission liturgique disait :« De même qu'il n'y a qu'un seul Esprit et une multitude de dons, un seul Seigneur et une multitude de ministères, un seul Dieu et une multitude d'actions, un seul Corps composé de différents membres, une seule Église rassemblant les Églises-sœurs, un seul Évangile écrit par quatre évangélistes, une seule Jérusalem céleste avec douze portes ouvertes, une seule race nouvelle, peuple royal unissant les nations avec leurs Archanges et leurs cultures, un seul épiscopat coordonné par un grand nombre d'évêques, de même il n'y a qu'une seule Eucharistie se manifestant dans les temps et les lieux par différents rites et coutumes ». Rapport de la Commission Liturgique 1968 Chap. 1 p. 4-5.

La Divine Liturgie eucharistique- comme en général tout Office divin- ne peut être considérée comme une œuvre isolée, fermée sur elle-même. Elle fait partie d'un tout cohérent qu’est le cycle annuel de la liturgie, comme un cycle cosmique. Chaque office s’inscrit dans cet ensemble. Chaque Liturgie y prend son vrai sens, aussi bien spirituel que littéraire ou musical.

Pour nous rapporter à une image "humaine", un office est un épisode d’une saga, un épisode d'une épopée qui serait celle de notre salut. Je ne vais pas rentrer dans l’explication du cycle liturgique ce n’est pas l’objet de l’exposé d’aujourd’hui. Cela pourra faire l’objet d’un enseignement ultérieur. Sachons simplement que l’année se déroule en deux cycles qui se chevauchent, un cycle solaire et un cycle lunaire.

° Le Cycle des fêtes fixes, immuable, qui évoque toutes les manifestations d'arrivée du Christ dans le monde et dans nos vies, ainsi que certains événements de sa vie, de celle de sa mère, et la mémoire des Saints. Ce cycle suit le calendrier solaire habituel. (ex : Avent, Noël, Epiphanie, Théophanie, baptême du Christ, Assomption (15/8), la fête de Saint Jean l’Evangéliste, l’Annonciation (6ème dim Avent), la transfiguration (6/8), L’Exaltation de la Croix (14/9)…)

° Le Cycle Pascal, mobile, qui évoque les Achèvements et les Réalisations. Il se déplace avec la fête de Pâques dont la date, selon le concile de Nicée en 325 est définie par le calendrier lunaire (1er dimanche après la pleine lune qui suit l'équinoxe de printemps). Il commence par les Gésimes et se termine avec le dernier dimanche après la pentecôte.

Quel est un des buts de la Liturgie ? Elle prévoit qu'il faut écouter mais admet d'avance... qu'on n'écoute pas ou qu'on écoute mal. Pourquoi la Liturgie se répète-t-elle chaque jour, chaque semaine, chaque année ? C'est pour

Page 5: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

5

aider à l'assimilation. A la nième fois, on entendra peut être "quelque chose", un mot , une phrase que l'on finira par retenir.

Le symbolisme

Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est retranché du monde invisible. Or, nous le savons, Être et chose ne se limitent pas à leur seule apparence visible, ils sont aussi l'image, la représentation sensible de Réalités supérieures (les "archétypes") inaccessibles tant aux sens qu'à l'intelligence rationnelle. Pour atteindre ces réalités spirituelles, l'homme a recours aux symboles qui sont des ponts jetés entre lui et le monde invisible (par définition étymologique, le symbole "jette ensemble"; il réunit donc ce qui était séparé). Les symboles liturgiques sont revêtus de la puissance spirituelle des archétypes qu'ils portent en eux. Par leur intermédiaire accessible aux sens et à l'intelligence, le chrétien priant se trouve lié à la réalité divine dans une communication réciproque que les Pères appellent "synergie".  «Le Symbole est un signe extérieur et visible d'une réalité invisible et intérieure», disait Monseigneur Jean de Saint-Denis

C'est ainsi que le Temple est construit à l'image de la Jérusalem céleste : tout y est symbole, depuis son architecture jusqu'à la plus humble veilleuse; par exemple l'autel, les Portes Royales, chaque objet de culte, les vêtements sacrés, les offrandes, les icônes, chaque geste, tout est symbole de la réalité du Monde Divin. Et c’est ce que nous allons essayer de découvrir ensemble.

Le mot liturgie comme nous l’avons déjà vu signifie œuvre commune. C’est une dramaturgie. Liturge en grec moderne signifie ‘fonctionnaire’. "A cette action commune qu'est la liturgie, le fidèle n'est pas appelé à assister en spectateur passif, mais il est invité au contraire à y œuvrer activement, dans la plénitude de tout son être" (Maxime Kovalevsky)

Chacun est donc invité à accomplir le rôle qui lui est dévolu et à le faire le plus correctement possible.

Comme dans une pièce de théâtre chaque acteur joue le rôle qui lui a été assigné et ne se met pas à dire les répliques des autres. Car alors nous allons à la cacophonie et l’œuvre perd en beauté et en compréhension. Voilà pourquoi, il est important de savoir le rôle qui nous est assigné pour ne pas détruire l’ordonnancement de l’office et par la même, sa signification symbolique.

Chaque rôle est important que ce soit le rôle du clergé (prêtres et diacres), du chœur ou de l’assemblée. L’un ne peut exister par lui-même et il a besoin des réponses des deux autres pour en faire un acte liturgique.

Page 6: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

6

Nous participons tous ensemble au sacerdoce du Christ. C’est tous ensemble que nous portons nos offrandes pour faire avec le Christ le sacrifice eucharistique. Il nous est demandé d’être là non comme spectateur muet mais comme acteur actif. Dès lors, il y a des gestes, des mouvements, des prières, des réponses, bref une attitude spécifique qui nous est demandée pour participer correctement à une liturgie.

Lors de son week-end de méditation en Janvier, Père Francis citait Dogen Zenji (un maitre Zen) à propos de l’attitude, de la posture qu’il fallait avoir si on voulait entrer pleinement dans la méditation. Il disait : «La posture engendre l'homme à lui-même»

Pour la liturgie, il en va de même. Elle ne sera que si cette œuvre commune est réalisée par des êtres dans la juste attitude.

Celui à qui s’adresse cette œuvre commune et qui est l’auditeur principal c’est Dieu dans ses trois hypostases, ses trois personnes.

° Le prêtre lui, au nom de tous s’adresse directement à Dieu dans ses différentes collectes et prières. Il est délégué par le peuple comme son représentant. Le prêtre est l’acteur principal, le président comme dit Saint Paul (He 5, 1-4)

° Le diacre parle à l’assemblée et l’invite à prier ou à se tenir d’une certaine façon. (Debout, en silence,…). Il exhorte les fidèles.

° Les chantres exposent des textes objectifs ou de méditation. Ils apportent aussi un enseignement en faisant ressortir à partir de textes bien souvent bibliques, le sens de la fête du jour.

° L’assemblée des fidèles répond, approuve, confirme, dialogue avec le prêtre, par les ‘Amen’, ‘et avec ton esprit’, ‘nous les élevons vers le Seigneur’, ‘cela est juste et digne’, ‘un seul est saint, un seul est Seigneur’,…. Ou elle s’adresse directement à Dieu (gloire à toi Seigneur, Louange à toi, Ô Christ…). Ce sont les "RÉPONSES" aux appels du prêtre et du diacre - et surtout les "Amen" - qui ont une valeur fondamentale pour la validité de l'action liturgique. Saint Irénée de Lyon disait déjà au 3ème siècle : ‘ C’est nous comme le prêtre qui offrons.’ Et Saint Jean Chrysostome : ‘ Ce n’est pas le prêtre seul qui célèbre l’action de grâces (l’eucharistie,) mais le peuple avec lui. Tous vous concélébrez avec le prêtre’. Lorsque le prêtre parle dans l’offrande il dit : ‘NOUS qui sommes à toi, NOUS t’offrons… que montent NOS humbles prières…’ C’est l’assemblée sainte, l’Ecclesia qui est le sujet de la divine liturgie.

Page 7: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

7

L’assemblée reprend les antiennes chantées par le chœur pour s’imprégner des paroles divines. Il y a aussi des moments de silence, d’écoute, de recueillement. Le rôle de l’assemblée est donc important à plus d’un titre, car elle soutient le clergé en étant attentive, elle est partie prenante à la prière commune à laquelle l’invite le diacre et par ses chants, elle élève les prières de l’assemblée. L'assemblée des fidèles, le clergé, les chantres forment le Peuple Royal. Ils unissent leurs intentions, et offrent ensemble le Sacrifice eucharistique.

Le Peuple Royal se joint en esprit à la Vierge Mère de Dieu, aux Anges et aux Saints qui, invisiblement présents autour de l'autel, offrent aussi ce Sacrifice.

L’Eglise universelle est un corps dont la tête est le Christ. Dans l’assemblée liturgique la tête est le prêtre, en tant que représentant du Christ. Mais une tête sans corps ne peut rien faire. Le prêtre d’une certaine façon imprime le tempo des liturgies.

Dans la liturgie il y a un double dialogue. Un dialogue ‘horizontal’ terrestre, entre le peuple, le chœur et le prêtre. Et un dialogue ‘vertical’ céleste entre l’assemblée et Dieu. La messe s’accomplit simultanément sur terre et aux cieux. Là-haut, le symbole n’est plus nécessaire, ici-bas c’est avec des symboles que nous pouvons comprendre.

La liturgie orthodoxe déploie une pédagogie par une technique basée sur l’écoute : la répétition. L’exemple est le chant avec canonarque. Un préchantre chante un fragment de phrase et tous le reprennent à la suite et ainsi fragment après fragment tout le texte est enseigné aux fidèles.

Saint Germain de Paris dit que tout geste liturgique a deux natures : une nature matérielle (charnelle) et une nature spirituelle (symbolique) qui sont intimement liées. (La messe de l’ancien rite des Gaules ( Michel Mendez) p104)

Je cite Saint Germain parce qu’il a joué un rôle important dans l’histoire de l’Eglise en Gaules. Dans ses lettres il a décrit assez complètement l’ordo des liturgies pratiquées en Gaule au 6ème siècle. Il était né à Autun en 496, et mort à Paris en 576. Il fut évêque de Paris en 555, fondateur, sous le règne de Childebert Ier, d'une abbaye qui portera ensuite son nom, la future abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Il était donc un homme d'Église de l'époque mérovingienne.

Dans l’exposé nous allons voir les gestes justes, le pourquoi, le comment, mais aussi expliquer certaines paroles, l’origine des textes, leur évolution.

Page 8: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

8

Rappelons-nous ce que nous disait notre sous-diacre Emile lors de la première session consacrée à la liturgie.

4 éléments de base sont nécessaires et essentiels pour toute liturgie chrétienne.

La COMMUNION : Nous sommes unis par l’amour fraternel dans une même foi. Unis avec les esprits incorporels, les anges, les défunts. A plusieurs reprises dans la liturgie nous allons invoquer les esprits incorporels. Ex : au sonus lors de la procession des dons (la patène avec le pain et le calice avec le vin) le chœur chante : « les chœurs angéliques Le précèdent avec toutes les principautés, les puissances, les chérubins aux innombrables yeux et les séraphins aux six ailes, se voilant la face et chantant : Alléluia, Alléluia, Alléluia » ou encore  lors de l’Immolatio : « Que les anges louent ta gloire, que les dominations t’adorent, que les puissances se prosternent en tremblant. Les cieux, les vertus des cieux et les bienheureux séraphins s’associent à leur exultation et concélèbrent avec eux. Daigne ordonner nous t’en supplions que nos voix confessantes puissent se mêler aux leurs en disant. »

Le SACRIFICE : c’est-à-dire rendre sacré. Sacré vient du verbe latin « Sacer » qui signifie séparer .Il s’agit donc de séparer quelque chose pour lui donner un usage particulier (généralement précieux). Le sacrifice, c’est un emploi élevé de quelque chose que l’on aime. Et lors de l’Epiclèse le prêtre demande à Dieu d’accueillir nos dons, comme Il accueillait le sacrifice d’Abraham et celui de Son grand-prêtre et roi Melchisédech.

L’ACTION DE GRACES : C’est la louange que nous rendons au Seigneur pour tous les bienfaits que nous recevons. C’est l’Exultation qui monte de notre bouche pour le remercier de ses bontés. Rendre grâces était un acte du Seigneur. Il ne faisait rien sans faire référence à son Père (ex dans les miracles de la multiplication des pains : « Jésus prit les pains, rendit grâces, et les distribua à ceux qui étaient assis » ou lors de la résurrection de Lazare : « Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé. » et bien sûr dans le récit de l’institution : « Il prit du pain dans ses mains saintes et vénérables,… rendant grâces, Il le bénit,… » et « Il prit la coupe et rendant grâces Il la bénit et la donna… ». Notre liturgie est remplie de chant de Louange, le gloria (Gloire à Dieu au plus haut des cieux, gloire à toi Seigneur). Toutes nos doxologies : (Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit,…)

Le MEMORIAL : Dans la Liturgie Chrétienne ce n’est pas une « idée » qui est considérée et fêtée, c’est toujours lié à un évènement vécu. Ce n’est pas qu’une commémoration de l’évènement mais c’est une actualisation de l’évènement. Nous nous référons à des évènements passés pour les vivre dans

Page 9: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

9

le présent. Exemple à l’Anamnèse nous disons : «Faisant donc le mémorial de sa passion très glorieuse, de sa résurrection de l’enfer et de son ascension au ciel» C’est le rappel des évènements passés, l’offrande de sa vie et de sa résurrection, «nous t’offrons ce qui est à toi pour ceux qui sont à toi» c’est l’actualisation aujourd’hui de notre offrande. Ou lors du récit de l’institution, nous redisons les paroles du Christ lors de la dernière cène pour une action présente. Nous le faisons en sa mémoire, pour être nourri dans notre Vie actuelle. C’est le mémorial de l’œuvre du Christ et de l’Esprit-Saint dans le monde qui s’actualise constamment.

Ainsi, dans les différentes parties de la liturgie, nous retrouvons ses 4 éléments.

Exemple dans le Praelegendum. Nous chantons ensemble (communion). En consacrant une partie de notre temps, de notre voix à Dieu (Sacrifice). Le chant se termine toujours par une doxologie ‘gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit’ (Action de grâce), et les paroles du chant sont souvent tirées d’un psaume ou d’un texte biblique pour être actualiser dans la liturgie d’aujourd’hui (mémorial).

Autre exemple : l’Evangile.L’aspect Communion : « Seigneur ouvre nos oreilles et fais entendre ce que l’Esprit dit aux Eglises » et «écoutons le saint Evangile, Le Seigneur soit toujours avec vous. » Le sacrifice : « Debout ! Soyons attentifs, en silence !, ouvre nos oreilles. » Nous consacrons notre temps, notre attention, notre ouïe à ce qui est proclamé. L’action de grâce : Réponse au diacre qui annonce ‘lecture du saint Evangile selon…’ : « Gloire à Toi Seigneur » et Après l’Evangile « Louange à toi au Christ » Mémorial : le passage de l’Evangile que le prêtre va actualiser dans son homélie en donnant une explication, et les enseignements que nous pouvons en tirer pour notre vie aujourd’hui.

Dans la célébration des saints mystères, l’acte essentiel est la transformation des dons en corps et sang divins. Mais le but, c’est la sanctification des fidèles.

La Liturgie Gallicane est le rite occidental le plus ancien. Apparenté de près au rite wisigothique (mozarabe après 711 seulement) d'Espagne et au rite ambrosien de Milan, il a été celui de l'église de Paris au VIe siècle et, très probablement avant cette date. D'origine et d’inspiration orientale (syrienne), il fut introduit en Occident au IVe siècle, et peut être même au 3ème siècle,

Page 10: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

10

directement en Gaules par les évêques missionnaires (vers 250). Il s'étendit aussi au Nord de l'Italie, en Espagne, en Bretagne et en Irlande.

Mais qu’est-ce que nous entendons par rite Occidental ? Notre Evêque le défini ainsi. ‘On appelle rites occidentaux des rites liturgiques chrétiens célébrés en langue latine dans la partie occidentale de l’empire romain ; à l’exception du rite celtique qui fut longtemps célébré en gaélique, tous les autres rites furent célébrés en latin. Les Eglises occidentales, toutefois, à cause de leur origine, ne traduisirent leur liturgie du grec au latin qu’à partir du milieu du IIIème siècle, exception faite de la ville de Rome qui célébra en grec et en latin jusqu’à la fin du IVème siècle.’

Quand on parle du rite romain à cette époque c’est de la messe de l’Evêque de Rome (le pape) que l’on parle, On sait très peu de choses de ce qui se passait dans les paroisses alentour.

La Liturgie des Gaules est une liturgie assez pure et sobre car elle n’a pas trop de ‘scories’. Elle fut peu modifiée depuis le 8ème siècle car elle avait été «oubliée» dans nos contrées.

Pour bien comprendre pourquoi il y a différentes liturgies, il faut savoir que chaque disciple, chaque peuple a au début exprimé sa foi à sa façon en partant d’une même référence, le Christ. A travers les âges on a essayé d’harmoniser les pratiques, et en tous cas de ne pas s’écarter des dogmes principaux.

Monseigneur Jean de saint Denis écrivait : ‘La liturgie est orthodoxe non dans l'unité d'un rite mais dans l'orthodoxie de son contenu. Elle est orthodoxe quand ses textes, ses chants et ses gestes communiquent la foi inaltérée. Elle est orthodoxe lorsqu'elle est enracinée dans le sol apostolique, nous disons ‘enracinée’, car elle se transforme, varie, évolue au cours des temps et des pays, tout en demeurant inchangée en son essence’

Et Monseigneur Irénée Winnaert, qui après une rupture millénaire, ouvrit la porte de l'Orthodoxie aux Occidentaux, écrivait avant sa mort : «En dépit de la malheureuse séparation de l'Orient et de l'Occident chrétiens, l'Orthodoxie n'est pas en droit orientale ; de même l'Orthodoxie ne consiste pas essentiellement en tels rites déterminés, ou telle tradition liturgique particulière. Les orthodoxes d'Orient disent parfois que leur liturgie exprime toute l'Orthodoxie, et cela est vrai si on considère l'esprit de la liturgie plutôt que les cérémonies proprement dites. Cela n'est pas lié nécessairement à telle ou telle ordonnance du service, mais bien à l'esprit qui l'anime. Une liturgie inspirée de cet esprit, tout en ayant une forme extérieure occidentale, serait une 

Page 11: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

11

liturgie orthodoxe, tandis qu'une liturgie même à forme et à rites orientaux, qui serait centrée sur des conceptions romaines, n'aurait rien d'orthodoxe ».

Et saint Photius, défenseur intrépide de la pneumatologie orthodoxe, qui déclare en sa troisième Épître : «Si les différences, et même les déviations, ne touchent pas la foi et les décisions conciliaires universelles, par exemple lorsque les uns se tiennent à telle règle canonique ou tradition liturgique, les autres à telle autre, réfléchissant justement et logiquement, on doit reconnaître que ceux qui gardent une coutume particulière ne font rien d'injuste et ceux qui ne l'ont pas ne pèchent pas contre l'Église».

Page 12: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

12

Structure générale de la liturgie.La structure de notre liturgie est celle célébrée dans nos contrées avant

Charlemagne, c’est dire qu’elle fait partie du patrimoine liturgique de l’Eglise Indivise et s’inscrit dans la culture occidentale. Elle répond ainsi à l’exigence de l’orthodoxie universelle. «Unité de dogme (puisque nous confessons les dogmes reconnus par l’Eglise orthodoxe) dans la diversité des Eglises locales»

Qu’est ce qui caractérise la liturgie des Gaules, quel est l’esprit spécifique qui l’anime ?

Par rapport à d’autres rites pratiqués tant en orient qu’en Occident, la liturgie de l’Eglise des Gaules se caractérise par 2 points importants:

1. Le rite de la liturgie des Gaules se veut ‘image de la liturgie céleste’ telle que décrite dans l’Apocalypse . De nombreux textes tirés du livre de l'Apocalypse, contrairement à la liturgie de Byzance qui ne l'utilisa jamais, parsème notre liturgie. Par exemple

- en disposant sept chandeliers sur les autels. Les sept luminaires symbolisent les sept dons de l'Esprit-Saint.- Dans le cantique après l’Evangile : «  Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu tout puissant, Celui qui était, qui est, qui vient (Ap 4,8) … - Dans le Sonus, chanté à la procession des saints Dons "Que toute chair humaine fasse silence" le Christ est nommé "Roi des rois et Seigneur des seigneurs", appellation directement tirée de l'Apocalypse (17, 14-19, 16).

2. La proclamation du Christ vainqueur : "Le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, est vainqueur, Alléluia". Et le peuple répond par trois fois : " Celui qui est assis sur les chérubins, est vainqueur, alléluia, alléluia ! "  ou ‘Toi qui vis règnes et triomphes’ C’est le chant de victoire du monde visible et invisible au Roi des rois qui a vaincu la mort par sa Résurrection. Le rite des Gaules est le seul à proclamer avec tant de force la victoire du Christ. Le rite romain semble plus s’appesantir sur la croix et le dolorisme de la croix.Ainsi cette proclamation fait écho aux paroles du Christ dans l’Evangile de Jean: "Courage, J'ai vaincu le monde (Jn16,33)

Comme toute liturgie, notre liturgie se compose de deux grandes parties. La liturgie des catéchumènes et la liturgie des fidèles . C’est une double liturgie

Page 13: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

13

et vous verrez que la préparation des dons pourrait être considérée aussi comme le résumé de la liturgie.

La première partie est constituée essentiellement de lectures et de chants de louange. L’assemblée des fidèles y joue le rôle principal. Dans la deuxième partie c’est plutôt le prêtre qui est l’acteur principal.

Ces deux parties se complètent l’une l’autre. L’une ne va pas sans l’autre. Elles sont semblables. La tradition la plus ancienne de l’Eglise dit que la parole du Christ scellée dans l’Ecriture est semblable à son corps sous les espèces du pain. Origène écrit : ‘ Le pain dont le Christ dit qu’il est son corps, c’est la Parole qui nourrit les âmes ‘. L’âme est ainsi préparée par les premières prières. Puis viendra la communion, à laquelle l’âme est élevée par les prières qui ont ravivé sa foi. L’une et l’autre partie sont destinées à nous incorporer sous deux modes différents au Christ, par la parole et par sa chair et son sang.

L’Evangile que dépose le prêtre sur l’autel en début de liturgie représente aussi le Christ. Le peuple de Dieu est appelé par la Parole à faire et à devenir ce que la parole proclame. Saint Paul écrit : ‘C'est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu'en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l'avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu'elle l'est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez. (1th 2,13)’ Et il ajoute : ‘Ainsi la foi vient de ce qu'on écoute, et ce qu'on écoute vient de la parole de Christ. (Rom 10,17)’

Ce rite de la parole consiste à révéler aux fidèles l’histoire de Dieu, qui est l’histoire du salut.

La liturgie des catéchumènes était destinée initialement à ceux qui ne sont pas encore baptisés et qui s’instruisent, qui s’initient aux Saints Mystères. Ils sont nourris par la Parole pour purifier leurs pensées.

La liturgie des fidèles est destinée à ceux qui ont été baptisés et pour lesquels Dieu, le Christ vrai Dieu et vrai homme et le Saint-Esprit ont un sens et pour qui la communion au corps et au sang du Christ est une nourriture pour leur vie d’homme et de femme qui veulent avancer sur le chemin spirituel. Le credo est la première prière de la liturgie des fidèles, c’est celle où nous affirmons notre Foi.

Dans toute liturgie chrétienne, nous allons retrouver une structure similaire à celle que nous pratiquons, avec parfois des modifications de place, des rajouts de prières ou de litanies, des éléments qui sont propres à l’Eglise des Gaules et aux rites occidentaux et que nous ne retrouvons pas dans le rite Romain. Par exemple.

Page 14: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

14

- la communion sous une seule espèce dans le rite catholique et sous deux espèces dans le rite orthodoxe.

- le baiser de paix est commun à toutes les liturgies ; mais il se place avant le canon eucharistique dans les rites byzantin et gallican, à l'intérieur du canon, après la bénédiction solennelle dans le rite wisigothique, avant la communion dans le rite romain.

- La commémoration des Saints, de la hiérarchie, des vivants et des morts (Diptyques) est commune à toutes les liturgies, mais sa place varie: juste après l'offertoire dans les liturgies gallicane, wisigothique et celte, intercalée dans le canon eucharistique du rite romain actuel; après l'épiclèse dans le rite byzantin et dans les liturgies orientales.

- la fraction du pain dans la liturgie romaine et dans celle de Byzance, vient après la prière dominicale (Notre Père); dans les rites gallican, mozarabe, milanais et celte, après l’anaphore

- L'immixtion (Ajout d’une parcelle de pain dans le calice), dans la liturgie gallicane, elle précède la bénédiction des fidèles; dans la liturgie byzantine, elle la suit.

- Préface aux fidèles avant la procession des Saints Dons, dans laquelle le célébrant ou le diacre expose le contenu dogmatique de la fête, invitant ses "bien-aimés frères" à prier, ne se trouve que dans le Rite des Gaules et pas chez les Byzantins ou le rite romain. C’est un rite de pardon qui nous est commun avec la liturgie syrienne (dite ‘de Saint Jacques’).

- La triple élévation des saints Dons avant la communion est aussi propre à la Liturgie des Gaules.

- Le chant du Trisaghion (Agios O Théos) est aussi propre aux liturgies Byzantines et pas à la liturgie Romaine.

- La grande entrée où le Diacre apporte les saints Dons est inconnue dans le rite Romain car la préparation, l’offertoire se fait directement sur l’autel)

- Etc…

Pour nos frères d’Orient, et les orthodoxes russes, grecs, roumains et la plupart des Eglises orthodoxes d’origine slave, la liturgie pratiquée est celle de Saint Jean Chrysostome. Jérusalem pratiquait le rite de saint Jacques. Pour les coptes en Egypte, ce fut au départ le rite de Saint Marc, aujourd’hui c’est la liturgie copte de saint Basile. Pour les Romains, c’est un rite d’origine grec, Saint Hyppolite de Rome en a écrit une grande partie au début du 3ème Siècle, De nombreux papes ont modifiés régulièrement la liturgie romaine, Saint Léon le Grand (4ème S), Saint Gélase (5ème S), Grégoire le Grand (6ème S), Pie V (Tridentin concile de Trente au 16ème siècle) et finalement Vatican II (20ème S).

Page 15: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

15

Le rite romain était surtout à cette époque un rite pontifical. Nous avons peu de document sur le rite pratiqué dans les églises de Rome et alentour.

Les prières n’ont commencées à être écrites que dans la 2ème moitié du 4ème siècle. Le désir de préserver l'Église des formules hérétiques et de ce qui pouvait prêter à des interprétations erronées a bien sûr poussé les évêques de l’époque à œuvrer dans ce sens.

Nous pouvons dire qu’autour du sommet qui est la consécration des dons, qui annonce la mort du sauveur, sa résurrection et son ascension, nous allons revivre, avant la consécration, l’action du Christ, sa manifestation avant sa mort et après la consécration, la promesse du Père, donnée par le Fils d’envoyer son Esprit-Saint.

Page 16: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

16

La structure générale de la liturgie est donc la suivante :

LITURGIE DES CATÉCHUMÈNESIl y a d’abord la préparation des dons à l’autel de préparation (Prothèses).

PARTIE PRÉPARATOIRE

- Entrée des officiants qui prennent place (Chant de l'Introït ou antifona ad Praelegendum, c-à-d : antienne avant lectures)

- Salutation mutuelle du célébrant et des fidèles.

- Invocation de la Sainte Trinité (Chant du Trisagion)

- Kyrie

-Hymne en fonction du temps liturgique

- Prière finale de cette partie : on y trouve, sous forme condensée, "l'ordre du jour" (c'est la "Collecte" lue par le célébrant). Dite collecte post prophetiam car elle suit la prophétie de Zacharie (Benedictus)

LECTURES

- entourées de chants-commentaires (Graduel, Bénédicité, Alléluia)

- lecture de l’ancien Testament, le ‘prophète’ (ou de l’Apocalypse en temps Pascal)

- Lecture Apostolique. (Ou des actes des Apôtres pendant le temps Pascal)

- Evangile.

- hymne de l’Apocalypse

HOMÉLIE

- commentaire des lectures entendues et enseignement que nous pouvons en tirer pour notre vie aujourd’hui.

LITANIES

Page 17: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

17

- Prière commune de l’assemblée (Oratio fidelium) pour les nécessités de la vie, suivie de la collecte Post-precem

- Fermeture symbolique des grilles intérieures (selon la construction des églises qui n'en ont pas obligatoirement.)Le point culminant vers lequel converge toute l'action de la Liturgie des Catéchumènes est le CHANT SOLENNEL DE L'EVANGILE.

LITURGIE DES FIDELES

CONFESSION DE LA FOI

- récitation commune du Credo de Nicée. 

PREFACE AUX FIDELES

- Explication poétique de l'action sacramentelle qui va se dérouler et INVITATION à y participer activement. (Lue par le célébrant). Demande de pardon et de descente de l’Esprit-Saint (Epiclèse).

PROCESSION DES DONS

- transportés solennellement de l'autel de "prothèse" (=préparation) sur le grand autel. C'est le symbole, en tant que mémorial, de l'entrée du Seigneur à Jérusalem. ("Grande Entrée" au chant de l'offertoire).

DIPTYQUES - COMMÉMORATION DES VIVANTS ET DES DÉFUNTS 

- en communion avec les Saints. Les fidèles apportent les offrandes.

BAISER DE PAIX

-Réconciliation entre eux des fidèles présents, indispensable pour donner sa pleine valeur au mystère de la communion.

ANAPHORE ou GRANDE PRIÈRE EUCHARISTIQUE CENTRALE (Canon eucharistique)

qui se décompose de la manière suivante :

- Dialogue entre le célébrant qui invite l'assistance à participer au Sacrifice, et les fidèles qui l'autorisent à accomplir en leur nom ;

Page 18: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

18

- Discours commémoratif des bienfaits de Dieu (Préface), entrecoupé du Chant triomphal du peuple : "Saint, Saint, Saint !" (Sanctus), et amenant au

- Récit de l’institution - Mémorial de le Sainte Cène, terminé par les Paroles institutionnelles ;

- L’anamnèse

- L’élévation des Espèces (pain et vin)

- L’Epiclèse, l'Appel du Saint Esprit sur les Dons offerts achevant leur transformation en Corps et Sang du Christ.

Le point culminant de la Liturgie des fidèles c’est l'ÉPICLÈSE marqué soit par un silence, soit par trois fois trois coups de cloche.

LA BENEDICTION DES ELEMENTS

DOXOLOGIE FINALE

PRÉPARATION A LA COMMUNION. 

- Fraction de l’Agneau. (Fraction du pain déjà consacré) ;

- Notre Père - la récitation commune de la Prière du Seigneur ou Prière dominicale pour se préparer à la participation effective à la Communion;

- Triple élévation- Présentation des Dons consacrés aux fidèles appelés à cet endroit "les saints».

- IMMIXTION : Le sang rejoint le corps symbole de la Résurrection du Christ.

COMMUNION

- du clergé

- des fidèles. 

ACTION DE GRACES

de toute l'assemblée. (Tricanon, petite litanie, action de grâces proprement dite, prière de renvoi).

Page 19: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

19

REMARQUES

Avant de voir un peu plus en détails chacune des parties, je voudrais faire ici quelques remarques d’ordre général.

1. L'Office des Laudes que, dans les paroisses de l'Église orthodoxe des Gaules, l'on chante immédiatement avant la Liturgie dominicale, devrait, en principe, en être nettement distinct. Ces deux Offices n'y sont artificiellement soudés, l'un à l'autre que pour répondre à des besoins d'ordre pratique propres à la vie d'une paroisse dont les exigences matérielles sont différentes de celles d'une communauté monastique qui vit selon un horaire "naturel", selon un rythme liturgique régulier qui est son essentielle raison d'être. Laudes et Vêpres sont "obligatoires".

2. Lors des offices laudes, ou vêpres, les fidèles suivent l’attitude du prêtre. S’il se lève, le peuple se lève, s’il s’assoit, le peuple s’assoit.

3. A chaque fois que le diacre s’exprime, fait une annonce (Monition) ou lit l’évangile ou les litanies, il lève son étole de la main droite pour montrer la croix qui se trouve dans le bas de l’étole. Il montre ainsi qu’il s’exprime au nom du Christ. L’étole du diacre s’appelle d’ailleurs en grec ‘Orarion’ qui vient du verbe ‘montrer’

4. Avant la liturgie, le diacre procède à la préparation des Saints Dons sur la table de prothèse. Cette préparation se fait en l’absence des fidèles, mais je vais vous dire plus loin en quoi elle consiste.

Disons un mot aussi de certains symboles généraux. L’église (batiment), le signe de croix, les salutations, la vénération des icônes, les encensements, les couleurs liturgiques, les habits liturgiques, certains mots latins, grecs et hébreux et les offrandes apportées par les fidèles.

Page 20: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

20

L’église

Il y aurait matière à parler pendant une séance entière sur l’église mais je ne vais donner ici quelques éléments importants pour comprendre la liturgie.

Le temple, l’église représente pour l’assemblée chrétienne le Corps du Christ. Mais l’assemblée elle-même constitue le Corps mystique du Christ. Nous sommes aussi un temple pour le Christ. ‘ Vous êtes le temple de Dieu et l’Esprit de Dieu habite en vous. (1 Co 3,16)’

Le bâtiment de toutes les églises se compose normalement de trois parties. Le narthex, la nef (partie centrale) et le Saint des Saints (sanctuaire) où nous allons trouver l’autel.

Le sanctuaire représente la tête du Christ et la nef, le corps proprement dit. L’autel représente le cœur.

Dans le narthex pouvaient rentrer les catéchumènes. Dans le narthex se trouvera la table de préparation des saints dons qui seront portés en procession lors de la grande entrée. Et aussi une table avec les dons que les fidèles apporteront en procession après la grande entrée. C’est dans le narthex que se feront aussi les Baptêmes, et donc c’est dans cette partie que nous trouverons les fonts baptismaux.

La ne f symbolise le vaisseau ecclésial qui conduit le peuple en terre promise. La nef symbolise aussi la terre et le corps de l’homme. L’assemblée des fidèles se tient dans la nef. Dans la nef se trouvera aussi à gauche, l’ambon où sera proclamé l’Evangile

La nef est aussi séparée du Saint des Saints par une cloison plus ou moins ajourée que l’on appelle l’iconostase avec deux portes latérales et une porte centrale à deux battants dite ‘les portes Saintes’ qui symbolisent l’entrée du royaume des cieux. Traditionnellement sur ces portes est représentée l’Annonciation. Ses portes ne sont ouvertes que pour la divine liturgie ou lors des offices lorsque le prêtre doit entrer dans le sanctuaire (vêpres et laudes). Seuls les célébrants et les diacres passent par cette porte centrale. Notons que pendant le temps pascal les portes saintes restent ouvertes même après la liturgie, de même lorsque l’évêque est présent dans la paroisse.

Sur l’Iconostase se trouve de nombreuses icônes dont au minimum celle du Christ à droite et celles de la Mère de Dieu à gauche. Il s’agit en fait de 2 icônes du Christ Lui-même à droite comme vrai Dieu et à gauche comme vrai homme porté par Sa Mère

Page 21: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

21

Le Sanctuaire (Saint des Saints ) est réservé au clergé (prêtres et diacres). Il symbolise le ciel ou la tête de l’homme. Il est important de respecter cet espace et de ne pas y entrer inconsidérément et d’attendre l’invitation du prêtre. Les servantes de l’Eglise ont été bénies et l’autorisation leur a été donnée pour œuvrer dans le Saint des Saints.

L’élément le plus important, le plus sacré du temple est l’autel. Puisque sans autel une liturgie est impossible. L’autel n’est pas seulement la table du banquet eucharistique, c’est aussi et d’abord une pierre, la ‘pierre’ du sacrifice.

Dans les églises primitives, tout autel était en pierre. Aujourd’hui l’autel est parfois en bois mais il y a toujours une pierre incrustée dans ce bois symbolisant la pierre du sacrifice. L’autel normalement est cubique (+ /- 1m de côté). L’autel est aussi le tombeau du Christ, couvert de nappes symbolisant les linges du tombeau, d’une croix symbolisant la croix érigée sur le Golgotha mais aussi le trône triomphal du roi céleste, et sept luminaires, le Christ est la lumière du monde. (Les sept lumières spirituelles, les sept esprits de Dieu), plus éventuellement des fleurs (discrètes). A noter que sur la croix le Christ est habillé surtout en Gaules. Il est vivant, triomphant. On maintient le cierge central allumé pour symboliser la Présence divine. L’autel a un caractère sacré en conformité avec la célébration dont il est le lieu. Son archétype céleste c’est l’autel de la Jérusalem céleste où est étendu l’agneau immolé.

L’autel est surélevé. Il se dresse sur ‘la montagne sainte’, il en est le symbole. Cette Montagne c’est celle que gravit Moïse, c’est le Golgotha où le Christ c’est offert en sacrifice. C’est la montagne où le Christ donna les béatitudes. Sur une montagne, on s’élève symboliquement vers Dieu. Dans certaines liturgies au tout début dans le fond de l’église avant l’entrée, le prêtre récite une prière tirée du psaume 43 : ‘ Envoie-moi Ta lumière et Ta vérité ; elles me guideront et me conduiront à ta sainte montagne et dans ton tabernacle… je parviendrai à l’autel du Seigneur’  

Mais l’autel est assimilé au Christ lui-même. L’autel est le Christ dit Saint Cyrille d’Alexandrie. D’autres Pères énoncent la même vision de l’autel.

Sur les murs de l’église nous allons trouver soit des fresques reprenant les épisodes importants de la vie du Christ et de Marie soit des icônes souvent au minimum celles des douze grandes fêtes de l’Eglise orthodoxe.

L’axe de l’Eglise est normalement ouest-est et l’Autel est orienté vers l’est car c’est de l’Orient que viendra la Lumière et le salut. C’est vers l’Orient que dans toutes les religions on ‘oriente’ les lieux de culte. Tout acte sacré fait par l’homme doit être exécuté en harmonie avec l’ambiance cosmique. La

Page 22: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

22

lumière et le soleil jaillissent de la nuit par l’est. Le soleil levant c’est le signe de la vie qui renaît. ‘L’Orient dit Saint Clément d’Alexandrie est l’image du jour naissant. C’est de ce côté que croît la lumière qui surgit des ténèbres où stagne l’ignorance et d’où s’est dégagé le jour de la connaissance de la vérité de la même façon que le soleil se lève à l’est. Aussi est-il normal que les prières soient dirigées vers la naissance du matin.’ Ezéchiel vit : ‘ la gloire du Dieu d’Israël qui s’avançait de l’Orient…La gloire de l’Eternel entra dans la demeure par la porte qui était du côté de l’Orient (Ez 43 2&4)’

L’axe de l’église étant ouest-est, l’autel, le célébrant et les fidèles sont tournés dans la même direction, authentiquement sacrée et fondée sur l’Ecriture. Se tourner vers l’ouest c’est se tourner vers la mort, vers les ténèbres. Au baptême, on se tourne d’abord vers l’Occident (l’ouest) pour prononcer sa renonciation à Satan et l’on se tourne alors vers l’Orient, vers le Christ -lumière- pour inaugurer notre nouvelle vie.

Se tourner vers l’ouest pour dire la messe peut ainsi apparaitre comme une aberration car on se tourne vers les ténèbres. C’est rompre le symbole. Nous célébrons, le prêtre et le peuple, la divine liturgie face à Dieu pas en lui tournant le dos.

Le signe de croixExplication donnée par Monseigneur Jean avant la fête de l’exaltation de la croix.

On pourrait aussi dire le Signe de la Sainte Trinité.Un des premiers signes que nous faisons en rentrant dans l’église et que nous répétons de nombreuses fois durant la Divine Liturgie est le signe de croix.

C’est par ce signe que dans l’Eglise orthodoxe débutent toutes les prières, les offices, les sacrements. Ce geste résume à lui seul notre foi. Il marque notre adhésion au mystère de la croix (salut du monde par la mort et la Résurrection du Christ.) Mais il est aussi un moyen efficace de protection et de purification. Il est donc important de le faire correctement en pleine conscience de la valeur de ce geste. Certains disent aussi que c’est l’image du battement d’ailes des anges.

Page 23: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

23

Comment le fait-on dans l’Eglise Orthodoxe ?

1. De la main droite2. En pliant 3 doigts ensemble (Pouce, index, majeur) et les deux autres

ensemble (annulaire, auriculaire) repliés sur la paume. A noter que les russes et les grecs le font en tenant levé 2 doigts (index et majeur) et les trois autres doigts repliés sur la paume.

3. On part du front, descend verticalement au niveau du cœur, puis horizontalement de l’épaule droite à l’épaule gauche

Quel est le sens de cette gestuelle ?

-La main droite car la droite signifie la justice et la rectitude. C’est le côté des élus. Dans saint Matthieu : «Il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. ( 25,33-34) », « vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu ( 26-64)», « Ils tressèrent une couronne d'épines, qu'ils posèrent sur sa tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite(27-29) », et dans saint Marc «Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu.(Mc 16-19)

Ainsi la droite est le signe des élus, de la royauté. Le prêtre commence l’encensement de l’autel aussi par la droite, distribue la communion par la main droite.

-Séparer les doigts, trois et deux traduit deux dogmes essentiels du christianisme, la Trinité (tri-unité), trois personnes en Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Et les deux natures du Christ, humaine et divine. Rien que ce geste est un témoignage de notre foi.

-Le mouvement vertical et horizontal dessiné sur notre corps nous rappelle que nous sommes faits à l’image de la Croix. Ouvrons nos bras et nous formons une croix. Par le signe de croix, nous plaçons la croix protectrice et salvatrice sur notre corps.

Nous partons du front pour indiquer que tout part des pensées et le chemin spirituel commence par la purification de nos pensées et la recherche de la Vérité. Mais rester au niveau de l’intellect ne sert à rien si ce que nous apprenons ne s’intériorise pas dans notre cœur et nous portons notre main au niveau du cœur pour indiquer que notre Désir unique c’est Dieu.

Page 24: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

24

Ensuite nous portons notre main sur l’épaule droite puis l’épaule gauche. Ayant acquis la Vérité par notre intelligence, ayant vécu cette Vérité dans notre Cœur, nous sommes maintenant invités à agir. La droite c’est la vie, la justice ; la gauche c’est la miséricorde, le pardon. Nous entrons dans l’action par la justice, la droiture. Mais cette action est transfigurée ou tempérée par la miséricorde, par l’amour infini de Dieu.

Par ce signe de croix, c’est tout le sens de notre vie spirituelle qui est donné. Apprendre à connaitre l’amour infini de Dieu pour nous, sentir sa présence au fond de notre cœur et agir en conséquence pour rayonner nous aussi de l’Amour. Si notre pensée n’est pas purifiée, pleines d’idées fausses, de quoi remplirons-nous notre cœur ? Nous sommes invités à nous instruire pour nous purifier et ensuite plonger nos pensées purifiées dans notre cœur.

Le signe de croix est à l’image de la liturgie. D’abord l’enseignement, puis le Christ pour ensuite être envoyé dans le monde pour agir avec justice et miséricorde.

Et l’évêque et le prêtre ?

Le prêtre lorsqu’il béni, le fait de gauche à droite, en miroir pour les fidèles. Il place ainsi la croix sur eux. Vous remarquerez que le prêtre tient l’index et le majeur levés pour symboliser les deux natures du Christ et le pouce replié sur l’annuaire et l’auriculaire pour symboliser la Trinité.

L’évêque lui bénit avec les deux mains. Parce qu'en montant dans la hiérarchie, la miséricorde et le pardon augmente. Il nous bénit et nous préserve du mal par la main droite et en bénissant avec la main gauche, c'est la force, le pardon, la miséricorde divine. Ses deux mains sont aussi le symbole du Fils et de l’Esprit.

Pratiques dans l’Eglise catholique Romaine.

Dans L’Eglise Catholique romaine, le signe de la croix se faisait aussi de cette façon jusqu’au 15 ème siècle. Mais déjà au moment des croisades les occidentaux commencèrent à changer le sens et passer de gauche à droite pour prendre le contre-pied des grecs. Voici comment le pape Innocent III, un des plus grands papes du moyen-âge (début du 13ème siècle) s'exprimait encore à ce sujet : "Le signe de la croix doit se faire avec trois doigts, parce qu'on le trace en invoquant la Trinité, dont le prophète dit : Il a soutenu sur trois doigts la masse de la terre. Il est tracé de haut en bas, et est ensuite coupé de droite à gauche, parce que Jésus-Christ est descendu du ciel en terre et 

Page 25: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

25

a passé des Juifs aux Gentils. Certains, cependant, font le signe de la croix de gauche à droite, parce que nous devons passer de la misère à la gloire, tout comme le Christ a passé de la mort à la vie, et du séjour des ténèbres au paradis…" Voilà une autre vision du signe de la croix que pratiquaient nos frères catholiques romains. Pourquoi pas ?

Les catholiques romains ont aussi perdu la symbolique des 3 et 2 doigts et font le signe la main ouverte avec les 5 doigts et cette pratique a déjà commencé au 12ème siècle à l’époque du schisme entre Orient et Occident.

Quand faire le signe de croix ?

Dans l’Eglise orthodoxe, nous faisons le signe de croix

devant et à l’entrée d’une église afin de se purifier et de se mettre en état de réceptivité.

près d’une croix. Pendant la liturgie à l’évocation du nom de Dieu (ex : ô Dieu viens à mon

aide) ou des trois Personnes divines. (doxologie) pour commencer ou terminer une prière quotidienne. A chaque Doxologie a la fin des collectes, le prêtre fait le signe de croix. Chaque fois que nos invoquons la Sainte Trinité. Au cours des litanies lorsque le diacre dit : «prions le Seigneur» nous

faisons le signe de croix en chantant Kyrie Eleison, pour montrer que nous sommes conscient pleinement de la demande qui vient d’être dite et que nous y adhérons avec le Christ.

Lorsque nous saluons une icône avant de l’embrasser. Nous faisons aussi une inclinaison profonde de la tête en posant le bout des doigts sur le sol en signe d’humilité et de respect.

Nous pouvons aussi faire le signe de croix lorsqu’une pensée étrangère vient nous distraire afin de nous recentrer.

Lorsque le Diacre dit : «Lecture du saint Evangile selon … » on se signe 3 fois de manière plus simple en dessinant la croix avec son pouce droit sur le front (pour purifier nos pensées et ouvrir notre intelligence) sur les lèvres (pour purifier nos paroles et nous garder de la médisance) et sur la poitrine, le cœur (pour purifier nos sentiments et que l’Evangile s’inscrive dans notre vie).

Lorsque le prêtre bénit le peuple royal, Il met le signe de croix sur nous. Nous n’avons pas à doubler le geste, mais nous nous inclinons légèrement en signe d’acceptation et de remerciement.

Page 26: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

26

Les inclinaisons et prosternations (Métanies)

Au cours de la liturgie et à certains moments spéciaux lors des grandes fêtes, nous sommes invités à nous incliner ou nous prosterner plus ou moins profondément. C’est à la fois un signe soit d’acceptation, de respect, de remerciement, d’humilité ou de profond recueillement.

Il y a ainsi les petites inclinaisons dites «médiocres». On abaisse légèrement la tête comme lorsque le prêtre nous bénit, ou que le diacre nous encense.

Les inclinaisons «profondes» où nous nous inclinons à peu près jusqu’à l’horizontale en posant les mains sur les genoux. Exemple : A l’épiclèse, lors de la bénédiction des fidèles. Le diacre nous y invite en disant ; «inclinez la tête pour recevoir la bénédiction»

Les prosternations où l’on s’agenouille front contre terre. Exemple lorsque Jésus rend l’Esprit à l’office de la Crucifixion le vendredi saint ou à l’Exaltation de la Croix.

Si nous passons devant l’autel, nous nous inclinons légèrement en signe de respect en marquant un temps d’arrêt car l’autel est sacré. Il symbolise le tombeau du Christ et le trône de Dieu. C’est aussi la table de communion. Le Christ y siège mystiquement et sa parole y est déposée avec l’Evangéliaire.

La vénération des icônes(1) (2)

Je vais juste dire un mot sur la façon correcte de vénérer une icône. Le diacre Marc développera plus profondément le sens des icônes lors d’un prochain enseignement.

L’icône n’est pas simplement une image collée ou une représentation d’un saint ou d’un évènement de la vie du Christ ou de Marie. L’icône est un objet de culte au même titre que la croix et non un objet décoratif. Elle est une réalité active, un instrument qui rend effective notre relation au monde spirituel.

Le rôle des icônes c’est de nous faire saisir toujours plus profondément ce que peut être Dieu. Chaque Icône est une fenêtre ouverte sur le monde invisible. Elle nous permet de saisir ce qui y est symboliquement signifié. Elle n’est pas simplement une représentation d’un fait historique ou la ‘photo’ d’un saint, mais elle nous place dans le ‘mystère de la présence réelle’ de ce qu’elle

Page 27: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

27

représente. L’icône renferme la force, la puissance divine. Nous bénissons l’Icône avant de l’exposé à notre vénération. Par la bénédiction elle est habitée de l’Esprit de Dieu.

Ainsi devant l’icône du Christ, on saisit que Dieu n’est représentable que parce qu’il s’est fait homme. Une Icône de la Vierge et de l’Enfant-Jésus présente à notre vénération l’instrument de l’Incarnation de Dieu. Une icône d’un évènement de la vie du Christ nous instruit sur le sens de cet évènement dans le plan de notre salut. Pour l’Icône d’un saint, c’est la personne d’un disciple du Christ qui en a fait son axe de vie.

On vénère une icône on le l’adore pas. L’adoration est réservée à Dieu seul. Par la vénération, nous confessons la réalité de l’incarnation divine qui conduit à transformer notre corps, notre intellect, nos sentiments. C’est un peu semblable à la communion au corps et au sang du Christ. Ce n’est pas un morceau de pain et un peu de vin mais lorsque nous communions, c’est à l’Esprit de Dieu que nous adhérons, à sa façon d’être. Il devient la chair de ma chair, le sang de mon sang comme s’exclamait Saint Grégoire Palamas au XIVème siècle. Manger la chair et boire le sang du Christ c’est adhérer à son message d’amour. C’est le rendre présent en nous. C’est en faire le guide de notre vie.

Méditer devant une icône diffuse en nous le message de l’évènement représenté. Le point de fuite n’est pas orienté en s’éloignant de nous mais vient vers nous pour nous toucher de l’intérieur.

On vénère les icônes en faisant le signe de croix pour affirmer notre foi au Christ sauveur et nous purifier (Purification). Puis en faisant une profonde inclinaison, en signe de respect, (vénération). Et enfin nous l’embrassons pour signifier notre adhésion notre communion au mystère représenté (communion) et nous pouvons terminer par à nouveau une profonde inclinaison.

Dans l’ordre en rentrant dans l’église, nous commençons par l’icône du Christ, puis celle de Marie, celles des saints de la paroisse et celle de la fête, qui est souvent présentée à la vénération sur l’ambon. Ensuite si nous avons une vénération plus particulière pour un saint nous allons aussi le vénérer.

(1)La vénération des icônes par l’higoumène Cyrille Bradette(2) Le culte des icônes de saint Jean de saint Denis

Page 28: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

28

L’encensement

Vous avez certainement remarqué que les liturgies orthodoxes utilisent beaucoup l’encens. (Ce n’est pas pour chasser les mouches).

Le rite de l’encensement à un triple rôle.

Le premier est un rôle ‘Apotropaïque’. Ce mot bizarre signifie conjurer le mauvais sort, éloigner les influences maléfiques. Lorsque le prêtre encense autour de l’autel ou tout le tour de la chapelle c’est pour éloigner les démons. Le prêtre délimite ainsi une zone protégée dans laquelle vont se dérouler les saints mystères.

Le deuxième rôle est un rôle ‘cathartique’. Deuxième mot bizarre qui signifie épurer, purifier. Dans la messe syrienne, on dit explicitement : ‘ nous te supplions, Seigneur, d’agréer le parfum de cet encens pour nos péchés et nos défaillances’. C’est pour cette raison que le prêtre encense les fidèles en début de liturgies (celle des catéchumènes et celle des fidèles)

Le troisième rôle est un rôle de ‘sacrifice’. Dans l’offrande de l’encens, la résine ‘terrestre’ est sacrifiée. Sa forme grossière est abolie par le feu, la matière solide se sublime et passe à l’état gazeux et son essence subtile monte vers les cieux. C’est le signe du sacrifice du cœur. Saint Grégoire le grand écrivait : «l’Ame sainte fait de son cœur comme un encensoir qui exhale ses parfums devant Dieu. »

Le parfum de l’encens est une image de la bonne odeur du Saint-Esprit.

L’encensement se fait de 3 manières. - Soit en tournant autour de l’autel ou de l’église.

- Soit en forme de croix. C’est ce que fait le prêtre au-dessus des dons à la prothèse ou sur l’autel. En forme de croix., On encense ainsi vers les quatre points cardinaux en partant de l’orient, vers l’occident, le nord et le midi, c'est-à-dire vers le monde entier comme la croix s’étend sur le monde. Ensuite en forme de cercle. Nous avons ainsi le symbole de l’univers, la croix inscrite dans un cercle. La régénération par le feu se fait pour l’univers.

- Soit verticalement. Le monde va être offert et élevé vers le ciel. ‘Que ma prière s’élève comme l’encens devant toi’ Elle monte vers l’autel céleste. Elle trace un axe, et la grâce céleste descend en retour vers la terre en suivant cet axe.

Page 29: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

29

Les couleurs des ornements liturgiques

Pour chaque période liturgique correspond une couleur des ornements qui symbolise le sens de la fête. La couleur est liée au symbolisme de la lumière qui est le symbole le plus adéquat de la divinité. Ainsi :

Le Blanc et or est la couleur de la Joie et symbolisent la Lumière à son paroxysme, la Pureté, le soleil. C’est le symbole de l’unité divine Le Christ à la transfiguration apparait dans une lumière aveuglante. Les ornements blancs sont portés aux fêtes du Christ (Noël, Epiphanie, Théophanie, noces de Cana, Pâques (jusque veille Pentecôte), Ascension, Transfiguration. Toussaint) + fêtes des saints non-martyrs.

le Rouge symbolise le feu, le sang, l’amour Ardent et le Saint-Esprit. On les portera aux rameaux, à la Pentecôte + octave, l’exaltation de la Croix et aux liturgies des fêtes des martyrs qui ont versés leur sang, et pour les fêtes du Saint-Esprit.

Le bleu est un symbole spécifique de l’Esprit-Saint comme souffle, air et comme sagesse. Il est aussi pour les fêtes de la Vierge.

Le vert symbolise l’espérance, l’attente du royaume, et l’acte résultant de la création par la sagesse et l’Amour de Dieu et de la révélation de ces vertus divines à l’intelligence humaine par le souffle. C’est le symbole de la régénération, de la nature et manifeste l’espérance du monde nouveau. Il sera porté aux temps après la Pentecôte et après l’Epiphanie.

Le Violet symbolise la sagesse, l’amour de la vérité, la pénitence et sera porté dans le temps de l’Avent des gésimes et du Carême + lors des liturgies des défunts.

Le noir , (couleur n’existe pas dans notre rite), est la négation de la lumière, un signe de deuil au sens extérieur, l’étape préliminaire à la résurrection.

Les vêtements liturgiques

Le prêtre ne se présente pas à l’autel en vêtements ‘civils’ mais revêts des habits liturgiques. L’officiant est un ‘acteur’ et comme tout acteur, son habillement signifie quelque chose. Le vêtement est le signe de sa fonction. Cela est d’ailleurs vrai pour d’autres fonctions. Songeons aux militaires, aux avocats, aux juges, aux policiers. Leur costume exprime leur fonction. Il y a chez nous 4 pièces dont le prêtre va se vêtir. L’amict, l’aube, l’étole et la chasuble. Le prêtre qui revêt l’habit liturgique s’efface devant la fonction

Page 30: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

30

sacerdotale. Le vêtement sanctifie l’officiant. Il efface l’individu et lui donne un caractère sacré. Les vêtements sacerdotaux signifient que le prêtre a coupé toutes ses attaches avec le monde.

L’Amict est un linge que les clercs posent sur leur tête avant de le faire glisser autour du cou et sur les épaules avant de revêtir leur aube. Elle symbolise le casque du salut pour repousser les assauts du démon. C’était aussi une sorte de foulard pour éponger la transpiration.

L’Aube est un vêtement blanc porté par les clercs mineurs et majeurs lorsqu'ils célèbrent un office. Elle est faite en laine ou en lin ou en coton. Elle se porte sans ceinture, et tombe droite recouvrant le corps. Elle symbolise la robe du nouveau baptisé, qui remplace la tunique de peau. C’est la robe des élus dans l’Apocalypse qui permet d’approcher de l’Agneau. ‘Et l'un des vieillards prit la parole et me dit: Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d'où sont-ils venus? Je lui dis: Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit: Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l'Agneau. C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple (Ap 7,13-15). C’était aussi le vêtement de dessous de tous les romains à l’époque.

L’Étole est l’ornement liturgique en forme de longue écharpe ornée de croix, porté par les clercs majeurs. C’est l’insigne même du sacerdoce et son port est obligatoire pour toute action sacrée. C’est pour cela que lors du sacrement du pardon ou de l’onction, le prêtre porte l’étole. Il Symbolise la grâce de Dieu qui descend sur le célébrant. C’était aussi un ornement des fonctionnaires romains.

La Chasuble est le vêtement liturgique ample et sans manches que le prêtre met par-dessus l'aube. Aussi appelée ‘Amphiballum’ du verbe grec ‘amphiballo’ ou du latin ‘casula’ qui signifie jeter autour, envelopper, enrouler. Dieu avait ordonné à Moïse que pour les prêtres on fasse un vêtement différent de ceux du peuple. La chasuble est faite d’une seule pièce, et tombe jusqu’au pied, sans manche car le prêtre est plutôt celui qui béni que celui qui sert. Les manches représentent les bras qui symbolisent l’action. La dalmatique du diacre a ainsi des manches. La chasuble aussi est sans fente ni ouverture sur le devant. C’était aussi le vêtement de cérémonie des romains dans l’empire à partir du 3ème siècle.

Page 31: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

31

Monseigneur Grégoire nous donne l’explication suivante : ‘car un docte pontife doit savoir celer de nombreux mystères de la sainte Ecriture et préserver l’unité de la foi et ne pas tomber dans l’hérésie et dans le schisme.’

La beauté des ornements liturgiques a pour but de matérialiser et de symboliser, la lumière transcendante qui émane de Dieu.

Certains termes grecs et hébreux

Quelques termes grecs ou hébreux ont été conservés dans notre Liturgie en français. Ces formules liturgiques ont en effet été gardées telles que la Tradition nous les a apportées car, pour la plupart, aucune traduction absolument fidèle n'en a encore été trouvée. C'est ainsi, pour que leur sens n'en soit pas altéré, que nous avons conservé, en particulier : "Kyrie eleison", "Agios", de même qu'"Alléluia" et "Amen" qui subsistent dans toutes les célébrations judéo-chrétiennes.

- "Kyrie eleison " signifie ‘Seigneur, fais nous grâces’ ou accorde nous ta grâce. Remarquez que Kyrie eleison est composé de 7 syllabes, symbole de l’accomplissement, de la perfection de la création, de l’œuvre divine.

- "Sabbaoth", signifie "Dieu des multitudes".

- "Agios", terme grec, signifie "Saint". On le chante à plusieurs reprises au cours de la Liturgie, et son origine scripturaire est chaque fois différente (Isaïe, Apocalypse...). A- gios signifie ‘non-terrestre.’

- "Amen" : c'est l'expression condensée de l'accord de l'assemblée aux prières du célébrant, formule essentielle par laquelle est publiquement confirmée la validité de l'acte liturgique. La signification la plus proche de ce terme, c’est : ‘j’adhère à ce qui vient d’être dit’. Le maintien de ce mot sous sa forme hébraïque est là pour nous rappeler que l’hébreu est la langue de base du Christianisme. Amen veut dire stabilité, constance, fidélité, vérité. Jésus l’utilise quand il dit : ‘ Amen, Amen, je vous le dis…’ Que l’on trouve aussi traduit par, ‘en vérité, en vérité, je vous le dis…’

Amen dans l’Apocalypse est le cri des quatre vivants et des vingt-quatre vieillards (Ap 5, 14 et Ap 19,4)

Les juifs disent que lorsque l’on prononce Amen de toutes ses forces, celui-ci ouvre les portes du ciel.

Page 32: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

32

- «Alléluia» : est plus qu’un cri de joie. ‘hallelou-yah’ signifie ‘louez Dieu’ ou ‘Dieu soit loué’ il vient du Hallel,) qui est la suite des psaumes 111 à 117 que l’on chantait au repas pascal et qui racontent les merveilles accomplies par Dieu. Ces psaumes commencent souvent par ‘louez l’Eternel’

Les offrandes apportées par les fidèles

Elles sont déposées entre les mains du diacre après le Procession des Dons. Ces oboles que nous donnons à l’Eglise symbolisent notre reconnaissance des dons célestes dispensés par Dieu et sont la marque d'une participation effective du "peuple royal" au sacrifice eucharistique.

Les offrandes sont au nombre de sept : le pain, le vin, l'encens, l'huile, le cierge, le diptyque, l'argent.

Le pain, le vin, l'huile, l'encens, le cierge et le diptyque sont offerts pour la célébration de l'action liturgique.

Les fumées de l'encens sont "un parfum agréable à Dieu", elles symbolisent la ferveur de l'être qui s'élève vers Lui.

Les flammes des cierges et des lampes à huile qui brûlent devant les icônes sont les symboles de l'âme priante tendue vers le ciel. La cire du cierge qui fond à la chaleur de la flamme est une image du dépouillement et de la transformation que la prière, doit opérer en nous : la "tunique de peau" doit disparaître pour faire place à la "tunique de lumière".

L'huile des lampes est symbole de l'amour pur qui nourrit, adoucit, guérit et en même temps brûle, éclaire et veille.

Le "diptyque" (double tablette) est un feuillet double sur lequel le fidèle inscrit d'un côté les prénoms des vivants, de l'autre côté ceux des défunts pour lesquels il désire que l'on prie. Après la Procession des Dons, pendant que le diacre dit les prières au nom de l'assemblée, les acolytes lisent à voix basse les noms sur les diptyques qui leur ont été donnés

Le pain levé, préparé selon une recette appropriée, se présente sous forme de "prosphores" pains ronds, sur lesquels est moulé le nom de Christ.

Page 33: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

33

Les grands sont destinés à la communion, les petits également à moins que le donateur ne désire les emporter chez lui après qu'ils aient été bénis. Dans la paroisse, nous n’avons des petits prosphores que le jeudi saint.

Le vin (de préférence rouge, et cuit - pour sa meilleure conservation) est présenté dans de petites bouteilles.

Le don d'argent est destiné à l'entretien de la Maison de Dieu. Il représente symboliquement la participation de chacun à la vie de cette Maison qui est celle de tous, participation sans laquelle elle ne peut exister matériellement.

Page 34: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

34

La préparation des donsAvant de commencer la liturgie, le diacre procède à la préparation des

dons. C’est ce qu’on appelle la Proscomidie. Je vais vous expliquer en quoi consiste cette préparation. C’est intéressant car nous pourrions dire que c’est une liturgie en simplifié.

La proscomidie est l’évocation du mystère de l’incarnation du Christ, de sa mort, de sa résurrection, de son Ascension et de l’effusion du Saint-Esprit. Comme d’ailleurs toute la liturgie.

Elle commence par l’invocation suivante rappelant l’Incarnation: ‘Un enfant nous est né, un fils nous est donné. On l’appellera admirable Conseiller, Dieu puissant, Prince de la Paix, ange du grand Conseil, Père du siècle à venir, dont le règne n’aura point de fin’ C’est paroles sont tirées du livre D’Isaïe (Is 9.6) et si vous vous souvenez c’est ce qui est dit lors de la lecture d’Isaïe dans les nocturnes de Noël.

Ensuite le diacre associe la Mère de Dieu en disant : ‘Par les prières de la Mère de Dieu, Seigneur, aie pitié de nous’, symbolisant par-là la participation de l’humanité.

Il prend alors le pain dans sa main et dit : ‘ Bienheureux ceux qui sont appelés aux noces de l’Agneau. Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (3X)’ Sur ces paroles, il trace 3 x le signe de la croix sur le pain. Le diacre s’attache ainsi à marquer les symboles de la passion et de la mort du Christ : La croix. Il s’exprime en paroles et l’accompagne par des actes.

Le terme ‘ agneau ’ est déjà l’allusion à l’Apocalypse qui parle ainsi de celui qui est le sauveur du monde. Saint Jean- Baptiste en voyant Jésus venir pour se faire baptiser dira la même chose : « Voici l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde  (Jn 1,29)»

Les saints dons (les oblats) que nous allons offrir sont les prémices de la vie, de notre vie. Ce sont des aliments humains, des fruits de la terre, destinés à soutenir notre vie corporelle.

Ce sont des dons qui viennent de la nature, de la création mais qui ont été travaillés par l’homme. Ce n’est pas le cas pour les fruits et les légumes qui sont aussi la nourriture des animaux. Le pain et le vin travaillés par l’homme sont propres à l’homme. Ils sont le fruit d’une synergie entre la création, ‘le travail’ de Dieu et l’action de l’homme. Lorsque ces aliments seront transformés en corps et sang du Christ c’est pour devenir les aliments d’une autre Vie, la vie éternelle en Christ. C’est l’échange de vie, la temporelle pour

Page 35: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

35

l’Eternelle. De plus le pain et le vin sont aussi le symbole du multiple dans l’unité. Dans l’anaphore eucharistique tirée de l’écrit la didaché (texte reprenant l’enseignement des apôtres qui date de la fin du 1er siècle) nous trouvons : ‘comme ce pain rompu autrefois disséminé sur les montagnes (quand il n’était que grains de blé), a été recueilli pour n’en faire plus qu’un, rassemble ainsi Ton Eglise des extrémités de la terre dans Ton Royaume.’ Idem pour le vin.

Le pain et le vin sont aussi le symbole de la mort et la résurrection. Pour devenir Pain, le grain a été écrasé, les raisins foulés (passion), mais l’un et l’autre après cette mort ‘ressuscitent’ sous une forme plus noble du pain et du vin.

En hébreu pain et chair s’expriment par la même racine ‘l h m’ (lihoum : chair ; lehem : pain.). Bethléem où est né le Christ signifie ‘maison du pain’

Le vin lui ressemble au sang. C’est ‘Le sang de la grappe’, dit-on dans le Deutéronome : ‘…Et tu as bu le sang du raisin, le vin. (Dt 32,14)’. On trouve aussi dans le Deutéronome et le Lévitique ‘car le sang, c'est l'âme (Dt 12,23)’ et ‘Car l'âme de la chair est dans le sang (Lv 17,11)’.  Le vin symbolise ainsi la vie spirituelle que le Christ nous donne à boire. Le Christ s’appellera d’ailleurs lui-même la vigne. ‘Je suis la vigne, et mon Père est le vigneron (Jn 15,1) ; Je suis la vigne, vous êtes les sarments (Jn 15,5)’  C’est le vin qui réjouit le cœur de l’homme (Ps 1041,15), qui apporte la Joie, un des dons de l’Esprit-Saint. (A consommer cependant avec modération.)

Dans certaines liturgies (ex : Coptes), le prêtre choisi un pain parmi ceux présentés dans une corbeille. Il symbolise ainsi qu’un seul suffit pour être offert pour notre salut et celui-là, c’est le Christ.

Le diacre continue en disant : ‘L’agneau a été immolé, Il a racheté les hommes de toutes les nations, Il a fait de nous  des rois et des prêtres et nous régnerons avec Lui sur la terre.’ Il déclare ainsi le but de son immolation, le salut de l’humanité, la transformation sanctifiante de l’homme, sa déification.

Ensuite il continue en expliquant la passion du Christ, comment Il est mort, le côté transpercé d’où jaillirent le sang et l’eau.‘Le soldat Lui perça le côté et aussitôt il en jaillit du sang et de l’eau.’

Le diacre accompagne ses paroles par un geste en perçant le côté droit du pain, en utilisant soit une petite lance soit une croix tranchante, montrant par cette plaie du pain, la plaie du côté du Christ qui fut transpercé d’une lance.

Suit ensuite une invitation qui concerne toute l’Eglise. Cette mort, ce sacrifice a été fait dans un but bien précis ‘Venez et je vous montrerai, l’épouse qui a l’agneau pour époux’

Page 36: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

36

Le diacre verse dans la coupe sacrée (le calice) le vin et l’eau et prononce les paroles suivantes : ‘Ô Dieu qui a établi d’une manière admirable la dignité de la nature humaine et plus admirablement encore l’a renouvelée, donne-nous selon le symbole de cette eau et de ce vin de participer à la divinité de Celui qui daigna participer à notre humanité.’ Cette prière rapporte implicitement la mixtion lors du miracle des noces de Cana, lieu du premier miracle du Christ, Elle rappelle ainsi la création, son incarnation et le but de son sacrifice. Ces paroles ont été introduites par le pape Léon le Grand au 5ème siècle lors des messes de la nativité.

Le mélange de l’eau et du vin symbolise le Christ référence aux textes de St Jean dans sa première Epitre : ‘C'est lui, Jésus Christ, qui est venu avec de l'eau et du sang; non avec l'eau seulement, mais avec l'eau et avec le sang; et c'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité. Car il y en a trois qui rendent témoignage: l'Esprit, l'eau et le sang, et les trois sont d'accord (1Jn 5,6-8).  L’esprit viendra lors de l’Epiclèse.

Pourquoi le vin et l’eau offerts en sacrifice et mélangés dans le calice?Dans l’antiquité et jusqu’au moyen-âge, le vin était très épais presqu’une confiture, et on le mélangeait avec de l’eau pour le rendre plus fluide et le consommer. (aspect pratique)Mais dans la symbolique, cela provient du temps des hérésies du début du Christianisme. Vous savez que certaines hérésies consistaient à nier une des deux natures du Christ. Ainsi, l’Arianisme (3ème- 4ème siècle) affirmait que si Dieu est divin, son Fils, lui est d'abord humain, mais un humain disposant d'une part de divinité. Et Le monophysisme (5ème siècle) (du grec μονο, mono, « une seule », et φυσις, füsis, « nature ») prétendait l’inverse et affirmait que le Fils n'a qu'une seule nature et qu'elle est divine, cette dernière ayant absorbé sa nature humaine. Le mélange du vin et de l'eau symbolise les deux natures en Christ. L’Eglise a ainsi introduit dans la liturgie le geste qui consiste à mêler de l’eau au vin du calice pour signifier les deux natures du Christ (humaine et divine), le vin étant le symbole de la nature divine et l’eau de la nature humaine. Dans le rite romain cela se fait au moment de l’offertoire.

Le diacre poursuit alors en disant : ‘Dans la grotte dans le tombeau dans le sein virginal, Tu t’es reposé, ô Créateur du ciel et de la terre, condescends à Te reposer en nous, Ô Sauveur du monde.’ Le diacre passe alors l’astérisque

Page 37: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

37

dans l’encens et vient la poser au-dessus du pain qui a été déposé sur la patène. L’astérisque est une petite croix pliée avec au croisement des branches une petite étoile. Cet astérisque symbolise l’étoile qui brillait au- dessus de la crèche de Bethléem. La patène symbolisant la mangeoire dans laquelle a été déposé l’Enfant-Jésus représenté ici par le pain. L’autel de la prothèse est lui assimilé à la grotte de la nativité. Dans le rite des Gaules, nous devrions utiliser une ‘Tour’ ajourée symbolisant la Jérusalem céleste.

Le diacre couvre alors le calice et la patène d’un voile de communion ( pas obligatoire) puis du grand voile (appelé Palla Sirica (voile de soie)) après les avoir parfumés d’encens. Il dit alors les paroles suivantes: «Il règne le seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant. Réjouissons-nous, soyons dans l’allégresse et rendons-Lui gloire car les noces de l’Agneau sont venues et l’Eglise son épouse, s’est préparée ; elle est vêtue de lin fin, éclatant et pur, elle s’est parée de la vertu des saints. » Ces paroles sont tirées du livre de l’Apocalypse 19,6 à 8.

Que sont ces voiles ?

Pour bien comprendre l'importance et la symbolique de ce grand voile, il faut le placer dans son contexte : Certains commentateurs voient dans l'autel le Christ lui-même, mais le plus grand nombre s'accorde à dire que l'autel symbolise le tombeau du Sauveur.

Dans un commentaire de saint Jean Chrysosotome sur la divine liturgie on lit : «Le voile étendu sur le calice et la patène est le symbole de la pierre placée sur le tombeau. »

Il est assez difficile de dire quand l'usage de ce voile s'est introduit dans la liturgie ; cela ne s'est pas produit à la même époque pour toutes les liturgies chrétiennes : le rite syrien le connaît dès le IVème siècle, le rite des Gaules le commente déjà au milieu du Vlème, mais le rite romain le connaît à peine au VIIIème siècle. Jusque-là les Romains utilisent le corporal : un linge blanc immaculé « car il représente le linceul dans lequel le corps du Christ fut enseveli ». Voici ce que dit l'ancien cérémonial bénédictin : «Le diacre étend sur l'autel le corporal qui doit avoir trois plis dans sa largeur et quatre dans sa longueur ; il fait en sorte que son milieu corresponde au milieu de l'autel... Il recouvre le calice avec le pli postérieur.» Ici la couverture du calice n'a pas d'autre motif que de protéger son contenu des insectes et autres objets indésirables qui pourraient y tomber : nous sommes loin du symbole qui nous préoccupe.

Page 38: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

38

L'introduction du voile dans le rite byzantin est plus tardive encore que dans les liturgies occidentales : il faudra attendre le Xlème siècle pour trouver une mention explicite dans les euchologes byzantins, d'un voile couvrant les oblats et de son enlèvement au début de la prière eucharistique.

La liturgie utilise aussi de petits voiles qui couvrent, l'un la patène et l'autre le calice ou les deux à la fois (c’est le cas chez nous). Ils n'ont aucune fonction symbolique Dans le rite romain, ils portent de nom de «palle» - du latin «palla» : pièce d'étoffe ; la palle est faite de tissu de lin amidonné et tendu sur un carton rigide. En Gaule la palla était en tissu seulement, elle ne portait aucun ornement. On l'enlève dès que les dons sont posés sur l'autel dans le rite byzantin slave et chez nous, ce voile est rouge il sert essentiellement pour la communion.

Pourquoi recouvre-t-on les dons d’un voile ?

Nicolas Cabasilas nous dit que la puissance divine est cachée avant le temps de la manifestation de Jésus. Le premier temps de la manifestation sera à la procession de l’Evangile. Le diacre lève l’Evangile bien haut et le montre à l’assemblée symbolisant ainsi la parole manifestée aux foules

Ensuite le diacre va associer à la prière de l’Eglise celles des saints du lieu et du jour, ainsi que le clergé de l’Eglise (L’évêque, le prêtre, les diacres) et le peuple chrétiens, en disant :’ Par leurs prières, en particulier par les prières de saint (patron de la paroisse) et de saint N. (saints du jour ou de la fête) dont nous faisons mémoire, souviens toi, Seigneur, de ton serviteur notre évêque N…, de notre prêtre N… et de tes serviteurs N… (On donne les noms de certaines personnes vivantes ou nées au ciel pour qui on veut prier, en particulier le clergé mineur qui accompagne le célébrant pendant cet office), ‘de tout ton peuple et de moi, diacre indigne. Amen’. Nous retrouvons ainsi ici en raccourci, la même association que nous allons avoir lors des diptyques.

En encensant les dons, le diacre termine en disant:’ Que notre oblation, Seigneur, monte devant ta face comme l’encens au parfum suave pour le salut du monde entier, par ta miséricorde et ton amour de l’homme, Père, Fils et Saint-Esprit, ô notre Dieu qui es béni et qui vis, règnes et triomphes aux siècles des siècles. Amen.’

Page 39: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

39

Ici aussi c’est un résumé de l’élévation des dons que nous trouverons dans la liturgie. Et bien sûr, la prière se termine par l’invocation de la divine Trinité et la doxologie.

Ensuite le diacre va procéder au premier encensement de l’église en commençant par l’autel puis la nef centrale dans le but comme expliqué précédemment de délimiter le lieu où va se dérouler la liturgie, et y chasser les influences maléfiques.

Voyons donc maintenant plus en détails le déroulement d’une liturgie. Toute liturgie commence par :

Page 40: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

40

La liturgie des catéchumènes (ou liturgie de la Parole)La liturgie des catéchumènes trouve son origine dans les synagogues où

se réunissaient les juifs pieux. C’est des réunions synagogales que sortiront les lectures, les prières, les chants et les actions de grâces qui constituent la liturgie de la parole. Son but était d’enseigner et de préparer ceux qui n’étaient pas baptisés à entrer dans l’assemblée des chrétiens et de célébrer avec eux les saints mystères.

La première partie de la liturgie est une sorte d’école, de catéchèse où nous allons entendre et écouter la Parole de Dieu. La connaissance nous est donnée par le Christ à travers l'oreille : On sait de Lui seulement qu'Il parle. La Liturgie des catéchumènes, enseignement de la Parole, est le prolongement jusqu'à nous de cette pédagogie orale, et c'est par la voie orale que le christianisme a été répandu, aussi bien par le Christ que par ses apôtres. La Thorah s’apprenait par la parole que l’on répétait à ses enfants qui eux-mêmes la transmettait à leurs enfants, etc…. Ici aussi le disciple rejoue la leçon du maître. On répète en Echo. On retrouve cette façon d’apprendre dans les chants chantés avec un canonarque et qui sont repris par la foule. (Souvent dans certaines processions : ex à la Pentecôte)

On trouve encore des traces du culte synagogal dans le détail des chants et des formules parlées. Ex : le salut du prêtre aux fidèles ‘Le Seigneur soit toujours avec vous’ vient directement des juifs. ‘Et voici, Boaz vint de Bethléem, et il dit aux moissonneurs: Que l'Éternel soit avec vous! (Ru 12,4)’ ou : ‘L'ange de l'Éternel lui apparut, et lui dit: L'Éternel est avec toi. (Ju 6.12)’ Ou encore ‘la Paix soit avec vous’ en Orient qui est le salut traditionnel en Israël ‘ shalom (salut, paix) alekhem (sur vous tous)’ ou dans les pays arabes ‘ salam àleikoum’. De même la fin des doxologies ‘… dans les siècles des siècles’ est une formule liturgique hébraïque.

Le début de la liturgie

La liturgie débute par trois actions.

1. Le portier sonne la cloche avec 40 coups . C’est un appel pour annoncer à la communauté extérieure que la liturgie va commencer. 40 coups, car 40 est le symbole de l’épreuve, de la préparation pour passer d’un état à un autre état. Ainsi, c’est aussi une invitation aux fidèles à l’intérieur de l’église à se recentrer sur le mystère que nous allons vivre. Les 40 coups

Page 41: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

41

délimitent une période de temps, un sas pour passer du monde extérieur à l’intérieur.

2. Le Diacre tenant l’Evangile par les deux mains au-dessus de la tête, après avoir demandé la bénédiction au célébrant principal, proclame : « Debout !  Soyons attentifs ! En silence ! »C’est une invitation à nous mettre dans un état réceptif pour vivre les saints mystères.

Debout, et non avachis sur le banc où les chaises, c’est un signe de respect.

Attentifs, ne nous dispersons pas, ouvrons grands tous nos récepteurs (l’ouïe, la vue, l’odorat, le goût et le toucher) ;

En Silence . C’est aussi bien le silence extérieur que le silence de nos pensées pour être présents ici et maintenant et mieux recevoir la parole de Dieu.

3. La procession du clergé .Pendant la procession et pendant que le chœur chante le

Praelegendum, le célébrant s’avance du fond de l’Eglise avec le diacre qui porte l’Evangile. Dans son parcours jusque l’autel le célébrant récite la prière suivante : « Seigneur Notre Dieu, qui as établis les armées angéliques pour servir ta majesté dans les cieux, permets que notre entrée dans le Saints des Saints  soit aussi celle de tes esprits incorporels, afin qu’ils concélèbrent et glorifient avec nous ta bonté sans limite. Gloire à Toi aux siècles des siècles ».

Par cette prière, le prêtre associe à notre liturgie les anges et les esprits incorporels (les âmes des défunts) qu’ils s’unissent à nous pour célébrer les saints mystères. Cette union avec les anges sera rappelée dans le sanctus. Arrivé devant les portes saintes, le prêtre dit en bénissant l’icône du Christ : « Bénis soit l’entrée des Saints » prenant ainsi en charge toute l’Eglise, les fidèles présents, mais aussi les défunts, les saints et les anges.

Le chant d’entrée (praelegendum) et la procession du prêtre et du diacre portant bras levés l’évangéliaire symbolisent l’entrée du Christ dans sa vie de prédication. Dans ses lettres, Saint Germain de Paris compare le chant du praelegendum à la voix des prophètes et des patriarches qui tonnèrent avant la venue du Christ. Toute la liturgie d’ailleurs est une évocation de la vie du Christ.

Arrivé devant les portes saintes, le diacre, les ouvre et rentre dans le Saint des saints.

Page 42: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

42

Arrivé à l’autel, le diacre dépose l’Evangile sur l’autel. Puis le prêtre salue l’Evangile et l’embrasse en disant : «Salut, Parole de la vie éternelle ». Le livre qui est déposé sur l’Autel est un livre de Vie. C’est l’Evangile qui reprend les actes et les paroles de Dieu. Comme je vous l’ai dit, c’est aussi la Présence.

Puis il baise l’autel en disant : «salut trône du très haut.» L’autel symbolise le tombeau du Christ. Le tombeau vide étant le symbole de la Résurrection du Christ.

Et troisièmement, il embrasse en signe de respect l’Antimension. En disant : ‘Par les prières des saints dont les reliques sont ici présentes, aie pitié de nous Seigneur.’ Et il le donne à baiser aux autres célébrants et diacres.

L’antimension est un tissu carré en lin ou en soie de + /- 50 cm de côté. Il signifie ‘A la place de’. (mensa = la table ; antimension = dessus de table ou table de remplacement). L’Evêque remet l’antimension au Prêtre dans chaque paroisse signifiant ainsi que le prêtre qui célébrera les divines liturgies le fera en son Nom et avec sa bénédiction. Il peut aussi arriver que le prêtre officie à l’extérieur pas toujours sur un autel consacré et donc l’antimension est là aussi ‘à la place de’ l’autel. Il reste plié sur l’autel et le prêtre dépose l’Evangéliaire dessus. Il ne sera déplié qu’au début de la liturgie des fidèles pour recevoir les saints Dons amenés en procession par le diacre. Sur ce tissu sont représentés soit les instruments de la passion et de l'ensevelissement du Christ soit comme chez nous la communion des apôtres selon le modèle du Mont Athos. Il y a aussi des reliques de saints, (Normalement celles des saints de la paroisse.) et la signature de l’Evêque du lieu.

Ensuite débute la préparation spirituelle du prêtre par un …

Roi céleste, consolateur, esprit de vérité…

Cette Prière dite par le prêtre à l’autel bras levés, est commune à la liturgie de saint Jean Chrysostome. «Elle est un chef d’œuvre spirituel  embellissant d’esprit orthodoxe l’âme du priant » disait Monseigneur Germain. Elle est une invocation à l’Esprit-Saint que nous associons à notre office divin et à la plupart de nos autres offices (Laudes, vêpres,…)

Puis, commence un dialogue entre le prêtre et le Diacre ou les autres membres du clergé. Ils demandent l’aide de Dieu, car ils se savent indignes d’accomplir les saints mystères sans l’aide de l’Esprit-Saint

Page 43: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

43

« P : Ô Dieu viens à mon aide. D : Seigneur, Hâte-toi de me secourir » se présentant ainsi avec humilité devant Dieu. Puis

« P : Seigneur, ouvre mes lèvres, D : Et ma bouche publiera tes louanges » En disant cela le prêtre et le diacre font un signe de croix sur leurs lèvres en signe de purification des paroles, en mettant ainsi une ‘garde à leur bouche’. Puis la doxologie « Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit … en se signant. A noter que ces paroles de Gloire à la Trinité sont toujours dites aussi à la fin des psaumes lors des autres offices (des heures). Seule exception de la fin du 5ème dimanche de carême jusqu'à Pâques. (Notre évêque revoit le sens de cette exception.)

Le prêtre a les bras levés pour invoquer l’aide de l’Esprit-Saint. Chaque fois que le prêtre dira une collecte qui est une prière, il le fera dans cette attitude de bras levés pour exprimer qu’à travers lui c’est l’Esprit de Dieu qui parle.

Le diacre invite alors le peuple royal à rester dans le silence en disant : «Soyons en silence» pour recevoir le salut du Prêtre.

Ensuite vient la salutation réciproque entre le prêtre et le peuple royal. Le prêtre en bénissant l’assemblée souhaite que Le Seigneur soit au milieu d’eux et présent en eux en disant : « Le Seigneur soit toujours avec vous » auquel le peuple répond «et avec ton Esprit» demandant ainsi au Seigneur d’assister le prêtre dans la liturgie et qu’à travers lui se soit l’Esprit de Dieu qui agisse.

  Vient alors les 3 cantiques d’ouverture, Le trisaghion, le Kyrie Eleison et l’hymne.

Le TRISAGHION

Le Trisaghion est aussi appelé ‘Agios’ (prononcé ‘aios’). C’est une série de trois invocations de Noms données à Dieu à qui nous demandons d’être miséricordieux. C’est exprimé en 3 langues ; en grec, en latin et dans la langue locale (ici en français). Le fait de l’exprimer 3 fois attribue une importance à ces paroles. Cette invocation est propre à l’Eglise Orthodoxe et ne se retrouve plus dans le rite Romain. C’est une prière très ancienne et le Concile de Vaison en 529 ordonnait de toujours le chanter. Il aurait été une prière syrienne à Antioche et aurait alors été introduite dans l’Eglise de Constantinople par l’empereur Justinien avant d’être repris par toutes les Eglises orthodoxes d’Orient et d’Occident.

Page 44: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

44

Selon saint Germain de Paris on chante l’Agios, après le Praelegendum et la bénédiction du prêtre ; en grec, car c’est dans la langue grecque que le Nouveau Testament s’est répandu dans le monde, et en latin, mais par souci de compréhension dans l'esprit orthodoxe, un troisième Trisagion est ajouté dans la langue du pays.

‘Agios’ signifie ‘saint’ en Grec. Il est inspiré des livres d’Isaïe( Is 6,3) et de l’Apocalypse (4,8) ou les quatre vivants chantent jour et nuit : ‘Saint, Saint, Saint.’ Certains voient aussi un chant de Louange à La Trinité ou chaque invocation est destinée à une des personnes de la Sainte Trinité.

Pendant ce chant, le prêtre après avoir béni l’encens en disant : ’ Béni sois-tu par celui en l’honneur de qui tu vas être brûler.’, encense l’autel et les fidèles. Nous retrouvons ici la notion de sacrifice de l’encens.

A la fin du chant, Le célébrant élevant l’évangéliaire trace le signe de la croix au-dessus de l’autel en proclamant : « Bénie   soit   la   Sainte   Trinité, l’indivisible Unité, éternelle, immortelle, invisible, à laquelle soient honneur et gloire aux siècles des siècles. » pourquoi ? C’est un rappel de la Sainte trinité et de la louange qui lui est due. Pour un Chrétien c’est le fondement de sa Foi. La croix n’a pas une connotation négative mais est associée au salut et à la résurrection.

Le Kyrie Eleison

La traduction œcuménique traduit par "Seigneur, prends pitié""Kyrie eleison" signifie plutôt : "Seigneur, gracie-nous" ou "accorde-nous ta grâce", ou "fais-nous grâce".

Le Kyrie est entonné ensemble par 3 chantres, lentement modulés ou qui rentrent l’un après l’autre dans le chant. Ces trois clercs représentent les trois peuples : Hébreux, grecs et latins ou les trois temps : avant la Loi, sous la Loi et sous la grâce. (dixit Saint Germain)

De toute évidence tant l’Agios que le Kyrie ont un caractère trinitaire.

Hymne

L’hymne le plus courant est le Benedictus. Les livres gallicans l’appellent ‘La Prophétie’. Il est chanté pendant le temps de l’Avent, le temps après la Pentecôte et du troisième au dernier dimanche après l’Epiphanie (c'est-à-dire après le dimanche des noces de Cana). Il reprend les paroles du prophète Zacharie qui à la naissance de son Fils Jean Baptiste (Le plus grand des

Page 45: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

45

prophètes) recouvrit la parole, et rempli de l’Esprit-Saint prophétisa en ses termes : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, parce qu'Il a visité et racheté son peuple,… (Lc, 1, 68 à 79) » Cette prophétie c’est l’annonce de l’Incarnation du Christ et du rôle que jouera Jean-Baptiste dans la préparation de la mission du Christ.

D’autres Hymnes sont chantés à d’autres moments de l’année liturgique. Saint Germain insiste sur le fait que l’on ne chante pas le Benedictus pendant le carême car ‘Le baptistère est fermé pendant cette période.’ Souvenons-nous que dans les temps anciens les catéchumènes se préparaient pour être baptisés la nuit de Pâques. Ainsi,

pendant la période des Gésimes (3 semaines avant le Carême) nous chantons l’hymne de Notker le Bègue . Celui-ci était moine de l’abbaye bénédictine de Saint-Gall en Suisse au 10éme siècle. Il est connu pour ses travaux musicaux et sur ses écrits sur la vie de Charlemagne.Le chant est composé de 3 couplets et commence par : « Au milieu de la vie nous sommes dans la mort. Qui cherchons nous, si ce n’est Toi, Sauveur compatissant à nos péchés » et d’une antienne qui sépare les couplets : « Saint Dieu, saint Fort, Saint miséricordieux sauveur, ne nous abandonne pas à la mort amère. »

Pendant le carême ce sont les Béatitudes qui sont chantées. De Noël au dimanche des noces de Cana (2ème dimanche après

l’Epiphanie) c’est le Gloria (Gloire à Dieu) qui est proclamé.

Il peut aussi y avoir parfois selon la fête un hymne explicatif de la fête ou une grande Antienne qui est chanté.

L'antienne est un verset qui annonce et encadre un chant où il peut aussi s'intercaler entre différents versets du chant. On peut la comparer à un refrain.( ex : dans les vêpres, chant avant ‘le magnificat’). Souvent, nous chantons : ‘la grande antienne’ lors des Laudes puisque dans notre paroisse les laudes précèdent toujours la liturgie dominicale.

Pendant l’hymne le diacre encense l’église, le clergé et les fidèles. Le diacre va encenser l’Eglise en commençant par le côté Sud pour revenir par le côté Nord. Il va ainsi délimiter l’espace dans lequel vont s’accomplir les saints mystères. Il est important que pendant l’encensement les fidèles ne se mettent pas en dehors de l’espace ainsi délimité.

Cette première partie des cantiques d’ouverture se termine par la première collecte (prière) du prêtre dite ‘post prophétiam’ (allusion à la prophétie par excellence, le Benedictus ). C’est en fait le résumé de la fête du

Page 46: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

46

jour. Ainsi chaque dimanche cette collecte varie et fait partie de ce qu’on appelle les prières du propre.

Lectures

Ensuite commence la deuxième partie de la liturgie de la Parole qui regroupe les lectures.

Les lectures sont au nombre de trois.

La première dite ‘lecture prophétique’ est tirée de l’ancien Testament et principalement des livres des prophètes, sauf pendant le temps Pascal où cette lecture est tirée du livre de l’Apocalypse ou des actes des Apôtres.

La deuxième est tirée des Epitres Apostoliques souvent celles de saint Paul et pendant le temps Pascal c’est souvent des actes des Apôtres

La troisième est le sommet de la liturgie de la Parole et c’est la Lecture de l’Evangile.

Avant chaque lecture le lecteur demande au prêtre la bénédiction pour la lecture qu’il va accomplir en disant : ‘Mon Père, veuille bénir’. Et le prêtre répond : ‘Béni soit notre Dieu par la bouche de son prophète N… ou de son apôtres N…’ Les lectures liturgiques ne sont pas des contes ou des extraits de romans. Le prêtre béni ainsi le lecteur qui va proclamer le texte saint et les auditeurs qui vont l’entendre.

Si c’est le même lecteur qui lit les deux lectures avant l’Evangile, il ne demande qu’une seule fois la bénédiction.

Vous avez certainement remarqué que les lectures ne sont jamais dites sur un mode parlé, mais toujours suivant un ton de lecture chanté. Il y a ainsi un ton pour les lectures de l’Ancien Testament, un pour certains prophètes (Isaïe ou Ezéchiel) un pour les Epitres apostoliques, … A noter que le ton d’Isaïe ne s’applique pas pour les lectures du temps du grand carême.

Le but est que la lecture soit reçue par chacun comme une parole divine. Les tons permettent ainsi de débarrasser la lecture de toute interprétation psychologique ou émotionnelle du texte par le lecteur.

Après la lecture prophétique on chante un chant responsorial c'est-à-dire qu’un soliste (un préchantre) lance un court chant qui est repris par l’ensemble du chœur. C’est le graduel. On l’appelle ainsi car jadis on le chantait sur les marches de l’ambon. Les graduels sont propres à chaque liturgie et sont souvent repris à partir d’un psaume.

Page 47: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

47

Après la lecture apostolique le chœur reprend le bénédicité, le cantique des trois enfants dans la fournaise, tiré du prophète Daniel (Dn 3, 52-56): « Tu es béni Seigneur, Dieu de nos pères, digne d’être loué, glorifié et exalté à jamais. Béni est ton Nom, saint et glorieux, digne d’être loué et exalté à jamais. Tu es béni dans ton temple saint, digne de suprême louange et de gloire à jamais. Tu es béni sur le trône de ton royaume, digne de suprême louange et d’exaltation à jamais. » Et l’assemblée se joint au chœur pour les strophes finales : «Tu es béni, Toi dont le regard pénètre les abimes et qui es assis sur les chérubins, digne de louange et de gloire à jamais. »

Ce chant est un chant de louange à Dieu. Saint Germain nous explique pourquoi le mettre juste avant l’Evangile. ‘… L’hymne des trois enfants est chanté après les lectures ; Il figure les saints des temps anciens qui, séjournant dans les ténèbres, attendaient la venue du Christ, … de même que l’ange qui se tenait dans la nuée de rosée auprès des trois enfants silencieux se jeta dans les flammes pour maîtriser l’ardeur de la fournaise, de la même manière le Christ, le Fils de Dieu, l’Ange du grand Conseil, venant auprès de ceux qui L’appelaient, brisa la domination infernale et les délivra, leur apportant la joie de la Résurrection ainsi que l’enseigne l’Evangile. C’est pourquoi la liturgie se déroule de telle sorte qu’il n’y ait rien d’autre entre le Cantique des trois enfants et l’Evangile, si ce n’est le répons qui est chanté par les jeunes clercs.’

Après ce chant le chœur entonne un Alléluia avant la lecture de l’Evangile. Ce qui n’a pas été toujours systématique.

Pendant le temps de carême comme nous avons congédié l’Alléluia lors des vêpres du mardi avant le mercredi des cendres (ou aux vêpres du dimanche de la quinquagésime), ce chant est remplacé par ce que l’on appelle le trait qui est souvent un chant de supplication. Ce chant était chanté d’un seul ‘trait’ sans reprise. Il semble que ce rite de ‘’l’enterrement’’ de l’Alléluia ait été introduit au XIème siècle en Occident.

L’Evangile

Pendant l’Alléluia ou le trait, le Prêtre prend le livre des Evangiles qui reposait sur l’autel symbolisant ainsi la présence du Christ et le remet dans les mains du diacre. L’Evangile c’est la Parole de Dieu comme le pain et le vin seront transformés en corps et sang du Christ. Le diacre lui donne un baiser en signe de respect face à la parole de Dieu et le présente bras levé au peuple royal. Le livre des Evangiles est couvert d’un voile rouge car il représente le corps et le sang (la chair) du Christ. Le baiser de l’Evangile rappelle le baiser à l’autel qui est le Christ

Page 48: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

48

Le fait de lever l’Evangile, c’est ce qu’on appelle ‘l’ostension’ de l’Evangile. Par ce geste le diacre rappelle que le Christ s’est manifesté aux foules par sa parole. Et l’Evangile qui est la parole du Christ en est aussi la figure.

Il y a un autre moment où nous faisons l’ostension, c’est avant la communion en montrant le calice.

Le Diacre va alors solennellement en procession jusqu'à l’Ambon entouré des acolytes portant un cierge en proclamant :’Aghios ! Sanctus ! Saint ! Le Seigneur Dieu tout-puissant !’ Et le peuple répond : ‘Qui était, qui est, qui vient !’ Normalement il devrait y avoir 7 acolytes portant flambeaux. Ces sept flambeaux représentent les sept dons du Saint-Esprit et aussi la lumière de l’Ancienne Loi accomplie par le mystère de la croix (pourrait être une allusion au chandelier à 7 branches du livre de l’Exode ( Ex 25,36). On pourrait aussi y voir les sept chandeliers mentionnés à plusieurs reprises dans l’apocalypse.

C’est une exclamation de la sainteté de Dieu, à la manière des 24 Vieillards, jetant leurs couronnes devant l'Agneau en proclamant sa gloire, son honneur, sa puissance (Apocalypse 4, 10-11)

Rappelons-nous que notre évêque Monseigneur Grégoire nous avait donné la signification de ‘saint’ qui veut dire ‘être séparé’, quelque chose ou quelqu’un que l’on met à part, qui est séparé. La sainteté c’est séparer de soi-même tout ce qui n’est pas Dieu. Dieu est le seul saint, Il est dans le monde mais avec toute sa divinité, il est dans le monde sans être du monde. Et ce depuis et pour l’éternité. C’est ce que répond le peuple royal.

L’ambon est l’estrade surélevée et décorée qui se trouve du côté gauche de la nef. Au début cette estrade se trouvait à 1m…1,5m de haut (même parfois plus ; pensons à la chaire de vérité dans l’Eglise romaine). L’ambon ou le pupitre des lectures s’appelle ‘tribunal analogii’ ce qui veut dire littéralement : tribune des lectures ou estrade pour parler plus fort.

Le diacre demande alors la bénédiction au prêtre. ‘Mon père, veuille me bénir’ comme le fait le lecteur avant les autres lectures. Car en proclamant l’Evangile c’est la parole divine qui est proclamée, c’est une parole sacrée, ce n’est pas un texte anodin.

Le prêtre dit alors : ’Que Jésus, notre Dieu, le Premier et le Dernier, le Vivant aux siècles des siècles, celui qui tient les clefs de la mort et de l’enfer, 

Page 49: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

49

t’accorde un cœur et des lèvres purs   et une voix semblable à la trompette éclatante pour annoncer la parole scellée aux esprits impurs. Seigneur, ouvre nos oreilles et fais entendre ce que l’Esprit dit aux Eglises.’ Et il bénit le diacre.

Dans le rite copte le prêtre utilise une croix, dans notre rite c’est avec sa main droite comme toutes les bénédictions du prêtre. Par ce texte il rappelle l’éternité du Christ et que c’est Lui qui sera le juge ultime. Il l’invoque pour que sa bénédiction, sa grâce soit sur le diacre, que celui-ci proclame dignement comme une trompette éclatante la Parole du Christ. (Inspiration de l’apocalypse : ‘La première voix que j'avais entendue, comme le son d'une trompette (4.1)’ Cette parole n’est audible que pour celui qui est prêt à l’entendre, qui a purifié ses pensées. Ces paroles sont aussi inspirées de l’Apocalypse de saint Jean : ‘Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises! (3.6)’

Plusieurs fois dans sa vie publique le Christ a dit, et rappelez-vous il n’y a pas si longtemps dans la parabole du semeur : ‘Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ‘ (Mt 13,9 ; Mc 4,9 ; Lc : 8,8) Déjà dans le Deutéronome Dieu appelle son peuple à écouter (Dt 4,1 ; 5,1 ; 6,4). Il l’avait dit au prophète Isaïe (Is 6,9-10), dans Ezéchiel (Ez 12,12). C’est une invocation faite à Dieu de nous mettre dans un état d’ouverture, d’écoute.

Et le diacre lève son étole, et dit au peuple :’debout ! Soyons attentifs ! En silence, écoutons le saint Evangile’, et il encense l’évangéliaire. Cette monition est un rappel. Il l’avait déjà faite en début de liturgie. Dieu sait combien notre esprit est prompt à être entrainé par des préoccupations mentales, et qu’il faut faire des rappels fréquents pour nous recentrer.

L’Evangile c’est le centre de la liturgie de la Parole. ‘Debout’, car ce n’est pas avec nonchalance, mais avec ferveur, dans une attitude de respect total, que nous sommes invités à écouter la parole de Dieu. C’est dans un corps droit. C’est l’attitude du serviteur qui est prêt à entendre les instructions de son maître.

Le prêtre après avoir bénit le diacre va bénir les fidèles en disant :’ Le Seigneur soit toujours avec vous.’ C’est une invocation que nous restions centré sur la Présence. Lorsque le prêtre bénit le peuple royal, chaque fidèle fait le signe de croix sur son front pour purifier sa pensée, sur ses lèvres pour purifier sa parole, sur son cœur pour purifier celui-ci. Ce sont trois centres de

Page 50: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

50

l’organisme qui conditionnent ‘l’Eveil spirituel’. Le Verbe, le Logos, la Parole doit naître en nous comme dans le sein de la Vierge.

Le diacre annonce alors la lecture de l’Evangile : ‘Lecture du saint Evangile selon N…’ et fait un petit signe de croix sur la page de l’Evangile qu’il va lire. Et les fidèles debout répondent : ‘Gloire à Toi Seigneur’. L’assemblée reste alors debout pendant la lecture de l’Evangile.

Le diacre entonne la lecture de l’Evangile. Il y a un ton spécial pour l’Evangile. On ne lit pas les paroles de Dieu comme on lit un roman policier. Le diacre n’est pas là pour raconter une histoire avec des intonations de voix, des silences, des accélérations comme nous pourrions le faire pour un texte profane. Il lit en montant le ton régulièrement pour nous recentrer, nous tenir attentif, et pour nous entrainer dans un mouvement d’élévation. Le diacre ne doit pas faire passer ses émotions à travers sa lecture. Chaque fidèle va ainsi la recevoir sans déformation émotionnelle.

La lecture terminée, le peuple chante :’ Louange à Toi, ô Christ’ Ces deux acclamations en début et fin de l’Evangile (gloire à toi et Louange à Toi) se retrouvent dans tous les rites.

Le diacre rapporte l'Évangéliaire processionnellement au chant de : ‘Saint, Saint, Saint le Seigneur Dieu  tout-puissant, Celui qui était, qui est, qui vient. Que toute tribu, toute langue, tout peuple, toute nation l’exalte.  Il a fait de nous des rois et des prêtres, et nous régnerons avec Lui sur la terre. A Lui la Gloire dans les siècles des siècles.’ Ainsi, à la manière des anges répétant sans cesse ce chant de louange ou des 24 Vieillards jetant leurs couronnes devant l'Agneau en proclamant sa gloire, son honneur, sa puissance (Apocalypse 4,8), c’est l’expression de l’unité entre la liturgie céleste et notre liturgie terrestre. Ceci est une particularité du rite des Gaules.

Vous aurez remarquez que la lecture de l’Evangile est encadré de ce chant de louange.

Le Diacre remet l’Evangéliaire dans les mains du prêtre qui bénit en traçant une croix vers le peuple avec l’Evangéliaire.

Vient alors…

Page 51: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

51

L’homélie

L’homélie est dite par l’Evêque ou son remplaçant le prêtre, le diacre où toute autre personne qui peut expliquer les lectures. Il est courant de se centrer sur le commentaire de l’Evangile. Il est bon aussi d’essayer de montrer le lien entre l’A.T et l’Evangile ou la lecture apostolique. Dans le rite byzantin, l’homélie se place après la communion et pas à chaque liturgie. C’est Saint Césaire d’Arles qui au début du VIème siècle a institué l’homélie à chaque liturgie.

Saint Germain de Paris écrivait que celui qui fait l’homélie: «… devra avoir une maîtrise suffisante de la langue pour ne pas offusquer les gens instruits par une grossière rusticité ni être obscur aux gens simples par un langage trop orné. »

L’usage de l’homélie était répandu et recommandé en Gaule depuis cette époque.

Et nous terminons la liturgie de la parole par…

Les litanies (oratio fidelium : la prière des fidèles)

Après l’homélie, le diacre se place un peu en avant de la nef tourné vers l’autel et levant son étole il va chanter les Litanies. Une litanie est une prière commune pour le peuple, pour les nécessités de la vie, non uniquement les nécessités matérielles, mais aussi pour mener une vie en Christ. Dans notre rite nous chantons la plupart du temps les litanies dites ‘Supplication de Saint Martin’ - La tradition l’attribue à l’évêque de Tours au 4ème siècle - sauf au temps Pascal où nous récitons les litanies Pascales.

Chaque rite a ses propres litanies. Dans le rite romain, chacun peut venir avec ses propres litanies qui sont des demandes à Dieu et qui peuvent être de circonstances.

Dans le rite byzantin les litanies (ou ecténies) sont placées en début de liturgie.

Dans notre rite ces demandes sont placées après que nous ayons été enseignés par la parole du Christ.

Le diacre commence les litanies par : ‘Disons tous de tout notre cœur et de tout notre esprit : Seigneur, exauce-nous, aie pitié de nous.’ C’est une exhortation à la prière comme le Christ nous l’a recommandé : ‘En vérité, en 

Page 52: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

52

vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon Nom. (Jn16.23)’ ou ‘Si vous demandez quelque chose en mon Nom, je le ferai. (Jn14.14)’

Pourquoi et pour qui allons-nous prier ?

D’abord pour ‘la Paix d’en haut’  En disant ‘paix’, ce n’est pas seulement de la paix les uns avec les autres, mais aussi la paix en nous-mêmes, lorsque notre cœur ne nous condamne pas. C’est nécessaire car l’esprit agité ou le cœur tourmenté ne peut en aucune façon avoir une relation avec Dieu. ‘Je vous laisse ma paix, je vous donne ma paix (Jn 14,27)’ nous a dit le Seigneur, à nous de la garder. ’Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. (Ph 4,7)’. Voilà la paix d’en haut que nous demandons. Nous ne pouvons prier correctement pour les autres, ni recueillir les bienfaits de la prière si nous ne prions pas sans paix intérieure. Jusqu’ici c’était entre Lui et chacun de nous. Maintenant nous allons nous ouvrir et demander pour les autres. Les litanies nous empêchent d'être égoïstes. Elles réalisent le commandement : «Aime ton prochain comme toi-même».

D'abord nous allons prier pour l’univers et l'unité de l'univers, ‘Pour la sainte Eglise qui s’étend jusqu’aux extrémités de la terre et pour l’union de tous’ c’est la demande générique, pour l’Eglise unie autour du Christ.

Et le diacre va détailler :

1. Pour ceux qui sont à la tête de l’Eglise et les fidèles qui sont dans l’Eglise.

2. Pour le lieu, le pays, la cité où nous sommes et les autorités du pays et nous demandons, la paix, la sagesse et la tranquillité. N’oublions pas que les rois l’étaient souvent de droit divin et protecteur de l’Eglise.

3. Pour nos dirigeants, ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas, quel que soit notre état civil et notre condition.

4. Nous prions aussi pour notre environnement et les biens matériels, qu’ils soient protégés et nous permettent de vivre. Nous reconnaissons que Dieu est à la base de toutes ces choses. C’est Lui qui nous donne tout.

Page 53: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

53

5. Nous élargissons notre cercle et prions pour ceux qui sont hors de l’Eglise (pénitents et catéchumènes) et les chercheurs de Dieu.

6. Pour ceux qui sont attaqués dans leur intégrité physique et ceux qui les attaquent, tous ceux qui sont en situation de risque. les voyageurs, (et à l’époque c’était souvent risqué de voyager), les malades que ce soient des maladies du corps ou de l’âme.

7. Pour les défunts.8. Pour ceux qui œuvrent dans l’Eglise.9. Pour des circonstances spéciales du moment.

Cette litanie reprend ceux qui sont nommés dans les béatitudes et à qui est promis le royaume.

A Chaque fois le peuple répond : ‘Kyrie eleison’, c'est-à-dire, ‘Seigneur fais nous grâces.’ C’est demander à Dieu sa miséricorde, c’est demander que vienne son royaume d’Amour. Nous nous voyons pécheurs, nous demandons à Dieu compassion, pitié et en même temps nous reconnaissons qu'il est le Seigneur et le Sauveur.

Le diacre continue en demandant que la grâce du Seigneur, son Esprit soit en nous et en associant aussi les intercesseurs proches de Dieu, Sa mère la Vierge Marie, Saint Jean-Baptiste, le chef des milices célestes Saint Michel, les archanges et les anges, les apôtres, les saints de la paroisse (pour nous, Saint Athanase et Saint Amand), ceux du jour et tous les saints. Ici aussi nous nous unissons à la liturgie céleste. Ce n’est pas que les vivants aujourd’hui qui sont dans nos prières mais aussi ceux qui sont auprès de Dieu.

Le diacre termine les litanies en implorant le pardon de Dieu, de nous garder dans la Foi et dans son amour.

Et Il nous invite une dernière fois à demander la miséricorde de Dieu non pas du bout de nos lèvres mais en conscience de tout notre cœur et de tout notre esprit. A la samaritaine le Christ lui avait dit de prier dans le souffle (en esprit) et la vigilance (la vérité). C’est ce que le Diacre nous rappelle ici.

Après cette litanie, le prêtre dit la collecte post precem (après la prière) qui est une prière variable en fonction des temps ou des fêtes liturgiques mais qui se termine toujours par :’Par ta miséricorde et ton amour de l’homme, Père, 

Page 54: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

54

Fils et Saint-Esprit, ô notre Dieu qui es béni et qui vis, règnes et triomphes aux siècles des siècles.’ Et l’assemblée approuve en disant : ‘Amen’

A la fin de la liturgie des catéchumènes, il était d’usage demander de ‘fermer les portes’. Cela avait deux significations.

La première était de fermer physiquement les portes saintes pour garder à l’extérieur ceux qui n’avaient pas encore professés leur foi en la Sainte Trinité et le Christ ressuscité.

La deuxième est la fermeture de portes symboliques pour vivre intensément et profondément les saints Mystères intérieurement, et ne plus être distrait par l’extériorité des choses. Ce sont les portes de notre âme que nous sommes invités à fermer.

Au 5ème siècle la proclamation diaconale à Milan disait : ‘Si quelqu’un est catéchumène, qu’il sorte ! Si quelqu’un est juif, qu’il sorte ! Si quelqu’un est païen, qu’il sorte ! Si quelqu’un est hérétique, qu’il sorte ! Si quelqu’un n’en a cure, qu’il sorte !’ Nous voyons donc qu’à cette époque on allait bien plus loin que les simples catéchumènes.

Page 55: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

55

La liturgie des fidèlesToute la liturgie Eucharistique se résume à un schéma très simple.

L’homme apporte son don, qui le représente ; Dieu le prend ; Il le transforme en Son Etre propre et dans la communion, Il le redonne à l’homme pour que celui-ci soit transformé, à son tour, et pénétré de l’Esprit-Saint.

La liturgie des fidèles commence en posant un acte de foi. Les saints mystères qui vont se dérouler dans les minutes qui suivent ne peuvent se vivre que si nous y croyons, si nous y adhérons. C’est pour cela que nous commençons cette seconde partie par…

Le Credo

Le Credo est le symbole de notre foi et fut introduit dans la liturgie à partir de la fin du 4ème siècle. (Bien que Saint Germain ne le mentionne pas.) Il est connu sous le ‘symbole de Nicée-Constantinople’ parce qu’il fut fixé lors du concile de Nicée en 325 et complété par le concile de Constantinople en 381. C’est principalement pour mettre fin à l’Arianisme que ces deux conciles avaient été convoqués.

Pour rappel, dans l’arianisme le Fils n'est pas de la même substance que Dieu le Père, qui est incréé et intemporel, alors que Jésus est créé et, en tant qu'humain, éphémère. Si le Fils témoigne de Dieu, il n'est pas Dieu, et si le Fils possède un certain degré de divinité, elle est de moindre importance que celle du Père. Pour Arius, le Père seul est éternel : le Fils et l'Esprit ont été créés.

En ce début de liturgie des fidèles nous avons la salutation initiale. Le diacre reprend la monition : «Soyons en silence» Et le prêtre comme il l’avait fait en début de la liturgie des catéchumènes bénit à nouveau les fidèles en disant : ‘Le Seigneur soit toujours avec vous’ et comme les fois précédentes les fidèles répondent : ‘Et avec ton esprit’ demandant à nouveau à l’Esprit-Saint d’assister le prêtre. Qu’à travers celui-ci, ce soit l’Esprit- Saint qui se révèle.

Le diacre se tourne alors vers le peuple et levant son étole dit : ‘Que nos lèvres s’ouvrent et que notre bouche proclame ce que la Foi a déposé dans nos cœurs’. Ce que nous allons réciter ou chanter n’est pas n’importe quoi c’est la base, le roc sur lequel nous appuyons notre foi. Ce n’est pas un texte mental mais une prière qui vient du cœur et que nous adressons à Dieu qui montre

Page 56: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

56

quel est le fondement de notre foi : La Trinité, l’Incarnation, le salut donné à l’homme par la mort et la résurrection du Christ et la place de l’Eglise, épouse de Dieu.

Pendant le chant du Credo, le Diacre va encenser le sanctuaire et toute l’Eglise délimitant ainsi l’espace dans lequel vont se dérouler les saints mystères. Le diacre commence par le côté droit du sanctuaire, sort et encense les Icônes des portes saintes, celle de l’ambon et repart par le côté droit de l’Eglise. (Toujours la droite). Puis il revient dans le sanctuaire et encense le prêtre qui le bénit.

Cet acte de Foi étant posé, nous allons entrer dans le corps de la célébration eucharistique et nous allons apporter les oblats, les offrandes que le prêtre à préparer avant la liturgie. Mais pour commencer le prêtre va s’adresser à l’assemblée pour deux choses une partie enseignement et une demande de pardon. C’est ce que l’on appelle…

La Préface aux fidèles

Dans laquelle le célébrant ou le diacre expose le contenu dogmatique de la fête. C’est souvent empreint aussi de poésie. Elle se termine toujours par une formule qui est toujours marquée de deux idées fortes : Une Epiclèse (appel au Saint-Esprit) et une Pénitence, purification (pardon de nos péchés)

Il commence par "bien-aimés frères et sœurs" car Le prêtre n’est pas au- dessus des fidèles, Il est leur frère dans le Christ. Comme le Christ avait dit : « Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: Le serviteur n'est pas plus grand que son maître (Jn 15,20) » Il a été élu, délégué, choisi par les fidèles, pour accomplir les mystères. Le prêtre n’est qu’un serviteur qui demande que la Grâce Divine agisse en lui. Le sacerdoce n’est que la délégation reçue d’accomplir le service des choses sacrées. Les fidèles ont chantés trois fois ‘Axios’ (c’à-d : ‘Il est digne’), lors de son ordination. Mais digne ne le place pas au-dessus des autres.

Il expose alors le contenu dogmatique de la fête et termine par : ‘Invoquez avec moi l’Esprit-Saint afin qu’il me communique sa vertu ineffable et que moi prêtre indigne, j’ose apporter la sainte oblation de notre Seigneur Jésus-Christ…’ Le prêtre invoque l’Esprit-Saint pour qu’Il soit avec lui pour apporter la sainte oblation. Le prêtre se reconnait indigne devant le Seigneur, car Il se sait pécheur. Il n’est pas dans une démarche de culpabilité à cause de son indignité, mais dans une démarche d’humilité, de foi et de repentir. Saint Jean

Page 57: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

57

dit dans sa 1ère épitre : ‘si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses (1Jn 3,20)’ La grâce de l’Esprit-Saint c’est la puissance de Dieu.

"Car en vérité, c’est Lui qui offre et qui est offert, qui reçoit et qui se distribue". Dans les textes classiques des liturgies antiques, le Père était celui qui recevait les offrandes et le Fils celui qui offrait et s’offrait. C’est le concile de Constantinople en 381 qui fit admettre définitivement dans la liturgie ces paroles. C’est un développement du dogme de la sainte Trinité. Et le prêtre associe d’ailleurs le Père et l’Esprit-Saint en ajoutant : ‘Coéternel au Père et à l’Esprit-Saint, aux siècles des siècles.

Cette phrase (Car en vérité…) fut ajoutée à la liturgie byzantine lors du concile de Florence en 1439 par Marc Engenikos, évêque d’Ephèse (1392-1444)

Ayant entendu la supplication du Prêtre, les fidèles répondent : ‘Amen. L’Esprit-Saint descendra sur toi et la Vertu du très haut te couvrira’ C’est un acte de foi en la miséricorde divine et la puissance de Dieu qu’exprime ainsi le peuple. C’est une sorte d’épiclèse qui donne mandat au prêtre pour célébrer l’Eucharistie. Ils réitèrent l’Axios qu’il avait donné à l’ordination en demandant à l’Esprit-Saint d’accompagner le prêtre. Couvert de la Vertu du Très-Haut signifie que le prêtre n’agit pas suivant ‘son bon vouloir’ mais à l’image du Christ. Ces paroles sont les paroles de l’ange Gabriel à Marie à L’Annonciation (Lc1,35)

Le prêtre s’incline alors devant les fidèles en disant : ‘Pardonnez-moi frères et sœurs’. Après avoir demandé de recevoir la grâce de l’Esprit-Saint, le prêtre demande le pardon de ses frères et sœurs. Cette demande s’inspire des paroles de l’Evangile: ‘Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande. (Mt 5, 23-24). Et les fidèles répondent : ‘Pardonne-nous, père, et prie pour nous.’ Le Peuple reconnait aussi son état de pécheur et avant d’apporter ses offrandes demande aussi pardon. Le prêtre répond alors : ‘Que Dieu vous pardonne’ signifiant ainsi que celui qui peut pardonner ce n’est pas le prêtre mais bien le Seigneur.

Lors du sacrement de réconciliation le prêtre dit aussi que celui qui pardonne c’est d’abord Dieu :’ Que le Dieu tout puissant et miséricordieux t’accorde le pardon et la rémission de tes péchés et moi prêtre indigne par le pouvoir reçu des évêques, successeurs des

Page 58: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

58

apôtres, je te délie de tous tes péchés au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.’.

Le prêtre bénit alors les fidèles associant ainsi les trois personnes de la Trinité.

A la fin de la Préface, Le prêtre béni alors le diacre qui va amener en procession les saints dons du sacrarium (table dans le fond de l’Eglise sur laquelle ont été déposées et préparées les oblats) vers le Sanctuaire. Le diacre accompagné du clergé mineur (acolyte, sous diacre) transporte solennellement le pain et le vin recouvert des voiles et les remet au célébrant devant les portes saintes. Cette procession est le symbole de la marche triomphale du roi de gloire accompagné des anges.

Pendant la procession le chœur chante ce que nous appelons le …

Sonus

Ce chant est en deux parties. En temps ordinaire, La première: "Que toute chair humaine fasse silence et se tienne dans la crainte et le tremblement. Qu’elle éloigne toute pensée terrestre, car le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs s’avance, afin d’être immolé et Se donner en nourriture aux fidèles"

Cette antienne tire son Nom de sonus, du psaume 150 : ‘Louez-le au son de la trompette’ Saint Germain y voit l’allusion au livre des Nombres :’ Fais-toi deux trompettes d'argent; tu les feras d'argent battu. Elles te serviront pour la convocation de l'assemblée et pour le départ des camps.( Nb 10,2)’ et ‘Dans vos jours de joie, dans vos fêtes, et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices d'actions de grâces, et elles vous mettront en souvenir devant votre Dieu. Je suis l'Éternel, votre Dieu.(Nb 10, 10)’ Il ajoute : ‘…maintenant l’Eglise ne se sert plus de trompettes d’argent pur pour marquer la procession du corps du Christ jusqu'à l’autel, mais des voix spirituelles chantent sur une douce mélodie le merveilleux mystères du Christ…’ Le fait de parler déjà du corps du Christ alors que les oblats, les dons n’ont pas encore été consacrés s’appelle une vénération par ‘prolepse’ signifiant par  anticipation

Le chant "Que toute chair humaine..." fut préféré à "A ta cène mystérieuse" ou le "Cherubicon"(Nous qui mystiquement représentons les chérubins et chantons l’hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité, déposons maintenant tous les soucis du monde...). L'hymne des "Cherubicon..." acquit sur l'initiative de

Page 59: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

59

l'empereur Justinien III, une place prépondérante dans la liturgie byzantine. Il est difficile de définir l'origine de ces chants admirables. "A Ta Cène mystique..." est, avec une légère variante, aussi milanais que byzantin et employé en Occident (rite milanais) comme le Te Deum et le Gloria in exelcis, depuis la plus haute antiquité. Le "Cherubicon" et "Que toute chair humaine fasse silence", bien que nés en Orient, se confondent de telle sorte avec l'esprit mozarabe et gallican que nous pouvons les admettre comme conformes à la vie de ces deux rites. Toutefois le second correspond mieux à la liturgie gallicane et le "Cherubicon" appartient davantage à la byzantine. En effet, la première phrase : "Que toute chair humaine fasse silence et se tienne dans la crainte et le tremblement", n'est que le développement biblique du bref appel du diacre répété à tous les instants solennels de la liturgie gallicane : "Faites silence!", appel diaconal analogue aux paroles : "Sagesse. Soyons attentifs !" de la liturgie de saint Jean Chrysostome.

Le Christ dans notre hymne "Que toute chair humaine fasse silence" est nommé "Roi des rois et Seigneur des seigneurs". Cette appellation est directement tirée de l'Apocalypse (17, 14 & 19, 16) livre ignoré, comme nous l'avons déjà indiqué, de la liturgie orientale sauf dans ce cas qui fait exception à la règle et tendrait précisément à montrer l'inspiration occidentale et gallicane de ce chant.

Ainsi, deux des plus beaux offertoires que possède la pratique liturgique actuelle, reflètent remarquablement la sélection des prières, des hymnes et des gestes, telle qu'elle s'opère dans chaque rite.

La deuxième partie du sonus appelée ‘laudes’ nous dit: ‘les chœurs angéliques le précèdent, avec toutes les principautés, les puissances, les chérubins aux innombrables yeux et les séraphins aux six ailes se voilant la face et chantant ; Alléluia, Alléluia, Alléluia » Elle mentionne que les chœurs angéliques accompagnent la procession des saints dons. Et se termine par un triple ‘Alléluia’. On retrouve ainsi l’union entre la liturgie céleste et la liturgie terrestre où tous s’associent pour le sacrifice divin. Pour Saint Germain de Paris, les trois Alléluia représentent mystiquement le temps avant la Loi, le temps sous la Loi, et le temps sous la grâce.

L’usage des hymnes pendant la grande entrée apparaît à Constantinople vers l’an 528 sous l’empereur Justinien.

Notons que le chant du Sonus peut varier en fonction du temps liturgique.

Page 60: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

60

Pendant le chant, le diacre escorté des acolytes et du thuriféraire (porteur de l’encensoir) va chercher les saints dons qui ont été préparés lors de la préparation des dons avant la liturgie, pour les conduire en procession à l’autel.

Les fidèles s’inclinent avec respect et vénération au passage des offrandes Pendant ce temps le prêtre déplie l’Antimension et récite une prière d’origine byzantine où il demande pardon à Dieu de son indignité. Ex : « Aucun de ceux qui sont liés par les désirs et par les passions charnelles n’est digne de se présenter devant Toi, de T’approcher et de Te servir…Jette les yeux sur moi, pécheur et serviteur inutile ; purifie mon âme et mon cœur de toute conscience maligne par la puissance de Ton Saint-Esprit ; rends-moi digne… je viens vers Toi la tête courbée…ne me rejette pas du nombre de tes enfants, mais rends-moi digne de Te présenter ces dons, moi, pécheur et indigne serviteur. » C’est une apologie (Apology en anglais), une prière de pénitence. Tout orgueil doit disparaitre devant la grandeur de Dieu. Nous ne sommes que les serviteurs. Ce propos de ‘serviteur inutile’ est tiré de l’évangile de Luc (Lc 17,10) : ‘Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.’ Le serviteur inutile est celui qui une fois accompli son travail n’a plus de raison d’être, et peut être remplacé par un autre. Le sacerdoce n’est pas autre chose que le pouvoir d’accomplir le service des choses sacrées. Mais c’est la grâce qui opère tout. L’Eglise et les prêtres se doivent d’être remplis d’humilité avant d’offrir les saints dons.

Le célébrant reçoit au niveau des portes saintes les saints dons des mains du diacre et les dépose sur l’autel, la patène à gauche et le calice à droite. Il retire les petits voiles (de communion) et recouvre l’ensemble du grand-voile préalablement parfumé d’encens et il encense les dons en disant: «Le noble Joseph descendit du bois Ton Corps très pur, l'enveloppa d'un linceul immaculé, le déposa couvert d'aromates dans un sépulcre neuf. Ton sépulcre, ô Christ, est plus resplendissant que les demeures angéliques, chambre nuptiale et source de résurrection». Exprimant ainsi pleinement l’orthodoxie en confessant que la Résurrection du Christ viendra du tombeau. Cette prière est commune aux liturgies orientales. L’encens évoque le ciel avec l’autel de l’encens à la droite duquel se tient l’archange Michel.

Page 61: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

61

Théodore de Mopsueste (ou d’Antioche) au 4ème siècle dit : «Que la procession du transfert des dons sur l'autel représente la descente de la croix et le cortège qui amena le corps inanimé du Sauveur jusqu'au jardin de Joseph d'Arimathie : « Et quand les diacres ont apporté l'oblation, c'est sur le saint autel qu'ils la placent pour le parfait achèvement de la passion. Ainsi croyons-nous à son sujet que c'est désormais dans une sorte de tombeau que le Christ est placé sur l'autel et que déjà il a subi la passion. C'est pourquoi certains des diacres qui étendent des nappes sur l'autel présentent par cela la similitude des linges de l'ensevelissement... » et le grand voile est comme la pierre qui scelle le tombeau.

Théodore de Mopsuete toujours lui, nous indique aussi pourquoi on doit considérer l'autel comme le tombeau du Christ : « c'est dans le tombeau que le Christ mort a été placé, et c'est du tombeau qu'Il est glorieusement ressuscité. C'est sur l'autel que sont placés le pain et le vin qui sont sans «âme» parce que le Saint-Esprit n'est pas descendu sur eux, et c'est sur l'autel que vient le Saint-Esprit pour les transformer au corps et au sang du Christ, du Christ vivant et glorieux, et ils deviennent le mémorial de sa résurrection. »

L'autel tenant lieu du tombeau du Sauveur, les oblats étant considérés comme le corps inanimé du Christ, descendu de la croix et déposé au tombeau, il est tout naturel que le voile qui les recouvre jusqu'à la prière eucharistique soit le symbole de la pierre roulée sur l'entrée du sépulcre et qui scelle le tombeau.

Le lavement des mains

Après avoir fait les prières qui terminent la procession des dons, le prêtre se lave les mains en disant : ‘Je me lave les mains dans l’innocence, et je fais le tour de ton autel, ô Seigneur, ainsi j’entendrai les accents de tes louanges et je proclamerai toutes tes merveilles. Seigneur, j’ai aimé le lieu où Tu demeures, le séjour où réside ta gloire. Mon pied sera ferme dans la voie droite et je bénirai le Seigneur dans les Eglises saintes. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, comme il était au commencement et maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen’.

Ces paroles sont les paroles du psaume 26 versets 6 à 12 et se termine par une doxologie. Etant appelé à toucher le corps du Christ lors de l’Immixtion, et de la communion le prêtre va symboliquement se purifier dans

Page 62: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

62

le lavement des mains. Dans certains rites cette prière et ce rite du lavement des mains sont dits à la fin de l’habillement du clergé (St jean Chrysostome)

Après le lavement des mains, le prêtre récite à l’autel à voix basse, une collecte sur les saints dons. ‘Accueille, ô très sainte Trinité, les offrandes de ton peuple et envoie ta grâce céleste, qu’elle sanctifie les dons que nous te présentons et nous purifie de tous nos péchés’

A nouveau, invocation de la sainte Trinité, appel de la grâce céleste dans le but de nous purifier.

Les diptyques

Diptyques veut dire ‘tablettes doubles’ qui se refermaient à la manière d’un livre et qui contenaient les listes officielles. Soit la liste des saints particuliers d’une Eglise et notamment des évêques, soit des vivants et des défunts spécialement recommandés aux prières de la communauté.

Le diacre va commencer la lecture des diptyques pendant que les fidèles viennent apporter leurs offrandes. Comme nous l’avons vu au début de l’exposé, les offrandes sont au nombre de 7 : Le pain, le vin, l’huile, l’encens, les cierges, l’argent et ce qu’on appelle les diptyques. Ceux-ci sont les cartes ou les papiers sur lesquelles les fidèles ont noté les personnes vivantes, malades, ou nées au ciel pour lesquels ils souhaitent que l’on prie pendant la liturgie. Sur ce feuillet, chacun peut y mettre une liste qu’il actualisera régulièrement. De même avant la liturgie, il est d’usage (du moins chez nous), que le diacre prenne aussi sur une liste, les noms des ‘urgences’ C'est-à-dire les personnes qui vivent un moment difficile et pour lesquelles le prêtre ou le diacre va mentionner les noms lors des litanies ou des diptyques. Il est demandé d’être sobre dans cette liste. S’il s’agit de personnes qui reviennent régulièrement, mettez-les dans les diptyques qui seront apportés aux offrandes.

La prière des diptyques commence donc par une invitation à apporter les offrandes pour l’Eglise pour la fortifier c'est-à-dire lui permettre de croître, mais suivant trois axes : la foi, l’espérance et l’amour (la charité) qui sont les 3 vertus théologales.

Page 63: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

63

Par théologale, il faut entendre : « ayant Dieu pour objet ». Ces vertus disposent l'homme à vivre en relation avec Dieu. Elles sont fondées sur la grâce divine.

Les vertus théologales sont au nombre de trois :

la Foi , la disposition à croire aux vérités révélées ; l' Espérance , la disposition à espérer la Béatitude, la vie

éternelle ; l’Amour (la charité), c'est-à-dire l'amour de Dieu et de son

prochain

Ce groupe tire son origine d'un passage fameux de la Première épître aux Corinthiens de saint Paul (I Co 13, 13) : « Maintenant donc, ces trois-là demeurent, la foi (pistis), l’espérance (helpis) et l’amour (ou : charité, agapè) mais l’amour est le plus grand. »

Ces vertus sont le gage de la présence et de l’action du Saint Esprit dans les facultés de l’être humain. Saint Paul indique ainsi que ces vertus ne sont pas toutes trois destinées à durer éternellement. À la fin des temps le retour de Dieu sera une évidence – et la foi n'aura donc plus de raison d'être, L'espérance, ne sera pas davantage de mise puisque, tout sera accompli. Seule subsistera donc, dit-il, l’amour ou la charité. Au Ciel, seule l’Amour subsistera, sous la forme de la vision directe de Dieu.

A côté, notons aussi ce que l’on appelle les 4 vertus cardinales humaines (prudence, tempérance, force et justice).

Ensuite le diacre prie spécifiquement pour notre évêque et pour l’ensemble des évêques en nommant les évêques de nos Eglises sœurs dans l’Eglise orthodoxe occidentale ainsi que pour les fidèles et l’ensemble du peuple chrétien.

Puis en les unissant à l’évêque, aux prêtres et au peuple, toutes les personnes qui sont en difficulté, les éprouvés, les captifs, les infirmes les pèlerins dans le but de les protéger, les racheter (pour les captifs), les guérir et les réconforter et il énonce alors la liste des personnes pour lesquelles les fidèles lui ont demandés de prier.

Page 64: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

64

Pendant l’énumération le chœur chante : ‘Souviens-toi Seigneur’. Demandant ainsi de les associer à notre offrande.

A la fin de la liste le Diacre ajoute aussi nos ennemis et ceux qui les haïssent en référence à la parole du christ : ‘Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent (Mt 5.44)’ ou ‘Mais je vous dis, à vous qui m'écoutez: Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. (Lc 6, 27-28)’

Il associe aussi l’archange saint-Michel, les armées célestes et tous les patriarches, juges, rois, prophètes de l’Ancien Testament et les deux grandes figures Saint Jean-Baptiste et la Vierge Marie. Et le peuple répond à cette évocation de la Mère de Dieu : ‘Toi vraiment la mère de Dieu nous t’exaltons’ C’est un chant de louange qui lui est adressé.

Il continue alors avec les grands saints du Nouveau Testament, Les apôtres, les disciples, les martyrs, les docteurs de l’Eglise, les pontifes ; Bref, les ‘confesseurs de la foi’ universels ou locaux. Pour notre Eglise ce sont Antoine, Pacôme, Cassien, Benoit, Colomban, Isaac le Syrien, Séraphin de Sarov, Geneviève, Radegonde, Clotilde, Jean de Saint-Denis, les saints patrons de notre Paroisse Amand et Athanase (et Firmin dont une relique se trouvent sur l’Antimension), les saintes locales Gertrude et Gudule, et les saints locaux, Eloi, Servais, Lambert, Géry, Hubert, les saints du Jour et finalement l’ensemble des saints nés au ciel, le chœur des saints. Pendant cette énumération le chœur chante doucement : ‘Visite-nous, Seigneur, par leur prières’ C’est une prière d’intercession, de demande.

A ce propos, Saint Jean Cassien disait dans sa neuvième conférence avec l’abbé Isaac (9.9) sur la prière, qu’il y a 4 formes principales de prières comme nous dit l’apôtre Paul: ‘ Je recommande avant tout d'offrir des supplications, des oraisons (des prières), des demandes et des actions de grâces. » (I Tim., II,1.)

° La supplication (la prière d’urgence, ‘le rescue’) «exemple : ‘Ô Dieu vient à mon aide, Seigneur hâte-toi de me secourir’.

Page 65: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

65

° l’oraison, dit aussi parfois la prière de promesse où nous promettons quelque chose à Dieu, ou plutôt demandons à Dieu qu’il puisse nous aider à respecter nos engagements, ou faire sa volonté, exemple dans le Notre Père. ° La prière de demande, celle où nous prions pour d’autres, exemple dans nos litanies. ° Et enfin la prière d’action de grâces, la bénédiction où nous remercions le Seigneur pour ses bienfaits, ses dons, sa grâce.

Le diacre, unit alors nos prières à celles de tous les prédécesseurs que nous avons nommés, et ceux qui sont nés au ciel dans la Paix du Seigneur depuis Adam jusqu'à ce jour, et spécialement pour les noms des défunts récents de la paroisse qui ont été donnés par les fidèles. A nouveau pendant cette énumération le chœur chante : ‘Souviens-toi Seigneur’.

Cette pratique est ancienne puisque au IVème siècle, en 348 Saint Cyrille de Jérusalem disait en expliquant la messe au nouveaux baptisés: ‘Nous nous souvenons de ceux qui se sont endormis (du sommeil de la mort), d’abord des patriarches, des prophètes, des apôtres, des martyrs, afin que Dieu par leur intercessions reçoive nos demandes. Ensuite aussi, des saints Pères et Evêques qui se sont endormis et généralement de ceux qui se sont endormis parmi nous. Ce sera croyons-nous, le plus grand secours à leurs âmes quand sera offerte pour eux la prière, la sainte et auguste victime étant étendue sur l’autel.’

Pendant la commémoration des défunts, le prêtre enlève le voile (Palla Sirica) et l’agite doucement sur les dons. Saint Germain précise exactement le moment : ‘ Au moment où l’on récite les noms des défunts, on enlève La Palla car la résurrection des morts aura lieu à la venue du Christ lorsque le ciel sera replié comme un livre.’ C’est le ciel qui descend sur la terre. Le célébrant l’agite verticalement (avec un léger mouvement avant-arrière) en ayant pris soin de le plier horizontalement en deux (un tiers-deux tiers). Il continue à l’agiter tout en le pliant pendant la collecte post nomina en le ramenant à un neuvième de sa taille initiale.

S’il y a plusieurs célébrants chacun prend un coin du voile du calice et l’agite au-dessus des saints dons pendant la lecture du nom des défunts.

Page 66: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

66

S'agissant de l'enlèvement du voile avant la prière eucharistique, les différentes liturgies sont unanimes; toutefois ce rite s'accompagne ou non d'un soulèvement itératif du voile - sorte de tremblement.

Dans le rite des Gaules ceci a lieu pendant la récitation des diptyques des défunts, juste avant la collecte « post nomina ».

Chez les Syriens, pendant que le prêtre récite la prière «sur le voile»;

Nous avons de l'ancienneté de ce rite un témoignage dans une lettre de Sévère d'Antioche, au début du Vlème siècle : « En Palestine et à Jérusalem -dit-il -pendant que le prêtre récite la prière dont il a été parlé, les diacres soulèvent continuellement et sans cesse le voile vers le haut et puis le font descendre, et ainsi jusqu'à la fin de la prière. »

Cet usage de l'agitation du voile, bien que très anciennement attesté, ne laisse entrevoir ni son origine ni sa véritable symbolique.

Pour son origine on pense généralement à l'usage copte des flabelles : les flabelles sont de grands éventails en plumes d'autruches. Pendant l'ancienne liturgie copte, après la déposition des dons sur l'autel, les diacres se tiennent des deux côtés de l'autel et agitent leurs flabelles au-dessus des dons, qui sont ainsi protégés des insectes, nombreux dans les pays chauds. Aujourd'hui encore, pendant l'Anaphore et jusqu'à la communion les diacres égyptiens agitent par moments sur le calice et la patène de petits voiles d'étoffe afin d'éloigner les mouches.

Il faut remarquer que c'est lorsqu'on découvre les oblats, qui ne sont plus alors protégés par le grand voile, que cette agitation a lieu dans la plupart des Liturgies, ceci même dans les régions plus tempérées où les insectes sont plus rares.

Certains associent ce geste aux vols de chérubins autour du trône céleste... mais rien dans le contexte ne justifie cette interprétation, qui serait bien plus adéquate si le « tremblement » du voile avait lieu à la fin de l'Immolatio (préface) où la référence aux chérubins et aux puissances célestes est quasi universelle.

Parfois le célébrant croise les avant-bras et les agite comme les ailes des anges!

Page 67: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

67

Le diacre termine alors les diptyques en se tournant vers l’autel en disant : ‘Que le Seigneur leur donne le repos là où resplendit la lumière de sa face, prions le Seigneur.’ Et le peuple répond : ‘Kyrie eleison’ qui signifie ‘Seigneur, aie pitié’( ou prends pitié)

A noter que les feuilles ou cartes sur lesquelles vous avez noté les personnes pour qui il est demandé de prier sont lues par les acolytes ou les sous-diacres pendant toute la lecture des diptyques. En leur absence ces cartes sont déposées sur l’autel et lues ‘directement par l’Esprit-Saint’. Il n’y a donc pas un ‘must’, une action plus importante parce que les noms sont dits à hautes voix par le diacre ou le prêtre.

L’invocation des noms des défunts se termine par la prière du Prêtre dite

Collecte post Nomina (après les noms).

Cette collecte varie en fonction de la fête du jour. Elle est une prière de demande pour les fidèles présents mais aussi l’univers entier, une double demande

- de protection de tout mal - et qu’ils te connaissent.

La protection de tout mal c’est la rémission de nos péchés, de nos éloignements.Et qu’ils te connaissent c’est que nous cherchions d’abord le royaume des cieux. Car c’est par la recherche du royaume que nous apprendrons à connaitre Dieu. C’est ce que le Christ-Dieu dit dans saint Jean: ‘afin qu'Il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. (Jn 17,3-4)

Le célébrant termine toujours la collecte post-nomina par une doxologie : ‘A Toi louange, bénédiction, sagesse, honneur, puissance, force et actions de grâce au siècle des siècles’ . En disant ces paroles le prêtre trace sur les dons le signe de la croix avec le voile replié, et fait un cercle de gauche à droite et un de droite à gauche autour des saints dons, (symbole des chérubins qui tournent autour de l’autel - inspiration apocalypse : ‘Et tous les anges se tenaient autour du trône et des vieillards et des quatre êtres vivants; et ils se 

Page 68: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

68

prosternèrent sur leur face devant le trône, et ils adorèrent Dieu, en disant: Amen! La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles! Amen! (Ap 7,11-12)’

Dans aucun rite oriental les diptyques ne sont récités à ce moment de la liturgie mais viennent après l’Epiclèse dans une longue prière de commémoraison.

Après les diptyques, nous allons échanger…

Le baiser de paixLe diacre fait une monition : «Faites la Paix»

Le célébrant reçoit la paix en baisant l’autel devant les dons posés sur l’Antimension. Il se tourne vers les fidèles en disant : « Que la paix soit entre nous semblable au temps serein.» Ensuite il embrasse une fois ou donne une accolade simple aux autres prêtres puis aux diacres qui vont le transmettre aux sous-diacres et acolytes et ensuite de proche en proche le baiser se transmet aux fidèles.

Chaque fois que le baiser se transmet celui qui le donne dit : «Paix à toi et à l’Eglise » et celui qui le reçoit répond : «Et à ton Esprit» En période Pascal (Pâques ascension) on dit : «Christ est ressuscité » et on répond : «En vérité, il est ressuscité» et nous faisons une double accolade.

Le baiser à l’autel, c’est le baiser de l’épouse (représentée ici par le prêtre qui représente l’assemblée) à l’Epoux divin, le Christ. Par ce baiser le prêtre reçoit la Paix et la force d’En-Haut, et les déverse sur les fidèles. C’est le baiser du Christ que vous recevez, ça n’a rien d’un baiser affectif.

Le baiser qui se transmet ainsi de proche en proche depuis l’autel (c’est–à-dire le Christ) symbolise l’amour fraternel que nous sommes invités à pratiquer les uns envers les autres à l’image du Christ. Il est aussi une préparation à la réception du corps et du sang du Christ par la réconciliation préalable avec son frère selon la parole de l’Evangile: «va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande (Mt 5,24). » Sans réconciliation préalable, la communion au Christ qui est Amour et Pardon n’a aucun sens.

Page 69: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

69

Le baiser de paix est le sceau de la Prière eucharistique, c'est-à-dire le sceau du sacrement de l'unité chrétienne qu'est l'Oblation de la Divine Liturgie.

Pendant que le baiser se transmet dans l’assemblée, le chœur chante un chant inspiré des paroles de l’Evangile de Jean : ‘Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde la donne (Jn 14,27)’ ; ‘Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. (Jn 13,34)’ ; ‘Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. (Jn 15,13)’ Le chant se termine par une doxologie.

La paix qu’il apporte c’est la Paix du Seigneur, c’est la paix que nous sommes invités à réaliser en nous, la réconciliation de toutes choses en Dieu.

Pendant ce chant le prêtre à voix basse dit la collecte du baiser de paix où il reprend en partie ce que le chœur a chanté et termine aussi par une doxologie.

Ce baiser de paix se retrouve dans beaucoup de rites liturgiques.

Page 70: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

70

L’introduction de la prière eucharistiqueAprès avoir affirmé notre Foi (Credo), apporté les saints dons et nos

offrandes, prié pour les vivants et les morts, nous être réconcilié et donné le baiser de paix, nous sommes prêts à entrer dans le cœur de la liturgie des fidèles,…

Le Canon eucharistique.Vous entendrez aussi parfois le terme Anaphore ou Prière eucharistique.

Si pour nous l’ordo de la liturgie a été donné par saint Germain de Paris dans ses lettres au 6ème siècle, il parlait peu du Propre. Ce cœur de la liturgie est ainsi la partie qui a donné le plus de variations dans les différentes liturgies. Il se compose de 10 séquences qui forment une seule prière. Il y a des séquences qui sont Stables, invariables de liturgie en liturgie et des séquences Mobiles ou variables. C’est ce qu’on appelle le Propre d’une liturgie. C'est-à-dire qui est spécifique à une fête ou un jour donné de l’année liturgique.

Ainsi, dans notre rite des Gaules, fondé sur l’Anaphore ‘universelle’, nous avons en :

1. Le dialogue entre le prêtre et les fidèles (S)2. La préface (Immolatio) (M) 3. Le sanctus (S)4. Le post sanctus (M pour les grandes fêtes)5. Le récit de l’institution 6. L’Anamnèse (S avec parfois légères modifications)7. L’Epiclèse (S avec parfois légères modifications)8. La Post Epiclèse (S)9. La bénédiction des éléments (S)10. La doxologie Finale (S)

Dans l’ordo de la liturgie des Gaules, les diptyques sont placés avant le Canon eucharistique, alors que vous allez les trouver comme une partie du canon Eucharistique en Orient (dans St jean Chrysostome) après l’Epiclèse et avant la bénédiction des éléments.

Page 71: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

71

Une autre différence entre les rites Orientaux et Occidentaux est le début des paroles de l’Institution : ‘Qui la veille de sa passion’ pour les occidentaux et ‘ La nuit où il fut livré’ pour les Orientaux.

Par contre le Canon Romain a une structure un peu à part. Il faut savoir qu’au départ il était celui de la ville de Rome, c'est-à-dire local et qu’il a gardé son caractère s’éloignant ainsi de la forme universelle. Le point le plus litigieux est l’Epiclèse qui se fait encore parfois sans invocation à l’Esprit Saint. Est-ce que cela serait une conséquence du filioque où on donne plus d’importance au Fils et donc à son représentant le prêtre et que dès lors l’Esprit n’est plus nécessaire ? Cependant, il y a une tendance actuellement dans l’Eglise Catholique Romaine à revenir à une Epiclèse explicite mais placée avant l’Anamnèse.

En comparaison des autres rites, la prière eucharistique du rite des Gaules est sobre bien que riche et variée et a souvent des textes spécifiques pour chacune des fêtes et même parfois pour certaines fêtes le choix entre plusieurs textes. Au début chaque prêtre pouvait laisser aller son esprit poétique et laisser jaillir une prière. Les conciles ont lutté contre cette liberté désordonnée qui était une porte ouverte à des formulations douteuses d’un point de vue dogmatique, ou alors trop psychique. C’est le Concile d’Afrique (Carthage) au 4 ème siècle qui a retenu 2 critères :

le critère dogmatique et le critère de beauté.

Basé sur ces critères chaque époque a inspiré les poètes, les saints, les conciles afin d’embellir et de préciser le culte Chrétien.

Certains ont choisi d’épurer très fortement le canon eucharistique et de garder peu de parties variables (comme le rite Romain). En Gaule, il n’y a pas eu de centre autour duquel tout ce décidait comme Rome, Milan ou Constantinople, mais malgré cette absence de centralisation, il y a une homogénéité avec souvent des variations sur des détails.

Parfois aussi les paroles de l’institution ont évolué dans le temps. Ainsi si au début on disait : «Ceci est mon Corps», très vite on a vu apparaitre des formules plus explicites : «Ceci est mon corps rompu pour vous» puis «Ceci est mon corps rompu pour vous et pour un grand nombre» avant d’ajouter «Ceci est mon corps rompu pour vous et pour un grand nombre  en rémission des péchés»

Page 72: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

72

Pour fixer les textes qui sont retenus aujourd’hui dans le rite de l’Eglise des Gaules, les chercheurs se sont fondés sur le triple principe du concile de Vaison en 529 : universel, provincial et local. C'est-à-dire que certains textes de base, fondamentaux sont en accord avec le principe universel. Puis pour donner une unité aux églises d’une province, il pouvait y avoir des prières, ou des façons de faire communes, enfin il était admis que localement certaines coutumes locales propres à certaines villes puissent être tolérées.

N’oublions pas que la liturgie des Gaules a été arrêtée au 8ème siècle par la réforme Carolingienne. Elle a gardé une certaine pureté originelle, mais aussi un arrêt dans une évolution de centralisation comme nous l’avons pour le rite de Rome ou la liturgie de saint Jean Chrysostome ou saint Basile côté oriental.

Le Canon Eucharistique commence par

L’appel diaconal

‘Debout ! Soyons en silence ! Mystère de foi !’

Le diacre étole levée annonce ainsi à nouveau un moment solennel de la liturgie. Comme il l’avait fait pour l’Evangile, pour le Credo, …

L’appel au silence à une double signification. D’abord bien sûr un silence extérieur. Dieu va parler par la bouche du prêtre. Mais aussi un sens plus spirituel. Ce silence est une plongée dans la profondeur de notre Cœur, de notre être, il conduit à l’intériorisation de l’homme. C’est comme pour une méditation pour nous placer face au Seigneur. Souvenez-vous lors de la Grande entrée nous avons chanté aussi ‘Que toute chair humaine, fasse silence’. La divine liturgie est une marche vers le silence pour aller à la rencontre du Seigneur. Le canon Eucharistique est ainsi le sommet de ce silence, de l’intériorisation, de la descente de notre intelligence dans notre cœur.

Le rite oriental de saint Jean Chrysostome demandera plutôt la Paix ‘en paix’, ou ‘encore et encore en paix, prions le Seigneur.’

L’exclamation ‘Mystère de Foi’ par le Diacre est un appel à la solennité du moment qui va suivre et qui est la base de notre foi, Incarnation et Résurrection du Christ que nous allons proclamer. Cette exclamation a parfois été placée juste avant l’Epiclèse, mais venait rompre un peu l’unité de l’Anaphore. Saint Germain de Paris appelait l’ensemble du canon ‘Mysterium’. L’acclamation au début est donc plus logique.

Ensuite vient…

Page 73: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

73

Le dialogue

Le canon Eucharistique commence par un dialogue entre le célébrant et les fidèles.

Pr : «Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit soient toujours avec vous.»Ts : «Et avec ton esprit.»

Pr : «Elevons nos cœurs »Ts : «Nous les élevons vers le Seigneur»

Pr : «Rendons grâces au Seigneur notre Dieu»Ts : «Cela est digne et juste»

La Liturgie chrétienne est un dialogue entre Dieu et le monde, entre l’Invisible et le Visible, entre l’Incréé et le créé, entre le prêtre et les fidèles. Aucune parole, aucune oraison du célébrant n’est complète ni valable sans l’approbation de l’assemblée. Souvent le ‘Amen’

Ce dialogue se retrouvait déjà dans les liturgies du IIIème siècle. Il est composé de 3 parties : un échange de souhaits, un appel vers l’élévation du cœur, de l’esprit, et une action de grâces, une eucharistie.

Les paroles du souhait du prêtre sont celles de saint Paul (2 Co 13,13). C’est un souhait trinitaire. Le prêtre ne dit pas que l’amour, la grâce et la communion nous soit donnés car ces biens nous ont déjà été donnés, mais ce qui est important c’est que nous les gardions toujours en nous.

Vous avez peut-être remarqué, qu’il y a quelque chose d’inhabituel. Il y a une inversion entre la place courante du Père et du Fils. L’ordre dans lequel les trois personnes divines sont nommées s’appelle ‘taxis’. Il peut y avoir trois variantes.

1. Dans le Credo, c’est le développement de la formule baptismale ‘au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit’. 

Page 74: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

74

2. Cependant lorsque l’on veut rentrer dans la connaissance du mystère trinitaire. L’ordre est inversé. Nous commençons par l’Esprit qui nous guide vers le Fils et le Fils révèle le Père (selon Maxime le confesseur). Dans 1 Co 12,3 Saint Paul dit : « Nul ne peut dire : Jésus est Seigneur ! si ce n’est par l’Esprit-Saint» et Saint Jean nous donne les paroles du Christ en parlant de son Père : «J'ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde (Jn 17, 6) » Et Saint Matthieu de même reprend les paroles du Christ : «personne non plus ne connaît le Père, si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler.( Mt 11,27) »

3. Ici, c’est une 3ème voie qui est prise par saint Paul. C’est par la grâce du Fils incarné que se dévoile l’amour du Père qui nous communique l’Esprit Saint sanctificateur. C’est le mouvement qui correspond à l’enseignement historique du Christ et à la construction de l’Eglise. C’est autour du Christ que l’Eglise s’est construite. C’est aussi le schéma que l’on retrouve dans le discours d’adieu et la Prière Sacerdotale que nous lisons dans l’Evangile de Jean (chap 15 à 17) pendant la semaine sainte.

Le prêtre ne prononce pas des paroles à la légère et c’est les paroles de L’Apôtre ( 2 Co 13,13) qu’il reprend tel quel sans chercher à y mettre une périphrase plus poétique. Lorsque les liturges pouvaient utiliser des paroles sacrées tirées des écritures, ils leur donnaient la priorité sur tout autre texte.

Dans notre liturgie le canon est donc trinitaire et d’inspiration Paulinienne.

Dans d’autres rites (Romain, copte, milanais,… le dialogue commence par ‘Le Seigneur soit toujours avec vous’ c’est le souhait dit : ‘biblique’.

La réponse du peuple est la même que à chaque message du prêtre : «et avec ton  esprit » c’est une réponse universelle.

Puis vient l’appel à élever nos cœurs. Certains rites disent «Elevons notre esprit.» mais quasi universellement nous avons ce texte. Ces paroles sont tirées aussi de la Bible : «Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d'en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu (col 3,1)» et «Élevons nos cœurs et nos mains Vers Dieu qui est au ciel (lam 3,41)» Saint Germain dit que : ‘Le célébrant nous exhorte à élever nos cœurs afin que nulle pensée terrestre ne demeure en nous au moment de la sainte oblation…’ Saint Jean Chrysostome dit : «Craignons de rester sur terre». Nous ne pouvons pas participer à ce qui va suivre si notre cœur n’est pas tourné vers le Seigneur.

Page 75: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

75

Le prêtre accompagne ces paroles en élevant ses mains comme dit dans les Lamentations. Et le diacre accompagne en élevant son étole.

Et le peuple répond en marquant son adhésion: «Nous les élevons vers le Seigneur» tous sont tournés vers Dieu le Père, vers l’Invisible.

Et pour terminer ce dialogue vient l’action de grâce, et le prêtre dit : «rendons grâces au Seigneur notre Dieu » c’est l’eucharistie, ‘Le battement du cœur aimant de la création pour son créateur’ disait Mgr Jean. C’est une exclamation de louange, de remerciement, de bénédiction.

Et la réponse du peuple est admirable : «Cela est digne et juste ». C’était la réponse de la prière juive traditionnelle d’action de grâce. Le peuple adhère à la glorification, à la louange rendue au Père. Cette réplique est le ‘point d’orgue’ du dialogue eucharistique et confesse notre accord pour agir en synergie avec Dieu. ‘Rendons’ pourrait faire croire à un ordre, mais la réponse du peuple exprime une adhésion librement consentie.

Vient alors le 2ème point de la prière eucharistique, l’Immolatio (ou la préface dans le rite romain)

L’Immolatio (préface)

Le texte commun dit par le prêtre commence par la réponse au peuple lors du dialogue :

« Il est vraiment digne et juste , équitable et salutaire de Te rendre grâces en tout temps et en tous lieux, Seigneur saint, Père Tout-puissant, Dieu Eternel, Ineffable, Indescriptible, Invisible et Immuable par le Christ notre Seigneur. C’est par Lui que les anges louent ta Gloire, que les dominations T’adorent, que les puissances se prosternent en tremblant. Les cieux, les vertus des cieux et les bienheureux séraphins s’associent à leur exultation et concélèbrent avec eux. Daigne ordonner nous T’en supplions, que nos voix confessantes puissent se mêler aux leurs en disant » :

Immolatio (tel qu’utilisé dans les livres gallicans ou milanais) signifie action d’immolation, sacrifice, offrande, don, oblation, conclusion, Il correspond au terme grec Anaphore.  Dans certains textes(les livres hispaniques ( mozarabes)) on parle de ‘Contestatio’qui signifie: affirmation, témoignage, prière instante. Au début dans la liturgie Gallicane, ces termes recouvraient tout le canon eucharistique. Aujourd’hui il ne couvre plus que ce qu’on appelle la préface.

Page 76: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

76

La plus belle préface serait bien sûr la prière sacerdotale donnée par le Christ à son Père dans saint Jean au chapitre 17. L’Immolatio s’adresse au Père. C’est l’invocation du Nom redoutable de celui qui est la source de la Divinité.

La préface est dite à voix haute et non à voix basse comme dans la plupart des rites orientaux. Cette pratique de la voix basse est dommage car les louanges divines ne se chuchotent pas, mais elles doivent se clamer sans honte.

Le début ‘il est vraiment digne et juste, équitable et salutaire, que toujours et partout nous te rendions grâces, Seigneur…’ est la conclusion que donnait le président de l’assemblée après le chant du ‘shéma Israël’ (Dt 6,4 et suivant) : ‘Vraie et digne, fidèle et immuable, juste et véridique… est la promesse qui nous a été faite’

Alexis van den Mensbrugghe qui a participé à la restauration de l’ancien rite des Gaules disait que la Préface est l’invocation des Noms de Dieu.

L’Immolatio commence par une louange (de te rendre gloire en tout temps et en tous lieux), suivi d’une énumération Cataphatique des Noms de Dieu (ce qu’il est) : « Seigneur Saint, Père Tout-Puissant, Dieu éternel,… mais aussi une énumération Apophatique (ce qu’il n’est pas) : « Ineffable, indescriptible, invisible et immuable » en fonction des fêtes la liste est parfois rallongée et est abondante.

Cette prière est une des nombreuses prières variables propre à chaque liturgie en fonction de la fête ou des saints du jour. C’est tout un enseignement sur le sens de la fête qui est donné dans cette préface. C’est un peu comparable au tropaire, ou au kondakion que nous allons trouver dans le rite Oriental. Cette variabilité en fonction des fêtes est une réminiscence de la période des premiers chrétiens où les pontifes, se laissaient aller à l’inspiration avec l’aide de l’Esprit en improvisant des actions de grâces au Père.

La structure de cette prière est cependant toujours la même.

1. Au début, l’action de grâces au Père en invoquant les noms divins.2. Ensuite, l’exposé des bienfaits de Dieu dans la fête du Jour ou à

travers le saint du jour.3. Et en finale, la description des chants angéliques

L’Immolatio est pour de nombreuses liturgies une prière adressée au Père. Nous verrons que le récit de l’institution est adressé au fils et l’Epiclèse au Saint- Esprit. Le canon eucharistique est donc aussi une confession de la Trinité comme nous l’avons faite de nombreuses fois depuis le début. (Bénie soit la Sainte trinité, Trisaghion, credo,…).

Page 77: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

77

Parfois, l’Immolatio parle de la Trinité comme pour la fête de la Trinité le premier dimanche après la Pentecôte, ou parle du Fils (à Noël, Pâques,… ) ou de l’Esprit-Saint ( Pentecôte, l’Epiphanie,…). Mais c’est dans la deuxième partie de la Préface qu’habituellement, nous exaltons les bienfaits de Dieu à travers la fête du jour.

Cet aspect particulier de la fête n’existe pas en Orient dans la préface. Une des qualités essentielles des préfaces gallicanes est d’être une nourriture spirituelle et un enrichissement dogmatique pour les fidèles. Je voudrais vous donner deux exemples avec l’immolatio de Noël (qui doit dater du VIème ou VIIème siècle) et celui de Pâques. (Du 4ème siècle) Ces textes sont extraits du sacramentaire d’Autun vers 615.

Noël

Il est vraiment digne et juste,... Car en ce jour notre Seigneur Jésus-Christ a daigné visiter le monde. Il surgit du palais virginal et par amour pour nous descend des cieux. Les anges chantent ta gloire dans les cieux, car l’humanité du Sauveur est révélée. L’armée entière des anges est dans la joie, car la terre reçoit le Roi éternel. La bienheureuse vierge Marie est devenue un temple précieux, car elle a porté le Seigneur des seigneurs, elle a engendré pour notre salut la vie resplendissante et l’amertume de la mort a été dissoute. Ses entrailles qui n’ont pas connu de relation humaine ont obtenu de porter Dieu ; Ainsi né au monde celui qui vit et règne éternellement dans le ciel : Jésus-Christ notre Seigneur. C’est pourquoi avec les anges,…

Un monument de poésie théologique. Tout le sens de la fête y est résumé.

Pâques

Il est vraiment digne et juste,…Tu es grand et tes ouvrages sont merveilleux, Tu es un seul Dieu. Tu as fait les cieux avec entendement. Tu as formé la terre sur les eaux. Tu as façonné les grands luminaires, le soleil dans la puissance du jour, la lune et les étoiles dans la puissance de la nuit. Tu nous as faits et Tu n’oublies pas l’œuvre de Tes mains. A Toi est le jour, à Toi est la nuit. Dans le jour, Tu répands Ta miséricorde, dans la nuit Tu la manifestes et nous la célébrons aujourd’hui en la vigile de la lumineuse solennité.

Cette nuit elle-même nous donne le sacrement salutaire, la nuit où le pardon est offert au pécheur, où de l’homme vieilli Tu crées

Page 78: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

78

une race vigoureuse et où des fontaines renait et surgit la créature nouvelle.

Cette nuit, les nations naissent vers le jour éternel, devant les peuples s’ouvrent les demeures du royaume célestes et les conditions humaines se transfigurent en rapports divins. C’est cette nuit qui fut formée dans les délices et en elle tu nous aime sans limites, ô Seigneur. Nuit où Adam est pardonné, nuit où la drachme perdue est retrouvée, nuit où la brebis égarée est prise sur les épaules du bon pasteur, nuit où le diable succombe, où le soleil de justice, notre Christ, se dresse, où les prisonniers de l’enfer sont vomis, les barrières rompues, et où de nombreux corps de saints, sortis de leurs tombeaux, entrent dans la cité sainte.

Ô nuit vraiment bienheureuse, seule tu mérites de connaître le temps et l’heure où le Christ ressuscite, nuit de laquelle le psalmiste prophétise qu’elle est plus resplendissante que le jour, nuit où la Résurrection s’élance vers l’éternité. C’est pourquoi, …

Tout est dit sur la Résurrection.

Pendant toute cette prière de l’Immolatio le prêtre se tient les mains levées, geste de la prière de supplication (Orant).

A la fin de l’Immolatio, le diacre retire l’étoile qui avait été placé sur le pain à la préparation des dons. Aussitôt l’Immolatio terminé le chœur et les fidèles entonnent le :

Sanctus

‘Saint! Saint! Saint! Le Seigneur Dieu Sabaoth. Les cieux et la terre sont remplis de ta gloire. Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit celui Qui vient au Nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux.’

Le Sanctus de la Messe est formé d'Isaïe (6, 3) « Ils (ce sont les séraphins aux six ailes) criaient l'un à l'autre, et disaient: Saint, saint, saint est le Seigneur Sabaoth! Toute la terre est pleine de sa gloire! », avec intercalation du mot "les cieux" introduit par l’Eglise, et un emprunt à Matthieu (21, 9), la foule lors de l’entrée à Jérusalem « Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient Jésus criaient: 

Page 79: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

79

Hosanna au Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts! »

Le rajout du mot ‘cieux’ est là pour souligner l’unité des mondes visibles (la terre) et invisibles (les cieux) dans le mystère de notre salut.

La Gloire dont on parle est dans le sens biblique, la Présence sensible de la divinité. La Gloire c’est la manifestation de l’Energie Divine, la matière immatérielle et incréée qui se communique à Sa création. C’est l’Epiphanie du Dieu vivant. Elle englobe à chaque liturgie l’autel, le sanctuaire, les célébrants créant ainsi le lieu divin ou descendra l’Esprit-Saint sur les dons offerts.

La deuxième partie du Sanctus s’adresse au Fils incarné qui va vaincre la mort. Le Sanctus est la transition entre la préface qui chantait le créateur du monde vers l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ

‘Hosanna au plus haut des Cieux’ est le cri d’acclamation de la foule juive en l’honneur du roi des rois.

Cet hymne de louanges permet aux fidèles unis aux anges de concélébrer avec le Prêtre. C’est un acte profondément liturgique. ‘ Les anges entourent le prêtre, tout le sanctuaire et autour de l’autel est rempli par les puissances célestes pour honorer Celui qui est présent sur l’autel’, dit Saint Jean Chrysostome. Nous ne savons pas qui a introduit ce chant dans la liturgie, mais il vient des pratiques de l’Eglise primitive. Il est en tout cas, très antique, universel et se retrouve aujourd’hui dans toutes les liturgies.

La présence des anges pendant la messe et notre union aux cœurs angéliques ont toujours été soulignées. Souvenez-vous des paroles que dit le prêtre lors de son entrée au début de la liturgie.

Pendant cet hymne le diacre retire l’astérisque qui se trouve sur le pain. Et fait le signe de croix en touchant la patène. Comme dit précédemment cet astérisque symbolise la croix triomphante. Le prêtre découvre aussi le calice. Les dons sont ainsi maintenant offerts nus.

Vient alors le…

Page 80: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

80

Post-Sanctus ( appelée aussi ‘Vere sanctus’)

‘Vraiment saint, vraiment béni est Ton Unique Engendré, Verbe créateur et Dieu de majesté ! Il est descendu des cieux, a pris la forme d’esclave, acceptant de plein gré de souffrir pour libérer son œuvre et la reformer à l’image de sa Gloire, Lui notre Sauveur Jésus-Christ, Qui la veille,…’

Cette prière nous place devant le dépouillement, du Fils de Dieu, la ‘Kénose’. C’est une prière fixe en général mais qui change en fonction des grandes fêtes liturgiques. Néanmoins, il s’articule autour de 3 parties :

L’entrée en matière, le développement de l’incarnation et de la rédemption, et la transition vers la Sainte Cène.

Si les prières de l’Immolatio et du sanctus étaient surtout adressées au Père, maintenant nous nous adressons au Fils.

Chez nous, l’entrée en matière courante reprend les mots du Trisaghion ‘Vraiment saint, Vraiment béni…’. Pour la Noël, le chant commence par : «Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Paix sur la Terre, bonne volonté parmi les hommes ! » C’est-à-dire la tonalité de la fête du jour.

Ensuite vient, le développement de l’incarnation et de la rédemption si elles n’ont pas été proclamées dans la préface, ou alors un résumé succinct de ses mystères.

Dans notre rite gallican, la préface (Immolatio) et le post Sanctus sont variables et sont donc liés et complémentaires. Ils se rapprochent très fort des rites orientaux de saint Basile et de saint Jean Chrysostome et sont assez éloignés du rite romain.

Le post-Sanctus se poursuit par les paroles du …

Page 81: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

81

Récit de l’institution ‘Qui, la veille de sa passion, prit du pain dans Ses mains saintes et 

vénérables, leva les yeux au ciel, vers Toi, Père Saint, Dieu Tout-Puissant et Eternel, Rendant grâces, le bénit, le rompit, le donna à ses apôtres et disciples en disant :

Prenez et  mangez, ceci est Mon corps Qui est rompu pour vous et pour un grand nombre en rémission des péchés.’

Le peuple répond : ‘Amen’

‘De même, après le repas, Il prit la coupe et rendant grâce, Il la bénit et la donna à ses apôtres et disciples en disant :

Prenez et buvez en tous, ceci est Mon sang, le sang de la nouvelle et éternelle alliance qui est répandu pour vous et pour un grand nombre en rémission des péchés.’

Le peuple répond : ‘Amen’

Nous entrons ici dans les moments clés de la liturgie.

Nous pouvons y voir 3 éléments importants

1. C’est la parole de Dieu tirée de l’Evangile qui est proclamée.2. C’est un commandement de Jésus-Christ. Prenez et mangez…3. Il contient des paroles créatrices. Il a parlé et cela fût.

Le 3ème point est celui sur lequel se base le rite romain pour négliger l’Epiclèse et ne plus en appeler à l’Esprit-Saint.

Dans la Foi Orthodoxe, jamais le Père n’agit sans le Fils, ni le Fils sans l’Esprit. Le Père crée tout par le Verbe dans l’Esprit qui vivifie tout. Les paroles de l’institution sont sacrées, agissantes, créatrices MAIS réclament ontologiquement (par la bouche du célébrant) la prière suppliante de l’Eglise au Saint-Esprit. C’est la base de la théologie trinitaire, patristique et orthodoxe.

Saint Jean Chrysostome l’énonce clairement : « Ce n’est pas un homme qui transforme les dons en Corps et en Sang du Christ, c’est le crucifié Lui-même. Etant son image, le prêtre se tient debout, prononce les paroles mais ce sont la puissance et la grâce de Dieu qui agissent (La Grâce, la puissance, la vertu, la bénédiction, etc… de Dieu signifient en langage patristique l’action du 

Page 82: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

82

Saint-Esprit). » L’action appartient à Dieu seul en ses trois personnes qui agissent chacune selon son action propre, jamais séparée et jamais confondue.

Et dans toutes les liturgies orthodoxes, nous aurons aussi l’invocation au Père d’envoyer son Esprit-Saint pour qu’Il vienne sanctifier l’œuvre du Fils. Je pense que l’absence d’Epiclèse dans le rite Romain est une des conséquences logique du Filioque.

Pourquoi le Christ n’a pas appelé Lui le Saint-Esprit ?

Parce que l’Esprit habitait en Lui de toute éternité. Chaque geste, chaque parole du Christ était aussi le geste, la parole de l’Esprit-Saint. Comme chaque parole, chaque geste du Christ était aussi le geste et la parole du Père. « Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi. (Jn 14,11) » Le temps est un éternel présent pour Dieu. Pour nous, pour l’Eglise, pour le prêtre, nous réactualisons le mystère divin dans le spatio-temporel et l’infirmité de notre nature humaine créée, nous conduit à recevoir l’action du Père, celle du Fils et celle de l’Esprit dans une séquence temporelle pour bien les marquer.

Les paroles de l’institution que nous disons dans notre liturgie proviennent essentiellement d’un document qui servi de base aux messes occidentales, le ‘De Sacramentis’ et aussi des textes du rite Milanais qui était un centre religieux important au premier millénaire en Occident. Ces paroles sont très proches de ce qu’a dit le Seigneur à la dernière cène. Le prêtre accompagne les paroles en reproduisant gestuellement l’opération du Christ.

Les premières paroles de l’institution ‘ Qui la veille …’ utilisés en Occident, diffèrent de celle des liturgies orientales ‘La nuit où Il fut livré…’ En réalité, chacun veut dire la même chose, que le repas eut lieu après le coucher du Soleil. Dans la Bible, Il y a le Jour (du lever au coucher du soleil) et la nuit (du coucher au lever)

Ensuite ‘Prit du pain’ est universel, tiré des Ecritures.

‘Dans Ses mains…’ souvent suivi de plusieurs épithètes, saintes, vénérables, pures, vivifiantes, divines,…Chaque rite a un peu enjolivé les mains et peint avec sa propre palette l’Icône des mains du Christ.

‘Leva les yeux au ciel vers Toi…’. L’Icône des «yeux levés» est un emprunt scripturaire tiré aussi des évangiles ;

Il y a l’Evangile de la multiplication des pains : « prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces. Puis, il rompit les pains et les donna aux disciples (Mt 14,19) » Vous entendez que ces paroles sont étrangement similaires à celles qu’Il prononcera à la sainte Cène. Les 5

Page 83: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

83

pains sont déjà l’image de son corps, qui nourrit un grand nombre (5000 personnes).

Le 2ème texte est celui de la résurrection de Lazare. « Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit: Père, je te rends grâces de ce que tu m'as exaucé (Jn 11,41) »

Le 3ème texte est tiré de la prière sacerdotale, la Préface des préfaces : « Après avoir ainsi parlé, Jésus leva les yeux au ciel, et dit: Père, l'heure est venue! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie,(Jn 17,1) » Souvenons-nous que dans le dialogue entre le prêtre et le peuple en début du Canon, nous élevons nos cœurs, c’est parallèle à l’élévation des yeux du Christ.

‘Père Saint’ c’est aussi tiré du dernier discours de notre Seigneur Jésus-Christ (Jn17,11), ‘Dieu Tout-Puissant’ reprend les paroles du Credo ‘Je crois en seul Dieu le Père Tout-Puissant’ et ‘Eternel’ est souvent associé à Tout-Puissant dans les collectes.

‘Rendant grâces…’est aussi universel à toutes les liturgies. Rien de ce que fait le Fils n’est fait pour Lui, mais pour son Père.

‘Il le bénit…’ le mot bénir à dans l’Ecriture Sainte un sens fort. Les orientaux le renforce encore en ajoutant ‘Le sanctifia’. Le rite des Gaules suit les rites occidentaux et ne dit que ‘bénit’. Que ce soit bénit, sanctifié, consacré, tout vient du Père, par le Fils dans l’Esprit-Saint.

‘Le rompit…’ est universel et vient des écritures.

‘Le donna à ses apôtres et disciples en disant…’ Ici aussi, chacun y a été un peu suivant sa sensibilité et certaines liturgies se limitent à ‘à ses disciples’ (Romain, chaldéen.) Saint Basile et saint Jean Chrysostome ajoutent ‘à ses saints apôtres et disciples’. Les coptes ajoutent ‘bien-aimés’

‘Prenez et mangez’ ces paroles sont universels et scripturaires. Certains ajoutent ici ‘en tous’, comme dans le rite Romain. Mais ce n’est pas repris dans les écritures comme paroles du Christ. C’est un ordre ou une invitation puisque nous sommes libres de le suivre ou non. Mais dire ‘Non’ semble assez incompréhensible pour un vrai chrétien, qui est disciple du Christ. C’est le don qu’Il nous fait en réponse aux dons que nous avons apportez. Le don en retour c’est le corps et le sang du Christ.

‘Ceci est Mon Corps…’ c’est universel et scripturaire. En disant cela le Christ voyait plus loin que les morceaux de pain car Il parlait de Lui-même.

Page 84: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

84

‘Qui est rompu pour vous et pour un grand nombre en rémission des péchés…’ Certains comme dans le rite Romain disent simplement ‘livré pour vous’. Le ‘en rémission des péchés’ est une influence des rites orientaux. Mais dans les lettres de saint Germain de Paris la formule était déjà reprise dans sa forme actuelle.

Le peuple reconnait la justesse de ses paroles et de cet acte en disant ‘Amen.’ A noter que l’Anaphore primitive ne plaçait le ‘Amen’ que tout à la fin. Les deux amen pendant la consécration furent introduits par l’Eglise Byzantine de même d’ailleurs que le Sanctus. Le ‘Amen’ appartient depuis l’Antiquité au peuple.

‘De même après le repas, Il prit la coupe et rendant grâce il la bénit et la donna à ses apôtres et disciples en disant…’ ‘De même’ introduit la 2ème partie et est universel. Dans le rite des Gaules comme dans la majorité des rites, nous précisons par ‘après le repas’. ‘Il prit la coupe’ est universel. Certains enjolivent la coupe en ajoutant le mot précieux ou incomparable. La suite est similaire à la 1ère partie sur le corps.

‘Prenez et buvez en tous’. Le ‘en tous’ renforce l’invitation du Christ et lui donne un caractère universel. A noter que dans le rite Romain les fidèles ne communient qu’à l’hostie et qu’à quelques rares exceptions, le sang du Christ (vin) est absent lors de la communion. C’est assez étrange car le corps sans le sang symbolise la mort, le corps et le sang symbolisent la vie. Le sang c’est le mouvement, c’est la vie qui irrigue notre corps. La privation du sang est opposée à la volonté du Christ. C’est sur le sang qu’Il a insisté en ajoutant ‘tous’

‘Car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle et éternelle alliance, qui est répandu pour vous et pour un grand nombre en rémission des péchés…’ ce passage de la coupe est quasi universel avec peu de modifications. L’alliance nouvelle et éternelle est bien sûr l’alliance que le Christ vient sceller avec nous par le don de sa vie. Il vient actualiser l’alliance que son Père avait liée avec le peuple hébreu. L’Alliance est éternelle comme elle avait été mentionnée dans le psaume 111 verset 9.

Pendant ce récit de l’institution, le prêtre a les mains levées dans l’attitude de l’orant. C’est l’attitude priante par excellence, d’invocation à Dieu tirée du psaume 28.2 : «Écoute la voix de mes supplications, quand je crie à toi, Quand j'élève mes mains vers ton sanctuaire. »

Page 85: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

85

Chaque fois qu’il bénit le prêtre fait le signe de croix sur le pain ou sur la coupe. Ensuite, il désigne le pain de la main droite et s’écarte légèrement du milieu de l’autel vers la droite pendant qu’il dit les paroles de l’institution pour le Pain. Le diacre montre aussi avec son étole en étant écarté légèrement à gauche. Puis pour la coupe, le prêtre et le diacre inversent leur position. A la fin de chaque récit, le prêtre s’incline en faisant le signe de croix. A noter que dans les rites grecs et russes tout cela se déroule en étant caché des fidèles derrière l’iconostase avec les rideaux fermés.

Ensuite vient la 6ème partie du canon Eucharistique que l’on appelle…

l’Anamnèse.( ou Memorial)

‘Chaque fois que vous ferez ceci vous le ferez en mémoire de Moi, vous proclamerez ma mort, vous annoncerez ma résurrection, vous espérerez mon retour jusqu'à ce que Je revienne vers vous du ciel avec gloire’

Faire l’Anamnèse c’est se remémorer, se souvenir. N’oublions pas que la Liturgie est entre autre le mémorial de la mort et la résurrection du Christ qui est l’action unique, définitive et accomplie pour le salut de l’humanité, que nous actualisons aujourd’hui.

L'Anamnèse est cette formule liturgique par laquelle, après le récit de l’institution, le prêtre au nom de l’assemblée se souvient de la mort, de la résurrection du Seigneur et exprime son attente de sa venue dans la gloire.

L'Anamnèse est ce cri de louange aujourd'hui pour ce que le Christ a vécu pour nous hier sur le Golgotha en même temps que notre désir de le contempler demain. Saint Grégoire le Théologien (de Nazianze) avait cette définition pour l’Anamnèse c’est ‘le souvenir de l’avenir’.

Mais ce n’est pas un souvenir humain que nous célébrons comme les cérémonies du 11 novembre devant les monuments aux morts. C’est la réalisation quotidienne de ce qu’il a fait pour nous, c’est l’Eglise qui s’identifie à Son œuvre du salut. S’identifier ce n’est pas ‘faire comme, mais c’est ‘être comme’. C’est entrer à l’intérieur dans Son esprit, Sa pensée, Sa façon d’être.

Page 86: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

86

Lorsque pour un défunt nous demandons que le Seigneur lui donne la mémoire éternelle, nous ne demandons pas que Dieu se souvienne de Lui tout le temps car Lui ne nous oublie pas. Mais nous demandons que les âmes de nos défunts demeurent dans le souvenir du Christ, dans ce même mémorial eucharistique que nous faisons dans la liturgie, que son âme reste identifiée au Seigneur, par Lui, avec Lui, et en Lui.

Le début de l’Anamnèse commence par un ordre :’ Chaque fois que vous ferez ceci, vous le ferez en mémoire de Moi..’ C’est scripturaire (Lc 22, 19 : faites ceci en mémoire de moi.) C’est aussi comme le post sanctus, une prière de liaison entre les paroles de l’institution et l’Epiclèse. En fait elle aurait très bien pu faire partie du récit de l’institution puisque ce sont des paroles du Christ. Si le Christ nous a donné cet ordre, c’est qu’Il nous a aussi communiqué la puissance pour le faire. Et cette puissance d’en haut c’est le Saint-Esprit, que nous allons appeler sur l’autel.

Puis vient, une énumération des phases de notre salut : Sa mort – sa résurrection – l’espérance du retour. ‘vous proclamerez ma mort, vous annoncerez ma résurrection, vous espérerez mon retour jusqu'à ce que Je revienne vers vous du ciel avec gloire.’

Dans l’histoire, certains rites vont amplifier l’énumération et rajouter des détails tels que la souffrance, le sépulcre, le siège à la droite du Père, la descente aux enfers,… Certains aussi font précéder la mort par l’histoire du Christ par sa conception, sa naissance, son baptême, …

L’Eglise des Gaules est restée dans la sobriété et à conserver la triade propre aux églises d’Occident. Pour certaines occasions il y a des ajouts du propre de la fête.

Jusqu’ici, c’était les paroles du Christ qui étaient mentionnées. Dans la deuxième partie de l’Anamnèse c’est l’Eglise qui parle.

‘Faisant donc le mémorial de Sa passion très glorieuse, de Sa résurrection de l’enfer et de son Ascension au ciel….’

L’Eglise se réclame de l’ordre du Christ pour accomplir le sacrifice. En fait, les paroles du Christ n’apparaissent pas comme le centre de la consécration

Page 87: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

87

mais en se basant sur l’ordre du Christ, l’Epiclèse ratifiera, bénira, actualisera les choses Saintes. Tenant compte de ce que tu as dit nous légitimons que le pain et la coupe seront ton corps et ton sang et c’est ton Esprit qui sera l’instrument de cette transformation.

Ici aussi chaque Eglise a ‘décoré’ suivant sa sensibilité la Passion, la Résurrection et l’Ascension de qualificatifs : Béatifiante, glorieuse, admirable, le 3ème jour, de l’enfer, des morts, au ciel,… L’Eglise des Gaules est restée sobre et fidèle à l’esprit occidental en se limitant à la passion très glorieuse, la Résurrection de l’enfer et l’Ascension au ciel comme on le trouvait dans le ‘De Sacramentis’.

Suit alors…

L’offrande. (L’Oblation)

‘Nous qui sommes à Toi nous t’offrons ce qui est  à Toi, pour ceux qui sont à Toi : cette offrande pure, cette offrande raisonnable, cette offrande non sanglante et nous Te demandons et Te supplions : reçois cette oblation sur ton autel d’En-haut des mains de tes anges.’

"Nous qui sommes à Toi, nous T'offrons ce qui est à Toi". Cette formule, familière aux liturgies orientales aussi bien qu'aux liturgies latines, doit remonter à une haute antiquité. A nouveau cette phrase a un but pédagogique d’enseignement théologique. Ces dons que nous offrons sont de Dieu et retournent à leur auteur. Rien ne nous est dû. Tout a été créé par Dieu. Il nous a fait les gestionnaires de la terre et de tout ce qui l’habite. Nous lui restituons librement ce qui Lui appartient et derrière le pain et le vin c’est mystiquement Son propre Fils que nous offrons à Dieu, qui est devenu Fils de l’homme, Fils de Marie. Nous participons par cette offrande à son ascension au ciel, son retour vers sa source, vers sa divinité. Et en faisant cela c’est nous aussi qu’Il emmène avec Lui, notre nature déifiée.

‘Cette offrande pure, cette offrande raisonnable, cette offrande non-sanglante…’

Je ne sais pas si vous avez remarquez, mais nous nous exprimons souvent en triade (Mort-résurrection-ascension), ici (pure, raisonnable, non-sanglante),

Page 88: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

88

‘Pure’ car le Christ est sans péché. ‘Raisonnable’ Saint Paul en parle dans son Epitre aux Romains : «Je vous 

exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. (Ro, 12,1) » D’autres traductions donnent ‘un culte spirituel’ qui semble plus correct car c’est la grâce, l’Esprit qui opère.

Raisonnable vient du Latin rationabilis et du grec logikon. Dans l’Eglise, rationabilis a aussi été traduit par Spirituel, ‘rempli de l’Esprit’ et dans plusieurs rites on utilise le terme spirituel au lieu de raisonnable. Le terme grec logikon dérive du mot Logos (le Verbe). Le mot raisonnable en français appauvrit fortement cette idée de ‘spirituel’. Le terme ‘raisonnable’ s’applique aussi bien à l’oblation que nous apportons, qu’au troupeau du Christ, nous sommes ‘les brebis raisonnables‘

‘Non -sanglante’ vient du latin ‘incuenta’ et du grec ‘anaimaktos’. Dieu ne veut pas que le sang coule, il a en horreur les sacrifices sanglants: « Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs. (Isaïe 1,11). 

‘Et nous Te demandons et Te supplions : Reçois cette oblation sur ton autel d’En-haut des mains de tes anges’ 

Ici nous demandons au Père d’accepter les dons eucharistiques. L’autel d’en haut trouve son origine dans le livre d’Isaïe et l’Apocalypse. « Mais l'un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu'il avait prise sur l'autel avec des pincettes.(Is 6,6) »  Et « un autre ange vint, et il se tint sur l'autel, ayant un encensoir d'or; on lui donna beaucoup de parfums, afin qu'il les offrît, avec les prières de tous les saints, sur l'autel d'or qui est devant le trône. La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l'ange devant Dieu. Et l'ange prit l'encensoir, le remplit du feu de l'autel, et le jeta sur la terre. (Ap 8,3-5) » C’est donc un transfert que nous demandons aux anges d’effectuer de notre autel terrestre vers l’autel céleste. Comme nous avons mentionné que nous avons la mémoire de son Ascension, nous actualisons aussi l’ascension du Christ à travers ces offrandes. Comme le Père a reçu son Fils, nous le prions de recevoir l’Agneau Eucharistique.

Pendant que le Diacre élève en croisant les mains, la patène avec le pain et la coupe avec le vin, le prêtre lève aussi les mains au ciel en montrant les

Page 89: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

89

offrandes pour accompagner les anges. Le croisement du calice et de la patène symbolise le croisement de l’ancienne alliance (pain) et de la nouvelle (vin). Le corps et le sang du Christ ne sont pas séparés. Le corps n’est donc plus un cadavre. Il est irrigué, animé par le sang.

‘Des mains de tes anges’ nous ouvre à la liturgie céleste. Notre culte est ponctuel. La liturgie céleste est continue et les écritures en parlent beaucoup dans l’Apocalypse. Mais il y a une interaction entre notre liturgie et celle des anges. Rappelez-vous, au début de la liturgie en rentrant dans l’église le prêtre invite les esprits incorporels à concélébrer avec nous. A l’Immolatio, nous demandons que nos voix confessantes puissent se mêler à celles des anges.

Ainsi, le ciel et la terre s’entrelacent. Le sens général et traditionnel des paroles ‘Sur Ton autel d’En-haut des mains de Tes anges’ est l’incorporation de nos offrandes dans l’oblation céleste. Il y a un mouvement continu entre le ciel et la terre, les anges viennent du ciel pour se mêler à notre célébration et montent les offrandes afin de redescendre en apportant la grâce du Saint-Esprit.

Et le prêtre continue à voix basse et toujours les mains levées au ciel en signe d’offrande, en récitant une autre triade qui commence la 7ème partie du canon eucharistique…

L’EpiclèseLe terme ‘Epiclèse´ signifie ‘Invocation. C’est l’invocation faite au Père

d’envoyer le Saint-Esprit sur les saints dons afin de les transformer en corps et en sang du Christ. C’est au 2ème siècle que ce terme apparu pour la 1ère fois chez Saint Irénée. Nous pouvons désirer le pardon, le salut, la purification, la santé, la protection mais le plus important, l’essentiel, c’est le Saint-Esprit, le reste nous sera donné par surcroît. Saint Jérôme nomme l’Epiclèse : ‘la prière solennelle. Grégoire de Nysse dit : ‘L’Epiclèse est la sanctification par le Saint-Esprit’. Unanimement les Pères de l’Eglise ont toujours reconnu que l’oblation ne peut être sanctifiée là où n’est pas l’Esprit-Saint. Mais l’ensemble du processus est une œuvre commune de la Trinité. Tout part du Père, passe par le Fils et s’achève dans l’Esprit. Monseigneur Jean de saint Denis écrivait : ‘La création est l’œuvre du Père, Qui a tout fait par le Fils dans l’Esprit ; L’incarnation est l’œuvre du Fils qui s’est incarné par l’Esprit, obéissant au Père ; 

Page 90: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

90

la sanctification est l’œuvre de l’Esprit venu du Père, à la demande du Fils.’ Les trois Personnes sont inséparables.

Tous les rites liturgiques du monde possèdent de manière claire l’Epiclèse dans le sens d’une intervention sanctifiante de l’Esprit. Même l’Eglise de Rome avait dans sa liturgie l’Epiclèse et le pape Saint Gélase au 5ème siècle disait que c’est un crime, un acte condamnable pour le célébrant de ne pas invoquer l’Esprit céleste pour la consécration des divins mystères, et affirme que le pain et ce qui est dans le calice sont changés en substance divine par l’opération du Saint-Esprit. Rome était ainsi orthodoxe. Depuis lors les choses ont changé et aujourd’hui l’Eglise Romaine n’est pas claire dans ses pratiques, il n’y a pas dans la liturgie Romaine une invocation claire et indiscutable de l’action de l’Esprit comparable à ce que nous trouvons dans les liturgies orthodoxes. C’est un peu ambigu. Il y a le choix entre différentes prières eucharistiques. (voir en annexe de ce document) Certaines invoquent l’Esprit d’autres pas. Il semblerait comme je l’ai déjà mentionnée que pour certains, l’action de l’Esprit-Saint n’est pas obligatoire, voire superflue. Ce sont les paroles du Christ qui opèrent la transformation. Benoit XII au 14ème siècle trouve même hérétique dans la liturgie Arménienne l’invocation du Saint-Esprit pour la consécration des dons. Il sera suivi par Clément VI et Eugène IV et au concile de Trente au 16ème siècle la nouvelle doctrine de l’Eglise catholique déclare alors que ‘seul le Christ consacre.’ (voir catéchisme du concile de Trente chap 18 ; forme de l’eucharistie) dans le catéchisme de l’Eglise catholique de 1992, il semble que l’Esprit-Saint soit revenu en grâce dans l’action de la consécration. ( voir catéchisme de l’Eglise catholique 1992 : l’Esprit-Saint et l’église dans la liturgie ; (1105) et (1353) ‘Dans l’épiclèse elle demande au Père d’envoyer son Esprit Saint (ou la puissance de sa bénédiction : cf. MR, Canon Romain 90) sur le pain et le vin, afin qu’ils deviennent, par sa puissance, le Corps et le Sang de Jésus-Christ, et que ceux qui prennent part à l’Eucharistie soient un seul corps et un seul esprit

Dans le récit de l’institution la force des paroles et de l’action du Christ, et la puissance de l’Esprit-Saint, rendent sacramentellement présents sous les espèces du pain et du vin Son Corps et Son Sang, Son sacrifice offert sur la croix une fois pour toutes.

Je pense que le Filioque a accentué le christocentrisme au moyen-âge, surtout à partir du XIIIème siècle, et l’action du Paraclet d’achèvement de l’œuvre du Christ y a perdu sa vitalité.

Page 91: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

91

Après cette digression sur l’évolution de la place de l’Esprit-Saint, revenons à notre liturgie.

Le chœur entonne le chant suivant :

‘Nous te prions, Seigneur et supplions ta majesté que montent nos humbles prières vers Toi, Dieu très clément.’

Ce sera cette même prière que le prêtre dira lui aussi à voix basse plus loin.

Le prêtre a besoin de s’arrêter, de se centrer pour appeler du fond du cœur la descente de l’Esprit sur les dons. Et à voix basse il dit les mains levées :

‘Comme Tu daignas recevoir les dons de ton serviteur, le juste Abel, le sacrifice de notre patriarche Abraham et celui que t’offrit ton grand prêtre et roi, Melchisédech…’

Certains rites orientaux sont plus généreux et rappel d’autres sacrifices, Noé, David, Elie,… L’Eglise des Gaules reste sobre et triadique. Elle inscrit le sacrifice du Christ dans la lignée des sacrifices de l’Ancien Testament en les récapitulant.

Abel le juste, qui offrit sur terre le premier sacrifice agréable à Dieu, ‘Abel, de son côté, en fit une (offrande) des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L'Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande (Gn 4,4)’ Abel fut aussi la première victime humaine. Il offre et il est offert. C’est la première image de l’Agneau immolé.

Le patriarche Abraham, le père des croyants a offert en sacrifice son fils unique sur la demande de Dieu. Il préfigure le sacrifice du Christ, Fils unique, Bien-aimé du Père céleste. Abraham est aussi celui qui accueilli à sa table les trois anges sous le chêne de Mambré ; trois anges, image de la divine Trinité.

Le grand Prêtre et roi Melchisédech. Qui était-il ? C’est une figure un peu énigmatique car il n’apparait que deux fois dans la Bible et on ne sait pas d’où il vient. Dans la Genèse : « Melchisédech, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin: il était sacrificateur du Dieu Très Haut. Il bénit Abram, et dit: Béni soit Abram par le Dieu Très Haut, maître du ciel et de la terre! Béni soit le Dieu Très Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains! Et Abram lui donna la dîme de 

Page 92: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

92

tout. (Gn 14, 18-20) » Et dans les Psaumes « L'Eternel l'a juré, et il ne se rétractera pas: «Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisédech. (Psaumes 110:4) »

Ainsi, Melchisédech n'a pas de généalogie; Mais il est à la fois roi et prêtre, alors que pendant de nombreux siècles

de l'histoire d'Israël, c'est une chose qui ne devait pas se produire ; C’est d’ailleurs la première fois que le mot prêtre est utilisé dans la Bible.Il est roi de Salem : on pense qu'il s'agit peut-être de la ville qui sera plus tard Jérusalem quand David l'aura conquise pour en faire sa capitale ; L'offrande apportée par Melchisédech se compose de pain et de vin et non pas d'animaux comme le sacrifice qu'offrira Abraham ; Et Melchisédech bénit le Dieu très-Haut et bénit Abraham en son nom ; Enfin, Abraham verse la dîme (c'est-à-dire le dixième de son butin de guerre) à Melchisédech signifiant par ce geste qu'il reconnaît son sacerdoce. Certains exégètes voient en lui la préfigure du Christ. Il offre le pain et le vin, invoque le Très-Haut, et béni Abraham. Il semble avoir eu un impact fort puisque on parle d’être prêtre selon l’ordre (à la manière) de Melchisédech.

Le prêtre fini l’évocation des 3 sacrifices par ‘Nous te prions, Seigneur et supplions ta majesté que montent nos humbles prières vers Toi, Dieu très clément.’

C’est une supplique, une prière intense qu’au nom de l’Eglise il prononce. Que notre prière monte vers Dieu. C’est grâce à la clémence, à la compassion du Père qui a tant aimé le monde, qui lui a donné son Fils unique que le prêtre invoque son action.

Et par 3 fois il s’incline et se signe rappelant ainsi que c’est l’action de la trinité qui est en train de s’accomplir.

Le Prêtre continue à voix haute en étendant les mains au-dessus des dons et tournées vers le bas. Si lorsqu’il offrait les dons à la fin de l’anamnèse en élevant les mains, les paumes étaient tournées vers le haut, ici il invoque la descente de l’Esprit et les paumes sont alors tournées vers le bas.

‘Et que descende sur nous, sur ce pain, sur cette coupe et sur le monde entier, la plénitude de ta divinité, comme elle descendait autrefois sur les 

Page 93: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

93

offrandes de nos pères afin que ce sacrifice devienne véritablement le corps (+) et le sang (+) de notre Seigneur Jésus-Christ par la puissance insaisissable et infinie de Ton Saint- Esprit (+)’

Le prêtre n’invoque pas la descente de l’Esprit uniquement sur le pain et le vin mais aussi sur nous. Ce n’est pas uniquement sur les Dons qui sont sur l’autel que nous demandons à L’Esprit de venir, mais aussi sur nous. Mystiquement nous sommes aussi le corps et le sang du Christ, Nous sommes le corps mystique du Christ comme le dit saint Paul : « ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. (Ro 12.5) »

Nous sommes participants au sacrifice du Christ et nous sommes invités à devenir par cette nourriture et l’action de l’Esprit-Saint toujours plus semblable au Christ. Acquérir l’Esprit de Dieu pour devenir semblable à Dieu.; «Le vrai but de la vie chrétienne consiste en l'acquisition du Saint-Esprit de Dieu.» répondait Saint Séraphin de Sarov à son disciple Motovilov. , Grégoire de Nysse dit que les expressions « Royaume de Dieu » et « Saint-Esprit » sont synonymes : l’Esprit Saint est le Royaume (to pneuma to hagion basileia estin). La venue du Royaume s’identifie donc à la venue de l’Esprit Saint. Entrer dans le Royaume de Dieu, c’est acquérir l’Esprit Saint.

‘La plénitude de ta divinité’

Cette expression vient de Saint-Paul dans son Epitre aux Colossiens (Col 11,9) –‘Car en Lui (Le Christ) habite corporellement toute la plénitude de la divinité.’ Le Christ, vrai Dieu et vrai homme est comme les prémices de l’Homme déifié par l’Esprit-Saint, et nous qui allons communier au corps et au sang allons aussi communier à sa divinité.

‘Comme elle descendait autrefois sur les offrandes de nos pères…’

Chaque liturgie s’inscrit dans la chaine des liturgies précédentes. C’est l’actualisation de la liturgie céleste et éternelle.

’Afin que ce sacrifice devienne véritablement le corps (+) et le sang (+) de notre Seigneur Jésus-Christ…

Nous précisons ici le but de notre demande. Et ce sacrifice n’est pas que le pain et le vin mais aussi nous-même devenions corps et sang du Christ. Notre but est la déification. Seul l’Esprit-Saint peut nous l’apporter. ‘ Ne savez-vous 

Page 94: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

94

pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu (1 Co 6,19)’

Ici aussi certains rites ont enjolivés les paroles corps et sang en disant corps sacré, corps vivifiant et salutaire, sang précieux, corps de Notre Seigneur et Sauveur, corps vénéré de Ton Christ.

N’oublions pas que pendant des siècles la liturgie était la forme de catéchèse par excellence du plus grand nombre.

Après ‘le corps’ et ‘le sang’ Le peuple répond par ‘Amen’

‘ par la puissance insaisissable et infinie de Ton Saint- Esprit (+)’

Certains ont traduit ‘insaisissable’ par incompréhensible ou imprenable. L’idée qui est transmise ici c’est que notre raison humaine n’arrive pas à saisir toute la puissance du Saint-Esprit

 ‘Amen, Amen, Amen’

A la fin de l’Epiclèse les fidèles disent un triple Amen : «Amen, Amen, Amen» comme dans les liturgies orientales. Ces ‘Amen’ ont été introduits tardivement dans les rites liturgiques car primitivement les fidèles ne disaient Amen que à la fin après la doxologie finale. La théologie patristique et orthodoxe nous dit que : «Par trois Amen, l'Église totale confesse que tout s'achève, s'accomplit, selon l'expression des deux Grégoire- de Nazianze et de Nysse- par l'action sanctifiante de la Troisième Personne de la Trinité». C’est donc tout le peuple et les clercs ensemble qui prononcent ces paroles pour montrer l’unanimité de l’Eglise devant ce qui va s’accomplir.

Ce moment solennel est marqué par 3 fois 3 coups de gong ou de cloche et l’inclinaison de tous. En semaine, le célébrant et l’assemblée se prosternent face contre terre.

L’Epiclèse de la Liturgie de saint Germain est une des épiclèses occidentales les plus juste et rejoignant par sa forme les liturgies orientales.

Nous pouvons nous poser la question, mais qu’est ce qui est sacrifié ? Le pain ou le corps du Christ ?

Page 95: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

95

Il y a deux étapes qui se déroulent en même temps. L’objet non sacrifié le pain est devenu objet sacrifié, de simple pain il est devenu corps du Christ et ce corps sacrifié l’a été fait une fois pour toute. (N.Cabasilas page 203-> 207)

Si le Christ a donné Sa vie, son corps et son sang, au Golgotha, (sacrifice sanglant). Aujourd’hui par le ministère des prêtres et l’action de l’Esprit-Saint dans la consécration du pain et du vin, le Christ s’offre toujours mais de façon non-sanglante.

Vient ensuite la 8ème partie, appelée…

Post Epiclèse

Les saints dons consacrés, l’Eglise va énumérer les fruits que nous allons en tirer par la consommation de ces dons lors de la Communion.

‘Et que ces dons soient protection aux biens portants et remède aux malades, procurent la réconciliation aux frères en discorde et augmentent la paix et la charité en surabondance ; Qu’ils confèrent la sagesse aux hommes sans raison et servent de mesure aux sages, donnent la vigilance aux âmes appesanties et la douceur aux zélateurs ; et qu’ils nous fassent participer par la communion à ce saint autel à la société des élus dans le royaume céleste, hâtant la venue glorieuse du Christ et le plénitude de l’Esprit.

Ce texte est tiré du sacramentaire mozarabe (espagnol). Le terme hâtant la venue du Christ doit être compris comme anticipant la venue du Christ

Si nous croyons vraiment que les saints dons que nous allons recevoir à la communion ont été transformé, il n’y a aucun risque de transmission de maladie. C’est même un remède. C’est l’Esprit de Dieu que nous recevons, d’un Dieu guérisseur, un Dieu de pardon, de paix, miséricordieux, de douceur. Par cette communion nous sommes tous unis aux ‘saints’ à la fraternité universelle, unis aux Christ. Et cette union est une avancée vers la venue glorieuse du Christ le 2ème avènement qui ne peut se faire que lorsque l’Amour, le don de soi sera réalité entre nous. C’est petit à petit que cela se fait si nous y croyons, si nous y adhérons et reconnaissons Sa présence au milieu de nous.

Nous arrivons à la fin du canon Eucharistique par

la bénédiction des éléments

Page 96: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

96

‘Par qui Tu créés tout et bénis ce qui est créé (+), sanctifies ce qui est béni (+) et distribues ce qui est sanctifié (+)’

Cette bénédiction des éléments, qui aujourd’hui sont les offrandes apportées par les fidèles et le pain qui sera distribué à la fin de la liturgie, à une origine dans l’antiquité. Au IIIème siècle on bénissait l’huile, le fromage, les olives, les fruits nouveaux, … c’est d’ailleurs ce que nous faisons aussi à certaines liturgies comme la Pascha à Pâques, les fruits et légumes lors de la liturgie de la Transfiguration.

Certains éléments tels que l’eau, les cierges, les cendres, les rameaux ne sont pas bénis après la post-Epiclèse. Mais leur bénédiction se fait avant la messe car ils seront nécessaires et utilisés pendant la liturgie.

C’est ainsi toute la création qui est bénie, que l’Esprit sanctifie et que nous allons distribuer.

Et le canon s’achève par la doxologie finale qui est fixe.

‘A Toi, Père Tout-Puissant, et au Verbe, fidèle et véridique, et à l’Esprit-Saint sanctificateur, conviennent tout honneur et adoration, maintenant et toujours et aux siècles des siècles.’ 

Cette doxologie doit toujours rendre grâces à la Trinité. Elle est universelle avec des variantes comme par exemple pour la liturgie romaine qui dit : « Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu le Père tout-puissant, dans l´unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles.» Il y a une ambiguïté, est-ce que le ‘Lui’ signifie le Christ, ou faut-il le comprendre comme par le Père, avec le fils, dans l’Esprit !

A nouveau la fin de la doxologie ‘ Conviennent tout honneur…’ est inspiré de l’Apocalypse comme nous l’avons vu à la fin des diptyques (collecte post Nomina)

Et le peuple confirme, approuve en disant ‘Amen’. Cet ‘amen’ est universel.

Commence alors la deuxième grande partie de la liturgie des fidèles…

Page 97: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

97

La communion

Cette partie commence par la fraction du pain.

Une antienne est chantée par le chœur pour nous rappeler que c’est lors de la fraction du pain que les disciples d’Emmaüs reconnurent le Christ après sa résurrection. Ce chant commence par des paroles tirées des proverbes : ’ La sagesse a bâti sa maison, Elle a taillé ses sept colonnes. Elle a immolé ses victimes, mêlé son vin, et dressé sa table. (Pr 9,1-2)’

La sagesse est un des Noms divins que nous chantons la semaine avant Noël à la fin du temps de l’Avent. Tout un livre de la Bible est consacré à la sagesse. Les sept colonnes sont les sept dons de l’esprit-Saint que Dieu nous a envoyés. Sept est le chiffre de la perfection c’est en acquérant les sept dons de l’Esprit que nous deviendrons parfaits comme notre Père céleste est parfait. La liste des sept dons du Saint Esprit, est attestée en Occident depuis Saint Ambroise au 4° siècle. Il s’agit du don d’Intelligence, de Conseil, de Sagesse, de Connaissance, de Piété, de Force, et de Crainte de Dieu . Ce sont ces dons que lors de notre Chrismation nous recevons. La crainte de Dieu ne signifie pas la peur de Dieu, mais le respect de Dieu et des choses divines.

‘Venez, mangez mon pain, Et buvez du vin que j'ai mêlé; Quittez l’ignorance, et vous vivrez, (Pr 9,5-6)’

Le Christ reprendra la même idée dans son discours sur le pain de Vie : ‘Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. (Jn 6,51)’ Et ‘Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle; (Jn 6,54)’

‘Le pain que nous rompons est le corps du Seigneur, la coupe que nous bénissons est le sang du Seigneur’

Ces paroles proviennent de l’Epitre de Saint Paul aux Corinthiens : ‘La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion au sang de Christ? Le pain que nous rompons, n'est-il pas la communion au corps de Christ? (1 Co 10, 16)’

Page 98: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

98

Et le peuple répond : ‘Un seul et unique mystère’  qui est la suite de saint Paul :’ Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps; car nous participons tous à un même pain.…’

Entre chaque verset du chant Le peuple chante : ‘Ils reconnurent le Seigneur, Alléluia dans la fraction du pain, Alléluia, Alléluia’.’ Comme les disciples d’Emmaüs : ‘Pendant qu'Il était à table avec eux, Il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, Il le rompit, et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent (Lc 24, 30-31)’

Pourquoi est-ce que dans l’Eglise orthodoxe on fractionne le pain alors que dans la liturgie catholique on donne des hosties?

La fraction du pain symbolise le don et le partage communautaire. Jésus lors de son dernier repas ‘prit le pain le rompit et le donna à ses disciples’ Ce geste est resté présent bien visiblement dans l’Eglise orthodoxe. Dans le rite romain, le partage du pain a lieu lors de la consécration, ensuite ce sont des hosties qui sont distribuées, il n’y a plus de moments spécialement dédiés à cette fraction du pain. Une partie du symbolisme est ainsi perdue.

C’est un chant de joie que l’assemblée chante et une affirmation que le corps et le sang du Christ qu’elle va recevoir sont nourritures pour notre vie spirituelle, pour vivre toujours plus dans l’intimité de Dieu.

Pendant ce chant, le prêtre rompt l’Agneau (le pain sanctifié) en disant à voix basse : ‘la table est dressée. L’Agneau de Dieu est immolé, partagé mis non divisé, mangé mais jamais consommé. Le vin est mêlé, le sang est répandu. Buvons à la coupe inépuisable, quittons l’ignorance et proclamons un seul, unique et redoutable mystère.’

Vient alors la prière que le Christ lui-même nous a apprise…

Le Notre Père

Page 99: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

99

Cette prière est introduite par le prêtre en disant : ‘Non   selon   nos mérites, mais par obéissance au commandement de Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur, nous osons dire.’  

Cette prière introductive de la prière dominicale est une prière d’humilité et d’obéissance. Ce n’est pas par nos propres mérites, les bonnes actions que nous avons faites que nous voulons prier le Père ? Mais comme Il nous l’a dit dans saint Mathieu : ‘Voici donc comment vous devez prier: Notre Père … (Mt 6,9)’. Lorsque l’on parle de prière dominicale ce n’est pas la prière du dimanche. C’est le sens que l’on donne pour un repos dominical, ou un repas dominical (qui a lieu le dimanche). Prière ‘dominicale’ veut dire prière ‘du Seigneur’

La prière dominicale se termine par le ‘Libera nos’ chantée par le prêtre : ‘ Délivre nous Seigneur, du malin et de tout péril ; garde nous en œuvres bonnes par ta Vérité parfaite et dans ta vraie liberté car c’est à Toi qu’appartiennent le règne la puissance et la Gloire aux siècles des siècles. Amen.’

Suit alors…

L’élévation des dons

La cérémonie de la triple élévation des Dons accompagnés de la triple élévation de la voix dans le chant du prêtre et des fidèles est une des caractéristiques de «L’esprit» de la liturgie orthodoxe des Gaules.

C’est une des qualités prépondérantes de notre liturgie : la confession du Christ vainqueur avec allusion à l’Apocalypse : Le prêtre chante par trois fois : "Le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, est vainqueur, alléluia. Et les hommes puis les femmes puis le peuple tout entier répond : ‘Celui qui est assis sur les chérubins, est vainqueur, alléluia ! ‘

C’est le Chant de victoire du monde visible et invisible au Roi des rois qui dissipe l'ombre de la mort, hymne au Seigneur des seigneurs qui "accomplit tout" pour notre salut et siège en gloire au-dessus des cieux. Le rite des Gaules est le seul à proclamer avec tant de force la victoire du Christ. La Croix se dresse triomphante dans le rite des Gaules. Les paroles du Christ : "Courage, J'ai vaincu le monde", retentissent pleinement dans notre liturgie et informent

Page 100: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

100

son esprit. Ces paroles peuvent changer en fonction du temps liturgiques ( Avent, Noël, carême, Pâques)

Après avoir proclamé trois fois la victoire du Christ ressuscité, le prêtre se tourne vers les fidèles avec la patène et le calice et dit : ‘Les saints dons aux saints.’

Le prêtre nous présente le corps et le sang du Christ ressuscité, le corps et le sang de la Vie sous la forme du pain et du vin, en invitant les fidèles à venir les recevoir. Mais il précise ‘à ceux qui sont saints’. En disant cela il ne s’adresse pas à ceux qui sont parfaits (personne ne viendrait) mais à ceux qui sont en chemin, qui s’efforcent de tendre vers la sainteté, vers la perfection. Lorsque nous sommes greffés au Christ par le baptême, nous nous engageons à ce que le Christ devienne la chair de ma chair les os de mes os comme nous dit saint Paul. Nous formons avec l’Eglise le corps mystique du Christ dont Il est la tête. Parfois certains de nos membres sont malades mais nous restons unis dans le corps du Christ et sa chair et son sang sont vraiment une nourriture et un breuvage pour nous guérir et nous garder en bonne santé spirituelle.

Les fidèles répondent alors : ‘Un seul est saint, un seul est Seigneur, Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père. Amen’

Personne n’a de soi-même la sainteté, et elle n’est pas le résultat de nos vertus humaines, mais tous reçoivent la sainteté de Lui et par Lui. Nicolas Cabasilas a une belle image : « Si beaucoup de miroir sont tournés vers le soleil, vous avez l’impression de voir beaucoup de soleils, alors qu’en réalité il n’y en a qu’un seul. De même le seul saint (Jésus-Christ) se montre à beaucoup d’âmes et fait apparaitre ainsi la sainteté en ceux qui sont tournés vers lui. Et la sainteté du fils n’est elle-même que la sainteté du Père. Et la sainteté du Père c’est sa gloire ». Et le Christ dira : ‘Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un (Jn 17,22)’ L’éclat du Fils, sa sainteté est la gloire du Père.

Je vous disais en début d’exposé qu’à la liturgie étaient associés les vivants et les morts et les armées angéliques qui célèbrent la liturgie céleste. Mais que peuvent tirer nos défunts de nos liturgies ? Est-ce que les dons de l’autel leurs sont utiles ? Sont ‘ils eux aussi sanctifiés ?

Les rites sacrés que nous avons accomplis sont sanctifiants de deux manières. La première, c’est par médiation, les dons offerts sanctifient ceux qui les offrent, ainsi que ceux pour qui on les offre. La deuxième manière c’est par la communion en devenant pour ceux qui communient un véritable aliment et un véritable breuvage. Ainsi nos défunts que nous avons associés, pour qui

Page 101: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

101

nous avons offerts ces dons reçoivent aussi la sanctification et les rend de plus en plus saints, nous dit Nicolas Cabasilas.

Après l’élévation des dons, le prêtre va procéder à l’autel au rite de…

l’immixtion.

Il prend une parcelle de pain et en faisant une croix sur le calice il met la parcelle de pain dans le calice en disant : ’Que l’union du corps et du sang du Christ soit un gage de notre Transformation et de la résurrection des fidèles défunts, dans l’attente de la consommation des temps.’

Immixtion veut dire ‘Mêler à’. L’union du corps et du sang symbolise le Christ ressuscité qui se manifeste dans l’Eglise. Le corps est réuni à l’Ame, symbolisée par le sang comme nous l’avons dit lors de l’explication de la prothèse. La réception du Christ ressuscité sera ainsi pour nous le signe concret de notre transformation.

Normalement sur l’autel se trouve une petite tour (capsa), une forme de boite ayant la forme d’une tour dans laquelle on conserve une parcelle du pain eucharistique consacré à la liturgie précédente. On fait l’immixtion avec cette parcelle. Ainsi se trouve symbolisée l’unité fondamentale des liturgies eucharistiques entre elles. Cette pratique est rapportée dans les canons (17) du concile d’Orange en 441.

Dans certains rites, l’immixtion se fait juste après la fraction du Pain.

La fraction du pain et l’immixtion représente le mystère du Christ. Rompre le pain signifie briser le corps du Christ. Mêler le Pain (qui est son corps) et le vin (qui est son sang) signifie réunir son âme (le sang) à son corps, donc ressusciter l’être.

La prière avant la communion (bénédiction des fidèles)

Cette prière est commune à tous les orthodoxes orientaux ou occidentaux. Elle provient du rite Ambrosien. Mais elle varie énormément dans sa forme

Elle commence par une invitation du diacre : ‘Inclinez la tête pour recevoir la bénédiction.’ Et le peuple répond : ’devant Toi, Seigneur.’

Page 102: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

102

Et sur les fronts inclinés des fidèles le célébrant récite une prière qui est variable en fonction des temps ou des fêtes liturgiques et il bénit l’assemblée des fidèles par un ou plusieurs signes de croix.

En ‘standard’ c’est une prière de demande au Seigneur assez simple

- De nous bénir (cette famille qui est tienne).- Que nous soyons réjouis par sa présence. La joie est un signe de

la Présence de l’Esprit en nous- Et que ces mystères (ce que nous sommes invités à approfondir,

à revisiter à toutes les liturgies) apportent à chacun selon ses nécessités.

Pour le temps de Gésimes et de carême, la prière commence par un rappel du sens du carême. Et puis viennent des demandes particulières, spécifiques au temps de carême.

- De mener le bon combat.- De poursuivre le cours du jeune.- De garder une foi intègre.- De fouler les têtes des dragons invisibles.- D’être victorieuse du péché.- D’arriver sans condamnation au terme de ce temps.- Et d’adorer ta sainte résurrection.-

A chaque demande, le prêtre fait le signe de croix sur les fidèles en invoquant ainsi la Trinité pour répondre à notre demande.

Dans notre liturgie, le prêtre fait ici une absolution générale sur l’assemblée pour les préparer à recevoir dignement la sainte communion.

‘Bien-aimés frères, vous tous qui avez été baptisés en Christ au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, qui désirez communier et vous êtes préparés, venez sans crainte au banquet du ressuscité mais auparavant demandés à Dieu dans votre cœur le pardon de vos péchés.  Que le Christ notre Dieu qui ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive, vous pardonne tous les péchés que vous avez commis par pensées, paroles, actions, intentions volontairement et involontairement, consciemment et inconsciemment. Venez communiez en Paix au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.’

C’est un ajout à la liturgie car avant certains venaient à la liturgie et ne s’étaient pas confessés, et donc n’avaient pas reçu l’absolution depuis

Page 103: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

103

longtemps et cela a fini par rentrer dans les us et coutumes liturgiques. Mais cette prière est facultative.

Vient alors une prière récitée par l’assemblée entière

‘Je crois et je confesse Seigneur, que Tu es le christ, Fils du Dieu Vivant, venu en ce monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier. Je crois aussi que Ceci est ton corps très saint et très pur, que Ceci est ton sang vénérable et précieux. Accepte-moi à ta Cène mystique comme un convive, ô Fils de Dieu, car je ne dévoilerai pas tes Mystères à tes ennemis et je ne Te donnerai pas un baiser comme Judas, mais comme le larron, je Te confesse : souviens-Toi de moi Seigneur dans ton Royaume. Que la réception de tes saints Mystères, Seigneur, ne tourne point à mon jugement et à ma condamnation, mais à la guérison de mon âme et de mon corps. Seigneur, je ne suis pas digne que Tu entres en moi, mais dis une seule parole et je serai guéri. ‘

C’est l’expression de notre foi. Le Christianisme, ce n’est pas un ensemble de rites magiques, mais c’est un acte de Foi, d’Espérance et d’Amour. Si nous restons ‘rationnels’, rien n’a changé, c’est toujours du pain et du vin qui apparaissent dans les vases saints. Mais nous sommes dans une autre dimension, spirituelle. Et la communion n’aura un effet sur nous que si nous avons Foi en cette présence divine dans ce qui apparait comme pain et vin. Notre transformation ne s’accomplit que si nous croyons à l’action continue du Saint-Esprit. Oui nous sommes indignes de communier, mais nous croyons à l’Amour de Dieu et à sa miséricorde. Voilà ce qui nous conduit à Lui, à vouloir le connaître toujours plus intimement.

« Je ne dévoilerai pas tes mystères à tes ennemis »Ces paroles rappellent l’époque des persécutions au 3ème et 4ème siècle ( 250 à 313). A cette époque, il valait mieux cacher le fait d’être chrétien, et cela va développer une pratique dans la clandestinité. Les Chrétiens vont inventer des signes de reconnaissance entre eux. Un des exemples est le fameux signe du poisson. Car les initiales ICTYS signifient en grec : « Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur » et l’acrostiche formé par les initiales signifie « poisson ». L’Eglise se cache dans les

Page 104: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

104

catacombes. Ainsi cette phrase dite avant de la communion nous rappelle cette époque.

La communion eucharistique.

Un des moments importants de la liturgie est la communion eucharistique.

«Jésus leur dit alors : " Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. (Jean 6:53) »

La nourriture est le symbole le plus adéquat pour représenter le mystère de la participation, de la communion au divin. Se nourrir n’est pas un acte simplement physiologique, mais un acte religieux, parce que l’on mange les créations de Dieu. A travers la nourriture l’homme mange quelque chose qui est riche parce que venant de Dieu et qui renouvelle continuellement son corps. Ici l’aliment que nous allons recevoir est consacré, chargé d’une puissance encore autrement supérieure. Cet aliment est identifié à la divinité.

L’assimilation de cet aliment divin nous transforme de l’intérieur. Comme dit saint Paul : ‘Ce n’est plus moi qui vis c’est le Christ qui vit en moi ( Ga 2,20). Dans l’Apocalypse, c’est l’Agneau qui se donne en nourriture. L’Eucharistie c’est le mariage de la bien-aimée (chacun d’entre nous) avec l’Epoux divin. ‘Celui qui s’unit au Seigneur n’est plus qu’un esprit avec Lui (1 Co 6, 17)’

La communion se fait à l’invitation du diacre qui dit en élevant le calice et en le présentant à l’assemblée : « Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, approchez avec crainte de Dieu, Foi et Amour.( Ps 17,26) »

‘Avec crainte de Dieu, Foi et Amour.’Nous ne nous présentons pas à la communion n’importe comment. Ce

qui nous est donné de recevoir, ce n’est pas un morceau de pain trempé dans du vin, mais le corps et le sang du Christ. Sommes-nous conscient lorsque nous nous présentons de ce que cela représente ? Approcher avec crainte, c’est approcher non pas dans la peur mais avec un immense respect. Sans la Foi que c’est véritablement le corps et le sang du Christ, que c’est une nourriture pour avancer sur notre chemin spirituelle, notre démarche est inutile. Mais la Foi

Page 105: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

105

n’est pas suffisante, L’Amour pour Dieu et l’amour des autres nous habitent aussi.

Lorsque nous communions au Christ, nous communions à l’Eglise. Non pas à l’institution, mais à l’Eglise en tant que corps mystique du Christ c.-à-d. union autour de la personne du Christ et de son enseignement d’amour et de miséricorde.

Dans la communion, Il y a deux choses importantes à considérer :- le sacrement de communion lui-même et - l’effet de ce sacrement.

Le sacrement c’est une nourriture, l’effet du sacrement c’est de nous unir de plus en plus profondément à Jésus-Christ par la foi et la charité (l’amour) dans l’espérance de la vie éternelle.

Autrement dit si nous ne croyons pas, lorsque nous communions, au message, à la pensée, à la présence du Christ dans l’eucharistie, les effets seront nuls. Si nous ne sommes pas prêts à le suivre, l’effet sera nul.

Une comparaison que je trouve parlante est celle de la lettre d’amour. Lorsque nous recevons une lettre d’amour de quelqu’un qui nous aime. Ce n’est pas qu’un morceau de papier avec des taches d’encre dessus. Mais c’est toute la pensée, tout l’esprit, tout l’amour de la personne que nous recevons. En ouvrant la lettre nos mains tremblent, nous sentons son parfum, la chaleur de son corps, lorsque nous lisons la lettre, nous entendons au fond de nous sa voix, nous voyons son visage. Si il/elle dans sa lettre, nous couvre de baisers nous les sentons sur notre peau. C’est plus qu’une suite de mots posés sur un papier. Nous sommes unis à il/elle grâce à sa lettre. Plus notre amour est grand et plus l’effet est important.

Ainsi pour que la communion ait un effet utile, cela implique :

1. Que nous avons d’abord fait une démarche préalable qui exprime notre adhésion. Cette démarche c’est le Baptême qui nous unis au Christ et la Chrismation (onction par l’huile du Saint-Esprit) qui est le signe de la présence agissante de l’Esprit-Saint dans notre vie.

2. Qu’avant de se présenter à la communion, nous soyons en paix avec nos frères. Parfois, une demande individuelle de pardon et de réconciliation à

Page 106: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

106

un prêtre est nécessaire. Sinon, lors de la prière avant la communion que fait le prêtre et du pardon collectif qu’il demande, nous marquons notre accord en disant «Amen ».

La conscience de nos péchés ne doit pas nous conduire à la culpabilité, mais au repentir, c.-à-d. à reconnaitre nos faiblesses et nos égarements face au Christ et son Eglise, et nous abandonner à sa miséricorde divine.Le corps et le Sang du Christ que nous recevons seront une nourriture pour nous aider à progresser toujours plus vers une Vie en Christ.

3. Que nous nous soyons préparés par un jeune eucharistique pour aiguiser notre désir. L’Eglise recommande de s’abstenir durant les sept heures qui précèdent la communion de manger et de boire pour ressentir en nous cette faim de Dieu. Le jeune des yeux (télévision), de la parole (médisance) et de la pensée (jugement) et la prière personnelle seront aussi une aide pour nous mettre en conditions de recevoir dignement et en paix les saints Dons.

Dans les liturgies primitives, les fidèles communiaient sous les deux espèces en montant à l’autel. Ils recevaient d’un côté de l’autel le corps du Christ dans la main droite posée sur la main gauche et ensuite faisaient le tour de l’autel pour boire au calice de l’autre côté avant de regagner leur place dans la nef. Saint Grégoire de Tours mentionne au 6ème siècle : ‘Que tous les fidèles montent à l’autel pour la communion sous les deux espèces.’

Le Concile In Trullo en 691 dans son canon 101 prescrit de recevoir le Corps sur les mains jointes, posées l'une sur l'autre en forme de croix. Ce mode de communion n'est resté d’application que pour les clercs. 

Maintenant pour des raisons pratiques en paroisse, la communion est donnée directement dans la bouche des fidèles, le pain étant trempé dans le calice. Cependant dans des monastères ou en petite communauté ce mode antique de réception de la communion est encore pratiqué. C’est ce que fait notre évêque à Bois-Aubry.

Lorsque nous recevons la communion, le prêtre dit : « Serviteur/servante de Dieu N… tu communies au corps et au sang du Christ pour la rémission de tes péchés et la vie éternelle ». Et le fidèle répond ’ Amen’ marquant ainsi son adhésion, son accord.

Page 107: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

107

Nous pouvons regretter qu’au cours du temps l’Eglise à séparer la communion du clergé et celle des fidèles. Une communion tous ensemble autour de l’autel et sous les deux espèces renforcerait l’aspect ecclésial, peuple de Dieu, que nous formons.

Le chant de communion

« Goutez et voyez combien le Seigneur est doux »

Est tiré du Psaume 34 verset 9 et répété par le peuple royal après que deux chantres aient chantés en alternance deux versets d’un psaume. La Tradition apostolique de St Hippolyte témoigne de l'usage très ancien du Psaume 34 pendant la communion.

Ce chant était commun au rite des Gaules, wisigothique et celtique

Tricanon

Nommé ainsi par saint Germain de Paris. C’est encore une confession de la Sainte Trinité :

Ce rite d’actions de grâces commence par une bénédiction du Prêtre : ‘ Seigneur, répands ta bénédiction et ta grâce sur ceux qui ont communié avec foi.’

Ce n’est, comme nous l’avons dit, que dans la Foi dans le Christ ressuscité que ceux qui ont communié bénéficieront de la grâce de l’Esprit. Si nous n’y croyons pas, rien ne se passera. C’est un peu comme pour les guérissons, si nous croyons que le traitement n’a aucune utilité, nous n’allons certainement pas accélérer la guérison.

Viens ensuite le chant de l’assemblée : «Nous avons vu la Vraie Lumière, nous avons reçu l'Esprit céleste, nous avons trouvé la Foi véritable. Adorons l'indivisible Trinité, car c'est Elle qui nous a sauvé».

Cet hymne est emprunté aux hymnes de la Pentecôte de la liturgie Byzantine. C’est hymne n’est apparu qu’au 14ème siècle au temps où l’Orthodoxie luttait pour la confession du dogme de l’Esprit-Saint avec Grégoire Palamas, à travers la notion de la Lumière Incréée.

Page 108: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

108

Nous reconnaissons que la nourriture que nous venons de recevoir est le Christ, la vraie Lumière qui vient éclairer le monde.

Le prêtre comme en début de Liturgie bénit l‘assemblée Il se retourne en portant le calice recouvert du voile et en disant :’Le Seigneur soit  toujours avec Vous’ et le peuple répond : ‘et avec ton esprit’

Le prêtre remet alors le calice au diacre, replie l’Antimension et repose l’évangéliaire dessous au milieu de l’Autel. L’Evangéliaire, c’est la Parole du Christ, c’est le symbole de la présence du Christ sur l’autel. Même s’il a été distribué, sa parole créatrice reste toujours présente. C’est pour cela que même en dehors des liturgies on approche de l’autel, avec respect, crainte, foi et amour.

Le peuple chante pendant ce temps la deuxième partie du Tricanon :

’Nourris par le pain céleste et vivifiés par le calice éternel, rendons sans cesse des actions de grâces au Christ présent tous les jours dans son Eglise. Il est venu en nous par ses sacrements et reviendra en gloire pour juger le monde, Lui coéternel au Père et à l’Esprit de Vie.’

Prières de louanges, et affirmation de notre foi en son retour à la fin des temps.

Vient ensuite…

Les collectes de Postcommunion

Une est dite par le diacre et peut varier en fonction du temps liturgique. C’est à nouveau une prière de demandes pour que les ‘mystères’ auxquels nous avons communiés soit une nourriture pour notre esprit, notre âme et notre corps.

La collecte commune est dite en ces termes :’ Bien-aimés frères, ayant communié aux redoutables et immortels mystères du Christ, demandons au Seigneur de traverser le temps dans la paix, la santé, la sainteté et, libérés des désirs de la chair, de vivre selon l’Esprit, prions le Seigneur. ’ Et le peuple répond : ‘Accorde Seigneur’

Page 109: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

109

Par exemple, la collecte du carême dit : ‘Le Dieu des vertus célestes nous a accordés par ces divins et immortels sacrements, bien-aimés frères, plus que ce que nous avions demandé ou mérité, rendons-lui des actions de grâces en le suppliant de nous combler de sa miséricorde sans fin, nous qui n’avons l’assurance ni de nos mérites, ni de nos vertus, Prions le Seigneur.’

L’autre collecte est dite par le Prêtre. Elle est plus une prière d’action de grâces au Seigneur. ‘Nous te rendons grâces Seigneur, pour la nourriture de la vie Eternelle : qu’elle soit le gage de l’union avec Toi et avec nos frères, Ô Trinité sainte, gloire à Toi aux siècles des siècles.’ Et l’assemblée répond :’Amen’

Ici aussi la collecte varie en fonction des temps liturgiques du moins dans le rite des Gaules. Elle peut être ainsi un rappel de la fête du temps liturgique.

Exemple celle de la nuit de Pâques : ‘Dieu tout-puissant et éternel, procure à notre mère l’Eglise, la victoire totale sur la mort et le péché : Par la résurrection de ton Fils qui vit et règne avec Toi et ton Esprit-Saint aux siècles des siècles.’

Vient ensuite un hymne d’actions de grâces facultatif chanté par le peuple

«Rendons grâces au seigneur car il est bon, sa miséricorde est éternelle » et ensuite

La bénédiction finale

Le prêtre invoque la miséricorde de Dieu sur nous et l’assemblée répond : « Selon l’espérance que nous avons mise en Toi »

Puis, le prêtre tourné vers les fidèles demande pour l’assemblée la bénédiction en invoquant la Mère de Dieu, les saints de la paroisse, ceux du jour, et bien sur la Trinité.

Suit alors une formule de congé, dite par le diacre : ‘ Les solennités sont terminées, allez en paix’ et le peuple répond : ‘ Rendons grâces à Dieu’

Dans notre paroisse c’est ici que nous plaçons les ‘mémoire éternelles’ pour les défunts.

Page 110: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

110

Annexes

Prière eucharistique du rite Romain

Prière Eucharistique I

(Canon romain)

Après la préface et le Sanctus, le prêtre poursuit, les mains étendues

Père infiniment bon, toi vers qui montent nos louanges, nous te supplions par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, Il joint les mainsd’accepter et de bénir Il fait un signe de croix sur le pain et le calice puis étend les mainsces offrandes saintes.Nous te les présentons avant tout pour ta sainte Église catholique: accorde-lui la paix et protège-la,daigne la rassembler dans l’unité et la gouverner par toute la terre; nous les présentons en même tempspour ton serviteur le Pape N., pour notre évêque N. et tous ceux qui veillent fidèlement sur la foi catholique reçue des Apôtres.

Souviens-toi, Seigneur, de tes serviteurs (de N. et N.) et de tous ceux qui sont ici réunis, dont tu connais la foi et l’attachement.

Il joint les mains, prie en silence, puis il reprend, les mains étendues:

Nous t’offrons pour eux, ou ils t’offrent pour eux-mêmes et tous les leurs ce sacrifice de louange,pour leur propre rédemption, pour le salut qu’ils espèrent; et ils te rendent cet hommage, à toi, Dieu éternel, vivant et vrai.

Textes propres: Dimanche, Noël, Pâques, p. suivante. Les autres variantes se trouvent à leur place dans le Propre.

Dans la communion de toute l’Église, nous voulons nommer en premier lieu la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus Christ; saint Joseph, son époux, les saints Apôtres et MartyrsPierre et Paul, André, [Jacques et Jean, Thomas, Jacques et Philippe, Barthélemy et Matthieu, Simon et Jude,Lin, Clet, Clément, Sixte, Corneille et Cyprien, Laurent, Chrysogone, Jean et Paul, Côme et Damien,] et tous les saints. Accorde-nous, par leur prière et leurs mérites, d’être, toujours et partout, fort de ton secours et de ta protection.

COMMUNICANTES PROPRES

Le dimanche

Dans la communion de toute l’Église, en ce premier jour de la semaine, nous célébrons le jouroù le Christ est ressuscité d´entre les morts; et nous voulons nommer en premier lieu la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus Christ;

De la Nativité du Seigneur jusqu´au 1er janvier inclus:

Dans la communion de toute l´Église, nous célébrons (la nuit très sainte) - ou le jour très saint - où Marie, dans la gloire de sa virginité, enfanta le Sauveur du monde; et nous voulons nommer en premier lieu cette Vierge bienheureuse, la Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus Christ;

De la Veillée pascale jusqu´au 2e dimanche de Pâques inclus:

Page 111: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

111

Dans la communion de toute l´Église, nous célébrons (la nuit très sainte) - ou le jour très saint - où ressuscita selon la chair notre Seigneur Jésus Christ; et nous voulons nommer en premier lieu la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de notre Dieu et Seigneur, Jésus Christ; saint Joseph, son époux, les saints Apôtres et Martyrs Pierre et Paul, André. [Jacques et Jean, Thomas, Jacques et Philippe, Barthélemy et Matthieu, Simon et Jude, Lin, Clet, Clément, Sixte, Corneille et Cyprien, Laurent, Chrysogone, Jean et Paul, Côme et Damien,] et tous les saints. Accorde-nous, par leur prière et leurs mérites, d´être, toujours et partout, forts de ton secours et de ta protection.

De la Veillée pascale jusqu´au 2e dimanche de Pâques inclus:

Voici l´offrande que nous présentons devant toi, nous, tes serviteurs, et ta famille entière, spécialement pour ceux que tu as fait renaître de l´eau et de l´Esprit Saint, en pardonnant tous leurs péchés. Nous t´en prions, Seigneur, accepte cette offrande. Assure toi-même la paix de notre vie, arrache-nous à la damnationet reçois-nous parmi tes élus.

Les autres variantes se trouvent à leur place dans le Propre.

Voici l´offrande que nous présentons devant toi, nous, tes serviteurs, et ta famille entière: dans ta bienveillance, accepte-la. Assure toi-même la paix de notre vie, arrache-nous à la damnation et reçois-nous parmi tes élus.

Sanctifie pleinement cette offrande Il impose les mains sur les offrandes.par la puissance de ta bénédiction,rends-la parfaite et digne de toi:qu´elle devienne pour nousle corps et le sang de ton Fils bien-aimé,Jésus Christ, notre Seigneur. Il joint les mains.

Dans les formules qui suivent, les paroles du Seigneur seront prononcées distinctement et clairement.

La veille de sa passion, il prit le pain dans ses mains très saintes Il prend le pain.et, les yeux levés au ciel, Il élève les yeux.vers toi, Dieu, son Père tout-puissant, en te rendant grâce il le bénit, le rompit, et le donna à ses disciples, en disant: "Prenez, et mangez-en tous: Il s´incline un peu.ceci est mon corps livré pour vous."

Il montre au peuple l´hostie consacrée, la repose sur la patène et fait la génuflexion.

Ensuite il continue:

De même, à la fin du repas, Il prend le calice.il prit dans ses mains cette coupe incomparable; et te rendant grâce à nouveau il la bénit,et la donna à ses disciples, en disant: "Prenez, et buvez-en tous, Il s´incline un peu.car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l´Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versépour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi."

Il montre le calice au peuple, le dépose sur le corporal et fait la génuflexion.

Puis il introduit une des trois acclamations suivantes et le peuple poursuit.

I Il est grand, le mystère de la foi: R. Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection,nous attendons ta venue dans la gloire.

II Quand nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe, nous célébrons le mystère de la foi: R. Nous rappelons ta mort, Seigneur ressuscité, et nous attendons que tu viennes.

II Proclamons le mystère de la foi: R. Gloire à toi qui étais mort, gloire à toi qui es vivant, notre Sauveur et notre Dieu: Viens, Seigneur Jésus!

Page 112: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

112

Ensuite, les mains étendues, le prêtre dit:

C´est pourquoi nous aussi, tes serviteurs, et ton peuple saint avec nous, faisant mémoire de la passion bienheureuse de ton Fils, Jésus Christ, notre Seigneur, de sa résurrection du séjour des morts et de sa glorieuse ascension dans le ciel, nous te présentons, Dieu de gloire et de majesté, cette offrande prélevée sur les biens que tu nous donnes, le sacrifice pur et saint, le sacrifice parfait, pain de la vie éternelle et coupe du salut.

Et comme il t´a plu d´accueillir les présents d´Abel le Juste, le sacrifice de notre père Abraham, et celui que t´offrit Melchisédeck ton grand prêtre, en signe du sacrifice parfait, regarde cette offrande avec amour et, dans ta bienveillance, accepte-la.

Incliné, les mains jointes, il continue:

Nous t´en supplions, Dieu tout-puissant: qu´elle soit portée par ton ange en présence de ta gloire, sur ton autel céleste, afin qu´en recevant ici, par notre communion à l´autel, le corps et le sang de ton Fils, Il se redresse et se signe. nous soyons comblés de ta grâce et de tes bénédictions.

Les mains étendues, il dit:

Souviens-toi de tes serviteurs (de N. et N.) qui nous ont précédés, marqués du signe de la foi, et qui dorment dans la paix...

Il joint les mains et prie en silence, puis il reprend, les mains étendues:

Pour eux et pour tous ceux qui reposent dans le Christ, nous implorons ta bonté: qu´ils entrent dans la joie, la paix et la lumière. Et nous, pécheurs, Il se frappe la poitrine, puis étend les mains.qui mettons notre espérance en ta miséricorde inépuisable, admets-nous dans la communautédes bienheureux Apôtres et Martyrs, de Jean Baptiste, Étienne, Matthias et Barnabé, [Ignace, Alexandre, arcellin et Pierre, Félicité et Perpétue, Agathe, Lucie, Agnès, Cécile, Anastasie,] et de tous les saints. Accueille-nous dans leur compagnie, sans nous juger sur le mérite mais en accordant ton pardon, par Jésus Christ, notre Seigneur. Il joint les mains et continue.

C´est par lui que tu ne cesses de créer tous ces biens, que tu les bénis, leur donnes la vie, les sanctifies et nous en fais le don.

Il prend la patène avec l´hostie, ainsi que le calice, et, en les élevant ensemble, il dit:

Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu le Père tout-puissant, dans l´unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles. R. Amen.

Prière Eucharistique IILe prêtre dit, les mains étendues:

Textes propres: Dimanche, Noël, Pâques, p. ci-contre; les autres variantes se trouvent à leur place dans le Propre.

Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté, Seigneur, nous te prions:

Il rapproche les mains et en les tenant étendues sur les offrandes, il dit:

Sanctifie ces offrandes en répandant sur elles ton Esprit; Il joint les mainsqu´elles deviennent pour nous Il fait un signe de croix sur le pain et le calice. Il joint les

Page 113: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

113

mains.le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Le dimanche:

Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté, nous voici rassemblés devant toi, et, dans la communion de toute l´Église, en ce premier jour de la semaine nous célébrons le jour où le Christ est ressuscité d´entre les morts. Par lui que tu as élevé à ta droite,Dieu notre Père, nous te prions:

De la Nativité du Seigneur jusqu´au 1er janvier inclus:

Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté, nous voici rassemblés devant toi, et, dans la communion de toute l´Église, nous célébrons {(la nuit très sainte) - ou le jour très saint - où Marie, dans la gloire de sa virginité, enfanta le Sauveur du monde. Par lui, notre Rédempteur et notre Seigneur, Dieu notre Père, nous te prions:

De la Veillée pascale jusqu´au 2e dimanche de Pâques inclus:

Toi qui es vraiment saint, toi qui es la source de toute sainteté, nous voici rassemblés devant toi, et, dans la communion de toute l´Église, nous célébrons {(la nuit très sainte) - le jour très saint - où ressuscita selon la chair notre Seigneur Jésus Christ. Par lui, que tu as élevé à ta droite, Dieu notre Père, nous te prions:

Dans les formules qui suivent, les paroles du Seigneur seront prononcées distinctement et clairement.

Au moment d´être livré et d´entrer librement dans sa passion, il prit le pain, il rendit grâce, il le rompit Il prend le pain. et le donna à ses disciples, en disant:

"Prenez, et mangez-en tous: Il s´incline un peu.ceci est mon corps livré pour vous."

Il montre au peuple l´hostie consacrée, la repose sur la patène et fait la génuflexion. Ensuite il continue:

De même, à la fin du repas, il prit la coupe; Il prend le calice.de nouveau il rendit grâce, et la donna à ses disciples, en disant:

"Prenez, et buvez-en tous, Il s´incline un peu. car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l´Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi."

Prière Eucharistique IIITextes propres: Dimanche, Noël, Pâques, p. suivante. Les autres variantes se trouvent à leur place dans le Propre.

Page 114: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

114

C´est pourquoi nous te supplions de consacrer toi-même les offrandes que nous apportons:Sanctifie-les par ton Esprit pour qu´elles deviennent Il joint les mains.le corps et le sang de ton Fils, Il fait un signe de croix sur le pain et le calice.Jésus Christ, notre Seigneur, qui nous a dit Il joint les mains.de célébrer ce mystère.

Le dimanche:

C´est pourquoi nous voici rassemblés devant toi, et, dans la communion de toute l´Église,en ce premier jour de la semaine nous célébrons le jour où le Christ est ressuscité d´entre les morts. Par lui, que tu as élevé à ta droite, Dieu tout-puissant, nous te supplions de consacrer toi-même les offrandes que nous apportons:

De la Nativité du Seigneur jusqu´au 1er janvier inclus:

C´est pourquoi nous voici rassemblés devant toi, et, dans la communion de toute l´Église,nous célébrons {(la nuit très sainte) - ou le jour très saint - où Marie, dans la gloire de sa virginité, enfanta le Sauveur du monde. Par lui, notre Rédempteur et notre Seigneur,Dieu tout-puissant, nous te supplions de consacrer toi-même les offrandes que nous apportons:

De la Veillée pascale jusqu´au 2e dimanche de Pâques inclus:

C´est pourquoi nous voici rassemblés devant toi, et, dans la communion de toute l´Église,nous célébrons {(la nuit très sainte) - ou le jour très saint - où ressuscita selon la chairnotre Seigneur Jésus Christ. Par lui, que tu as élevé à ta droite, Dieu tout-puissant, nous te supplions de consacrer toi-même les offrandes que nous apportons:

Dans les formules qui suivent, les paroles du Seigneur seront prononcées distinctement et clairement.

La nuit même où il fut livré, il prit le pain, Il prend le pain en te rendant grâce il le bénit, il le rompit et le donna à ses disciples, en disant: "Prenez, et mangez-en tous: Il s´incline un peu.ceci est mon corps livré pour vous."

Il montre au peuple l´hostie consacrée, la repose sur la patène, et fait la génuflexion.

Ensuite il continue:

De même, à la fin du repas, il prit la coupe, Il prend le calice. en te rendant grâce il la bénit,et la donna à ses disciples, en disant: "Prenez, et buvez-en tous, Il s´incline un peucar ceci est la coupe de mon sang, le sang de l´Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versépour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi."

Prière Eucharistique IVIl rapproche les mains et, en les tenant étendues sur les offrandes, il dit

Page 115: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

115

Que ce même Esprit Saint, nous t´en prions, Seigneur, sanctifie ces offrandes:qu´elles deviennent ainsi Il fait un signe de croix sur le pain et le calice puis il joint les mains.le corps et le sang de ton Fils dans la célébration de ce grand mystère, que lui-même nous a laissé en signe de l´Alliance éternelle.

Dans les formules qui suivent, les paroles du Seigneur seront prononcées distinctement et clairement.

Quand l´heure fut venue où tu allais le glorifier, comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde il les aima jusqu´au bout: pendant le repas qu´il partageait avec eux, il prit le pain, Il prend le pain. il le bénit, le rompit et le donna à ses disciples, en disant:

"Prenez, et mangez-en tous: Il s´incline un peu. ceci est mon corps livré pour vous."

Il montre au peuple l´hostie consacrée, la repose sur la patène et fait la génuflexion.

Ensuite il continue:

De même, il prit la coupe remplie de vin, Il prend le calice. il rendit grâce, et la donna à ses disciples, en disant: Il s´incline un peu "Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l´Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitudeen rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi."

Page 116: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

116

BibliographieEXPLICATION DE LA DIVINE LITURGIE Nicolas Cabasilas (1967)

LA DIVINE LITURGIE Jean Hani (2012)

LA MESSE DE L’ANCIEN RITE DES GAULES –ORIGINE ET RESTAURATION- Michel Mendez (2008)

LA SAINTE MESSE SELAN ST GERMAIN DE PARIS ET LE CHANT DES FIDÈLES Ecof ( 1970)

LE CANON EUCHARISTIQUE DE L’ANCIEN RITE DES GAULES R.P. Eugraph Kovalevsky

ORIGINE ET DEVELOPPEMENT DE LA LITURGIE CHRETIENNE Evêque Grégoire ( EOG)

ORIGINE ET DEVELOPPEMENT DE LA LITURGIE CHRETIENNE Maxime Kovalesky

VIE LITURGIQUE Elie korotkoff et Andre lossky

A PROPOS DE LA LITURGIE, DE L’UNITÉ UNIVERSELLE DE LA LITURGIE

R.P. Eugraph Kovalevsky (1956)

SUR L'HISTOIRE DE L'ÉTUDE ET DE LA RESTAURATION DANS L'ORTHODOXIEDE LA LITURGIE DE L'ANCIEN RITE DES GAULESDITE «LITURGIE SELON SAINT GERMAIN DE PARIS» Monseigneur Germain de Saint-Denis

LA DIVINE LITURGIE SELON SAINT GERMAIN DE PARIS OU ANCIEN RITE DES GAULES Maxime Kovalevsky

QUELQUES NOTES SUR LA LITURGIE GALLICANE VERS LE VIe SIÈCLE

Professeur I.D. STEFANESCO

LÉGITIMITÉ ET ESPRIT TRADITIONNEL DU RITE ANCIEN DES GAULES

Maxime Kovalevsky

ÉCOUTE ET ASSIMILATION Maxime Kovalevsky

Page 117: data.over-blog-kiwi.comdata.over-blog-kiwi.com/1/93/74/74/20180530/ob_62958f... · Web view2018/05/30  · Le symbolisme Dans ses limites terrestres, l'homme éloigné de Dieu est

117

LETTRES ATTRIBUÉES À SAINT GERMAIN DE PARIS

LE RÔLE DE LA LITURGIE DANS LE RENOUVEAU DE LA THÉOLOGIE ET DE L'ANTHROPOLOGIE CHRÉTIENNES Maxime Kovalevsky

LE LIVRE DES SERVANTES (ECOF)

LE LIVRE DU SERVICE DU TEMPLE (EOG)