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DEDICACES - intranet.fmp-usmba.ac.maintranet.fmp-usmba.ac.ma/cdim/mediatheque/e_theses/27-08.pdf · A mes très chers parents A qui je dois tout, et pour qui aucune dédicace ne saurait

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DEDICACES

C’est avec joie que je dédie ce travail......

A mes très chers parents

A qui je dois tout, et pour qui aucune dédicace ne saurait exprimer mon profond amour, ma gratitude, ni mon infinie reconnaissance pour l’ampleur des sacrifices que vous avez fait pour pouvoir nous éduquer et nous voir heureux.

Acceptez ce modeste travail qui n’est qu’un simple hommage de

dévouement, de respect et de piété filiale.

Que Dieu vous donnent santé et longue vie.

A mes très chers frères et sœurs et à ma très chère nièce

Pour l’affection qui nous lie, pour l’intérêt que vous portez à ma vie, pour votre soutien, votre compréhension et vos encouragements.

Veuillez trouver dans ce travail le témoignage de mes sentiments les plus sincères et les plus affectueux.

Que Dieu vous protège et vous procure santé et bonheur.

A mes grands-parents, mes tantes, mes oncles et leurs familles

En témoignage de ma grande affection, mon profond attachement et mon grand respect.

A mes ami(e)s et leurs familles

Trouvez dans ce travail le témoignage de mon amitié

Je vous souhaite tout le bonheur que vous méritez.

A tous ceux que j’aime et que j’ai omis involontairement de citer.

REMERCIEMENTS

Au professeur et président de thèse AMARTI RIFFI Afaf, Professeur et chef de service d’anatomie pathologique au CHU HASSAN II de Fès. Nous sommes infiniment sensibles à l’insigne honneur que vous nous faites en acceptant la présidence de notre thèse. Vous nous avez accueilli avec simplicité, bonté et gentillesse. Nous vous prions de trouver ici le témoignage de notre estime et notre profond respect. Au professeur et rapporteur de thèse BONO Wafae, Professeur et chef de service de médecine interne au CHU HASSAN II de Fès. Nous tenons à vous exprimer toute notre reconnaissance pour l’honneur que vous nous avez fait en nous confiant ce travail. Nous avons bénéficié de votre enseignement tant théorique que pratique et gardons de vous le souvenir d’une enseignante remarquable par sa modestie, ses qualités humaines et sa rigueur dans l’exercice de sa profession. Qu’il nous soit permis de vous témoigner notre admiration et notre grand respect. Au professeur HIDA Moustafa, juge de thèse, professeur et chef de service de pédiatrie au CHU HASSAN II de Fès C’est un grand honneur pour nous de vous voir juger ce travail. Nous vous prions de trouver dans ce travail, l’expression de notre profonde estime et respect. Au professeur ATMANI Samir, juge de thèse, professeur de pédiatrie au CHU HASSAN II de Fès Nous vous remercions d’avoir bien voulu nous faire l’honneur de juger ce modeste travail. Veuillez croire, cher maître, à notre grande estime et profond respect.

Au professeur KHATOUF Mohamed, juge de thèse, Professeur d’anesthésie-réanimation au CHU HASSAN II de Fès

Vous nous faites l’honneur de vous intéresser à notre travail et de bien vouloir siéger parmi le jury de notre thèse. Qu’il nous soit permis de vous exprimer notre reconnaissance et notre estime. A tous mes professeurs de la faculté de médecine et de pharmacie de Fès.

GLOSSAIRE DES ABREVIATIONS

GLOSSAIRE DES ABREVIATIONS

ADP : adénopathie

ALAT : alanine amino-transférase

BHAS : bacteria associated hemophagocytic syndrome)

BK : bacille de Koch

CCMH : concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine

CFU-G : Colony Forming Unit-Granulocytic

CFU-GM : Colony Forming Unit Granulo-Monocyt

CFU-M : Colony Forming Unit-Monocytic

CIVD : coagulation intra-vasculaire disséminée

CMH : complexes majeurs d’histocompatibilité

CMV : cytomégalovirus

CRP : C reactiv protein

EBER : Epstein Barr early RNA

EBV : epstein barr virus

EBNA : Epstein- Barr Nuclear Antigen

ECBU : examen cytobactériologique des urines

F-actine : filamentous actin

Fc : fragment constant de l’immunglobuline

FOGD : fibroscopie œsogastroduodénale

G-CSF : Granulocytic Colony Stimulating Factor

g/l : gramme par litre

GM-CSF : Granulo- Monocytic Colony Stimulating Factor

GT : glutamy transférase

HAV : hépatitis A virus

Hb : hémoglobine

HCV : hépatitis C virus

HHV : human herpes virus

HLA : humain leucocyt antigen

HMG : hépatomégalie

HSV : herpes simplex virus

HTLV : Human T cell lymphotropic virus

Ig : immunoglobulines

IgIV : immunoglobulines intraveineuses.

IL : interleukine

INF : interféron

Kg : kilogramme

LAM4 : leucémie aigue myélocytaire

LAM5 : leucémie aigue monocytaire

LCR : liquide céphalorachidien

LDH : lactico-deshydrogénase

LHF : lymphohistiocytose familial

LMP : latent membran protein

LYST : LYSosomal Traffıcking regulator

M-CSF : Monocytic-Colony Stimulating Factor

NFS : numeration formule sanguine

NK : cellules naturel killer

PAF : Platelet Activating Factor

PCR : polymérase chain reaction

PDF : produits de dégradation de la fibrine

PHC : La panniculite histiocytaire cytophagique

PNN : polynucléaires neutrophiles.

PNP : purine nucléoside phosphorylase

RHM : réticulose histiocytaire médullaire

SAM : syndrome d’activation macrophagique

SAP : SLAM Associated Protein

sCD25(=sIL-2R): récepteur soluble de l’interleukine2

SCID : Syndrome d’immunodéficit combiné sévère

SGOT : Sérum GlutamoOxaloacetate Transférase

SGPT : Sérum GlutamoPyruvate Transférase

SH2-D1A : SH2- Domain containing protein 1A

SIS : Small Induced Secreted

SLAM : Signalling Lymphocytic Activation Molecule

SMG : splénomégalie

SNC : système nerveux central

sFasL : ligand soluble de Fas

SIS : Small Induced Secreted

TCA : temps de céphaline active

TDM : tomodensitométrie

TG : triglycérides

Th : lymphocytes T helper

TNF : tumor necrosis factor

TP : taux de prothrombine

UI/l : unités internationales par litre

VCA : viral capsid antigen

VGM : volume globulaire moyen

VHAS : virus associated hemophagocytic syndrome

VIH : virus de l’immunodéficience humaine

VLDL : Very Low Density Lipoprotein

VS : vitesse de sédimentation

VZV : varicelle zona virus

WASp : Wiskott-Aldrich syndrome protein

XLP : X-linked lymphoprolifération

1

TABLE DES MATIERES

2

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION : ................................................................................................ 8

PARTIE I: ETUDE THEORIQUE

I. DEFINITION ...................................................................................................... 11

II. HISTORIQUE ET CLASSIFICATION .................................................................... 13

III. ETIOPATHOGENIE ............................................................................................ 18

A. Rappels sur la cellule macrophagique ........................................................... 18

1. Origine des macrophages .......................................................................... 18

2. Fonction des macrophages ........................................................................ 24

3. L’activation des macrophages .................................................................... 29

B. Mécanisme du SAM ....................................................................................... 31

C. Conséquences de l’activation inappropriée des macrophages ......................... 34

IV. EPIDEMIOLOGIE ............................................................................................... 36

V. DIAGNOSTIC POSITIF ....................................................................................... 38

A. Manifestations cliniques ............................................................................... 38

1. Fièvre ........................................................................................................ 38

2. Organomégalie .......................................................................................... 38

3. Signes cutanés ........................................................................................... 38

4. Signes neurologiques ................................................................................. 39

3

5. Signes pulmonaires ................................................................................... 40

6. Signes digestifs ......................................................................................... 40

7. Autres signes ............................................................................................. 40

B. Examens biologiques ..................................................................................... 41

1. signes hématologiques .............................................................................. 42

a. Numération formule sanguine ................................................................. 42

b. Troubles de l’hémostase ......................................................................... 43

2. Bilan biochimique ...................................................................................... 43

a. Bilan hépatique ....................................................................................... 43

b. Bilan lipidique .......................................................................................... 44

c. Hyperferritinémie .................................................................................... 44

d. Bilan hydroéléctrolytique ......................................................................... 45

e. Autres ..................................................................................................... 45

C. Aspects cytologiques-histologiques ............................................................. 46

1. L’étude médullaire ..................................................................................... 47

a. Le myélogramme .................................................................................... 47

b. Biopsie ostéomédullaire .......................................................................... 50

2. Etude des autres tissus .............................................................................. 51

a. Biopsie ganglionnaire .............................................................................. 51

b. Biopsie hépatique ................................................................................... 51

c. Biopsie splénique .................................................................................... 51

d. Autres .................................................................................................... 51

D. CRITERES DIAGNOSTIQUES ............................................................................ 52

4

VI. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL ............................................................................ 60

1. La leucémie aiguë ......................................................................................... 60

2. L’histiocytose langerhansienne ..................................................................... 60

3. Troubles métaboliques ................................................................................. 60

4. Toute autre étiologie de fièvre prolongée ...................................................... 61

VII. ETIOLOGIES ................................................................................................... 64

A. Les SAM primitifs ......................................................................................... 64

1. La lymphohistiocytose familiale (LHF) ......................................................... 66

2. Le syndrome de Chediak-Higashi : .............................................................. 67

3. Le syndrome de Griscelli : ........................................................................... 67

4. Le syndrome de Purtilo : ............................................................................. 68

B. Les SAM secondaires : .................................................................................... 71

1. Les SAM post-infectieux : ........................................................................... 74

a. Les infections virales : .............................................................................. 76

b. Les infections bactériennes: .................................................................... 79

c. Les infections fongiques et parasitaires : .................................................. 80

2. Les SAM et affections malignes : ................................................................. 80

a. Les hémopathies : .................................................................................... 80

b. Les tumeurs solides : ............................................................................... 82

3. Les affections auto-immunes et les maladies de système: ........................... 82

4. Les SAM associées aux déficits immunitaires acquis : .................................. 84

a. Les SAM secondaires à la chimiothérapie et à la greffe des cellules souches

autologue ou allo-génique: .......................................................................... 84

b. Les SAM et transplantation d’organe : ...................................................... 85

5. Les SAM secondaires à autres étiologies : ................................................... 86

C. Le bilan étiologique: ...................................................................................... 88

5

VIII. TRAITEMENT : ................................................................................................ 93

A. Traitement symptomatique : .......................................................................... 93

B. Traitement étiologique :................................................................................. 94

1. Les moyens : .............................................................................................. 94

a. Moyens thérapeutiques contrôlant l’inflammation excessive du SAM : ....... 94

b. Moyens thérapeutiques supprimant la cause déclenchant le SAM : ............ 99

2. Les indications : .......................................................................................... 99

a. Les SAM primaires : .................................................................................. 99

b. Les SAM secondaires : ............................................................................ 100

IX. EVOLUTION ET PRONOSTIC : ........................................................................ 104

PARTIEII: ETUDE PRATIQUE

I. NOTRE OBSERVATION ...................................................................................... 112

II. DISCUSSION .................................................................................................... 119

A. Discussion de notre observation .................................................................. 119

B. Suggestion d’une conduite à tenir pratique devant un SAM .......................... 122

1. Suspecter le diagnostic du SAM ................................................................. 122

2. Affirmer le diagnostic du SAM .................................................................. 122

3. Evaluer la gravité du SAM ......................................................................... 124

4. Mener une enquête étiologique infectieuse afin de mettre en route un traitement anti-infectieux à large spectre .................................................... 124

6

5. Poursuivre l’enquête étiologique en réalisant un bilan à la recherche d’une pathologie néoplasique, auto-immune ou d’un déficit immunitaire .............. 126

6. Démarrer une stratégie thérapeutique dés le diagnostic ........................... 126

CONCLUSION ................................................................................................. 129

RESUMES .......................................................................................................... 133

REFERENCES .................................................................................................... 137

7

INTRODUCTION

8

INTRODUCTION :

Le syndrome d’activation macrophagique (SAM) est la traduction clinico-

biologique d’une activation macrophagique inappropriée avec hémophagocytose.

Sa physiopathologie ferait intervenir une dysrégulation des lymphocytes T

avec production excessive de cytokines.

Le SAM associe des signes cliniques et biologiques non spécifiques, un examen

cytologique ou histologique permet d’en confirmer le diagnostic.

Ce syndrome peut être primaire principalement dans le cadre d’une

lymphohistiocytose hémophagocytaire familiale ou secondaire à diverses affections:

un lymphome, maladie inflammatoire ou auto-immune, infections,…

Il s’agit d’une pathologie grave, dont le pronostic est sévère et le traitement

encore mal codifié.

Rare et souvent mal diagnostiqué, nous essaierons dans ce travail de mettre la

lumière sur le SAM avec ses différents aspects cliniques, para-cliniques, étiologiques

et thérapeutiques, afin de conclure à une conduite à tenir pratique en cas de

suspicion de SAM. A la fin, nous rapportons un cas de SAM, colligé dans le service

de médecine interne au CHU HASSAN II de Fès.

9

PARTIE I : ETUDE THEORIQUE

10

I. DEFINITION

11

I. DEFINITION :

Les termes du SAM ou syndrome d’activation monocyto-macrophagique ou

syndrome hémophagocytaire ou encore lymphohistiocytose hémophagocytaire

recouvrent la même entité.

La définition du SAM est clinique, biologique et cytohistologique :

Ø Les signes cliniques :

Certains d’entre eux sont constants : la fièvre, l’altération de l’état général,

l’hépato-splénomégalie, d’autres sont moins fréquents notamment des

adénopathies, des signes cutanés et neurologiques.

Ø Les signes biologiques :

Ils sont représentés par des cytopénies sanguines, des troubles de la

coagulation, une altération du bilan hépatique, une hypertriglycéridémie et une

hyperferritinémie.

Ø Les signes anatomo-pathologiques :

Ils consistant en une prolifération médullaire et systémique (foie, rate,

ganglions) de macrophages bénins phagocytant activement les éléments figurés du

sang.

Le SAM est à différencier des proliférations malignes des histiocytes-

macrophages : la leucémie aiguë monocytaire (LAM5), les leucémies

myélomonocytaires aiguës (LAM4) et chroniques, et l’histiocytose maligne vraie.

12

II. HISTORIQUE ET

CLASSIFICATION

13

II. HISTORIQUE ET CLASSIFICATION :

La définition du SAM est passée par plusieurs étapes avant qu’il ne soit conçu

tel qu’il est actuellement.

ü En effet, en 1939, Scott et Robb-Smith décrivent à partir de 10 observations

une entité anatomo-clinique qu’ils nomment « réticulose histiocytaire

médullaire »(RHM). Cette affection touchant l’adulte, sans prédominance de

sexe, est caractérisée par une fièvre, un amaigrissement, une hépato-

splénomégalie, des adénopathies disséminées, biologiquement par une

pancytopénie et sur le plan histopathologique par une prolifération

d’histiocytes érythrophagocytaires. Son évolution est rapidement fatale. [1,2]

ü En 1956 : Marshall A.H.E. constate une anomalie des tests hépatiques à type de

cholestase. [3]

ü En 1962 : Greenberg E. souligne l’intérêt de l’étude de la moelle osseuse dans

le diagnostic de cette affection. [4]

ü En 1966 : Rappaport introduit le terme général d’ « histiocytose maligne »

caractérisée par l’envahissement des tissus par des histiocytes

morphologiquement atypiques et de leurs précurseurs. Selon sa description,

l’affection peut aussi toucher l’enfant, et on peut retrouver une forme clinique

à début cutané et une forme viscérale. Histologiquement, la prolifération est

multifocale (ganglions, foie, rate, moelle osseuse et peau) et est constituée

d’histiocytes de différents degrés de différenciation. [5,6]

Par la suite, les termes de réticulose médullaire histiocytaire et histiocytose

maligne sont employés comme synonymes dans la littérature. Ils correspondent à

une prolifération systémique néoplasique d’histiocytes et de leurs précurseurs.

Par ailleurs, quelques observations permettaient de s’interroger sur une

étiologie possible. Ainsi :

14

ü En 1965, Boake décrit l’apparition de RMH chez un père et son fils à quelques

semaines d’intervalle. [7]

ü Zinkhan, quant à lui, rapporte en 1967, 21observations de nouveaux nés

atteints d’une rougeole congénitale associée à une RHM. [8]

ü En 1975, Chandra.P rapporte 2 observations de RHM, toutes deux réversibles,

ce qui n’avait encore jamais été décrit, l’une associée à une tuberculose et

l’autre sans infection associée. [9]

ü C’est en 1979 que Risdall R.J. identifie le syndrome hémophagocytaire et le

sépare de l’histiocytose maligne permettant ainsi de mieux expliquer les

pathogénies à proliférations histiocytaires. [10]

Selon cet auteur, le syndrome hémophagocytaire est du à une prolifération

macrophagique suite à un dysfonctionnement immunitaire non malin, ayant un

caractère réversible, le distinguant ainsi de l’histiocytose maligne. Risdall définie

alors une entité de nature réactionnelle à une infection virale ou bactérienne et

l’appelle « syndrome hémophagocytaire associé aux virus ou aux bactéries » (VHAS

=virus associated hemophagocytic syndrome, BHAS=bacteria associated

hemophagocytic syndrome). [10,11]

D’autres étiologies ont été décrites, infectieuses : virales, bactériennes,

parasitaires et mycosiques. Mais aussi non infectieuses: immunodéficience,

affections néoplasiques et maladies auto-immunes. Ainsi, en 1987 Chan J.K.C

introduit une appellation plus générale de « syndrome hémophagocytaire

réactionnel ».

15

ü En 1987, l’ « Histiocyte Society » propose une classification permettant,

selon des critères anatomopathologiques, de distinguer en 3 groupes les

pathologies prolifératives histiocytaires [12,13]:

v Classe I : les histiocytoses de langerhans (exprimant des protéines

S100 et Cd1a+).

v Classe II : les histiocytoses avec cellules phagocytaires mononuclées

autres que les cellules de langerhans ou histiocytoses non

langerhansiennes.

v Classe III : les histiocytoses malignes.

Le SAM appartenant au groupe des histiocytoses non langerhansiennes ou

histiocytoses hémophagocytaires.

ü Une classification contemporaine a été établie par FAVARA en 1997 [14,15]:

1) Affections de pronostic variable :

a. Concernant les cellules dendritiques :

§ Histiocytose langerhansienne.

§ Affections secondaires des cellules dendritiques.

§ Xanthogranulome juvénile.

§ Histiocytose solitaire de phénotype dendritique variable.

b. concernant les macrophages :

§ Syndromes hémophagocytaires :

« Lymphohistiocytose hémophagocytaire primaire (sous forme

familiale ou sous forme de cas sporadiques).

« Syndromes hémophagocytaires secondaires.

16

§ Maladie de Rosai-Dorfman [16]: Cette affection touche tous les âges

avec un pic de fréquence à 20 ans et une prédilection pour le sexe

masculin. La clinique est dominée essentiellement par la présence

d’une lymphadénopathie surtout cervicale et bilatérale dans un

contexte fébrile.

La biopsie ganglionnaire apporte le diagnostic de certitude de la

maladie de Rosaï-Dorfman en montrant au niveau des sinus des

ganglions atteints une fibrose avec prolifération d’histiocytes

phagocytant surtout des lymphocytes.

Son évolution est presque toujours spontanément favorable.

§ Histiocytoses solitaires avec phénotype de macrophages.

2) Affections malignes :

a. Concernant les monocytes :

§ Leucémies.

§ Sarcomes monocytaires extra-médullaires.

b. Sarcome histiocytaire provenant des cellules dendritiques :

§ Sarcome histiocytaire provenant des macrophages : ce sont des

tumeurs malignes composées de macrophages ou de cellules

dendritiques.

17

III.ETIOPATHOGENIE

SOMMAIRE :

A. Rappels sur la cellule macrophagique............18

1. Origine des macrophages...........................18

2. Fonctions des macrophages.......................24

3. L’activation des macrophages.....................29

B. Mécanisme du SAM........................................31

C. Conséquences de l’activation inappropriée des macrophages....................................................34

18

III. ETIOPATHOGENIE :

A. Rappels sur la cellule macrophagique :

1. Origine des macrophages : [17]

Le macrophage fait partie du système des phagocytes mononucléés.

Ce système comprend:

-Le macrophage et les cellules accessoires de l’immunité dans les tissus,

-Le monocyte : cellule circulante dans le sang,

-Leurs précurseurs dans la moelle osseuse : cellule souche, monoblaste, pro-

monocyte.

Le macrophage est donc l’équivalent intra-tissulaire du monocyte circulant.

[17]

v Le système des phagocytes mononuclées: (figure 1)

a. Dans la moelle osseuse :

Comme pour toute l’hématopoïèse, la monocytopoïése se produit dans la

moelle osseuse. Elle dure environ deux jours. Il n’existe pas de réserves médullaires

importantes. [17]

Ø La cellule souche : CFU-GM :

La CFU-GM (Colony Forming Unit Granulo-Monocyt) est le progéniteur commun

aux lignées granulocytaires et monocytaire.

Ce progéniteur va proliférer sous l’effet des cytokines : IL-3 et GM-CSF

(Granulo- Monocytic Colony Stimulating Factor). Ensuite, la présence supplémentaire

de G-CSF (Granulocytic Colony Stimulating Factor) stimule l'orientation vers les

CFU-G (Colony Forming Unit-Granulocytic) qui donneront naissance à la lignée

neutrophile, alors que la présence supplémentaire de M-CSF (Monocytic-Colony

19

Stimulating Factor) différencie vers les progéniteurs CFU-M (Colony Forming Unit-

Monocytic) puis vers les précurseurs monocytaires. [17]

Ø Le monoblaste :

C’est une cellule de grande taille (25-40µ), son noyau est arrondi, son

cytoplasme est basophile. Le monoblaste se différencie en promonocyte. [18]

Ø Le promonocyte :

Il a un noyau ovoïde, replié sur lui-même ou déjà réniforme, son cytoplasme

est faiblement basophile.

Le promonocyte se divise deux fois pour donner quatre monocytes. [18]

b. Dans le sang :

Ø Le monocyte :

Cette cellule mononucléée est de grande taille (15-20µ). Son noyau est

irrégulier ou réniforme, avec une chromatine dense et filamenteuse. Son cytoplasme

est gris-bleu, semé de fines granulations azurophiles à peine visibles.

Le monocyte produit de nombreuses substances, son produit de sécrétion le

plus important est le lysozyme, mis en évidence par immuno-cytochimie ou par

dosage microbiologique dans le plasma.

Il passe dans le sang et y reste deux à trois jours. C’est une cellule encore

relativement immature, qui va se transformer dans les tissus. [18]

c. Dans les tissus :

Bien que cette différenciation soit artificielle, il est habituel à des fins de

compréhension, de séparer les cellules matures intra-tissulaires en deux

compartiments : les cellules phagocytaires et les cellules accessoires de l'immunité.

[6]

20

Ø Les cellules accessoires de l'immunité :

Elles sont concentrées dans le ganglion, les muqueuses, la peau et la rate. Les

cellules réticulaires dendritiques sont situées dans les centres germinatifs et les

follicules spléniques alors que les cellules réticulaires inter-digitées sont situées

dans les zones para-corticales et les autres zones T des ganglions et de la rate. Les

cellules de Langerhans sont localisées principalement dans la peau et les

muqueuses. Ces cellules ont principalement un rôle de présentation de l'antigène et

d'induction de la réaction mixte lymphocytaire et plus accessoirement des propriétés

de phagocytose. [6]

Ø Les cellules phagocytaires ou macrophages : [17,19]

Le macrophage se distingue des monocytes par une plus grande taille (de

diamètre parfois >70µ). Ils ont un contour irrégulier avec des expansions

cytoplasmiques qui forment de véritables pseudopodes (image 1). Leur survie est

prolongée (de plusieurs semaines au moins). Ils contiennent de grosses granulations

cytoplasmiques, voire des particules phagocytées.

Image 1 : un macrophage phagocytant des bactéries. [19’]

21

Les macrophages adoptent des morphologies différentes, et sont dénommées

de façon variable, en fonction de leur localisation :

*cellule de Küpffer dans le foie.

*macrophage alvéolaire dans le poumon.

*cellule microgliale dans le système nerveux central.

*ostéoclaste dans le tissu osseux.

*histiocyte dans le tissu conjonctif.

*macrophage des séreuses ou des organes hématopoïétiques.

Les macrophages présentent à leur surface membranaire des antigènes et des

récepteurs, indispensables à leurs fonctions et à leur identification

immunocytochimique :

-les marqueurs membranaires comprennent :

• les antigènes de membranes propres aux macrophages,

• les molécules des complexes majeurs d’histocompatibilité (CMH) de classe

II nécessaires à la présentation d’antigènes aux lymphocytes T,

• et les antigènes de différenciation.

-les récepteurs pour les opsonines du sérum :

• Récepteurs pour la portion constante des immunoglobulines. On retrouve

principalement des récepteurs pour les IgG et les IgE, ils permettent aux

macrophages de reconnaître et de détruire les particules recouvertes de ces

immunoglobulines, dites opsonisées.

• Récepteurs CR1 (complement receptor 1) et CR3 (complement receptor3)

reconnaissent les fragments du complément activés C3b et iC3B

respectivement. Les particules recouvertes de complément (opsonisées) se

fixent au macrophage via ces récepteurs.

22

- des sélectines et des intégrines (regroupées de façon plus générale sous le terme

adhésines) qui permettent l’adhésion des macrophages aux cellules environnantes

et à la matrice extracellulaire.

-par ailleurs, on retrouve des récepteurs pour :

• Des facteurs de croissance permettant la différenciation des macrophages.

• Des cytokines provoquant l’activation des macrophages.

• Des facteurs chimiotactiques.

• Des hormones.

23

Monolaste

Cellules souches pluripotentes

CFU-GM

Promonocyte

Monocyte mature

Macrophages tissulaires

-cellule de Kupffer dans le foie

-macrophage alvéolaire dans le poumon

-cellule micro-gliale dans le système nerveux central

-ostéoclaste dans le tissu osseux

-histiocyte dans le tissu conjonctif.

-macrophage des séreuses ou des organes hématopoïétiques.

Cellules accessoires de l’immunité

-Cellules réticulaires dendritiques

-cellules interdigitées

-cellules de langerhans.

IL3, GM-CSF

M-CSF

Moelle osseuse

Sang

Tissus

Figure1 : Le système des phagocytes mononucléés

24

2. Fonction des macrophages :

Le macrophage possède trois fonctions principales : [17, 18, 19,20]

-la phagocytose.

-La sécrétion.

-l’intervention dans la coopération cellulaire immunitaire.

a. La phagocytose : Elle est une fonction essentielle qui permet une épuration et une

désintoxication en débarrassant l’organisme de particules étrangères, de débris

cellulaires, de particules chimiques ainsi que des cellules apoptotiques.

Le processus de phagocytose s’effectue classiquement en différentes étapes:

Ø Chimiotactisme :

Les macrophages se caractérisent par une mobilité extrême et une capacité de

développer considérablement leur membrane pour former des pseudopodes et de

quitter les vaisseaux sanguins (ou diapédèse).

Cette mobilité est orientée par des substances nommées facteurs

chimiotactiques, qui attirent de manière unidirectionnelle les macrophages et les

concentrent sur un territoire donné : c’est ce qu’on appelle le chimiotactisme.

Les facteurs chimiotactiques sont essentiellement le C5a, l’activateur du

plasminogène, des peptides d’origine bactérienne, le PAF (Platelet Activating Factor),

et la famille des cytokines SIS (Small Induced Secreted) récemment identifiée.

Ø L’adhésion :

L’adhésion de la particule à phagocyter est favorisée par son opsonisation, c’est

–à-dire son recouvrement par des immunoglobulines ou du complément, capables

d’interagir avec les récepteurs de surface spécifiques du macrophage.

25

Ø L’endocytose ou internalisation :

Le macrophage émet de grands voiles plasmiques qui entourent la particule à

phagocyter, l'englobe à l’intérieur d'une vésicule de phagocytose appelée :

phagosome.

Ø Dégradation du matériel ingéré :

Le phagosome fusionne avec le lysosome pour créer un phagolysosome où les

lysosomes déversent leur équipement enzymatique (Estérases, phosphatases,

peroxydases, catalases) qui permet la lyse du matériel ingéré.

La figure 2 représente les différentes phases de la phagocytose.

26

1 .Chimiotactisme.

2 .L’adhésion : spontanée ou avec l’aide des immunoglobulines (Ig) ou du complément (C3b) : phénomène d’opsonisation.

3. Endocytose ou internalisation.

4. dégradation de la particule ingérée.

Chimiotactisme

Noyau

Lysosomes

Lysosomes

Golgi

Phagosome

C3b Ig

Phagolysosome

3

2

4

Déchets

Particule

1

Figure 2: Les différentes étapes de la phagocytose

27

b. La sécrétion :

Les macrophages synthétisent et libèrent dans le milieu extracellulaire

plusieurs substances :

ü Les enzymes :

• Les enzymes hydrolytiques telle la phosphatase acide

• Les lysozymes

• L’activateur du plasminogène

ü Les cytokines ou monokines possédant une action à distance sur certaines

cellules cibles :

• L’IL-1 : secrété par le macrophage activé par les endotoxines

bactériennes ou par l’interféron (IFN ) lymphokine produite par

les lymphocytes T.

L’IL-1 a une action systémique : production de fièvre, induction de

la sécrétion hépatique de protéines inflammatoires, relargage de

polynucléaires neutrophiles par la moelle, enfin activation des

lymphocytes.

• L’IL-6 : induit la production par les hépatocytes des protéines de

la phase aiguë de l’inflammation.

• L’IL-8 qui est un facteur chimiotactique pour les polynucléaires,

elle facilite leur recrutement sur le site inflammatoire et en active

les fonctions.

• L’IL-12 et l’IL-18

ü Les interférons.

ü Le TNF-α (Tumor Necrosis Factor alpha) : il partage les mêmes actions

systémiques de l’IL-1 exceptée l’activation des lymphocytes. D’autre part il

28

induit la production d’IL-1 par les macrophages ou par les cellules

endothéliales.

ü Le GM-CSF (Granulo-Monocytic Colony Stimulating Factor) facteur de

croissance de l’hématopoïèse.

ü Fractions du complément.

ü Les facteurs de coagulations : V, VII, IX, X.

ü Molécules transporteuses : transferrine, transcobalamine.

ü Autres : somatomédine, fibronectine ......

c. La coopération des macrophages dans la défense immunitaire : Le macrophage est un des partenaires essentiels de la réaction immunologique,

en étroite coopération avec les lymphocytes.

• Présentation de l’antigène :

Le macrophage, après avoir capté l’antigène le dégrade et l’associe avec les

molécules HLA classe II. Le complexe antigène-HLA classe II est ensuite exprimé à

la surface du macrophage. Ainsi s’établit la reconnaissance spécifique de l’antigène

par le lymphocyte T CD4. De plus le macrophage exprime une IL-1 membranaire

dont la présence est nécessaire pour que la cellule CD4 activée (par l’interaction

avec le complexe antigène-HLA classe II) exprime des récepteurs solubles à l’IL2

(sIL-2R) et entame la synthèse d’IL2. Ces lymphocytes CD4+ secrètent alors l’IL2,

responsable de leur prolifération. [18,20]

• Macrophage et activité anti-tumorale :

Le macrophage est une cellule effectrice pouvant exercer directement un

pouvoir cytotoxique contre de cellules infectées par des micro-organismes mais

également contre des cellules tumorales. L’IFN est susceptible d’être le support

essentiel de cette activité anti-tumorale. La sécrétion de TNF-α serait un autre

mécanisme de cytotoxicité contre les cellules tumorales. [18]

29

3. L’activation des macrophages :

L’activation des macrophages désigne l’intensification de leurs propriétés

physiologiques, avec un pouvoir important de sécrétion et de phagocytose

bactéricide et tumoricide.

Cette activation est sous la dépendance de plusieurs substances :

-IFN secrété par les lymphocytes Th1 (T helper) activés et par les cellules NK

(naturel killer).

-GM-CSF secrété par les cellules du microenvironnement (cellules endothéliales,

fibroblastes), les macrophages activés et les lymphocytes activés.

-TNF-α secrété par les macrophages.

-les endotoxines bactériennes.

Dans la mesure où l’activation du lymphocyte Th1 est sous le contrôle de l’IL1

produite par les macrophages, il s’établit ainsi un circuit amplificateur de la réponse

immunitaire (figure3). [17, 20,21]

30

Ma

Th1

IL1 INF

IL12

TNF-α

Cellule infecté Cellule

infectée

GM-CSF

IL2

Destruction de la cellule infectée par phagocytosee

Lyse de la cellule infectée par cytotoxicité

NK

Autres cellules

Figure 3: Boucle de stimulation réciproque entre macrophages et lymphocytes.

31

B. Mécanisme du SAM :

La physiopathologie du SAM reste encore en partie mystérieuse, mais l’étude

génétique des formes familiales apportent quelques éléments essentiels dans sa

compréhension. [22]

La coopération entre macrophages, lymphocytes Th1, lymphocytes TCD8

cytotoxiques et Naturel killer (NK), est l’élément central du mécanisme du SAM. Lors

d’une agression par un agent pathogène, s’établit une boucle de coopération entre

ces cellules afin d’augmenter l’efficience de cytotoxicité et la capacité de

macrophagie. Cette réponse s’amplifie en boucle jusqu’à l’élimination de l’agent

pathogène et disparition des cellules présentatrices d’antigène, puis elle s’éteint.

Au cours du SAM, tout se passe comme si cette réponse immunitaire ne pouvait

s’achever et ne cessait de s’amplifier. [1]

L’activation lymphocytaire Th1 se reflète dans l’augmentation des taux

plasmatiques de β2-microglobuline et de récepteur soluble de l’IL-2 (sIL-2R) ainsi

que d’interféron gamma (IFN ) circulant. Les taux plasmatiques de sIL2-R et d’IFN

sont d’ailleurs corrélés à la gravité de la maladie et au pronostic de l’affection. À

l’inverse, les taux plasmatiques d’IL-4 sont effondrés dans ce contexte, montrant

bien le déséquilibre de la balance Th1/Th2 au profit des lymphocytes Th1, impliqués

dans la réponse cellulaire et cytotoxique [23]. Les lymphocytes CD8 sont ainsi en

état d’activation excessive, comme en témoigne l’élévation des taux sanguins de

CD8 soluble et de ligand soluble de Fas (sFasL). [22]

Les monokines produites par les macrophages sont aussi retrouvées à des

titres très élevés : l’IL-1, l’IL-6, l’IL-12, l’IL-18 [24], le TNF-α, et le G-CSF, ainsi que

des facteurs de la coagulation (Facteurs V, VII, IX, X) et de la transferrine. [1] [25]

32

Tableau 1: cytokines potentiellement impliquées dans le SAM : [19]

Cytokines

Cellules productrices

fonctions

IL-1

-Monocytes-Macrophages -Cellules dendritiques -Cellules épithéliales -Cellules NK, -Kératinocytes, fibroblastes.

-Stimulation lymphocytaire. -Activité pro-inflammatoire.

IL-2

-Lymphocytes T.

-Prolifération clonale des lymphocytes activés.

IL-6

-Monocytes-Macrophages. -Cellules T (Th2), - Fibroblastes, -Cellules endothéliales, -Kératinocytes

-Prolifération des lymphocytes B. -Synthèse des protéines de l’inflammation.

IL-12 -Monocytes/Macrophages activés.

-Immunité et inflammation. -Activité anti-tumorale.

IL-18

-Macrophages activés, -cellules de Küppfer, -cellules dendritiques, -kératinocytes

-Activation des lymphocytes T CD4, -augmente la production d’INFγ, -Activation des macrophages, -Augmentation des IgE.

TNF-α -Monocytes –macrophages. -Activité anti-tumorale. -Stimulation des lymphocytes T.

INF -Lymphocytes T. -NK.

-Activation des macrophages. -Augmente l’expression du CMH de classeII.

GM-CSF -Macrophages. -Lymphocytes T -fibroblastes. -Cellules endothéliales.

-Prolifération des monocytes. -Activateur des macrophages.

33

Les SAM primaires ont permis de mieux connaitre le mécanisme de cette

pathologie. La découverte par génétique positionnelle des gènes responsables a

complètement modifié la compréhension de la physiopathologie du SAM. Ces

déficits génétiques ont en commun d’altérer la cytotoxicité des lymphocytes T CD8

et NK sans modifier leur capacité d’activation ni leur sécrétion de cytokines. La

plupart de ces déficits intéressent les granules de cytotoxicité, soit leur contenu

effecteur (perforine) soit leur capacité de migration à la membrane cellulaire. [1]

En présence d’un microorganisme le système immunitaire s’active

normalement mais reste inefficient aboutissant à la persistance de l’agent

pathogène dans l’organisme, responsable à son tour de l’activation et de la

prolifération continue des lymphocytes T CD8 produisant des concentrations élevées

d’IFN [26,27]. Le déficit de cytotoxicité entraînerait une perte de la régulation

négative exercée par les cellules cytotoxiques (cellules NK et/ou lymphocytes T CD8)

sur les macrophages, conduisant à un excès d’activation lymphocytaire Th1 et à une

hypersécrétion d’IFN [28]. L’IFN , en activant les macrophages, favorise

l’expansion et l’activation des lymphocytes T CD8 et NK via la sécrétion d’IL-12 et

TNF-α. La boucle s’auto-amplifie ainsi sans fin expliquant la prolifération

macrophagique responsable du syndrome tumoral et de l’hémophagocytose, et

«l’orage cytokinique» responsable des autres signes clinico-biologiques. [1]

La cytotoxicité CD8 n’a jamais été étudiée dans les formes secondaires du SAM

et la cytotoxicité NK ne l’a été que rarement, mais paraît déficitaire. Le déficit de la

fonction cytotoxique NK observé au cours des SAM secondaires semble être le plus

souvent non pas une conséquence du SAM, mais au contraire le facteur

prédisposant. C’est possiblement par le biais du déficit de la cytotoxicité NK, qui

leur est fréquemment associé, que les néoplasies, les hémopathies malignes, les

34

traitements immunosuppresseurs au long cours, le lupus érythémateux disséminé

ou l’arthrite juvénile chronique représentent les situations à risque de SAM

secondaire. [29, 30,31]

C. Conséquences de l’activation inappropriée des macrophages:

§ L’activation des macrophages est responsable à la fois d’un syndrome

inflammatoire général et de la fièvre par la production d’IL-1, de TNF-α et d’IL-

6 qui affectent le centre thermorégulateur de l’hypothalamus. [22]

§ La pancytopénie pourrait être expliquée par un double mécanisme : d’une part

par l’hémophagocytose et d’autre part par l’action myélo-suppressive du TNF-

α et l’IFN . Les cellules hématopoïétiques expriment le Fas sous stimulation de

l’IFN , ce qui les rend sensible à l’action cytotoxique du FasL (Fas Ligand). [22]

§ L’organomégalie est liée à l’infiltration tissulaire par des macrophages activés et

phagocytant les éléments figurés du sang. [22]

§ Les perturbations du bilan hépatique sont la conséquence à la fois de

l’activation macrophagique intra-hépatique (cellules de Küpffer) avec cytolyse

hépatique, et de l’action de l’IFN sur les hépatocytes. [32]

§ L’hypertriglycéridémie classique est, dans le SAM, liée à l’inhibition de la

lipoprotéine lipase par l’association TNF-α et IL-1. [32]

§ L’hyperferritinémie résulterait de l’érythrophagocytose, de l’inflammation

systémique et du dysfonctionnement hépatique engendré. [22]

§ La libération excessive de l’activateur du plasminogène par les macrophages

activés est à l’origine des troubles de coagulation et de fibrinopénie. [33]

§ L’hyponatrémie serait due à une probable sécrétion inappropriée de l’hormone

antidiurétique. [34]

35

IV. EPIDEMIOLOGIE

36

IV. EPIDEMIOLOGIE

Le syndrome d’activation macrophagique est une pathologie dont la prévalence

est probablement sous estimée. [22]

Il peut survenir à tout âge avec une légère prédominance masculine (sexe ratio

entre 1,5 et 2,5).Toutes les populations sont touchées, mais la fréquence des

affections associées peut être variable en fonction de la population considérée.

[35]

Son incidence globale au japon a été estimée en 1994 à 51,7 cas par an,

incluant les SAM pédiatriques et ceux de l’adulte. [22]

Les formes pédiatriques sont souvent mieux documentées et une série suédoise

note une incidence d’un cas annuel par million d’enfants [22].La fréquence du SAM

est moins bien connue chez l’adulte; bien qu’elle soit considérée comme plus rare,

cette notion de rareté est à reconsidérer en fonction de la fréquence de sa survenue

dans le cadre de sepsis sévères ou de pathologies rhumatismales. [29,36]

Dans une étude portant sur 2 634 prélèvements médullaires effectués entre

1982 et 1987 à l’hôpital Johns Hopkins à Baltimore aux États-Unis, 22 malades (0,8

%), âgés en moyenne de 47,9 ans (22-77 ans), avaient une activation

macrophagique. [2,37]

En l’absence de données épidémiologiques récentes et pour évaluer la

faisabilité d’un projet thérapeutique, un questionnaire a été adressé aux médecins

internistes, infectiologues et réanimateurs français pour évaluer le nombre de

patients atteints de SAM de l’adulte au cours de l’année 2000. Le nombre de SAM de

l’adulte, toutes étiologies confondues, s’élevait à 85, dont 55 d’étiologie infectieuse

(environ deux tiers) dans les 39 centres qui ont répondu. [37]

37

V. DIAGNOSTIC POSITIF

SOMMAIRE

A. Manifestations cliniques..........................................38

B. Examens biologiques...............................................42

1. Signes hématologiques........................................42

2. Bilan biochimique................................................44

C. Aspects cytologiques-histologiques........................47

1. Etude médullaire..................................................47

2. Etude des autres tissus........................................51

D. Critères diagnostiques............................................53

38

V. DIAGNOSTIC POSITIF :

A. Manifestations cliniques :

La présentation clinique du SAM est souvent bruyante avec un début assez

brutal, on trouve une fièvre précoce quasi-constante, une altération importante de

l’état général, une organomégalie, des signes cutanés, neurologiques et d’autres

(Tableau 2).

1. Fièvre :

Elément constant du tableau, la fièvre est présente dans 95% des cas et son

absence doit remettre en cause le diagnostic du SAM [6]. Souvent élevée pouvant

atteindre 40 °C, avec frissons, elle s’accompagne d’une altération profonde de l’état

général, conduisant parfois à la cachexie. [22]

2. Organomégalie :

• L’hépatomégalie et/ou la splénomégalie peuvent être notées au début ou

apparaître secondairement et devenir monstrueuses (40à 70%). Elles témoignent

de l’infiltration des organes hématopoïétiques par le contingent histiocytaire. [1]

• Les adénopathies sont retrouvées dans 30à 70% des cas [22]. Elles sont

disséminées dans plusieurs territoires ganglionnaires, aussi bien périphériques

que profonds, leur diamètre dépasse parfois 2 cm. Elles sont non inflammatoires

mais sensibles. Leur consistance est souple. [1,37’]

3. Signes cutanés :

Les signes cutanés sont présents dans 20% des cas. [1] On distingue des signes

non spécifiques tels un ictère lié à une atteinte hépatique, des éruptions

39

érythémateuses, purpuriques, des érosions muqueuses, des ulcères cutanés, des

nodules hypodermiques, des œdèmes localisés ou généralisés. [38]

La panniculite histiocytaire cytophagique (PHC) correspond à une manifestation

cutanée spécifique du SAM, survenant surtout chez l’adulte (20-30ans). Elle se

caractérise cliniquement, par des nodules hypodermiques qui peuvent évoluer vers

des ulcérations profondes, parfois de grande taille. Le diagnostic se fait par

l’examen histologique qui est caractéristique et montre une infiltration des lobules

graisseux par des histiocytes avec des images de macrophages en cytophagie. Ces

infiltrats macrophagiques sont d’allure bénigne par opposition à ceux des

histiocytoses malignes. [39,40]

4. Signes neurologiques :

L’atteinte du système nerveux central (SNC) est possible, surtout notable dans

les formes infantiles (lymphohistiocytose familiale), il s’agit de troubles divers :

irritabilité, somnolence, confusion voire coma, ataxie, troubles visuels, crises

convulsives, syndrome méningé, hémiplégie ou tétraplégie, des signes non

spécifiques d’hypertension intracrânienne, et retard de développement

psychomoteur. [41,42].

Des atteintes neurologiques périphériques, essentiellement par axonopathie

avec paralysies périphériques et/ou des paires crâniennes, ont également été

décrites. [41].

Des études ont montré que les manifestations neurologiques au cours du SAM

peuvent être expliquées par une mort neuronale et une nécrose des tissus. Ces

lésions sont dues à l’infiltration du SNC par des monocytes et lymphocytes activés,

et la sécrétion de cytokines neurotoxiques comme le TNF-α, de nombreux

40

macrophages cérébraux résidents (les cellules microgliales) et des astrocytes,

peuvent être aussi activés et sécréter à leur tour le glutamate neurotoxique et des

radicaux libres. [42,43].

5. Signes pulmonaires :

L’atteinte pulmonaire peut se traduire par une simple dyspnée avec une toux

sèche ou même par un syndrome de détresse respiratoire aigue. Il n’est pas rare de

mettre en évidence un infiltrat interstitiel diffus sur la radiographie des poumons.

[41]

6. Signes digestifs :

Ils sont inconstants et non spécifiques : nausées, vomissements, diarrhées,

douleur abdominale… [22]

7. Autres signes :

Des œdèmes et des épanchements séreux peuvent être observés : pleurésie,

ascite. Une atteinte oculaire à type d’œdème et d’hémorragies rétiniennes a été

rapportée. [29]

Des signes de défaillance multi-viscérale (hémorragie viscérale dans le cadre

d’une coagulation intra-vasculaire disséminée, ictère, insuffisance rénale, collapsus

et détresse respiratoire) pouvant émailler l’évolution de la maladie dans

l’hémophagocytose fulminante ou ne répondant pas au traitement. [22]

41

Tableau 2: Séries de la littérature médicale : signes cliniques du syndrome d’activation macrophagique [22 ,37] :

Série

Risdall

1979

Reiner

1988

Albert

1992

Wong

1992

Tiab

1996

Sailler

1997

Tsuda

1997

Kaito

1997

De

Kerguenec

2001

Emme-negger

2002

Total

Nombre de patients

Enfant/Adultes

19

6/13

23

0/23

45

40

3/37

23

0/23

99

9/90

23

0/23

34

1/33

30

0/34

57

0/57

393

Signes cliniques : .Fièvre (%)

.HMG (%) .SMG (%) .ADP (%) .S.cutanés (%) .S.neuro (%)

100

53

26

21

21

10

100

39

36

48

26

ND

100

73

60

40

ND 0

100

ND

30

25

12,5 0

100

50

76

33

21

13

61

39

37

30 3 7

100

ND

35

70

26 0

100

67

62

41

ND

ND

100

80

63

ND

ND

10

89

44

61

64

45

ND

95 ,0

55,6

48,5

41,3

22,0

5,7

HMG: hépatomégalie, SMG: splénomégalie, S: signes, Neuro: neurologiques, ND: non disponible

B. Examens biologiques:

42

Les anomalies biologiques sont nombreuses, souvent majeures, mais non

spécifiques. C’est leur association qui amène à évoquer le diagnostic du syndrome

d’activation macrophagique (Tableau 3).

1. Signes hématologiques :

a. Numération formule sanguine :

Une pancytopénie est observée dans environ 70% des cas, alors qu’une

bicytopénie est présente dans 100% des cas. [22]

Ø L’anémie : Est la perturbation la plus fréquente de l’hémogramme, retrouvée

dans 80% à 100% des cas, le taux de l’hémoglobine varie entre 8 et 9 g/dl mais

peut-être bien inférieur. [10]

Elle est à la fois centrale, par avortement intra médullaire lié au moins en partie à

la phagocytose des précurseurs érythroblastiques, et périphérique par

érythrophagocytose extra-hématopoïétique. Ceci rend compte de son caractère

particulier : elle est normocytaire, normochrome, arégénérative, mais associe des

stigmates d’anémie hémolytique intra-tissulaire avec érythroblastose, chute de

l’haptoglobine, augmentation des lacticodéshydrogénases (LDH) de la bilirubine

libre. Le test de Coombs érythrocytaire est habituellement négatif. [41]

Ø La thrombopénie : retrouvée dans 70 à 100% des cas [44], souvent inférieure à

100 000 éléments/mm3. Elle est précoce et profonde, peut être d’origine

centrale mais aussi périphérique par coagulation intra-vasculaire disséminée

(CIVD). [22]

Ø La leucopénie : présente dans 70% des cas, elle est plus inconstante et plus

tardive. Le déficit portant sur les lymphocytes mais aussi sur les polynucléaires

neutrophiles. [22]

43

b. Troubles de l’hémostase :

Ils sont présents dans 50 à 70 % des cas. On note essentiellement une

hypofibrinogénémie, soit isolée, soit associée à l’abaissement des taux de

thrombine, de prothrombine et à l’allongement du temps de céphaline activée,

témoignant d’une activation de la coagulation, voire d’une réelle CIVD, ce qui

constitue un facteur de mauvais pronostic étant donné la survenue de complications

hémorragiques pouvant être fatales. [22]

L’hypofibrinogénémie a pu être mise sur le compte de la sécrétion d’un

activateur de plasminogène par les macrophages activés, aboutissant à de hauts

niveaux de plasmine clivant le fibrinogène [35]. Le tableau de CIVD est lié à une

production excessive d’IFN ainsi que de TNF-α [1,10].

Ainsi, une hypofibrinémie est notée dans 5O à 100% des cas. Elle est souvent

inférieure à 1 g/dl. Le TP est fréquemment abaissé, le TCA peut être allongé. On

retrouve aussi des stigmates de CIVD avec l’augmentation des D-dimères et des

PDF (produits de dégradation de la fibrine). [45]

La diminution modérée des facteurs II, VII et X, peut être expliquée par

l’installation d’une insuffisance hépato-cellulaire. [46]

2. Bilan biochimique :

a. Bilan hépatique :

44

Il est habituel de retrouver des altérations du bilan hépatique (80% des cas) :

une cytolyse, précoce et parfois sévère, prédominant sur les ALAT, accompagnée de

signes d’insuffisance hépatocellulaire (hypoalbuminémie, diminution du facteur V).

La cholestase, souvent plus tardive, avec élévation de la bilirubinémie. Elle

semble plus fréquente et corrélée à un pronostic plus défavorable.

L’augmentation constante des LDH (lactico-déshydrogénase) plasmatiques,

reflète la lyse cellulaire. [22,47]

b. Bilan lipidique:

• L’hypertriglycéridémie souvent précoce, pouvant atteindre des taux à plus de 10

fois la normale [34]. En général, elle est supérieure à 2g/dl. Très caractéristique,

elle s’accompagne d’une augmentation des lipoprotéines de très basse densité

VLDL (Very Low Density Lipoprotein). Elle correspond à un déficit en lipoprotéine

lipase, inhibée par le TNF-α. [1] Elle permet de suivre l’activité de la maladie et se

normalise lors de la guérison. [6, 34]

• Le taux du cholestérol peut être normal [6], ou diminué [46’]. Par ailleurs, une

hypercholestérolémie a pu être constatée dans au moins 1 observation dans la

littérature associée à une connectivite infantile [47’].

c. Hyperferritinémie :

L’hyperferritinémie est quasi constante excédant le plus souvent 3000 μg/l. Les

taux de ferritine sérique semblent être corrélés avec l’activité de la maladie, en

particulier au cours de l’évolution sous traitement. [48]

La physiopathologie de cette hyperferritinémie n’est pas complètement élucidée

mais quelques hypothèses ont été envisagées [49] :

45

§ une diminution de la clairance de la ferritine liée à la diminution de ses

récepteurs,

§ un relargage accru par les macrophages après érythrophagocytose,

§ ou un relargage accru par les organes riches en fer, comme le foie et la rate.

d. Bilan hydroéléctrolytique :

Une hyponatrémie avec natriurèse conservée et hypoprotidémie liées à une

hémodilution suggérant l’existence d’une sécrétion inappropriée d’hormone

antidiurétique.

On peut également observer une insuffisance rénale aigue avec augmentation

des taux plasmatiques de l’urée et de la créatinine. [1,50]

e. Autres :

ü Une hypo- ou hypergammaglobulinémie polyclonale peut être notée. [1]

ü Le sCD25 (récepteur soluble de l’interleukine 2), synthétisé par les

lymphocytes T activés, est un marqueur très sensible du SAM puisque son

augmentation est constante [51,52]. Les très hauts niveaux dosés dans le

SAM ne sont en général pas observés lors d’affections bénignes mais

peuvent être présents dans des hémopathies lymphoïdes telles que les

leucémies aiguës lymphoblastiques, les leucémies liées au virus HTLV ou

bien les leucémies à tricholeucocytes [51]. Le taux du sCD25 diminue en cas

d’évolution favorable du SAM [51].

ü L’activité NK: rarement mesurée, elle serait diminuée au cours du SAM.

[52,53]

46

Tableau 3 : Séries de la littérature : éléments biologiques du syndrome d’activation macrophagique [22,37]

ND: non disponible, LDH : lactodéshydrogénase, TG : triglycérides, BHC : bilan hépa que comp l et .

C. Aspects cytologiques-histologiques :

Série

Risdall

1979

Reiner

1988

Albert

1992

Wong

1992

Tiab

1996

Sailler

1997

Tsuda

1997

Kaito

1997

De

Kerguenec

2001

Emme-negger

2002

Total

Nombre de patients

19

23

45

40

23

99

23

34

30

57

393

Signes

biologiques :

.Cytopénies (%)

.Ferritine élevée(%)

.LDH élevées (%) .TG élevés (%) .BHC anormal (%) .Fibrinogène abaissé (%)

100

ND

ND

ND

87

26

100

ND

ND

ND

87

52

89

ND

ND

63

ND

54

100

ND

ND

ND

66

33

100

90

100

100

100

66

ND

ND

43

59

59

19

100

76

96

20

48

30

56

ND

79

ND

97

ND

ND

100

ND

100

100

ND

70

100

82

ND

89

62

89,4

91,5

80 ,0

68,4

81,4

42,7

47

L’aspect histologique typique est celui d’une prolifération histiocytaire et/ou

macrophagique avec des images d’hémophagocytose [1]. Toutefois,

l’hémophagocytose cytologique est importante au diagnostic de SAM mais pas

obligatoire, comme nous allons le voir dans le sous-chapitre des critères

diagnostiques.

En effet, des images de phagocytose peuvent être observées chez des patients

infectés par le VIH, au cours de leucémies lymphoïdes ou myéloïdes, chez des

patients polytransfusés ou encore lors de syndromes hémolytiques d’origine

congénitale ou acquise [1,35].

Les signes d’hémophagocytose sont très souvent recherchés sur le

myélogramme mais de façon beaucoup moins fréquente dans les ganglions ou la

rate, puisque la pratique d’une biopsie ganglionnaire ou d’une splénectomie ne fait

pas partie, sauf complication, du bilan systématique ou du traitement du SAM [29].

1. Etude médullaire :

a. Le myélogramme :

Le myélogramme est l’examen de référence, il apporte les critères

morphologiques du diagnostic du SAM. [1]

Il montre une moelle riche avec une infiltration médullaire par des histiocytes

d’aspect cytologique bénin : il s’agit d’histiocytes matures, bien différenciés, sans

atypie cytologique [35], ce qui les différencie des histiocytoses malignes. Ces

histiocytes médullaires présentent de nombreuses vacuoles intracytoplasmiques,

contenant des éléments cellulaires sanguins (érythrocytes, érythroblastes,

granulocytes, plaquettes, lymphocytes) ou leurs précurseurs hématopoïétiques,

intacts ou partiellement digérés (images 1et 2). [22]

48

Image 2. Aspect cytologique d’hémophagocytose dans un myélogramme [22]: On aperçoit un macrophage phagocytant un polynucléaire (a) neutrophile et

plusieurs hématies (b).

a

b

49

Image 3. Exemples d’hémophagocytose sur le myélogramme. [29]

A. Macrophage phagocytant deux hématies (a). B. Macrophage contenant deux érythroblastes (b) et un métamyélocyte (c). C. Présence de plaquettes et d’une hématie dans le macrophage. (d) D. Phagocytose d’érythroblastes (e) et d’un myélocyte (f). E. Hémophagocytose de plusieurs types cellulaires : des polynucléaires (g), un érythroblaste (h). F. Image d’un lymphocyte (i) phagocyté par un macrophage.

b

c

e

f h

g i

a

d

50

Le pourcentage des histiocytes-macrophages hémophages est, pour certains

auteurs, un critère diagnostic important (ils doivent représenter plus de 2% des

cellules nucléées pour Wong KF et al [54] et plus de 3 % pour Tsuda et al. [55]).

Cependant, aucune étude n’a prouvé la relation entre le nombre d’histiocytes

médullaires et la gravité de la maladie et son évolution [22].

Une érythroblastose est fréquente, témoin de l’érythropoïèse réactionnelle à

l’hémolyse intramédullaire [22]. La lignée mégacaryocytaire est quasiment toujours

hyperplasique au début avec une maturation qui s’effectue correctement [1]. La

lignée rouge apparaît parfois dysplasique, la lignée granuleuse préservée à la phase

initiale de la maladie, peut devenir déplétive au cours de l’évolution [6].

La présence de lymphocytes de types activés, identiques à ceux du sang

périphérique, peut être notée [35].

Le contexte étiologique peut être parfois évoqué sur le myélogramme lorsqu’il

existe un infiltrat hémopathique lymphomateux, en plus si le myélogramme met en

évidence des signes d’activation lymphoïdes, il permet d’évoquer une pathologie

virale ou une lymphohistiocytose familiale (LHF) [6].

b. Biopsie ostéomédullaire :

La biopsie ostéomédullaire paraît moins performante pour la mise en évidence

d’histiocytose médullaire et d’hémophagocytose active. Sa réalisation peut

néanmoins aider au diagnostic étiologique en montrant notamment un lymphome

sous-jacent au SAM, ou encore un processus infectieux (tuberculose par exemple)

[1].

La recherche du SAM peut être facilitée par les immunomarquages: les

macrophages sont identifiés par l’anticorps monoclonal anti-CD68. [35]

51

2. Etude des autres tissus :

a. Biopsie ganglionnaire :

Les adénopathies, lorsqu'elles sont périphériques, sont accessibles et méritent

d'être biopsiées car elles peuvent montrer, outre des images d'hémophagocytose

souvent sinusales, des anomalies lymphoïdes, un infiltrat lymphomateux ou des

stigmates d'infection virale [6].

b. Biopsie hépatique :

La biopsie hépatique est souvent difficile à réaliser du fait de la thrombopénie

et de la coagulopathie. Cependant, elle peut être très informative en montrant une

infiltration histiocytaire des capillaires sinusoïdes, des espaces portes (image 3) et

parfois une nécrose hépatocellulaire. [6, 27, 47]

c. Biopsie splénique :

C’est un geste inhabituel car très risqué, pratiqué selon une méthode

spécialisée. On retrouve à l’histologie une expansion des cordons de la pulpe rouge

avec prédominance de l’activité hémophagocytaire à ce niveau et une déplétion

lymphocytaire de la pulpe blanche [1]. L’hémophagocytose peut de toute manière

être identifiée après splénectomie si le diagnostic n’est pas porté précédemment.

[35]

d. Autres :

Plus rarement, l’hémophagocytose peut être mise en évidence dans d’autres

organes, tels la peau, le poumon, les reins, les surrénales, l’estomac…… [6]

Il est possible, de façon très rare, de retrouver des signes d’hémophagocytose

dans le liquide des épanchements séreux ou le liquide céphalorachidien. [29]

52

Image 4: Biopsie hépatique [47] (coloration à l’hématoxyline et à l’éosine, × 400) montrant des espaces sinusoïdes dilatés et infiltrés par de multiples histiocytes avec une érythrophagocytose active (Flèche). En bas (×1000) phagocytose d’un érythrocyte par un macrophage.

D. CRITERES DIAGNOSTIQUES :

53

L’existence d’un aspect d’hémophagocytose sur les prélèvements cytologiques

ou histologiques ne suffit pas pour porter le diagnostic de syndrome d’activation

macrophagique [56]. En effet, des images d’hémophagocytose sont rencontrées

dans des situations diverses. Il est donc nécessaire d’avoir une confrontation entre

les données cliniques, biologiques et cyto-histologiques. [22]

Ainsi, plusieurs auteurs ont proposé des critères diagnostiques s’appuyant sur

des faisceaux d’arguments cliniques, biologiques et cytohistologiques. Ci-dessous

sont mentionnées les trois propositions de critères diagnostiques formulées dans la

littérature, avec une remise à jour proposée par Henter et al. en 2006.

54

Critères diagnostiques du SAM selon le FHL study group of Histiocyte Society (1991) [57] : tous les critères sont exigés :

Critères cliniques :

v fièvre > 7 jours, avec pics > 38,5 °C v splénomégalie.

Critères biologiques :

v cytopénie sur 2 ou 3 lignées non expliquée par une

moelle pauvre ou dysplasique : ü Hémoglobine < 9 g/dl, ü neutrophiles < 100/mm³, ü plaquettes< 100 000/mm³.

v hypertriglycéridémie > 2 mmol/l et/ou

hypofibrinogénémie < 1,5 g/l.

Critères histologiques : v hémophagocytose (médullaire, splénique ou

ganglionnaire) ; v absence de signe de malignité.

55

Critères diagnostiques du SAM selon Tsuda (1997) [55]: tous les critères sont exigés :

Critères cliniques :

v fièvre > 7 jours

Critères biologiques :

v cytopénie inexpliquée sur deux ou trois lignées.

Critères histologiques :

v hémophagocytose médullaire avec histiocytose > 3 p. 100

(ou > 2 500/ml) ou présence d’hémophagocytose hépatique, splénique ou ganglionnaire.

56

Critères diagnostiques du SAM selon Imashuku (1997 ) [58] : tous les critères sont exigés :

Critères cliniques : v fièvre > 7 jours, avec pics > 38,5 °C.

Critères biologiques : v cytopénie sur 2 ou 3 lignées non expliquée par une moelle

pauvre ou dysplasique : ü Hémoglobine inférieure à 9 g/dl, ü neutrophiles inférieurs à 100/mm³, ü plaquettes inférieurs à 100 000/mm³,

v augmentation de la ferritine plasmatique (> 3 fois la

normale ou > 1000 µg/l) ;

v augmentation de la LDH (> 3 fois la normale ou > 1000 UI/l).

Critères histologiques : v hémophagocytose (médullaire, splénique ou ganglionnaire).

57

Critères diagnostiques du syndrome d’activation macrophagique d’après Henter et al. (2006) [59]. Le diagnostic est retenu en présence du critère1 ou du critère 2 :

Critère 1 :

ü Diagnostic moléculaire de lymphohistiocytose hémophagocytaire.

Critères 2 : 5 des 8 critères suivants :

ü Fièvre. ü Splénomégalie. ü cytopénies affectant 2 lignées ou plus :

-hémoglobine < 9g/dl, -plaquettes < 100 000/mm³, -neutrophiles < 100/mm³. ü hypertriglycéridémie et/ou hypofibrinogénémie :

triglycérides >3mmol/l, fibrinogène < 1,5 g/l. ü hémophagocytose dans la moelle osseuse, la rate ou les

ganglions lymphatiques. ü activité natural killer diminuée ou absente. ü ferritine > 500 µg/l. ü sCD25 ≥ 2400 U/ml.

58

On remarque que les cinq critères de la classification de 1991 persistent (fièvre,

splénomégalie, bicytopénie, hémophagocytose au niveau de la moelle osseuse, des

ganglions lymphatiques ou de la rate), mais que viennent s’y ajouter trois nouveaux

critères qui sont une activité natural killer (NK) altérée, l’hyperferritinémie ainsi que

des niveaux élevés du récepteur soluble de l’interleukine 2 (sCD25). Il faut préciser

que ces critères ont été élaborés essentiellement dans un contexte pédiatrique du

syndrome d’activation macrophagique primaire [29]. La fréquence à laquelle on

retrouve ces divers signes au moment du début de la symptomatologie du syndrome

d’activation macrophagique est la suivante [29]:

ü la fièvre et la splénomégalie sont présentes dans 70 % des cas,

ü une bicytopénie et des triglycérides augmentés dans à peu près 50 %

des cas,

ü une diminution du fibrinogène dans un peu plus de 20 % des cas,

ü des signes d’hémophagocytose dans 35 % des cas environ,

ü une ferritine augmentée dans un peu plus de 35 % des cas,

ü une augmentation du sCD25 dans pratiquement 90 % des cas,

ü une diminution de l’activité NK dans 100 % des cas.

En raison du délai entre les premiers symptômes et le moment du diagnostic du

syndrome d’activation macrophagique, certains signes cardinaux deviennent quasi

constants au moment du diagnostic: c’est le cas de la fièvre, de la splénomégalie, de

la bicytopénie ainsi que de l’augmentation du sCD25 [29].

En pratique, ces différents critères ne pourront pas tout le temps être satisfaits

en entier. D’ailleurs les séries rapportées dans ce travail ne se sont pas toutes

appuyées sur ces critères à 100%. [2, 10, 36, 47, 54]

59

VI.DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL

SOMMAIRE :

1. La leucémie aiguë..............................................60

2. L’histiocytose langerhansienne .........................60

3. Troubles métaboliques......................................60

4. Toute autre étiologie de fièvre prolongée..........61

60

VI. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :

Le diagnostic de SAM est difficile dans la mesure où de nombreuses

circonstances paraissent pouvoir favoriser son apparition (lymphome, cancer,

maladie systémique, infection, etc..) et que les symptômes correspondant à ces

circonstances peuvent être au premier plan masquant, ou ne suggérant pas

cliniquement, ceux du SAM [45].

Le SAM peut prêter confusion avec certaines affections :

1. La leucémie aiguë :

L’hépato-splénomégalie, la fièvre et la cytopénie sont des signes de leucémie

aiguë, cette symptomatologie est retrouvée également dans le SAM, cependant une

étude de moelle osseuse peut facilement exclure une leucémie aiguë. [60]

2. L’histiocytose langerhansienne :

Le SAM et l’histiocytose langerhansienne peuvent partager des points

communs. Néanmoins, l'éruption cutanée caractéristique, les lésions osseuses, la

rareté de l’atteinte méningée et l’image histologique distincte de l’histiocytose

langerhansienne, séparent clairement cette affection du SAM. [60]

3. Troubles métaboliques :

L’organomégalie, l’altération du bilan hépatique et l’augmentation des

triglycérides, retrouvées au cours du SAM peuvent suggérer un trouble de

métabolisme surtout chez les nourrissons, cependant, les cytopénies progressives,

la fièvre prolongée et les anomalies immunologiques caractéristiques redressent le

diagnostic. [60]

61

4. Toute autre étiologie de fièvre prolongée :

Le diagnostic de fièvre prolongée est souvent complexe et repose avant tout

sur l’interrogatoire et la recherche des circonstances de survenue, la connaissance

des antécédents en tenant compte particulièrement de ceux à type de lymphome ou

de maladie hématologique, de cancer, de chimiothérapie, de maladie systémique,

etc., dans lesquels se développe, avant tout, le SAM. Outre ces éléments

d’interrogatoire, l’examen clinique minutieux, l’interprétation des examens

biologiques, l’aide des examens radiologiques et immunologiques et finalement la

ponction médullaire permettront le diagnostic. Le dosage de la ferritine paraît

également d’un bon apport. [45]

Palazzi et al. [61] ont proposé un modèle d’investigation de SAM dans le cadre

d’une fièvre apparemment d’origine inconnue (figure 4).

62

SUR LE PLAN CLINIQUE:

-Fièvre

-Hypotension.

-Détresse respiratoire.

-Hépato-splénomégalie.

SUR LE PLAN PARACLINIQUE :

-Anémie.

-thrombopénie.

-Neutropénie.

-ASAT et ALAT élevées.

-bilirubine élevée.

-LDH élevée.

RECHERCHER UNE INFECTION.

EXAMENS PARACLINIQUES SUPPLEMENTAIRES :

-Elévation du temps de prothrombine et du temps de thromboplastine.

-diminution du fibrinogène.

-taux très élevé de ferritine > 4000 µg/l

POURSUIVRE LES INVESTIGATIONS : ETUDE DE LA MOELLE OSSEUSE.

Si: images d’hémophagocytose sur le myélogramme, suspicion clinique et taux de ferritine > 4000 µg/l.

Le SAM est probable

Débuter aussitôt le Traitement.

FIEVRE D’ORIGINE INCONNUE

Figure 4: modèle d’investigation de SAM dans le cadre d’une fièvre d’origine inconnue [61].

63

VII. ETIOLOGIES

SOMMAIRE :

A. Les SAM primitifs...................................................................64

1. La lymphohistiocytose familiale...........................................66

2. Le syndrome de Chediak-Higashi........................................67

3. Le syndrome de Gricelli.......................................................67

4. Le syndrome de Purtilo........................................................68

B. Les SAM secondaires...............................................................71

1. Les SAM post-infectieux......................................................74

2. Les SAM et affections malignes............................................80

3. Les affections auto-immunes et les maladies de système....82

4. Les SAM associées aux déficits immunitaires acquis............85

5. Les SAM secondaires à autres étiologies..............................87

C. Le bilan étiologique...............................................................89

64

VII. ETIOLOGIES :

Il est classique d’opposer deux grandes formes du SAM [60]:

ü Une primitive héréditaire : c’est la lymphohistiocytose familiale ou sporadique de

l’enfant.

ü L’autre est secondaire souvent associée à une pathologie sous jacente.

A. Les SAM primitifs :

Plusieurs pathologies héréditaires du système immunitaire sont caractérisées

par une activation macrophagique et lymphocytaire T appelée lymphohistiocytose

hémophagocytaire, souvent déclenchée par une infection intercurrente. Ces

maladies sont surtout décrites chez l’enfant et l’adulte jeune [22]. (Tableau 4)

Dans la plupart de ces formes primaires, des anomalies moléculaires bien

précises ont été identifiées [62], qui font dans ce cas partie des critères

diagnostiques du SAM [29].

65

Tableau 4: Principaux syndromes de déficit immunitaire primitif et SAM [29]:

v Lymphohistiocytose hémophagocytaire isolée :

Lymphohistiocytose hémophagocytaire familiale (LHF)

ü Type 1 : anomalie génétique non connue. ü Type 2 : gène de la perforine PRF1. ü Type 3 : gène UNC13D. ü Type 4 : gène de la syntaxine STX11.

v Déficits immunitaires primaires associés au SAM :

ü Syndrome de Griscelli de type 2 (gène RAB27). ü Syndrome de Chediak-Higashi (gène LYST). ü Syndrome lymphoprolifératif lié à l’X (syndrome

de Purtilo).

v Déficits immunitaires primaires pouvant se compliquer

de SAM ü Syndrome de Wiskott-Aldrich. ü Syndrome de Di George. ü Syndrome d’immunodéficit combiné sévère

(SCID). ü Syndrome de déficit en purine nucléoside

phosphorylase (PNP).

66

1. La lymphohistiocytose familiale (LHF) :

La lymphohistiocytose familiale est la plus fréquente des SAM primaires. Elle

s’exprime le plus souvent avant l’âge de 18 mois de vie selon un mode autosomique

récessif [63]. Les premiers cas ont été décrits par Farquhar et Claireaux en 1952

[22].

Cette maladie semble être induite, le plus souvent, par une infection virale, les

organes lymphoïdes sont alors infiltrés par une population cellulaire polyclonale

mixte, faite de lymphocytes T et de macrophages, avec évolution secondaire quasi-

constante vers le décès en l’absence de traitement. [22]

Lorsqu’un cas d’activation macrophagique survient chez l’enfant, la

lymphohistiocytose héréditaire doit être évoquée s’il existe des antécédents

familiaux (50 % dans le registre international) ou une consanguinité (10% des cas).

[22]

De façon plus spécifique ont été décrits plusieurs types d’anomalies

moléculaires liés au syndrome d’hémophagocytose lymphohistiocytaire familiale

(HLF) [29]. Un premier locus de susceptibilité (9q21.3-22 pour FHL1) a été localisé

mais le gène muté n’est pas encore identifié [1]. Trois autres anomalies ont été

identifiées. La première est en rapport avec des mutations du gène de la perforine

(FHL2), protéine effectrice majeure de la cytotoxicité [64, 65, 66]. Une seconde

anomalie est induite par des mutations du gène UNC13D, qui code Munc (FHL3),

protéine intervenant dans les étapes précoces de sécrétion des granules

cytotoxiques [67]. Une troisième anomalie moléculaire a été identifiée, intéressant le

gène STX11, qui code la syntaxine 11(FHL4), protéine impliquée dans les transferts

intracellulaires [68]. Le défaut de cytotoxicité des lymphocytes CD8 résultant des

mutations de ces gènes empêcherait la lyse des cellules présentatrices d’antigènes

exprimant à leur surface un antigène viral ou bactérien, et par conséquent

67

entretiendrait une activation permanente d’une population lymphocytaire dirigée

vis-à-vis de cet antigène. [22]

Les signes cliniques et biologiques sont identiques à ceux observés dans tout

SAM en dehors d’une fréquence accrue d’atteinte du système nerveux central (50 %

des patients), ce qui représente un facteur de mauvais pronostic. [22]

2. Le syndrome de Chediak-Higashi :

Le syndrome de Chediak-Higashi est une maladie rare de transmission

autosomique récessive, caractérisée par un albinisme partiel, cutané et oculaire

(reconnaissable par la couleur gris argentée des cheveux) associé à un déficit

immunitaire T cytotoxique et NK. [22, 69, 70]

Le syndrome d’activation macrophagique peut très souvent survenir chez ces

enfants, avec des atteintes neurologiques graves et un mauvais pronostic vital. [1]

Le gène muté dans cette maladie code pour une protéine appelée LYST

(LYSosomal Traffıcking regulator), impliquée dans l’adressage des protéines

intracellulaires. Certaines protéines membranaires lymphocytaires (perforine,

CTLA4…), jouant un rôle clé dans la régulation du système immunitaire, semblent

dans ce cas déviées de leur destination primitive et sont adressées vers les

lysosomes cellulaires, expliquant la présence des grandes granulations intra-

cytoplasmiques non fonctionnels, aussi bien dans les cellules mélaniques et les

synapses que dans les cellules cytotoxiques (TCD8 et NK) [71]. Ces granulations

géantes sont très caractéristiques de la maladie [22].

3. Le syndrome de Griscelli :

Le syndrome de Griscelli est une pathologie assez voisine du syndrome de

Chediak-Higashi, et seule l’absence des grandes granulations intracytoplasmiques

peut distinguer les deux maladies [22].

68

De transmission autosomique récessive, cette maladie est caractérisée par une

dépigmentation de la peau et des phanères et une susceptibilité aux infections

virales. Certains patients développent des manifestations neurologiques précoces

[1].

Deux gènes semblent pouvoir être mutés dans ce syndrome, MYO-VA et RAB-

27A, codant respectivement pour la myosine 5A et la protéine RAB27A. Ces

protéines impliquées dans le trafic intracellulaire [72,73]. Les patients présentant

une mutation de la protéine RAB27A [72] présentent également un déficit

lymphocytaire T cytotoxique et quelquefois un syndrome d’activation

macrophagique déclenché par un épisode infectieux. Cette protéine ayant une

fonction importante dans la liaison de la vésicule d’exocytose avec la membrane

cellulaire, on peut supposer que sa mutation conduit à un mauvais routage de

certaines molécules (ex. CTLA4) contrôlant l’activation lymphocytaire T [22].

4. Le syndrome de Purtilo :

Le syndrome de Purtilo ou syndrome d’immuno-prolifération lié à l’X ou XLP-

syndrome (X-linked lymphoprolifération), est un déficit immunitaire héréditaire rare

caractérisé par une susceptibilité accrue à l’infection par l’EBV [74]. Près de la moitié

des patients présentent des manifestations avant toute rencontre avec l’EBV

(hypogammaglobulinémie, lymphome B souvent de localisation intestinale ou iléo-

cæcale) mais l’évolution est marquée, en l’absence de traitement, par la survenue

d’une mononucléose infectieuse gravissime et fatale après l’infection par ce virus.

Les autres manifestations possibles sont une aplasie médullaire, une vascularite

nécrosante du système nerveux central, une granulomatose lymphomatoïde

pulmonaire ou une hépatite fulminante. [22]

69

Biologiquement ces patients ne développent pas d’anticorps anti–EBNA

(Epstein- Barr Nuclear Antigen) et présentent histologiquement une infiltration

tissulaire massive par des lymphocytes T cytotoxiques (CD8+) responsables des

lésions nécrotiques. [22]

La mortalité spontanée de cette maladie (fatale dans 100 % des cas avant l’âge

de 40 ans) rend nécessaire une greffe de moelle osseuse. [22]

Quant à la génétique de cette maladie, elle a été élucidée en 1998, avec la mise

en évidence de mutations portant sur un gène localisé sur le bras long du

chromosome X [22]. Ce gène SH2-D1A (SH2- Domain containing protein 1A) code

pour la protéine SAP (SLAM Associated Protein), qui est indispensable pour le signal

intracellulaire d’une famille de récepteurs SLAM (Signaling Lymphocytic Activation

Molecule) présents sur les lymphocytes T [75], NK et les monocytes–macrophages.

La mutation transforme la SAP, protéine normalement activatrice, en protéine

d’inhibition des fonctions cytotoxiques des lymphocytes T et des cellules NK [29].

Lors d’une infection par le virus d’Epstein-Barr (EBV), le patient est alors incapable

de développer une réponse cytotoxique antivirale appropriée et succombe le plus

souvent à une lymphoprolifération liée à l’EBV avec une augmentation de la

production de l’INF [1], ce qui pourrait expliquer la fréquence du syndrome

d’activation macrophagique dans cette pathologie. [1,29]

Toutes ces pathologies ont donc en commun une activation primitive

lymphocytaire T, souvent déclenchée par une infection opportuniste, le plus souvent

virale, avec production majeure de cytokines pro-inflammatoires (IFN , IL–1, IL–6,

TNF-α), puis une activation macrophagique qui participe aux lésions tissulaires

disséminées.

70

D’autres déficits immunitaires primaires peuvent se compliquer de SAM, parmi

lesquels on trouve :

v Le syndrome de Wiskott-Aldrich [29] : c’est une immunodéficience liée à l’X

touchant à la fois l’immunité humorale et cellulaire [76]. Il se manifeste, dans

sa forme habituelle, par des infections récurrentes (bactériennes, virales et

fongiques), de l’eczéma, une thrombopénie avec microplaquettes. Les patients

atteints du syndrome de Wiskott-Aldrich ont une propension au

développement de pathologies auto-immunes ainsi que d’hémopathies

malignes. Des aspects d’hémophagocytose, en particulier sur biopsie

ganglionnaire, ont été identifiés de longue date dans ce syndrome. En plus du

déficit immunitaire dans sa globalité, les cellules NK des patients atteints de

syndrome de Wiskott-Aldrich présentent un défaut de cytotoxicité associé au

déficit d’expression de la protéine WASp (Wiskott-Aldrich syndrome protein) et

au défaut d’accumulation de F-actine (filamentous actin) dans la synapse

immunologique [77]. Cette anomalie entrave les fonctions des cellules NK et

pourrait participer au développement du SAM, puisque les anomalies des

cellules NK sont probablement impliquées dans sa physiopathologie.

v Le déficit en purine phosphorylase (PNP) est une affection autosomique

récessive caractérisée par un déficit immunitaire combiné sévère et des

anomalies neurologiques complexes, incluant retard de développement, ataxie

et spasticité, ainsi que des anomalies hématologiques avec des aspects de

dysmyélopoïèse [29].

71

B. Les SAM secondaires :

À côté des SAM primaires liés à un déficit immunitaire, le SAM secondaire (ou

réactionnel) est relié à différentes situations pathologiques ayant en commun une

stimulation importante du système immunitaire [29].

Les SAM secondaires s’opposent aux SAM primitifs par le fait [45] :

§ qu’ils surviennent habituellement chez des enfants plus âgés ou des adultes

jeunes, voire des sujets âgés (par exemple, SAM associé à des lymphomes, à

des cancers) ;

§ qu’il n’y a pas de notion familiale retrouvée ;

§ qu’actuellement au moins, aucune anomalie héréditaire au niveau des gènes

ou des processus de l’immunité n’a été démontrée.

Les différentes associations décrites concernent des hémopathies malignes, des

infections virales ou bactériennes, voire parasitaires, des pathologies rhumatismales,

auto-immunes ou bien des réactions médicamenteuses [29]. Les affections les plus

souvent associées au SAM sont les infections et les lymphomes. Le Tableau 5 est tiré

de l’article fort documenté de Karras et Hermine. Ces auteurs ont établi les facteurs

étiologiques des SAM secondaires à partir de l’analyse des huit plus grandes séries

publiées de ce syndrome.

Le diagnostic étiologique demeure souvent négatif car le spectre des

pathologies associées à ce syndrome est extrêmement large et le tableau clinique

est habituellement dominé par les manifestations secondaires au SAM, occultant les

signes spécifiques de la pathologie causale. [22]

72

Tableau 5 : Etiologies du SAM secondaire (analyse des 8 plus grandes séries de littérature adaptée de Karas et al.) [22]

Série

Année

Risdall

1979

Reiner

1988

Albert

1992

Wong

1992

Tiab

1996

Sailler

1997

Tsuda

1997

Kaito

1997

Total

Pourcentage

(%)

Nombre de patients

Enfant/Adultes

19

6/13

23

0/23

45

40

3/37

23

0/23

99

9/90

23

0/23

34

1/33

306

v Infections

ü Infection virale :

§ HSV § EBV § CMV § VIH

ü Autre infection :

§ Bactérie § Myobactérie § Parasite/cham

-pignon

15 1 1 10 0 0 0 0 0

10 4 1 7 2

10 6 0 4

17 3 4 5 3

10 7 0 3

5 0 1 2 5 5 0 5 0

12 1 4 5 16

26

17 2 7

4 0 1 0 1

10

10 0 0

20 0 7 3 0 0 0 0 0

4 0 2 0 0 2 0 0 2

87 9 21 32 27

63

40 7 16

28,4

2,9 6,9 10,5 8,8

20,6

13,1 2,3 5,2

v Néoplasie :

§ Lymphome § Autre hémo-

pathie § Cancer solide

0 0 0 0

6 3 2 1

18 9 9 0

13

11 2 0

27

18 7 2

18

16 1 1

4 2 1 1

5 2 3 0

91

61 25 5

29,7

19,9 8,2

1,6

v Maladies de

système

v Sans étiologie

v Héréditaire

1 4 5

6 2 0

3 7

10

0 2 4

3

16 0

4 2 0

3 2 0

2

20 0

22

55

19

7,2

18,0

6,2

On remarque que le SAM est secondaire à des infections dans presque la moitié

des cas. La cause néoplasique est retrouvée dans environ 30% des cas et les

maladies de système dans 7,2% des cas. Par ailleurs, aucune cause n’a été décelée

dans 18% des cas. (Figure 5

27%

7%6%

16%

Figure 5: Distribution des étiologies du SAM selon

la méta

73

que le SAM est secondaire à des infections dans presque la moitié

La cause néoplasique est retrouvée dans environ 30% des cas et les

maladies de système dans 7,2% des cas. Par ailleurs, aucune cause n’a été décelée

Figure 5)

44%

16%

infec ons

néoplasies

maladies de système

héréditaire

sans é ol ogi es

: Distribution des étiologies du SAM selon

méta-analyse de Karras et Hermine

que le SAM est secondaire à des infections dans presque la moitié

La cause néoplasique est retrouvée dans environ 30% des cas et les

maladies de système dans 7,2% des cas. Par ailleurs, aucune cause n’a été décelée

infec ons

néoplasies

maladies de système

héréditaire

sans é ol ogi es

: Distribution des étiologies du SAM selon

Karras et Hermine

74

1. les SAM post-infectieux :

Pratiquement toutes les infections, bactériennes, virales, fongiques ou

parasitaires peuvent être associées au SAM [78] (Tableau 6).

Tableau 6 : Infections associées au SAM [22]

Infections virales :

Infections bactériennes :

Infections parasitaires et

fungiques :

• HSV • VZV • EBV • CMV • HHV6 • HHV8 • Parvovirus B19 • Adénovirus • Entérovirus • HAV, HCV • HIV • Oreillons • Rubéole • Myxovirus

parainfluenzae • Dengue

• Mycobacterium tuberculosis • Mycobacterium avium • Salmonella typhi • Borrelia burgdorferi • Leptospirose • Brucellose • Chlamydia psittaci • Mycoplasma pneumoniae • Coxiella burnetii • Ehrlichiose • Rickettsiose • Syphilis • Legionella pneumophila • Pneumocoque

• Staphylocoque • Bacilles à Gram négatif

• Babésiose • Leishmaniose • Toxoplasmose • Paludisme • Strongyloidiase • Pneumocystose

• Candida albicans • Aspergillus fumigatus • Cryptococcus neoformans • Histoplasma capsulatum • Penicillium marneffei

75

L’analyse des quelques séries publiées (Tableau 5) montre que les infections

virales sont responsables de près de la moitié des cas de SAM post-infectieux.

Suivent par ordre décroissant les mycobactéries, les bactéries intracellulaires et

pyogènes, puis les parasites. Il n’est pas rare de retrouver deux agents infectieux

pathogènes chez le même patient au cours d’une hémophagocytose. [22]

Il faut souligner qu’il est parfois difficile d’imputer la survenue d’un syndrome

hémophagocytaire à une infection. D’une part, l’agent infectieux pourrait juste jouer

le rôle de facteur déclenchant sur un terrain immunologique particulier, comme c’est

le cas chez les enfants ayant une anomalie génétique particulière du système

immunitaire ou chez les patients sous traitement immunosuppresseur chronique.

D’autre part, l’immunosuppression qui résulte du SAM (secondaire à la neutropénie

et parfois aux traitements administrés) peut favoriser les surinfections secondaires

rendant parfois impossible le diagnostic étiologique. [22]

Un grand nombre des cas rapportés dans la littérature surviennent chez des

patients immunodéprimés de façon chronique (infection par le VIH, traitement

immunosuppresseur pour une transplantation ou une maladie systémique,

chimiothérapie anticancéreuse, splénectomie). Il est de ce fait difficile de savoir si

l’immunodépression favorise l’activation macrophagique en soi ou plus simplement

si c’est l’infection qui est à l’origine du SAM. On peut cependant supposer que

l’immunosuppression empêche dans certains cas l’élimination de l’agent infectieux,

entraînant une stimulation et une activation anormale des lymphocytes et/ou des

macrophages impliqués dans la réponse anti-infectieuse et souvent infectés par ces

agents pathogènes intracellulaires, viraux ou bactériens. [22]

76

a. les infections virales :

Le SAM peut être associé à toute infection virale avec une prédominance pour

les virus du groupe Herpes qui en constituent plus de la moitié des cas. [1]

Ø Le SAM associé à EBV [79, 80, 81] se rencontre à tout âge mais prédomine

chez les jeunes enfants ; les formes graves sont plus fréquentes chez

l’immunodéprimé [1], ce virus peut être impliqué dans le développement

d’un SAM lié au syndrome lymphoprolifératif lié à l’X [82]. La recherche des

mutations de SH2D1A correspondant à ce syndrome doit faire partie du

bilan à proposer aux patients ayant une forme grave d’infection à EBV car

elle est positive chez un quart des patients dans la série de Sumazaki et al.

[83]. À côté de cette circonstance particulière de déficit immunitaire, des

formes chez l’adulte immunocompétent peuvent également être mortelles.

Le SAM survient fréquemment au cours de primo-infections EBV, et plus

rarement au cours de réactivation EBV. La mise en évidence de l’ADN viral

par PCR est nécessaire au diagnostic [1]. L’infection par l’EBV associée au

SAM est particulière car elle présente une prolifération oligo ou monoclonale

de lymphocytes T ou de cellules NK infectées par l’EBV, alors que ces

populations, dans la mononucléose infectieuse, sont réactionnelles à

l’infection des lymphocytes B et polyclonales [29]. L’infection des

lymphocytes T serait rendue possible par l’expression sur les thymocytes

immatures d’une molécule apparentée au CD21 [84] et peut aboutir au

développement d’un lymphome T [29].

Ø Le cytomégalovirus (CMV), impliqué dans 30 à 50 % des causes virales, est à

rechercher systématiquement, un traitement spécifique étant disponible

[85].

77

Ø L’HHV6, l’herpes virus simplex (HSV), ainsi que le parvovirus sont

fréquemment rapportés. Les infections à adénovirus, HBV, HAV, rubéole,

VRS, rougeole, VZV [86], coxsackie sont plus anecdotiques. [1]

Ø L’infection par le VIH est connue pour être associée à des syndromes

hémophagocytaires depuis les années 1980. Dans une étude rétrospective la

fréquence est évaluée à 0,6 % des patients infectés par le VIH [87]. Les liens

entre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et le SAM sont

complexes et variables dans l’évolution de l’infection, avec une implication à

la fois de l’infection virale mais aussi et surtout du déficit immunitaire

induit. Le SAM peut apparaître en même temps que la primo-infection par le

VIH, mais il s’agit d’une situation rare. Dans ce contexte, le SAM peut

répondre favorablement aux immunoglobulines intraveineuses et

l’instauration d’une thérapie antirétrovirale peut prévenir sa rechute. À

l’inverse, dans le cadre du syndrome de reconstitution immunitaire, un SAM

peut apparaître lors de l’institution du traitement antirétroviral. Par la suite,

les diverses infections opportunistes et les lymphomes pouvant émailler

l’évolution de l’infection par le VIH sont autant de facteurs favorisant le

développement d’un SAM [29]. En reprenant les 27 patients recensés par

Grateau et al. en 1997 [87] et les 21 autres cas décrits par Sailler et al. [88]

et Tiab et al. [89], nous pouvons analyser les facteurs déclenchants

potentiels. (Tableau 7)

78

Tableau 7 : Étiologies des syndromes d’activation macrophagique chez les patients infectés par le VIH (48 observations [87, 88, 89]) :

v Infection virale : 8 cas

ü 3 CMV, ü 2 VZV, ü 1 HSV, ü 1 EBV, ü 1 adénovirus.

v Infection parasitaire :

7 cas

ü 3 toxoplasmoses, ü 1 pneumocystose, ü 1 cryptococcose, ü 1 leishmaniose, ü 1 candidose.

v Infection à

mycobactéries:7 cas

ü 4 atypiques, ü 3 tuberculoses.

v Lymphomes:11 cas

ü 6 lymphomes B, ü 5 lymphomes T.

v Pas d’étiologie (sauf

VIH) :15 cas

79

b. Les infections bactériennes:

Des infections bactériennes peuvent être associées au SAM. La série de Dhote

et al. [90] rapporte 10 cas d’infections bactériennes sur 26 cas de SAM (en excluant

les SAM liées à une pathologie cancéreuse). La série pédiatrique de Veerakul et al.

[91] retrouve une étiologie bactérienne pour 9 des 27 SAM (hors pathologies

néoplasiques) avec des germes très variés : staphylocoque, salmonelles,

Enterobacter, Serratia, Penicillium. Les salmonelloses et la fièvre typhoïde [92] en

particulier sont régulièrement rapportées en association avec le SAM mais d’autres

germes ont été décrits, comme Peptostreptocccus ou Pseudomonas aeruginosa ou

Escherichia coli [93]. La relation de causalité est difficile à établir. Étant donné que la

neutropénie et le déficit immunitaire font partie du SAM, il n’est pas étonnant que

soient rapportés chez ces patients de nombreux épisodes infectieux, dont la

responsabilité dans le SAM est difficile à affirmer. Il est donc difficile de pouvoir

établir la relation de cause à effet. C’est pourquoi la notion de « bacteria-associated

hemophagocytic syndrome » de Risdall et al. [11] doit être retenue avec une grande

prudence. Une association particulièrement fréquente avec le SAM est néanmoins

indiscutable avec les infections à mycobactéries (M. tuberculosis [94, 95] ou autres)

qui nécessitent un traitement spécifique, en particulier devant la possibilité

d’infection par une mycobactérie du complexe avium [29].

Les infections bactériennes associées au SAM sont généralement très sévères,

prenant dans ce contexte, la forme d’une défaillance multi-viscérale [22]. Une étude

prospective en réanimation a montré que le myélogramme systématique chez des

patients thrombopéniques au cours d’un choc septique montrait une activation

macrophagique dans 60 % des cas [44]. Cela montre que l’hémophagocytose est

probablement sous-estimée, surtout au cours des syndromes septiques sévères et

80

qu’elle pourrait expliquer en partie les pancytopénies observées dans cette

pathologie [22].

c. Les infections fongiques et parasitaires :

L’histoplasmose est parmi les infections fongiques, la plus fréquemment

compliquée de SAM. La leishmaniose [96], quant à elle, constitue presque un modèle

expérimental d’hémophagocytose. [1]

Des syndromes d’activation ont aussi été notés au cours d’accès palustres [97].

Plus rarement et le plus souvent sur terrain immunodéprimé, ont été rapportées

d’autres infections : anguillulose disséminée, pneumocystose, aspergillose,

toxoplasmose, cryptococcose, candidose [98].

2. SAM et affections malignes :

L’hémophagocytose peut s’associer, compliquer ou même révéler une néoplasie

évolutive. Le pourcentage de syndromes hémophagocytaires attribuables à une

maladie néoplasique est difficile à préciser, variable selon les séries. L’analyse

cumulée des 8 plus grandes séries publiées (Tableau 5), totalisant plus de 300

patients, montre 20 % de lymphomes et 10 % d’autres néoplasies (hémopathies ou

tumeurs solides). [22]

a. Les hémopathies :

L’étiologie la plus fréquente dans ce groupe d’affections est le lymphome de

haut grade de malignité [99,100], pouvant être de différents types, mais

essentiellement (70 % des cas) non Hodgkinien de phénotype T ou NK.

Dans la série de Su et al. [101], sur les 23 patients atteints de lymphome avec

activation macrophagique, 15 présentaient des lymphomes T associés à l’EBV. Cette

81

entité hématologique désormais bien connue, est marquée par une

hémophagocytose fréquente et extrêmement sévère puisque sur les 22 lymphomes

T induits par l’EBV rapportés par Yao et al. [102], 15 patients sont décédés d’un SAM

d’évolution fulminante. Dans les lymphomes B, la fréquence du SAM est bien

moindre : 7 cas de SAM sur 105 lymphomes B dans la série de Miyahara et al. [99]. À

signaler cependant que dans la population d’Extrême- Orient, le pourcentage de

lymphomes B parmi les lymphomes compliqués d’hémophagocytose est plus élevé

qu’en Occident, atteignant 48 % dans une série japonaise [103].

Dans les lymphomes, le SAM pourrait résulter d’une synthèse anormale de

cytokines par les cellules tumorales, stimulant directement les macrophages ou

inhibant les fonctions cytotoxiques des lymphocytes T, avec pour conséquence

l’augmentation de la charge virale EBV et leur activation secondaire (comme cela est

constaté dans les lymphohistiocytoses familiales de l’enfant) [22]. Les lymphomes B

et T se distinguent, du point de vue du SAM, par des profils cytokiniens différents,

avec en particulier des niveaux plus élevés d’IL-6, d’IL-10 et de TNF-α pour les

lymphomes B [29].

D’autres hémopathies diverses, ont été associées à la survenue d’un syndrome

hémophagocytaire [22] :

• les leucémies aiguës myéloblastiques,

• les leucémies aiguës lymphoblastiques,

• les syndromes myéloprolifératifs,

• le myélome multiple.

82

b. Les tumeurs solides :

Le SAM a été décrit, de façon assez rare et souvent à des stades avancés, en

association avec de multiples cancers solides tels que: [22, 29,41]

Ø Mélanome,

Ø cancer de la prostate [104],

Ø cancer du pancréas [105],

Ø carcinome gastrique ou colique,

Ø thymome,

Ø sarcomes divers : rhabdomyosarcome, angiosarcome,

Ø cancer pulmonaire à petites cellules,

Ø cancer de l’ovaire,

Ø cancer du nasopharynx,

Ø tumeurs germinales………

3. Les affections auto-immunes et les maladies de système:

L’analyse des 8 plus grandes séries publiées (Tableau 5) trouve une maladie

systémique chez 7,2 % des malades. Il est souvent difficile de préciser si l’activation

macrophagique est secondaire à la maladie auto-immune ou à une infection latente

survenant chez des patients recevant très souvent un traitement

immunosuppresseur au long cours. Cependant, dans plusieurs cas décrits dans la

littérature, l’hémophagocytose révèle la maladie auto-immune et répond de façon

étonnante aux immunosuppresseurs, ce qui semble écarter un SAM réactionnel à

une infection secondaire. [22]

Plusieurs cas de lupus érythémateux systémique avec hémophagocytose sont

signalés dans la littérature, avec une fréquence de 2,4 % dans la série de Wong et al.

83

[106], comprenant 250 patients lupiques suivis pendant 3,5 ans. Les autres

affections rapportées sont diverses. [22]

La plus importante série publiée de maladies de système compliquées de SAM

est celle de Dhote et al. [90] en 2003 qui retrouvent sur une série de 26 patients

atteints d’immunopathies avec SAM 14 cas de lupus, quatre maladies de Still, deux

cas de polyarthrite rhumatoïde et deux cas de périartérite noueuse puis des cas

isolés de maladie de Kawasaki [107], de connectivite mixte, de sarcoïdose

pulmonaire et de syndrome de Gougerot-Sjögren (Tableau 8)

Tableau 8: les maladies de système compliquées de SAM selon la

série de Dohte (2003) et al. : [90]

Les maladies Nombre de cas pourcentage

v Lupus 14 53,8

v Maladie de Still de l’adulte 4 15,3

v Polyarthrite rhumatoïde 2 7,6

v sarcoïdose 2 7,6

v Sclérodermie 1 3,8

v Connectivites mixtes 1 3,8

v Gourgerot-Sjögren 1 3,8

v Syndrome de Kawasaki 1 3,8

84

La polyarthrite rhumatoïde est fréquemment associée au SAM, surtout dans sa

forme juvénile ou dans la forme adulte de la maladie de Still [108, 109, 110]. Avec

selon l’expérience de Janka : une protéine C réactive très élevée, une cytopénie

modérée, des taux de ferritine extrêmement élevés, une érythropoïèse diminuée sur

le myélogramme, des taux plus élevés d’IL-1, de TNF-α et d’IL-6 [29].

L’association du SAM avec le lupus érythémateux disséminé présente aussi

certaines caractéristiques : une protéine C réactive peu élevée, la rareté de l’hépato-

splénomégalie et surtout la fréquence de l’atteinte cardiaque, qui touche deux

patients sur trois, à type de péricardite ou de myocardite. [29]

4. Les SAM associées aux déficits immunitaires acquis :

Ces déficits immunitaires acquis peuvent être en rapport avec [29] :

Ø Chimiothérapie intensive.

Ø Auto-/allogreffe de cellules souches.

Ø Transplantation d’organes.

Ø Traitement immunosuppresseur au cours des maladies systémiques.

Ø Infection par le VIH.

a. SAM secondaire à la chimiothérapie et à la greffe des cellules souches

autologue ou allo-génique:

De nombreux cas de développement de SAM après chimiothérapie ont été

rapportés, par exemple dans le myélome [111], la leucémie aiguë lymphoblastique

ou myéloblastique, le lymphome de Burkitt [112].

Il est difficile de faire la part entre ce qui revient à la pathologie néoplasique à

proprement parler, aux complications infectieuses qui lui sont liées et à la

chimiothérapie [111]. Néanmoins, il faut savoir penser au développement d’un SAM

devant un tableau de neutropénie fébrile persistant, car dans ce cas un traitement

par corticoïdes peut amener à une récupération hématologique rapide [112].

85

Certaines drogues semblent plus particulièrement aptes à déclencher un SAM,

comme le méthotrexate [113].

À côté des chimiothérapies par elles-mêmes, la transplantation de cellules

souches hématopoïétiques, autologue ou allo-génique, peut être un facteur

déclenchant du SAM [111, 114, 115], alors même qu’il peut s’agir par ailleurs d’une

option thérapeutique dans le SAM. Une hypothèse physiopathologique serait la

déplétion des lymphocytes T régulateurs par le conditionnement à la greffe [114].

L’intérêt de la reconnaissance précoce du SAM réside dans les possibilités

thérapeutiques ouvertes par ce diagnostic dans un contexte de fièvre inexpliquée,

d’absence de récupération hématologique ou même de rejet du greffon [29]. Un

traitement par corticoïdes ou par immunoglobulines intraveineuses donne des

résultats favorables dans certains cas [29]. Bien que l’on retrouve souvent un

contexte infectieux pour ces SAM, un mécanisme allo-immun pourrait être impliqué

[115].

b. SAM et transplantation d’organe :

Le SAM constitue une complication rare de la transplantation d’organe et a été

décrite dans la greffe hépatique [116], rénale [117], cardiaque [118] ou intestinale

[29].

La série de Karras et al. [117] rapporte 17 observations chez des patients

greffés rénaux et permet de préciser les caractéristiques du SAM post-

transplantation d’organe. Les deux tiers des patients avaient reçu un

conditionnement à la greffe par sérum anti-lymphocytaire. Le délai moyen entre la

transplantation et le SAM était de 52 jours. La présentation clinique correspondait

aux critères classiques de définition du SAM. Une cause infectieuse était retrouvée

dans la majorité des cas : virale chez neuf patients (CMV, EBV, HSV6 ou HSV8),

86

bactérienne chez trois patients (tuberculose ou infection à Bartonella), parasitaire

chez deux autres (toxoplasmose ou infection à Pneumocystis carinii). Un traitement

immunosuppresseur ou une infection pouvant par eux-mêmes déclencher un SAM, il

est difficile de faire la part de ce qui revient à la greffe elle-même mais il n’est pas

déraisonnable de penser que le conflit immunologique hôte-greffon puisse faciliter

le développement du SAM. [29]

5. Les SAM secondaires à autres étiologies :

Divers facteurs ont été incriminés dans la survenue d’une activation

macrophagique, sans que leur rôle ne soit reconnu de façon certaine. On note ainsi

plusieurs cas d’hémophagocytose associée à [22] :

Ø la prise de certains médicaments (phénytoïne, acide valproïque, glycopeptides,

triméthoprime-sulfaméthoxazole [119]),

Ø la nutrition parentérale avec des solutés lipidiques [120],

Ø une transfusion sanguine,

Ø une vaccination,

Ø certaines anomalies innées du métabolisme, telles les glycogénoses,

Ø La splénectomie [41],

Ø Intoxication éthylique chronique [41].

Enfin, dans de rares cas, aucune étiologie n’est mise en évidence : syndrome

d’activation macrophagique « idiopathique » [41].

Le tableau 9 résume les principales étiologies du SAM secondaire.

87

Tableau 9: Principales étiologies du SAM secondaire. [29]

v Déficits immunitaires acquis ü Chimiothérapie intensive. ü Auto-/allogreffe de cellules souches. ü Transplantation d’organes. ü Traitement immunosuppresseur. ü Infection par le VIH.

v Infections ü virales en particulier EBV, ü bactéries, mycobactéries, ü parasites (leishmanioses), ü infection fongique.

v Affections néoplasiques ü Lymphomes, en particulier de sous-type T ou NK. ü Autres hémopathies néoplasiques. ü Tumeurs solides.

v Maladies de système/auto-immunes ü Polyarthrite rhumatoïde, en particulier dans sa

forme pédiatrique (maladie de Still). ü Lupus érythémateux disséminé. ü Sarcoïdose. ü Sclérodermie, dermatomyosites. ü Maladie de Kawasaki. ü Maladie de Crohn. ü Glomérulonéphrites. ü Thyroïdite d’Hashimoto.

88

C. Le bilan étiologique:

Le rôle potentiel de certains agents infectieux, du déficit immunitaire, de

certaines maladies auto-immunes et d’hémopathies lymphomateuses, dans la

survenue d'une activation inappropriée du système monocyte-macrophage, a été

envisagé. Il apparaît, au terme de cette énumération, nécessaire d'insister sur la

possible et fréquente intrication des phénomènes. L'enquête étiologique doit être

systématique et exhaustive et ne pas s'arrêter lorsqu'un facteur étiologique a été

mis en évidence car il peut en masquer un autre. Le diagnostic étiologique est

urgent car il conditionne la prise en charge thérapeutique et le pronostic. L'enquête

étiologique doit comporter ainsi systématiquement les quatre versants essentiels :

[6]

v recherche d'un déficit immunitaire

v bilan de maladies auto-immunes

v recherche d'hémopathie en particulier un lymphome.

v enquête microbiologique en particulier centrée sur l'enquête virale.

La démarche diagnostique peut se concevoir comme suit [37] :

ü un examen clinique quotidien centré sur la recherche d’adénopathies

périphériques et d’une hépato-splénomégalie, sur un examen neurologique

complet et sur un examen cutané notant la présence d’un rash ou de

manifestations hémorragiques cutanéo-muqueuses ;

ü des examens biologiques comportant initialement : numération formule sanguine

(NFS), plaquettes, protéine C réactive (CRP), fibrinogène, hémostase complète (TP,

TCA, facteurs de coagulation, D dimères latex), urée, créatinine, ionogramme

sanguin, électrophorèse des protéines plasmatiques, bilan hépatique complet,

lacticodéshydrogénase (LDH), β-2 microglobuline, triglycérides, ferritinémie,

89

ü des examens microbiologiques comportant : hémocultures et examen

cytobactériologique des urines, recherche de bacille de Koch (BK) dans les

expectorations, les urines, le sang et la moelle. Les sérologies du virus Epstein-

Barr (EBV) avec la recherche d’IgM VCA ( viral capsid antigen), du virus de

l’immunodéficience humaine (VIH), de l’herpes virus 8 (HHV8) si la sérologie VIH

est positive, du cytomégalovirus (CMV), de l’herpes virus 6 (HHV6) avec les IgM

en cas de défaillance multiviscérale, de l’herpès simplex virus, du parvovirus B19,

des hépatites A, B, et C sont systématiquement demandées. Il faut d’emblée

rechercher les génomes viraux par PCR (polymerase chain reaction) pour l’EBV

(PCR quantitative), l’HHV8 si le patient est VIH positif, la charge virale VIH si le

patient est VIH positif en sérologie, et la PCR HHV6 en cas de défaillance

multiviscérale. Une infection à CMV est recherchée par l’antigénémie CMV pp65

ou la PCR. Les autres sérologies, PCR, leucoconcentration dépendent de

l’anamnèse du patient et de son terrain (immunodépression, etc...). Le diagnostic

de SAM infectieux est en général assez facile, en n’oubliant pas que le patient

peut être infecté avec plusieurs agents et qu’une infection peut compliquer un

lymphome ou une maladie inflammatoire ou auto-immune.

ü le myélogramme est réalisé par ponction sternale ou en crête iliaque, avec une

myéloculture BK systématique. Il est fondamental de prévenir les cytologistes et

de leur expliquer l’urgence diagnostique. Les cellules atypiques doivent être

recherchées soigneusement de même que les bactéries, parasites ou

champignons en intracellulaire. La présence de cellules lymphoïdes atypiques

doit conduire très rapidement à la recherche d’un lymphome.

Le SAM est une entité dynamique qui évolue avec le temps. Il est donc

indispensable de surveiller le patient cliniquement et biologiquement. Une

90

surveillance biologique est proposée tous les deux jours, voire tous les jours en

fonction de la gravité du patient avec NFS, plaquettes, CRP, fibrinogène, TP, TCA,

urée, créatinine, ionogramme sanguin, bilan hépatique complet, LDH, β-2

microglobuline, et triglycérides. La ferritinémie peut être demandée une fois par

semaine. Les examens bactériologiques standards seront répétés, d’autant plus si le

patient est hospitalisé dans un service de réanimation.

Si le cytologiste trouve une ou des cellules atypiques sur le frottis médullaire ou

si l’étiologie du SAM n’est pas évidente après 10 jours de fièvre, il faut compléter le

bilan avec la recherche d’une hémopathie lymphoïde. La réalisation d’une biopsie

médullaire avec des immunomarquages (EBER et/ou LMP doivent être faits

systématiquement étant donné la fréquence des lymphomes liés à l’EBV), et la

recherche d’une clonalité T et B et, au mieux, un caryotype semblent très utiles. Si le

bilan hépatique est anormal et si le geste est techniquement réalisable, la biopsie

hépatique montre une dilatation sinusoïdale et une hémophagocytose dans 100 %

des cas : elle permet de faire le diagnostic étiologique dans 50 % des cas [47].

Le Tableau 10 récapitule cette démarche diagnostique.

91

Tableau 10 : récapitulatif de la démarche diagnostique devant un SAM : [37]

J0

v Examen clinique complet. v NFS, plaquettes, CRP, fibrinogène, hémostase

complète, urée, créatinine, ionogramme sanguin, électrophorèse des protéines plasmatiques, bilan hépatique complet, LDH, β-2 microglobuline, triglycérides, ferritinémie, hémocultures, ECBU, recherche de BK. Sérologies : EBV, HHV8, CMV, HSV, HHV6, VIH, parvovirus B19, hépatites A B, et C. PCR quantitative EBV, HHV8, HHV6, charge virale VIH. Antigénémie CMV pp65 ou PCR CMV.

v Myélogramme ± biopsie médullaire. v ± Clonalité sang + moelle, caryotype.

J1, J2, J4, J6, J8, J10

v Examen clinique complet. v NFS, plaquettes, CRP, fibrinogène, TP, TCA,

D dimères (latex), bilan hépatique complet, LDH, triglycérides, urée, créatinine, ionogramme sanguin, ferritinémie.

v ± Myélogramme, biopsie médullaire, biopsie hépatique.

v ± Clonalité sang + moelle, caryotype.

J15, J20, J25, ≥30

v Examen clinique complet. v NFS, plaquettes, CRP, fibrinogène, TP, TCA,

D dimères (latex), bilan hépatique complet, LDH, triglycérides, urée, créatinine, ionogramme sanguin, ferritinémie.

92

VIII. TRAITEMENT

SOMMAIRE :

A. Traitement symptomatique............................................................................93

B. Traitement étiologique...................................................................................94

1. Moyens.......................................................................................................94

a. Moyens thérapeutiques contrôlant l’inflammation excessive du SAM.......94

b. Moyens thérapeutiques supprimant la cause déclenchant le SAM.............99

2. Indications.................................................................................................99

a. SAM primaires..........................................................................................99

b. SAM secondaires....................................................................................100

93

VIII. TRAITEMENT :

Tout clinicien confronté à un patient atteint de SAM doit garder en mémoire

trois maximes qui s’appliquent à la majorité des cas de SAM [37]:

v le SAM est une urgence diagnostique, il faut tout faire pour trouver rapidement le

ou les étiologies du SAM ;

v le SAM est une urgence thérapeutique, il faut traiter le ou les étiologies du SAM

dans les meilleurs délais ;

v le problème majeur reste le délai diagnostique du SAM : Dans les formes sévères

(avec facteurs de mauvais pronostic), le traitement est urgent. Dans les cas moins

graves, l’enquête étiologique peut être menée avant, afin de ne pas gêner

l’interprétation des prélèvements histologique; les prélèvements doivent

néanmoins être réalisés rapidement, l’aggravation clinique pouvant être rapide et

brutale [1].

Le traitement des syndromes hémophagocytaires est assez mal codifié et

aucune étude thérapeutique n’a été réalisée, en dehors du cadre des

hémophagocytoses héréditaires de l’enfant. Le traitement associe: un traitement

symptomatique toujours nécessaire, un traitement pathogénique et un traitement

spécifique chaque fois que l’étiologie de la maladie a pu être élucidée.

A. Traitement symptomatique : [35]

Le traitement symptomatique constitue le premier temps de la stratégie

thérapeutique et doit être débuté rapidement.

Ce traitement vise à palier l’hémodilution, les troubles de l’hémostase, l’anémie

et les infections associées. Il consiste en :

ü une restriction hydrique,

ü des antipyrétiques,

94

ü un support transfusionnel fait de plaquettes, d’érythrocytes et de fibrinogène,

ü un traitement anti-infectieux empirique nécessaire devant tout épisode de

leucopénie fébrile,

ü parfois des anticonvulsivants.

Une splénectomie peut être envisagée, en dernier recours si la cytopénie

sanguine est profonde et surtout s’il existe un hypersplénisme. Mais son efficacité

est transitoire.

L’évolution est favorable en 1à 8 semaines dans 46 à 70% des cas avec un

traitement anti-infectieux adapté et des mesures symptomatiques.

B. Traitement étiologique :

1. Les moyens :

Le principe de traitement du SAM est de contrôler d’une part l’inflammation

excessive et d’autre part de supprimer la cause déclenchante quand il s’agit de

forme secondaire.

a. Moyens thérapeutiques contrôlant l’inflammation excessive du SAM :

ü Les corticoïdes :

Le traitement anti-inflammatoire repose essentiellement sur les corticoïdes, qui

inhibent les fonctions lymphocytaires cytotoxiques, la sécrétion de cytokines ainsi

que les fonctions des cellules dendritiques. [29]

Étant donné que la dexaméthasone traverse mieux la barrière hémato-

encéphalique que d’autres corticoïdes, son utilisation est à privilégier dans les cas

où existe une atteinte neurologique. Néanmoins, il pourrait être utile d’effectuer des

injections intrathécales de dexaméthasone chez les patients présentant des signes

neurologiques non rapidement résolutifs par le traitement systémique. [29,49]

95

L’intérêt des formes liposomiques de corticoïdes, qui auraient l’avantage

théorique de mieux pénétrer dans les macrophages, reste à démontrer. [29]

ü Les immunoglobulines :

Les gammaglobulines intraveineuses sont souvent utilisées dans les SAM, bien

que l’on ne dispose pas d’essai randomisé démontrant leur réelle efficacité, mais un

taux de réponse global de près de 60 % est avancé. [29]

Larroche et al. [121] ont ainsi rapporté 17 cas de SAM avant tout associés à

une affection virale traités avec bénéfice par gammaglobulines à forte dose (dose

moyenne utilisée 1,6 mg/kg —1 ou 2 cycles). Le taux de réponse était de 78 % pour

les SAM d’origine infectieuse et de 39% dans les autres étiologies, avec une

inefficacité notable dans les SAM associées aux lymphomes ou autres pathologies

malignes.

Il est nécessaire d’instituer le traitement par immunoglobulines pendant la

phase précoce d’installation du SAM, correspondant à la période d’augmentation des

taux de ferritine, dont la diminution sert de marqueur d’efficacité du traitement

[122].

Les mécanismes présumés de l’efficacité des immunoglobulines intraveineuses

sont multiples : clairance des agents pathogènes ayant déclenché le SAM ou de

superantigènes, régulation du réseau anti-idiotypique et cytokinique, saturation des

récepteurs Fc [29].

ü La ciclosporine A :

La ciclosporine est un agent immunosuppresseur, elle intervient dans les

premières étapes de l’activation des lymphocytes T entraînant une défaillance de la

transcription des gènes responsables de l’activation dite « précoce » tels les gènes

codant pour les cytokines [123], elle agit également en inhibant l’expression de

96

l’IL-6, l’IL-1, TNF-α, la nitrite-oxyde synthétase et la cyclo-oxyénase 2 [49].

La posologie utilisée est de 3 à 7 mg/kg/j avec une résolution rapide des

symptômes : disparition de la fièvre dans les 24h et normalisation des anomalies

biologiques dans les jours qui suivent [123,124]. La durée du traitement par la

ciclosporine A n’est pas encore bien définie, la majorité des auteurs l’utilisent

jusqu’à normalisation des marqueurs biologiques [33].

ü L’étoposide (VP16) : [29]

Une drogue cytotoxique joue un rôle majeur dans les SAM, l’étoposide.

L’étoposide présente un effet cytostatique en particulier sur les lymphoproliférations

T, et son utilisation, en association à la ciclosporine, est naturellement justifiée dans

ce contexte. De plus, l’étoposide peut avoir un effet antiviral sur l’EBV en bloquant

l’expression de l’EBNA (Epstein Barr Nuclear Antigen). Ces données in vitro se

traduisent in vivo par une mortalité très élevée des patients atteints de SAM liée à

l’EBV et ne recevant pas d’étoposide de façon précoce [125].

Ce produit est généralement administré par voie veineuse, dans un premier

temps, à des doses généralement de 100 à 150 mg/m² par 24 heures, puis par voie

orale, le plus souvent à des doses de l’ordre de 50 mg/m² par jour. [45, 126]

Cependant, les effets secondaires gonadotoxiques, myélotoxiques,

cardiotoxiques et l’incapacité de traverser la barrière hématoméningée de ce

produit, en limitent l’utilisation, mais ne sauraient être des obstacles à sa

prescription en urgence dans les formes graves, compte tenu de sa rapidité d’action

qui est de 24 à 48 heures. [126]

97

ü Les globulines anti-thymocytes :

Bien que les globulines anti-thymocytes puissent être l’équivalent de

l’étoposide dans des situations où la maladie est réfractaire, le coût et les effets

secondaires potentiels (comme les réactions allergiques, et l’immunodépression

sévère) limitent leur utilisation. [49,127]

ü Les échanges plasmatiques et les plasmaphérèses :

Les échanges plasmatiques on été décrits dans plusieurs séries avec des

résultats positifs dans la plupart des cas. Ils sont actifs sur l’hypercytokinémie

qu’ils peuvent atténuer. [49,128]

ü Traitement anti-TNF α :

Divers autres types de traitements ont été appliqués au SAM, en particulier le

blocage du système du TNF par des anticorps anti-TNF α (infliximab Remicade*)

[129] et par le récepteur soluble de TNF-α (etanercept Enbrel*).

L’utilisation de l’Etanercept à la dose de 0,4 mg deux fois par semaine

pendant quatre semaines après le diagnostic de SAM a montré son efficacité avec

une diminution des symptômes dans les 24 heures suivant l’injection [130].

Si des succès ont été obtenus, la plus grande circonspection doit être de mise

dans ce type de traitement dont on a pu montrer, dans la polyarthrite rhumatoïde,

qu’il pouvait au contraire déclencher un SAM, peut-être par le biais d’un effet

facilitant sur le développement d’infections, d’où l’importance de n’appliquer ce

genre de traitement que si toute infection est exclue et notamment une tuberculose

dans notre pays. [29, 53, 131,138]

98

ü Greffe allo-génique de la moelle osseuse :

Représente le traitement de choix dans la lymphohistiocytose familiale et dans

les autres formes héréditaires du SAM. Cependant, elle est rarement indiquée chez

l’adulte : en cas de SAM réfractaire associé à l’EBV ou dans un contexte de

transplantation pour une néoplasie hématologique sous-jacente. [49,126]

ü Autres :

L'administration de fludarabine, un antimétabolite purinique, entraîne une

immunosuppression profonde en agissant en particulier sur les lymphocytes T et les

cellules NK. Ce produit a démontré son efficacité dans la lymphohistiocytose

familiale. [132]

Le Méthotrexate a été employé par voie intra-thécale dans le protocole HLH-94

[133] et pourrait être une option thérapeutique dans les maladies rhumatismales

associées au SAM, étant donné que le méthotrexate est un moyen thérapeutique

standard dans les arthrites inflammatoires chroniques. Cependant, ce produit peut

potentiellement déclencher un SAM. [113,134]

La chimiothérapie par le 2-CdA (2 chlorodéoxydénosine) peut être un moyen

thérapeutique du SAM. C’est un dérivé chloré de la déoxydénosine, résistant à

l’adénosine-désaminase et transformé en chlorodésoxy-ATP entrainant une

apoptose des lymphocytes. [6,22]

Daclizumab, un anticorps anti-CD25, et l’interféron α, doivent encore trouver

leur place dans le traitement du SAM, bien qu’il existe de fortes raisons pour qu’ils

soient utilisés. [49]

Finalement, une thérapie dirigée contre la cellule B via un anticorps Anti-CD20

(rituximab*) pourrait être une approche prometteuse dans quelques cas de SAM

secondaire à une infection par l’EBV. [49]

99

b. Moyens thérapeutiques supprimant la cause déclenchant le SAM :

Bien entendu, le traitement spécifique de l’affection ayant déclenché le SAM

doit être institué sans délai.

Ø Traitement anti-infectieux :

Avant même les résultats de l’enquête infectieuse, il est utile d’instituer un

traitement antibiotique à large spectre, en veillant aussi à couvrir plus

particulièrement les germes intracellulaires. Les traitements antiviraux,

antirétroviraux, antifongiques ou antiparasitaires sont rapidement introduits au

moindre doute en fonction du contexte clinique. Ceci est d’autant plus vrai que les

traitements spécifiques du SAM ont une action immunosuppressive qui pourrait

aggraver l’évolution de la pathologie infectieuse.

Ø Traitement anti néoplasique :

Le contexte de néoplasie avérée relève du traitement spécifique de la tumeur.

Ø Traitement immunosuppresseur :

En cas de maladie systémique.

2. Les indications :

a. Les SAM primaires :

Le traitement des formes du SAM associées à un déficit immunitaire primitif

relève essentiellement de la greffe de cellules souches allo-géniques.

Les résultats du protocole HLH-94, destiné à des enfants ayant une forme

familiale du SAM, mais aussi une forme récurrente ou persistante [133,135],

permettent de disposer d’une base rationnelle dans la gestion des SAM de l’enfant.

Le protocole comprenait une phase de chimiothérapie par étoposide et

100

dexaméthasone d’une durée de 8 semaines, suivie d’un entretien comprenant des

bolus de dexaméthasone alternant avec de l’étoposide, associés à de la ciclosporine

A [133]. Ce protocole de chimiothérapie et son entretien ont permis d’obtenir un

taux de réponse complète de 78%, les décès constatés (25 patients sur 113) étant

dus dans leur grande majorité (20 sur 25) à la progression du SAM [133]. Cette

phase de chimiothérapie est indispensable avant la greffe, même autologue, car

« l’orage cytokinique » déclenché par cette procédure peut exacerber le SAM.

L’allogreffe de cellules souches, réservée aux patients ayant une forme familiale

ou réfractaire, a donné dans l’étude de Henter un taux de survie sans maladie à 3

ans de 62 %, la majorité des décès (17 sur 25) étant dus aux complications de

l’allogreffe.

Étant donné que la distinction entre SAM familial primitif par déficit

immunitaire et SAM secondaire est parfois difficile, Horne et al. [136] ont essayé de

prévoir, en se fondant sur le type de déficit des cellules NK, quels sont les patients

qui auront a priori besoin d’une allogreffe. Parmi les quatre types définis par

Schneider et al. [52], le type 3 correspond à un déficit complet de la cytotoxicité. Sur

les 22 patients de type 3 allo-greffés, 14 ont survécu alors qu’à l’opposé sur les 14

patients de type 3 non allo-greffés, 11 sont décédés, suggérant la nécessité de

l’allogreffe plus particulièrement pour ce sous-type de gravité majeure [136]

b. Les SAM secondaires :

Ø SAM et infections : [37]

Dans les SAM d’étiologie infectieuse, à coté d’un traitement anti-infectieux à

large spectre (antibactérien, antiviral, antifungique et antiparasitaire), le traitement

par des immunoglobulines intraveineuses (Ig IV) a été proposé en première intention

sur la base d’une étude rétrospective réalisée avec l’aide du groupe d’experts sur les

101

Ig IV du Comité d’évaluation et de diffusion des innovations technologiques de

l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris [121].

La dose préconisée est de 2 grammes par kilo et par cure, en réalisant une

seule cure. La réponse aux Ig IV est rapide avec disparition de la fièvre et

amélioration des cytopénies, en moyenne dans les 8 jours suivant la perfusion des Ig

IV.

En cas d’inefficacité, une corticothérapie générale est recommandée par des

injections quotidiennes de méthylprednisolone habituellement à fortes doses (500 à

1 000 mg/j). Si le SAM est réfractaire, le pronostic du patient est engagé et

l’utilisation de l’étoposide seul ou associé à d’autres thérapeutiques paraît légitime.

Les patients atteints de SAM lié au virus Epstein- Barr doivent impérativement

recevoir de l’étoposide dans le régime thérapeutique, comme l’ont parfaitement

démontré Imashuku et al. [125].

Ø SAM et hémopathies :

Dans les SAM d’étiologie lymphomateuse, le pronostic du patient est

malheureusement très réservé. En attente de la caractérisation exacte de la

prolifération lymphoïde, il paraît justifié d’utiliser d’emblée l’association de

corticoïdes et de l’étoposide. [37]

Les anticorps monoclonaux anti-CD20 (rituximab) peuvent être d’un grand

apport dans les lymphoproliférations B. [37]

Ø SAM et maladies auto-immunes ou maladies de système:

Dans les SAM compliquant les maladies auto-immunes ou inflammatoires

(principalement le lupus érythémateux systémique et la maladie de Still en poussée)

en l’absence d’infection à l’origine du SAM, la corticothérapie générale est

habituellement suffisante.

102

Les Ig IV peuvent être une alternative thérapeutique intéressante dans ces

situations.

Les anticorps monoclonaux anti-TNF semblent être prometteurs dans la

maladie de Still [137]. Un cas d’aggravation d’un SAM après deux injections

d’étanercept a été rapporté chez une jeune femme de 22 ans ayant une maladie de

Still d’après les auteurs, mais surtout une primo-infection EBV qui explique cet

échec. [37]

Ainsi, il n’y a pas de protocole définitivement établi pour

le traitement du SAM. La prise en charge des syndromes

hémophagocytaires doit être précoce. Le traitement de l’affection

déclenchante (infection virale, hémopathie maligne, cancer solide) est

nécessaire mais non suffisant. En effet le traitement du SAM doit

interrompre la réaction hyper-inflammatoire qui s’auto-entretient. Ceci

amène à utiliser, sous couvert du contrôle d’éventuels processus

infectieux, différents traitements immunosuppresseurs ou immuno-

modulateurs (corticoïdes, ciclosporine, immunoglobulines

intraveineuses), voire, en particulier dans les cas où l’EBV est impliqué,

une chimiothérapie par l’étoposide.

103

IX. EVOLUTION ET PRONOSTIC

104

IX. EVOLUTION ET PRONOSTIC :

Sous traitement, l’évolution peut être favorable, une rémission ou une guérison

du SAM est alors obtenue, la résolution des symptômes et des anomalies

biologiques s’effectue assez rapidement, en moyenne entre 1 et 8 semaines. La

disparition totale des signes d’hémophagocytose au niveau médullaire peut être plus

tardive et persister plusieurs semaines ou mois sans que cela ait une signification

particulière. Les rechutes, une fois la guérison obtenue, sont possibles en particulier

au cours de la maladie lupique ou de certains lymphomes. Les évolutions

chroniques sont possibles, notamment au cours du sida. [35,41]

Non traité, l’évolution du SAM est fatale. Le décès est précoce dans les quatre à

huit semaines, souvent en rapport avec une défaillance multi-viscérale, une

hémorragie, ou un sepsis. [1]

Le pronostic vital du SAM reste globalement réservé, et est essentiellement lié à

la maladie associée.

Dans les SAM héréditaires, la greffe de moelle allo-génique a totalement

modifié le pronostic. Ainsi, selon le registre international de lymphohistiocytose

familiale (122 patients) la survie à 5 ans est à peine de 10 % pour les patients traités

par chimiothérapie conventionnelle (VP16- corticoïdes–méthotrexate intrathécal),

alors qu’elle est de 66 % pour les patients ayant pu bénéficier d’une allogreffe [139].

Le schéma de conditionnement idéal pour l’allogreffe n’étant pas encore établi, des

avancées peuvent encore être espérées dans ce domaine.

105

Dans les SAM réactionnels, le pronostic dépend de plusieurs paramètres : [22]

• précocité du diagnostic,

• positivité du bilan étiologique,

• mise en route précoce d’un traitement anti-infectieux adapté,

• étiologie néoplasique associée,

• statut immunitaire antérieur (HIV, immunodéprimé).

Dans la méta-analyse cumulant les principales séries publiées, le pronostic est

défavorable dans environ 48 % des cas, montrant bien la gravité de cette pathologie

[22].

Le Tableau 11 montre la mortalité du SAM selon ces différentes séries.

106

Tableau 11: mortalité du SAM selon différentes études. [1,22]

Nombre de

cas

Nombre de décès

Pourcentage de décès(%)

v Risdall, 1979

19

5

26

v Reiner, 1988

23

7

30

v Albert, 1992

45

28

62

v Tiab, 1996

23

17

74

v Wong, 1992

40

18

45

v Sailler, 1997

99

49

49

v Tsuda, 1997

23

5

22

v Kaito, 1997

34

20

59

v Dhote, 2002

26

10

38

v Total

332

159

48

107

En essayant d’analyser les différents sous groupes de patients, il apparaît que

les patients dont le pronostic est le plus réservé sont ceux qui sont infectés par le

VIH ou atteints d’une hémopathie maligne [22]. Ainsi, sur les 26 patients infectés

par le VIH étudiés rétrospectivement par Grateau et al. [87], 19 étaient décédés en

moins d’un an.

Les lymphomes associés à une hémophagocytose ont également un pronostic

extrêmement péjoratif : la médiane de survie est de 44 jours pour les 12 lymphomes

T induits par l’EBV rapportés par Yao et al. [102], et de 9 mois pour les 25

lymphomes B repris par Shimazaki et al. [140]. Ces chiffres seraient confirmés par

l’analyse rétrospective japonaise de 134 cas de lymphome avec activation

macrophagique [103], où la médiane de survie est de 69 jours pour les lymphomes

T et 242 jours pour les lymphomes B. De façon générale, la survenue d’un SAM est

un facteur de très mauvais pronostic dans les hémopathies malignes [100]. Seule la

possibilité d’une allogreffe de moelle semble pouvoir offrir un traitement efficace

dans ces cas, tout en s’exposant aux risques inhérents à cette transplantation à haut

risque. [22]

Ø Facteurs de pronostic : [22,37]

L’analyse de quelques grandes séries a permis de dégager certains autres

facteurs de mauvais pronostic, en plus de la pathologie associée. Ainsi Kaito et al.

[87] ont élaboré des facteurs de risque corrélés au décès des patients dans une série

de 34 malades âgés de plus de 15 ans.

v Les facteurs corrélés au décès à l’admission du patient sont :

ü un âge de plus de 30 ans,

ü la nature de la pathologie sous-jacente,

ü une hémoglobine inférieure à 10 g/dL,

ü des plaquettes à moins de 100 000/mm³,

108

ü une ferritinémie supérieure à 500 μg/L,

ü des produits de dégradation de la fibrine supérieurs à 10μg/mL et

ü une β-2 microglobuline supérieure à 3 μg/mL.

v Pendant l’hospitalisation les facteurs de mauvais pronostic sont :

ü une chute de l’hémoglobine,

ü une baisse des plaquettes et

ü l’apparition d’une cholestase (bilirubine > 22 μmol/l, phosphatases

alcalines > 740 UI/l).

La sévérité de la cholestase (et non de la cytolyse hépatique) est également

corrélée à un pronostic fatal pour Kerguenec et al. [47] dans leur série comprenant

30 patients avec SAM et atteinte hépatique, tout comme l’hypofibrinogénémie et la

diminution du facteur V plasmatique

Dans des plus petites séries, l’augmentation d’autres paramètres, non dosés

de façon usuelle semble liée à une gravité plus importante: taux plasmatiques de

TNF-α, d’IFN , et le récepteur soluble à l’IL-2.

109

PARTIE II : ETUDE PRATIQUE

110

PARTIE II: ETUDE PRATIQUE

Nous rapportons dans ce chapitre un cas de SAM secondaire à une maladie

cœliaque, colligé dans le service de médecine interne au CHU HASSAN II de Fès.

A travers l’analyse de cette observation, nous comparerons les éléments

diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques retrouvés chez notre patiente aux

données actuellement disponibles dans la littérature.

Nous proposerons une conduite à tenir pratique en cas de suspicion de SAM.

111

NOTRE OBSERVATION

112

I. NOTRE OBSERVATION

Madame Hayat Z. âgée de 42 ans, divorcée et nullipare, originaire et habitant

Fès, est hospitalisée le 21 septembre 2007, au service de médecine interne au CHU

HASSAN II de Fès, pour un syndrome hémorragique.

Elle est suivie depuis 12 ans pour une anémie ferriprive, secondaire à une

géophagie, mise sous traitement martial qu’elle prend toujours.

Elle rapporte une notion d’hémorroïdes traitées, elle n’a pas d’antécédents

d’ictère ni de prise médicamenteuse ni de transfusion. Depuis 2 ans la patiente

présente une notion de diarrhées liquidiennes chroniques à raison de 6 selles par

jour sans glaire ni sang ni autre signe digestif. Le 10 septembre 2007 un syndrome

hémorragique cutané s’est installé de façon brutale chez notre patiente, fait de

grosses ecchymoses intéressant les membres supérieurs et un grand placard

hémorragique au niveau de la cuisse gauche avec des œdèmes des membres

inférieurs surtout à gauche.

Le tout évolue dans un contexte de fièvre et d’altération de l’état général.

A l’admission l’examen clinique a noté :

§ Un état général altéré, avec un subictère conjonctival et une pâleur cutanéo-

muqueuse. Une fièvre à T°=38,5°C.

§ Des œdèmes des membres inférieurs surtout à gauche prenant le godet.

§ L’examen cutanéo-muqueux trouve des ecchymoses étendues au niveau des

membres supérieurs et inférieurs sans d’autres lésions.

§ L’abdomen est souple légèrement augmenté de volume, sans masse palpable. Il

n’y avait pas d’hépatomégalie ni de splénomégalie. A la percussion on retrouve

une ascite de moyenne abondance.

§ Par ailleurs, il n’y a pas de signes respiratoires, l’examen cardiovasculaire et

neurologique sont sans particularités.

113

Un bilan paraclinique a été réalisé

• Une numération formule sanguine montrant :

-Une anémie normochrome normocytaire avec Hb=7,8g/dl,

VGM=96µm ³, CCMH=30,8% et un taux de réticulocytes à2%,

-Une hyperleucocytose à 19 400 éléments /mm³ avec une prédominance des

PNN.

-Une thrombocytose à 591 000 éléments /mm³.

-Le frottis est sans constat de schizocytes.

• Le bilan d’hémostase a montré un taux de prothrombine abaissé à 25%. Le TCA

est allongé à 55/34’’. Le taux de fibrinogène est bas à 2,42g/l.

• Le bilan hépatique :

-Transaminases augmentées:

SGOT=70UI/l (1,75 fois la valeur normale)

SGPT=121UI/l (3 fois la valeur normale)

-Bilirubine : Totale augmentée à 72,5 µmol/l

Directe=46,17 µmol/l

Indirecte= 26,3 µmol /l

-Gamma glutamyl transférase augmentée à 242U/l

- LDH augmenté à 1439UI/l.

• Le bilan lipidique :

-Les triglycérides sont augmentés à 2,63g/l (soit 3mmol/l).

-le cholestérol total est élevé à 4 g/l, avec un taux de LDL cholestérol à

3,5g/l, et un taux d’HDL cholestérol à 0,1g/l.

• Le bilan inflammatoire :

-VS=27 mm à la première heure, 63mm à la deuxième heure.

-CRP négative à 4,8 mg/l.

114

• La fonction rénale est normale avec une urée sanguine à 0,18g/l.

• L’ECBU a montré une leucocyturie à 240.000 éléments/ml avec culture positive à

E.coli.

• Les sérologies des hépatites A, B et C sont négatives.

• La protéinurie de 24h est à 638mg/24h (expliquée par l’infection).

• Sur l’ionogramme sanguin on note une glycémie normale à 1,02 g/l, une

hypocalcémie à 69ng/l, une hypoprotidémie à 56,4g/l. La natrémie et la kaliémie

sont normales.

• L’échographie abdomino-pelvienne retrouve :

-Une stéatose du foie,

-un épanchement intrapéritonéal libre de moyenne abondance.

• Une tomodensitométrie thoraco-abdomino-pelvienne a montré un

épaississement digestif étendu circonférentiel et asymétrique, avec de multiples

adénopathies intrapéritonéales dont les plus volumineuses siégeant au niveau de

la fosse iliaque droite, faisant 15 mm de diamètre.

Vu le syndrome de malabsorption :

• une FOGD a été réalisée avec biopsie jéjunale, l’étude histologique a été

compatible avec une maladie cœliaque (image 5),

• les taux des anticorps anti-gliadine demandés se sont révélés fortement positifs

confortant ainsi le diagnostic de maladie cœliaque.

115

Image 5 : Exocytose lymphocytaire (flèche) intra épithéliale de la muqueuse duodénale estimée à 40 lymphocytes/ 100 entérocytes (coloration à l’hématoxyline et à l’éosine, x 400) compatible avec une maladie cœliaque.

Devant l’association d’une fièvre, d’ictère dans un contexte d’altération de

l’état général, d’adénopathies profondes retrouvées à la TDM abdominopelvienne,

avec biologiquement une cytopénie, les troubles du bilan de l’hémostase,

l’hypofibrinémie, l’hypertrigycéridémie, cytolyse hépatique, l’augmentation de LDH,

l’hypothèse d’un SAM secondaire à une maladie cœliaque a été retenue.

La prise en charge thérapeutique a consisté en un traitement associant:

• Transfusion : la patiente a reçu 3 culots de plasma frais congelé (PFC) et 1culot

globulaire.

• Antibiothérapie pour l’infection urinaire: ciprofloxacine 200mg/12 heures.

116

• Traitement de l’hyperlipémie :

-régime hypolipidique.

-fibrates : une gélule par jour.

• traitement de la maladie cœliaque :

-régime sans gluten.

L’évolution a été marquée par une amélioration spectaculaire sur le plan

clinique (patiente est apyrétique avec amélioration de l’état général et disparition du

syndrome hémorragique cutané) et paraclinique : diminution de la VS, SGOT, SGPT

et normalisation du bilan lipidique et du bilan de la crase.

TABLEAU 12 : TABLEAU RECAPITULATIF DE L’OBSERVATION MEDICALE J1 J3 J7 J10 J14 J18 J19 J32

clinique Fièvre+AEG ecchymose sub-ictère

OMI

Apyrexie Subictère

Régression des OMI

Amélioration de l’état général

Apyrexie

Bon état général

NFS Hb en g/dl 7,8 12,9

10,1

11 11

GB/ml 19400

17200

12300

11000 9500

Plaquettes/ml 591000 560 000 577 000 537 000 410 000 TP% 25 34 70 100 100 Fibrinogène g/l 2 ,4 Ionogramme glycémie 1 0, 8

Na 139 Urée 0,18 0,3 Protides 56,4 calcémie 69

Autres SGOT/SGPT 70/121 244/75 185/77 131/71 Bilirubine totale µmol/l 72,5 α-GT U/l 242 LDH U/l 1439 Triglycérides g/l 2,63 2,52 2 Choles total/LDLch g/l 4/3,54 3,97/3,36 1,61/0,95 VS(1ére heure/2éme h) 27/63 57/72 17/47 ECBU positif à E.coli échographie Épanchement moyen TDM ADP intra-péritonéales

Traitement transfusion+antibiothérapie+ traitement de la maladie cœliaque

118

DISCUSSION

SOMMAIRE :

A. Notre observation..................................................................119

B. Suggestion d’une conduite à tenir pratique devant un SAM....122

119

II. DISCUSSION

A. Discussion de notre observation:

Le syndrome d’activation macrophagique (SAM) est une entité anatomoclinique

caractérisée par une symptomatologie associant des anomalies cliniques,

biologiques et anatomopathologiques. Il peut être primaire essentiellement chez

l’enfant, ou secondaire à diverses affections : hématologiques, infectieuses ainsi

qu’à des maladies auto-immunes variées.

Le SAM survient le plus souvent sur un terrain d’immunodépression, ou plus

largement de dysrégulation immunitaire. Le mécanisme physiopathologique serait

au départ une anomalie de la collaboration lymphocyte T-macrophage. Il en

résulterait une hypersécrétion de cytokines avec une phagocytose anormale des

éléments figurés du sang.

Dans notre observation, la patiente avait une infection urinaire confirmée par

l’ECBU qui s’est révélé positif à E.coli. Ceci rejoint les données de la littérature qui

suggèrent que le facteur déclenchant du SAM est le plus souvent une infection

intercurrente.

Notre patiente a présenté un ensemble de signes cliniques et biologiques

définissant le SAM qui est dans notre cas secondaire à une maladie cœliaque. Nous

retrouvons les principaux signes du syndrome : la fièvre, l’altération de l’état

général, qui sont quasi-constants dans tous les cas rapportés dans la littérature.

L’ictère quant à lui n’est pas constant. Les manifestations cutanées sont

essentiellement des ecchymoses secondaires au trouble de l’hémostase, et des

œdèmes. Par ailleurs l’absence de signes neurologiques, qui peuvent parfois être

inauguraux, témoigne de la gravité moyenne du SAM.

120

L’ascite de moyenne abondance retrouvée chez notre patiente sur le plan

clinique et radiologique, peut être observée au cours du SAM.

L’organomégalie faite d’hépato-splénomégalie et d’adénopathies, était absente

chez notre patiente, néanmoins des adénopathies profondes ont été objectivées sur

la tomodensitométrie abdomino-pelvienne.

Le tableau biologique est fortement évocateur du SAM. La cytopénie,

l’hypertrigycéridémie, l’hypofibrinémie, l’augmentation de LDH, les perturbations du

bilan hépatique, les troubles de l’hémostase, sont des signes rencontrés

habituellement dans le SAM, et ont été retrouvés chez notre patiente. Cependant,

nous ne disposons pas du taux de ferritine dans notre observation, dont

l’interprétation risquait d’être difficile à cause de la malabsorption.

La preuve histologique mettant en évidence des images d’hémophagocytose

manque dans notre cas. Toutefois, l’hémophagocytose n’est pas obligatoire pour

faire le diagnostic : un tableau clinico-biologique cohérent est par contre primordial.

Signalons que les images d’hémophagocytose peuvent être inconstantes. La

répétition du myélogramme est indispensable s’il est d’abord négatif. Ceci donc

peut engendrer un retard du diagnostic voire l’absence du diagnostic.

Le degré de gravité du SAM dans notre observation peut être évalué en

confrontant les paramètres retrouvés chez notre patiente aux données de la

littérature. Sans oublier de signaler que certains éléments dits pronostiques dans la

littérature ne sont pas dosés de façon usuelle et n’ont pas été recherchés chez notre

patiente, il s’agit du taux de bêta 2 microglobuline, les taux plasmatiques de :

l’IFN , de TNF-α et du récepteur soluble de l’IL-2. Dans notre cas on trouve :

• L’âge plus de 30 ans est facteur de mauvais pronostic.

121

• La pathologie sous jacente est une maladie auto-immune ce qui est de bon

pronostic.

• Sur le plan clinique :

-l’altération de l’état général dont le terrain clinique est fragilisé par le

syndrome de malabsorption due a la maladie cœliaque.

-la présence d’un subictère d’intensité moyenne sans autres signes de

défaillance viscérale.

-la présence d’une ascite de moyenne abondance.

-l’absence de signes neurologiques.

• Sur le plan paraclinique :

-l’hémoglobine inférieure à 10g/dl mais sans thrombopénie.

-la perturbation du bilan de l’hémostase avec hypofibrinémie.

-la présence d’une cholestase qui est corrélée à un pronostic fatal selon

Kerguenec et al. [47]

-L’hypercholestérolémie qui peut être considérée comme un facteur de

mauvais pronostic comme le rapportent Wada Y. et al. [47‘]

Au bout de cette confrontation des paramètres pronostiques aux données

recensées de la littérature, ce SAM secondaire à la maladie cœliaque chez notre

patiente peut être qualifié de moyennement grave.

Les options thérapeutiques décrites dans la littérature, ont été utilisées chez

notre patiente, elle a bénéficié d’un traitement symptomatique avec une

antibiothérapie pour l’infection urinaire, et d’un traitement étiologique spécifique de

la maladie cœliaque. Signalons qu’on n’a pas eu recours à un traitement immuno-

modulateur.

En effet, la patiente s’est améliorée d’une façon spectaculaire sur le plan

clinique (apyrexie et amélioration de l’état général) et paraclinique: diminution de la

122

VS, SGOT, SGPT et normalisation du bilan lipidique et du bilan de la crase. Ce qui

suggère qu’une utilisation rapide du traitement adéquat confère au SAM une issue

favorable.

Il est nécessaire de rappeler que le SAM est une pathologie grave, souvent

méconnue, pouvant mettre en cause le pronostic vital, d’où l’importance de cerner

les éléments permettant une orientation diagnostique rapide, et donc la mise en

route d’une thérapeutique efficace le plus rapidement possible dans le but

d’améliorer l’issue de ce syndrome.

B. Suggestion d’une conduite à tenir pratique devant un SAM :

1. Suspecter le diagnostic du SAM:

Devant l’association des signes suivants, le diagnostic du SAM doit être

suspecté :

ü Fièvre.

ü Organomégalie.

ü Cytopénie inexpliquée touchant une ou plusieurs lignées.

ü Une perturbation du bilan de coagulation avec une hypofibrinémie.

ü Une hyperferritinémie.

ü Une hypertriglycéridémie.

ü Une augmentation du taux de LDH.

La présence d’une cytolyse hépatique appuie l’hypothèse du diagnostic du SAM.

2. Affirmer le diagnostic du SAM :

Le diagnostic est habituellement affirmé par une étude anatomopathologique

qui est nécessaire pour la mise en évidence d’images d’hémophagocytose.

123

Le myélogramme est l’examen de référence apportant les critères

morphologiques du diagnostic du SAM, il sera réalisé en premier lieu. Néanmoins, il

peut être normal ce qui n’élimine pas le diagnostic.

Si le contexte clinique et biologique est fortement suggestif, la répétition du

myélogramme s’impose même s’il avait été considéré comme négatif.

Il faut savoir que le diagnostic des syndromes d’hémophagocytose a

récemment évolué avec l’introduction en particulier de nouveaux critères en rapport

direct avec la physiopathologie, à savoir la recherche d’anomalies génétiques en cas

de SAM primaire, l’augmentation des taux du récepteur soluble de l’IL-2 (sCD25),

reflet de l’hyper-activation du système immunologique, et la diminution des

fonctions de cytotoxicité des cellules de l’immunité innée appelées « natural killer ».

Des critères de diagnostic ont été proposés par Henter et al. en 2006 :

Ø Critère de type 1

Diagnostic moléculaire en cas SAM primaire, la présence de ce critère à lui seul

permet de retenir le diagnostic.

Ø Critère de type 2

La présence de 5 des 8 critères suivants permet de retenir le diagnostic :

- fièvre

- splénomégalie

- cytopénies affectant 2 lignées ou plus : hémoglobine < 90 g/l,

plaquettes < 100 000/ml, neutrophiles < 100/ml.

- hypertriglycéridémie et/ou hypofibrinogénémie :

triglycérides >3mmol/l, fibrinogène < 1,5 g/l

- hémophagocytose dans lamoelle osseuse, la rate ou les ganglions

lymphatiques.

- activité natural killer diminuée ou absente

124

- ferritine > 500 µg/l

- sCD25 ≥ 2400 U/ml.

3. Evaluer la gravité du SAM :

La synthèse des différents signes cliniques et paracliniques permet de repérer

certains éléments qui peuvent être considérés comme des facteurs de mauvais

pronostic permettant ainsi d’évaluer le degré de gravité du SAM et de décider de la

stratégie thérapeutique à mettre en œuvre.

4. Mener une enquête étiologique infectieuse afin de mettre en route un

traitement anti-infectieux à large spectre :

Un bilan infectieux complet doit être réalisé, comprenant :

• D’une manière systématique :

Ø Hémocultures.

Ø ECBU.

Ø Radiographie thoracique

Ø Sérologies EBV, CMV et HIV.

• Selon l’orientation :

Ø Intradermoréaction à la tuberculine avec recherche de BK dans les

expectorations.

Ø Sérologies à la recherche d’une infection virale : VZV, HSV.

Ø Recherche d’une infection fongique : en particulier une candidose, une

aspergillose, une histoplasmose, ou une cryptococcose, des examens

peuvent alors être utilisés :

ü Sérologies d’aspergillose, d’histoplasmose, ou de cryptococcose.

ü Recherche d’aspergillus sur un prélèvement bronchique distal, un

lavage broncho-alvéolaire ou dans les expectorations.

125

ü Recherche d’histoplasmose par examen direct des expectorations,

d’hémoculture, des selles, de biopsies de peau ou d’organes

profonds.

ü Recherche du cryptocoque à l’examen direct ou après coloration à

l’encre de chine ou en culture dans le sang ou dans le LCR.

Ø Recherche de parasitose surtout la toxoplasmose, la leishmaniose, la

pneumocystose et l’anguillulose grâce à :

ü La sérologie de la toxoplasmose.

ü Un examen parasitologique des selles à la recherche de candidose

ou d’anguillulose.

ü Mise en évidence de kystes de Pneumocystis carnii dans le lavage

broncho-alvéolaire après coloration de Gomori-Grocott ou en

immunofluorescence.

ü Recherche de leishmaniose par la sérologie de leishmaniose ainsi que

la mise en évidence de corps de leishmanies par ponction médullaire.

Après la réalisation de ce bilan infectieux, un traitement anti-infectieux à large

spectre peut alors être mis en route :

v Une antibiothérapie de façon systématique.

v Si infection virale : débuter un traitement antiviral (vidarabine ou aciclovir à

titre d’exemple) puis démarrer les immunoglobulines qui semblent être

efficaces dans ce contexte, associées à une corticothérapie générale et en

dernier recours l’étoposide en cas de SAM réfractaire.

v Un traitement antifongique systématique en cas d’infection fungique.

Cette première étape de l’attitude thérapeutique contribue dans le contrôle de

certains SAM d’origine infectieuse.

126

5. Poursuivre l’enquête étiologique en réalisant un bilan à la recherche d’une

pathologie néoplasique, auto-immune ou d’un déficit immunitaire :

Les examens pouvant faire partie de ce bilan sont :

• Une biopsie médullaire à la recherche de stigmates d’une hémopathie sous-

jacente, une ponction d’une adénopathie peut aussi être utile si elle n’a pas été

déjà faite.

• Un bilan d’imagerie à la recherche d’une néoplasie profonde: une radiographie

thoracique, une échographie abdominopelvienne, une tomodensitométrie

thoraco-abdomino-pelvienne.

• Une électrophorèse des protides sériques, recherche des anticorps anti-

nucléaires ainsi que de marqueurs de maladies systémiques. 6. Démarrer une stratégie thérapeutique dés le diagnostic :

Les formes graves ayant des facteurs de mauvais pronostic constituent des

urgences thérapeutiques.

Dans les formes moins graves, l’enquête étiologique peut être menée avant,

afin de ne pas gêner l’interprétation des prélèvements histologiques, cependant la

réalisation des prélèvements doit être précoce permettant ainsi une prise en charge

thérapeutique dans les meilleurs délais.

La stratégie thérapeutique comprend trois volets :

1. Un traitement symptomatique systématique et précoce.

2. Un traitement pathogénique.

3. Un traitement à visée étiologique sera envisagé après avoir déterminé le facteur

déclenchant l’activation inappropriée des macrophages.

La figure 6 représente un résumé de la prise en charge diagnostique et

thérapeutique du SAM sous forme d’un arbre décisionnel.

127

Suspicion de SAM

Secondaire : diagnostic retenu sur 5 des 8

critères de Henter et al.

Primitif : diagnostic moléculaire

-Traitement symptomatique.

-Traitement pathogénique.

Traitement immunosuppresseur

+étoposide

Traitement du facteur déclenchant, à titre d’exemple en cas

d’infection : corticothérapie et IgIV.

Si SAM réfractaire lié à l’EBV.

Figure 6: arbre décisionnel résumant le diagnostic et la prise en charge thérapeutique des SAM. [29]

Allogreffe à envisager

Étoposide +/_ polychimiothérapie

128

CONCLUSION

129

CONCLUSION :

Le SAM est une entité clinique et biologique caractérisée par l’activation non

spécifique du système monocyte-macrophage dont la traduction est une infiltration

tissulaire par des macrophages activés.

Il peut être classé en deux catégories :

ü le SAM primaire associé à des déficits immunitaires primitifs.

ü Le SAM secondaire réactionnel à une infection, une pathologie maligne ou

auto-immune, ou un médicament.

L’incidence du SAM demeure sous estimée, ceci s’expliquerait, en partie, par la

méconnaissance de ce syndrome, l’absence de spécificité des signes cliniques et

biologiques, étiologies multiples, et l’évolution fulminante sans preuve

diagnostique.

Les mécanismes physiopathologiques, mieux explorés depuis les découvertes

des molécules impliquées dans les formes héréditaires de ce syndrome, semblent

incriminer plutôt un dérèglement initial des lymphocytes T, qui déclenche une

«tempête» cytokinique et stimule les monocytes-macrophages.

Sur le plan clinique, une fièvre précoce et quasi-constant, présentant des

clochers à 39–40°C, une altération de l’état général, un syndrome tumoral associant

une hépatomégalie, une splénomégalie et des adénopathies périphériques, des

signes neurologiques, des signes cutanés. D’autres signes peuvent s’ajouter au

tableau clinique donnant parfois un tableau de défaillance multi-viscérale.

130

La para-clinique peu spécifique mais caractéristique redresse le diagnostic.

L’hémogramme montre une bi- ou pancytopénie (75 % des cas). L’hémostase décèle

un taux de TP abaissé, un allongement de TCA, une hypofibrinogénémie, une baisse

modérée des facteurs II, VII et X, qui peut traduire une insuffisance hépatocellulaire

parfois une CIVD. Les signes biochimiques sont une augmentation des lactate

déshydrogénases (LDH), une hypertriglycéridémie sans hypercholestérolémie, une

cytolyse, une cholestase et/ou une insuffisance hépatocellulaire, une hyponatrémie

avec natriurèse conservée et hypoprotidémie, une augmentation de la créatinine

dans le sang et enfin une hyperferritinémie. Après confrontation des données

cliniques et biologiques, le myélogramme est indiqué, ce dernier est caractéristique

en montrant une moelle riche avec une prolifération médullaire et systémique

d’histiocytes bénins activement macrophagiques, et surtout l’englobement par les

macrophages médullaires de débris cellulaires ou de cellules figurés de sang,

plaquettes, érythroblastes ou de cellules lymphoïdes.

Dans la littérature, des critères diagnostiques du SAM ont été élaborés. Une

remise à jour a été récemment établie avec l’introduction en particulier de nouveaux

critères en rapport direct avec la physiopathologie, à savoir l’augmentation des taux

du récepteur soluble de l’IL-2 (sCD25), reflet de l’hyperactivation du système

immunologique, et la diminution des fonctions de cytotoxicité des cellules de

l’immunité innée appelées « Natural Killer ».

Le pronostic du SAM reste compromis dans environ la moitié des cas,

principalement dans les SAM d’origine lymphomateuse.

131

La difficulté réside dans la caractérisation rapide de ou des étiologies et dans la

prise en charge thérapeutique. Celle-ci associe trois volets :

v un traitement symptomatique qui vise à pallier l’hémodilution, les troubles

de l’hémostase, l’anémie et les infections associées.

v Le traitement de la cause du SAM : traitement anti-infectieux en cas

d’infection, traitement spécifique d’un lymphome ou d’une maladie de

système.

v Le traitement du SAM lui-même : corticoïdes, immunoglobulines

intraveineuses, cyclosporine A.

Cependant il n’existe pas de protocole définitivement établi pour le traitement

du SAM. Les avancées récentes dans la compréhension de l’origine cellulaire du SAM

permettront peut être de mieux adapter les traitements et d’améliorer la survie de

ces patients.

132

RESUMES

133

RESUME

Le syndrome d’activation macrophagique (SAM) est une entité anatomo-

clinique due à une stimulation inappropriée des macrophages.

Il demeure une pathologie rare dont la prévalence est probablement sous

estimée.

Le SAM associe des signes cliniques peu spécifiques (fièvre, altération de

l’état général, hépatosplénomégalie, adénopathies) et des éléments biologiques

évocateurs (bi- ou pancytopénie, altération du bilan hépatique, coagulopathie,

augmentation des LDH, de la ferritine et des triglycérides). Le diagnostic est

confirmé par un examen cytologique ou histologique retrouvant

l’hémophagocytose.

Ce syndrome peut être primaire essentiellement chez l’enfant, ou secondaire

à diverses affections.

Les progrès récents réalisés en matière des études génétiques des formes

héréditaires, ont permis de mieux comprendre la physiopathologie du SAM, ils

ont ouvert aussi la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques dont le

développement pourrait améliorer le pronostic encore sombre du SAM.

En pratique, l’hypothèse du SAM doit inciter à l’obtention d’une preuve

histologique (données du médullogramme). Une enquête étiologique doit être

démarrée recherchant une infection, une néoplasie, ou une maladie de système.

Le traitement est avant tout étiologique sans oublier un traitement

symptomatique précoce adapté à la sévérité des troubles cliniques et

biologiques.

134

SUMMARY

Macrophage activation syndrome (MAS) is a clinicopathological entity due to an

inappropriate stimulation of macrophages. It remains a rare pathology, its

prevalence is probably under estimated.

This life–threatening disease combines non-specific clinical signs (fever,

cachexia, hepatomegaly, enlargement of spleen and lymph nodes) as well as typical

laboratory findings (bi- or pancytopenia, abnormal hepatic tests, hypofibrinemia,

elevation of serum LDH, ferritinemia and triglyceride levels). Diagnosis is confirmed

by cytological or pathological examination of bone marrow or tissue specimens.

Hemophagocytosis may be primitive, essentially in pediatric population, or

secondary, related to various diseases.

Recent advances, essentially due to genetic studies of familial hemophagocytic

syndrome, allowed to understand better the pathogenesis of HS, they also open the

way to the emergence of new therapeutic options which their development could

improve the still dark prognosis of HS.

In practice, the hypothesis of HS has to lead to the obtaining of a histological

proof (given by the myelogram). An etiologic inquiry must be started looking for an

infection, a neoplasia, or a systemic disease. The treatment aims essentially to

control the etiology and to provide an early supportive care adapted to the severity

of the clinical and biological disorders.

135

ملخص

اعتیادي غیر تحفیز عن ناتجة مجموعة أعراض عن عبارة يھ البلعمي التنشیط متالزمة إن ٠اانتشارھ رتقدی ھناك نقص في كونی أن المحتمل من و نادرا مرضاتعتبر زالت ال ٠للبلعمیات ،العامة الصحیة الحالة تدھور ، مىح( سریریة أعراض بین تجمع البلعمي التنشیط متالزمة إن

تدھور ،مالد كریات عدد انخفاض( بیولوجیة أعراضو ) ویةاللمفا العقد و الكبد و الطحال تضخم

مع ارتفاع نسبة الفیریتین و ثالثي ،LDH ةنزیمأ نسبة ارتفاع ،رقاءإلا حصیلة و الكبد حصیلة

٠و یتأكد تشخیص المرض من خالل دراسة خلویة أو نسیجیة تظھر بلعمة خالیا الدم ٠ )الغلیسیرید

٠أن تكون أولیة خصوصا لدى األطفال أو ثانویة ألمراض متعددة متالزمةلھذه ال یمكن

و قد ساعدت التطورات الحدیثة في مجال الدراسات الجینیة لألشكال الوراثیة في فھم آلیة الجیة جدیدة حیث من الممكن أن یؤدي تطویر ھذه األخیرة إلى و فتحت آفاق ع البلعمي التنشیط متالزمة ٠القاتم لھذا المرض آلتحسین الم

إلى الحصول على دلیل من خالل تخطیط البلعمي التنشیط متالزمةعملیا یجب أن تؤدي فرضیة

أورام أو أمراض ،كما یجب بدء عملیة تنقیب عن أسباب المرض بحثا عن تعفنات•النخاع

توفیر عالج أولي مناسب ألعراض المرض العالج یرتكز أساسا على معالجة السبب المنشط مع٠باطنیة ٠بیولوجیةوال سریریةال

136

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137

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