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xve CA : Secteur fortifié des Alpes-Maritimes (SFAM)Secteur Nord Haute Tinée-Mont Mounier-Tinée Vésubie 74 8 BAF Pont Haut, St-Dalmas le LI Bargellini 100 e BCA Valabre, Tellio LI Colonna Selvage 1I/55 e RIA Collet de la Siagne LI Regis 111/3 8 RIA Mont Ténibre LI Dallon 84 e BAF Cabanes de Lentou1 LI Gayet, 1/3 8 RIA St-Etienne de Tinée, lacs LI Mourey Sgtlch Pagas de Vens 111/55 8 RIA Le Biforquet, Cime asse LI Masson 1I/3 e RIA Rabuons LI Raybaut 1/55 8 RIA Mont Roja S/L1 Dejean 1I/203 e RIA Rabuons LI Grand- 111/112 8 RIA Baus de la Fréma, col St- LI Mohrt M Dufay Martin 1/203 8 RIA Le Tolondet LI Rosier 98 8 BCA Chapelle de la Trini é, LI Franceschi 111/203 8 RIA Cuson? LI Coccoz mont Piagu 18 8 BCA Le Bourget, Douans LI Bonnel 94 8 BAF le Boréon, douane st- LI Baudet 23 e BCA Isola, Vallon de LI Portelatine Martin V Castiglione 1I/112 e RIA douane la Madone de S/L1 de la 60 e BCA Isola, plateau de Louch LI Ruby Fenestre Lande d'Olcé 1/112 e RIA vacherie de Férisscn, LI Charras mont Lapassé 8g e BCA Pont du Roi, les Arès LI Daher

DEFENSE DU 06

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LA DEFENSE DES ALPES MARITIMES EN 1940

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Page 1: DEFENSE DU 06

xve CA : Secteur fortifié des Alpes-Maritimes(SFAM)Secteur Nord

Haute Tinée-Mont Mounier-Tinée Vésubie

748 BAF Pont Haut, St-Dalmas le LI Bargellini 100e BCA Valabre, Tellio LI ColonnaSelvage 1I/55e RIA Collet de la Siagne LI Regis

111/38RIA Mont Ténibre LI Dallon 84e BAF Cabanes de Lentou1 LI Gayet,1/38 RIA St-Etienne de Tinée, lacs LI Mourey Sgtlch Pagas

de Vens 111/558RIA Le Biforquet, Cime asse LI Masson1I/3e RIA Rabuons LI Raybaut 1/558 RIA Mont Roja S/L1 Dejean1I/203e RIA Rabuons LI Grand- 111/1128RIA Baus de la Fréma, col St- LI Mohrt M

Dufay Martin1/2038 RIA Le Tolondet LI Rosier 988 BCA Chapelle de la Trini é, LI Franceschi111/2038RIA Cuson? LI Coccoz mont Piagu

188 BCA Le Bourget, Douans LI Bonnel 948 BAF le Boréon, douane st- LI Baudet

23e BCA Isola, Vallon de LI Portelatine Martin V

Castiglione 1I/112e RIA douane la Madone de S/L1 de la

60e BCA Isola, plateau de Louch LI Ruby Fenestre Lande d'Olcé

1/112e RIA vacherie de Férisscn, LI Charrasmont Lapassé

8ge BCA Pont du Roi, les Arès LI Daher

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xve CA: Secteur fortifié des Alpes-Marit" es(SFAM)secteur Sud

SospelMassif de l'Authion758 BAF baisse de St-Véran, col U Vaglio, Aspi

de Raus Acquaviva

228 BCA granges de Fromagine Aspi George

648 BCA granges de la Morghetta Adj Mathis

105e BCA Scarassoui, collet d'Albei U Escarras

1028 BCA Scarassoui, Cabanes U BrenierVieilles

62e BCA viaduc de Scarassoui, U Montel, AdjFontan Siméoni

24e BCA granges d'Arrès, Fontan- U CuggiaEst

65e BCA bergerie d'Anan, la Pinéa S/U Massiani

104e BCA la Giandola, Zuaine U Nicolas

858 BAF

5e BCP Pyrén

7e BCP Pyrén

granges de Zuaine

Nord de Breil-sur-Roya

Est de Breil, granges deVezaire

8e BCP Pyrén Sud de Breil, le Collet

95e BAF Haute Bergevine

98 BCA Pas de Cuore

Secteur Corniche

U Barbery

Adj/ch Rouch

U d'Artigue

S/U Gaudiot

U Cairaschi

S/U Ballon

768 BAF col Razet, mont Abbo S/U Baron

498 BCA mont Grammondo, Colla U CharrignonLunga

86" BAF Castellar Vieil, l'Orméa S/U Bres

puis Sgt Mallet

20" BCA Roc d'Orméa, Restaud Adj Beck

25" BCA Plan du Lion U Protché

96" BAF PA de la Colle, Garavan S/U Cazenave,supérieur S/U Blanchot

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~

LA DEFENSE DESALPES-MARITIMES

(juin 1940)Dans les années trente, le département des Alpes-Maritimes est le plus milita-risé des Alpes. Appartenant à la xve Région Militaire (Marseille), il regroupela moitié des bataillons de chasseurs alpins (six sur ouze) et trois bataillonsalpins de forteresse sur sept. Sur son territoire stationnent deux grandes uni-tés: la 2!Y DIA et le secteur fortifié des Alpes-Maritime , dont les PC sont à Nice.La 2!Y DIA est articulée en deux brigades d'infanterie :-la 5]c Brigade comprenant: le Je RIA (Hyères) -la e demi-brigade de chas-seurs alpins: 2?1, 24e, 25e BCA (Nice, Villefranche, Menton);-la 5se Brigade comprenant: le I4Ie RIA (Marseille) -la?l demi-brigade dechasseurs alpins:!Y, Ise, 20e BCA (Antibes, Grasse, Antibes) -le 94e Régimentd'artillerie de montagne (Nice).

Secteur fortifié des Alpes-Maritimes (SFAM)

Les détacheme ts de spécialistes du génieproviennent du T" RG d'Avignon.Pendant les quatre mois d'été, la 2ge DIA seregroupe en en ier dans ses secteurs de cou-verture des Alpes-Maritimes qui accueillentaussi des unité de la 2e Division d'infanteriecoloniale (Toul n).Tous ces éléme ts effectuent des marches, desmanœuvres, d s tirs, des travaux de piste etd'organisation du terrain.

Une section du 76" BAF lors d'une prise d'armes sur la promenade de Anglais en 1938. (Coll. Mallet)

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velle alerte en France, le 10 avril 1939.Les unités alpines mettent sur pied leur pre-mier échelon de combat Ç'échelon A "). Elleslaissent dans leur garnis n l'encadrementnécessaire pour recevoir les réservistesde "l'échelon B", tandis que les noyaux actifsdes unités de réserve à former rejoignent lescentres mobilisateurs.Les unités de couverture ("échelon A") vontoccuper leurs emplacement de combat prèsde la frontière franco-italienne, et elles yresteront jusqu'au mois d' 0 tobre.

Mobilisation géné aleLe 1er septembre 1939, to tes les unités sedédoublent. La 2ge DIA donne ainsi naissan-ce à la 30e. Les divisions 'infanterie alpineont la particularité d'être à quatre corps d'in-fanterie (au lieu de trois dans le reste de l'ar-mée française) regroupés n deux brigades.Chaque BCA met un au ·e BCA sur pied(numéro du bataillon d' ctive augmentéde 40).Les BAF et les RAP triple t pour s'adapter àchaque vallée fortifiée.Le SFAM comprend ainsi tr is sous-secteurs:- Tinée-Vésubie: 61e DBAF:

- 7se, 8Se, 9Se BAF- 167e RAP

- Bévera : 40e DBAF :

- 7se, 8Se, 9Se BAF- IS8e RAP

- Corniches: S8e DBAF :- 76e, 86e, 96e BAF- IS7e RAP.

Le général OIry, coiffé d'un béret alpin, inspecte le 96"BAF accompagné du chef de corps, le chef de bataillonGuillevic en 1940. (Col. Edelweiss)

La mobilieetion : un convoi muletier sur la route de Sainte-Agnès à Monti.(Coll. Mallet)

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Mais 25 ans après la mobilisation générale de1914, ce n'est plus le même enthousiasme car,ni la famille, ni l'école, ni les moyens d' in-formation n'ont, cette fois-ci, préparé lecitoyen à son rôle de "défenseur de laPatrie ''. Le moral des réservistes reste quandmême bon, et grâce à l'esprit de corps et àl'esprit montagne, ils sauront se montrerdignes de leurs aînés de la Grande Guerre.Les réservistes des unités de forteresse sontpratiquement tous des frontaliers donc plusmotivés pour défendre leur localité, leur mai-son, leur terre ...

Les réservistes du 86" BAF devant l'ouvrage d'avant-poste de la Pena en octobre 1939. (Photo Mallet)

La "drôle de guerre"Le XVe Corps d'armée (général Dentz)concentre 90 000 hommes dans les Alpes-Maritimes soit trois divisions de montagne(2ge, 30e et la 31e, à cheval sur les XIVe etXVe RM), une division coloniale (2e DIC) etla 66e DI, division de "série B", venue pourla défense du littoral.A partir de la fin octobre, plusieurs grandesunités (dont les 2ge et 30e DIA) sont dirigéesvers le NE de la France. Mais elles laissentleurs SES et le 96e RAM sur place. TI ne restedonc qu'une simple couverture comprenantdeux secteurs: le secteur montagne au Nord,tenu par la 65e DI (une division de série "B")et le secteur fortifié des Alpes-Maritimes auSud. A partir de la fin novembre, les unités deces deux secteurs prennent leurs quartiers d'hi-ver dans les vallées. Au printemps 1940, au furet à mesure du déneigement, les unités repren-nent leurs emplacements de combat à proxi-mité de la frontière.

Le 10 juin 1940, la "Bataille de France" estvir:uellement perdue et les Allemands sont àquatre jours de marche de Paris. Ce même soir,M ssolini annonce à la foule romaine l'entréeen guerre de son pays. Le Duce déclarela guerre avec le sentiment qu'il n'aura pasà l faire et qu'il n'aura qu'à s'asseoir à latable des négociations pour partager un butinfacile : Nice, la Savoie, la Corse, la Tunisieet jibouti ...

Période pré-opérationnelle(11 au 21 juin 1940)Sur les 90 000 combattants de sep-tembre 1939, il en reste à peine 38000 quivont s'opposer aux 80 000 soldats italiens depr mière vague.Sitôt connue la nouvelle de la déclaration deguerre, le cœur serré, les Alpins assistent, dans .la nuit pluvieuse, au défilé lamentabledes populations civiles habitant en avantde la Position de Résistance (Menton a étépr 'ventivement évacuée dès le 4 juin). Cespauvres gens n'emportent que ce qu'ilspe vent porter. .. A partir de minuit, après lepas sage des derniers évacués, le silence de lam ntagne est troublé par une série d'explo-sio s. Toutes les destructions prévues sur lesax s de pénétration, en avant de la PR, ontjoué. Là, ce sont 30 mètres de route quide cendent dans le ravin, ailleurs c'est un pontqui saute ou une passerelle de bois qui brûle.On est en guerre!M .s les premiers jours, il ne se passe rien caron assiste au cas étrange d'un assaillant qui semet sur la défensive _,Sur la frontière, les 42 SES (sur les 87 du frontde Alpes), en ligne dans les Alpes-Maritimesro gent leur frein et le premier accrochage alieu le 13 juin au Piagu (SES 94e BAF). Lelendemain, un bataillon italien renforcé tenteun coup de main dans le Mentonnais. Mais lapui sance dissuasive de l'artillerie françaiseco juguée à l'action efficace des SES et desou rages d'avant-poste fait échouer cettetentative.Le 17, dans la Haute-Roya, la SES 24e BCAca ture 35 Italiens, le 21, à Berthemont, laSE" I/112e RIA prend 37 Alpini ...Le 17 juin, le maréchal Pétain a annoncé à laradio qu'il "a demandé un armistice auxAllemands ". Si cette demande a achevé de bri-ser l'esprit de résistance des troupes qui seba ent contre les Allemands, sur le front desAlpes, on serre les dents malgré les tentatives

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Poste d'observation fixe proche de la frontière italienne.

de fraternisation des Italiens. Le 18, rencontrede Mussolini et d'Hitler à Munich. Le Führera fait comprendre au Duce qu'il n'aura que leterrain qu'il aura effectivement conq is (Hitlertient, en effet, à ménager la France c il craintqu'elle ne continue la lutte en A 'que duNord).Rentré à Rome, amer et désillusionné,Mussolini donne l'ordre d'offensive généralepour le surlendemain afin de gagner lemaximum de terre française. A la s 'te de sesprotestations, le général Pintor, commandantla Fe Armée (Ubaye-Alpes-Maritimes) obtientun sursis de 24 heures.Trois directions principales d'offensive sontprescrites:- Opération "B" : (Petit-Saint-Bem d) des-tinée à descendre la vallée de l'Isère pour don-ner la main aux Allemands à C arnbéry.- Opération "M" :Maddalena (col de Larche).Elle doit descendre la vallée de l'Ub ye, et dela Durance. (La plus grosse concentration destroupes italiennes de tout le front des Alpes setrouve en face de l'Ubaye avec le ne CA àquatre DI et un groupement alpin. Soit 37bataillons italiens contre quatre f-ançais).- Opération "R" : (Riviera), elle doi: partici-60

per à l'opération "M" en avançant sur Nice etle long de la côte. Objectif final des opérations"M" et "R" : Marseille! Si les troupes ita-liennes sont relativement fraîches, il n'en estpas de même des unités françaises d'avant-postes, très éprouvées par 18 joursd'alerte et Il jours de guerre avec une météoépouvantable, pluie et neige en altitude ...Mais l'armée des Alpes attend l'envahisseursur un champ de bataille préparé pendantplus de 50 ans, surtout en ce qui concernel'organisation défensive du terrain, la qualitédes observatoires et les plans de feu del'artillerie.

Opération ~~R~~Cette opération est conduite par le XVe CAitalien qui groupe deux divisions en premièrevague. Dans le secteur montagne, le Ille CAa placé une DI et un groupement d'Alpini enpremier échelon.En face, le SFAM (général Magnien) aligne,de la mer à l'Authion, la plus puissante posi-tion de résistance des Alpes, comportant unedizaine d'ouvrages mixtes (infanterie-artillerie).

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LA BATAILLEPOUR MENTON

.~ Tête de Cuore (1085m)~'-r;.~.-" 41 ° RIMt Meras _._._._, ~ ---.•.•.(1243m) \ . l Mulacier (1325m)• SCUVl.f '"V \ Razet j ~ji;:' 34°BCNJ.:t ~ (1285m) vll.~i-+ Castillon JI\ 1 PierI-"'e'" 'f r.Grammondo (1375m)

J (Pointue 'tt _~113 °RALH 1 \ ,,~y 42°RI

La Pena •• ~+.76°BAF .l l' '(819m) E *~• Mt Ours (

(1239m) 1 A \ +1 R,curel "* .Restaud (1l48m)

t"ta.. Colletta '-4- K... 89°RI~ La Torre - ~ ca~ella~ E ~ 33°BCN•. .-fi 860BAF ~ \ ~~ 900RI"':.,. "'~ "* e 86~BCN·

570RAP • • ~La Coll~ .•••N°2 ~ ~ ~Mt Agel." L' JI.nrlOnciade6 ~ ~ Pont S

" 1 \. ;:. . Mortola(1110m) , "-...t: Louis Grimaldl.Roquebrune

~ .•.• ~ 'Mt Gros. ' '-(ô86m) ,_ Pont deFontbonne 96~~F ~'l'union

#~capMartilln

Cabbé

ColSegra(963m)

u Nord, barrant la Tinée et la Vésubie, le sec-teur est aux ordres de la 6Se DI (général deSaint-Julien).La disproportion des forces en présence n'estdonc pas aussi flagrante qu'en Ubaye, etl'artillerie française conserve une supérioritéécrasante grâce aux pièces de forteresse.L'attaque du Xv" Corpo d' Armata compren-dra deux actions convergeantes. L'une menéepar la division "Cosseria" sur Menton, l'autrepar la "Modena" en direction du Mont-Ours.

22juinA heures 30, dans le Mentonnais, 7 groupes

.artillerie effectuent un tir de préparation sure ouvrages français. A 9 heures, c'est le

débouché de la "Cosseria'', Les Italiens déva-ent avec allant sur le versant français. Leur

_ .ance est facilitée par un brouillard opaquede grosse pluies orageuses. L'artillerie fran-

çaise procède alors à des tirs d'arrêt autour desPA et des ouvrages d'avant-poste. .Après avoir tiré 200 coups sur le Cap Martin,le 'Iain blindé de la Marine royale se retiredans son tunnel.

Préparatifs de l'ALVF avant le tir qui lui sera fatal. (ColI.Béraud)

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a cinq tués, deux blessés, et seuls quatre alpinsréussissent à regagner leur ouvrage.Sur la Côte, en début d'après-midi, le trainblindé de la Marine royale ressort de son tun-nel. Avant même d'avoir terminé sa mise ebatterie, il est atteint par deux salves tiréesles deux tourelles de 75 du Mont Agel. Troispièces de 152 sur 4 sont hors de combat,Dans la soirée, les éléments du point fort rf~

la Colle se replient sur ordre. lis ont pequatre tués et vingt-deux prisonniers maisdevant eux, le 90e Fanteria a laissé vingt-detués et soixante-treize blessés.Dans le secteur montagne, le groupemen;d'Alpini lance une pointe offensive en HaUL~Vésubie, qui est refoulée par la résistancetrois SES (98e BCA et deux du 112e RL-\La flottille de débarquement qui devait accos-ter, de nuit, à Garavan et derrière leMartin, rebrousse chemin en raison de la mau-vaise météo et de l'état de la mer. ..Dans la nuit, les "Chemises noires" sont surles dessus de l'ouvrage de Pierre Pointue quidemande alors un "tir d'épouillage" à l' ar-tillerie qui cause des pertes sensibles à l'agres-seur.

La cloche GMF de l'observatoire du Mont-Gros à Roquebrune - Cap Martin d'où les observateurs du 157" RAP 0.repéré l'ALVF italienne (l'artillerie lourde sur voie ferré) qui tirait sur l'ouvrage Maginot du Cap Martin. Cette obser-vation a permis la destruction de l'ALVF par l'artillerie du Mont-Agel. (Coll. Edelweiss)

Devant Castellar, les SES décrochent de jus-tesse et passent derrière les ouvrages d'avant-poste de la Colletta et du Pilon (96e BAF) quiclouent les assaillants au sol.Devant Menton, c'est le point fort de la Collequi reçoit le choc le plus violent. Ce PA esttenu par quatre sections de la 58e Demi-bri-gade alpine de forteresse, éloignées de 800mètres les unes des autres, dans un terrainmouvementé. Devant l'ouvrage de barragerapide du Pont-Saint-Louis, les deux sectionsde tête italiennes sont stoppées et bloquentainsi toute avance des compagnies suivantes.Mais débordant par le Nord, les Italiens réus-sissent à s'infiltrer dans Menton.Plus au Nord, devant Castillon, même scéna-rio qu'à Menton. Préparation d'artillerie,débouché de la division "Modena ", repli desSES, tir d'arrêt de l'artillerie française etréception des Italiens par les ouvrages d'avant-poste de la Baisse de Souvion et de PierrePointue (76e BAF).Dans l'après-midi, à Fascia Fonda, surgissantdu brouillard, les "arditi" submergent legroupe avancé, à 2 km, de l'ouvrage d'avant-poste de la Pena. Le combat s'achève au corpsà corps et sur les onze alpins du 86e BAF, il Y

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Les "Chemises noires" ont réussi à s'infiltrer dans Menton. Ici, ils progressent dans l'avenue de Verdun. (Coll. Béraud)

23juinDans le Mentonnais, toute la ligne d'ouvragesd avant-poste est au contact, parfois mêmedépassée, mais tous les équipages gardent leurbel esprit de résistance. Les Italiens passent lajournée à occuper prudemment la ville de. 1enton, évacuée par ses défenseurs. Ils finis-ent par arriver au pont de l'Union où ils sontoppés par un barrage d'artillerie. Mais ils ne

peuvent toujours pas franchir le Pont-Saint-Louis, défendu par l'ouvrage de barrage rapi-de, tenu par huit alpins, commandés par leous-lieutenant Gros (96e BAF).

En Haute Tinée, les SES mènent un combatretardateur devant la division "Livorno ", tan-

. que dans la Roya, les Français évacuent laalité de Fontan.

Sur le front de mer, nouvelle tentative de sor-oe de la flottille de débarquement italienne,

. en raison de la météo, l'opération est ren-yée au lendemain ...

24 juinJan le Mentonnais, journée calme en raison~ brouillard et des pluies torrentielles, sauf,

en ce qui concerne l'artillerie française quiprofite de chaque éclaircie pour tirer.En montagne, comme il neige à partir de 2000mètres, l'activité des Alpins se limite à despatrouilles offensives qui sont toutes repous-sées par les avant-postes et l'artillerie .A Orgiata, l' armistice avec les' Italiens estsigné à 18 heures 35. La cessation des hosti-lités sur tous les fronts est fixée à 0 h 35.Si, côté italien, la nouvelle est accueillie avecsatisfaction et soulagement, côté français, lessentiments sont mitigés entre le soulagement,l'hébétude, le chagrin ou la colère. Jusqu'aubout, les Alpins ont espéré un miracle (commeen 1914) et ils refusent de croire à la défaitede la France, surtout face aux Italiens. Etmaintenant tout un monde d'illusions s'écrou-le autour d'eux ...A partir de 20 heures, les artilleurs françaisvident leurs caissons. L'artillerie italiennetente de répondre mais c'est encore la voiepuissante des canons français qui domine.A minuit trente, les derniers obus sont envoyésavec rage ...

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efficace, ont tenu en échec l'infanterie ita-lienne, malgré sa supériorité numérique.

L'équipage de l'ouvrage de barrage rapide du Pont-Saint-Louis à Menton (9fT BAF) le 25 juin au matin. (Photo Cordier

Période postopërationn IleEn Tinée, une colonne italienne att que parsurprise les SES 18e BCA et I/203e RIA aurepos. Les éclaireurs-skieurs se ressaisissent etavec l'aide de l'artillerie repousse t toutetentative ennemie.Devant Castillon, les Italiens, sous le couvertdu drapeau de la Croix Rouge, tentent des'emparer par surprise de l'ouvrage e PierrePointue. Grâce à la fermeté de l'adjudant-chefLanteri, la ruse est déjouée.A Menton, un cordon de tirailleurs sé égalais(4e RTS) mis en place le long du t rrent deGorbio empêche tout franchissement par les"Chemises noires". En ville, c'est le pillage ...L'ouvrage du Pont Saint-Louis, privé de toutecommunication, continue de rafaler te ut mou-vement ennemi. Ce n'est que vers 2~ heuresque l'équipage est averti de l' Armis tice pardeux officiers de liaison français.Le drapeau français flotte sur tous les uvragesde la PRDevant les postes français, les Italien passentla journée à ramasser leurs blessés et leurstués. En effet, comparées à celles des Français,les pertes italiennes sont éloquentes. ans lesAlpes-Maritimes, 179 tués, 813 blessés, 106prisonniers italiens contre 7 tués, 10 blessés,33 prisonniers français.Les seuls éléments d'avant-poste français, sou-tenus par les feux puissants d'une artillerie64

Le repliL'Armée des Alpes invaincue doit se retirederrière une ligne, à 50 kilomètres de la lignatteinte par les troupes italiennes. Les Françaisont 10 jours pour évacuer cette zone démili-tarisée.On commence par replier les avant-poste etles équipages rentrent dans nos lignes, la têhaute, avec armes et bagages, après a oifermé à clé la porte de leur ouvrage. Pui .30 juin, c'est le tour de la PR Avec stupeet rage, les équipages sont obligés d'aban-donner leur ouvrage invaincu, sans pouvoir esaborder le matériel.Par étapes à pied ou par voie ferrée, les uni-tés rejoignent leur cantonnements de démobi-lisation dans le Var. Avant la séparationcours d'une ultime prise d'armes, les chefcorps adressent un vibrant ordre du jour à leurshommes qui ont une mentalité à cette époq ••fort rare en France, "être vainqueur".

Colonel (h) Henri Béraud