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Novembre 2014 - N° 31 GRANDS CHANTIERS AGRICULTURE ENERGIE MINES INDUSTRIE SERVICES FINANCE CAMEROUN INVESTIR AU Le Cameroun prend un bain de solaire Des investisseurs suisses séduis par le Cameroun

Des investisseurs suisses séduis par le Cameroun

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    14 -

    N

    31

    GRANDS CHANTIERSAGRICULTURE

    ENERGIEMINES

    INDUSTRIESERVICES

    FINANCECAMEROUNINVESTIR AU

    Le Cameroun prend un bain de solaire

    Des investisseurs suisses sduis par le Cameroun

  • -3-Novembre 2014 / N 31

    EditeurMediamania Srl6, rue du Lman

    1201Genve - Suisse Directrice de la publication

    Yasmine BAHRI-DOMON

    Rdaction Beaugas-Orain DJOYUM, Ayissi LE BEAU,

    Mamadou CISS, Muriel EDJO, Brice R. MBODIAM.

    Oprateur Mdiamania Srl

    www.mediamania.pro Maquette : Jrmie FLAUX,

    Ralisation web : Christian ZANARDI, Corrections : Xavier MICHEL

    Rgie publicitaire [email protected]

    Au CamerounAlbert MASSIMB

    [email protected] Tel : 00 237 94 66 94 59 ou

    00 237 77 75 13 98

    Impression Rotimpres, Aiguaviva, EspagneDistribution Cameroun

    Albert MASSIMB [email protected]

    Tel : 00 237 94 66 94 59 ou 00 237 77 75 13 98

    Dans lhistoire de lhumanit, lutilisation de lnergie solaire remonte lAntiquit. On dit mme que les Grecs allumaient

    la flamme olympique grce un systme de miroirs avec les rayons du soleil. De nos jours, nous revenons de plus en plus cette solution venue du ciel qui permet de pro-duire de lnergie moindre cot tout en respectant notre environnement.Nos pays du Sud regorgent de soleil et lex-ploitation de cette nergie reste encore mi-nime. Faute de moyens peut-tre, car la mise en place de capteurs solaires ncessite des in-vestissements et un savoir-faire tant au niveau de linstallation que pour lentretien.

    Le Cameroun et son gouvernement, sou-cieux de la protection de lenvironnement et de la qualit de leurs partenariats daffaires, prennent le risque de lancer une rvolution cologique silencieuse travers le dvelop-pement de lnergie solaire. Pass du stade exprimental, le Cameroun se tourne inexo-rablement vers le solaire, cette nergie illimi-te capable de pallier et de combler le dficit

    nergtique dans les zones rurales et mme en agglomration. Le dveloppement de laccs lnergie semble fondamental pour assurer le dveloppement socioconomique. La quasi-totalit des pays en dveloppement ont un norme potentiel en nergie solaire. LAfrique, par exemple, compte environ 325 jours de fort ensoleillement par an, pour plus de 6 kW/h dnergie par mtre carr recueillis par jour. Il est donc important de capitaliser cette ressource, malgr son volu-tion lente. Force est de trouver des moyens damliorer laccs llectricit dans les pays en dveloppement. Le Cameroun suit cette courbe ascendante, pour inverser la tendance et les statistiques. Le gouvernement came-rounais devrait participer aux efforts visant rendre le solaire financirement abordable et accessible, car lnergie solaire symbolise lune des tapes pour sortir de la pauvret dans les zones rurales.

    Nous vous laissons dcouvrir dans ce num-ro ce dossier spcial ddi lnergie solaire : laissons donc entrer le soleil !

    Laissons entrer le soleil

    INVESTIR AU CAMEROUN

    Gratuit Ne peut tre vendu [email protected] - www.investiraucameroun.com

    Yasmine Bahri-Domon, directrice de la publication

  • -4- N 31 / Novembre 2014

    21 10,3 milliards FCFA rechercher pour lnergie solaire dans 150 villages

    21 Bollor introduit au Cameroun les premiers bus fonctionnant lnergie solaire

    21 La Douane camerounaise veut sclairer lnergie solaire

    22 Loprateur des tlcoms Camtel se met galement au solaire

    22 Comment les taxes plombent les projets dnergie solaire au Cameroun

    22 600 lampadaires solaires pour clairer lUniversit de Yaound II

    22 Un inventaire des sources dnergies renouvelables en cours

    23 Camwater dcroche un financement amricain de 261 milliards FCFA

    23 Des centres de ngoce crs aux frontires pour combattre la contrebande

    23 La Turquie ouvre au Cameroun son 1er centre commercial en Afrique centrale

    24 10 jeunes Camerounais dans le classement Choiseul des leaders africains de demain

    24 Un prt de 95,4 milliards FCFA dAbu Dhabi et de la BID pour construire la route Olama-Kribi

    24 Au 1er semestre 2014, linvestissement public a augment de 27% dans le pays

    06 Casting08 Fer de Mbalam : polmique sur les

    compensations et lumire sur les revenus fiscaux

    10 Julius Baer, Cotecna, Arborescence Capital, Novaday et Cie : ce que les entreprises suisses et franaises recherchent au Cameroun

    15 Contrairement une certaine ide reue, il y a une stabilit conomique en travaillant au Cameroun

    17 Quand le Cameroun transforme les rayons du soleil en nergie

    18 Au village comme en ville, la lampe solaire a le vent en poupe

    19 GSC Energy vise 500 MW de solaire dans les rgions septentrionales

    19 La Sud-Africaine CIDC veut construire deux centrales solaires Yagoua et Kousseri

    19 Arborescence Capital a cibl NGaoundr pour une centrale solaire de 50 MW

    20 2500 emplois en vue dans un projet gouvernemental dnergie solaire

    20 Une unit de production de lampes, lampadaires et capteurs solaires dans la localit de Soa

    20 Huawe dotera le Cameroun de centrales solaires dans 1000 localits

    AU SOMMAIRE

  • -5-Novembre 2014 / N 31

    25 Quatre nouvelles usines pour augmenter de 20 000 tonnes la production dhuile de palme

    25 900 tonnes de semences amliores de mas en gestation dans la rgion de lEst

    25 60 tonnes de semences amliores distribues 2400 riziculteurs camerounais

    26 Un plan de relance de 600 milliards FCFA pour les filires cacao-caf

    26 Les prix bord champs du cacao atteignent un niveau record, en hausse de 30%

    26 La conjoncture internationale suscite des inquitudes autour de la filire coton

    27 Orange et MTN Cameroun exploiteront la licence 3G partir de 2015

    27 500 milliards FCFA de chiffre daffaires pour les socits de tlphonie mobile en 2013

    28 Afriland First Bank accordera des crdits aux agriculteurs ligibles au PIDMA

    28 La BAD octroie une ligne de crdit de plus de 650 millions FCFA Advans Cameroun

    28 Entre 35 et 40 milliards FCFA mobiliser sur le march de la BEAC au 4me trimestre 2014

    29 Perenco construira une unit flottante de liqufaction du gaz naturel au large de Kribi

    29 Le Cameroun prpare la cration dune entreprise publique pour le transport de llectricit

    30 Un consortium brsilien lorgne sur le march du transport urbain

    30 Boluda a dsormais deux concurrents pour le remorquage dans les ports du Cameroun

    30 Equaflight Service ouvre la ligne Pointe-Noire Douala

    31 Dangote Cement obtient un agrment de cinq ans sur une carrire de pouzzolane

    31 Opacit autour des transferts financiers des socits minires aux riverains, selon les ONG

    32 Rio Tinto Alcan va cder ses actifs dans le capital dAlucam

    32 Gulf Steel Industries crera un millier demplois dans son usine mtallurgique

    32 Le fabricant de produits cosmtiques Biopharma ouvrira une filiale en Cte dIvoire

    33 Les importations de sucre et de ciment interdites pour protger lindustrie locale

    33 Le Cameroun a import pour 762 milliards FCFA de nourriture en 2013, soit 25% du budget de lEtat

    34 Modeste Mopa : vritable tax collector

  • -6- N 31 / Novembre 2014

    CASTINGSelon Herv Bril, le directeur gnral de la Cameroon Postal Services (Cam-post), le chiffre daffaires de lentreprise postale publique camerounaise est en hausse rgulire denviron 10% par an depuis la mise en place du projet e-post, financ hauteur de 32 milliards

    de francs CFA par le gouvernement camerounais, grce un prt dEximbank of China. Ce projet qui vise num-riser et interconnecter tous les 234 bureaux de poste du pays (204 le sont dj), indique Herv Bril, a permis la Campost de disposer de nos jours de 110 Vsat et de d-ployer environ 710 km de fibre optique, infrastructures qui permettent lentreprise davoir un rseau quasiment auto-nome. Campost est gre par une quipe de la Franaise Sofrepost, qui a renouvel en juin 2014 un contrat dassis-tance technique de deux ans dans le cadre de la restructu-ration de la Campost. Montant du contrat: 2 milliards de francs CFA.

    Le Camerounais Jean-Claude Ngbwa, secrtaire gnral de la Confrence interafricaine des marchs dassurances (CIMA), le gendarme de ce secteur en Afrique de lOuest et du Centre, est formel : la micro-assurance recle un potentiel norme dans les 14 pays de la

    CIMA, dont le Cameroun, potentiel qui peut reprsenter plusieurs fois le chiffre daffaires actuel des compagnies dassu-rances de lespace CIMA, soutient-il. Cest leffet de vul-gariser cette assurance pour personnes revenus modestes, qui ne peuvent pas toujours supporter les cots dune po-lice dassurance classique, que la CIMA a organis du 8 au 10 septembre 2014 Douala, la capitale conomique du Cameroun, une session internationale de formation sur la micro-assurance. Institue par un rglement CIMA de 2012, la micro-assurance nest pas encore vulgarise. Pour preuve, elle ne reprsente quenviron 10 20% du chiffre daffaires de 154 milliards de francs CFA que les compa-gnies camerounaises revendiquaient en 2012.

    HERV BRIL

    JEAN-CLAUDE NGBWA

  • -7-Novembre 2014 / N 31

    Dans un communiqu rendu public le 22 septembre 2014, le directeur gn-ral de la Socit Nationale de Raffi-nage, Ibrahim Talba Malla, a annonc que lunique raffinerie de ptrole que compte le Cameroun envisage de sof-frir un nouvel immeuble-sige dans la

    ville de Limbe, dans la rgion du Sud-Ouest. Bien que le montant de cet investissement ne soit pas rvl, lannonce du DG de la Sonara suscite beaucoup dinterrogations dans les milieux conomiques, aussi bien sur son opportunit que sa faisabilit. Cest que, de laveu mme des autorits publiques camerounaises et des responsables de la Sonara, cette entreprise publique est presque en cessation de paie-ment, du fait des manque--gagner accumuls entre 2008 et juillet 2014 cause de la subvention la consommation des produits ptroliers dans le pays. Des manque--gagner que le Trsor public ne se presse pas dponger, et qui d-passent les 300 milliards FCFA de nos jours.

    De lourdes fautes de gestion ont t attribues Jean-Louis Beh Mengue, le DG de lAgence de rgulation des tlcommunications (ART), dans un rapport du Contrle suprieur de lEtat (CONSUPE), qui y a dpos ses ba-gages entre aot 2013 et avril 2014. Au

    terme de sa mission, le Contrle suprieur de lEtat a va-lu, partiellement, le prjudice financier subi par les caisses publiques du fait de ces fautes de gestion 20,4 milliards de francs CFA (prs de 38,6 millions de dollars).Selon le rapport du CONSUPE, le DG de lART et lensemble des 18 administrateurs et dirigeants sociaux de lorgane national de rgulation des tlcommunications parmi lesquels figurent Mohaman Sani Tanimou, DG des Elections, Hessana Mahamat, DAG de la prsidence de la Rpublique, PCA de lART et snateur supplant, Pierre Ananga Messina, homme politique et poux de la ministre dlgue auprs du Minader, Basile Atangana Kouna, ministre de lEau et de lEnergie , ont indment peru 1,026milliard de francs CFA au titre de divers avantages.

    Selon Klaus-Ludwig Keferstein, lam-bassadeur de la Rpublique fdrale dAllemagne au Cameroun, le pays de la chancelire Angela Merkel a mobilis prs de 43 milliards de francs CFA en faveur du Cameroun au cours de lanne 2013, sur les 99,5 milliards

    prvus pour la triennale 2011-2013. Ces appuis financiers, selon le diplomate allemand, qui a rvl cette informa-tion au cours dune rception organise le 2 octobre 2014 Yaound en prlude la clbration du jour de lUnit allemande le 3 octobre, ont contribu booster le pro-cessus de dcentralisation du pays, la modernisation des finances publiques et le dveloppement rural.Sur la priode 2014-2016, a-t-on appris en mai dernier lors des ngociations intergouvernementales entre le Ca-meroun et lAllemagne, lenveloppe mettre la disposi-tion du Cameroun par ce pays parmi les plus influents de lUnion europenne sera revue la hausse de 11%, afin de continuer appuyer le processus de dcentralisation et le dveloppement local, notamment.

    Au sortir dune audience avec le mi-nistre des Pches et des Industries ani-males, Dr Taga, le 3 octobre 2014 Yaound, lambassadeur des Etats-Unis au Cameroun Michal Hoza a annon-c que son pays souhaite apporter son appui au gouvernement camerounais

    afin daider le pays rsorber son dficit de production de poisson, qui fait exploser les importations au fil des annes. Nous avons avec le Cameroun une longue collaboration et un solide partenariat en ce qui concerne la pche. Actuellement, nous explorons les voies par lesquelles nous pouvons progresser dans ce partenariat, aussi bien en matire de promotion dune pche responsable sur les ctes camerounaises que dans le domaine de l aquaculture, a dclar le diplomate amricain. Pour rap-pel, les importations camerounaises de poissons congels dpassent 100 milliards de francs CFA chaque anne, selon les statistiques officielles.

    IBRAHIM TALBA MALLA JEAN-LOUIS BEH MENGUE

    KLAUS-LUDWIG KEFERSTEIN

    MICHAL HOZA

  • -8- N 31 / Novembre 2014

    ENQUTE

    Deux tudes conduites par la coalition Publiez Ce Que Vous Payez et le Columbia Center on Sustainable Investment (CCSI) ont pluch la convention minire entre lEtat du Cameroun et la firme australienne Sundance Re-sources.

    Prsente au public le 13 octobre 2014 Yaound, une tude com-mande par la coalition came-rounaise Publiez Ce Que Vous Payez et soutenue par le Natural Resources Governance Institute a mis en vidence le fait que si lengagement de la junior minire australienne Sundance Resources procder des compensations environnementales dans le cadre de son projet dexploitation du fer dans la localit camerounaise de Mbalam est encourager, cet engagement reste cependant in-suffisant au regard des standards africains et rsiste difficilement une analyse profonde. En effet, selon James Atworth, lexpert in-dpendant ayant ralis lanalyse

    de la compensation, le volume de ressources financires affect la compensation environnementale sur ce projet minier a t minimis. Sur les 25 ans de dure du projet, en vertu de la convention minire avec le gouvernement du Came-roun, loprateur australien devra payer une redevance annuelle qui slvera environ 4 dollars (environ 2000 FCFA) par hectare

    et par an au cours de la phase de construction, et 6 dollars (envi-ron 3000 FCFA) par hectare et par an au cours de la phase de produc-tion, pour 164 000 ha, soit lqui-valent de 23,26 millions de dollars (environ 12 milliards FCFA) pour

    les 25 ans. M. Atworth fait obser-ver que cette somme reste trs in-frieure aux 93 millions de dollars (46,5 milliards FCFA) de recettes qui auraient t perues si les uni-ts forestires protges avaient t exploites. Mais surtout, il fait remarquer que la ngociation na pas t faite au mieux des intrts du Cameroun, car le prix moyen de la compensation carbone est

    de 8,3 dollars (plus de 4000 FCFA) par tonne de CO2. Or, en Australie, o Sundance a sa maison-mre, il est de 23 dollars (11 500 FCFA), et les grands groupes, aujourdhui, ont fix un prix virtuel 40 dollars (20 000 FCFA).

    Fer de Mbalam : polmique sur les compensations et lumire sur les revenus fiscaux

    Ltude met en vidence que lengagement de Sundance Resources reste insuffisant au regard des standards africains et rsiste difficilement une analyse profonde.

  • -9-Novembre 2014 / N 31

    ENQUTE

    UN MANQUE--GAGNER DE 235 MILLIARDS FCFA

    Sur la base de ces valeurs, les pertes en compensation environnementale que va subir le Cameroun sur le pro-jet de fer de Mbalam sont de lordre de 75% de ce quil devrait toucher rellement, soit un manque--ga-gner, dans lhypothse maximale, de 471,6 millions de dollars (environ 235,5 milliards FCFA). Une autre tude parallle mene par la Colum-bia Center for Sustainable Invest-ment (CCSI) sest tonne de cet engagement minimal de Sundance. Selon notre analyse du modle fiscal de la convention de projet dexploita-tion du fer Mbalam, si lon prenait en compte le prix maximal de com-pensation environnementale tel que prsent par James Atworth, limpact sur la rentabilit du projet serait de seulement 2 points de pourcentage. Le projet continuerait de prsenter un taux de rendement de 24% (contre 26% actuellement, ndlr), conform-ment ses propres prvisions, et la part de recettes perues par lEtat se situerait autour des 40%, un chiffre dans la moyenne de plusieurs pays en Afrique , a comment pour sa part Nicolas Meannling, lexpert de CCSI.Ce dernier, qui sest davantage appe-santi dans son tude sur le volet fis-cal de ce projet, soutient galement que les perspectives de revenus pour le pays ne sont pas optimales, en raison des diffrents modles de prlvements fiscaux adopts dans la convention minire. Le modle actuel suggre un taux de rendement interne lev du projet et des recettes publiques comprises dans la four-chette de la moyenne mondiale , se rjouit dabord M. Meanling. Tou-tefois, il note trois points qui m-ritent une rflexion particulire afin damliorer la fiscalit autour des projets miniers au Cameroun dans lavenir. Dabord, ltude relve que le Cameroun dispose dun rgime fiscal rgressif, o les recettes pu-bliques baissent au fur et mesure que les revenus du projet augmen-tent. Ensuite, lanalyste estime que la dcision dexonrer le projet de limpt sur les socits (IS) pendant cinq ans, ainsi que limputation des

    redevances la valeur de la sortie de la mine, entraneront des pertes importantes en termes de recettes publiques. Pourtant, compte tenu des taux de rendement interne, qui lestimation sont levs (26%), ces incitations nont quun faible impact sur la qualit de linvestisse-ment, souligne ltude.

    AVANTAGE DES ROYALTIES SUR LIMPT

    Enfin, ltude indique que limputation des redevances la valeur de la sortie de la mine et le fait de permettre le report des pertes sont propices de potentiels mauvais calculs. Aussi, ltude suggre-t-elle que le gouvernement du Cameroun veille ce que les autorits fiscales aient la capacit administrative approprie pour superviser ces oprations, dune part, et travaille laugmentation de ses revenus en introduisant un impt sur la rente des ressources minires, dautre part.Au total, sur le projet de fer de Mba-lam, les recettes fiscales non actua-lises pour le Cameroun devraient atteindre 4,97 milliards de dollars (environ 2500 milliards FCFA), dont 67% gnrs par le prlve-ment de limpt sur les socits et

    20% par les royalties. Une situation risque au regard des volutions en cours dans plusieurs pays africains. En Zambie, par exemple, le gouver-nement envisage de rduire limpt sur les socits, difficile collecter, et daccrotre plutt le taux des royal-ties (redevance la production), plus maitrisables selon les experts. Dautre pays comme lAfrique du Sud ont prfr renforcer la par-ticipation du gouvernement dans les projets miniers pour bnficier dun maximum de retour sur in-vestissement. Au Kenya, la mesure prise aura t celle de rintroduire la taxe sur les gains en capitaux, qui permettra au gouvernement de prlever 20% du fruit de la cession dactifs par une entreprise explora-trice une entreprise exploitante.Telles sont autant de pistes que le gouvernement camerounais pour-rait explorer pour btonner les futurs contrats dexploitation mi-nire, dans le cadre de la rvision annonce du Code minier du pays. Le nouveau projet de loi y affrent pourrait dailleurs tre dpos sur la table des dputs au cours de la ses-sion de novembre 2014, en croire certaines sources.

    Idriss Linge

    Les mesures prises au Kenya, en Afrique du Sud ou encore en Zambie sont autant de pistes que le gou-vernement came-rounais pourrait explorer pour btonner les futurs contrats dexploi-tation minire dans le cadre de la rvision annonce du Code minier du pays.

  • -10- N 31 / Novembre 2014

    SUISSE-CAMEROUN

    Il y a un an, lors du 9me forum Ema Invest Genve, Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre camerounais en charge de lEcono-mie, sadressait aux investisseurs suisses. Un an plus tard, ce sont ces entreprises suisses et franaises qui ont effectu une visite au Ca-meroun, non pas pour rechercher des capitaux, mais pour recher-cher des opportunits dinvestis-sements.

    Ces opportunits, non seulement le programme dinvestissements labor par le gouvernement en re-gorge, mais aussi les projets ports par les acteurs du secteur priv. Le ministre avait dit en octobre 2013 : Notre participation ce forum r-sulte de la dtermination du prsident de la Rpublique aller la recherche

    des capitaux pour asseoir les inves-tissements quemporte son vaste pro-gramme des Grandes ralisations. Il sagit de saisir les opportunits quoffre la place de Genve, pour transformer notre potentiel immense en rsultats de dveloppement tangibles . La Fondation Ema Invest, organisatrice de la rencontre, et le comit de suivi de ce forum ont conduit du 24 au 27 septembre 2014 au Cameroun une quinzaine dentreprises suisses et franaises. Et cest avec plaisir quEmmanuel Nganou Djoumessi les a accueillies le 26 afin dvaluer le bilan de leur visite de prospec-tion. Le Cameroun est fier de vous accueillir , a-t-il lanc aux investis-seurs trangers en leur promettant la disponibilit permanente des auto-rits publiques camerounaises leur accorder un accueil favorable. Tout

    comme il leur a rappel que nous avons un pays assez stable, nous avons des besoins de financements normes et nous payons rgulirement nos dettes .Parmi ces entreprises trangres, lon peut citer le fonds dinves-tissement franais Arborescence Capital, lentreprise suisse SGS, les banques prives suisses Julius Baer et UBP (Union Bancaire Prive), le Suisse Cotecna, le Franais Nova-day, qui dispose dune implantation en Suisse, le groupe franais IOA, la socit suisse Perfect, spcialise dans la scurisation des vignettes et passeports, ou encore lEcole poly-technique fdrale de Lausanne.

    NOVADAYDe manire gnrale, les entre-prises qui ont effectu le dpla-

    Julius Baer, Cotecna, Arborescence Capital, Novaday et Cie : ce que les entreprises suisses et franaises recherchent au Cameroun

    Il y a un an, on stait donn rendez-vous ici au Came-roun avec les chefs dentreprise suisses qui sintres-saient au Cameroun. On y est. Le bilan est plutt trs positif , conclut Yas-mine Bahri-Domon, la prsidente de la Fon-dation Ema Invest.

  • -11-Novembre 2014 / N 31

    SUISSE-CAMEROUN

    cement de Yaound ont indiqu avoir rellement pris la temp-rature des affaires au Cameroun, et dans le secteur dactivit qui les intresse plus spcifiquement. Certaines entreprises comme Novaday ont dailleurs dcid de rester au Cameroun pendant une semaine encore pour approfondir les changes et les contacts. Jocelyn Bertignon, son reprsentant, ex-plique pourquoi : Jai rencontr des gens pleins de bonne volont. Le mot qui revient sans cesse, cest efficacit, parce quon a toujours cette volont dafficher lavance et de la concrtiser en mme temps. Je suis encore l pour deux semaines pour pouvoir enchaner et proroger tous ces bons contacts. De la lu-mire dans tous les ministres, dans toutes les activits, on en a besoin. Et lefficacit nergtique que lon propose, cest de diviser la facture dlectricit par quatre, de rduire les quipements par dix en augmen-tation pour une maintenance nulle. Cest trs difficile faire expliquer comme cela. Il va falloir expliquer. Je vais devoir repasser comme mes collgues pour expliquer, concrtiser et valider cela. Nous avons les cer-tifications, les recommandations et les ralisations pour pouvoir afficher cette efficacit , explique-t-il.

    Avec dautres entreprises, Jocelyn Bertignon a visit le Centre de formation et de recherche sur lnergie et la sant, mis sur pied lEcole nationale polytechnique de Yaound par lEcole polytechnique fdrale de Lausanne (EPFL). Cette dernire tait elle aussi prsente

    au forum doctobre dernier. Une visite conduite par le Dr Nicolas Crettenand, le charg de mission de lEPFL Yaound. Cette visite a nouveau inspir Novaday. Nous rflchissons galement faire la formation. Nous voyons comment proposer une formation diplmante auprs des coles publiques ou pri-ves. Nous sommes alls lEcole su-prieure polytechnique de Yaound et

    nous avons eu des changes et un cer-tain nombre de constats qui ne font que renforcer notre position. Cest davoir du savoir-faire disponible qualifi et qui ne soit pas transfr de lieu. Crer cette source sur place est quelque chose dunique , a promis Jocelyn Bertignon.

    ARBORESCENCE CAPITALLe Franais Arborescence Capital, lui, est trs satisfait de cette visite. Dj prsent au Cameroun, il a obtenu des signes douverture des autorits camerounaises. Le MoU (Memorandum of Understanding) que nous attendons pour notre projet est en cours de signature. Jai obtenu un rendez-vous ferme pour vendredi (3 octobre 2014 avec le Ministre de lnergie et de leau, ndlr). Le projet est port par le consortium compos du fonds dinvestissement Arborescence Capital et de Gn-rale du Solaire, la deuxime socit franaise de concession de centrale solaire. Cest une centrale solaire de 20 Megawatts situe 15 km de NGaoundr et estime 20 mil-liards de francs CFA. La premire phase de dveloppement du projet a dbut. Nous avons commenc un stade de dveloppement du projet. Nous attendons la signature du MoU. Cela va se faire srement dans les jours qui suivent. Ltape la plus importante, cest la signature du PTA qui est le contrat dachat. Il est associ une garantie dachat. Ce sera lapothose du projet. Le PTA est sign avec Eneo (ex-AES Sonel), le concessionnaire du service public de

    Pour Claude Altermatt, lambassa-deur suisse au Came-roun, cet intrt des entreprises helvtes, combin la visite de la vice-pr-sidente de la Confd-ration suisse Si-monetta Sommaru-ga, traduit la volont des deux pays travailler ensemble et den-sifier leur coopra-tion.

    Notre domaine, cest la construction des infrastructures, et cette visite ma permis de comprendre lambition du dveloppement du rseau des infrastructures du pays , explique William Larrieu, lExport Sales Manager du groupe IOA.

  • -12- N 31 / Novembre 2014

    SUISSE-CAMEROUN

    llectricit au Cameroun. Avec Eneo, nous avons dj une garantie crite dachat. Cest un document bancaire qui permet de scuriser les finance-ments , explique Lebon Ngounou, dlgu Energies renouvelables en Afrique de lOuest et du Centre dArborescence Capital.

    GROUPE IOAAu rang des investisseurs qui sou-haitent revenir au Cameroun au plus vite figure le groupe IOA, qui voit son activit en Europe se ralentir au fil du temps. Notre domaine, cest la construction des infrastructures, et cette visite ma permis de comprendre lambition du dveloppement du rseau des infras-tructures du pays, explique William Larrieu, lExport Sales Manager du groupe. Nous avons eu des discus-sions avec diffrents Camerounais sur les ambitions de dveloppement court terme des infrastructures. Ces discussions mont permis davoir les volonts de priorisation de tel ou tel autre projet, et davoir une vision immdiate des besoins dinfrastruc-

    tures. Cest une terre dopportunits norme pour une entreprise telle que la ntre, qui a dvelopp des infrastructures en Europe et qui au-jourdhui se trouve un peu sans acti-vit dans lUnion europenne, parce que les infrastructures aujourdhui en Europe sont suffisamment ma-tures. Mon ambition, cest de reve-nir le plus tt possible. En novembre probablement. Lambition est de faire venir des investisseurs pour reproduire ce quon a pu produire dans dautres pays.

    COTECNALe Suisse Cotecna nest pas en reste. Il arrive dailleurs au Cameroun au moment o le port de Douala enregistre quelques problmes de dcongestion et de scurit. Et cest tout naturellement quil a propos ses solutions au Ministre des fi-nances et la Direction gnrale des Douanes. Son projet, dit-il, est estim un investissement de 12 millions deuros (7 871 484 000 FCFA), avec la cl la cration de 100 emplois directs au Cameroun.

    NOUS ATTENDONS LABOUTISSEMENT DE TOUTES CES DMARCHES ENTRE LA SUISSE ET LE CAMEROUN

    Lambassadeur du Cameroun en Suisse, SE Lonard H. Bindzi, par ailleurs pr-sident du comit de suivi du 9me forum Ema Invest tenu en octobre 2013 en Suisse, se dit satisfait. Le bilan de la visite des entreprises suisses au Cameroun est trs positif. Les rendez-vous sollicits auprs des respon-sables camerounais au niveau gouver-nemental, avec les chefs de dpartement ministriel, ont t obtenus et ont eu lieu pour la plupart. Ainsi que plusieurs ren-contres B2B entre entrepreneurs suisses et chefs dentreprise camerounais. Cela a permis nos partenaires de sinformer sur la ralit camerounaise. Maintenant, nous attendons laboutissement de toutes ces dmarches pour pouvoir dire que cela baigne entre la Suisse et le Cameroun. Russir faire venir les entreprises suisses au Cameroun, cest dj une bonne chose. Pour moi, cest un point trs positif quand

    on connat le peuple suisse. Ce ne sont pas des gens trs ports venir au sud du Sahara pour faire des affaires. Le volume des affaires entre la Suisse et le continent

    africain est de 2%. Et sur les 2%, lAfrique du Sud accapare 1,9%. Chercher sinstal-ler dans notre pays constitue dj un point positif.

    Marthe Angeline Minja, DG de lAPI, a lanc un appel lendroit de la prsi-dente de la Fondation Ema Invest pour int-grer des entreprises suisses actives dans le domaine de lhabitat social, considr comme un secteur prioritaire pour le Cameroun.

  • -13-Novembre 2014 / N 31

    SUISSE-CAMEROUN

    Dans lensemble, les discussions et les changes ont t intressants. Cette visite nous a permis de rencon-trer les interlocuteurs et les parties prenantes dun projet que nous avons commenc soumettre au gouverne-ment du Cameroun. Cest un pro-jet qui demande un investissement. Cest un projet qui demande un par-tenariat avec lEtat. Nous apportons laide aux gouvernements pour la fa-cilitation du commerce et lamliora-tion des quipements portuaires pour faciliter, dcongestionner les ports et amliorer la scurit qui est une pr-occupation majeure aujourdhui , confie David Koechlin, le vice-prsident de Cotecna Inspection SA. Depuis 40 ans, nous sommes prsents dans de nombreux pays en Afrique. Nous sommes leaders dans linstallation des systmes lec-troniques de suivi des conteneurs. Nous avons fait des propositions au gouvernement du Cameroun dans ce sens. Notamment pour amliorer la scurit au port de Douala. Cette visite nous a permis de rencontrer galement dautres interlocuteurs que nous ne connaissions pas. Ctait tout fait intressant et cela nous incite plus que jamais poursuivre avec enthousiasme ce projet et venir investir au Cameroun , a expliqu David Koechlin lagence Ecofin.

    JULIUS BAER GROUPE SA ET UBP

    Des banques prives et de gestion de fortune taient galement pr-sentes dans la dlgation des inves-tisseurs suisses venus au Cameroun. Cest le cas de la banque Julius Baer, lune des plus importantes banques prives de Suisse. A fin juin 2014, le total des avoirs de la clientle de Julius Baer slevait 372 milliards CHF (environ 202 124 309 753 000 FCFA), dont 274 milliards CHF dactifs sous gestion. La banque Julius Baer & Cie SA, avec des ori-gines remontant 1890, est lunit oprationnelle principale de Julius Baer Groupe SA, dont les actions sont cotes la SIX Swiss Exchange (symbole boursier : BAER) et font

    partie du Swiss Market Index (SMI), lindice des 20 titres suisses les plus importants et les plus liquides. Ju-dith Hilfiker, la directrice adjointe de Julius Baer & Cie, a expliqu Gilbert Didier Edoa, le secrtaire gnral du Ministre de lcono-mie, son plaisir dtre nouveau au Cameroun : Japprcie norm-ment laccueil chaleureux du gouver-nement. Je suis en train de dcouvrir votre pays. Cest la deuxime fois que je viens Yaound. Je travaille pour Julius Baer, une banque prive. Je suis l pour dcouvrir lAfrique

    francophone. Il y a encore beaucoup de choses faire. Je men suis rendu compte. Il y a plusieurs personnes qui ont plein de projets et il est ncessaire de revenir plusieurs fois encore pour connatre en fait les besoins que les Camerounais ont par rapport notre pays la Suisse. Jespre une collabora-tion fructueuse , a-t-elle dclar.

    UBPDans ce segment de la banque prive et de la gestion de fortune, lUnion Bancaire Prive (UBP) tait gale-ment prsente Yaound. Fonde en 1969 par Edgar de Picciotto, lUBP est spcialise dans les activits de private banking et de gestion dac-tifs. Au 30 juin 2014, elle a dgag un bnfice net de 82 millions CHF

    (44 549 817 664 FCFA), en hausse de 6,2% par rapport fin juin 2013 (77,2 millions CHF). La masse sous gestion slevait CHF 94,8 milliards au 30 juin 2014, en augmentation de 8% par rapport dcembre 2013 (87,7 milliards CHF). Cyrille Ga-rolle, le DG de lUHNWI Group de lUBP, a vant les qualits de la Suisse avant de dire pourquoi il a effectu le voyage du Cameroun. La place suisse est une place internationale. Et en termes de diversification, cest une place trs solide avec une monnaie forte. Lobjectif de ce voyage tait de

    prolonger les contacts obtenus lors du 9me forum Ema Invest. Lun des objec-tifs tait galement de rencontrer les acteurs conomiques, notamment des gens qui sont dans le secteur bancaire, pour des partenariats afin dappor-ter le savoir-faire qui est le ntre en termes de services. Ctait en fait une visite de dcouverte , a-t-il expliqu au gouvernement.

    SGSLentreprise suisse SGS, dj active au Cameroun dans loffre des ser-vices dinspection, de vrification et de certification, est venue accom-pagner les entrepreneurs suisses et franais. Elle tait reprsente par le Suisse dorigine camerounaise Ro-ger Kamgaing, vice-prsident ex-

    Certaines entreprises comme Novaday ont dcid de rester au Came-roun une semaine de plus pour appro-fondir les changes et les contacts.

  • -14- N 31 / Novembre 2014

    SUISSE-CAMEROUN

    cutif de la SGS charg des services aux gouvernements et aux institu-tions. Cette visite est la prolonga-tion de ce que nous avons commenc au forum Ema Invest en octobre 2013 Genve. Je ny tais pas personnelle-ment, mais la SGS tait reprsente. Ctait logique que nous poursui-vions avec la visite au Cameroun. Nous sommes dj prsents au Ca-meroun, et ctait pour montrer aux autres investisseurs suisses que nous avons confiance en ce pays, et accom-pagner dautres investisseurs, leur montrer que lon peut travailler cor-rectement au Cameroun , a confi Roger Kamgaing lAgence Ecofin.Pour Claude Altermatt, lambassa-deur de la Suisse au Cameroun, cet intrt des entreprises helvtes au Cameroun, combin la visite de la vice-prsidente de la Confdration suisse Simonetta Sommaruga, tra-duit la volont des deux pays tra-vailler ensemble et densifier leur coopration. Cest dans notre int-rt que des changes commerciaux et des investissements se fassent entre le Cameroun et la Suisse. Pour moi, cest un bon signe que nous pouvons avoir un dveloppement positif. Actuelle-ment, les choses ne vont pas trs bien en Europe, mais la Suisse se porte en-core bien. Pourvu que cela dure ! Evi-demment, nous restons dpendants de notre environnement conomique. LAfrique est un continent en mer-gence et a ses risques, mais galement ses chances. Cela fait partie de ma res-ponsabilit de pouvoir expliquer aux Suisses et au gouvernement quels sont

    les risques et les chances des pays que je contrle depuis Yaound. Ce voyage du comit de suivi du forum Ema In-vest est un signal fort , pense Claude Altermatt.

    FONDATION EMA INVESTOccasion pour la prsidente de la Fondation Ema Invest, Yasmine Bahri-Domon, de se fliciter du bilan de cette visite au Cameroun. Maintenant, ces entreprises ont re-

    visit exactement les besoins du Ca-meroun. Cest une trs bonne chose. La socit Novaday, par exemple, est en train dtudier la possibilit dinstaller une usine de production en Afrique centrale, pourquoi pas le Cameroun ? Ils sont en train de dis-cuter avec dautres pays et on leur a dit de venir voir le Cameroun. De manire gnrale, je pense que nous avons tenu nos engagements vis--vis du gouvernement camerounais et de nous-mmes. Il y a un an, lors du fo-rum Ema Invest Genve, on stait donn rendez-vous ici au Cameroun avec les chefs dentreprise suisses qui sintressaient au Cameroun. On y

    est. Le bilan est plutt trs positif , conclut-elle.Seulement, des attentes ont t exprimes par des entreprises ca-merounaises, comme lexplique Marthe Angeline Minja, la DG de lAgence de promotion des inves-tissements, qui a galement planifi des rencontres B2B cet effet. Les entreprises camerounaises venues participer aux rencontres B2B ont sollicit davantage des informations et des partenaires sur lhabitat social ou sur les tablissements de microfinance. Seulement, ces secteurs dactivit ntaient pas reprsents. Do lappel lanc lendroit de madame Yasmine Bahri-Domon penser prochaine-ment intgrer les entreprises suisses actives dans le domaine de lhabitat social. Cest considr comme un sec-teur prioritaire pour notre pays. Face ce problme, nous nous sommes rap-prochs de madame Domon, qui nous a donn un certain nombre de cartes de visite remettre ces entrepreneurs camerounais et a promis quelle pour-rait grer leur cas partir de Genve

    via courrier lectronique , a expliqu la DG de lAPI. Ces entreprises ont achev leur visite au Cameroun par un change avec la presse.

    Reste prsent que ces entreprises entament concrtement leurs dif-frents projets au Cameroun ou les poursuivent sereinement (pour celles qui sont implmentes ou en cours dimplantation) avec lappui effectif du gouvernement, comme la promis Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre de lEcono-mie, de la Planification et de lAm-nagement du territoire.

    Beaugas-Orain Djoyum

    Judith Hilfiker, la directrice adjointe de Julius Baer & Cie : Il y a encore beaucoup de choses faire. Je men suis rendu compte. Il y a plusieurs personnes qui ont plein de projets et il est ncessaire de revenir plusieurs fois encore pour connatre en fait les besoins que les Came-rounais.

    Les entreprises camerounaises venues participer aux rencontres B2B ont sollicit davantage des informations et des partenaires sur lhabitat social ou sur les tablissements de microfinance , a expliqu la DG de lAPI.

  • -15-Novembre 2014 / N 31

    LINTERVIEW

    Le Suisse dorigine camerounaise Roger Kamgaing, vice-prsident excutif de SGS en charge des services aux gouvernements et aux institutions, a rcemment effectu une visite au Cameroun avec la dlgation dinvestisseurs suisses quaccompagnait la Fondation Ema Invest. Il nous rvle son quotidien la SGS et les ambi-tions de la socit en Afrique.

    Investir au Cameroun : Vous avez t nomm en avril dernier vice-prsident excutif de SGS en charge des services aux gouvernements et aux institutions. Vous reveniez dans une maison qui vous a ac-cueilli par le pass. Pourquoi avoir abandonn Kamgaing Associates et accept de revenir la maison SGS, qui vous a reu pour la premire fois en 1996 ?Roger Kamgaing : (Rires) Je nai pas abandonn Kamgaing Associates. Si jai arrt certaines activits de Kamgaing Associates, ctait plus pour rpondre la demande de rejoindre la SGS une position qui est celle que vous connaissez aujourdhui. Ctait dabord lat-trait de lopportunit qui mtait offerte. En acceptant cette oppor-tunit, je ne pouvais malheureuse-ment pas, sans prendre le risque de conflits dintrt, poursuivre cer-taines activits de conseil. Jai donc dcid de mettre en suspens mes activits de conseil, et notamment de collaboration avec certains gou-vernements.

    IC : Vous annoncez sur votre site web que Kamgaing Associates va se rinventer. Comment ?RK : Kamgaing Associates est en train de se rinventer. Je ne vais pas encore tout dvoiler, mais nous tra-vaillons avec certains collaborateurs sur des projets toujours tourns au-tour du dveloppement des affaires en Afrique.

    IC : Prsentez-nous brivement la SGSRK : Aujourdhui, la SGS, cest en-viron 88 000 employs. Cest une socit cre depuis trs longtemps, en 1875. Elle a pour ambition datteindre trs prochainement un chiffre daffaires de huit milliards de dollars. Le plan de croissance est trs agressif. Une croissance que lon continue maintenir et qui fait que nous restons le leader dans notre domaine dactivit, avec des taux de croissance organique de lordre de 6% par an. La croissance organique, cest--dire le travail que nous gnrons nous-mmes.

    IC : Vous avez rcemment effectu une visite Yaound, au Came-roun, dans la dlgation dinves-tisseurs suisses quaccompagnait la Fondation Ema Invest. Quel tait lobjectif de cette visite ?RK : Cette visite a t la prolonga-tion de la participation de la SGS au 9me forum Ema Invest en octobre 2013 Genve. Je ny tais pas per-sonnellement, mais la SGS tait bien reprsente ce 9me forum. Ctait

    Contrairement une certaine ide reue, il y a une stabilit conomique en travaillant au Cameroun

    Pour les entreprises camerounaises qui ont besoin de scurit, je dis nous sommes l, venez nous voir.

  • -16- N 31 / Novembre 2014

    LINTERVIEW

    logique que nous poursuivions cela avec la visite au Cameroun. Nous travaillons dj au Cameroun, comme vous le savez. Nous avons confiance en ce pays, et en accom-pagnant ces investisseurs nous leur montrions que lon peut travailler en toute confiance au Cameroun. Et contrairement une certaine ide reue, il y a une stabilit cono-mique en travaillant au Cameroun.

    IC : Quel est le job quotidien du vice-prsident excutif de la SGS en charge des services aux gouver-nements et aux institutions ?RK : Dj, deux jours ne sont pas pareils. La premire raison, cest que les institutions et les gouver-nements avec lesquels nous colla-borons et avec lesquels je suis en contact sont prsents partout dans le monde. Ils couvrent lEurope, lAsie, lAmrique latine, le Moyen-Orient et lAfrique. Nous avons une grande diversit. La deuxime rai-son, cest que mon travail consiste vritablement diriger les quipes. Je suis moins oprationnel quavant. Je suis prsent dans un rle dani-mation de lensemble des quipes et de cration dune dynamique vers de nouveaux horizons.

    IC : Cela fait quoi dtre le seul noir dans le conseil doprations dune bote comme la SGS ?RK : (Rires). La SGS est dj une entreprise dans laquelle vritable-ment le monde entier est reprsen-t. Nous avons des Europens, des Asiatiques, des Africains, etc. Cela na rien dextraordinaire.

    IC : La SGS offre des services dins-pection, de vrification et de certifi-cation des compagnies. De manire gnrale, quelles sont les ambitions et les principaux projets de la SGS en Afrique ?RK : En Afrique, nous sommes glo-balement en pleine croissance. Je peux parler des activits propres la direction que je dirige : les rela-tions avec les gouvernements. Et comme vous le savez, nous avons neuf autres units. En Afrique, nous avons beaucoup de projets dans le domaine agricole. Notamment le service que nous appelons le pr-cision farming , qui consiste ac-compagner le monde agricole dans lamlioration et loptimisation des performances sans pour autant passer par les OGM, mais vritable-ment travailler sur le sol, voir com-ment on peut attribuer les meilleurs

    nutriments au sol et ne pas le fati-guer. Nous travaillons galement de plus en plus dans le domaine indus-triel : le contrle des ouvrages dart, les travaux publics, cest trs impor-tant ; et videmment nous avons le contrle technique des vhicules. Nous avons galement une grosse activit qui se dveloppe sur lenvi-ronnement et les sciences pharma-ceutiques.

    IC : Qui sont vos principaux clients en Afrique ?RK : En dehors des gouverne-ments, nous travaillons galement avec les acteurs de lindustrie et du commerce. Les commerants

    sont mme nos premiers clients et producteurs. Ils viennent nous voir pour trouver des solutions leur activit. Pour les entreprises camerounaises qui ont besoin de scurit, je dis nous sommes l . Venez nous voir. Je le dis de manire srieuse, nous avons une trs bonne capacit comprendre les besoins de nos clients et de nos partenaires. Il ny a pas de petits clients chez nous. Tout le monde est important.

    Propos recueillis par Beaugas-Orain Djoyum

    La SGS, qui a t fonde en 1875 et compte environ 88 000 employs, a pour ambition datteindre trs pro-chainement un chiffre daffaires de huit milliards de dollars.

    En Afrique, nous sommes globalement en pleine croissance. Je peux parler des activits propres la direction que je dirige : les relations avec les gouvernements.

  • -17-Novembre 2014 / N 31

    DOSSIER ENERGIE

    Cest connu : le Cameroun dtient le 2me potentiel hydrolectrique en Afrique, derrire la Rpublique dmocratique du Congo. Mais le Cameroun est aussi un territoire trs ensoleill, et recle de ce point de vue un potentiel non moins impressionnant en matire de dve-loppement de lnergie solaire. Sur-tout dans la partie septentrionale du pays. En effet, selon les donnes de lAgence de rgulation du secteur de llectricit (Arsel), linsolation moyenne dans toute la partie Nord du Cameroun est de 5,8 KWh/m2/jour, contre 4 KWh/m2/jour dans la partie Sud. Ainsi, on observe une insolation moyenne de 4,9 KWh/m2/j pour lensemble du pays , estime lArsel. Fort de cette ralit, le gou-vernement camerounais sest lanc, depuis quelques annes, dans la promotion du potentiel du pays en

    matire de solaire. Dans les forums internationaux auxquels prend part le Ministre de lnergie, la recherche de partenaires dsireux dinvestir dans ce secteur semble tre devenue le matre-mot. Avec des retombes dj palpables, mat-rialises par la multitude de mmo-randums dentente dj signs entre le gouvernement et des investis-seurs, aussi bien africains queuro-pens ou asiatiques, pour le dve-loppement de projets dans le pays.Dans cette rue vers le solaire, les importateurs, commerants, et mme ladministration publique ne sont pas en reste. A ct des lampes et autres plaques solaires qui cument dsormais les villes et villages du pays, contribuant ainsi progressivement la mise en place dune vritable filire du solaire au Cameroun, nombreux sont les d-

    membrements de lEtat qui optent de plus en plus pour cette nergie renouvelable : mairies, socits dEtat, etc. Bref, lnergie solaire apparat dsormais comme une panace pour les 15% des mnages des zones urbaines, mais surtout pour les 70% des populations des zones rurales du Cameroun qui nont pas encore le bonheur de goter au bonheur de llectricit, bien que sa distribution, pour les privilgis, soit encore sujette cau-tion. Au mme titre que lest aussi la politique fiscale actuelle du Came-roun autour des quipements pour lnergie solaire, laquelle politique ne semble malheureusement pas encore avoir pris la pleine mesure des opportunits que ces quipe-ments offrent la politique nerg-tique globale du pays.

    Brice R. Mbodiam

    Quand le Cameroun transforme les rayons du soleil en nergie

    Les retombes sont dj palpables, matriali-ses par la multitude de mmo-randums dentente signs entre le gouverne-ment et des inves-tisseurs, aussi bien africains queuro-pens ou asiatiques.

  • -18- N 31 / Novembre 2014

    DOSSIER ENERGIE

    Vritable aubaine face aux inter-ruptions rptes de la fourni-ture de lnergie lectrique et aux drames souvent causs par des incendies dus la lampe tempte ou aux bougies, la lampe solaire a fait une entre fulgurante dans les murs des Camerounais.

    Longtemps considre comme une nergie pour les nantis, lnergie so-laire se rvle progressivement aux populations camerounaises. Len-treprise ptrolire Total sest mani-feste parmi les premires socits dans ce secteur en commercialisant sa lampe solaire Awango dans ses diffrentes stations-service. Cot de lunit : 7000 francs CFA. Lengouement des Camerounais pour la lampe solaire, facilement rechargeable et plus sre, a pouss dautres entreprises comme GN

    Solaire France tenter laventure dans le pays. Aujourdhui, la lampe solaire se vend bien. Yaound et Douala, les deux plus grandes m-tropoles du pays, on en trouve dj dans presque toutes les quincaille-ries. Mme dans les rues, le nombre important de vendeurs ambulants qui proposent ces appareils, gnra-lement made in China , tmoigne du succs que la lampe solaire rem-porte auprs des populations. Le prix dachat varie dsormais selon les catgories.

    LAMPES VALEUR AJOUTE

    Les plus prises sont les lampes solaires dotes dun chargeur USB pour tlphones portables. En Afrique, o le mobile est devenu incontournable grce aux diff-rents services quil rend (transfert

    dargent, conseils en sant, conseils aux agriculteurs, etc.), les lampes so-laires rsolvent bien des problmes causs par le dficit nergtique. Cest vrai que la lampe solaire ma sduite par son ct pratique. On ne dpense quune fois, lachat. Sa recharge est simple. Elle est cono-mique et sans danger. Plus besoin de dpenser pour des piles. Mme quand il pleut, elle se recharge. Le fait quon puisse aussi lutiliser pour recharger son tlphone est formidable , confie Michel Bonono, agent dentretien Yaound. Grce son dispositif de recharge pour tlphones portables, la lampe solaire, du fait de lingniosit de ses utilisateurs, peut aussi tre gnratrice de revenus, certes modestes. Cest ce quont dmontr deux jeunes adolescents du village Mindimi Oveng, dans la rgion du Sud-Cameroun. Pour gagner un peu dargent pendant la priode des dernires vacances scolaires passes chez leurs grands-parents cette anne, ils ont eu lide doffrir des services de recharge de batteries pour mobiles aux habitants du hameau et des villages voisins.Ainsi, ils ont pu gagner et mettre un peu dargent de ct pour la ren-tre scolaire, en collectant tous les coups la somme de 100 francs CFA aprs une opration de recharge dun mobile. En quittant leurs grands-parents, ils leur ont laiss la lampe solaire en cadeau. Elle leur permettra de ne plus dpenser dargent pour acheter du ptrole destin leur vieille lampe tempte. Elle leur rapportera aussi un peu dargent pour subvenir leurs be-soins lmentaires, grce la petite unit de recharge des batteries pour tlphones portables qui a t inspi-re par leurs petits-fils.

    Muriel Edjo

    Au village comme en ville, la lampe solaire a le vent en poupe

    Longtemps considre comme une nergie pour les nantis, lnergie solaire se rvle progressi-vement aux populations camerou-naises.

  • -19-Novembre 2014 / N 31

    DOSSIER ENERGIE

    Basile Atangana Kouna, le ministre came-rounais de lEnergie, et Steven Moti, le DG de la socit sud-africaine GSC Energy, ont paraph le 19 novembre 2013 Yaound un mmorandum dentente pour le lance-ment des tudes de faisabilit en vue de la construction dune centrale solaire dune capacit de 500 MW dans les rgions du Nord, de lExtrme-Nord et de lAdamaoua. Ce projet, qui pourrait gnrer environ 4000 emplois, selon ses promoteurs, sera ralis sur le modle BOT (Build-Operate-Trans-fert). Selon Steven Moti, cette centrale solaire pourrait tre oprationnelle dans un dlai de 24 mois aprs le lancement des travaux.Un projet similaire est dj en discussion au Cameroun avec des partenaires franais, avait rvl le ministre de lEnergie lors de la crmonie dlectrification au solaire de la route Yaound-Soa, ainsi que dinstallation de lampes solaires sur le campus de lUni-versit de Yaound II-Soa. Ctait le 26 sep-tembre 2013.

    La Cameroon Industrial Development Corporation (CIDC) veut installer au Cameroun des centrales solaires de 35 MW au total. Les responsables de cette entreprise capitaux sud-africains ont rencontr le ministre de lEnergie et de lEau le 4 juin 2012 pour la signature des premiers accords. Ces cen-trales nergie solaire seront implantes dans deux villes camerounaises, savoir Yagoua et Kousseri, dans la rgion de lExtrme-Nord. Le prsident de CIDC, Manu Disame, laisse entendre quune bonne partie de la production sera exporte, et lautre vendue localement pour renforcer loffre nergtique du Cameroun. 20 MW vont alimenter ces deux villes. Les 15 MW restants seront rpartis dans le sud du pays, Yaound et Douala, o nous avons dj un client industriel. Le dficit nergtique ne se ressent pas uniquement au niveau des mnages, mais aussi au niveau des industries. Si lon peut aussi vendre notre production aux industries, ce sera galement bien , ex-plique Manu Disame.

    Cest lune des principales annonces faites au terme du voyage daffaires que vient de conduire la Fondation Ema au Cameroun dans le cadre du suivi du forum Ema Invest tenu en octobre 2013 Genve, avec le Ca-meroun comme hte dhonneur. Le fonds dinvestissement franais Ar-

    borescence Capital va faire avancer son projet de construction dune centrale solaire de 50 MW au Cameroun par la signature prochaine dun mmorandum dentente avec le gouverne-ment camerounais. Cette centrale solaire, apprend-on, devra tre construite dans la ville de NGaoundr, lune des trois rgions septentrionales du Cameroun. Un choix judicieux dans la mesure o, indique lAgence de rgulation du secteur de llectricit (Arsel), les rgions du Nord, de lExtrme-Nord et de lAdamaoua sont les plus insoles du Cameroun.

    GSC Energy vise 500 MW de solaire dans les rgions septentrionales

    La Sud-Africaine CIDC veut construire deux centrales solaires Yagoua et Kousseri

    Arborescence Capital a cibl NGaoundr pour une centrale solaire de 50 MW

  • -20- N 31 / Novembre 2014

    DOSSIER ENERGIE

    Du 3 au 5 janvier 2013 Douala, prs dun millier de jeunes Camerounais ont t invits un test de recrutement, lef-fet dintgrer le programme dnomm Centrales photo-voltaques Cameroun 2020 . Ce projet gouvernemental de construction de mini-centrales nergie solaire, qui devrait contribuer la cration de 2500 emplois au total, vise des-servir 250 localits du pays et cotera 580 milliards de francs CFA. Le projet est excut par la socit Fides Gestion, et per-mettra de produire 500 MW dnergie supplmentaires.Les tests de Douala sont le prolongement de contacts nous en septembre 2012 entre lEtat camerounais et les respon-sables de deux groupes financiers, partenaires de Fides Ges-tion. Il sagit dInvestricity, une socit capitaux irlandais, et dHanwha, une entreprise de droit coren. Nous sommes au Cameroun pour nous faire connatre des autorits nationales, et surtout prsenter notre plan daction pour la ralisation du pro-jet Centrales photovoltaques Cameroun 2020 , avait confi Alain Desvigne, de la socit Investricity. La dlgation, que conduisait alors Jean Youtou Nsangou, du groupe Fides Ges-tion, avait eu des discussions avec Thodore Nsangou, le direc-teur gnral dElectricity Development Corporation (EDC), et Manaouda Malachie, le secrtaire gnral du Ministre de leau et de lnergie (Minee). Daprs les porteurs du projet, 80% des financements ncessaires taient dj disponibles lpoque. La premire phase du projet a commenc en octobre 2012 et a consist en linstallation de centrales photovoltaques pour une capacit totale de 100 MW dans trois villes camerou-naises : Sangmelima, Maroua et Yingui. Les phases suivantes concerneront 400 MW. A terme, 250 localits du pays vont bnficier de ce projet dici 2020.

    La Socit Camerounaise dEnergie, spcialise dans lnergie solaire et olienne, dont lusine va tre installe Soa, dans la banlieue de Yaound, crera 250 emplois en deux ans, selon son promoteur le Franais Serge Miltcheff. Ce dernier vient de signer Yaound une convention de formation des ingnieurs dans ce domaine avec le directeur de lEcole nationale sup-rieure polytechnique. Selon le promoteur de cette entreprise, qui va produire des ampoules de 8W lesquelles procureront cependant le mme niveau dclairage que des ampoules ordi-naires de 60W , le projet cotera 174 millions de francs CFA, en cours de mobilisation dans des banques camerounaises. Quand vous achetez aujourdhui une ampoule entre 600 et 2000 francs CFA, et quau bout de six mois elle ne marche plus, cest un problme. Nos produits vont fonctionner au minimum pendant 45 000 heures. Nous allons tout faire pour que les Came-rounais soient les premiers clients , affirme Serge Miltcheff, qui prcise : Nous allons fabriquer des lampadaires, des capteurs solaires et de petites oliennes qui vont permettre de produire de lnergie. Le Cameroun a la chance davoir du soleil et du vent.

    Basile Atangana Kouna, le ministre camerounais de lEnergie et de lEau, a annonc en septembre 2013 dans le quotidien gou-vernemental Cameroon Tribune que le gouvernement avait sign des mmorandums dentente (MoU) avec lentreprise chinoise Huawei pour la construction de centrales solaires dans 1000 localits du Cameroun. Le projet sera implment en deux phases, apprend-on. La premire phase permettra llectrification de 350 localits, et les 650 autres seront lec-trifies au cours de la seconde phase. Mais avant, des tudes davant-projets dfinitifs doivent tre boucles.Ce projet est laboutissement dune mission qui a conduit le ministre de lEau et de lEnergie en Chine en septembre 2013. A cette occasion, la dlgation camerounaise avait visit les cen-trales oliennes, solaires et thermiques installes par Huawei dans lle de Dongao. Le ministre Atangana Kouna annonce par ailleurs quaprs laboutissement de ce projet suivra llec-trification au solaire des principaux axes des voies publiques des chefs-lieux des dix rgions du Cameroun.

    2500 emplois en vue dans un projet gouvernemental dnergie solaire

    Une unit de production de lampes, lampadaires et capteurs solaires dans la localit de Soa

    Huawe dotera le Cameroun de centrales solaires dans 1000 localits

  • -21-Novembre 2014 / N 31

    DOSSIER ENERGIE

    Au Ministre de lconomie, de la planification et du dveloppement du territoire, on semble accorder une place primordiale au projet dlectri-fication rurale par lnergie solaire. Ce projet consiste en llectrification de 150 localits du Cameroun par de

    petites centrales nergie solaire. Le projet inclut galement la formation des cadres au suivi de ce projet et la formation des populations bnficiaires aux mtiers de lnergie solaire.Les tudes techniques du projet sont disponibles au Ministre de lnergie et de leau et au Ministre en charge de la planifi-cation et du dveloppement du territoire. Le cot total du pro-jet est estim 10,3 milliards de francs CFA (15,7 millions ). Le calendrier prvisionnel prvoit deux ans de travaux. Les financements sont encore recherchs par lEtat du Cameroun, qui promet dj une rduction des taxes et droits de douane des quipements lis ce projet.

    La socit espagnole Distecable, chef de file dun consortium dont les autres composantes nont pas t rvles, vient de se voir confier un march dun montant total de prs de 134 mil-lions de francs CFA (204 153 euros) pour linstallation de systmes dalimentation en nergie solaire et raccordement au rseau principal pour les secteurs des douanes de huit rgions du Cameroun et Douala . Le march, qui doit tre ralis sous 60 jours, apprend-on, est financ par les fonds issus du 10me FED (Fonds europen de dveloppement), mis disposition par la Commission europenne dans le cadre du Programme dappui la mise en uvre du plan de modernisation de la Douane (Papmod).Cette migration vers le solaire, soutiennent les douaniers ca-merounais, devrait non seulement permettre de saffranchir des interruptions rptes de lnergie lectrique gnrale-ment vcues au Cameroun, mais aussi contribuer allger la facture nergtique de ladministration publique camerou-naise en gnral.

    Depuis ce 5 mai 2014, les tudiants de lUniversit de Yaound I, la mre des sept universits publiques du pays, peuvent sillonner le campus, de bout en bout, bord de deux Blue bus mis leur disposition par le groupe Bollor Africa Logistics, et rceptionns le 2 mai 2014 par le Premier ministre came-rounais, Philemon Yang. Ces deux bus, qui fonctionnent laide dun moteur lectrique, ambitionnent de faciliter la mobilit sur le campus universitaire de Yaound I environ 3500 tudiants par jour, et reprsentent un investisse-ment global de 1,4 milliard de francs CFA, selon le groupe Bollor. En effet, dans le cadre de son programme Blue solutions , qui vise faire de Bollor Africa Logistics un acteur mondial de premier plan dans les solutions de gestion et de stockage de llectricit , le groupe industriel a construit un parc solaire de 288 panneaux sur le campus de lUni-

    versit de Yaound I. Selon Gossan Seka, le superviseur du projet Blue bus , ces panneaux captent lnergie solaire durant toute la journe, cette nergie est ensuite transfre dans une sorte de transformateur partir duquel les bus

    sont rechargs (exactement comme on recharge la batterie dun tlphone por-table partir dune prise de courant) chaque soir (aprs larrt de la navette) pendant huit heures.

    10,3 milliards FCFA rechercher pour lnergie solaire dans 150 villages

    La Douane camerounaise veut sclairer lnergie solaire

    Bollor introduit au Cameroun les premiers bus fonctionnant lnergie solaire

  • -22- N 31 / Novembre 2014

    DOSSIER ENERGIE

    La Cameroon Telecommunications (Camtel), loprateur pu-blic des tlcoms du pays, va acqurir, pour prs dun milliard de francs CFA (987 millions de francs CFA) des plaques solaires pour alimenter 31 sites abritant ses installations travers le pays. A terme, a indiqu David Nkotto Emane, le DG de Camtel, ce sont les 800 sites de lentreprise qui seront clairs au solaire. Cest ce qui ressort de la convention de partenariat signe le 10 septembre 2014 Yaound, la capitale camerounaise, entre loprateur public des tlcoms et la socit Living Energy Ca-meroon, que dirige Kenneth Mungu. Par le biais de cette migra-tion progressive vers lnergie solaire, soutient le DG de Camtel, cet oprateur espre pouvoir rduire ses cots de production, et ainsi catalyser la baisse des cots des services de communication tlphonique et dInternet offerts ses clients.

    200 lampadaires solaires ont t installs sur le campus de lUniversit de Yaound II Soa, dans la banlieue de la capi-tale camerounaise, par lentreprise chinoise Huawei Techno-logies. Cest le constat fait par le ministre camerounais de lEnergie, Basile Atangana Kouna, le 26 septembre 2014, en lanant officiellement ce projet financ par le gouvernement chinois, hauteur de 1,5 milliard de francs CFA. En plus de llectrification du campus, Huawei Technologies a gale-ment install 400 lampadaires solaires sur la route qui dessert le campus universitaire de Soa, sur une distance denviron 10 km au dpart de Yaound. Une nouvelle trs bien accueil-lie par les petits commerants installs sur cet itinraire, qui taient obligs de fermer leurs boutiques et choppes ds le dbut de la soire cause du manque dclairage public.

    Au dbut de cette anne 2014, le Ministre came-rounais de lnergie et de leau a lanc un appel international manifestation dintrt pour le recrutement dun consultant devant raliser ltude pour la prospection et llaboration dune carte des nergies renouvelables en fonction de la nature et des gisements . La premire phase de cette sorte dinventaire des sources dnergies re-nouvelables au Cameroun seffectuera dans cinq rgions du pays, parmi lesquelles le Centre, lEst, le Littoral, le Sud et le Sud-Ouest. Cette tude, apprend-on, permettra davoir une base de don-nes gorfrences et un outil de programmation des constructions douvrages dnergies renouve-lables au regard des spcificits de chaque rgion du Cameroun . Les consultants intresss par cet appel manifestation dintrt avaient jusquau 26 mai 2014 pour dposer leurs offres la Direc-tion des nergies renouvelables du Ministre de lnergie Yaound, la capitale camerounaise, en sassurant de la dlivrance, par une banque de la place, dune capacit financire suprieure 10 millions de francs CFA.

    Des droits de douane quivalant 10% du prix dachat de chaque produit contenu dans chaque kit dnergie solaire comprenant notamment une bat-terie, un panneau solaire et une lampe ; la Taxe sur la valeur ajoute (TVA) dune valeur quivalant 19,25% du prix dachat, et 5% du prix dachat correspondant au prcompte sur le transport (PCT) ; voil, selon les op-rateurs locaux, lensemble des taxes auxquelles sont assujettis les hommes daffaires dsireux de lancer des projets dnergie solaire au Cameroun. Ces taxes sont dcourageantes, selon les oprateurs conomiques, qui invitent de ce fait le gouvernement camerounais revoir cette taxation, comme au Burkina Faso. En effet, dans ce pays dAfrique de lOuest, pour encourager les investissements et dvelopper lnergie solaire, lEtat a dcid de suppri-mer les droits de douane sur limportation des kits dnergie solaire.En attendant que les pouvoirs publics camerounais accdent cette re-qute, fait savoir un oprateur du secteur de lnergie solaire, cause de ces taxes juges exorbitantes, un panneau solaire de 50 W achet en Chine 15 000 francs CFA est revendu au Cameroun plus de 50 000 francs CFA, soit plus du triple du prix dachat. Dans le mme temps, le panneau de 60 W import dEurope 35 000 francs CFA est cd sur le march camerou-nais plus de 70 000 francs CFA, soit deux fois son prix dachat. Toutes choses qui sont en porte--faux avec la politique de promotion des nergies renouvelables prne par le gouvernement.En rappel, selon les statistiques du gouvernement camerounais, le pays, qui croule sous le poids dinterruptions rptes de la fourniture de lnergie lectrique, perd environ un demi-point de croissance conomique chaque anne cause du dficit nergtique.

    Loprateur des tlcoms Camtel se met galement au solaire

    600 lampadaires solaires pour clairer lUniversit de Yaound II

    Un inventaire des sources dnergies renouvelables en cours

    Comment les taxes plombent les projets dnergie solaire au Cameroun

  • -23-Novembre 2014 / N 31

    GESTION PUBLIQUE

    La socit Environmental Chemical Corporation LLC (ECC), chef de file dun consortium amricain compre-nant galement General Electric (GE), a confirm le 25 septembre 2014 au cours dune visite de travail de ses respon-sables Douala, la capitale conomique du Cameroun, un financement dun montant de 261 milliards de francs CFA au profit de la Cameroon Water Utili-ties (Camwater), la socit publique en charge de la gestion des infrastructures dadduction deau potable dans le pays. Ce financement, annonce Camwater, servira raliser le projet dextension du systme dalimentation en eau potable

    de la ville de Yaound, par une nouvelle adduction deau adosse sur le fleuve Nyong Olama, pour une capacit de production estime 250 000 m3 par jour. Ce qui devrait porter environ 490 000

    m3/jour la capacit totale de production deau Yaound, et gommer dans sa to-talit le dficit en eau potable dans la capitale camerounaise.

    Le Premier ministre camerounais, Philmon Yang, a rendu public le 18 septembre 2014 un dcret portant cration, organisation et fonctionnement des centres de ngoce dans les zones frontalires . Il sagit, apprend-on, de points uniques dentre de marchandises dans les localits frontalires de lhinterland, de magasins ou aires de ddouanement amnags dans le cadre dun partenariat entre ladministration des douanes et les communes intresses . Le texte prcise que ces structures ont pour but de lutter contre la fraude et la contrebande, par la mise en uvre de moyens propres per-mettre la scurisation, lorganisation, la facilitation et la rgulation du commerce extrieur dans les localits frontalires . Les centres de ngoce devraient constituer une source de revenus pour les communes situes dans les zones frontalires, dans la mesure o, souligne larticle 11 du texte gouvernemental, les communes ayant amnag des centres de ngoce bnficient, en guise dappui linvestissement ralis, dune allocation financire annuelle calcu-le sur la base des recettes budgtaires ralises par les bureaux des douanes installs sur le territoire de la commune .

    Le Turcam Hall, espace commercial turc construit sur plus de 7000 m2 au quartier Mvan, dans la banlieue de la capitale ca-merounaise, a ouvert ses portes le 20 septembre 2014. Il sagit d une grande premire en Afrique centrale, qui couvre une superficie d peu prs 4100 m et un espace extrieur de 3200 m. Il dispose de toutes les normes internationales et dinstalla-tions pour organiser des expositions, des congrs, etc. indique Baris Ertan, le directeur technique de la socit Turcam, qui a investi un milliard de francs CFA dans ce centre commercial. Turcam Hall est le lieu parfait pour des expositions de lourds et volumineux lments tels que ceux du secteur industriel et les machines agricoles , fait remarquer M. Ertan. En effet, ds le 24 septembre 2014, le centre commercial turc de Yaound a accueilli une foire-exposition des produits turcs qui a connu la participation dune cinquantaine dentreprises de ce pays. Cet espace a galement abrit, du 23 au 25 octobre, le premier Salon avicole international de Yaound (SAVI), qui a runi 100 exposants.

    Camwater dcroche un financement amricain de 261 milliards FCFA

    Des centres de ngoce crs aux frontires pour combattre la contrebande

    La Turquie ouvre au Cameroun son 1er centre commercial en Afrique centrale

  • -24- N 31 / Novembre 2014

    Avec lAfrique du Sud et le Nigeria, les deux plus grandes puis-sances conomiques du continent noir, le Cameroun fait par-tie des pays qui alignent le plus de compatriotes dans le classe-ment 2014 des leaders africains de demain , publi au terme dune enqute ralise annuellement par lInstitut Choiseul. Dans ce classement qui identifie ces femmes et hommes de 40 ans et moins qui sengagent sur le chemin de la russite et dont lambition est damener lAfrique au plus haut degr de son dve-loppement conomique, social et culturel , selon le prsident de lInstitut Choiseul, Pascal Lorot, le Cameroun aligne dix ambassadeurs (voir liste ci-dessous), dont cinq dans le top 100 et cinq autres dans une liste subsidiaire de 100 autres futurs leaders africains.

    Dans le top 100 du Choiseul 2014- Jean-Paul Melaga, directeur Afrique Bank of Tokyo-Mit-

    subishi et ancien directeur Afrique de Renaissance Capital (13me)

    - Vera Songwe, directrice pays la Banque mondiale pour certains pays dAfrique de lOuest (30me)

    - Bony Dashaco, PDG Acmar Media Group (36me)- William Nkontchou, directeur dinvestissements Emerging

    Capital Partners (40me)- Mamadou Tour, PDG Africa 2.0, ancien responsable des

    investissements Afrique subsaharienne la SFI (93me)

    Sur la liste subsidiaire- Tony Smith, PDG Limiteless Corporation, ancien chef de

    projet chez Microsoft- Ismal Nzoueton, PDG I-Dispo, ancien consultant chez

    Microsoft-France- Cyrille Lavoisier Kemayou, directeur commercial IHS

    Towers Cameroun, ancien DGA chez Unipal Afrique cen-trale

    - Christian Ngan, PDG Goldsky Partners, ancien directeur dinvestissements chez Findercod

    - Arthur Zang, PDG Himore Medical Equipments

    Le chef de lEtat camerounais, Paul Biya, a sign le 6 octobre 2014 un dcret habilitant le ministre de lEconomie, Emma-nuel Nganou Djoumessi, signer deux accords de prts inter-nationaux dun montant total de 95,4 milliards de francs CFA, pour la construction de la route Olama-Kribi. Les bailleurs des fonds sont respectivement le Fonds dAbu Dhabi pour le dve-loppement (FADD), qui octroiera un crdit de 7,5 milliards FCFA lEtat du Cameroun, et la Banque islamique de dve-loppement (BID), auprs de laquelle le Cameroun a obtenu un accord de prt de lIstisnaa dun montant total de 87,9 mil-liards FCFA.Le tronon Olama-Kribi, long de 204 km et qui ncessite un financement de 100 milliards de francs CFA, est la 2me phase de la construction de la route Yaound-Kribi. Elle permettra de relier la capitale camerounaise la cit balnaire du sud, qui abrite aussi le tout premier port en eaux profondes du pays.

    500 milliards de francs CFA. Cest le montant effectivement dpens par lEtat du Cameroun pour effectuer des investis-sements dans le pays tout au long du premier semestre 2014, selon un communiqu dexcution mi-parcours du budget de lEtat rendu public par le Ministre des finances. Ces d-penses dinvestissements sont en hausse de plus de 27% par rapport la mme priode de lanne dernire, o elles avaient culmin 393,2 milliards de FCFA. Cette enveloppe du Budget dinvestissement public (BIP) est aussi en dpassement de 29 milliards par rapport aux prvisions du dbut de lanne bud-gtaire, qui les tablissaient 471 milliards FCFA.

    10 jeunes Camerounais dans le classement Choiseul des leaders africains de demain

    Un prt de 95,4 milliards FCFA dAbu Dhabi et de la BID pour construire la route Olama-Kribi

    Au 1er semestre 2014, linvestissement public a augment de 27% dans le pays

  • -25-Novembre 2014 / N 31

    AGRO

    Cette fin danne, 20 000 tonnes dhuile de palme supplmentaires seront produites dans les localits camerounaises de Som-bo, dans la rgion du Centre, de Bakingili et Mamf, dans la rgion du Sud-Ouest, et de Teze dans le Nord-Ouest du pays, a-t-on appris au cours dune rcente visite des huileries industrielles dune capacit de

    5000 tonnes chacune, construites dans ces bassins de production. Ces units indus-trielles ont t mises sur pied dans le cadre du Projet damlioration de la producti-vit et de la comptitivit de la filire pal-mier huile, mis en place par le gouverne-ment camerounais avec lappui technique de la FAO et de lOnudi.

    Ce projet, qui sachve cette anne et qui sera repris par le gouvernement came-rounais, qui le financera dsormais sur fonds propres, vise booster la filire palmier huile dont la production nationale est estime 270 000 tonnes pour une demande qui atteint gnrale-ment 385 000 tonnes.

    Grce 18 champs semenciers qui stendent sur une superficie totale de 449 hectares, le Programme national dappui la filire mas (PNAFM) du Ministre de lagriculture escompte une pro-duction totale de 900 tonnes de semences amliores de mas dans la rgion de lEst du Cameroun, rvle Dsir Abiegub, le point focal local du PNAFM. Ce projet, apprend-on, permettra de remplacer les semences gntiquement rodes, actuellement usites par la plupart des producteurs du pays depuis les annes 80, par des semences amliores susceptibles de produire entre 6 et 8 tonnes de riz lhectare, contre 2 3 hectares actuellement.Pour rappel, la production nationale de mas au Cameroun se situe officiellement autour de 1,8 million de tonnes, pour une demande nationale estime environ 2 millions de tonnes, soit un dficit de production de 200 000 tonnes que les entre-prises brassicoles comblent gnralement au moyen dimpor-tations massives.

    Des associations regroupant au total 2400 riziculteurs came-rounais ont gracieusement reu, le 28 aot 2014 Yaound, la capitale du pays, 60 tonnes de semences amliores de riz, adaptation pluviale et irrigue. Cette distribution de semences amliores, pralablement multiplies par 36 regroupements de producteurs des rgions du Centre et de lOuest, sont le fruit dun partenariat entre lInstitut de recherche agrono-mique pour le dveloppement (IRAD), le gouvernement japo-nais et AfricaRice.Thoriquement, ces semences, plus vertueuses en termes de productivit, devraient contribuer amliorer la production nationale de riz, qui atteint annuellement peine 100 000 tonnes, pour une demande estime plus de 300 000 tonnes. Selon les rsultats de la balance des paiements du Ministre des finances, le Cameroun a import pour un peu plus de 212 milliards FCFA de riz en 2013.

    Quatre nouvelles usines pour augmenter de 20 000 tonnes la production dhuile de palme

    900 tonnes de semences amliores de mas en gestation dans la rgion de lEst

    60 tonnes de semences amliores distribues 2400 riziculteurs camerounais

  • -26- N 31 / Novembre 2014

    Le 30 septembre 2014 dans les services du Premier ministre Yaound, le gou-vernement camerounais a adopt son plan de relance des filires cacao-caf

    sur la priode 2015-2020. Ce plan a pour objectif datteindre une produc-tion cacaoyre de 600 000 tonnes en 2020 (contre un peu plus de 200 000

    tonnes actuellement), 150 000 tonnes pour le caf robusta (contre 14 724 tonnes lors de la dernire campagne) la mme chance et 35 000 tonnes pour le caf arabica (contre 2553 tonnes actuellement).Le financement de ce plan de relance jug trs ambitieux est valu 600 mil-liards de francs CFA, selon le prsident de la Cellule technique de coordination et de suivi des filires cacao et caf, Eva-riste Evane. A len croire, ces fonds sont rechercher prioritairement au niveau de la filire elle-mme, travers lopti-misation du prlvement lexportation du cacao et du caf, qui devra prioritai-rement les charges affrentes la mise en uvre de ce plan . Selon nos sources, il est envisag une augmentation de 600% de ce prlvement, qui devrait passer de 25 150 francs CFA le kg.

    Un peu plus de deux mois aprs louverture de la campagne cacaoyre 2014-2015 le 1er aot dernier, la filire camerounaise enregistre son premier record. En effet, les prix bord champs dans les bassins de production se si-tuent actuellement un niveau jamais

    atteint auparavant, 1330 francs CFA le kilo, contre 1265 FCFA au mois de septembre 2014. Mieux, le kilogramme de cacao bord champs est actuellement vendu 30% plus cher quil y a un an, prcise Commodafrica.Cette embellie sur les prix est la consquence de lamliora-tion de la qualit du produit, mais surtout dune meilleure organisation des associations paysannes, qui optent de plus en plus pour les ventes groupes, mcanisme permettant de mutualiser les efforts et de booster la capacit de ngociation des producteurs devant les acheteurs. Il sagit l des premires retombes des rencontres de formation et de sensibilisation organises en fin de campagne dernire par linterprofession.

    Les nouvelles du march ne sont pas bonnes pour les soci-ts cotonnires africaines, au rang desquelles lon retrouve la Sodecoton, le fleuron de la filire coton au Cameroun. En effet, en plus des cours mondiaux qui ont perdu 30% de leur va-leur depuis aot 2013 , analyse Commodafrica, la Chine, qui contrle 60% du march mondial du coton, cumule des stocks estims 11 millions de tonnes. De ce fait, pense Frdric Viel, prsident de lAssociation franaise du coton (AFCOT), les exportations de coton dAfrique en Chine pourraient alors tom-ber 120 000 tonnes en 2015, soit deux fois moins quen 2014 et trois fois moins quen 2012 . Ce flchissement des importa-tions chinoises sera une quation difficile rsoudre pour les socits cotonnires africaines , prvient-il.De ce point de vue, la Sodecoton, qui a pour principale des-tination des exportations vers la Chine et dont la production 2014 projete 240 000 tonnes double lensemble des prvi-sions dimportations africaines de la Chine en 2015, pourrait subir une mvente de son produit, dfaut dtre oblige dac-cepter un prix de vente du kg de coton brut au rabais.

    Un plan de relance de 600 milliards FCFA pour les filires cacao-caf

    Les prix bord champs du cacao atteignent un niveau record, en hausse de 30%

    La conjoncture internationale suscite des inquitudes autour de la filire coton

  • -27-Novembre 2014 / N 31

    TELECOMS

    Dans son dition du 26 septembre 2014, Le Quotidien de lEconomie rvle que la technologie de troisime gnration (3G), jusquici dtenue en exclusivit par Viettel Cameroun, oprant sous la marque Nexttel, sera tendue aux op-rateurs Orange et MTN ds 2015. Cette information, le journal dclare lavoir obtenue auprs de la direction gn-rale de lAgence de rgulation des tl-

    communications (ART). A lanalyse de cette entre dOrange et de MTN dans la 3G ds lanne prochaine, anne qui concide avec larrive terme de leurs licences dexploitation de rseau mobile au Cameroun, lon peut conclure que la prorogation de lexclusivit sur cette technologie demande lEtat par Viet-tel Cameroun a t rejete.Accorde en 2012, cette exclusivit sur

    la 3G avait t mise en place pour per-mettre au nouvel arrivant sur le march camerounais des tlcommunications de rattraper ses concurrents qui avaient une certaine avance sur lui. Mais les retards de lancement dactivits accuss par Nextell ont largement affaibli latout qui lui avait t accord par lEtat came-rounais.

    Orange et MTN, le duopole qui contr-lait encore le march de la tlphonie mobile au Cameroun jusquen sep-tembre 2014, a ralis un chiffre daf-faires cumul valu 500 milliards de francs CFA en 2013, rvlent les statistiques du Ministre camerounais des postes et des tlcommunications (Minpostel). Selon la mme source, le secteur de la tlphonie mobile dans le pays, lun des plus florissants depuis les annes 2000, cest aussi 6000 emplois directs et environ 300 000 emplois indi-rects, ainsi que 617 milliards de francs CFA dimpts et taxes pays au Trsor public camerounais au cours des cinq dernires annes.Ces statistiques devraient connatre un vritable bond ds lanne 2015, avec larrive sur le march, depuis le 18 sep-tembre dernier, dun 3me oprateur de tlphonie mobile. Il sagit de Viettel Ca-meroun, qui opre sous la marque Next-tel. 2015 devrait galement tre lanne du dmarrage des activits de mobile de Camtel, loprateur historique des tl-coms, qui a reu le 26 septembre dernier la 4me licence de mobile du pays.

    Orange et MTN Cameroun exploiteront la licence 3G partir de 2015

    500 milliards FCFA de chiffre daffaires pour les socits de tlphonie mobile en 2013

  • -28- N 31 / Novembre 2014

    La banque capitaux camerounais Afri-land First Bank a sign le 22 octobre 2014 Yaound une convention de par-tenariat avec le Projet dinvestissement et de dveloppement des marchs agri-coles (Pidma). Ce projet a t mis en place par le Ministre de lagriculture et du dveloppement rural et est financ par la Banque mondiale, grce un prt de 50 milliards de francs CFA accord lEtat du Cameroun.Selon les termes de la convention, Afri-land First Bank fera partie du pool ban-caire (des ngociations sont en cours

    avec Ecobank et la BICEC) charg doc-troyer des crdits aux 300 coopratives agricoles ligibles ce projet qui bn-ficiera 120 000 personnes, dont 50% de jeunes et de femmes. En effet, dans le cadre du Pidma, les projets sont finan-cs par le programme (sous la forme de subventions) hauteur de 50%, tandis que les coopratives bnficiaires, qui sont assujetties un apport person-nel quivalent 10% du montant de linvestissement, rechercheront les 40% restants auprs des banques locales, linstar dAfriland First Bank.

    La Banque africaine de dveloppement (BAD) a annonc le 26 septembre 2014 avoir octroy par lintermdiaire de son guichet secteur priv une ligne de crdit dun million deuros (plus de 650 millions FCFA) linstitution de microfinance Advans Cameroun. Fonde en 2007, Advans Cameroun marque un intrt croissant pour les PME en raison de leur potentiel de march. la fin de lanne 2013, la clientle dAd-vans Cameroun comptait 38 000 entrepreneurs et emprun-teurs individuels (hommes et femmes). La ligne de crdit de la BAD permettra de financer des projets des PME, qui sont trs diversifies et couvrent tous les secteurs conomiques : construction, tlcommunications, htellerie, agro-industrie, etc.

    Pour le compte du dernier trimestre 2014, le Trsor public camerounais a inaugur ses oprations de leve de fonds sur le march des titres publics de la Banque des Etats de lAfrique centrale (BEAC) le 8 octobre 2014 par une mission de bons du Trsor assimilables (BTA) 26 semaines, pour un mon-tant total de 5 milliards de francs CFA, a annonc le Ministre des finances. Selon la mme source, tout au long du 4me tri-mestre 2014 courant, le Trsor public du Cameroun tentera de lever un total de 35 40 milliards FCFA sur le march des titres de la BEAC. En effet, aprs les 5 milliards mobiliss le 8 octobre, une nouvelle mission de BTA pour 10 milliards a eu lieu le 23 octobre, et une autre est prvue le 6 novembre, pour 5 milliards FCFA.Les 4 et 11 dcembre 2014, le Cameroun repartira sur ce mar-ch des capitaux pour tenter de lever 10 milliards de francs CFA en deux oprations. La seconde mission dobligations du Trsor assimilables (OTA) de lanne interviendra sur ce march le 27 novembre 2014, et le montant sollicit par lEtat camerounais se situe entre 5 et 10 milliards FCFA pour une dure de maturit de trois ans.

    Afriland First Bank accordera des crdits aux agriculteurs ligibles au PIDMA

    La BAD octroie une ligne de crdit de plus de 650 millions FCFA Advans Cameroun

    Entre 35 et 40 milliards FCFA mobiliser sur le march de la BEAC au 4me trimestre 2014

    FINANCE

  • -29-Novembre 2014 / N 31

    La socit franaise Perenco, leader de la production ptrolire au Cameroun travers sa filiale locale, a propos et obtenu laval de la Socit Nationale des Hydrocarbures (SNH) et de son parte-naire GDF-Suez pour la mise en place dune unit flottante de liqufaction du gaz naturel au large de la cit balnaire de Kribi. Linformation a t rvle le 30 septembre 2014 Yaound au cours dune crmonie dau revoir organi-

    se par la SNH en lhonneur de Denis Clerc-Renaud, DG de Perenco Came-roun mut au Gabon.Dune capacit de production annuelle de 1,2 million de tonnes de gaz naturel liqufi, apprend-on, lunit flottante permettra danticiper la production de gaz naturel liqufi au Cameroun ds 2017 , en attendant laboutissement du projet de construction dune usine sur pied, conduit par la SNH et GDF-Suez.

    Selon nos sources, cette production de gaz naturel liqufi sera associe la pro-duction de gaz domestique, pour envi-ron 30 000 tonnes par an, ce qui permet-tra de porter la production nationale 45 000 tonnes (puisque la Sonara nen produit que 15 000 actuellement) pour une demande qui atteint souvent 80 000 tonnes mtriques, selon la Caisse de sta-bilisation des prix des hydrocarbures (CSPH).

    Le ministre camerounais de lEnergie et de lEau, Basile Atangana Kouna, a pr-sid les 8 et 9 octobre 2014 Yaound une rencontre entre le gouvernement, les diffrents oprateurs et acteurs du secteur de llectricit au Cameroun et des bailleurs de fonds tels que la BAD et la Banque mondiale, pour discuter des modalits de mise en place dun ges-

    tionnaire du rseau de transport dans le secteur de llectricit au Cameroun. Au cours des travaux, les participants ont formul des recommandations devant tre examines par le gouvernement camerounais, notamment sur larchi-tecture institutionnelle, lorganisation, le fonctionnement et loprationnalisa-tion de cette entreprise en gestation, qui

    devra tre 100% capitaux publics, selon la loi de 2011 rgissant le secteur de llectricit au Cameroun.La future entreprise publique, qui est elle-mme lmanation de ladite loi, devrait, selon les experts, permettre de grer plus efficacement le rseau de transport de llectricit dans le pays, dont ltat actuel occasionne dimportantes pertes prju-diciables aussi bien lunique oprateur (Eneo) quaux entreprises et aux mnages. En effet, selon une tude de lAgence de rgulation du secteur de llectricit (Arsel), environ 6,5% de lnergie pro-duite au Cameroun sont perdus dans le processus du transport, tandis que 29% svaporent dans les circuits de distribu-tion, du fait de fraudes multiformes et de la qualit des quipements. A en croire le DG de lArsel, Jean-Pierre Kdi, qui sexprimait ainsi en mai 2013 au cours dune confrence de presse organise par lAssociation Afrique-France, le Came-roun pourrait conomiser jusqu 30% de lnergie consomme par les btiments en rsorbant les pertes susmentionnes.

    Perenco construira une unit flottante de liqufaction du gaz naturel au large de Kribi

    Le Cameroun prpare la cration dune entreprise publique pour le transport de llectricit

    ENERGIE

  • -30- N 31 / Novembre 2014

    Le consortium brsilien constitu des en-treprises Marcopolo, Queiroz-Galvao et Logit pourrait, en partenariat avec lEtat du Cameroun, lancer dans les deux plus grandes villes camerounaises que sont Douala et Yaound un systme de trans-port urbain de masse par bus baptis BRT (Bus Rapid Transit). Ce projet a t au centre dune sance de travail rcem-ment prside par le ministre du Dve-loppement urbain et de lHabitat, Jean-Claude Mbwentchou. Les financements pour ce projet devraient tre pourvus par la partie brsilienne, dont lambassadeur

    au Cameroun, Nei F. Bitencourt, a rassu-r sur les capacits financires du consor-tium susmentionn, qui revendique une exprience de plus de 40 ans dans le BRT.Selon les Brsiliens, le systme de trans-port urbain par BRT a la particularit de sadapter la structure de chacune des villes desservies, quelle que soit sa confi-guration. Expriment pour la premire fois dans la ville brsilienne de Curitiba en 1974, ce systme de transport urbain est aujourdhui usit, apprend-on de bonnes sources, dans une centaine de villes travers le monde.

    Le ministre camerounais des Trans-ports, Robert Nkili, annonce avoir agr les socits de droit camerounais Fako Transport and Shipping Company Ltd (Fakoship) et Gulf of Guinea Invest-ment Shipping and Trading Corporation (Gulfin) pour lexercice des activits de remorquage et de lamanage (assistance lamarrage des navires sur les quais, ndlr) dans tous les ports maritimes, fluviaux et dbarcadres de la Rpublique du Came-roun . Aussi, le ministre Nkili invite-t-il les responsables de ces deux entreprises se rapprocher des organis