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Journal des Maladies Vasculaires (Paris) © 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés, 31, 4, 230-231 NOUVELLES DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MÉDECINE VASCULAIRE DES PAS POUR LA VIE Pour la première fois, la Société Française de Méde- cine Vasculaire (SFMV) met en place une opération de communication médicale pour le Grand Public avec deux objectifs principaux : – sensibiliser les Médecins Généralistes sur le dépis- tage précoce de l’Artériopathie Oblitérante des Mem- bres Inférieurs (AOMI) ; sensibiliser la population à l’AOMI afin qu’elle soit dépistée plus précocement. Cette opération a été baptisée « des pas pour la vie ». Plusieurs sociétés et associations se sont associées à la SFMV dans le cadre de cette campagne : – L’ALFEDIAM – La Société de Chirurgie Vasculaire de Langue Française – Le Groupe Vasculaire de la Société Française de Cardiologie – La Société de Néphrologie Le Collège des Enseignants de Médecine Vasculaire – Le Collège des Enseignants de Médecine Générale – La Conférence des Présidents des URML La Société des Infirmières de Pathologie Vasculaire – Le CESPHARM (Comité d’Education Sanitaire et Sociale de la Pharmacie Française) – L’institut de l’Athérothrombose Il s’agit d’un collectif important rassemblant les ac- teurs principaux de l’AOMI. Pourquoi avoir choisi l’AOMI ? C’est une affec- tion fréquente, mais sous-évaluée, car trop souvent non diagnostiquée. Si les données épidémiologiques actuel- les font état de 800 000 pour le nombre des sujets pré- sentant une AOMI au stade d’ischémie d’effort, c’est plus de 2 millions qui sont concernés. Un tiers ne con- sulte pas, un tiers ne claudique pas car ils sont porteurs soit de lésions modérées et bien suppléées, soit parce qu’ils ne marchent pas et ne sont donc pas gênés. C’est une affection grave, plus de 50 % des patients décèdent dans les 10 ans, le plus souvent par atteinte cardiologi- que, l’AOMI devant faire rechercher les autres atteintes, potentielles de l’athérothrombose : le cœur, les caroti- des, le cerveau. Sur le plan de la santé publique, l’AOMI est une affection lourde de conséquences en termes de mortalité mais aussi de handicap, l’amputation fait tou- jours partie intégrante du pronostic. L’AOMI une affection simple à dépister : un dossier a été adressé aux Médecins Généralistes afin de les sensibiliser à une recherche plus systématique de l’AOMI, notamment chez les sujets à risque d’athéro- thrombose : les hommes et femmes de plus de 60 ans, d’autant plus qu’ils sont fumeurs, sédentaires, hyper- tendus, diabétiques, dyslipidémiques, obèses… L’inter- rogatoire couplé éventuellement au questionnaire d’Edinburgh, la palpation des pouls périphériques, l’aus- cultation des trajets vasculaires et la mesure de l’Index de Pression de Cheville (IPS) permettent d’accéder au diagnostic. Les patients seront sensibilisés au maître symptô- me de l’AOMI : la douleur du mollet à la marche. Une campagne d’affichage en sera le support dans les phar- macies, les cabinets médicaux, les cliniques et hôpitaux. De plus un relais de ces informations dans la presse grand public aura un impact positif. Une brochure sera à la disposition des patients avec en particulier le ques- tionnaire d’Edinburgh qui aura pour vocation de l’orien- ter vers l’étiologie artérielle de la symptomatologie qu’il présente. Pourquoi cette dénomination « Des Pas Pour la Vie » ? La claudication du mollet apparaît à la marche, mais la marche fait partie intégrante du traitement de l’AOMI. Ainsi le fait de marcher déclenche le symptô- me et oriente le diagnostic, mais marcher c’est faire un grand pas vers l’amélioration. En fait il s’agit de réap- prendre à marcher pour les patients. Le pronostic cardia- que fait toute la gravité de l’AOMI qui est une affection mortelle du fait des localisations potentielles multiples de l’athérothrombose. C’est en ce sens que les pas pour la vie prennent aussi toute leur justification. Début de l’opération « Des Pas Pour la Vie » au cours du prochain congrès de la SFMV du 22 au 24 septembre prochain à Versailles pour une durée de 6 mois. Une marche sera organisée le samedi après-midi 24 septembre à Versailles avec la collaboration de la Fédération Française de Randonnée Pédestre. Mettre en place une campagne de ce type-là, c’est partager l’information et le savoir. partager l’information avec la population concer- née, mais aussi avec les professionnels de santé concer- nés notamment les pharmaciens, les infirmières, qui ont un rôle important en matière d’éducation des patients ; — partager le savoir, c’est faire en sorte que, grâce à la transversalité de notre discipline, la Médecine Vascu- laire, les patients soient encore mieux pris en charge. Chaque maillon de la chaîne de soins doit bénéficier des

Des pas pour la vie

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Journal des Maladies Vasculaires (Paris)© 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés, 31, 4, 230-231

NOUVELLES DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE MÉDECINE VASCULAIRE

DES PAS POUR LA VIE

Pour la première fois, la Société Française de Méde-cine Vasculaire (SFMV) met en place une opération decommunication médicale pour le Grand Public avecdeux objectifs principaux :

– sensibiliser les Médecins Généralistes sur le dépis-tage précoce de l’Artériopathie Oblitérante des Mem-bres Inférieurs (AOMI) ;

– sensibiliser la population à l’AOMI afin qu’elle soitdépistée plus précocement.

Cette opération a été baptisée « des pas pour la vie ».

Plusieurs sociétés et associations se sont associéesà la SFMV dans le cadre de cette campagne :

– L’ALFEDIAM

– La Société de Chirurgie Vasculaire de LangueFrançaise

– Le Groupe Vasculaire de la Société Française deCardiologie

– La Société de Néphrologie

– Le Collège des Enseignants de Médecine Vasculaire

– Le Collège des Enseignants de Médecine Générale

– La Conférence des Présidents des URML

– La Société des Infirmières de Pathologie Vasculaire

– Le CESPHARM (Comité d’Education Sanitaire etSociale de la Pharmacie Française)

– L’institut de l’Athérothrombose

Il s’agit d’un collectif important rassemblant les ac-teurs principaux de l’AOMI.

Pourquoi avoir choisi l’AOMI ? C’est une affec-tion fréquente, mais sous-évaluée, car trop souvent nondiagnostiquée. Si les données épidémiologiques actuel-les font état de 800 000 pour le nombre des sujets pré-sentant une AOMI au stade d’ischémie d’effort, c’estplus de 2 millions qui sont concernés. Un tiers ne con-sulte pas, un tiers ne claudique pas car ils sont porteurssoit de lésions modérées et bien suppléées, soit parcequ’ils ne marchent pas et ne sont donc pas gênés. C’estune affection grave, plus de 50 % des patients décèdentdans les 10 ans, le plus souvent par atteinte cardiologi-que, l’AOMI devant faire rechercher les autres atteintes,potentielles de l’athérothrombose : le cœur, les caroti-des, le cerveau. Sur le plan de la santé publique, l’AOMIest une affection lourde de conséquences en termes demortalité mais aussi de handicap, l’amputation fait tou-jours partie intégrante du pronostic.

L’AOMI une affection simple à dépister : undossier a été adressé aux Médecins Généralistes afin deles sensibiliser à une recherche plus systématique del’AOMI, notamment chez les sujets à risque d’athéro-thrombose : les hommes et femmes de plus de 60 ans,d’autant plus qu’ils sont fumeurs, sédentaires, hyper-tendus, diabétiques, dyslipidémiques, obèses… L’inter-rogatoire couplé éventuellement au questionnaired’Edinburgh, la palpation des pouls périphériques, l’aus-cultation des trajets vasculaires et la mesure de l’Index dePression de Cheville (IPS) permettent d’accéder audiagnostic.

Les patients seront sensibilisés au maître symptô-me de l’AOMI : la douleur du mollet à la marche. Unecampagne d’affichage en sera le support dans les phar-macies, les cabinets médicaux, les cliniques et hôpitaux.De plus un relais de ces informations dans la pressegrand public aura un impact positif. Une brochure sera àla disposition des patients avec en particulier le ques-tionnaire d’Edinburgh qui aura pour vocation de l’orien-ter vers l’étiologie artérielle de la symptomatologie qu’ilprésente.

Pourquoi cette dénomination « Des Pas Pour laVie » ? La claudication du mollet apparaît à la marche,mais la marche fait partie intégrante du traitement del’AOMI. Ainsi le fait de marcher déclenche le symptô-me et oriente le diagnostic, mais marcher c’est faire ungrand pas vers l’amélioration. En fait il s’agit de réap-prendre à marcher pour les patients. Le pronostic cardia-que fait toute la gravité de l’AOMI qui est une affectionmortelle du fait des localisations potentielles multiplesde l’athérothrombose. C’est en ce sens que les pas pourla vie prennent aussi toute leur justification.

Début de l’opération « Des Pas Pour la Vie » aucours du prochain congrès de la SFMV du 22 au24 septembre prochain à Versailles pour une durée de6 mois. Une marche sera organisée le samedi après-midi24 septembre à Versailles avec la collaboration de laFédération Française de Randonnée Pédestre.

Mettre en place une campagne de ce type-là, c’estpartager l’information et le savoir.

— partager l’information avec la population concer-née, mais aussi avec les professionnels de santé concer-nés notamment les pharmaciens, les infirmières, qui ontun rôle important en matière d’éducation des patients ;

— partager le savoir, c’est faire en sorte que, grâce àla transversalité de notre discipline, la Médecine Vascu-laire, les patients soient encore mieux pris en charge.Chaque maillon de la chaîne de soins doit bénéficier des

Tome 31, no 4, 2006 231

connaissances de l’autre, d’où la complémentarité desdifférents acteurs de cette manifestation.

Avoir le réflexe AOMI, tel est le but recherché, sa-voir y penser le plus souvent possible, tant du côté soi-gnant que soigné.

Notons enfin que la HAS vient de publier les recom-mandations de pratique clinique sur la prise en charge del’AOMI (mai 2006, consultables sur www.has.org et surwww.angionet.org, et publiées dans ce numéro[206-217]). Début 2006 ont été publiées les guidelinesACC/AHA sur l’AOMI (Circulation, 2006 ; 113 :1474-547). Ces 2 documents sont en phase, ils souli-gnent tout l’intérêt d’un dépistage précoce de l’AOMI etde son traitement, y compris en cas d’AOMI asympto-matique avec un IPS < 0,90.

Des pas pour la vie arrive à point nommé, nous som-mes en phase avec les recommandations, nous collons àl’actualité scientifique, le moment est donc opportun

pour initier un tel défi, faire de l’AOMI une affectionmieux connue des patients et encore mieux recherchéepar les praticiens. Le pharmacien trouvera dans cetteopération sa place en assurant son rôle d’interface entrepatient et médecin et en contribuant par son attitude pé-dagogique à une meilleure compréhension de l’AOMIpar les patients, rappelons que le CESPHARM a pourdevise : Éducation et Prévention pour la Santé. Tout unprogramme qu’il est utile de rappeler, au moment où lesconsultations de PRÉVENTION sont d’actualité, con-sultations où la place de chacun des intervenants est àmettre en place.

Des Pas Pour La Vie, représente d’une certaine ma-nière un bon début : Médecine, Chirurgie, Pharmacieet Soins Infirmiers unis pour le même objectif : le ré-flexe AOMI.

Cette campagne n’aurait pas été possible sans le sou-tien de l’Institut de l’Athérothrombose.

Dr Jean Pierre Laroche, Dr Christian BoissierPrésident de la SFMV Secrétaire Général SFMV

Vous retrouverez « Des Pas Pour la Vie » sur la toile :www.angionet.orgwww.angioweb.frwww.iat.atherothrombose.orgEn matière de PRÉVENTION, consultez le site : www.hegp.bhdc.jussieu.fr/esper/