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Collin de Plancy, Jacques-Albin-Simon (1794-1881). Dictionnaire infernal : répertoire universel des êtres, des personnages, des livres... qui tiennent aux esprits, aux demons.... 1863. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

Dictionnaire Infernal

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  • Collin de Plancy, Jacques-Albin-Simon (1794-1881). Dictionnaire infernal : rpertoire universel des tres, des personnages, des livres... qui tiennent aux esprits, aux demons....1863.

    1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numriques d'oeuvres tombes dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur rutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n78-753 du 17 juillet 1978 : *La rutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la lgislation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La rutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par rutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitslabors ou de fourniture de service.

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  • DICTIONNAIRE

    INFERNAL

  • APPROBATION.

    NUSiPIERRE-LOUIS PRISIS, vque d'Arras, de Boulogne et de Saiht-Omer;Vu le rapport gui nous a t soumis isiir lajriiQuvelldition du DMwnmire infernal, dj

    approuv en iZii par Monseigneur AFFRE, archevque de Paris, nous n'avons trouv dansles additions qui y Ont t faites rien qui

    PIERRE-LOUIS,- voqued'Afras,deBoulogneet deSaitit-Omer.

    Arras, le 26 dcembre 1862.

    PARIS.TYPOGRAPHIEDEHENRIPLOX,RUEGARANcriitlE,8.

  • DICTIONNAIRE

    INFERNAL

    RE PERTOIRE UN IVIRSL.

    DESTIIES,DESPERSONNAGES,DESLIVRES",DSFAITSETDESCHOSESQUITIENNENTAUXESPRITS,AUXDMONS,AUX SORCIERS,AU COMMERCEDE L'ENFER, AUXDIVINATIONS,AUXMALFICES,

    A LACABALEET AUXAUTRESSCIENCESOCCULTES,AUXPRODIGES,AUXIMPOSTURES,AUXSUPERSTITIONSDIVERSESET AUX PRONOSTICS,AUX FAITSACTUELSDU SPIRITISME:,ETGNRALEMENTA TOUTESLES FAUSSESCROYANCESMERVEILLEUSES,SURPRENANTES,

    __^^_ MYSTKRIEISESET SURNATURELLES;

    m m J. COLLN DE PLANGY.

    SIXIME DITION, AUGMENTE DE 800 ARTIGMS NOUVEAUX, ;

    ET II,I.USTIt"liDE 500 .UHAVUUES,PARMILESQUELLESLES PORTRAITSDE 72 UMiOXS,

    DKSSTJlSPARM. L. BRETON, D'AI'IISLES DOCUXlENTSFORMELS.

    PARIS

    .HENRI PLON, IMPRIMEUR-DITEURBUE GABAKCIIti:, 8

    1863

  • PR RACE.

    L'immense runion de matires, toutes adhrentes par quelque point, que comprendle Dictionnaire infernal, forme un tel pahdoemoniani d'aberrations et de germes du decauses d'erreurs, qui ctoient presque toujours la vrit:, qu'il n'y a que l'glise, dohtieflambeau ne plit jamais, qui puisse tre, en ces-excentricits, unguide sr. Les ouvragesqui, avant ee livre, ont trait de ces matires si varies, et qui sont dans chaque spcialitextrmement nombreux, ne sont gnralement, peu d'exceptions prsy que d'indigestesamas d'ides extravagantes, ou d'incompltes compilations, ou d'interminables- discussionsdsordonnes, ou de mauvais livres dans tous?les sens de ce mot. Le lecteur qui veut un

    peu connatre ce mystrieux ddale des croyances fausss ou dnatures, et faire! lacollection des ouvrages rares et recherchs, mais trs-peiv lus, dont elles sont le sujet,doit,^pour cela, dpenser d grandes sommes, consacrer des annes es>recherches* ethasarder sa foi en plusieurs cas. Tous ces frais, toute cette peine et ce pril serontpargns par cette nouvelle dition du Dictionnaire infernal,Nous disons cette nouvelle dition, parce que, dans les deux premires, publies

    en 1818 et en 1825, l'auteur, en combattant l'norme phalange des erreurs populaires etdes impostures mystrieuses, est "tomb lui-mme dans des garements non moinsfunestes. Il cherchait alors la vrit hors de son centre ; au lieu de s'appuyer sr l'glise,ou elle sige toujours inaltrable 1, il s'tait bloui aux lueurs d'une philosophie ot-gueil-leuse et sans autorit, dont les enseignements; pris d'en bas gareront longtemps encore lesesprits frivoles. Entran l trop longtemps^ il eut -, en 1841, l'insigne bonheur de sortirdes steppes o la lumire lui manquait et de la retrouver dans les seules doctrines o elleest indfectible et toujours sre. Il a donc entirement refondu ses travaux, eh recon-naissant que les,superstitions, les folles croyances, les sciences^et les pratiques occultes,insurrections plus ou moins tacites contre la religion, ne sont venues que des dserteursde la foi, ou par l'hrsie, ou par le schisme, ou par des voies moins dtermines;

    Tout homme qui tudiera l'histoire avec des intentions droites reconnatra que l'glisea constamment lutt contre les superstitions et les fourberies infernales ; qu'elle n'ajamaiscess de rpandre la lumire sur les fausses croyances, sur les folles terreurs et sur lespratiques prilleuses des docteurs en sciences secrtes.

    Pour ne citer que quelques tmoignages, saint Augustin dit que les superstitions sontl'opprobre du genre humain. Origne les condamne avec plus de force que les encyclo-pdistes, et surtout avec plus de poids. Le pape Lon X notait d'infamie ceux qui selivraient aux divinations et autres pratiques superstitieuses. Le quatrime concile deCarthage les exclut de rassemble* des fidles. Le concile provincial tenu Toulouse en1590 ordonne aux confesseurs et aux prdicateutwide draciner, par de frquentes exhor-

    ; tations et par des raisons solides, les pratiques superstitieuses que l'ignorance a introduites: dans la religion. Le concile de Trente, aprs avoir condamn ces diverses erreurs, enjointj formellement aux voques de dfendre aux fidles tout ce qui peut les porter la super-; stition et scandaliser le prochain.

    Nous runirions au besoin mille tmoignages pareils. Contentons-nous d'ajouter, sans; craindre un dmenti de quelque poids, que l'glise a seule les moyens et les grces;; ncessaires pour dissiper ces garemenls si souvent dangereux et toujours abominables.

  • vin

    Ce qui peut-tre n'a pas t remarqu suffisamment au milieu des clameurs intressesdes philosophes, c'est que les seuls hommes qui vivent exempts de superstitions sont lesfidles. enfants de l'glise, parce qu'eux seuls possdent la vrit. Les douteurs, aucontraire, semblent tous justifier cette grande parole, que ceux qui se sparent de Dieuont l'esprit fourvoy ; car, parmi eux, les plus incrdules sont aussi les plus superstitieux:Ils repoussent les dogmes rvls, et ils croient aux revenants; ils ont peur du nombre 13;ils ont Un prjug contre le vendredi; ils recherchent l'explication des songes; ilsconsultent les tireuses de cartes; ils tudient l'avenir dans des combinaisons de chiffres;ils redoutent les prsages. On a cit un savant de nos jours qui poursuit l'lixir de vie;un mathmaticien clbre qui croit les lments peupls, par les essences cabalistiques;un philosophe qui ne sait pas s'il croit Dieuet qui excute les crmonies du grimoirepour faire venir le diable. '-

    Ce livre donc reproduit les aspects les plus tranges des volutions de l'esprit humain;il expose tout ce qui concerne les esprits, lutins, fes, gnies, dmons, spectres etfantmes, les sorciers et leurs malfices, les prestiges des charmeurs, la nomenclatureet les fonctions des dmons et des magiciens, les traditions superstitieuses, les-rcits dfaits surnaturels, les contes populaires. Il ouvre les cent portes fantastiques de l'avenir,par la dfinition claire des divinations, depuis la chiromancie des bohmiens jusqu'l'art de prdire par le marc de caf ou le jeu de cartes. L'astrologie, Ttchimie, la cabale,la phrnologie, le magntisme, ont leur place en des notices qui rsument par quelquespages de longs et lourds in-folio. Enfin, le spiritisme, les tables parlantes et les progrsdu magntisme se trouvent dans ces pages. Depuis quarante-cinq ans, l'auteur n'a cessd'agrandir ce patient travail, en poursuivant ses recherches dans des milliers de volumes.Avant lui, personne n'avait song runir en un seul corps d'ouvrage toutes les varitsque rassemble le Dictionnaire infernal; et nul ne peut nier l'utilit de celle entreprise.Les superstitions et les erreurs ont toujours pour fondement une vrit obscurcie,

    altre ou trahie; les clairer, c'est les combattre. Si on les groupe, elles font saillie, etleurs difformits se rvlent. Ainsi >peu peu, on produit la lumire-dans ces pauvresintelligences qui refusent de s'lever jusqu'aux mystres sublimes de la foi, et quis'abaissent croire fermement les plus grossires impostures. On donne aussi des armesaux amis de la vrit, pour confondre les dceptions auxquelles se soumettent des espritsqui se croient suprieurs, parce qu'ils ne sentent pas leur faiblesse. >Par-dessus ces avantages, on a voulu satisfaire le got de notre poque, qui exige des

    lectures piquantes, et, les sujets aidant, on a pu lui offrir trs-frquemment ces excentri-cits , ces singularits, cet imprvu et ces motions dont il est si avide.L'auteur de cette sixime dition, en la revoyant avec grand soin, l'a augmente de

    800 articles; et l'diteur l'a illustre de 550 gravures, parmi lesquelles 72 portraits dedmons, dessins, d'aprs les documents de Wierus et des plus curieux dmonographes,par M. L. Breton.

  • LA DANSEDES FES.

    DICTIONNAIRE INFERNAL.

    A

    Aaron, magicien du Bas-Empire, qui vivaitdu temps de l'empereur Manuel Comnne. Onconte qu'il possdait les Clavicules de Salomon ,qu'au moyen de ce livre il avait ses ordres deslgions de dmons et se mlait de ncromancie.On lui fil crever les yeux; aprs quoi on luicoupa la langue, et ce ne fut pas l une victimede quelque fanatisme ; on le condamna commebandit : on avait trouv chez lui, entre autresabominations, un cadavre qui avait les pieds en-chans et le coeur, perc d'un clou. (Niclas,Annales, liv. IV.)

    Abaddon, le destructeur ; chef des dmons dela septime hirarchie. C'est quelquefois le nomde l'ange exterminateur dans l'Apocalypse.

    Abadie (Jeannette d' ), jeune fille du villagede Siboure ou Siboro, en Gascogne. Delancre,'dans son Tableau de l'inconstance des dmons,raconte que Jeannette d'Abadie, dormant, undimanche (le 13 septembre 1609) 4 pendant lasainte messe, un dmon profila du moment ell'emporta au sabbat (quoiqu'on ne ft le sabbat ni

    le dimanche ni aux heures des saints offices,temps o les dmons ont peu de joie). Elletrouva au sabbat grande compagnie, vil que ce-lui qui prsidait avait la tte deux visages,comme Janus, remarqua des crapauds royale-ment vtus el trs-honors, et fulscandalise desdbauches auxquelles se livraient les sorcires.Du reste, elle ne fit rien de criminel et fui re-mise son logis par le mme moyen de transportqui l'avait emmene. Elle se rveilla alors et ra-massa une pelile relique que le diable avait eula prcaution d'ler de son cou avant de l'em-porter. Il parat que le bon cur qui elle con-fessa son avenlure lui fil comprendre en vain lesdangers qu'elle avait courus; elle retourna ausabbat et y fit sans scrupule tout ce que Satanou ses reprsentants lui conseillaient dfaire,se disant elle-mme qu'en faisant l mal pres-crit elle n'en lait pas responsable. Voy, SABBAT,BALCOIN,LOUPS-GAIIOUS,etc.

    Abalam, prince de l'enfer, trs-peu connu. Il; est de la.suile de Paymon. Voy, ce mot.

    h

  • .ABA ABE

    Abano. Voy. PIERRED'APONE.Abaris, grand prtre d'Apollon, qui lui donna

    une flche d'or sur laquelle il chevauchait parles airs avec la rapidit d'un oiseau; ce qui afait que les Grecs l'ont appel YArobate. Il fut,dit-on, matre de Pythagore, qui lui vola saflche, dans laquelle on doit voir quelque allgo^rie. On ajoute qu'baris prdisait l'avenir, qu'ilapaisait, les orages, qu'il chassait l peste ; onconte mme que, par ses sciences magiques, ilavait trouv l'art de vivre sans boire ni manger.Avec ls os de Plops, il fabriqua une figure deMinerve j qu'il vendit aux Troyeus comme un ta-lisman descendu du, ciel : c'est le Palladium quiavait l .rputation de:rendre imprenable la villeo il se trvaiti

    Abdeel (Abraham), appel comnninmejitSchoenwald (Beauchamp)i prdicateur Gustrin,dans "laMarche de Brandebourg, fit imprimer Than, en 1572, le Livre d lia parole cachete,dans lequel il a fait des calculs pour .trouver quiest l'Antchristet quelle;poque il doitparatre.Cette mthode consist prendre au hasard un:-passage du prophte Daniel ou de l'Apocalypse,et donner chaque lettre,.depuis a jusqu' z,Sa valeur numrique. A vautl, b vaut 2, c vaut8/, et ainsi de suite. Abdeel dclare que l'Ant-christ est le pape Lon X. Il trouve de la mmemanire les noms 'des trois anges par' lesquelsl'nlehrist doit tre dcouvert. ,Ges trois angessont Huss, Luther et un certain No qui nous estinconnu,

    Abd-l-Azys, astrologue arabe du diximesicle, plus connu en Europe sous le nom d'Al-- chabitius. Son Trait d'astrologie judiciaire a Ltraduit en latin par Jean de Sville (Hpalensh),L'dition la plus recherche de ce livre : Alcha-tilius, mm coinmcnto, est celle de Venise, 1503,in-4 de HO pages.

    Abdias de Babylone. On attribue un cri-vain de ce nom l'histoire du combat merveilleuxque livra saint Pierre Simon le Magicien. Lelivre d'Abdias a t traduit par Julius Africanus,sous ce litre : Hisloria cerlaminis aposlolici,1566, in-8.Abeilard. Il est plus clbre aujourd'hui par

    ses tragiques dsordres que par ses ouvragesthologiques, dont les dangereuses erreurs luiattirrent justement les censures de saint Ber-nard. Il mourut en 11Zj2.Vingt ans aprs, H-lose ayant t ensevelie dans la mme tombe,on conte (mais c'est un pur conte) qu' son ap-proche la cendre froide d'Abeilard se rchauffatout coup, et qu'il tendit les bras pour rece-voir celle qui avait t sa femme. Leurs restestaient au Paraclet, dans une prcieuse tombegothique que l'on a transporte Paris en 1799,el qui est prsentement au cimetire du Pre-Lachaise.

    Abeilles. C'tait l'opinion de quelques dmo-

    nographes que si une sorcire, avant d'treprise, avait mang la reine d'un essaim d'abeilles,ce cordial lui donnait la force de supporter latorture sans confesser i ; mais cette dcouverten'a pas fait principe.

    Dans certains cantons de la Bretagne, on pr-tend que les abeilles sonf sensibles aux plaisirscomme aux peines de leurs matres, et qu'ellesne russissent point, si on nglige de leur fairepart des vnements qui intressent la maison.Ceux qui ont cette croyance ne manquent pasd'attacher leurs ruches un morceau d'toffenoire lorsqu'il y a une mort chez eux, et unmorceau d'toffe rouge lorsqu'il y a un mariageou toute autre fte *.*- -

    Les Circassiens, dans leur religion mle dechristianisme, de mahomtisme et-d'idoltrie,honorent la Mre de Dieu sous le nom de M-rime ou de Mtissa. Ils la regardent comme lapatronne des abeilles",:dont elle sauva la race enconservant dans sa manche une de leurs reines,un jour que le,tonnerre menaait d'exterminer'tous les insectes. Les revenus: que les Circassienstirent- de leurs ruches expliquent leur reconnais-sance pour le bienfait qui les leur a prserves.Solin a crit que les abeilles ne peuvent pas

    vivre en Irlande; que celles qu'on y amne ymeurent tout' coup ; et que si l'on porte' de laterre de celte le dans un autre pays et qu'onla rpande autour des ruches, les. abeilles sontforces d'abandonner [la place, parce que celleterre leur est mortelle. On lit la mme chosedans les Origines d'Isidore. Faut-il examiner,ajoute le pre Lebrun dans son Histoire critiquedes superstitions, d'o peut venir cette malignitde la terre d'Irlande? Non, car il suffit de direque c'est une bourde, et qu'on trouve en Irlandebeaucoup d'abeilles.

    Abel, fils d'Adam. Des docteurs musulmansdisent qu'il avait quarante-huit pieds de haut/Ilse peut qu'ils aient raisonn d'aprs un tertrelong de cinquante-cinq pieds, que l'on montre au-prs de Damas, et qu'on nomme la tombe d'Abel.

    Les rabbins ont crit beaucoup sur Abel. Ilslui attribuent un livre d'astrologie judiciaire quilui aurait t rvl et qu'il aurait renferm dausune pierre. Aprs le dluge, Herms-Trismgislele trouva : il y apprit l'art de faire des talismanssous l'influence des constellations. Ce livre estintitul Liber de virtulbus planclarum et deomnibus rerum mundanarwm virtulbus. Voy. letrait De essentiis essentiarum, qu'on dcorefaussement du nom- de saint Thomas d'Aquin,pars IV, cap. u. Voy. les Lgendes de l'AncienTestament.Abel de la Rue, dit le Casseur, savetier et

    mauvais coquin qui fut arrt, en 1582, Cou-lommiers, et brl comme sorcier, magicien,1 Wierus, Deproestigiis, lib. VI, _cap.vu.2 Cambry, Voyagedans le Finistre, t. II, p. 46.

  • ABE 3 ABR

    noueur d'aiguillettes, et principalement commevoleur et meurtrier. Voy. LIGATURES.

    Aben-Ezra. Voy. MACHA-HALLA.Aben-Ragel, astrologue arabe, n Cordoue

    au commencement du cinquime sicle. Il a laissun livre d'horoscopes, d'aprs l'inspection destoiles, traduit en latin sous le titre De judiciisseufalis stcllarum, Venise, 1Z|85; rare. On ditque ses prdictions, quand il en faisait, se dis-

    . tinguaient par une certitude trs-estimable.Abigor, dmon d'un ordre suprieur, grand-

    duc dans la monarchie infernale. Soixante l-gions marchent sous ses ordres *. Il se montresous la figure d'un beau cavalier portant la lance,

    l'tendard ou le sceptre; il rpond habilementsur tout ce qui concerne les secrets de la guerre,sait l'avenir, el enseigne aux chefs les moyens dese faire aimer des soldats.

    Abme, el plus correclement abystne. C'est lenom qui esl donn, dans l'criture sainte, 1 l'enfer, 2" au chaos tnbreux qui prcda lacration.

    Abominations. Voy. SABBAT.Abou-Ryhan, autrement appel Mohammed-

    ben-Ahmed, astrologue arabe, mort en 330.11passe pour avoir possd un haut degr ledon de prdire les choses futures. On lui doitune introduction l'aslrologie judiciaire.Aboyeurs. Il y a en Brelagne et dans quel-

    ques autres contres des hommes el des femmesaffects d'un certain dlire inexpliqu, pen-

    : dant lequel ils aboient absolument comme deschiens. Quelques-uns parlent iravers leursaboiements, d'autres aboient et ne parlent plus.Le docteur Champouillon a essay d'expliquer ceterrible phnomne, en l'attribuant aux suitesd'une frayeur violente. Il cile un jeune conscritde la classe de 1853 qui, appel devant le con-seil de rvision, rclama son exemption pour1 Wierus, in Pseudomonarchia doem.,elc.

    cause d'aboiement; il racontait qu'tant mousse bord d'un caboteur, il avait t prcipil lamer par un coup de vent; l'pouvante l'avaitfrapp d'un tel anantissement, qu'il n'en taitsorti que pour subir des suffocations qui l'emp-chrent de parler pendant une semaine. Lorsquela parole lui revint, elle s'entrecoupa chaquephrase de cris vhments, remplacs bienttpar des aboiements saccads qui duraient quel-ques secondes. Ces spasmes furent reconnus bienrels, et le conscrit fut rform.

    Mais il y en Bretagne des aboyeuses qui ap-portent en naissant celte affreuse infirmit im-plante dans quelques familles- Les bonnes gensvoient l un malfice , et nous ne savons commentexpliquer une si triste misre.

    Nous pourrions citer un homme qui, dansl'agonie qui prcda sa mort, agonie qui-duratrois jours, ne s'exprima que par des aboiementset ne put retrouver d'autre langage. Mais celui-l,dans la profanation des glises, en 1793, avaitenferm son chien dans un tabernacle.

    Nous connaissons aussi une famille o le preet la mre devenus muets, nous ne savons parquelle cause ni pour quelle cause, n'ont que desenfants muets. Ainsi les frres et les soeurs nepoussent que des cris inarticulset ne s'entendentpas autrement pour les plus urgents besoins dela vie.

    Abracadabra. Avec ce mot d'enchantement,qui est trs-clbre, on faisait, surtout en Perseet en Syrie, une figure magique laquelle onattribuait le don de charmer diverses maladiesel de gurir particulirement la fivre. 11ne fal-lait que porter autour du cou cette sorte de phi-laclre, crit dans la disposition triangulaire quevoici : - -

    ABRACADABRAABRACADABRABRACAD A BA B B A C A DAA B R A C A DABRACAABRACABRAABRABA

    Abracax ou Abraxas, l'un des dieux dequelques thogonies asiatiques, du nom duquelon a Lire le philactre abracadabra. Abracax estreprsent sur des amulettes avec une tte decoq, des pieds de dragon et un fouet la main.Les dmonographes ont fait de lui un dmon,qui a la tle d'un roi el pour pieds, des serpents.Les basilidiens, hrtiques du deuxime sicle,voyaient en lui leur dieu suprme. Comme ils.trouvaient que les sept lettres grecques dont ilsformaient son nom faisaient en grec le nombre365, qui est celui des jours de l'anne, ils pla-aient sous ses ordres plusieurs gnies qui prsi-daient aux trois cent soixante-cinq deux, et

    4.

  • ABR' h ABS

    auxquels ils attribuaient trois cent soixante-cinqvertus, une pour chaque jour. Les basilidiens di-saient encore que Jsus-Christ, Notre-Seigneur,

    n'tait qu'un fantme bienveillant envoy sur laterre par Abracax. Ils s'cartaient de la doctrinede leur chef.Abraham. Tout le monde connat l'histoire de

    ce saint patriarche, crile dans les livres sacrs.Les rabbins et les musulmans l'ont charge debeaucoup de traditions curieuses, que lelecleurpeut trouver dans les Lgendes de l'Ancien Tes-tament.Les Orientaux voient dans Abraham un savant

    astrologue et un homme puissant en prodiges.Suidas et Isidore lui attribuent l'invention de l'al-phabet, qui est d Adam. Voy. CADMUS.Les rabbins font Abraham auteur d'un livre

    De l'explication des songes, livre que Joseph,disent-ils, avait tudi avant d'tre vendu parses frres. On met aussi sur son compte un ou-vrage intitul Jclzirah, ou la Cration, que plu-sieurs disent crit par le rabbin Akiba. Voy. cenom. LesArabes possdent ce livre cabalistique,qui traite de l'origine du monde : ils l'appellentle Sepher. On dit que Vossius, qui raisonnait toutde travers l-dessus, s'lonnait de ne pas le voirdans les livres canoniques. Postel l'a traduit enlatin : on l'a imprim Paris en 1552 ; Manloueen 1562, avec cinq commentaires; Amsterdamen 162. Ony trouve de la magie el de l'astrolo-gie. C'est un ouvrage cabalistique Irs-ancienet trs-clbre, dit le docteur Rossi. Quelques-unsle croient compos par un crivain anlrieur auTalmud, dans lequel il en est fait mention. Le litre de l'ouvrage porle le nom d'Abraham ;mais ajoutons qu'il y a aussi des opinions qui lecroient crit par Adam lui-mme.Abrahel, dmon succube, connu par une

    aventure que raconte Nicolas Remy dans sa D-monoltrie, et que voici: En l'anne 1581,dans le village de Dalhem, au pays de Limbourg,

    un mchant ptre, nomm Pierro.n, conut unamour violent pour une jeune fille de son voisi-nage. Or cet homme mauvais tait mari ; il avaitmme de.sa femme un petit garon. Unjour qu'iltait occup de la criminelle pense de son amour,la jeune fille qu'il convoitait lui apparut dans lacampagne: c'tait un dmon sous sa figure. Pier-ron lui dcouvrit sa passion ; la prtendue jeunefille promil d'y rpondre, s'il se livrait elle els'il jurait de lui obir en toutes choses. Le ptrene refusa rien, et son abominable amour fut ac-cueilli. Peu de temps aprs, la jeune fille, oule dmon qui se faisait appeler Abrahel par sonadoraleur, lui demanda, comme gage d'allae'he-ment, qu'il lui sacrifit son fils. Le ptre reutune pomme qu'il devait faire manger l'enfant;

    l'enfantj ayant mordu dans l pomme, tombamort aussitt. Le dsespoir de la mre fit tantd'effet sur Pierron, qu'il courut la recherched'Abrahel pour en obtenir rconfort. Le dmonpromit de rendre la vie l'enfant, si le pre vou-lait lui demander cette grce genoux, en luirendant le culte d'adoration qui n'est d qu'Dieu. Le ptre se mit genoux, adora, et^aussi-tt l'enfant rouvrit les yeux. On le frictionna, onle rchauffa ; il recommena marcher et par-,1er. Il tait le mme quauparavant, mais plusmaigre, plus hve, plus dfait, les yeux baltuset enfoncs, les mouvements plus pesants. Aubout d'un an, le dmon qui l'animait l'abandonnaavec un grand bruit, et l'enfant tomba la ren-verse...

    Cette histoire dcousue et -incomplte se ter-mine par ces mots, dans la narration de NicolasRemy: Le corps de l'enfant, d'une puanteurinsupportable, fuL lire avec un croc hors de lamaison de son pre et enterr dans un champ. 11n'est plus question du dmon succube ni duptre.Absalon. On a crit bien des choses supposes

    propos de sa chevelure. Lepellelier, dans sadissertation sur la grandeur de l'arche de No,dit que toutes les fois qu'on coupait les cheveuxd'Absalon, on lui en lait trente onces...Abstinence. On prtend, comme nous l'avons

    dit, qu'Aharis ne mangeait pas el que les magi-ciens habiles peuvent s'abslenir de manger el deboire.

  • ABU . 5 CH

    Sans parler des jenes merveilleux dont il estfait mention dans la vie de quelques saints, MariePeiet de Laval, femme du Hainaut, vcut trente-deux mois (du 6 novembre 175 au 25 juin 1757)sans recevoir aucune nourriture, ni solide niliquide. Anne Harley, d'Orival, prs de Rouen,se soutint vingt-six ans en buvant seulement unpeu de lait qu'elle vomissait quelques momentsaprs l'avoir aval. On citerait d'autres exemples.Dansjes ides ds Orientaux, les gnies ne se

    nourrissent que de fumes odorantes qui ne pro-duisent point de djections.Abundia, fe bienfaisante honore en Thu-

    ringe comme prolectrice. Elle visite les maisons,o elle mange et boit avec ses compagnes cequ'on leur a prpar, mais sans que rien des metssoil diminu par elles. Elles soignent les tables ;et on a des marques de leur passage par des.gouttes de leurs cierges de cire jaune, qu'on re-marque sur la peau des animaux domestiques.Acatriel, l'un des trois princes des bons d-

    mons, dans la cabale juive, qui admet des dmonsde deux natures.

    Acca-Laurentia, appele aussi Lufa : laLouve, cause de ses moeurs dbordes, tailmise au rang des divinits dans l'ancienne Rome,pour avoir adopt et nourri Romulus.

    Accidents. Beaucoup d'accidents peu ordi-naires, mais naturels, auraient pass autrefoispour des sortilges. Voici ce qu'on lisait dans unjournal de 18Z|1 : Mademoiselle Adle Mercier(des environs de Saint-Gilles), occupe il y a peude jours arracher dans un champ des feuilles demrier, fut pique au bas du cou par une grossemouche qui, selon toute probabilit, venait deshcer le cadavre putrfi de quelque animal, elqui dposa dans l'incision faite par son dard uneou quelques gouttelettes du suc morbifique dontelle s'lait repue. La douleur, d'abord extrme-ment vive, devint insupportable. Il fallut quemademoiselle Mercier ft reconduite chez elle elqu'elle se mt au lit. La partie pique s'enfla pro-digieusement en peu de temps : l'enflure gagna.Alleinte d'une fivre algide qui acquit le carac-tre le plus violent., malgr tous les soins qui luifurent prodigus, et quoique sa piqre et tcautrise et alcalise, mademoiselle Merciermourut le lendemain, dans les souffrances les plusatroces. Le Journal du Rhne racontait ce qui suit en

    juin 18Z|1: Un jeune paysan des environs deBorgoin, qui voulait prendre un repas de cerises,commit l'imprudence, lundi dernier, de montersur un cerisier que les chenilles avaient quilleaprs en-avoir dvor toutes les feuilles. Il yavait vingt minutes qu'il satisfaisait son capriceou son apptil, lorsque presque instantanmentil se sentit atteint d'une violente inflammation la gorge. Le malheureux descendit en poussantpniblement ce cri : J'touffe! j'touffe! Une demi-

    heure aprs il tait mort. On suppose que.les ch-.nilles dposent dans cette saison sur les cerisesqu'elles touchent une substance que l'oeil dis-tingu peine ; mais qui n'en est pas moins unpoison. C'est donc s'exposer que de manger cesfruits sans avoir pris la sage prcaution de leslaver.

    Accouchements. Chez les Grecs, les Char-meuses retardaient un accouchement, un jour,une semaine et davantage; en se tenant lesjambes croises et lsjdoigls entrelacs la portede la pauvre femme prise dos douleurs de l'en-fantemenl. Voy. ATITEV

    Accouchements prodigieux. brquemada,dans son Examron, cite une femme qui mit aumonde sept enfants la fois j Mdina del Gampo;une autre femme de Salamanque qui. en et neufd'une seule couche. Jean Pic de la Mirandole as-sure qu'une femme de son pays eut vingt enfantsen deux grossesses, neuf dans l'une et Gfize dansl'autre. Voy. IBMENTIJD,.TBAZEGNIS,IMAGINA-TION.Torquemada parle aussi d'une Italienne quimit au monde soixante^dix enfants la fois; puisil rapporte,, comme l'abri du doute, ceque conleAlbert le Grand, qu'une Allemande enfanta, d'uneseule couche, cent cinquante enfants, tous enve-lopps dans une pellicule, grands comme le petitdoigt et trs-bien forms'.

    Acham," dmon que l'on conjure le jeudi.Voy. CONJURATIONS.Achamoth, esprit, ange ou on du sexe fmi-

    nin, mre de Jbovah, dans les stupides doctrinesdes valenliniens.

    Aclarai-Rioho, chef des enfers chez lesYakouls. Voy. MANG-TAAB. .

    Achron, fleuve de douleur dont les eauxsont amres; l'un des fleuves de l'enfer despaens. Dans des relations du moyen ge, l'Ach-ron esl un monstre; dans la mythologie grecque,Achron tait un homme qui donna boire auxTitans altrs; Jupiter l'en chtia en le changeanten fleuve et le jetant dans les enfers.

    Achrusie, marais d'Egypte prs d'Hliopo-lis. Les morts le traversaient dans une barque,lorsqu'ils avaient l jugs dignes des honneursde la spulture. Les ombres des morts enterrsdans le cimetire voisin erraient, disait-on, surles bords de ce marais, que quelques gographesappellent un lac.

    Achguaya-Xerac. Voy. GUAYOTTA.Achmet, devin arabe du neuvime sicle, au-

    teur d'un livre De l'interprtation des songes,suivant les doctrines de l'Orient. Le lexle origi-nal de ce livre esl perdu ; mais Rigault en a fait

    1 Plusieurs de ces faits, s'ils sont bien.milhenti-ques,,peuvent tre dos miracles. Une aventure plusprodigieuse, et qui est admise comme un chtimentmiraculeux, a eu lieu en Hollande. Voyez, dans lesLgendesdes Vertus thologales : Les plats de Loos-duynen.

  • ACO 6 ADA

    imprimer la traduction grecque et latine la suite ide TOnirocntiqued'Artmidor'; Paris, 1603, iin-4.

    '. c

    Aconce (Jacques), cur apostat du diocse de \Trente, qui, pouss par la dbauche, embrassa jle protestantisme en 1557,-et passa en Angle* iterre. La reine Elisabeth lui fit une pension. 'Aussiil ne manqua pas de l'appeler div Eltsw- ]betku, en lui ddiant Son livre Des stratagmes

    . de Satan '. Maisnous ne mentionnons ce livre ici !qu' causede Son titre : ce n'est pas un ouvrage \de dmonomanie, c'est une vile et dtestable dia-tribe contre le Catholicisme.Adalbert, hrtique qui fit du bruit dans les

    Gaulesau huitime sicle:;il est regard par les'uns comme un habile faiseur de miracles et parles autres comme un grand Cabaliste; Il distri-buait les rognures de'ses bilgles et de:ses che-veux, disant que c'taient de puissants prserva-tifs; il Contaitqu'un ange, venu des extrmitsdu monde, lui avait apport des reliques et desamulettesd'une saintetprodigieuse.Ondit mmequ'il se consacra des autels lui-mmeet qu'il sefit adorer. Il prtendait savoir l'avenir, lire dansla pense et connatre la confessiondes pcheursrien qu'enles regardant. Ilmontraitimpudemmentune lettre de Notre-SeigneurJsus-Christ, disantqu'elle lui avait l apporte par saint Michel.Baluze, dans son-appendice aux Gapitulairesdesrois francs, a publi cette lettre, dont voici letitre : Au nom de Dieu : Ici commence lalettre deNotre-SeigneurJsus-Christ,qui est tom-be Jrusalem, et qui a t trouve par l'ar-change saint Michel, lue et copie par la main: d'un prtre nomm Jean, qui l'a envoye laville de Jrmie un autre prlre, nomm Tala-sius; et Talasius l'a envoye en Arabie un auIreprtre, nomm Loban; et Loban l'a envoye la ville de Betsamie, o elle a t reue par leprtre Macarius, qui l'a renvoye la montagnedu saint archange Michel; et par le moyen d'unange, la lettre.est arrive la ville de Rome, auspulcre de saint Pierre, o sont les clefs duroyaumedes deux; et les douze prtres qui sont Rome ont fait des veilles de trois jours, avecdesjenes et des prires, jour.et nuit, etc. ElAdalbert enseignait ses disciples une prire quidbutait ainsi :

    Seigneur, Dieu tout-puissant, pre de Notre-Seigneur Jsus-Christ,Alpha et Omga, qui tessur le trne souverain, sur les Chrubins et lesSraphins, sur l'ange Uriel, l'ange Raguel, l'angeCabuel, l'ange Michel, sur l'ange Inias, l'angeTabuas, l'ange Simielet l'ange Sabaolh, je vousprie de m'accorder ce que je vais vous dire.

    C'tait, comme on voit, trs-ingnieux. Dans i DestratagematbusSatanoein religionisnegotio,per superstitioricm,errorem, hoeresim;odium, ca-lumniam,sckisma,etc., lib. VIII.Ble,456S.Sou-vent rimprimel traduit en plusieurslangues.

    un fragment conserv des mmoires qu'il avaitcrits sur sa vie, il raconte que sa mre, tantenceinte de lui, crut voir Sortir de son ct droitun veau ; ce qui tait, dit-il, le pronostic desgrces dont il fut combl en naissant par le mi-nistre d'un ange. On arrta le cours des extra-vagances de cet insens en l'enfermant dans uneprison, o il mourut. '_

    Adam, le premier homme. Sa chute devantles suggestionsde Satan est un dogme de la reli-gion chrtienne.Les Orientaux font d'Adam un gant dme-

    sur, haut d'une lieue; ils en font aussi un magi-cien, un-cabaliste; les rabbins en font de plusun alchimiste et un crivain. On a suppos untestament de lui ; et enfin les musulmans regret-tent toujours dix traits merveilleux que Dieu luiavait dicts1. -

    Adam (l'abb). Il y eut un temps; o l'onvoyait le diable en toutes choses et partout, etpeut-tre n'avait-on pas tort. Mais il nous sem-ble qu'onTe voyait trop matriellement. Le bonet naf Csaire4'Heisterbach a fait un livre d'his-toires prodigieuses ou le diable est la machineuniverselle; il se montre sans cesse et sous di-verses figures palpables. C'tait surtout l'po-que o l'on s'occupait en France de l'extincliondes templiers. Alorsun certain abb Adam, qui

    gouvernait l'abbaye desVaux-de-Gernay, au dio-cse de Paris, avait l'esprit tellement frapp del'ide que le diable le guettait, qu'il croyait lereconnatre chaque pas sous des formes que1Voyezles lgendes d'Adam] des pradamileseldes gnies, dans lesLgendesde l'AncienTestament.

  • ADA 7 ADEsans doute le diable n'a pas souvent imagin deprendre. Un jour qu'il revenait de visiter unede ses petites mtairies, accompagn d'un servi-teur aussi crdule que lui, l'abb Adam racontaitcomment le diable l'avait harcel dans sonvoyage. L'esprit malin s'tait montr sous lafigure d'un arbre blanc de frimas, qui semblaitvenir lui. C'est singulier, dit un de ses amis;n'tiez-vous pas la proie de quelque illusioncause par la course de votre cheval ?- Non,c'tait Satan. Mon cheval s'en effraya ;, l'arbrepourtant passa au galop et disparut derrire nous,il laissait une certaine odeur qui pouvait bientre du soufre. -* Odeur de brouillard, "mar-motta-l'autre. Le diable repa-rut , et celte foisc'tait un chevar-lier noir qui s'a-vanait vers nouspareillement. ^ :loigne-toi, lui'criai-jed'unevoixtouffe. Pour-quoi m'attaques-tu? Il passa en-core, sans avoir .l'air de s'occuperde nous. Mais ilrevint une troi-sime fois ayantla forme d'unhomme grand, etpauvre, avec uncou long et mai-gre. Je fermai lesyeux et ne le re-vis que quelquesinstants plus lardsous le capuchond'un petit moine.Jecroisqu'il avaitsous son froc unerondache dontil me menaait. Mais , inler-i onipn i autre, ces apparitions ne pouvaient-ellespas tre des voyageurs naturels?Comme si onne savait pas s'y reconnatre ! comme si nous nel'avions pas vu derechef sous la figure d'unpourceau, puis sous celle d'un ne, puis souscelle d'un tonneau qui roulait dans la campagne,puis enfin sous.la forme d'une roue de charrettequi, si je ne me trompe, me renversa, sans lou-lefois me faire aucun mal ! Aprs tant d'as-sauis, la roule s'tait acheve sans autres mal-enconlres l.. Voy. HALLUCINATIONS.Adamantius, mdecin juif, qui se fit chr-

    1 Robert Gaguin, Philipp. I

    tien Constanlinople, sous le rgne de Con-stance, qui il ddia ses deux livres sur laPhysiognomonie ou l'art de juger les hommespar leur figure. Cet.ouvrage, plein de contra-dictions et de rveries, a t imprim dans quel-ques collections, notamment dans les Scriplo-res physiognomomoevleres, grec et latin", curaJ.-G.-F. Franziij Allembourg; 1780, in-8.

    Adamiens ou Adamites. Hrtiques du se-cond sicle, dans l'espce des basilidiens. Us semettaient nus et proclamaient la promiscuit desfemmes. Clment d'Alexandrie dit.qu'ils se van-taient d'avoir des livres secrets de Zoroaslre,Cequi a fait conjecturer plusieurs qu'ilstaient

    livrs la magie.Adelgreiff

    (Jean-Albert) ,fils naturel d'unpasteur allermand, qui luiapprit le latin, legrec, l'hbreuetplusieurs languesmodernes. Il de-vint fou et crutavoir des visions.H disait que septanges l'avaientcharg de repr-senter Dieu surla terre et de ch-tier les -souve-rains avec desverges de fer. Ilsignait ses d-crets : Jean Al-brechlAdclgreiff,Kihi Schmajkhil-mandis, archi -souverain pon-life,roiduroyau-me des deux,juge des vivantset des morts,Dieuet pre, dansla gloire duquel

    le Christ viendra, au dernier jour, Seigneur detous les seigneurs et Roi de tous les rois. Ilcausa beaucoup de troubles par ses extrava-gances, qui trouvrent, comme toujours, despartisans. On lui attribua des prodiges, et ilfut brl Koenigsberg comme magicien, hr-tique et perturbateur, le 11 octobre 1636. Ilavait prdit avec assurance qu'il ressusciterait letroisime jour, ce qui ne s'est pas vrifi.'Adeline, ou plutt Edeline. Voy. ce mot.Adelites, devins espagnols qui se vantaient

    de prdire par le vol ou le chant des oiseauxce qui devait arriver en bien ou en mal.I Adelung (Jean-Christophe), littrateur alle-

    Adelilcs.

  • ADE 8 AET

    mand, mort Dresde en 1806. Il a laiss un ou-vrage intitul Histoire des folies humaines, ouBiographie des plus clbres ncromanciens, al-chimistes, devins, etc.; sept parties; Leipzig.1785-1789.Adeptes, nom que prennent les alchimistes

    qui prtendent avoir trouv la pierre- philoso-phale et l'lixir de vie. Ils disent qu'il y a tou-jours onze adeptes dans ce monde; et, commel'lixir les rend immortels, lorsqu'un nouvelalchimistea dcouvert le secret du grand oeuvre,il faut qu'un des onze anciens lui fasse place etse retire dans un autre des mondes lmentaires.Ads, ou Hads, roi de l'enfer. Ce,mot est

    pris souvent, chez quelques potes anciens, pourl'enfer mme.Adhab-Algb, purgatoire'des musulmans, o

    les mchants sont tourments par les anges noirsMunkir et Nkir,Adjuration, formule d'exorcisme par laquelle

    oh,commande; au nom de Dieu, l'esprit malinde dire du dfaire ce qu'on exige delui.- Adonis >dmon brl Selon les dmonplo-ges,;ilremplit quelquesfonctionsdans les incen-dies'. Des savants: croieht^que c'est le mmeque le dmon Thainuz des Hbreux. .'..'.Adoration du crapaud. Les sorciers n'ado-

    rent pas seulement le diable dans leurs hideuses-assembles. Tout aspirant.qui est reu l sor-cier aprs certaines preuves reoit un crapaud,avec Tordre de l'adorer ; ce qu'il fait en lui don-nant un baiser en signe de rvrence. Voy.SABBAT.;Adramelech, grand chancelier des enfers,

    intendant de la garde-robe du souverain des d-

    mons, prsident du haut conseil des diables. Illaitador Spharvam, ville des Assyriens, quibrlaient des enfaus sur ses autels. Les rabbinsdisent qu'il se montre sous la figure d'un mulet,et quelquefoissous celle d'un paon.1Wierus, Deprcestigiisdcemon.,|ib. I.

    Adranosy idole sicilienne, qui a donn sonnom la ville.d'Adranum, aujourd'hui Aderno.On levait dans son temple mille chiens,.dits sa-crs, qui avaient pour mission principale de re-conduire chez eux les hommes ivres.Adrien. Se trouvant en Msie, la tte d'une

    lgion auxiliaire, vers la fin du rgne de Domi-tien, Adrien consulta un devin (car il croyaitaux devins et l'astrologie judiciaire), lequel luiprdit qu'il parviendrait un jour l'empire. Cen'tait pas, dit-on,,la premire fois qu'on lui fai-sait cette promesse. rajan, qui lait son tuteur,l'adopta, et il rgna en effet.On lui altribu en Ecosse la construction de l

    muraille du Diable. ..'..Fulgose, qui croyait beaucoup l'astrologie,

    rapporte, comme une preuve de la solidit decelle science, que l'empereur Adrien, trs-habileastrologue, crivait tous les ans, le premier jourdu premier mois*ce qui lui devait arriver pen^dant l'anne, et que, Tan qu'il mourut, il d-crivit que jusqu'au mois de sa mort, donnant connatre par son silence qu'il prvoyait sontrpas. Maisce livre de l'empereur Adrien, qu'onne montra qu'aprs sa mort, n'tait qu'uujournal.Aromancie, art de prdire les choses fu-

    tures par l'examen des variations et des phno-mnes de l'air. C'est en vertu de cette divinationqu'une comte annonce la mort d'un grandhomme. Cependant ces prsages extraordinairespeuvent rentrer dans la lraloscopie.Franois de la Torre-Blanca dit que l'aro-

    mancie est l'art de dire la bonne aventure enfaisant apparatre des spectres dans les airs, ouen reprsentant, avec l'aide des dmons, lesvnements futurs dans un.nuage, comme dansune lanterne magique. Quant aux clairs el autonnerre, ajoule-t-i, ceci regarde les augures ; elles aspects du ciel et des plantes appartiennent l'astrologie. Atite, espce de pierre qu'on nomme aussi

    pierre d'aigle, selon la signification de ce motgrec, parce qu'on prtend qu'elle se trouve dansles nids des aigles. Matlhioledit que les aiglesvont chercher cette pierre jusqu'aux Indes, pourfaire clore plus facilement leurs petits. De lvient qu'on altribu l'atileja proprit de fa-ciliter l'accouchement lorsqu'elle est attacheau-dessus du genou d'une femme, ou de le retar-der si on la lui met la poitrine. ' Dioscoridedit qu'on s'en servait autrefois pour dcouvrirles voleurs. Aprs qu'on l'avait broye, on enmlait la cendre dans du pain fait exprs; on enfaisait manger tous ceux qui laient soupon-ns. On croyait que, si peu d'atile qu'il y etdans ce pain, le voleur ne pouvaiLavaler le mor-ceau. Les Grecs modernes emploient encorecelte vieille superstition, qu'ils rehaussent dequelques paroles mystrieuses. Voy. ALPHTO-MANCIE.

  • E\'0 9 AGR

    JEvoli (Csar), auteur ou collecteur d'un livrepeu remarquable, intitul Opuscules sur les at-tributs divins et sur le .pouvoir qui a l donnaux dmons de connatre les choses secrtes etde tenter Tes hommes. Opuscula de divinis attri-hitis et de modo cl potestate quam doemoncs/ta-lent intellkjcndi et ])assiones animi excitandi,in-/i"; Venise, 1589.

    Agaberte. Aucuns parlent, dit Torquemada,d'une certaine femme nomme Agaberte, filled'un gant qui s'appelait Vagnoste, demeurantaux pays septentrionaux, laquelle tait grandeenchanteresse; et la force de ses enchantementstait si varie qu'on ne la voyait presque jamaisen sa propre figure. Quelquefois c'tait une pe-lite vieille fort ride, qui semblait ne se pouvoirremuer, o bien une pauvre femme malade etsans forces ; d'autres fois elle tait si haute qu'elleparaissait toucher les nues avec sa tte. Ainsielle prenait telle forme qu'elle voulait aussi ai-sment que les auteurs crivent d'Urgande laMconnue.Et, d'aprs ce qu'elle faisait, le mondeavait opinion qu'en un instant elle pouvait obs-curcir le soleil, la lune et les toiles, aplanir lesmonts,'renverser les montagnes, arracher lesar-bres, desscher les rivires, etfaire autres chosespareilles, si aisment qu'elle'semblait tenir tousles diables allachs et sujets ses volonts ''. gars,.dmon. Voy.AGUxnks.Agate, pierre '.prcieuse laquelle les an-

    ciens attribuaient des qualits qu'elle n'a pas,comme de fortifier le coeur, de prserver de lapesle et de gurir les morsures du scorpion eLdela vipre.Agathion, dmon familier qui ne se montre

    qu' midi, Il parat en forme d'homme ou debte; quelquefois il se laisse enfermer dans untalisman, dans une bouteille pu dans un anneaumagique2.Agathodmon, ou bon dmon, ador des

    gyptiens sous la figure d'un,serpent tte hu-maine. Les Grecs de l'Arcadie donnaienLce nom Jupiter. Les dragons ou serpents ails, que lesanciens rvraient, s'appelaient agalhodwmones,ou bons gnies.Agla, sigle ou mot cabalistique auquel les

    rabbins attribuent le pouvoir de chasser l'espritmalin. Ce mot se compose des premires lettresde ces quatre mots hbreux : Alhah gabor leo-lam, Adona: Vous tes puissant el ternel,Seigneur. Ce charme n'tait pas seulement em-ploy par les Juifs et les cabalistes, quelqueschrtiens hrtiques s'en sont arms souventpour combattre les dmons. L'usage en tait fr-quent au seizime sicle s,.et plusieurs livres ma-*Examron,de Torquemada, traduit-par Gabrielt-liappuis,Tourangeau, siximejourne.* Leloyer,Disc, et hist. desspectres, liv. III, ch. v. Leloyer,Disc, el hist. des spectres, liv. VIII,en, vi. .

    giques en sont pleins, principalement Ynchri-dion, attribu ridiculement au pape Lon III.Voy. CABALE.

    '

    Aglaophtis, sorte d'herbe qui crot dans lesmarbrires de l'Arabie, et dont les magiciens seservaient pour voquer les dliions. Us em-ployaient ensuite l'anancilide et la syrrochile,autres ingrdients qui retenaient les dmons vo-qus aussi longtemps qu'on le voulait; Voy.BAARAS. "

    Agnaii, ou Agnianj dmon qui tourmente lesAmricains par des apparitions et des mchan-cets. 11se montre surtout au Brsil et chez les

    Topinamboux. 11 parat sous toutes sortes deformes, de faon que ceux qui veulent le voirpeuvent le rencontrer partout.

    Agobard, archevque de Lyon au neuvimesicle. II a crit contre les preuves judiciairesel contre plusieurs superstitions de son poque.On croyait de son temps que les sorciers fai-saient les temptes, qu'ils taient matres de lagrle el des intempries. Ainsi, dit le saint vo-que, on le Dieu son pouvoir 'tout- puissantpour le donner des hommes. Il claira doncson diocse, et il est bon de remarquer ici quec'est toujours l'glise qui a le plus constammentcomballu les superstitions. Cependant elle a cruavec raison aux magiciens el aux malfices, maisjamais leur omnipotence. *.

    Agrafna-Shiganskaia. L'une des maladies

  • AGR - 10 AGUles plus "gnrales sur les ctes nord-est de laSibrie, surtout parmi les femmes: c'est une ex-trme dlicatesse des nerfs. Cette maladie, ap-pele mirak dans ce pays, peut tre cause parle dfaut absolu de toute nourriture vgtale ;mais la superstition l'attribue l'influence d'unemagicienne nomme Agrafna-Shiganskaia, qui,bien que morte depuis jdusieurs sicles, conti-nue, comme les vampires, rpandre l'effroiparmi les habitants et passe pour s'emparer desmalades. M. de Wrangel, qui rapporte ce faitdans le rcit de son expdition au nord-est de laSibrie, ajoute que parfois on trouve aussi deshommes, qui souffrent du- mirak ; mais ce sontdes exceptions.Agrippa (Henri-Corneille), mdecin et philo-

    sophe, contemporain d'rasme, l'un des savantshommes de son temps, dont on Ta appel leTrismgiste; n Cologne en ll|86, mort en1535, aprs une carrire orageuse, chez le rece-veur gnral de Grenoble, et non Lyon ni dansun hpital, comme quelques-uns l'ont crit, ilavait t li avec tous les grands personnages etrecherch de tous les princes de son poque.Charg souvent de ngociations politiques, il fitde nombreux voyages, que Thevet, dans sesVies des hommes illustres, attribue la manie de faire partout des tours de son mtier demagicien ; ce qui le faisait reconnatre et chasserincontinent.

    Agrippa.

    Entran par ses ludes philosophiques dansdes excentricits o la magie intervenait, commede nos jours le magntisme et le spiritisme, ils'est gar dans la thurgie des no-platonicienset s'est pos hritier de l'cole d'Alexandrie '. Il a donc fait rellement de la magie, commel'en accusent les dmonologues, ou du moins ilTa tent. Il s'est occup aussi de l'alchimie, sans1 M.Gougenoldes Mousseaux: La magie au dix-

    neuvimesicle,p. 210.

    grand succs probablement, puisqu'il mourutpauvre. Il avait des prtentions pntrerl'avenir, et on raconte qu'il promit au conntablede Bourbon des succs contre Franois Ier,ce quitait peu loyal, car il tait alors le mdecin deLouise de Savoie. On croit pouvoir tablir aussiqu'il avait tudi les arls exlranaturels dans cesuniversits occultes qui existaient au moyen ge.Sa Philosophie occulte lui attira des perscu-

    tions. On y voit, malgr d'habiles dtours, lestraces videntes de la thurgie. Aussi il a laissune certaine rputation parmi les pauvres tresqui s'occupent de sciences scrtes, et on' a missous son nom de stupides opuscules magiques.On croyait encore sous Louis XIV qu'il n'taitpas mort. Voyez sa lgende, o il est peut-tretrop mnag, dans les Lgendes infernales.Aguapa, arbre des Indes orientales dont on

    prtend que l'ombre est-venimeuse. Un hommevtu qui s'endort sous cet arbre se relve toutenfl,:et Ton assure qu'un homme nu crve sansressource. Les habitants attribuent la.mchan-cet du diable ces cruels effets* Voy, BOHON-UPAS.

    Aguars, grand-duc de la partie orientale desenfers. Il se montre sous les traits d'un seigneur cheval sur un crocodile, l'prvier au poing.

    Il fait revenir la charge les fuyards du partiqu'il protge et met l'ennemi en droute. Il donneles dignits, enseigne toutes les langues, et faitdanser les esprits de ia terre. Ce chef des d-mons est de Tordre des vertus : il a sos sesloistrente et une lgions.Aguerre (Pierre d'). Sous Henri IV, dans

    celte partie des Basses-Pyrnes qu'on appelaitle pays de Labour 4, on fit le procs en sorcel-lerie un vieux coquin de soixante-Lreize ans,qui se nommait Pierre d'Aguerr, et qui causaitbeaucoup de maux par empoisonnements, dits hilosophiehermtique,est celte partie minente de la chimie qui s'oc-cupe de l'art de transmuer les mlaux. Son rsul-tat, en expectative, esl la pierre philosophale.Voy. PiimniPHILOSOPHALEet GOBINEAU.Alchindus, que Wierus 2met au nombre des

    magiciens, mais que Delrio *se contente de ran-ger parmi les crivains superstitieux, tait unmdecin arabe du onzime sicle qui employaitcomme remde les paroles charmes et les com-binaisons de chiffres. Des dmonologues l'ontdclar suppt du diable, cause de son livre in-titul Thorie des arts magiques, qu'ils n'ontpoint lu. Jean Pic de la Mirandole dit qu'il neconnat que trois hommes qui se soient occupsde la magie naturelle el permise : Alchindus,Roger Bacon et Guillaume de Paris. Alchindustait simplement un peu physicien dans des temps( Deserreurs et desprjugs, etc., t. I, p. 479.2 Deproestigiis, lib. II, cap. m.3 Disquisit. magicoe,lib. f, cap. m.

    d'ignorance. A son nom arabe Alcendi, qu'ona latinis, quelques-uns ajoutent le prnom deJacob ; on croit qu'il lait mahomtan. On luireproche d'avoir crit des absurdits. Par exem-ple , il pensait expliquer les songes en disantqu'ils sont l'ouvrage des esprits lmentaires:qui se montrent nous dans le sommeil et nousreprsentent diverses actions fantastiques, commedes acteurs qui jouent la comdie devant le pu-blic; ce qui n'est peut-tre pas si bte.

    Alcoran. Voy. KORAN.Alcyon. Une vieille opinion, qui subsiste en-

    core chez les habitants des ctes, c'est que l'alcyonou marlin-pheur est une girouette naturelle, et

    que, suspendu par le bec, il dsigne le ct d'ovient le vent, en tournant sa poitrine vers cepoint de l'horizon. Ce qui a mis cette croyanceen crdit parmi le peuple, c'est l'observationqu'on a faite que l'alcyon semble tudier les ventset les deviner lorsqu'il tablit son nid sur lesflots, vers le solstice d'hiver. Maiscelle prudenceest-elle dans l'alcyon une prvoyance qui lui soitparticulire? N'est-ce pas simplement un instinctde la nature qui veille la conservation de celleespce? Bien des choses arrivent, dit Brown,parce que le premier moteur l'a ainsi arrt, etla nature les excute par des voies qui nous sontinconnues.

    C'est encore une ancienne coutume de conser-ver les alcyons dans des coffres, avec l'ide qu'ilsprservent des vers les toffes de laine. On n'eutpeut-tre pas d'autre but en les pendant au pla-fond des chambres. Je crois mme, ajouteBrown, qu'en les suspendant par le bec on n'apas suivi la mthode des anciens, qui les suspen-daient par le dos, afin que le bec marqut lesvents. Car c'est ainsi que Kirker a-dcrit l'hiron-delle de mer. Disonsaussi qu'autrefois, en con-servant cet oiseau, on croyait que ses plumes serenouvelaient comme s'il et t vivant, et c'eglce qu'Albert le Grand espra inutilement dans sesexpriences'.Outre les dons de prdire le vent et de chasser

    les vers, on attribue encore l'alcyon la pr-cieuse qualit'd'enrichir son possesseur, d'entre-tenir l'union dans les famillesel de communiquerla beaut aux femmes qui portent ses plumes. LesTartares et les Osliaks ont une trs-grande vn-ration pour cet oiseau. Ils recherchent ses plumes1 Brown, Erreurs populaires, liv. III, cli. X.

  • ALD 17 ALE

    avec empressement, les jettent dans un grandvase d'eau, gardent avec soirt celles qui surna-gent, persuads qu'il suffit de toucher quelqu'unavec ces plumes pour s'en faire aimer. Quand unOstiak est assez heureux pour possder un alcyon,il en conserve le bec, les pattes et la peau, qu'ilmet dans une bourse, et, tant qu'il porte ce tr-sor, il se croit l'abri de tout malheur 1. C'estpour lui un talisman comme les ftiches des n-gres. Voy. AMEDAMNE.Aldon. Voy. GRANSON.Alectorienne (Pierre). Voy. COQ.Alectryomancie ou Alectromancie. Divina-

    tion par le moyen du coq, usilechezles anciens.

    Voiciquelle tait leur mthode : Ou traait surle sable un cercle que Ton divisait en vingl-quatreespaces gaux. On crivait dans chacun de cesespaces une lettre de l'alphabet; on mettait surchaque lettre un grain d'orge ou de bl ; on pla-ait ensuite au milieu du cercle un coq dress ce mange ; ou observait sur quelles lettres ilenlevait le grain; on en suivait Tordre, et ceslettres rassembles formaient un mot qui donnaitla solution de ce que Ton cherchait savoir. Desdevins, parmi lesquels on cite Janiblique, vou-lant connatre le successeur de l'empereur Valens,employrent l'alectryornancie ; le coq tira leslettres Thod... Vlens, instruit de celte particu-larit, fit mourir plusieurs des curieux qui s'entaient occups, et se dfit mme, s'il faut encroire Zonaras, de tous les hommes consid-rables dont le nom commenait par les lettresfatales. Mais, malgr ses efforts, son sceptrepassa Thodose le Grand. Celte prdiction ad tre faite aprs coup 2.Ammien-Marcellin raconte la chose autrement.

    Il dit que sous l'empire de Valens on comptaitparmi ceux qui s'occupaient de magie beaucoupde gens de qualit et quelques philosophes. Cu-rieux de savoir quel serait le sort de l'empereurrgnant, ils s'assemblrent la nuit dans une desmaisons affectes leurs crmonies : ils coin-

    1M. SalgueSj Des erreurs et des prjuns, t. -III,p. 374. J2 M.Junquires, dans le quatrime chant de sonpoemo intitul Caquet-Donbec,ou la Poule matante, a fait un spirituel usage de cette divination.

    meiicrent par dresser un trpied-de racines etde rameaux de laurier, qu'ils consacrrent pard'horribles imprcations; sur ce trpied ils pla-crent un bassin form de diffrents mtaux, etils rangrent autour, distances gales, toutesles Mires de l'alphabet. Alors le myslagogue leplus savant de la compagnie s'avana .enveloppd'un long voile, la tte rase, tenant la inaindes feuilles de verveine, et faisant grands crisd'effroyables invocations qu'il accompagnait deconvulsions. Ensuite, s'arrtant tout coup de-vanl le bassin magique, il y resta immobile, tenantun anneau suspendu par un (il.,C'tait de la dac-tylomancie. A peine il achevait de prononcer Tesparoles du sortilge

  • AL 18 ALE

    diffrents curieux, et chacun se faisait un thmeselon les billets qui lui taient chus. Chez lespaens, Apollon tait appel Aleuromantis, parcequ'il prsidait cette divination. Il en reste quel-ques vestiges dans certaines localits, o Tonemploie le son au lieu de farine. C'est une am-lioration.; Alexandre l Grand,' roi de Macdoine, etc.Il a t le Sujet de lgendes prodigieuses chezles Orientaux, qui ont sur lui ds contes immen-ses. Ils l'appellent Iskender. Les dmonogrphsdisent quAristote lui enseigna la magie ; les ca-balistes lui attribuent un livre sur les propritsdes lments; les rabbins crivent qu'il eut unsong qui l'empcha de maltraiter les Juifs,lorsqu'il voulut entrer en conqurant dans Jru-salem.

    La figure d'Alexandre le Grand, grave enmanire de talisman sous certaines influences,passait autrefois pour un excellent prservatif.Dans la famille des; Macriens, qui usurprentl'empire du temps de Valrlen, Tes hommes por-taient toujours sur eux la figure d'Alexandre ; lesfemmes en ornaient leur coiffure, leurs brace-lets, leurs anneaux. Trebellius Pollio dit quecette figure est d'un grand secours dans toutesles circonstances de la vie, si on la porte en orou en argent... Le peuple d'Antioche pratiquaitcette superstition, que saint Jean Chrysostomeeut beaucoup de peine dtruire 1.Alexandre de Paphlagonie, imposteur et

    charlatan du genre d'Apollonius de Tyane, nau deuxime sicle, en Paphlagonie, dans lebourg d'Abonotique. Ses pauvres parents n'ayantpu lui donner aucune ducation, il profita, pour1 Voyez les faits merveilleux attribus Alexandre

    le Grand dans les Lgendesde l'AncienTestament.

    se pousser dans le monde, de quelques donsqu'il tenait de la nature. Il avait le teint net,l'oeil vif, la voix claire, la taille belle, peu debarbe et peu de cheveux, mais un air gracieuxet doux. Il s'attacha presque enfant, unesorte d magicien qui dbitait des philtres pourproduire l'affection ou la haine, dcouvrir lestrsors, obtenir les successions, perdre ses nne-^mis, et autres rsultats de ce genre. Cet homme,ayant reconnu dans Alexandre un esprit adroit,l'initia ses secrets. Aprs la mort du vieuxjongleur, Alexandre se lia avec un,certain Goc^conas, homme malin, et ils parcoururent ensem-ble divers pays,tudiant Tartde faire desdupes.Ils rencontrrent une vieille dame riche, queleurs prtendus secrets charmrent, et qui lesfit voyager ses dpens depuis la Bithynie jus-qu'en Macdoine. Arrivs en ce pays, ils re-marqurent qu'on y levait de grands serpents.-.,si familiers qu'ils jouaient avec les enfants sansleur faire de mal ; ils en achetrent un des plusbeaux pour les1scnes qu'ils se proposaient dejouer. Ils se rendirent Abonotique, o les es-prits taient grossiers, et l ils cachrent deslames de cuivre dans un vieux temple d'Apollonqu'on dmolissait, Ils avaient crit dessus qu'Es-culape et son pre viendraient bientt s'tablirdans la ville.

    Ces lames ayant t trouves les habitants sehtrent de dcerner un temple ces dieux, etils en creusrent les fondements* - Gocconasmourut alors de la morsure d'une vipre.Alexandre se hta de prendre son rle, et, sedclarant prophte, il se montra avec une lon-gue chevelure, une robe de pourpre raye deblanc; il tenait dans sa main une faux, commeon en donne une Perse, dont il prtendaitdescendre du ct de sa nre; il publiait unoracle qui le disait fils de Podalyre, lequel, lamanire des dieux du paganisme, avait poussa mre en secret. Il faisait dbiter en mmetemps une prdiction d'une sibylle qui portaitque des bords du Pont-Euxin il viendrait un lib-rateur d'Ausonie.Ds qu'il se crut convenablement annonc, il

    parut dans Abonotique, o il fut accueilli commeun dieu. Pour soutenir sa dignit, il mchait lracine d'une certaine herbe qui le faisait cumer,ce que le peuple attribuait l'enthousiasme di-vin. Il avait prpar une tte habilement fabri-que,-.dont les traits reprsentaient la face d'unhomme, avec une bouche qui s'ouvrait et se fer-mait par un fil cach. Avec cette tte et le ser-pent apprivois qu'il avait achet en Macdoine,et qu'il cachait soigneusement, il prpara ungrand prodige. 11se transporta de nuit l'en-droit o Ton creusait' les fondements du temple,et dposa dans une fontaine voisine un oeufd'oie o il avait enferm un petit serpent qui ve-nait de natre. Le lendemain matin, il se rendit

  • ALE ALEsur la place publique, l'air agit, tenant sa faux la-main, et ceint d'une charpe dore. Il .monta sur un autel lev, et s'cria que ce lieutait honor de la prsence d'un dieu. A cesmots, le peuple accouru commena faire desprires, tandis que l'imposteur prononait dsmots en langue phnicienne, ce qui servait re-doubler l'tonnement gnral. Il courut en-suite vers le lieu o il avait cach son oeuf, et,entrant dans Teau, il commena chanter leslouanges d'Apollon et d'Esculape, et inviter ce"dernier se montrer aux mortels ; puis, enfon-ant une coupe dans:'la fontaine, il en retiral'oeuf mystrieux, h' prenant dans sa main, ils'cria : Peuples, Voici votre Dieu ! Toute lafoule attentive poussa des cris de joie, en voyantAlexandre casser Toeuf et en tirer un petit ser-pent qui s'entortilla; dans ses. doigts,

    Chacun se rpandit en accents de joie; les unsdemandant au dieu la sant, lsautres les hon-neurs ou des richesses. -HsEnhardi par ce suc-cs, Alexandre fit annoncer/le lendemain que ledieu qu'ils avaient vu si. petit lit veille avait re-pris, sa grandeur natttrellV.11se plaa sur un lit, revtu de ses habits de

    prophte,, et, tenant dans, son sein le serpentqu'il avait apport de Macdoine, il le laissa voirentortill autour de son '.cou et tranant une lon-gue queue; il en cachait la tte sous son aisselle,et faisait paratre la place la: figure humainequ'il avait prpare. Le lieu de la scne tait faUblemenf clair ; on entrait par une porte et onsortait par une autre; sans qu'il ft possible, cause de Taffluence, de s'arrter longtemps. Cespectacle dura quelques jours; il se renouvelaittoutes les fois qu'il arrivait quelques trangers.On fit des images du dieu en cuivre et en argent.Alexandre, voyant les esprits prpars, an-

    nona que le dieu rendrait des oracles, et qu'onet lui crire des billets cachets. Alors, s'en-fermant dans le sanctuaire du temple qu'on ve-nait de btir, il faisait appeler ceux qui avaientdonn des billets, et les leur rendait sans qu'ilsparussent avoir t ouverts, mais accompagnsde la rponse du dieu. Ces billets avaient t lusavec tant d'adresse qu'il tait impossible de s'a-percevoir qu'on et rompu le cachet, Des es-pions et des missaires informaient le prophtede tout ce qu'ils pouvaient apprendre, et ils l'ai-daient rendre ses rponses, qui d'ailleurstaient toujours obscures ou ambigus, suivantla prudente coutume des oracles. On apportaitdes prsents pour le dieu et pour le prophte.Voulant nourrir l'admiration par une nouvelle

    supercherie, Alexandre annonce un jour qu'Es-culape rpondrait en personne aux questionsqu'on lui ferait : cela s'appelait des rponses dela propre bouche du dieu. On oprait cettefraude par le moyen de quelques artres degrues, qui aboutissaient d'un ct la tle du

    dragon postiche, et de l'autre a la bouche d'unhomme cach dans une chambre voisine; moins pourtant qu'il n'y et dans son fait quel-que magntisme. Les rponses se rendaienten prose ou en vers, mais toujours dans un stylesi vague, qu'elles prdisaient galement le reverso le succs. Ainsi l'empereur Marc-Aurle, fai-sant la guerre aux Germains, lui demanda unoracle. On dit mme qu'en 174 il fit venirAlexandre Rome, le regardant comme le dis-pensateur del'immortalit. L'oracle sollicit di-sait qu'il fallait, aprs'ls crmonies prescrites,jeter deux lions "vivants :dn'S!>le Danube, etqu'ainsi Ton aurait l'assurance-d'une paix pro-chaine ,: prcde d'une victoire .clatante. Onexcuta- la prescrip lion. Mais ls deux lions tra-versrent le fleuve' la nage, Tes barbares lesturent, et mirent ensuite l'arme del'empereuren droute ; quoi le. prophte rpliqua qu'ilavait annonc l victoire, mais qu'il n'avait pasdsign le vainqueur.

    Une autre fois, un illustre personnage fit de-mander au dieu quel prcepteur il devait donner son fils; il lui fut rpondu : Pylhagore etHomre. L'enfant mourut quelque temps aprs. L'oracle annonait la chose, dit. le pre, endonnant au pauvre enfant deux prcepteursmorts depuis longtemps. S'il et vcu, on l'etinstruit avec les ouvrages de Pylhagore. et d'Ho-mre, et l'oracle aurait encore eu raison.

    Quelquefois le prophte ddaignait d'ouvrirles billets, lorsqu'il se croyait instruit de la de-mande passes agents; il s'exposait de singu-lires erreurs. Un jour il donna un remde pourle mal de ct, en rponse une lettre qui luidemandait quelle tait la patrie d'Homre.On ne dmasqua point cet imposteur, quel'accueil de Marc-Aurle avait entour de vn-ration. Il avait prdit qu'il mourrait cent cin-quante ans, d'un coup de foudre, comme Es-culape : il mourut dans sa soixante-diximeanne, d'un ulcre la jambe, ce qui n'emp-cha pas qu'aprs sa mort il et, comme undemi-dieu, des statues et des sacrifices.

    Alexandre de Tralls, mdecin, n 'Trai-tes , dans l'Asie Mineure, au sixime sicle. Ondit qu'il tait trs-savant; ses ouvrages prouventau moins qu'il tait trs-crdule. Il conseillait ses malades les amulettes et les paroles char-mes. H' assure, dans sa Mdecine pratique*,que la figure d'Hercule touffant le lion de Tafort de Nine, grave sur une pierre et en-chsse dans un anneau, est un excellent re-mde contre la colique. Il prtend aussi qu'ongurit parfaitement la goutte, la pierre el leslivres par des philactres et des charmes. Celamontre au moins qu'il ne savait pas les gurirautrement.

    1 Liv. X, cii. i.

  • ALE 20 ALL

    Alexandre III, roi d'Ecosse. Il pousa en1285 Yoletle, fille du comte de Dreux. Le soirde la solennit du mariage, on vit entrer lalin du bal dans la salle o la cour tait assem-ble un spectre dcharn qui se mit danser,suivi d'une ombre voile. Les gambades du

    spectre troublrent ls assistants ; les fles fu-rent suspendues -, et des habiles dclarrent quecelte apparition annonait la mort prochaine duroi. En effet, la mme anne, dans une partiede chasse, Alexandre, montant, un cheval maldress, fut jet hors de selle et mourut de lachute 1.Alexandre VI, lu pape en 1492 ; pontife

    qui a t jug sur un misrable pamphlet laisspar un chanoine laque, son ennemi 2. Quelquessots crivains affirment qu'il avait ses ordresun dmon familier, qui passa ensuite aux ordresde Csar Borgia.

    Alfader, dieu trs-important dans la thogo-nie Scandinave. Avant de crer le ciel et laterre, il'tait prince des ganls. Les mes, desbons doivent vivre avec lui dans le Simle ou leIVingolff; mais les mchants passent aux mainsd'Hla, qui les envoie au Niflheim, la rgion desnuages infrieurs au neuvime monde. L'Eddalui donne divers noms : Nikar (le sourcilleux),Svidrer (l'exterminateur), Svider (l'incendiaire),Oske (celui qui choisit les morts), etc. Lenom d'Alfader a t donn aussi Odin.

    Alfares, gnies Scandinaves. Les bons sontappels lios ou lumineux, les mchants docks ounoirs.

    Alfridarie, espce de science qui tient del'astrologie et qui attribue successivement quel-1 Heclor de Bo'ce, in Annalibus Scot.'2 Voyezson histoire, par M. l'abb Jorry.

    que influence sur la vie aux diverses plantes,'chacune rgnanl son tour un certain nombred'annes. Voy. PLANTES.

    Alfs, demi-lutins en Angleterre et dans leNord. Voy. ELFES.

    Algol. Des astrologues arabes ont donn cenom au diable. -Aliorumnas, sorcires qui, bannies par F-

    limer, roi des Golhs, avaient dans les dsertscontract des mariages avec les dnions et furentmres des Huns, ds Avares et des Hongrois.' Alice de Tlieux, nonne du monastre deSaint-Pierre de Lyon, qui s'chappa de son cou-vent, au'commencement du seizime sicle, enun temps o cette maison avait besoin de r^forme, mena mauvaise vie et mourut misrable-ment, toutefois dans le repentir. Son me revintaprs sa mort et se manifesta la manire dece qu'on appelle aujourd'hui les esprits frap-peurs. Cette histoire a t crite par Adrien deMontalembert, aumnier de Franois Iw''.

    Alkalala, cris d'allgresse des Kamlscha-dales; ils le rptent trois fois" la ft des ba-lais , en l'honneur de, leurs trois grands dieux,Filiat-Choul-Chi, le pre;- Touta, son fils, elGalch, son petit-fils. La fte des balais consiste,chez ces peuples sales, balayer avec du bou-leau le foyer de leurs cabanes.

    Aliette. Voy. ETTEILA.Allan-Kardec. Voy. KARDEC.Allluia, mot hbreu qui signifie louange

    Dieu. Les bonnes gens disent encore dans plu-sieurs provinces qu'on fait pleurer la sainteVierge lorsqu'on chante allluia pendant le ca-rme 2.

    11y avait Chartres une singulire coutume*

    1 La merveilleuse histoire de l'esprit qui depuisnagure s'est apparu au monastre des religieuses deSaint-Pierre de Lyon, etc., par Adrien de Monln-lembert, aumnier du roi Franois 1er,Paris, VoS,petit in-8 gothique. Voyez celle lgende rsumodans les Lgendesde l'autre monde.- Thiers, Trait des superstitions,

  • ALL ALM

    A l'poque o l'on en cesse le chant, TAlleluiatait personnifi et reprsent par une toupiequ'un enfant de choeur jelail au milieu de l'gliseet poussait dans la sacristie avec un fouet. Celas'appelait YAllluia fouett.

    On appelle trfle de TAlleluia une plante quidonne, vers le temps de Pques, une petite fleurblanche toile. Elle passe pour un spcifiquecontre les philtres.Allix. Voici un de ces traits qui accusent

    l'ignorance et la lgret des anciens juges deparlement. Allix, mathmaticien, mcanicienet musicien, vivait ;ix en Provence, vers lemilieu du dix-septime sicle; il lit un squelettequi, par un mcanisme cach, jouait de la gui-lare. Bonnet, dans son Histoire de la musique,page 82, rapporte l'histoire tragique de ce pauvresavant. I! mettait au cou de son squelette uneguitare accorde l'unisson d'une autre qu'iltenait lui-mme dans ses mains,et plaait lesdoigts de l'automate sur le,-manche ; puis, parun temps calme et serein, les fentres et la portetant ouvertes, il s'installait dans.un coin de sachambr et jouait sur: sa-guitare des passagesque le squelette rptait sur la sienne. 11y a lieude croire que l'instrument rsonnait la maniredes harpes oliennes, el que le mcanisme qui'faisait mouvoir les doigls du squelette n'taitpour rien dans la production des sons. (Nouscitons M. Flis * sans l'approuver, et nous le ren-voyons aux automates musiciens de Vaucanson,qui n'taient pas des harpes oliennes). Quoiqu'il en soit, poursuit le biographe, ce concerttrange causa de la rumeur parmi la populationsuperstilieuse de la ville d'Aix ; Allix fut accusde magie, el le parlement fit instruire son pro-cs. Jug par la chambre de la Tournelfe, il neput faire comprendre que l'effet merveilleux deson automate n'tait que la rsolution d'un pro-blme mcanique. L'arrt du Parlement le con-damna ,tre pendu et brl en place publique,avec le squelette complice de ses sortilges; lasentence fui excute en 1664.

    Almanach. Nos anctres Iraaienl le.conrsdes lunes pour toute- l'anne sur un pelil mor-ceau de bois, carr qu'ils appelaient al-mon-agt(observation de toutes les lunes) : telles sont,selon quelques auteurs, l'origine des almanachsel Ttymologie de leur. nom.D'autres se rclament des Arabes, chez qui

    al-manack veut dire le mmorial.Les Chinois passent pour les plus anciens fai-

    seurs d'almanachs. Nous n'avons que douze con-stellations; ils en ont vingt-huit. Toutefois leursalmanachs ressemblent ceux deMallhieu Lens-berg par les prdictions et les secrets dont ilssonl farcis 2.1 Biographie universelle des musiciens.! L'almanach de Matthieu Laensberg commena

    paratre en 1636. Mais avant lui on avait dj des

    Bayle raconte l'anecdote suivante, pour fairevoir qu'il se rencontre des hasards purils quiblouissent les petits esprits et donnent un cer-tain crdit Taslrologie. Guillaume Marcel, pro-fesseur de rhtorique au collge d Lisieux, avaitcompos eu latin l'loge du marchal deGassion,mort d'un coup de mousquet au sige de Lens.Il tait prs de le rciter en public, quand onreprsenta au recteur de l'universit que le ma-rchal tait mort dans la religion prtendue r-forme, et que son oraison funbre ne pouvaittre prnonca dans une universit catholique.Le recteur convoqua une assemble o il futrsolu, la pluralit des voix:que l'observationtait juste. Marcel ne pt donc prononcer sonpangyrique; et ls partisans de l'astrologietriomphrent en faisant: remarquer tout lemonde que, dans Talmnach de Pierre Larriveypour celte mme anne 1648, entre autres pr-dictions il se trouvait crit en gros caractres:LATIN PERDU! ;

    Almanach du diable, contenant des prdic-tions trs-curieuses pour les' annes 1737 et1738; aux Enfers, in-24. Celle plaisanteriecontre les jansnistes tait l'ouvrage d'un cer-tain Quesnel, joyeux quincaillier de Dijon, affubld'un nom que le fameux appelant a tant attrist.Elle est devenue rare, attendu qu'elle fut suppri-me pour quelques prdictions trop hardies.Nous ne la citons qu' cause de son titre. Lesjansnistes y rpondirent par un lourd et stnpidepamphlet dirig contre les jsuites et supprimgalement. Il tait intitul Almanach de Dieu,ddi M. Carr de Montgemin, pour Tanne1738,in-24; au Ciel...

    Almoganenses, nom que les~Espagnols don-nent certains peuples inconnus qui, par lvol et le chant des oiseaux, par la rencontre desbtes sauvages et par divers autres moyens, de-vinaient tout ce qui devait arriver. Ils con-servent avec soin, dit Laurent Valla, des livresqui traitent de celte espce de science; ils ytrouvent des rgles pour toutes sortes de pro-nostics. Leurs devins sont diviss en deux classes :l'une de chefs ou de matres, et faulre d dis-ciples ou d'aspirants. On leur attribue aussil'art d'indiquer, non-seulement par o ont passles chevaux et les aulres bles de somme ga-res, mais encore le chemin qu'auront pris uneou plusieurs personnes; ce qui esl trs-utile pourla poursuite des voleurs. Les crivains qui parlentdes Almoganenses ne disent ni dans quelle pro-vince ni dans quel temps ont vcu ces utilesdevins. -

    Almuchefi, miroir merveilleux. Voy. BACON.Almulus (Salomon), auteur d'une explication

    des songes en hbreu, in-8". Amsterdam, 1642.annuaires de mme nature. Fischer a dcouvert Mayence, en 1804, un almanach imprim pour 14S7,tout fait la naissance de l'imprimerie.

  • ALO - 22 ALP

    Alocer, puissant dmon, grand-duc aux en-fers; il se montre velu en chevalier, mont surun cheval norme; sa figure rappelle ls traits

    du lion;} il a te teint:enflamm, les yeux.ardents.; :il parle iavec gravit ; il. enseigne les secrets de il'astronomie et des. arts: libraux; il domine'trente-sixTgions..:....-: :,.- ...:- i

    AlogricuSi Voy. ALRUY,'

    . Alomancie, divination .par le sel,, dont lesprocds sont peu connus. C'est, en .raison de"Talomancie: qu!on suppose qu'une salire r,en-rverse est d'un mauvais prsage, ;

    Alopcie, sorte de, charme par lequel onfascine ceux qui l'on veut nuire. Quelques arleurs donnent letnoiii d'alopcie l'art de nouerl'aiguillette. Voy. LIGATURES,:;..'

    Aloros. C'est le nom que jes Chaldens don-

    naient leur premier roi; et, selon leurs tradi-

    tions, il avait reu le sceptre de la main de Dieumme en personne.

    Alouette. Voy. CASSO.AIp, C'est le nom que les Allemands donnent

    au cauchemar.Alpes, Les Alpes, les Pyrnes et tous les

    pays de montagnes ont t chez nous et ailleursls principaux foyers de magie. Voy. SORCIERS-.

    Alphitomancie, divinalion par le pain d'orge.Cette divination importante est trs-ancienne.Nos pres,, lorsqu'ils voulaient dans plusieursaccuss reconnatre 1l coupable et obtenir de-lui1'aveu de son cri me, fisieh t: mn gr- cliacundes prvenus uiiriidemreu de pain d'orge,Celui qui l'avalait sans pein tait innocent : lecriminel se trahissait par une indigestion '. C'estmme.de:cet Usage, employ:dansils- preuvesdu jugement de-Dieu, qu'est venue Tim'prcatioiipopulaire : Je veiix,-si jeVous trompe , que cemorceau d pain m'trangle!'' : -^

    Voici comment se pratiqu "Cette divination,qui, selon les doctes, n'est d'Un effetcertainqUpour dcouvrir ceq'n homme a d:cach dansle coeur. On prend de la pure farine d'orge; oiil ptrit;avec du.lait etdu sel ; onn'y met pas delevain ; on enveloppe Cepain compacte dans unpapier graiss, oh: lefait cuire SuS laeehdre;ensuite on le frotte de feuilles de' verveine 1et onle fait manger celui par qui on secroit'.tromp,et qui ne digre: pas si laprSomplioh est fonde.

    Il y: avait prs d Lavjnium un bois, sacr ol'on pratiquait l'lphitomancie. Desprlres nour-rissaient-dans-, une- caverne un serpent selonquelques-uns ;;un dragon, selon: d'autres. A cer-tains jours on envoyait des'jeunes filles lui por-ter manger; elles avaient les yeux bands etallaient la grotte,-tenant la main un gteaufait par elles avec du miel et de la farine d'orge. Le diable, dit Delrio,les conduisait leur'droitchemin. Celle dont le serpent refusait de man-ger le gteau n'tait pas sans reproche. :

    Alphonse X, roi de Caslille et de Lon, sur^" nomm l'astronome-'t-.'le- philosophe, mort en1284- On lui doit les Tables Alphonsirics, G'estlui qui disait que, si Dieu l'avait appel sonconseil-au- moment de la cration, il et pu luidonner de bons avis. Ce prince .extravagantcroyait Taslrologie. Ayant faittirer l'horoscopede ses enfants, il apprit que le cadet serait plusheureux que l'an, et il le nomma son succes-seur au trne. Mais, malgr la sagesse de cet

    ,, homme, qui se jugeait capable de donner desf conseils au Crateur, l'an tua .son frre cadet,j mil son pre dans une troite prison et s'empara

    de la couronne ; toutes choses que sa science nelui avait pas rvles.

    Alpiel, ange ou dmon qui, selon le Talmud,a l'intendance des arbres fruitiers.1 Delrio, Disquisit. magie, lib. TV, cap. H,- quoest. vu.

  • ALR 23 AMA

    AIrinach, dmon de l'Occident, que les d-monographes font prsider aux temptes, auxtremblements de terre, aux pluies, la grl, etc.C'est souvent lui qui submerge les navires. Lors-qu'il se rend visible, il parat sous les traits etles habits d'une'femme. "; >'."' \

    AlphonseX.

    Alrunes, dmons succubes ou sorcires quifurent mres des Huns;;; Ellfe prenaient toutessortes de formes, mais' ne pouvaient changer desexe.' Chez les Scandinaves, on appelait alrunesdes sortes de ftiches nomms ailleurs Mandra-gores, Voy. ce mot.

    Alruy (David), imposteur juif qui, en 1199,se prtendant- de la race de: David, se vantad'tre le Messie destin, ramener les Juifs dansJrusalem,, Leroi d-PerseT fit nttre en prison ;mais onvoit dans Benjamin de Tudle, qui le cite,qu'il s'chappa -en se rendant invisible^ Il nedaigna se remontrer qu'aux bords de la mer. L,il tendit son charpe sur l'eau, plantases piedsdessus et passa la mer avec uoe lgret in-croyable, sans que ceux qu'on-envoya avec desbateaux sa poursuite le pussent arrter. Celale mit en vogue comme grand magicien. Maisenfin le scheik Aladin, prince turc, sujet duroi de Perse, fit tant force d'argent, avec lebeau-pre de David Alruy ou Alroy, lequel beau-pre tait peu dlicat, que le prtendu Messie futpoignard dans son lit. C'est toujours la fin detelles gens, dit Leloyer; et les magiciens juifs

    n'en ont pas meilleur march que les autres maTgiciens, quoi que leur persuadent leurs talmu-distes, qu'ils sont obis de l'esprit malin. Carc'est encore une menterie du Talmud des Juifs,qu'il n'est rien de difficile aux sages, matres etsavants en leurs lois, que les esprits d'enfer etClestes leur cdent, et que Dieu mme ( blas-phme!) no leur peut rsister '... Ce magi-cien esl appel encore dans de vieux rcitsAlogricu's. 11esl enterr dans une le mystrieusede l'Inde 2.

    Altangatufun, idole des Kalmouks, qui"avait le corps el la llc d'un serpent, avec quatrepieds de lzard. Celui qui porte avec vnrationson image est, invulnrable dans les combats.Pour en faire l'prouve, un khan fil suspendrecelte idole attache un livre, el l'exposa auxcoups des plus habiles archers ; leurs Lraits nepurent allcindrc le livre, qu'ils percrent aucontraire ds que l'idole en fut dtache. C'estl une lgende de Cosaques.

    Alveromancie ou Aleuromancie. Voy. cemol.

    Amadeus, visionnaire qui crut connatre parrvlation deux psaumes d'Adam : le premier,compos en transport de joie la cration de lafemme ; le second, en triste dialogue avec Eveaprs la chute 3.

    Amaimon. Voy. AMOYMON.Amalaric, roi d'Espagne, qui pousa la prin-

    cesse Clolilde, soeur du roi des Francs Cbilde-bert. La--pieuse".reine, n'approuvant pas les excs

    1 Leloyc, Discours des spectres, liv. IV, ch. iv.2 Voyez CORBEAU.L'histoire d'Alruy est plus ten-due dans les Lgendesde l'Ancien Testameni.3 Ces deux psaumes sont imprims dans le Codexpseudepigraphus VeterisTestamenti de Fabricius,

  • AMA i AMD

    de son mari,. tomb dans Tarianisine, le barbare, iaprs d'autres mauvais traitements, lui lit crever 1les yeux. Clotilde envoya son frre un mou- |choir teint de son sang, et Childebert marcha :aussitt avec une arme contre Amalari, Lajustice des hommes fut prvenue par la justiceternelle. Tandis que le bourreau de Clotildes'avanait _u-devant.des Francs, il tomba percd'un trait lanc par une main invisible.' Des l-gendaires ont crit que celte mort tait l'ouvraged diable ; mais le trait ne Venait pas d'en bas '.;Anialari (Madeleine), sorcire qui allait ausabbat, et qui, charge dlonze homicides, futmise mort soixante-quinze ans dans la ba-ronnie d la Trimouille, la fin du seizime.sicle 2. . '..'-.-,Amane, Le soleil, sans doute. C'tait le dieu

    d'une secte des Parais',' qui l'honoraient par unfeu perptuel.

    Amant (Jean d'), mdecin empoisonneur quifut accus de magie et signal T'vque deFrjus au treizime sicle. 11avait une mde-cine empirique au moyen de laquelle il se van-tait de pouvoir allonger la vie ou la raccourcir.Nous ignorons ce qu'il advint de- lui.Amarante fleur que l'on admet parmi les

    symboles de-.,l'immortalit... Les magiciens attri-buent aux couronnes faites jd'amarante degrandes proprits, et surtout, la vertu de con-cilier les faveurs et la gloire ; ceux qui lesportent.

    Amazeroth. Reginald Scott, qui a fait, commeWierus, un dnombrement des puissances del'enfer, cite Amazeroth comme un duc, ayantsoixante lgions Sous ses ordres.

    Amasis. Hrodote raconte qu'Amasis, roid'Egypte, eut Taiguillelle noue, et qu'il fallutemployer les plus solennelles imprcations de lamagie pour rompre le charme. Voy. LIGATURES.

    Amazones, nation de femmes guerrires, dontStrabon regarde tort l'existence comme unefable. Franois de Torre-Blanca'dit * qu'ellestaient sorcires ; ce qui est plus hasard. Ellesse brlaient la mamelle, droite: pour mieux tirerde Tare ; et le pre Mnestrier croit: que la Dianed'phse n'tait orne de tant de mamelles qu'cause que les Amazones lui consacraient cellesqu'elles se retranchaient. On dit que cette rpu-blique sans hommes habitait la Cappadoce et lesbords du Thermodon. Les modernes ont cru re-trouver, des peuplades d'Amazones en voyant desfemmes armes sur les bords du Maragnon, qu'ona nomm pour cela le fleuve des Amazones. Des

    1 Lamberlini de Cruz-Houen, Thcatrum regiumHispanicum, ad ann. 810;a Rikius,.Disc, sommaire des sortilges, vnfices,idoltries, tirs des procs criminels jugs au sigeroval de. Monlmorillon, en Poitou, la prsente an-ne 1599, p. 29.3 Epist. delict., sive De magia, lib. I, cap. vm.

    missionnaires en placent une nation dans lesPhilippines, et Thvenot une aulre dans la Min-grlie. Mais, dit-on, une rpublique de femmesne subsisterait pas six mois, et ces tats mer-veilleux ne sont que des fictions inventes pourrcrer l'imagination. Cependant, un curieuxpassage nous est fourni par les explorations r-centes de M. Texier dans l'Asie Mineure : il adcouvert une enceinte de rochers naturels,aplanis par l'art, et sur les parois: de laquelleon a sculpt Unescne d'une importance majeuredans l'histoire de- ces peuples; _Elle se composede soixante figures, dont quelquesruhes sont co-lossales. On y reconnat l'entrevued deux roisqui se font mutuellement des prsents.

    Dans l'un de ces personnages.quiestbarbuainsi que toute sa suite, et dont l/appareil a quel-que chose de rude, le voyageur avait d'abordcru distinguer le roi' de. Paphlagonie ; et dansl'autre, qui est, imberbe "ainsi que les siens, ilvoyait le roi de Perse, mont sur un lion et en-tour de toute la pompe asiatique. Mais en com-muniquant ses dessins et ses conjectures auxantiquaires de Smyrne, qu'il a trouvs fort in-struits, Mt.Texier, s'est arrt Topinion quecelte scne remarquable reprsentait l'entrevueannuelle des Amazones*,avec le peuple voisin,qui serait les Leeo-Syieos ; ef la ville voisine,o le tmoignage des gographes l'avait empchde reconnatre Tavi seraitThmiscyj-e, capitalede ce peuple.

    Ambrosius ou Ambroise, roi d'Angleterre. Voy. MKRLIN.

    Amduscias, grand-duc aux enfers. Il a la

    forme d'une licorne; mais.lorsqu'il est voqu,il se montre sous une figure humaine. Il donnedes concerts, si on les lui commande; on entendalors, sans rien voir, le son des trompettes etdes autres instruments de musique. Les arbress'inclinent sa voix. Il commande vingts-neuflgions.

  • AME 25 "AME

    Ame. Tous les peuples ont reconnu Timinor- Italit de l'me. Les hordes les plus barbares ne 1l'ont jamais t assez pour se rabaisser jusqu' C'est cause des miracles qu'il doit faire que plusieursl'appellent le,singe de Dieu.

    Le mot de passe des sectateurs de TAntedirist'serfr.ib'$b%ai:iJ:'rnii-hript6me.-'.

    Ce qui est assezrgrotesque, assurment, c'estque les protestants, ces prcurseurs de TAnte-christ, dpilnent le'nonj d'Antchrist au pape,comme les larrons qui crient au voleur pour d-tourner d'eux les recherches-1;; Voy, ABDEEL:

    On a.raill l'abb. Fiard, qui regardait Voltaireet les encyclopdistes Comme des prcurseurs del'Antchrist.: Il est trs-possible;que les railleursaient tort. .:;-'/ :.^-v...-:^;;-v.;V-."""

    Antesser, dmon. Voyi BiotciltA.Anthropomncie, divination par Tinspeclion

    des entrailles d'hommes ou de femmes ventrs.Cet horrible usage tait trs-ancien. Hrodote dit

    : que Mnlas i retenu en Egypte par'ls vents coii-i Iraires, sacrifia sa barbare curiosit deux en-! fants du pays, et chercha savoir ses destines

    dans leurs entrailles. Hliqgabale pratiquait cettes divination. Julien l'Apostat, dans ses oprationsi magiques et dans ses sacrifices-nocturnes faisait- luer, dit-on, un grand nombre d'enfants pourt consulter leurs entrailles. Dans sadernire exp-; dition, ;tant Carra, en Msopotamie, il s'en-. ferma dans l templedela Lune; et,.aprs avoiri fail ce qu'il voulut avec les Complices:de son: im-, pit., il scella les portes, et y posa une garde3 qui ne devait tre leve qu' son rtour. Il fui luet dans la bataille qu'il livra aux Perses, et ceux quis entrrent dans le temple de Carra sous le rgne

    de Jovien, son successeur, y trouvrent uneS femme pendue par les cheveux, les mains ten-r dues, le ventre ouvert et le foie arrach. Anthropophages. Le livre attribu noclis dit que les ganls ns du commerce des anges.i. avec les filles des hommes furent les premiers

    anthropophages. Marc-Paul rapporte que de son

    1 Voyez la Lgende de l'Antchrist, la fin desLgendesdu Nouveau Testament.

  • ANT 41 ANT

    ; temps, dans la Tartarie, les magiciens avaient! le droit de manger la chair des criminels ; lesj sorciers ont t souvent convaincus d'anlhropo-I phagie, notamment ls loups-garous, et des cri-I vains ont relev ce fait notable qu'il n'y a queS les chrtiens qui n'aient pas t anthropophages.J Antide. Une vieille tradition populaire rap-1 porte que saint Antide, voque de Besanon, vit| un jour dans la campagne un dmon fort maigre| et fort laid .qui se vantait d'avoir port le troublej dans l'glise de Borne. Le saint appela le dmon,1 le fit mettre quatre pattes, lui sautasur le dos, se fit par lui. transporter Rome ..rpara' le dgtj dont l'ange dchu se montrait si fier, et S'en re-I vint en son diocse par la mme _voiture.;| Antiohus, moine de Sba, qui vivait aucom-| niencement du septime sicle. Dans ses_190 ho-I mlies, intitules Pandectes des divines Ecritures,I l 84, Dmnsomniis, roule sUrilesi-viSionS et Tes^ songes4'. -,;I Antipathie. Les astrologues; prtendent que| ce sentiment d'opposition qu'on ressent pour une

    peisonne ou-pour une chose: est produit par lesaslres, Ainsi deux personnes nes sous le mmeaspect auront un dsir mutuel de: se rapprocher,eLs'aimeront-sanssavoir pourquoi ; de mme que,' d'autres se.haront sans:motif, parce qu'elles,se-ront nes sous des conjonctions opposes* .Mais

    \ comment expliqueronk-ils les, antipathies que lesf giands hommes onteues pour les choses les plusi communes? On en ;eile un grand nombre aux- quelles on ne peut;rien comprendre. La Mothe-T le-Vayer ne pouvait souffrir le son d'aucun in-su ument, et gotait le plus; vif plaisir au bruit du

    tonnerre; Csar n'entendait paslechant du coqsms; frissonner: Le chancelier Bacon tombai t en

    *>delaillance toutes les fois qu'il y avait une clipse""de lune. Marie de M