Difficultés Des Entreprises

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  • BIP N 61 Janvier 1997

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    INTRODUCTION : Dans notre prcdent numro, nous avons soulign limportance des changements apports lancienne lgislation de la faillite. Nous avons ainsi expliqu que le lgislateur sintressait dsormais la dtection des difficults de lentreprise en prvoyant des mesures de prventions interne et externe obligatoires. Cette innovation importante a donc t expose dans une premire partie. Nous avons ensuite entam notre seconde partie, intitule le traitement des difficults de lentreprise . Nous avons dans un premier temps expliqu que louverture dune procdure judiciaire dbouchait ncessairement sur une priode de diagnostic devant permettre lvaluation des chances de survie de lentreprise. Dans un deuxime temps, nous allons aborder la prsentation du droulement de cette procdure. En effet, nous examinerons dans un premier volet quelles sont les solutions possibles pouvant tre adoptes lissue dune priode dobservation (I). Ces solutions sont intressantes explorer car elles dmontrent que la liquidation judiciaire nest plus automatique ds la constatation de la cessation des paiements. Un deuxime volet sera consacr aux mesures particulires qui sont le dnominateur commun des procdures choisies. On retrouvera cette occasion des dispositions dj connues du code de commerce de 1913 (II). Enfin, nous conclurons dans un troisime volet avec la prsentation des sanctions conscutives louverture dune procdure judiciaire (III). Nous avions annonc limportance de celles-ci ; en effet, elles sont rvlatrices des proccupations du lgislateur daujourdhui : responsabiliser dsormais les acteurs du monde des affaires.

    LE TRAITEMENT DES DIFFICULTES DES ENTREPRISES

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    I. ELABORATION DE LA DECISION JUDICIAIRE : Le lgislateur ne prvoit plus uniquement une solution de liquidation judiciaire la constatation de la cessation des paiements ; il prvoit dsormais des mesures destines traiter les difficults de lentreprise. Ds louverture dune procdure, le syndic, avec le concours du chef de lentreprise et lassistance ventuelle dun ou plusieurs experts, doit dresser dans un rapport le bilan financier, conomique et social de lentreprise (article 579 alina 1). Le syndic peut obtenir communication par les commissaires aux comptes, par les administrations et organismes publics ou par toute autre personne (banques par exemple) des renseignements de nature lui donner une exacte information sur la situation conomique et financire de lentreprise. Il en rend compte au juge-commissaire (article 581). Lorsquil tablit le projet de plan de redressement, le syndic doit communiquer ses propositions de rglement de dettes au fur et mesure de leur laboration, sous la surveillance du juge-commissaire, aux contrleurs. Au vu de ce bilan financier, conomique et social, le syndic propose soit un plan de redressement assurant la continuation de lentreprise ou sa cession un tiers (1), soit la liquidation judiciaire (article 579 alina 1) (2). 1/ LA SOLUTION DE TRAITEMENT (OU REDRESSEMENT) : Le sauvetage dune entreprise en cessation de paiements est dsormais organis. Il peut se traduire par une prolongation de lactivit sous rserve du respect dun plan de continuation (A) ; lextrme, lactivit sera maintenue mais sous rserve du respect par un tiers du plan de cession (B). A. PLAN DE CONTINUATION : Nous examinerons tant les conditions permettant la continuation que ses consquences. a) Conditions de continuation : Le tribunal dcide la continuation de lentreprise lorsquil existe des possibilits srieuses de redressement et de rglement du passif (article 592 alina 1). Cette formulation a donn lieu en France une ample jurisprudence qui a jug ainsi : - lorsque, dune part, lentreprise pouvait poursuivre son activit, ses frais de

    fonctionnement et ses charges fixes tant relativement limites et son passif privilgi tant inexistant, et dautre part, les cranciers chirographaires devaient tre pays 100% en dix ans par chances gales non productives dintrts (trib. Com. Paris 3 novembre 1986, G.P. 1987. 67) ;

    - lorsquil tait envisag un paiement hauteur de 60% par trimestrialits gales sans intrt

    sur une dure de neuf ans (Douai 22 janvier 1987, G.P. 1987. 190) ;

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    - lorsque le projet de plan prvoyait un rglement du passif dans des limites raisonnables,

    que la poursuite de lexploitation se soldait par un rsultat nettement bnficiaire et que les comptes prvisionnels, la liste des fournisseurs et celle des clients montraient que lactivit trs spcifique de la socit correspondait un rel besoin dentreprises spcialises (Rouen 5 mars 1987, D. 1987. 410 note Derrida) ;

    - lorsquil ressort du plan propos que les fonds propres actuellement ngatifs doivent

    redevenir positifs chance dun an, que les capitaux permanents doivent excder les fonds de roulement et les rsultats tre suprieurs aux annuits de remboursement du passif (Douai 21 avril 1988, Rev. Jur. Com. 1990.71 note Gallet).

    Mais a t rejet le plan qui prvoyait un remboursement des dettes sur douze annes, non pas pour cette seule raison, mais parce quil supposait que lentreprise dgagerait pendant cette priode de faon constante des bnfices suffisants pour assurer le fonds de trsorerie et le remboursement du passif, lactif ne devant tre pris en compte que comme valeur de ralisation dans le cadre dune liquidation (Rouen 19 mai 1988). Il en a t de mme dun plan qui ne dgageait pas les moyens de raliser les importants investissements ncessaires (Besanon 24 mars 1989, G.P. 1989.799 note Martin-Serf). Le plan de continuation arrt par le tribunal indique, le cas chant, les modifications apportes la gestion de lentreprise et les modalits dapurement du passif dtermines (cf. infra). Le tribunal peut arrter le plan de continuation mme si la vrification des crances nest pas termine. Il peut accompagner la continuation de larrt, de ladjonction ou de la cession de certaines branches dactivit. Cette cession est soumise au rgime du plan de cession. Les rgles prvues dans le code du travail sont applicables lorsque les dcisions accompagnant la continuation prcite entranent la rsiliation des contrats de travail (article 592). Lorsque le syndic envisage de proposer au tribunal un plan de continuation prvoyant une modification du capital, il demande au conseil dadministration, au directoire ou au grant, selon le cas, de convoquer lassemble gnrale extraordinaire ou lassemble des associs. En cas de besoin, le syndic peut convoquer lui-mme lassemble dans les formes prvues par les statuts. Si, du fait des pertes constates dans les documents comptables, les capitaux propres sont infrieurs au quart du capital social, lassemble est dabord appele reconstituer ces capitaux concurrence du montant propos par le syndic et qui ne peut tre infrieur au quart du capital social. Elle peut galement tre appele dcider la rduction et laugmentation du capital en faveur dune ou plusieurs personnes qui sengagent excuter le plan. Lexcution des engagements pris par les actionnaires ou associs, ou par de nouveaux souscripteurs est subordonne lacceptation du plan par le tribunal. A dfaut, les clauses dagrment sont rputes non crites.

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    b) Effets de la continuation : Le plan de continuation a pour objectif de conserver les moyens permettant lentreprise de fonctionner. En consquence, le lgislateur a prvu les rgles suivantes : Suspension de linterdiction dmettre des chques : Lorsque lentreprise a fait lobjet dune interdiction dmettre des chques en raison de faits antrieurs au jugement douverture, le tribunal peut prononcer la suspension des effets de cette mesure pendant la dure dexcution du plan et du rglement du passif. La rsolution du plan met fin de plein droit la suspension de linterdiction. Le respect des chances et des modalits prvues par le plan vaut rgularisation des incidents (article 593). Inalinabilit de certains biens : Dans le jugement arrtant le plan ou le modifiant, le tribunal peut dcider que les biens quil estime indispensables la continuation de lentreprise ne pourront tre alins sans son autorisation ; il doit fixer la dure de cette mesure (article 594 alina 1). Cest ainsi quont t dclars inalinables : - pour la dure du plan (dix ans), un immeuble appartenant lentreprise en redressement

    judiciaire afin de garantir les intrts des cranciers (Trib. Com. Lyon 30 juillet 1986, J.C.P. (d. E) 1986.14 786 obs. Haehl) ;

    - toujours pour la dure du plan (cinq ans), un fonds de commerce appartenant lentreprise

    (Trib. Com. Paris 2 mars 1987.482 note Marchi). Linalinabilit des biens est inscrite au registre du commerce de lentreprise. Tout acte pass en violation de cette inalinabilit est annul la demande de tout intress, prsente dans le dlai de trois ans compter de la conclusion de lacte ou de sa publication. Le plan mentionne les modifications des statuts ncessaires la continuation de lentreprise. Le syndic convoque, dans les formes prvues par les statuts, lassemble comptente pour mettre en uvre les modifications prvues par le plan (article 595). Enfin, aux termes de larticle 597, une modification dans les objectifs et les moyens du plan ne peut tre dcide que par le tribunal la demande du chef de lentreprise et sur le rapport du syndic. Le tribunal statue aprs avoir entendu ou dment appel les parties et toute personne intresse. Il peut aussi prononcer la rsolution du plan (cf. infra).

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    Dlais et remises : Le plan de continuation peut comprendre des dlais et des remises dans les conditions suivantes : 1) Cranciers acceptants. Le tribunal donne acte des dlais et remises accepts par les

    cranciers au cours de la consultation. Il peut, le cas chant, rduire ces dlais et remises (article 598 alina 1).

    2) Cranciers rfractaires. Le tribunal peut imposer aux cranciers qui nont pas consenti de

    dlais ou de remises -quils soient munis de srets ou simplement chirographaires- des dlais.

    Ces dlais doivent tre uniformes, sous rserve pour les crances terme des dlais plus longs qui auraient pu tre convenus par les parties avant louverture de la procdure. Ces dlais peuvent excder la dure du plan. Le premier paiement doit intervenir dans le dlai dun an (article 598 alina 1 et 2). La jurisprudence franaise a confirm cette solution et a ainsi jug que le tribunal ne peut pas fixer des dlais diffrents entre les divers cranciers (Douai 22 janvier 1987, G.P. 1987. 190 ; Versailles 3 mars 1988 D. 1988. IR. 102), mme si les diffrences sont destines tenir compte du fait que certains dentre eux bnficient dun privilge (Pan 24 fvrier 1988, Rev. Jur. Com. 1988. 314 note Lyonnet ; Rion 28 avril 1988, Bull. Inf. C. cass. 1988 n845). En revanche, les cranciers rfractaires qui doivent obtenir le remboursement intgral de leurs crances peuvent tre soumis des dlais plus longs que les cranciers ayant accept des remises (Versailles 19 mai 1988, D. 1988.572 concl. Challe). Par suite, le traitement des cranciers privilgis rfractaires peut tre moins favorable que celui des cranciers privilgis acceptants, puisque leur sort doit tre align (sur celui des cranciers chirographaires rfractaires (Versailles 19 mai 1988). Le montant des chances peut tre progressif. Dans ce cas, leur montant annuel ne peut tre infrieur 5% de leur montant total retenu par le plan (article 598 alina 3). Linscription dune crance au plan et loctroi de dlais ou remises par le crancier ne prjugent pas ladmission dfinitive de la crance au passif. Les sommes rpartir correspondant aux crances non encore admises ne sont verses qu compter de ladmission dfinitive au passif. Vente de biens de lentreprise : En cas de vente dun bien grev dun privilge spcial, dun nantissement ou dune hypothque, les cranciers bnficiaires de ces srets et les cranciers titulaires dun privilge gnral, sont pays sur le prix aprs le paiement des cranciers qui les priment (article 600). En cas de besoin, une substitution de garantie peut tre ordonne par le tribunal dfaut daccord entre les parties (article 601).

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    Inexcution des engagements financiers du plan : Curieusement, le lgislateur marocain na pas prvu les modalits dexcution des engagements du plan (cf. article 103 du dcret franais n 85-1388) mais seulement leur inexcution. Cest ainsi que si lentreprise nexcute pas ses engagements fixs par le plan, le tribunal peut doffice ou la demande dun crancier et aprs avoir entendu le syndic, prononcer la rsolution du plan et dcider la liquidation judiciaire (ce qui exonre les juges marocains la diffrence de leurs homologues franais de louverture dune nouvelle procdure de redressement mme si celle-ci ne peut tendre qu la cession ou la liquidation judiciaire). Les cranciers soumis au plan doivent alors dclarer lintgralit de leurs crances et srets, dduction faite des sommes dj perues (article 602 alina 2). Les paiements des crances nes antrieurement au jugement douverture tant interdits et les poursuites individuelles suspendues, ils ne peuvent plus encaisser les dividendes prvus par le plan ni agir propos des crances incluses dans le plan (Paris 19 janvier 1991, R.J.D.A. 5/91 n434). Les cranciers dont le droit a pris naissance aprs le jugement douverture du plan de continuation, dclarent leurs crances. Si lentreprise excute le plan de continuation, le tribunal prononce la clture de la procdure (article 602 alina 3 et 4). B. PLAN DE CESSION : a) Conditions de la cession : Dcision de cession : Le tribunal peut ordonner la cession de lentreprise, laquelle a pour but dassurer le maintien dactivits susceptibles dexploitation autonome, de tout ou partie des emplois qui y sont attachs et dapurer le passif (article 603 alina 1). La jurisprudence franaise dduit de cette disposition que les trois finalits prvues par la loi sont non pas gales mais hirarchises. Il est donc possible de mettre en place un plan qui permette dabord la sauvegarde de lentreprise, ensuite le maintien partiel de lactivit et de lemploi ; enfin et subsidiairement le paiement dune partie du passif (Versailles 9 juillet 1986, G.P. 1986.570 note Martin). Un plan de cession peut valablement tre arrt mme si les cranciers ne reoivent quun rglement partiel, voire insignifiant, ds lors que la liquidation judiciaire naurait pas amlior leur situation (Aix 2 octobre 1986, D. 1987. Som. 9 obs. Derrida ; Paris 6 fvrier 1987, G.P. 1987. 197 ; Toulouse 16 Avril 1987, Petites Affiches 20 juin 1988 p.5 ; Rouen 2 fvrier 1989, indit ; dans le mme sens, Com. 26 juin 1990, Bull. IV p. 130). La cession peut tre totale ou partielle. Dans ce dernier cas, elle ne doit pas diminuer la valeur des biens non cds (condition ngative) ; elle doit porter sur lensemble des lments de production qui ferment une ou plusieurs branches compltes et autonomes dactivits (article 603 alina 2).

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    Cest ainsi par exemple qua t arrt un plan de cession dune entreprise en redressement judiciaire prvoyant la reprise des activits de la division travaux sous-marins, dune part, de la division ingnierie, dautre part, par deux groupes diffrents (Trib. Com. Paris 20 mai 1986, Rev. Jur. Com. 1986. 265 note Marchi) ou la reprise de lactivit de recouvrement de crances dun tablissement financier auquel lagrment permettant de traiter des oprations de crdit ou de banque avait t retir (Trib. Com. Paris 22 janvier 1991, R.J.D.A. 4/91 n339). En revanche, le droit au bail ne saurait tre assimil lentreprise elle-mme ni constituer lui seul une branche complte et autonome dactivit (Metz 13 fvrier 1990, D. 1991. Som. 13 obs. Derrida). Enfin, jug que ds lors quun plan de cession partielle est arrt, le dbiteur ne peut pas tre mis en liquidation judiciaire dans la mme procdure (Limoges 13 aot 1986 G.P. 1986.724 note Martin). Biens non compris dans le plan : En cas de cession partielle de lentreprise, sans que soit arrt un plan de continuation, les biens non compris dans le plan de cession sont vendus et les droits et actions sont exercs par le syndic selon les modalits et les formes prvues pour la liquidation judiciaire. En consquence de ce qui prcde, la jurisprudence a admis que les dispositions relatives la ralisation du gage sont donc applicables. Ainsi, dans un cas o la cession portait sur tous les lments du fonds de commerce de lentreprise en redressement judiciaire, ce qui excluait la possibilit dun plan de continuation, et o des marchandises remises en gage une banque ntaient pas comprises dans la cession, la banque a t rpute avoir le droit de recevoir en paiement ces marchandises concurrence du montant dclar de sa crance sous rserve de restitution (en nature ou en valeur) si le montant dfinitivement admis de cette crance savrait infrieur (Paris 4 mai 1988, B.R.D.A. 1988/13 p.14). Modalits de la cession : Toute offre doit tre communique au syndic dans un dlai quil fixe et quil porte la connaissance des contrleurs. A dfaut daccord entre le chef de lentreprise, le syndic et les contrleurs, un dlai de quinze jours doit scouler entre la rception dune offre par le syndic et laudience au cours de laquelle le tribunal examine cette offre. Contenu : Tout offre doit comporter lindication : - des prvisions dactivit et de financement ; - du prix de cession et de ses modalits de rglement ; - de la date de ralisation de la cession ; - du niveau et des perspectives demploi justifis par lactivit considre ; - des garanties souscrites en vue dassurer lexcution de loffre ; - des prvisions de vente dactifs au cours des deux annes suivant la cession.

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    Le syndic en informe les contrleurs et les reprsentants du personnel. En outre, lauteur de loffre peut tre tenu dtablir les documents relatifs aux trois derniers exercices. Le juge-commissaire peut demander des explications complmentaires et le syndic doit donner au tribunal tous les lments permettant de vrifier le caractre srieux de ces offres (article 604). Choix du ou des repreneurs : Au vu des offres qui lui ont t soumises dans les conditions vises ci-dessus, le tribunal retient loffre qui permet dans les meilleurs conditions dassurer le plus durablement lemploi attach lensemble cd et le paiement des cranciers. b) Effets de la cession : Obligations du cessionnaire : Paiement du prix de cession Le cessionnaire doit payer le prix de cession fix par le plan. Tant que ce paiement nest pas intgral, il ne peut ni aliner ni donner en garantie ou en location-grance les biens corporels ou incorporels quil a acquis, lexception des stocks. Toutefois, le tribunal peut, sur rapport du syndic, autoriser leur alination totale ou partielle, leur affectation titre de sret, leur location-grance. Le tribunal doit alors tenir compte des garanties offertes par le cessionnaire (article 610). Le tribunal peut assortir le plan de cession dune clause rendant inalinable pour une dure quil fixe tout ou partie des biens cds (article 611). Tout acte pass en violation des dispositions ci-dessus est susceptible dtre annul sur demande de tout intress ; cette demande doit tre prsente dans les trois ans de la conclusion de lacte ou de sa publication sil est soumis publicit (article 612). Le cessionnaire est tenu de rendre compte au syndic de lexcution des dispositions prvues par le plan de cession lissue de chaque exercice suivant la cession. Si le cessionnaire, nexcute pas ses engagements, le tribunal peut, doffice, la demande du syndic ou dun crancier, prononcer la rsolution du plan. Dans ce cas, les biens sont raliss dans les formes de la liquidation judiciaire et leur prix affect au paiement des cranciers admis (article 613). En cas de dfaut de paiement du prix de cession, le tribunal peut, doffice, la demande du syndic ou de tout intress, nommer un administrateur spcial ; il dtermine sa mission et la dure pour laccomplir, celle-ci ne pouvant excder trois mois. Le cessionnaire doit tre convoqu par le greffier pour tre entendu en chambre du conseil (article 614).

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    Droits des cranciers : La cession emporte ncessairement le rglement des cranciers. Le principe est nonc par larticle 615 alina 2 : le jugement qui arrte le plan de cession totale de lentreprise rend exigibles les dettes non chues, la jurisprudence ajoutant que peu importe que la procdure, antrieurement ouverte et au cours de laquelle le plan a t arrt, ait t annule, pour irrgularit de la saisine du tribunal (Montpellier 31 juillet 1991, D.1991.474 note Derrida). Le syndic rpartit le prix de cession entre les cranciers selon leur rang (article 615 alina 1). Lorsque la cession porte sur des biens grevs dun privilge spcial, dun nantissement ou dune hypothque, le tribunal doit affecter une quote-part du prix de cession chacun de ces biens pour la rpartition de ce prix et lexercice du droit de prfrence (article 616). Le complet paiement du prix emporte purge des inscriptions ; jusqu' cette purge, les cranciers qui bnficient dun droit de suite (en pratique les cranciers hypothcaires) ne peuvent lexercer quen cas dalination du bien par le cessionnaire (article 617 alina 1). Celui-ci doit, avant lalination, en informer le syndic qui avertit les cranciers bnficiant de ce droit (article 618). Toutefois, la charge des srets immobilires et mobilires spciales garantissant le remboursement dun crdit consenti lentreprise pour lui permettre le financement dun bien sur lequel portent ces srets est transmise au cessionnaire. Celui-ci sera alors tenu dacquitter entre les mains du crancier les chances convenues avec lui et qui restent dues compter du transfert de la proprit sous rserve des dlais de paiement qui pourront tre accords (cf. article 606) ; ces dispositions peuvent tre cartes par un accord entre le cessionnaire et les cranciers titulaires des srets (article 617 alina 2). 2/ LA SOLUTION DE LIQUIDATION : a) Conditions de la liquidation judiciaire : Dcision de liquidation judiciaire : La procdure de liquidation judiciaire est ouverte lorsque la situation de lentreprise est irrmdiablement compromise (en droit franais, lorsque la continuation ou la cession de lentreprise se rvle impossible). Le jugement prononant la liquidation judiciaire est excutoire de plein droit (article 728). Il est toutefois susceptible dappel (article 730) ou de pourvoi en cassation (article 731) dans le dlai de dix jours compter de la dcision de la juridiction. Lopposition et la tierce opposition doivent tre fournies par dclaration au greffe dans les dix jours compter du prononc de la dcision ou de sa publication au Bulletin Officiel si cette publication est prescrite (article 729). b) Effets de la liquidation judiciaire : La liquidation judiciaire emporte de graves consquences que lon examinera point par point.

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    Dessaisissement du dbiteur : Le jugement qui prononce la liquidation judiciaire emporte de plein droit dessaisissement du dbiteur pour ladministration et la disposition de ses biens, mme de ceux quil a acquis quelque titre que ce soit, tant que la liquidation judiciaire nest pas clture. Les droits et actions du dbiteur concernant son patrimoine sont exercs pendant toute la dure de la liquidation judiciaire par le syndic (article 619 alina 2). Toutefois, le dbiteur peut se constituer partie civile dans le but dtablir la culpabilit de lauteur dun crime ou dun dlit dont il serait victime ; les dommages-intrts quil obtiendra, ventuellement, bnficieront la procdure ouverte (article 619). Cessation dactivit : La liquidation judiciaire met fin en principe lactivit de lentreprise. Toutefois, si lintrt gnral ou celui des cranciers lexige, le tribunal peut autoriser la continuation de lactivit pour une dure quil fixe, soit doffice soit la demande du syndic. Dans ce cas, ladministration de lentreprise est assure par le syndic. Les crances nes pendant cette priode suivent le mme sort quen cas de redressement judiciaire. Les contrats en cours peuvent tre continus comme en cas de redressement judiciaire (article 620). La liquidation judiciaire nentrane pas de plein droit la rsiliation du bail des immeubles affects lactivit de lentreprise. Le syndic peut continuer le bail ou le cder dans les conditions prvues au contrat conclu avec le bailleur avec tous les droits et obligations qui sy rattachent. Si le syndic dcide de ne pas continuer le bail, celui-ci est rsili sur sa simple demande. La rsiliation prend effet au jour de cette demande. Le bailleur qui entend demander ou faire constater la rsiliation pour des causes antrieures au jugement de liquidation judiciaire doit, sil ne la dj fait, introduire sa demande dans les trois mois du jugement (article 621). Vente des immeubles : Les ventes dimmeubles ont en principe lieu aux enchres publiques suivant les formes prescrites en matire de saisie immobilire. Toutefois, le juge-commissaire, aprs avoir recueilli les observations des contrleurs et entendu (ou dment appel) le chef de lentreprise et le syndic, fixe la mise prix ainsi que les conditions essentielles de la vente et dtermine les modalits de la publicit (article 622 alina 1). Lorsquune procdure de saisie immobilire engage avant louverture du redressement ou de la liquidation judiciaire a t suspendue par leffet de cette dernire, le syndic peut tre subrog dans les droits du crancier saisissant pour les actes que celui-ci a effectu, lesquels sont rputs accomplis pour le compte du syndic qui procde la vente des immeubles. La

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    saisie immobilire peut alors reprendre son cours au stade o le jugement douverture lavait suspendue (article 622 alina 1). Dans les mmes conditions, le juge-commissaire peut, si la consistance des immeubles, leur emplacement ou les offres reues sont de nature permettre une cession amiable dans les meilleures conditions, autoriser la vente des immeubles : - soit par adjudication amiable prix quil fixe ; - soit de gr gr aux prix et conditions quil dtermine. En cas dadjudication amiable, la surenchre est toujours possible. Le syndic rpartit le produit des ventes et rgle lordre entre les cranciers, sous rserve des contestations qui sont portes devant le tribunal (article 622). Vente des units de production : Des units de production composes de tout ou partie de lactif mobilier ou immobilier peuvent faire lobjet dune cession globale (article 623 alina 1). La jurisprudence franaise a prcis la notion dunits de production quelle dfinit comme un ensemble de biens de production qui, ncessairement associs une force humaine de travail concourt par elle-mme soit transformer de la matire premire en produit fini ou semi-fini soit plus gnralement gnrer de la valeur ajoute hors le seul profit de la vente (Trib. Com. Lyon 29 juillet 1986, D.1987. som. 93 obs. Derrida). Le syndic suscite les offres dacquisition et fixe le dlai pendant lequel elles seront reues. Toute personne intresse peut lui soumettre son offre, lexception du dbiteur, des dirigeants de droit ou de fait de la personne morale en liquidation judiciaire, ni aucun parent ni alli de ceux-ci jusquau deuxime degr inclus. Toute offre doit tre crite et comporter les indications prvues aux 1 5 de larticle 604. Elles doivent tre dposes au greffe du tribunal, o tout intress peut en prendre connaissance, et communiques au juge-commissaire (article 623 alina 3). Aprs avoir consult le chef dentreprise, les contrleurs et, ventuellement, le propritaire des locaux dans lesquels lunit de production est exploite, le juge-commissaire choisit loffre qui lui parat la plus srieuse et qui permet dans les meilleures conditions dassurer durablement lemploi et le paiement des cranciers. Le syndic rend compte de lexcution des actes de cession. Une quote-part du prix de cession doit tre affecte chacun des biens cds pour la rpartition du prix et lexercice du droit de prfrence. Vente des autres biens : Le juge-commissaire ordonne la vente aux enchres publiques ou de gr gr des autres biens de lentreprise aprs avoir entendu (ou dment appel) le dbiteur et recueilli les observations

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    des contrleurs. En cas de vente amiable, il peut demander que le projet lui soit soumis pour vrifier si les conditions quil a fixes ont t respectes (article 624). Le syndic peut, avec lautorisation du juge-commissaire et le chef de lentreprise entendu ou dment appel, compromettre et transiger sur toutes les contestations qui intressent collectivement les cranciers mme sur celles qui sont relatives des droits et actions immobilires. Si lobjet du compromis ou de la transaction est dune valeur indtermine ou excde la comptence en dernier ressort du tribunal, le compromis ou la transaction est soumis lhomologation du tribunal. Biens gags : Sur autorisation du juge-commissaire, le syndic peut, en payant la dette, retirer les biens constitus en gage par le dbiteur ou les choses retenues. A dfaut de retrait, le syndic doit, dans les six mois du jugement ordonnant la liquidation judiciaire, procder la ralisation du gage ; il doit notifier lautorisation au crancier quinze jours avant la ralisation. Le crancier gagiste peut, mme si sa crance nest pas admise, demander lattribution judiciaire du gage. Si la crance est rejete en tout ou en partie, le crancier gagiste doit restituer le bien ou sa valeur au syndic, sous rserve du montant admis de sa crance. Jug que lattribution judiciaire du gage est passible mme si le gage na pas emport dpossession du dbiteur et droit de rtention (Com. 6 mars 1990, D. 1990.311 note Derrida). En cas de vente par le liquidateur, le droit de rtention est de plein droit report sur le prix. Linscription ventuellement pour la conservation du gage est radie la diligence du syndic (article 626). Rglement des cranciers : Le jugement douverture de la liquidation judiciaire rend exigibles les crances non chues, cest dire entrane la dchance du terme (article 627). Si le liquidateur na pas entrepris la liquidation des biens grevs de srets spciales (privilge spcial, privilge du Trsor public, hypothque et nantissement) dans les trois mois qui suivent le jugement de liquidation judiciaire, les cranciers titulaires de ces srets peuvent exercer leur droit de poursuite individuelle ds lors quils ont dclar leurs crances et mme sils nont pas encore t admis (article 628). Le juge-commissaire peut, doffice ou la demande du syndic ou dun crancier, ordonner le paiement titre provisionnel, dune quote-part de la crance dfinitivement admise (article 629). Le produit de la liquidation judiciaire fait lobjet dune rpartition des cranciers privilgis et hypothcaires, pour lessentiel suivant leur rang.

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    Clture des oprations : Le tribunal peut prononcer tout moment et mme doffice la clture de la liquidation aprs avoir appel le chef dentreprise et sur rapport du juge-commissaire (article 635) : - lorsquil nexiste plus de passif exigible ou que le syndic dispose des sommes suffisantes

    pour dsintresser les cranciers (clture pour extinction de passif) ; - lorsque la poursuite des oprations de liquidation judiciaire est rendue impossible en

    raison de linsuffisance de lactif (clture pour insuffisance dactif). Le syndic procde alors la reddition des comptes (article 636). II. LES MESURES DACCOMPAGNEMENT DE LA DECISION : Il sagit ici de prsenter des rgles dont la finalit est la protection du patrimoine de lentreprise soumise une procdure. Si ces mesures taient dj connues du texte de 1913 dans leur principe, elles ont t rnoves et prcises par le nouveau texte. On examinera donc dune part les mesures destines protger le patrimoine de lentreprise et, dautre part, les mesures destines identifier la ralit de ce dernier. 1/ MESURES DESTINEES A PROTEGER LE PATRIMOINE DE LENTREPRISE : Deux types de mesures ont t institues. Elles visent faire respecter le principe dgalit entre les cranciers dune part (a) et dissuader lorganisation de linsolvabilit du dbiteur principal, dautre part (b). a) Nullits de priode suspecte : Le lgislateur prsume suspecte la priode qui stend de la date de cessation des paiements jusquau jugement douverture de la procdure, qui peut donner lieu au dsintressement de certains cranciers en violation du principe de lgalit instaur par la loi. On retrouve ici un principe dj existant dans lancienne lgislation. La nouvelle lgislation a conserv galement le principe suivant lequel la date de cessation des paiements est dtermine par le tribunal qui, dfaut, de dtermination spcifique est rpute tre intervenue la date du jugement. Le nouveau texte apporte une prcision de taille en prcisant que dans tous les cas, cette date ne peut tre antrieure de plus de 18 mois celle de louverture de la procdure (sous rserve de lalina 2 de larticle 681). De plus, la date de cessation des paiements peut tre reporte une ou plusieurs fois la demande du syndic. Cette demande doit tre prsente au tribunal avant lexpiration du dlai de quinze jours suivant le jugement qui arrte le plan de continuation ou de cession, ou si la liquidation judiciaire a t prononce, suivant le dpt de ltat des crances (article 680).

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    Nullit obligatoire : Sont nuls, lorsquils auront t faits par le dbiteur aprs la date de cessation des paiements tous les actes titre gratuit (article 681 alina 1). Nullit facultative : La loi a supprim les nullits obligatoires concernant les actes titre gratuit faits dans les six mois prcdant la date de cessation des paiements (article 681 alina 2). En effet, le texte prvoit que le tribunal peut annuler ces actes. De mme, le tribunal peut annuler tout acte titre onreux, tout paiement, toute constitution de garanties ou srets, lorsquils auront t faits par le dbiteur aprs la date de cessation des paiements (article 682). Drogation : Les garanties ou srets de quelque nature quelles soient, constitues antrieurement ou concomitamment la naissance de la crance garantie ne peuvent tre annules (article 683). Paiement des effets de commerce : Le nouveau code conserve lexception aux dispositions susvises relatives la validit du paiement dune lettre de change, dun billet ordre, dun chque ou dune crance cde en application des dispositions rgissant la cession de crances professionnelles (cf. article 529 et s.). Toutefois, le syndic peut exercer une action en rapport contre le tireur de la lettre de change ou, dans le cas de tirage pour compte, contre le donneur dordre, ainsi que contre le bnficiaire dun chque, le premier endosseur dun billet ordre et le bnficiaire dune crance cde, sil est tabli quils avaient connaissance de la cessation des paiements au moment de lacquisition de leffet de commerce ou de la cession de la crance (article 684). Exercice de laction en nullit : Laction en nullit est exerce par le syndic (article 685). Elle constitue une action en matire de redressement et de liquidation judiciaire (ch. Mixte 6 dcembre 1985, D. 1986.185 note Derrida). Elle est donc de la comptence du tribunal qui a ouvert la procdure. Elle est susceptible dtre exerce antrieurement comme postrieurement au dpt de ltat des crances et, partant, de remettre en cause des dcisions pralablement arrtes par le juge-commissaire quant ladmission des crances (Douai 8 juin 1989, D. 1989.371 obs. Honorat). Elle nest soumise aucun dlai de rigueur (Paris 18 fvrier 1992, R.J.D.A. 5/92 (n515, recevabilit de laction introduite postrieurement au dpt de ltat des crances).

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    Effets de la nullit : La nullit a pour effet de reconstituer lactif de lentreprise (article 685). Les biens ou fonds correspondants sont donc rintgrs dans le patrimoine de lentreprise pour tre utiliss conformment au plan de redressement ou dans le cadre de la liquidation de lentreprise. Le crancier dont la sret est dclare nulle est ramene au rang de crancier chirographaire (Com . 15 juillet 1968, Bull.IV p.214 ; Rouen 19 mai 1983, G.P. 1984. Som. 39). Une fois que la nullit a t prononce, tout tiers intress peut sen prvaloir (Req. 19 mars 1945, D. 1945.329 note Percerou). b) Droits du conjoint : Le conjoint est un alli suspect en cas de procdure touchant son partenaire chef dentreprise. Aussi le lgislateur a prvu la rgle ci-aprs. Sil prouve que les biens acquis par le conjoint ou par les enfants mineurs lont t avec des valeurs fournies par le dbiteur, le syndic peut demander que les acquisitions ainsi faites soient remises lactif de lentreprise. Cette preuve peut tre apporte par tout moyen (article 678). Linnovation est importante car cette rgle inverse la charge de la preuve prvue par le dahir de 1913. En effet celui-ci prvoyait une prsomption lgale suivant laquelle les biens acquis par la femme du failli appartiennent son mari (le failli) et doivent tre runis la masse de son actif. Pour combattre cette prsomption, la femme devait fournir la preuve du contraire. 2/ MESURES DESTINEES A IDENTIFIER LE VERITABLE PATRIMOINE DE LENTREPRISE : LA REVENDICATION DES BIENS MOBILIERS : Les mesures ici prvues par le lgislateur tendent clarifier la vritable situation patrimoniale de lentreprise. En effet, un volume de stock entrepos dans les entrepts dune entreprise en liquidation est artificiel si le stock est impay. Aussi le lgislateur prvoit que la revendication des meubles impays doit tre exerce dans les trois mois du prononc du jugement ouvrant la procdure de redressement ou de liquidation judiciaire. Pour les biens faisant lobjet dun contrat en cours au jour de louverture de la procdure, le dlai court partir de la rsiliation ou du terme du contrat (article 667). Pour que son action puisse aboutir, le revendiquant doit donc imprativement saisir la juridiction comptente dans le dlai imparti mme sil a par ailleurs engag des pourparlers avec ladministrateur (ou le dbiteur) ou sil lui a manifest son intention dexercer son droit de revendication (Paris 23 janvier 1991, R.J.D.A. 3/91 n245 ; Colmar 24 avril 1991, R.J.D.A. 12/91 n1079). Il en est ainsi mme dans le cas o, pour lui permettre de prendre position sur la poursuite du contrat en cours, ladministrateur a obtenu du juge-commissaire une

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    prolongation de dlai, telle quil sen est suivi un dpassement du dlai de trois mois (Caen. 14 fvrier 1991, R.J.D.A. 8-9/91 n745). Le respect de cette obligation est dautant plus important que le vendeur qui sest abstenu dexercer la revendication dans les dlais requis ne peut pas se retourner contre la personne qui sest porte caution des engagements de lacheteur envers le vendeur. Par ailleurs, le lgislateur prvoit les conditions de la revendication de la marchandise vendue. La revendication est possible lorsque la vente a t rsolue (article 669) : ! avant le jugement douverture, soit par dcision de justice, soit par le jeu dune condition

    rsolutoire acquise ;

    la jurisprudence franaise a jug que pour quil en soit ainsi, il suffit que le vendeur, sauf clause contraire de la convention liant les parties exigeant la constatation judiciaire de la rsolution, ait manifest de faon formelle et non quivoque sa volont irrmdiable de se prvaloir de la clause (Civ. 12 dcembre 1938, D.H. 1939.146 ; Civ. 28 juillet 1952, Rev. Trim. Com. 1953.211 obs. Honin ; Aix 28 mai 1976, D. 1977. IR. 217).

    de mme elle a considr que la connaissance par le vendeur de ltat de cessation des paiements de son dbiteur ne fait pas obstacle lexercice de laction en revendication, du moment quil ny a pas entre eux dentente frauduleuse, les dispositions relatives aux nullits de priode suspecte ntant pas susceptibles de sappliquer en cette matire (Paris 22 avril 1976, G.P. 1977. 1.14).

    ! aprs le jugement douverture lorsque laction en revendication ou en rsolution a t

    intente avant ce jugement pour une cause autre que le dfaut de paiement du prix ; ! condition, dans les deux cas, que la marchandise existe en nature, en tout ou partie

    (article 669). On distinguera les conditions de la revendication suivant le sort des marchandises vendues : Marchandises en cours de transport : Peuvent tre revendiques les marchandises expdies au dbiteur tant que leur tradition (cest dire leur remise matrielle) nen a pas t effectue dans les magasins de celui-ci ou dans ceux du commissionnaire (1), charg de les vendre pour le compte de lentreprise. Toutefois, la revendication nest pas recevable si, avant leur arrive, les marchandises ont t revendues sans fraude, sur factures ou titres de transport rguliers (article 670). Cette rgle a donn lieu, en France, une ample jurisprudence. La revendication demeure possible malgr la livraison des marchandises en gare de dpart ou en gare darrive la condition dans ce second cas que le dbiteur nen ait pas pris possession de manire effective, cest dire quil nait pas procd la rception de la marchandise

    1 Voir BIP n57

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    (Paris 7 janvier 1987, B.R.D.A. 1987/4 p.22) ou malgr leur chargement sur un bateau (Dijon. 26 janvier 1899, D.P. 1899.102). Elle est en revanche impossible lorsque les marchandises sont entreposes dans les locaux dun transitaire en douane au nom et pour le compte de lacheteur, ces marchandises devant tre alors rputes entres dans les magasins de lintress (Com. 10 octobre 1960, Bul. 111 p.286) ou lorsquelles sont en cours de rexpdition par lacheteur qui les a revendues (Com. 24 janvier 1989, Bull. IV p.23). Mme si les conditions ci-dessus sont remplies, le dbiteur peut, en application des dispositions relatives la poursuite des contrats en cours (cf. BIP n60), faire obstacle la revendication en exigeant la livraison des marchandises moyennant paiement du prix convenu (Com. 26 juin 1972, D. 1972.639). Marchandises consignes : Peuvent tre revendiques, condition quelles se retrouvent en nature, cest dire identifiables et individualises (Com. 9 janvier 1990, Bull. IV. P.6), les marchandises consignes au dbiteur titre de dpt ou pour tre vendues pour le compte du propritaire (article 671). Pour que son action puisse aboutir, le requrant doit tablir quil est bien propritaire des marchandises en cause. Cette preuve est libre (Com. 14 fvrier 1973, Bull. IV. P.67 ; Com. 25 fvrier 1981, Bull. IV. P.82). Toutefois, dispose larticle 668, le propritaire dun bien est dispens de faire reconnatre son droit de proprit lorsque le contrat portant sur ce bien a fait lobjet dune publicit. Marchandises vendues avec rserve de proprit (2) : Les marchandises vendues avec rserve de proprit peuvent tre revendiques, si elles se retrouvent en nature, les marchandises vendues avec une clause subordonnant le transfert de proprit au paiement intgral du prix lorsque cette clause a t convenue entre les parties dans un crit tabli, au plus tard, au moment de la livraison (article 672). La jurisprudence franaise a prcis que le vendeur peut exercer la revendication alors mme quil a demand le paiement de la marchandise vendue lacheteur, cette demande ne constituant pas une renonciation au bnfice de la clause de rserve de proprit (Versailles 22 fvrier 1996, D.1991. som. 43 obs. Perochon), quil na pas dclar sa crance (Com. 29 janvier 1991, R.J.D.A. 5/91 n435) ou que lacheteur lui oppose lexception de non-conformit de la marchandise vendue (Com. 12 fvrier 1991, B.R.D.A. 1991/12 p.20). De mme, si les marchandises ont t revendues, elle sexerce sur le prix, mme lgard du cessionnaire (selon un bordereau Dailly, cf. la cession de crances professionnelles articles 529 536 du code de commerce) auquel lacqureur-revendeur a cd la crance correspondante (Com. 20 juin 1989, D. 1989.431 note Prochon).

    2 Voir notre Point Sur du prcdent BIP N60 (rdiger un contrat de vente 2me partie).

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    Pour que laction en revendication puisse aboutir, il faut que les marchandises se retrouvent en nature (article 672), ce qui implique quelles soient identifiables et individualises chez lacheteur (Com. 9 janvier 1990, Bull.IV p.6 annulant une clause qui prvoyait que les marchandises encore en possession de lacheteur seraient prsumes tout moment tre celles encore impayes). La revendication en nature peut sexercer dans les mmes conditions sur les biens mobiliers incorpors dans un autre bien mobilier lorsque leur rcupration peut tre effectue sans dommage matriel pour les biens eux-mmes et le bien dans lequel ils sont incorpors, et sans que cette rcupration entrane une dprciation excessive des autres actifs de lentreprise. La revendication en nature peut galement sexercer sur des biens fongibles lorsquils se trouvent entre les mains de lacheteur des biens de mme espce et de mme qualit (article 673). Jug quexistaient encore en nature : - des ventilo-convecteurs bien quils fussent des lments dun systme de chauffage-

    climatisation dun immeuble en construction et quils fussent dissimuls derrire un faux plafond car, loin davoir fait lobjet dun scellement qui aurait interdit leur retrait sans dommage, ces appareils taient sparables de lensemble du systme par simple dvissage et ouverture de la trappe du faux plafond (Paris 2 dcembre 1986, B.R.D.A. 1987/5 p.13) ;

    - des tles qui correspondaient aux bons de livraison, qui navaient t ni transformes ni

    incorpores dans des ouvrages et qui taient dtenues par lacheteur au moment du jugement douverture (Com. 12 dcembre 1984, Bull.IV p.282) ;

    - des batteries daccumulateurs ds lors que chacune delle taient identifie par un numro

    de srie et que la reprise du matriel, malgr son intgration dans un ensemble fonctionnel, ne ncessitait quun simple dmontage (Com. 29 janvier 1991, R.J.D.A. 5/91 n436).

    Lorsque le prix est pay immdiatement, il ny a pas lieu revendication. Le juge-commissaire peut, avec le consentement du crancier revendiquant, accorder un dlai de rglement. Le paiement du prix est alors assimil celui dune crance ne rgulirement aprs le jugement douverture (article 674). Si le bien dont le vendeur a rserv la proprit est revendu, peut tre revendiqu le prix ou la partie du prix qui na pas t pay ni fait lobjet dune remise de lettre de change, de billet ordre ou dun chque, ni inscrit en compte courant entre le dbiteur et lacheteur la date du jugement ouvrant la procdure (article 676). Cette revendication nest donc possible que pour le prix des marchandises vendues avec rserve de proprit, seules vises par larticle 676.

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    III. LES SANCTIONS CONSECUTIVES A LOUVERTURE DUNE PROCEDURE : Les sanctions prvues par le lgislateur sont applicables aux dirigeants de lentreprise individuelle ou forme sociale ayant fait lobjet dune procdure quils soient de droit ou de fait, rmunrs ou non (article 702). Le texte prvoit donc llargissement du champ dapplication des sanctions puisque lancien droit de la faillite ne prvoyait lapplication de sanctions quaux seuls commerants. En mme temps, le nouveau texte prvoit des sanctions dun type nouveau. En effet, sil conserve la sanction de la banqueroute (1), la distinction entre banqueroute simple et banqueroute frauduleuse est abandonne. Par ailleurs, le texte prvoit de nouvelles sanctions : laction en comblement du passif (2), le redressement par la liquidation judiciaire du dirigeant (3) et la dchance commerciale (4). 1/ LA BANQUEROUTE : Le nouveau code de commerce supprime la distinction entre banqueroute simple et banqueroute frauduleuse. La banqueroute sapplique dsormais aux dirigeants de lentreprise individuelle ou forme sociale ayant fait lobjet dune procdure quils soient de droit ou de fait, rmunrs ou non ayant commis les faits suivants : ! si, dans lintention dviter ou de retarder louverture de la procdure de redressement

    judiciaire, ils ont soit fait des achats en vue dune revente au-dessous du cours, soit employ des moyens ruineux pour se procurer des fonds ;

    ! sils ont dtourn ou dissimul tout ou partie de lactif ; ! sils ont frauduleusement augment le passif du dbiteur ; ! sils ont tenu une comptabilit fictive ou fait disparatre des documents comptables de

    lentreprise ou de la socit ou se sont abstenus de tenir toute comptabilit lorsque la loi en fait obligation (articles 6, 7, 11 et 19 du code de commerce).

    Sanction : Lauteur des faits susviss peut tre puni dun emprisonnement dun cinq ans et dune amende de 10.000 100.000 dirhams ou de lune de ces deux peines seulement. La peine est porte au double lorsque le banqueroutier est dirigeant, de droit ou de fait, dune socit dont les actions sont cotes la bourse des valeurs. Le texte prvoit une disposition trs dangereuse par les partenaires de lentreprise soumise une procdure : encourent les mmes peines, les complices de banqueroute, mme sils nont pas la qualit de dirigeants dentreprise (article 722). Les personnes coupables de banqueroute encourent galement, titre de peine accessoire, la dchance commerciale (cf. infra).

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    Autres infractions : Sont punis des peines de la banqueroute : 1) ceux qui ont, dans lintrt des personnes mentionnes larticle 702, soustrait ou

    dissimul tout ou partie des biens, meubles ou immeubles de celles-ci ; 2) ceux qui ont frauduleusement dclar dans la procdure, soit en leur nom, soit par

    interposition de personne, des crances fictives. Est puni des mmes peines tout syndic ayant commis lun des faits ci-aprs : 1) a port sciemment et de mauvaise foi atteinte aux intrts des cranciers, soit en utilisant

    des fins personnelles les sommes perues dans laccomplissement de sa mission, soit en attribuant autrui des avantages quil savait ntre pas dus ;

    2) a fait illgalement des pouvoirs qui lui sont dment confrs un usage, autre que celui

    auxquels ils sont destins et contrairement aux intrts du dbiteur ou des cranciers ; 3) a abus des pouvoirs dont il dispose aux fins dutiliser ou dacqurir pour son compte des

    biens du dbiteur soit personnellement soit par personne interpose. Est puni galement des mmes peines, le crancier qui, aprs le jugement douverture de la procdure de redressement ou de liquidation judiciaire a pass un ou plusieurs contrats lui accordant des avantages particuliers au dtriment des autres cranciers (article 724). Saisie de la juridiction : La juridiction rpressive est saisie soit sur la poursuite du ministre public soit sur constitution de partie civile du syndic (article 726). La prescription de laction publique ne court que du jour du jugement prononant louverture de la procdure de traitement lorsque les faits incrimins sont apparus avant cette date (article 725). Information du ministre public : Le ministre public peut requrir du syndic la remise de tous les actes et documents dtenus par celui-ci (article 727). 2/ LACTION EN COMBLEMENT DU PASSIF : Lexpression action en comblement du passif est ne de la doctrine franaise et correspond la dfinition reprise par le lgislateur marocain. Cette action sera donc intente en cas de faute de gestion du dbiteur ayant contribu une insuffisance dactif, le tribunal peut dcider que cette dernire sera supporte, en tout ou en partie, avec ou sans solidarit par tous ses dirigeants ou seulement certains dentre eux.

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    Une double exigence doit cependant tre satisfaite : la preuve dune faute de gestion et la dmonstration dune causalit entre ce comportement fautif et linsuffisance dactif. La faute de gestion, qui peut tre simplement lgre, est varie ; faute daction : aventurisme ou tmrit, enttement dans une diversification malheureuse ; faute domission : dfaut de surveillance des cadres suprieurs ou du prsident, lancement doprations sans tude pralable srieuse. Quelques exemples de faute de gestion justifiant une condamnation en comblement de passif ont t cerns par la jurisprudence franaise. - embauche de salaris alors que le passif est principalement d aux lourdes charges

    sociales pesant sur lentreprise (Aix-en-Provence, 8e ch., 19 fvrier 1992 : Juris-Data n40361) ;

    - erreurs dapprciation sur les investissements (Cass.com. 18 fvrier 1992 : RJDA 1992,

    p.367) ; - absence de tenue rgulire de la comptabilit, cration dun passif important en trois ans

    (Paris, 3e ch., B, 23 janvier 1992 : Juris-Data n020457) ; - dfaut dattention suffisante porte la gestion dune entreprise naissante et fragile, ntre

    prsent quun jour par semaine (Cass. Com. 11 juin 1991 : BRDA 30 sept. 1991, p.14) ; - retard dans la dclaration de cessation des paiements (Cass.com. 14 mai 1991 : BRDA 30

    juin 1991, p.17) ; - erreur grave dapprciation sur la viabilit dune nouvelle chane de tlvision (Trib. Com.

    Paris, 1re ch. A, 23 novembre 1992 : Bull. Joly 1993 p. 255 note Campana) ; dans cette affaire la socit Hachette a t condamne supporter une partie du passif de la cinq , lphmre chane de tlvision ;

    - lourdes erreurs dapprciation sur le financement des investissements, sous-estimation des

    risques financiers, laxisme dans la gestion courante, diversification dsordonne de lactivit sociale... (Paris 3e ch. A, 18 juin 1991, aff. Nasa Electronique : JCP 91, ed.E,I, 87, n4, obs. VIANDIER et CAUSSIN).

    La doctrine franaise a dgag, partir de ces dcisions, des lignes de force : les dirigeants sociaux doivent tre prudents, rflchis, assidus, employer les instruments comptables de contrle et de prvision . Prescription : Laction en comblement de passif se prescrit par trois ans compter du jugement qui arrte le plan de redressement ou, dfaut, de la date du jugement qui prononce la liquidation judiciaire.

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    3/ LACTION EN EXTENSION DE REDRESSEMENT OU DE LIQUIDATION JUDICIAIRES : Le nouveau code de commerce prvoit quen cas de redressement ou de liquidation judiciaire dune socit, le tribunal doit ouvrir une procdure de redressement ou de liquidation judiciaire lgard de tout dirigeant contre lequel peut tre relev un des faits ci-aprs : 1) avoir dispos des biens de la socit comme des siens propres ; 2) sous le couvert de la socit masquant ses agissements, avoir fait des actes de commerce

    dans un intrt personnel ; 3) avoir fait des biens ou du crdit de la socit un usage contraire lintrt de celle-ci, des

    fins personnelles ou pour favoriser une autre entreprise dans laquelle il tait intress directement ou indirectement ;

    4) avoir poursuivi abusivement, dans un intrt personnel, une exploitation dficitaire qui ne

    pouvait conduire qu la cessation des paiements de la socit ; 5) avoir tenu une comptabilit fictive ou fait disparatre des documents comptables de la

    socit ou stre abstenu de tenir toute comptabilit conforme aux rgles lgales ; 6) avoir dtourn ou dissimul tout ou partie de lactif ou frauduleusement augment le passif

    de la socit ; 7) avoir tenu une comptabilit manifestement incomplte ou irrgulire (article 706). Laction se prescrit dans les mmes conditions que prcdemment. Dans les deux cas, le tribunal se saisit doffice ou est saisi par le syndic. 4/ LA DECHEANCE COMMERCIALE : La dchance commerciale consiste en linterdiction de diriger, grer, administrer ou contrler, directement ou indirectement, toute entreprise commerciale ou artisanale, et toute socit commerciale ayant une activit conomique (article 711). A tout moment de la procdure, le tribunal doit se saisir en vue de prononcer sil y a lieu, la

    dchance commerciale de toute personne physique commerante, ou de tout artisan contre lequel a t relev lun des faits suivants :

    1) avoir poursuivi abusivement une exploitation dficitaire qui ne pouvait conduire qu la

    cessation des paiements ; 2) avoir omis de tenir une comptabilit conformment aux dispositions lgales ou fait

    disparatre tout ou partie des documents comptables ;

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    3) avoir dtourn ou dissimul tout ou partie de lactif ou frauduleusement augment son passif (article 712).

    A tout moment de la procdure, le tribunal doit se saisir en vue de prononcer, sil y a lieu,

    la dchance commerciale de tout dirigeant dentreprise contre lequel a t relev lun des faits ci-aprs :

    1) avoir exerc une activit commerciale, artisanale ou une fonction de direction ou

    dadministration dune socit commerciale contrairement une interdiction prvue par la loi ;

    2) avoir dans lintention dviter ou de retarder louverture de la procdure, fait des achats

    en vue dune revente au-dessous du cours ou employ des moyens ruineux pour se prononcer des fonds ;

    3) avoir souscrit, pour le compte dautrui, sans contrepartie, des engagements jugs trop

    importants au moment de leur conclusion, eu gard la situation de lentreprise ; 4) avoir omis de faire dans le dlai de quinze jours, la dclaration de ltat de cessation des

    paiements ; 5) avoir procder de mauvaise foi, au paiement dun crancier au dtriment des autres

    cranciers pendant la priode suspecte (article 714). Le jugement qui prononce la dchance commerciale emporte lincapacit dexercer une fonction publique lective. Lincapacit sapplique galement toute personne physique lgard de laquelle la liquidation judiciaire a t prononce. Elle prend effet de plein droit compter de la notification qui en est faite lintress par lautorit comptente. Le jugement prononant la dchance commerciale est publi au Bulletin Officiel (article 718). La dure de la dchance et de lincapacit dexercer une fonction publique lective ne peut tre infrieure cinq ans. Le tribunal peut ordonner lexcution provisoire de sa dcision. Le jugement de clture de la procdure pour extinction du passif rtablit le chef dentreprise ou les dirigeants de la socit dans tous leurs droits. Il les dispense ou relve de la dchance commerciale et de lincapacit dexercer une fonction publique lective (article 719). Dans tous les cas, dispose larticle 720, lintress peut demander au tribunal de le relever, en tout ou partie, de la dchance commerciale et de lincapacit dexercer une fonction publique lective sil a apport une contribution suffisante au paiement de linsuffisance dactif (article 720).