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Les différentes étapes de la restauration d’un vitrail
La restauration d’un vitrail ne s’effectue pas in situ. Il est déposé par un atelier de
restauration, grâce à un échafaudage souvent érigé spécialement. La dépose peut
s'opérer de l'intérieur ou de l'extérieur suivant l'emplacement des baies.
Le vitrail se compose de nombreux panneaux de verre, soutenus les uns aux autres
par une armature métallique composée de barlotières, vergettes et feuillards. La
dépose s’effectue de bas en haut. Après la dépose, la fenêtre est refermée par du
contre-plaqué ou du plexiglas coupé à la mesure des panneaux. Ceux-ci assurent
l'isolation pendant la durée des travaux.
Dans l’atelier, les panneaux sont étudiés et travaillés un à un. La face externe du
vitrail est la face généralement la plus abîmée car elle a subi les dégradations
climatiques.
Lors de la première phase, on procède à un démontage méthodique du vitrail en
retirant le réseau de plomb usé par le temps, en nettoyant puis en rangeant toutes
les pièces dans l'ordre.
La deuxième phase consiste à repérer les pièces manquantes, endommagées ou
usées. Il existe 4 types de perturbations :
- Les perturbations de composition : déplacements ou interversions de panneaux,
pose inversée, transformation majeure du vitrail
- Les perturbations provoquées par des lacunes des pièces de
verres, des fragments de panneaux ou des panneaux entiers
manquent. Lorsqu’un verre est remplacé, pour ne pas le
confondre avec un verre ancien, une bande de cuivre, appelé
« tiffany » est collé sur la tranche pour qu’on puisse
immédiatement l’identifier.
- Les perturbations dues aux anciennes restaurations : colorations des verres gênantes, peintures
désaccordées dans leur dessin ou leur valeur, transformations des conduites de plombs, ajouts de
plombs de casse servant à assembler deux pièces brisées, patines disgracieuses, ou encore
déplacement de pièces.
- Les perturbations liées à l’état de conservation des verres et des peintures :
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Lorsque la translucidité d’un vitrail est perdue, les effets de vibration lumineuse et les contrastes
d’opacité, créés par les aplats de peintures, n’apparaissent plus ou très mal. La perception visuelle
s’en trouve modifiée et ne permet plus une lecture distincte des formes. Parfois, on se trouve dans
l’incapacité d’identifier l’iconographie du vitrail.
Le problème de la lisibilité des peintures se pose souvent d’une manière délicate, même en cas de
conservation de la translucidité. h la corrosion du verre se développe fortement en face interne,
ou lorsque les peintures s’altèrent, il arrive que le dessin soit progressivement perdu, et ce de
manière irréversible.
Le travail du restaurateur est alors double : il doit, d’une part documenter les traces des matières
picturales encore visibles sur le verre, et d’autre part envisager une éventuelle retouche dont les
effets amélioreront la lisibilité des dessins.
Dans tous les cas, les interventions esthétiques doivent être minimales, solidement argumentées,
parfaitement documentées, et dans la mesure du possible, réversibles.
La troisième phase est le remontage délicat qui consiste à remettre les verres dans
un réseau de plomb neuf aux dimensions d'origine. .
En dernier lieu, le restaurateur effectue des retouches au pinceau sur les pièces neuves
pour qu’elles s’intègrent à l’ensemble de la composition.
La repose s’effectue de haut en bas. Chaque panneau est
repositionné dans la structure métallique.
Afin de protéger la verrière restaurée, un doublage en verre
thermoformé, reprenant le réseau de plomb est installé
derrière la face externe du vitrail.
Une fois reposé, nous pouvons
admirer la verrière restaurée qui
resplendit à nouveau dans la
lumière.